• Tech platforms vowed to address racial equity : how have they fared ?
    https://www.theguardian.com/technology/2020/dec/28/tech-platforms-vowed-to-address-racial-equity-how-have-they-fared

    Facebook, Twitter, YouTube, Google and Amazon issued statements in response to Black Lives Matter this year but did they follow through ? Following the death of George Floyd and nationwide protests against police brutality and racial inequality, some of the largest technology corporations waded into the anti-racism movement with slickly worded corporate declarations that “Black Lives Matter”. Those tech platforms are now facing increased pressure to back those promises with action – both on (...)

    #Amazon #Facebook #Twitter #YouTube #racisme #modération #BlackLivesMatter #discrimination (...)

    ##extrême-droite
    https://i.guim.co.uk/img/media/29f854b1f2a3c2e6eba830be2223e2dd509d1e8b/0_0_3000_1800/master/3000.jpg

  • Revue Médicale Suisse | Asile, santé et discrimination : attention aux mots
    https://asile.ch/2020/12/28/revue-medical-suisse-asile-sante-et-discrimination%e2%80%89-attention-aux-mots

    La prise en charge médicale des personnes issues de l’asile peut être conditionnée par la façon dont les patients leur sont adressés. Un article paru dans la Revue médicale suisse interroge la pratique et les biais liés à une communication médicale pouvant être involontairement stigmatisante. Les auteurs rappellent que dans le domaine de l’asile, les personnes […]

  • UE, Le programme de lutte antiterroriste porte un coup terrible aux droits fondamentaux
    https://www.amnesty.be/infos/actualites/article/programme-lutte-antiterroriste-porte-coup-terrible-droits

    « Le postulat sur lequel repose cette proposition est vicié. Elle avance à tort qu’un renforcement de la surveillance et des restrictions supplémentaires de notre liberté d’expression sont le prix à payer pour notre sécurité, alors qu’en réalité nos droits fondamentaux sont encore plus importants en temps de crise. Le programme de l’UE porte un coup terrible à tous nos droits, en s’en prenant au cryptage et en élargissant la surveillance, notamment au moyen de drones dans les espaces publics » a déclaré (...)

    #algorithme #cryptage #drone #anti-terrorisme #racisme #législation #religion #discrimination #profiling #surveillance (...)

    ##Amnesty

  • New report highlights the risks of AI on fundamental rights
    https://algorithmwatch.org/en/story/ai-fundamental-rights

    The European watchdog for fundamental rights published a report on Artificial Intelligence. AlgorithmWatch welcomes some of the recommendations, and encourages a bolder approach. The European Union Agency for Fundamental Rights (FRA), which supports European institutions and members states on related issues, released a report on Artificial Intelligence on 14 December. With this report, FRA offers good advice to European institutions and member states. In slightly over 100 pages, the agency (...)

    #Amazon #algorithme #racisme #religion #sexisme #[fr]Règlement_Général_sur_la_Protection_des_Données_(RGPD)[en]General_Data_Protection_Regulation_(GDPR)[nl]General_Data_Protection_Regulation_(GDPR) #biais #discrimination #santé #surveillance (...)

    ##[fr]Règlement_Général_sur_la_Protection_des_Données__RGPD_[en]General_Data_Protection_Regulation__GDPR_[nl]General_Data_Protection_Regulation__GDPR_ ##santé ##AlgorithmWatch

  • The Facial Recognition Backlash Is Here
    https://onezero.medium.com/the-facial-recognition-backlash-15b5707444f3

    But will the current bans last ? The facial recognition industry has been quietly working alongside law enforcement, military organizations, and private companies for years, leveraging 40-year old partnerships originally centered around fingerprint databases. But in 2020, the industry faced an unexpected reckoning. February brought an explosive New York Times report on Clearview AI, a facial recognition company that had scraped billions of images from social media to create an (...)

    #Clearview #Microsoft #Walmart #IBM #Amazon #biométrie #police #racisme #facial #reconnaissance #discrimination #empreintes #surveillance #algorithme #CCTV #vidéo-surveillance #ACLU (...)

    ##FightfortheFuture

  • La santé mentale est un enjeu crucial des migrations contemporaines

    Si la migration est source d’espoirs liés à la découverte de nouveaux horizons, de nouveaux contextes sociaux et de nouvelles perspectives économiques, elle est également à des degrés divers un moment de rupture sociale et identitaire qui n’est pas sans conséquence sur la santé mentale.

    #Abdelmalek_Sayad, l’un des sociologues des migrations les plus influents de ces dernières décennies, a défini la condition du migrant comme étant suspendu entre deux mondes parallèles. #Sayad nous dit que le migrant est doublement absent, à son lieu d’origine et son lieu d’arrivée.

    Il est, en tant qu’émigrant, projeté dans une condition faite de perspectives et, très souvent, d’illusions qui l’éloignent de son lieu d’origine. Mais le migrant est tout aussi absent dans sa #condition ^_d’immigré, dans les processus d’#adaptation à un contexte nouveau et souvent hostile, source de nombreuses #souffrances.

    Quelles sont les conséquences de cette #double_absence et plus largement de cette transition de vie dans la santé mentale des migrants ?

    Migrer implique une perte de #capital_social

    Migrer, c’est quitter un #univers_social pour un autre. Les #contacts, les #échanges et les #relations_interpersonnelles qui soutiennent chacun de nous sont perturbés, fragmentés ou même rompus durant cette transition.

    Si pour certains la migration implique un renforcement du capital social (ou économique), dans la plupart des cas elle mène à une perte de capital social. Dans un entretien mené en 2015, un demandeur d’asile afghan souligne cette #rupture_sociale et la difficulté de maintenir des liens avec son pays d’origine :

    « C’est très difficile de quitter son pays parce que ce n’est pas seulement ta terre que tu quittes, mais toute ta vie, ta famille. J’ai des contacts avec ma famille de temps en temps, mais c’est difficile parce que les talibans détruisent souvent les lignes de téléphone, et donc, c’est difficile de les joindre. »

    Pour contrer ou éviter cette perte de capital social, de nombreux #réseaux_transnationaux et organisations d’immigrants dans les pays d’accueil sont créés et jouent dans la vie des migrants un rôle primordial.

    À titre d’exemple, la migration italienne d’après-guerre s’est caractérisée par une forte structuration en #communautés. Ils ont créé d’importants organisations et réseaux, notamment des organisations politiques et syndicales, des centres catholiques et culturels, dont certains sont encore actifs dans les pays de la #diaspora italienne.

    L’#environnement_social et la manière dont les sociétés d’arrivée vont accueillir et inclure les migrants, vont être donc des éléments clés dans la #résilience de ces populations face aux défis posés par leur trajectoire de vie et par leur #parcours_migratoire. Les migrants peuvent en effet rencontrer des situations qui mettent en danger leur #santé physique et mentale dans leur lieu d’origine, pendant leur transit et à leur destination finale.

    Cela est particulièrement vrai pour les migrants forcés qui sont souvent confrontés à des expériences de #détention, de #violence et d’#exploitation susceptibles de provoquer des #troubles_post-traumatiques, dépressifs et anxieux. C’est le cas des centaines de milliers de réfugiés qui fuient les #conflits_armés depuis 2015, principalement dans les régions de la Syrie et de l’Afrique subsaharienne.

    Ces migrants subissent des #violences tout au long de leur parcours, y compris la violence des lois de l’asile dans nos sociétés.

    L’environnement social est une des clés de la santé mentale

    Dans son document d’orientation « Mental health promotion and mental health care in refugees and migrants », l’Organisation mondiale de la santé (OMS) indique l’#intégration_sociale comme l’un des domaines d’intervention les plus importants pour combattre les problèmes de santé mentale dans les populations migrantes.

    Pour l’OMS, la lutte contre l’#isolement et la promotion de l’#intégration sont des facteurs clés, tout comme les interventions visant à faciliter le relations entre les migrants et les services de soins, et à améliorer les pratiques et les traitements cliniques.

    Cependant, l’appartenance à des réseaux dans un environnement social donné est une condition essentielle pour le bien-être mental de l’individu, mais elle n’est pas suffisante.

    Le philosophe allemand #Axel_Honneth souligne notamment que la #confiance_en_soi, l’#estime_de_soi et la capacité à s’ouvrir à la société trouvent leurs origines dans le concept de #reconnaissance. Chaque individu est mu par le besoin que son environnement social et la société, dans laquelle il ou elle vit, valorisent ses #identités et lui accordent une place comme #sujet_de_droit.

    Les identités des migrants doivent être reconnues par la société

    À cet égard, se construire de nouvelles identités sociales et maintenir une #continuité_identitaire entre l’avant et l’après-migration permet aux migrants de diminuer les risques de #détresse_psychologique.

    https://www.youtube.com/watch?v=oNC4C4OqomI&feature=emb_logo

    Être discriminé, exclu ou ostracisé du fait de ses appartenances et son identité affecte profondément la santé mentale. En réaction à ce sentiment d’#exclusion ou de #discrimination, maintenir une estime de soi positive et un #équilibre_psychosocial passe souvent parla prise de distance par rapport à la société discriminante et le #repli vers d’autres groupes plus soutenants.

    La #reconnaissance_juridique, un élément central

    Or ce principe de reconnaissance s’articule tant au niveau de la sphère sociale qu’au niveau juridique. Dans les sociétés d’accueil, les migrants doivent être reconnus comme porteurs de droits civils, sociaux et politiques.

    Au-delà des enjeux pragmatiques liés à l’accès à des services, à une protection ou au #marché_de_l’emploi, l’obtention de droits et d’un #statut_juridique permet de retrouver une forme de contrôle sur la poursuite de sa vie.

    Certaines catégories de migrants vivant soit en procédure pour faire reconnaître leurs droits, comme les demandeurs d’asile, soit en situation irrégulière, comme les « #sans-papiers », doivent souvent faire face à des situations psychologiquement compliquées.

