• Sezin Topçu, Catastrophes nucléaires et « normalisation » des zones contaminées, 2016
    https://sniadecki.wordpress.com/2024/03/02/topcu-normalisation

    La minimisation des impacts catastrophiques d’un accident nucléaire est en passe de devenir un grand classique de notre temps, et ce non seulement dans les pays où la présence d’installations nucléaires est importante, comme la France, ou dans les pays ayant déjà subi un accident, comme le Japon ou la Biélorussie, mais également dans les pays qui en sont dépourvus. Cette minimisation, qui semble s’imposer avec force, relève de la capacité de « résilience » des nucléaristes, c’est-à-dire des industriels, des Etats nucléaires, ainsi que de certaines instances de régulation, nationales comme internationales.

    […]

    Au delà des conséquences très graves sur la santé des populations, dont la démonstration ou la reconnaissance sont rendues difficiles en raison du temps de latence que nécessitent les maladies radio-induites pour se manifester, mais aussi du secret ou de la fabrique active d’ignorance qui souvent les entourent, un accident nucléaire signifie également le sacrifice de territoires tout entiers.

    I. Gérer l’ingérable.
    Naissance des « zones » comme outil managérial

    Des « zones d’exclusion » aux « zones d’évacuation »
    Le dispositif de zonage : une prise de risque à géométrie variable

    II. De Tchernobyl à Fukushima : des zones en mouvement

    Des zones évacuées aux terres à reconquérir
    Mesure de l’exposition humaine aux rayonnements ionisants produits par la radioactivité
    Le « casse-tête » des évacuations volontaires
    Les enjeux politiques et économiques de la normalisation des zones contaminées
    Des normes sanitaires anormales pour des zones à « normaliser »
    Les guides de « réhabilitation participative » : ou comment apprendre à vivre dans un monde contaminé

    III. Vers la disparition de « zones » dans l’après Fukushima ?

    De la gestion des dégâts matériels à l’administration de la psychologie sociale

    Conclusion

    #nucléaire #anti-nucléaire #critique_techno #catastrophe #accident_nucléaire #pollution #radioactivité #santé

  • L’affaire de la pizza infanticide (le crime était industriel)
    https://www.piecesetmaindoeuvre.com/documents/l-affaire-de-la-pizza-infanticide

    Au début de l’année 2022, deux enfants de 8 et 2 ans meurent d’un syndrome hémolytique et urémique et une cinquantaine d’autres restent lourdement handicapés. Les services d’hygiène publique remontent la chaîne épidémique jusqu’aux pizzas industrielles de l’usine Buitoni-Nestlé de Caudry, près de Cambrai, contaminées par la bactérie Escherichia coli, dite E. Coli. Bactérie qui prospère dans les matières fécales. Certes, les accidents, ça arrive ; c’est même la seule certitude que l’on (...) #Documents

    https://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/l_affaire_de_la_pizza_infanticide.pdf

  • La technocritique devant ses calomniateurs

    Quelques observations

    Suite à la publication du texte "Le naufrage réactionnaire du mouvement anti-industriel • Histoire de dix ans"

    https://seenthis.net/messages/1029340

    https://seenthis.net/messages/1029970

    Voici les réponses qui ont été publiées :

    1. Anaïs G.
    https://www.infolibertaire.net/reponse-naufrage-reactionnaire-du-mouvement-anti-indus

    2. « Naufrage réactionnaire » : la plaidoirie de la défense
    https://lille.indymedia.org/spip.php?article36165

    3. Qui a peur de la critique anti-industrielle ?
    https://collectifruptures.wordpress.com/2024/01/06/qui-a-peur-de-la-critique-anti-industrielle

    4. #Annie_Gouilleux, La nébuleuse (soi-disant) anti-autoritaire…
    https://lesamisdebartleby.wordpress.com/2024/01/07/annie-gouilleux-la-nebuleuse-soi-disant-anti-autoritair
    Laquelle prépare une sorte de biographie de #Paul_Kingsnorth pour montrer à quel point il est "fasciste" et "pro-Trump"...

    5. Une lettre du "fasciste" #Olivier_Rey à Vincent Cheynet
    https://lesamisdebartleby.wordpress.com/2024/01/16/une-lettre-dolivier-rey-a-vincent-cheynet

    6. Édouard Schaelchli, « À chacun son fascisme ? »
    https://lesamisdebartleby.wordpress.com/2024/01/24/edouard-schaelchli-a-chacun-son-fascisme
    Franchement, on se serait bien passé des petites obsessions de ce monsieur.

    7. Sébastien Navarro, Avant de tous y passer
    http://acontretemps.org/spip.php?article1033
    Recension d’un livre de #Derrick_Jensen qui commence par qqs commentaires sur le torchon.

    Je mettrait à jour ce fil à mesure que de nouvelles réponses vont arriver...

    #technocritique #critique_techno #postmodernisme #calomnie #Naufrage_réactionnaire

    • Cela dit pour le coup dans ce texte, il n’est question à aucun moment d’homosexualité, ni de droits homo, LBGT. Il s’agit d’une partie de l’histoire des recherches sur la FIV, le DPI, et de l’archivage très sourcé de ce qu’en ont dit elleux-mêmes les découvreurs et les gens de l’époque. Ainsi que du commentaire de Gramsci à l’époque des débuts de ces découvertes. Et les seuls passages ironico-fielleux cette fois-ci le sont contre tous les riches/technocrates (dont les techno-progressistes de gauche qui dans le Monde et le Diplo veulent d’après eux une sécu sociale de l’eugénisme, remboursée par l’État).

      Gramsci 1918 :

      Le docteur Voronoff a déjà annoncé la possibilité de la greffe des ovaires. Un nouveau débouché commercial ouvert à l’activité exploratrice de l’entreprise individuelle. Les filles pauvres pourront se faire facilement une dot. A quoi leur sert l’organe de la maternité ? Elles le céderont à une riche femme infertile qui désire une progéniture pour hériter du magot du mari amassé à la sueur de son front. Ces pauvres filles gagneront des sous et se sauveront d’un danger. Elles vendent déjà leur blonde chevelure pour les têtes chauves des cocottes qui prennent mari et veulent rentrer dans la bonne société. Elles vendront la possibilité de devenir mère, elle offriront la fécondité à des vieilles fripées, aux gâtées qui se sont trop amusées et veulent rattraper le temps perdu.

      Les enfants nés après une greffe ? Étranges monstres biologiques, créatures d’une race nouvelle, marchandises eux aussi, produits naturels de l’industrie des humains de substitution, nécessaires à la transmission de l’hérédité des charcutiers enrichis.

      La vieille noblesse avait sans nul doute bien meilleur goût que la classe dirigeante qui lui a succédé au pouvoir. L’argent dégrade, abrutit tout ce qui tombe sous sa loi implacable et féroce.
      La vie, toute la vie, pas seulement l’activité mécanique des arts, mais la source même de l’activité physiologique, se détache de l’âme et devient marchandise à troquer ; tel est le destin de Midas aux mains fatales, symbole du capitalisme moderne

      #Antonio_Gramsci #Gramsci #histoire #histoire_des_sciences #recherche #naissance #fertilité #FIV #DPI #PMA #critique_techno

  • Le naufrage réactionnaire du mouvement anti-industriel · Histoire de dix ans - Le Numéro Zéro
    https://lenumerozero.info/Le-naufrage-reactionnaire-du-mouvement-anti-industriel-Histoire-de-di

    « En temps de crise l’extrême droite a pour stratégie de tenter des rapprochements avec l’autre bord de l’échiquier politique. Nous en appelons donc à la vigilance, afin qu’aucune passerelle ne soit établie entre nos mouvements et des courants antisémites, racistes, antiféministes, nationalistes, conspirationnistes, etc., etc., et les personnes qui pourraient être complaisantes à leur égard. » [1]

    C’est par ces mots qu’il y a dix ans les animateurs des éditions #L’Échappée - Cédric Biagini, Guillaume Carnino et Patrick Marcolini - répondaient aux critiques qui leur avaient été faites quant à la présence d’un proche d’Alain Soral, Charles Robin, parmi les auteur·ices de leur recueil intitulé Radicalité, 20 penseurs vraiment critiques. Cet ‘appel à la vigilance’ sonnait alors comme une résolution sérieuse, et ferme.

    De 2008 à 2013, le groupe anti-industriel Pièces et Main d’Oeuvre (#PMO) a dirigé au sein des éditions L’Échappée la collection Négatif. Ce groupe, qui s’était fait connaître pour son opposition aux nanotechnologies, va, autour des années 2013-2014, intensifier ses prises de positions ouvertement antiféministes et transphobes. Celles-ci seront suivies de déclarations islamophobes et de collaborations régulières avec des publications proches de l’extrême-droite telles RageMag, Le Comptoir, ou Limite.

    Le développement violemment antiféministe et raciste de PMO, qui dès 2004 attaquait le « popullulationnisme » des « techno-lesbiennes » [2], devint emblématique des glissements réactionnaires potentiels du #courant_anti-industriel, qui trouvent un terrain propice dans ses tendances à l’essentialisation positive de la « Nature » et sa négation de la pluralité des rapports de domination au profit d’une seule critique, celle du « techno-totalitarisme » des « technocrates » qui menacerait une humanité indifférenciée.

    Il aurait été concevable que le courant anti-industriel (qui a émergé au cours des années 1980 avec la revue post-situationniste l’Encyclopédie des Nuisances devenue ensuite maison d’édition), dont de nombreu·ses membres se revendiquent de l’anarchisme, se distingue de ces offensives réactionnaires en leur sein et en produise une critique émancipatrice. Ni l’un ni l’autre n’est arrivé.

    PMO a continué à évoluer sans encombre au sein du mouvement anti-industriel [3]. Et PMO a essaimé. Des initiatives sont nées, se revendiquant de leur héritage réactionnaire, comme le podcast Floraisons, ainsi que les Éditions Libre et la branche française de Deep Green Resistance (DGR), toutes deux co-fondées par Nicolas Casaux et Kevin Haddock, qui revendiquent une transphobie assumée.

    • Cette brochure semble prendre pas mal acte des critiques faites sur les cartographies à la va-vite des liens entre anti-indus et réacs voire fachos, et du coup détaille immensément plus les griefs de chaque personne importante du mouvement anti-indus français, avec des citations détaillées cette fois des passages problématiques, ainsi que les liens très explicites (et non pas fantasmés) entre telle ou telle personne avec des gens ou des magazines parfaitement ouvertement fascistes ou qanoniste, etc.

      #critique_techno @pmo #PMO #Éditions_L'échappée #Cédric_Biagini #Guillaume_Carnino #Patrick_Marcolini #Charles_Robin #Olivier_Rey #Paul_Cudenec #Anselm_Jappe #Nicolas_Casaux #Nicolas_Bonnani #Éditions_La_Lenteur #Éditions_Le_monde_à_l'envers #Alexis_Escudero #Matthieu_Amiech #Jean-Claude_Michéa #Bertrand_Louard @tranbert #Paul_Kingsnorth #Laurent_Mucchielli #Raphaël_Deschamps #complotisme #antisémitisme

    • Outre ses présupposés idéologiques non explicites mais implicitement présentés comme des évidences indiscutables (px : critiquer la PMA = manif pour tous), ce qui me frappe, c’est cette méthode de #culpabilité_par_association (tel personnage douteux politiquement approuve un bouquin ou une idée, donc ceux qui l’approuvent aussi ou qui ne la dénoncent pas partagent les mêmes positions politiques). C’est un procédé de flic.

