• Le gouvernement refuse de subventionner les associations féministes « ambiguës » sur le massacre du 7 octobre
    https://www.nouvelobs.com/societe/20240211.OBS84352/le-gouvernement-refuse-de-subventionner-les-associations-feministes-ambig


    Doc, tu n’es plus sanctionné sur tes réactions ou tes propos, mais sur ton absence de réaction.
    Tu as ordre d’affirmer que tu penses comme le gouvernement.
    #Police_de_la_pensée #dystopie

    Depuis l’attaque sanglante lancée par le Hamas contre Israël le 7 octobre et les représailles israéliennes, le collectif Nous toutes, et plus largement les associations et figures féministes en France s’étaient vus reprocher un « silence » sur les informations et témoignages faisant état de viols commis par des hommes du Hamas.

  • Saldmann à « Quelle époque ! » : du « Hanouna pour CSP+ » | Pauline Bock
    https://www.arretsurimages.net/articles/saldmann-a-quelle-epoque-du-hanouna-pour-csp

    Frédéric Saldmann est médecin et en promo pour son 17ème livre. Sur le plateau de « Quelle époque ! » sur France 2, il a partagé son enthousiasme pour le jeûne séquentiel, qui « rend intelligent » et permettrait de « rester jeune »... sans aucune remise en contexte de la part de Léa Salamé, fascinée. Sauf que pour des médecins, Saldmann est « un charlatan » qui « raconte des insanités scientifiques ». Oups. Source : Arrêt sur images

  • Mais c’était un coup en 3 bandes (comme disait Stéphane Guillon) depuis le premier quinquennat ?
    Tu te fais élire centriste, mais le but, c’est de placer le plus de réformes conservatistes, réactionnaires et droitardes, le plus sournoisement du monde. Pour enfin avoir construit une société de droite dure.
    SNU, uniforme à l’école, sport+jeune, théâtre, éducation civique (de droite)... ca ressemble bien à un période pré-extreme droite, non ?
    Si vous rêviez de vous immerger dans ce que pouvaient être les années 30, ne cherchez pas, remplissez vos poumons, c’est exactement ca.

    J’en ai mare de voir chaque jour les choses s’éloigner de ce que j’imagine être une société. En plus de la frustration et la rage, j’ai cette impression de solitude.
    Les directeurs d’écoles ne devraient pas appliquer cela.

    Service national universel, uniforme à l’école, théâtre... Les outils du « réarmement civique » voulu par Emmanuel Macron

    https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/01/17/service-national-universel-uniforme-education-civique-theatre-les-outils-du-

    Les contours de plusieurs mesures annoncées lors de la conférence de presse du chef de l’Etat, le 16 janvier, demeurent flous, et l’application de certaines d’entre elles est soumise à la mise en place de moyens supplémentaires.

    --- --- --- ET DONC --- --- ---

    On en arrive au texte que personne n’a relayé @rezo @7h36 , et pourtant terrifiant de vérité

    L’extrême droite REGNE mais ne gouverne pas
    https://blog.ecologie-politique.eu/post/L-extreme-droite-regne-mais-ne-gouverne-pas

  • #Allemagne : l’extrême droite prévoit des expulsions massives

    Il est ressorti de recherches menées par le média d’investigation Correctiv que des politiques AfD, des personnalités de l’extrême-droite allemande et des entrepreneurs triés sur le volet, entre autres individus, se sont retrouvés dans un hôtel près de Potsdam en novembre 2023. A l’ordre du jour : des projets d’expulsion de millions de citoyens allemands issus de l’immigration. Bronca dans la presse européenne, toutefois rassurée par l’importante mobilisation contre l’extrême droite.

    https://www.eurotopics.net/fr/313676/allemagne-l-extrme-droite-prevoit-des-expulsions-massives

    #renvois #expulsions #machine_à_expulser #asile #migrations #réfugiés #expulsions #extrême_droite

    voir aussi :


    https://seenthis.net/messages/1022396

    ping @karine4 @_kg_

    • German government urged to tighten asylum policy as #AfD grows in popularity

      Germany’s main opposition party, the CDU, is urging the country’s three-way coalition government to work with the states to tighten asylum policy, fearing that the issue could be left to the far-right AfD party, which is currently performing well in the polls.

      Under pressure from the opposition and the German states, Chancellor Olaf Scholz met with the heads of the German states in November to discuss ways of tightening the country’s asylum policy. Now, there are growing calls for the results to be discussed.

      “The power of populists and extremists is always fuelled by the democrats’ inability to act. This is especially true when it comes to one of the major problems of our time: the migration question,” Minister-President of the state of North Rhine-Westphalia, Hendrik Wüst (CDU/EPP), told Tagesspiegel.

      Wüst called for another meeting between the heads of state and government and Scholz to assess the asylum measures taken so far.

      His demand follows the rising popularity of AfD, which is currently polling above any of the governing parties at 22%, which sets them only behind the CDU, a recent poll has shown.

      However, the matter has become especially sensitive after independent and investigative not-for-profit newsroom Correctiv revealed that AfD members met with influential businessmen and extremist businesses in November at a hotel in secret and discussed plans to expel unwanted residents, questioning the fundamental rights of German citizens who do not fit into their viewpoint.

      Berlin Mayor Kai Wegner (also CDU) joined the call for the government to work with the states, calling for “another migration summit between the federal and state governments”.

      “We need a joint effort by the democratic parties to overcome the challenges of our time,” Wegner told Tagesspiegel. “We must finally change course in migration policy, for example,” he added.

      But Kevin Kühnert, the General Secretary of Scholz’s ruling SPD, rejected the proposal and called “Wüst’s demand tactless, especially in these times”, referring to the recent revelations.

      MEP Dennis Radtke (CDU/EPP) commented on X, saying, “A cross-party solution to the refugee issue is not a concession to the AfD, but would be an important contribution to the fight against migration.”

