• À Paris, l’emprise d’Airbnb dépasse désormais le périph’

    Des chercheurs viennent de publier un site qui cartographie l’emprise d’Airbnb à Paris et en #Île-de-France. Résultat : le nombre d’annonces a explosé, et les #tarifs ont bondi.

    C’est une synthèse inédite sur la croissance d’Airbnb à Paris et en Île-de-France. Une équipe de chercheuses et chercheurs de l’université Paris Cité et du CNRS ont mis en ligne en septembre dernier un site internet dressant un état des lieux très précis de l’ampleur prise par le géant étasunien de la location de courte durée.

    Premier constat : au-delà de Paris, Airbnb a étendu son empire locatif aux villes de petite et de grande couronne. La capitale, qui représentait 81 % des nuitées réservées en Île-de-France en 2016, n’en pèse plus que 54 % en 2022, chiffrent les chercheurs.

    En #Seine-Saint-Denis, la progression est impressionnante : le nombre d’annonces est passé de 1 311 en 2015, à 9 341 en 2022. De même, dans les Hauts-de-Seine, on passe de 2 668 annonces actives en 2015, à 12 498 en 2022.

    Des prix en hausse de 36 % en six ans

    « Le Covid n’a été qu’une parenthèse dans cette progression. Certaines zones autour de Roissy ou d’Orly ont des pressions aussi importantes que dans des villes très touristiques », explique Marianne Guérois, maîtresse de conférences en géographie à l’université Paris-Diderot et membre de Géographie-cités, qui a travaillé sur le projet de recherche.

    Et certains secteurs avaient déjà bien résisté pendant la crise sanitaire : sans surprise, les communes à proximité de grandes forêts comme #Fontainebleau, #Rambouillet, le parc naturel de la #vallée_de_Chevreuse ou encore les alentours du parc #Disneyland.

    Autre phénomène : les loueurs ne sont plus des individus lambda qui mettent leur résidence principale en location le temps de leurs vacances. Il s’agit désormais de professionnels multipropriétaires. Les #annonces_commerciales ont en effet représenté 42 % de l’offre en 2022, contre 24 % en 2016.

    Les tarifs ont aussi augmenté : toujours en 2022, une nuit réservée en Île-de-France a coûté en moyenne 40 dollars (environ 37 euros), ce qui représente une hausse de 36 % depuis 2016. L’#inflation la plus forte s’est faite à Paris (+63 %).

    Faciliter la surveillance d’Airbnb

    Pour réaliser cette étude, les chercheurs ont acheté des données à #AirDNA, une entreprise privée étasunienne qui aide les investisseurs à choisir le meilleur endroit où acquérir un appartement afin de rentabiliser au maximum leur achat.

    « Il faudrait mutualiser toutes ces #données qui sont aujourd’hui payantes, car c’est un gaspillage d’argent public de les acheter. Avec ce travail, nous aimerions promouvoir une démarche de sciences ouvertes et participatives », explique Ronan Ysebaert, ingénieur en sciences de l’information géographique de l’université Paris Cité.

    En 2019, l’Institut Paris Région avait déjà publié un état des lieux avant la crise du Covid-19. Et une autre plateforme open source, #Inside_Airbnb, a été lancée en 2016 par l’activiste new-yorkais anti-Airbnb Murray Cox. Mais ses données concernent uniquement la capitale, occultant la croissance exponentielle de la plateforme de l’autre côté du périphérique.

    Dans le futur, les chercheurs de l’université Paris Cité et du CNRS aimeraient comparer l’évolution des prix sur Airbnb avec celle du parc locatif classique et mesurer son impact sur la hausse de l’immobilier.

    Leur but est aussi d’aider à mieux encadrer l’essor de la plateforme étasunienne : « Nous voulons donner des outils pour faciliter la surveillance d’Airbnb aux communes qui manquent de moyen pour le faire », conclut Ronan Ysebaert. Actuellement, seule Paris possède une brigade de contrôle des annonces illégales, qui a infligé 6,5 millions d’euros d’amende depuis 2021.

    https://reporterre.net/A-Paris-l-emprise-d-Airbnb-depasse-desormais-le-periph
    #urbanisme #AirBnB #Paris #France #prix #cartographie #visualisation

    ping @visionscarto

  • Disneyland Paris : la mobilisation se poursuit
    https://journal.lutte-ouvriere.org/2023/06/07/disneyland-paris-la-mobilisation-se-poursuit_699570.html

    Après le succès de la #grève du 30 mai, deux nouvelles journées ont eu lieu à Disneyland Paris, à Marne-la-Vallée, pour réclamer, notamment, une augmentation de salaire de 200 euros net pour tous et une amélioration des conditions de travail.

