• Le quasi-marché scolaire aux racines des inégalités (revue n’Autre école)
    https://www.questionsdeclasses.org/le-quasi-marche-scolaire-aux-racines-des-inegalites-revue-nautre

    Selon l’OCDE, « l’école tend à reproduire les effets de l’avantage socio-économique, au lieu de favoriser une répartition plus équitable des possibilités d’apprentissage et des résultats de l’apprentissage ». (OCDE, 2014). Si bien que pour Jean-Paul Delahaye 1, responsable de la mission « Grande pauvreté et réussite scolaire » pour le compte du ministère de l’Éducation nationale, il est impératif de « lutter contre les déterminismes sociaux en tant que déterminants de l’échec scolaire pour faire en sorte que la France ne soit plus le pays dans lequel l’origine sociale pèse le plus sur les destins scolaires ».

    Il est donc nécessaire d’analyser et de comprendre au mieux l’origine exacte des écarts de résultats constatés ; et puisque ces écarts sont moitié moindres dans un pays comme la Finlande, de nous pencher sur les éventuelles différences flagrantes entre les deux systèmes scolaires. Ici, les données fournies par Pisa montrent que les indices socio-économiques des écoles finlandaises sont bien moins dispersés que ceux des écoles françaises

    #école #éducation #déterminisme_social #PISA

  • Une loi pour s’opposer à la réécriture des oeuvres littéraires
    https://actualitte.com/article/111655/droit-justice/une-loi-pour-s-opposer-a-la-reecriture-des-oeuvres-litteraires

    Député français de la 3e circonscription de Seine-et-Marne, Jean-Louis Thiériot souhaite « protéger l’intégrité des œuvres [littéraires] des réécritures idéologiques », en rendant le droit de repentir et le droit de retrait intransmissibles aux ayants droit de son auteur ou de son autrice.

    Sa proposition de loi, enregistrée ce 10 mai à l’Assemblée nationale, amenderait ainsi le Code de la propriété intellectuelle et modifierait les prérogatives liées au droit moral.
    Modifier et corriger

    La proposition de loi du député s’inscrit dans une actualité brûlante, celle de la réécriture des œuvres, observée à plusieurs reprises outre-Manche ces derniers mois.

    Le premier corpus corrigé fut celui de Roald Dahl, à l’occasion de rééditions de plusieurs ouvrages parues en 2022 chez l’éditeur historique britannique, Puffin. Des termes « liés au poids, à la santé mentale, à la violence, au genre et à l’ethnie ont été supprimés et reformulés » dans les textes des nouvelles éditions.

    En quelques semaines, les cas se sont multipliés : les livres de Ian Fleming mettant en scène James Bond, puis des enquêtes rédigées par Agatha Christie ont été débarrassées de références à l’ethnie ou d’insultes, ou encore de commentaires racistes et sexistes. Dans le cas des livres de Christie, la réécriture remonte à 2020, tout de même.

    Citant ces cas, le député Les Républicains en attribue la cause à « la pression du mouvement “wokiste” et de la “cancel culture” », une interprétation assez hâtive et conforme à la dernière panique morale en vogue. En effet, pour Dahl, mais aussi Fleming ou Christie, les modifications ont été décidées par les ayants droit de ces auteurs, à des fins commerciales. L’objectif étant de garantir un succès durable pour ces publications jusqu’à leur entrée dans le domaine public.

    Plutôt que la manifestation d’un mouvement « wokiste », il s’agit bien d’une manœuvre financière, peut-être même quasi publicitaire, au vu des multiples retombées médiatiques qui accompagnent ces réécritures.

    #Droit_auteur #Wokisme #Edition

  • Non à l’instrumentalisation de l’enseignement professionnel - POLITIS
    https://www.politis.fr/articles/2023/05/non-a-linstrumentalisation-de-lenseignement-professionnel

    Avec la réforme, les élèves de terminale seront confrontés au choix entre un stage prolongé en entreprises en vue d’une insertion professionnelle immédiatement après le bac, et un module de quatre semaines pour préparer une entrée en BTS. Qui choisira de renoncer à la rémunération, même faible, pour les études supérieures ?

    Cette mesure institutionnalise le tri social comme une fatalité. Les élèves défavorisés deviennent des agents économiques qu’il faut vite mener vers les marchés locaux du travail puisque l’État propose en plus de corréler sa nouvelle carte de formation sur les entreprises locales, au lieu d’assurer une vision globale qui permette aussi les mobilités.

    L’avenir des élèves pauvres est donc moins soumis à leurs aspirations qu’aux besoins du bassin où ils résident. Ce que l’on appelle la vision adéquationniste. Nous la refusons. Nous continuons d’affirmer que l’enseignement professionnel doit offrir aux élèves un enseignement équilibré entre matières générales (songez qu’ils n’ont toujours pas d’enseignement de philosophie) et formation professionnelle et qu’il n’est pas du rôle de l’État éducateur de surfer sur la misère sociale en fournissant aux entreprises une main-d’œuvre bon marché.

  • #JO2024 : les Crous vont-ils déloger des étudiants pour mettre des chambres à disposition des organisateurs ? [oui]
    https://www.liberation.fr/checknews/jo-2024-les-crous-vont-ils-deloger-des-etudiants-pour-mettre-des-chambres

    Sur Twitter, le compte du Cnous (centre national) justifie ces « réquisitions » en rappelant qu’« en l’absence de cours, l’été correspond à une période durant laquelle de nombreux logements publics gérés par les Crous ne sont pas occupés, alors que les besoins seront exceptionnellement très élevés dans cette période. C’est en ce sens que le réseau des Crous a été sollicité par l’Etat pour mobiliser une part limitée de ses logements ». Sollicité par CheckNews, le Cnous répète qu’une partie seulement de ses résidences franciliennes ont été « préemptées », représentant un ensemble de « 3 000 logements qui seront mis à disposition » sur un parc total de « 20 000 logements en région parisienne ». En proportion, ce sont donc 15 % des studios et chambres étudiants gérés par le Crous qui seront réquisitionnés.

    En raison des Jeux paralympiques, la rentrée scolaire 2024 pourrait être décalée de 7 jours dans certaines académies
    https://www.aefinfo.fr/depeche/692100-en-raison-des-jeux-paralympiques-la-rentree-scolaire-2024-pourrait-et

    Le CSE [Conseil Supérieur de l’#Éducation] examinera le 17 mai 2023 un projet de décret « portant dérogation aux dispositions de l’article D. 521-2 du code de l’éducation » sur l’aménagement du temps scolaire. Il s’agit de permettre aux recteurs « de retarder de 7 jours la date de la rentrée scolaire de l’année 2024-2025, fixée au 2 septembre 2024 ». En effet, justifie le texte, « l’organisation des jeux paralympiques de Paris 2024 - du 28 août au 8 septembre - est susceptible de mettre en difficulté dans un établissement, dans un département ou dans l’académie, le fonctionnement du service public de l’enseignement ». Les départements accueillant un site de compétition et les départements limitrophes sont principalement concernés. « Des difficultés de circulation sont à prévoir, notamment en raison des périmètres de sécurité », est-il précisé. Un décalage de la rentrée entraînera des « petites vacances » plus courtes pour conserver 36 semaines de classe.