      Germany, which saw almost one in three asylum seekers applying to EU countries, Switzerland and Norway in 2023, apply there, according to unpublished figures from the EU’s Asylum Agency (EUAA) seen by Die Welt, may well see a drop in numbers as a result of stricter asylum rules.

      Although Germany’s status as an economic powerhouse in the European Union may continue to attract many, if a more restrictive asylum policy has the same effect as Denmark’s, it could end up not only making it more difficult to enter the country but also as Die Welt reports, potentially deter future attempts to enter in the first place.

      https://www.euractiv.com/section/politics/news/german-government-urged-to-tighten-asylum-policy-as-afd-grows-in-popularit

    • En Allemagne, l’extrême droite planifie secrètement la « #remigration » de millions de citoyens

      Personne ne devait être au courant de cette réunion. Des personnalités politiques du parti AfD, des néonazis et de riches entrepreneurs se sont rencontrés dans un hôtel près de Potsdam en novembre. Ils n’ont planifié rien de moins que l’expulsion de millions de personnes d’Allemagne.

      UneUne bonne vingtaine de personnes pénètrent dans la salle à manger d’un hôtel de campagne, près de la ville de Potsdam, à l’ouest de Berlin. Certaines sont des figures d’Alternative pour l’Allemagne (AfD, le principal parti d’extrême droite outre-Rhin). D’autres sont membres de corporations étudiantes ; il y a des bourgeois, des avocats, des hommes politiques, des entrepreneurs, des médecins. Il y a une tête d’affiche de la mouvance identitaire. Sont également présents deux représentants de l’Union chrétienne-démocrate (CDU), issus de la Werteunion (« Union des valeurs »), un courant qui se positionne à l’aile droite du grand parti conservateur.

      Un article récemment publié dans l’hebdomadaire Die Zeit soulignait la proximité des tenanciers de l’hôtel avec les milieux d’extrême droite.

      Deux hommes sont à l’initiative de ce rendez-vous : Gernot Mörig, la soixantaine, ancien dentiste à Düsseldorf (Ouest), et Hans-Christian Limmer, un homme d’affaires bien connu dans le secteur de la restauration, qui a notamment été associé dans l’enseigne de boulangerie industrielle Backwerk, la chaîne de hamburgers Hans im Glück et le service de livraison de produits alimentaires Pottsalat. Contrairement à Gernot Mörig, Hans-Christian Limmer n’est pas présent. Interrogé par Correctiv (voir la Boîte noire), il a expliqué avoir pris ses distances avec l’ordre du jour de la réunion et n’avoir « joué aucun rôle » dans sa préparation.
      Prologue. Dans les coulisses

      Nous sommes le samedi 25 novembre 2023, peu avant 9 heures. La neige s’accumule sur les voitures garées dans la cour. Ce qui se passe ce jour-là dans la maison d’hôtes Adlon ressemble à une pièce de théâtre de chambre, mais tout est vrai. Cela montre ce qui peut arriver lorsque des promoteurs d’idées d’extrême droite, des représentants de l’AfD et des partisans fortunés de l’extrême droite se mélangent. Leur objectif commun : que des personnes puissent être expulsées d’Allemagne sur la base de critères racistes, qu’elles possèdent ou non un passeport allemand.

      La réunion était censée rester secrète. La communication entre les organisateurs et les invités ne s’est faite que par courrier postal. Des copies de ces correspondances ont néanmoins été remises à Correctiv. Nous avons pris des photos, à l’avant et à l’arrière du bâtiment, et avons également pu filmer en caméra discrète dans le bâtiment. Un de nos journalistes s’est enregistré à l’hôtel sous une fausse identité. Il a suivi la réunion de près et a pu observer qui y assistait. L’ONG écologiste Greenpeace a par ailleurs effectué ses propres recherches et a fourni à Correctiv des photos et des documents. Nos journalistes se sont entretenus avec des membres de l’AfD. Plusieurs sources ont confirmé les déclarations des participants à Correctiv.

      Nous avons donc pu reconstituer la rencontre.

      Il s’agit de bien plus qu’une simple réunion d’adeptes de l’extrême droite. Parmi les participants figurent des personnalités influentes au sein de l’AfD. L’un d’eux jouera un rôle clé dans cette histoire. Il se vante de parler ce jour-là au nom du comité exécutif du parti fédéral de l’AfD. Il est le conseiller personnel d’Alice Weidel, cheffe de cette organisation politique anti-immigration fondée en 2013, partenaire du Rassemblement national au niveau européen.

      Organisée dix mois avant les élections régionales dans les Länder de Thuringe, de Saxe et de Brandebourg, prévues en septembre 2024, cette réunion montre que l’idéologie raciste imprègne le parti jusqu’à l’échelon fédéral. Et cela ne devrait pas s’arrêter aux intentions : certains responsables politiques souhaitent également agir en conséquence, même si l’AfD affirme ne pas être un parti d’extrême droite.

      C’est un sujet juridiquement sensible pour l’AfD, en plein débat sur une éventuelle procédure d’interdiction dirigée contre le parti. En même temps, c’est un avant-goût de ce qui pourrait arriver si l’AfD arrivait au pouvoir en Allemagne. Ce qui se mijote ce week-end-là n’est rien de moins qu’une attaque contre la Constitution de la République fédérale.

      Acte 1, scène 1. Un hôtel de campagne au bord du lac

      La villa est située sur le lac Lehnitz, non loin de Potsdam. C’est un bâtiment des années 1920 avec un toit de tuiles et une vue sur l’eau. Les premiers invités arrivent la veille. Un SUV blanc immatriculé à Stade (Basse-Saxe) se gare dans la cour, la musique du groupe italien de rock allemand Frei.Wild résonne à travers ses fenêtres : « Nous, nous, nous, nous créons l’Allemagne. »

      De nombreux invités arrivent le samedi matin, se dirigeant vers une table où sont dressées une trentaine d’assiettes, chacune avec une serviette pliée.