    Samedi 3 juin, un millier de grévistes se sont à nouveau réunis en assemblée générale avant d’aller défiler dans le parc aux cris de « La parade, c’est nous », faisant référence à l’annulation de la parade officielle de Disney suite au mouvement. En tête de cortège se trouvait une banderole réalisée par des membres du MAI, le « mouvement anti- inflation », nom du collectif de salariés à l’initiative de la protestation. De nombreuses pancartes étaient brandies avec des slogans tels que « La magie n’existe pas sans nous » ou encore « Des horaires adaptés à nos vies, pas qu’à vos profits ».

    Les grévistes ont pu apprécier le soutien d’un grand nombre de visiteurs les applaudissant et manifestant leur sympathie. Et ce n’est pas la tentative d’intimidation des agents de sécurité privée embauchés par la direction pour l’occasion qui a empêché le cortège de déambuler dans les studios Disney dans la bonne humeur.

    Le midi, lors d’une nouvelle assemblée, une minorité de grévistes souhaitait repartir en grève le lendemain, la majorité préférant attendre la journée du mardi 6 juin afin de se laisser le temps de convaincre des collègues de les rejoindre. À l’issue de cette journée, le comité s’est réuni et a distribué un nouveau tract défendant l’idée que « pour faire la céder la direction, il faudrait passer de mille à plusieurs milliers de grévistes ». Les discussions étaient nombreuses pour savoir comment y parvenir.

    Mardi 6 juin, environ 600 salariés se sont retrouvés pour la troisième journée de grève en huit jours. Le fait d’être moins nombreux pose la question de la poursuite de la mobilisation et des formes qu’elle pourrait prendre. Un certain nombre de collègues, fiers de la bataille déjà menée, souhaitaient recommencer dès samedi 10 juin. La direction qui, par la voix de sa PDG, a annoncé aux salariés par vidéo que rien ne serait cédé avant les négociations annuelles obligatoires de fin août, n’en a sans doute pas fini avec la contestation.

    #Disneyland_Paris

  • Reine des neiges : TF1 fact-checke les loisirs des prolos... - Par Sherlock Com’ | Arrêt sur images
    https://www.arretsurimages.net/chroniques/plateau-tele/reine-des-neiges-tf1-fact-checke-les-loisirs-des-prolos
    https://api.arretsurimages.net/api/public/media/vlcsnap-2020-02-15-17h55m35s702/action/show?format=thumbnail&t=2020-02-15T17:56:07+01:00

    Comme lorsque la télé scrute le portefeuille des Français qui vivent "“à l’euro près”" (souvenez-vous de cette chronique), les loisirs des “mauvais pauvres” doivent trouver une raison autre que la simple possibilité de se distraire ou de se faire plaisir.

    En pénétrant cette intimité, en multipliant les scènes d’introspection et d’auto-justification, la caméra donne aux téléspectateurs les éléments pour juger du bien fondé de cette dépense, du bien fondé de cette passion bizarroïde. Et du coup, que s’est-il passé sur les réseaux sociaux d’après vous...

    Tout justifier, tout le temps. C’est le sort réservé par TF1 à ces classes populaires qui osent avoir des loisirs. Car il ne viendrait pas à l’idée de ces journalistes d’interroger les plus riches sur les motivations de leurs loisirs hors norme. Au hasard, prenons le sujet de "Sept à huit" de juin 2019, intitulé "“Luxe, yacht et volupté”" à Monaco. Un reportage ou l’on croise des bateaux loués 330 000 euros la semaine, avec "“option sous-marin à 50 000 euros”" pour "“boire une coupe de champagne en observant les poissons”".