  • École numérique : « On voudrait une société d’esclaves qu’on ne s’y prendrait pas autrement »
    https://www.marianne.net/agora/tribunes-libres/ecole-numerique-on-voudrait-une-societe-desclaves-quon-ne-sy-prendrait-pas

    Dans Le Meilleur des mondes, l’orientation est précoce. Les bébés Deltas, destinés à devenir d’obéissants travailleurs, ont des préférences tranchées avant de savoir marcher : on leur montre des livres, des fleurs, puis une salve de décharges électriques s’emploie à les en dégoûter. Shocking ! Nul besoin d’une telle violence dans le monde meilleur 2.0 : il suffit de les en tenir éloignés. Tout en leur mettant entre les mains, à la place, de chatoyants écrans leur répondant au doigt et à l’œil, et en ouvrant grand les fenêtres des institutions éducatives aux vents dominants de l’air du temps.

    On se flattera de « bienveillance » mais le dressage et le tri sont pourtant les mêmes. Car, sous le vernis ludique et accessible dont se pare le projet d’« École numérique », partie prenante d’une numérisation plus générale de toute la société, c’est bien l’enfermement dans l’immédiateté, l’inféodation générale à des technologies générant des profits privés et l’incapacitation irrémédiable des esprits que l’on instaure. Comment croire, tout bien considéré, qu’« utiliser le smartphone [en classe] peut être vertueux » ?

    […]

    D’abord, une évidence : faire du smartphone personnel un outil du cours ou de l’examen pour tous, c’est supposer que chaque élève en possède un… ou contribuer à contraindre les derniers réfractaires. C’est promouvoir une société où la prolongation de chaque individu par un objet technique marchand à la connectivité permanente ne relève plus vraiment du choix. Le droit à la déconnexion mais aussi celui à la non-standardisation en prennent un coup. Mais c’est en outre cautionner que l’école prenne le relais du temps libre et de la famille sans la surexposition des enfants aux écrans dès leur plus jeune âge – celle-là même que l’on déplore alors que chaque innovation l’encourage. Signe des temps et de la « dissonance cognitive » généralisée : le même journal, Le Parisien, est capable de titrer une interview « Écran en classe : "Utiliser le smartphone peut être vertueux" » le 9 mars 2023, quand il titrait « Surexposition des enfants aux écrans : l’Assemblée adopte des mesures de prévention » la veille, le 8 mars, en rapportant que les enfants de moins de deux ans passent déjà en moyenne plus de trois heures par jour devant un écran !

    #écran #numérique #smartphone #éducation #école #enfants

    • Depuis 2022, je suis également conférencière sous statut d’auto-entrepreneur et disponible pour diverses prestations.

      J’ai écrit un Tract Gallimard encensé par Eugénie Bastié et Marianne, dont j’essaye de suivre le parcours de la directrice de la rédaction qui a comme moi en son temps travaillé quelques années dans le secondaire avant d’écrire un livre pour dire que l’école est nulle et les élèves décérébrés. Le titre de mon entretien avec son magazine est « L’école, ce n’est pas McDonald’s », car je ne crains pas de dire des vérités qui dérangent. Dans cet article, je cite Aldous Huxley car George Orwell était déjà pris et que j’ai une grande culture.

      Sérieusement, les profs qui n’aiment pas leur métier et qui écrivent des livres ou des articles qui ne servent qu’à justifier plus noblement auprès d’eux-mêmes leur aversion initiale, c’est la plaie.

      On n’a pas de photocopieuse qui marche, on n’a pas d’ordinateur de boulot, c’est tellement galère de trouver un vidéoprojecteur dans une école que j’ai fini par m’en acheter un que j’arrive pas à utiliser une fois sur deux parce qu’il n’y a pas de rideaux occultants… De quoi elle parle avec ses élèves pilotés par la machine ???

  • 🛑 Victoire ! Après 6 années de procédure, EDF est enfin condamnée !

    Ce 3 mai 2023, à l’issue d’une longue bataille judiciaire, la cour d’appel d’Orléans a enfin reconnu EDF coupable d’une série d’irrégularités et de manquements à la sécurité constatés à la centrale de Belleville-sur-Loire. Nos associations Réseau "Sortir du nucléaire" et Sortir du nucléaire Berry-Giennois-Puisaye se félicitent de la condamnation d’EDF pour cette affaire qui remonte à 2017.
    Des équipements importants pour la sûreté dans un état alarmant Le 13 septembre 2017, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) plaçait la centrale nucléaire de Belleville sous surveillance renforcée après une inspection menée en avril 2017.
    De nombreux équipements importants pour la sûreté ont été découverts dans un état de délabrement avancé. Leur usure était aggravée par un manque évident d’entretien et des réparations de l’ordre du rafistolage. De plus, cette inspection a fait apparaître des problèmes organisationnels, un manque dans la rigueur et la traçabilité des opérations de maintenance et, trop souvent, une sous-estimation de la gravité des dysfonctionnements [1] .
    La situation n’était par ailleurs pas nouvelle : en 2015, le Réseau “Sortir du nucléaire“ avait déjà porté plainte pour une trentaine d’infractions à la réglementation environnementale et nucléaire à la centrale de Belleville [2].
    La culpabilité d’EDF reconnue en justice malgré de nombreuses entraves C’est sur la base du rapport établi par l’ASN en 2017 que le Réseau “Sortir du nucléaire“ et l’association locale SDN Berry-Giennois-Puisaye ont adressé une plainte au Procureur de Bourges le 20 octobre 2017.

    🛑 ☠️ ☢️ 🌍 #écologie #environnement #contamination #pollution #radioactivité #nucléaire #danger... #antinucléaire ! #EDF

    🏴 ★ #Anticapitalisme #antiproductivisme #décroissance #anarchisme

    ⏩ Lire l’article complet…

    ▶️ https://www.sortirdunucleaire.org/Victoire-Apres-6-annees-de-procedure-EDF-est

  • ‘Too greedy’ : mass walkout at global science journal over ‘unethical’ fees

    Entire board resigns over actions of academic publisher whose profit margins outstrip even Google and Amazon.

    More than 40 leading scientists have resigned en masse from the editorial board of a top science journal in protest at what they describe as the “greed” of publishing giant Elsevier.

    The entire academic board of the journal #Neuroimage, including professors from Oxford University, King’s College London and Cardiff University resigned after Elsevier refused to reduce publication charges.

    Academics around the world have applauded what many hope is the start of a rebellion against the huge profit margins in academic publishing, which outstrip those made by Apple, Google and Amazon.

    Neuroimage, the leading publication globally for brain-imaging research, is one of many journals that are now “open access” rather than sitting behind a subscription paywall. But its charges to authors reflect its prestige, and academics now pay over £2,700 for a research paper to be published. The former editors say this is “unethical” and bears no relation to the costs involved.

    Professor Chris Chambers, head of brain stimulation at Cardiff University and one of the resigning team, said: “Elsevier preys on the academic community, claiming huge profits while adding little value to science.”

    He has urged fellow scientists to turn their backs on the Elsevier journal and submit papers to a nonprofit open-access journal which the team is setting up instead.

    He told the Observer: “All Elsevier cares about is money and this will cost them a lot of money. They just got too greedy. The academic community can withdraw our consent to be exploited at any time. That time is now.”

    Elsevier, a Dutch company that claims to publish 25% of the world’s scientific papers, reported a 10% increase in its revenue to £2.9bn last year. But it’s the profit margins, nearing 40%, according to its 2019 accounts, which anger academics most. The big scientific publishers keep costs low because academics write up their research – typically funded by charities and the public purse – for free. They “peer review” each other’s work to verify it is worth publishing for free, and academic editors collate it for free or for a small stipend. Academics are then often charged thousands of pounds to have their work published in open-access journals, or universities will pay very high subscription charges.

