• Le #lobbying sans #frontières de #Thales
    (publié en 2021, ici pour archivage)

    Pour vendre ses systèmes de surveillance aux confins de l’Union européenne, l’entreprise use de son influence. Indirectement, discrètement, efficacement.

    Ce 23 mai 2017, au sixième étage de l’immense tour vitrée qui héberge les locaux de #Frontex à Varsovie, en Pologne, les rendez-vous sont réglés comme du papier à musique. L’agence européenne de gardes-frontières et de gardes-côtes reçoit des industriels pour des discussions consacrées à l’utilisation de la biométrie aux confins de l’Union. Leonardo, Safran, Indra… Frontex déroule le tapis rouge aux big boss de la sécurité et de la défense. Juste après la pause-déjeuner, c’est au tour de #Gemalto, qui sera racheté deux ans plus tard par Thales (lire l’épisode 5, « Thales s’immisce dans ta face »), de déballer pendant quarante-cinq minutes ses propositions. Un document PowerPoint de 14 pages sert de support visuel. L’entreprise franco-néerlandaise y développe diverses utilisations de la reconnaissance faciale aux frontières : en collectant un selfie grâce à son téléphone avant de voyager, en plein vol dans un avion ou dans un véhicule qui roule. Oubliant de s’interroger sur la légalité et le cadre juridique de cette technologie, la présentation conclut : « La reconnaissance faciale en mouvement n’a pas été testée dans les essais de “frontières intelligentes” mais devrait. » Une manière à peine voilée de dire que Frontex devrait coupler des logiciels de reconnaissance faciale aux caméras de surveillance qui lorgnent les frontières extérieures de l’Europe, afin de mieux identifier et surveiller ceux qui tentent de pénétrer dans l’UE.

    Ce document est l’un des 138 dévoilés le 5 février dernier par les « Frontex Files », enquête diligentée par la chaîne de télévision publique allemande ZDF, en collaboration avec l’ONG européenne Corporate Europe Observatory. Ce travail lève le voile sur des réunions menées par Frontex avec 125 lobbyistes, reçus entre 2018 et 2019… ainsi que sur leur opacité, puisque 72 % d’entre elles se sont tenues très discrètement, en dehors des règles de transparence édictées par l’Union européenne.

    Depuis 2016, Frontex joue un rôle dans la lutte contre la criminalité transfrontalière. Son budget atteint 544 millions en 2021

    Fondée en 2004 pour aider les pays européens à sécuriser leurs frontières, Frontex est devenue une usine à gaz de la traque des réfugiés. Depuis 2016 et un élargissement de ses fonctions, elle joue désormais un rôle dans la lutte contre la criminalité transfrontalière. Alors qu’il plafonnait à 6 millions d’euros en 2005, son budget atteint 544 millions en 2021. Pour le prochain cycle budgétaire de l’UE (2021-2027), la Commission européenne a attribué une enveloppe de 12,7 milliards d’euros à la gestion des frontières et de 9,8 milliards à la migration.

    Thales et Gemalto trônent dans le top 10 des entreprises ayant eu le plus d’entretiens avec l’agence européenne : respectivement trois et quatre réunions. Mais les deux sociétés devraient être comptées comme un tout : en rachetant la seconde, la première a logiquement profité des efforts de lobbying que celle-ci avait déployés auparavant. Pour le géant français, l’enjeu des frontières est majeur, ainsi que nous le racontions précédemment (lire l’épisode 6, « Thales police les frontières »). #Murs, #clôtures, #barbelés, #radars, #drones, systèmes de reconnaissance d’#empreintes_digitales biométriques… Chaque année, les marchés attribués se comptent en millions d’euros. L’ONG Transnational Institute parle de « business de l’édification de murs », du nom d’un de ses rapports, publié en novembre 2019. Celui-ci met la lumière sur les trois entreprises qui dévorent la plus grosse part du gâteau : l’espagnole #Leonardo (ex-#Finmeccanica), #Airbus et bien sûr Thales. Un profit fruit de plus de quinze années de lobbying agressif.

    Thales avance à couvert et s’appuie sur l’#European_Organisation_for_Security, un think tank qui regroupe ses principaux alliés et concurrents

    Flash-back en 2003. Le traumatisme des attentats du 11-Septembre est encore vif. L’Union européenne aborde l’épineuse question de la sécurisation de ses frontières. Elle constitue un « groupe de personnalités », dont la mission est de définir les axes d’un futur programme de recherche européen sur la question. Au milieu des commissaires, chercheurs et représentants des institutions s’immiscent les intérêts privés de sociétés spécialisées dans la défense : Thales, Leonardo, mais aussi l’allemande #Siemens et la suédoise #Ericsson. Un an plus tard, le rapport suggère à l’UE de calquer son budget de recherche sur la sécurité sur celui des États-Unis, soit environ quatre dollars par habitant et par an, raconte la juriste Claire Rodier dans son ouvrage Xénophobie business : à quoi servent les contrôles migratoires ? (La Découverte, 2012). En euros, la somme s’élève à 1,3 milliard par an. La machine est lancée. Les lobbyistes sont dans la place ; ils ne la quitteront pas.

    Au sein du registre de transparence de l’Union européenne, Thales publie les détails de ses actions d’influence : un lobbyiste accrédité au Parlement, entre 300 000 et 400 000 euros de dépenses en 2019 et des réunions avec des commissaires et des membres de cabinets qui concernent avant tout les transports et l’aérospatial. Rien ou presque sur la sécurité. Logique. Thales, comme souvent, avance à couvert (lire l’épisode 1, « Nice, le “little brother” de Thales ») et s’appuie pour faire valoir ses positions sur l’#European_Organisation_for_Security (EOS), un think tank qui regroupe ses principaux alliés et concurrents : #Airbus, Leonardo ou les Français d’#Idemia. Bref, un lobby. L’implication de Thales dans #EOS est tout à fait naturelle : l’entreprise en est la créatrice. Un homme a longtemps été le visage de cette filiation, #Luigi_Rebuffi. Diplômé en ingénierie nucléaire à l’université polytechnique de Milan, cet Italien au crâne dégarni et aux lunettes rectangulaires doit beaucoup au géant français. Spécialisé dans la recherche et le développement au niveau européen, il devient en 2003 directeur des affaires européennes de Thales. Quatre ans plus tard, l’homme fonde EOS. Détaché par Thales, il en assure la présidence pendant dix ans avant de rejoindre son conseil d’administration de 2017 à 2019.

    Depuis, il a fondé et est devenu le secrétaire général de l’#European_Cyber_Security_Organisation (#Ecso), représentant d’influence enregistré à Bruxelles, dont fait partie #Thales_SIX_GTS France, la filiale sécurité et #systèmes_d’information du groupe. À la tête d’Ecso, on trouve #Philippe_Vannier, également président de la division #big_data et sécurité du géant français de la sécurité #Atos… dont l’ancien PDG #Thierry_Breton est depuis 2019 commissaire européen au Marché intérieur. Un jeu de chaises musicales où des cadres du privé débattent désormais des décisions publiques.

    Entre 2012 et 2016, Luigi Rebuffi préside l’European Organisation for Security… et conseille la Commission pour ses programmes de recherche en sécurité

    Luigi Rebuffi sait se placer et se montrer utile. Entre 2012 et 2016, il occupe, en parallèle de ses fonctions à l’EOS, celle de conseiller pour les programmes de recherche en sécurité de la Commission européenne, le #Security_Advisory_Group et le #Protection_and_Security_Advisory_Group. « C’est une position privilégiée, analyse Mark Akkerman, chercheur et coauteur du rapport “Le business de l’édification de murs” de l’ONG Transnational Institute. Rebuffi faisait partie de l’organe consultatif le plus influent sur les décisions de financement par l’UE de programmes de recherche et d’innovation dans le domaine de la sécurité. »

    Ce n’est donc pas un hasard si, comme le note le site European Research Ranking, qui compile les données publiées par la Commission européenne, Thales est l’un des principaux bénéficiaires des fonds européens sur la #recherche avec 637 projets menés depuis 2007. La sécurité figure en bonne place des thématiques favorites de la société du PDG #Patrice_Caine, qui marche main dans la main avec ses compères de la défense Leonardo et Airbus, avec lesquels elle a respectivement mené 48 et 109 projets.

    Entre 2008 et 2012, l’Union européenne a, par exemple, attribué une subvention de 2,6 millions d’euros à un consortium mené par Thales, dans le cadre du projet #Aspis. Son objectif ? Identifier des systèmes de #surveillance_autonome dans les #transports_publics. Des recherches menées en collaboration avec la #RATP, qui a dévoilé à Thales les recettes de ses systèmes de sécurité et les coulisses de sa première ligne entièrement automatisée, la ligne 14 du métro parisien. Un projet dont l’un des axes a été le développement de la #vidéosurveillance.

