• #02_février_2024 : Droits des personnes exilées aux #frontières_intérieures : le gouvernement sommé de revoir sa copie

    Le #Conseil_d’État vient de rendre sa décision, ce 02 février 2024, sur le régime juridique appliqué aux frontières intérieures depuis 2015 après que la #Cour_de_justice_de_l’Union_européenne (#CJUE) a, dans un arrêt du #21_septembre_2023, interprété le droit de l’Union.

    Conformément aux demandes des associations, le Conseil d’État annule l’article du #Ceseda qui permettait d’opposer des #refus_d’entrée en toutes circonstances et sans aucune distinction dans le cadre du rétablissement des contrôles aux frontières intérieures.

    Surtout, suivant son rapporteur public, le Conseil d’État souligne qu’il appartient au législateur de définir les règles applicables à la situation des personnes que les services de police entendent renvoyer vers un État membre de l’#espace_Schengen avec lequel la France a conclu un #accord_de_réadmission – entre autres, l’#Italie et l’#Espagne.

    Après huit ans de batailles juridiques, le Conseil d’État met enfin un terme aux pratiques illégales des forces de l’ordre, notamment en ce qui concerne l’#enfermement des personnes hors de tout cadre légal et au mépris de leurs droits élémentaires à la frontière franco-italienne. Le Conseil constate que leur sont notamment applicables les dispositions du Ceseda relatives à la retenue et à la rétention qui offrent un cadre et des garanties minimales. Enfin, il rappelle l’obligation de respecter le #droit_d’asile.

    Nos associations se félicitent de cette décision et entendent qu’elle soit immédiatement appliquée par l’administration.

    Elles veilleront à ce que les #droits_fondamentaux des personnes exilées se présentant aux frontières intérieures, notamment aux frontières avec l’Italie et l’Espagne, soient enfin respectés.

    Organisations signataires :
    ADDE
    Alliance DEDF
    Anafé
    Collectif Agir
    Emmaüs Roya
    Gisti
    Groupe accueil et solidarité
    La Cimade
    Ligue des droits de l’Homme
    Roya Citoyenne
    Syndicat des avocats de France
    Syndicat de la magistrature
    Tous migrants
    Welcome Pays d’Aix

    http://www.anafe.org/spip.php?article710
    #France #justice #02.02.2024 #contrôles_frontaliers #contrôles_systématiques_aux_Frontieres #frontière_sud-alpine #Alpes_Maritimes

    –-

    sur la décision de la CJUE du 21 septembre 2023 :
    https://seenthis.net/messages/1026361

    –-

    ajouté à la métaliste autour de la situation des exilés dans les #Hautes-Alpes :
    https://seenthis.net/messages/733721

    • 3) Quels effets de l’arrêt du 2 février Conseil d’État sur la frontière franco-italienne ?

      Le 2 février dernier, le Conseil d’État publiait un arrêt s’opposant aux pratiques de remises de refus d’entrée systématiques aux personnes exilées interpellées à la frontière. Cette décision supprimait l’article du CESEDA (Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile) qui permettait d’opposer des refus d’entrée en toutes circonstances et sans aucune distinction en cas de rétablissement des contrôles aux frontières intérieures (voir le communiqué de presse inter-associatif ici).

      Dans la foulée, nous avons observé un changement de pratiques à la PAF de Montgenèvre : les personnes interpellées sont placées en retenue administrative pour vérification d’identité ou de droit au séjour (maximum 24 heures). Les personnes qui souhaitent demander l’asile en France ressortent libre du poste de police pour aller déposer leur demande sur le territoire. Nous constatons des pratiques très hétérogènes en matière de procédures : les retenues observées vont de quelques minutes à plus de 23h30, et des personnes ont témoigné avoir fait une demande d’asile sans que cela ne soit pris en compte.

      Cette décision met-elle un terme définitif aux refoulements en Italie ? Non. Car toutes les personnes qui ne relèvent pas du droit d’asile sont refoulées à #Oulx sous une procédure de réadmission, certes plus encadrée qu’une simple décision de refus d’entrée, mais qui pose les mêmes problèmes en matière d’accès aux droits. Durant la retenue administrative, les personnes devraient pouvoir bénéficier d’un interprète, d’un avocat, avoir la possibilité de prévenir une personne de leur choix, et enfin, la possibilité de former un recours contre la décision préfectorale de réadmission en Italie. Nos premières observations montrent que ces droits ne sont pas systématiquement effectifs.

      Si les procédures de non-admission ont évolué, rien n’a changé concernant les pratiques de contrôles ciblés et discriminatoire, avec un dispositif important de gendarmes mobiles postés tout autour de la frontière. Par ailleurs, le dispositif de contrôle de la frontière est renforcé depuis début 2024 avec de nouveaux moyens matériels et humains mis à disposition de la PAF sur décision de la Préfecture. Neuf policiers adjoints ont été recrutés et seront affectés dans le département dès avril 2024, et notamment en renfort de la PAF. Un nouveau 4x4 ainsi qu’une seconde motoneige viennent également compléter le dispositif.

      Pour approfondir le sujet, vous pouvez regarder la rediffusion de cette formation/décryptage par l’Anafé (Association nationale d’assistance aux frtontières pour les étrangers) qui revient plus généralement sur les conséquences de l’arrêt de la CJUE (du 21 septembre) et du conseil d’État (du 2 février) sur les frontières intérieures :
      https://www.youtube.com/watch?v=DJevj85dM2Q

      https://tousmigrants.weebly.com/mars--avril.html

    • Quel effet de l’#arrêt du 2 février du Conseil d’Etat sur la frontière franco-italienne ?

      Le 2 février dernier, le Conseil d’État publiait un arrêt s’opposant aux pratiques de remises de refus d’entrée systématiques aux personnes exilées interpellées à la frontière. Cette décision supprimait l’article du CESEDA qui permettait d’opposer des refus d’entrée en toutes circonstances et sans aucune distinction en cas de rétablissement des contrôles aux frontières intérieures (voir le communiqué de presse inter-associatif ici).

      Dans la foulée, nous avons observé un changement de pratiques à la #PAF de #Montgenèvre : les personnes interpellées sont placées en #retenue_administrative pour vérification d’identité ou de droit au séjour (maximum 24 heures). Les personnes qui souhaitent demander l’asile en France ressortent libres du poste de police pour aller déposer leur demande sur le territoire. Nous constatons des pratiques très hétérogènes en matière de procédures : les retenues observées vont de quelques minutes à plus de 23h30, et des personnes ont témoigné avoir fait une demande d’asile sans que cela ne soit pris en compte.

      Mailing-list de Tous Migrants, 18.04.2024

  • Des #mines pour sauver la planète ?

    Pour réaliser la #transition_énergétique, il faudrait extraire en vingt ans autant de métaux qu’au cours de toute l’histoire de l’humanité. C’est « l’un des grands #paradoxes de notre temps », constate #Celia_Izoard.

    Journaliste, traductrice et philosophe, Celia Izoard examine depuis plusieurs années les impacts sociaux et écologiques du développement des nouvelles technologies. Ce nouvel ouvrage s’intègre dans cette veine en explorant les effets délétères de la transition énergétique et numérique.

    La #transition verte nécessite d’extraire du #sous-sol des quantités colossales de #métaux. Ils seront ensuite destinés à la production des énergies bas carbone qui sauveront la planète. Cette course aux métaux supposée sauver la planète du dérèglement climatique n’aggrave-t-elle pas le chaos écologique, les dégâts environnementaux et les inégalités sociales ?

    Celia Izoard mène une vaste enquête sur ce phénomène mondial, inédit et invisible. Si d’autres ouvrages ont également mis en avant l’insoutenabilité physique d’une telle transition, la force de ce livre est d’élaborer un panorama de cette question grâce à des enquêtes de terrain et une analyse fournie sur les aspects culturels, politiques, économiques et sociaux des mines et des métaux.

    Le #mythe de la #mine_verte

    Au début du livre, Celia Izoard part à la recherche des mines du XXIe siècle, « responsables », « relocalisées », « 4.0 », ou encore « décarbonées, digitales et automatisées ». Par un argumentaire détaillé et une plongée dans des mines en #Espagne ou au #Maroc, l’autrice démontre que derrière ce discours promu par les institutions internationales, les dirigeants politiques et les milieux d’affaires se cache un autre visage. Celui de la mine prédatrice, énergivore et destructrice. Celui qui dévore l’habitat terrestre et le vivant.

    De façon locale, le processus de « radicalisation » de la mine industrielle est détaillé par le prisme de ses ravages sociaux. La mine est avant tout « une gigantesque machine de #déracinement » (p. 54), qui vide des espaces en expropriant les derniers peuples de la planète. En outre, la mine contemporaine expose les populations à diverses maladies et à l’intoxication. Dans la mine de #Bou-Azzer au Maroc, on extrait du « #cobalt_responsable » pour les #voitures_électriques ; mineurs et riverains souffrent de cancers et de maladies neurologiques et cardiovasculaires.

    L’ampleur globale de la #prédation du #secteur_minier au XXIe siècle est aussi esquissée à travers la production grandissante de #déchets et de #pollutions. Le secteur minier est l’industrie la plus polluante au monde. Par exemple, une mine industrielle de #cuivre produit 99,6% de déchets. Stockés à proximité des #fosses_minières, les stériles, de gigantesques volumes de roches extraits, génèrent des dégagements sulfurés qui drainent les #métaux_lourds contenus dans les roches et les font migrer vers les cours d’#eau. Les tuyaux des usines crachent en permanence les #résidus_toxiques qui peuvent, en fonction du #minerai traité, se composer de #cyanure, #acides, #hydrocarbures, #soude, ou des #poisons connus comme le #plomb, l’#arsenic, le #mercure, etc. Enfin, les #mines_zéro_carbone sont des #chimères car elles sont toutes très énergivores. La quantité nécessaire pour extraire, broyer, traiter et raffiner les métaux représentent environ 8 à 10% de l’#énergie totale consommée dans le monde, faisant de l’#industrie_minière un principal responsable du dérèglement climatique.

    La face sombre de la transition énergétique

    Dans la seconde partie, Celia Izoard montre que les élites sont « en train d’enfouir la crise climatique et énergétique au fond des mines » (p. 62). Cet impératif d’extraire des métaux pour la transition coïncide avec le retour de la question des #matières_premières sur la scène publique, dans un contexte où les puissances occidentales ont perdu leur hégémonie face à la Chine et la Russie.

    Depuis quand la transition implique-t-elle une relance minière et donc le passage des #énergies_fossiles aux métaux ? Cet argument se diffuse clairement à la suite de la publication d’un rapport de la Banque mondiale en 2017. En collaboration avec le plus gros lobby minier du monde (l’ICMM, International Council on Mining and Metals), le rapport stipule que l’industrie minière est appelée à jouer un rôle majeur dans la lutte contre le changement climatique – en fournissant des technologies bas carbones. #Batteries électriques, rotors d’éoliennes, électrolyseurs, cellules photovoltaïques, câbles pour la vague d’électrification mondiale, toutes ces infrastructures et technologies requièrent néanmoins des quantités faramineuses de métaux. La transition énergétique des sociétés nécessiterait d’avoir recours à de nombreux métaux de base (cuivre, #nickel, #chrome ou #zinc) mais aussi de #métaux_rares (#lithium, #cobalt, #lanthanide). L’#électrification du parc automobile français exige toute la production annuelle de cobalt dans le monde et deux fois plus que la production annuelle de lithium.

    Au XXIe siècle, la matière se rappelle donc brusquement aux puissances occidentales alors qu’elles s’en rêvaient affranchies dans les années 1980. Pourtant, les sociétés occidentales n’avaient évidemment jamais cessé de se fournir en matières premières en s’approvisionnant dans les mines et les industries délocalisées des pays du Sud. Ce processus de déplacement avait d’ailleurs contribué à rendre invisible la mine et ses pollutions du paysage et de l’imaginaire collectif.

    Sous l’étendard de la transition qui permet d’anticiper les contestations environnementales et de faire adhérer les populations à cette inédite course mondiale aux métaux se cache le projet d’une poursuite de la croissance et des modes de vie aux besoins énergétiques et métalliques démesurés. Cette nouvelle légende de l’Occident capitaliste justifie une extraction de métaux qui seront également destinés aux entreprises européennes du numérique, de l’automobile, l’aérospatial, l’armement, la chimie, le nucléaire et toutes les technologies de pointe.

    « Déminer le #capitalisme »

    Ce #livre explore ensuite dans une troisième partie l’histoire du capitalisme à travers celle de la mine et des métaux. Elle montre comment s’est fondé un modèle extractiviste reposant sur des idéologies : le Salut, le Progrès, le Développement – et désormais la Transition ? L’extractivisme est permis par l’élaboration et le développement d’un ensemble de croyances et d’imaginaires qui lui donnent une toute puissance. C’est ce que Celia Izoard nomme : la « #cosmologie_extractiviste » (p. 211). Accompagnée par une législation favorable et des politiques coloniales menées par l’État et la bourgeoisie, puis par l’industrialisation au XIXe siècle, cette matrice a favorisé notre dépendance à un régime minier. Aux yeux du peuple amazonien des Yanomamis, les Blancs sont des « mangeurs de terre » (p. 215).

    Comment sortir de cette vision du monde occidental structuré autour de la mine dont l’objectif est l’accumulation de capital et de puissance. La solution minière, comme technologique, à la crise climatique est un piège, affirme Celia Izoard. Le mouvement climat doit passer par la #décroissance_minérale, par un « sevrage métallique autant qu’un sevrage énergétique » (p. 291). La réduction des consommations énergétiques et matérielles est une solution réaliste. Le quotidien des occidentaux est surminéralisé à l’instar de l’objet emblématique de notre surconsommation quotidienne de métaux : le smartphone. Il contient à lui seul, sous la forme d’alliage complexe, plus de 50 métaux. Les métaux ne devraient-ils pas être réservés aux usages déterminés comme essentiels à la vie humaine ?

    Pour sortir du #régime_minier, il est d’abord urgent de rendre visible la surconsommation de métaux dans le débat public. D’une part, cela doit passer par des mesures politiques. Instaurer un bilan métaux au même titre que le bilan carbone car l’idéologie de la transition a créé une séparation illusoire entre les ressources fossiles toxiques (charbon, pétrole et gaz) et l’extraction métallique, considérée comme salutaire et indispensable. Ou encore cibler la surconsommation minérale des plus riches en distinguant émissions de luxe et émissions de subsistance, comme le propose déjà Andreas Malm. D’autre part, pour « déminer le capitalisme » (p. 281), cela devra passer par un processus de réflexions et de débats collectifs et démocratiques, de mouvements sociaux et de prises de consciences individuelles, en particulier dans les pays hyperindustrialisés dont la surconsommation de métaux est aberrante.