    Stephen Smith, professor of biomedical engineering at Oxford University and formerly editor-in-chief at Neuroimage, said: “Academics really don’t like the way things are, but individuals feel powerless to get the huge publishers to start behaving more ethically.”

    Researchers put up with it because they want to publish in established journals that will be widely read, he added.

    But he warned publishers: “Enough is enough. By taking the entire set of editors across to start the new journal, we are taking the reputation with us.”

    A spokesperson for Elsevier said: “We value our editors very highly and are disappointed [with the resignations], especially as we have been engaging constructively with them over the last couple of years.”

    He said the company was “committed to advancing open-access research” and its article publishing charges were “below the market average relative to quality. The fee for NeuroImage is below that of the nearest comparable journal in its field.”

    Meanwhile, university libraries are angry about the cost of the online textbooks they say students now overwhelmingly want to read – often many times more expensive than their paper equivalent. Professor Chris Pressler, director of Manchester University Library, said: “We are facing a sustained onslaught of exploitative price models in both teaching and research.”

    According to a spreadsheet of costs quoted to university librarians, Manchester University gave a recent example of being quoted £75 for a popular plant biology textbook in print, but £975 for a three-user ebook licence. Meanwhile Learning to Read Mathematics in the Secondary School, a textbook for trainee teachers published by Routledge, was £35.99 in print and £560 for a single user ebook.

    A spokesperson for Taylor and Francis, which owns Routledge, said: “We strive to ensure that book prices are both affordable and a fair representation of their value.” He said a print book could be checked out for weeks at a time whereas ebooks could be checked in and out rapidly and had a much wider distribution.

    He added: “Academic publishers provide services that are essential to a well-functioning research and scholarly communication ecosystem, and most researchers recognise this is a valuable service worth paying for. “

    Caroline Ball, librarian at Derby University and co-founder of the academic campaign EbookSOS, said: “This is creating a digital hierarchy of haves and have-nots. There are institutions that just can’t afford these prices for texts.”

    https://www.theguardian.com/science/2023/may/07/too-greedy-mass-walkout-at-global-science-journal-over-unethical-fees

    #démission #Elsevier #édition_scientifique #recherche #résistance

    –-

    ajouté à la métaliste sur l’éditions scientifique :
    https://seenthis.net/messages/1036396

  • Lycées professionnels : 80 filières fermées dès la rentrée 2023, les professeurs touchés devront se réorienter
    https://www.francebleu.fr/infos/education/lycees-professionnels-les-professeurs-des-filieres-fermees-devront-se-reo

    Les enseignants qui verront leur spécialité fermée [vente, gestion administration] « pourront se diriger vers le professorat des écoles, vers les collèges » ou vers les nouveaux « bureaux des entreprises », créés au sein des lycées professionnels pour aider les élèves à trouver des stages. « Il y a des transferts, on va les encourager », a précisé le ministre de l’Éducation, qui affirme donc que les enseignants concernés changeront totalement de métier d’ici le mois de septembre.

    quand l’intellectuel de gauche fait le ministre...

    • La suppression des cours de techno en 6eme pose la question de l’avenir de la discipline et de certains professeurs.
      https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/05/09/les-profs-de-technologie-indignes-et-inquiets-apres-la-suppression-de-leur-m

      Selon les établissements, les cours de technologie, dans lesquels les élèves apprennent notamment la prise en main d’un ordinateur (mot de passe, traitement de texte, recherches sur Internet…), oscillaient donc entre une heure et deux heures par semaine. « Une perte horaire importante pour ses professeurs qui devront parfois trouver un complément de service dans un autre établissement », explique Fabrice Cizeron, professeur au collège de Montalieu-Vercieu (Isère) et membre du bureau de l’Association nationale pour l’enseignement de la technologie (Assetec). Lui sera contraint, à la rentrée 2023, de donner des cours dans un second collège, à une heure de son domicile. André, à Cergy, ne sait pas encore où il effectuera le reste de ses heures.

      Mais ce sont surtout les professeurs #contractuels, nombreux dans cette discipline, pour qui l’incertitude plane. Lydie, qui enseigne dans un collège de Haute-Savoie depuis 2019, n’arrive toujours pas à y croire. Pourtant, à la rentrée 2023, son poste sera supprimé dans son établissement. Elle ne saura qu’en juillet si elle est affectée ailleurs. « Je vais avoir la boule au ventre jusqu’à l’été, admet-elle. J’aimais vraiment ce boulot, j’y suis venue par choix après une reconversion professionnelle », poursuit la quinquagénaire. Pierre, contractuel dans le département de l’Isère, partage son désarroi. « A la rentrée, mon employeur, ça va être Pôle emploi. Pour moi, c’est un #plan_social sur le dos des contractuels », peste ce professeur de 45 ans. Dans son collège, il y avait trois postes, dont deux occupés par des contractuels. Seul le titulaire restera en place à la rentrée 2023.

      #travail #management #éducation_nationale #lycées #lycées_professionnels #enseignants #restructuration #privatisation

      edit https://seenthis.net/messages/1002117

  • China is second most costly country to raise a child behind South Korea, report warns
    https://www.scmp.com/economy/china-economy/article/3218920/china-second-most-costly-country-raise-child-behind-south-korea-report-warns

    The cost of raising a child until the age of 18 is 6.9 times GDP per capita, twice the rate in Germany and three times that in France
    The report said more support for families was needed to help improve the country’s flagging birth rate

    China is one of the most costly countries in the world to raise a child, according to a new report, which called for more support for families in the face of the country’s flagging birth rate.

    The country is facing a looming demographic crisis as a result of its low birth rate – in part a legacy of the now-abandoned one-child policy – and India is poised to overtake it as the world’s most populous country this year.

    The study by the YuWa Population Research Institute said the cost of raising a child until the age of 18 in China was 6.9 times its gross domestic product per capita.

    The study by the YuWa Population Research Institute said the cost of raising a child until the age of 18 in China was 6.9 times its gross domestic product per capita.

    This was the second highest in the world, behind South Korea, where the cost is 7.79 times higher than its GDP per capita.

    It is also double the cost in Germany, where it is 3.64 times GDP per capita, and more than triple the rate in Australia and France, where it is 2.08 and 2.24 times respectively.

    South Korea has one of the world’s lowest birth rates. Last year the average number of babies expected per South Korean woman fell to 0.78, compared with 1.1 in China.

    “The high cost of childbearing is one of the most important factors affecting the willingness of families of childbearing age to bear children,” the report said.

    “To this end, policies to reduce childbearing costs for families of childbearing age need to be introduced at the national level.

    “Specific measures include cash and tax subsidies, house purchase subsidies, building more nurseries, providing gender-equal maternity leave, introducing foreign nannies, promoting flexible working styles, guaranteeing the reproductive rights of single women, allowing assisted reproductive technology and reforming the college entrance examination and school system.”

    A nationwide survey by the National Health and Family Planning Commission in 2017 found that 77.4 per cent of women of childbearing age said “heavy economic burdens,” were the top reasons for not wanting more children after feeling “too old” or “not having anyone to take care of the child”.

    The YuWa report estimated that the average cost of raising a child from birth to 17 years old in China is 485,000 yuan (US$69,430), while the cost of raising a child to college graduation is about 627,000 yuan.

    The average Chinese worker earned 105,000 yuan a year in 2021, according to the National Bureau of Statistics.

    There is a significant urban-rural divide as well. The average cost of raising a child to age 17 in cities is 630,000 yuan, more than twice the cost in the countryside.

