• Les #Agences_de_l’eau en mode essorage

    Indépendantes de l’État, ces structures décisives dans la gestion de la ressource sont pourtant l’objet de multiples #pressions pour financer le #lobby agricole.

    Depuis quelques jours, les grands acteurs des guerres de l’eau en France jouent aux chaises musicales. On a ainsi vu mercredi dernier, le 6 décembre, #Arnaud_Rousseau, le président de la #FNSEA (#Fédération_nationale_des_syndicats_d’exploitants_agricoles), annoncer lui-même depuis le perron de Matignon que le gouvernement renonçait d’une part à taxer les agriculteurs qui polluent les sols et les eaux en utilisant des #pesticides et d’autre part à augmenter la #redevance de ceux qui irriguent tant et plus. La Première ministre, Élisabeth Borne, s’est contentée d’observer sagement la scène. Ce mardi, à Rennes, d’autres agriculteurs ont exprimé leur colère. Ils ont manifesté et même occupé des bâtiments de l’État pour demander, entre autres, l’arrêt du glyphosate et la taxation des pesticides. Évidemment, ils étaient pour la plupart affiliés à la Confédération paysanne. Ils revendiquaient surtout le paiement de plusieurs dizaines de millions d’euros de subventions qui leur ont été promis et qui doivent financer des mesures agro-écologiques dans leurs fermes. Le grand perdant de ce jeu de chaises musicales, où chacun semble prendre une place inattendue ? Le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, qui n’a visiblement aucune assise. Il laisse la parole à la FNSEA, et il laisse – vous le verrez, c’est un document que se sont procuré Les Jours – son homologue chargé de l’Agriculture, Marc Fesneau, lui remonter les bretelles sur un dossier qui concerne pourtant de très près l’environnement et des établissements publics dont il a la charge, les Agences de l’eau.

    Pour comprendre cette situation, il faut vous présenter un peu plus ces mastodontes aussi importants que méconnus. La France compte six Agences de l’eau, dont les territoires sont délimités en fonction de l’écoulement des eaux : chacune règne sur un grand bassin hydrographique. Les personnes qui connaissent bien ces assemblées – et elles sont plutôt rares – en sont fières et les surnomment les « parlements de l’eau ». Car, en théorie, ces agences dotées d’un budget conséquent – plus de 12 milliards d’euros sur la période 2019-2024 – sont indépendantes de l’État et gérées par des collèges représentants tous les utilisateurs de la ressource : consommateurs, collectivités, industriels, agriculteurs, pêcheurs… Chacun de ces acteurs finance le budget des Agences via des taxes appelées « redevances » et, ensemble, ils doivent parvenir à concilier trois objectifs de plus en plus difficiles à atteindre : que chacun dispose de suffisamment d’eau, que les cours d’eau et les êtres qui y vivent soient en bonne santé, mais aussi que l’eau soit suffisamment peu polluée pour pouvoir être bue par tous.

    Depuis au moins une décennie, ces belles intentions sont largement mises à mal. En 2015, un rapport de la Cour des comptes dénonçait déjà le noyautage des Agences de l’eau par ceux qui la polluent – les industriels, notamment –, ainsi que par ceux qui en usent tant qu’ils en sont les plus grands consommateurs du pays : les agriculteurs… qui parfois polluent aussi. Le rapport pointait notamment le poids de plus en plus important pris par la FNSEA dans les décisions concernant la ressource. La situation ne s’est pas améliorée depuis. Un autre rapport de la même Cour des comptes, publié en juillet dernier et consacré à la gestion de l’eau face au changement climatique, regrettait, lui, que les redevances soient réparties de façon extrêmement inégale. Les consommateurs paient plus de 70 % des taxes via leur facture d’eau, quand les agriculteurs irrigants ne payent que 6 % de ces redevances et les agriculteurs consommateurs de pesticides à peine 4 %. Une situation d’autant plus injuste que l’impact de l’agriculture sur le coût de l’eau est de plus en plus grand : peu à peu, on se rend compte que l’eau potable est ainsi très largement contaminée par les résidus de pesticides, et que la dépollution va coûter une fortune aux collectivités.

    En prime, beaucoup d’agents et responsables des Agences de l’eau ont l’impression qu’on tape dans leurs caisses. Car depuis les années 2010, l’État a régulièrement décidé de ponctionner leur budget pour financer des mesures censées être favorables à l’environnement. Avec des conséquences lourdes sur les moyens de ces établissement mais aussi sur la taille des couleuvres à avaler : en 2018 a par exemple été instaurée une « contribution financière des Agences de l’eau à l’Agence française pour la biodiversité et à l’Office national de la chasse et de la faune sauvage » d’un montant de 20 millions d’euros. Une somme qui permettait de compenser la perte de budget de ce dernier Office due à la promesse présidentielle – celle-là même qui avait poussé Nicolas Hulot à la démission – de diviser par deux le prix des permis de chasse. C’est ainsi que l’argent des parlements de l’eau a depuis été utilisé pour faciliter la pratique du fusil en milieu rural.

    En avril dernier, le même Emmanuel Macron a annoncé du côté du lac de Serre-Ponçon, dans les Hautes-Alpes, son « plan eau », censé porter des objectifs de sobriété. Cette feuille de route, que Les Jours décrivaient comme très favorable aux agriculteurs (lire l’épisode 2, « Tu cherches un plan eau près de chez toi ? »), devait en partie être financée via les deux taxes auxquelles le gouvernement vient donc de renoncer. Une annulation vécue comme une injustice de trop pour le président du comité de bassin de l’Agence de l’eau Loire-Bretagne, Thierry Burlot (pourtant ex-candidat macroniste aux régionales). Il se dit « abasourdi » : « On a construit ce plan eau pendant des mois. On s’était mis d’accord sur le financement, de façon collective. On a imaginé une taxe sur les pesticides qui, au regard du coût de la pollution, est franchement minime. Et on découvre que la FNSEA est allée négocier seule à Paris, dans le dos de tout le monde. On découvre qu’ils ne veulent même pas payer pour financer un plan dont ils sont de très loin les plus grands bénéficiaires. C’est trop, cette décision va générer beaucoup de tension. »

    À Rennes, l’élu PS et vice-président d’Eau du bassin rennais Ludovic Brossard tance : « On n’est même plus face à du renoncement, on est face à un choix idéologique du gouvernement de soutenir le fonctionnement actuel de l’économie agricole plutôt que de donner une réponse aux enjeux environnementaux. » Du côté des agents de ces Agences, la déception est tout aussi grande. Élue au Syndicat national de l’environnement (SNE-FSU), Delphine Jacono déplore qu’« une fois de plus, on constate un arbitrage au profit des intérêts agricoles et au détriment de l’intérêt général. Ces taxes sont prévues pour abonder des budgets, mais doivent aussi faire changer les pratiques. Y renoncer est dommageable pour tout le monde ».