    Non content de contourner l’obstacle de la « transition énergétique », l’extractivisme pousse les frontières toujours plus loin, justifiant la conquête de nouveaux eldorados : le Groenland, les fonds océaniques, voire les minerais extraterrestres. Face au processus de contamination et de dégradation de la planète mené par le secteur minier et industriel, les luttes contre les projets s’intensifient. Récemment, ce sont les Collas, peuple indigène du Chili, qui s’opposent aux géants miniers. Ces derniers ont pour projet d’extraire du lithium dans le salar de Maricunga ; cela entraînera le pompage de millions de mètres cubes d’eau dans les profondeurs des déserts de sel, ces emblèmes de la cordillère des Andes. La communauté colla en sera d’autant plus affaiblie d’autant plus qu’elle souffre déjà de l’exode urbain et de l’assèchement de la région. Les éleveurs devront aussi abandonner leurs élevages et s’engager vers les immenses cités minières de la région. En outre, la transhumance, la biodiversité, une quarantaine d’espèces sauvages locales (le flamant rose chilien, les vigognes ou les guanacos, etc.), sont menacées. Appuyés par leur porte-parole Elena Rivera, ils ne comptent pas se laisser faire et ont fait un recours au Tribunal environnemental de Santiago, qui traite des nombreuses controverses écologiques dans le pays. Au XXIe siècle, les débats et luttes organisés autour de l’extraction au Chili, deuxième pays concentrant le plus de lithium sur la planète, prouvent que les pauvres et les derniers peuples de la planète sont en première ligne face aux effets délétères sous-jacents à la « transition verte ».

    https://laviedesidees.fr/Des-mines-pour-sauver-la-planete
    #changement_climatique #climat #extractivisme

  • Découvrez le nouveau site internet : « Atelier d’Écologie Sociale et Communalisme ».
    https://bascules.blog/2024/04/03/decouvrez-le-nouveau-site-internet-atelier-decologie-sociale-et-communali

    Nous sommes ravis de vous annoncer l’ouverture officielle du site internet « Atelier d’Écologie Sociale et Communalisme ». Conçu et réalisé par une équipe passionnée de compagnons communalistes, ce site est une plateforme dédiée à la diffusion de connaissances et à l’exploration des idées en lien avec l’écologie sociale et le communalisme. Ce projet est le fruit […]

    #Ecologie_Sociale_et_Communalisme_en_France #Espagne #Floréal_Romero #Murray_Bookchin


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  • Plus de 120 personnes secourues sur la dangereuse route des Canaries - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/56120/plus-de-120-personnes-secourues-sur-la-dangereuse-route-des-canaries

    Plus de 120 personnes secourues sur la dangereuse route des Canaries
    Par La rédaction Publié le : 29/03/2024
    Les garde-côtes espagnols ont porté secours à trois embarcations entre mercredi 27 et jeudi 28 mars. Au moins 120 exilés subsahariens, parmi lesquels des enfants, ont pu être débarqués sains et saufs sur l’île de Gran Canaria. L’archipel des Canaries, porte d’entrée vers l’Europe, fait face à une importante recrudescence des arrivées ces derniers mois.
    Soixante-neuf personnes ont été secourues jeudi 28 mars, après avoir été repérées sur une embarcation à environ 22 kilomètres au sud de l’île de Gran Canaria, la plus importante de l’archipel espagnol des Canaries.Le centre de coordination et de sauvetage maritime (MRCC) de Las Palmas a été alerté le matin, à 7h50, d’une embarcation en détresse. Le navire Salvamar Macondo, envoyé sur place, a pu la localiser une heure après, selon les autorités. L’opération de sauvetage a alors été lancée. À bord se trouvaient trois enfants, quatre femmes et 62 hommes subsahariens, rapporte l’agence de presse EFE. Toujours selon les autorités, l’embarcation se trouvait en panne de carburant. L’ensemble des rescapés a été débarqué au port d’Arguineguín. Une deuxième embarcation dont le nombre de passagers n’a pas encore été communiqué a été escortée, jeudi matin également, par le navire de sauvetage Guardamar Calíope jusqu’à ce même port.
    La veille, mercredi 27 mars, le Guardamar Calíope avait déjà été mobilisé sur une opération de sauvetage depuis le port d’Arguineguín. Un navire marchand avait donné l’alerte pour une embarcation, aperçue en haute mer, très tard dans la soirée du mardi 26 mars. Cinquante-trois exilés d’origine subsaharienne étaient à bord, parmi lesquels au moins une mineure. À 23h35 selon les autorités, le Guardamar Calíope a pu rejoindre l’embarcation, cette fois à 204 kilomètres au sud de Gran Canaria. Le navire a été appuyé dans son opération de sauvetage par un avion et un hélicoptère, souligne EFE. Les rescapés ont pu être débarqués à quai plusieurs heures après, le matin du 27 mars, vers 8h30.
    Selon les chiffres du ministère espagnol de l’Intérieur dévoilés mi-mars, plus de 15 000 personnes sont arrivées en Espagne par la mer depuis janvier, soit 300% de plus que l’an dernier à la même période. La majorité - plus de 12 000 - est arrivée via l’archipel des Canaries.La hausse des arrivées en Espagne, notamment aux Canaries, s’explique notamment par une augmentation des départs depuis la Mauritanie. La majorité des canots débarqués en janvier 2024 dans l’archipel espagnol avait pris la mer depuis les rives mauritaniennes, malgré de nombreux accords entre Nouakchott et Madrid pour lutter contre l’immigration irrégulière. Beaucoup partent aussi des côtes sénégalaises.
    En 2023, l’archipel a vu arriver 40 000 migrants, très majoritairement originaires d’Afrique subsaharienne. Un record, supérieur de 154% à celui de 2022.Cette route maritime est pourtant extrêmement meurtrière. Sept personnes sont décédées dans un naufrage annoncé par les autorités espagnoles le 12 mars. Une semaine plus tôt, quatre corps avaient déjà été retrouvés dans une pirogue par les sauveteurs au large de l’île canarienne d’El Hierro.
    D’après l’ONG Caminando Fronteras, au moins 6 618 migrants sont morts ou ont disparu en tentant de rejoindre l’Espagne en 2023, soit 18 exilés disparus par jour en moyenne.

    #Covid-19#migrant#migration#espagne#canaries#senegal#elhierro#grancanaria#mauritanie#routemigratoire#atlantique#sante#humanitaire#mortalite

  • Plus de 120 personnes secourues sur la dangereuse route des Canaries - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/56120/plus-de-120-personnes-secourues-sur-la-dangereuse-route-des-canaries

    Plus de 120 personnes secourues sur la dangereuse route des Canaries
    Par La rédaction Publié le : 29/03/2024
    Les garde-côtes espagnols ont porté secours à trois embarcations entre mercredi 27 et jeudi 28 mars. Au moins 120 exilés subsahariens, parmi lesquels des enfants, ont pu être débarqués sains et saufs sur l’île de Gran Canaria. L’archipel des Canaries, porte d’entrée vers l’Europe, fait face à une importante recrudescence des arrivées ces derniers mois.
    Soixante-neuf personnes ont été secourues jeudi 28 mars, après avoir été repérées sur une embarcation à environ 22 kilomètres au sud de l’île de Gran Canaria, la plus importante de l’archipel espagnol des Canaries.Le centre de coordination et de sauvetage maritime (MRCC) de Las Palmas a été alerté le matin, à 7h50, d’une embarcation en détresse. Le navire Salvamar Macondo, envoyé sur place, a pu la localiser une heure après, selon les autorités. L’opération de sauvetage a alors été lancée. À bord se trouvaient trois enfants, quatre femmes et 62 hommes subsahariens, rapporte l’agence de presse EFE. Toujours selon les autorités, l’embarcation se trouvait en panne de carburant. L’ensemble des rescapés a été débarqué au port d’Arguineguín. Une deuxième embarcation dont le nombre de passagers n’a pas encore été communiqué a été escortée, jeudi matin également, par le navire de sauvetage Guardamar Calíope jusqu’à ce même port.
    La veille, mercredi 27 mars, le Guardamar Calíope avait déjà été mobilisé sur une opération de sauvetage depuis le port d’Arguineguín. Un navire marchand avait donné l’alerte pour une embarcation, aperçue en haute mer, très tard dans la soirée du mardi 26 mars. Cinquante-trois exilés d’origine subsaharienne étaient à bord, parmi lesquels au moins une mineure. À 23h35 selon les autorités, le Guardamar Calíope a pu rejoindre l’embarcation, cette fois à 204 kilomètres au sud de Gran Canaria. Le navire a été appuyé dans son opération de sauvetage par un avion et un hélicoptère, souligne EFE. Les rescapés ont pu être débarqués à quai plusieurs heures après, le matin du 27 mars, vers 8h30.
    Selon les chiffres du ministère espagnol de l’Intérieur dévoilés mi-mars, plus de 15 000 personnes sont arrivées en Espagne par la mer depuis janvier, soit 300% de plus que l’an dernier à la même période. La majorité - plus de 12 000 - est arrivée via l’archipel des Canaries.La hausse des arrivées en Espagne, notamment aux Canaries, s’explique notamment par une augmentation des départs depuis la Mauritanie. La majorité des canots débarqués en janvier 2024 dans l’archipel espagnol avait pris la mer depuis les rives mauritaniennes, malgré de nombreux accords entre Nouakchott et Madrid pour lutter contre l’immigration irrégulière. Beaucoup partent aussi des côtes sénégalaises.
    En 2023, l’archipel a vu arriver 40 000 migrants, très majoritairement originaires d’Afrique subsaharienne. Un record, supérieur de 154% à celui de 2022.Cette route maritime est pourtant extrêmement meurtrière. Sept personnes sont décédées dans un naufrage annoncé par les autorités espagnoles le 12 mars. Une semaine plus tôt, quatre corps avaient déjà été retrouvés dans une pirogue par les sauveteurs au large de l’île canarienne d’El Hierro.
    D’après l’ONG Caminando Fronteras, au moins 6 618 migrants sont morts ou ont disparu en tentant de rejoindre l’Espagne en 2023, soit 18 exilés disparus par jour en moyenne.

    #Covid-19#migrant#migration#espagne#canaries#senegal#elhierro#grancanaria#mauritanie#routemigratoire#atlantique#sante#humanitaire#mortalite

  • Maroc : des migrants subsahariens refoulés dans le sud du pays à Beni Mellal - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/56056/maroc--des-migrants-subsahariens-refoules-dans-le-sud-du-pays-a-beni-m

    Maroc : des migrants subsahariens refoulés dans le sud du pays à Beni Mellal
    Par RFI Publié le : 27/03/2024
    Les candidats à l’immigration vers l’Europe sont nombreux dans le territoire chérifien. Depuis le Maroc, ils tentent de rejoindre l’Espagne ou les Canaries. Mais ces routes migratoires sont extrêmement surveillées, et les migrants régulièrement refoulés vers le centre ou le sud du pays. Beaucoup se retrouvent à Béni Mellal, une ville étudiante et agricole au cœur de l’Atlas.
    Il suffit de se balader dans les principales artères de la ville pour repérer Pierre-Olivier. Ce Camerounais d’une quarantaine d’années, se trouve au feu rouge d’un carrefour avec plusieurs camarades. Comme beaucoup de Subsahariens ici, il doit mendier pour survivre.
    Sa grande silhouette est soutenue par des béquilles, blessure qu’il doit à une tentative de franchissement de la frontière vers l’Espagne à Melilla, une des deux seules enclaves européennes sur le continent africain. Il a tout tenté pour rejoindre l’Europe, y compris la traversée vers les Canaries au départ du Sahara occidental.
    « De Laâyoune, j’ai essayé d’aller vers les îles Canaries. Malheureusement, il y a eu un naufrage et il y a eu une expulsion où on arrêtait tous les immigrés pour les faire partir de Laâyoune. Et quand on les arrête, on les rejette de ce côté de Béni Mellal et dans diverses villes », témoigne Pierre-Olivier. Adamu n’a pas eu le temps de franchir la frontière avec l’Europe. À son arrivée au Maroc, il affirme que ses documents d’identité lui ont été confisqués par la police aux frontières. Il vient du Cameroun anglophone et souhaitait demander le statut de réfugié."J’ai essayé d’aller à Rabat pour récupérer mes documents, mais sur le chemin, j’ai été envoyé dans cette petite ville. Nous sommes des bannis, des illégaux qui ne pouvons pas aller dans les grandes villes. Je voudrais récupérer mes papiers et m’enregistrer comme réfugié, mais le bureau est à Rabat. J’ai essayé d’y aller deux fois, mais je n’y arrive pas, il y a trop de contrôles et ils me renvoient ici à chaque fois", déplore-t-il.
    Découragés par cette situation, les candidats à l’exil choisissent parfois de s’installer pour quelque temps sur place. Mais trouver du travail, explique Bayo Paul Dako, médiateur culturel de l’ONG italienne Progettomondo, n’est pas toujours chose aisée. « Des personnes qui ont plus ou moins une proximité culturelle avec la population marocaine, comme les Soudanais par exemple, ça peut être facile, mais pour d’autres personnes, ça peut être un peu plus compliqué. En général, les personnes travaillent sur les chantiers en tant que main-d’œuvre, ou bien dans les champs d’olives ou d’agrumes ». D’autres, comme Moussa, ont choisi une autre voie. Le jeune homme de 25 ans fabrique lui-même des bijoux qu’il vend tous les jours au marché. Après quatre ans de tentatives de traversée, il dort aujourd’hui dans son propre appartement et rêve désormais d’un avenir au Maroc. « Pour aller en Europe, c’est très difficile et je peux me retrouver à perdre 10 ans de ma vie comme ça. Du coup, qu’est-ce qu’il faut faire ? Est-ce que ce n’est pas mieux de chercher à l’intérieur de la société marocaine et voir, avec le temps, si j’ai une carte de séjour, je peux peut-être commencer à faire du commerce international », espère Moussa.
    Depuis le renforcement des contrôles aux frontières européennes en 2022, de plus en plus de candidats à l’exil envisagent, comme Moussa, de s’installer au Maroc ou de rentrer chez eux.

