• Mémoire coloniale : le colbertisme, ou du bon usage de l’esclavage

    Contrôleur général des finances et secrétaire d’État de la Marine de Louis XIV, Jean-Baptiste Colbert est célébré en France pour sa doctrine économique, qui sera d’ailleurs baptisée 
« colbertisme ». Mais par sa théorie comme sa pratique, il est aussi indissociable de l’esclavagisme français.

    La figure de Colbert suscite depuis quelques années la polémique. En septembre 2017, à l’initiative de Louis-Georges Tin, président du Conseil représentatif des associations noires de France (CRAN) et du philosophe Louis Sala-Molins, une tribune demandait le retrait du nom de Colbert de l’espace public, notamment de la façade des collèges et des lycées [1]. Le 13 juin 2020, Jean-Marc Ayrault (président de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage) proposait que les lieux portant son nom à l’Assemblée nationale et au ministère de l’Économie soient rebaptisés

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2024/02/07/memoire-coloniale-le-colbertisme-ou-du-bon-usa

    #colonisation #esclavagisme

  • #esclavagisme #salariat #capitalisme > #LuttedesClasses #Anticapitalisme

    🛑 DE L’ESCLAVAGE AU SALARIAT, DEUX FACETTES D’UNE MÊME EXPLOITATION - Socialisme libertaire

    Paroles d’anciens esclaves : 

    « Les esclaves ont été maintenus en servitude et enchaînés à la terre. [...] Voilà la prétendue liberté offerte à l’homme de couleur par les Yankees. » 

    « On a félicité Lincoln de nous avoir libérés. Mais qu’a-t-il fait en vérité ? Il nous a donné la liberté mais sans nous laisser aucune chance de vivre par nous-mêmes, et nous avons continué à dépendre de l’homme blanc du Sud pour le travail, la nourriture et les vêtements. Il nous a laissés dans un état de nécessité et de besoin. Un état de servitude à peine meilleur que l’esclavage. »

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    ▶️ https://www.socialisme-libertaire.fr/2018/11/de-l-esclavage-au-salariat-deux-facettes-d-une-meme-exploitati

  • #RDC #enfants #esclavagisme #mines #capitalisme

    🛑 République démocratique du Congo : les petits forçats du cobalt... - Amnesty International France

    La République démocratique du Congo recèle la plus importante réserve mondiale en cobalt, un minerai crucial à la transition énergétique mondiale. Quelque 40 000 enfants travailleraient toujours dans les mines, dans des conditions particulièrement périlleuses, en particulier à Kolwezi. Un reportage réalisé pour La Chronique, le magazine des droits humains. Retrouvez l’intégralité du reportage photo qui accompagne cette enquête dans le magazine papier (...)

    ▶️ Lire le texte complet…

    ▶️ https://www.amnesty.fr/actualites/republique-democratique-du-congo-enfants-cobalt-face-cachee-de-nos-batterie

  • Les compensations versées aux propriétaires d’esclaves par la France au XIXe siècle rendues publiques
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2021/05/08/les-compensations-versees-aux-proprietaires-d-esclaves-par-la-france-au-xixe

    Cent cinquante-trois ans après l’abolition définitive de l’esclavage en France, le 27 avril 1848, une équipe de chercheurs du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) a mis en ligne, vendredi 7 mai, dans le cadre du projet « Repairs », une base de données détaillant les indemnités versées par l’Etat français aux propriétaires d’esclaves [1]. Des informations qui permettent de mieux comprendre la société esclavagiste de l’époque et de retracer l’origine d’investissements qui ont donné naissance à des dynasties entrepreneuriales ou des entreprises qui existent encore aujourd’hui.

    [1] https://esclavage-indemnites.fr/public

    #esclavage #esclavagisme #Empire_industriel #capitalisme

    • #paywall

      Contrairement aux idées reçues, les 10 000 propriétaires d’esclaves qui ont reçu à partir de 1849 des indemnités de 126 millions de francs or (1,3 % du revenu national, soit l’équivalent de 27 milliards d’euros d’aujourd’hui) n’étaient pas tous des colons blancs.

      Ah oui, c’est quand même essentiel de donner du grain à moudre aux racistes hein li’mmonde

    • […] 30 % des propriétaires d’esclaves en Martinique étaient noirs ou métis, pour la plupart des petits propriétaires. Parmi eux, on retrouve certains affranchis, appelés « libres de couleur », ayant racheté leurs enfants ou petits-enfants sans avoir les moyens de payer les taxes à l’Etat pour les émanciper.

      Article sous #paywall, alors je n’ai pas accès au reste : au lieu de compter les « 30% » de propriétaires qui seraient noirs ou métis, qui seraient par ailleurs des affranchis obligés de racheter leur propre famille, est-ce qu’il est indiqué plus loin le pourcentage du montant total des répartitions que représentent ces gens ?

      Parce que je suspecte que les 30% des propriétaires sans doute les plus pauvres et possédant le plus faible nombre d’esclaves, c’est un pourcentage très faible du montant total des indemnisations. La chercheuse évoque dans l’interview vidéo « des très grands propriétaires terriens », ainsi que des « spéculateurs » de métropole, qui ont raflé l’essentiel du magot : je doute qu’aucun d’entre eux soit « noir ou métis »…

      (Par exemple en France de nos jours, à titre d’exemple d’inégalité : 7 individus milliardaires possèdent autant que 30% de la population du pays. Du coup, si on titrait sur ces « 30% de la population » qui profitent du capitalisme en France, « contrairement aux idées reçues », on serait surtout en train de dire une bêtise.)

    • Les compensations versées aux propriétaires d’esclaves par la France au XIXe siècle publiées en ligne

      Une équipe de chercheurs du CNRS a rassemblé la liste des bénéficiaires des indemnisations décidées par la IIe République à la suite de l’abolition de l’esclavage de 1848.

      Par Coumba Kane et Julien Bouissou
      Publié hier à 12h12, mis à jour à 18h31

      Cent cinquante-trois ans après l’abolition définitive de l’esclavage en France, le 27 avril 1848, une équipe de chercheurs du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) a mis en ligne, vendredi 7 mai, dans le cadre du projet « Repairs », une base de données détaillant les indemnités versées par l’Etat français aux propriétaires d’esclaves. Des informations qui permettent de mieux comprendre la société esclavagiste de l’époque et de retracer l’origine d’investissements qui ont donné naissance à des dynasties entrepreneuriales ou des entreprises qui existent encore aujourd’hui.
      Article réservé à nos abonnés Lire aussi La traite négrière, passé occulté par les entreprises françaises

      Contrairement aux idées reçues, les 10 000 propriétaires d’esclaves qui ont reçu à partir de 1849 des indemnités de 126 millions de francs or (1,3 % du revenu national, soit l’équivalent de 27 milliards d’euros d’aujourd’hui) n’étaient pas tous des colons blancs. « La loi d’abolition du 27 avril 1848 est à l’origine d’une confusion sémantique, explique Myriam Cottias, chercheuse au CNRS à la tête du projet de recherche “Repairs”. On peut y lire que les “colons”, c’est-à-dire des Blancs, doivent être indemnisés, alors que ce sont les propriétaires d’esclaves, dont certains sont de couleur, qui reçoivent les indemnités. »

      Selon les calculs de Jessica Balguy, doctorante à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS), 30 % des propriétaires d’esclaves en Martinique étaient noirs ou métis, pour la plupart des petits propriétaires. Parmi eux, on retrouve certains affranchis, appelés « libres de couleur », ayant racheté leurs enfants ou petits-enfants sans avoir les moyens de payer les taxes à l’Etat pour les émanciper. Les femmes occupent également une place significative parmi les bénéficiaires de l’indemnité coloniale. « On compte parmi ces femmes beaucoup de veuves de colons et des célibataires qui possédaient quelques esclaves », explique la chercheuse.
      Profils d’une grande hétérogénéité

      Les indemnités versées par l’Etat français ont été fixées en fonction du prix des esclaves dans chaque territoire. C’est dans les colonies sucrières, et en particulier à La Réunion, là où les plantations sont en plein essor au moment de l’abolition, que les prix sont les plus élevés. La Réunion (où un propriétaire perçoit 671 francs or par esclave), la Martinique (409 francs or) et la Guadeloupe (447 francs or) reçoivent l’essentiel des indemnités, suivies par la Guyane, le Sénégal, Nosy Be (moins de 40 francs or) ou encore Sainte-Marie de Madagascar.

      Les données révèlent comment des spéculateurs se sont enrichis grâce à l’indemnité. Ainsi d’un métropolitain venu en Martinique, quelques mois avant l’abolition, racheter titre sur titre

      Autre découverte intéressante : les titres d’indemnité terminent souvent dans la poche de négociants de la métropole, ou de créanciers en guise de remboursement de dettes. Autrement dit, tous les propriétaires ne sont pas de riches exploitants de plantations. Leurs profils sont d’une grande hétérogénéité. Parmi les plus grands propriétaires figure Louis Marie Gabriel Le Coat de Kerveguen, originaire de La Réunion, qui a perçu 1,9 million de francs or contre l’émancipation de 1 680 esclaves. Ou encore la famille Gradis, des négociants qui possédaient des centaines d’esclaves et perçurent des centaines de milliers de francs or et dont les descendants gèrent désormais une société de gestion d’investissements financiers.

      La base de données révèle également comment des spéculateurs se sont enrichis grâce à l’indemnité. Ainsi, dans les registres de la Martinique apparaît le nom d’un métropolitain venu quelques mois avant l’abolition racheter titre sur titre, dans l’espoir d’en tirer un meilleur prix une fois le montant des compensations établi. « Il a remporté les plus gros montants de l’île alors qu’il n’avait rien à avoir avec l’esclavage. Beaucoup ont fait comme lui dans la période qui a précédé l’abolition », constate Jessica Balguy.
      Article réservé à nos abonnés Lire aussi « Les générations actuelles ont la responsabilité de regarder le passé esclavagiste en face »

      Plus tôt, à la reconnaissance par la France de l’indépendance d’Haïti, en 1825, ce n’est pas l’Etat français qui a donné des indemnités à des propriétaires d’esclaves, mais ces derniers qui en ont demandé à la nouvelle République haïtienne. Une dette qui ne sera soldée par Haïti qu’en 1883 [et dont les agios courront jusqu’au milieu du XXe siècle]. Ces indemnités ont été rassemblées dans une autre base de données du projet « Repairs », dont les informations sont extrêmement précises, puisque même les adresses des propriétaires d’esclaves sont renseignées.
      Débats sur les réparations

      Au milieu du XIXe siècle, la question des réparations a fait l’objet de débats. Partant du constat que la propriété d’esclaves était légale, certains considéraient l’abolition comme une expropriation méritant compensation. D’autres s’y opposaient, au nom de la justice morale et du principe selon lequel aucun être humain ne peut être assimilé à une propriété, voire demandaient réparation pour les désormais anciens esclaves. « Même si Victor Schœlcher, l’un des artisans de l’abolition, défend au départ l’indemnisation des esclaves, il cède aux pressions des colons par calcul politique, pour que le décret soit adopté », explique Myriam Cottias.

      Une base de données britannique de 2013 montre que la manne de l’indemnité coloniale a permis de soutenir le développement de secteurs-clés de l’industrie

      La base de données française succède à celle qui avait été publiée, en 2013, aux Royaume-Uni. Le travail minutieux mené par les chercheurs du Legacies of British Slave-Ownership (LBS), un institut rattaché à l’University College de Londres, a permis d’exhumer les noms des 47 000 bénéficiaires de l’indemnité coloniale, répertoriés dans un catalogue en ligne. En Grande-Bretagne, à la suite de l’abolition de l’esclavage, en 1833, 20 millions de livres, soit 40 % du budget national, avaient été versés aux anciens propriétaires. Comme dans le cas français, la proportion de femmes parmi les indemnisés est significative, aux alentours de 40 %.

      Tandis que les chercheurs français veulent montrer les complexités d’une société esclavagiste, en Angleterre, la base de données ne distingue pas les personnes de couleur et donne des indications sur le développement du capitalisme pendant la révolution industrielle. La manne de l’indemnité coloniale a permis de soutenir le développement de secteurs-clés de l’industrie, comme le coton et les chemins de fer. Dans un article publié en 2015 par la Revue d’histoire du XIXe siècle, l’historien Fabrice Bensimon écrit que la base de données britannique a permis d’établir une « continuité entre l’argent de l’abolition et les patrimoines contemporains, comme celui de la famille de l’ancien premier ministre David Cameron ».

      L’ouverture de ces archives a aussi relancé le débat sur les réparations pour le préjudice subi pendant l’esclavage. Dans les Caraïbes, une quinzaine d’Etats ont ainsi porté une demande officielle depuis la publication de cette base de données. « La demande de réparation est à prendre au sérieux, c’est aussi une demande d’égalité qui peut difficilement se traduire par un remboursement en nom individuel », insiste Myriam Cottias.
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      Pour l’historien Pap Ndiaye, professeur à Sciences Po, ces archives, « précieuses », peuvent difficilement servir de socle aux revendications de réparations. « La base de données apporte des réponses en clair-obscur à nos questions contemporaines. Elle ne permet pas d’identifier de manière limpide les personnes à qui demander des réparations », explique-t-il. L’historien met en garde contre toute instrumentalisation à des fins politiques. « Au lieu de nous interroger sur les réparations, partons des inégalités actuelles. Qui, dans les anciennes colonies françaises, souffre le plus des inégalités ? Qui possède la terre ? Les descendants d’esclaves sont au plus bas de l’échelle sociale. Partons de ces réalités pour apporter plus de justice sociale. »

      Coumba Kane et Julien Bouissou

  • Colonial Histories | Open House London 2020
    https://openhouselondon.open-city.org.uk/collections/30

    All buildings tell stories. Stories about the values and aspirations of the societies which created them are etched into the facades of our streets. Yet some stories are harder to read than others. Hidden beneath the surface of many buildings in London are incredible and sometimes bitter stories of Britain’s colonial history. For Open House 2020, we’re embarking on a long term project to tease out and reveal the hidden colonial histories of the architecture we celebrate in the festival.

    #Londres #London #balade_décoloniale #colonialisme #esclavagisme

  • London Statues and the History of Empire

    All stages of colonial history can be traced through statues in our care, beginning with the earliest days of European colonialism, with Christopher Columbus (Belgrave Square), through the centuries of British expansionism and the creation of its Empire – personified by Sir Walter Ralegh (Greenwich) and Robert Clive (King Charles Street). They then mark Britain’s imperial wars of the 19th century, with Lord Napier of Magdala (Queen’s Gate) and General Gordon (Victoria Embankment), and the Empire’s final phases, with Lord Curzon (Carlton House Terrace). The monarchs of the imperial centuries also appear: James II, William III, Queen Anne, George II, George III and Queen Charlotte, and Edward VII.

    https://www.english-heritage.org.uk/visit/london-statues-and-monuments/london-statues-empire

    #empire #colonialisme #esclavagisme #Londres #London #slave_trade #monument

  • 红楼梦 / 紅樓夢, Hóng lóu mèng, Le Rêve dans le pavillon rouge
    https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Le_R%C3%AAve_dans_le_pavillon_rouge

    Le roman est non seulement fascinant par son nombre immense de personnages parfaitement caractérisés et par sa profonde portée psychologique, mais il l’est encore par sa description, précise et détaillée, de la vie fastueuse et des structures sociales de l’aristocratie chinoise du XVIIIe siècle[10] : « L’auteur du Rêve dans le pavillon rouge était un fils de grande famille. L’ensemble du faste qu’il décrit est si exact, que nul ne saurait en parler ainsi, à moins d’y avoir personnellement participé »[11] ; ce qui conduisit plus tard la critique officielle du temps de la Chine marxiste à qualifier l’œuvre (quoique en réalité de façon admirative) d’« encyclopédie du monde féodal à son déclin »[4]. Cao Xueqin y dépeint, en effet, le faste inouï de la haute noblesse impériale (en l’occurrence, dans le roman, celui de la très aristocratique famille des Jia) tout en dénonçant, avec prudence, l’hypocrisie des institutions de l’Empire, appelées à décliner bientôt tout au long du XIXe siècle, ainsi que l’exploitation de l’homme fondée sur le système de l’esclavage tel qu’il avait alors cours, même s’il était, en Chine, globalement doux et assez paternaliste.

    #Chine #élites #nantis #littérature #culture #Dynastie_Qing #histoire

    • @grommeleur On peut effectivement considérer ce terme comme un euphémisme. L’expression « équilibré » serait plus exact. Quand l’équilibre ne fut pas respecté et pratiqué par les puissants, d’énormes révoltes renversaient leur règne jusqu’á ce qu’une nouvelle dynastie rétablit l’équilibre entre ciel et terre ;-)

      Les esclaves dans la Chine d’avant 1911 furent si bien intégrés dans la société qu’il y en avait qui fondaient de nouvelles dynasties. On parle d’une société resté au stade moyenâgeux sauf que la Chine des années 800 avait atteint un niveau culturel toujours pas réalisé dans bien des pays capitalistes d’aujourd’hui.

      Contrairement à l’esclavagisme africain, arabe et américano-européen le statut d’esclave touchait la majorité de la population si on y inclue les paysans attachés par la loi au sol qu’ils cultivaient. Juste pour bien situer les conditions en Chine : En Prusse la libération de ces cerf n’a eu lieu qu’á l’avènement de l’industrialisation et la Russie n’a connue de véritable libération de la majorité d’eux qu’en 1917. Je pense que le malheureux auteur de Wikipedia pense aux exploités de ce type quand il ultilise le terme « esclavagisme doux ». Ah la Chine, ils ont des perspectives tellement différentes et intraduisibles ;-)

      P.S. Merci pour le commentaire, je n’avais pas remarqué que l’introduction dans le roman comportait cette erreur inadmissible. Je crois que l’auteur considère le traitement des cerfs comme « doux » en comparaison avec le sort d’une grande famille qui fut systématiquement anéantie avec tous les femmes, enfants, oncles, tantes, neveux et nièces y compris le personnel domestique quand la cour avait décidé de punir le chef de famille ou un autre membre important de celle-ci. C’est d’ailleurs plus ou moins le sort des protagonistes du roman sauf que dans l’histoire ce sont des forces célestes qui s’abattent sur eux.