    Et ce n’est pas le seul dossier financier chaud qui divise les Agences de l’eau et le monde agricole. Les agents rennais de la direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt l’ont découvert ce mardi en voyant débarquer une centaine d’agriculteurs en colère. L’objet de leur courroux est né de plusieurs échanges épistolaires entre membres de la majorité. Fin octobre, une flopée de parlementaires bretons écrivent au ministre l’Économie Bruno Le Maire et à Marc Fesneau. Ils alertent : des agriculteurs de la région se sont engagés à prendre dans leurs exploitations des « mesures agro-environnementales et climatiques » (Maec) en échange de subventions, et ils attendent leur dû. Victimes de leur succès, ces aides ont explosé les plafonds prévus. Près de 3 000 agriculteurs bretons attendraient aujourd’hui un montant global de 53 millions d’euros. Qui peut les payer ?

    Dans un courrier que « Les Jours » se sont procuré, Marc Fesneau exige de Christophe Béchu que les Agences de l’eau sortent le chéquier. Encore

    Cette missive a été bien reçue et entendue par Marc Fesneau. Selon un document que Les Jours se sont procuré, ce dernier a renvoyé quelques jours plus tard la patate chaude à Christophe Béchu. Son courrier évalue les besoins de financements à 143 millions d’euros à l’échelle nationale et se termine ainsi : « Cette insuffisance de financement provient des Agences de l’eau qui sont sous votre tutelle. » En clair, Marc Fesneau veut encore que lesdites agences sortent le chéquier. Il l’a fait savoir directement à leurs dirigeants, précise Thierry Burlot : « Marc Fesneau a invité les présidents de comité de bassin il y a un mois pour nous le dire. On n’était pas au courant de cet arbitrage, on ne savait pas que c’était à nous de le payer. Je vais être tout à fait clair sur ma position : je suis favorable au financement des Maec. Mais je ne peux pas les payer. On ne peut payer que si on a de l’argent dans la caisse. »

    Sur le terrain, on avance enfin un autre argument, de poids : il faudrait veiller à ne pas subventionner tout et n’importe quoi sous la pression du ministère de l’Agriculture. Un anonyme contrôleur de la Politique agricole commune (PAC), qui a évalué de très nombreux dossiers de Maec, détaille : « Les Maec sont censées inciter à un changement de pratiques et compenser une perte de rendement. Une partie sont très intéressantes, mais dans une majorité de dossiers, on finance des pratiques déjà existantes ou pas forcément pertinentes. » Delphine Jacono, du SNE-FSU, confirme qu’« il y a Maec et Maec, avec des ambitions environnementales très variables ». Elle alerte donc sur le fait que « faire du saupoudrage indifférencié serait une nouvelle atteinte aux objectifs environnementaux et climatiques ».

    Thierry Burlot, qui craint que l’affaire ne décourage les agriculteurs partisans d’un changement de modèle, se veut, lui, beaucoup plus conciliant avec les Maec. Quant à Ludovic Brossard, qui est allé à la rencontre des agriculteurs en colère ce mardi, il assure que la grande majorité de ces exploitants s’engagent dans des mesures vraiment intéressantes pour l’environnement. « Ces agriculteurs se disent qu’il leur manque des millions d’euros et que quelques jours plus tôt la FNSEA a été écoutée en déversant du lisier sur les préfectures. Forcément, ils se disent que les choses marchent comme ça. » Mais n’est pas la FNSEA qui veut : ce mardi soir, les agriculteurs de la Confédération paysanne ont été évacués avec force par la police.

    https://lesjours.fr/obsessions/eau-guerres/ep9-agences-eau-fnsea
    #eau #France #lobbying #agriculture #industrie_agro-alimentaire #indépendance #irrigation #pollution #taxe #glyphosate #Confédération_paysanne #subventions #agro-écologie #Marc_Fesneau #Christophe_Béchu #cour_des_comptes #eau_potable #prix #coût #contamination #dépollution #plan_eau #économie_agricole #mesures_agro-environnementales_et_climatiques (#Maec)

    • la dernière fois que le gouv a eu un « problème » avec l’eau potable (avec les polluants en fait), la « solution », parfaite et évidente, c’était d’augmenter les niveaux max des saloperies autorisées. On change pas une méthode qui gagne :-)

    • Véolia planqué derrière Eau Toulouse métropole m’a forcé la main, ils ont réussi par leurs manigances à ce que je me retrouve en conflit avec mes copropriétaires en nous imposant des travaux de 1700€ pour avoir deux compteurs différenciés et un compteur général, au final ceux-ci sont en RFID et envoient des données deux fois par jour.
      Leur campagne pour imposer ces compteurs a été faite sournoisement puisque au départ du processus j’ai envoyé un recommandé qui stipulait mon refus de tout compteur émetteur.
      Si l’histoire vous intéresse, je peux développer, en tout cas, faites gaffe ils ne reculent devant rien.

    • Par contre ceux qui prétendent que « l’on marche sur la tête » pourront continuer à bien se payer la nôtre :

      Le gouvernement a abandonné son projet d’augmenter les taxes sur les pesticides et l’irrigation, privant ainsi de financement supplémentaire les agences de l’eau. De quoi révolter les acteurs du secteur.
      .../...
      La décision du gouvernement a aussi choqué dans le monde associatif. « Le gouvernement cède aux pressions d’une partie du monde agricole », a dénoncé Arnaud Clugery, le porte-parole de l’association Eaux et Rivières de Bretagne, au micro de France Info le 6 décembre. Et d’ajouter : « [C’est un] signal donné à la FNSEA et à l’agro-industrie pour leur dire “Continuez comme avant, on ne vous embêtera pas plus”. »

      https://reporterre.net/Les-acteurs-de-l-eau-revoltes-par-le-cadeau-du-gouvernement-a-l-agroindu

  • Guerre de l’eau en Ile-de-France : l’hiver du patriarche

    Le processus de renouvellement et d’attribution à un opérateur privé du plus grand marché européen de distribution d’eau, évalué à 4,3 milliards d’euros sur une durée de 12 ans, tourne au chemin de croix pour le syndicat présidé depuis 1983 par André Santini, ancien ministre et maire d’Issy-les-Moulineaux (92), et dont Veolia est concessionnaire sans discontinuer depuis 1923.