    Thales coordonne le projet #Gambas qui vise à renforcer la #sécurité_maritime et à mieux repérer les bateaux de réfugiés tentant de rejoindre l’Europe

    À la même période, Thales s’est impliqué dans le projet #Oparus, financé à hauteur de 1,19 million d’euros par la Commission européenne. À ses côtés pour penser une stratégie européenne de la surveillance terrestre et maritime par #drones, #EADS (ancien nom d’#Airbus) ou #Dassault_Aviation. Depuis le 1er janvier dernier, l’industriel français coordonne aussi le projet Gambas (1,6 million de financement), qui vise à renforcer la sécurité maritime en améliorant le système de surveillance par #radar #Galileo, développé dans le cadre d’un précédent #projet_de_recherche européen pour mieux repérer les bateaux de réfugiés tentant de rejoindre l’Europe. Une #technologie installée depuis 2018 aux frontières européennes.

    Des subventions sont rattachées aux derniers programmes de recherche et d’innovation de l’Union européenne : #PR7 (2007-13) et #Horizon_2020 (2014-20). Leur petit frère, qui court jusqu’en 2027, s’intitule, lui, #Horizon_Europe. L’une de ses ambitions : « La sécurité civile pour la société ». Alors que ce programme s’amorce, Thales place ses pions. Le 23 novembre 2020, l’entreprise s’est entretenue avec #Jean-Éric_Paquet, directeur général pour la recherche et l’innovation de la Commission européenne. Sur quels thèmes ? Ont été évoqués les programmes Horizon 2020 et Horizon Europe, et notamment « dans quelles mesures [les] actions [de la Commission] pourraient susciter l’intérêt de Thales, en vue d’un soutien renforcé aux PME mais aussi aux écosystèmes d’innovation au sein desquels les groupes industriels ont un rôle à jouer », nous a répondu par mail Jean-Éric Paquet.

    L’European Organisation for Security s’intéresse aussi directement aux frontières européennes. Un groupe de travail, coprésidé par #Peter_Smallridge, chef des ventes de la division « #borders_and_travel » de Thales et ancien de Gemalto, poursuit notamment l’ambition « d’encourager le financement et le développement de la recherche qui aboutira à une industrie européenne de la sécurité plus forte ». Entre 2014 et 2019, EOS a organisé 226 réunions pour le compte d’Airbus, Leonardo et Thales, dépensant 2,65 millions d’euros pour la seule année 2017. Le chercheur Mark Akkerman est formel : « Toutes les actions de lobbying sur les frontières passent par l’EOS et l’#AeroSpace_and_Defence_Industries_Association_of_Europe (#ASD) », l’autre hydre de l’influence européenne.

    L’AeroSpace and Defence Industries Association of Europe a particulièrement souligné la nécessité de renforcer les liens entre les politiques de sécurité européennes et l’industrie de la sécurité.
    Sonya Gospodinova, porte-parole de la Commission chargée de l’industrie de la défense

    Dans ses derniers comptes publiés, datés de 2018, EOS déclare des dépenses de lobbying en nette baisse : entre 100 000 et 200 000 euros, un peu moins que les 200 000 à 300 000 euros de l’ASD. La liste des interlocuteurs de ces structures en dit beaucoup. Le 12 février 2020, des représentants d’EOS rencontrent à Bruxelles #Despina_Spanou, cheffe de cabinet du Grec #Margarítis_Schinás, vice-président de la Commission européenne chargé des Migrations. Le 11 juin, c’est au tour de l’ASD d’échanger en visioconférence avec Despina Spanou, puis début juillet avec un autre membre du cabinet, #Vangelis_Demiris. Le monde de l’influence européenne est petit puisque le 30 juin, c’est Ecso, le nouveau bébé de Luigi Rebuffi, d’organiser une visioconférence sur la sécurité européenne avec le trio au grand complet : Margarítis Schinás, Despina Spanou et Vangelis Demiris. Pour la seule année 2020, c’est la troisième réunion menée par Ecso avec la cheffe de cabinet.

    Également commissaire chargé de la Promotion du mode de vie européen, Margarítis Schinás a notamment coordonné le rapport sur la « stratégie de l’UE sur l’union de la sécurité ». Publié le 24 juillet 2020, il fixe les priorités sécuritaires de la Commission pour la période 2020-2025. Pour lutter contre le terrorisme et le crime organisé, le texte indique que « des mesures sont en cours pour renforcer la législation sur la sécurité aux frontières et une meilleure utilisation des bases de données existantes ». Des points qui étaient au cœur de la discussion entre l’ASD et son cabinet, comme l’a confirmé aux Jours Sonya Gospodinova, porte-parole de la Commission chargée de l’industrie de la défense. « Lors de cette réunion, l’ASD a particulièrement souligné la nécessité de renforcer les liens entre les politiques de sécurité européennes et l’industrie de la sécurité », confie-t-elle. Difficile d’avoir le son de cloche des lobbyistes. Loquaces quand il s’agit d’échanger avec les commissaires et les députés européens, Luigi Rebuffi, ASD, EOS et Thales n’ont pas souhaité répondre à nos questions. Pas plus que l’une des autres cibles principales des lobbyistes de la sécurité, Thierry Breton. Contrairement aux Jours, l’AeroSpace and Defence Industries Association of Europe a décroché deux entretiens avec l’ancien ministre de l’Économie de Jacques Chirac en octobre dernier, pour aborder des sujets aussi vastes que le marché international de l’#aérospatiale, la #défense ou la #sécurité. À Bruxelles, Thales et ses relais d’influence sont comme à la maison.

    https://lesjours.fr/obsessions/thales-surveillance/ep7-lobbying-europe

    #complexe_militaro_industriel #surveillance_des_frontières #migrations #réfugiés #contrôles_frontaliers #lobby

    • Thales police les frontières

      De Calais à Algésiras, l’entreprise met ses technologies au service de la politique antimigratoire de l’Europe, contre de juteux contrats.

      Cette journée d’octobre, Calais ne fait pas mentir les préjugés. Le ciel est gris, le vent âpre. La pluie mitraille les vitres de la voiture de Stéphanie. La militante de Calais Research, une ONG qui travaille sur la frontière franco-anglaise, nous promène en périphérie de la ville. Un virage. Elle désigne du doigt un terrain poisseux, marécage artificiel construit afin de décourager les exilés qui veulent rejoindre la Grande-Bretagne. À proximité, des rangées de barbelés brisent l’horizon. Un frisson claustrophobe nous saisit, perdus dans ce labyrinthe de clôtures.

      La pilote de navire marchand connaît bien la région. Son collectif, qui réunit chercheurs et citoyens, effectue un travail d’archiviste. Ses membres collectent minutieusement les informations sur les dispositifs technologiques déployés à la frontière calaisienne et les entreprises qui les produisent. En 2016, ils publiaient les noms d’une quarantaine d’entreprises qui tirent profit de l’afflux de réfugiés dans la ville. Vinci, choisi en septembre 2016 pour construire un mur de 4 mètres de haut interdisant l’accès à l’autoroute depuis la jungle, y figure en bonne place. Tout comme Thales, qui apparaît dans la liste au chapitre « Technologies de frontières ».

      Thales vend son dispositif comme un outil pour protéger les employés, mais on voit bien que c’est pour empêcher les réfugiés de passer.
      Stéphanie, militante de l’ONG Calais Research

      Stéphanie stoppe sa voiture le long du trottoir, à quelques mètres de l’entrée du port de Calais. Portes tournantes et lecteurs de badges, qui permettent l’accès aux employés, ont été conçus par Thales. Le géant français a aussi déployé des dizaines de caméras le long de la clôture de 8 000 mètres qui encercle le port. « Thales vend son dispositif comme un outil pour protéger les employés, glisse Stéphanie, mais on voit bien que c’est pour empêcher les réfugiés de passer. » Le projet Calais Port 2015 – année initialement fixée pour la livraison –, une extension à 863 millions d’euros, « devrait être achevé le 5 mai 2021 », d’après Jean-Marc Puissesseau, PDG des ports de Calais-Boulogne-sur-Mer, qui n’a même pas pu nous confirmer que Thales en assure bien la sécurité, mais chiffre à 13 millions d’euros les investissements de sécurité liés au Brexit. Difficile d’en savoir plus sur ce port 2.0 : ni Thales ni la ville de Calais n’ont souhaité nous répondre.

      Les technologies sécuritaires de Thales ne se cantonnent pas au port. Depuis la mise en place du Brexit, la société Eurotunnel, qui gère le tunnel sous la Manche, a mis à disposition de la police aux frontières les sas « Parafe » (« passage automatisé rapide aux frontières extérieures ») utilisant la reconnaissance faciale du même nom, conçus par Thales. Là encore, ni Eurotunnel ni la préfecture du Pas-de-Calais n’ont souhaité commenter. L’entreprise française fournit aussi l’armée britannique qui, le 2 septembre 2020, utilisait pour la première fois le drone Watchkeeper produit par Thales. « Nous restons pleinement déterminés à soutenir le ministère de l’Intérieur britannique alors qu’il s’attaque au nombre croissant de petits bateaux traversant la Manche », se félicite alors l’armée britannique dans un communiqué. Pour concevoir ce drone, initialement déployé en Afghanistan, Thales a mis de côté son vernis éthique. Le champion français s’est associé à Elbit, entreprise israélienne connue pour son aéronef de guerre Hermes. En 2018, The Intercept révélait que ce modèle avait été utilisé pour bombarder Gaza, tuant quatre enfants. Si le patron de Thales, Patrice Caine, appelait en 2019 à interdire les robots tueurs, il n’éprouve aucun état d’âme à collaborer avec une entreprise qui en construit.