    A aucun moment la voix off ne s’interroge sur les ressorts psychologiques d’une telle démesure, ni sur les motivations de cette famille qui navigue de temps de temps sur ce bateau de 2 millions d’euros…

    #télévision #mépris_de_classe #loisirs #Disneyland #guerre_aux_pauvres

  • #Auschwitzland

    Pendant qu’au Brésil le fascisme arrive au pouvoir, en Italie 2000 nostalgiques se retrouvent à Predappio où le duce est enterré. Au milieux des bras levés et autres symboles on ne peut plus explicites, des T-Shirt comme celui-ci qui comparent Auschwitz à Disney. Tout cela sans que ces braves gens ne soient enquêté par la police alors que l’#apologie_du_fascisme est un crime en Italie.


    https://www.facebook.com/martina.avanza/posts/10157205397504218
    #Italie #extrême_droite #néo-nazis #Auschwitz #Disneyland #Predappio #fascisme

  • Avec #Rousseau sur la « Thrill Walk »

    Dans les #Alpes, tout nouveau projet de pont suspendu ou de plateforme panoramique se voit aussitôt reprocher d’utiliser la montagne à des fins événementielles ou de la brader à l’industrie du divertissement. Pourtant, les investissements techniques sont indissociables du tourisme et même les pionniers de la découverte des Alpes étaient en quête de sensations fortes.

    Il ne doit pas obligatoirement s’agir d’une piste de ski desservant directement une chapelle, d’un zoo pour pingouins sur un sommet à 2500 mètres ou du plus grand escalier au monde : même des projets passés quasi inaperçus suscitent l’indignation. L’été dernier, l’organisation #Rigi_Plus, qui réunit 24 entreprises touristiques, a présenté son projet phare : deux cents pages où il est question de l’« espace de vie » du #Rigi et de son « positionnement durable ». L’idée est de proposer aux touristes des activités plus attrayantes sur ce traditionnel sommet panoramique et d’offrir aux prestataires de meilleures perspectives économiques. Par exemple un nouveau site web, un système de réservation pour toutes les destinations de la région, une identité visuelle uniforme.

    Mais ce n’est pas tout. « Aujourd’hui, monter au sommet, profiter de la vue plongeante et du panorama ne suffit plus », explique Stefan Otz, directeur des Rigi Bahnen, la plus grande entreprise du Rigi. On est venu le chercher à Interlaken où il était directeur du tourisme. Il est à présent chargé de donner un nouvel élan au Rigi. Il parle d’« installations de #divertissement », d’un hôtel de cabanes dans les arbres, d’une tour panoramique en forme de pomme de pin et d’un chalet avec une fromagerie ouverte au public et une distillerie d’eau-de-vie.

    Il précise qu’il n’est pas question d’ouvrir des lieux préservés au #tourisme_de_masse et que les projets devront s’intégrer à l’environnement. Il n’a cependant pas réussi à éviter l’orage qui s’est déclenché peu après, d’abord dans les courriers des lecteurs, puis au sein d’un public plus large : des défenseurs des Alpes, politiciens, architectes, entrepreneurs, scientifiques et personnalités comme l’humoriste Emil Steinberger se sont opposés dans une pétition en ligne à une transformation néfaste du Rigi, qui en ferait un « Disneyland accueillant plus d’un million de touristes par an ». Aujourd’hui, 750 000 passagers empruntent chaque année les #Rigi_Bahnen. Les pétitionnaires ne voulaient pas d’attractions artificielles signant la vente du Rigi à prix cassé.

    « Un afflux massif de touristes »

    S’agit-il vraiment de brader le Rigi ? Peut-on brader une montagne utilisée à des fins touristiques depuis si longtemps déjà ? Cela fait deux cents ans que le Rigi est devenu une destination prisée. Dès 1816, on y a un construit un point de vue abrité, puis un belvédère en 1820 et enfin le premier train à crémaillère d’Europe en 1871. La « reine des montagnes », comme on l’appelle, a été prise d’assaut par les touristes dès le XIXe siècle, époque pourtant supposée paisible. L’« Écho du Rigi » relate un afflux véritablement massif de touristes lors de la première saison du train de montagne et raconte que des visiteurs auraient même passé la nuit dans les couloirs de l’hôtel qui comptait alors un peu plus de mille lits. Trois ans plus tard, plus de 100 000 visiteurs empruntaient le train pour gravir la montagne.