  • Almost 20,000 Amazon workers in US test positive for Covid-19
    https://www.theguardian.com/technology/2020/oct/02/almost-20000-amazon-workers-in-us-test-positive-for-covid-19

    Tech company has faced criticism for keeping warehouses open Amazon has revealed that almost 20,000 of its workers in the US have contracted Covid-19 after months of demands for public disclosure from activists. The US tech company has been one of the biggest corporate winners during the pandemic, with people across the world switching to online shopping during lockdowns. However, Amazon has faced criticism from some labour campaigners who alleged that the company put employees in danger (...)

    #Amazon #consommation #bénéfices #COVID-19 #santé #GigEconomy #travail

    ##santé
    https://i.guim.co.uk/img/media/e5f3c3d57f8254e312257c0f90c45bde42c55dfe/30_351_5083_3049/master/5083.jpg

  • #Nazisme, #esclavagisme : politiques comparées des mémoires
    https://www.en-attendant-nadeau.fr/2020/09/16/nazisme-esclavagisme-neiman

    Learning from the Germans (traduit en allemand, pas encore en français) a été rédigé alors que les États-Unis et l’Allemagne affrontaient un tournant semblable : de même que l’élection de Donald Trump en novembre 2016, l’entrée de l’extrême droite (AfD) au Bundestag en septembre 2017 allait libérer la parole raciste. S’il est loin d’apporter des réponses à tout – le pourrait-il d’ailleurs ? –, le livre de la philosophe américaine Susan Neiman sort à un moment opportun. Comparer le fameux « travail sur le passé » de l’Allemagne à l’égard des crimes du IIIe Reich avec celui sur le passé esclavagiste des États-Unis, que vient de raviver l’assassinat de George Floyd le 25 mai dernier, conduit à s’interroger sur les politiques de la mémoire et leur efficacité, autant que sur la réception des travaux des historiens dans l’espace public.

    #mémoire

  • Des marchés aux esclaves sur Instagram et autres applications | Slate.fr
    http://www.slate.fr/story/183654/marches-aux-esclaves-instagram-applications-travailleuses-domestiques-kafala

    Sur l’écran du smartphone, les photos défilent par milliers : des portraits de femmes, la plupart originaires de pays d’Afrique (Guinée, Ghana, Éthiopie, Soudan…) ou d’Asie (Philippines, Népal, Inde…), répertoriées par ethnies, avec un prix affiché : elles sont disponibles à l’achat, pour quelques milliers d’euros.

    Le commerce illégal de travailleuses domestiques, qui fonctionne comme un réseau de trafic d’êtres humains, prospère tranquillement sur les applications mobiles. Sur Instagram par exemple, propriété de Facebook, on peut trouver des publications boostées par certains hashtags, proposant d’acheter une femme et ses services domestiques –la négociation aura tout simplement lieu par message privé.

    D’autres applications, comme 4Sale ou Haraj, approuvées et disponibles sur Google Play et l’App Store d’Apple, proposent des offres similaires.
    Marché aux esclaves

    « Ce qu’ils font, c’est promouvoir un marché aux esclaves en ligne », alerte Urmila Bhoola, rapporteuse spéciale de l’ONU sur les formes contemporaines d’esclavage. « Si Google, Apple, Facebook ou toute autre société héberge des applications comme celles-ci, elles doivent être tenues pour responsables », ajoute-t-elle.

    #Esclavagisme #Nouvelle_domesticité #Apps

  • L’Élysée, le plus grand symbole à Paris du passé esclavagiste de la France
    https://www.franceculture.fr/histoire/lelysee-le-plus-grand-symbole-a-paris-du-passe-esclavagiste-de-la-fran

    Trois siècles après sa construction financée par un négrier, l’Élysée est un des derniers grands témoignages à Paris de l’histoire du commerce colonial. Les autres bâtiments prestigieux occupés par des esclavagistes ont disparu ou sont tombés dans l’oubli. Un travail de mémoire reste à accomplir.

    Sans un négrier, Antoine Crozat, le palais de l’Élysée n’aurait pas été édifié en 1720, avant d’être occupé par la marquise de Pompadour, Napoléon et depuis plus d’un siècle maintenant par les présidents de la République. 

    L’homme le plus riche de France au début du XVIIIe siècle, selon Saint-Simon, en a financé la construction pour le compte de son gendre, Louis-Henri de la Tour d’Auvergne, dans le cadre d’une stratégie, en vue d’intégrer la haute société aristocratique. 

    Antoine Crozat à la direction de la Compagnie de Guinée, l’une des plus importantes sociétés de commerce triangulaire, a bâti sa fortune en obtenant en 1701 le monopole de la fourniture en esclaves de toutes les colonies espagnoles. 

    Mais il n’est pas le seul grand acteur à l’époque. 
    A Paris, le Club de l’hôtel de Massiac, société de colons de Saint-Domingue et des Petites Antilles défend ses intérêts dans un bâtiment qui a disparu comme beaucoup d’autres, depuis les travaux haussmanniens, depuis les transformations de la capitale en profondeur, à partir de 1853 sous le second Empire. Bâtiment sur la place des Victoires remplacé par l’hôtel de L’Hospital. Alors que les stigmates de l’esclavage sont encore nombreux aujourd’hui dans l’urbanisme des anciens ports négriers, Bordeaux et Nantes, notamment. 

    Reste le Palais de l’Élysée, mais aussi et dans une certaine mesure la Banque de France et la Caisse des dépôts.
    L’ancien président du Conseil représentatif des associations noires (Cran), Louis-Georges Tin, a demandé au chef de l’Etat Emmanuel Macron, le 13 juillet dernier dans Libération, le lancement d’une enquête pour mettre en lumière tous les liens entre l’esclavage colonial et les grandes institutions de la République. 

    La Fondation pour la mémoire de l’esclavage, mise en place le 12 novembre 2019, doit travailler avec la ville de Paris à la création d’un monument et d’un lieu muséal dédiés. 

    L’historien Marcel Dorigny, membre du comité scientifique de cette fondation, plaide pour un mémorial et milite pour des explications aux quatre coins de la capitale où le passé colonial et esclavagiste est omniprésent. 

    Le palais de l’Élysée s’est construit sur le dos d’esclaves
    Le Toulousain Antoine Crozat, l’homme le plus riche de France au début du XVIIIe siècle, selon le courtisan et mémorialiste Saint-Simon, est un parvenu aux yeux de ses contemporains, un financier et négociant cupide, engagé dans toutes les affaires pouvant rapporter gros, à commencer par la traite négrière.

    C’est sur décision du roi Louis XIV que cet homme né roturier prend la direction de l’une des plus importantes sociétés du commerce triangulaire créée en 1684, la Compagnie de Guinée, avec pour mission d’acheminer du port de Nantes, le plus grand nombre possible d’esclaves noirs vers Saint-Domingue et de remplacer sur l’île, le tabac par le sucre.


    Le monopole qu’il obtient à partir de 1701 sur la fourniture d’esclaves aux colonies espagnoles, permet à Antoine Crozat d’amasser une fortune colossale.

    L’auteur d’une biographie intitulée Le Français qui possédait l’Amérique. La vie extraordinaire d’Antoine Crozat, Pierre Ménard, évalue sa fortune en 1715, à la mort de Louis XIV, à 20 millions de livres, soit près de 300 milliards d’euros !

    De quoi acheter des châteaux par dizaines, de posséder un hôtel particulier dans sa ville de Toulouse et d’en acquérir un autre, prestigieux, sur l’actuelle place Vendôme, à l’endroit où se trouve maintenant le Ritz.

    Quoique richissime, Antoine Crozat est maintenu à l’écart du système d’honneurs, moqué pour son inculture et sa vulgarité par la noblesse qui ne le fréquente que pour lui emprunter de l’argent.

    Et c’est grâce à sa fortune bâtie sur la traite négrière qu’il s’ouvre les portes de l’aristocratie, en mariant sa fille alors qu’elle n’a que 12 ans - à Louis-Henri de la Tour d’Auvergne, le comte d’Evreux.

    Ce membre de la haute noblesse française, gouverneur de l’Île-de-France, profite de son beau-père en bénéficiant d’une dot de 2 000 000 de livres pour se faire construire un hôtel particulier, l’hôtel d’Évreux, qui prendra le nom d’hôtel de l’Élysée à la toute fin de l’Ancien Régime.
    . . . . . . .
    La traite négrière est une des activités principales de tous ceux qui font du commerce maritime international, sachant que la France à ce moment-là, en plein essor colonial, vient de mettre la main sur la Louisiane. Au début du XVIIIe siècle, le Portugal est la plus grande puissance négrière, mais la France n’est pas trop mal placée, en arrivant en quatrième position, après l’Espagne et l’Angleterre. On dirait de nos jours qu’il s’agit de fortunes mal acquises puisque le commerce colonial repose sur l’importation dans les colonies d’esclaves noirs achetés sur les côtes africaines et sur le commerce de produits coloniaux : le café, le sucre, l’indigo... qui sont très demandées en France d’abord, puis dans toute l’Europe et qui sont le fruit du travail des esclaves. Mais pour la France, comme pour l’Angleterre, cette exploitation n’est possible qu’à l’extérieur du sol européen. Il n’y a pas et de longue date d’esclaves en France. C’est la devise de la monarchie : la terre de France rend libre !

    Dans les colonies, en revanche, l’esclavage va très tôt être introduit, selon une double législation.

    Les lois qui sont valables en métropole ne le sont pas dans les colonies.

    Et comme l’esclavage est une des sources de richesse du royaume, Marcel Dorigny assure qu’il n’est pas du tout déshonorant de le pratiquer, à l’époque :

    Les négriers ont pignon sur rue, ils acquièrent des titres de noblesse, des châteaux, ils vont à la cour du roi, ils font des bals, ils font des fêtes, ils font des concerts, ils s’offrent des hôtels particuliers dans Paris... et pourquoi ne le pourraient-ils pas ? Non seulement leur activité est légale, mais elle est favorisée ! Il y a d’abord tout un appareil législatif et ensuite tout un appareil fiscal pour l’encourager, afin de satisfaire un besoin de main-d’œuvre, dans la crainte alors d’un effondrement des colonies. Entre 1740 et 1780, de 80 000 à 90 000 esclaves traversent chaque année l’Atlantique, c’est évidemment énorme ! C’est une ponction sur la population africaine !
    . . . . .
    La Banque de France et la Caisse des dépôts ont joué un rôle crucial dans l’histoire du commerce colonial.

    La Banque de France se trouvait dans une des ailes de l’ancienne Bibliothèque nationale, rue Vivienne, dans le deuxième arrondissement de Paris, dans les locaux de la Bourse où s’achetaient et se vendaient les actions des compagnies de commerce et des navires.

    Le commerce négrier nécessitait de très gros investissements et beaucoup de Français y ont participé, explique l’historien Marcel Dorigny :

    Les armateurs ne prenaient pas les risques seuls. Le capital était dilué. Le lancement d’une expédition négrière passait par la création d’une société en commandite, soit aujourd’hui une société par actions. Les parts étaient vendues dans le public. Des milliers de personnes, en obtenant des revenus de leurs investissements, participaient donc aussi à la traite négrière. Des milliers de personnes y compris Voltaire qui a pourtant écrit des textes très puissants pour dénoncer l’esclavage...

    La Caisse des dépôts, toujours installée près de l’Assemblée nationale, est liée également aux capitaux issus de l’esclavage, ajoute Marcel Dorigny :

    Quand la colonie de Saint-Domingue en 1801 devient la république d’Haïti, la première république noire fondée par d’anciens esclaves, la France cherche à obtenir des réparations financières et reconnait en 1825 l’indépendance du territoire sous condition qu’Haïti rembourse aux colons leurs propriétés à Saint-Domingue. Ce que l’on appelle la dette de l’indépendance. La Caisse des dépôts, chargée des dossiers d’indemnisation, a géré les fonds transmis par la république d’Haïti jusqu’en 1883 et a largement profité de ces capitaux énormes pour des investissements, avant de les restituer aux anciens colons !

    Et parmi les hôtels particuliers d’origine coloniale, l’un d’entre eux à la Chaussée d’Antin dont il ne reste plus de trace a servi de résidence à Thomas Jefferson, pour mener « un train de vie assez somptueux », tient à remarquer Marcel Dorigny :

    Thomas Jefferson, ce grand personnage, troisième Président américain au début du XIXe siècle, rédacteur de la déclaration d’indépendance des Etats-Unis, mais en même temps propriétaire de centaines d’esclaves en Virginie...

    #Élysée #France #esclaves #esclavage #esclavagisme #Paris #Antoine_Crozat #commerce_colonial #commerce_triangulaire
    #Banque_de_France #Caisse_des_dépôts #tabac #sucre #Traite #Saint-Domingue #Haïti

  • Esclavagisme, racisme, massacres de masse : l’autre visage du libéralisme | Slate.fr

    http://www.slate.fr/story/97761/esclavagisme-racisme-massacres-autre-visage-liberalisme

    « La race européenne a reçu du ciel ou a acquis par ses efforts une si incontestable supériorité sur toutes les autres races qui composent la grande famille humaine, que l’homme placé chez nous, par ses vices et son ignorance, au dernier échelon de l’échelle sociale est encore le premier chez les sauvages ».

    L’auteur des lignes mises en exergue ci-dessus n’est pas un marginal et sanguinaire partisan de la colonisation occidentale ; c’est le doux et libéral A. de Tocqueville, auteur classique, inscrit aux programmes scolaires de certaines filières au lycée ou à l’université –pour des idées toutes autres que celles étudiées par Domenico Losurdo dans le présent ouvrage.

    #colonialisme #racisme #capitalisme #impérialisme

  • L’Allemagne, plus grand bordel d’Europe - Le Point
    https://www.lepoint.fr/societe/l-allemagne-plus-grand-bordel-d-europe-02-04-2019-2305174_23.php

    Début mars, le patron du Paradise, Jürgen Rudloff, présenté comme le roi des maisons closes à Berlin, a été condamné à cinq ans de prison pour traite des êtres humains.

    Condamnation de Jürgen Rudloff : la fin du Paradis !
    http://fondationscelles.org/fr/actualites?view=article&id=264

    Après quatre années de procédures, le patron de la chaîne allemande de bordels Paradise, est condamné à 5 ans de prison pour complicité de traite des êtres humains, prostitution forcée et fraude. Et le produit de ces crimes, soit 1,3 millions d’euros, est confisqué.

  • Le Covid-19 est-il raciste ? - La Perm’ #14 (Rokhaya Diallo, Norman Ajari, Patrick Simon)
    https://www.youtube.com/watch?v=0Ofhr_IpC2U

    Quatorzième édition de La Perm’, consacrée aux inégalités raciales face au #Covid19. Pour en discuter nous avons le plaisir de recevoir :
    Norman Ajari, philosophe, professeur à Villanova University (USA), militant décolonial et membre du Parti des Indigènes de la République, il est l’auteur de « La dignité ou la mort. Ethique et politique de la race » (La Découverte, 2019)
    Rokhaya Diallo, journaliste, militante anti-raciste et féministe, elle est l’auteure de plusieurs livres dont « Racisme : mode d’emploi » (Larousse, 2011), ou dernièrement « Ne reste pas à ta place ! » (Marabout 2019) et « La France, tu l’aimes ou tu la fermes ? » (Textuel, 2019)
    Patrick Simon, directeur de recherche à l’INED, spécialiste des questions de la socio-démographie des minorités, de la discrimination raciale, de la division sociale et ethnique de l’espace etc. et co-auteur, notamment, de « Trajectoires et origines. Enquête sur la diversité ds populations en France » (Ined, 2015)

    Animé par Wissam Xelka !

    Soutenez Paroles d’Honneur !

  • Thousands of women are trapped in Lebanon. They risk jail time to leave - CNN.com
    https://www.cnn.com/interactive/2020/02/world/lebanon-domestic-workers-cnnphotos/index.html

    Long article avec des photos intéressantes, sur un sujet trop peu traité"...

    Rights groups estimate that tens of thousands of migrant women in Lebanon are undocumented. For these workers, the hurdles to leaving the country could amount to a dead-end.

    In a December 2019 statement, a coalition of international women’s and human rights groups likened Lebanon’s migrant domestic worker population to “hostages.”

    The coalition called on embassies and Lebanese authorities to acknowledge that the predominantly African and South Asian migrant workers — estimated by Amnesty International to be more than 250,000 people — were “hit hardest” by Lebanon’s economic and political crisis.

    Since October, Lebanon’s economy has buckled under soaring prices, a tanking currency, ballooning unemployment and a growing debt crisis.

    #liban #migrants #esclavagisme

  • Aux États-Unis, l’Église évangélique luthérienne qualifie le sexisme de péché
    https://www.la-croix.com/Religion/Protestantisme/Etats-Unis-lEglise-evangelique-lutherienne-qualifie-sexisme-peche-2019-08-

    Ce texte a pourtant bien failli ne pas voir le jour. « Cette Église a révélé sa résistance à mener une conversation prolongée et une délibération morale sur les enseignements théologiques et éthiques concernant des préoccupations sociales pertinentes », raconte Mary Streufert qui a dû redoubler d’efforts pour ne pas laisser les membres du groupe de travail se décourager.

    De son côté, Jane Stranz, pasteure au sein de l’Église protestante unie de France et membre d’un groupe de réflexion sur la théologie féministe, salue « une tentative d’inscrire dans la doctrine sociale de l’Église la dénonciation du sexisme et du patriarcat. » « Je trouve ça normal, précise-t-elle toutefois. La Fédération luthérienne mondiale encourage en effet depuis très longtemps ses Églises membres à travailler pour la” justice de genre”. »

    Dans les années 1970, cette instance a lancé la campagne « Thursdays in black » ou « Jeudis noirs » qui invite hommes et femmes à se vêtir de cette couleur chaque jeudi pour protester contre les violences sexistes et la culture du viol.
    Rejeter les interprétations sexistes de la Bible

    La déclaration de l’ELCA pointe aussi la responsabilité de l’institution elle-même. « Le christianisme a été complice du péché de patriarcat et de sexisme à travers certaines croyances, pratiques et aspects de son histoire », regrettent les auteurs.