      Ce texte se termine avec cet appel :
      « Chacun•e doit faire face à ses responsabilités. »
      C’est pourtant une lettre de #dénonciation_anomyne particulièrement calomniatrice sur certains points - non signée et sans contact pour une réponse.
      Quel courage ont ces gens, quel sens des responsabilités !!!

      Mais il est a craindre que ce torchon ait un certain succès parmi les gens qui partagent les mêmes présupposés idéologiques.

      A suivre...

      Les réponses à ce texte :

      https://seenthis.net/messages/1035286

      #calomnie #sectarisme #gauchisme, etc.

    • Daniel Bernabé
      2018 – La trampa de la diversidad. Ediciones Akal. Colección A fondo. ISBN 978-84-460-4612-7.27​

      Traduction Editions l’Echappée
      2022 - Le piège identitaire : l’effacement de la question sociale

      (je note les deux titres pour les comparer)

      Avant-propos
      Par Patrick Marcolini

      L’IDENTITÉ, LA MANIÈRE dont nous nous définissons et la façon dont les autres nous regardent occupent aujourd’hui une place centrale, déterminante, dans le débat public. Pas une semaine, parfois pas un jour ne passe sans qu’un groupe social, par la voix d’activistes, ne proteste contre les « stéréotypes » qui pèsent sur lui, ne revendique son droit à la « visibilité », ou ne demande une forme ou une autre de « reconnaissance » de ses spécificités. Ce phénomène n’est pas limité à la France, et touche désormais la plupart des pays occidentaux, et même bien au-delà. Partout où il gagne en intensité, la gauche, comme le reste de la société, est sommée de prendre position sur ces questions, et prend généralement le parti de soutenir ces activistes au nom du combat contre les discriminations et pour la justice sociale.

      Toute une partie de la gauche et de l’extrême gauche s’affaire ainsi depuis des années à répandre les principes de l’écriture inclusive, à déconstruire les clichés qui pèsent sur les personnes LGBT, à soutenir l’organisation de groupes de parole non mixtes pour les « racisés », à veiller à ce que la « diversité » soit correctement représentée à la télévision, au cinéma, dans les séries ou les publi- cités et ce ne sont que quelques exemples. Mais en consacrant ses efforts à agir sur les représentations, le langage, les imaginaires, ne risque-t-elle pas de délaisser un terrain plus concret, celui de l’économie et de la conquête d’une égalité matérielle pour tous ? Autrement dit, les questions sociétales ne sont-elles pas en train de remplacer la question sociale ?

      AVANT-PROPOS Page 7

      –—
      Je vous laisse juge de la confusion portée.
      Je n’ai pas lu ce livre, j’en ferai un résumé si j’arrive à en tourner les pages.
      L’actuel résumé serait de type
      Les ennemis de mes ennemis sont mes ennemis.

    • Et je pense que ces diverses assertions (dois-je dire accusations ?) sont récurrentes, et le principe sous-tendu ne date pas d’aujourd’hui. La grande cause passe avant tout. C-a-d que toute revendication qui d’après ses détracteurs s’éloignerait de la « question sociale » tel qu’elle serait définie par les penseurs masculins blancs de la gauche est vouée au pilori. Quitte à traiter les féministes d’identitaires. Du moment que le troupier donne les cartes qu’il vient de rebattre à ses nouveaux amis réacs.

    • C’est très court et c’est du vécu.

      merci @tranbert j’ai lu ton texte sur ton site wordpress
      Je me méfie toujours de la réaction au vécu dans le sens où il nous mène plutôt du mal-vécu vexant à un conflit disproportionné ou mal dirigé. Loin de refuser de me questionner sur les nouveaux types d’investissement de l’espace politique.
      Je ne suis pas théoricienne et je ne fais pas de prosélytisme, j’essaye de m’en tenir à observer mes contemporain·es et leurs modalités de survie.

      Soyons clairs : La gauche (je ne parle même pas de celle au pouvoir) à un problème politique profond et cela ne vient ni des féministes ni des LGBT ni des anti-racistes ou des handicapés. Il faut arrêter de trouver plus petit que soi à taper.

      Ce n’est pas ex-nihilo si les luttes politiques contre les systèmes autoritaires ont perdu de l’attrait en moins de 20 ans. Mais c’est bien une perte d’énergie de contrer les nouvelles générations qui agissent évidemment différemment.

    • Ce qui manque à ce texte, c’est un hommage préalable aux auteurs du courant industriel comme ayant réussi à rendre légitime la critique sociale des technologies, ce qui n’était pas du tout le cas il y a 20 ans.

      Comme cela n’est fait à aucun moment, cela donne l’impression que les auteurs du texte sont totalement indifférents à cette question de la critique des techniques, qui constitue pourtant le cœur, comme son nom l’indique, du courant anti-industriel.

      Du coup, le résultat prend la forme d’une chasse aux sorcières vraiment détestable qui s’intéresse beaucoup plus aux personnes (que l’on cite), qu’aux idées, qui ne sont que survolées.

      Et c’est chiant. C’est confondre l’activité de discernement dans la pensée avec le besoin de s’insérer dans un milieu ou une communauté.

      Parce qu’en suivant les idées plutôt que les hommes, il serait tout à fait possible de s’intéresser aux auteurs du courant-industriel quand ils parlent de technologies, et beaucoup moins quand ils parlent d’autre chose, quand ils s’aventurent sur le terrain glissant de la « culture » avec un risque élevé de dire des conneries.

      Et sur ce terrain-là je trouve qu’il y a eu un égarement, précoce, avec des auteurs comme Christopher Lasch ou Jean-Claude Michéa ("de l’impossibilité de dépasser le capitalisme par sa gauche") comme tentative de faire un lien avec des classes populaires (la common decency de George Orwell) peut-être largement fantasmées comme étant porteuse de « bon sens », le qualificatif de « réactionnaire » souvent revendiqué, pour s’opposer à la gauche progressiste culturellement qui serait l’allié objectif du capitalisme.

      A la fin le résultat n’est pas du tout étonnant. Et ennuyeux, dans tous les sens du terme. Ennuyeux parce que le texte assez dégueulasse dans sa forme sera sans doute difficilement critiquable sur le fond. Ennuyeux parce que rien ne prouve la pertinence pour le progrès de l’humanité d’aller jouer les virtuoses de l’argumentation sur le terrain des identités culturelles ou de genre, des vaccins, du complotisme etc.

    • Un commentaire sur TW :

      sauf que ce texte ne rend aucunement compte des différences entre les courants, tout est mis dans le même sac. Le tout pour élever des digues ? beau projet

      Et je suis d’accord avec la toute première phrase de @deun : des gens qui sont doucement technocritiques en 2023 pataugeraient toujours dans leur techno-béatitude sans les enquêtes détaillées de PMO sur les nanos, sur la technopolice (avant que la quadrature et d’autres utilisent ces termes), sur l’ensemble de la chaine horrible des téléphones mobiles des mines en amont jusqu’aux décharges en aval, et ça 15 à 20 ans au moins avant que ce soit repris (trop tard, une fois que tout est en place). Beaucoup de journalistes ou militants écolo n’ont souvent fait que reprendre les enquêtes de PMO après coup sans trop le dire… Et on peut parfaitement admettre ça tout en les critiquant vertement pour leur égo et leur ironie permanente anti-féministe ces dernières années (et ya largement de quoi citer des saloperies contrairement à ce que dit Creuse Citron https://seenthis.net/messages/1017186)

    • https://comptoir.org/2021/11/16/renaud-garcia-le-militantisme-woke-ne-cherche-pas-a-convaincre-mais-a-rege

      Pour Renaud Garcia dans cet interview l’ennemi principal ce sont les « technologistes » face aux « naturiens ».

      ça simplifie grandement l’analyse de la société, mais ça pose pas mal de problèmes :

      – On se lance dans des batailles un peu vaines contre des gens proches de nous politiquement (à moins de penser que les gens qui luttent contre les discriminations sont forcément infréquentables par ceux qui critiquent les technologies ?), mais qui défendent ou utilisent des outils high tech.
      Ça donne donne des normes de bienséance pour se faire accepter de certains milieux militants, des idéologies qui fonctionnent comme critère d’appartenance d’abord, plutôt que comme base pour rendre intelligible le monde social. Le milieu anti-industriel est-il plus accueillant que les milieux dénoncés par Garcia dans cet interview et n’a-t-il pas lui aussi ses propres codes pour se faire accepter ?

      – La référence à la nature est très souvent problématique quand on fait partie d’un catégorie structurellement dominée. Par exemple une bonne partie du courant féministe a du faire la critique des assignations à des rôles sexués en expliquant qu’elles étaient des constructions sociales qui s’appuyaient sur l’évidence biologique qu’il existe naturellement des femmes et des hommes.

      – Est-ce qu’il existe dans la société un camp unifié défendant le déferlement technologique et revendiquant son existence ?
      Si jamais ce n’est pas le cas, alors le militant anti-tech va devoir passer son temps à essayer de classer les gens en fonction de ce qu’ils disent ou font des technologies... dont l’usage est pourtant rendu obligatoire, comme ils le dénoncent eux-mêmes.

      – Est-ce qu’un groupe social (mettons les ingénieurs et leurs soutiens) entraîne le reste de la société à suivre passivement ce déferlement technologique ?
      Si jamais ce n’est pas le cas, que le phénomène est plus complexe, alors on court le risque de passer à côté d’autres facteurs qui expliquent qu’ils soit aussi compliqué de résister aux technologies.
      Par exemple, comment ne pas voir que les innovateurs de la silicon valley ne sont pas seulement des ingénieurs mais aussi des businessmen qui ont su inventer le modèle économique rendant possible le déferlement de leur technologies ?

      – Que faire des gens qui participent à ce déferlement bien plus passivement, en recevant un salaire par exemple mais en y effectuant des micro-tâches s’insérant dans le grand tout du système technicien ? Les culpabiliser ? Les enjoindre à déserter ?
      On en arrive alors à des considérations sur l’individu qui a le courage de résister et celui ne l’a pas, comme dans cet extrait d’une interview de PMO :

      Les gens qui vous demandent « comment résister » ont rarement envie de le faire ; et concluent souvent d’un air navré que, non, ils ne peuvent ou ne veulent pas faire ce que vous suggérez. En fait, on devrait retourner la question et leur demander, » Et vous ? Que faites-vous ? Qu’êtes-vous prêt à faire personnellement, par vous-même, pour résister, à part faire partie du collectif machin et même d’un tas de collectifs machins ? »

      https://comptoir.org/2021/10/26/pieces-et-main-doeuvre-la-cybernetique-affaiblit-notre-autonomie-de-pensee

      – Finalement on relativise le problème de la montée en puissance de l’extrême-droite, comme le fait Garcia dans cet interview, du fait qu’on trouve à droite des conservateurs dont le conservatisme déborde parfois un peu le champ culturel pour s’intéresser aux technologies d’une façon critique - quoique pour eux c’est une question secondaire et qu’ils pourront facilement changer d’avis sur cette question.