    À cet égard, les sans-papiers sont presque totalement exclus, privés de leurs #droits_fondamentaux et criminalisés par la justice. Les demandeurs d’asile sont quant à eux souvent pris dans la #bureaucratie du système d’accueil durant des périodes déraisonnablement longues, vivant dans des conditions psychologiques difficiles et parfois dans un profond #isolement_social. Cela est bien exprimé par un jeune migrant kenyan que nous avions interviewé en 2018 dans une structure d’accueil belge :

    « Je suis arrivé quand ils ont ouvert le [centre d’accueil], et je suis toujours là ! Cela fait presque trois ans maintenant ! Ma première demande a été rejetée et maintenant, si c’est un “non”, je vais devoir quitter le territoire. […] Tous ces jours, les mois d’attente, pour quoi faire ? Pour rien avoir ? Pour devenir un sans-papiers ? Je vais devenir fou, je préfère me tuer. »

    Être dans l’#attente d’une décision sur son statut ou être dénié de droits plonge l’individu dans l’#insécurité et dans une situation où toute #projection est rendue compliquée, voire impossible.

    Nous avons souligné ailleurs que la lourdeur des procédures et le sentiment de #déshumanisation dans l’examen des demandes d’asile causent d’importantes #frustrations chez les migrants, et peuvent avoir un impact sur leur #bien-être et leur santé mentale.

    La migration est un moment de nombreuses #ruptures sociales et identitaires face auxquelles les individus vont (ré)agir et mobiliser les ressources disponibles dans leur environnement. Donner, alimenter et construire ces ressources autour et avec les migrants les plus vulnérables constitue dès lors un enjeu de #santé_publique.

    https://theconversation.com/la-sante-mentale-est-un-enjeu-crucial-des-migrations-contemporaines

    #santé_mentale #asile #migrations #réfugiés

    ping @_kg_ @isskein @karine4

  • Pinterest pays $20m to settle gender discrimination lawsuit
    https://www.theguardian.com/technology/2020/dec/15/pinterest-to-pay-20m-to-settle-gender-discrimination-lawsuit

    Former chief operating officer Françoise Brougher accepts settlement on condition it is made public The virtual scrapbook company Pinterest is paying out a record $20m (£15m) to settle a gender discrimination lawsuit brought by a female executive who had alleged she was fired after “speaking out about the rampant discrimination, hostile work environment, and misogyny” at the San Francisco firm. Françoise Brougher, the company’s former chief operating officer, had accused it of marginalising and (...)

    #Pinterest #procès #sexisme #discrimination #harcèlement

    https://i.guim.co.uk/img/media/15a79a1ed16745a49c3110b2c8d3d3e89b612ab2/0_1006_4480_2688/master/4480.jpg

  • Pinterest verse des millions pour éviter un procès pour sexisme
    https://www.courrierinternational.com/article/le-chiffre-du-jour-pinterest-verse-des-millions-pour-eviter-u

    Le réseau social Pinterest a préféré payer 22,5 millions de dollars dans une affaire de discrimination de genre vis-à-vis de son ancienne directrice générale, licenciée au printemps. 22,5 millions de dollars (18,5 millions d’euros), c’est la somme qu’a accepté de payer Pinterest pour éviter le procès que lui faisait son ex-directrice générale, “dans une affaire de discrimination et de harcèlement, sur fond de remise en cause des pratiques de la Silicon Valley en matière de diversité”, rapporte le Wall (...)

    #Pinterest #procès #racisme #sexisme #discrimination #harcèlement

  • Le #paria.
    Expulsion, refoulement, ghettos, cités, misère, exclusion, prison, incarcération, déportation, racisme, islamophobie, violence policière, état d’urgence, déchéance, identité nationale

    Le paria est une association créée en 2017 qui a pour principe d’allier l’#action_militante et politique, le registre scientifique et la #création_artistique dans la lutte contre toutes les formes l’#exclusion, de #marginalisation et de #discrimination, notamment liées à l’origine, à la religion, aux #préjugés xénophobes et racistes.

    https://leparia.fr

    #action_politique #art_et_politique #racisme #xénophobie #journal

  • #Lexique de #termes décoloniaux

    L’idée de produire un lexique à destination du secteur des ONG et acteurs institutionnels impliqués dans la coopération au développement est née d’une réflexion interne au secteur des acteurs de la coopération non gouvernementale, dans le cadre de ce que l’on appelle le « cadre stratégique commun » des organisations – ONG et acteurs institutionnels – actives en Belgique. Dans ce cadre, 78 ACNG (acteurs de la coopération non gouvernementale) actives en Belgique que ce soit en matière d’éducation à la citoyenneté mondiale et solidaire, de plaidoyer, de 1e et 2e ligne ont réfléchi pendant plusieurs mois sur les enjeux de décolonisation, ce qui a abouti à la construction de ce lexique.

    Dans le cadre de ces réflexions, il s’est rapidement avéré que le langage, le choix des mots constituait un élément essentiel pour pouvoir adopter une réflexion décoloniale. Certains mots, comme ceux de « personnes racisées », ont amené de nombreuses questions entre les organisations, avec des compréhensions différentes selon les personnes ou les organisations.

    "Les mots ne sont jamais anodins. Ils permettent de révéler des structures de domination ou au contraire, les renforcent et les instituent"

    Néanmoins, les mots ne sont jamais anodins. Ils permettent de révéler des structures de domination ou au contraire, les renforcent et les instituent. Une réflexion sur les mots que l’on utilise, ainsi que sur les images que les organisations véhiculent, est centrale pour ne pas reproduire des stéréotypes et être un allié structurel des organisations qui en Belgique luttent contre le racisme.

    Afin d’avancer dans ce débat, ce lexique a été construit. Il offre une vision claire sur les termes les plus utilisés lorsqu’on s’intéresse aux questions de décolonisation et de diversité. Ce lexique a été établi par les deux organisations référentes du CSC Nord : le CNCD-11.11.11 et son homologue flamand 11.11.11.

    Les objectifs de ce lexique sont doubles :

    Renforcer la compréhension dans les ACNG des termes utilisés dans les débats sur la décolonisation, la diversité, l’intersectionnalité, etc.
    Permettre aux ACNG de s’approprier ce langage et de l’utiliser dans les outils et dispositifs qu’ils mettent en place.

    Ce lexique vise donc à outiller les organisations ainsi que leurs travailleurs et travailleuses, afin de mieux comprendre certains concepts de plus en plus utilisés pour désigner les rapports de domination, d’exclusion, de stigmatisation dont sont victimes les personnes « racisées ». Il ne postule pas à l’exhaustivité, et ne reflète qu’une partie des discussions qui anime le secteur.

    La recherche d’un nouveau vocabulaire pour refléter de nouvelles façons de voir et construire le monde est un processus toujours en cours et ne constitue qu’une étape dans un processus plus large de décolonisation de ce secteur.

    https://www.cncd.be/Lexique-de-termes-decoloniaux

    Pour télécharger le pdf :
    https://www.cncd.be/IMG/pdf/2020-12-lexique-termes-decoloniaux.pdf
    #terminologie #mots #décolonial #post-colonial #race #racisme #colonisation #discriminations #blanchitude #blanchité #justice_raciale #diversité #inclusivité

  • sebastian roché sur Twitter :

    « Devant la #dénégation du #racisme endémique de la #police en #France par des organisations syndicales, je crois utile de verser à la discussion une partie des preuves qui ont été accumulées depuis 10 ans. Il faut commencer par dire que toutes les études ont montré la #discrimination » / Twitter
    https://twitter.com/sebastianjroche/status/1338872800287854594

    Thread by sebastianjroche on Thread Reader App – Thread Reader App
    https://threadreaderapp.com/thread/1338872800287854594.html

  • Lila Bouadma, réanimatrice à l’hôpital Bichat : « Depuis l’enfance, je sais où je vais »
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/12/13/lila-bouadma-reanimatrice-a-l-hopital-bichat-depuis-l-enfance-je-sais-ou-je-

    Je sais d’avance que c’est ma seule voie de sortie [c’est l’école]. Même si, rétrospectivement, je trouve que l’école écrase davantage qu’elle n’élève. A partir du moment où vous êtes un enfant pauvre, immigré, une fille en plus, ce n’est pas naturel de vous aider à faire ce que vous voulez faire. A 7 ans, une institutrice m’a expliqué que ce n’était même pas la peine que j’essaye. Elle me convoque un jour et me dit : « Ton but à toi, ce n’est pas d’apprendre, c’est de te marier, d’avoir des enfants et d’apprendre l’arabe. » Je ne comprends pas ce qu’elle dit.
    Je sais juste que c’est méchant, et raciste. Je me mets à pleurer, le seul moyen que je trouve pour me défendre. Mais plus je pleure, plus elle en rajoute. D’autres me l’ont dit aussi par la suite, que je n’y arriverais pas, que je ne serais jamais médecin : « Ce n’est pas pour toi. » Très tôt, j’ai conscience que personne ne m’aidera. Mais je sais aussi que je peux. Je suis bonne élève, je peux tout apprendre. Je choisis un lycée où il y a une option grec, pour être dans le meilleur établissement. On ne me donne pas les clés, il faut que je réfléchisse par moi-même. Depuis l’enfance, je sais où je vais.