      Beaucoup ont reçu des invitations personnelles où l’on évoque un « réseau exclusif » et un « don minimum » de 5 000 euros recommandé pour participer. Objectif du « Forum de Düsseldorf », ainsi que s’est nommé le groupe : collecter les dons de personnalités fortunées et d’entrepreneurs qui souhaitent secrètement soutenir des alliances d’extrême droite. « Nous avons besoin de patriotes qui font activement quelque chose et de personnalités qui soutiennent financièrement ces activités », indique l’invitation.

      Mais quelle est la finalité de ces dons ?

      La première indication est l’invitation signée par les organisateurs Gernot Mörig, le dentiste, et Hans-Christian Limmer, l’homme d’affaires. Dans une autre lettre d’invitation consultée par Correctiv, Gernot Mörig écrit : il existe un « concept global, au sens d’un plan stratégique », qui sera introduit par un orateur, Martin Sellner, cofondateur du Mouvement identitaire d’Autriche, branche de l’organisation française – dissoute en 2021 – Génération identitaire. Tous ceux qui ont participé au week-end savaient donc où ils mettaient les pieds.
      Acte 1, scène 2. Une « feuille de route » pour se débarrasser des immigrés

      Martin Sellner, auteur et figure de proue de la Nouvelle Droite, est le premier intervenant de la réunion. Gernot Mörig arrive rapidement au point dont il est censé être question aujourd’hui : la « remigration ».

      Dans l’introduction, l’organisateur accorde un poids particulier à la thèse de Martin Sellner : tout le reste – les mesures liées au coronavirus et à la vaccination, la situation en Ukraine et au Proche-Orient – sont autant de points de discorde à droite. La seule question qui les rassemble est de savoir « si nous, en tant que peuple, allons survivre en Occident ou non ».

      Martin Sellner explique le concept de « remigration » comme suit : il existe trois groupes cibles de migrants qui doivent quitter l’Allemagne pour, dit-il, « inverser l’installation des étrangers ». Il précise de qui il s’agit : les demandeurs d’asile, les étrangers ayant le droit de rester et les « citoyens non assimilés ». Selon lui, ces derniers constituent le plus gros « problème ». En d’autres termes : Martin Sellner divise la population entre ceux qui devraient vivre sans être inquiétés en Allemagne et ceux auxquels ce droit fondamental ne devrait pas s’appliquer.

      Les réflexions du jour se résument finalement à une chose : les gens devraient pouvoir être expulsés d’Allemagne s’ils ont la mauvaise couleur de peau, la mauvaise origine ou s’ils ne sont pas suffisamment « assimilés ». Même s’ils sont citoyens allemands. Ce serait une attaque contre la Loi fondamentale, contre la citoyenneté et contre le principe d’égalité.
      Acte 1, scène 3. Aucune objection de la part de l’AfD

      Sur le fond, aucune critique de l’idée du « plan stratégique » n’émerge dans l’assemblée. La plupart des participants émettent des avis favorables, n’exprimant des doutes que sur sa faisabilité.

      Silke Schröder, entrepreneuse dans l’immobilier et membre du conseil d’administration de l’Association de langue allemande, proche de la CDU, se demande comment cela devrait fonctionner dans la pratique. Car dès qu’une personne possède un passeport « approprié », c’est « une impossibilité ».

      Pour Martin Sellner, ce n’est pas un obstacle. Selon lui, il faut mettre une « forte pression » sur les gens pour qu’ils s’adaptent, au travers par exemple de « lois sur mesure ». La remigration ne peut pas se faire rapidement, c’est « un projet qui s’étend sur dix ans ».

      Les membres de l’AfD présents n’énoncent également aucune objection, bien au contraire. Gerrit Huy, députée de l’AfD au Bundestag, souligne qu’elle poursuit depuis longtemps l’objectif fixé.

      Lorsqu’elle a rejoint le parti il ​​y a sept ans, elle « portait déjà le concept de remigration ». C’est pour cette raison que l’AfD ne s’oppose plus à la double nationalité. « Parce qu’on peut alors leur retirer le passeport allemand, ils en ont toujours un. » Comme le dit Gerrit Huy, les immigrés possédant un passeport allemand sont censés être attirés dans un piège.

      Le chef du groupe parlementaire AfD en Saxe-Anhalt (Est), Ulrich Siegmund, est également présent dans la salle. Il est influent au sein de son parti, notamment parce que sa fédération régionale bénéficie d’une belle cote de popularité. Il estime qu’il faudrait transformer le paysage urbain et mettre la pression sur les restaurants étrangers. Il devrait être « le moins attrayant possible pour cette clientèle de vivre en Saxe-Anhalt ». Et cela pourrait être fait très facilement. Ses propos pourraient avoir des conséquences lors des élections à venir.

      Correctiv a envoyé aux participants des questions sur la réunion, demandant, entre autres, ce qu’ils pensaient des principales déclarations qui y avaient été faites. Au moment de la publication de l’article, Gerrit Huy, députée de l’AfD au Bundestag, n’a pas répondu à nos questions, pas plus que le cadre de l’AfD Roland Hartwig ou le comité exécutif fédéral du parti.

      Ulrich Siegmund, le parlementaire de Saxe-Anhalt, a demandé à un cabinet d’avocats d’écrire qu’il n’était pas là en tant que député de l’AfD mais à titre « privé ». Dans sa réponse, le cabinet d’avocats laisse ouverte la manière dont Siegmund perçoit le concept de « remigration ». Il déclare simplement qu’il ne veut pas « expulser illégalement » des personnes.