    • @deun @rastapopoulos
      Oulala ! Le niveau monte, le niveau monte : « Cé sui ki di ki yé ».
      Ça sent le naufrage de la pensée biberonnée aux post-modernes.

      Dans sa version initiale comme dans cette préface, Le désert de la critique n’est finalement qu’une tentative, effectuée du fond de ma tranchée, pour révéler ce clivage principal entre technologistes et naturiens. Et faire tomber, par là même, ce mur de stupidité qui nous encercle, et réduit chaque jour un peu plus la pensée à des réflexes conditionnés.

    • lol @tranbert c’est très clairement toi qui vient répondre des ironies fielleuses sans aucun argument suite à une liste de remarques pas spécialement débiles, et ensuite c’est toi qui te plaint du niveau maternelle, c’est un peu l’hopital qui se fiche de la charité non ? :p

      On dirait qu’en fait n’importe quelle critique ne te sied, quelque soit d’où qu’elle vienne… Dès qu’il y a une critique tu réponds par une ironie et un air de « non mais c’est bon on a raison, on nous la fait pas ». Et après ça se plaint à la Garcia qu’il n’y a pas/plus de « critique » ? Mais qui pourrait avoir envie de critiquer et de débattre de quoi que ce soit, vu que ça ne sert à rien dans ces conditions ? (et à quelles conditions plausibles et honnêtes ce serait possible ?)

      Bref faut en avoir du courage après 20 ans d’engueulades ironiques post-situ « je-t’excommunie-avant-que-tu-m’excommunies », pour avoir encore envie de passer du temps à critiquer avec des arguments… (et pourtant yen a qui sont toujours là… on doit être maso :p)

    • Comme c’est Noël, je vais faire un peu de pédagogie.

      Lorsqu’on pose la question :

      Que faire des gens qui ...

      Historiquement il y a eu deux réponses :
      On les envoie en camp de rééducation (solution de gauche),
      On les envoie en camp d’extermination (solution de droite).
      (dans les fait c’était souvent la même chose...)
      Mais qui est ce « on » ?
      C’est la domination !!!

      Historiquement toujours ceux qui ont posé la question « Que faire des pauvres ? » (ceux qui ne sont pas comme nous des rentiers qui vivons confortablement du travail des autres) sont à l’origine du complexe idéologique qui donnera naissance au capitalisme industriel.

      https://sniadecki.wordpress.com/2015/04/23/townsend-1786-1788

      Autrement dit, ceux qui posent ce genre de questions ( @deun ) et ceux qui ne voient pas où est le problème à réfléchir depuis cette position ( @rastapopoulos ) se sont tellement identifiés au point de vue propre à la domination qu’ils ne sont plus capables de comprendre une action politique fondée sur la liberté et l’autonomie des « gens ».

      L’enseignement historique du XXe siècle est (devrait être) que l’ on ne peut pas combattre l’aliénation sous des formes elle-mêmes aliénées , c’est-à-dire en reproduisant les structures hiérarchiques et leur point de vue surplombant.

      Bref, vous avez une conception véritablement réactionnaire de l’émancipation.

      Car ce que vous voulez ce n’est pas l’émancipation. Ceux qui demandent Que faire des gens attendent encore qu’un sauveur, un prince charmant et éclairé, un homme ou une femme providentielle, le père ou la mère Noël (soyons inclusif !) viennent leur dire quoi faire de leur vie et de celle des autres.

      En ce qui me concerne (mais sur ce point je crois pouvoir parler au nom des technocritiques), je n’ai pas pour ambition de devenir Ministre du démantèlement de l’industrie dans un gouvernement décroissant.

      Nous n’allons rien faire des gens qui ... Nous allons poursuivre notre analyse du monde tel qu’il ne va pas et la faire connaître en dépit des calomnies et des imbéciles qui les propagent à travers leurs questions stupides. Les « gens » s’empareront de ces idées ou pas, ils tenterons ou pas d’agir en conséquence.

      Notre critique de la technologie n’a pas pour but de tracer une ligne de démarcation entre « amis » et « ennemis » au sein de ceux qui sont dominés ( @touti ), contrairement à celleux qui nous jettent leurs anathèmes à la figure et n’ont rien de plus pressé que d’excommunier les mécréants et les hérétiques à leur ligne idéologique.

      Notre critique de la technologie est ... une critique de la technologie et de ses conséquences mortifères et aliénantes qui devrait amener chacun en conscience à se poser des questions sur la manière dont il vit et participe à la destruction des conditions de cette vie sur Terre.

      Certains ne veulent pas se poser ces questions. Tant pis pour eux.

      D’autres préfèrent nous calomnier parce qu’ils veulent que personne ne se pose ces questions. Car eux, ils savent quoi faire des gens qui ...

      Et puis il y a ceux qui ont tout oublié ...

      Joyeux Noël !

    • @tranbert répondre avec autant de mépris tient du comique. Ton texte est un prêche de curé où tu donnes à ton « nous » la vérité vraie à inculquer à ceux qui ont des questions stupides. J’ai une question stupide : d’où viens-tu, quel âge as-tu ?

      Cela nous divertira de la question sur l’essentialisme naturiste déversé par certains technocritiques, qui permet leur forte accointance avec l’xdroite et leurs conservateurs de traditions.

      Dommage que tu souhaites rester aveugle à cette problématique de départ (technocritique et conservatisme) dans laquelle les technocritiques se sont vautrés à force de mépris.

    • Je tiens à redire que je n’apprécie aucunement cette brochure Le naufrage... Des personnes qui se reconnaissent dans la critique anti-industrielle ne portent aucunement des positions conservatrices sur le plan culturel. Elles n’ont pas forcément lu les textes cités qui posent problème, mais elles en lu d’autres. Cette étiquette "anti-industrielle" est bien pratique pour mettre tous les auteurs dans le mêmes sacs. Cependant chaque auteur parle en son nom et non pas au nom de tous les anti-industriels.

      Reste que les jeunes générations, très sensibilisées aux questions des discriminations, ne vont pas aller lire les textes de ce courant qui pourraient les intéresser, à cause de certaines prises de positions contraire à leur préoccupation première, qui est pourtant légitime.

      Par exemple PMO dans "Ceci n’est pas une femme" :

      (...) le capitalisme technologique, qu’on le nomme société du Spectacle, société de consommation, société post-industrielle, post-moderne, est tout, sauf raciste, sexiste,
      xénophobe, homophobe, etc. C’est au contraire une condition de sa prospérité que d’être aussi inclusif, ouvert, égalitaire que possible envers les identités de genre, de sexe, d’ethnie, de religion.

      En dehors du fait que ça ne tient pas la route factuellement (oui l’intérêt du capitalisme est bien de vendre, mais une condition de sa prospérité est bien de maintenir les divisions sociales et non les abolir), il y a là bien une prise de position politique de qui tient à se couper de toute alliance avec les gens qui luttent contre des discriminations diverses. Le texte est d’une grande violence, méprisant et souvent alambiqué (ainsi le passage tenant à faire passer la nouvelle droite pour technophile pour mieux assumer le conservatisme social du texte. Il faudrait donc comprendre que PMO n’est pas d’extrême-droite parce que certains de leurs théoriciens ne sont pas à tout moment technocritiques. Absurde. Juste, l’extrême-droite s’en fout, de ce débat.).

      Peut-être que d’autres auteurs du courant anti-industriels se sont positionnés là-dessus, je ne sais pas.

      Pour moi il est clair que simplement critiquer les technologies sans en analyser la dynamique globale capitaliste et marchande fait qu’on va chercher les ressorts de cette dynamique dans des choix, choix qui seraient faits par certaines catégories de la population qui y ont intérêts (la classe technologique).
      Il suffirait alors de s’extraire du champ d’influence culturel de cette classe technologique, pour lui opposer d’autres valeurs. Une forme de culture matérielle plus sobre, à rechercher dans le passé par exemple, qui malheureusement est difficilement détachable de formes sociales elles-mêmes antérieures, que l’on va finir par idéaliser pour cette raison qu’elles étaient liées à un état antérieur du développement technologique.

      Creuse citron dans "A propos de PMO et de la « question trans »" - un texte ne critiquant finalement pas vraiment le "Ceci n’est pas une femme de PMO" - écrit à propos des luttes trans :

      A les croire il n’y a rien d’autre dans leur lutte ; et effectivement on chercherait en vain sur leur site un texte d’analyse générale ou programmatique un tant soit peu conséquent, qui permettrait au moins d’avoir des positions claires à discuter.

      ... sans voir que le même constat peut être fait des texte anti-industriels. Comment leur reprocher plus qu’aux personnes trans luttant pour se faire accepter ? C’est justement cette attention (compréhensible et légitime pour moi) quant à cette fuite en avant technologique qui peut en devenir obsédante, et même malheureusement en faire une question identitaire au sens d’existentiel.
      C’est pourquoi à mon sens tous les milieux militants sont très rapidement problématiques. Leurs causes sont justes tant qu’elles permettent encore de se décentrer et d’écouter le souci des autres.

    • Notre critique de la technologie n’a pas pour but de tracer une ligne de démarcation entre « amis » et « ennemis » au sein de ceux qui sont dominés ( @touti ), (...)

      Effectivement c’était le sens de ma question « que faire des gens...? ». Que faire, dans une critique anti-industrielle se bornant à chercher des ennemis (la classe technologique de Garcia, les technocrates de PMO etc), des gens qui utilisent ou développent des technologies, qui ne le font pas par choix ou selon une idéologie technophile ?
      Comment tu peux assumer que le texte de PMO « Ceci n’est pas une femme » ne cherche pas à se faire des ennemis parmi les personnes dominées ? A moins que tu ne penses que les trans et les femmes ne sont pas des catégories dominées (comme le stipule PMO - cf. la citation plus haut) ?

  • Ivan Illich (1926-2002) : la ville conviviale (2013)
    https://theses.hal.science/tel-00849958/document

    Une thèse de doctorat consacrée à l’application des concepts d’Illich aux prolématiques de la ville et de l’urbanisme. De plus d’après l’intro de l’autrice sous l’égide de La ligne d’horizon, les amis de François Partant, donc ça m’inspirait confiance. Pas encore lu, je référence pour feuilleter…

    Je vois dans le sommaire déjà une critique de la résilience et de la transition, en 2013

    Ivan Illich (1926-2002) propose dans ses ouvrages une critique radicale des
    « institutions » (Église, école, hôpital, transports, machines, etc.) qui toutes, à un moment de leur déploiement, se révèlent contre-productives. Peut-on transposer au domaine de l’urbain ses analyses ? Si oui, en quoi contribuent-elles à rendre intelligible ce qui « travaille » les villes à l’ère de l’urbanisation planétaire ? Cette recherche propose une lecture illichienne de « l’entreprise-ville » et suggère des pistes pour sortir de l’impasse productiviste dans laquelle elle est engagée. Elle s’articule autour de deux axes :

    Premièrement, dans le contexte du paradigme économiciste de la rareté et du paradigme cybernétique des systèmes, la Ville a été substituée par une entreprise urbaine contreproductive : une anti-ville. L’urbanisme devient iatrogène. C’est « le grand enfermement ».