    Parmi les solutions mentionnées, une lecture de la Bible tenant compte du contexte de son écriture et rejetant les interprétations sexistes ; un enseignement religieux repensé ; l’utilisation d’un langage inclusif ; ou encore une répartition équitable de l’autorité et des fonctions de décision au sein de l’ELCA. L’assemblée s’est plus largement prononcée en faveur d’un accès équitable et abordable à la santé sexuelle et reproductive, et de la lutte contre les violences faites aux femmes.

    Les représentants des 9 100 congrégations évangéliques luthériennes ont par ailleurs réélu leur présidente, l’évêque Elizabeth Eaton. Ils ont aussi adopté d’autres textes, notamment une résolution condamnant le suprématisme blanc et une déclaration reconnaissant le rôle de leur Église dans le trafic d’esclaves entre le XVIIe et le XIXe siècle.

    https://s3.amazonaws.com/media.guidebook.com/upload/151152/sRQpAmUbA6luf2rk8lRamCpoXLxMQ5pIbOcO.pdf

    note ici l’#euphémisme

    Cette Église a révélé sa résistance à mener une conversation prolongée et une délibération morale sur les enseignements théologiques et éthiques concernant des préoccupations sociales pertinentes

    #méaculpa #église_luthérienne #protestants #sexisme #racisme #esclavagisme #violences_sexuelles

    Recherche dans le cours de https://seenthis.net/messages/818757 et si le signataire Pasteur G.Berner, Président du Consistoire de Paris-Nord s’avère être effectivement l’auteur de « La notion de liberté chez Luther
    Pasteur G. BERNER
    Edité par auto édité, 1980 »
    https://www.abebooks.fr/signe/notion-libert%C3%A9-Luther-Pasteur-G-BERNER/14709435374/bd

  • BALLAST | Françoise Vergès : « La lutte décoloniale élargit les analyses » (1/2)
    https://www.revue-ballast.fr/francoise-verges-la-lutte-decoloniale

    C’est une bonne image ! Le Sud, ce n’est pas un espace purement géographique, mais politique. C’est le produit d’une longue fabrication par le Nord et par le système capitaliste, qui en a fait un espace de vulnérabilité, à piller et à exploiter. Ce qu’on a appelé le « #Tiers_monde » et qu’on appelle maintenant le « Sud global », c’est cette constante division de l’humanité et de la planète en deux espaces, avec des frontières mouvantes qui distinguent d’un côté les gens qui ont droit à une vie décente, qui ont accès à de l’eau ou de l’air propre, et de l’autre ceux qui n’y ont pas droit. Dans le même temps, on trouve dans ce qu’on appelle le « Nord » (y compris en Europe) des espaces construits comme des Suds. Une géographie urbaine en enclaves se développe, et partout les classes moyennes et riches se protègent en construisant des « gated communities ». Leurs membres passent d’une enclave à l’autre, de leur maison climatisée au centre commercial climatisé — autant d’espaces entretenus par des femmes et des hommes racisés (mais surtout des #femmes), surexploités puis rejetés dans des quartiers excentrés où l’eau et l’air sont pollués. Le confort de quelques-uns est construit sur l’#invisibilisation et l’#exploitation de plusieurs. Et cette construction en enclaves sécurisées, surveillées, interdites aux pauvres, est visible y compris dans les villes du Sud. Il faut constamment affiner les cartographies que construisent des États autoritaires, le #néolibéralisme et l’#impérialisme, mais aussi intégrer le fait d’un monde multipolaire.

    #colonialisme #racisme #esclavage #capitalisme #consommation

  • #ACME - numéro spécial sur « Border Imperialism »

    Situating Border Imperialism
    Levi Gahman, Elise Hjalmarson, Amy Cohen, Sutapa Chattopadhyay, Enrica Rigo, Sarah Launius, Geoffrey Boyce, Adam Aguirre, Elsa Noterman, Eli Meyerhoff, Amílcar Sanatan

    Border Imperialism, Racial Capitalism, and Geographies of Deracination
    Levi Gahman, Elise Hjalmarson

    “Slavery hasn’t ended, it has just become modernized”: Border Imperialism and the Lived Realities of Migrant Farmworkers in #British_Columbia, #Canada
    Amy Cohen

    Borders re/make Bodies and Bodies are Made to Make Borders: Storying Migrant Trajectories
    Sutapa Chattopadhyay

    Re-gendering the Border: Chronicles of Women’s Resistance and Unexpected Alliances from the Mediterranean Border
    Enrica Rigo

    Drawing the Line: Spatial Strategies of Community and Resistance in Post-SB1070 #Arizona
    Geoffrey A Boyce, Sarah Launius, Adam O Aguirre

    Revolutionary Scholarship by Any Speed Necessary: Slow or Fast but for the End of This World
    Eli Meyerhoff, Elsa Noterman

    Borders and Marxist Politics in the Caribbean: An Interview with #Earl_Bousquet on the Workers Revolutionary Movement in St. Lucia
    Earl Bousquet, Interviewed by: Amílcar Sanatan

    #revue #frontières #impérialisme #déracinement #esclavagisme #capitalisme_racial #déracinement #Caraïbes #femmes #genre #résistance_féminine #USA #Etats-Unis #corps #agriculture #exploitation

  • Déclaration de #Veronica_Almedon à Berne, sur la place fédérale lors d’une manifestation en soutien à la communauté érythréenne :

    “Depuis quelques années, on assiste à un réel acharnement sur les demandeurs d’asile érythréens. D’abord, par des partis de droite qui se donnent à des jeux politiques de très mauvais goûts. Ensuite, par certains médias qui discréditent l’exode de tout un peuple qui vit dans la tyrannie.

    Et à présent, le pire, après les partis de droite et certains médias, le Tribunal administratif fédéral, le garant même de nos droits, qui s’écarte très visiblement du droit en se mêlant à une posture politique.

    Madame La Présidente Spälti, Monsieur Bovier, Madame Brüschweiler, Monsieur Cattaneo, Madame Cotting-Schalch, Monsieur Felley, Madame Fuchs, Monsieur Lang, Madame Scherrer, Monsieur Scherrer, Monsieur Schürch, Monsieur Tellenback, Madame Theis, Monsieur Thurnheer, Monsieur Wespi savez-vous que si vous étiez en Erythrée votre rôle de juges serait contrôlé de très près par le Président qui a pour habitude de faire disparaître et de torturer toute personne qui ne se conforme pas à son idéologie ? Savez-vous que le moindre désaccord de votre part vous aurait valu au minimum une disparition forcée ? Savez-vous que cette règle est aussi valable pour les juges, que pour les serveurs dans les cafés, les médecins, les gérants d’hôtels, les fermiers, les journalistes, les prêtres, les domestiques, les ministres, les personnes âgées. L’arbitraire est une règle qui valable pour l’ensemble de la société érythréenne. Vous savez comment on appelle cela : de la tyrannie. Est-ce-que c’est de cette Erythrée-là dont vous parlez en statuant qu’il est « maintenant plus sûr » d’y retourner ? Un pays où le CICR ne peut pas mettre les pieds, où les délégations européennes sont suivies à la trace de près comme de loin, mais suivies pour sûre. Un pays où il est impossible pour une institution comme le SEM de mener librement une recherche de terrain car les évidences de violations de droits humains y sont débordantes. Les collaborateurs du SEM eux-mêmes ne jouissent pas d’une complète liberté de mouvement lorsqu’ils voyagent dans le pays !

    Comment dormir la nuit dans un environnement aussi hostile ? Un territoire où chaque individu sans exception est suspecté par l’Etat, où le moindre comportement émancipatoire de chaque individu est perçu comme un acte de désobéissance et un acte de contestation vis-à-vis de l’autorité. Comment est-ce-qu’on développe sa personnalité dans un tel contexte ? Comment est-ce-qu’on se réalise librement ? J’aimerais demander au Consul honoraire de l’Erythrée, Monsieur Locher et ses amis de partis de droite de nous expliquer où se trouve le facteur économique dans tout cela.

    A titre d’illustration, notre démarche d’aujourd’hui qui est celle de manifester pacifiquement et qui peut nous sembler banale, nous aurait tous fait disparaître dans l’heure si nous étions en Erythrée. Les organisateurs auraient été emmenés en prison, battus et torturés. Leurs familles (même innocentes) auraient aussi été emmenées, violentées pour avoir été de “potentiels complices”. Je ne parle pas de fiction, mais de faits qui se sont déroulés à maintes reprises et dont la dernière fois était le 31octobre 2017 à Asmara.

    Mais pour revenir à cette pratique qui est hautement nuisible :

    · Nuisible car, elle dessert gravement l’image de la Suisse qui se trouve actuellement devant le Comité de l’ONU contre la torture ;

    · Nuisible Car, elle ruine les nombreux efforts fournis par les cantons et les associations qui mettent en place de nombreux projets pour améliorer l’intégration des érythréens ; et

    · Finalement, nuisible car elle détruit à petit feu le sentiment d’appartenance des érythréens en Suisse.

    Le SEM est sorti du cadre raisonnable de nos politiques migratoires helvétiques. Avec cette pratique tout le monde est perdant. Mais surtout les personnes potentiellement visées qui vivent maintenant dans l’angoisse et qui sont davantage isolées. Cette pratique est rétrograde et socialement humiliante !

    Ces personnes ont déjà été abandonnées, maltraitées et trahies par leur propre gouvernement. Et maintenant, la CH n’a pas à renforcer ce sentiment de rejet lié à leur condition d’apatride. Je demande ainsi aux juges du TAF de faire preuve de bon sens, mais surtout d’équité en ne se basant pas uniquement sur des rapports de source étatique pour prendre des décisions, mais en gardant comme élément central la voix des ONG et celle de la société civile érythréenne qui ELLES, reflètent avec beaucoup plus d’exactitude la réalité sur le terrain. Finalement, je demande au SEM de cesser d’exploiter :

    – La difficulté d’action politique des érythréens qui n’est que le résultat d’une stratégie de survie à cause de l’environnement tyrannique dans lequel ils ont dû évoluer ;

    – Et de cesser de sournoisement tirer avantage de l’absence d’information.

    Le SEM est allé sur place, il sait que les dirigeants rejettent toute forme de dialogue sur les questions d’Etat de droit avec sa population, le SEM n’a donc aucune raison de se montrer ambigu, confus, désorienté sur la situation dans le pays.

    Je leur demande ainsi de faire preuve d’honnêteté.”


    https://www.facebook.com/veronica.almedom/posts/10214515288170406

    #manifestation #Erythrée #asile #migrations #réfugiés #Suisse #Berne

    • 12,000 petitioners demand “humane” treatment of Eritreans

      Some 1,500 Eritreans have demonstrated in the Swiss capital, Bern, and handed a petition of 12,000 signatures to Justice Minister Simonetta Sommaruga calling for a more humane asylum policy.


      https://www.swissinfo.ch/eng/asylum-policy_12-000-petitioners-demand--humane--treatment-of-eritreans/44129352
      #réfugiés_érythréens

    • Eritreans Protest in Bern Against Tough New Asylum Rules

      Over a thousand Eritreans protested outside the Swiss national parliament on Friday against tough new rules that could see as many as 3,200 people returned to the autocratic African country.

      vidéo:
      https://twitter.com/NatalieRickli/status/997393141257863169

      After the demonstration, which Swiss People’s Party politician Natalie Rickli filmed on her mobile phone, protesters handed authorities a petition signed by 12,000 people and addressed to Justice Minister Simonetta Sommaruga. The document called for the increasingly tough asylum rules targeting the group to be relaxed.
      Friday’s protest comes after Bern announced in April it planned to review the status of 3,200 of the 9,400 Eritreans granted temporary residence in Switzerland.

      That decision came after the Federal Administrative Court ruled in August last year that it was reasonable to return Eritrean citizens who had already previously performed military service to the African country as they were unlikely either to be required to re-join the military or to face other punishment.

      http://www.eastafro.com/2018/05/18/video-eritreans-protest-in-switzerland-against-tough-new-asylum-rules

    • Medienspiegel 18. Mai 2018

      Eritreer demonstrieren auf dem Bundesplatz
      Auf dem Bundesplatz demonstrierten am Freitag rund 1500 Personen für das Recht von eritreischen Flüchtlingen auf Asyl in der Schweiz.
      https://www.bernerzeitung.ch/region/bern/demo-fuer-asyl-eritreischer-fluechtlinge/story/19840327
      –> Petition: https://www.change.org/p/bundesr%C3%A4tin-simonetta-sommaruga-behalten-sie-das-recht-auf-asyl-f%C3%BC
      –> Demoaufruf: https://www.facebook.com/events/214398415814918
      –> TeleBärn: https://www.telebaern.tv/118-show-news/24110-episode-freitag-18-mai-2018/58123-segment-2-000-eritreer-kaempfen-gegen-verschaerfung-der-asylpraxis#2
      –> https://www.telezueri.ch/62-show-zuerinews#2000-eritreer-demonstrieren-auf-bundesplatz
      –> https://www.nzz.ch/schweiz/schaerfere-asylpraxis-fuer-eritreer-bewirkt-wenig-ld.1386902
      –> Video: https://www.facebook.com/mylifeinswiss/videos/2005820796413140
      –> https://www.derbund.ch/bern/Eritreer-protestieren-gegen-Schweizer-Asylpolitik/story/26990508
      –> https://www.nau.ch/nachrichten/schweiz/2018/05/18/bern-eritrea-demo-auf-dem-bundesplatz-65340421
      –> https://www.blick.ch/news/politik/petition-gegen-verschaerfte-asylpraxis-eritreer-demonstrieren-auf-dem-bundespl
      –> https://www.24heures.ch/suisse/erythreens-manifestent-asile/story/23350331
      –> https://www.swissinfo.ch/ger/petition-gegen-verschaerfung-der-asylpraxis-gegenueber-eritreern/44128788
      –> https://www.facebook.com/giveahand.ch
      –> https://www.facebook.com/eritreischermedienbundschweiz/?hc_ref=ARRkQ-8RotZywFTYc22HzoIg5fSTC4QyDb_G2NSdNlrjvnT8-_nqC9Cx5UWDPX-L3Y
      –> https://www.nau.ch/politik-wirtschaft/bundeshaus/2018/05/18/andreas-glarner-svp-hatte-bei-eritrea-demo-alle-eingesammelt-und-heimspediert-65

      https://antira.org/2018/05/19/medienspiegel-18-mai-2018

    • Petition gegen Verschärfung der Asylpraxis gegenüber Eritreern

      Rund 1500 Eritreerinnen und Eritreer haben sich am Freitag auf dem Bundesplatz versammelt. Mit ihrer Kundgebung fordern sie, dass die Schweiz Verschärfungen der Asylpraxis rückgängig machen müsse.

      Organisationen und Verbände reichten eine Petition mit 12’000 Unterschriften ein, wie die «Bürgeraktion für eine menschenwürdige Asylpolitik der Schweiz» mitteilte. Das Staatssekretariat für Migration (SEM) hatte im Sommer 2016 beschlossen, die Praxis gegenüber Eritreern zu verschärfen.

      Eritreischen Staatsangehörigen wird nicht mehr allein wegen der illegalen Ausreise aus dem Land Asyl gewährt. Für Personen, die vom Nationaldienst befreit oder aus diesem entlassen wurden, gilt eine Rückkehr als grundsätzlich zumutbar. Das Bundesverwaltungsgericht bestätigte entsprechende Asylentscheide.

      Die Flüchtlingsorganisationen fordern nun, dass die Schweiz wieder die alte Praxis anwendet. Seit 2016 würden deutlich mehr Asylgesuche von Menschen aus Eritrea abgewiesen – «einer der brutalsten Diktaturen der Welt», wie sie schreiben.
      Dossiers werden überprüft

      Weiter kritisieren die Organisationen, dass das Urteil Auswirkungen auf Eritreerinnen und Eritreer haben könnte, die vor der Änderung vorläufig aufgenommen wurden. Die Bundesbehörden müssen die vorläufigen Aufnahmen von Gesetzes wegen regelmässig überprüfen. Derzeit überprüft das SEM die Dossiers von 3200 vorläufig aufgenommenen Personen aus Eritrea.

      Es betont, dass jeder Fall individuell geprüft werde. Die Betroffenen können individuelle Gründe geltend machen, weshalb eine Rückkehr nicht zumutbar ist. Ausserdem haben die Kantone die Möglichkeit, gut integrierten Menschen nach fünf Jahren eine Aufenthaltsbewilligung zu gewähren.
      Nur noch Nothilfe

      Wie viele Personen den Status der vorläufigen Aufnahme am Ende tatsächlich verlieren, ist offen. Fest steht, dass Zwangsausschaffungen nach Eritrea nicht möglich sind, da der Staat diese nicht akzeptiert. Viele dürften damit in der Schweiz bleiben, auch wenn sie das Land verlassen müssten. Allerdings hätten die Betroffenen dann nur noch Anspruch auf Nothilfe.

      Die «Bürgeraktion» kritisiert das. Die Schweiz verhindere so die soziale und berufliche Integration, schreibt sie. Die Unterzeichnerinnen und Unterzeichner der Petition fordern den Bundesrat und das SEM auf, eritreische Flüchtlinge weiterhin vor Verfolgung zu schützen. Die Lage in dem Land habe sich nicht verbessert, betonen sie.

      http://www.marchanzeiger.ch/2018/05/18/petition-gegen-verschaerfung-der-asylpraxis-gegenueber-eritreern

    • Eritreer protestieren gegen Schweizer Asylpolitik

      Auf dem Bundesplatz demonstrierten am Freitagvormittag über tausend Eritreer und Eritreerinnen aus der ganzen Schweiz. Im Anschluss an die Demonstration überreichten sie der Staatskanzlei eine Petition für Bundesrätin Simonetta Sommaruga (SP). 12’000 Personen fordern sie darin auf, die Asylpraxis für Eriteer und Eritreerinnen wieder zu lockern.