    #école #éducation #discriminations #inégalités

  • Les responsables de l’OIM et du HCR soulignent que la COVID-19 met en évidence le besoin urgent d’une couverture sanitaire universelle | Organisation internationale pour les migrations
    https://www.iom.int/fr/news/les-responsables-de-loim-et-du-hcr-soulignent-que-la-covid-19-met-en-evidence-l
    https://www.iom.int/sites/default/files/styles/highlights/public/press_release/media/612a4895_1.jpg?itok=WnUCVAva

    À l’approche de la Journée internationale de la couverture sanitaire universelle, alors que le monde s’efforce d’endiguer la COVID-19, le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, et le Directeur général de l’OIM, António Vitorino, ont souligné que les services de santé doivent être accessibles à tous, y compris aux migrants, aux réfugiés, aux déplacés internes et aux personnes apatrides, si nous voulons bâtir des systèmes solides qui nous protègent tous. Tandis que le monde se prépare à distribuer les vaccins contre la COVID-19, l’OIM et le HCR demandent instamment aux dirigeants mondiaux de saisir cette opportunité et de s’assurer que les réfugiés et les migrants soient inclus dans les plans gouvernementaux d’allocation et de distribution des vaccins et dans les services de santé essentiels. En ces temps de pandémie et au-delà, les deux organisations s’engagent à continuer de renforcer leur collaboration et sont prêtes à soutenir les gouvernements dans leurs efforts visant à faire de la santé pour tous une réalité, au travers d’une couverture sanitaire universelle.« L’accès à la santé est un droit fondamental, mais trop souvent encore, ceux qui en ont le plus besoin - notamment les migrants et les personnes déplacées de force - sont laissés pour compte », a déclaré le Directeur général de l’OIM, António Vitorino. « Si 2020 nous a appris quelque chose, c’est que la mauvaise santé est un problème universel qui ne fait pas de distinction en fonction de la nationalité ; ainsi, pour être réellement efficace, notre couverture sanitaire ne doit pas non plus faire de distinction, y compris dans les efforts à venir de vaccination contre la COVID-19 ».
    Les migrants et les personnes déplacées de force sont souvent confrontés à de mauvaises conditions de vie et de travail, sont victimes de discrimination ou d’exploitation, ou ne bénéficient pas de protection sociale. Pourtant, à ce jour, l’OIM estime que moins d’un pays sur deux (43 %) offre un accès aux services de santé à tous les migrants, quel que soit leur statut juridique. Depuis des décennies, dans plus de 100 pays et en étroite coordination avec l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et d’autres partenaires, l’OIM œuvre avec les gouvernements et les communautés en vue d’élargir l’accès équitable des migrants à des services de santé de qualité sans charge financière et de faire en sorte que les déplacés internes aient également accès aux services de santé de base.

    #Covid-19#migrant#migration#refugie#personnedeplacee#sante#accessante#cmu#vaccin#oim#hcr#discrimination#violence#systemesante

  • Hebdo #95 : savoir, lutter, poétiser – #entretien avec #Pinar_Selek

    20 ans. Pinar Selek fête un anniversaire singulier, celui de sa libération des #prisons turques, où elle fut enfermée sur des motifs fallacieux. Avec cette militante féministe, libertaire et antimilitariste, sociologue, conteuse, détricoteuse des systèmes de domination et autrice dans le Club, nous avons évoqué l’état des #contre-pouvoirs en #Turquie, les menaces sur les #libertés_académiques en #France, ses luttes de l’exil à la défense des exilé·e·s, et sa combativité politique infatigable qui puise, entre autres, dans la #sororité.

    Pinar Selek, militante féministe turco-française, libertaire et antimilitariste, sociologue et docteure en sciences politiques, fête ces temps-ci un anniversaire singulier : les vingt ans de sa libération des prisons turques, où elle fut enfermée sur des motifs fallacieux. « 20 ans après ma libération », publié la semaine dernière dans le Club de Mediapart, est un texte tissé d’ellipses où affleure à la fois la rémanence d’une douleur encore présente et une grande vitalité.

    L’autrice raconte la #solidarité entre codétenues, le #massacre terrible vécu lors d’un transfert de prison, où elle a vu mourir ses amies ; puis, un jour, l’étrange adrénaline de la #libération, après deux ans et demie d’#enfermement et 28 jours de #grève_de_la_faim. Puis très vite, le discours antimilitariste improvisé à la sortie de #prison (« pas agressif mais créatif », écrit-elle dans une formule qui pourrait résumer la doctrine secrète de toutes ses luttes), qu’elle prononce « remplie d’une #puissance magique ». Et la foule hétéroclite et joyeuse venue l’accueillir, composée d’enfants de la rue, de combattants des libertés et d’ami·e·s… « Dans ce contexte d’une #violence extrême, j’étais arrivée à faire entendre une voix antimilitariste. Ma déclaration publique était une promesse. La #promesse d’une# lutte contre tous les systèmes de #domination, contre toutes les formes de violence et de #discrimination. J’ai tenu ma promesse, jusqu’à aujourd’hui. »

    En 1998, alors que Pinar Selek refusait de livrer les noms des militants kurdes qu’elle étudiait en tant que chercheuse en sociologie, elle est accusée d’avoir fomenté un attentat immonde (une explosion sur un marché qui s’est avéré causée par une fuite de gaz et non par une bombe), arrêtée, jetée en prison. Elle y fut torturée pendant plus de dix jours. Après sa libération en 2000 grâce à des expertises qui prouvaient son innocence, s’ensuivirent des années de va-et-vient et de harcèlement judiciaire durant lesquelles elle fut acquittée quatre fois, des décisions sans cesse annulées, un calvaire ajouté à la torture. En 2017, le procureur de la Cour de Cassation requiert une condamnation à perpétuité. Depuis, la nouvelle de cette condamnation peut tomber d’un jour à l’autre. Entre temps, Pinar a écrit des contes, des romans, un livre important sur le silence qui auréole le génocide arménien, obtenu la nationalité française et un doctorat de sciences politiques et multiplié les actions militantes – pour saisir l’ampleur de cette vie, on peut lire le beau livre biographique de conversations avec Guillaume Gamblin, L’Insolente, chroniqué dans le Club par Pascal Maillard.

    Depuis mars 2019, Pinar Selek écrit dans le Club tantôt sur les travailleurs non régularisés, ces sans-droit précaires du capitalisme mondialisé, sur une lutte féministe en Corse ou de Tunis, tantôt les scientifiques en exil, sur l’horreur des prisons en Turquie, un festival de poésie au Pays Basque ou encore l’idée d’une grève internationale des femmes.

    Au gré de cette géographie des luttes en archipel et de son nomadisme indocile, les textes ficèlent entre eux ces espaces rebelles où les plus petits êtres concoctent un autre monde. Ici les fourmis (les féministes, « ces fourmis qui portent de petites graines sur leurs dos, qui construisent, qui créent, qui ouvrent des chemins »), là les lucioles, ces coléoptères incandescents qui peuplent l’un de ses textes les plus lumineux, à propos d’une action collective autour des « 7 de Briançon », ces solidaires de la montagne jugés pour avoir aidé des exilé·e·s et refusé de les laisser mourir dans les Alpes. Dans ce billet, elle reproduit son discours, prononcé à la frontière franco-italienne. Contre la violence des Etats et des prisons, le militarisme, les nationalismes et le libéralisme sauvage, elle proclame la force des lucioles. « Les lucioles dépassent les frontières. Les frontières des prisons, des nations, des Etats, de l’Ordre. Elles se rencontrent, s’aident à passer les frontières, discutent, réfléchissent, agissent et chantent ensemble. » Dans ces billets, cette femme qui se décrit elle-même comme une « militante de la poésie » dessine une singulière poétique des luttes.

    Ecoféministe, libertaire, antimilitariste, Pinar Selek dévoile comment s’entrelacent les différentes oppressions et mène une existence « multidimensionnelle », comme elle aime à dire. Avec d’autres féministes, elle organise pour début juin prochain un mouvement transnational de lutte, « Toutes aux frontières ! », contre la politique frontalière et migratoire européenne, son histoire militariste et patriarcale, et ses effets dévastateurs pour les exilé·e·s.

    Pour l’épauler face à la persécution de l’Etat turc, ses différents comités de soutien se sont réunis en 2017 en coordination, et réfléchissent à marquer cet anniversaire. En attendant, nous avons parlé de l’état de la répression en Turquie, des menaces sur les libertés académiques en France, de l’exploitation du vivant, des politiques européennes liberticides… Mais aussi et surtout – et là, dans le cadre blafard de l’entrevue par visios interposées surgissait le plus revigorant des sourires – de sa combativité politique infatigable qui puise dans la sororité, dans l’intime, et se tisse avec une simple quête de bonheur.

    ***

    Cela fait 20 ans que vous avez été libérée, mais la procédure judiciaire n’est toujours pas terminée… où en est ce procès interminable ?

    Mon dernier acquittement a été prononcé en 2014. Désormais, c’est la Cour suprême qui doit rendre la décision définitive. En 2017, le procureur général de la cour suprême a fait un communiqué, dans lequel il demandait une condamnation à perpétuité, sans possibilité d’amnistie, et avec enfermement à l’isolation. Entre temps, ma famille a commencé à recevoir des documents officiels concernant l’argent de l’indemnisation pour l’attentat dont j’ai été accusée.

    Aujourd’hui, théoriquement, je peux aller en Turquie, il n’y a pas eu de mandat d’arrestation ; mon dernier livre, publié en 2019, se vend bien et reçoit de bonnes critiques, je ne suis pas persona non grata. Mais beaucoup de gens pensent que c’est terminé, que je suis tranquille, alors que je suis toujours dans situation difficile. Je ne suis pas simplement accusée de participation à une organisation terroriste, je suis accusée de quelque chose d’horrible, d’inimaginable. Si la Cour me déclare coupable, je serai pour toujours associée à ce massacre, malgré mes convictions antimilitaristes [voir ici l’entretien avec Jade Lindgaard, « Résister à la militarisation du monde », ndlr]. Quand je prends des positions pour les Kurdes ou les Arméniens, ils utilisent ce procès pour me ramener à ce crime. Je ne suis pas seulement une traîtresse pour la Turquie, je suis une criminelle. C’est très difficile à vivre.

    Entre l’époque où vous avez été emprisonnée et les répressions d’aujourd’hui par le gouvernement Erdogan, qu’est-ce qui a changé ?

    Mon procès, qui dure depuis à peu près 23 ans, montre justement la continuité d’un contexte autoritaire qui n’a pas commencé avec le dernier gouvernement. Les observateurs ont tendance à imputer la dérive autoritaire turque à Erdogan seul. Depuis le génocide arménien et la construction de la République sur l’oppression de ses minorités, il y a toujours eu un contexte autoritaire — et non un régime autoritaire —, et des violences d’Etat, qui provient cette constance.