    #Covid-19#migration#migration#maroc#routemigratoire#subsaharien#espagne#canaries#melila#benimellal#sante

  • Espagne : des jeunes migrants se déclarant mineurs incarcérés pour avoir conduit des canots - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/55997/espagne--des-jeunes-migrants-se-declarant-mineurs-incarceres-pour-avoi

    Espagne : des jeunes migrants se déclarant mineurs incarcérés pour avoir conduit des canots
    Par Leslie Carretero Publié le : 22/03/2024
    En Espagne, les cas de jeunes migrants se disant mineurs enfermés dans les prisons du pays pour avoir piloté des canots se multiplient, à mesure que les arrivées irrégulières augmentent. Les adultes, eux aussi, subissent le même sort. Comme en Grèce et au Royaume-Uni, deux États qui incarcèrent également des exilés vus à la barre d’un canot, les associations et les militants espagnols estiment que le gouvernement se trompe de cible.
    B.C. a quitté la prison de Las Palmas, sur l’île de Grande Canarie, jeudi 14 mars. Le jeune Sénégalais de 17 ans, accusé par la justice d’être un passeur pour avoir conduit un canot de migrants, était incarcéré dans ce centre pour adultes depuis presque trois mois.
    Quelques heures plus tôt, le tribunal avait ordonné sa libération en raison de son âge. « Les conclusions [de l’examen] médico-légal » effectué sur B.C. ne permettent pas d’affirmer avec « certitude que le sujet est majeur », avait estimé le juge. Depuis son incarcération le 21 décembre 2023, le Sénégalais répétait inlassablement qu’il n’avait que 17 ans. Une photocopie de son acte de naissance transmis à l’administration n’avait pas suffi à mettre fin à son emprisonnement. Ni même un test médical qui avait conclu que « l’âge estimé du mineur présumé est compatible avec l’âge qu’il a mentionné ».
    L’ONU s’était emparé du sujet et avait exhorté le 11 mars les autorités espagnoles à libérer l’adolescent et à le traiter conformément à la Convention internationale des droits de l’enfant. L’organisation avait rappelé qu’en cas de doute sur l’âge d’une personne se déclarant mineure, elle doit être prise en charge en tant qu’enfant.Après la décision du tribunal de Las Palmas, B.C. a été transféré dans un centre fermé pour mineurs sur l’île de Ténérife en attendant son procès. Comme ce garçon originaire du Sénégal, d’autres Subsahariens connaissent le même sort : arrivés aux Canaries à bord d’une pirogue surchargée, ils ont été accusés de piloter le canot, et n’ont pas été considérés comme des mineurs. Depuis, ils croupissent dans les prisons canariennes.
    (...) On peut aussi citer l’histoire d’A.G., emprisonné avec B.C. alors qu’il n’avait que 15 ans. Ce Sénégalais a passé un mois et demi derrière les barreaux avant qu’un juge de surveillance pénitentiaire ordonne son transfert vers un centre fermé pour mineurs et que des tests prouvent sa minorité. Alors, les jeunes étrangers seraient-ils de plus en plus nombreux à remplir les prisons espagnoles ? Difficile à affirmer en raison du manque de données sur le sujet, l’enfermement des mineurs étant interdit par la loi. Mais pour Daniel Arencibia, avocat en droit des étrangers, les affaires de ce type se multiplient. Il dit observer ces derniers mois une hausse des cas et regrette « beaucoup d’erreurs pour déterminer l’âge » d’un migrant. Cette recrudescence des emprisonnements s’explique, selon lui, par l’augmentation du nombre de mineurs débarqués en Espagne. « En 2020, il y avait moins de 400 mineurs aux Canaries. Aujourd’hui, ils sont plus de 5 000 », précise l’avocat. Un chiffre qui coïncide avec la hausse des débarquements en Espagne : on comptait en 2023, plus de 56 000 arrivées de migrants dans le pays, soit un bond de 82% par rapport à 2022. Parmi eux, près de 40 000 ont été enregistrés aux Canaries, une hausse de 154% par rapport à l’année précédente.
    Des peines différentes selon les provinces espagnoles Les jeunes ne sont pas les seuls à subir le même sort. Les migrants adultes aussi se voient désigner comme passeurs, pour avoir piloté leur embarcation. Et selon le lieu de leur arrestation, les peines diffèrent de plusieurs années, révèle une étude de Daniel Arencibia. Ce dernier a analysé plus de 200 condamnations portées contre des exilés dans les provinces espagnoles – sur les îles et sur la péninsule – les plus touchées par les arrivées irrégulières, du 1er janvier 2021 à aujourd’hui. Et le constat est sans appel : les migrants jugés aux Canaries écopent de peines plus lourdes pour les mêmes chefs d’accusation que dans les autres régions du pays. « Aux Baléares, ils sont condamnés à deux ans de prison, et aux Canaries à trois voire cinq ans », affirme l’avocat dans une interview accordée au média local Diario de Canarias. Pour avoir conduit une pirogue, et être poursuivi en tant que passeur, les exilés encourent jusqu’à huit ans de prison en Espagne. Une circulaire stipule cependant que dans le cas où la personne cherche également à obtenir une protection, une circonstance atténuante peut être appliquée et permet de réduire la peine. Daniel Arencibia a également découvert que le jugement pouvait être plus clément si le migrant renonce à son procès et se déclare donc coupable : dans ce cas, le Parquet réclame trois années de prison, en vertu de la circulaire évoquée précédemment. Dans le cas inverse, il demande sept ans d’emprisonnement. « Dans la province de Las Palmas [sur l’île de Grande Canarie, ndlr], 91% des accusés ont signé le document et accepte la peine de trois ans », renonçant à faire reconnaitre leur innocence. Rien d’étonnant pour l’avocat car, selon lui, les exilés n’ont d’autres choix : « Le migrant ne comprend pas la langue, a peur et on lui dit : ‘Si vous ne signez pas ce papier, vous ferez sept ans de prison au lieu de trois’ », résume-t-il. Comme en Grèce et au Royaume-Uni, deux États qui incarcèrent aussi des exilés vus à la barre d’un canot, les associations et les militants espagnols estiment que le gouvernement se trompe de cible. Les migrants emprisonnés « n’appartiennent pas à des mafias, ce sont de pauvres pêcheurs pour la plupart. Nous dépensons des millions pour mettre en prison des pêcheurs mais nous n’avons pas le budget nécessaire pour poursuivre ceux qui deviennent réellement millionnaires, au Maroc ou en Mauritanie », déplore l’avocat.

    #Covid-19#migrant#migration#espagne#canaries#baleares#mineur#prison#CIDE#droit#senegal#sante#grce#royaumeuni#pirogue

  • Espagne : des jeunes migrants se déclarant mineurs incarcérés pour avoir conduit des canots

    En Espagne, les cas de jeunes migrants se disant mineurs enfermés dans les prisons du pays pour avoir piloté des canots se multiplient, à mesure que les arrivées irrégulières augmentent. Les adultes, eux aussi, subissent le même sort. Comme en Grèce et au Royaume-Uni, deux États qui incarcèrent également des exilés vus à la barre d’un canot, les associations et les militants espagnols estiment que le gouvernement se trompe de cible.

    B.C. a quitté la prison de Las Palmas, sur l’île de Grande Canarie, jeudi 14 mars. Le jeune Sénégalais de 17 ans, accusé par la justice d’être un passeur pour avoir conduit un canot de migrants, était incarcéré dans ce centre pour adultes depuis presque trois mois.

    Quelques heures plus tôt, le tribunal avait ordonné sa libération en raison de son âge. « Les conclusions [de l’examen] médico-légal » effectué sur B.C. ne permettent pas d’affirmer avec « certitude que le sujet est majeur », avait estimé le juge.

    Depuis son incarcération le 21 décembre 2023, le Sénégalais répétait inlassablement qu’il n’avait que 17 ans. Une photocopie de son acte de naissance transmis à l’administration n’avait pas suffi à mettre fin à son emprisonnement. Ni même un test médical qui avait conclu que « l’âge estimé du mineur présumé est compatible avec l’âge qu’il a mentionné ».

    L’ONU s’était emparé du sujet et avait exhorté le 11 mars les autorités espagnoles à libérer l’adolescent et à le traiter conformément à la Convention internationale des droits de l’enfant. L’organisation avait rappelé qu’en cas de doute sur l’âge d’une personne se déclarant mineure, elle doit être prise en charge en tant qu’enfant.

    Après la décision du tribunal de Las Palmas, B.C. a été transféré dans un centre fermé pour mineurs sur l’île de Ténérife en attendant son procès.
    Plusieurs jeunes enfermés en prison

    Comme ce garçon originaire du Sénégal, d’autres Subsahariens connaissent le même sort : arrivés aux Canaries à bord d’une pirogue surchargée, ils ont été accusés de piloter le canot, et n’ont pas été considérés comme des mineurs. Depuis, ils croupissent dans les prisons canariennes.

    C’est le cas d’Alioune (prénom d’emprunt), un Gambien de 16 ans enfermé depuis octobre 2023 à Ténérife, après avoir été désigné comme le « patron » de l’embarcation dans laquelle il se trouvait en arrivant dans l’archipel. À l’intérieur, le corps d’un enfant de 13 ans avait été retrouvé et 10 personnes avaient péri pendant la dangereuse traversée de l’Atlantique.

    Comme B.C., Alioune a fourni un acte de naissance prouvant son âge, et s’est soumis à des tests osseux, via une radiographie de la main. Les résultats signalaient alors que « la personne examinée a un âge osseux supérieur à 18 ans », tout en rappelant qu’il « n’est pas possible d’établir avec certitude l’âge réel ».

    On peut aussi citer l’histoire d’A.G., emprisonné avec B.C. alors qu’il n’avait que 15 ans. Ce Sénégalais a passé un mois et demi derrière les barreaux avant qu’un juge de surveillance pénitentiaire ordonne son transfert vers un centre fermé pour mineurs et que des tests prouvent sa minorité.

    Hausse du nombre d’#emprisonnement

    Alors, les jeunes étrangers seraient-ils de plus en plus nombreux à remplir les prisons espagnoles ? Difficile à affirmer en raison du manque de données sur le sujet, l’enfermement des mineurs étant interdit par la loi. Mais pour Daniel Arencibia, avocat en droit des étrangers, les affaires de ce type se multiplient.

    Il dit observer ces derniers mois une hausse des cas et regrette « beaucoup d’erreurs pour déterminer l’âge » d’un migrant. Cette recrudescence des emprisonnements s’explique, selon lui, par l’augmentation du nombre de mineurs débarqués en Espagne. « En 2020, il y avait moins de 400 mineurs aux Canaries. Aujourd’hui, ils sont plus de 5 000 », précise l’avocat.

    Un chiffre qui coïncide avec la hausse des débarquements en Espagne : on comptait en 2023, plus de 56 000 arrivées de migrants dans le pays, soit un bond de 82% par rapport à 2022. Parmi eux, près de 40 000 ont été enregistrés aux Canaries, une hausse de 154% par rapport à l’année précédente.
    Des peines différentes selon les provinces espagnoles

    Les jeunes ne sont pas les seuls à subir le même sort. Les migrants adultes aussi se voient désigner comme passeurs, pour avoir piloté leur embarcation. Et selon le lieu de leur arrestation, les peines diffèrent de plusieurs années, révèle une étude de Daniel Arencibia.

    Ce dernier a analysé plus de 200 condamnations portées contre des exilés dans les provinces espagnoles – sur les îles et sur la péninsule – les plus touchées par les arrivées irrégulières, du 1er janvier 2021 à aujourd’hui. Et le constat est sans appel : les migrants jugés aux Canaries écopent de peines plus lourdes pour les mêmes chefs d’accusation que dans les autres régions du pays.

    « Aux Baléares, ils sont condamnés à deux ans de prison, et aux Canaries à trois voire cinq ans », affirme l’avocat dans une interview accordée au média local Diario de Canarias.

    Pour avoir conduit une pirogue, et être poursuivi en tant que passeur, les exilés encourent jusqu’à huit ans de prison en Espagne. Une circulaire stipule cependant que dans le cas où la personne cherche également à obtenir une protection, une circonstance atténuante peut être appliquée et permet de réduire la peine.

    Daniel Arencibia a également découvert que le jugement pouvait être plus clément si le migrant renonce à son procès et se déclare donc coupable : dans ce cas, le Parquet réclame trois années de prison, en vertu de la circulaire évoquée précédemment. Dans le cas inverse, il demande sept ans d’emprisonnement. « Dans la province de Las Palmas [sur l’île de Grande Canarie, ndlr], 91% des accusés ont signé le document et accepte la peine de trois ans », renonçant à faire reconnaitre leur innocence.

    Rien d’étonnant pour l’avocat car, selon lui, les exilés n’ont d’autres choix : « Le migrant ne comprend pas la langue, a peur et on lui dit : ‘Si vous ne signez pas ce papier, vous ferez sept ans de prison au lieu de trois’ », résume-t-il.

    Comme en Grèce et au Royaume-Uni, deux États qui incarcèrent aussi des exilés vus à la barre d’un canot, les associations et les militants espagnols estiment que le gouvernement se trompe de cible. Les migrants emprisonnés « n’appartiennent pas à des mafias, ce sont de pauvres pêcheurs pour la plupart. Nous dépensons des millions pour mettre en prison des pêcheurs mais nous n’avons pas le budget nécessaire pour poursuivre ceux qui deviennent réellement millionnaires, au Maroc ou en Mauritanie », déplore l’avocat.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/55997/espagne--des-jeunes-migrants-se-declarant-mineurs-incarceres-pour-avoi
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  • Espagne : trois passeurs interpellés après la mort de cinq migrants en mer, forcés de se jeter à l’eau - InfoMigrants
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    Espagne : trois passeurs interpellés après la mort de cinq migrants en mer, forcés de se jeter à l’eau
    Par La rédaction Publié le : 19/03/2024
    Trois personnes ont été arrêtées par les autorités espagnoles, accusées d’être à l’origine de la mort de cinq migrants lors d’une traversée de l’Atlantique depuis l’ouest du Maroc en novembre 2023. Les trafiquants avaient forcé les 37 exilés à bord du canot à se jeter à l’eau, alors que beaucoup ne savaient pas nager et que la mer était agitée.
    Deux hommes et une femme ont été interpellés dans le sud de l’Espagne, à Cadix et Grenade, dans une opération conjointe de la police nationale, de la Garde civile et soutenue par Europol, indique un communiqué de l’office européen de police publié lundi 18 mars.
    Ils sont soupçonnés d’être responsable de la mort de cinq migrants lors d’une traversée de l’Atlantique depuis l’ouest du Maroc vers la péninsule espagnole, à bord d’un speed-boat utilisé par les trafiquants de drogue qui opèrent entre les deux pays.
    Le 29 novembre 2023, 37 exilés arrivent au large de Cadix. Les passeurs ordonnent alors aux migrants de sauter à l’eau pour rejoindre le rivage à la nage, et les menacent avec des machettes. Plusieurs personnes ne savent pourtant pas nager et la zone est soumise à de forts courants. Quelques migrants tentent de s’agripper aux cordes du canot mais les trafiquants les coupent pour les empêcher de s’y accrocher.
    Un navire présent à proximité parvient à venir en aide aux personnes en détresse dans l’eau. Mais cinq personnes, originaires du Maroc, meurent noyées, leurs corps sont récupérés quelques heures plus tard par les autorités. Les trafiquants, eux, parviennent à s’enfuir vers le large. Parmi les rescapés, quatre sont en état d’hypothermie et l’un d’eux a été hospitalisé.
    L’enquête a permis de localiser le bateau, de déterminer l’identité et le rôle des trois membres du réseau, d’établir l’itinéraire emprunté et le montant réclamé pour un tel voyage, précise le communiqué d’Europol. Les migrants ont traversé l’Atlantique après avoir quitté Kenitra, à l’ouest du Maroc, pour rejoindre Cadix, en échange d’une somme allant de 3 000 à 12 000 euros.
    Les trois personnes interpellées sont accusés d’homicide, d’appartenance à une organisation criminelle, d’atteinte aux droits de citoyens étrangers et de contrebande.Cette route migratoire est celle du détroit de Gibraltar. Un itinéraire « historique », privilégié par « des citoyens marocains qui peuvent apercevoir [la ville espagnole de] Tarifa depuis l’autre rive », explique l’association Caminando Fronteras sur son site. Mais les exilés empruntent désormais des détours bien plus longs - comme celui qui mène jusqu’à Cadix - pour éviter les contrôles policiers. L’Espagne constitue l’une des principales portes d’entrée migratoires en Europe, notamment par la Méditerranée occidentale avec des départs d’embarcations depuis le Maroc ou l’Algérie.
    Selon les chiffres du ministère espagnol de l’Intérieur dévoilés lundi, plus de 15 000 personnes ont débarqué en Espagne depuis janvier, soit 300% de plus que l’an dernier à la même période. La majorité - plus de 12 000 - sont arrivés dans le pays via l’archipel des Canaries. La hausse des arrivées en Espagne, notamment aux Canaries, s’explique par une augmentation des départs depuis la Mauritanie. La majorité des canots débarqués en janvier 2024 dans l’archipel espagnol avait pris la mer depuis les rives mauritaniennes, malgré de nombreux accords entre Nouakchott et Madrid pour lutter contre l’immigration irrégulière. Beaucoup partent aussi des côtes sénégalaises. Les Canaries font face à leur pire crise migratoire depuis 2006. En 2023, l’archipel a vu arriver 40 000 migrants, très majoritairement originaires d’Afrique subsaharienne. Un record, supérieur de 154% à celui de 2022. D’après l’ONG Caminando Fronteras, au moins 6 618 migrants sont morts ou ont disparu en tentant de rejoindre l’Espagne en 2023, soit 18 exilés disparus par jour en moyenne.