      Eindrückliche Anzahl

      Hintergrund der Demonstration und der Petition sind zwei Urteile, die das Bundesgericht im letzten Herbst fällte. Das Gericht sagte damals, es sei zulässig, Eritreer und Eritreerinnen, die den Militärdienst absolviert hätten, wieder zurückzuschicken. Sie müssten bei einer Rückkehr nicht generell mit erneuter Einberufung und Bestrafung rechnen. Daher sei eine Rückkehr nach Eritrea nicht generell unzumutbar. In der Folge kündigte das Staatssekretaritat für Migration an, 3200 Dossiers von total 9400 vorläufig aufgenommenen Eritreern zu überprüfen.
      Die Menge auf dem Platz sei eindrücklich, sagt Veronica Almedon. Sie ist eine junge Eritreerin, die in der Schweiz aufgewachsen ist. Normalerweise hätten die Menschen aus Eritrea Angst, öffentlich zu sprechen, da sie aus ihrem Heimatland Überwachung und Zensur mit drastischen Folgen gewöhnt seien. «Aber nun haben sie den Punkt erreicht, wo sie etwas tun müssen», sagt Almedon. Die Demonstrierenden seien nicht zur Freude da. «Eine Rückkehr nach Eritrea ist gefährlich.»

      Obwohl die meisten Demonstrierenden kaum Deutsch sprechen, skandieren sie auf Deutsch. Sie fordern einen Stopp der Verhandlungen mit der eritreischen Regierung. «Wir sind nicht zum Spass geflüchtet», steht auf einem Transparent.

      Wer Eritrea verlasse, tue dies illegal, sagt Annelies Djiellal-Müller vom Organisationskomitee. Er riskiere, von Soldaten erschossen zu werden. Danach stehe ihm eine Reise durch die Sahara und über das Meer bevor. Und von allfälligen Rückkehrern verlange die Eritreische Botschaft, dass sie sämtliche Familienmitglieder und Freunde angeben. Zudem müssten sich die Rückkehrwilligen bereiterklären, eine allfällige Strafe für das illegale Verlassen des Landes anzunehmen. «Würden Sie dieses Risiko für sich und ihre Liebsten eingehen?», fragt Djiellal rhetorisch.

      Eritrea gilt als autoritärer Staat. Gemäss UNO-Bericht verübt das Regime an seiner Zivilbevölkerung seit mehr als einem Vierteljahrhundert systematisch Verbrechen gegen die Menschlichkeit. Die Bürger müssen zum Teil während Jahrzehnten Militärdienst leisten. In Internierungslagern wird laut UNO gefoltert und vergewaltigt. Menschen verschwinden. Mit dem Klima der Angst verhindere das Regime jede politische Opposition. Im letzten Jahr kehrten gerade mal 29 Personen freiwillig nach Eritrea zurück.

      Für die Schweiz dürfte es zudem schwierig werden, die Eritreer zurückzuschicken. Mit Eritrea besteht kein Rückübernahmeabkommen. Das Regime akzeptiert zudem keine Zwangsausschaffungen, sondern nur freiwillige Rückkehrer.

      https://www.derbund.ch/news/standard/eritreer-wehren-sich/story/26990508

    • Andreas Glarner (SVP) hätte bei Eritrea Demo alle «eingesammelt und heimspediert»

      Eritreer in der Schweiz kritisieren Justizministerin Simonetta Sommaruga. Seit knapp zwei Jahren gilt: Allein wegen der illegalen Ausreise aus dem Land wird kein Asyl mehr gewährt. Diese Verschärfung in der Asylpraxis müssten rückgängig gemacht werden, fordern 13’000 Personen mit einer Petition, die nach einer Demonstration auf dem Bundesplatz eingereicht wurde.
      «Wer demonstriert ist kein Flüchtling»

      Kritik an Bundesrätin Sommaruga ist üblicherweise ganz auf der Wellenlänge von SVP-Nationalrat Andreas Glarner. Nicht in diesem Fall: «Die Massnahme ist sowieso reine Augenwischerei. Da gehen keine 300 heim am Schluss, das weiss auch Sommaruga.» Glarner hätte bereits während der Demo durchgegriffen: «Eritreer sind ja praktisch alles Wirtschaftsflüchtlinge, ich hätte sie eigentlich gleich eingesammelt und heimspediert!»

      Und zwar nicht einfach so aus Lust und Laune. Sondern aus Grundsatz: «Wer an Leib und Leben bedroht ist und dann demonstrieren geht, verliert seine Flüchtlingseigenschaft und wird heimspediert», so die Haltung von Glarner. Auch sein Parteikollege Claudio Zanetti sieht dies ähnlich: Anhand der Wohlstandsmerkmale «gutgenährt» und «Smartphone» will er erkannt haben, dass viele der Demonstranten heimgeschickt werden können.
      Für Eritreer nur eines: Ausschaffungshaft

      Dass der Verschärfungsentscheid des Justizdepartements wenig bewirken wird, glauben allerdings auch Linke. «Sie werden weiterhin in der Schweiz bleiben und in die Nothilfe abgeschoben werden», sagt Grünen-Fraktionspräsident Balthasar Glättli zu Nau.

      Nach der Methode Glarner würde man aber gar nie im Szenario Glättli ankommen: «Ein Eritreer hat einfach keinen Fluchtstatus, keine Flüchtlingseigenschaft. Den muss man sofort nach dem Entscheid in Ausschaffungshaft stecken und heimschicken.» Etwas, was nicht nur der Schweiz kaum gelingt, solange mit Eritrea nicht zusammengearbeitet werden kann.
      Petition ohne Folgen

      Ebenso aussichtslos wie das Heimschicken von Eritreern ist aber die Petition, die der Form halber von den Parlamentskommissionen beraten werden wird. Glarner sitzt selbst in der zuständigen Staatspolitischen Kommission. «Die Petition wird eine Stunde zu diskutieren geben und dann wird sie gespült.»

      Was despektierlich tönt, ist eigentlich das pure Gegenteil, erklärt Glarner: «Normalerweise brauchen wir fünf Minuten. Aber die Sozialisten werden wohl darüber reden wollen.»

      https://www.nau.ch/politik-wirtschaft/bundeshaus/2018/05/18/andreas-glarner-svp-hatte-bei-eritrea-demo-alle-eingesammelt-und-heimspediert-65

    • Eritreer demonstrieren auf dem Bundesplatz

      Eritreer belagern am Freitag Vormittag den Bundesplatz. Sie demonstrieren gegen die verschärfte Asylpraxis, und übergeben zu diesem Zweck eine Petition an Bundesrätin Sommaruga (SP).
      Auf dem Bundesplatz demonstrieren heute Freitagvormittag rund 1500 Eritreer. Anlass für die Kundgebung ist die Übergabe einer Petition an Bundesrätin Simonetta Sommaruga (58, SP). Darin fordern die Eritreer, dass sie wieder ein faires Asylverfahren bekommen. Natalie Rickli (41, SVP) hat die Szenen mit ihrem Handy festgehalten.

      Ziel: Praxisverschärfung rückgängig machen

      Seit 2016 herrscht nämlich eine verschärfte Praxis. Seither müssen eritreische Asylsuchende die Schweiz vermehrt verlassen, wenn sie in Eritrea noch nie für den Nationaldienst aufgeboten, von diesem befreit oder aus diesem entlassen worden sind. Dadurch erhalten Eritreer immer häufiger einen negativen Asylentscheid. Nun wollen sie diese Praxisverschärfung rückgängig machen.

      Von der Verschärfung sind aber auch bereits aufgenommen eritreische Flüchtlinge betroffen. Die Bundesbehörden müssen die vorläufigen Aufnahmen von Gesetzes wegen regelmässig überprüfen. Derzeit überprüft das Staatssekretariat für Migration (SEM) die Dossiers von 3200 vorläufig aufgenommenen Personen aus Eritrea.
      Zwangsausschaffungen nach Eritrea sind nicht möglich

      Es betont, dass jeder Fall individuell geprüft werde. Die Betroffenen können individuelle Gründe geltend machen, weshalb eine Rückkehr nicht zumutbar ist. Ausserdem haben die Kantone die Möglichkeit, gut integrierten Menschen nach fünf Jahren eine Aufenthaltsbewilligung zu gewähren.

      Wie viele Personen den Status der vorläufigen Aufnahme am Ende tatsächlich verlieren, ist offen. Fest steht, dass Zwangsausschaffungen nach Eritrea nicht möglich sind, da der Staat diese nicht akzeptiert. Viele dürften damit in der Schweiz bleiben, auch wenn sie das Land verlassen müssten. Allerdings hätten die Betroffenen dann nur noch Anspruch auf Nothilfe.

      https://www.blick.ch/news/politik/petition-gegen-verschaerfte-asylpraxis-eritreer-demonstrieren-auf-dem-bundespl

    • Les Erythréens manifestent contre la politique d’asile suisse

      La Confédération doit annuler le durcissement de sa politique d’asile envers les Erythréens. Environ 1500 Erythréens ont manifesté vendredi sur la Place fédérale et remis une pétition avec plus de 12’000 signatures à l’attention de Simonetta Sommaruga.

      La Suisse doit auditionner les migrants selon des critères respectant sa tradition humanitaire et accorder l’asile à tout requérant d’asile érythréen menacé de mauvais traitements dans son pays. La pétition de « L’Action citoyenne pour une politique d’asile digne de la Suisse » qui regroupe des personnes et associations en contact régulier avec des Erythréens l’exige avec effet immédiat et rétroactif.

      La ministre en charge de l’asile doit demander au Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM) d’assouplir sa pratique et d’accorder la même protection aux Erythréens que ce qui a été fait jusqu’en 2016. La Confédération a annoncé début avril qu’elle allait réexaminer un tiers des admissions provisoires et envoyé une lettre à 3200 Erythréens concernés par cette mesure qui vise à pousser aux départs.

      Chaque cas est examiné individuellement et toutes les personnes qui doivent être protégées le seront, a toutefois promis le SEM. Actuellement, la Suisse ne peut imposer le renvoi d’aucun Erythréen dans son pays d’origine. Le gouvernement érythréen ne montre pas de volonté à accueillir ses ressortissants qui ont fui. Et il n’existe pas d’accord de réadmission.

      En août 2017, le Tribunal administratif fédéral avait néanmoins jugé que les déserteurs ne risquaient pas de traitements inhumains. Il en va de même pour les personnes qui se trouvent déjà depuis plusieurs années à l’étranger et qui ont réglé leur situation dans leur Etat d’origine. En février 2017, le même tribunal avait déjà durci les conditions d’octroi de l’asile, estimant que le seul fait d’avoir quitté illégalement leur pays ne suffisait plus.

      Selon l’Action citoyenne, le durcissement n’est pas lié à une amélioration de la situation en Erythrée, mais à une pression de plus en plus forte de l’UDC sur le Parlement. Le Conseil fédéral et le SEM doivent continuer à protéger les personnes qui fuient les persécutions d’une des « dictatures les plus brutales de la planète ». Les refus d’asile à des Erythréens sont passés de 9,1% en 2016 à 14,6% en 2017, indique l’Action citoyenne.


      https://www.swissinfo.ch/fre/les-erythr%C3%A9ens-manifestent-contre-la-politique-d-asile-suisse/44128858

    • Les Erythréens manifestent contre l’asile

      Une faute ?

      La Confédération doit annuler le durcissement de sa politique d’asile envers les Erythréens. Environ 1500 Erythréens ont manifesté vendredi sur la Place fédérale et remis une pétition avec plus de 12’000 signatures à l’attention de Simonetta Sommaruga.

      La Suisse doit auditionner les migrants selon des critères respectant sa tradition humanitaire et accorder l’asile à tout requérant d’asile érythréen menacé de mauvais traitements dans son pays. La pétition de « L’Action citoyenne pour une politique d’asile digne de la Suisse » qui regroupe des personnes et associations en contact régulier avec des Erythréens l’exige avec effet immédiat et rétroactif.

      La ministre en charge de l’asile doit demander au Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM) d’assouplir sa pratique et d’accorder la même protection aux Erythréens que ce qui a été fait jusqu’en 2016. La Confédération a annoncé début avril qu’elle allait réexaminer un tiers des admissions provisoires et envoyé une lettre à 3200 Erythréens concernés par cette mesure qui vise à pousser aux départs.

      Pas de renvoi imposé

      Chaque cas est examiné individuellement et toutes les personnes qui doivent être protégées le seront, a toutefois promis le SEM. Actuellement, la Suisse ne peut imposer le renvoi d’aucun Erythréen dans son pays d’origine. Le gouvernement érythréen ne montre pas de volonté à accueillir ses ressortissants qui ont fui. Et il n’existe pas d’accord de réadmission.

      En août 2017, le Tribunal administratif fédéral avait néanmoins jugé que les déserteurs ne risquaient pas de traitements inhumains. Il en va de même pour les personnes qui se trouvent déjà depuis plusieurs années à l’étranger et qui ont réglé leur situation dans leur Etat d’origine. En février 2017, le même tribunal avait déjà durci les conditions d’octroi de l’asile, estimant que le seul fait d’avoir quitté illégalement leur pays ne suffisait plus.

      Selon l’Action citoyenne, le durcissement n’est pas lié à une amélioration de la situation en Erythrée, mais à une pression de plus en plus forte de l’UDC sur le Parlement. Le Conseil fédéral et le SEM doivent continuer à protéger les personnes qui fuient les persécutions d’une des « dictatures les plus brutales de la planète ». Les refus d’asile à des Erythréens sont passés de 9,1% en 2016 à 14,6% en 2017, indique l’Action citoyenne.


      http://www.20min.ch/ro/news/suisse/story/Les-Erythreens-manifestent-contre-l-asile-22510501

    • Les Erythréens manifestent contre l’asile

      La Confédération doit annuler le durcissement de sa politique d’asile envers les Erythréens. Environ 1500 Erythréens ont manifesté vendredi sur la Place fédérale et remis une pétition avec plus de 12’000 signatures à l’attention de Simonetta Sommaruga.

      La Suisse doit auditionner les migrants selon des critères respectant sa tradition humanitaire et accorder l’asile à tout requérant d’asile érythréen menacé de mauvais traitements dans son pays. La pétition de « L’Action citoyenne pour une politique d’asile digne de la Suisse » qui regroupe des personnes et associations en contact régulier avec des Erythréens l’exige avec effet immédiat et rétroactif.

      La ministre en charge de l’asile doit demander au Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM) d’assouplir sa pratique et d’accorder la même protection aux Erythréens que ce qui a été fait jusqu’en 2016. La Confédération a annoncé début avril qu’elle allait réexaminer un tiers des admissions provisoires et envoyé une lettre à 3200 Erythréens concernés par cette mesure qui vise à pousser aux départs.

      Pas de renvoi imposé

      Chaque cas est examiné individuellement et toutes les personnes qui doivent être protégées le seront, a toutefois promis le SEM. Actuellement, la Suisse ne peut imposer le renvoi d’aucun Erythréen dans son pays d’origine. Le gouvernement érythréen ne montre pas de volonté à accueillir ses ressortissants qui ont fui. Et il n’existe pas d’accord de réadmission.

      En août 2017, le Tribunal administratif fédéral avait néanmoins jugé que les déserteurs ne risquaient pas de traitements inhumains. Il en va de même pour les personnes qui se trouvent déjà depuis plusieurs années à l’étranger et qui ont réglé leur situation dans leur Etat d’origine. En février 2017, le même tribunal avait déjà durci les conditions d’octroi de l’asile, estimant que le seul fait d’avoir quitté illégalement leur pays ne suffisait plus.

      Selon l’Action citoyenne, le durcissement n’est pas lié à une amélioration de la situation en Erythrée, mais à une pression de plus en plus forte de l’UDC sur le Parlement. Le Conseil fédéral et le SEM doivent continuer à protéger les personnes qui fuient les persécutions d’une des « dictatures les plus brutales de la planète ». Les refus d’asile à des Erythréens sont passés de 9,1% en 2016 à 14,6% en 2017, indique l’Action citoyenne. (ats/nxp)

      https://www.24heures.ch/suisse/Les-Erythreens-manifestent-contre-l-asile/story/23350331

    • Critiqué, le SEM continue à réexaminer les admissions provisoires des requérants érythréens

      Passant outre les vives critiques, le Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM) poursuit son réexamen du statut de 3200 requérants érythréens admis provisoirement, malgré une plainte devant le Comité de l’ONU contre la torture.


      https://www.rts.ch/info/suisse/9674767-critique-le-sem-continue-a-reexaminer-les-admissions-provisoires-des-req

    • La justice fédérale limite le droit des Erythréens à la protection en Suisse

      La situation des demandeurs d’asile érythréens en Suisse va se durcir, à en croire un arrêt du #Tribunal_administratif_fédéral publié jeudi. Cette nouvelle décision restreint encore leurs chances d’obtenir la protection de la Suisse.

      Les juges de Saint-Gall ont en effet estimé que le renvoi au pays est exigible, même quand le requérant débouté risque d’être contraint là-bas d’effectuer son service militaire.

      En l’espace d’un an et demi, c’est la troisième décision de justice qui restreint le droit des Erythréens à obtenir la protection de la Suisse.

      En janvier 2017, le Tribunal administratif fédéral (TAF) concluait qu’avoir quitté le pays illégalement n’était pas un motif suffisant pour obtenir le droit d’asile en Suisse.

      En août dernier, ce même tribunal statuait que le renvoi d’Erythréens dans leur pays d’origine était licite et exigible si le ressortissant avait terminé son service militaire avant de quitter l’Erythrée.

      « Pas contraire aux droits de l’homme »

      Dans ce troisième arrêt, le TAF s’est penché sur le cas d’un jeune requérant érythréen qui avait demandé l’asile en Suisse car il craignait d’effectuer son service militaire - réputé très dur - dans son pays. Après examen, le Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM) avait rejeté sa demande d’asile et ordonné l’ exécution de son renvoi. Aujourd’hui, le Tribunal donne raison au SEM : un ressortissant érythréen peut être renvoyé, même s’il risque l’enrôlement dans l’armée à son retour.

      Le tribunal estime certes que les conditions du service militaire en Erythrée sont difficiles et problématiques. Mais elles ne contreviennent pas à la Convention européenne des droits de l’homme (CEDH). Pour rappel, cette dernière interdit le renvoi lorsqu’il y a un risque de violation de l’interdiction du travail forcé. Le TAF considère que dans le cas d’espèce, cette condition n’est pas remplie.

