#dictature_des_sales_cons

  • DariaMarx » #safedanslarue
    http://dariamarx.com/2014/02/04/safedanslarue
    En gros, si on t’insulte et t’agresse dans la rue, c’est normal : tu es grosse et tu fais peur !

    Je porte plainte. Je suis secouée. J’ai la plaque de la voiture. La flic qui me reçoit dit que ce n’est pas grave. Que c’est pas bien grave quand même. Je raconte. Les mots, les mains sur mon cou, les insultes. Je raconte mes insultes aussi. Je dis tout. Mais pourquoi vous vous êtes énervée aussi ? Pourquoi vous avez répondu ? Je ne sais pas. Parce que je ne supporte pas qu’on m’insulte gratuitement. Parce que je supporte plus. Parce que c’est mon droit de ne pas le supporter ? Elle me propose un médecin, mais elle n’est pas officier, donc elle ne peut pas me donner le rendez-vous, il faudrait changer d’arrondissement et prendre rendez-vous, ca a l’air tellement compliqué que je laisse tomber. J’appelle ma mère, qu’elle vienne me chercher. Elle pense que je me suis fait arrêter à une manif. Elle ne s’attend pas à mon air défait. J’ai les nerfs qui lâchent. Je pleure. Je rentre chez moi. J’attends. Je suis convoquée pour la confrontation. Je me retrouve assise dans un petit bureau, avec le mec qui m’a étranglé. La flic lit ma déposition. Non, je ne veux rien changer. Elle lit la sienne. Je suis une racaille en surpoids qui l’a agressé car j’avais la flemme de faire le tour plutôt que d’éviter sa voiture mal garée. Je suis une personne aigrie qui répond aux insultes alors que j’aurais pu me taire. C’est incompréhensible pour lui. Oui, il m’a bien touché, mais pas à la gorge, qu’il dit. Au visage et aux épaules. Pour se défendre. Parce qu’il a peur de mon apparence monstrueuse. C’est marqué. Sur la déposition. Marqué. Silence. La flic s’attend à ce que je m’énerve. Vous ne vous énervez pas, qu’elle me demande. Non. Je ne dis rien. Et vous monsieur vous ne dites rien, qu’elle demande. Non rien. Ah super je vais finir plus tôt ce soir, elle nous fait signer un papier. Je descends l’escalier du commissariat, j’entends les pas du mec derrière moi. Je suis aussi humilié par cette déposition que par l’agression. Ca part au proc, elle a dit ca, la flic. Ca suit son cours.

    • J’ai juste ce truc, dans la rue, qui m’est arrivé, en plein jour, pour un trottoir, pour une insulte rendue, un mec qui a pensé normal de porter ses mains sur mon cou et de serrer. Et qui n’en démordra pas. Qui est sur de lui. Qui me dit qu’il vient de Neuilly lui. Qu’il ne se bat pas. Qu’il n’est pas comme ca. Et moi je suis quoi ? Dans quel monde, pourquoi, au nom de quoi, est ce que je dois accepter de me faire insulter ? Dans quel monde, pourquoi, au nom de quoi, dois je accepter de baisser les yeux devant celui qui m’agresse verbalement ? Je ne sais pas. Je sais que répondre, ca ne marche pas.

      Un jour, t’auras juste besoin de sortir avec un flingue dans la poche de ton imper et tu seras prêt-e à fumer le premier connard qui te regardera de travers.

      #violence_urbaine #peur #dictature_des_sales_cons

    • Dans une beaucoup moindre mesure, mais le mécanisme de réaction est sensiblement le même, ça me (et nous) arrive toutes les semaines avec les connards et connasses garé⋅e⋅s en une seule fois 1) sur le trottoir ET 2) sur la piste cyclable ET 3) devant notre porte !

      Obligé de faire de la gymnastique pour sortir le vélo ou la poussette des enfants. Du coup, lorsqu’on trouve les propriétaires, on les engueule vertement. Et premier réflexe : c’est EUX qui nous engueulent encore plus fort. Et c’est toujours ceux qui sont le plus en tords qui gueulent le plus, qui ne s’excusent jamais et qui insultent. Même après des années à voir toujours la même chose, je continue de trouver ça hallucinant.

      Un jour je prendrai une barre à mine, et j’exploserai les 40 voitures qui jalonnent le trottoir rien que dans ma seule rue.

    • @monolecte je sais bien que ce n’est pas ce qu’elle veut faire passer comme message. C’est plutôt ma réaction quand je lis ce genre de récit. Une réaction des tripes face à la bêtise à l’état brut.

      Un jour je prendrai une barre à mine, et j’exploserai les 40 voitures qui jalonnent le trottoir rien que dans ma seule rue.

      Merci @rastapopoulos. Parfois je me dis que je suis le seul à avoir des réactions « borderline »

    • Ce n’est pas que contre les femmes, cette violence, c’est la violence contre les gens civilisés, la violence quotidienne de l’incivilité qui se drape dans l’arrogance.

      C’est le règne de la violence, celle qui sert de justification. C’est la seule forme d’existence que d’emmerder le monde pour son petit plaisir, pour faire le caïd, c’est la seule forme de revanche des mâles abrutis, désorientés, déboussolés parce qu’ils ne servent plus à rien, parce qu’ils sont tellement bêtes qu’on peut les remplacer par des machines.
      Ils feront tout pour ramener au pouvoir des systèmes ancestraux, où leurs muscles et leur connerie permettaient au moins qu’on les utilise à quelques tâches où ça les fatigue un peu et où ils ont l’impression de servir à quelque chose.

      Ces systèmes dans lesquels on est encore le chef, où l’on garde les cours d’école, mitraillette à la main, comme dans d’autres pays, où ces hordes de connards font régner la misère par la terreur, parce qu’ils ont toujours l’âge mental d’un écolier.

      La connerie masculine tue beaucoup plus que la plupart des maladies, et c’est le grand facteur d’arriération de la race humaine.

      Comme dit Sombre Hermanos en réponse à Rastapopoulos (qui a raison de souligner que les abrutimobilistes sont légion), le problème est que comme la violence est le seul langage compris par le crétin, ça entraîne tout le monde dans la spirale de la violence.

      Et un des commentaires du blog de la victime en appelle à Google glasses, c’est à dire à un monde fliqué en permanence pour remplacer l’éducation, un monde où les drones surveilleront tout pour empêcher les misérables de voler et les cons de frapper. Génial.