GRAFFITIVRE
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Le graffitivre.
Il est au street-art ce que le vin de table est à l’œnologie. Manifestation spontanée, désordonnée et vulgaire, même pas transgressive, aucunement esthétique. Exhibition d’une pulsion psychotropée, écho d’une phrase restée trop longtemps enfermée dans la tête d’un esprit aussi égaré que farceur ; c’est la caution ghetto de l’écriture de rue, une trace au poska qui jaillit sans question préalable et qui ne demande aucune réponse. Un sabotage de l’harmonie citadine qui s’offre au passant.
Gratuit, tordu, drôle, inscrit par un auteur anonyme qui ne doit pas forcément se souvenir du vestige pariétal abandonné, le graffitivre surpasse les gribouillis et ridiculise la poésie urbaine.
À « regarde le ciel », le graffitivre répond « vive ton vagin », pour un « dégoupillez les rêves », il rétorque d’un esseulé « TACRU GT TON POTE ».
Et ce n’est pas l’oeuvre de ceux qui se livrent à la subversion par des jeux de mots, qui sont animés par la poésie ou l’humour décalé, qui déclament l’amour ou font montre de leurs talents artistiques. A la ville et au monde, le graffitivre n’a rien d’autre à offrir qu’“1 TOUR 2 PONÉ”.
Existent encore de vrais, mais ils sont rares
Salam à ceux qui savent
admiror o paries te non cecidisse ruinis
qui tot scriptorum taedia sustineas.
Mur, je suis surpris que tu ne te sois pas effondré
sous le poids des bêtises de tous ceux qui ont écrit sur toi.
Anonyme, Pompéï, Regio IV, batiment 2, escalier B
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