      Enfin, le TAF est également d’avis que le ressortissant n’a pas à craindre l’emprisonnement ni un traitement inhumain en cas de retour volontaire au pays.
      Dossiers en cours de révision

      Ce jugement va faire jurisprudence en ce qui concerne le renvoi des requérants érythréens déboutés qui n’ont pas encore effectué leur service militaire. Contacté, le SEM rappelle qu’il étudie toujours chaque cas attentivement et individuellement avant de prononcer un renvoi volontaire. S’il y a un risque avéré d’abus ou de maltraitance au retour, le renvoi ne sera pas décrété.

      Le dernier jugement du #TAF en août 2017 a conduit la Confédération à reprendre le dossier de 3200 ressortissants érythréens admis provisoirement. Deux cents cas sont actuellement en révision, une procédure en cours qui n’a abouti sur aucune décision de renvoi.

      http://www.rts.ch/info/suisse/9710779-la-justice-federale-limite-le-droit-des-erythreens-a-la-protection-en-su
      #justice (voire #injustice)

    • Un arrêt négligent sur l’Érythrée

      Le 10 juillet 2018, le Tribunal administratif fédéral (TAF) a rendu un arrêt qui remet en question le besoin de protection de l’ensemble des réfugiés érythréens en Suisse. Il a ainsi avalisé le renvoi vers son pays d’origine d’un requérant d’asile érythréen malgré la menace d’enrôlement forcé au service national. La Suisse n’a actuellement pas d’accord de réadmission conclu avec les autorités érythréennes. Les personnes érythréennes vivant en Suisse risquent donc de perdre avant tout leur statut de séjour légal et donc d’affronter des conditions de vie de plus en plus précaires. L’Organisation Suisse d’Aide aux Réfugiés (OSAR) a pris position dans un communiqué de presse pour dénoncer le manque d’information sur l’Érythrée qui ne permet pas un jugement “aussi lourd de conséquences”.

      https://asile.ch/wp/wp-content/uploads/2018/07/OSAR_CP_erythree_07.2018.pdf

    • Les restrictions autour du droit à l’asile des Erythréens en Suisse fait réagir

      La situation des demandeurs d’asile érythréens en Suisse va se durcir, à en croire un arrêt du Tribunal administratif fédéral publié jeudi. Cette décision restreint leurs chances d’obtenir la protection de la Suisse. Interview de Manon Schick, directrice générale d’Amnesty International Suisse.

      https://www.rts.ch/play/radio/forum/audio/les-restrictions-autour-du-droit-a-lasile-des-erythreens-en-suisse-fait-reagir?i

    • Global slavery index for Eritrea :


      https://www.globalslaveryindex.org/2018/data/country-data/eritrea
      Avec ce commentaire de Vernoica Almedon sur FB :

      Well, well, well, it looks like the Universe is showing some type of justice to Eritrean victims.

      Today, the Global Slavery Index published a very detailed report which highlights that Eritrea, together with North Korea have the highest of modern day slavery. 93% for Eritrea !

      This report comes at a time when the Swiss Federal Court together with the State Secretariat for Migration are sending the most inhumane letters to victims of modern day slavery telling them that the indefinite national service in Eritrea is bad, but actually not that bad.

      As if somehow, Eritreans are built differently. Somehow constituted in way that allows them to cope with imprisonment, with “harsh corporal punishment and capital punishment”.

      Here is the Country data for the TAF and SEM officials to read !!

      #esclavage #néo-esclavage #esclavagisme

    • « Nous devons en finir avec l’exception de l’Érythrée »

      L’accord de paix avec l’Éthiopie et les dernières décisions de justice motivent le bloc bourgeois à durcir les conditions pour accorder l’asile.

      « L’automatisme qui prévalait jusqu’ici appartient au passé. » Pour la conseillère nationale Roberta Pantani (Lega/TI), il faut analyser l’octroi de l’asile aux Érythréens avec un œil nouveau. Une vision qui séduit de plus en plus d’élus bourgeois à Berne. Le thème reste brûlant. Bien que les demandes aient diminué, l’Érythrée reste le premier pays de provenance des requérants d’asile en Suisse (lire encadré).

      Trois éléments ont récemment changé la donne. Tout d’abord, il y a eu l’accord de paix signé au début du mois entre l’Érythrée et l’Éthiopie, et qui pourrait mettre fin à un conflit larvé qui dure depuis vingt ans. Il y a ensuite plusieurs jugements du Tribunal administratif fédéral qui a durci les conditions d’octroi au statut de réfugié. En clair, le service militaire obligatoire n’est plus synonyme de droit à l’asile en Suisse pour les Érythréens. Enfin, sur le plan des relations bilatérales entre la Suisse et l’Érythrée, les choses sont aussi en train d’évoluer.

      Cassis en Érythrée ?

      Depuis l’automne, la Direction du développement et de la coopération (DDC) a repris des projets dans le pays. Et en mai dernier, le parlement a enjoint au Conseil fédéral d’y renforcer sa présence diplomatique. À tel point qu’une visite d’Ignazio Cassis, ministre des Affaires étrangères, n’est plus taboue. « Un tel voyage n’est pas prévu », précise le Département fédéral des affaires étrangères, qui laisse toutefois planer le doute. « Si cela devait changer, une information serait donnée à temps. Ignazio Cassis n’a pas encore pris de décision à ce sujet. »

      Cette évolution à tous les niveaux pousse les élus fédéraux, notamment de droite, à vouloir durcir les pratiques à l’égard des requérants d’asile érythréens. Une proposition du sénateur Damian Müller (PLR/LU) sera notamment débattue cet automne. Elle demande de mieux exploiter la marge de manœuvre existant sur le plan juridique afin de lever autant d’admissions provisoires que possible. « C’est le moment », estime Roberta Pantani, qui siège avec le groupe UDC.

      L’argument trouve aussi un écho auprès d’élus du PDC, notamment du Vaudois Claude Béglé, qui avait effectué en 2016 un voyage controversé en Érythrée avec d’autres parlementaires. « C’est un État avec un gouvernement peu recommandable, sans tribunaux, ni Constitution, ni même parlement, mais ce n’est pas le seul État d’Afrique où l’arbitraire règne, relève le Vaudois. Pourquoi la Suisse devrait-elle être plus clémente à l’égard des requérants érythréens qu’elle ne l’est pour ceux qui viennent de Somalie ou du Sud-Soudan ? L’accord de paix signé avec l’Éthiopie va d’ailleurs changer le service obligatoire qui avait été mis sur pied en raison de ce conflit. Pour toutes ces raisons, il est temps de mettre fin à l’exception des réfugiés érythréens. Il ne s’agit pas de les traiter plus sévèrement, mais sur un pied d’égalité avec ceux issus de pays similaires. »

      « Une euphorie prématurée »

      Cette nouvelle appréciation des partis bourgeois fait craindre le pire à la gauche. « Le rapprochement avec l’Éthiopie est positif, mais je ne vois pas en quoi cela va changer les pratiques internes, réagit Laurence Fehlmann Rielle (PS/GE). On sait que le service militaire en Érythrée peut engendrer des pratiques comparables à la torture. Je regrette les différents jugements du TAF qui hypothèquent la vie de beaucoup d’Érythréens. Il est dangereux de faire comme si d’un coup de baguette magique tout était redevenu normal en Érythrée. »

      Le pays est toujours pointé du doigt par la communauté internationale pour ses atteintes aux droits de l’homme. En juin, l’ONU estimait même qu’on ne pouvait pas y renvoyer des réfugiés, car il était impossible de savoir ce qui s’y passait réellement. « Depuis la signature du traité de paix entre l’Érythrée et l’Éthiopie, l’euphorie régnant dans les médias et les milieux politiques de notre pays en ce qui concerne l’avenir de la politique intérieure de l’Érythrée est prématurée », prévient l’OSAR, l’Organisation suisse d’aide aux réfugiés dans un communiqué.

      « Il reste des risques importants », ajoute Nadia Boehlen, porte-parole d’Amnesty international Suisse, qui estime aussi qu’il serait prématuré de changer les pratiques aujourd’hui. « Il faut séparer les avancées diplomatiques et la politique d’asile. Le voyage de parlementaires dans ce pays a été un tournant dans la volonté de réhabiliter le régime. Et comme il s’agit du premier pays de provenance de réfugiés en Suisse, il y a une volonté politique de diminuer leur nombre. » Mais elle rappelle que les chiffres de l’asile sont totalement maîtrisés, et en baisse ces dernières années.

      https://www.tdg.ch/suisse/politique/Nous-devons-en-finir-avec-l-exception-de-lErythree/story/31882248

    • Suisse : les migrants érythréens face au durcissement de la politique migratoire

      Plusieurs milliers d’Erythréens devraient manifester ce vendredi 31 août devant l’ONU à Genève pour alerter sur la nature du régime d’Asmara. Les ONG de défense des droits de l’homme qualifient l’Érythrée de « Corée du Nord africaine » ou de « prison à ciel ouvert ». Mais depuis plus d’un an, les conditions d’obtention de l’asile se sont durcies en Suisse pour les Érythréens. Dernière mesure en date : un tribunal a décidé cet été qu’il était légal de renvoyer les déboutés de l’asile en Érythrée. Même s’ils risquent les travaux forcés. L’annonce a créé un vent de panique dans la communauté.

      http://www.rfi.fr/europe/20180831-suisse-manifestation-erythreens-durcissement-accueil-suisse?ref=tw

    • Suisse : les migrants érythréens face au durcissement de la politique migratoire

      Depuis plus d’un an, les conditions d’obtention de l’asile se sont durcies en Suisse pour les Érythréens. Dernière mesure en date : un tribunal a décidé cet été qu’il était légal de renvoyer les déboutés de l’asile en Érythrée, même s’ils risquent les travaux forcés. L’annonce a créé un vent de panique dans la communauté.

      La décision intervient alors que l’Érythrée vient de signer un accord de paix avec l’Éthiopie. Mais pas sûr que cela change quoi que ce soit pour les candidats à l’exil, estime Aldo Brina, chargé de l’asile au Centre social protestant de Genève.

      « Les requérants d’asile érythréens qui arrivent en Suisse ne fuient pas à cause de la guerre avec l’Ethiopie. D’ailleurs, dans les décisions de justice, le tribunal reconnaît lui-même qu’il y a un certain nombre de mauvais traitements, d’abus sexuels au sein de l’armée. Le service national dure très longtemps, voire une durée indéterminée. Et il est actuellement dangereux d’y renvoyer des personnes. »

      Tedros Eyasu a demandé l’asile il y a plus de vingt ans en Suisse. Il sait que ceux qui arrivent aujourd’hui n’ont pas la même chance d’obtenir une protection. « Les critères de la demande d’asile sont assez compliqués. Et aujourd’hui, c’est la terreur totale parce qu’ils voient les portes qui se ferment, les frontières… »

      La Suisse accueille 30 000 Érythréens. Certains sont réfugiés, d’autres en attente de statut. Pour le député socialiste et membre de la commission de politique extérieure du parlement Carlo Sommaruga, si les Érythréens sont pointés du doigt, c’est avant tout pour des raisons politiques. « En Suisse, il y a une pression politique énorme par le parti nationaliste. Et je suis relativement inquiet pour la communauté érythréenne en Suisse mais aussi pour d’autres communautés qui pourraient subir le même sort. »

      Et à cause du durcissement des conditions d’accueil, au moins une centaine de requérants d’asile auraient déjà quitté la Suisse pour la France, l’Allemagne et l’Angleterre.

      Plusieurs milliers d’Erythréens devraient manifester ce vendredi 31 août devant l’ONU à Genève pour alerter sur la nature du régime d’Asmara. Les ONG de défense des droits de l’homme qualifient l’Érythrée de "Corée du Nord africaine" ou de "prison à ciel ouvert".

      http://www.infomigrants.net/fr/post/11668/suisse-les-migrants-erythreens-face-au-durcissement-de-la-politique-mi

    • ODAE romand | Le SEM met en doute le récit et prononce le renvoi d’un Erythréen de 19 ans

      Résumé du cas :

      « Bereket » est emprisonné à 16 ans et interrogé au sujet de son frère, soupçonné de désertion. À sa sortie de prison il est exclu de l’école et reçoit une convocation pour le service national. Il décide de fuir l’Erythrée et arrive en Suisse en 2015 en tant que MNA après un périple de sept mois. L’audition sur ses motifs d’asile a lieu deux ans plus tard. Devenu majeur, il ne bénéficie plus des mesures spécifiques prévues pour les enfants (art. 17 LAsi et art. 7 OA1). Son récit n’est pas considéré comme vraisemblable par le SEM qui rejette sa demande d’asile. Dans son recours au TAF, sa mandataire reproche au SEM de ne pas avoir tenu compte de son jeune âge. Elle affirme que « Bereket » aurait pu donner des détails sur ses conditions de détention si ceci lui avait été demandé explicitement, plutôt que par des questions générales telles que : « Racontez-nous tout ce que vous pouvez ». Par ailleurs, le SEM doute de ses déclarations relatives à son recrutement car il n’a pas présenté la convocation reçue. Le jeune homme explique qu’au moment de fuir, il n’a pas pensé que ce document aurait une importance dans sa future procédure d’asile. Lors du recours, il verse au dossier un rappel reçu par sa mère après sa fuite. Le SEM considère ce document comme un faux, arguant qu’il est aisé de s’en procurer en Erythrée, et considère peu probable que « Bereket » ait été interrogé une seule fois puis détenu durant un mois. Pour la mandataire, le SEM fait preuve d’arbitraire en appréciant ainsi les propos de « Bereket » qui concordent pourtant avec les informations qui existent sur la situation en Erythrée, par exemple concernant la détention arbitraire de proches de déserteurs (persécution réfléchie). Remettant en cause la manière dont le SEM a établi les faits, la mandataire demande la reconnaissance du statut de réfugié, subsidiairement l’admission provisoire pour « Bereket ». Le recours est pendant au TAF.

      https://odae-romand.ch/fiche/le-sem-met-en-doute-le-recit-et-prononce-le-renvoi-dun-erythreen-de-19-a

    • Non les conditions ne sont pas remplies pour des #renvois en Erythrée

      Les autorités suisses rêvent de pouvoir renvoyer vers l’Erythrée des personnes démises de leur permis F (admission provisoire). Elles disent agir en conformité avec les récentes jurisprudences du Tribunal administratif fédéral (TAF) que l’Organisation suisse d’aide aux réfugiés (OSAR), Amnesty International (AI) et les Bureaux de consultation juridique (BCJ) en Suisse estiment absolument inadmissibles (1).

      Clairement, le Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM) doit suspendre la procédure de levée des admissions provisoire et attendre que la situation des droits humains dans ce pays s’améliore. Sheila B. Keetharuth, Rapporteur spécial des Nations Unies sur la situation des droits de l’homme en Érythrée estime que rien n’a été fait. Au contraire il semblerait même que les choses s’empirent. Des Erythréens victimes du régime, disent que la situation s’est dégradée et depuis l’ouverture des frontières avec l’Ethiopie le 11 septembre des milliers de personnes ont traversé la frontière pour s’installer en Ethiopie.

      Monsieur Mario Gattiker, Secrétaire d’Etat aux migration, se trompe quand il dit que les “conditions sont réunies pour des renvois en Erythrée” comme il le déclarait au Temps il y a peu. Encore une fois, le Tribunal administratif fédéral (TAF) a montré à quel point il est influencé par le politique ce qui justifie le besoin d’une surveillance supranationale – comme celle de la Cour européenne des droits de l’homme – sur le respect des droits fondamentaux des personnes en Suisse.
      La répression politique continue en Erythrée

      La répression politique continue en Erythrée malgré les efforts diplomatiques d’Asmara pour demander à la communauté internationale de lever les sanctions.

      Deux mois après la signature de l’accord de paix (1) entre l’Ethiopie et l’Erythrée et au lendemain de la consolidation de cet accord à Djeddah le 16 septembre 2018, Abrehe Kidane Berhane, un ancien ministre des finances a été arrêté pour avoir critiqué, sur YouTube et dans un livre, le président Isaias Afwerki en demandant la fin de la dictature et le transfert du pouvoir vers une nouvelle génération de jeunes dirigeants.

      Dans une vidéo diffusée par Human Rights Watch (https://www.youtube.com/watch?v=Pv0FHalsOY4&feature=youtu.be

      ), les familles de prisonniers politiques témoignent de la dureté du régime à l’égard de milliers de personnes détenues au secret, parmi lesquelles figurent 21 personnes – onze hauts représentants du gouvernement et dix journalistes – arrêtés en 2001 après avoir critiqué le président Isaias Afewerki. Selon le neveu d’Abrehe Kidane Berhane qui témoigne dans la vidéo, en Erythrée la situation des droits humains est pire qu’avant.

      Il y a quelques jours, à la tribune de l’Assemblée générale de l’ONU, le Ministre érythréen des affaires étrangères demandait que les sanctions imposées en 2009 et 2011 soient levées. La question sera à nouveau soulevée en novembre au Conseil de sécurité où les Etats-Unis, la France et l’Angleterre conditionnent heureusement cette levée à des progrès en matière de respect des droits humains.

      Les Erythréens continuent de fuir leur pays par milliers

      Depuis l’ouverture le 11 septembre de la frontière éthiopienne, près de 15’000 Erythréens sont arrivés en Ethiopie, selon le Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR). C’est la combinaison de conditions inchangées à l’intérieur de l’Érythrée et de l’ouverture des frontières qui a entraîné une nette augmentation du nombre de réfugiés. Le taux d’arrivée quotidien moyen a plus que quadruplé, selon le HCR. Cela porte à 175 000 le nombre total de réfugiés érythréens en Éthiopie, dont une grande partie sont des mineurs non accompagnés. Les organisations sur place prévoient une poursuite des arrivées.