    Deuxièmement, les idées d’Ivan Illich projetées sur l’espace habité nourrissent –et très généreusement– un nouveau paradigme pour sortir de l’industrialisme et reconstruire le territoire à travers des processus de réduction / reconduction. C’est la ville conviviale.

    #Ivan_Illich #urbanisme #urban_matters #ville #architecture #convivialité #critique_techno

    @cdb_77 @odilon @tranbert que ça peut intéresser :)

  • Matthieu Amiech, Lettre ouverte aux organisatrices du rassemblement estival Les Résistantes, 2023 – Et vous n’avez encore rien vu…
    https://sniadecki.wordpress.com/2023/10/16/amiech-les-resistantes

    Suivi de deux textes sur l’autonomie des luttes, notamment alimentaire.

    L’organisation de ce rassemblement visait précisément à faire se rencontrer des gens qui n’en sont pas tous au même point, dont les objectifs ne concordent pas tout à fait et doivent être mis en discussion : à faire avancer un mouvement en construction. Mais ici, il ne s’agit pas de cela. Imaginons que, peu après l’atelier « Discussion et retours sur nos expériences d’autodéfense féministe », ou avant la table ronde « Reprendre les terres dans une perspective féministe », il y ait eu une formation « Être féministe et sexy, pour réussir », ou « Faire avancer l’émancipation des femmes par la filière nucléaire (ou l’armée) » : on peut penser qu’il y aurait eu à juste titre un malaise, voire un scandale. Sur la question du numérique, par contre, la contradiction ne pose pas de problème. On a beau savoir que ces technologies sont au cœur des phénomènes de surveillance, de précarisation du travail, d’isolement social, d’aggravation des problèmes écologiques, elles restent « un outil incontournable pour nos luttes » – qui visent pourtant plus de liberté et d’égalité, moins de violence et de destructions.

    […]

    De façon générale, il est temps pour cette écologie terrestre, pour l’ensemble des luttes contre les petits et grands projets qui pillent les ressources et dévastent les territoires, de faire un choix. Ou bien nous luttons avec les outils numériques, dans un souci de soi-disant efficacité et au nom de l’urgence absolue-permanente ; ou bien nous luttons, de plus en plus, sans eux, pour trouver une nouvelle consistance humaine, pour tisser quelque chose de réellement hétérogène au développement (économique), à la transition (énergétique), à la vie administrée et artificialisée. Ou bien on continue de laisser au second plan de la conscience collective – derrière les écrans – l’impact effrayant de la numérisation sur les milieux naturels, la consommation d’énergie et d’électricité qui explose, la course aux métaux et l’ouverture de mines partout dans le monde ; ou bien on met cette question au premier plan : on insiste sur le rôle essentiel des ordinateurs et d’Internet dans l’accélération des prédations, de la bétonisation des sols, de la confiscation des terres et de la pollution des eaux (ou vice versa).

    #Matthieu_Amiech #critique_techno #numérique #informatisation #qrcode #gestion #autonomie #luttes_sociales #organisation

  • Des solutions techniques à la crise écologique ? - AURÉLIEN BARRAU & PABLO SERVIGNE
    https://www.youtube.com/watch?v=gUZo1J683nE

    Une conf pessimiste récente de Barreau et Servigne. Pas tout écouté encore donc rien à dire dessus pour l’instant en bien ou mal.

    #Aurélien_Barreau #Pablo_Servigne #écologie #science #ingénierie #critique_techno #dissociation #Gunther_Anders #Ivan_Illich #solutionnisme #techno-cocon

    • Chapitres :
      0:00:00 Introduction
      0:03:13 Le gag de la conversation simulée par l’IA
      0:05:22 Introduction : La question de la technique et de la technologie
      0:13:11 L’horreur de la technologie qui nous dépasse
      0:16:42 Le réchauffement climatique n’est qu’un aspect de l’effondrement de la vie sur Terre
      0:19:53 Le développement cancéreux de la technologie
      0:24:48 L’approche problème-solution ne fonctionne plus dans la complexité
      0:28:44 Critique de la raison et de la science constructivement
      0:34:14 Le décalage prométhéen et le rapport aux autres cultures
      0:37:39 La fabrique des soldats et l’absurdité des ingénieurs dissociés
      0:40:38 La dissociation entre l’homme et la nature
      0:44:12 La science et l’innovation doivent proposer une autre voie
      0:47:50 Politiques paniqués par des robes traditionnelles Touareg
      0:51:49 Se remettre en résonance avec notre intériorité et les autres humains
      0:54:58 La limite de convivialité et des logiques qui nous dépassent
      0:57:50 La difficulté de se réassocier à son corps et au cœur
      1:01:16 Maintenir l’habitabilité de la Terre malgré la technococon mourant
      1:04:34 Le retrait comme réponse face aux attentes systémiques
      1:05:59 Résistance violente et non-violente chez les peuples indigènes
      1:08:02 Une éthique de la technique et des machines ?
      1:09:14 L’accès au savoir et la science institutionnelle
      1:12:22 Une question sur la clé de compréhension
      1:12:55 Garder le lien comme une forme de résistance
      1:16:54 Discussion sur les questions et fin de l’épisode

      L’intro est plutôt amusante.

  • Intelligence artificielle & technofascisme - Les accointances du « camp progressiste » avec l’extrême-droite
    https://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?article1896

    « L’intelligence artificielle » - en fait, le calcul machine – constitue pour le moment l’état le plus avancé de la Machinerie générale. Le plus intégré, le plus étendu, le plus puissant ; la Machine des machines. La critique théorique et politique n’a rien de plus à en dire que tout ce qui a été dit par des milliers d’auteurs depuis que le mathématicien Norbert Wiener, en 1948, a publié La Cybernétique, ou Contrôle et Communication dans l’Animal et la Machine. Un mot forgé en 1834 par Ampère, un autre mathématicien, pour désigner « la science du gouvernement des hommes ». En clair, tout calculer pour tout pouvoir. Un projet totalitaire. En revanche, l’avènement concret, matériel, du « tout numérique », de cette Machine à tout pouvoir (mégaréseaux + mégadonnées + supercalculateurs + algorithmes), provoque (...)

    #Nécrotechnologies
    https://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/ia_technofascisme.pdf

  • Peut-on se réapproprier la science ?

    S’il est tout à fait nécessaire et utile de se réapproprier nombre de connaissances scientifiques et médicales, on ne peut le faire de manière émancipatrice que dans la perspective d’une critique radicale de la société capitaliste et industrielle. Plutôt que de continuer la recherche scientifique vers la quête de toujours plus de maîtrise et de puissance pour l’État et le Marché, il nous faut développer des recherches et acquérir des connaissances qui peuvent aider chacun à assurer mieux et plus facilement sa subsistance en se fondant sur les ressources locales.

    #Bertrand_Louart #Sciences_Critiques #Technocritique #critique_techno #subsistance #technoscience #société_industrielle etc.

    https://sciences-critiques.fr/peut-on-se-reapproprier-la-science

  • L’impossibilité d’une société technologiste-écologiste libertaire
    https://ricochets.cc/L-impossibilite-d-une-societe-technologiste-ecologiste-libertaire.html

    Beaucoup d’anarchistes semblent s’être détachés de la foi dans la libération par la technologie et l’industrie. Mais à gauche, cette mythologie délétère perdure malgré les conséquences néfastes observées et les impasses/contradictions. Alors quelques rappels. BOOKCHIN OU LE FANTASME ANARCHO-TECHNOLOGISTE Un des principaux thèmes qui imprègnent les livres de Bookchin, notamment ses derniers, c’est sa défense de la technologie et de la science modernes. Bookchin s’en prend virulemment aux « technophobes » (...) #Les_Articles

    / #Ecologie

    https://antitechresistance.org/programme-parti-technologiste-industrie-uber-alles

  • Miguel Amorós, Crise agricole et dilemme énergétique, 2023 – Et vous n’avez encore rien vu…
    https://sniadecki.wordpress.com/2023/08/24/amoros-agricole-fr

    L’agriculture industrielle est une agriculture sans agriculteurs. On dira la même chose de l’élevage intensif des macro-fermes. Les effets positifs de l’un et de l’autre se sont avérés être une augmentation sensible de la production et une baisse des prix qui ont conduit à une expansion démographique urbaine. Les aspects négatifs sont pires : abandon des terres et émigration vers les villes, perte des savoirs et savoir-faire, disparition ou privatisation des variétés locales, déforestation et destruction de la faune, production de déchets non recyclables, plus grande résistance des parasites et émergence de nouvelles maladies des plantes, disparition de la couche fertile du sol, surexploitation des aquifères, contamination des sols et de l’eau et dégradation de la qualité des aliments. L’argument majeur en faveur de la monoculture industrielle et de l’élevage intensif a été l’éradication de la faim dans le monde, une promesse clairement non tenue.

    […]

    Il n’y a pas de transition d’une société basée sur un modèle énergétique centralisé, industriel et extractiviste vers un monde décentralisé, désurbanisé et respectueux de la terre et de la nature. La société capitaliste d’après la transition se veut la même que la précédente, structurée de la même manière mais avec un discours écologique. Le capital n’a pas d’idéologie fixe, pas de langage particulier ; la seule préoccupation des dirigeants, soudain soucieux d’écologie, ce sont les affaires. Elles gravitent désormais autour du vert.

    […]

    Cette association obligatoire interroge le caractère renouvelable de l’énergie produite dans les «  parcs  », les «  jardins  » et autres «  fermes  », d’autant plus que, ne l’oublions pas, les matériaux industriels utilisés dans leur construction grèvent le bilan carbone des usines : béton armé et acier pour les fondations, aluminium et cuivre pour l’évacuation dans les lignes à haute tension, plastique renforcé de fibre de verre ou de carbone pour les «  lames  » ou pales, terres rares pour les aimants permanents des rotors (terres rares dont l’extraction et la purification sont des processus très polluants), wafers de polysilicium et films de métaux, peu abondants, semi-conducteurs pour les panneaux solaires (dont certains sont toxiques comme l’arsenic et le cadmium), matériau pour les supports et onduleurs de courant, lithium et cobalt pour les batteries, etc. Si l’on ajoute à cela les terrassements, excavations et autres travaux d’installation et d’entretien, qui se répètent au moment du démantèlement, c’est-à-dire après vingt ou trente ans, plus le recyclage problématique de la ferraille, on aura le tableau complet de la possibilité réelle de renouvellement d’un type d’énergie qu’il serait plus juste d’appeler «  énergie alternative dérivée des énergies fossiles  ». Ne parlons pas du caractère «  propre  » des autres énergies considérées comme renouvelables comme celles issues de la combustion de la biomasse ou des bio-carburants, et de l’énergie hydro-électrique elle-même. Bref, les énergies renouvelables ne sont qu’un mirage. Elles ne résolvent en rien la crise. Elles ont un impact environnemental important et peu d’impact économique local, ne créent pas d’emplois, menacent les forêts et les cultures, causent des dommages au paysage et à la faune et contribuent autant que l’agro-industrie à la désertification des campagnes espagnoles. Elles ne profitent qu’aux oligopoles énergétiques et aux groupes financiers, introduisent des dépendances technologiques inutiles, et qui plus est, ne sont même pas renouvelables.