    Lire la suite :

    https://blog.mondediplo.net/guerre-de-l-eau-en-ile-de-france-l-hiver-du

  • Mine de lithium dans l’Allier : le rapport qui dévoile une bombe toxique
    https://disclose.ngo/fr/article/mine-de-lithium-dans-lallier-le-rapport-qui-devoile-une-bombe-toxique

    Il y a un an, le gouvernement a annoncé l’ouverture, dans l’Allier, de la plus grande mine de lithium d’Europe. D’après un rapport inédit dévoilé par Disclose et Investigate Europe, le secteur, fortement contaminé à l’arsenic et au plomb, présente « un risque significatif pour l’environnement et la santé humaine ». Une véritable bombe à retardement passée sous silence par les autorités. Lire l’article

  • Sea_Terra

    Die SeaTerra GmbH hat über mehr als 20 Jahre internationale Erfahrung im Bereich der Kampfmittelsondierung, Räumung und Sprengung zu Wasser und zu Land. Wir setzen für unsere Arbeit hochpräzise und empfindliche Sensorik in Kombination mit modernen Positionierungssystemen ein, die weltweit einzigartig sind. Die SeaTerra verfügt über Sondier- und Räumschiffe und eigene Unterwasserrobotik (#ROV).

    Kampfmittelsondierung und Kampfmittelräumung ist Vertrauenssache. Rund 60 Mitarbeiter aus unterschiedlichsten Disziplinen und Fachrichtungen von Geophysik, über Geologe, Sedimentologen, Feuerwerker, Taucher, Ingenieure bis Archäologen jeden Tag die hohen/höchsten/strengsten Ansprüche, die unsere Kunden und wir uns selbst gesetzt haben.

    SeaTerra GmbH verfügt über eine eigene Entwicklungsabteilung, die stetig neue Verfahren und Technologien ermöglicht, um im Rahmen von Kundenprojekten effizient und kostengünstig ans Ziel zu gelangen.

    https://seaterra.de

    #dépollution #Allemagne #GEKA #explosifs #WWI #WWII #première_guerre_mondiale #deuxième_guerre_mondiale #seconde_guerre_mondiale #déminage #bombes #dépollution_pyrotechnique #explosifs

    –-> vu dans le film documentaire

    #Déchets de guerre : des explosifs enfouis en héritage

    À chaque fois que des projets de construction de grande envergure (parcs éoliens, pose de câbles ou approfondissement de voies navigables) sont prévus dans les mers, les canaux ou les embouchures européens, Dieter Guldin et son équipe entrent en jeu. La raison est simple : plus d’un million et demi de tonnes de #matériel_militaire datant des guerres mondiales repose au fond de la #mer_du_Nord et de la #mer_Baltique.

    https://www.arte.tv/fr/videos/093707-011-A/arte-regards-dechets-de-guerre-des-explosifs-enfouis-en-heritage
    #guerre #mers

  • DOSSIER. Maine-et-Loire : ces friches industrielles encombrantes
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/pays-de-la-loire/maine-et-loire/angers/maine-et-loire-ces-friches-industrielles-encombrantes-2

    On estime entre 90 000 et 150 000 hectares la superficie occupée par les friches industrielles en France en 2020. Alors que l’emprise foncière en zone urbaine se fait rare, ces sites inoccupés sont devenus un véritable enjeu de société mais nécessitent souvent de coûteuses opérations de dépollution

    C’est une image dans le paysage que les riverains voudraient voir disparaître à La Possonnière. Cette ancienne usine, spécialisée dans le traitement des métaux, a aussi laissé des stigmates invisibles.

    Des analyses ont révélé des traces de substances toxiques, jusqu’à 100 fois la valeur tolérée. Pour les habitations les plus proches du site, impossible d’exploiter l’eau en sous-sol.

    « Les dernières études ont montré qu’il y avait encore des traces de solvants très importantes dans les eaux des pluies, explique Rémy Bonnevialle, président d’une association de riverains, il a donc été pris un décret par la municipalité de ne pas utiliser l’eau des pluies pour arroser les jardins et remplir les piscines pour un secteur »

    #friches_industrielles #dépollution #déchets #pollution_des_sols #gestion_écocidaire

  • Les réseaux sociaux russes, lanceurs d’alerte de la catastrophe de #Norilsk

    Le 3 juin, le président russe Vladimir Poutine a déclaré l’#état_d’urgence au niveau fédéral, après la fuite le 29 mai d’au moins 20 000 tonnes de #diesel dans une rivière du Grand Nord. La catastrophe a été provoquée par l’effondrement d’un réservoir de la #centrale_thermique de Norilsk, en #Sibérie orientale.

    À Vladimir Potanine, dirigeant de l’entreprise en cause Norilsk Nickel (premier producteur de nickel au monde), le chef du Kremlin a adressé les reproches suivants : « Pourquoi les agences gouvernementales n’ont-elles été mises au courant que deux jours après les faits ? Allons-nous apprendre les situations d’urgence sur les réseaux sociaux ? »

    Ce sont en effet des vidéos postées par des citoyens sur les #réseaux_sociaux qui ont alerté les autorités sur le drame. Depuis des années en Russie, ils constituent un canal de communication important pour les experts et les écologistes qui cherchent à alerter sur les #catastrophes_industrielles et les conséquences du #changement_climatique. Cela offre à la #société_civile une mine d’informations et un espace où s’expriment les critiques sur le manque d’action et d’anticipation de l’État et des entreprises face à ces situations d’urgence.

    Cette nouvelle catastrophe a suscité grâce aux réseaux une attention médiatique nouvelle, pour ces régions isolées où des drames écologiques se jouent régulièrement.
    https://www.youtube.com/watch?v=0kakLGwXGzM&feature=emb_logo

    Un temps précieux perdu

    Précisons que la catastrophe du 29 mai est particulièrement préoccupante. Plus encore que le pétrole, le diesel est extrêmement toxique et les sauveteurs de #Mourmansk, spécialisés dans la #dépollution, ne sont arrivés sur place que 40 heures après la catastrophe du fait du délai entre la survenue de l’#effondrement et l’alerte. Un retard qui n’a permis de récupérer qu’une infime quantité de diesel.