      Gernot Mörig, lui, prend ses distances. Il « se souvient » différemment des déclarations de Martin Sellner. S’il avait entendu de telles déclarations, écrit-il, elles « n’auraient pas été sans objection de [sa] part » – notamment en ce qui concerne le traitement inégal des citoyens allemands.

      L’AfD a récemment engrangé plusieurs succès électoraux et ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Selon de récents sondages, il cumulerait plus de 30 % des intentions de vote dans les Länder de Saxe et de Thuringe, devant la CDU, les sociaux-démocrates ou les Verts. Mais dans le même temps, le parti est sous pression. L’Office fédéral de protection de la Constitution, le service de renseignement intérieur allemand, qualifie les fédérations de l’AfD en Thuringe, en Saxe-Anhalt et en Saxe d’extrême droite.

      L’interdiction du parti est de plus en plus discutée ces temps-ci. Plus de 660 000 personnes ont signé une pétition en faveur de cette mesure et le député CDU Marco Wanderwitz envisage de déposer une motion d’interdiction au Bundestag.

      L’AfD se présente pourtant comme une force politique démocratique. « En tant que parti fondé sur l’État de droit, l’AfD s’engage sans réserve envers le peuple allemand en tant que somme de tous les citoyens allemands », indique-t-il sur son site internet. Les immigrés titulaires d’un passeport allemand sont « tout aussi Allemands que les descendants d’une famille qui vit en Allemagne depuis des siècles » et, « pour [le parti], il n’y a pas de citoyens de première ou de deuxième classe ».

      Les propos tenus au cours de la réunion tranchent avec ce discours de façade : les femmes et hommes politiques de l’AfD y ont professé librement leurs idéaux nationalistes, sans se distinguer des positions des idéologues d’extrême droite présents à leurs côtés.
      Acte 1, scène 4. L’utopie des nazis

      Dehors, la neige fond. L’organisateur Gernot Mörig se dit généralement pessimiste. Mais ce jour-là, il a de l’espoir. Et cela a notamment à voir avec le « plan stratégique » du militant d’extrême droite Martin Sellner.

      L’idée d’instaurer un « État modèle » en Afrique du Nord surgit. Martin Sellner explique que jusqu’à deux millions de personnes « déplacées » pourraient vivre dans une telle zone. Tous ceux qui soutiennent les réfugiés pourraient y aller aussi.

      Ce que conçoit Martin Sellner n’est pas sans rappeler le projet des nationaux-socialistes de déporter quatre millions de juifs vers l’île de Madagascar en 1940. On ne sait pas si Martin Sellner a en tête ce parallèle historique. Autre coïncidence : pour leur réunion conspiratrice, les organisateurs ont choisi un hôtel situé à huit kilomètres de la villa de la conférence de Wannsee, où les nazis ont mis au point la « solution finale de la question juive ».

      Martin Sellner évoque ensuite le « vote ethnique », un autre terme issu du vocable de l’extrême droite. « Ce n’est pas seulement que les étrangers vivent ici. Ici aussi, ils votent », explique-t-il. « Vote ethnique » signifie pour lui que les personnes issues de l’immigration voteraient principalement pour des partis « favorables aux migrants ».

      Non seulement Martin Sellner délégitime ainsi les élections en elles-mêmes, mais il transforme également les Allemands en étrangers dans leur propre pays. Selon les données de l’Office fédéral de la statistique, 20,2 millions de personnes ont en Allemagne un « passé d’immigration », c’est-à-dire qu’elles ont elles-mêmes immigré depuis 1950 ou qu’elles descendent de ces immigrant·es.

      Il apparaît clairement que les stratégies de ces différents acteurs d’extrême droite s’entrelacent : Martin Sellner fournit les idées, l’AfD les reprend et les porte dans le parti. En arrière-plan, des personnes fortunées s’occupent du réseautage. Les débats tournent toujours autour d’une seule question : comment parvenir à une communauté ethnique unifiée ?

      Acte 2, scène 1. L’influenceur au service du plan d’expulsions

      Il s’agit maintenant d’évoquer les détails pratiques, les prochaines étapes. Gernot Mörig, qui se décrit plus tard comme « l’unique organisateur » en réponse aux questions de Correctiv, parle d’un comité d’experts qui élaborera ce plan – l’expulsion des personnes d’origine immigrée, y compris de citoyens allemands – d’un « point de vue éthique, juridique et logistique ». Gernot Mörig a déjà une idée de qui pourrait prendre la tête de ce comité : Hans-Georg Maaßen, ancien chef de l’Office pour la protection de la Constitution et grand promoteur de l’union des droites.

      Le nom de Maaßen revient fréquemment ce jour-là. Selon plusieurs médias, l’ancien haut fonctionnaire et membre de la CDU envisage d’annoncer la création de son propre parti en janvier. Les gens présents dans la salle le savent déjà, ils évoquent cette future formation à plusieurs reprises lors de la conférence.

      Mais les participants ne semblent pas prendre ce nouveau parti très au sérieux. Ils sont davantage préoccupés par leurs propres projets et se donnent pour but d’être prêts lorsqu’« une force patriotique dans ce pays aura pris ses responsabilités », expose Gernot Mörig.

      La discussion porte sur la manière dont l’idée de « remigration » devrait devenir une stratégie politique. Martin Sellner indique que pour y parvenir, il faut construire un « pouvoir métapolitique et prépolitique » afin de « changer le climat de l’opinion ».

      Si l’on suit le contenu des conférences, cela signifie en pratique que l’argent doit aussi couler dans des projets d’influence, de propagande, dans des mouvements d’action et des projets universitaires. D’un côté, pour construire une opinion publique d’extrême droite ; de l’autre, pour affaiblir la démocratie, ce qui signifie mettre en doute les élections, discréditer la Cour constitutionnelle, dénigrer les opinions divergentes et combattre les médias publics.
      Acte 2, scène 2. Comme si le rapport de force avait déjà basculé

      Les intervenants se succèdent et chaque conférence dure environ une heure. Entre-temps, le déjeuner est apporté et une employée de l’hôtel semble agacée par le nombre de convives qu’elle doit servir.