      La levée des permis F (admissions provisoires) n’aura aucun impact sur les départs

      Début septembre, le Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM) a annoncé la fin du Projet pilote d’examen des admissions provisoires de 250 ressortissants érythréens et a conclu favorablement à la levée de l’admission provisoire pour une vingtaine de personnes puisque leur renvoi vers l’Erythrée pouvait être exigé sans pour autant être forcé. Cette levée peut faire l’objet d’un recours et le Tribunal administratif fédéral (TAF) se penche actuellement sur un cas soumis par le Centre social protestant à Genève. D’autres recours sont attendus et certains avocats se disent prêts à aller jusqu’à la Cour européenne des droits de l’homme.

      D’ici l’été 2019, le Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM) prévoit de poursuivre l’examen de la situation d’environ 2’800 Erythréens admis provisoirement et a indiqué son intention de se pencher en priorité sur les dossiers concernant les familles, les mineurs non-accompagnés (MNA) et les jeunes en formation. Le SEM explique avoir aligner sa pratique en matière de renvoi sur deux arrêts récents et difficiles à comprendre du TAF (1).

      Ulcéré par l’arrêt du mois de juillet (Arrêt E-5022/2017 – 10. 7. 2018), l’Organisation suisse d’aide aux réfugiés (OSAR) a qualifié la décision de “négligente” pointant du doigt les incohérences du jugement dans lequel le tribunal, tout en avouant le manque d’informations à disposition, base sa décision sur des présomptions et non sur des sources sûres (3).

      La levée des permis F (admissions provisoires) est une mesure principalement dissuasive à ce stade puisque les personnes concernées se retrouvent à l’aide d’urgence. Leur départ dépend de leur bonne volonté car les renvois forcés vers l’Erythrée ne sont pas réalisables pour l’instant précise Madame Emmanuelle Jaquet von Sury, Porte-parole du SEM :

      “Une fois que la décision de renvoi est prise, les cantons sont responsables de son exécution. Le SEM apporte son soutien aux cantons qui le demandent. Il est également rappelé aux personnes concernées que leur devoir de coopération avec les autorités leur impose de quitter le territoire dans le délai imparti. Le SEM fait un suivi des départs uniquement lorsqu’il a été saisi par les cantons. Le SEM paie le billet d’avion. Ces personnes ont droit à une aide individuelle au retour de CHF 1000 .- et peuvent obtenir une aide additionnelle matérielle pouvant atteindre CHF 3’000.- pour financer un projet individuel de réintégration dans leur pays de provenance. En cas de problèmes de santé, une aide médicale au retour peut compléter l’aide financière.”

      Compte tenu de la situation actuelle en Erythrée, il est bien probable que les personnes visées disparaissent dans la nature en Suisse ou en Europe ou décident de s’installer en Ethiopie comme tant d’autres. Mais même en Ethiopie, les réfugiés craignent encore les représailles du pouvoir et cherchent des garanties sur place du Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) afin de ne pas perdre leur statut.

      Il est encore temps pour le Secrétariat d’Etat aux migration (SEM) de geler cette procédure en attendant la mise à exécution des réformes démocratiques recommandées par Sheila B. Keetharuth, Rapporteur spécial des Nations Unies sur la situation des droits de l’homme en Érythrée (3). Elles sont claires et simples et lorsque ces réformes seront mises à exécutions, la Suisse pourra alors considérer la levée des admissions provisoire au cas par cas.



      https://blogs.letemps.ch/jasmine-caye/2018/10/11/non-les-conditions-ne-sont-pas-remplies-pour-des-renvois-en-erythree

    • Drôle de News | Érythrée : Le TAF fait du #relativisme_culturel

      Dans leur arrêt du 10 juillet 2018 sur l’Érythrée, les juges du Tribunal administratif fédéral ont reconnu que la #conscription (dont la durée n’est pas déterminée) pouvait être considérée comme du #travail_forcé. Ils ont aussi reconnu que des #mauvais_traitements et des #abus_sexuels étaient commis durant le #service_national.

      MAIS… ajoutent les juges, ce travail forcé doit être vu à la lumière du « « contexte érythréen », qui est un « système économique caractérisé comme « socialiste » et basé sur « l’auto-suffisance » ».

      Et deuxième « mais » : « ces mauvais traitements et abus sexuels ne sont pas commis DE MANIÈRE À CE POINT GÉNÉRALISÉE » (sic !)

      En termes crus, actes de tortures et viols sont commis au nom de l’effort national, dans des camps d’entraînement aux relents de rééducation. Et il n’y a rien à y redire, selon les juges : ils estiment « licite » et « exigible » l’exécution du renvoi de personnes pouvant être enrôlées dans le « service national » à leur arrivée.

      https://asile.ch/2018/10/15/drole-de-news-erythree-le-taf-fait-du-relativisme-culturel
      #viols #service_militaire

    • SOS Asile Vaud | Du travail forcé ? Oui, mais tolérable en Érythrée

      Dans un article publié dans le bulletin de SOS Asile, Lucien Colliander et Sarah Frehner reviennent sur l’arrêt du #Tribunal_administratif_fédéral (#TAF) du 10 juillet 2018 dans lequel les juges ont reconnu que le service militaire érythréen était du travail forcé. Les juges ont toutefois conclu que les renvois vers l’Érythrée étaient licites et exigibles. L’analyse démontre la faiblesse de l’argumentation juridique du TAF et laisse apparaître les motivations politiques d’un tel durcissement de la politique d’asile envers les ressortissants érythréens.

      Depuis des années, l’UDC construit sa campagne pour un système d’asile plus restrictif autour de la figure du réfugié érythréen. Cette dernière cristallise plusieurs vieilles psychoses helvétiques ; celles de la barque pleine, des abus à l’aide sociale ou encore de l’illégitimité du refuge. Loin de s’opposer à ce narratif, le monde politique suisse s’est engouffré dans la brèche.

      Dès 2012, le Parlement s’est ainsi attelé à la création d’une lex eritrea, tentative de priver les déserteurs, soit la majorité des Erythréens arrivant en Suisse, du statut de réfugié. Ce fut le début d’un effort législatif visant à restreindre les droits des Erythréens dans le domaine de l’asile. Cette campagne se poursuit aujourd’hui comme le montre la proposition de révoquer automatiquement le statut de réfugié en cas de voyage dans le pays d’origine ou dans un état limitrophe.

      Alarmés par une augmentation du nombre d’arrivants érythréens en 2015, plusieurs parlementaires suisses, de toutes les couleurs politiques, se sont même offert une « course d’école » en Erythrée pour rendre compte de la situation locale. Au vu de l’accès plus que limité à des sources d’information indépendantes, il est évident qu’une telle initiative visait avant tout à légitimer l’idée que les Erythréens renvoyés dans leur pays ne courent aucun danger.

      L’exécutif et son administration suivent eux­ aussi cette mouvance. Début 2016, le Secrétariat d’état aux migrations (SEM) a ainsi organisé « une mission d’établissement des faits sur le terrain ». Le Conseiller fédéral Ignazio Cassis s’est quant à lui dit prêt à un rapprochement diplomatique avec l’Erythrée incluant, à terme, l’ouverture d’une ambassade à Asmara.

      Le pouvoir judiciaire ne semble pas non plus être à l’abri de cette dynamique, puisque cette dernière se reflète également dans la jurisprudence du Tribunal administratif fédéral (TAF).

      Comme le rappelait Philippe Stern dans le bulletin N°126, la pratique à l’égard des requérant⋅e⋅s d’asile érythréen⋅ne⋅s a été durcie à plusieurs égards ces dernières années. D’une part, la seule sortie illégale du pays ne suffit désormais plus pour fonder la qualité de réfugié (D-­7898/2015 du 30 janvier 2017). D’autre part, le TAF a reconnu comme licite et exigible l’exécution du renvoi pour les personnes dont on suppose qu’elles ne seront plus astreintes au service national, sous réserves de circonstances particulièrement défavorables (D­-2311/2016 du 17 août 2017). Restait ainsi ouverte la question de savoir si l’exécution du renvoi pouvait être licite et exigible pour les personnes risquant d’être enrôlées dans le service national à leur arrivée en Erythrée.

      Dans un arrêt récent daté du 10 juillet 2018 (E-­5022/2017), le TAF a répondu à cette question. Pour cela, il a procédé à un examen de la licéité et de l’exigibilité de l’exécution du renvoi sous l’angle des articles 3 et 4 de la Convention européenne des droits de l’homme (CEDH).

      Dans un premier temps, les juges ont estimé que l’enrôlement dans le service national érythréen ne constituait pas une violation de l’interdiction de l’esclavage et de la servitude concrétisée par l’art 4 al 1 CEDH. Ils ont en effet considéré que l’Etat érythréen n’exerçait pas un droit de propriété sur les recrues. Le tribunal a également retenu que la condition d’immuabilité (soit le sentiment des victimes que leurs conditions est immuable et que la situation n’est pas susceptible d’évoluer) n’était pas remplie.

      Dans un deuxième temps, le TAF a répondu par l’affirmative à la question de savoir si le service national érythréen pouvait être qualifié de travail forcé au sens de l’art. 4 al. 2 CEDH. Le tribunal a notamment tenu compte des sanctions extrêmement rigoureuses encourues par les déserteurs et réfractaires, de la très faible rémunération des recrues et du caractère imprévisible de la durée du service et de l’octroi de permissions.

      Malgré cela, les juges de Saint­-Gall ont estimé que le risque d’incorporation dans le service national en cas de retour en Erythrée ne contrevenait pas au principe de non­-refoulement !
      Comment sont-­ils arrivés à cette conclusion ?

      Le TAF a considéré que seul un risque réel de violation flagrante ou crasse (sic) de l’art. 4 al. 2 CEDH était à même de fonder l’illicéité de l’exécution du renvoi. Il a décidé d’appliquer un seuil plus élevé pour l’interdiction du travail forcé que pour l’interdiction de l’esclavage (art.4 al.1 CEDH) ou de la torture (art. 3 CEDH) où seul un risque réel de violation est requis.

      Sur la base d’une analyse en deux étapes, le TAF a considéré que le service national ne constituait pas une violation flagrante de l’art. 4 al. 2 CEDH. Dès lors, le risque d’être incorporé lors d’un retour en Erythrée ne justifierait pas l’interdiction du refoulement.

      Les juges ont d’abord analysé les circonstances concrètes du service national érythréen. A cet égard, ils ont estimé qu’il convenait de tenir compte du contexte érythréen dans leur analyse, à savoir un système économique caractérisé comme « socialiste » et une doctrine de « self reliance ». Bien que le TAF ait reconnu qu’il s’agissait de travail forcé interdit, il a ainsi relativisé le caractère disproportionné de la charge représentée par le service national.

      Dans un deuxième temps, le tribunal a analysé la question des violences subies par les recrues. Il a admis que ces dernières étaient exposées à des mauvais traitements et à des abus sexuels. Toutefois, les juges ont estimé qu’il manquait la preuve formelle que ces actes de violence étaient suffisamment systématiques pour faire courir un risque réel à tous les conscrits.

      C’est sur la base de cette même argumentation que le TAF a exclu l’existence d’une violation de l’interdiction de la torture consacrée par l’art. 3 CEDH du fait des violences subies lors du service national.

      Finalement, les juges ont retenu qu’il existait suffisamment de cas d’Erythréen⋅ne⋅s étant rentrés dans leur pays sans être inquiété⋅e⋅s par les autorités, et ce malgré leur sortie illégale du pays. Le tribunal a ainsi estimé que les personnes sorties de manière illégale d’Erythrée n’étaient pas exposées à un risque réel de mauvais traitement en cas de renvoi.

      Le nouvel arrêt du TAF est critiquable sur plusieurs points. Le propos de cet article n’est pas d’en présenter une analyse juridique approfondie. Nous renvoyons pour cela à d’autres publications [1]. Nous nous contenterons ici de mettre en exergue un certain nombre d’aspects de cet arrêt qui paraissent problématiques au regard du droit international.

      En effet, de par son analyse, le TAF ne se limite pas à mettre en œuvre la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’homme (CourEDH). Bien au contraire, il a introduit de manière autonome une distinction entre l’alinéa 1 et 2 de l’art. 4 CEDH au regard de l’interdiction du refoulement. De jurisprudence constante, la CourEDH a pourtant toujours considéré l’art. 4 CEDH comme une des garanties fondamentales de la Convention. Elle a par ailleurs reconnu que cet article, dans sa globalité, impliquait des obligations positives pour les Etats signataires.

      Dans cette nouvelle jurisprudence, le TAF s’est permis de relativiser la portée de cette obligation positive. En effet, il a considéré que la violation de l’interdiction du travail forcé causée par le service national Erythréen devait être comprise au regard du contexte politique prévalant dans le pays. Si on en suit cette logique, plus un pays connaîtrait de violation des droits de l’homme, moins il faudrait leur accorder d’importance. Il s’agit donc d’une approche « deux poids, deux mesures » qui revient à tolérer un grand nombre de violations graves des droits de l’homme.

      Après son analyse de l’article 4 al. 2 CEDH, le TAF s’est encore penché rapidement sur la question de savoir si une sortie illégale d’Erythrée entraînait de façon systématique un risque de violation de l’interdiction de la torture consacrée par l’art. 3 CEDH en cas de renvoi. Les juges ont nié l’existence d’un tel risque. Leur conclusion hâtive et superficielle n’est pas convaincante puisqu’elle contredit les conclusions auxquelles était arrivé la CEDH dans son arrêt [M.O. contre Suisse]. A cette occasion, les juges de Strasbourg avaient en effet considéré que l’existence d’un tel risque devait être reconnu pour peu que le recourant rende vraisemblable sa sortie illégale d’Erythrée.

      Finalement, ce revirement de jurisprudence est incompréhensible au vu de l’insuffisance – admis par le tribunal lui-même — des données concernant la situation en Erythrée. A défaut d’informations fiables démontrant un changement durable, stable et fondamental des circonstances, il paraît en effet insoutenable de nier l’existence d’un risque qui était auparavant reconnu de manière constante par la jurisprudence suisse en matière d’asile.
      Quelles sont les conséquences pratiques de ce nouvel arrêt du TAF ?

      Il réduit de façon drastique la protection offerte en Suisse aux Erythréens. Cela concerne d’abord le traitement des nouvelles demandes d’asile qui seront maintenant en grande majorité rejetées. Par ailleurs, il expose également les personnes bénéficiant d’une admission provisoire à voir leur statut levé. En cela, cette nouvelle jurisprudence élargit encore la brèche ouverte par l’arrêt D-­2311/2016 (17 août 2017). Cette situation prive de nombreuses personnes de statut légal et leur suggère de rentrer « volontairement » dans un pays où elles seront sans doute obligées de se soumettre à un régime de travail forcé. Les conséquences ne se font pas attendre puisque ce durcissement a poussé de nombreuses personnes à entrer en clandestinité.

      Par ailleurs, la faiblesse de l’argumentation juridique mise en avant par le TAF fait apparaître de manière flagrante les motivations politiques d’un tel durcissement de la politique d’asile envers les ressortissants érythréens. En cela, les juges de Saint­-Gall semblent aujourd’hui avoir toujours plus de peine à se soustraire à l’influence du narratif politique exposé au début de cet article.

      La faiblesse de la motivation de ce jugement met en exergue la nécessité d’un contrôle juridictionnel supplémentaire. Or, il n’existe aujourd’hui pas de voie de recours interne en matière d’asile [2] en Suisse. Une modification en ce sens n’est pas non plus au pro­ gramme de la révision de la Loi sur le tribunal Fédéral (LTF) qui est actuellement en discussion au Parlement. Pour de telles décisions, aussi critiquables que lourdes de conséquences, la garantie d’une double instance judiciaire n’existe donc qu’à travers la possibilité de s’adresser à des instances internationales. C’est justement cette dernière possibilité qui est aujourd’hui remise en question par l’initiative contre les juges étrangers de l’UDC qui sera soumise au vote le 25 novembre 2018. Ne les laissons pas faire !

      Lucien Colliander, avocat stagiaire au Collectif d’avocat⋅e⋅s
      Sarah Frehner, collaboratrice juridique à l’OSAR

      https://asile.ch/2018/10/15/sos-asile-vaud-du-travail-force-oui-mais-tolerable-en-erythree

    • Berne met sous pression les réfugiés de la dictature érythréenne

      Les réfugiés d’Érythrée au bénéfice d’une admission provisoire font l’objet d’une campagne de réexamen de leur situation. Les retours forcés n’auront pas lieu, mais la diaspora craint de replonger dans l’#insécurité.

      La diaspora érythréenne, le groupe de réfugiés le plus important vivant en Suisse, est sous pression. Ils et elles sont environ 23 000 à avoir été reconnus comme réfugiés ; 9500 sont au bénéfice d’une admission provisoire et 3000 sont en attente d’une décision. Ce deuxième groupe, dont les membres font l’objet d’une décision de renvoi jugée impossible à appliquer, fait l’objet depuis l’été d’une campagne de réexamen. Celle-ci s’est matérialisée sous la forme d’un courrier du Secrétariat d’État aux migrations (SEM) adressé aux détenteurs du livret F. « Nous envisageons de lever votre admission provisoire, ce qui entraînerait l’exécution de votre renvoi de Suisse. »

      Envoyée dans un premier temps à environ 200 personnes, la missive a plongé la diaspora en émoi. « Les gens, y compris ceux qui sont au bénéfice d’une situation juridique stable, comme un permis B ou C, craignent de voir leur situation se dégrader », explique Tzeggai Tesfaldet, opposant politique au régime d’Asmara et cofondateur à Genève de deux associations d’aide aux réfugiés. « Par peur, des adolescents ont décroché de leur scolarité », constate Aldo Brina, chargé d’information sur l’asile au Centre social protestant genevois (CSP).
      La perte du livret F sera brutale

      Les personnes concernées, si elles ne font pas appel, passeront de l’aide sociale à l’aide d’urgence, avec 10 francs de solde par jour, et devront quitter leur logement. « Ces personnes se trouveront logées dans les foyers les plus délabrés. C’est la voie ouverte vers la désintégration sociale », prévoit Aldo Brina. Elles n’auront plus accès au marché du travail.

      Pour ce spécialiste des questions d’asile, cette politique vise surtout à dévier les arrivées des Érythréens vers d’autres pays. « En Suisse, les gens ne partiront pas. Ils tomberont dans la précarité ou disparaîtront dans la clandestinité », analyse-t-il.