    La majeure partie du carburant a coulé au fond de la rivière #Ambarnaïa et déjà atteint le #lac_Piassino. Le #carburant est en train de se dissoudre dans l’#eau ce qui rend sa collecte difficile et il n’est pas non plus envisageable de le brûler, ce qui libérerait des substances toxiques en quantité trop importante.

    L’#Arctique ne compte par ailleurs ni route ni réservoir pour collecter les #déchets. En construire près des zones polluées est impossible, la #toundra étant marécageuse et impraticable. Les sites de déversement ne sont donc atteignables que par hélicoptère et l’été dans l’Arctique étant très court, le temps presse.

    Rappelons que le #Grand_Nord fait continuellement la triste expérience de la #pollution par le #pétrole, lors de son exploitation et de son acheminement.

    Succession de catastrophes

    La région de Norilsk n’en est en effet pas à son premier #désastre_écologique. Dans cette zone industrielle, les #rivières revêtent déjà toutes les couleurs de l’arc-en-ciel, non seulement à cause des #hydrocarbures mais également d’autres #activités_industrielles (rejets de #métaux_lourds et de #dioxyde_de_souffre de la #mine de #nickel et du centre industriel métallurgique).

    Convoquée à l’occasion de la fuite massive, la mémoire d’Internet met en lumière les catastrophes passées. En 2016, la rivière #Daldykan à Norilsk avait elle aussi pris un aspect rouge. Les autorités locales et fédérales et les médias locaux avaient alors gardé le silence pendant plusieurs jours. Après avoir nié l’accident, #Norilsk_Nickel avait fini par l’admettre une semaine plus tard tout en assurant que le phénomène ne présentait aucun danger pour l’#environnement. Sous la pression de la société civile locale, images à l’appui, les autorités avaient été poussées à ouvrir une enquête.

    Et il y a seulement trois mois, le 4 mars, dans la même région, près de 100 tonnes de diesel se répandaient dans les glaces de la rivière #Angara après la rupture d’un #pipeline.

    Ces catastrophes lointaines, qui surviennent dans des régions peu peuplées, n’attirent généralement pas l’attention médiatique. Celle de Norilsk, par son ampleur et sa portée internationale, suscite une prise de conscience nouvelle.

    État incapable et entreprises négligentes

    La catastrophe réveille les débats sur les réseaux sociaux russes autour de la gestion du risque environnemental et l’absence totale de responsabilisation des entreprises polluantes en Russie. Les principes de pollueur-payeur, de prévention et de précaution, si difficiles à faire appliquer en France, n’y existent tout simplement pas.

    Les monstres de l’industrie (pétrole, gaz naturel et divers métaux) échappent au contrôle de l’État. Pour preuve, les services d’inspection fédéraux n’ont même pas été admis sur place par les vigiles de Norilsk Nickel, comme l’a déploré Svetlana Radionova, la responsable du Service fédéral de contrôle des ressources naturelles et de la protection de l’environnement, le 30 mai dernier sur son compte Facebook.

    Cette fuite constitue pourtant la plus grande catastrophe environnementale qu’a connue l’Arctique. Dans cette région, la #décomposition_biologique des produits issus du pétrole est extrêmement lente et pourrait prendre au moins 10 ans. Un drame qui aura des répercussions sur les milieux arctiques, déjà très vulnérables : comme l’expliquait en 2018 la géographe Yvette Vaguet,« Les #lichens peuvent nécessiter jusqu’à 30 ans pour repousser et un saule nain peut ici être vieux d’un siècle ».

    Fonte du #permafrost et catastrophes industrielles

    Depuis des années, des chercheurs spécialistes de l’Arctique tentent d’alerter via les réseaux sociaux, faute d’une prise de conscience dans la classe politique. On ne compte plus les dommages causés par le changement climatique aux écosystèmes : les feux de forêt se multiplient, la couverture neigeuse diminue fortement et l’épaisseur de la glace dans la #mer_de_Kara rétrécit de plus en plus rapidement – elle a commencé cette année à fondre un mois plus tôt que d’habitude.

    Les régions de Russie à permafrost, cette combinaison de glace et de terre qui représente environ 60 % de la masse terrestre du pays, ne peuvent plus supporter la même charge que dans les années 1980. Or la plupart des structures construites à l’époque soviétique pour l’exploitation des ressources n’ont jamais été remplacées, alors même que le problème est connu de longue date.

    Dans la région de Norilsk, la fonte du permafrost entraîne donc l’affaissement des installations, comme l’avait déjà alerté un rapport du ministère des Ressources naturelles et de l’Environnement, publié en 2018. La catastrophe du 29 mai en est la conséquence directe, provoquée par l’effondrement d’un des piliers du réservoir que la compagnie n’avait jamais remplacé depuis 1985.

    La #faune et la #flore du Grand Nord menacées

    Parmi les avertissements adressés par les chercheurs sur les réseaux sociaux, une préoccupation revient régulièrement, celle des effets du changement climatique et des activités humaines sur la faune et la flore du Grand Nord.

    La région de #Taimyr, dont Norilsk est la capitale, a déjà déploré la disparition d’un emblématique renne sauvage : en l’espace de 15 ans, 40 % des animaux du plus grand troupeau sauvage de rennes au monde ont disparu.

    En cette période de crue printanière, le diesel répandu par la catastrophe va imprégner tous les pâturages de #cerfs de la plaine inondable. Or la #chasse – au #cerf notamment – constitue avec la #pêche le principal moyen de subsistance des peuples indigènes de Taimyr. Sur les sites et les pages Internet où échangent ces populations, l’inquiétude est palpable. Gennady Shchukin, chef de la communauté #Dolgan, militant et adjoint du conseil de district #Dolgano-Nenets, a d’ailleurs publié sur les réseaux sociaux une lettre adressée au président Poutine et à différents hauts fonctionnaires pour réclamer une enquête publique et transparente et faire part de sa préoccupation.

    « Les cerfs ne survivront pas lorsqu’ils traverseront la rivière. Le diesel se déposera sur le corps de l’animal. Il ne survivra pas à l’hiver. L’animal ne pourra pas se débarrasser de ce film, et il ne pourra pas se réchauffer. Nous ne pourrons pas non plus vendre cette viande car elle aura une odeur de diesel. Les cerfs mourront et se décomposeront dans cette mer de diesel, dans la toundra. Le même sort attend les oiseaux et les poissons de l’Arctique. »

    Une autre voix, celle d’Alexander Kolotov, président de l’ONG écologiste Plotina.Net, résume ainsi la situation.