      Dans l’après-midi, Ulrich Vosgerau s’avance. Il est avocat et membre du conseil d’administration de la Fondation Desiderius-Erasmus, affiliée à l’AfD, et a représenté le parti devant la Cour constitutionnelle fédérale dans le litige concernant le financement de la fondation.

      Le constitutionnaliste parle du vote par correspondance : il s’interroge sur le processus, le secret du vote, partage ses inquiétudes concernant ces jeunes électeurs d’origine turque qui seraient incapables de se forger une opinion indépendante. En réponse aux questions de Correctiv, il confirme avoir tenu ces propos mais affirme ne pas se souvenir de l’idée d’expulser des citoyens, pourtant abordée dans la conférence de Martin Sellner.

      Ulrich Vosgerau considère comme envisageable la suggestion selon laquelle un modèle de lettre-type pourrait être élaboré avant les prochaines élections afin de contester leur légalité : plus il y aurait de participants à envoyer ces lettres aux autorités, expose-t-il, plus les chances que leurs revendications soient prises en compte seraient élevées. Des applaudissements ponctuent la fin de son intervention.

      D’autres estiment que le rapport de force entre les partis traditionnels et l’extrême droite a déjà basculé. Mario Müller, identitaire condamné à plusieurs reprises pour violences, actuellement assistant du député de l’AfD au Bundestag Jan Wenzel Schmidt, s’est exprimé en ce sens lors de sa conférence.
      Acte 3, scène 1. Le clan Mörig

      À travers les fenêtres à croisillons de la maison de campagne, une vue s’ouvre sur l’assemblée présente. La salle respire la splendeur d’antan : une épinette dans le coin, une horloge ancestrale au mur ; de nombreux invités portent des chemises et des vestes.

      Les plans sont définis, du moins dans leurs grandes lignes. Mais tout dépend de l’argent. Gernot Mörig le sait bien : dans les années 1970, il était le dirigeant fédéral de la Bundes Heimattreuer Jugend (« Association des jeunes fidèles à la patrie »), un groupuscule d’extrême droite promouvant l’idéologie « Blut und Boden » (« sang et sol »). L’association qui lui a succédé, Heimattreu deutsche Jugend, a été interdite en 2009 en raison de son idéologie néonazie. Andreas Kalbitz, ancien chef de l’AfD dans le Land de Brandebourg, a été exclu du parti car il avait été invité à un camp d’été du groupe.

      C’est Gernot Mörig qui a sélectionné les invités et établi le programme. C’est lui qui a parlé du « plan stratégique » dans sa lettre et a demandé des dons aux invités. L’argent qu’il collecte sera utilisé pour soutenir des organisations comme celles de Martin Sellner, explique-t-il plus tard.

      Il montre une liste de soutiens qui ont fait des promesses de dons ou ont déjà versé de l’argent. Il cite aussi ceux qui ne sont pas présents. Comme Christian Goldschagg, fondateur de la chaîne de fitness Fit-Plus et ancien associé de l’éditeur de presse Süddeutscher Verlag. À Correctiv, celui-ci explique qu’il n’a « transféré aucune somme pour cet événement ou le projet décrit » et qu’il n’avait rien à voir avec l’AfD. Ou comme Klaus Nordmann, homme d’affaires de Rhénanie du Nord-Westphalie et grand donateur de l’AfD. En réponse aux questions de la rédaction, il assure qu’il n’a pas fait don de 5 000 euros et qu’il ne s’est pas senti obligé de le faire.

      Gernot Mörig donne d’autres noms. Alexander von Bismarck, qui a attiré l’attention par son action de soutien à l’invasion russe de l’Ukraine, est également dans la salle. Gernot Mörig se vante de cette autre personne qui a transféré une « somme élevée à quatre chiffres en guise de don » ou qui compte encore le faire.

      Jusqu’à présent, les dons ont été effectués via le compte privé de son beau-frère banquier. Gernot Mörig annonce que « la prochaine fois, ils auront probablement une association non enregistrée » à travers laquelle les versements pourront être effectués.
      Acte 3, scène 2. Un homme politique de l’AfD réclame plus d’un million d’euros

      Ulrich Siegmund, chef du groupe parlementaire de l’AfD en Saxe-Anhalt, a apparemment lui aussi besoin d’argent. Le politicien sollicite ouvertement des dons lors de la réunion : il pense déjà aux élections et à la propagande électorale qu’il aimerait envoyer, de préférence directement dans les boîtes aux lettres des électeurs et électrices.

      Ulrich Siegmund dit qu’il aimerait que tout le monde reçoive une lettre au moins une fois. Une campagne de publicité traditionnelle à la radio et à la télévision est nécessaire. Mais il veut plus : il lui faut 1,37 million d’euros, « en plus de ce qui est fourni par le parti ». Les dons aux partis sont « bien sûr, et de loin, la chose la plus propre », déclare Ulrich Siegmund. « Néanmoins », selon lui, il existe « des moyens tout à fait légaux de faire des dons directs » en contournant les caisses du parti – ce qui n’est pas nécessairement illégal.
      Acte 3, scène 3. Le bras droit d’Alice Weidel

      Le fait qu’une partie de l’AfD entretient des liens étroits avec les néonazis et la Nouvelle Droite n’a rien de nouveau. Jusqu’à présent, cependant, le parti a imputé le problème à certaines de ses fédérations locales ou à des cas individuels isolés.