    Ce qui a changé, ce sont des points de méthode. Je vois quelques différences. Quand j’étais en prison, la torture lourde était de mise. Après mes dix jours de torture intensive, je n’ai pas pu bouger les bras pendant 6 mois, mes cheveux étaient tombés… et les 90 femmes avec moi en prison étaient également torturées, y compris les jeunes simplement arrêtées en manifestation ; la plupart étaient violées, surtout les femmes kurdes, et je les entendais crier la nuit. La torture était la méthode institutionnalisée et systématique pour les aveux. Maintenant, la torture est plus ciblée, mais ils utilisent la technique des témoins secrets : beaucoup de personnes ne savent pas quelles sont leurs accusations, et le pouvoir utilise de faux témoins pour les condamner. Mais finalement, tous ces changements de méthode sont assez peu significatifs : dans tous les cas, tu es victime de quelque chose de très lourd lorsque tu es emprisonnée sans savoir pourquoi, et qu’on constitue des accusations montées de toutes pièces.

    Face à un système judiciaire aussi arbitraire, existe-t-il des recours dans la Turquie actuelle quand on est accusé injustement ?

    Mon père, avocat de 90 ans (qui plaide toujours !) [qui a fait de la prison pendant plus de quatre ans après le coup d’Etat de 1980, ndlr], est venu à Nice, il y a quelques temps, pour une conférence. La question était : qu’est-ce qu’être avocat dans un pays où il n’y a pas l’Etat de droit ? Sa réponse : « regardez le procès de Pinar, il dure depuis 20 ans. Si c’est si long, c’est grâce à nous ! ». Autrement dit, s’il n’y avait pas les avocats, qui trouvent des petite tactiques pour éviter les condamnations iniques, j’aurais certainement été condamnée en deux jours. Par ailleurs, ces procès sont des espaces publics, des agoras. Beaucoup de personnes viennent écouter, soutenir les opposants politiques qui sont jugés : une part des luttes sociales se passe dans les tribunaux, en Turquie. Les avocats, notamment, permettent de rester dans l’optique de la lutte et de la justice et de faire bouger les choses. Mon procès, et ceux des autres, cela fait partie des luttes pour la justice.

    À part les avocats, quel est l’état des luttes sociales et des contre-pouvoirs dans ce contexte turc de répression des libertés publiques ? l’Etat les étouffe-t-il complètement, comment s’organise la résistance ?

    Ce n’est pas évident d’être toujours en train de se battre pour ses droits. La population est fatiguée… Toute jeune, quand je faisais mes petites recherches sur les Kurdes, animée par un besoin de savoir, c’était très naïf, cela relevait d’un besoin très simple. En Turquie, pour faire des choses très simples, on se retrouve à vivre des expériences très dures. Concernant les contre-pouvoirs, j’ai écrit sur les transformations de l’espace militant en Turquie et montré que même si en général, les structures sociales et politiques d’une société déterminent les actions de la population, même dans un contexte autoritaire où les structures sont très fermées, il peut surgir de l’imprévisible. L’histoire des luttes sociales en Turquie est très intéressante à cet égard car elles montrent que même dans un contexte fermé de haute répression, les mouvements contestataires peuvent se multiplier et construire de nouveaux modes d’action.

    Après le troisième coup d’Etat en 1980, le mouvement féministe a émergé en fustigeant l’image de la femme moderne portée par le militarisme de l’époque, la récupération et l’instrumentalisation du corps des femmes par le nationalisme. Mais elles critiquaient aussi le gauchisme patriarcal, et elles ont initié un nouveau cycle de contestation en Turquie. Dans leur sillage, à partir de mi-80, on a vu l’émergence du mouvement LGBT, des libertaires, des écologistes, des écologistes sociaux, et des antimilitaristes. Des mouvements très convergents qui ont construit un réseau militant assez large et difficile à contrôler par l’État.

    Dans un contexte de répression, la convergence inattendue de tous ces mouvements a contribué à des voyages de concepts et d’expériences, et dans chaque groupe, il y a eu des conflits internes, des recompositions, des transformations ; ils ont révolutionné la gauche turque par le bas. Cela a eu des effets politiques réels, avec la création du Parti démocratique des peuples, dans lequel se sont coalisés les Kurdes, les féministes, les Arméniens. Ils ont réussi à peser politiquement, même si la plupart ont été emprisonnés… Mais la résistance est là. Ce 25 novembre, les féministes ont occupé les rues, et notamment beaucoup de jeunes. Et je me dis que tant que je continue à résister, cela donne aussi du courage aux autres. Je suis consciente de cette responsabilité. De même, les emprisonnés continuent à dénoncer le gouvernement, ne cèdent pas, il y a des grèves de la faim, les modes opératoires sont multiples. Cette combativité est multiforme. Mais je suis tout de même inquiète, évidemment.

    Vous avez quitté la Turquie en 2009. Dans L’insolente, vous dites que l’exil, c’est perdre des repères. Depuis cet exil, avez-vous construit de nouveaux repères ?

    En 2009, j’ai d’abord été en Allemagne. J’avais une ressource militante et plusieurs cordes à mon arc : j’étais écrivain, militante multi-engagements, chercheuse, cela faisait différents réseaux à mobiliser. J’ai trouvé dans les autres pays mes camarades. Des camarades aux noms à consonance différente : français, allemands, italiens !

    Vous considérez-vous toujours comme une exilée ? Ou plutôt comme une nomade ?

    Je suis davantage une nomade. Les nomades ne voyagent pas pour faire du tourisme mais pour les besoins de la vie, notamment pour des nécessités économiques, et en allant et venant, ils créent leur « chez eux » dans ces routes, ils laissent des traces. Ce ne sont pas des routes au sens de Foucault lorsqu’il parle des fous au Moyen-âge et à la Renaissance, qui étaient bringuebalés, prisonniers d’une forme de circulation perpétuelle, à la manière des exilés aujourd’hui que l’on renvoie d’un pays à un autre… Cette circulation leur interdit de créer, de construire, parce que c’est une fuite perpétuelle, un voyage sans fin, qui est une forme de prison en plein air. Moi, je ne suis pas condamnée à circuler et à fuir, je fais mon chemin. Peut-être que dans quelques années, je déciderai que j’aurai assez voyagé, et que je préférerai m’installer. Mais c’est cette expérience du nomadisme qui m’a sauvée de de l’exil.

    Dans votre billet, vous évoquez cette formule de Virginia Woolf : « en tant que femme je ne désire pas de pays, mon pays c’est le monde entier ». Qu’est-ce que cette phrase signifie pour vous ?

    Pour illustrer cette phrase de Virginia Woolf, avec une grande coordination féministe européenne, nous essayons d’organiser une grande action contre les frontières, cette construction issues des guerres, virile, militariste, début juin [informations à venir dans le blog de Pinar Selek, ndlr]. Nous allons réunir des dizaines de milliers de féministes qui contestent la politique européenne des frontières, pour affirmer que cette politique ne peut être menée en notre nom. Les femmes exilées sont une part importante des migrant·e·s, elles sont victimes de violences terribles, et invisibilisées.

    Cela me rappelle votre billet « La manifestation des Lucioles », pour une action collective autour du délit de solidarité à Briançon. Vous y écriviez : « Je manifeste en tant que femme. Une catégorie sociale qui n’a pas contribué à tracer les frontières. Et chaque fois qu’on transgresse ces frontières, on taillade le patriarcat ».

    Oui, exactement !

    En tant que chercheuse, que vous inspirent les récentes attaques du gouvernement contre les chercheurs en sciences humaines et sociales (Macron qualifiant les universitaires de « sécessionnistes », par exemple), visant notamment ceux qui travaillent sur les minorités raciales ? Êtes-vous inquiète pour les libertés académiques en France ?

    Oui, je suis très inquiète, sur plusieurs points. Les dernières déclarations du gouvernement d’abord, auxquelles vous faites référence. Mais les universitaires sont répondu massivement, nous nous sommes mobilisés, on s’est positionnés, et je pense qu’ils ne peuvent pas nous avoir ! Avec la LPR, ils veulent détruire les postes qui donnent une autonomie aux chercheurs. C’est très dangereux pour l’avenir de la recherche. Enfin, la privatisation ! Quand tu veux trouver un fonds pour ta recherche, il faut chercher des fonds privés, et cela tue l’autonomie des chercheurs aussi.

    Evidemment, ce n’est pas comme en Turquie, je n’ai pas à cacher mes clés USB par peur qu’on vienne confisquer mes recherches, mais le fait que l’Université demeure un service public est une indispensable garantie de son autonomie. Ce n’est pas seulement l’Etat qui sape cette indépendance, mais aussi les pouvoirs économiques, et en cela, la libéralisation de la presse sous Mitterrand doit nous servir de leçon. C’est un nouveau type de centralisation économique qui va rendre les universités concurrentielles. Nous les professeurs, on n’est pas concurrents, on est complémentaires !

    Pourquoi êtes-vous devenue sociologue et en quoi la sociologie est-elle « une forme de savoir qui peut renforcer les autres », comme vous le dites dans L’insolente ?

    Je ne voulais pas être quelque chose, je voulais faire. « Être » quelque chose, ça nous limite. Mais j’ai choisi la sociologie parce que je me posais beaucoup de questions. J’étais dans un pays conflictuel, j’avais vécu, enfant, le coup d’Etat en 1980, vu les transformations du pays et je voulais comprendre. Pour ne pas céder, et peut-être aussi pour pouvoir changer ce pays. Les sciences sociales, c’est aussi une méthode pour penser collectivement, qui oblige à la clarté et à s’inscrire dans une discussion collective, assumer qu’on ne peut pas être neutre en examinant l’ordre social, qu’on a chacun nos oeillères en fonction de notre position de la société ; la sociologie oblige à dire par quelle fenêtre on regarde. Cette méthode a changé ma vie. De plus, en Turquie, le champ universitaire n’était pas un champ clos. Le même désir de compréhension et d’analyse animait les universités et les espaces dévolus aux luttes sociales. La sociologie était publique et non pas enfermée dans des murs épais, loin des luttes de terrain.

    Je suis heureuse de m’être emparée de ces outils qui m’aident aussi dans mon militantisme et pour construire une façon de vivre… Cela ne veut pas dire que lorsque j’arrose les fleurs ou que je fais l’amour, je le fais en sociologue ! Et c’est une façon d’analyser le monde social qui, bien que précieuse, n’est pas suffisante ; je crois au besoin de la pluridisciplinarité. Pour comprendre le monde qui m’entoure, j’ai aussi eu besoin notamment de la littérature et de la philosophie. Besoin de Jean Genet, Deleuze, Virginia Woolf, Camille Claudel…

    Dans vos écrits et vos luttes, vous tissez et dévoilez le lien entre les oppressions sociales et la domination du vivant. Vous définissez-vous comme écoféministe ? Comment féminisme et écologie s’entremêlent-ils ?