    « Je pense qu’un déversement de diesel de cette ampleur montre que nous ne disposons pas actuellement de technologies suffisamment sophistiquées pour faire face à des catastrophes d’une telle ampleur. Et cela soulève la question suivante : dans quelle mesure devrions-nous continuer à envahir et vouloir dompter l’Arctique, si nous ne pouvons faire face à la catastrophe ? »

    Sur l’Internet russe, des informations circulent, des alertes sont lancées, des critiques sont adressées. On y découvre effectivement les situations d’urgence… mais aussi l’histoire des catastrophes industrielles d’une région, leurs effets à long terme et l’incurie de l’État en la matière.

    https://theconversation.com/les-reseaux-sociaux-russes-lanceurs-dalerte-de-la-catastrophe-de-no
    #peuples_autochtones

  • #AlertePollution : on est retournés à #Sermaise, autrefois appelé le « village le plus pollué de France », où 2 000 fûts toxiques restent enfouis
    https://www.francetvinfo.fr/monde/environnement/alerte-pollution/alertepollution-on-l-appelait-le-village-le-plus-pollue-de-france-on-es

    Malgré un chantier de #dépollution de plusieurs années, aux frais du contribuable, la #pollution issue de l’usine Gerber continue de contaminer les sous-sols et les nappes phréatiques du village.

    #benzène #eau

    • Dutch Foundation Unveils Prototype System to Rid the World’s Oceans of Plastic - gCaptain
      https://gcaptain.com/dutch-foundation-unveils-prototype-system-to-rid-the-worlds-oceans-of-plas


      The Ocean Cleanup Foundation’s prototype floating barrier sits in front of the MV Union Bear, which later this week will install the prototype in the North Sea.
      Credit: Ocean Cleanup Foundation

      A Dutch foundation developing an advanced clean-up system to rid the world’s oceans of plastic has unveiled its first-ever prototype to be launched later this week in the North Sea.

      The Ocean Cleanup Foundation, founded by now 21-year-old Boyan Slat when he was just teenager, unveiled its North Sea prototype on Wednesday before main sponsors Boskalis and the government of The Netherlands.

      The prototype will be installed in the North Sea approximately 12 nautical miles off the Dutch coast, where it will remain for a period of 12 months. The objective is to test how The Ocean Cleanup’s floating barrier fares in extreme weather at sea, even more severe than the types of conditions that a full-scale version of the system may encounter.

      Once installed, the prototype will be the first ocean cleanup system ever tested at sea.

      The foundation says that the 100 meter-long barrier segment to be deployed will help validate the survivability of the system, while sensors will track every motion of the prototype and the loads it is subjected to. The data gathered will enable engineers to develop a system fully resistant to severe conditions during the cleanup of the so-called Great Pacific Garbage Patch, a enormous area of the northern Pacific Ocean where an insurmountable amount of trash has accumulated in mid-ocean gyres.

      The design of the system uses long floating barriers which act as an artificial coastline, using the ocean’s natural currents to passively catch and concentrate ocean debris – such as trash and broken down plastics. Although some trash may be caught during the North Sea prototype test, collecting plastic is not its objective.

  • Dépolluer les sols contaminés aux métaux lourds avec des plantes : intox ou réalité ?
    https://www.bastamag.net/Depolluer-les-sols-contamines-aux-metaux-lourds-avec-des-plantes-intox-ou

    Plomb, zinc, cadmium… Les sols n’ont pas été épargnés par des décennies d’industrialisation. Les adeptes de l’agriculture urbaine lorgnent sur les friches aux abords des villes. Mais comment rendre ces terrains à nouveau cultivables ? Des expérimentations révèlent la capacité de certaines plantes à immobiliser ou extraire partiellement les polluants. Des travaux sont également menés pour recycler les métaux accumulés dans les végétaux. Ces techniques de dépollution, basées sur les plantes, sont-elles (...)

    #Décrypter

    / #Alternatives_concrètes, Pollutions , #Toxiques, #Enquêtes, Agriculture , A la une, #Recyclage

    #Pollutions_ #Agriculture_

  • Crise agricole : « On peut s’en sortir sans concentrer la production dans quelques mains » - Libération
    http://www.liberation.fr/economie/2015/08/24/crise-agricole-on-peut-s-en-sortir-sans-concentrer-la-production-dans-que

    Il y a une frange de la population qui n’a plus les moyens de s’alimenter correctement. La première politique que nous devrions avoir en Europe, c’est celle de l’#alimentation. Est-ce qu’on ne pourrait pas mettre cela en débat ? Remettons de l’argent dans le système, pourquoi pas. Mais pas pour accélérer, pour en sortir ! L’enjeu est là. Surtout, il faut réorienter les aides. Pourquoi pas choisir d’aider plutôt les petites et moyennes fermes ? Aujourd’hui, elles sont moins subventionnées, alors qu’elles créent plus d’#emplois. Et on sait que plus les fermes sont grosses, moins leur production est de qualité.

    Est-il normal que les aides aillent principalement à l’agriculture industrielle, à la quantité au détriment de la qualité ? Si on redistribuait les dix milliards d’euros de subventions annuelles de la Politique agricole commune (#PAC) vers ceux qui produisent de la qualité et du bio, ce qui implique pour eux des coûts de production supplémentaires, ces derniers pourraient proposer leurs produits au même prix que ceux qui font de l’agriculture industrielle. D’autant que la #dépollution des eaux chargées en #pesticides et en nitrates coûte des fortunes à l’Etat, ce qui représente des coûts cachés pour les contribuables. L’agriculture industrielle est en fait « sur-subventionnée ».

    Pour que les paysans et les consommateurs s’en sortent, puissent produire et consommer de la qualité sans se ruiner, il faut relocaliser les productions et les adapter à ce que nous consommons. On entend la FNSEA nous répéter : « mangez ce que nous produisons ». Il faudrait plutôt produire ce que les gens ont envie de consommer. Par exemple, nous ne produisons pas assez de légumes en France. Nous sommes obligés d’en importer. C’est absurde. Pourquoi pas développer le #maraîchage ? Alors bien sûr, cela nourrit moins l’#agrobusiness, surtout le #bio qui se passe d’engrais et de pesticides chimiques. Il y a beaucoup de filières locales qui ne demandent qu’à se développer. Si on déconcentrait la production porcine, qui a été massée dans l’Ouest avec les dégâts que l’on connaît, cela réduirait la pression sur l’#environnement et ferait vivre plus de producteurs sur l’ensemble du #territoire national.