      Un représentant de la direction du parti est également présent à la réunion secrète à l’hôtel : Roland Hartwig, ancien député de l’AfD, assistant personnel de la dirigeante de l’AfD Alice Weidel et, selon plusieurs sources, « secrétaire général non officiel du parti politique ». En somme, quelqu’un qui exerce une influence en coulisses sur les plus hauts niveaux décisionnels du parti.

      Devant les invités, Roland Hartwig avoue être un fan du militant Martin Sellner, dont il a lu le livre « avec grand plaisir ». Il fait également référence au « plan stratégique » discuté précédemment et évoqué par Gernot Mörig. Roland Hartwig poursuit en affirmant que l’AfD envisage actuellement un procès contre l’audiovisuel public et une campagne qui montrera à quel point ses antennes sont luxueusement équipées.

      Le projet présenté par le fils de Gernot Mörig lors de la réunion doit également être replacé dans le contexte de la conférence de Martin Sellner : Arne Friedrich Mörig souhaite créer une agence regroupant des influenceurs de droite. Roland Hartwig évoque la possibilité que l’AfD cofinance cette structure. L’objectif, selon Roland Hartwig, est d’influer sur les élections, en particulier à travers les jeunes : « La génération qui doit inverser la tendance est là. » Ce projet vise à attirer les jeunes sur des plateformes comme TikTok ou YouTube pour consulter des contenus politiques qui seraient produits par ces influenceurs.

      Selon Roland Hartwig, la prochaine étape consistera désormais à présenter le projet au conseil exécutif fédéral et à convaincre le parti qu’il en bénéficiera également.

      Roland Hartwig prononce une phrase cruciale : « Le nouveau directoire fédéral, en fonction depuis un an et demi, est ouvert à cette question. Nous sommes donc prêts à dépenser de l’argent et à nous emparer de sujets qui ne profitent pas directement au seul parti. »

      On a l’impression que Roland Hartwig, bras droit d’Alice Weidel, joue le rôle d’intermédiaire auprès du comité exécutif fédéral de l’AfD, afin de transmettre au parti les projets qui naîtraient de cette réunion. Roland Hartwig n’a pas répondu à nos questions au moment de la publication de cet article.
      Épilogue

      Le soir d’après, tout est calme. L’hôtel a l’air désert. Ce qu’il reste c’est :

      - un dentiste d’extrême droite qui a dévoilé son réseau conspirateur ;
      - une réunion d’extrémistes de droite radicaux avec des représentants fédéraux de l’AfD ;
      - un « plan stratégique » visant à expulser massivement des citoyens allemands, sapant les articles 3, 16 et 21 de la Loi fondamentale ;
      - la révélation de plusieurs donateurs potentiels d’extrême droite issus de la bourgeoise allemande ;
      – un constitutionnaliste qui décrit les méthodes juridiques pour mettre systématiquement en doute les élections démocratiques ;
      - un chef de groupe parlementaire de l’AfD qui sollicite des dons électoraux en contournant son parti ;
      - un propriétaire d’hôtel qui a pu gagner un peu d’argent pour couvrir ses frais.

      https://www.mediapart.fr/journal/international/150124/en-allemagne-l-extreme-droite-planifie-secretement-la-remigration-de-milli

    • 15.01.2024
      +++ Demokratie schützen, AFD bekämpfen +++
      Aufruf zur Kundgebung auf dem Alter Markt Köln, Sonntag, 21.01.2024, 12 Uhr

      Mit großer Besorgnis haben wir die Recherchen von „Correctiv“ zum Treffen von AFD Politikern und Mitgliedern der Werteunion mit der identitären Bewegung zur Kenntnis genommen.

      Wir danken Correctiv und den Medien für die Berichterstattung zum „Geheimplan gegen Deutschland“, einem Masterplan zur „Remigration“, der die Vertreibung von Millionen von Menschen aus Deutschland beinhaltet, einem Plan, um die Artikel 3, 16 und Artikel 21 des Grundgesetzes zu unterlaufen. Asylbewerber:innen, Ausländer:innen mit Bleiberecht und „nicht assimilierte dt. Staatsbürger“ aber auch Menschen mit deutschem Pass die eine Migrationsgeschichte haben, sollen mit „maßgeschneiderten Gesetzen“ aus Deutschland ausgewiesen werden. Dazu wird ein „afrikanischer Musterstaat“ für bis zu zwei Mio. Vertriebene anvisiert. Dieser Vorschlag erinnert fatal an eine Idee der Nationalsozialisten von 1940, alle europäischen Jüdinnen und Juden auf die Insel Madagaskar umzusiedeln.

      Die Recherchen von „Correctiv“ haben einmal mehr offengelegt, wie weit wichtige Mitglieder und Funktionäre der AFD offen für rechtsextremistische, verfassungswidrige Ideen und Pläne sind.

      Sie haben offengelegt, wie systematisch Finanziers für solche verfassungswidrige Ideen angeworben werden. Und sie haben gefährliche Netzwerke gleichermaßen zu Mitgliedern und Funktionären der Werte Union offengelegt, die gleichzeitig Mitglieder der CDU sind.

      Alles das erinnert fatal an die schlimmsten rassistischen Traditionen des deutschen Faschismus von Ausgrenzung und Diskriminierung. Es ist höchste Zeit zu handeln!

      Wir warnen alle demokratischen Parteien vor einem Wettbewerb um eine möglichst repressive Flüchtlingspolitik. Dabei gewinnt nur die AFD.

      Wir fordern angesichts der bevorstehenden Europawahl und der Landtagswahlen in diesem Jahr, dass die Brandmauern der demokratischen Parteien gegen die AFD erhöht werden.

      Für die großen ökologischen, wirtschaftlichen und sozialen Herausforderungen bietet die AFD keine Lösungen. Im Gegenteil: Sie leugnet den menschengemachten Klimawandel, sie ist für Sozialabbau und gegen Mindestlöhne sowie gegen Steuererhöhungen für Wohlhabende und will die EU abschaffen.