      Du Rafale à la grande mosquée de la Mecque, Thales s’immisce partout mais reste invisible. L’entreprise cultive la même discrétion aux frontières européennes

      À Calais comme ailleurs, un détail frappe quand on enquête sur Thales. L’entreprise entretient une présence fantôme. Elle s’immisce partout, mais ses six lettres restent invisibles. Elles ne figurent ni sur la carlingue du Rafale dont elle fournit l’électronique, ni sur les caméras de vidéosurveillance qui lorgnent sur la grande mosquée de la Mecque ni les produits informatiques qui assurent la cybersécurité du ministère des Armées. Très loquace sur l’efficacité de sa « Safe City » mexicaine (lire l’épisode 3, « Thales se prend un coup de chaud sous le soleil de Mexico ») ou les bienfaits potentiels de la reconnaissance faciale (lire l’épisode 5, « Thales s’immisce dans ta face »), Thales cultive la même discrétion sur son implication aux frontières européennes. Sur son site francophone, une page internet laconique mentionne l’utilisation par l’armée française de 210 mini-drones Spy Ranger et l’acquisition par la Guardia civil espagnole de caméras Gecko, œil numérique à vision thermique capable d’identifier un bateau à plus de 25 kilomètres. Circulez, il n’y a rien à voir !

      La branche espagnole du groupe est plus bavarde. Un communiqué publié par la filiale ibérique nous apprend que ces caméras seront installées sur des 4x4 de la Guardia civil « pour renforcer la surveillance des côtes et des frontières ». Une simple recherche sur le registre des appels d’offres espagnols nous a permis de retracer le lieu de déploiement de ces dispositifs. La Guardia civil de Melilla, enclave espagnole au Maroc, s’est vue attribuer une caméra thermique, tout comme celle d’Algésiras, ville côtière située à quelques kilomètres de Gibraltar, qui a reçu en complément un logiciel pour contrôler les images depuis son centre de commandement. Dans un autre appel d’offres daté de novembre 2015, la Guardia civil d’Algésiras obtient un des deux lots de caméras thermiques mobiles intégrées directement à un 4x4. Le second revient à la police des Baléares. Montant total de ces marchés : 1,5 million d’euros. Des gadgets estampillés Thales destinés au « Servicio fiscal » de la Guardia civil, une unité dont l’un des rôles principaux est d’assurer la sécurité aux frontières.

      Thales n’a pas attendu 2015 pour vendre ses produits de surveillance en Espagne. D’autres marchés publics de 2014 font mention de l’acquisition par la Guardia civil de Ceuta et Melilla de trois caméras thermiques portables, ainsi que de deux systèmes de surveillance avec caméras thermiques et de quatre caméras thermiques à Cadix et aux Baléares. La gendarmerie espagnole a également obtenu plusieurs caméras thalesiennes « Sophie ». Initialement à usage militaire, ces jumelles thermiques à vision nocturne, dont la portée atteint jusqu’à 5 kilomètres, ont délaissé les champs de bataille et servent désormais à traquer les exilés qui tentent de rejoindre l’Europe. Dans une enquête publiée en juillet dernier, Por Causa, média spécialisé dans les migrations, a analysé plus de 1 600 contrats liant l’État espagnol à des entreprises pour le contrôle des frontières, dont onze attribués à Thales, pour la somme de 3,8 millions d’euros.

      Algésiras héberge le port le plus important du sud de l’Espagne, c’est depuis des années l’une des portes d’entrées des migrants en Europe.
      Salva Carnicero, journaliste à « Por Causa »

      Le choix des villes n’est bien sûr pas anodin. « Algésiras héberge le port le plus important du sud de l’Espagne, c’est depuis des années l’une des portes d’entrées des migrants en Europe », analyse Salva Carnicero, qui travaille pour Por Causa. Dès 2003, la ville andalouse était équipée d’un dispositif de surveillance européen unique lancé par le gouvernement espagnol pour contrôler sa frontière sud, le Système intégré de surveillance extérieure (SIVE). Caméras thermiques, infrarouges, radars : les côtes ont été mises sous surveillance pour identifier la moindre embarcation à plusieurs dizaines de kilomètres. La gestion de ce système a été attribuée à l’entreprise espagnole Amper, qui continue à en assurer la maintenance et a remporté plusieurs appels d’offres en 2017 pour le déployer à Murcie, Alicante et Valence. Une entreprise que Thales connaît bien, puisqu’elle a acquis en 2014 l’une des branches d’Amper, spécialisée dans la création de systèmes de communication sécurisés pour le secteur de la défense.

      Ceuta et Melilla, villes autonomes espagnoles ayant une frontière directe avec le Maroc, sont considérées comme deux des frontières européennes les plus actives. En plus des caméras thermiques, Thales Espagne y a débuté en septembre 2019, en partenariat avec l’entreprise de sécurité suédoise Gunnebo, l’un des projets de reconnaissance faciale les plus ambitieux au monde. Le logiciel thalesien Live Face Identification System (LFIS) est en effet couplé à 35 caméras disposées aux postes-frontières avec l’Espagne. L’objectif : « Surveiller les personnes entrant et sortant des postes-frontières », et permettre « la mise en place de listes noires lors du contrôle aux frontières », dévoile Gunnebo, qui prédit 40 000 lectures de visages par jour à Ceuta et 85 000 à Melilla. Une technologie de plus qui complète l’immense clôture qui tranche la frontière. « Les deux vont de pair, le concept même de barrière frontalière implique la présence d’un checkpoint pour contrôler les passages », analyse le géographe Stéphane Rosière, spécialisé dans la géopolitique et les frontières.

      Chercheur pour Stop Wapenhandel, association néerlandaise qui milite contre le commerce des armes, Mark Akkerman travaille depuis des années sur la militarisation des frontières. Ses rapports « Border Wars » font figure de référence et mettent en exergue le profit que tirent les industriels de la défense, dont Thales, de la crise migratoire. Un des documents explique qu’à l’été 2015, le gouvernement néerlandais a accordé une licence d’exportation de 34 millions d’euros à Thales Nederland pour des radars et des systèmes C3. Leur destination ? L’Égypte, un pays qui viole régulièrement les droits de l’homme. Pour justifier la licence d’exportation accordée à Thales, le gouvernement néerlandais a évoqué « le rôle que la marine égyptienne joue dans l’arrêt de l’immigration “illégale” vers Europe ».

      De l’Australie aux pays du Golfe, l’ambition de Thales dépasse les frontières européennes

      L’ambition de Thales dépasse l’Europe. L’entreprise veut surveiller aux quatre coins du monde. Les drones Fulmar aident depuis 2016 la Malaisie à faire de la surveillance maritime et les caméras Gecko – encore elles –, lorgnent sur les eaux qui baignent la Jamaïque depuis 2019. En Australie, Thales a travaillé pendant plusieurs années avec l’entreprise publique Ocius, aidée par l’université New South Wales de Sydney, sur le développement de Bluebottle, un bateau autonome équipé d’un radar dont le but est de surveiller l’espace maritime. Au mois d’octobre, le ministère de l’industrie et de la défense australien a octroyé à Thales Australia une subvention de 3,8 millions de dollars pour développer son capteur sous-marin Blue Sentry.

      Une tactique rodée pour Thales qui, depuis une quinzaine d’années, profite des financements européens pour ses projets aux frontières. « L’un des marchés-clés pour ces acteurs sont les pays du Golfe, très riches, qui dépensent énormément dans la sécurité et qui ont parfois des problèmes d’instabilité. L’Arabie saoudite a barriérisé sa frontière avec l’Irak en pleine guerre civile », illustre Stéphane Rosière. En 2009, le royaume saoudien a confié la surveillance électronique de ses 8 000 kilomètres de frontières à EADS, aujourd’hui Airbus. Un marché estimé entre 1,6 milliard et 2,5 milliards d’euros, l’un des plus importants de l’histoire de la sécurité des frontières, dont l’attribution à EADS a été vécue comme un camouflet par Thales.

      Car l’entreprise dirigée par Patrice Caine entretient une influence historique dans le Golfe. Présent aux Émirats Arabes unis depuis 45 ans, l’industriel y emploie 550 personnes, principalement à Abu Dhabi et à Dubaï, où l’entreprise française est chargée de la sécurité d’un des plus grands aéroports du monde. Elle y a notamment installé 2 000 caméras de vidéosurveillance et 1 200 portillons de contrôle d’accès.