    Notre relation avec les autres vivants structure l’entièreté des rapports sociaux de domination, et c’est là ce qui relie l’exploitation du vivant et les luttes contre l’oppression des femmes. Notre civilisation s’est trouvée une légitimité à tuer et exploiter massivement d’autres êtres, qui sont sans voix et sans droits. Le discours qui accompagne cela, selon lequel ces êtres sont moins « civilisés », moins intelligents, explique aussi comment on traite les exilés. Les hommes en tirent un blanc-seing pour exploiter le vivant de la dichotomie entre nature et rationalité, nature et culture. Les animaux existent pour nous. Sans repenser complètement ce mécanisme, on ne peut pas modifier radicalement notre civilisation.

    Moi, je ne me dis pas « humaniste ». Ça veut dire quoi humain ? L’humain a fait beaucoup de dégâts et de mal à ses pairs. C’est un mot qui occulte tous ses crimes. Je me sens attachée aux luttes de libération des animaux, parce que tout notre système de domination part de là. Qu’ils soient plus faibles et non organisés ne doit pas justifier qu’on régule leur vie et leur mort. L’écoféminisme est important pour moi, comme en témoigne mon dernier roman, Fourmis fêtardes (qui n’est pas encore traduit en Français), qui se passe à Nice et met en scène un mouvement de libération des chiens. Ecrire ce livre a été une expérience transformatrice pour moi. Il est peuplé d’exilés et de nomades, et j’y ai créé mon univers.

    J’ai découvert récemment un réseau écoféministe de paysannes dans les Pyrénées, qui construisent un lieu d’accueil, une sorte de refuge pour les femmes. J’étais avec elles cet été — et ça aussi, c’est aussi une manière de créer des repères ! —. Ces collectifs et ces lieux, je les trouve grâce au réseau du journal Silence, journal écologiste social, féministe, antimilitariste, qui essaie de faire converger ces luttes. Je ne me définis pas seulement comme écoféministe. Je suis aussi féministe antimilitariste, féministe libertaire…

    Dans L’insolente, vous racontez qu’en 1998, vos co-détenues ont passé des jours à vous masser tout le corps après vos deux semaines de torture. Elles vous ont aidé à aller mieux et vous ont rafistolé. Est-ce que c’est une expérience de sororité qui a compté dans la construction de votre féminisme ?

    Tout à fait ! Changer les structures, changer les lois, c’est une grande part des luttes. Mais nous devons nous renforcer entre nous, façonner ensemble une autre façon de vivre. Le soutien entre femmes dans cet épisode de ma vie, cela touche à l’intime, au corps, et c’est incroyablement concret. Quand tu vis une expérience comme celle-là, que tu vis cette solidarité avec toutes les cellules de ton corps, tu te transformes très intimement, tu évolues ! Tu te renforces comme par une sorte de magie. Sans l’amitié, la solidarité, la sororité, aucun système politique ne tient. Mais c’est aussi le bonheur qui commence avec ces expériences intimes. Quand j’apprends à cicatriser, à soigner une blessure grâce à une amie, c’est une expérience très vraie et politique. Symétriquement, quand j’aide une autre personne, son corps devient en quelques sortes le mien, une connexion entre les corps se crée, et au cœur de l’expérience de solidarité, c’est aussi mon corps qui se renforce. C’est ainsi qu’on peut saisir et vivre la lutte dans toute sa profondeur.

    Votre conception du féminisme a donc pris forme, notamment, grâce à des expériences de l’intime et du soin.

    Oui. La phrase bien connue « le privé est politique » m’a changé la vie. Evidemment, d’abord parce que les dominations se déroulent dans le privé, touchent à la sexualité et aux identités sexuelles [Pinar Selek combat aussi l’hétéronormativité, ndlr] ; mais aussi parce que les féministes ont montré les liens invisibles entre les choses du quotidien et ce qui est structurel dans la société, entre le privé et le public. Une fois que l’on a compris où se jouent les processus de domination, on peut créer de nouvelles formes d’existence, de nouveaux liens avec les autres êtres et avec le vivant. La vraie question est : comment s’épanouir et avoir des relations avec les autres êtres qui sont belles ? comment les rendre libérées de l’ordre social, enlever nos uniformes ?

    Le bonheur, c’est quelque chose que vous revendiquez. En quoi le bonheur fait-il intrinsèquement partie de la lutte, qui est souvent vue comme quelque chose de sérieux ?

    C’est parfois difficile d’exprimer cette idée dans les collectifs militants. Ici, en France, on parle surtout de liberté et pas de bonheur. Moi, je veux être libre (je suis libertaire !) et heureuse. Ce qui anime mes luttes, c’est de se sentir bien, tout simplement. Épanouie. La liberté, c’est cela aussi. En Turquie, où la religion prend une place importante, un jour, une femme voilée a pris la parole à nos réunions féministes pour dire qu’à la mosquée, on lui parlait d’elle et de son bonheur, alors que dans cet espace militant, on ne parlait que des actions à mener et des lois qu’il faudrait changer… Elle touchait un point important. Il ne s’agit pas de dire qu’il faut faire comme les religions, mais celles-ci répondent à des questions existentielles ; et les luttes, et leurs objectifs, oublient parfois la complexité de la vie et de nos besoins en tant qu’êtres humains. Vouloir être heureuse, cela fait partie de moi. Je suis multidimensionnelle. Mais c’est très simple : je suis déterminée dans mes luttes, et ça me renforce aussi. Je veux être libre et heureuse, et mon bonheur passe aussi par le fait que les autres ne souffrent pas.

    https://blogs.mediapart.fr/edition/lhebdo-du-club/article/101220/hebdo-95-savoir-lutter-poetiser-entretien-avec-pinar-selek

    #torture #harcèlement_judiciaire #condamnation #nomadisme #lucioles #fourmis #féminisme #poésie #poétique_des_luttes #oppressions #toutes_aux_frontières #résistance

    • La manifestation des Lucioles à #Briançon

      A Briançon, j’ai participé à une action collective autour des « 7 de Briançon », condamnés pour délit de solidarité et ayant reçu le prix suisse des droits humains « Alpes ouvertes » 2019. Nous avons bravé ensemble les frontières, les fascismes, les violences.

      Je viens de rentrer de Briançon, de ce territoire frontalier dans lequel se matérialisent les politiques migratoires façonnées par les rapports de domination de sexe, de race et de classe. Dans ces territoires, la criminalisation de la mobilité des opprimé.es se traduit par des corps glacés, des corps morts, des corps qui ne rêvent plus, ou bien par des réseaux criminels qui recrutent des esclaves sans protection, sans droit, au sein de l’Europe occidentale. Bien sûr que cette violence ne peut pas être mise en place sans la criminalisation de la solidarité. A Nice où j’habite, je passe mon temps devant les tribunaux, pour être solidaire avec d’autres solidaires poursuivis pour « délit de la solidarité ». Et à Briançon, j’ai participé à une action collective autour des "7 de Briançon" condamnés pour délit de solidarité. Nous avons bravé ensemble les frontières, les forteresses, les fascismes, les violences.

      Le prix suisse des droits humains "Alpes ouvertes" 2019 () est remis aux "7 de Briançon" en signe de reconnaissance et de remerciement pour leur engagement courageux dans le sauvetage de réfugié·es en montagne et dans la dénonciation des actes racistes et xénophobes. La remise de ce prix par le "Cercle d’Amis Cornelius Koch" et le Forum Civique Européen était organisée comme une action historique, émouvante, très émouvante. Nous étions une centaine devant les locaux de la police, à la frontière franco-italienne, à Montgenèvre, Police de l’air et des frontières (PAF) qui est devenue plus célèbre que les pistes de ski…Malgré le froid, nous y sommes restés quelques heures, pour la remise des prix, pour prendre la parole, pour manifester. Un an après la manifestation anti-génération identitaire qui avait déclenché les arrestations puis le jugement des 7 de Briançon. Ensuite nous sommes allés un peu plus loin, où on avait trouvé le corps glacé de Tamimou Dherman qui venait du Togo, espérant une vie meilleure. Le 7 février 2019 son corps ne rêvait plus. Notre manifestation a continué par de multiples formes, pour dire que nous ne nous habituerons pas à la mort de Tamimou, ni aux condamnations des solidaires. Nous ne nous habituerons pas à ce monde triste.

      J’ai pris la parole à la frontière et j’ai dit ceci :

      « La planète tourne. Sur cette planète, il y a une lutte infernale entre deux mondes. Le monde des oppresseurs, des dominants et le monde des lucioles qui ne veulent pas être esclaves. Maintenant, ici, nous sommes un tout petit point d’un de ces deux mondes, celui des lucioles. Celui qui se construit en permanence. Nous sommes un tout petit point de cette construction permanente.

      Je suis ici en tant que militante, en tant que réfugiée et en tant que femme.

      Je prends la parole en tant que militante qui appartient à ce fameux monde des lucioles qui n’acceptent pas ce monde injuste, qui n’acceptent pas l’horreur et qui résistent. Qui défendent et qui créent la vie, la beauté, la poésie. Qui prennent leurs lumières de leurs rêves et qui éclairent quand il fait nuit.

      Je marche avec vous en tant qu’exilée qui a vécu des difficultés, qui est passée de l’autre côté des frontières, mais aussi de l’autre côté de la relation : de solidaire à victime. Grâce à cette expérience, j’ai découvert avec joie que les dominants n’ont pas réussi à pourrir la société et qu’il y a beaucoup de femmes et d’hommes libres et beaux.

      Je manifeste en tant que femme. Une catégorie sociale qui n’a pas contribué à tracer les frontières. Et chaque fois qu’on transgresse ces frontières, on taillade le patriarcat.

