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Selon un rapport récent de la Banque mondiale (BM), « le nombre d’Africains vivant dans l’extrême pauvreté a considérablement augmenté depuis 1990 ». Ce rapporte pointe deux facteurs expliquant cette évolution : la démographie et les statistiques. Salah Lemaizi (Attac/CADTM Maroc) apporte une analyse critique au discours de la BM. La hausse du nombre de personnes vivant en situation d’extrême pauvreté et la persistance des fortes inégalités sur le continent sont les conséquences directes des politiques de réduction de la pauvreté recommandées par cette même institution depuis les années 90. Depuis la sortie officielle de l’ajustement, ces choix néolibéraux continuent d’avoir des conséquences dramatiques sur la vie des populations africaines.
Contrairement à ce que les rapports des institutions internationales laissent entendre, la pauvreté ne se mesure pas seulement en montant des revenus ou en quantité de calories consommées, elle se mesure aussi en accès aux services publics de base, eau et assainissement, électricité, santé, éducation, transports... Des services aujourd’hui sous-budgétisés et largement privatisés suite aux politiques d’ajustement structurel imposées par ces mêmes institutions financières internationales et dont les politiques, supposées alléger la dette, n’ont fait que l’alourdir.
Et pour cause, les montants totaux de la dette externe des pays d’Afrique subsaharienne ont été multipliés par 165 entre 1970 et 2012, passant de 2 Mds $ à 331 Mds $ en 2012. Au cours de cette période, les trente pays ont remboursé 217 fois la quantité initiale due en 1970.