    […]

    ans une incroyable dépense de ressources, la société de la consommation irresponsable entrerait dans un net déclin, auquel les dirigeants répondraient en recourant éventuellement aux armes. Il est donc vain de s’efforcer de trouver une solution pacifique à la crise par une «  décroissance économique planifiée démocratiquement  » – par qui ? – comme si l’économie mondiale et les agglomérations urbaines pouvaient accepter de bon gré leur extinction. La production d’énergie et de nourriture ne peut être considérée comme un phénomène sans rapport avec le marché, le système financier et le fait métropolitain.

    […]

    Tant que le tissu social ne se recomposera pas en dehors des institutions et contre elles, la défense du territoire sera faible et cherchera des compromis avec le développementisme sur la base d’une demande de moratoire temporaire ou de réduction de la taille des projets.

    #Miguel_Amoros #transition #énergie #écologie #critique_techno #urbanisme #agriculture #nourriture #démocratie

  • Complots partout, complots nulle part - [A Contretemps, Bulletin bibliographique]
    http://acontretemps.org/spip.php?article1000

    Machine à diversion et à dépolitisation, mauvaises réponses pour vraies angoisses, le complotisme est une dynamique sociale à visages et usages pluriels. Il est la disqua-lification première de l’adversaire, la peau élastique de l’extrême droite, la trame brouillée des vrais complots ayant vicié les histoires officielles, une infamie de plus jetée à la face des classes populaires par une bourgeoisie s’étant toujours perçue comme classe « éclairée ». Bref, la remise à jour d’un vieux partage de nos communautés entre les gens capables de diriger et de dire le monde et ceux qui, décidément, n’y comprendront jamais rien et sont condamnés à délirer leur malheur. Pour décadenasser ce dispositif, certains tentent de nous fournir des billes intellectuelles. C’est le cas de Matthieu Amiech, un des tauliers des éditions La Lenteur, qui vient de signer L’Industrie du complotisme. Pour les non-affranchis, la production de La Lenteur se trouve rangée dans le bac « anti-indus » des librairies politiques. L’étiquette est sommaire et forcément réductrice. Elle nomme cependant cette branche d’inspiration libertaire portant un regard plus que critique sur plus de deux siècles de révolution industrielle adossée à un impétueux mythe du Progrès. À l’aube d’une sixième extinction des espèces et d’un emballement calorifère de la planète, on pourrait penser que ledit mythe a fait long feu. Il n’en est rien. Pire : alors qu’aucun signal n’indique un quelconque ralentissement de la Méga-Machine, nos sondeurs officiels l’affirment : plus on étouffe, plus les rangs des climato-sceptiques s’étoffent [2]. Autrement dit : plus la catastrophe en cours étend son emprise, plus les fuites en avant délirantes multiplient leurs adeptes. Comment expliquer une telle crise de nos cortex de bipèdes évolués ? Matthieu Amiech propose une piste dans son introduction : « La diffusion du complotisme autant que l’élévation de l’anti-complotisme au rang d’arme idéologique essentielle des couches dirigeantes ne sont pas séparables de cette crise de la raison politique. À force que les populations du monde industriel ne fassent rien de la vérité essentielle des cinquante dernières années – la production et la consommation de masse détruisent les conditions de la vie sur Terre –, ce sont les industriels qui s’en sont emparés, eux qui sont d’abord des industriels du mensonge. » Pour illustrer sa sentence, l’auteur cite les groupes pétroliers qui, dans un premier temps nient le réchauffement climatique avant, dans un second, de verdir crapuleusement leur image en nourrissant le mirage d’énergies décarbonées. L’entourloupe est manifeste ; notre incapacité à faire collectivement œuvre de raison critique non moins.

    #livre #complotisme

  • Collision entre un cargo et une éolienne en mer du Nord

    Un accident s’est produit en mer du Nord entre le cargo Petra L, sous pavillon d’Antigua-et-Barbuda, et une éolienne du parc Gode wind 1 en mer du Nord allemande. L’événement a été découvert lorsque le navire s’est présenté à l’entrée du port d’Emden, en Allemagne.

    Le cargo « Petra L » est arrivé au port d’Emden avec un trou de 15 m² dans sa coque. (Photo : Wasserschutzpolizei)

    Photp => https://lemarin.ouest-france.fr/sites/default/files/styles/full/public/2023/04/27/credit_wasserschutzpolizei.jpg

    Source : https://lemarin.ouest-france.fr/secteurs-activites/energies-marines/collision-entre-un-cargo-et-une-eolienne-en-mer-du-nord-47214

    #énergie #éoliennes #électricité #éoliennes_industrielles #énergie_éolienne #éolien #écologie #environnement #éolienne #énergie_renouvelable #climat #critique_techno #pollution #mer_du_nord

  • Installations photovoltaïques mises hors réseau… à cause du soleil  Antonin Marsac - La Libre Eco

    Le retour du beau temps implique le retour des problèmes de surtension sur le réseau électrique. Les détenteurs de panneaux photovoltaïques déchantent. Encore ?

    Alors que le soleil perce les nuages et chauffe les toitures du pays, les citoyens qui ont installé des panneaux pourraient encore être “pénalisés”. Pourquoi ? Car en cas de fort ensoleillement – et nous ne sommes qu’au début du mois d’avril -, la production des milliers de panneaux du pays génère une surtension sur le “réseau basse tension” (soit le réseau 230 volts utilisé par l’ensemble des Belges). Et pour éviter une surtension trop importante, ces mêmes panneaux sont équipés d’onduleurs qui les “décrochent” du réseau le temps que l’offre et la demande se rééquilibrent.

    ”Le problème, c’est que le réseau est construit depuis des décennies sur le modèle du ’download’ et non de l’inverse. Aujourd’hui, il y a 230 000 installations en Wallonie et il y en aura 250 000 d’ici la fin de l’année. Le réseau doit pouvoir absorber cette production. Aujourd’hui, des villages entiers ne produisent plus rien entre 11h et 14h30”, avance Régis François, de l’association Beprosumer, à cause de la surproduction lors du pic d’ensoleillement.

    ”Il y a trop d’installations par rapport à la mise à jour de la capacité du réseau, au niveau des cabines, des câbles, et des capacités d’absorption en cas de surproduction” , renchérit-il.

    Peut-on dire pour autant qu’il y a trop d’installations, alors que les volontés de souveraineté énergétique les justifient ? Une réponse nuancée est nécessaire. Le problème de surtension dépend des zones dans le pays, s’il y a des éoliennes, une consommation relativement basse ou non dans les localités, et si la production nucléaire nationale est à son maximum.

    Mais ce qui agace Régis François, c’est que les panneaux soient les premiers “déconnectés”, grâce aux onduleurs. On pourrait penser que c’est pourtant la solution la plus simple : une mise hors réseau automatique, qui se déroule en cas de surtension, sans intervention humaine. “Mais cela laisse une surtension potentielle jusqu’à 10 % sur les réseaux, soit jusqu’à 253 volts, puisque c’est la marge que laissent ces onduleurs avant le décrochage. Ça peut abîmer les appareils électroniques. Et de toute façon, les panneaux photovoltaïques ont une priorité au niveau de l’injection d’électricité sur le réseau, en théorie. Et on veut que cette priorité soit respectée” , avance Régis François.

    ”Le propriétaire de panneaux est appâté mais piégé”
    Il faut dire que les détenteurs de panneaux, avec le tarif prosumer (le coût pour prélever de l’électricité sur le réseau) et les déboires des certificats verts, ont l’habitude des mauvaises nouvelles. “Clairement, le propriétaire de panneaux est appâté à court terme. Mais on le tue dès qu’il commence à s’engraisser. Le piège se referme” , déplore le président de l’association.

    ”Il faut que les autorités investissent dans le réseau, mettent des incitants, comme en Flandre, pour favoriser le stockage via des batteries domestiques. On peut également encourager le déplacement de charge. Pousser à ce que les gens fassent tourner leurs lave-vaisselles et machines à laver pendant les pics de production, soit entre 11h et 14h30.”

    Ce qui sonne la fin des compteurs bi-horaire, ceux-ci poussant à consommer et faire tourner ses machines la nuit ? “Oui. La stratégie doit être revue et elle le sera pour tout le monde. Ce qui va signer l’arrêt de mort des compteurs bi-horaire, d’ici 2024 ou 2025” , lance-t-il. Cette proposition est d’ailleurs dans les cartons, au niveau wallon.

    ”Le socle de stabilité, c’est le nucléaire”, reconnaît également le président de l’association. “La promotion des énergies renouvelables, c’est très bien. Mais bon sang, ayons une vision claire de la politique !” , lance-t-il. “Aujourd’hui, il n’y a rien de pire que la politique énergétique wallonne” , tacle encore Régis François.

    Des chiffres du nombre de personnes pénalisées ?
    C’est le grand problème : les gestionnaires de réseau n’ont pas de cadastre des installations mises hors réseau. C’est d’ailleurs pour cela que l’association Beprosumer, apprend-on justement en contactant son président à ce sujet, a mis en place une carte de Wallonie reprenant les déclarations anonymisées des citoyens qui constatent cette mise hors réseau automatique. Une communication au grand public doit être faite à ce sujet cette semaine.

    ”C’est un problème récurrent. Les installations ’décrochent’ depuis déjà 7 ou 8 ans. Il faut que le politique réagisse !”, termine Régis François.

    Source : https://www.lalibre.be/economie/mes-finances/2023/04/03/installations-photovoltaiques-mises-hors-reseau-a-cause-du-soleil-aujourdhui

    #énergie #photovoltaïque #électricité #écologie #solaire #nucléaire #transition_énergétique #environnement #économie #énergies_renouvelables #énergie_solaire #pollution #énergie_renouvelable #panneaux_solaires #agrivoltaïsme

    • Et quand le vent est un peu fort, les éoliennes sont débrayées.

      Stocker l’électricité en batterie aux moments ensoleillés, ou venteux, il faudrait que les batteries existent.
      Le cout de ces batteries est de plusieurs fois le PIB de chaque pays.

      Surtout, ne pas réfléchir ou faire un calcul simple. Cela contrarierai la #doxa.