    #Mark_Twain a décrit ce qu’il se passe au sommet : non seulement le légendaire lever de soleil, mais aussi le non moins légendaire attroupement de touristes venus profiter de ce spectacle. Lorsqu’en 1879, il fait l’ascension du Rigi à pied au départ de Weggis, l’écrivain américain entend pour la première fois le célèbre jodel des Alpes dans son environnement traditionnel : la nature sauvage de la montagne. Mais son plaisir est gâché, car il croise alors toutes les dix minutes un jodleur qui lui tend son chapeau pour quelques pièces en échange de sa prestation. Après le quatrième, cinquième, sixième jodleur, il achète le silence des suivants en leur donnant un franc. Il trouve que dans ces conditions, on arrive vite à saturation.
    Sensations fortes en montagne

    Il est légitime de se demander jusqu’où l’on vend la montagne et à partir de quand on la brade. Pour les détracteurs du projet phare du Rigi, il faut s’arrêter lorsque les attractions deviennent artificielles et transforment la montagne en « Disneyland ». Ce terme sert d’épouvantail pour dénoncer les créations factices et interchangeables de l’industrie du divertissement dans les Alpes. Et cela ne concerne pas que le Rigi. On a aussi dénoncé les dégâts de la #disneylandisation lors de la construction du plus haut #pont_suspendu d’Europe sur le #Titlis et du premier pont suspendu entre deux sommets aux #Diablerets. Il en a été de même lorsque la #Schilthornbahn a inauguré la « #Thrill_Walk » au-dessous de la station intermédiaire : une passerelle métallique à flanc de paroi composée d’une partie grillagée et d’un pont en verre sous lequel s’ouvre un vide de deux cents mètres. La publicité vante des sensations fortes et authentiques. Si les destinations touristiques gagnent en notoriété et se distinguent de leurs concurrents avec de telles inventions, les organisations de protection déplorent la transformation des Alpes en parc d’attractions. Fondée par des alpinistes engagés, l’association Mountain Wilderness demande plus de calme et de tranquillité dans les montagnes, plus d’espace pour des expériences naturelles et l’arrêt du développement des capacités touristiques.

    Mais on peut se demander ce qu’est une expérience naturelle en montagne. D’autant plus que les promoteurs de nouveaux ponts suspendus, plateformes panoramiques, passerelles, parcs d’accrobranche, descentes à VTT, tyroliennes ou luges d’été parlent exactement de la même chose et veulent aussi de l’« authentique » (Stefan Otz, Rigibahnen) et de l’« exceptionnel » (Christoph Egger, Schilthornbahn).

    #Haller et #Rousseau, les premiers incitateurs

    Dans la lutte pour l’« #authenticité » en #montagne, on oublie bien vite que dès les débuts innocents du tourisme, des infrastructures, des installations de divertissement payantes, des supports artificiels pour vivre des expériences ont donné lieu aux aventures apparemment les plus naturelles, qui étaient alors aussi controversées qu’aujourd’hui.

    C’était l’époque des chaussures cloutées, des malles-poste et des randonnées sous ombrelle. Et de la Suisse connue pour la beauté de ses montagnes préservées de la civilisation et peuplées de bergers et paysans vertueux. C’est en tout cas ainsi qu’#Albrecht_von_Haller (dans son poème « Les Alpes » en 1729) et que #Jean-Jacques_Rousseau (dans son roman « Julie ou La Nouvelle Héloise » en 1761) les ont décrites. Ces deux penseurs et poètes sont à l’origine de l’enthousiasme international pour la Suisse et ses montagnes : les visiteurs furent attirés par la promesse d’un état originel de la nature et des hommes. Ils étaient en quête d’authenticité.

    Néanmoins, un curiste du nord de l’Allemagne dénonça déjà peu après la recherche du profit dans l’économie du tourisme et une réalité inondée par des objets de souvenir en toc. Il n’y avait pas encore de cartes postales à l’époque de Biedermeier, mais ce curiste raconte avoir reçu plus de trente représentations (dessins, gravures, aquarelles) d’une « seule région de l’Oberland bernois ». Il imagine qu’il doit en exister encore plus d’autres sites célèbres et admirés, et qu’il sera donc sans doute bientôt nécessaire que la nature créer de nouvelles montagnes ou en détruise d’anciennes pour renouveler les sources d’inspiration des peintres paysagers et des graveurs sur cuivre. Selon lui, on ne cherche plus à faire découvrir le pays, mais uniquement des sensations artificielles sur le pays !

    C’était en 1812. Cet Allemand n’était certes que le héros et narrateur à la première personne du roman « Die Molkenkur » d’#Ulrich_Hegner, homme politique et écrivain de Winterthour, dont la satire de la « nature et des créations artistiques helvétiques » s’inscrit dans un contexte réel : le malaise généralisé provoqué par l’aspect artificiel des expériences touristiques.

