Le projet de Mark Zuckerberg a trois défauts majeurs. D’abord, l’éducation a toujours consisté à acquérir des connaissances et des compétences en rapport avec une profession, mais aussi une culture générale. En concentrant l’enseignement sur les seules matières qui intéressent les élèves, le risque est de former beaucoup de spécialistes et peu de généralistes.
Ensuite, si l’on épargne aux élèves la confrontation avec une façon d’apprendre qui ne leur convient pas exactement, ils pourraient être amenés à souffrir ensuite, dans la vraie vie, de leur incapacité à s’adapter aux modes de fonctionnement qui ne sont pas les leurs.
Les gens étant différents, ils n’apprennent pas tous de la même façon.
Enfin, loin d’être figées, les préférences des élèves varient en fonction de leur environnement. Seule une démarche humaine permettra d’établir un contenu adapté à chacun. Un processus automatisé risquerait de dépersonnaliser l’enseignement et de réduire à leur portion congrue les échanges entre enseignant et élèves. Confier l’enseignement à la technologie serait courir le risque d’un appauvrissement du lien social que tissent élèves, enseignants et parents, indispensable à tout apprentissage efficace.