      Au Qatar, où elle comptait, en 2017, 310 employés, Thales équipe l’armée depuis plus de trois décennies. Depuis 2014, elle surveille le port de Doha et donc la frontière maritime, utilisant pour cela des systèmes détectant les intrusions et un imposant dispositif de vidéosurveillance. Impossible de quitter le Qatar par la voie des airs sans avoir à faire à Thales : l’entreprise sécurise aussi l’aéroport international d’Hamad avec, entre autres, un dispositif tentaculaire de 13 000 caméras, trois fois plus que pour l’intégralité de la ville de Nice, l’un de ses terrains de jeu favoris (lire l’épisode 1, « Nice, le “little brother” de Thales »).

      La prochaine grande échéance est la Coupe du monde de football de 2022, qui doit se tenir au Qatar et s’annonce comme l’une des plus sécurisées de l’histoire. Thales participe dans ce cadre à la construction et à la sécurisation du premier métro qatari, à Doha : 241 kilomètres, dont 123 souterrains, et 106 stations. Et combien de milliers de caméras de vidéosurveillance ?

      https://lesjours.fr/obsessions/thales-surveillance/ep6-frontieres-europe

  • Pourquoi la France a-t-elle choisi des drones américains plutôt que français ?
    http://www.slate.fr/story/191382/armee-ministere-defense-armement-drones-reaper-etats-unis-male-in-europe

    Le chercheur Samuel B.H. Faure revient sur les raisons du revirement du ministère de la Défense entre 2011 et 2013. Grâce à la conduite de plus de 150 entretiens dans les milieux militaires, politiques et industriels, Samuel B.H. Faure, maître de conférences à Sciences Po Saint-Germain-en-Laye, offre dans son ouvrage Avec ou sans l’Europe - Le dilemme de la politique française d’armement (à paraître le 18 juin aux Éditions de l’université de Bruxelles) une plongée inédite dans le monde méconnu de (...)

    #Dassault #EADS #Sagem #Thalès #drone #militaire #aérien #arme #lobbying #surveillance

  • Dans le #business de l’#humanitaire : doit-on tirer #profit des #réfugiés ?

    Depuis la crise économique de 2008 et la multiplication des conflits dans le monde, l’insuffisance des fonds alloués au secteur humanitaire n’a jamais été aussi importante. En effet seulement 59 % des besoins en la matière ont été financés en 2018.

    Pour l’une des crises humanitaires les plus médiatisées, celle des réfugiés, les chiffres sont plus alarmants encore. Le Haut-commissariat pour les Réfugiés (HCR) estime que pour l’année 2019 tout juste 14 % de l’aide nécessaire a été financée pour venir en aide aux 68,5 millions de réfugiés, demandeurs d’asile, personnes déplacées et apatrides.
    L’échec du système d’asile

    Bien que garanti par le droit international l’accueil de ces populations vulnérables reste globalement infime. En moyenne, seulement 1 % des réfugiés sont référés par le HCR pour être réinstallés dans des pays d’accueil chaque année. Le cantonnement en camps ou les installations plus ou moins précaires dans les pays limitrophes des zones de conflits deviennent les seules alternatives pour la grande majorité des réfugiés, pour qui la durée moyenne d’exil est d’environ 26 ans.

    Victimes des politiques d’asile de plus en plus restrictives des pays occidentaux plus de 85 % vivent dans des pays « en développement », dont les services élémentaires sont déjà sous pression.

    Le privé à la rescousse

    Pour pallier ces tensions, les capacités financières et innovatrices du secteur privé semblent aujourd’hui s’imposer comme une solution. Le HCR reconnaît en effet que le monde commercial joue un rôle central pour fournir des opportunités aux réfugiés et les soutenir.

    Le Pacte mondial sur les réfugiés adopté par 181 membres de l’ONU en décembre 2018 a lui aussi souligné le rôle primordial du secteur privé pour contrer les failles du système humanitaire.

    Que ce soit en termes d’emploi, d’opportunités commerciales ou de fourniture de biens et de services essentiels par l’intermédiaire de partenariats public-privé, ou encore en aidant les agences non gouvernementales ou gouvernementales à innover pour améliorer la qualité et la provision de l’aide, le monde du business semble désormais indissociable du monde humanitaire.

    Mais normaliser la condition du réfugié dans la logique économique de marché, n’est pas un artifice idéologique servant de plus en plus les intérêts corporatifs ? Et ces derniers ne passeront-ils pas avant ceux des réfugiés dans ce business désormais très rentable – fort de ses 20 milliards de dollars par an- qu’est devenu l’humanitaire ?
    De nombreuses plates-formes impliquées

    Le secteur commercial est impliqué à de nombreux niveaux du système d’asile. Par exemple, via des forums consultatifs comme la branche UNHCR Innovation du HCR créée en 2012 et financée par la fondation IKEA. Ce forum cherche à développer des moyens créatifs d’engager les entreprises et leurs ressources technologiques.

    D’autres plates-formes comme l’initiative #Connecting_Business ou encore #The_Solutions_Alliance tendent à impliquer le secteur privé dans les solutions en déplacement et en mesurer l’impact.

    Ou encore des organismes comme #Talent_beyond_boundaries ou la plate-forme française #Action_emploi_réfugiés élaborent des #bases_de_données regroupant des réfugiés et leurs #compétences techniques et académiques afin de les connecter à des employeurs potentiels dans les pays les autorisant à travailler.

    Afin de coordonner et de conseiller les actions et réponses du monde du profit, d’autres acteurs comme les consultants #Philanthropy_Advisors ont vu le jour pour promouvoir le développement de la collaboration philanthropique stratégique entre les #entreprises et le monde humanitaire, et les aider à projeter leur retour sur #investissement.

    Les marchés prospèrent

    Ainsi les partenariats public-privé avec le HCR et les ONG se multiplient, tant pour les prestations de service que l’expertise du secteur privé dans l’innovation.

    De gigantesques salons commerciaux réunissent régulièrement les grandes agences onusiennes, des ONG et des sociétés privées de toute taille afin d’essayer de prendre les marchés de l’humanitaire. Au salon DIHAD de Dubai par exemple, des stands de vendeurs de drones, de lampes photovoltaïques ou encore de kits alimentaires côtoient ceux des sociétés de services financiers comme MasterCard Worldwide ou des grands cabinets d’audit et de réduction des coûts en entreprise, comme Accenture et Deloitte.

    Cette concurrence grandissante des marchés de l’humanitaire semble suggérer que le système d’asile s’inscrit lui aussi progressivement dans un modèle néolibéral, appliquant la logique économique de marché jusque dans la sphère humanitaire.
    Abus et philanthropie des bailleurs de fonds

    Ce monde humanitaire qui pratique une logique propre à celle du monde des affaires soulève de multiples questions éthiques et pragmatiques.

    Au niveau philanthropique par exemple, les partenaires majeurs du HCR incluent des multinationales comme #Nike, #Merck, #BP, #Nestlé, #IKEA ou encore #Microsoft.

    Or, bien que l’apport financier de ces corporations soit essentiel pour contrer le manque de fonds du système d’asile, la crédibilité et la légitimité de certains partenaires a été contestée.

    Pour cause, les exploitations et abus déjà recensés à l’encontre de ces corporations. Nestlé a récemment été accusé d’esclavagisme en Thaïlande ; Nike et BP ont eux aussi été régulièrement critiqués pour leur modèle économique peu regardant des droits du travail ; ou encore Microsoft, récemment accusé d’exploitation d’enfants dans les mines de cobalt en République Démocratique du Congo. L’entreprise IKEA, bailleur majeur du HCR à quant à elle été inculpée dans un scandale d’évasion fiscale, accusée d’échapper ainsi aux taxes dans les états qui entre autres, financent le HCR.
    Des employeurs douteux

    En tant qu’employeur, le secteur privé embauche et rémunère des réfugiés dans des contextes légaux comme clandestins.

    Par exemple, 20 % de la main d’œuvre de la compagnie #Chobani, spécialiste du yaourt à la grecque implantée aux États-Unis est réfugiée. Son PDG estime que dans le monde actuel le secteur privé est l ‘agent de changement le plus efficace et a ainsi créé la fondation #Partenariat_Tent, afin de sensibiliser le monde commercial à l’importance du secteur privé dans la cause réfugiée.

    Par l’intermédiaire de cette plate-forme, plus de 20 entreprises dont #Microsoft, #Ikea, #H&M et #Hilton ont annoncé des initiatives d’#emploi destinées à contrer la crise des déplacements.

    Cependant, puisque souvent sans droit de travail dans les pays d’accueil de la majorité des réfugiés, ceux-ci sont souvent prêts à accepter n’importe quelle opportunité, et s’exposent à toute sorte de mécanisme d’exploitation, des multinationales aux petites entreprises, légalement ou dans l’économie informelle.

    Des enfants réfugiés Rohingya au Bangladesh aux Syriens en Turquie, Irak, Jordanie ou au Liban exploités dans diverses industries, les exemples d’abus par des entreprises de toutes tailles sont souvent recensés et vaguement relayés dans la presse. Parfois, les entreprises inculpées ne sont autres que des géants comme #Zara, #Mango, #Marks_and_Spencer, qui ne sont pas légalement réprimandés car il n’existe ni mécanisme de coercition ni cadre de sanction pour les multinationales.