    Par ailleurs, tout le monde n’a pas le talent de Rousseau ou de Haller pour éprouver des émotions romantiques. Ils y parviennent d’ailleurs aussi grâce aux organismes touristiques qui ont commencé très tôt à installer des dispositifs techniques en montagne : sentiers, bancs, terrasses, balustrades, tables d’orientation, qualifiés par l’historien Daniel Speich d’« aides à l’observation ». Ce sont des installations qui orientent le regard du visiteur sur le paysage et ses attractions de façon à ce qu’il voie ce qu’il s’attend à voir. Ainsi, même une simple observation des montagnes devient une expérience calculée et standardisée, et par conséquent « artificielle », mais néanmoins aucunement altérée.
    Les montagnes en peinture

    « On pourrait dire que tout est nature dans les Alpes. Mais la possibilité de voir cette nature est toujours liée à une infrastructure », déclare Bernhard Tschofen, spécialiste en sciences culturelles. Il a participé à l’exposition « La beauté des montagnes » à travers laquelle le Musée alpin de Berne présente actuellement l’image typique des Alpes suisses vue par les peintres. C’est un idéal, un cliché populaire qui magnifie les Alpes en tant qu’espace préservé de la civilisation moderne. Selon Bernhard Tschofen, l’essor des constructions de trains à crémaillère a été systématiquement suivi d’un boom des peintures de montagne. Les artistes ont précisément banni de leurs représentations tout équipement technique grâce auquel ils pouvaient embrasser du regard les montagnes.

    À l’instar de Ferdinand Hodler. Ce peintre, dont on célèbre cette année le centenaire de sa mort, a passé régulièrement ses vacances dans l’Oberland bernois dès 1879. C’est là qu’il a peint un grand nombre de ses paysages alpins ; en utilisant souvent les mêmes routes et les mêmes points de vue que les touristes. Il a par exemple exploré la région d’Interlaken avec les nouveaux moyens de transport de l’époque. Le train à crémaillère de Schynige Platte l’a conduit aux points de vue sur les lacs de Thoune et de Brienz. Inauguré en 1891, le chemin de fer à crémaillère de Lauterbrunnen à Mürren a offert non seulement une nouvelle attraction aux touristes, mais aussi le motif de carte postale « La Jungfrau » au peintre. Il s’y est rendu pour la première fois en 1895, puis de nouveau durant les étés de 1911 et 1914. Il a peint au total treize variantes du massif de la Jungfrau, présentant évidemment des nuances de couleurs, de contrastes, de textures, d’atmosphère. Mais ces treize variantes ont toutes un point commun : Ferdinand Hodler se trouvait là où étaient les touristes et a peint les différents points de vue depuis différentes gares. Il a pris le train pour observer la Jungfrau comme il le souhaitait.

    C’est le paradoxe qui définit tant les peintures de montagne que le tourisme depuis ses débuts : promettre des expériences uniques tout en les transformant inévitablement en des installations de divertissement reposant sur des moyens techniques. Il est donc difficile d’établir une distinction entre les expériences « naturelles » et « artificielles », même si celle-ci est au cœur des débats actuels animés sur les nouvelles attractions en montagne.

    De nos jours, le divertissement et les frissons n’ont pas bonne presse. C’est pourtant précisément ce que les Alpes offrent depuis les prémices de l’engouement pour la montagne : des sensations fortes. Peu après 1700, le journaliste Joseph Addison a entrepris un voyage en Europe. Lorsqu’il a séjourné au lac Léman face aux gigantesques montagnes, un univers de roche et de glace, il a été saisi par la sensation qui a joué ensuite un rôle décisif dans la commercialisation du tourisme : le grand frisson, une sorte d’effroi agréable face à la force de la nature.

    Enfin Jean-Jacques Rousseau, connu pour avoir prôné le retour à la nature et qui est devenu une référence pour les expériences naturelles et spirituelles en montagne, raconte en 1781 dans ses « Confessions » une randonnée remarquable dans les Alpes savoyardes : « Au-dessous du grand chemin taillé dans le roc, à l’endroit appelé Chailles, court et bouillonne dans des gouffres affreux une petite rivière qui paraît avoir mis à les creuser des milliers de siècles. » Le chemin lui-même est moderne et a été bordé « d’un parapet, pour prévenir les malheurs ». Le philosophe est alors épris exactement du même désir que le public d’aujourd’hui sur la paroi à pic du Schilthorn : frissonner en plongeant son regard dans le précipice. Il écrit : « Cela faisait que je pouvais contempler au fond, et gagner des vertiges tout à mon aise. » Le chemin de Rousseau est une « Thrill Walk ». Et le parapet est la prothèse qui rend possible son aventure sensationnelle, confortablement et sans le moindre risque : « Et j’aime beaucoup ce tournoiement, pourvu que je sois en sûreté. »


    https://www.revue.ch/fr/editions/2018/04/detail/news/detail/News/avec-rousseau-sur-la-thrill-walk
    #montagne #Suisse #tourisme #représentations #géographie_culturelle #histoire

