Terres agricoles : comment des speculateurs contournent la loi
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« Plus personne ne peut acheter ici. Le propriétaire rachète tout ce qui est à la vente », peste un agriculteur. Qui se demande : « Quand il n’y aura plus qu’un homme sur un tracteur pour 500 hectares, il n’y aura plus personne dans les boulangeries, les écoles. Ce sera la mort totale de nos campagnes. »
Sur le sujet, l’omertà est de mise, l’anonymat : la règle. Cap sur Bioussac, Condac, le Nord-Charente et le Sud-Vienne. Là, c’est un groupe financier irlandais qui met la main sur les terres. « Ils font cultiver les terres par un entrepreneur agricole. Il passe une fois de temps en temps avec un tracteur de 300 chevaux et c’est tout », râle un élu, impuissant.
Pour mettre la main sur ces #terres sans passer par la case Safer, ces groupes ou très gros céréaliers incitent les vendeurs à créer une société. Le foncier est ensuite apporté au capital de la société. « Et les groupes rachètent des parts sociales, qui ne sont pas soumises au droit de préemption de la Safer. » Il y a un simple devoir d’information : « Et on se rend compte que 50% du marché se font hors Safer », regrette Benoît Biteau.
Pour les investisseurs, l’intérêt est sonnant et trébuchant et le retour sur investissement rapide. Pour schématiser : les récoltes paient les charges courantes. L’évolution du prix du #foncier_agricole, de 3 à 4% par an, assure une bonne rentabilité à long terme. Et les hectares achetés permettent de récolter les aides de la politique agricole commune, indexées sur la surface des exploitations.