    L’ambiguïté des sous-traitants

    Par ailleurs, les gouvernements, le #HCR et les #ONG sous-traitent progressivement l’assistance et la protection des réfugiés à divers partenaires commerciaux afin d’améliorer les conditions de vie dans des secteurs aussi divers que la finance, la provision de service, le conseil, la construction, la santé, la technologie ou encore l’éducation.

    Si de tels projets sont souvent très positifs, d’autres se font complices ou tirent profit de politiques publiques allant à l’encontre de la protection des droits humains. La multinationale espagnole #Ferrovial, un entrepreneur indépendant contracté par l’état australien pour gérer son système carcéral des demandeurs d’asile offshore, a été accusée de mauvais traitements chroniques envers les réfugiés dans des centres de détention extraterritoriaux administrés par l’Australie. Cette dernière est elle-même accusée de crimes contre l’humanité pour son traitement des demandeurs d’asile arrivés par bateau.

    Amnesty International a aussi dénoncé des actes de torture par la compagnie Australienne #Wilson_Security, sous-traitant de la filiale australienne de Ferrovial, #Broadspectrum.

    La compagnie britannique de sécurité #G4S a elle aussi fait l’objet d’une multitude d’allégations concernant des violences physiques perpétrées par ses employés dans des camps contre des réfugiés, par exemple à Daddab au Kenya, et sans conséquence pour G4S.

    Des compagnies comme #European_Homecare ou #ORS spécialisées dans la provision de service aux migrants et réfugiés ont été accusées de #maltraitance dans les milieux carcéraux envers les gardes et les réfugiés.

    Ainsi, selon un rapport de L’Internationale des services publics, la privatisation des services aux réfugiés et aux demandeurs d’asile a un impact direct sur leur qualité et aboutit à des services inappropriés, caractérisés par un manque d’empathie, et ne respectant souvent pas les droits humains.

    Le business de la catastrophe

    Par soucis d’efficacité, en privatisant de plus en plus leurs services et en laissant le monde du profit infiltrer celui de l’humanitaire, le HCR et les ONG prennent le risque de créer des conditions d’exploitation échappant aux mécanismes légaux de responsabilité.

    Aux vues de nombreuses questions éthiques, le monde commercial peut-il réellement contrer les failles étatiques et organisationnelles du monde humanitaire ? L’intégration du secteur privé dans le système de protection et d’assistance aux réfugiés, est-ce aussi en soi justifier le désengagement des États de leurs obligations en matière de protection des personnes les plus vulnérables ?

    Comment ainsi éviter que cette source d’opportunité commerciale pour les entreprises, et les opportunités d’émancipation que cela engendre pour les réfugiés, n’entraîne leur marchandisation et exploitation, dans un contexte où les cadres juridiques en matière de business et droits humains ne sont visiblement pas assez strictes ?

    https://theconversation.com/dans-le-business-de-lhumanitaire-doit-on-tirer-profit-des-refugies-
    #privatisation #partenariats_public-privé #PPP #asile #migrations #philanthropie #travail #salons_commerciaux #salons #DIHAD #néolibéralisme #sous-traitance

  • Nicolas #Sarkozy a bien servi les intérêts de #kadhafi. Voici les preuves
    https://www.mediapart.fr/journal/france/040418/nicolas-sarkozy-bien-servi-les-interets-de-kadhafi-voici-les-preuves

    Nicolas Sarkozy et Mouammar Kadhafi devant la maison du second bombarbée par les Américains. © Reuters Contrairement à ce qu’il a affirmé devant les juges puis dans les médias, Nicolas Sarkozy, actuellement mis en examen pour #Corruption dans l’affaire des financements libyens, a objectivement servi les intérêts du régime de Kadhafi entre 2005 et 2011. La preuve en cinq actes.

    #France #Amesys #EADS #libye #MBDA #nucléaire

  • #Kazakhgate : la commission occulte qui inquiète #Airbus
    https://www.mediapart.fr/journal/france/231117/kazakhgate-la-commission-occulte-qui-inquiete-airbus

    Les juges d’instruction ont trouvé la trace d’une commission suspecte de 8,8 millions d’euros versée par Airbus dans le cadre d’une vente de #satellites au Kazakhstan. Le PDG du groupe, Thomas Enders, a été entendu comme témoin par les policiers de l’office anticorruption.

    #France #Corruption #EADS #Eurocopter #Hong_Kong #Lyès_Ben_Chedli #Nicolas_Sarkozy #paradis_fiscaux #Patokh_Chodiev #Samoa

  • Le gigantesque scandale qui menace #Airbus
    https://www.mediapart.fr/journal/economie/270717/le-gigantesque-scandale-qui-menace-airbus

    L’enquête franco-britannique pour #Corruption visant Airbus porte sur des centaines de millions d’euros de commissions occultes présumées. Révélations sur un système qui a prospéré pendant quinze ans, et qui menace aujourd’hui les plus hauts dirigeants de l’avionneur européen.

    #Economie #Airbus_Group #EADS #exportations #Jean-Pierre_Talamoni #Justice #Marwan_Lahoud #Olivier_Brun #parquet_national_financier #serious_fraud_office #Thomas_Enders

  • L’Europe en retard d’une guerre industrielle
    https://www.monde-diplomatique.fr/2017/06/QUATREPOINT/57557

    (…) Prise en tenaille entre la doxa anglo-saxonne et l’#ordolibéralisme allemand, l’#industrie française explose, et, avec elle, des millions d’emplois.

    Ces nouveaux rapports de forces se retrouvent dans #Airbus Group (nouveau nom d’#EADS), mais aussi dans Arianespace, où l’influence des Français diminue. Comme le constatent en privé certains hauts cadres, le nouveau patron d’Airbus Group, l’Allemand Thomas Enders, « s’américanise de plus en plus ». En 2016, il a ainsi placé un Américain au poste de directeur de la recherche et de la technologie : M. Paul Eremenko, ancien cadre dirigeant de la Defense Advanced Research Projects Agency (#Darpa), l’organisme d’État qui, aux États-Unis, oriente tous les crédits en matière de recherche et développement, notamment dans la défense. Un peu comme si Boeing recrutait un ancien patron de la direction générale de l’armement française. Airbus Group, faut-il le rappeler, fabrique les missiles de la force de frappe française.

    Même évolution chez Arianespace. Pour la mise en orbite des #satellites européens, ses lanceurs se trouvent systématiquement en compétition avec ceux des Russes et des Américains. Or ceux-ci, avec le soutien de leurs gouvernements, cassent les prix. L’Allemagne a choisi l’américain #SpaceX pour trois de ses satellites. Certes, les Européens ont finalement mené à bien le programme #Galileo, un service de géolocalisation par satellites concurrent du GPS américain. Mais dix-huit ans se sont écoulés entre le lancement du projet et son achèvement, en décembre 2016. Bilan : au moins six ans de retard, un doublement du budget et d’innombrables psychodrames entre les pays participants, certains ne restant pas insensibles aux pressions américaines.

    Dans les industries de défense, les coopérations ont bien souvent tourné court (c’est le cas du char franco-allemand). Dans les avions de combat, la France a fait cavalier seul avec son #Rafale, tandis que les Allemands et les Britanniques fabriquaient leur Eurofighter. Les deux avions se concurrencent à l’exportation, certains pays européens, dont le Royaume-Uni, l’Italie et les Pays-Bas, préférant même acheter le F-35 américain, jet militaire le plus cher de l’histoire de l’aéronautique.

    Mais c’est dans le numérique que l’échec se révèle le plus cuisant. Depuis trente ans, avec la complicité tacite de la plupart des États, Bruxelles a systématiquement bloqué tout projet visant à créer des champions européens. Un tel laisser-faire contraste avec les initiatives prises par les Chinois et même par les Russes. Pourquoi développer une offre européenne puisque les #Gafam (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft) le font pour nous ?…

    Des monopoles échappant à tout contrôle dans le secteur des données sensibles : face à ce danger, une prise de conscience semble toutefois émerger à Bruxelles. D’où la mise en accusation de Google pour atteinte à la concurrence par la Commission européenne, en juillet 2016. Installé en Irlande, le groupe américain bénéficiait d’une fiscalité très avantageuse. Mais cette réprimande — très médiatisée — n’est qu’un acte isolé que Dublin, attaché à un régime qui lui permet d’attirer les entreprises, a vivement déploré. La tentation de se soumettre aux géants américains demeure grande. Fin janvier 2017, le ministre des affaires étrangères danois, M. Anders Samuelsen, a ainsi annoncé la nomination d’« ambassadeurs » de son pays auprès des Gafam : « Ces entreprises sont devenues de nouvelles nations. À l’avenir, nos relations bilatérales avec Google seront aussi importantes que celles que nous entretenons avec la Grèce. » Si cette attitude — semblable à celle de l’Irlande, qui se voit plus que jamais en porte-avions des #multinationales américaines — se confirme, c’est le sens même du projet européen qui est atteint.

    -- Jean-Michel Quatrepoint, @mdiplo, juin 2017.