    The average cost of raising a child in Beijing and Shanghai is 969,000 yuan and 1,026,000 yuan, respectively, while the cost for families in Tibet is only 293,000 yuan.

    Policymakers in China have been seeking ways to encourage birth rates in recent years, while in 2022, deaths outnumbered new births for the first time in six decades.

    Last year, China’s birth rate fell to a record low of 6.77 per 1,000 people, while the overall population fell by 850,000 to just over 1.41 billion.

    Chinese mothers gave birth to 9.56 million babies – the lowest total in modern history and the first time the figure has dipped below 10 million.

    India is set to surpass China as the world’s most populous country, hitting almost 1.43 billion people, according to United Nations estimates.

    #Chine #éducation #vie_chère #enfants #familles

  • L’Arcane du capitalisme et de la famille
    https://trounoir.org/?L-Arcane-du-capitalisme-et-de-la-famille

    Il faut déjà comprendre une chose que nous avons saisie en travaillant sur la partie de Caliban et la sorcière consacrée à l’accumulation primitive : la grande innovation du capital a été de séparer production et reproduction. Ça lui a permis d’utiliser de façon bien plus productive toutes les forces sociales. En premier lieu, il y a donc séparation entre production et reproduction. Et dans un second temps, subordination : le capital subordonne la reproduction à la production pour faire de l’ouvrier son agent de maintien de l’ordre en quelque sorte, pour faire jouer à l’ouvrier le rôle d’intermédiaire entre lui (le capital) et la femme. Ça, c’est le plan réel. Mais sur le plan formel, il y a eu une orchestration idéologique pluriséculaire grâce à laquelle le capital a toujours été mystérieusement absent de l’espace domestique qu’il a pourtant déterminé. Il semblait qu’il n’avait rien à voir avec ce qui se passait à la maison. C’est cette invisibilité qui était difficile à pénétrer.

    #féminisme #communisme #opéraïsme #Italie #reproduction #livres #édition

  • Point d’étape pour l’écriture à deux mains de « L’amour en Commun »
    https://framablog.org/2023/04/25/point-detape-pour-lecriture-a-deux-mains-de-lamour-en-commun

    Prouver par l’exemple qu’il est possible de faire autrement, tel est souvent le moteur des projets de Framasoft. Il en va ainsi pour #Des_Livres_en_Communs, qui propose un autre modèle d’édition : une bourse aux autrices et auteurs en … Lire la suite­­

    #Communs_culturels #Amour #auteur #autrice #communs #DLeC #écriture #édition #essai #livres #poésie

  • [La Voix de la Rue] Le printemps de la voix de la rue
    https://www.radiopanik.org/emissions/la-voix-de-la-rue/le-printemps-de-la-voix-de-la-rue

    Ça y est, c’est le printemps et on fête ça avec Steph’, Sandra, Nelly, Sabine et Jonathan !

    Alors qu’Erik est heureux de pouvoir aller dans les parcs, on écoute les oiseaux dans les rues de #bruxelles et on s’invente une télé avec les poèmes de Jonathan. On rencontre aussi Roxane de l’asbl Culture et Santé, qui nous parle des deux outils créés avec DoucheFLUX pour sensibiliser au #sans-chez-soirisme.

    #education_permanente #douche_flux #atelier_radio #bruxelles,education_permanente,douche_flux,atelier_radio,sans-chez-soirisme
    https://www.radiopanik.org/media/sounds/la-voix-de-la-rue/le-printemps-de-la-voix-de-la-rue_15732__1.mp3

  • Je relève ces deux infos dans le dernier « Etre et savoir » sur France Culture, consacré au privé, avec Agnès Van Zanten.
    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/etre-et-savoir/publique-ou-privee-faut-il-choisir-son-ecole-8856330

    – Paris sera dans 10 ans aussi ségrégué scolairement que le pays le plus ségrégué au monde.

    D’après ses derniers calculs, dans dix ans, près de la moitié des élèves parisiens de sixième seront inscrits dans des collèges privés (à nombre d’élèves parisiens constant) ! 47% à la rentrée 2033, contre 37% à la rentrée 2022. « Alors que la part de l’#enseignement_privé est resté stable autour de 34% entre 2005 et 2020, elle augmente chaque année d’un point depuis », s’alarme l’universitaire.

    Provocateur, Julien Grenet ajoute : « Le seul endroit où une telle envolée a été constatée dans l’Histoire est au Chili, après la réforme éducative de… Pinochet ! »

    https://fr.finance.yahoo.com/actualites/face-%C3%A0-l-envol%C3%A9e-s%C3%A9gr%C3%A9gation-084500409.html

    – La ségrégation ethnique est massive dans le privé.

    les enfants issus de l’immigration sont quasiment absents dans les établissements privés : plus de 99% des élèves du privé sont de nationalité française, alors que 6% d’élèves d’origine étrangère constituent les effectifs du public ; un résultat comparable concerne la nationalité des parents : plus de 10% des parents d’élèves dans le public sont étrangers, pour seulement 3% dans le privé.

    https://www.cairn.info/revue-francaise-d-economie-2014-2-page-143.htm

    Ce qui fait dire dans l’émission qu’on tient là une des raisons du succès du privé (ce que nuancera Agnès Van Zanten - la dimension ethnique en recouvrant d’autres).

    Au square après l’école entre parents d’élèves, ça parle très souvent des écoles du quartier. Et comme on ne peut pas connaître une école sans y être, ça se base sur le seul truc visible : les têtes des élèves et de leurs parents à la sortie des classes. Évidemment ce n’est jamais dit, et on expliquera choisir le privé pour le projet pédagogique.
    #éducation #mixité_sociale

  • Pierre Jacquel sur Twitter : « Rappel pour nos amis chercheurs et étudiants : il est INTERDIT d’utiliser ce site qui permet d’accéder à tous les articles de recherche gratuitement ! Ce site est souvent bloqué par les fournisseurs internet, il est aussi interdit de contourner le blocage avec cette méthode. 🧵 » / Twitter
    https://twitter.com/pierre_jacquel2/status/1648633158047260672

  • Ernest, #éditeur arrêté par la #police_britannique, doit être relâché | Le Club
    https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/180423/ernest-editeur-arrete-par-la-police-britannique-doit-etre-relache

    Ernest, éditeur arrêté par la police britannique, doit être relâché

    Alors qu’un responsable des droits étrangers des #éditions #La_Fabrique a été arrêté hier soir par la police britannique invoquant sa participation présumée à des #manifestations en France, un #collectif d’éditeurs et éditrices lui apporte son soutien. Cette arrestation « porte atteinte à la libre circulation des idées et aux droits fondamentaux des #maisons_d'édition et organes de #presse. » Ils et elles enjoignent la justice française à « intervenir pour garantir la protection de leurs ressortissants face à de telles mesures répressives. »

  • Harcèlement sexuel, brûlures, insultes : les étudiants d’une célèbre école hôtelière en grève depuis trois semaines - La Libre
    https://www.lalibre.be/international/europe/2023/04/18/harcelement-sexuel-brulures-insultes-les-etudiants-dune-celebre-ecole-hoteli

    Harcèlement sexuel, propos homophobes, insultes : une promotion entière d’étudiants en management hôtelier de la célèbre école hôtelière Vatel est en grève depuis trois semaines, pour dénoncer « l’inaction de la direction » face au comportement de certains professeurs.