    • Consultation populaire sur l’éolien dans l’Aisne : un raz de marée de non, Remi Vivenot

      La consultation populaire non officielle organisée dimanche 2 avril par 17 communes de l’Aisne sur l’implantation d’éoliennes dans leur secteur s’est soldée par un score de 87% de non. Un résultat net. Pour autant, la participation annoncée est plus nuancée.

      87% de non à l’implantation d’éoliennes contre 13% de oui. C’est le résultat annoncé par les 17 communes de l’Aisne organisatrices de la consultation par les maires dans un périmètre géographique allant de Fismes aux confins de la Marne jusqu’au Tardenois. Le résultat semble donc sans appel atteignant des pointes allant jusqu’à 100% de non dans le village de Dhuizel par exemple.

      Pour Patrick Fillioud, maire (divers) de Bruys, un des principaux organisateurs de cette initiative. « C’est assez clair. C’est un rejet profond ». Un choix des électeurs qui n’étonne pas Véronique Stragier, maire (divers) de Coulonges-Cohan « Ils ont exprimé leur souhait qu’il n’y ait pas d’implantation. Cette orientation-là est bien marquée. C’est flagrant. La tendance générale, c’est le non, cela ne me surprend pas ».

      Non loin de là, à Mareuil-en-Dôle où une trentaine d’éoliennes pourraient être construites à quelques encablures du village, les votants se sont prononcés à 94% contre. Maire de la commune, Régine Domingues (divers) réagit : « Moi, je suis très satisfaite du résultat de mon village. C’est représentatif. Je discute beaucoup avec les gens. Cela ne surprend pas. Les gens n’étaient pas d’accord du tout. Cela me donne la pêche même pour d’autres sujets ».
      . . . . . .

      #Démocratie #Référendum #Votation #Consultation #énergie #éoliennes #électricité #éoliennes_industrielles #résistance #énergie_éolienne #france #éolienne #énergie_renouvelable #critique_techno

      Source : https://france3-regions.francetvinfo.fr/hauts-de-france/aisne/consultation-populaire-sur-l-eolien-dans-l-aisne-un-raz

  • Vendée : une éolienne est en flammes, un périmètre de sécurité mis en place  Le courrier vendéen

    Une éolienne de 77 mètres a pris feu à Froidfond (Vendée) au nord est de Challans jeudi 9 mars. Les pompiers, sur place, ont mis en place un périmètre de sécurité.

    Sept pompiers ont été dépêchés sur place et ont délimité un périmètre de sécurité tout autour, sur 200 mètres. L’incendie se situait dans un champ entouré de routes communales, au lieu-dit La Morlière, sur l’éolienne n°9.

    « De l’huile qui brûle »
    Les pompiers ont surveillé l’incendie, mais ne sont pas intervenus au sommet de l’éolienne. « C’est trop dangereux de monter au sommet pour l’éteindre. Monter, c’est faire prendre un risque aux pompiers. Le feu s’éteindra tout seul, c’est de l’huile qui brûle », soulignait-t-on au centre opérationnel d’incendie et de secours. 

    Le feu s’est propagé sur une pâle, de 40 mètres de longueur.

    L’origine du feu n’est pas déterminée. Au vu de la météo, le feu pourrait avoir un lien avec le vent : l’éolienne tournant trop vite, une étincelle a pu se former. 

    Source : https://actu.fr/pays-de-la-loire/froidfond_85095/vendee-une-eolienne-est-en-flammes-un-perimetre-de-securite-mis-en-place_579743

    #éoliennes #énergie #électricité #éoliennes_industrielles #énergie_éolienne #éolien #environnement #éolienne #france #énergie_renouvelable #critique_techno #pollution

  • Deux articles synthétiques de François Jarrige sur deux matières centrales de notre époque : le charbon, et le pétrole. Dans le « Vocabulaire critique & spéculatif des transitions ».

    Charbon. Généalogie d’une obsession
    https://vocabulairedestransitions.fr/article-4
    https://sniadecki.wordpress.com/2023/02/16/jarrige-charbon

    Pétrole. L’or noir entre nuisances, dégâts et transitions
    https://vocabulairedestransitions.fr/article-5
    https://sniadecki.wordpress.com/2023/02/18/jarrige-petrole

    #François_Jarrige #charbon #pétrole #énergie #transition #histoire #critique_techno

  • Adrien D., De la difficulté d’élever des enfants en milieu industriel, 2022
    https://sniadecki.wordpress.com/2023/02/09/adriend-enfants

    Peut-être simplement dire la vérité : « Le secret c’est de tout dire ». Leur dire ce qu’il y a derrière ces jeux, ces objets, ces bolides, ces aliments. Tant pis pour le père Noël. Prendre le temps de ridiculiser ces icônes frelatées et rire de la bêtise d’un Thomas Pesquet ou d’un Elon Musk et de leur obsession pour une planète morte. Rire de ce voisin et de sa voiture électronucléaire équipée d’un écran géant alors que passent à la radio des publicités pour la sécurité routière contre l’usage des écrans au volant. Débloquer les imaginaires, leur montrer la nature sauvage ou ce qu’il peut en rester, et les laisser imaginer un univers dans un monde qui ne les sollicite pas continuellement. Les inviter à jouer à partir de peu comme ces enfants qui ont préféré jouer pendant des heures avec un carton le soir de Noël alors qu’ils avaient reçu un nombre indécent de cadeaux. Leur raconter des histoires subversives dans lesquelles les héros ne sont pas ceux ou celles qui ont la plus grosse technologie. Les laisser s’ennuyer, les laisser imaginer d’autres mondes loin des écrans, loin du monde médiatique. Pour que revienne chez eux le goût de l’imagination, certes, mais aussi, et surtout, que revienne celui de l’empathie afin qu’ils puissent se représenter ces enfants, ces personnes qui, parfois de l’autre côté de la planète, se crèvent ou s’intoxiquent pour leur confort. Les marquer d’une autre empreinte que celle du monde industriel, celui de la réalité matérielle de nos vies, que la sensation qu’ils aient en plus haute estime soit un jour celle de la dignité pour soi et pour les autres et qu’ils ne se réfugient pas dans une raison cynique qui permet de rendre supportable notre régression technophile.

    #enfants #éducation #critique_techno #anti-industriel #capitalisme #exploitation #vérité

  • Tract contre la réforme des retraites… en 2010, mais contre le capitalisme et le travail.

    Groupe Libeludd, Mouvement des retraites, 2010
    https://sniadecki.wordpress.com/2023/02/01/libeludd-retraites

    Il n’y a pas de solution au problème des retraites ou du chômage sans sortie du capitalisme et de la société industrielle.

    Il faut que je ressorte « Le cauchemar de Don Quichotte » de Mathieu Amiech et Julien Mattern aussi… les mêmes arguments de la gauche (et déjà Bernard Friot !) en… 2003 ! 20 ans que ce sont les mêmes réformes, avec les mêmes arguments pro travail, pro croissance, où on ne fait que se défendre pour garder le peu de droits qui restent, mais en continuant de produire et détruire, même pas « tout autant », mais « toujours plus » (faites l’addition des croissances annuelles depuis 20 ans).

    #retraite #capitalisme #croissance #critique_techno #automatisation #informatisation #travail #critique_du_travail

  • Marx et la critique de la technique : réflexions à partir des Grundrisse et du Capital
    https://www.erudit.org/fr/revues/cs/2020-n2-cs05860/1075552ar
    https://www.erudit.org/fr/revues/cs/2020-n2-cs05860/1075552ar.pdf

    Ce texte comporte trois parties. Dans un premier temps, la manière dont Marx aborde la question de la technique à partir de son ontologie de l’autoproduction de l’être générique sera présentée. Par la suite, la critique marxienne du machinisme sera évaluée à l’aune de son ontologie de l’autoproduction. L’analyse du machinisme proposée par Marx dans le chapitre XIII du Capital permettra de faire un retour critique sur le désormais célèbre passage des Grundrisse intitulé « Fragment sur les machines » qui est mobilisé par de nombreux théoriciens contemporains du post-capitalisme tels que les cognitivistes ou les accélérationnistes14 . Contre leur vision productiviste, il s’agira de proposer une lecture qui permettrait de dépasser les apories auxquelles mènent les analyses unilatérales du développement technologique sous le capitalisme, que celles-ci soient progressistes ou romantiques.

    #Marx #technique #critique_techno #philosophie #Aristote #Hegel #théorie_critique

  • Réponse de Sandrine Aumercier à Bertrand Louart à propos de « Le Mur énergétique du capital »
    http://www.palim-psao.fr/2022/07/reponse-de-sandrine-aumercier-a-bertrand-louart-a-propos-de-le-mur-energe

    Or la notion de « réappropriation » est à mon sens problématique. Elle suppose certes une expropriation à faire cesser, mais elle suppose aussi quelque chose d´intact à récupérer. Il y a une sorte d´idéalisation de quelque chose qui serait authentique (le bon travail, le bon outil, le bon usage, les bons savoirs, les bonnes gens, etc.) et qui aurait été perverti par la société. Dans cette vision, le mal c´est toujours les autres. Ça ne tient pas la route, nous sommes de part en part formés par la société de marchandise, même quand nous la critiquons et c´est pourquoi la critique ne peut être qu´immanente sans pour autant céder sur la pointe (Robert Kurz insiste là-dessus à juste raison). Je déments qu´il soit possible d´opérer un inventaire des technologies dans la perspective d´un dépassement du capitalisme et je conteste aussi qu´il soit possible de parvenir sur ce point à un accord « démocratique ». Il pourrait certainement subsister des trucs épars et des connaissances avec lesquels une société post-capitaliste pourrait bricoler quelque chose de nouveau. Je ne pense pas que cela ressemblerait un tant soit peu à ce à ce que nous connaissons aujourd´hui. Mais je ne pense pas que ce serait l´affaire d´un choix éclairé et concerté, ou bien ce serait (une fois de plus) un choix effectué sur la base d´une expertise élitiste et déconnectée, une nouvelle dépossession.

    […]

    Votre défense d´un outil simple et robuste nécessitant une sorte d´industrie de proximité me semble faire l´impasse sur l´intégralité de l´infrastructure et le problème sous-jacent et insoluble de l´énergie. Il ne faudrait pas trop idéaliser notre propre activité, sous le capitalisme tout est contaminé ! Ne me faites pas croire que votre petit panneau solaire va sauver le monde. Lorsqu´on met un seul doigt dans l´engrenage, on est foutu. Pour fabriquer une petite machine, il faut une autre machine, pour fabriquer cette autre machine il faut des matériaux géographiquement dispersés ; pour les extraire et les transformer, encore d´autres machines ; pour les distribuer, il faut des transports motorisés, pour faire tourner le tout il faut des quantités phénoménales d´énergie, nécessitant elle-même des infrastructures voraces, etc. Je n´ai quand même pas besoin de vous faire des dessins. Il est impossible d´en découper un petit morceau. Une petite machine, dans ce contexte, ÇA N´EXISTE PAS. C´est une espèce de projection faussement rassurante permise par notre habitude de penser d´une manière préformée par l´individualisme méthodologique, qui isole mentalement la gentille petite machine qu´on a sous la main et la pare de toutes les vertus que détruit le grand méchant système. Vous contournez cette objection en vous accrochant à votre outil convivial, mais je ne crois pas que ce soit tenable sans une bonne dose de subjectivisme égocentrique, qui fonctionne sur le principe : « Parce que moi je suis raisonnable et je connais les bonnes limites, tout le monde n´a qu´à être comme moi et tout ira bien. » Je ne vois pas ce qui permet de penser qu´on est plus raisonnable et éclairé que la moyenne ni que tout le monde doit suivre le même raisonnement que soi. En tout cas, je fais tous les jours l´expérience du contraire. Personne n´est capable de dire, une fois le doigt mis dans l´engrenage industriel et capitaliste, où doit se situer la « bonne limite ». Il y aura toujours quelqu´un pour dire que si on a déjà cette petite machine, là, il nous faut aussi cette autre petite machine, qui est très utile aussi, etc. On pourra s´écharper là-dessus jusqu´à la fin des temps.