    On l’avait noté quelque part ici cette décision de la Suède, mais je ne retrouve pas.

    cc @xporte

  • #Kazakhgate : le demi-aveu de #Claude_Guéant
    https://www.mediapart.fr/journal/france/040517/kazakhgate-le-demi-aveu-de-claude-gueant

    Claude Guéant a été secrétaire général de l’Élysée sous Sarkozy à partir de 2007, puis nommé ministre de l’intérieur le 27 février 2011. © Reuters L’ancien bras droit du président Sarkozy a reconnu mercredi devant une commission d’enquête parlementaire belge que l’Élysée s’est démené pour éviter à un oligarque un procès pour #Corruption en #Belgique, afin que de juteux contrats soient signés entre la #France et le #Kazakhstan. Mais il a démenti avoir fait changer la loi outre-Quiévrain.

    #Airbus #EADS #Nicolas_Sarkozy #Noursoultan_Nazarbaïev #trafic_d'influence

  • La justice enquête sur une mystérieuse #mine_d'or d’Airbus au #Mali
    https://www.mediapart.fr/journal/france/020616/la-justice-enquete-sur-une-mysterieuse-mine-dor-dairbus-au-mali

    Airbus Group est cité dans une enquête judiciaire pour #escroquerie sur une mine d’or malienne en dépôt de bilan, dont les actionnaires ont été ruinés. Le projet d’investissement du géant de l’aéronautique dans cette mine, dirigée par un proche du pouvoir malien, semblait destiné à dégager des fonds occultes pour faciliter l’obtention de marchés militaires dans le pays.

    #France #Airbus_Group #Aliou_Diallo #commissions #EADS #entreprises #exportations #Olivier_Couriol #Pearl_Gold #SMO #Wassoul'or

  • Les 12 millions d’euros d’Airbus Group pour le premier ministre kazakh
    https://www.mediapart.fr/journal/france/310516/les-12-millions-d-euros-d-airbus-group-pour-le-premier-ministre-kazakh

    Le président #Nicolas_Sarkozy et son homologue kazakh Noursoultan Nazarbaïev à l’Élysée le 27 octobre 2010, suite à la signature du premier accord sur la vente des #Hélicoptères d’Airbus Group. © Reuters Mediapart révèle que le géant de l’aéronautique était « prêt à s’engager » à verser en 2010 une commission occulte de 12 millions d’euros destinée au premier ministre kazakh, afin de faciliter la vente de 45 hélicoptères.

    #France #Airbus_Group #Airbus_Helicopters #Corruption #EADS #Eurocopter #Jean-Pierre_Talamoni #Justice #Kazakhgate #Lutz_Bertling #Marwan_Lahoud #Patokh_Chodiev #satellite

  • Les 12 millions d’euros d’Airbus Group pour le premier ministre kazakh
    https://www.mediapart.fr/journal/france/310516/les-12-millions-deuros-dairbus-group-pour-le-premier-ministre-kazakh

    Le président #Nicolas_Sarkozy et son homologue kazakh Noursoultan Nazarbaïev à l’Élysée le 27 octobre 2010, suite à la signature du premier accord sur la vente des #Hélicoptères d’Airbus Group. © Reuters Mediapart révèle que le géant de l’aéronautique était « prêt à s’engager » à verser en 2010 une commission occulte de 12 millions d’euros destinée au premier ministre kazakh, afin de faciliter la vente de 45 hélicoptères.

    #France #Airbus_Group #Airbus_Helicopters #Corruption #EADS #Eurocopter #Jean-Pierre_Talamoni #Justice #Kazakhgate #Lutz_Bertling #Marwan_Lahoud #Patokh_Chodiev #satellite

  • x-pressed | Le contrôle de l’immigration européenne entre les mains des #lobbies

    L’« Agence européenne pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures des États membres de l’Union européenne » (#FRONTEX) est devenue opérationnelle le 1er mai 2005. Sa création avait été proposée un an plus tôt par le Conseil européen avec comme objectif principal l’amélioration de la gestion des frontières extérieures des Etats membres de l’UE et la coordination opérationnelle entre ces pays.


    http://www.asile.ch/vivre-ensemble/2015/04/16/xpressed-le-controle-de-limmigration-europeenne-entre-les-mains-des-lobbies
    #frontières #contrôles_frontaliers #budget #sécurité #SDA #business #Thales #Eads #Indra #industrie_sécuritaire #EOS #Perseus #Talos #Operamar #Eurosur #GMW Miura_Private_Equity #Proytecsa #Melilla #expulsion #renvois #rapatriement #expulsions_collectives #Fonds_Européen_pour_le_Retour #droits_humains #Szift_Air #Air_Europa #lobby
    cc @reka

  • #Qosmos : du projet universitaire aux activités « secret-défense »
    http://reflets.info/qosmos-du-projet-universitaire-aux-activites-secret-defense

    Dans ce deuxième volet de leur #Enquête, #Mediapart et #Reflets reviennent sur la genèse de cette société spécialisée dans les technologies de surveillance de masse, née dans un laboratoire avant de se transformer en fournisseur des services de renseignement de l’État qui ne pouvait rien ignorer de ses activités. Lorsque l’on se penche sur les […]

    #A_la_Une #Bienvenue_chez_Amesys #Bienvenue_chez_Qosmos #Deep_Packet_Inspection #Amesys #Bachar_al-Assad #Bull #complicité_d'actes_de_torture #DCRI #DGSE #EADS #Eric_Horlait #Fleur_Pelleri #Kadhafi #Libye #Philippe_Vannier #secret_défense #Syrie #Thalès #Thibaut_Bechetoille #Wassenaar

  • Remembering French Investments in Apartheid #South_Africa
    http://www.multinationales.org/article228.html

    With politicians showing unusual agreement among themselves and media focused on the “global” tribute to Nelson Mandela, there has been unanimous praise in #France for the South African leader and the struggle against apartheid he embodied. However, when Mandela was still laying in jail for life, things were very different. France and its major corporations were among the most loyal supporters of Pretoria’s racist regime, to which they sold arms, nuclear and industrial technologies, in #Total (...)

    #Investigations

    / #Defence_and_Security, #A_la_une, #Energy, South Africa, France, #Alcatel-Lucent, #Alstom, #ArcelorMittal, #Areva, #EADS, #EDF, #Groupe_Dassault, #Lagardère, #PSA_Peugeot_Citroën, #Renault, #Safran, Total, #Wendel, #armament, #public_campaign, #international_law, human (...)

    #human_rights #ethics #international_solidarity
    http://www.lacimade.org
    http://www.ritimo.org
    http://www.peuples-solidaires.org
    http://www.reseau-ipam.org/spip.php?page=rubrique&id_rubrique=47
    http://www.jeuneafrique.com/Article/ARTJAWEB20120615182920
    http://www.24heures.ch/suisse/Rene-Felber-fustige-les-banques-suisses-sur-l-apartheid-/story/16707094
    http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/tiers_0040-7356_1979_num_20_77_2853
    http://www.ilo.org/public/libdoc/ilo/1964/64B09_117_engl.pdf
    http://articles.latimes.com/1986-04-13/local/me-4509_1_shell-oil
    http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/tiers_0040-7356_1979_num_20_77_2859
    http://www.business-humanrights.org/Categories/Lawlawsuits/Lawsuitsregulatoryaction/LawsuitsSelectedcases/ApartheidreparationslawsuitsreSoAfrica

  • EADS veut supprimer 5.800 emplois en Europe
    http://www.wsws.org/fr/articles/2013/dec2013/eads-d16.shtml

    Le PDG d’EADS, Tom Enders, a justifié les licenciements en avançant le besoin « d’accroître la compétitivité de l’industrie aéronautique et spatiale », et d’augmenter de 10 pour cent d’ici à 2016 le taux de rentabilité des investissements dans la firme. Pour satisfaire la cupidité les actionnaires pour plus de bénéfices, la main-d’œuvre est menacée d’attaques qui vont bien au-delà des mesures déjà annoncées.

    « Notre objectif est de devenir compétitif. Nous verrons si les mesures projetées seront suffisantes ou si des réductions supplémentaires seront nécessaires, » a annoncé Enders. Seule une chose était claire selon lui, ceci ne serait pas « le dernier programme de restructuration dans ce domaine. » Il fit référence au « succès » du plan « power 8 », un programme de restructuration précédent de la filiale d’EADS Airbus qui avait coûté, entre 2007 et 2011, les emplois de 10.000 travailleurs. « Nous savons comment réaliser de vastes programme de restructuration, » a ajouté Enders.

    Comme dans le cas de « power 8 », les suppressions d’emploi seront mises en œuvre en étroite collaboration avec les syndicats.

  • Quand la #France et ses grandes entreprises investissaient dans l’apartheid
    http://www.multinationales.org/article223.html

    Une classe politique unanime, des médias focalisés sur la commémoration « planétaire » : les funérailles de Nelson Mandela suscitent l’union sacrée autour du combat que le militant de l’ANC a incarné. Pourtant, quand Nelson Mandela est jeté en prison à perpétuité, il n’en était rien. La France et ses grandes entreprises sont l’un des plus fidèles soutiens au régime raciste de Pretoria, lui vendant armements, centrales nucléaires et technologies industrielles, tout en contournant allègrement les sanctions des (...)