      Es ist höchste Zeit, das Verbindende der demokratischen Kräfte in den Vordergrund zu stellen im Einsatz für ein demokratisches, soziales Europa ohne Rassismus, Antisemitismus und Nationalismus.

      Wer die AFD unterstützt und wählt, gibt Personen ein Mandat, die menschenverachtende Verfassungsfeinde sind, die die Demokratie missbrauchen, um sie abzuschaffen, und die selbst vor Deportationen nicht zurückschrecken.

      KSSQ setzt sich ein für ein breites Kölner Bündnis für den Schutz der Demokratie und zur Bekämpfung aller Rechtsextremisten und der AFD als ihrem parlamentarischen Arm.

      Wir rufen auf zur Kundgebung „Demokratie schützen, AFD bekämpfen“
      Auf dem Alter Markt , Sonntag, 21.01.2024, 12 Uhr

      https://koeln-bonn.dgb.de/++co++d40cdb26-b392-11ee-aad6-001a4a160123/scaled/size/2048

      https://koeln-bonn.dgb.de/themen/++co++eb8ca2c8-b391-11ee-8318-001a4a160123

      #ver.di #demonstration

    • En Allemagne, des responsables du parti d’extrême droite AfD envisagent l’expulsion en masse d’Allemands d’origine étrangère
      https://www.lemonde.fr/international/article/2024/01/10/en-allemagne-des-responsables-du-parti-d-extreme-droite-afd-envisagent-l-exp

      Le site d’investigation « Correctiv » a révélé que des cadres d’Alternative pour l’Allemagne se sont réunis avec des représentants de la mouvance néonazie pour envisager des « lois sur mesure » poussant les « citoyens allemands non assimilés » à partir vers l’Afrique du Nord.
      Par Thomas Wieder (Berlin, correspondant), 10 janvier 2024

      Depuis sa création en 2013, le parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD) n’a cessé de se radicaliser, alors qu’il n’a jamais atteint de tels niveaux dans les intentions de vote : de 21 %-23 % à l’échelle nationale, autour de 30 % dans les six Länder d’ex-Allemagne de l’Est, et même 35 % dans deux d’entre eux, la Saxe et la Thuringe, où auront lieu des élections régionales le 1er septembre.

      Mais que ferait l’AfD en cas d’arrivée au pouvoir ? Selon une enquête publiée mercredi 10 janvier par le site d’investigation Correctiv, plusieurs de ses responsables se sont retrouvés, en présence de donateurs du parti et de membres de la mouvance néonazie, dans un hôtel de Potsdam, le 25 novembre 2023, pour discuter d’un projet d’expulsion à grande échelle visant des Allemands d’origine étrangère.
      Présenté par Martin Sellner, fondateur du Mouvement des identitaires d’Autriche et figure influente des droites radicales germanophones, ce plan de « remigration » nécessiterait des « lois sur mesure » afin de « mettre sous forte pression » les « citoyens allemands non assimilés ». Pour être mis en œuvre, il aurait besoin d’un « Etat modèle » en Afrique du Nord, où seraient « déplacées » jusqu’à deux millions de personnes, parmi lesquelles « des individus qui aident les réfugiés en #Allemagne ».

      « Remigration »

      Selon Correctiv, les responsables de l’AfD qui ont assisté à cette rencontre tenue secrète et pour laquelle une contribution de 5 000 euros était exigée à chaque participant – une trentaine au total – n’ont pas exprimé la moindre réserve.
      Parmi eux figuraient Roland Hartwig, ancien député et proche conseiller d’Alice Weidel, la présidente du parti d’extrême droite ; Ulrich Siegmund, chef de file des députés AfD au Parlement de Saxe-Anhalt, un Land de l’est du pays, où les services de renseignement ont récemment publié un rapport alarmiste sur la menace que constitue le parti pour « l’ordre démocratique et constitutionnel » ; et la députée fédérale Gerrit Huy, qui s’est vantée, lors de la réunion, d’avoir déjà « mis sur la table le concept de remigration au moment de [son] entrée à l’AfD il y a sept ans ».

      Officiellement, l’AfD ne prône pas la « remigration », notion chère à la droite identitaire. Sur son site, le parti assure qu’il considère « le peuple allemand comme la somme de toutes les personnes ayant la nationalité allemande, et s’inscrit en faux contre l’idée qu’il y aurait “des citoyens de première et de deuxième classe” ».

      Il n’empêche. A son dernier congrès, qui s’est tenu à Magdebourg (Saxe-Anhalt) en juillet 2023, le mot a été prononcé à la tribune par Irmhild Bossdorf, qui figure en neuvième place sur la liste de l’AfD pour les européennes du 9 juin. Cette dernière a notamment réclamé une « #remigration se chiffrant en millions [de personnes] », estimant que les Allemands devraient se préoccuper du « changement démographique » plutôt que du « changement climatique ».

      Après le congrès, Thomas Haldenwang, président de l’Office fédéral de protection de la Constitution (BfV), le renseignement intérieur allemand, s’était inquiété des « théories conspirationnistes d’extrême droite » entendues à Magdebourg. « Il est clair que des personnes qui se sont fait remarquer dans le passé par des positions incompatibles avec notre ordre fondamental libéral et démocratique feront partie de la délégation de l’AfD au prochain Parlement européen », avait-il déclaré.