      Les destinataires du courrier – groupe qui sera élargi au fur et à mesure – sont invités à faire part de leurs remarques aux SEM. Le CSP rapporte que la Confédération est déjà revenue en arrière sur plusieurs cas. « Le projet pilote a démontré que dans 9 % des cas, la levée de ces admissions s’est finalement révélée proportionnée et défendable sur le plan juridique, indique Emmanuelle Jaquet von Sury, porte-parole du SEM. Une vingtaine de levées en ont résulté. Plusieurs procédures de recours sont pendantes auprès du Tribunal administratif fédéral (TAF) ». Quant aux exclus du livret F, ils pourront « retourner volontairement dans leur pays d’origine sans risque pour leur intégrité », estime le SEM.

      Service national et risque de #viols

      Ce changement de cap vis-à-vis des Érythréens a été opéré en plusieurs sauts juridiques. Le plus récent date de juillet et consiste en une décision du TAF. Celle-ci a trait au #service_national en Érythrée, rendu obligatoire depuis la guerre avec l’Éthiopie (1998–2000). Certes, le tribunal est « convaincu que des #mauvais_traitements ont lieu au cours de ce service (…), mais il n’est pas établi qu’ils soient à ce point répandus que toute personne l’accomplissant serait exposée au risque sérieux de subir de telles atteintes ».

      Le risque de #viol pour des #femmes enrôlées de force n’est pas non plus jugé comme un critère suffisant. « Les sources ne permettent pas de conclure que chaque femme accomplissant le service national est concernée par une probabilité suffisante de subir de telles agressions », détaille le tribunal. Plus généralement, les recrutements à durée illimitée ne consisteraient pas de façon suffisamment nette en du travail forcé, que le droit international condamne.

      Changement de cap radical

      En 2006, la Suisse avait décidé d’accueillir tous les #déserteurs fuyant un enrôlement forcé sous le drapeau érythréen, faisant passer le taux de reconnaissance des demandeurs d’asile érythréens de 6 % à 82 %. Cette période est terminée. « Les Érythréens constituent le plus grand groupe de demandeurs d’asile en Suisse, il y a donc une immense #pression_politique pour réduire leur nombre, estime Peter Meier, porte-parole de l’Organisation suisse d’aide aux réfugiés. Le Département fédéral de justice et police y cède de plus en plus. »

      « Cette politique n’est pas liée au fait que les réfugiés proviennent de ce pays en particulier, ou à des problèmes que poserait cette population, qui n’en cause pas, mais au nombre de personnes qu’elle constitue, juge Tzeggai Tesfaldet. Ce travailleur social estime que cette #dissuasion porte ses fruits, puisque les arrivées diminuent, même si effectivement la fermeture du passage de la Méditerranée centrale joue un rôle important ». En outre, les nouvelles demandes d’asile sont désormais examinées sous cette lumière, diminuant les chances d’obtenir une protection.

      Bataille sur l’#image des réfugiés

      Deux arguments, relayés par les médias, ont peut-être pesé sur l’image des Érythréens en Suisse. Le premier a trait à la difficulté qu’aurait cette population à s’intégrer. « Un grand nombre (d’Érythréens) ne possèdent qu’une formation médiocre (…), la plupart ne connaissent pas notre écriture et doivent donc être réalphabétisés », avance le SEM. Une étude du SEM indique que depuis 2002, tous les élèves doivent terminer leur enseignement secondaire au sein d’une #école_militaire, et que seul un nombre limité est autorisé à suivre des études dans l’un des collèges du pays. Les autres sont forcés d’accomplir leur #service_militaire.

      Autre grief, le fait que certains réfugiés soient retournés dans leur pays pour y passer des vacances. « En 2017, le SEM a retiré le statut de réfugié à quatre ressortissants érythréens en route vers l’Érythrée. Au cours du premier semestre 2018, cette situation a touché neuf personnes », informe Emmanuelle Jaquet von Sury.

      Selon un rapport du Bureau européen d’appui en matière d’asile, daté de mai 2015, des Érythréens exilés ont apparemment eu la possibilité d’entrer sur le territoire national pour rendre visite à leur famille. Pour ce faire, ou pour obtenir n’importe quel document officiel, ils doivent obligatoirement s’être acquittés d’une #taxe de 2 % sur les revenus exigée par l’Érythrée auprès de tous les membres de la diaspora. « Je ne paie pas cet impôt, qui est utilisé sans aucune transparence et qui prend en otage les droits des réfugiés », précise Tzeggai Tesfaldet.

      Parlementaires invités en Érythrée en disent du bien

      La perception du régime autoritaire d’Asmara a peut-être été influencée par le #voyage en février 2016 de quatre parlementaires. Interrogé sur place par la Radio Télévision Suisse, le conseiller national PDC #Claude_Béglé, avait notamment jugé que « l’Érythrée s’ouvre ». Pour Aldo Brina, cette opération médiatique a contribué à modifier la perception du public, alors que sur le fond, la situation sur place n’aurait pas évolué.

      Les déserteurs rapatriés risquent-ils de subir des mauvais traitements ? « Étant donné que les observateurs des droits de l’homme ne peuvent pas se rendre en Érythrée et que le Comité international de la Croix-Rouge n’est pas autorisé à visiter les prisons, il est impossible de le vérifier », indique le Bureau européen d’appui en matière d’asile. Quant à la Direction du développement et de la coopération suisse elle s’est vue « obligée de mettre un terme à son engagement de plusieurs années en Érythrée en 2006 au vu des difficultés rencontrées par les organisations d’œuvre d’entraide sur place », selon le SEM.

      https://www.revue.ch/fr/editions/2018/06/detail/news/detail/News/berne-met-sous-pression-les-refugies-de-la-dictature-erythreenne

      Plus sur le « voyage en Erythrée » de parlementaires suisses :
      https://seenthis.net/messages/717908

    • ODAE | Durcissement à l’encontre des Érythréen·ne·s : une communauté sous pression

      Depuis quelques mois, un nombre croissant de requérant·e·s d’asile érythréen·ne·s se retrouvent avec une décision de renvoi. Comment s’explique ce changement de pratique des autorités suisses ? Que savons-nous de la situation des droits humains en Érythrée ? Quel est le parcours et le déroulement de la procédure d’asile pour ces personnes, majoritairement des jeunes, qui forment le groupe le plus important de réfugié·e·s en Suisse. Le rapport de l’Observatoire romand du droit d’asile et des étrangers (ODAE romand) apporte plusieurs éléments de réponses à ces questions.

      Les durcissements juridiques :

      https://asile.ch/2018/11/29/odae-durcissement-a-lencontre-des-erythreen%c2%b7ne%c2%b7s-une-communaute-sous

      Lien pour télécharger le #rapport :
      https://odae-romand.ch/wp/wp-content/uploads/2018/11/RT_erythree_web.pdf

    • Atteintes généralisées au droit d’asile

      En appliquant les renvois vers l’Erythrée, la Suisse fait figure d’exception en Europe. L’Observatoire romand du droit d’asile dénonce un durcissement qui cible cette population.

      Les milieux de défense des migrants sont en rogne. Jeudi, l’Observatoire romand du droit d’asile et des étrangers (ODAE) a dévoilé un rapport qui détaille un changement des pratiques de renvoi par les autorités suisses. Les Erythréens seraient la cible d’un durcissement injustifié dû à l’évolution de la jurisprudence du Tribunal administratif fédéral (TAF). La situation des résidents de ce pays reste pourtant préoccupante.

      Avec 24 000 ressortissants, les Erythréens représentent le premier groupe de requérants d’asile en Suisse dont 77% bénéficient d’une protection (statut de réfugié ou permis provisoire). Pourtant, depuis le mois d’avril, 3200 admis provisoires font l’objet d’un réexamen par le Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM). Les référents de l’ODAE ont enquêté et leur présidente, Inge Hoffmann, décrit une « augmentation des décisions de renvoi qui constitue un virage dangereux. »

      Si les autorités sont plus sévères sur les motifs d’asile, c’est que la situation en Erythrée se serait améliorée : « Depuis un arrêt de juillet 2018, le TAF confirme ces décisions sous prétexte qu’il n’y a plus de preuves d’abus systématiques des droits humains », explique Sarah Frehner, collaboratrice juridique à l’Organisation suisse d’aide aux réfugiés (OSAR).

      « Les Erythréens sont victimes de décisions immorales. » Véronica Almedom.

      Une application de la loi qui renverse le fardeau de la preuve, en jugeant les récits des requérants invraisemblables. « Il est devenu très difficile de prouver son statut de réfugié », abonde Veronica Almedom, codirectrice de l’ONG Information Forum for Eritrea. « Ce n’est pas parce que l’Erythrée et l’Ethiopie ont signé un accord de paix cet été que tout va bien. La situation intérieure reste si autoritaire que même l’Ethiopie accepte des réfugiés érythréens. » La Suisse fait figure d’exception en Europe en prononçant des renvois. « Les Erythréens sont victimes de décisions immorales », assène Véronica Almedom.

      A., requérant de 24 ans, est sous le coup d’une décision de renvoi. Il narre dans un français limpide une situation de détresse inattendue. « J’avais un travail, un logement, des projets de formation. Ils sont complètement détruits. » Il est depuis réduit à quitter son studio, vivre avec l’aide d’urgence (10 francs par jour) et à organiser son propre départ. Intégré dans la vie locale genevoise, il pointe une procédure qui désocialise. « J’étais pourtant presque autonome », raconte-t-il, marqué.

      « Ces développements sont emblématiques d’atteintes généralisées au droit d’asile », selon Mélissa Llorens, coordinatrice à l’ODAE. Qui y voit l’effet des pressions politiques des milieux UDC et PLR sous la Coupole. « Que le TAF aille dans leur sens interroge sur la séparation des pouvoirs. » Ce dernier indique au Courrier ne pas commenter ses arrêts et leurs motivations.

      https://lecourrier.ch/2018/11/30/atteintes-generalisees-au-droit-dasile

    • CSDM | La Suisse a violé la Convention contre la torture dans une décision de renvoi vers l’Érythrée

      Le Centre suisse pour la défense des migrants (CSDM) publie un communiqué annonçant la décision du Comité de l’ONU contre la torture de lui donner raison sur le cas d’un jeune Érythréen ayant déserté l’armée et quitté illégalement le pays. La Suisse voulait le renvoyer en Érythrée. Le Comité de l’ONU exige que la Suisse procède à une nouvelle instruction du dossier en tenant compte des risques dont il ferait face en cas de renvoi vers son pays d’origine. Une instruction que ni le Secrétariat d’État aux migrations (SEM) ni le Tribunal administratif fédéral (TAF) n’avaient fait de façon correcte et équitable, estime le CAT. Leur décision viole la Convention contre la torture.

      https://asile.ch/2018/12/19/csdm-la-suisse-a-viole-la-convention-contre-la-torture-dans-une-decision-de-re

      Le communiqué de presse :
      https://asile.ch/wp/wp-content/uploads/2018/12/Communique-de-presse-G.E.-c.-Suisse-CSDM-19.12.2018.pdf

    • Les requérants érythréens dénoncent une pression croissante en vue de leur renvoi

      Depuis l’été 2018, le Tribunal administratif fédéral (TAF) a rendu plusieurs centaines de décisions de renvoi. Les candidats à l’asile s’inquiètent en parallèle des efforts de la Confédération pour conclure un accord de retour avec le gouvernement d’Asmara.


      https://www.letemps.ch/suisse/requerants-erythreens-denoncent-une-pression-croissante-vue-renvoi

    • Erythréens : réexamen cynique et politique

      Suite au réexamen de 2 400 dossiers d’Érythréennes et Érythréens, quatorze admissions provisoires ont été levées. Il y a quelque chose de cynique à engager une procédure de réexamen aussi longue et coûteuse pour finir par contraindre quatorze personnes à vivre de l’aide d’urgence et à se réfugier dans l’illégalité.

      34 annulations sur un total de 2750 réexamens : voilà le bilan du zèle actuel dont font l’objet les Érythréennes et Érythréens en Suisse de la part du Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM). Un article paru dans la Sonntagszeitung du 21 avril (accès payant) qualifie cette vague de réexamen de flop.

      Dès lors, il apparaît clairement que la suspicion générale à l’égard des réfugié-e-s érythréen-ne-s n’est pas justifiée. Plus de 98% des personnes concernées sont admises à juste titre en Suisse en tant que réfugiés provisoires. On ne peut donc exiger de les renvoyer. L’OSAR mène une analyse régulière et fondée sur ce pays de la Corne de l’Afrique. A plusieurs reprises, elle a souligné que la situation en Érythrée reste très incertaine pour les réfugié-e-s qui retournent au pays. Il n’est d’ailleurs pas anodin que la Suisse n’ait pas été en mesure de conclure un accord avec l’Érythrée concernant les retours au pays. Le régime ne peut garantir la sécurité des personnes expulsées de Suisse.

      Ce flop renforce la position de l’OSAR : le contrôle du statut de séjour d’Érythréennes et Érythréens admis provisoirement est une pure esbroufe politique. Pour les 34 personnes directement touchées, cependant, le mal est fait. Elles ne bénéficieront plus que de l’aide d’urgence et feront face à des conditions très précaires. Certaines préféreront certainement se réfugier dans l’illégalité.

      Tant que la situation en Érythrée ne s’améliorera pas sensiblement, les exigences de l’OSAR resteront inchangées : la Confédération doit offrir aux réfugié-e-s érythréen-ne-s de meilleures chances d’intégration au lieu de les pousser à se réfugier dans l’illégalité.

      https://www.osar.ch/news/archives/2019/erythreens-reexamen-cynique-et-politique.html

  • Je vois maintenant qu’il n’y a rien sur #Carl_Vogt, pourtant c’était ma honte d’avoir travaillé dans un bâtiment dédié à ce fervant défenseur de la supériorité de la race blanche :
    #Uni_Carl_Vogt :


    https://www.unige.ch/presse/plans/uni-dufour-2
    #Uni_Vogt #Université_de_genève

    Et qu’il y a, devant l’Université des Bastions, une statue en son honneur :

    Carl Vogt :

    August Christoph Carl Vogt est un naturaliste et médecin suisse d’origine allemande, connu par ses prises de position sur le matérialisme et la défense de la théorie de l’évolution de Charles Darwin.


    https://fr.wikipedia.org/wiki/Carl_Vogt

    Voici un portrait de ce monsieur dont je ne peux pas copier-coller le texte car le site ne le permet pas :
    http://www.audeladuracisme.com/2004/10/08/august-christoph-carl-vogt-1817-1895

    #colonialisme #esclavage #esclavagisme #histoire #suisse #décoloniser_la_ville

    ça peut aussi intéresser @simplicissimus et @maieul ...

    –—

    Ajouté à la métaliste sur la #Suisse_coloniale :
    https://seenthis.net/messages/868109

    • Super, par contre @cdb_77, quand tu es à l’intérieur de Seenthis, il n’y a pas de limite de nombre de caractères comme sur Twitter, et donc c’est mieux si tu mets les vrais liens seenthis.net complet, parce que parfois d’autres personnes ont cité des seens ailleurs, et avec le triangle qui est devant, cela permet de retrouver les autres conversations notamment.

    • Carl Vogt ne pense pas foncièrement différemment des hommes de son époque.

      Pour le site Au delà du racisme, s’ils sont pointilleux sur le copyright les concernant et verrouillent efficacement la sélection du texte ou de l’image, ils ne le sont pas du tout pour celui des autres. Ainsi l’illustration est récupérée très probablement de WP sans aucune mention de la source

      L’auteur (anonyme) de WP donne comme source Brehms Tierleben, Small Edition 1927 mais c’est douteux : le style de l’illustration ne correspond pas du tout avec celui des planches de Brehm, du moins dans l’édition originale (1864 pour le premier volume)


      https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred_Edmund_Brehm

      En revanche la légende fournie (évacuée par le recadrage de l’image sur WP)
      Skelett des Menschen (1) und des Gorillas (2), unnatürlich gestreckt.
      permet de retrouver l’origine probable :
      https://books.google.fr/books?id=UcW1DgAAQBAJ&pg=PA66-IA1&lpg=PA66-IA1&dq=Skelett+des+Menschen+

      Der Mensch : Zweiter Band : Die heutigen und die vorgeschichtlichen Menschenrassen de Johannes Ranke dont le deuxième tome date de 1887
      Il s’agit d’une planche hors-texte insérée entre les pages 66 et 67.
      https://de.wikipedia.org/wiki/Johannes_Ranke

    • @simplicissimus je suis bien d’accord sur toi sur ce point :

      Carl Vogt ne pense pas foncièrement différemment des hommes de son époque.

      Toutefois, ce qui m’a mise dans une situation où j’étais très mal à l’aise, c’est que j’ai dû créer une signature à mes mails avec deux fois le nom de ce raciste, raciste de son époque, mais tout de même raciste :
      – la rue : Boulevard Carl-Vogt
      – le bâtiment lui-même (construit il y a moins de 5 ans !!!) : Uni Carl-Vogt
      Et ça, je ne le pardonne pas à l’université qui m’engageait.
      Deux fois en une signature de MES MAILS c’était trop !

    • Carl Vogt, progressiste et raciste

      Juliet Fall, géographe, publie une BD à charge. Le bâtiment qui abrite son département porte le nom du scientifique et politicien genevois qui, au XIXe siècle, prônait la hiérarchisation des races et des sexes.

      « Pourquoi faut-il ­décoloniser la géographie ? » Cette question, Juliet Fall, professeure au département de géographie de l’université de Genève, la pose dans son cours sur l’histoire et l’épistémologie de sa discipline. Elle y répond par ailleurs à sa manière en consacrant une bande dessinée à la figure de Carl Vogt (1817-1895). Dans ce pamphlet de six pages, elle s’adresse directement au naturaliste et médecin suisse d’origine ­allemande pour questionner sa présence persistante dans le paysage urbain. De ce matérialiste convaincu, aux convictions progressistes et anticléricales, Juliet Fall retient moins la contribution à la science que les écrits pétris de racisme et de misogynie.