    #Covid-19#migrant#migration#espagne#canaries#senegal#mauritanie#routemigratoire#atlantique#mortalite#speedboat#sante

  • #Maragato_Pato
    https://www.youtube.com/watch?v=raI0mKlo_Q8


    Texte d’une des versions de ce chant populaire, pas celle chantée par Eliseo Parra :

    Maragato pato, rabo de cuchar
    Cuantos años tienes para irte a casar
    Tengo veinticinco y un maragatín
    Con las bragas anchas y el culo piquiñín

    Por aquella cuesta arriba subía una labradora
    Delgadita de cintura que a todo el mundo
    enamora

    Maragato…

    Todas las mañanas voy a la orillita del río
    A preguntarle a las olas si han visto al cariño
    mío

    Maragato…

    Todos los atardeceres salgo por ver si te veo
    Porque tu solita eres el jardín de mi recreo

    Maragato…

    Ayer te fuiste con Roque a merendar al vivero
    Y despues la peinadora te encontró hierba en el
    pelo

    Maragato…

    Despedida ya les doy, despedida les daré
    Pero para siempre no que otro día volveré

    #chant_populaire #chanson #musique #musique_populaire #chants_populaires #Espagne #Castilla-Léon #corrido

  • Espagne : enquête sur un trafic de cadavres de migrants algériens

    Une vingtaine de personnes, dont des employés des pompes funèbres, des assistants légistes et du personnel de l’administration judiciaire, est visée par une enquête de la justice espagnole pour avoir participé à un vaste réseau de trafic de cadavres de migrants algériens. Ils faisaient payer les familles des victimes pour identifier les corps, en dehors de tout cadre légal.

    Au moins 20 personnes font l’objet d’une enquête dans les villes espagnoles de Murcie, Alicante, Almería et Madrid, et quatre ont été interpellées ce week-end pour appartenir à une organisation de trafic de cadavres de migrants, révèle le média La Verdad. Parmi ceux visés par la justice figurent des employés des pompes funèbres, des assistants légistes et du personnel de l’administration judiciaire affecté à l’Institut de médecine légale de Carthagène.

    Les membres de ce réseau sont accusés d’avoir demandé de l’argent, en dehors de tout cadre légal, à des familles d’exilés algériens à la recherche de leur proche disparu lors de la traversée de la Méditerranée.

    La manière de procéder était bien rodée : ils publiaient la photo d’un cadavre de migrant sur les réseaux sociaux afin d’appâter les familles sans nouvelles d’un frère, d’un fils, d’un mari ou d’un père. Ils leur facturaient ensuite différentes sommes, dont le montant n’a pas été divulgué, pour permettre d’identifier le corps et de le rapatrier au pays. Pour l’heure, on ne sait pas si l’identification était formelle et que le défunt était bien celui que les proches recherchaient ou s’ils ont falsifié des documents.

    Les quatre personnes interpellées ont été placées en détention provisoire par le tribunal de Carthagène. « Ces détenus font l’objet d’une enquête pour appartenance à une organisation criminelle, escroquerie, falsification de documents publics et délits contre le respect des défunts », précise la note de la justice transmise aux médias espagnols.
    Absence de protocoles clairs et homogènes

    En Espagne, il n’existe pas de protocoles clairs et homogènes pour procéder à la recherche des personnes disparues et à l’identification des personnes décédées sur la route de l’exil. Le manque d’informations et de règles favorise depuis des années le développement d’intermédiaires entre les autorités espagnoles et les familles des défunts.

    De plus, les proches font souvent face au silence des autorités espagnoles – et algériennes. « Malheureusement, les États ne respectent pas leur obligation de recherche lorsque les personnes disparues sont des migrants », affirme l’association Caminando Fronteras.

    Dans les morgues, les manières de gérer les cadavres et les familles diffèrent de l’une à l’autre. Dans celle « de Murcie, on a été bien reçu », expliquait l’an dernier à InfoMigrants Abdallah, à la recherche de son cousin disparu en mer en tentant de rejoindre l’Espagne depuis les côtes algériennes. « À Almeria, par contre, c’était plus compliqué. Il nous a fallu l’autorisation d’un commandant de gendarmerie pour vérifier qu’un cadavre qui correspondait aux caractéristiques physiques d’Oussama, et arrivé le jour supposé du naufrage, était bien celui de mon cousin. Malgré notre insistance auprès des autorités, nous ne l’avons jamais obtenue. C’était très dur pour nous. On nous a aussi interdit de voir les affaires personnelles retrouvés sur le corps. Alors qu’on a ce droit ».

    Les proches des exilés disparus peuvent faire appel à des associations, comme Caminando Fronteras, pour les aider dans leurs démarches et leur éviter de se faire escroquer par des personnes mal intentionnées.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/55761/espagne--enquete-sur-un-trafic-de-cadavres-de-migrants-algeriens

    #cadavres #trafic #trafic_de_cadavres #migrations #réfugiés #mourir_aux_frontières #morts_aux_frontières #business #Espagne #Algérie #pompes_funèbres #enquête #migrants_algériens #identification #disparus #escroquerie #morgues

    • Los piratas de los muertos de las pateras: el negocio con los cuerpos de la inmigración irregular

      EL PAÍS revela el ‘modus operandi’ de una trama que se lucraba con la desesperación de familias argelinas y marroquíes.

      Las fotos que publicaba Francisco Clemente (https://elpais.com/masterdeperiodismo/2021-07-29/el-interprete-de-los-muertos.html) en sus redes sociales no pasaban inadvertidas para nadie. Durante años, este almeriense anónimo divulgó decenas de imágenes en las que podían verse cadáveres arrojados por el mar o cuerpos en la morgue dispuestos antes de la autopsia, todos muertos durante su viaje en patera hacia costas españolas. Muy pocas personas tienen acceso a ese material tan sensible, pero Clemente, no se sabe muy bien cómo, lo conseguía. Y se dio cuenta de que tenía en sus manos un valioso botín con el que hacer dinero. Un negocio que se lucraba con los muertos de la inmigración irregular.

      Este joven almeriense, de 27 años, cayó el pasado sábado detenido en una operación de la Guardia Civil acusado, entre otros delitos, de revelación de secretos y pertenencia a una organización criminal. EL PAÍS investiga los movimientos y conexiones de Clemente desde octubre de 2021 y revela, tras su detención, cómo operaban él y sus cómplices.

      Con esas fotografías de cadáveres y otro tipo de información privilegiada, Clemente dejó de ser tan anónimo y se convirtió en un referente para cientos de familias argelinas y marroquíes que habían perdido la pista de sus seres queridos al intentar emigrar a España. Madres, hermanos o primos que buscaban saber si sus seres queridos estaban vivos o muertos. Clemente creó a mediados de 2020 la cuenta Héroes del Mar en la red social X (antes Twitter) y en Facebook y, junto a su perfil personal, sumaba más de 150.000 seguidores a los que pedía donaciones. Hasta la prensa argelina le dedicaba artículos.
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      El joven, que se ganaba la vida vendiendo antiguallas por Wallapop, acabó montando un negocio haciendo de mediador entre las familias que buscaban a sus parientes desaparecidos o muertos, según fuentes policiales. No estaba solo, trabajaba en nombre del Centro Internacional para la Identificación de Migrantes Desaparecidos (CIPMID), una ONG de nombre rimbombante que, a diferencia de otras ONG más conocidas, no consta que reciba ninguna subvención o ayuda pública. Para algunas familias, Clemente fue la única fuente de información ante su pérdida y están agradecidos, aunque también dejó un reguero de familias que se sienten estafadas, según la docena de testimonios recogidos por EL PAÍS.

      Fran —como llaman a Francisco Clemente— al final cavó su propia tumba. Las mismas fotos con las que empezó todo encendieron las alarmas de la Guardia Civil que inició una investigación por la que ha acabado detenido junto a otras tres personas. Dos de los detenidos —el dueño de una funeraria y supuesto líder de la trama y el conductor del coche fúnebre de otra— permanecen en prisión sin fianza. A Fran, en libertad, se le ha retirado el pasaporte. Este diario ha intentado contactar con él, pero no ha obtenido respuesta.

      Los agentes han señalado a al menos una veintena de sospechosos, entre ellos, varios dueños de funerarias, auxiliares forenses y funcionarios del Instituto de Medicina Legal de Cartagena. Según se desprende de la investigación, Fran es sospechoso de integrar una especie de cártel que se disputaba los cadáveres de los inmigrantes. La trama supuestamente cobraba entre 3.000 y 10.000 euros por facilitar información a las familias, identificar y repatriar a los muertos. “El precio dependía del seguimiento que debían hacer del caso, pero también de la capacidad económica que viesen en los familiares”, explican fuentes de la investigación.

      Según el papel que jugaba cada uno de los participantes, la Guardia Civil les atribuye presuntos delitos contra la libertad de conciencia, contra los sentimientos religiosos y el respeto a los difuntos, además de por pertenencia a organización criminal, revelación de secretos, omisión del deber de perseguir delitos, estafa y cohecho. “Esto es solo la punta del iceberg”, afirman fuentes de la investigación, que deben ahora analizar una ingente cantidad de material incautado.

      La red, sin muchos escrúpulos, tiene su epicentro en Almería y Murcia, y tentáculos en Málaga, Baleares y Alicante, provincias a las que llegan los náufragos sin vida de las pateras. La trama se embolsó presuntamente decenas miles de euros con el sufrimiento de decenas de familias.
      Enganchado a la radio de Salvamento Marítimo

      Fran se metió en el mundo de la inmigración irregular en 2018, coincidiendo con el incremento de la llegada de pateras que salían desde Argelia. Su relación con el fenómeno —salvo por un breve pasaje por la Cruz Roja de donde lo echaron “por comportamientos inadecuados”—era nula, pero se aficionó a sintonizar la frecuencia de radio de Salvamento Marítimo y estaba al tanto de todos los rescates. Pasaba horas en el puerto de Almería y fotografiaba y grababa el desembarco de los inmigrantes, imágenes que, según ha confirmado EL PAÍS con sus compradores, también vendía a interesados en divulgar en redes mensajes contrarios a la inmigración irregular.

      En una de las varias denuncias que se han formalizado en comisarías de toda España contra él, una mujer que pide anonimato acusa Fran de relacionarse con los patrones de las pateras (suele saber con precisión cuándo salen y llegan las embarcaciones) así como de encubrirlos para evitar su detención. La mujer también asegura que fue testigo de cómo Fran contactó con familias para pedirles dinero si querían que su pariente “no tuviese problemas en España”. Presumía, según el acta de declaración de testigo a la que tuvo acceso EL PAÍS, de dar dinero a jueces y policías para evitar que los inmigrantes estuviesen presos. La mujer declaró a los agentes tener “pánico” de Fran y la ONG para la que trabaja.

      Con el tiempo, las posibilidades de negocio fueron creciendo. Fran, que vive con sus padres, ya no se limitaba a dar información a las familias sobre si sus parientes habían llegado o no, sino que encontró al que la Guardia Civil considera el líder de la red criminal, el propietario de una funeraria sin mucha actividad oficial. Este hombre, llamado Rachid, tenía una serie de funerarias amigas con las que hacer negocio y juntos, presuntamente, se disputaban los cadáveres de migrantes magrebíes que llegaban a las costas de sus zonas de actuación. “Decían a las familias que ellos eran los únicos capaces de repatriar el cuerpo”, mantienen fuentes de la investigación. Mentían. Rachid está en prisión sin fianza desde el sábado.

      Todos ganaban. Para Fran, las funerarias eran clave para cerrar el círculo que iniciaba con las familias de los migrantes que le contactaban. Y para las funerarias, Fran suponía un filón porque tenía contacto directo con decenas de potenciales clientes. Solo en 2023, se registraron casi 500 muertes de migrantes en la ruta migratoria que lleva a España por el Mediterráneo.

      Con el dinero que cobraban a las familias, a veces muy por encima de los 3.000 euros que suele costar una repatriación al uso, los investigadores sostienen que se repartían comisiones por adjudicarse los trámites administrativos y funerarios necesarios para repatriar los cuerpos a Argelia o Marruecos. Algunos implicados además pagaban por certificados de defunción falsos y otros trámites que aceleraban las repatriaciones, según la investigación.
      El conseguidor

      Según se lee en un fragmento del sumario al que ha tenido acceso EL PAÍS, Rachid sería “el conseguidor” o “líder de la organización criminal” en la misión de conseguir adjudicarse los cadáveres —previa exhibición a sus familiares de datos, informaciones e incluso fotografías de los cuerpos—, y su posterior repatriación.

      Rachid estaba muy conectado con la comunidad musulmana y sería supuestamente el intermediario con consulados de los fallecidos, generalmente de Marruecos y Argelia. En el registro de su casa se encontraron 60.000 euros en efectivo “de origen desconocido”, sellos médicos a nombre de otro investigado por expedir un certificado de defunción presuntamente falsificado, licencias de enterramiento y dos coches de alta gama “con gran cantidad de billetes en su interior”.