    #Enquêtes

    / France, Défense et sécurité, #Énergie, #Afrique_du_Sud, #EDF, #Areva, #ArcelorMittal, #Alcatel-Lucent, #Alstom, #Renault, #PSA_Peugeot_Citroën, #Total, #Groupe_Dassault, #Lagardère, #EADS, #armement, #campagne_citoyenne, #droit_international, #droits_humains, #éthique, solidarité (...)

    #Défense_et_sécurité #solidarité_internationale #Wendel #Safran
    http://www.bastamag.net/Hommage-a-Mandela-quand-la-France
    http://www.lacimade.org
    http://www.ritimo.org
    http://www.peuples-solidaires.org
    http://www.reseau-ipam.org/spip.php?page=rubrique&id_rubrique=47
    http://www.jeuneafrique.com/Article/ARTJAWEB20120615182920
    http://www.24heures.ch/suisse/Rene-Felber-fustige-les-banques-suisses-sur-l-apartheid-/story/16707094
    http://www.flickr.com/photos/un_photo/3311470533/sizes/o/in/set-72157614394196933

    Flickr

    http://africanactivist.msu.edu
    http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/tiers_0040-7356_1979_num_20_77_2853
    http://www.ilo.org/public/french/bureau/leg/download/apartheid-fr.pdf
    http://articles.latimes.com/1986-04-13/local/me-4509_1_shell-oil
    http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/tiers_0040-7356_1979_num_20_77_2859
    http://www.business-humanrights.org/Categories/Lawlawsuits/Lawsuitsregulatoryaction/LawsuitsSelectedcases/ApartheidreparationslawsuitsreSoAfrica

  • EADS : les syndicats français dénoncent le chantage de la direction - L’Express avec L’Expansion
    http://lexpansion.lexpress.fr/entreprise/eads-les-syndicats-francais-denoncent-le-chantage-de-la-directio

    FO, CFE-CGC, CFDT, CFTC et CGT ont annoncé avoir quitté la réunion du comité national France d’EADS, vendredi, pour dénoncer le « chantage » de la direction qui menace de licencier si les syndicats ne parvenaient pas à négocier des gains de productivité. « C’est la première fois que cela arrive depuis l’existence de notre groupe. Trop, c’est trop, nous avons quitté la salle de la séance plénière du comité national France, jamais nous n’avons été confrontés à de tels agissements de notre direction générale », a affirmé à l’AFP Yvonnick Dreno, coordinateur FO du groupe.

    >> Lire aussi : EADS rassure sur sa politique de dividendes et sa rentabilité, l’action bondit

    #économie
    #EADS
    #syndicats
    #chantage

  • Zone Militaire » Blog Archive Le patron d’EADS veut un financement et un calendrier pour développer un drone européen - Zone Militaire
    http://www.opex360.com/2013/12/13/le-patron-deads-veut-un-financement-et-un-calendrier-pour-developper-un-dro

    Les 19 et 20 décembre prochains se tiendra un sommet européen qui abordera les questions de défense. Pour le patron d’EADS, Tom Enders, il s’agit-là d’une occasion de faire émerger le projet d’un drone militaire européen. C’est ce qu’il a plaidé lors d’un entretien accordé au quotidien économique The Financial Times, ce 13 décembre, sans pour autant montrer un optimisme débordant quant à une issue favorable à ce projet.

    “C’est aux dirigeants politiques de décider s’il est important pour l’Europe de posséder sa propre industrie de la défense”, a-t-il ainsi affirmé. “Est-ce important ou est-ce que (le drone) est une matière première fabriquée un peu partout dans le monde et dont on peut dire ‘OK, je peux l’acheter aux Etats-Unis, en Israël ou pourquoi pas, dans quelques années en Asie ?’”, a-t-il ajouté.

    Le groupe européen, via sa filiale Cassidian, s’est associé à Dassault Aviation et à Alenia pour proposer un drone MALE (Moyenne Altitude Longue Endurance) à l’horizon 2020, sur la base du projet Talarion, abandonné, faute de financements, en 2012. Le développement d’un tel appareils coûterait 1 milliard d’euros et le prix unitaire dépendrait du nombre de commandes. Il ne reste plus qu’à avoir un donneur d’ordres unique, qui parlerait au nom des autres. Mais pour cela, faut-il encore que les clients potentiels se mettent d’accord sur leurs besoins.

    Aussi, pour Tom Enders, le prochain sommet européen devrait permettre d’obtenir un accord sur le financement d’un tel programme ainsi que sur un calendrier. Le souci est que plusieurs pays du Vieux Continent ont déjà fait leur choix en faveur du drone MQ-9 Reaper américain, lequel va rester en service pendant un bon moment… Et il y a des chances que les seuls crédits que la filière aéronautique pourraient obtenir soient décidés pour “encourager” les activités de recherche et de développement, ce qui donnera certes du grain à moudre pour les bureaux d’étude.

    “J’espère que nous verrons des initiatives concrètes et pas seulement une déclaration faite de belles paroles”, a lancé Tom Enders. Car pour lui, il est à craindre une détérioration de la base industrielle de défense européenne, en raison de la baisse des dépenses militaires consenties par les Etats-membres (-10% depuis 2006).

    #aéronautique
    #défense-europenne
    #drone-européen
    #drone-MALE
    #EADS
    #financement

    #industrie

  • Impact moins fort que prévu de l’A350 sur EADS, l’action monte
    http://www.boursorama.com/actualites/impact-moins-fort-que-prevu-de-l-a350-sur-eads-l-action-monte-ae319f8643

    PARIS (Reuters) - La maison mère d’Airbus EADS a déclaré mercredi que son programme A350 aurait un impact moins lourd que prévu sur sa rentabilité en 2015, ce qui a fait grimper l’action du groupe européen qui veut se recentrer sur un marché civil florissant.

    Le groupe d’aéronautique et de défense, qui prendra l’an prochain le nom d’Airbus Group, a réactualisé ses prévisions pour 2015 à l’occasion d’une réunion investisseurs afin de prendre en compte les premières livraisons de son futur avion long-courrier.

    Son président exécutif, Tom Enders, a déclaré que l’A350, qui a pour vocation de faire concurrence aux Boeing 787 et 777, « progressait bien » en vue d’une première livraison au second semestre 2014, conformément au calendrier prévu.

    EADS avait jusque-là exclu l’A350 de son principal objectif financier, qui prévoit un doublement de la marge opérationnelle pour atteindre 10% d’ici 2015 sur une hypothèse de change de 1,30 dollar par euro.

    Le groupe a précisé qu’il maintenait son objectif et ajouté qu’une fois prise en compte la première année complète de livraisons d’A350 en 2015, il se traduirait par une marge de 7 à 8%, un chiffre supérieur aux attentes du marché qui tournaient autour de 6%.

    « Nous pensons que les estimations concernant la dilution de l’A350 étaient prudentes et donc c’est à juste titre interprété comme une surprise positive », commente dans une note Rob Stallard, analyste à RBC Capital Markets.

    L’action d’EADS a clôturé sur un gain proche de 7,5% dans des volumes trois fois supérieurs à la normale, affichant la plus forte hausse du hausse CAC 40, après avoir essuyé une baisse de 7,4% sur les six jours précédents.....

    #EADS
    #actions
    #dividendes
    #cash-flow
    #marges

  • EADS veut augmenter les dividendes versés aux actionnaires
    http://www.lemonde.fr/economie/article/2013/12/11/eads-maintient-une-politique-de-dividendes-ambitieuse_4332428_3234.html#mf_s

    Après avoir provoqué un tollé en annonçant, lundi 9 décembre, la suppression de 5 800 postes dans sa branche défense et espace, le groupe EADS a fait savoir mercredi qu’il entendait maintenir une politique de dividende ambitieuse, avec un ratio de l’ordre de 30 % à 40 % des bénéfices versés aux actionnaires.
    Le groupe d’aéronautique et de défense, qui organise mercredi et jeudi à Londres une réunion avec les investisseurs, a également confirmé viser d’ici 2015 une marge de 10 % sur la base de son EBIT (résultat d’exploitation) hors exceptionnels et hors impact du développement de son futur avion long-courrier A350, en prenant une hypothèse de change de 1,30 dollar par euro. En tenant compte de l’effet A350 et sur la base cette fois d’un taux de change de 1,35 dollar, l’objectif de marge est ramené à une fourchette de 7 % à 8 % du chiffre d’affaires.

    Le groupe, dont le nouveau symbole boursier sera AIR, a également déclaré qu’il visait le retour à un free cash flow (FCF, flux de trésorerie disponible) positif en 2014 et 2015, après avoir indiqué le mois dernier qu’il s’attendait à un FCF négatif à hauteur de 1,5 milliard d’euros en 2013.

    A peine la nouvelle annoncée, le titre connaissait une des plus fortes hausses du CAC 40.