    Créé il y a 42 ans par Alain Sebban et son épouse, Vatel qui se présente comme le 1er groupe mondial de l’enseignement du management de l’hôtellerie avec 52 écoles dans 32 pays et un chiffre d’affaires de 90 millions d’euros, se targue de transmettre un « esprit Vatel » alliant « savoir-faire » et « savoir-être » à ses 42.000 diplômés, actifs dans le tourisme et l’hôtellerie.

    Mais depuis le 27 mars, la soixantaine d’élèves de troisième année de Bachelor de l’école parisienne sont en grève, refusant d’aller en cours de cuisine, pour dénoncer le comportement de certains professeurs du restaurant d’application ouvert au public, où ils apprennent les métiers de la cuisine et de la salle.

  • Derrière le paravent démocratique, le règne de la bourgeoisie

    https://www.lutte-ouvriere.org/editoriaux/derriere-le-paravent-democratique-le-regne-de-la-bourgeoisie-618992. #editoLO

    Après le feu vert du Conseil constitutionnel, Macron s’est empressé de promulguer la loi, samedi à 3h26 du matin. Et lundi soir, aux JT de 20h, il a essayé de tourner définitivement la page.

    Avec la même arrogance et les mêmes mensonges, il a justifié d’imposer deux ans de travail ferme pour tous les travailleurs. En guise de baume apaisant, on a eu droit à des paroles en l’air sur les salaires et le pouvoir d’achat.

    Ce cinéma était grossier et inutile, car Macron n’est plus le seul à décider sur cette affaire des retraites : des millions de travailleurs se sont exprimés et battus contre cette attaque et ils n’ont aucune raison, eux, de tourner la page.

    Ce n’est pas parce qu’une loi est promulguée qu’elle n’est plus à contester ! Et puisque la mobilisation pose problème à Macron, eh bien, il faut continuer et ajouter nos revendications sur l’augmentation et l’indexation des salaires !

    Le gouvernement explique que la loi a terminé son « cheminement démocratique ». Eh oui, pour lui, la démocratie, c’est faire voter une loi concernant des millions de travailleurs à 577 députés, même quand elle est rejetée par les premiers concernés à la quasi-unanimité ! Et quand il craint que la loi ne passe pas à l’Assemblée, il sort le bazooka du 49.3 pour éviter le vote. C’est autorisé par la Constitution, alors, c’est forcément démocratique !

    Ultime étape de légitimité, la loi passe ensuite devant le Conseil constitutionnel. Neuf membres, pompeusement appelés « sages », sont censés garantir que tout a été fait selon les règles de l’art démocratique. Parmi eux, on ne compte, bien sûr, aucun ouvrier, aucune aide à domicile ou aide-soignante, aucun magasinier ou chauffeur… mais d’anciens premiers ministres comme Fabius et Juppé, des hauts fonctionnaires et des énarques, tous serviteurs fidèles de l’ordre bourgeois...

    Alors, voilà, pour tous ces gens-là, la démocratie, c’est tout ce que l’on veut, sauf tenir compte de ce que demande l’immense majorité de la population !

    II n’y a qu’une conclusion à tirer de cela : c’est que l’appareil d’État dans son ensemble, le gouvernement, le Parlement, le Conseil constitutionnel, appuyés, bien sûr, sur les forces de répression, sont conçus non pas pour refléter l’avis du monde du travail et servir le peuple, mais pour servir les intérêts de la minorité capitaliste qui tire toutes les ficelles.

    La grande bourgeoisie, au premier rang de laquelle trônent des milliardaires tels que Bernard Arnault ou Françoise Meyers-Bettencourt, domine toute l’économie au travers de la propriété privée des entreprises, des banques, des réseaux de distribution. Ce faisant, elle régente la vie sociale, l’imprègne de ses valeurs et de ses intérêts. Pour faire tourner son système politique, elle dispose de hauts fonctionnaires et de politiciens totalement dévoués et, la plupart du temps, issus de ses rangs.

    Même parmi les opposants à Macron, que ce soit Le Pen ou Mélenchon, personne n’imagine d’autre horizon que cette société d’exploitation et de classes sociales où les intérêts des financiers et des industriels s’imposent à toute la société.

    Le Pen promet, si elle est élue en 2027, de revenir sur les 64 ans. Mais aucun des partis d’opposition n’est jamais revenu sur aucune des réformes précédentes malgré leurs promesses, et Le Pen est une politicienne aussi attachée et dévouée au monde bourgeois que les autres.

    Quant à la proposition de Mélenchon de passer à la 6ème République, elle ne changerait rien au problème de fond, c’est-à-dire la nécessité de contester le pouvoir de la bourgeoisie et de ses milliards sur nos vies, sur la société et l’avenir de l’humanité.

    Avec la lutte en cours, beaucoup de travailleurs ont réalisé que, derrière la morgue de Macron, il y a la volonté et les intérêts de la bourgeoisie de reprendre le plus de droits possible aux travailleurs. Ils ont réalisé ce qu’était la lutte des classes. C’est cette conscience qu’il faut approfondir et propager.

    Comprendre qui sont nos véritables ennemis est d’autant plus nécessaire que les combats les plus durs sont devant nous. Avec l’explosion des prix, l’intensification de l’exploitation et la précarité, les travailleurs paient déjà le prix d’un capitalisme à bout de souffle. La concurrence féroce entre les grands trusts les pousse à intensifier la guerre sociale contre les travailleurs et peut mener à une véritable guerre généralisée. La guerre en Ukraine et les guerres sans fin au Moyen-Orient ou en Afrique doivent servir de signal d’alarme.

    Alors, au cours de ces trois mois, nous avons réappris à discuter, à nous organiser et à riposter. Nous avons exercé notre force de travailleurs. À cette force, il faut ajouter toujours plus de conscience pour se fixer le seul objectif qui vaille : le renversement de tout l’ordre social bourgeois.

  • Barack Obama Reading List : How the Former President Picks Book Recommendations
    https://www.esquire.com/entertainment/books/a43530028/barack-obama-reading-list

    The question of how the most powerful man on the planet found time to read Fates and Furies amid major world events like the Arab Spring and the killing of Osama bin Laden is a perfectly valid reason for skepticism—the guy was and is busy!—but Schultz says Obama found time to read because he sees reading as necessary, and he makes it a priority on his schedule. “He considered [reading] part of being a good leader, part of being a good president, part of being a good father, a good husband, and a good man,” Schultz said.

    The feeling of connection between two people who love the same book is not one often felt between ordinary citizens and high-ranking government officials, but I can honestly say that when Obama announced Lauren Groff’s achingly beautiful novel Fates and Furies—my favorite book of 2015—as his favorite book of 2015, I felt I learned more about him as a person than I had from any profile, speech, or campaign ad.

    After weeks of reaching out to publishers, authors, and book insiders, I could not find a single source with knowledge that the former president’s book recommendations are engineered by anyone other than himself. I may have set out to write an exposé, but what I found was so much more shocking: a positive publishing story filled with authenticity.

    For one moment, I give you permission to forget about book bans, unlivable industry salaries, and diversity problems. For one minute, I give you permission to be grateful that one of the most influential people on the planet makes it a priority not just to promote books but to be personally moved by them.

    #Livres #Edition #Barack_Obama

    • « Il considérait [la lecture] comme faisant partie des qualités d’un bon leader »... impérialiste ?

      « J’ai senti que j’en apprenais ainsi plus sur lui en tant que personne qu’à partir de n’importe quel discours ou annonce de campagne... »... Que vous en appreniez donc plus ainsi sur la personnalité du chef de la plus grande puissance impérialiste de la planète ? Sur la personnalité du premier pourvoyeur d’armes au monde ? Sur la personnalité d’un prédateur en chef aux crimes innombrables mais au sourire ravageur ?