      España carece de protocolos claros y homogéneos para facilitar que las familias puedan identificar a las víctimas de la inmigración irregular. Quien tiene medios e información sobre cómo proceder debería personarse en una comisaria o comandancia y denunciar la desaparición de su familiar. Para ello, si está en Marruecos o en Argelia, tendría que conseguir un visado para desplazarse a España o conseguir un apoderado que lo haga en su nombre. El proceso suele exigir pruebas de ADN y si, se complica, hasta un procurador y un abogado. Confirmar una muerte es, por lo general, una labor hercúlea que las familias no pueden asumir en la lejanía y sin hablar español.

      Ante las dificultades y la falta de canales adecuados, han ido apareciendo facilitadores que median entre las autoridades españolas y los parientes de los muertos. La mayoría lleva mucho tiempo haciéndolo de forma altruista, por convencimiento y sin cobrarlas, pero también han surgido aprovechadores que han hecho negocio con el dolor de cientos de familias que siguen sin saber adónde acudir.

      https://elpais.com/espana/2024-03-13/los-piratas-de-los-muertos-de-las-pateras-el-negocio-con-los-cuerpos-de-la-i

  • Maroc : parmi les mineurs qui débarquent en Espagne, « beaucoup d’enfants en errance » - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/55686/maroc--parmi-les-mineurs-qui-debarquent-en-espagne-beaucoup-denfants-e

    Maroc : parmi les mineurs qui débarquent en Espagne, « beaucoup d’enfants en errance »
    Par Marlène Panara Publié le : 08/03/2024
    Ces dernières semaines, les départs d’exilés marocains pour l’Espagne se sont faits plus réguliers, et ont été rendus visibles par les images publiées dans la presse espagnole de dangereuses traversées à la nage vers Ceuta. Nombre de ces migrants ont moins de 18 ans. Pourquoi sont-ils si nombreux ? Interview.
    Les images sont impressionnantes. Ces dernières semaines, la presse espagnole a publié des vidéos de jeunes Marocains ballotés par les vagues et les courants au large de l’enclave espagnole de Ceuta. Certains sont jetés malgré eux sur les rochers, nombreux à cet endroit. À leur arrivée sur la plage à genoux, épuisés, beaucoup s’effondrent.
    Sur la soixantaine d’exilés arrivés fin février de cette manière, plus de vingt avaient moins de 18 ans. Quinze jours plus tôt, 57 mineurs avaient emprunté le même chemin.Depuis le début de l’année, 144 au total ont atteint Ceuta par la mer. Environ 230 sont actuellement hébergés par l’Etat dans le centre de séjour temporaire pour immigrés (CETI) de l’enclave, « La Esperanza ».
    Chaque année, des milliers de jeunes marocains comme eux partent seuls sur les routes migratoires qui mènent à l’Espagne, direction Ceuta ou le sud de la péninsule ibérique. Qu’est-ce qui poussent ces mineurs, parfois encore des enfants, à tout quitter et à s’engager sur ces chemins périlleux ? Sont-ils de plus en plus nombreux ? Mehdi Alioua, sociologue et professeur à l’université internationale de Rabat, répond à InfoMigrants.
    InfoMigrants : Ces dernières semaines, des dizaines de jeunes marocains ont débarqué sur la plage de Benzu, à Ceuta. Peut-on dire que les arrivées sont en augmentation par rapport à ces derniers mois ?
    Mehdi Alioua : Il y a eu un léger pic d’arrivées en février, mais les tentatives de passages à cet endroit n’ont en fait jamais baissé. Dans cette région du Maroc, il y a toujours des mineurs qui s’entraînent à nager dans la mer pour un jour, partir. Au sud de Ceuta, à Nador, des enfants qui courent derrière les camions pour ensuite prendre les ferries vers l’Espagne, c’est tous les jours. Et ce, depuis 20 ans. Cette enclave a toujours été un lieu de circulation intense entre le Maroc et l’Espagne.Mais la militarisation de la frontière a rendu les choses bien plus compliquées. Les Marocains sont contraints de trouver d’autres solutions, plus dangereuses, pour passer. Les jeunes sont, en plus, très influencés aujourd’hui par les réseaux sociaux. Quand on voit un ami, un cousin, poster une photo de lui en Espagne tout sourire, on se dit que c’est possible.
    IM : Début février, Baker, 17 ans, s’est noyé en tentant d’atteindre l’enclave. Un autre adolescent, Hazim, est toujours porté disparu depuis début décembre. Ces drames réguliers entament-ils la détermination des candidats à l’exil ?
    M.A. : L’attrait de l’Espagne reste plus fort. Depuis les côtes marocaines, les jeunes voient les lumières de Ceuta la nuit. L’enclave leur paraît toute proche, accessible.La pression familiale peut être un facteur de plus. Les familles souhaitent envoyer les enfants en Espagne, rassurées par la forte communauté marocaine qui y réside. [Avec près de 800 000 ressortissants installés légalement, les Marocains représentent la première communauté étrangère d’Espagne, devant les Roumains et les Britanniques ndlr]. Certains jeunes souhaitent aussi rejoindre, parfois, un membre de la famille qui lui, est passé légalement à Ceuta.Mais parmi ces mineurs, il y a aussi beaucoup d’enfants en errance. Ces jeunes qui arrivent à Ceuta ou qui embarquent dans des bateaux dans le nord du Maroc ne sont pas forcément de la région. Ils viennent de tout le pays pour tenter la traversée.
    IM : Ces enfants sont-ils accompagnés d’un membre de la famille ou d’une connaissance ?
    M.A. : Ils sont complètement seuls, et se constituent en petits groupes lors de la traversée ou de l’arrivée en Europe. Au Maroc, on les appelle « Ouled El Haram », « les enfants du pêché ». Ils sont nés hors mariage, et sont donc considérés comme illégitimes. Les mères de ses enfants, de honte, les confient à une tante ou un oncle quand ils sont encore bébés. Et puis les années passant, ces enfants sont de plus en plus livrés à eux-mêmes, et finissent à la rue. C’est là qu’ils entendent parler d’une traversée pour l’Europe, où ils pourront gagner de l’argent. Et cela devient leur seul objectif.

    #Covid-19#migrant#migration#maroc#espagne#ceuta#nador#mineur#enfant#traversee#mediterranee#sante#mortalite#exil

  • Quatre cadavres de migrants retrouvés dans un canot au large des Canaries - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/55639/quatre-cadavres-de-migrants-retrouves-dans-un-canot-au-large-des-canar

    Quatre cadavres de migrants retrouvés dans un canot au large des Canaries
    Par La rédaction Publié le : 06/03/2024
    Les sauveteurs espagnols ont retrouvé dans la nuit de mardi à mercredi quatre migrants morts dans une pirogue au large de l’île canarienne d’El Hierro. L’embarcation, dans laquelle avait pris place une soixantaine de personnes dont huit enfants et un bébé, avait quitté les côtes mauritaniennes neuf jours plus tôt. Quatorze exilés souffrant d’hypothermie et de déshydratation ont par ailleurs été transportés à l’hôpital.
    Les drames se succèdent dans l’Atlantique. Dans la nuit de mardi 5 à mercredi 6 mars, quatre corps ont été retrouvés dans une pirogue par les sauveteurs espagnols au large de l’île canarienne d’El Hierro.
    À bord du canot se trouvaient une soixantaine de migrants, dont huit enfants et un bébé. Parmi eux, 14 personnes ont été transférées à l’hôpital pour des cas d’hypothermie, de déshydratation, d’hypotension et d’infection aux pieds et aux mains.
    Les exilés, originaires du Sénégal, du Mali et de la Guinée Conakry, avait pris la mer depuis la capitale mauritanienne neuf jours plus tôt.La route migratoire qui relie les côtes ouest-africaines aux Canaries demeure l’une des plus dangereuses au monde. Les vents violents et les forts courants rendent la traversée très risquée, et peut faire dériver les pirogues surchargées et en mauvais état. De nombreux témoignages rapportent les périls du voyage, soumis aux aléas météorologiques, aux avaries de moteur, à la soif et à la faim.
    Lundi, les autorités cap-verdiennes ont annoncé avoir retrouvé une pirogue échouée sur une île du nord-ouest de l’archipel. Dans l’embarcation, cinq cadavres ont été découverts et un migrant est mort après son arrivée au Cap-Vert. Seules cinq personnes ont survécu à la traversée. Selon le récit des rescapés, la pirogue comptait 65 passagers."Dans les prochains jours, d’autres corps peuvent s’échouer sur la côte", a prévenu Elisio Silva.
    Dans cette affaire aussi, le canot avait quitté les rives mauritaniennes. Ce pays est depuis le début de l’année devenu une terre de départ pour les exilés désireux de rejoindre les Canaries. La majorité des canots arrivés en janvier dans l’archipel espagnol avait pris la mer depuis les rives mauritaniennes, malgré de nombreux accords entre Nouakchott et Madrid pour lutter contre l’immigration irrégulière.
    Ce phénomène inquiète les autorités espagnoles et européennes. Lors d’une visite début février en Mauritanie, le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen ont annoncé l’octroi d’une aide de 200 millions d’euros pour aider Nouakchott à stopper les départs.L’an dernier, le nombre de décès sur la route qui mène de l’Afrique à l’Espagne a atteint des records. Selon l’ONG Caminando Fronteras, 6 618 exilés sont morts ou ont disparu en cherchant à rallier le sol espagnol en 2023. Un chiffre en hausse de 177% par rapport à 2022. Lors de la présentation de ces chiffres, la présidente de l’ONG Helena Maleno a fustigé les autorités espagnoles et les pays d’origine de ces migrants, qui d’après elle privilégient le « contrôle migratoire » au « droit à la vie » de ces personnes et à la recherche d’une vie meilleure

    #Covid-19#migrant#migration#mauritanie#espagne#canaries#senegal#mal#guineeconakry#capvert#sante#mortalite#traversee#routemigratoire#atlantique#UE#elhierro

  • Déclaration conjointe non contraignante de la Mauritanie et de l’UE sur les migrations - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/55690/declaration-conjointe-non-contraignante-de-la-mauritanie-et-de-lue-sur

    Déclaration conjointe non contraignante de la Mauritanie et de l’UE sur les migrations
    Par RFI Publié le : 08/03/2024
    La Mauritanie et l’Union européenne (UE) ont signé et rendu publique jeudi à Nouakchott une déclaration conjointe (non contraignante juridiquement) établissant le renforcement d’un partenariat afin de lutter contre l’immigration irrégulière. Depuis le début de l’année, les départs de canots de migrants depuis la Mauritanie vers les îles Canaries ont fortement augmenté.
    D’après la feuille de route annexée à la déclaration conjointe de la Mauritanie et de l’Union européenne, rendue publique jeudi 7 mars, cinq thématiques autour de la migration feront l’objet d’une concertation : un chapitre pour faciliter la cohésion sociale des jeunes à travers des opportunités socio-économiques, un autre pour accompagner Nouakchott à répondre à l’afflux de réfugiés et soutenir les communautés qui les accueillent, ou encore un pour soutenir la mobilité des étudiants en améliorant par exemple les procédures de délivrance de visas.
    Mais il y a aussi des chapitres très attendus, comme ceux concernant la lutte contre l’immigration irrégulière et le trafic de migrants, ou celui concernant la gestion, la surveillance et le contrôle des frontières. Jean-Marc Dewerpe, chef de la coopération de la délégation de l’Union européenne en Mauritanie, détaille le partenariat non contraignant : « Combattre et poursuivre les réseaux de passeurs des migrants et les réseaux de traite des êtres humains, renforcer les moyens et les capacités des autorités responsables de la gestion des frontières, renforcer les opérations en matière de recherche et de sauvetage, ou encore faciliter le retour de ceux qui n’ont pas le droit de rester tout en respectant les droits humains. »
    Concernant les expulsions vers la Mauritanie, le document ne mentionne que le retour potentiel « des Mauritaniens en séjours irrégulier en Europe ». Une précision importante selon Abdessalam Ould Mohamed Saleh, ministre de l’Économie : « J’affirme ici que la Mauritanie ne sera jamais la patrie (alternative) des migrants illégaux étrangers. Nous ne les recevrons pas, ne les abriterons pas et ne leur accorderons pas la citoyenneté. »
    Dans le cadre du renforcement de ce partenariat, plus de 210 millions d’euros devraient être alloués à Nouakchott d’ici la fin de l’année. Ce pays est depuis le début de l’année devenu une terre de départ pour les exilés désireux de rejoindre les Canaries. La majorité des canots arrivés en janvier dans l’archipel espagnol avait pris la mer depuis les rives mauritaniennes, malgré de nombreux accords entre Nouakchott et Madrid pour lutter contre l’immigration irrégulière.

    #Covid-19#migrant#migration#mauritanie#UE#espagne#canaries#frontiere#migrationirreguliere#traite#reseaux#passeurs#sante

  • How children visualise cities of today and tomorrow

    How do children see urban inequalities and the transformation of cities? What would they change in their neighbourhoods? What kind of cities do they wish for? periferiasdibujadas is an ongoing project that works collaboratively with other groups to createspaces for children in different places across Europe to research, narrate and intervenein their urban contexts. The children’s images explore issues affecting cities today,such as access to housing, racism, gentrification and the impact of tourism, and showtheir visions for more liveable and just cities.

    https://padlet.com/periferiasdibujadas/how-children-visualise-cities-of-today-and-tomorrow-vjw8kyzgxbka5io0
    #enfants #enfance #villes #cartographie #cartoexperiment #cartographie_sensible #cartographie_participative #quartiers #periferiasdibujadas #tourisme #racisme #gentrification #habitat #Albayzín #Grenade #Espagne

    ping @reka

  • How an EU-funded security force helped Senegal crush democracy protests

    An elite EU-trained Senegalese police unit was meant to tackle cross-border crime. Instead it was used to quash a popular movement, an Al Jazeera investigation has found.

    The Senegalese government deployed a special counterterrorism unit, created, equipped, and trained with funding from the European Union, to violently suppress recent pro-democracy protests, a joint investigation between Al Jazeera and porCausa Foundation reveals.

    Since 2021, the trial of popular and controversial opposition leader #Ousmane_Sonko has led to demonstrations across the West African nation, in which dozens have been killed. Al Jazeera and porCausa obtained visual evidence, Spanish government contracts, a confidential evaluation report, and testimonies from multiple sources suggesting that the EU-funded #Rapid_Action_Surveillance_and_Intervention_Group, also known as #GAR-SI, was used to violently crush those protests.

    In one video, security personnel in the same type of armoured vehicles the EU bought for #GAR-SI_Senegal are seen firing tear gas at a protest caravan organised by Sonko last May. Al Jazeera verified that the incident happened in the southern Senegalese village of #Mampatim, about 50km (31 miles) from Kolda, in the Casamance region.

    The EU-funded elite units were instead meant to be based in Senegal’s border areas with Mali to fight cross-border crime.