    Concernant la suppression des 5 800 postes dans la branche défense et espace le groupe brandissait mardi la menace de procéder à des licenciements secs sauf à conclure un accord de « compétitivité » qui pourrait se traduire par de la modération salariale et une augmentation du temps de travail.

    #économie
    #austérité
    #licenciement
    #EADS veut #augmenter les #dividendes versés aux #actionnaires

  • EADS exige un « accord de compétitivité » pour ne pas licencier dans la défense
    http://www.lemonde.fr/economie/article/2013/12/11/eads-exige-un-accord-de-competitivite-pour-ne-pas-licencier-dans-la-defense_

    Selon M. Lahoud, la restructuration de la branche défense et espace passe par la signature d’« accords de compétitivité », qui combineraient modération salariale et augmentation du temps de travail. Faute d’obtenir ces accords, « nous serons obligés de procéder à des licenciements », menace-t-il.

    Toutefois, M. Lahoud se refuse à préciser les gains de compétitivité attendus avec cette restructuration : « Un secret commercial. » Selon différentes études, le plan social permettrait de dégager de 400 à 690 millions d’euros d’économies sur deux ans.

    #économie
    #licenciement
    #suppressions-de-postes
    #chantage-à-l'emploi
    #EADS

  •  » [Reprise] Scandale EADS / AMF : selon que vous serez etc.
    http://www.les-crises.fr/reprise-scandale-eads-amf-selon-que-vous-serez-etc

    EADS : le rapport qui accuse dirigeants et actionnaires

    08 avril 2008 | Par Martine Orange

    Mediapart s’est procuré le rapport d’enquête de l’Autorité des marchés financiers sur EADS, dont la synthèse est téléchargeable sur notre site. Les enquêteurs y relèvent les ventes massives d’actions réalisées par la plupart des dirigeants d’EADS et ses actionnaires de contrôle, Lagardère et DaimlerChrysler. Des cessions qu’ils auraient dû s’abstenir de faire, alors qu’ils étaient détenteurs d’au moins trois informations privilégiées : un budget-plan qui montrait une nette dégradation de la rentabilité future d’Airbus dès juin 2005, des problèmes d’industrialisation de l’A 380, une révision complète du programme de l’A 350.

    C’est le rapport que tout le monde attend. Un long rapport de quatre-vingt-quatorze pages, dont Mediapart a pu prendre connaissance. Dans un style précis, les enquêteurs de l’autorité des marchés financiers (AMF) y retracent toutes les informations qui ont circulé chez EADS au cours de cette période décisive, entre le 1er mai 2005 et le 13 juin 2006 (lire en pièce jointe, la synthèse du rapport de l’AMF).

    Ils s’efforcent de démêler les écheveaux du connu et du plausible pour retrouver les faits. Avec une préoccupation constante : « Les actionnaires de contrôle et les principaux dirigeants du groupe EADS disposaient-ils, lorsqu’ils ont cédé leurs titres, d’informations que le marché n’avait pas et qui auraient dû les conduire à s’en abstenir ? Le cas échéant, le marché aurait-il dû, ou non, avoir ces informations ? »

    Car il faut bien tenter d’élucider les ventes d’actions par les dirigeants et les actionnaires d’EADS entre novembre 2005 et avril 2006, deux mois avant que le groupe ne fasse état des ses problèmes sur l’A380 et l’A350. Des cessions massives, comme le constate le rapport. « Entre le 19 juillet 2005 et le 13 juin 2006, sur les 21 membres des comités exécutifs d’EADS et d’Airbus, 17 ont cédé un montant total de 1.708.600 actions issues de l’exercice de leurs stock-options pour une plus-value brute de près de 20 millions d’euros. Parmi eux, 11 des dirigeants du groupe ont exercé l’intégralité de leurs options exerçables au 13 juin 2006, c’est-à-dire celles issues des plans d’attribution des exercices 2000 à 2003. »

    Avant de relever une étrangeté : « Pourtant, pour les dirigeants imposables en France, les options issues des plans de 2002 et 2003 étaient fiscalement indisponibles, puisqu’elles avaient été attribuées moins de quatre ans auparavant, si bien que la plus-value résultant de leur vente fut imposée en tant que salaire. » Une incongruité en regard des trésors d’imagination auxquels peuvent avoir recours les dirigeants pour ne pas payer un centime de trop au fisc.

    Autre observation surprenante : « 95% des titres cédés l’ont été soit entre le 9 et le 29 novembre, soit entre le 8 et le 24 mars [...] Aucune transaction n’est intervenue, en revanche, lors de la fenêtre suivante, ouverte du 16 mai au 5 juin 2006, et la fenêtre d’exercice précédente, ouverte du 27 juillet au 16 août 2005, n’a été que marginalement utilisée. » Interrogés lors de leur audition, plusieurs dirigeants ont avancé que lever leurs options à ces dates n’aurait pas été intéressant, le cours de l’action étant inférieur à celui de l’option.

    Ce que contestent partiellement les enquêteurs de l’AMF, au moins pour les options attribuées en 2000 et 2002. Ils remarquent aussi que si le cours du titre rendait la vente plus attractive à partir de novembre 2005, « le caractère massif des cessions observées pourrait aussi a contrario témoigner d’une absence de confiance dans la poursuite de la progression du cours ».

    2 milliards pour chacun des deux actionnaires de contrôle

    Le comportement des deux actionnaires principaux, les groupes Lagardère et DaimlerChrysler, suscite encore plus d’interrogations chez les enquêteurs de l’AMF. En avril 2006, chacun d’entre eux a réalisé une vente à terme « de plus de 61 millions d’actions EADS pour un montant proche de 2 milliards d’euros », écrit le rapport.

    Ces opérations, envisagées dès la fin du printemps 2005, ont été retardées en raison des discussions « avec le gouvernement français et la présidence de la République mais aussi avec le gouvernement allemand ». Finalement, ce n’est que fin mars 2006 que les deux groupes ont obtenu le feu vert.....

    #économie
    #AMF
    #EADS
    #actionnaires
    #Lagardère
    #Daimler-Chrysler
    #dirigeants

  • Les vendeurs d’armes français en petite forme - Les blogs du Diplo
    Par Philippe Leymarie
    http://blog.mondediplo.net/2013-08-05-Les-vendeurs-d-armes-francais-en-petite-forme

    Le projet de loi de programmation militaire (LPM) qui sera soumis au Parlement à la mi-septembre, prévoit de ne commander à l’industriel Dassault Aviation que la moitié des Rafale prévus au départ. Le ministre de la #défense Jean-Yves Le Drian avait déjà indiqué en juin dernier qu’à partir de 2016, #Dassault devrait compter sur l’exportation pour soutenir la production de ce chasseur. Et de montrer l’exemple, après une année 2012 bien terne pour les ventes d’armement de la France à l’étranger.
    http://www.defense.gouv.fr/actualites/articles/jean-yves-le-drian-presente-la-nouvelle-loi-de-programmation-militaire-

    #Armes #Commerce_international #Industrie_de_l’armement

    M. Jean-Yves Le Drian vient de décrocher « son » premier grand contrat d’armement : la fourniture par Astrium (#EADS) aux #Emirats_arabes_unis de deux satellites militaires d’observation, avec transfert de savoir-faire, partage de données, etc. Pour les Emirats, qui font face à l’Iran de l’autre côté du détroit d’Ormuz, c’est un moyen de se prémunir, et de damer le pion au « grand frère » saoudien. Pour la #France, ces 800 millions d’euros doperont les ventes d’armement de 2013… à défaut de grossir celles de 2012 — les plus faibles depuis 2006, comme l’indique le Rapport au Parlement sur les #exportations d’armement de la France en 2012, qui vient d’être rendu public.
    http://fr.calameo.com/read/000331627538a74df48ad

  • Étudiant, viens te faire plumer par EADS !

    http://www.politis.fr/Etudiant-viens-te-faire-plumer-par,21884.html

    C’est la crise, les multinationales peinent à payer les gros salaires de leurs PDG et hauts cadres, et chez EADS, comme ailleurs, il n’y a pas de petites économies. La preuve…

    http://www.youtube.com/watch?v=LBAvNOFvmXk&feature=player_embedded

    Ce qu’explique benoîtement le dénommé Franck Angella dans cette vidéo, c’est que les étudiants thésards et doctorants du monde entier calés en vision assistée par ordinateur, sont invités par EADS Innovation Works à plancher sur le problème (épineux on le sait) de la « ré-identification de l’humain dans l’image ». Autrement dit, comme l’explique Franck, « lorsqu’on a deux images montrant chacune une personne, pouvoir dire s’il s’agit de la même personne ou pas ». Ce concours à l’intitulé très symptômatique, « Attrape-moi si tu peux » (en anglais « Find me if you can »), a été lancé en mars dernier par le département R&D d’EADS dans le cadre de l’opération « Join the Spirit » (tout un programme !), qui « met au défi les étudiants sur la résolution de systèmes provenant de cas réels en aéronautique et application système »....

    #EADS #student-sourcing #ré-identification-de-l’humain-dans-l’image #plus-radins-tu-meurs