      « Je vous donne la permission d’être reconnaissant envers l’une des personnes les plus influentes de la planète qui se donne pour priorité non seulement de promouvoir des livres, mais d’être personnellement ému par eux. »

      Je vous donne la permission de vomir.

  • Rien ne peut remplacer notre mobilisation ! #éditoLO
    https://www.lutte-ouvriere.org/editoriaux/rien-ne-peut-remplacer-notre-mobilisation-605923.html

    Avec l’adoption de la loi, Macron et Borne croyaient que le tour était joué et qu’il leur suffirait de quelques jours pour tourner la page. Ils en sont pour leurs frais parce que, de manifestation en manifestation, la mobilisation tient bon.

    Maintenant, nous sommes rentrés dans une guerre d’usure, où le gouvernement parie sur la fatigue des combattants. Mais nous sommes des millions à penser que travailler deux ans de plus nous fatiguera bien plus qu’une 12ème journée de manifestation. Quant à la colère, elle ne s’use pas, elle s’accumule.

    Tout ce que fait le gouvernement pour imposer les 64 ans sonne comme une provocation : les mensonges sur les 1200 euros, l’adoption de la loi à la hussarde du 49.3, et maintenant, la politique de la matraque de Darmanin et ses tentatives d’intimider les manifestants en multipliant les gardes à vue.

    Et puis, il y a, tous les jours, de nouvelles raisons d’être en colère. Il suffit de passer à la pompe à essence ou de faire ses courses alimentaires. À la boulangerie, en grande surface, au marché… tous les prix flambent. Et demain, c’est la facture d’eau qui augmentera parce qu’il faudra payer pour la rapacité des Veolia, Suez et autres qui n’ont pas entretenu le réseau, et pour tous ceux qui pillent et assèchent cette ressource commune et essentielle.

    Impossible d’oublier, aussi, que le grand patronat assure ses marges et ses dividendes en refusant le minimum du minimum, c’est-à-dire l’indexation des salaires sur les prix. Et comme il n’est pas question pour les politiciens et le gouvernement d’imposer quoi que ce soit au monde capitaliste, ils se contentent de pleurnicher sur les surprofits !

    C’est ce qu’ils font encore aujourd’hui, avec un énième rapport prouvant que les capitalistes des autoroutes ont encaissé bien plus d’argent que prévu quand l’État a signé les concessions. Le rapport dénonce une « surrentabilité » de 20 milliards, volés dans nos poches, à chaque péage. Mais le pouvoir ne fera rien pour que cela change.

    Au classement des grandes fortunes mondiales, la France fait un doublé. Elle est en haut du podium masculin et féminin avec Bernard Arnault et ses 200 milliards de dollars, et Françoise Meyers-Bettencourt et ses 80 milliards de dollars. Mais à part ça, les caisses de l’État seraient vides et vraiment, le gouvernement ne voit pas du tout où trouver l’argent pour financer écoles, hôpitaux ou retraites…

    Pour les retraites, le gouvernement répète du matin au soir qu’il défend le système par répartition. Mais de quelle répartition s’agit-il ? D’une répartition entre les travailleurs actifs et inactifs, c’est-à-dire de la répartition des miettes que la grande bourgeoisie veut bien nous laisser, une fois ses profits prélevés.

    Alors, ce n’est pas de la répartition, c’est de l’escroquerie ! La seule et vraie répartition, ce serait de prendre sur les profits et les grandes fortunes pour assurer des salaires, des conditions de travail et des retraite dignes. Et cela, il faudra l’imposer par nos luttes collectives. 

    Il n’y a pas de miracle à attendre du côté du Conseil constitutionnel. Cette institution peut, en théorie, censurer tout ou une partie de cette loi. Mais ses membres, de Fabius à Juppé, ont un CV long comme le bras en matière d’attaques anti- ouvrières. Six de ses neuf membres ont même été nommés par Macron et s’ils sont dits « sages », c’est qu’ils n’ont jamais rien fait de déplaisant aux yeux de la bourgeoisie qui domine toute la société.

    Le Conseil constitutionnel accédera peut-être à la demande d’organiser un référendum d’initiative partagé, le RIP. Cela ne lui coûtera rien et ne gênera pas le gouvernement : la procédure est tellement longue et compliquée qu’elle a peu de chances d’aboutir. Et surtout, le RIP n’est pas suspensif, et la loi pourra entrer en vigueur sans attendre. 

    Rien ne peut remplacer la pression collective imposée par la mobilisation de millions de personnes. Rien ne peut remplacer le fait de discuter dans les entreprises, de nous rassembler et de nous organiser pour défendre nous-mêmes nos intérêts de travailleurs.

    Pendant longtemps, le patronat et le gouvernement ont pu faire leur loi avec la conviction que les travailleurs, divisés et résignés, ne parviendraient pas à réagir massivement. Un acquis du mouvement est d’avoir démontré que nous sommes capables de riposter et de nous faire respecter. C’est d’avoir retrouvé la fierté de ceux qui luttent, quand bien même le combat est difficile.

    Chaque journée de mobilisation supplémentaire nous grandit et nous renforce. Chaque grève et chaque manifestation est un pas en avant faits par des millions de travailleuses et de travailleurs. Alors, jeudi 13 avril, soyons encore au rendez-vous, le plus nombreux possible !

  • L’école de la violence
    https://www.arteradio.com/son/61677153/l_ecole_de_la_violence

    Au-delà des violences les plus graves, physiques et sexuelles, à quels types de violences invisibles, acceptées, voire encouragées, les enfants sont-ils exposés ? Pourquoi ces violences participent-elles de la domination adulte ? Comment ces réflexions s’articulent-elles avec les questions féministes ? Sans entrer dans les polémiques sur les modes d’éducation (faut-il consigner l’enfant dans sa chambre ?), cet épisode donne à écouter des paroles rares et fortes d’enfants et d’adultes se souvenant de leur enfance. Il interroge les relations entre adultes et enfants à l’école et à la maison, et met en lumière la violence et le pouvoir au prisme de l’âge.
    Comment nous, adultes, accueillons-nous les enfants dans ce monde ? Quelles relations entretenons-nous avec eux ? Comment les considérons-nous ?

    https://cdn.arteradio.com/permanent/arteradio/sites/default/files/sons/5_lecole_de_la_violence_hq.mp3


    #enfants #violence #domination_adulte #éducation

    • Cette très belle émission me rappelle, notamment, les questionnements que nous nous posions à l’époque de la crèche parentale dans laquelle nous avons accompagné notre fils, de 93 à 95, avec d’autres parents et des professionnels. La « parentalité » fut le thème de mon premier site web, en 1996 :-)

      Les témoignages des enfants et ceux du collectif des parents concernant l’ambiance catastrophique des centres de loisirs municipaux et du périscolaire sont d’un réalisme saisissant.

      On retrouve, dans ces structures, des agents peu qualifiés qui enchaînent des journées de travail infernales (jusqu’à des semaines de 10 heures quotidienne en période de congés scolaires) et le plus souvent en sous-effectif.

      Dans ces conditions s’instaure rapidement des logiques de gestion de flux d’énergie d’enfants dont l’objectif consiste essentiellement à obtenir l’obéissance et la discipline, POUR AVOIR LA PAIX ; le projet pédagogique venant alors en guise de faire-valoir du service public.