    Elite unit

    #GAR-SI_Sahel was a regional project lasting between 2016 and 2023 and funded with 75 million euros ($81.3m) from the EU’s Emergency Trust Fund for Africa (#EUTF_for_Africa), a pot of development funding dedicated to addressing the root causes of migration in Africa.

    The programme was implemented by the #International_and_Ibero-American_Foundation_for_Administration_and_Public_Policies (#FIIAPP), a development agency belonging to Spain’s Ministry of Foreign Affairs. GAR-SI units were created across the region, in countries like Burkina Faso, Chad, Mali, Mauritania, Niger and Senegal, “as a prerequisite for their sustainable socio-economic development”.

    The Senegalese 300-strong unit, created in 2017, cost more than 7 million euros ($7.6m at the current exchange rate) and was aimed at creating a special intervention unit in the town of #Kidira, on the border of Mali, to protect Senegal from potential incursions by armed groups and cross-border crimes, including migrant smuggling.

    Modelled after Spanish units that fought against the separatist movement Basque Homeland and Liberty, also known by the Spanish initials ETA, GAR-SI Senegal has received technical training and mentoring from the Spanish Civil Guard as well as French, Italian and Portuguese security forces.

    After the completion of the project, at the request of all stakeholders, the EU delegation in Senegal continued with a second phase using another funding mechanism, according to one Spanish and one Senegalese police source familiar with the matter. About 4.5 million euros ($4.9m) was earmarked for a second 250-strong GAR-SI Senegal unit near the town of Saraya, close to the border with Guinea and Mali.

    A second unit was also created in Mali but for other countries, especially Chad, the project was considered to be a “failure”, according to the former Senegalese police official, who said the EU lost money by paying for equipment that was not appropriate for use.

    https://www.aljazeera.com/features/2024/2/29/how-an-eu-funded-security-force-helped-senegal-crush-democracy-protests

    #Sénégal #police #formation #EU #UE #Union_européenne #démocratie #ingérence #contre-terrorisme #Trust_Fund #Espagne #France #Italie #Portugal #frontières #financement #Mali #Tchad #équipement

  • Migrations : après la Tunisie, l’Europe cherche un accord avec la Mauritanie
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2024/02/19/migrations-apres-la-tunisie-l-europe-cherche-un-accord-avec-la-mauritanie_62

    Migrations : après la Tunisie, l’Europe cherche un accord avec la Mauritanie
    Par Philippe Jacqué (Bruxelles, bureau européen)
    Nouakchoot, le 8 février 2024.
    La Commission européenne avance, imperturbable, dans la construction de « partenariats stratégiques mutuellement bénéficiaires » avec les pays africains, incluant un vaste volet de gestion des migrations, sur le modèle de l’accord controversé passé entre l’Union européenne (UE) et la Tunisie à l’été 2023. Après Tunis, où Ursula von der Leyen s’était rendue en juillet en compagnie des premiers ministres italien et néerlandais, la présidente de l’exécutif européen s’est déplacée début février à Nouakchott avec le premier ministre espagnol, Pedro Sanchez.
    Le choix de cette destination n’est pas fortuit. En janvier, les arrivées irrégulières enregistrées par l’agence européenne Frontex ont fortement augmenté aux Canaries, au large des côtes marocaines. Quelque 6 686 entrées irrégulières ont été comptabilisées sur l’archipel espagnol, en hausse de 48 %. Dans le même temps, les arrivées se sont taries en provenance de la voie méditerranéenne centrale, avec 1 511 entrées en janvier, en chute de 71 %.
    Les départs, en hausse côté libyen, ont baissé depuis l’automne en Tunisie, entravés par une surveillance accrue des autorités. Preuve que le préaccord de partenariat global trouvé l’été dernier entre l’Europe et la Tunisie – un temps contesté par Tunis et une partie du Parlement européen – est bel et bien en cours d’application. Quelque 105 millions d’euros étaient prévus pour lutter contre l’immigration irrégulière vers l’Europe. Les services de l’exécutif européen travaillent à un niveau technique avec Tunis sur de multiples projets de coopération sur cette question.
    Depuis, la Commission a multiplié les échanges avec d’autres pays du nord de l’Afrique, et notamment la Mauritanie. Officiellement, il s’agit encore d’un partenariat global qui concerne à la fois le développement économique, avec le soutien à des projets d’énergies renouvelables, la sécurité et bien sûr la question migratoire.
    « Je tiens à souligner votre engagement à secourir les migrants qui prennent la route de l’Atlantique, une des plus dangereuses au monde, a rappelé Ursula von der Leyen le 9 février à Nouakchott. L’Union européenne et la Mauritanie doivent renforcer leur coopération dans ce domaine ainsi que pour la gestion des frontières, les retours et l’assistance aux réfugiés. »
    Pour ce faire, « nous avons discuté d’une déclaration et d’une feuille de route communes, que nous finaliserons au printemps, accompagnées d’une enveloppe financière – plus de 210 millions d’euros d’ici à la fin de l’année – pour la gestion de la migration, pour l’aide humanitaire aux réfugiés, mais aussi pour les investissements dans l’emploi, les compétences et l’entrepreneuriat », a-t-elle ajouté.
    Alors que cette feuille de route est toujours en négociation, son contenu reste flou. Quelque 14 millions d’euros devraient être utilisés pour couvrir les coûts liés à l’arrivée de 150 000 réfugiés maliens. Une autre partie sera consacrée à des accords avec l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) pour faciliter les retours. Enfin, des moyens devraient permettre d’améliorer le contrôle des frontières et des côtes, les douanes mauritaniennes – et leur vingtaine de navires – étant démunies pour couvrir les 750 km de façade maritime.Initialement, la Commission souhaitait déployer des agents de l’agence Frontex en Mauritanie – tout comme au Sénégal, où les négociations sont actuellement suspendues. « Il semble que ce ne soit plus d’actualité, confie une source européenne. Pour l’autoriser, le gouvernement mauritanien a fait monter les enchères en demandant davantage de visas d’entrée en Europe – qui ne relèvent pas de la responsabilité de Bruxelles, mais des Etats membres. Pour l’instant, cela coince. »
    Néanmoins, si Frontex n’est actuellement pas sur place, la Guardia civil espagnole est bien présente dans le pays, Madrid et Nouakchott ayant signé un partenariat opérationnel pour bloquer les flux de pirogues entre le Sénégal ou la Mauritanie et les Canaries.
    Au-delà de la Tunisie, de la Mauritanie ou du Maroc – qui dispose d’une aide budgétaire annuelle conséquente pour bloquer les migrations –, Bruxelles tente de conclure depuis de nombreux mois un autre partenariat avec l’Egypte. Des discussions sont toujours en cours pour un accord incluant là aussi un volet de contrôle migratoire. Le Caire devrait toucher plus de 80 millions d’euros, notamment pour des équipements de contrôle à la frontière libyenne et de nouveaux navires de patrouille. Les discussions n’ont cependant pas encore abouti, le gouvernement du maréchal Abdel Fattah Al-Sissi souhaitant un volet d’aide économique très conséquent qui passerait par un prêt de plusieurs milliards d’euros et qui aujourd’hui n’est pas encore bouclé.
    Lors de la révision budgétaire actée en décembre 2023, les dirigeants de l’UE ont certes décidé une enveloppe pour Kiev de 50 milliards d’euros, mais ils ont également validé une nouvelle enveloppe de 9,6 milliards d’euros pour la gestion externe des migrations. Sur cette somme, 2 milliards seront utilisés pour le voisinage du sud de l’Europe. Des moyens qui devraient venir abonder dans les mois qui viennent de nouvelles actions de contrôle migratoire. « On n’a pas fini de traiter l’Afrique sous le seul prisme migratoire, regrette une source diplomatique à Bruxelles. Et les élections européennes, qui auront lieu du 6 au 9 juin, ne devraient pas modifier cette perception. »

    #Covid-19#migration#migrant#UE#tunisie#espagne#frontex#OIM#egypte#developpement#frontiere#externalisation#maroc#retour#competence#sante#politiquemigratoire

  • Espagne : un réseau de passeurs pour migrants sénégalais, qui transitaient par Madrid, démantelé - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/55259/espagne--un-reseau-de-passeurs-pour-migrants-senegalais-qui-transitaie

    Espagne : un réseau de passeurs pour migrants sénégalais, qui transitaient par Madrid, démantelé
    Par La rédaction Publié le : 16/02/2024
    La police espagnole a arrêté 12 passeurs membres d’un réseau international qui permettait à des Sénégalais de rejoindre des pays européens, dont la France. Tous transitaient par l’aéroport de Madrid, s’y déclarant demandeurs d’asile - un procédé utilisé par de nombreux exilés - avant d’être conduits en voiture vers leurs destinations, moyennant une somme d’argent. Douze passeurs faisant partie d’un même groupe mafieux - qui trafiquaient autour de migrants sénégalais - ont été arrêtés en Espagne. Les enquêteurs ont « démantelé un réseau international », s’est félicitée la police espagnole dans un communiqué paru jeudi 15 février.
    Près de 200 Sénégalais auraient réussi à entrer en Europe via ce réseau, d’après les autorités. Ces personnes se sont dirigées vers « la France, l’Allemagne et la Belgique », le tout en « se faisant passer pour des mineurs afin de demander l’asile », détaille encore le communiqué de la police espagnole. Le circuit était bien huilé. D’abord, tous les départs se faisaient depuis la ville marocaine de Casablanca. Les Sénégalais y achetaient un billet d’avion « à destination de différents pays d’Amérique du sud », qui ne réclament pas de visa... Avec escale à Madrid. Tous ces exilés transitaient donc par l’aéroport de Madrid-Barajas. Au moment de cette escale dans la capitale espagnole, les Sénégalais y demandaient l’asile. Durant le vol entre le Maroc et l’Espagne, ils « déchiraient leur passeport » afin de prétendre « être mineurs ou originaires de pays en conflit comme le Mali ou l’Éthiopie » pour demander l’asile, toujours selon la police.
    Il étaient alors envoyés vers des centres dédiés dans la capitale, avec une liberté de mouvement. Des véhicules venaient ensuite les récupérer pour les transporter vers les différents pays européens.
    Les 12 passeurs de ce réseau ont été arrêtés à Madrid même, mais aussi à Alcoy, dans le sud-est de l’Espagne. Tous étaient de nationalité sénégalaise, à l’exception d’une ressortissante espagnole. Parmi les interpellés se trouvaient « le chef au niveau européen » de ce réseau, a précisé une porte-parole de la police à l’AFP.
    Ces dernières semaines, les arrivées de personnes exilées demandant l’asile lors de leur escale à Madrid débordent les infrastructures de l’aéroport. Fin janvier, plus de 600 migrants, marocains et sénégalais notamment, s’y trouvaient en attente de l’examen de leur demande d’asile « dans des conditions insalubres », dénonçait alors l’ONG Commission espagnole d’aide aux réfugiés (CEAR). Le 30 janvier, une salle d’accueil supplémentaire de 500 m2 avait été ouverte pour faire face aux nouvelles arrivées. Nombre de ces exilés coincés dans l’aéroport avaient des billets à destination de l’Amérique du Sud avec escale, tout comme le procédé utilisé par ce réseau de passeurs tout juste démantelé. Les jeunes migrants non accompagnés utilisent également ce levier. Entre le 1er et le 17 janvier 2024, pas moins de 188 mineurs isolés ont débarqué au terminal de Madrid pour rester dans le pays, via un vol à destination de l’Amérique latine, chiffrent les autorités. Pour réagir à cette pratique, les autorités espagnoles feront entrer en vigueur, le 19 février, l’obligation pour les Sénégalais de présenter un visa de transit aéroportuaire (TAP) en escale. Une mesure qui s’appliquait déjà aux Kenyans. Les passeurs sénégalais sont souvent des hommes, plutôt jeunes, « qui ont déjà fait le voyage, qui connaissent justement les rouages et qui ont même des contacts avec d’autres passeurs se trouvant au niveau des zones de transit, et même parfois au niveau des zones d’accueil », décrit l’enseignant chercheur en sociologie Abdoulaye Ngom, de l’université sénégalaise Assane Seck de Ziguinchor, interrogé par la BBC Afrique.
    Côté français, ce lundi 12 février, un ressortissant d’origine sénégalaise a été condamné à dix mois de détention par le tribunal de Poitiers pour aide au passage entre l’Espagne et la France. L’homme transportait quatre exilés dans son véhicule lorsqu’il a été repéré, rapporte La Nouvelle République. Les quatre migrants ont été reconduits à la frontière espagnole.

    #Covid-19#migration#migrant#espagne#senegal#transit#trafic#routemigratoire#maroc#ameriquelatine#sante

  • L’élection du président Arevalo au Guatemala donne l’occasion à l’historien Rodrigo Veliz Estrada de donner quelques indications sur l’histoire longue de l’impérialisme (espagnol puis étasunien) dans ce pays d’Amérique central. Un passé colonial qui au travers notamment de la condition des populations autochtone pèse jusqu’à nos jours.

    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/02/02/guatemala-l-election-d-arevalo-est-un-symbole-de-renouveau-democratique_6214

    ❝Guatemala : « L’élection d’Arevalo est un symbole de renouveau démocratique »

    Propos recueillis par Angeline Montoya, 2 février 2024

    L’arrivée, surprise, au pouvoir du progressiste Bernardo Arevalo pourrait constituer un tournant pour le Guatemala, souligne l’historien Rodrigo Veliz Estrada, qui revient, dans un entretien au « Monde », sur les années de guerre civile et de pouvoir autoritaire subies par le pays d’Amérique centrale.
    Bernardo Arevalo, entré en fonctions le 14 janvier, est le premier chef de l’Etat progressiste au Guatemala depuis le coup d’Etat de 1954. Il est aussi le fils de Juan Jose Arevalo, premier président démocratiquement élu du pays (1945-1951) dans la foulée de la « révolution d’octobre » en 1944, et incarnation d’un « printemps guatémaltèque » qui dura dix ans. Rodrigo Veliz Estrada, historien guatémaltèque et chercheur à la Freie Universität de Berlin, revient sur l’histoire tourmentée de ce pays dont personne n’avait envisagé pareil tournant électoral.

    Crédité de 5 % des intentions de vote à la veille du scrutin présidentiel, Bernardo Arevalo a été élu au second tour, le 20 août 2023, avec 58 % des suffrages. Que signifie cette victoire pour le pays ?

    C’est un moment charnière ; il y aura un avant et un après. Le très long chapitre qui s’était ouvert avec le coup d’Etat militaire de 1954 se referme de manière hautement symbolique. C’est la première fois [en soixante-dix ans] qu’un acteur politique proposant des changements d’envergure arrive au pouvoir avec un fort soutien populaire. Je n’avais jamais observé un tel soulagement collectif dans le pays. L’élection d’Arevalo est un succès historique, même si maintenant tout reste à faire.