    #agriculture_paysanne contre #agro-industrie #circuits_courts

    • J’ai toujours du mal à voir comment on peut produire mieux et pour le même prix ou moins cher. On entend souvent les arguments écolos ou végans sur le fait que c’est moins cher au marché ou un circuit court, qu’en achetant moins de viande, des produits moins transformés on s’en sort mieux. Franchement j’ai du mal à le voir dans les faits. Je pense déjà que ça sort le rapport de classe de l’équation (ce qui est facile pour le public écolo ou végan), à savoir le temps à consacrer au marché, aux AMAPs, à se former à une nouvelle façon de cuisiner, à préparer les repas. Et aussi que se passer de viande quand on peut s’en payer quand on veut, c’est très différent que de s’en priver par nécessité économique. Et que côté production, à part quelques cas particuliers, je vois pas comment les producteurs peuvent produire moins cher, vu qu’il y a moins de mécanisation. A part en valorisant leur production, ce qui veut dire vendre plus cher ... Ok le système est pipé mais je pense qu’une meilleure agriculture ça veut dire une intensification de la main d’oeuvre, et j’ai du mal à voir comment ça pourrait faire un système où la nourriture est moins chère, si la main d’oeuvre est pas réduite en esclavage. La seule façon que je vois c’est de l’auto production diffuse, de personnes qui feraient pousser des produits qui reviennent souvent cher car ils nécessitent beaucoup de main d’oeuvre ou sont très périssable.

    • La vache de Léon ne rit plus
      http://geographiesenmouvement.blogs.liberation.fr/2015/07/24/la-vache-de-leon-ne-rit-plus

      Tout le monde est coupable dans cette crise : l’Etat qui a pratiqué la politique de l’autruche, les industriels et les distributeurs qui ont pris les paysans pour de vulgaires fournisseurs de commodités, le syndicat majoritaire obsédé par la concurrence, les agriculteurs aux filières mal organisées et aux comportements irresponsables. Il y a un maillon faible dans la crise actuelle dont on ne parle pas et qui explique la rentabilité faible de certains élevages : un endettement insupportable des fermes causé par des équipements inutilement coûteux, des pratiques agricoles onéreuses qui se justifiaient d’autant moins qu’aujourd’hui, on diminue l’usage des nitrates dans les parcelles et des médicaments dans les élevages. On a tant dépossédé les paysans de leurs savoirs qu’ils croient intelligent de piloter une ferme avec des drones. On voudrait tant que les éleveurs prennent des vacances qu’on leur vend de ruineux robots de traite dont ils pourraient se passer. On les pousse tant à produire qu’ils en accusent les distributeurs et les consommateurs fautifs de préférer le bio lorsqu’ils savent désormais qu’une part importante des maladies neurodégénératives sont liées aux pesticides. On a tellement méprisé la polyculture – pourtant la meilleure des assurances contre les aléas de la nature – que la spécialisation a été tenue comme la martingale d’un « progrès » largement illusoire.

    • Le Mans est une ville moyenne, il y a des marchés de quartiers tous les jours sauf le lundi. Le maraîchage local, pas forcément labellisé bio est bien présent. Toutes les classes sociales s’y retrouvent. Les prix sont variable d’un marché à l’autre mais la plupart des légumes sont au prix des supermarchés mais de bien meilleure qualité.

    • Mais, @nicolasm, le machinisme coûte très cher. Beaucoup de machines coûtent le prix d’une maison. Il faut bien le comprendre.
      Regarde les bottes de pailles. À l’époque où elles étaient rectangulaires, il fallait déjà une machine pour les faire, mais d’un autre côté, pas trop trop chère et surtout, pour bouger la paille ou le foin, des bras, des fourches et des remorques suffisaient largement.

      Maintenant, on a les grosses meules cylindriques. Il faut une grosse machine pour les faire, beaucoup plus chère. Et surtout, il faut équiper ton tracteur de l’outil pour les bouger, parce que tu ne peux plus le faire avec une fourche et une remorque à trois balles.

      Donc, avant même de commencer, la plupart des agriculteurs s’endettent pratiquement à vie, à des niveaux que le péquin avec sa maison en préfa a du mal à concevoir.

      Après, les coûts de fonctionnement ont aussi explosé. Les machines sont coûteuses aussi à l’entretien, comme les voitures modernes par rapport aux anciennes, puisque c’est fini de le faire soi-même dans le hangar avec la boite à outil.

      Les semences, tu les achètes tous les ans, alors qu’avant tu resemais une parti de ta récolte, et donc, ça te coutait que dalle. Et ces semences, elles vont avec des produits, des tas de produits très chers pour lesquels, souvent, tu dois acheter aussi une machine spéciale.

      Sans compter les mises aux normes de matériel. À tes frais. Même s’il en passe plusieurs en peu de temps. Tu te ré-ré-endettes ou tu arrêtes. Le cycle de l’endettement n’a pas de fin. Donc, faut que tu rembourses toujours plus. Donc, que tu produises toujours plus, avec toujours plus d’intrants, de machines, de frais, pour un résultat net toujours plus pourri. Parce que dans le même temps, tu niques ta terre, ton seul bien, à force de devoir toujours produire plus pour arriver à régler tes dettes.

      Et c’est comme ça qu’on a un double problème de surcouts de production et de surproduction avec dégradation de la qualité… et donc des prix… et donc encore plus de pression pour produire encore plus de merde qui coûte toujours plus à produire et rapporte toujours moins.

    • @odilon

      distribuer les subventions nécessaires (personne ne nie cette nécessité) à la petite agriculture plutôt qu’aux grosses usines.

      Exactement, et s’épargner collatéralement les coûts des pollutions et des problèmes de santé liés, coûts actuellement portés par la collectivité.
      http://www.fnab.org/index.php/nos-actions/eau-et-environnement/660-couts-des-principales-pollutions-agricoles-de-leau-

      L’estimation du coût annuel de la dépollution (pesticides et nitrates) des eaux de surface et côtières est de 54 milliards d’euros selon une étude du CGDD, soit le budget annuel de la PAC.

      La PAC est donc payée deux fois (subvention à l’agriculture polluante + dépollution).

    • Oui on est d’accord sur l’endettement, et on a largement dépassé le seuil des rendements négatifs. Mais j’ai l’impression que souvent on regarde l’équation du côté de la ferme, et qu’il y a vraiment moyen de s’en sortir en produisant moins et mieux, mais je pense que ça veut souvent dire une production valorisée, c’est à dire payée plus chère par le public. Donc ce qui est une solution pour le côté productif l’est-elle pour le côté consommation de celleux qui ne peuvent pas se permettre de payer plus cher pour des meilleurs produits ?