      En tant que militante, en tant que réfugiée, en tant que femme, je vous remercie pour avoir transgressé ces frontières et je remercie le "Cercle d’Amis Cornelius Koch" et le Forum Civique Européen de partager les coups. La solidarité est une des bases du monde que nous construisons. Ceux qui nous imposent leur ordre, ont les armes, les prisons, l’argent. Mais ils n’arrivent pas à nous mettre en ordre. Ils mobilisent donc le fascisme avec ses nouvelles couleurs. La conception « Plutôt Hitler que le Front populaire » s’est transformée, aujourd’hui, en « Plutôt les identitaires que les solidaires ». La réponse des Lucioles est courte : « No passaran ».

      Les lucioles dépassent les frontières. Les frontières des prisons, des nations, des Etats, de l’Ordre. Elles se rencontrent, s’aident à passer les frontières, discutent, réfléchissent, agissent et chantent ensemble. Ces lucioles se croisent et se recroisent dans différents coins de la planète. Elles se reconnaissent, elles se donnent, elles s’épaulent… Comme maintenant.

      Par nos actions, nous contribuons à la construction d’une contre-culture basée sur la solidarité, la liberté et la justice. Et ce, au cœur du néo-libéralisme sauvage.

      A cette frontière franco-italienne, un italien, deux suisses, quatre français se retrouvent dans la solidarité avec des Africains. D’autres personnes, italiennes, turques, érythréennes, suisses, allemandes, des autrichiens prennent le relais… Vous voyez, les frontières de l’ancien monde s’effondrent.

      La camisole se découd. On y est presque ».

      () Le prix suisse des droits humains "Alpes ouvertes", instauré par Cornelius Koch, l’abbé suisse des réfugié·es (1940-2001)*, est décerné à des personnes et à des groupes engagés activement pour les droits des réfugié·es, des migrant·es, des personnes socialement défavorisées et des minorités menacées en Europe.

      https://blogs.mediapart.fr/pinar-selek/blog/260419/la-manifestation-des-lucioles-briancon
      #frontière_sud-alpine

    • #Toutes_aux_frontières ! Appel à une action féministe à #Nice

      Venez, venez avec vos cerfs-volants à Nice, le 5 juin pour participer à notre belle action féministe transnationale ! Pour contester ensemble les politiques européennes de la criminalisation de la migration ! Préparez vos cerfs-volants, vos danses, vos chansons pour dire que « en tant que féministes, nous n’acceptons pas les frontières ». Venez à Nice le 5 juin 2021...

      TOUTES AUX FRONTIERES !

      APPEL A UNE ACTION FEMINISTE EUROPEENNE A NICE

      Venez, venez avec vos cerfs-volants à Nice, le 5 juin pour participer à une action féministe transnationale ! Pour contester ensemble les politiques européennes de criminalisation de la migration ! Préparez vos cerfs-volants de multiples formes et de couleurs, pour les faire voler ensemble à Nice, pour dire que « en tant que féministes nous n’acceptons pas les frontières ». Préparez vos danses, vos chansons pour chanter et danser avec des dizaines de milliers de féministes, contre la criminalisation des migrations ! Venez à Nice le 5 juin 2021, pour contribuer à l’expression féministe transnationale dont ce monde triste a tant besoin !!!

      Depuis 2015, la politique européenne de fermeture des frontières a été renforcée et la migration d’autant plus criminalisée. L’espace Schengen ne cesse de renforcer un arsenal répressif à l’égard des personnes contraintes à l’exil. La fermeture des frontières ne fait que développer les économies mafieuses dans lesquelles s’articulent toutes formes de violences faites aux exilé.es. Ces politiques de criminalisation de la mobilité pèsent particulièrement sur les femmes, qui représentent 54% des migrant.e.s en Europe, ainsi que sur les lesbiennes et les personnes trans. Durant sa trajectoire migratoire, toute personne non conforme à l’ordre patriarcal est cible des violences sexistes. Il est grand temps de déployer nos forces pour rendre visible ce qui ne l’est pas.

      Nous, féministes habitantes de l’Europe, de toutes les conditions sociales et de tous les âges, quelles que soient nos provenances, nos choix, nos mondes… nous élevons nos voix pour dire « Non ! Vous ne nous représentez pas… Ces politiques ne peuvent être menées en notre nom ! Nous ne voulons plus de vos murailles qui nous entourent ! Non ! Pas en notre nom ! » Parce que, comme disait Virginia Wolf, femme de lettre féministe « En tant que femme je n’ai pas de pays. En tant que femme je ne désire aucun pays. Mon pays à moi, femme, c’est le monde entier ». Parce que les frontières politiques sont une construction virile et militariste, issues des guerres, des violences, des morts.

      Pour rompre avec cette histoire militariste et patriarcale, nous organisons, le 5 juin 2021, une grande action féministe transnationale à Nice, ville stratégique pour la gestion de la frontière Vintimille-Menton. Dans ce lieu symbolique, nous, féministes de tous les pays européens, manifesterons ensemble car les politiques migratoires se font à l’échelle européenne : c’est aussi à cette échelle que nous ripostons.

      Des événements culturels accompagneront notre manifestation, organisée et représentée par des féministes, femmes, lesbiennes, personnes trans. Toute personne est bienvenue pour participer, pour contribuer, pour aider à la logistique et nous soutenir dans cette démarche émancipatrice.

      A l’issue de la rencontre féministe européenne « Femmes, migrations, refuges », du 27 au 29 septembre 2019 à Genève, à l’initiative de la Marche Mondiale des Femmes / Suisse, pas moins de 263 militantes s’étaient retrouvées pour donner corps à un réseau européen féministe de résistances. Ensuite, le réseau s’est élargi et a renforcé notre détermination. Nous vous invitons à nous rejoindre et à enrichir notre belle action. Avec votre présence, votre parole, votre créativité…

      Nos différentes positions, sources d’influences, sensibilités féministes ne sauraient être un frein à nos convergences autour de cette action collective qui se fera dans la plus grande transparence.

      Souhaitez-vous faire partie de l’organisation ? Pourriez-vous apporter un soutien officiel ? Un soutien financier ? Pourriez-vous créer des collectifs locaux pour coorganiser cette action et préparer vos venues, proposer des activités de toutes sortes : créer, penser, chanter, danser le monde comme nous le rêvons ?

      https://blogs.mediapart.fr/pinar-selek/blog/160121/toutes-aux-frontieres-appel-une-action-feministe-nice#at_medium=cust
      #féminisme

  • Un futur incertain attend les migrants extra-européens en Suisse

    Terre d’immigration depuis des décennies, la Suisse ne fait pourtant pas figure de bon élève en matière d’intégration. Elle se classe toujours parmi les pays d’Europe qui font le moins d’efforts pour offrir une #stabilité à #long_terme aux immigrés non européens, selon une étude comparative internationale.

    La Suisse n’offre pas aux immigrés un avenir sûr, conclut une étude. Publié mercredi, le #MIPEX (Migrant Intergration Policy Index) compare les #politiques_d’intégration de 52 pays et établit un #classement. La Confédération termine au 25e rang, derrière la France, l’Allemagne, l’Italie ou encore le Royaume-Uni. Elle obtient 50 points sur 100, soit sept à huit points de moins que la moyenne des autres pays d’Europe occidentale.

    Plus de 80% de la #population_étrangère vivant en Suisse est originaire d’un pays européen. Elle bénéficie de l’accord sur la libre circulation des personnes et est ainsi libre de venir travailler ou s’établir en Suisse. C’est pour les ressortissants extra-européens que la situation se complique.

    L’étude place la Suisse parmi les pays qui proposent aux migrants de pays tiers des possibilités d’intégration temporaires, mais pas la garantie de pouvoir s’établir de manière permanente. Une position similaire à celle de l’Autriche et du Danemark. « Ces pays ne font que la moitié du chemin pour accorder aux migrants des droits fondamentaux et l’égalité des chances. Leurs politiques encouragent la population à considérer les immigrés comme des étrangers et non comme des égaux et des voisins à part entière », commentent les chercheurs.

    La #politique_d’intégration de la Confédération n’a pas évolué au cours de la dernière décennie, montre également l’index. « L’approche suisse s’inscrit dans une forme de continuité », relève Gianni D’Amato, le directeur du Forum suisse pour l’étude des migrations (SFM), qui participe à l’élaboration du MIPEX. La Suisse veut bénéficier des avantages économiques de la migration, mais l’intégration sur le long terme n’est pas son objectif, analyse ce dernier. « Le message que le pays adresse aux migrants est le suivant : vous êtes les bienvenus, mais pas trop nombreux et pas pour toute votre vie. Il faut maintenir le contrôle pour pouvoir limiter le nombre d’immigrés », dit-il.

    L’étude identifie deux principales lacunes dans la politique suisse d’intégration : la faiblesse de la protection contre les #discriminations et la difficulté d’accès à la #naturalisation.

    Une protection lacunaire contre la discrimination

    Les victimes de discriminations sont moins protégées et soutenues en Suisse que partout ailleurs sur le continent, montre la comparaison internationale. La Confédération apparaît comme le seul pays européen à ne pas disposer d’une loi nationale contre la discrimination et d’un organisme d’aide aux victimes.

    Le problème n’est pas nouveau. Depuis plusieurs années, la Commission européenne contre le racisme et l’intolérance (ECRI) recommande aux autorités suisses de renforcer, en droit civil et administratif, la protection des victimes de #discrimination_raciale. Le Centre suisse de compétences des droits humains émet également des propositions similaires.

    Si la Suisse se montre réticente à prendre des mesures supplémentaires dans ce domaine, les discriminations que subissent les migrants touchent tous les domaines de la vie quotidienne. « Elles se manifestent entre autres sur le #marché_du_travail ou la recherche d’un logement », déplore Didier Ruedin, maître d’enseignement et de recherche au SFM. 

    La norme pénale antiraciste (art.261bis du Code pénal) punit certes toute discrimination basée sur l’appartenance raciale, ethnique, religieuse ou sur l’orientation sexuelle. « Son champ d’application est cependant restreint. La preuve en est que les cas de discriminations sont nombreux, mais ils donnent lieu à peu de jugements », souligne Didier Ruedin.