      Une pensée affligeante sur l’inégalité des races et des sexes qu’on pourrait relativiser, car ancrée dans son époque. Le problème, c’est qu’August Christoph Carl Vogt a son buste bien en vue, à Genève, devant le bâtiment Uni-Bastions. Et son boulevard où se dresse, depuis 2015, une annexe de l’alma mater portant son nom. L’honneur de trop pour Juliet Fall, qui y a son bureau. Profitant du débat qui fait rage sur les statues honorant de douteux personnages, la géographe lance son pavé dans la mare. Nous sommes allés à sa rencontre pour parler de sa BD, à télécharger gratuitement en ligne.

      Comment vous est venue l’idée de cette BD ?

      Juliet Fall : La décision de nommer ce bâtiment en l’honneur de Carl Vogt en 2015 avait fait réagir, mais finalement le nom de l’artère où il se trouve avait été retenu par commodité. Ma démarche s’inscrit dans le sillage du collectif L’Escouade, dont le projet « 100 Elles » soutenu par la Ville de Genève a rebaptisé symboliquement une centaine de rues. Le boulevard Carl-Vogt est ainsi devenu boulevard Jeanne Hersch. Lors de la Grève des femmes, en 2019, plusieurs collègues ont mené une action avec une banderole allant dans le même sens.

      Que reprochez-vous à Carl Vogt ?

      Il a cherché à légitimer un préjugé très en vogue dans les académies au XIXe siècle, celui de l’inégalité des races. Sa crainte était une dilution, un affaiblissement des caractéristiques de la race blanche par le mélange. C’est de la mauvaise science : on compare la taille des crânes, comme on le fait pour les grands singes, afin de prouver la supériorité de la race blanche. Carl Vogt place les « Germains » et les « Nègres » aux deux extrémités de l’évolution.

      Les femmes ne sont pas beaucoup mieux loties.

      Dans ses Leçons sur l’homme ­publiées en 1865, Carl Vogt écrit que le crâne des femmes blanches se rapproche plus de celui du « nègre » que de l’homme blanc. Le degré d’évolution moindre des femmes sur l’échelle de la race les voue à la conservation des valeurs ­immuables, de la famille, etc.

      « On a une responsabilité, nos étudiants ne sont plus les mêmes qu’il y a cinquante ans. »

      Ces travaux ont-il de l’écho ?

      A l’époque probablement. On retient surtout que Darwin remercie Carl Vogt pour son soutien sur la théorie de l’évolution, ce dernier signant une préface dans une traduction de son œuvre (« De la variation des animaux et des plantes à l’état domestique », ndlr). En revanche, Karl Marx s’en prend violemment à lui et perd un an de sa vie à écrire un livre, Herr Vogt, où il l’accuse d’être un espion à la solde de Napoléon III.

      S’en prendre à Carl Vogt aujourd’hui, c’est faire de l’anachronisme ?

      On choisit ses héros ! Que Carl Vogt possède son buste ancien est une chose – on peut se demander si sa place n’est pas plutôt dans un musée, même si personne n’y prête vraisemblablement attention en passant devant. Choisir de nommer un bâtiment académique en son honneur au XXIe siècle est plus problématique. Personnellement, ça me contrarie de voir figurer son nom en signature de mes emails, qui plus est, dans une Faculté des Sciences de la société. On a une responsabilité, nos étudiants ne sont plus les mêmes qu’il y a cinquante ans. On doit penser le présent de nos disciplines en dialogue avec leur passé. Ma bande dessinée peut contribuer au débat.

      Vos origines anglo-saxonnes vous ­prédisposent-elles à une critique postcoloniale, moins marquée dans la sphère académique francophone ?

      Je ne peux nier l’influence des postcolonial studies, ni des écrits ­féministes. Comme immigrée, je pose aussi un regard distancié sur Genève, où la liberté académique, il faut le souligner, est totale. Cela doit nous encourager à décoloniser l’université et à dépasser les schémas patriarcaux.

      https://lecourrier.ch/2020/06/17/carl-vogt-progressiste-et-raciste
      #BD #Juliet_Fall

      –---

      Pour lire la BD en pdf :


      https://irreductible.ch/pdf/CarlVogt2020.pdf

    • Comme les éléphants et les singes... - Melanine
      http://www.melanine.org/?-Comme-les-elephants-et-les-singes-

      « La race des Nègres est une espèce d’hommes différente de la
      nôtre [...] on peut dire que si leur intelligence n’est pas d’une
      autre espèce que notre entendement, elle est très inférieure. Ils
      ne sont pas capables d’une grande attention, ils combinent peu et ne
      paraissent faits ni pour les avantages, ni pour les abus de notre
      philosophie. Ils sont originaires de cette partie de l’Afrique comme les
      éléphants et les singes ; ils se croient nés en Guinée pour
      être vendus aux Blancs et pour les servir. »
      Voltaire, Essai sur les mæurs,
      Genève, 1755, t. XVI, pp. 269-270

      #voltaire
      #déboulonner_le_racisme

    • Rebaptisez le bâtiment Carl Vogt de l’UNIGE et déboulonnez le #buste à son effigie

      Nous exigeons la rebaptisation du bâtiment universitaire (UniGE) portant le nom de Carl Vogt, ainsi que le déboulonnement du buste à son effigie siégeant devant le bâtiment de l’Uni Bastions.

      Cette pétition demande à ce que le bâtiment faisant partie du campus de l’Université de Genève et portant le nom de Carl Vogt soit rebaptisé. La prochaine appellation de ce même bâtiment devra être établie par un groupe de réflexion pluridisciplinaire, transparent et inclusif essentiellement composé des personnes concernées et affectées par les théories racistes, sexistes et validistes de Carl Vogt.

      Cette pétition appelle également à l’organisation du déboulonnement du buste à l’effigie de Carl Vogt, inauguré en 1999.

      Qui est Carl Vogt ?
      Carl Vogt, naturaliste, médecin suisse d’origine allemande, conseiller national et aux états et recteur de l’Université de Genève, ne fut pas uniquement la figure progressiste anti-cléricale que l’université souhaite nous dépeindre.
      Aux côtés de Louis Agassiz, il figure comme étant l’un des représentants du racisme « scientifique » (Zuber, 2020). Lors de la seconde moitié du XIXème siècle, Carl Vogt prône et développe une pensée raciale et sexiste. Dans son ouvrage “Leçon sur l’Homme” (1865), traduit en 8 langues, on peut ainsi lire : "Le N*[1] adulte, en ce qui concerne ses capacités intellectuelles, ressemble à l’enfant, à la femme et au Blanc sénile”. Dans le même ouvrage il écrit des Noir.e.x.s : “La plupart des caractères que l’on peut reconnaître, déjà dans la conformation extérieure, ainsi que dans les proportions des diverses parties du corps, rappellent irrésistiblement les singes.” On ne peut ignorer la contribution de Carl Vogt à la circulation et la construction raciste du concept de « race » humaine.

      Considérant les personnes Noir.e.x.s comme étant l’intermédiaire entre l’homme blanc et les primates, doté.e.x.s d’une maturité intellectuelle s’arrêtant à la puberté, les théories négrophobes et déshumanisantes auxquelles il participe cherchent à étayer la supposée existence de la supériorité blanche, par opposition à la supposée infériorité noire. Au cours du XIXe siècle, ces théories raciales ont constitué les fondements idéologiques de l’impérialisme colonial, du nationalisme expansionniste et du racisme d’état (Césaire, 1955 ; Taguieff, 2008).

      Les théories raciales ont légitimé un système de domination en le fondant sur les inégalités des races ou/et des sexes. Malgré leur disqualification et condamnation durant le XXe siècle par la communauté internationale et grâce aux mouvements anticoloniaux et antiracistes, ces théories raciales continuent à grandement influencer les systèmes de domination actuels.

      Pourquoi un buste à l’effigie et un bâtiment au nom de Carl Vogt posent-ils problème ?
      Les récents rapports publiés par le Carrefour de Réflexion sur le Racisme AntiNoir (CRAN) et le Service de Lutte contre le Racisme (SLR) relatent que les discriminations et préjugés racistes anti-Noir.e.x.s continuent d’opérer et touchent presque toutes les sphères de la société. Ce sont des réalités que vivent les personnes Noir.e.x.s quotidiennement, et le fait de célébrer un individu ayant participé à l’établissement des discriminations et inégalités raciales nuit à l’intégrité de ces dernier.e.x.s et entrave une réelle égalité.

      Banaliser la réalité du racisme anti-Noir.e.x.s et ses conséquences en célébrant les figures historiques qui ont participé à son élaboration c’est nier l’expérience sociale des personnes afro-descendantes en Suisse.

      Ce faisant, l’université de Genève manque au principe de respect de l’individu, qu’elle prône dans sa charte d’éthique et de déontologie. Dans ce document on peut lire :

      "Le respect de la personne engage la responsabilité des Hautes Écoles envers toute personne appelée à un titre ou à un autre à contribuer à leur mission d’enseignement et de recherche, que ce soit comme acteur, actrice ou comme sujet. Il suppose un traitement équitable des divers membres de la communauté académique."
      Le fait que les institutions dotées du pouvoir public de produire les savoirs, telles que l’UniGe, ne se responsabilisent pas par rapport au passé colonial-racial a pour effet de minimiser, si ce n’est d’invisibiliser, les inégalités raciales dans le présent. En glorifiant les figures d’un passé raciste, l’UniGe envoie le signal que le traitement équitable de certain.e.x.s membres de la communauté académique, affecté.é.x.s par le racisme, n’est pas important. En participant à l’amnésie coloniale, l’établissement silencie l’expérience humaine des personnes afro-descendantes, que celles-ci soient inscrites dans le cadre de l’UniGe, ou alors externe à l’établissement.

      Une nomination à contre-courant :
      Lors de la troisième conférence mondiale contre le racisme de Durban en 2001, la Suisse s’est engagée à éclairer son implication passée dans la traite esclavagiste et le colonialisme. A partir de 2001, c’est grâce à des travaux d’historiens, tels que Hans Fässler, Patrick Minder, et de théoricienn.e.s postcoloniaux tels que Noémi Michel, Patricia Purtschert ou encore Jovita Dos Santos Pinto, ou encore d’ouvrages comme La Suisse et l’esclavage des Noirs que l’implication de la Suisse dans le colonialisme et dans le commerce triangulaire a pu être révélée.
      Près de 20 ans après, ce sujet reste relativement tabou. Il est, aujourd’hui, essentiel que la part coloniale, raciste, sexiste, eugéniste de l’histoire soit également racontée à plus large échelle et enseignée.
      Le fait de baptiser un bâtiment universitaire Carl Vogt en 2015, en connaissance de ses théories racialistes, nous apparait comme surprenant et rétrograde. Rendre hommage à un personnage en dépit de sa contribution raciste et sexiste, c’est falsifier le récit au sujet de ce que nous héritons collectivement, c’est nous empêcher, en tant que collectivité de pouvoir de nous responsabiliser face à ce passé, c’est entraver les réflexions et le chemin vers les réparations de ce passé.

      Rétablir l’histoire :
      Renommer ce bâtiment et déboulonner le buste Carl Vogt ne signifie pas effacer l’Histoire. Au contraire, nous cherchons à la rétablir et lui donner sa juste place dans la société actuelle.
      Il est souvent rétorqué qu’il est anachronique de faire le procès des figures du passé avec les standards du présent, que ces figures baignaient dans un contexte raciste et sexiste.
      Or, bien que le racialisme fût un mouvement important durant le XIXème siècle, il relevait que certains scientifiques de l’époque tel que le géographe, anarchiste et libre penseur Elisée Reclus ou encore le meneur de l’indépendance de Haïti, Toussaint Louverture, se sont érigés contre ces théories raciales. De plus, les préjudices de ces théories ont des effets jusqu’à aujourd’hui : elles informent le racisme qui touche la communauté noire, elles informent également le renouvellement des pratiques et idéologies d’extrême droite. Comme le rappelle l’historien et anthropologue Michel-Rolph Trouillot, dans son ouvrage Silencing the Past, le passé se contemple toujours depuis le présent, et ce sont nos valeurs et nos demandes dans le présent qui impactent notre manière d’appréhender et de faire récit du passé. Le passé historique que nous voulons voir être figuré et incarné dans l’espace institutionnel et public que constitue l’UniGe doit se nourrir d’une préoccupation pour l’égalité et la justice sociale.

      En résumé :
      Le fait de désigner le plus récent bâtiment d’une institution par un nom ayant signé des théories racistes et sexistes, c’est invisibiliser les discriminations vécues par les personnes Noir.e.x.s, les femmes et les minorités de genre et sexuelles. Nous accusons certes les théories de Carl Vogt, mais nous accusons essentiellement l’université d’avoir choisi de le mettre en avant malgré son insertion dans la bio-sociologie raciste et sexiste.

      Ce choix opéré en toute conscience signale un positionnement inacceptable de l’UniGe face aux actes de racisme et de sexisme pouvant se dérouler en son sein. Si une institution décide, en connaissance de cause, de nommer son bâtiment par le nom d’un racialiste notoire, il est légitime de supposer qu’elle ne se positionnera pas de manière équitable lorsqu’un acte de racisme systémique ou ordinaire lui sera dénoncé.
      Ainsi, il est impossible en tant qu’étudiant.e.x.s Noir.e.x.s de sentir ses intérêts protégé.e.x.s par un établissement dont les agissements minimisent le racisme scientifique et ses conséquences, encore bel et bien réelles.

      Une université universaliste ?
      Il est primordial de rappeler que lors du choix de l’appellation du bâtiment situé au Boulevard Carl-Vogt 66, 1205 Genève, des voix s’étaient élevées pour dénoncer la sélection mémorielle dont faisait preuve l’UniGE. Celles-ci n’ont pas été prises en compte par l’établissement.

      Il est donc fondamental de créer des espaces de formation justes pour toute personne. L’égalité entre sujets issus d’histoires, de mémoires et d’origines différentes constitue un enjeu de démocratie dans un espace qui se définit comme universaliste et progressiste. L’espace de formation est une vitrine des valeurs d’une institution, mais aussi de la société. La rebaptisation et le déboulonnement de Carl Vogt permettront de rétablir des espaces de formation et des espaces publics justes rendant possible le respect de l’intégrité de chaque personne.

      Nous vous invitons à signer
      Pour toutes les raisons susmentionnées, nous vous invitons à signer et relayer cette pétition, afin que nos revendications soient entendues et qu’elles débouchent sur le déboulonnement du buste, et la rebaptisation du bâtiment actuellement nommé Carl Vogt.

      Le collectif pour une réflexion décoloniale, Genève / Instagram : @reflexion_decoloniale / adresse e-mail : reflexion.decoloniale@gmail.com

      Signataires de la pétition :

      CUAE, Conférence universitaire des associations d’étudiantEs.
      ADEPSY, Association des Etudiant.e.s en Psychologie
      AEA, association des Etudiant.e.s afrodescendant.e.s, Unil & EPFL
      AEAPA, Association des Etudiant.e.s en Archéologie Préhistorique et Anthropologie
      AEHES, Association des Etudiant.e.s en Histoire Economique et Sociale
      AEL, Association des étudiant.e.s en Lettres
      AESPRI, Association des Etudiant.e.s en Sciences Politique et Relations Internationales
      AJP-UNI, association des juristes et étudiant-e-s progressistes de l’UNIGE
      Amnesty UNIGE
      LCS, Law Career Start
      Kam’Af
      Collectif Amani
      Collectif Afro-Swiss
      Collectif Faites des Vagues
      CRAN (Carrefour de réflexion et d’action contre le racisme anti-Noir - Observatoire du racisme anti-Noir en Suisse), Berne
      Outrage collectif
      Collectif pour la mémoire Neuchâtel
      UPAF (Université populaire africaine en Suisse), Genève

      [1] N* correspond à "nègre", nous ne souhaitons pas reconduire la force blessante de ce mot dans le corps de texte de notre pétition.

      https://www.change.org/p/rectorat-de-l-universit%C3%A9-de-gen%C3%A8ve-rebaptisez-le-b%C3%A2timent-uni

      #pétition

  • #Quilombos. Communautés d’esclaves insoumis au #Brésil

    Au Brésil, dès le XVIe siècle, des esclaves noirs se libèrent et fondent des #communautés_marronnes, appelées quilombos. Ces #républiques_libres et auto-organisées repoussent les nombreuses attaques des colons et deviennent, pour plusieurs siècles, le symbole de la #résistance aux régimes esclavagistes.
    Loin d’être isolés, les quilombos conservent des liens forts avec les esclaves restés prisonniers, mais aussi avec les paysans, les taverniers ou les colporteurs. Malgré leurs différences de taille – celui de #Palmares a compté des milliers de membres –, de mode d’organisation, d’origine ethnique – on y trouve aussi des Indiens, des métis, des Européens en rupture de ban… –, de pratiques culturelles et de système économique, ils constituent tous des territoires autonomes au mode de #vie_communautaire.
    Ce livre, écrit par l’un des meilleurs spécialistes brésiliens, retrace l’histoire des quilombos. En décrivant les conditions de leur naissance et de leur multiplication dans de nombreuses régions du Brésil, la vie de leurs habitants et leurs combats, il nous permet de comprendre leur résistance au temps et la persistance de leurs descendants à lutter pour leurs droits, encore aujourd’hui.


    https://www.lechappee.org/collections/dans-le-feu-de-l-action/quilombos
    #esclavage #colonialisme #esclaves_insoumis #livre #histoire #auto-gestion #auto-organisation #esclavagisme #autonomie

  • A celebration to remove the slave trader #Antonio_López from the square

    Amid a festive atmosphere, with entertainment from the Comediants company, music and circus acts, the sculpture of Antonio López, first Marquis of Comillas, 19th century industrialist and slave trader, is to be removed from the square that bears his name. Two information pedestals will also be inaugurated for the public to discover the history of the square and the figure.


    http://www.barcelona.cat/infobarcelona/en/a-celebration-to-remove-the-slave-trader-antonio-lopez-from-the-square_61
    #décolonisation #colonialisme #toponymie #monuments #espace_public #mémoire #esclavage #esclavagisme #Barcelone #Espagne