      Comme souvent dans l’administration, la logique de travail en centre de loisirs concourt à la pratique de l’ouverture du parapluie et de la justification. On aime rien tant que montrer les « réalisations des enfants » : merci aux smartphones des animateurs ouverts en permanence pour capturer « les photos et les vidéos des enfants » à l’aide du compte WhatsApp, à usage indistinctement pro-perso (les équipes encadrantes ayant le réflexe d’y recourir également pour communiquer avec les anims). On aime rien tant que montrer « ce que les enfants ont fait », quitte à le faire (plus ou moins) à leur place, en ignorant que le plus important réside dans la démarche plus que dans le résultat. Mais la hiérarchie aime le résultat. C’est ce qu’il y a de plus pratique à fournir à la strate supérieure pour justifier de son activité. Et à la fin ça fait des belles images sur le site web de l’employeur et dans le journal municipal.

      J’ai travaillé en tant qu’animateur multimédia tous les mercredis en centre de loisirs municipal. J’étais employé sur deux ateliers spécifiques de deux heures chacun (un le matin, dans une école, l’autre l’après-midi, dans « ma salle ») en présence d’enfants de 9 à 11 ans. Deux heures d’animation d’activité informatique pour des enfants est un temps largement suffisant (j’ai refusé d’animer des ateliers informatiques en périscolaire le soir, jusqu’à 18:30... il est incroyable qu’on me l’ait proposé !).

      En plus, de l’animation (présence auprès des enfants) j’avais une heure pour préparer la salle du matin avant et après l’atelier ; vu l’état de la salle informatique de l’école, ce n’était pas du luxe. L’atelier de l’après-midi ne nécessitait aucune installation car c’était la salle dans laquelle j’animais la plupart de mes autres activités et elle était toujours clean.

      En plus du temps d’installation matérielle, j’avais un temps de préparation pédagogique spécifique, intégré au temps global de préparation de toutes les activités que j’animais sur la ville.

      Il n’était évidemment pas question que je travaille gratuitement, d’où ce décompte précis du temps : animation, préparation et installation.
      Cette remarque pourrait sembler incongrue mais elle vaut d’être explicitement formulée car elle nous renvoie directement à la problématique évoquée dans l’émission : il faut savoir que beaucoup d’animateurs n’ont ni de temps de formation ni temps de préparation comptés sur leur temps de travail ; beaucoup étant contractuels à des taux de travail parfois inférieurs à 50% d’un temps complet. En conséquence, nombre de ces jeunes animateurs n’ont d’autres choix que de prendre sur leur temps personnel pour préparer leurs activités et pour se former, s’ils ont la conscience professionnelle de ne pas vouloir être livrés à eux-même et improviser la façon dont ils vont conduire leur présence auprès des enfants.

      Le temps de travail global (prépa, installation et animation) que j’ai obtenu pour animer ces ateliers informatiques en centre de loisirs est donc exceptionnel. Il correspond à ce qui me semblait raisonnable et normal pour travailler avec des enfants. Mon positionnement syndical mais surtout professionnel m’a permis d’imposer ces conditions : alors que j’étais fonctionnaire pour d’autres services sur la collectivité, je suis venu travailler sur le centre de loisirs, en tant que « prestataire interne », au même titre qu’une association, au moment de la réforme des rythmes scolaires (2013), pour animer les temps dit « péri-éducatifs » et j’y suis resté une fois que la réforme (sociétale et clientéliste de Hollande) a été mise au placard. C’est donc mon positionnement, en tant « qu’agent extérieur au service périscolaire », qui m’a permis d’assurer des conditions acceptables des ces ateliers pour moi et surtout pour les enfants. À méditer.

      Je suis convaincu que la plupart des activités en centre de loisirs et en périscolaire devraient être organisées sur le principe de temps réellement construits sur le plan pédagogique (avec des temps distincts de préparation pédagogique, d’installation et d’animation). C’est probablement la seule solution qui permettrait d’éviter ces séquences trop longues de professionnels peu qualifiés qui conduisent inévitablement aux pratiques dites « occupationnelles » (terme dépréciatif que j’ai entendu, provenant d’autres professionnels du service public, appartenant au secteur « information jeunesse », qui travaillent sur la tranche d’âge 16-25 ans).

      Même si ce n’est pas agréable à entendre (je peux en témoigner), force est de reconnaître que les agents des centre de loisirs sont assujettis à des pratiques de garderie. La responsabilité de cette réalité ne leur incombe que de façon marginale car c’est un problème structurel : tant que les grilles indiciaires des adjoints d’animation (le gros de la troupe, placés auprès des enfants) seront aussi basses, tant que ces agents correspondront aux statuts les plus précaires et les moins formés de la fonction publique, il n’y a aucune raison que l’accueil des enfants en périscolaire soit amélioré.

      Au-delà du périscolaire, les pratiques des professeurs des écoles devraient être fondamentalement réorganisées pour éviter les logiques de saturation, de routine et d’évitement des professionnels, même s’il y a des magnifiques pratiques enseignantes dans les écoles publiques. Je trouve qu’il est aberrant qu’il n’y ait qu’une seule personne sur laquelle repose l’année scolaire d’une classe, parfois de plus d’une vingtaine d’enfants et que cela soit reconduit d’année en année, jusqu’à l’épuisement de l’enseignant.

      Enfin, le lien entre l’oppression des enfants et l’oppression patriarcale, énoncé très explicitement dans cette émission, me semble totalement pertinent.

      Les problématiques concernant la violence institutionnelle à l’encontre des enfants devraient sortir des milieux, socialement privilégiés, dans lesquels on a l’habitude de les trouver.

  • Total soutien à édwy plenel victime d’un attentat capillaire Jacques-Marie BOURGET

    Ne riez pas car un homme, édwy plenel, est dans le malheur, il s’est fait tirer les cheveux par une fille. Si fort qu’il a déposé une plainte en justice. Il est bon que les hommes battus se rebiffent à leur tour. Tiens bon Edwy, le pouvoir est au bout du cheveu.


    Très tôt dans la vie on m’a enseigné à aider les aveugles à traverser la rue, à porter le cabas des vieilles dames sortant de l’épicerie. Ce dressage au mode charitable m’a conduit un soir, alors que j’avais observé un chemineau qui allait passer la nuit dans la cabane d’arrêt des cars, à lui porter mon assiette de soupe au lait. C’est dire si le ciel peut m’attendre. C’est dans cette continuité que j’éprouve une urgence à me précipiter au secours d’édwy plenel qui vient d’être victime d’un odieux attentat capillaire. Un soir sans histoire, à l’heure où les plenel vont boire, notre Samson de presse attablé dans un restaurant du 12ème arrondissement, a été agrippé par les cheveux, sa tête courbée à la renverse lui permettant d’apercevoir l’assaillante. Car la terroriste était femme. Plus, plenel, objectif et précis avec ses réflexes d’investigateur, a clairement noté que la dame simulait un crachat en direction de sa moustache, ce qu’il a de plus sacré. Quel bataclan dans le restaurant ! Certains galopent après l’agile, mais elle est fuyarde... déjà envolée alors que notre Edwy est à la limite du SAMU.