    Un passeport difficile à obtenir

    La politique restrictive de la Suisse en matière de naturalisation est également mise en évidence par la recherche. En 2017, les citoyens suisses ont certes accepté de faciliter la naturalisation de quelque 25’000 jeunes étrangers de troisième génération. L’étude souligne cependant que le passeport suisse reste plus difficile à obtenir que celui de la plupart des pays d’Europe occidentale. En outre, les conditions de naturalisation ont encore été durcies en 2018, avec l’entrée en vigueur de la nouvelle Loi sur la nationalité.

    Un taux de naturalisation plus élevé favorise une meilleure intégration des étrangers, relèvent pourtant les experts. Il renforce l’acceptation des migrants, leur statut socio-économique, leur participation politique, ainsi que leur sentiment d’appartenance et leur confiance en leur pays d’accueil, détaille le rapport.

    Des prestations de #santé adaptées

    Si la politique d’intégration de la Suisse est loin d’être avant-gardiste, le pays offre certains avantages aux immigrés. Il se distingue en particulier grâce à son système de santé accessible à toutes les catégories de migrants. Celui-ci permet à la Confédération de se hisser à la deuxième place du classement dans ce domaine, aux côtés de l’Irlande, de la Nouvelle-Zélande et de la Suède. Le rapport salue entre autres le portail pour l’égalité des chances en matière de santé « migesplus », qui met à disposition des informations sur la santé en 56 langues.

    Le marché du travail helvétique offre également d’intéressantes opportunités à une partie des citoyens non européens disposant d’un permis de travail. Ils peuvent accéder à une activité indépendante, à un emploi dans le service public, à l’aide sociale et à la formation. Sur ce point, le pays se situe dans la moyenne européenne.

    https://www.swissinfo.ch/fre/un-futur-incertain-attend-les-migrants-extra-europ%C3%A9ens-en-suisse/46215416

    #Suisse #migrations #intégration

    ping @cede

    • En tant que citoyens de la République française, nous avons décidé de faire une occupation citoyenne des quatre écoles maternelles et primaires du quartier du #Petit_Bard tant que les institutions compétentes ne mettront pas en place les conditions minimales qui garantissent l’égalité et donnent réellement les moyens à nos enfants de réussir. Nous voulons que les institutions entendent nos revendications et dire de façon pacifique que nous n’acceptons plus cette situation et que nous voulons que cela change pour l’intérêt et l’avenir de nos enfants, et enfin que les valeurs d’égalité s’appliquent aussi dans nos quartiers. Nous attendons des représentants de la République qu’ils démontrent vraiment leur volonté politique d’agir pour les valeurs républicaines et la mixité sociale et ethnique.

      C’est par ces mots que le #collectif des #parents_d’élèves du quartier du Petit Bard Pergola à #Montpellier interpelle par courrier le 19 juin 2015 la Ministre de l’Éducation nationale Najat Vallaud-Belkacem et le Président de la République François Hollande. Cette mobilisation débute en mai 2015, en réaction à une décision du Conseil départemental de l’Hérault, de modification de l’affectation des élèves dans les collèges proches du quartier. Cette décision est accusée d’aggraver la #ségrégation_scolaire. Elle atteint son apogée avec le chaînage des grilles des écoles du quartier durant dix-sept jours. Cinq années après, la mobilisation dans le quartier n’a pas cessé. Cet article revient sur son origine, ses modes opératoires, qui en font une mobilisation exemplaire dans la lutte contre les discriminations et la ségrégation scolaire. Elle illustre également les formes de mobilisation dans les #quartiers_populaires contre les mécanismes de relégation sociale et spatiale et l’inanité de l’action des pouvoirs publics, lorsque ces derniers n’en viennent pas à les réprimer à bas bruit (Talpin 2016).

      Une mobilisation collective inscrite dans la durée

      Ce qui caractérise la mobilisation du collectif des parents d’élèves du quartier du Petit Bard Pergola, c’est son inscription dans la durée. Le chainage des écoles en mai 2015 intervient à la suite de l’échec des négociations engagées depuis plusieurs semaines. Débute alors un véritable bras de fer institutionnel. Le collectif à l’origine de la mobilisation est une organisation informelle, émanation très souple des #habitants du quartier sans contours précis. Certains parents d’élèves s’y impliquent épisodiquement, d’autres de façon plus pérenne. Si certaines figures émergent plus que d’autres, il ne souhaite pas non plus se doter de portes paroles ou de leaders.

      Les modes d’action sont guidés par la recherche d’une certaine visibilité : prendre à témoin la presse, organiser des événements festifs sur le quartier, #manifestations de rue, etc. C’est ainsi qu’il parvient à enrôler nombre d’habitants, mais également les enseignants des quatre écoles maternelles et primaires du quartier. L’une de celles-ci devient d’ailleurs le quartier général de la mobilisation. Pendant que les enfants confectionnent les banderoles, les pères fabriquent les pancartes, les mères rédigent les slogans : « Tous des enfants de la République ». « Mixité sociale Bla, Bla ?? » « Non au ghetto oui à la mixité », « Apartheid social ». Au-delà du quartier, le collectif étend ses actions à l’ensemble de la ville de Montpellier : blocage des lignes du tramway, manifestations sur la place de la Comédie et devant le parvis de l’hôtel de ville.

      Par son ampleur, la mobilisation dépasse rapidement le cadre de la #ville. (...)

  • Huawei Reportedly Tested a ‘Uighur Alarm’ to Track Chinese Ethnic Minorities With Facial Recognition
    https://onezero.medium.com/huawei-reportedly-tested-a-uighur-alarm-to-track-chinese-ethnic-mino

    The system also identifies information such as age and sex Chinese tech giants Huawei and Megvii have allegedly tested software that could identify Uighurs, an ethnic minority in China, according to a new report from the Washington Post and video surveillance trade publication IPVM. The system being tested tried to identify whether a person was Uighur but also information such as their age and sex. If the system detected a Uighur person, it could notify government authorities with a (...)

    #Dahua #Hikvision #Huawei #Megvii #algorithme #CCTV #biométrie #génétique #racisme #facial #reconnaissance #vidéo-surveillance #discrimination #Islam (...)

    ##surveillance

  • NYPD Cops Cash In on Sex Trade Arrests With Little Evidence, While Black and Brown New Yorkers Pay the Price
    https://www.propublica.org/article/nypd-cops-cash-in-on-sex-trade-arrests-with-little-evidence-while-black-

    Some NYPD officers who police the sex trade, driven by overtime pay, go undercover to round up as many “bodies” as they can with little evidence. Almost no one they arrest is white. One summer night in 2015, a community college student was driving home through East New York in Brooklyn when two women on a street corner waved for him to stop. He thought they might need help, so he pulled over and cracked his window. But the pair had something else in mind. “Do you want to have some fun ?” he (...)

    #NYPD #police #racisme #discrimination #harcèlement

  • Health algorithms discriminate against Black patients, also in Switzerland
    https://algorithmwatch.ch/en/racial-health-bias

    Algorithms used to assess kidney function or predict heart failure use race as a central criterion. There is no scientific basis to do so, and the results discriminate against Blacks. Many medical algorithms require the race of the patient to be included in the calculation. The American Heart Association, for instance, recommends using an algorithm to calculate the risk of heart failure. People who are categorized as “non-black” automatically receive three additional points, out of 100 (...)

    #algorithme #racisme #discrimination #santé #AlgorithmWatch

    ##santé

  • Eglise : mais où sont les filles chez les enfants de chœur ?
    https://www.leparisien.fr/societe/eglise-mais-ou-sont-les-filles-chez-les-enfants-de-choeur-06-12-2020-8412

    Un siège sur trois, une rangée sur deux. En ce dimanche de messe dans les églises hexagonales, les curés vont expérimenter avec leurs fidèles le nouveau protocole sanitaire défini cette semaine par le gouvernement. A leurs côtés, pour les assister directement, notamment au moment de la consécration, des enfants de chœur masqués respectant les gestes barrière, une croix ou un cierge entre les mains. Parmi eux, une très grande majorité de garçons. Car dans beaucoup de paroisses encore, les filles n’approchent pas l’autel, chasse gardée masculine. La mixité, pourtant autorisée depuis un demi-siècle, peine à conquérir certaines nefs.

    Alors à l’heure où « l’invisibilité » des femmes dans l’Eglise est dénoncée par certaines voix catholiques, la faible proportion de servantes d’autel est montrée du doigt par les féministes ayant la foi. C’est le cas de la bibliste Anne Soupa qui a fait grand bruit au printemps dernier en candidatant au poste d’archevêque de Lyon. « Il y a eu un recul sur cette question. C’est l’exaltation du sexe masculin, le triomphe de la quéquette ! C’est plus que conservateur, c’est réactionnaire. Le problème est français. A Rome, par exemple, il y a des petites filles servantes », souligne la présidente du Comité de la jupe qui promeut « l’égalité des femmes et des hommes au sein de l’Eglise ».
    « La mixité n’est pas à mettre dans tous les lieux d’éducation »

    Mais pourquoi les demoiselles ne revêtent-elles pas l’aube, chaque dimanche, dans de nombreuses paroisses ? Selon certains clercs, être servant d’autel peut donner envie de devenir prêtre. « Traditionnellement, on estime que c’est une école de vocations sacerdotales », avance un ecclésiastique du nord-ouest de la capitale.

    Pour Bruno Lefevre Pontalis, aux commandes de la paroisse Saint François-Xavier située dans les beaux quartiers de Paris et qui n’accueille que des servants, la raison est « plutôt pastorale ». « Je me suis aperçu que lorsqu’il y a des enfants de chœur filles, les garçons s’en vont vers 14 ans. A cet âge-là, ils fonctionnent bien dans la non-mixité », observe ce curé, estimant que « la mixité n’est pas à mettre dans tous les lieux d’éducation ».

    A ses yeux, cette exclusivité masculine dans son église n’a « jamais » donné lieu à des remarques directes de la part de ses fidèles. « Quand ça marche bien, on hésite à changer les choses », confie-t-il. Sur le parvis du lieu de culte lors de la sortie d’une messe avant le reconfinement, les avis sont pourtant partagés. « Il n’y a pas de prêtres filles, donc pas d’enfants de chœur filles », argumente un préado. « C’est le rite, c’est normal », pense sa maman.