  • Des employés de Disneyland réclament des salaires leur permettant de « vivre » Belga - 15 Juin 2018 - RTBF
    https://www.rtbf.be/info/societe/detail_des-employes-de-disneyland-reclament-des-salaires-leur-permettant-de-viv

    Manifestation, pétition : les employés du parc d’attraction Disneyland en Californie font monter la pression sur le géant du divertissement pour réclamer des salaires leur « permettant de vivre », Disney dénonçant de son côté une « mise en scène politique ».


    Une lettre signée par plus de 120.000 personnes d’après le site de pétitions Actionnetwork.org https://actionnetwork.org/petitions/tell-disney-ceo-pay-your-workers-a-living-wage?nowrapper=true&referre a été remise à la direction du groupe vendredi. La veille, des centaines d’employés de « l’endroit le plus heureux du monde » _surnom du célèbre parc ont manifesté dans le site d’Anaheim, au sud de Los Angeles, a affirmé le syndicat SEIU qui a diffusé des vidéos de ce rassemblement sur les réseaux sociaux.

    « Les bénéfices de Disney n’apparaissent pas par magie : ils sont gagnés par les employés qui travaillent dur pour s’assurer que les visiteurs bénéficient d’une agréable expérience » et « devraient être partagés », dénonce la lettre, qui souligne que la multinationale va bénéficier « de retombées de 1,5 milliard de dollars des baisses d’impôts » _ de l’administration Trump. Les derniers résultats trimestriels du groupe affichaient un bond des bénéfices de 23% sur un an, notamment grâce à la bonne santé des parcs d’attraction.

    Une étude de l’université californienne Occidental, publiée en début d’année, affirmait qu’un dixième des employés de Disneyland a été sans domicile fixe et que la majorité d’entre eux ne pouvait se payer trois repas quotidiens. Disney qualifie cette enquête d’"inexacte" et biaisée, ajoutant que la crise du logement et des SDF en Californie dépasse largement le cadre du parc d’attraction.

    Verser au moins 15 dollars de l’heure
    Les syndicats représentant les employés de Disneyland ont aussi déposé une pétition auprès des autorités du comté d’Orange, où se trouve Anaheim, pour demander un référendum visant à forcer les principaux employeurs de la ville -Disneyland est le premier avec 30.000 travailleurs- à verser au moins 15 dollars de l’heure à leurs salariés à partir de 2019, 18 dollars d’ici 2022.

    Disney affirme qu’une telle mesure « aurait des conséquences graves et non souhaitées » sur l’emploi, qu’il paie déjà ses salariés au-dessus du salaire minimal et a proposé aux syndicats une augmentation de ses taux horaires planchers de 36% en trois ans pour 9500 employés.

    Cela les ferait passer de 11 dollars actuellement à 15 dollars de l’heure d’ici 2020, « deux ans avant le relèvement obligatoire en Californie » du salaire minimum à 15 dollars. Ce serait l’une des augmentations « les plus fortes dans l’histoire du groupe », insiste Disney, qui se targue d’avoir créé 10.000 nouveaux emplois en une décennie.

     #disney #disneyland #pauvreté #économie #travail #états-unis #stopDisneyPoverty

    • 120,697 Signatures Collected : Tell Disney CEO : Pay your workers a living wage Actionnetwork.org - 15 Juin 2018
      https://actionnetwork.org/petitions/tell-disney-ceo-pay-your-workers-a-living-wage?nowrapper=true&referre

      To: Disney CEO, Robert Iger 
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      [Your Name]

      Workers are the backbone of Disney’s theme parks, and they deserve to be paid fairly so they can afford a good quality of life. Disney’s profits do not magically appear — they’re gained by the employees who work hard to ensure that visitors have a joyful experience. And these profits should be shared with the people who make them happen.