    […]

    Et comme déjà dit, je conteste radicalement qu´il soit possible d´obtenir un accord démocratique là-dessus. Il y a là-dedans un fond d´autoritarisme habillé de beaux principes purement idéaux, qui prétend que si seulement tout le monde pouvait participer à la décision, alors le monde irait mieux. Je n´y crois pas. Je ne peux pas décider quelque chose de sensé concernant des produits, des matériaux, des flux, des activités qui dépassent mon horizon et avec lesquels je n´ai qu´un rapport instrumental. Je suis toutefois d´accord avec vous sur le fait que le « marxisme » traditionnel et productiviste s´est fourvoyé sur ce point et c´est bien pour cela et quelques autres raisons que je m´en suis éloignée pendant très longtemps, après avoir fréquenté justement des « marxistes » tels que vous semblez les détester autant que moi. Néanmoins, j´ai persisté pendant toutes ces années à me poser la question posée plus haut : pourquoi dans la modernité, et elle seule, on est condamné à une illimitation de principe, un tonneau percé, et pourquoi toute considération de limite est forcément vaine et réactionnaire ? Eh bien, sur cette question, je dois dire qu´aucune des réponses apportées par les différents moralistes de service, y compris les anti-industriels, ne m´a convaincue. Ils ne font que dénoncer, dénoncer, dénoncer. C´est la spécialité de PMO par exemple. Mais on ne dit jamais rigoureusement pourquoi et comment les choses fonctionnent ainsi. C´est une sorte de vision vaseuse du « capitalisme » : un peu de domination, un peu d´exploitation et un peu de mégalomanie, et ça nous donne le « capitalisme ». Cette approche est incapable d´expliquer de quoi on parle en fait. Et là je dois dire que revenir à Marx et à son interprétation par la Wertkritik a en effet été pour moi le moyen de répondre enfin à certaines questions restées en suspens, ce qui ne veut pas dire qu´on a réponse à tout.

    #Sandrine_Aumercier #débat #énergie #système_industriel #capitalisme #critique_techno #anti-industriel

    • Louard ne semble pas du tout avoir envie de comprendre ce qu’est un rapport social quand il écrit :

      « C’est bien plutôt le rapport social qui constitue le critère ultime d’une critique de la technologie et du dépassement pratique » (p. 289).

      Or, dès 1934, on avait déjà abouti à cette conclusion :

      « Il s’agirait donc de séparer, dans la civilisation actuelle, ce qui appartient de droit à l’homme considéré comme individu et ce qui est de nature à fournir des armes contre lui à la collectivité, tout en cherchant les moyens de développer les premiers éléments au détriment des seconds. »

      Simone Weil, Réflexions sur les causes de la liberté et de l’oppression sociale, 1934.

      Là c’est le grand écart ^^

      De son côté, Aumercier n’a pas tellement envie de penser le dépassement du capitalisme à partir des résistances contre lui, fidèle en cela à la doxa de la critique de la valeur allemande.

      Un article de la revue Stoff sur la critique de la valeur en faisait l’analyse :

      https://www.stoff.fr/au-fil/substance-capital-lutte-classes2

      Un extrait :

      La WK [WertKritik = critique de la valeur] a correctement repéré certaines limites des luttes pâtissières (superficielles et « tronquées », politiciennes, modernisantes), cependant elle érige ces limites en un absolu, comme si elles n’étaient pas soumises elles aussi au procès contradictoire qui nous emporte tous vers la brutalisation des rapports sociaux. Elle les érige en absolu parce qu’elle-même croit détenir la bonne théorie et qu’elle s’imagine que toutes les luttes devraient suivre la bonne théorie, alors qu’en réalité l’écrasante majorité des luttes se moque comme d’une guigne de la théorie, des catégories, des concepts, et ne se comprend que dans la situation spécifique qui voit naître ces luttes. C’est ainsi que le théoricien critique de la valeur voit partout de la « critique tronquée » et ne voit jamais en revanche que cela le conduit à une posture surplombante et idéaliste. Subrepticement, à la lumière de la critique catégorielle, les défaites d’un jour deviennent les défaites de toujours.

      Il faut concéder à la WK que dans une certaine mesure, toute lutte s’inscrit au départ dans un cadre où se rejoue le face à face prolétariat/bourgeoisie. Mais dans une certaine mesure seulement. Pourquoi ? Parce qu’une lutte pour une meilleure intégration au processus de valorisation du capital, quand cette intégration n’est plus possible, se transforme nécessairement. De deux choses l’une : ou bien elle cesse, ou bien elle se retourne sur elle-même, contre ses propres présupposés. Très souvent, elle cesse. Elle commence à peine que déjà, elle cesse. Une série interminable de défaites. Puis arrive le jour où elle ne cesse plus et de catégoriquement acritique elle se transforme en négation des catégories.

      #revue_Stoff #WertKritik

    • A quoi reconnaît-on un ou une cuistre ? D’abord elle fait assaut de modestie ("je n’ai pas lu votre livre"), ensuite elle vous fait la leçon ("Ne me faites pas croire que votre petit panneau solaire va sauver le monde")...

      Si elle avait lu mon livre Réappropriation, jalons pour sortir de l’impasse industrielle (La Lenteur, mai 2022) avant de faire sa réponse, cela lui aurait évité de déblatérer cet ensemble de conneries.

      Mais de toute façon, je crois qu’elle ne le lira pas.

      Kolossale K#cuistrerie

  • STMicroelectronics, les incendiaires et les voleurs d’eau
    https://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?article1720

    Toujours en librairie : Le Règne machinal (la crise sanitaire et au-delà). Voir ici

    Qui a mis le feu ? La société thermo-industrielle, en 1784, avec la combustion des énergies fossiles, le perfectionnement des machines à vapeur et autres « pompes à feu ». On pourrait certes remonter au paléolithique et à la domestication du feu, la politique de la terre brûlée ne date pas du Technocène ; mais la responsabilité de la technocratie dirigeante (ingénieurs, entrepreneurs, cadres, scientifiques, etc.) dans l’incendie planétaire est écrasante, démontrée et publiée. Si les mots ont un sens, chacun de ses membres est aujourd’hui co-responsable d’écocide et de crime contre l’humanité – peut-être involontaire dans nombre de cas. Mais voici un demi-siècle au moins que l’ignorance des malfaiteurs ne peut plus être (...)

    #Nécrotechnologies
    https://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/stmicro_les_incendiaires_et_les_voleurs_d_eau.pdf

    • Coupables, les fondateurs, les cadres, les ingénieurs, les opérateurs et les financiers de STMicroelectronics, une des plus importantes sociétés de semi-conducteurs européennes, issue en 1972 du Commissariat à l’énergie atomique de Grenoble.
      Coupables, les présidents Chirac, Sarkozy, Hollande – et aujourd’hui Macron – qui ont tous visité, célébré, financé, ce monstre techno-industriel qui assèche les eaux de la Cuvette grenobloise pour fabriquer des smartphones et des voitures.
      Coupables les élus locaux qui soutiennent des mesures dérogatoires afin que STMicro puisse pomper jusqu’aux dernières gouttes l’eau de la Cuvette.
      Complices les masses de consommateurs stupidement avides d’objets connectés, et les pseudo écolos qui ne voient de remède à la peste climatique que dans le choléra nucléaire.
      Complices les pseudo radicaux qui refusent de voir dans la technologie le front principal de la guerre entre puissants et subissants. Celui qui commande les autres et où toute percée, toute innovation, dégrade davantage le rapport de forces en faveur des premiers et au détriment des seconds.

      […]

      Il faut choisir : boire ou se connecter

      https://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=1720

      #eau #canicule #écologie #critique_techno #STMicroelectronics #Grenoble #Macron #technocratie

  • De Messmer à Macron, le discours du nucléaire
    https://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?article1719

    A un demi-siècle de distance, Pierre Messmer, premier ministre, et Emmanuel Macron, président de la République, tiennent deux discours si frappants de similitude, qu’on ne peut y voir que des versions successives d’un même discours fondamental. L’un à la télévision, le 6 mars 1974 ; l’autre à Belfort, le 10 février 2022. (Voir les textes en annexe) Face à la similitude des contextes - le choc pétrolier suivant la « guerre du Kippour », en 1974 ; et la crise énergétique, résultant en 2022 de l’explosion de la consommation, de la raréfaction des ressources, et du renoncement aux énergies carbonées (pétrole, charbon) ; l’Etat français réagit de la même façon. Le développement éperdu de sa filière électronucléaire accompagné d’une offensive rhétorique visant à justifier et à glorifier cette ruée vers l’atome. (...)

    #Documents
    https://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/de_messmer_a_macron_le_discours_du_nucle_aire.pdf

  • Éthiques pour un milieu technique
    https://topophile.net/savoir/ethiques-pour-un-milieu-technique

    1982, Jacques Ellul poursuit sa réflexion sur la technique entamée quelques décennies plus tôt. Celle-ci n’est plus un objet ou une machine, elle est devenue le facteur déterminant de notre société, de notre civilisation. Elle est dorénavant une médiation généralisée entre nous et le milieu, à tel point que le milieu est devenu technique. Sa... Voir l’article

  • Le réseau électrique, un système technique qui ne peut être que capitaliste

    Le réseau électrique n’est pas une simple infrastructure technique mais la matérialisation d’une dynamique capitaliste par essence. Par la constitution d’un réseau interconnecté, l’électricité est devenue à la fois une énergie universelle et une marchandise. « Le Réseau interconnecté est une simulation de la concurrence parfaite, c’est-à-dire que les électriciens sont à la fois des planificateurs et des néo-libéraux absolus » 1. Son étude peut donc nous conduire à une compréhension du capitalisme attentive à sa traduction dans des dispositifs matériels, et voir dans quelle mesure ceux-ci maintiennent les humains dans le fétiche du travail, de la valeur, de la marchandise. Dans cette perspective, une première hypothèse serait que les systèmes techniques déployés par le capitalisme portent en eux-mêmes l’empreinte de sa logique, et ne sont pas des outils qu’une civilisation post-capitaliste pourrait récupérer pour son propre usage. Une deuxième hypothèse moins forte serait de comprendre comment tel ou tel système technique maintient ses utilisateurs dans une logique capitaliste, ou bien plus généralement fétichiste. Dans le cas du réseau électrique, on s’attardera sur les catégories propres à la fois à ce système technique et à la marchandise. Telle est notre problématique : trouver dans la matérialité des systèmes techniques le cœur logique qui commande à son extension indéfinie, et l’arrime à celle de marchandise et du travail abstrait. Un premier cas de système technique a été étudié dans ce cadre, l’informatique, en montrant que l’architecture à la fois logique et matérielle de l’ordinateur engageait à une extension indéfini de calculs2.