      J’ai l’intuition qu’on ne peut pas se passer d’augmenter beaucoup la part de la population active dans l’agriculture, mais que forcément en bout de chaîne il faudra augmenter la part de l’alimentation dans le budget.

    • @nicolasm

      La seule façon que je vois c’est de l’auto production diffuse

      Même avis, pour tout ce qui nécessite du soin fréquent et donc beaucoup d’heures de main d’oeuvre.

      forcément en bout de chaîne il faudra augmenter la part de l’alimentation dans le budget.

      Et baisser la part du logement en même temps. Chez moi je le vois assez clairement, sur le long terme ce qui augmenté ces 30 dernières années c’est le nombre de résidences secondaires (43 769 pour 300 000 habitants en Pays Basque Nord) et le prix du logement, et ce qui a diminué c’est le nombre de fermes et l’offre de bouffe locale.
      #spéculation

    • On paye déjà très cher des produits de merde. Parce qu’il y a d’autres parasites dans l’équation, comme les marges monstrueuses de la distribution qui est en train de tourner à un quasi-monopole (reste combien de groupes et d’enseignes ?)

      Je vais acheter mes légumes chez la maraichère du coin : ils sont incomparablement meilleurs, nettement moins chers et en plus, ils ne polluent pas.

    • Pour en revenir à ce sujet intéressant, je me demande souvent quelles sont les pistes pour produire des aliments de qualité tout en améliorant la santé écologique de l’agro-écosystème et des environs, tout en ne sélectionnant pas automatiquement un public aisé financièrement (et donc a priori a plus fort impact négatif sur l’environnement). C’est pour ça que je vois l’autoproduction comme si intéressante, mais la question reste ouverte pour les personnes qui veulent en faire leur métier où la quantité qui ne peut pas être autoproduite (pas l’opportunité ou pas l’envie).

      (Je veux dire les piste pour quelqu’un qui veut se lancer dans la production de nourriture, parce que le système marche tellement sur la tête que des pistes au niveau politique on en voit facilement quelques unes)

    • Ta question n’est pas très claire ou pas bien posée @nicolasm
      Produire de la nourriture coûte... au moins le prix de la terre qui en France est privatisée. Ça c’est un premier point. Se nourrir aux temps des communaux n’était pas un problème, tout le monde parvenait à se nourrir. Les enclosures ont conduit à l’appauvrissement des structures sociales rurales.
      Ensuite, c’est beaucoup de travail. La société de consommation a fait pousser les ménages à consacrer une partie du budget familial de plus en plus faible pour s’alimenter afin de consommer des produits manufacturés, des voitures, partir en vacances, etc. Puis la part du budget consacré à se loger et le prix de l’énergie ont explosé. Au final il ne reste plus grand chose pour se nourrir correctement.
      Le système des amap n’est pas si mal, souvent les amapiens peuvent mettre la main à la pâte, ce qui contribue à diminuer un peu les coûts. Mais il faut bien voir qu’à partir du moment où tu t’installe professionnellement, en plus du prix de la terre, il y a les salaires, les charges sociales et les taxes diverses qui se répercutent forcément sur le prix de vente des produits. Ces agriculteurs ne visent pas spécialement une clientèle aisée.
      Les subventions ont été mises en place à la base, pour permettre aux plus pauvres de pouvoir se nourrir. Sauf qu’aujourd’hui, les subventions sont distribuées à l’agro-industrie.
      L’accès à la terre, chez nous aussi, est un premier obstacle. Il faut parfois négocier avec les collectivités locales pour obtenir un bout de terrain et produire sa nourriture.

    • Les AMAP ça reste un truc de classe aisée : sans même parler du prix des paniers, il y a déjà le principe même de devoir donner 3 mois, 6 mois, voire 1 an de chèques d’un coup, même si c’est encaissé mois par mois ensuite => tous ceux qui n’ont pas un CDI assez élevé ou un revenu régulier certain, c’est totalement NIET de s’inscrire là-dedans.

      Nous on fait partie d’un groupe producteurs-consommateurs hybride qui ne suit pas la charte AMAP, en milieu urbain, et depuis le début on a décidé que les commandes se feraient mois par mois, donc pour seulement 4 semaines d’un coup, exprès pour que les gens plus précaires, sans CDI puissent venir commander quand ils savent que le mois suivant ils peuvent (oui je sais il y a toujours encore plus précaires).

      Cela dit, on aurait tous un toit gratuit ou à très faible coup (de quoi juste payer l’entretien et les impôts), on pourrait parfaitement payer de la nourriture non mécanisée produite avec plus de main d’œuvre et donc plus cher. La nourriture il faut la produire en permanence, et tant qu’on est dans un système de valeur, argent, etc : ok il faut payer les gens qui produisent.

      Mais les logements bordel !… Il y a plus de logements (et je ne parle bien que des logements décents hein) que de ménages en France, et mis à part l’entretien, ya rien à payer, c’est juste des rentes de merde ! On ne paye aucun travail, on fait juste fructifier un capital immobilier. C’est totalement indécent vu la quantité de logements et le nombre de personnes qui galèrent (soit parce qu’elles n’ont pas de toit, soit comme beaucoup parce qu’on a un toit mais que ça prend la plupart de notre argent), et les conséquences sanitaires qui en découlent (soit avoir un logement pourri, froid, etc, soit avoir un logement correct mais bouffer de la merde). À chaque fois les discussions sur la bouffe me font revenir à ça, parce que ça me parait encore plus révoltant, vu que si ce problème était résolu politiquement, on pourrait presque tous payer des agriculteurs correctement.

    • Y a quoi comme pistes intéressantes pour le logement ? Tous proprio (mais j’imagine que ça ne règle pas les problèmes de rente et transmission), tous locataires des logements nationalisés (mais qui habite où, comment on fait en cas de changement de lieu de travail par ex.) ? J’imagine que des personnes ont déjà réfléchi à ce genre de problématiques ?

  • Le BRGM, la dépollution de l’eau et les nanoparticules…
    http://www.eauxglacees.com/Le-BRGM-la-depollution-de-l-eau-et

    Témoignage révélateur d’une nouvelle fuite en avant dans l’inconnu, une petite annonce du BRGM… Le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) veut recruter un jeune diplômé expert des nanos pour développer de nouvelles technologies de dépollution de l’eau… Alors que les agences de sécurité sanitaires commencent à peine à affronter les incertitudes liées au couple eau-nanos, le Bureau utilise déjà des nanoparticules pour tenter de décontaminer les sols et aquifères des Antilles bourrés de (...)