    Quel est le contexte de la « révolution » qui avait permis, en 1944, l’arrivée au pouvoir de Juan Jose Arevalo, père de l’actuel président ?

    Le Guatemala était alors une dictature en pleine décadence, aux mains d’une oligarchie agraire. L’Etat jouait un rôle central dans une économie vouée à l’exportation de la banane et du café. Il réquisitionnait la population indigène [grande majorité des trois millions de l’époque, notamment mayas], au moins une semaine par mois, dans les plantations. Et avait offert à l’entreprise bananière américaine, la United Fruit Company (UFCO), qui détenait le monopole de la production et de la commercialisation de la banane, la concession et le contrôle des ports, du chemin de fer, de la production d’électricité.
    En octobre 1944 se produit un soulèvement populaire – d’abord urbain, avec les jeunes gradés, les étudiants, les artisans et les ouvriers, rejoints ensuite par les ouvriers portuaires, les paysans, les travailleurs journaliers [qui chasse Juan Federico Ponce Vaides, successeur éphémère du dictateur Jorge Ubico]. L’Etat se dote d’une nouvelle Constitution sous la houlette de Juan Jose Arevalo, investi président en mars 1945.

    Comment peut-on définir les dix années du « printemps guatémaltèque » ?

    Juan Jose Arevalo a pris des mesures sociales importantes : rédaction d’un code du travail, interdiction du travail forcé des indigènes – qui, pendant quatre cents ans, avaient fourni une main-d’œuvre esclave –, sécurité sociale, lutte contre la corruption… Ces réformes ont suscité une très forte opposition. Arevalo père a dû faire face à une vingtaine de tentatives de coup d’Etat soutenues par les entreprises américaines (UFCO et la compagnie aérienne Pan Am) et par les dictateurs de la région : la dynastie Somoza au Nicaragua, Rafael Trujillo en République dominicaine, Tiburcio Carias Andino au Honduras.
    Son successeur, Jacobo Arbenz [1951-1954], s’est lancé dans des réformes plus radicales encore en nationalisant des terres – notamment celles de l’UFCO. Les Etats-Unis avaient d’abord soutenu Arevalo, mais, après 1948 et le début de la guerre froide, leur vision change. D’autant qu’Arbenz s’entoure de membres du parti communiste [Parti guatémaltèque du travail]. Dès lors, Washington apporte son soutien aux groupes qui avaient tenté, en vain, depuis plusieurs années, de renverser Arevalo et Arbenz. La CIA finance des campagnes instillant la peur d’une intervention militaire américaine dans la région. En [mars] 1954, la conférence panaméricaine adopte, sous pression américaine, une résolution [« résolution Foster Dulles », du nom du secrétaire d’Etat du président Eisenhower et par ailleurs actionnaire de l’UFCO] condamnant l’« infiltration communiste » au Guatemala. Le 18 juin, des mercenaires payés et armés par les Etats-Unis lancent une offensive sur la capitale guatémaltèque. Le président Arbenz pensait que l’armée le soutiendrait, mais ce ne fut pas le cas.

    Quelles sont les conséquences immédiates du putsch de 1954 ?

    Les organisations paysannes, les syndicats, les partis politiques qui avaient participé à la « révolution d’octobre », en 1944, sont interdits [par la junte militaire]. La gauche tente plusieurs fois, sans succès, de reprendre le pouvoir par les armes, en 1962, avec l’apparition des premières guérillas ou par les urnes. En 1963, une élection est organisée, à laquelle se présente de nouveau Juan Jose Arevalo, qui revient brièvement d’exil – son fils Bernardo est né à Montevideo [en Uruguay] en 1958. Mais un nouveau coup d’Etat empêche la tenue de l’élection.

    Entre 1960 et 1996, le Guatemala est déchiré par une guerre civile qui fait 200 000 morts…

    Cette guerre n’a pas eu la même intensité selon les périodes, les territoires ou les groupes ethniques impliqués. Entre 1963 et 1978, la répression est sélective : ce sont les dirigeants politiques qui sont enlevés ou assassinés. Mais, à la fin des années 1970, surgit une nouvelle guérilla, l’Armée de guérilla des pauvres, dans les zones indigènes qui la soutiennent. La répression est massive, avec des villages entiers massacrés et un racisme évident : on parle de génocide [plus de 83 % des 200 000 personnes tuées ou disparues appartenaient aux ethnies mayas, selon la Commission pour la vérité historique créée après la signature des accords de paix de 1996].
    Ce dessin a été réalisé par un enfant maya originaire du Guatemala, réfugié dans le camp Pujiltic, dans l’Etat du Chiapas, au Mexique, en 1983, dans le cadre d’une mission menée par l’association Enfants Réfugiés du Monde. Sur ce dessin, figurent une arme à feu, un hélicoptère, une chèvre et une poule accompagnant la fuite de l’enfant. Il a été gardé, avec d’autres dessins de ces enfants guatémaltèques comme trace de la guerre contre les peuples mayas. Le jeu et le dessin ponctuaient les missions d’ERM destinées à apporter une aide aux enfants réfugiés et déplacés.
    Ce dessin a été réalisé par un enfant maya originaire du Guatemala, réfugié dans le camp Pujiltic, dans l’Etat du Chiapas, au Mexique, en 1983, dans le cadre d’une mission menée par l’association Enfants Réfugiés du Monde. Sur ce dessin, figurent une arme à feu, un hélicoptère, une chèvre et une poule accompagnant la fuite de l’enfant. Il a été gardé, avec d’autres dessins de ces enfants guatémaltèques comme trace de la guerre contre les peuples mayas.
    Militairement, la guérilla perd en 1983. Son objectif stratégique était de prendre le pouvoir par les armes : elle a échoué. Des négociations sont ouvertes entre l’Etat, alors gouverné par les démocrates-chrétiens [droite] arrivés au pouvoir après les élections de 1985, et les quelques foyers de guérilla que l’armée ne parvient pas à éradiquer. Cette initiative reçoit le soutien du groupe Contadora (Mexique, Colombie, Panama, Venezuela), ainsi que de pays tels que la Norvège ou la France [et aboutit au bout d’un long processus sur l’accord de paix ferme et durable, signé le 29 décembre 1996].
    Les accords de paix ne résolvent pas tout, notamment le problème de la violence…
    La Mission des Nations unies pour le Guatemala, la Minugua, avait pour mandat de vérifier la bonne application du cessez-le-feu et le respect des droits de l’homme [en 1994]. L’Etat se révélait incapable de lutter contre les groupes paramilitaires qui continuaient d’opérer dans le pays, enlevaient des gens et commettaient des assassinats. Mais la Minugua n’avait pas la capacité d’enquêter. L’ONU l’a remplacée, en 2006, par la Commission internationale contre l’impunité au Guatemala, la Cicig. Quand le juriste et diplomate colombien Ivan Velasquez [aujourd’hui ministre de la défense colombien] en prend la tête en 2013, il ose s’en prendre aux grands groupes économiques corrompus, aux plus puissants [soixante structures criminelles sont démantelées entre 2007 et 2019].

    La Cicig a-t-elle renforcé la démocratie ?

    En promouvant des réformes du système judiciaire, notamment avec ce qu’on a appelé les « tribunaux de haut risque », chargés d’enquêter sur les affaires les plus graves, et en renforçant le ministère public, la Cicig a pu s’attaquer aux groupes de pouvoir, députés, narcotrafiquants, avocats, chefs d’entreprise… Bien sûr, cela a engendré des résistances, surtout quand elle s’est mise à enquêter sur le président Jimmy Morales [2015-2019 ; soupçonné de financement illégal pour sa campagne et duquel la Cicig demanda la levée de l’immunité]. C’était une institution populaire. L’ex-procureure générale Thelma Aldana [qui avait travaillé de concert avec Ivan Velasquez, entre 2013 et 2018] avait donc toutes les chances d’être élue à la présidentielle de 2019. Raison pour laquelle sa candidature a été empêchée. Face aux menaces, elle a dû s’exiler avant le scrutin.
    Puis la Cicig a été expulsée par une large alliance de groupes de pouvoir visés par ses enquêtes. En 2020, les forces démocratiques et progressistes ne sont pas parvenues à contrecarrer leurs plans, et c’est Alejandro Giammattei qui est élu président [directeur du système pénitentiaire du Guatemala de 2005 à 2007, il a été incarcéré dix mois en 2010, accusé par la Cicig d’avoir sommairement exécuté des détenus]. Commence alors un régime d’impunité et de corruption.

    Comment expliquer l’élection, quatre ans plus tard, de Bernardo Arevalo ?

    La pandémie de Covid-19 a été un élément déclencheur. Il n’y avait pas de respirateurs ; les vaccins sont arrivés tard ; les dirigeants ont gardé pour eux les aides financières… L’humeur politique a changé. Dans toute l’Amérique latine, les élections postpandémie ont été gagnées par l’opposition. Pour autant, personne n’avait envisagé la victoire de Bernardo Arevalo ! Il est arrivé au second tour de l’élection presque par hasard : le régime avait tout fait pour empêcher de nombreuses autres candidatures qui avaient des chances de l’emporter : Thelma Cabrera, Roberto Arzu, Carlos Pineda… C’est seulement une semaine avant le scrutin que les jeunes ont commencé à se mettre d’accord, discrètement, sur les réseaux sociaux, pour voter pour lui.

    Les communautés indigènes se sont beaucoup mobilisées pour le défendre entre son élection, le 20 août 2023, et son investiture, le 14 janvier…

    Elles ont joué un rôle crucial. Les organisations communautaires mayas quiché, l’ethnie majoritaire et avec le plus de ressources, ont occupé les rues, campé devant le ministère public, avec une grande discipline politique. S’inspirant du cas de la Bolivie – l’arrivée au pouvoir du président Evo Morales [2006-2019] et le rôle des Indiens aymara –, elles pensent que le temps est venu de constituer une force politique capable de gouverner. Il est fort probable qu’il y aura un ou une candidate maya à la prochaine élection présidentielle guatémaltèque, prévue dans quatre ans.

    Arevalo père a construit la démocratie. Les Guatémaltèques se sont-ils souvenus de lui au moment de voter pour son fils, désormais chargé de la reconstruire ?

    Bien sûr ! Mais ce n’est pas pour cela qu’il a été élu. En 2003, le fils de Jacobo Arbenz, qui avait été démis par le coup d’Etat de 1954, s’était présenté à l’élection et était arrivé bon dernier. C’est lorsque les élites ont tenté d’empêcher Arevalo fils d’accéder au pouvoir que les gens ont fait le lien avec son père et qu’il s’est transformé en symbole de renouveau démocratique. Une éventuelle victoire de Donald Trump aux Etats-Unis, en novembre, est cependant inquiétante. Les groupes d’opposition se sentiront renforcés et prêts à contre-attaquer, car Arevalo ne sera plus soutenu par Washington comme il l’a été par Joe Biden.

    #impérialisme #colonialisme #démocratie #Guatemala #Espagne #Etats-Unis #PeuplesAutochtones #CommunautésIndigènes

  • AYER NO, HOY SI, ¿Y MAÑANA? Exploring further the issues of legal uncertainty, opacity, and alterations in the entry criteria for the #CETI in Melilla

    Exploring recent changes in access to the CETI in Melilla, this article addresses legal insecurity, lack of transparency and changes in admission criteria. From the context of Melilla to the experiences of Latin American migrants, it reveals the shortcomings of the system and the ongoing struggle for rights.

    https://en.solidarywheels.org/informes
    https://en.solidarywheels.org/_files/ugd/0a7d28_f46a4434524342228757205389c8ed22.pdf

    #rapport #Melilla #Espagne #Maroc #frontières #migrations #réfugiés #Solidarity_Wheels #centre_d'accueil #hébergement #accueil #centre_temporaire #violence #violence_systématique #violences_policières

  • #Suceso_Portales_Casamar (1904-1999)
    https://www.partage-noir.fr/suceso-portales-casamar-1904-1999


    ❝J’aime cette photo de Suceso parce qu’on y voit la douceur, l’espièglerie de son regard, la tendresse et la sérénité de son visage de vieille lutteuse apaisée. J’ai connu Suceso à Londres, pendant l’été 1952. Elle avait 48 ans, j’en avais 18. Ce fut un de ces étés pluvieux, comme il y en a tant et tant à Londres. Elle vivait au 5 Fairfax Road, dans un grand appartement, avec son compagnon Acracio Ruiz, et leur fille Hortensia. Pour moi qui vivais en hôtel meublé, avec mes parents, rue (...) Partages

    / #Suceso Portales Casamar #Espagne, Révolution espagnole (1936-1939), Mujeres Libres , #CIRA_Marseille
    #Révolution_espagnole_1936-1939 #Mujeres_Libres

  • L’UE va débloquer une enveloppe de 200 millions d’euros pour aider la Mauritanie à bloquer les canots de migrants - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/55075/lue-va-debloquer-une-enveloppe-de-200-millions-deuros-pour-aider-la-ma

    L’UE va débloquer une enveloppe de 200 millions d’euros pour aider la Mauritanie à bloquer les canots de migrants
    Par Leslie Carretero Publié le : 08/02/2024
    Bruxelles va octroyer une aide de 200 millions d’euros à la Mauritanie pour tenter d’intercepter davantage de canots de migrants en route vers les Canaries. Au mois de janvier, plus de 80% des canots débarqués dans l’archipel espagnol avaient pris la mer depuis les plages mauritaniennes.
    Le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, sont en visite en Mauritanie ce jeudi 8 février. À travers ce voyage, les deux responsables politiques, qui ont été reçus par le président mauritanien Mohamed Ould Ghazouani, entendent développer leur coopération sur la question migratoire. Selon les informations de la presse espagnole, Bruxelles va débloquer une enveloppe de 200 millions d’euros pour aider la Mauritanie à contrôler les flux de migrants. Depuis plusieurs semaines, l’Espagne fait pression sur l’Union européenne (UE) pour qu’elle augmente son aide financière à ce pays d’Afrique de l’ouest.
    Madrid s’inquiète en effet de l’augmentation des débarquements de migrants venus des rives mauritaniennes. Jusque-là exceptionnels en raisons d’accords entre les deux pays, les départs depuis la Mauritanie connaissent une forte hausse cette année. En janvier, plus de 7 000 migrants sont arrivés aux Canaries, dont 80 % avaient pris la mer depuis les côtes mauritaniennes, distantes d’environ 1 000 km de l’archipel espagnol.
    Les autorités espagnoles observent cette tendance depuis la fin d‘année dernière mais le phénomène a pris de l’ampleur au mois de janvier. Et d’après une responsable canarienne, « 300 000 personnes attendent d’embarquer » en Mauritanie pour rejoindre les îles des Canaries.
    Nouakchott relâcherait-elle la surveillance de ses côtes ces derniers mois afin d’obtenir plus d’argent de l’UE ? C’est en tout cas ce que laisse entendre des sources gouvernementales espagnoles.Depuis plus de 20 ans, la Mauritanie reçoit des sommes conséquences de l’Espagne et de l’Union européenne pour la gestion des migrants. Pour la période 2022-2027, l’allocation de l’UE s’élevait à 12,5 millions d’euros. À cela s’ajoutent les subventions annuelles de l’Espagne pour la formation et l’équipement des garde-côtes mauritaniens, qui atteignent 10 millions d’euros. En échange, Nouakchott s’engage à accueillir sur le sol mauritanien les exilés entrés de manière irrégulière aux Canaries après avoir quitté le pays, et à bloquer les départs des canots.
    Par ailleurs, une cinquantaine d’agents espagnols disposant de leurs propres moyens terrestres, patrouilleurs, bateaux, hélicoptères et avions sont déployés dans le pays pour surveiller les plages et les eaux mauritaniennes. Mais la Mauritanie semble réclamer davantage. Lors d’une réunion à Bruxelles le 11 décembre en présence de hauts responsables espagnols et européens, des représentants mauritaniens ont exigé plus de moyens matériels et technologiques pour lutter contre l’immigration irrégulière. « La Mauritanie a insisté pour recevoir davantage d’attention de la part de l’UE, prenant référence le prétendu grief comparatif avec la Tunisie », selon une source diplomatique citée par El Pais.
    L’an dernier, une enveloppe d’un milliard d’euros a été allouée à Tunis pour redresser son économie, dont 150 millions pour les questions migratoires en échange d’un plus grand contrôle des frontières maritimes. Or, pour les associations, la solution à la crise migratoire ne se trouve pas dans l’externalisation et la militarisation des frontières. « C’est le manque de ressources pour survivre qui pousse les gens à fuir », estime Daniel Martinez, responsable de la communication du Service jésuite des migrants (SJM), contacté par le média espagnol Alfa & Omega. « Les gens continueront d’atteindre le continent par des itinéraires de plus en plus dangereux. C’est un pas de plus vers la création d‘une Europe forteresse », regrette-t-il.
    Selon l’association Caminando Fronteras, des centaines de personnes sont déjà portées disparues sur la route mauritanienne ces deux derniers mois. « Il est désormais plus important que jamais de renforcer les recherches pour éviter un nouveau massacre », insiste l’association.