      And now Disney is getting a $1.5 billion a year windfall from the Trump-GOP tax cuts. This is your opportunity to lead by example and do the just and moral thing for the workers who make Disney a special place to visit. Workers should not be forced to sleep in their cars because Disney pays them so little. They deserve to be treated with dignity and respect. They deserve a living wage.

      Every year, Walt Disney Co. profits tens of billions of dollars, including earnings directly from their Disney theme parks. The corporation even receives subsidies from the city of Anaheim at Disneyland in California. But their workers still aren’t being paid a living wage.

      Disneyland employees report that they struggle to make ends meet and pay for basic necessities as a result of pay cuts and low wages; two-thirds don’t have enough food to eat and 1 in 10 have recently been homeless. Meanwhile, Disney’s CEO, Robert Iger, reportedly made over $36 million in 2017 alone, and over the next four years will make the same as 6,178 of his employees. Where is the justice?

      Plus, thanks to the Trump-GOP tax cuts, Disney is raking in another $1.5 billion in profits this year but is sharing just one-tenth of that amount with its workers in one-time bonuses.

      A coalition of workers and unions in Southern California have come together to propose a ballot measure that will raise wages for workers of hospitality businesses like Disney to $18 an hour by 2022. But profit-hungry local entities like the California Restaurant Association and the Anaheim Chamber of Commerce don’t want this to pass. They’re more concerned with generating revenue and future profits than they are with their workers’ quality of life and eradicating income inequality.

      Workers at the “happiest place on earth” deserve to earn livable wages that reflect how hard they work. And Disney’s profits and anticipated $1.5 Billion in tax cuts annually are more than sufficient to provide much-needed wage hike to its employees. Sign now to demand that Disney CEO Robert Iger end the culture of greed and guarantee Disney workers a living wage.

  • $3.3 bn Disneyland-style theme park to open doors in Egypt - Egypt Independent
    http://www.egyptindependent.com/3-3-bn-disneyland-style-theme-park-to-open-doors-in-egypt

    Après trop de guerres et trop d’argent gaspillé en projets inutiles, on décide enfin de construire l’avenir du Moyen-Orient !

    Martouh Governor Alaa Abu Zeid signed on Thursday an investment contract with the Entertainment World Company, for a joint US-Saudi Arabian investment project to establish a Disneyland-style amusement park worth $3.3 billion.

    The park will be built on an area of 5,080 acres in the Sidi Henaish area, in the northwestern Egyptian governorate of Matrouh.

    Investment and International Cooperation Minister Sahar Nasr, Local Development Minister Abu Bakr al-Gendy, and Chairperson of the General Authority for Investment and Free Zones Mona Zobaa attended the signing ceremony between Abu Zeid and Lisa Marie Stephen, the managing director of Entertainment World in the Middle East and Africa.

    #égypte #disneyland

  • Le lucratif marché de l’aide aux réfugiés

    L’agence de voyages #Projects_Abroad propose à ses clients de venir en aide aux migrants débarqués sur la côte italienne. Au programme du séjour à 2000 euros : recensement et check-up sanitaire des infortunés.
    Une manière de surfer sur l’actualité que dénonce Pierre de Hanscutter, directeur de l’organisme à but non lucratif belge Service Volontaire International (SVI) qui propose également des séjours humanitaires. « La stratégie de Projects Abroad consiste à repérer la catastrophe la plus attrayante, celle qui génère le plus de sympathie, puis à capitaliser dessus pour en tirer profit », critique-t-il. Une semaine après le tremblement de terre au Népal d’avril 2015, l’entreprise proposait déjà à ses volontaires des projets de reconstruction.

    https://www.letemps.ch/economie/2016/07/22/lucratif-marche-laide-aux-refugies
    #tourisme #tourisme_humanitaire #business #bénévolat #disneylandisation #réfugiés #migrations #Calabre #Italie #volontourisme #Beech_View
    cc @reka

  • Disney chute au tribunal sur la sécurité des #cascadeurs
    https://www.mediapart.fr/journal/economie/210316/disney-chute-au-tribunal-sur-la-securite-des-cascadeurs

    Un ancien cascadeur a fait condamner le parc d’attractions francilien pour « #faute_inexcusable » en matière de sécurité. Manque de formation, suivi médical hasardeux, matériel défaillant, plusieurs de ses collègues témoignent également de conditions dégradées sur le show de voitures et de motos du site.