  • A Aubagne, la petite révolution des bus gratuits
    http://quartierspop.over-blog.fr/2013/12/a-aubagne-la-petite-r%C3%A9volution-des-bus-gratuits.html

    Alors que les tarifs des transports publics en Île-de-France augmentent de 3 % le 1er janvier 2014, répercutant la hausse de TVA de 7 à 10 %, d’autres villes, comme Aubagne, ont fait le choix de la gratuité totale des transports. Reportage sur une expérimentation de reconquête de l’espace public. (...) Source : côté quartiers

    • Qui l’eu cru, il y aurait donc moyen de réduire le temps passé à fabriquer, entretenir, admirer, payer, jeter, faire marcher un certain nombre de choses (des bagneules par exemple), sans pour autant culpabiliser, moraliser, juger, mépriser, sanctionner les #dividus qui en usent et sont usés par elles (et sans les enfermer à la maison ou dans un périmètre restreint), mais au contraire en créant, modifiant règles et équipements collectifs. Je vais en causer à mon voisin castoriadio-amiechien (http://seenthis.net/messages/212273) qui excècre tant tous ces connards , et surtout les jeunes, totalement obnubilés par la consol dividuelle que c’est le mal et que la rédemption faut la vouloir avec conscience, non mais ! dommage qu’ils aient pas les moyens de se poser comme sujets, agis qu’ils sont par leurs déterminations et qu’on va devoir faire comme avant et depuis toujours les philosophes rois pour d’en haut (HautCDE, par exemple) de nos super idées les faire muter avant que l’espèce disparaisse.

      #gratuité #transports #espace_public #dépollution

  • Des plantes intelligentes comme arme de dépollution massive - Terra eco
    http://www.terraeco.net/Des-plantes-intelligentes-comme,52186.html

    Après dix ans de recherche, un paysagiste a mis au point des jardins filtrants qui décontaminent les boues et sols pollués grâce à des plantes à rhizomes qui tuent jusqu’à 99% des agents toxiques.

    http://www.wat.tv/video/bioferme-plantes-pour-depollution-1wlk5_2i0u7_.html
    #bioferme

  • L’#ADEME et Institut polytechnique LaSalle-Beauvais en voie de faciliter la #dépollution de l’#eau grâce à l’ozone :

    Mené pendant trois ans par les deux partenaires, qui en ont financé à égalité le coût (600 000 euros), le programme de recherche OPOPOP (optimisations des paramètres d’ozonation en phase liquide pour des polluants multiples de sites pollués) s’achèvera mi-septembre. Avec des résultats « très prometteurs », assure Olivier Pourret, enseignant-chercheur en géochimie à LaSalle-Beauvais et responsable du projet. La technique mise au point, indique-t-il, permet de dégrader en quelques minutes des polluants habituellement difficiles à traiter". Mais aussi d’éliminer simultanément des cocktails de polluants, comme on en trouve dans les milieux naturels où les contaminations sont souvent multiples.

    http://www.lemonde.fr/planete/article/2013/08/23/de-l-ozone-pour-depolluer-les-eaux_3465277_3244.html

  • De l’#ozone pour dépolluer les eaux
    http://www.lemonde.fr/planete/article/2013/08/23/de-l-ozone-pour-depolluer-les-eaux_3465277_3244.html

    Un polluant – l’ozone – peut se transformer en très efficace agent de dépollution. C’est la voie explorée par l’Institut polytechnique LaSalle-Beauvais (Oise) et l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe). Elle pourrait déboucher sur un procédé innovant de décontamination de nappes phréatiques et de sols.

    Le pouvoir désinfectant de l’ozone est connu et exploité de longue date, notamment dans le traitement des eaux usées. Ce gaz est en effet un très puissant oxydant. C’est du reste ce qui – à la différence de l’ozone de la stratosphère qui protège la Terre des rayons ultraviolets du Soleil – en fait, dans les basses couches de l’atmosphère, un élément très toxique, à l’origine des alertes estivales aux « pics d’ozone ». En conditions contrôlées, ce potentiel d’oxydation peut au contraire devenir salutaire, en servant à dégrader et à rendre inertes de multiples substances nocives pour l’environnement.

    #pollution #dépollution #eau #recherche

  • Quand tu demandes bien gentiment aux patrons d’appliquer leur « plan de reclassement », on te sort l’arsenal judiciaire. Et c’est les rouges qui trinquent (comme d’hab).

    Quand des élus qui défendent l’emploi se retrouvent devant le Tribunal administratif de Lille ! (PCF Nord) | Humanite
    http://www.humanite.fr/fil-rouge/quand-des-elus-qui-defendent-lemploi-se-retrouvent-devant-le-tribunal-admin

    Demain, mercredi 6 février 2013, les trois maires communistes d’Auby, de Rouvroy et d’Evin-Malmaison sont assignés en référé devant le tribunal administratif de Lille.

    Leurs torts ? Défendre l’emploi et les 35 salariés de la société #Indra à #Noyelles-Godault dans le #Pas-de-Calais.

    Cette société, qui s’était installée sur l’ancien site de #Métaleurop – dont nous connaissons tous le scandale -, risque de fermer ses portes. 6 millions d’euros manqueraient dans les caisses pour sauver ces emplois.

    C’est ainsi que Freddy Kaczmarek, Jean Haja et Bernard Staszewski, respectivement maires d’Auby, Rouvroy et Evin Malmaison, faisant appel à leur bon souvenir, demandent à ce que la société Recylex (ex-Métaleurop) puisse avancer ces 6 millions d’euros, d’autant plus que cette dernière n’a jamais payé les primes de licenciements aux 830 salariés licenciés, ni les frais de #dépollution du site, restés à la charge des collectivités locales et de l’Etat.

    La dette estimée de #Recylex s’élève à 30 millions d’euros. Les trois maires et les salariés ont donc décidé de se rendre ce jeudi au siège administratif de l’entreprise pour exiger son remboursement en procédant symboliquement à la saisie de ses biens.

    C’est à ce titre que les maires sont assignés devant le tribunal administratif de Lille après une plainte en référé de la dite société.

    Mais qui sont les voyous dans cette affaire ?

    La Fédération du Nord du Parti Communiste Français soutient avec force et détermination les trois élus, ainsi que les 35 salariés et leurs familles qui vont perdre leurs emplois si rien n’est fait.