    Des témoins du drôle de drame désignent celle qui a garroté le phare du journalisme, une certaine Maïwenn Le Besco. Fabrice Arfi, le Sancho Pança de plenel n’ayant pas encore été consulté – afin que nous connaissions le vrai – on a d’abord pensé à une vendetta entre factions bretonnes. Mais c’est une fausse piste. En vérité, un mot avec lequel Edwy ne transige pas, il s’avère que la dame Le Besco a naguère été l’épouse d’un cinéaste nommé Luc Besson avec lequel elle a eu un enfant. La terroriste gardant de l’estime pour son ex, n’a pas supporté que médiapart, l’office de vérification créé par plenel, accuse cet époux d’antan d’avoir violé une jeune femme. Affirmation balayée puisque le désigné criminel a été blanchi par la justice. Mais le mâle était fait : à vie affublé du doute de Metoo. D’où la colère de la jeune femme.

    Une colère que l’on ne partage pas car, après tout, voir le père d’un de ses gosses accusé de viol, pourquoi en faire une histoire, pourquoi arracher les cheveux en quatre ? Le viol n’est pas grave, une simple farce qui vous conduit aux assises. C’est vrai, elle a la tête bien près de la coiffe la bretonne. Faut prendre les choses du bon côté. Si on ne peut plus déconner, faut le dire.

    Je continue à défendre Edwy comme mes aveugles de jadis. Est-ce sa faute si chaque jour ou au moins chaque semaine, son médiapart déglingue des individus qui ne l’ont pas forcément mérité. Alors que pour lui, plenel, le flingage n’est pas une cruauté mais une mission. Pas plus tard que cette semaine médiapart a accusé l’historienne Annie Lacroix-Riz d’être à la fois « complotiste » et « négationniste ». Ce qui est faux et l’a mise en rage. D’autant qu’une partie de sa famille a disparu dans la nuit et le brouillard des camps de la mort. On pourrait imaginer un proche de l’universitaire s’en venir questionner la moustache ? Alors qu’Edwy n’y est pour rien. Il a fait son dur devoir : la mise au pilori. Vous n’allez quand même pas critiquer l’ immense civilisateur, l’allumeur des Lumières.

    D’autant que, suite à son affaire tirée par les cheveux, il souffre d’une sorte de syndrome post traumatique. Je vous ai dit la compassion que j’ai pour les affligés, sachez, et je le répète, que je la partage pour notre immense défenseur du vrai et de l’OTAN. C’est-à-dire la même chose. Selon des propos rapportés par Le Monde donc gravés dans le granit breton, l’acte terroriste de Maïwen est « tout à fait attentatoire sur le plan moral et psychique », et que notre héros est « « très traumatisé par la haine manifestée. » Après ce qu’il a vécu, Edwy n’est plus seulement le plus grand investigateur de tous les temps, il devient aussi correspondant de sa propre guerre. Quel courage.

    #edwy_plenel #attentat #médiapart #médiaprout #otan #metoo #complotisme #négationnisme #pilori #Luc_Besson #Maïwenn_Le_Besco

    Source : https://www.legrandsoir.info/total-soutien-a-edwy-plenel-victime-d-un-attentat-capillaire.html

  • Une « #édition » minable de Pepper & Carrot sur #Amazon
    https://framablog.org/2023/04/10/une-edition-minable-de-pepper-carrot-sur-amazon

    Depuis quelques années, Framasoft bénéficie des illustrations très appréciées de #David_Revoy, un artiste qui séduit autant par son talent et son imaginaire que par le choix de publier en licence libre (CC-BY), ce qui est plutôt exceptionnel dans le … Lire la suite­­

    #Communs_culturels #Droits_numériques #Traductions #BD #CC-BY #licences_libres #Pepper&Carrot

  • #Handicap : donnons à l’école les moyens d’être réellement inclusive
    https://www.liberation.fr/idees-et-debats/tribunes/handicap-donnons-a-lecole-les-moyens-detre-reellement-inclusive-20230408_

    Les conditions de la mise en œuvre à marche forcée de l’inclusion scolaire des élèves en situation de handicap du précédent quinquennat ont généré des situations de plus en plus difficiles voire le plus souvent ingérables en milieu scolaire : c’est une réalité. Le ministère de l’Education nationale et de celui de l’Agriculture pour l’enseignement agricole doivent le reconnaître et ne plus se cacher derrière des chiffres pour évoquer l’inclusion. Il est plus qu’urgent que soient considérées les difficultés croissantes vécues dans les établissements scolaires, que ce soit pour les élèves ou les équipes éducatives. De plus, les listes d’attente pour les prises en charge dans le secteur médico-social sont inacceptables et parfois maltraitantes pour les élèves et leurs familles.

    Trop d’enfants scolarisés sont en attente de soins qui peuvent être de nature diverse : ergothérapie, orthophonie, psychomotricité, soutien éducatif et /ou psychologique, psychiatrique, etc. De nombreux territoires sont touchés par une pénurie de soignant·es dans toutes leurs spécialités. Au sein du système scolaire, les personnels de santé et du social sont en nombre bien insuffisant pour apporter rapidement leur expertise, en soutien aux équipes. Quelle que soit la formation des enseignant·es, y compris quand elle intègre le principe d’inclusion, ce qui est loin d’être toujours le cas, un·e professeur·e ne peut être considéré·e comme un·e soignant·e

    Le renforcement de la coopération avec le secteur médico-social est crucial pour l’avenir de l’école inclusive. Une coopération interministérielle est urgente sur ce sujet. Le cloisonnement actuel entre d’une part le ministère de la Santé qui impose la régulation de ses budgets via les agences régionales de santé (ARS) et d’autre part la rédaction de textes réglementaires qui engagent l’#Education nationale, établis sans concertation, doit prendre fin. Le respect des missions de chacun·es, soignant·es, éducateurs, éducatrices et enseignant·es doit être assuré.

    Dans un second temps, l’augmentation sans fin d’une aide humaine, essentiellement assurée par les accompagnant·es d’élèves en situation de handicap (#AESH), doit être analysée lucidement. C’est trop souvent une solution par défaut, non adaptée. Les demandes sont en augmentation constante mais ces emplois ne suffisent pas à compenser la complexité de l’inclusion en milieu scolaire. Pourtant, ces personnels s’impliquent de leur mieux, avec abnégation, dans des emplois très contraignants, peu reconnus, peu formés, peu rémunérés, et qui, logiquement, peinent à fidéliser les personnes qui les occupent.

    L’Ecole est un lieu collectif de socialisation, indéniablement, mais aussi d’apprentissage. Sans l’octroi de moyens (humains et matériels ; internes et externes) adaptés à leurs besoins, comment permettre un déroulement serein des apprentissages quand certains élèves sont en souffrance et l’expriment parfois violemment ? Les adultes présents peuvent contenir des crises, tant bien que mal, au détriment du bien-être au travail, mais ne peuvent en traiter les causes.

    La réussite de l’inclusion scolaire doit passer par un renforcement des coopérations, avec la prise en charge réelle des enfants par les différent·es professionnel·les du secteur médico-social qui interviendraient auprès des enfants. Des dispositifs existent, il faut les renforcer. La complémentarité des structures Ecole-médico-social peut permettre des scolarisations à temps partiel et /ou des interventions dans l’école, au collège ou au lycée, dans le respect des missions et compétences de chacun.

    L’acte II de l’école inclusive est très attendu et la conférence nationale du handicap prévue au printemps 2023 doit en fixer les objectifs. Il nécessitera des moyens financiers et humains importants et devra impérativement apporter des réponses concrètes. Elles ne devront pas masquer ces difficultés ou se substituer au secteur médico-social. Le « 100 % #école_inclusive » n’est pas un objectif réaliste, en l’état actuel de l’Ecole. Un choix politique, lucide et responsable, est nécessaire pour que la société soit véritablement inclusive.