    #Economie #Disneyland_Paris #Euro_Disney #sécurité #social

  • #Handicap : #Disneyland Paris visé par une plainte pour discrimination - Libération
    http://www.liberation.fr/societe/2014/07/03/handicap-disneyland-paris-vise-par-une-plainte-pour-discrimination_105614

    Ce courrier ressemble à d’autres. Depuis le début de l’année, l’Unapei a reçu dix témoignages de familles, vexées et amères après leur journée dans le monde merveilleux de Disney. Les récits sont semblables : les personnes porteuses d’un handicap mental visible se voient refuser l’accès aux attractions. On leur demande systématiquement de repasser par l’accueil pour se déclarer comme handicapé, et de revenir avec le pass « accessibilité ». Un pass présenté comme prioritaire, qui leur donne accès aux attractions, sous certaines conditions, et toujours par la sortie…

    Handicap à Disneyland : « De la #discrimination au faciès pure et simple »
    http://www.liberation.fr/societe/2014/07/03/handicap-a-disneyland-de-la-discrimination-au-facies-pure-et-simple_10565

    Surprise, le groupe muni des cartes vertes est invité à prendre une entrée différente des autres visiteurs. Ils ont du mal à la trouver et pour cause, il s’agit de la sortie de l’attraction. Nouvelle déception, un membre du personnel signifie au groupe qu’ils ne pourront pas faire l’attraction ensemble mais un par un avec leur accompagnateur. Pour ce faire, le groupe doit prendre rendez-vous : leur passage est fixé à 17 heures, soit trois heures plus tard.

  • Disneyland Paris : la société de #nettoyage en #grève
    http://www.leparisien.fr/actualite/mouvement-social-a-disneyland-paris-28-12-2013-3445917.php

    #Disneyland Paris est un peu moins féérique qu’à l’accoutumée aujourd’hui. Ce samedi matin, une soixantaine de salariés d’#Elior, prestataire du parc d’attractions basé à Chessy (Seine-et-Marne) pour le nettoyage, ont mené d’une action coup de poing pour protester contre la perte de « leurs acquis sociaux » et de « mauvaises conditions de travail ».
    Ils réclament notamment un changement de direction, qu’ils jugent « sourde à leurs revendications ».

    A l’entrée du parc principal, ils ont renversé de nombreuses poubelles et disséminé des papiers dans les rues du royaume de Mickey, d’habitude si propre. Des négociations sont en cours avec leur direction.
     
    Malgré cette manifestation, qui ne concernent que les salariés Elior, les attractions et animations du parc fonctionnent normalement.

  • Attention Grands travaux : La ville rêvé de Mickey
    http://www.youtube.com/watch?v=-lMN_ggyJOY

    docu pour la chaine public sénat. On apprend pas mal de choses sur la ville privée « Val d’Europe » qui est entièrement organisé autour d’un gigantesque centre commerciale (90.000M2) qui traverse toute la ville. Le problème des transports pour les employés du parc est aussi abordé. La pression mise sur les agriculteurs locaux pour racheter leurs terres. Les couts prohibitifs des logements du Val d’Europe...

    #urbanisme #Disney #DisneyLand #val_d'europe #panoptique #ville #distopie #utopie

  • La part d’ombre de #Google Livres | Lionel Maurel (Calimaq)
    http://owni.fr/2012/06/13/la-part-dombre-de-google-livres

    Officiellement, depuis lundi, Google Livres n’est plus un objet de querelles entre les métiers de l’édition et la société californienne. Mais derrière l’apparente satisfaction qui règne entre les dirigeants de Google et les éditeurs français, l’accord-cadre qu’ils ont signé comporte des zones d’ombre sur des sujets majeurs. Décryptage détaillé de ce nouveau Yalta de l’édition numérique.

    #Chronique #Pouvoirs #droit #albin_michel #Amazon #Disneyland #Flammarion #gallimard #Google_Book #Google_Livres #hachette #La_Martinière #livre_numérique #numérisation #SGDL #SNE

  • Le drôle de manège de Disney | Rodolphe Baron
    http://owni.fr/2012/01/05/le-drole-de-manege-de-disney

    Deux accidents ont eu lieu en 2011 dans l’#attraction « Le train de la mine » à #Disneyland Paris. À chaque fois les élus syndicaux et les instances compétentes auraient été maintenus à distance par l’exécutif du parc. Les syndicats dénoncent l’opacité des enquêtes menées et fustigent un manque de moyen.

    #Enquête #Entreprises #Pouvoirs #social #syndicat