    Dans le cas des réseaux électriques modernes, voici quelques affirmations péremptoires qui découlent de cette problématique ainsi posée.

    Dans une société capitaliste, l’électricité est naturalisée comme une substance naturelle existant indépendamment du contexte historique spécifique qui en a fait une forme universelle d’énergie. Le concept d’énergie est appréhendé par la science comme un pur concept physique, indépendamment de rapports sociaux spécifiques où l’idée d’une énergie universelle, indépendant de tout usage particulier, s’est matérialisée dans des dispositifs concrets (transformateurs, câbles électriques, organes de coupure et de protection, formant ensemble le réseau électrique). Là où le travail abstrait producteur de marchandise est la forme générale d’activité, indépendante de son contenu particulier, l’électricité dans le réseau électrique est la forme générale de l’énergie indépendamment des appareils particuliers qu’elle alimente. Là où le temps abstrait quantifie le travail abstrait, la quantité d’énergie est la mesure quantitative de l’objectivation de l’usage de l’énergie universelle. Là où le travail concret n’est pas un travail singulier (incommensurable) mais la face concrète du travail capitaliste, les usages concrets de l’énergie universelle ne le sont qu’en étant intégrés au réseau électrique global. Comme dans le cas de l’ordinateur et du travail capitaliste, on distingue donc un double caractère, concret et abstrait, de l’électricité intégrée au réseau. Chaque usage particulier de cette énergie universelle est rapporté à tous les autres, sous l’angle d’une quantité d’énergie (exprimée en Wh, Watt par heure) et du fait que tous ces usages sont physiquement reliés entre eux par le réseau électrique.

    L’électricité est vue de manière fétichisée comme une substance d’énergie par essence universelle à acheminer du producteur au consommateur. C’est ce qu’elle est vraiment au sein de système technique, mais ce qu’elle n’est plus en dehors. C’est le réseau électrique qui actualise le caractère d’énergie universelle de l’électricité. Chaque usage particulier de l’électricité s’insère dans un circuit électrique particulier reliant les éléments concourrant à cet usage. Mais c’est le réseau électrique interconnecté, auquel sont reliés ces circuits et ces appareils, qui en fait une énergie universelle. L’électricité n’est donc pas une simple marchandise, comme la force de travail n’est pas une simple marchandise. Son usage généralisé, son déploiement comme énergie universelle par le réseau électrique, la croissance du réseau et des quantités d’électricité, engendre une totalité qui contraint les usages particuliers de l’énergie à user d’énergie universelle, et donc à se brancher sur le réseau électrique. Se débrancher du réseau électrique tout en souhaitant utiliser l’électricité sous forme d’une énergie universelle, c’est reconstruire le réseau électrique global, en miniature, c’est donc se coltiner localement toute la complexité technique aujourd’hui éclatée en de multiples acteurs et institutions3.

    Au début de son invention, l’électricité est d’abord une technique d’éclairage et popularisée comme telle. D’autres usages séparés se développent aussi, comme les moteurs, fonctionnant à partir d’une électricité produite sur les lieux même de sa consommation. Mais sous le capitalisme, l’électricité va assez rapidement devenir une énergie universelle au sein d’un réseau interconnecté qui se déploie au fur et à mesure de la croissance capitaliste. Ce contexte historique spécifique va sélectionner un type d’électricité particulier, le courant alternatif, pour des motifs qui tiennent au déploiement de ce réseau, et non en vertu d’une supériorité technique intrinsèque. La bifurcation de trajectoire de ce système technique n’est donc pas non plus une simple contingence. La difficulté de revenir en arrière, à un moment où il semblait que le choix entre plusieurs options était possible, doit aussi bien à la totalité que constitue le réseau, qu’à la totalité que constitue l’économie au moment de cette bifurcation à sens unique. Les options techniques une fois devenues dominantes sont à la fois optimales et indigentes, elles verrouillent matériellement ce qui devient une mécanique sociale, au service du déploiement indéfini de sa logique propre4. Les désavantages de ce système technique deviennent alors évidents à un nombre grandissant de personnes, sans qu’elles parviennent le plus souvent à renoncer à ce qui est à la fois un bienfait5 et le moteur de l’extension de ce système, et qui tient dans les deux cas dans le caractère universel et abstrait de son cœur logique. Le développement logique du fétiche de l’énergie universelle est homologue à celui de la machine de Turing universelle (c’est-à-dire l’ordinateur), indéfiniment programmable, et à celui de la force de travail marchandisée, indéfiniment exploitable. Les trois fétiches s’alimentent les uns aux autres chacun selon sa matérialité propre.

    Les gains de productivité consistant à diminuer la part de travail humain immédiat dans la production de marchandises conduisent à remplacer ce travail par celui de machines, dont le fonctionnement repose sur l’usage d’énergie. Le franchissement par le capitalisme des obstacles qui entravent son extension suscite la grande taille de macro-systèmes techniques (MST). Leur croissance continue, crise après crise, induit une « délocalisation de la puissance »6 qui favorise la conception d’une énergie universelle, apte à satisfaire une variété qualitative et quantitative croissantes d’usages. Le premier élément de ces MST est bien entendu la centrale électrique, et typiquement la centrale nucléaire, centrale qui suscite elle-même l’extension du réseau électrique afin d’absorber l’augmentation de l’énergie produite. Le réseau électrique matérialise donc le concept d’énergie universelle, qui elle-même conduit à sélectionner les éléments matériels du réseau les plus aptes à provoquer son extension indéfinie. La question de l’énergie nucléaire, du fait des quantités inédites d’énergie universelles introduites sur le réseau, ne peut être posée sans questionner le réseau électrique lui-même, et donc l’énergie universelle. C’est l’idée même de renoncer aux centrales électriques nucléaires sans renoncer au réseau électrique, du moins dans sa configuration actuelle (c’est-à-dire totalement interconnecté jusqu’au niveau continental), qui paralyse les luttes contre cette forme de production puisque ce refus appelle au remplacement d’un élément par un autre de même type. Il induit ainsi la recherche d’une source d’énergie de substitution, pour répondre aux problèmes posés par le réseau électrique, actualisant ainsi le fétiche d’une énergie universelle dont les humains auraient à se soumettre.

    L’électricité comme mise en relation généralisée

    Lorsque l’on consulte des documents publics sensés vulgariser la gestion du réseau électrique, l’électricité est toujours présentée comme une substance, qui se déplace dans des fils et des composants électriques. Ainsi on parle de « chemins de l’électricité », de « flux », d’« embouteillages » etc. L’électricité serait donc une substance qu’il faut transporter sur de « longues distances » et « distribuer » aux consommateurs. Cette métaphore substantialiste est cependant inexacte. Etant alternatif, le courant électrique se constitue plutôt comme une mise en relation généralisée et universelle des éléments matériels qui constituent le réseau électrique, à une fréquence d’oscillation donnée (50 Hz en France, soit 50 oscillations par seconde), qui est la même en tout point du réseau. Les centres de « dispatching » se servent de cette fréquence pour vérifier l’équilibre du réseau (cf. Figure 1 et Figure 2), une baisse de la fréquence signalant une consommation d’énergie trop importante par rapport à ce qu’est capable de fournir le réseau.

    Si le courant électrique s’écarte de la fréquence et de la tension prévus, cela endommage ou réduit la durée de vie tous les appareils électriques branchés sur le réseau, car leur fonctionnement présuppose que ces niveaux prévus soient respectés7.

    14 mai 2013.

    (1) Jacques Lacoste, « Interconnexion des réseaux d’énergie électrique. Raisons et enjeux de l’interconnexion en France 1919-1941 », Cahier / Groupe Réseaux n°4, 1986. pp. 105-141.
    (2) "Les dynamiques du déferlement informatique. De la machine de Turing à la production marchande" in Le monde en pièces. Pour une critique de la gestion, Groupe Oblomoff, Paris, La Lenteur, 2012.
    « Au plus près de la machine » in Le monde en pièces tome II, Paris, La Lenteur, à paraître.
    (3) On répond ici de façon raccourcie à la question qui est à l’origine de ce texte : que faire du réseau électrique de distribution (la partie la plus « locale » du réseau électrique) dans la perspective d’une autogestion relocalisée du réseau électrique ? Justifier cette réponse demanderait une étude plus complète, pas simplement technique, mais aussi sur le genre de collectif ou d’institutions qui pourrait concrètement porter un telle projet.
    (4) Les gestionnaires du réseau électrique affirment ainsi tout le temps que l’électricité ne se stocke pas, naturalisant ainsi la bifurcation de ce système technique vers la gestion et l’actualisation de l’électricité comme énergie universelle. Et justifiant ainsi la nécessité impérieuse de leur propre activité… A l’origine du réseau électrique, le principe d’une énergie électrique stockable, donc produite et consommée localement, n’était en effet pas compatible avec le développement sous le capitalisme des usages de l’électricité. Cela pourrait éventuellement évoluer, à la marge, et sans pour autant remettre en cause la catégorie d’énergie universelle. Compris dans un sens purement technique, le réseau électrique permet de « mutualiser » la production et la consommation d’énergie, en diminuant les décalages entre production et consommation, donc de s’éviter tout ou partie du stockage de l’énergie. Cependant le réseau électrique, en matérialisant une énergie universelle, engage son usage dans une extension indéfinie. Pour ne pas conduire à un blackout global, toute énergie consommée en un point du réseau doit être produite ailleurs.
    (5) A titre d’exemples, la coopérative française Enercoop et les scénarios de sortie du nucléaire de l’association Sortir du nucléaire se basent sur la catégorie d’énergie universelle, même si il est vrai qu’en remettant en cause le chauffage électrique, on pourrait faire un pas de plus vers une critique de cette catégorie.
    (6) Alain Gras, Grandeur et dépendance. Sociologie des macro-systèmes techniques, 1993, PUF.
    (7) La notion d’équilibre entre consommation et production n’a pas de sens hors de l’existence de telles normes de fonctionnement des appareils électriques. En effet, sur un plan strictement physique, production et consommation s’équilibrent de toute façon. La nature de la norme est que c’est l’appareil le plus contraignant qui impose tel seuil. Dans la perspective d’une déconnexion ou d’une relation plus lâche au réseau, il faudrait donc préciser ce qui, par delà les normes, relève effectivement d’un risque pour tel ou tel type d’appareil.

    #réseau_électrique #critique_du_capitalisme #postone