Que nous dit finalement cette petite enquête ? Si la « révolution numérique » n’en peut plus de finir, c’est qu’elle s’apparente plus à une « révolution permanente » à laquelle il convient de nous adapter continuellement. Et le phénomène n’a pas commencé avec le tournant du web 2.0 au début des années 2000, mais plutôt dès la « révolution informatique » des années 1970-1980.
Le « numérique » n’est pas une nouvelle spécialité que seulement quelques geeks passionnés doivent investir et développer de façon très pointue. C’est plutôt le contexte dans lequel nous évoluons tous, que nous soyons chercheurs ou non. Dès lors, ce qu’il faut mettre en place ce sont des enseignements pérennes, évolutifs et ne plus nous contenter uniquement de formations ponctuelles.
En témoigne l’importance des besoins de formation à tous les niveaux d’expérience de la recherche et de l’enseignement en histoire. Besoins qui s’expriment particulièrement à propos de pratiques numériques ordinaires, parfois présentées comme « basiques », pré-requis des générations « nativement numériques« , la prochaine étape étant de tous devenir programmeurs…
Cela me ramène, encore et toujours, à notre proposition de « socle commun« , disons peut être plutôt de culture numérique commune, des outils qu’il me semble nécessaire de maîtriser dès le terme d’une Licence et d’un Master :
Élaboré pour les étudiants en master de l’EHESS, ce schéma des outils indispensable à tout apprenti chercheur correspond à peu de choses près aux priorités communes à tous les profils de répondants au questionnaire – seuls manquait l’initiation aux outils de cartographie… (ajouté dans cette mise à jour du schéma, pour sa présentation initiale voir ici).
Chaque regroupement me semble ainsi offrir les bases essentielles à des approfondissement spécialisés par la suite, que ce soit vers des logiciels de base de données plus puissants, vers des logiciels d’analyse statistique, des SIG, ou l’analyse de réseaux…
Peut-être de quoi faire en sorte d’arrêter de parler de « tournant » ou de « révolution » numérique pour faire de tous ces outils des instruments parmi d’autres dans la boite à outils des historiens ?