    #Covid-19#migrant#migration#espagne#mauritanie#canaries#UE#routemigratoire#traversee#frontiere#sante#migrationirreguliere

  • « La ruée minière au XXIe siècle » : le #mensonge de la #transition_énergétique

    La transition énergétique telle qu’elle est promue par les entreprises, les institutions et les gouvernements partout dans le monde repose sur l’extraction d’une quantité abyssale de #métaux. C’est ce paradoxe que décortique la journaliste et philosophe #Celia_Izoard dans son essai intitulé La ruée minière au XXIe siècle, qui paraît cette semaine au Québec aux Éditions de la rue Dorion.

    « Pour régler le plus important problème écologique de tous les temps, on a recours à l’industrie la plus polluante que l’on connaisse », résume l’autrice en visioconférence avec Le Devoir depuis son domicile, situé en pleine campagne dans le sud-ouest de la France.

    Cette dernière examine depuis plusieurs années les impacts sociaux et écologiques des nouvelles technologies. Elle a notamment publié un livre sur la vie des ouvriers de l’entreprise chinoise Foxconn, le plus grand fabricant de produits électroniques au monde. Ironiquement, nos outils numériques font défaut au cours de l’entrevue, si bien que nous devons poursuivre la discussion par le biais d’une bonne vieille ligne téléphonique résidentielle.

    Les métaux ont beau être de plus en plus présents dans les objets qui nous entourent, dont les multiples écrans, l’industrie minière fait très peu partie de l’imaginaire collectif actuel, explique Mme Izoard d’un ton posé et réfléchi. « Je croise tous les jours des gens qui me disent : “Ah bon, je ne savais pas que notre système reposait encore sur la #mine.” Ça me conforte dans l’idée que c’était utile de faire cette enquête. Notre système n’a jamais autant reposé sur l’#extraction_minière qu’aujourd’hui. »

    L’extraction de métaux a déjà doublé en vingt ans et elle n’est pas en voie de s’amenuiser, puisque les #énergies dites renouvelables, des #batteries pour #voitures_électriques aux panneaux solaires en passant par les éoliennes, en dépendent. Elle est susceptible d’augmenter de cinq à dix fois d’ici à 2050, selon une évaluation de l’Agence internationale de l’énergie.

    « Électrifier le parc automobile français nécessiterait toute la production annuelle de #cobalt dans le monde et deux fois plus que la production annuelle de #lithium dans le monde. Donc soit cette transition prendra beaucoup trop longtemps et ne freinera pas le réchauffement climatique, soit elle se fera dans la plus grande violence et une destruction incroyable », rapporte l’autrice.

    On bascule d’une forme d’extraction, du pétrole, à une autre, des métaux. « Cela n’a pas plus de sens que d’essayer de venir à bout de la toxicomanie remplaçant une addiction par une autre », juge-t-elle.

    Une justification officielle

    Les pouvoirs publics ne semblent pas y voir de problème. Ils font largement la promotion de cette #ruée_minière, promettant le développement de « #mines_responsables ». La #transition est la nouvelle excuse pour justifier pratiquement tous les #projets_miniers. « Une mine de cuivre est devenue miraculeusement une mine pour la transition », souligne Mme Izoard. Pourtant, le #cuivre sert à de multiples usages au-delà de l’#électrification, comme l’électronique, l’aérospatiale et l’armement.

    C’est dans ce contexte que la journaliste est partie à la recherche de mines responsables. Elle s’est documentée, elle a visité des sites d’exploitation, elle a consulté des experts de ce secteur d’activité et elle a rencontré des travailleurs, tout cela en #France, au #Maroc, au #Suriname et en #Espagne.

    Malgré les engagements publics et les certifications de plusieurs #entreprises_minières envers des pratiques durables et les droits de la personne, Celia Izoard n’a pas trouvé ce qu’elle cherchait. Au cours de cette quête, elle a publié une enquête pour le média Reporterre au sujet d’une mine marocaine mise en avant par les constructeurs automobiles #BMW et #Renault comme étant du « #cobalt_responsable ». Or, il s’est avéré que cette mine empoisonne les sols à l’#arsenic, dessèche la #nappe_phréatique et cause des maladies aux travailleurs.

    « La #mine_industrielle est un modèle qui est voué à avoir des impacts catastrophiques à moyen et long terme. Ce n’est pas parce que ces entreprises sont méchantes et malhonnêtes, mais parce qu’il y a des contraintes physiques dans cette activité. Elle nécessite énormément d’#eau et d’énergie, elle occupe beaucoup d’espace et elle déforeste. »

    #Boues_toxiques et pluies d’oies sauvages

    Dans son livre, Mme Izoard décrit de nombreux ravages et risques environnementaux qui sont matière à donner froid dans le dos. Les premières pages sont notamment consacrées au phénomène du #Berkeley_Pit, une ancienne mine de cuivre devenue un lac acide causant la mort de milliers d’oies sauvages.

    « Rappelons-nous la rupture de digue de résidus de la mine de cuivre et d’or de #Mount_Polley en 2014, lors de laquelle 17 millions de mètres cubes d’eau chargée en #métaux_toxiques ont irréversiblement contaminé de très grandes superficies et des ressources en eau d’une valeur inestimable, a-t-elle souligné au sujet de cette catastrophe canadienne. Or, des bassins de résidus de même type, il y en a 172 rien qu’en #Colombie-Britannique, et les boues toxiques qui y sont stockées représentent l’équivalent d’un million de piscines olympiques. Malheureusement, avec le chaos climatique, les risques de rupture accidentelle de ces barrages sont décuplés. » Elle considère d’ailleurs que le Canada est « au coeur de la tourmente extractiviste ».

    Les gouvernements du #Québec et du #Canada soutiennent généralement que le développement minier sur leur territoire respectera des #normes_environnementales plus strictes, en plus d’utiliser de l’énergie plus propre. Cet argument justifierait-il l’implantation de nouvelles mines ? Non, estime Mme Izoard.

    « Aucun État puissant industriellement ne relocalise sa #production_minière ni ne s’engage à cesser d’importer des métaux. Ce qui est en train de se passer, c’est que les besoins en métaux explosent dans tous les domaines et que les entreprises minières et les États se sont mis d’accord pour créer des mines partout où il est possible d’en créer. Ce n’est pas parce qu’on accepte une mine dans sa région qu’il n’y aura pas de mine pour la même substance à l’autre bout du monde. » Il est peu probable, par exemple, que des batteries produites au Québec s’affranchissent totalement des métaux importés.

    Pour une #décroissance_minérale

    Celia Izoard estime plutôt qu’une grande partie des mines du monde devraient fermer, puisqu’elles sont situées dans des zones menacées par la sécheresse. Nous n’aurions alors pas d’autre choix que de nous engager dans une désescalade de la consommation de métaux, « une remise en cause radicale de la manière dont on vit ». Selon cette vision, il faudrait contraindre l’ensemble du secteur industriel à se limiter, tout comme on lui demande de réduire ses émissions de GES. Les métaux devraient être réservés aux usages alors déterminés comme étant essentiels. Les immenses centres de données, les avions, les VUS électriques et les canettes d’aluminium sont-ils nécessaires à la vie humaine ?

    « Il faut arrêter de se laisser intimider par le #déterminisme_technologique, soit l’idée que le #progrès suit cette direction et qu’on ne peut rien changer. Ce sont des choix idéologiques et politiques très précis avec du financement public très important. Il faut cesser de penser que les technologies sont inéluctablement déployées et qu’on ne peut pas revenir en arrière. »

    https://www.ledevoir.com/lire/806617/coup-essai-mensonge-transition-energetique
    #mines #extractivisme #terres_rares #pollution

  • Plus de 7 000 migrants arrivés aux Canaries en un mois, soit plus que tout le premier semestre 2023 - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/54954/plus-de-7-000-migrants-arrives-aux-canaries-en-un-mois-soit-plus-que-t

    Actualités. Plus de 7 000 migrants arrivés aux Canaries en un mois, soit plus que tout le premier semestre 2023
    Par Leslie Carretero Publié le : 02/02/2024
    Du 1er au 31 janvier 2024, un peu plus de 7 250 migrants ont débarqué dans l’archipel espagnol après une dangereuse traversée de l’Atlantique, selon les données du ministère de l’Intérieur. Un chiffre sans précédent. À titre de comparaison, 7 213 exilés avaient atteint les Canaries sur l’ensemble du premier semestre 2023. Cette hausse s’explique notamment par une augmentation des départs de canots depuis la Mauritanie.Les traversées de l’Atlantique se poursuivent à un rythme important, malgré des températures moins clémentes qu’en été. Et les records s’enchaînent.
    Selon les données du ministère de l’Intérieur espagnol publiées jeudi 1er février, 7 270 migrants, répartis sur 110 canots, ont débarqué aux Canaries entre le 1er et le 31 janvier 2024. Soit une augmentation de plus de 1 000 % par rapport à la même période de l’an dernier, lors de laquelle 566 personnes avaient atteint l’archipel espagnol. Le chiffre est même plus élevé que les 7 213 arrivées enregistrées sur l’ensemble du premier semestre 2023.
    Et cette hausse s’observe sur tout le territoire espagnol. Un peu plus de 8 000 exilés sont arrivés en Espagne en janvier, contre 1 292 au même moment l’an passé.Fait nouveau : la majorité des embarcations (83 %) ont pris la mer depuis la Mauritanie en janvier 2024, a indiqué la Commission interministérielle des migrations. Au cours de l’année 2022 et 2023, les arrivées en provenance de ce pays africain étaient très minimes (93 bateaux), en raison notamment d’une bonne collaboration entre les deux pays.
    En novembre 2022, Madrid et Nouakchott ont conclu un partenariat visant à renforcer leur coopération pour lutter contre l’immigration irrégulière. Cet accord permet à la Mauritanie de bénéficier d’une assistance logistique et technique et d’une formation de ses agents. Des moyens humains, aériens, navals et terrestres sont également fournis par l’Espagne pour surveiller les plages de Nouadhibou, principal ville de départ vers l’archipel.
    En 2003 déjà, un accord avait été signé entre ces deux mêmes États afin que Nouakchott accueille sur son sol tous les migrants entrés de manière irrégulière aux Canaries après avoir quitté les rives mauritaniennes.Ce partenariat, maintes fois vanté par le gouvernement espagnol, a empêché « au moins 7 000 migrants » de prendre la mer depuis la Mauritanie en 2023, selon les autorités.
    Mais d’après la ministre canarienne de la Présidence et de la Sécurité, Nieves Lady Barreto, cette collaboration, affichée comme un exemple à suivre pour nouer de nouveaux accords avec d’autres pays africains, tend à s’effriter.Dans une lettre envoyée jeudi 1er février au ministre de l’Intérieur Fernando Grande-Marlaska, la responsable fait part de sa « préoccupation » sur le fait que « la Mauritanie a cessé d’effectuer des contrôles aux frontières ». Selon Nieves Lady Barreto, « 300 000 personnes attendent d’embarquer » sur un canot à destination des Canaries.
    Cette nouvelle tendance inquiète particulièrement les autorités espagnoles, qui ont recensé en 2023 un record du nombre d’arrivées. L’an dernier, près de 40 000 exilés ont rejoint les Canaries, un chiffre jamais enregistré dans l’archipel - même au plus fort de la « crise des cayucos » en 2006 lors de laquelle près de 32 000 personnes avaient débarqué.Cette hausse s’explique en partie par une augmentation des départs depuis le Sénégal, distant d’environ 1 500 km. D’après des sources policières d’El Pais, près de 60% des arrivées aux Canaries en 2023 concernaient des Sénégalais. Ces derniers fuient la crise économique, qui s’est encore aggravée avec la pandémie de Covid-19. La raréfaction des ressources halieutiques est un autre facteur permettant d’expliquer cet exode : les familles, dont beaucoup vivent de la pêche, ne parviennent plus à subvenir à leurs besoins."Moi je n’étais pas prête à partir, a confié Astou Gueye à InfoMigrants depuis Bargny, un village près de Dakar. Ici, il n’y a pas de travail. La mer, le président Macky Sall l’a vendue. Nos maris n’ont rien quand ils vont en mer. Ils ne peuvent pas payer la scolarité des enfants, ni les dépenses quotidiennes. Donc on est obligé d’aller en Espagne".
    Mais emprunter cette route migratoire reste particulièrement risqué. Selon l’ONG Caminando Fronteras, au moins 6 618 personnes sont mortes ou ont disparu en tentant de rejoindre l’Espagne l’an dernier, dont une grande majorité (6 007) au large des Canaries. Ainsi, en moyenne, 18 migrants meurent chaque jour sur la route maritime de l’Afrique vers l’Espagne.

    #Covid-19#migrant#migration#canaries#espagne#mauritanie#senegal#afriqueroutemigratoire#migrationirreguliere#crise#sante#mortalite