    Pour une autre fidèle, en revanche, « ça devrait changer ». « Les femmes dans l’église sont cantonnées à certaines tâches. Un jour, dans une autre paroisse, j’ai vu des servantes d’autel et j’étais très contente », s’enthousiasme-t-elle. Elle est convaincue que « si les prêtres décidaient de mélanger garçons et filles, ça passerait ici ». « C’est comme avec la communion. Les femmes la distribuent aujourd’hui mais il y a 15 ans, ça aurait choqué », poursuit son voisin.
    « Les femmes sont impures, elles ne touchent pas au sacré, voilà des conceptions tout sauf chrétiennes ! »

    Le père Bruno Lefevre Pontalis, qui s’appuie sur un vivier de 40 enfants de chœur garçons, ne projette pas dans l’immédiat d’expérimenter la mixité mais « réfléchit » à intégrer dans les offices des servantes d’assemblée. Une fonction réservée aux filles, différente de celle de servant d’autel, qui est apparue dans de nombreuses paroisses. Les servantes d’assemblée, qui portent une cape, accueillent à l’entrée les paroissiens, distribuent les feuilles de cantiques, procèdent à la quête, portent les offrandes jusqu’au pied de l’autel…
    En France, les petites filles ont plutôt des fonctions de servantes d’assemblée, portant cape et restant loin du chœur pendant la messe./Ciric/Corinne Simon
    En France, les petites filles ont plutôt des fonctions de servantes d’assemblée, portant cape et restant loin du chœur pendant la messe./Ciric/Corinne Simon

    Mais contrairement à leurs camarades masculins, elles ne sont guère ou pas du tout présentes dans le chœur et restent éloignées des prêtres au cours de la messe. Ce qui fait bondir la théologienne Anne Soupa. « C’est une différenciation des tâches extrêmement inégalitaire. La sacralité autour de l’Eucharistie demeure une affaire masculine. Les femmes, elles, sont impures, elles ne touchent pas au sacré, voilà des conceptions tout sauf chrétiennes ! » s’indigne-t-elle. Aux membres du clergé qui refusent d’entendre parler de servantes d’autel et redoutent la mixité, elle suggère une solution : « Une messe, les filles montent à l’autel et la suivante, c’est au tour des garçons… »
    « Un sujet que nous devons travailler »

    Responsable du département des servants d’autel à la Conférence des évêques de France (CEF), le père Laurent Jullien de Pommerol ne veut prendre parti ni pour la mixité des enfants de chœur, ni pour la non-mixité, ni pour la différenciation des fonctions, même si cette dernière a, depuis quelques années, « amené une certaine paix ». « La question, c’est : Qu’est-ce qu’on peut proposer aux filles pour qu’elles ne soient pas exclues ? On est encore au milieu du gué. Il y a une vraie éducation humaine et spirituelle à faire pour que chacun ait sa juste place », martèle-t-il. « C’est un sujet que nous devons travailler. Je ne sais pas pourquoi il est aussi crispé en France. C’est une question fortement débattue, qui n’est pas paisible. En Allemagne par exemple où il y a une mixité totale, ce n’est pas un débat », observe celui qui est aussi curé de la Croix-Rousse à Lyon (Rhône).

    S’il existe « une grande disparité » des situations dans notre pays, c’est, en partie, parce que la hiérarchie de l’Eglise de France ne s’est pas clairement positionnée sur ce thème très sensible. « Il n’y a pas de documentation, pas d’orientations publiées par les évêques », souligne-t-il. Il reconnaît que « théologiquement et d’un point de vue scripturaire (NDLR : d’après les Ecritures), il est difficile de justifier l’absence des filles en tant que servante ». Pour autant, l’avenir ne semble pas s’orienter vers un partage égal des tâches, lui qui a constaté ces derniers temps dans des paroisses confiées à des « jeunes prêtres » peu de groupes d’enfants de chœur « complètement mixtes ».
    Autorisées à servir la messe depuis un demi-siècle

    Il a fallu attendre la fin des années 1960, dans la foulée du concile Vatican II ayant ouvert l’Eglise au « monde moderne » pour que les filles soient autorisées enfiler l’aube d’enfant de chœur, à l’autel, aux côtés des prêtres. Cela s’inscrivait dans un mouvement plus large d’accès à la liturgie des laïcs, au titre, notamment, de leur baptême. L’instruction romaine Redemptionis sacramentum de 2004, sous l’autorité du pape Jean-Paul II, a rappelé que « les filles ou les femmes peuvent être admises à ce service de l’autel, au jugement de l’évêque diocésain. »En pratique, le choix se fait en fonction des habitudes et de la mentalité de la paroisse, conformément aux vœux de son curé. En 2011, le Vatican avait donné l’exemple en matière de mixité en permettant à des filles de servir une messe présidée par le pape Benoît XVI en voyage en Allemagne.

    #catholicisme #discrimination #sexisme #ségrégation #misogynie #mixité

  • Dealing With Bias in Artificial Intelligence
    https://www.nytimes.com/2019/11/19/technology/artificial-intelligence-bias.html

    Three women with extensive experience in A.I. spoke on the topic and how to confront it. This article is part of our Women and Leadership special section, which focuses on approaches taken by women, minorities or other disadvantaged groups challenging traditional ways of thinking. Bias is an unavoidable feature of life, the result of the necessarily limited view of the world that any single person or group can achieve. But social bias can be reflected and amplified by artificial (...)

    #Google #algorithme #biométrie #racisme #facial #reconnaissance #sexisme #biais #discrimination

  • Google se sépare d’une chercheuse spécialiste des biais de l’IA : que s’est-il passé ?
    https://www.numerama.com/tech/673678-google-se-separe-dune-chercheuse-specialiste-des-biais-de-lia-que-s

    Une vive polémique est en train d’agiter le monde universitaire aux États-Unis, et plus particulièrement la recherche dans l’intelligence artificielle. Google s’est séparé d’une informaticienne spécialisée dans les biais algorithmiques, mais les conditions de ce départ sont controversées. C’est une affaire qui est en train de prendre une certaine ampleur aux États-Unis. Début décembre, il a été rapporté dans plusieurs médias américains que l’informaticienne éthiopienne Timnit Gebru, qui se consacre aux biais (...)

    #Google #algorithme #éthique #racisme #biais #discrimination #licenciement

    //c2.lestechnophiles.com/www.numerama.com/content/uploads/2020/12/timnit-gebru.jpg

  • Google Employees Say Scientist’s Ouster Was ’Unprecedented Research Censorship’
    https://www.npr.org/2020/12/03/942417780/google-employees-say-scientists-ouster-was-unprecedented-research-censorship?t=

    Hundreds of Google employees have published an open letter following the firing of a colleague who is an accomplished scientist known for her research into the ethics of artificial intelligence and her work showing racial bias in facial recognition technology. That scientist, Timnit Gebru, helped lead Google’s Ethical Artificial Intelligence team until Tuesday. She says she was forced out of the company following a dispute over a research paper and an email she subsequently sent to peers (...)

    #Google #algorithme #biométrie #éthique #racisme #facial #reconnaissance #sexisme #biais (...)

    ##discrimination

  • Sexismus in der Wissenschaft. Gemeinsame Erklärung

    Sexistische Grenzüberschreitungen sind im Arbeitsalltag von Wissenschaftler*innen keine Ausnahme. Sexismus und sexualisierte Diskriminierung und Gewalt sind an deutschen Hochschulen – genauso wie in anderen Bereichen des gesellschaftlichen Lebens – alltäglich. Davon betroffen sind alle Status- und Beschäftigtengruppen, wobei Abhängigkeitsverhältnisse und Hierarchien das Problem oftmals gravierend verschärfen.

    Universitäre Abhängigkeitsverhältnisse sind Grund dafür, dass es Betroffenen häufig schwer fällt, sich zu wehren. Wenn Wissenschaftler*innen auf die Gunst ihrer Vorgesetzten und Betreuer*innen angewiesen sind, überlegen sie sich gut, inwieweit sie aufbegehren. Wir sind gegen das Ausnutzen von Machtpositionen für private Interessen. Sexualisierte und vergeschlechtlichte Diskriminierung im Wissenschaftsbetrieb äußert sich nicht nur in Übergriffen, sondern auch in der strukturellen Benachteiligung von Frauen*/FLINTA. Sexismus beeinträchtigt nicht nur Betroffene in ihrem Arbeitsalltag, er hat auch Auswirkungen auf die Wissensproduktion. Eine Wissenschaft, die den Anspruch hat, der Diversität unserer Gesellschaft zu entsprechen, sollte nicht größtenteils von weißen cis-Männern getragen werden.

    Wir sind gegen die Marginalisierung von Genderthemen. Wir sind für eine Wissenschaft, die mit ihren Gegenständen die Vielfalt der Welt widerspiegelt und gestaltet. Wir sind gegen die Benachteiligung von Müttern* und Töchtern* in der Wissenschaft und für einen Wissenschaftsbetrieb, in dem sich Sorge-Arbeit und Wissenschaft aller Geschlechter strukturell nicht ausschließen. Wir sind gegen Konferenzen, deren Organisatoren und Sprecher ausschließlich weiße cis-Männer sind, und für eine paritätische Tagungskultur. Wir sind dagegen, dass in Instituten und Fachbereichen Professuren überwiegend mit weißen cis-Männern besetzt sind. Auch auf professoraler Ebene muss die Vielfalt zur Norm werden. Wir werden diese sexistischen und diskriminierenden Verhältnisse nicht länger hinnehmen. Wir wollen Reflexionsprozesse in Gang setzen und Veränderungen anstoßen.

    Wir sind dafür, dass alle, die Machtpositionen bekleiden, ihre Privilegien reflektieren und sorgsam mit ihnen umgehen. Wir sind für ein gleichberechtigtes Miteinander unabhängig von u.a. Geschlecht, Alter und Herkunft.

    #Germany #university #academia #higher_education #gender #power_relations #power_abuse #sexsim #discrimination #patriarchy

    https://gender-macht-wissenschaft.de