      « Interdire un parti est très compliqué »

      « Nous voyons combien il est nécessaire que le BfV observe très attentivement les contacts qui se nouent à l’#extrême_droite, comment les ennemis de la Constitution tissent des liens avec les représentants de l’AfD et quelles idéees abjectes sont propagées », a déclaré au magazine Stern la ministre fédérale de l’intérieur, Nancy Faeser, en réaction à l’article de Correctiv.
      En #Autriche, le parti d’extrême droite FPÖ, qui est en tête dans les intentions de vote (autour de 30 %) et a des liens étroits avec le mouvement identitaire de Martin Sellner, s’est étonné de l’indignation suscitée par les révélations du site d’investigation allemand. « Que des responsables politiques patriotes tentent de réparer les dégâts causés pendant des décennies par la gauche en matière migratoire n’est pas un secret mais un devoir dans l’intérêt de notre population », a réagi le secrétaire général du FPÖ, Christian Hafenecker, pour qui « la remigration est le mot d’ordre du moment ».
      Les révélations de Correctiv pourraient donner des arguments à ceux qui estiment que l’AfD devrait être interdit. C’est le cas du député chrétien-démocrate Marco Wanderwitz, élu de Saxe et ex-délégué du gouvernement fédéral pour les Länder de l’Est (2020-2021). « L’AfD devient ce qu’était le [parti néonazi] NPD. On ne peut pas faire plus radicalement d’extrême droite », a-t-il déclaré, dimanche, à la DPA.

      Si une pétition, lancée en août 2023 par des personnalités de la culture et des médias pour réclamer une interdiction, a déjà recueilli plus 400 000 signatures, l’idée – à laquelle l’hebdomadaire Der Spiegel a récemment consacré sa « une » – est loin de faire l’unanimité dans les grands partis de gouvernement.
      Membre du Parti social-démocrate du chancelier Olaf Scholz, l’actuel délégué du gouvernement fédéral pour les Länder de l’Est, Carsten Schneider, est ainsi en désaccord avec son prédécesseur, pour des raisons juridiques et politiques. « Interdire un parti est très compliqué. Sur le plan du droit, les chances sont minces, a-t-il affirmé à la Süddeutsche Zeitung, le 3 janvier. Vouloir interdire un parti qui ne nous convient pas, mais est durablement installé à un niveau élevé dans les sondages, ne peut que créer un réflexe de solidarité à son égard, et ce, même de personnes qui ne sont ni des électeurs ni des sympathisants de l’#AfD. A ce titre, les dommages collatéraux pourraient être considérables. »

      (pas pigé si ils envisageait de déchoir de leur nationalité les étrangers naturalisés ou si ils considéraient ces derniers comme suffisamment assimilés au vu des obstacles à l’acquisition de la nationalité allemande)

      #néonazis #citoyens_non_assimilés #fascisation

      @_kg_, en publiant les citations de textes en allemand
      entre

      nous pourrions utiliser la traduction automatique...

    • –> as theater play; livestream (free access) below

      Livestream: „Geheimplan gegen Deutschland“ im Berliner Ensemble

      Neue investigative Recherche zum Geheimtreffen von einflussreichen AfD-Politikern, Geldgebern und Neonazis als szenische Lesung im Berliner Ensemble.
      12. Januar 2024
      Hartwig

      Die szenische Lesung haben wir als kostenloser Stream zusammen mit dem Berliner Ensemble, dem Volkstheater Wien und nachtkritik.de auf www.berliner-ensemble.de und www.volkstheater.at bereitgestellt.

      Die investigative Redaktion von CORRECTIV veröffentlichte am 10. Januar eine Recherche rund um ein Treffen, von dem niemand erfahren sollte: AfD-Politiker, Neonazis und finanzstarke Unternehmer kamen im November 2023 in einem Hotel bei Potsdam zusammen. Sie planten nichts Geringeres als die Vertreibung von Millionen von Menschen aus Deutschland. CORRECTIV war auch im Hotel – und hat das Treffen dokumentiert.

      Regisseur und Intendant des Volkstheaters Wien Kay Voges bringt die Recherche als Koproduktion des Berliner Ensembles und des Volkstheaters Wien in Form einer szenischen Lesung auf die Bühne des Berliner Ensembles. Während der szenischen Lesung enthüllen wir gemeinsam weitere Details, die parallel auf unserer Webseite veröffentlicht werden.

      Das Stück kann hier frei herunter geladen werden. Jeder der will, kann es tantiemenfrei aufführen. So wollen wir ermöglichen, dass mehr Theater die Debatte weitertragen können. Es wäre toll, wenn die Vorstellungen genutzt werden, um die politische Auseinandersetzung mit den menschenfeindlichen Gedankengut der AfD zu ermöglichen. Wir sehen in Theatern einen zentralen Ort der Kommunikation in unserer Gesellschaft.

      Besetzung:

      Andreas Beck
      Constanze Becker
      Max Gindorff
      Oliver Kraushaar
      Veit Schubert
      Laura Talenti

      Regieteam:

      Lolita Lax (Text)
      Jean Peters (Co-Autor)
      Kay Voges (Szenische Einrichtung)
      Max Hammel (Video)
      Mona Ulrich (Kostüme)

      Link (starts min 19):
      https://youtu.be/kJMQODymCsQ

      https://correctiv.org/events/2024/01/12/correctiv-recherche-geheimplan-gegen-deutschland-im-berliner-ensemble

      #theater_play #Berliner_Ensemble

    • En Autriche, l’extrême droite (en tête des sondages...) envisage bien des déchéance de nationalité

      Qui est vraiment… Martin Sellner, l’identitaire qui inspire les extrêmes droites européennes
      https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2024/01/18/qui-est-vraiment-martin-sellner-l-identitaire-qui-inspire-les-extremes-droit
      L’Autrichien a suscité une vive polémique outre-Rhin avec son projet de « remigration » d’Allemands d’origine étrangère, présenté aux cadres du parti Alternative pour l’Allemagne (AfD). Une radicalité dont se nourrissent plusieurs mouvements d’extrême droite européens.
      Par Jean-Baptiste Chastand


      Martin Sellner, à Vienne, le 13 avril 2019. MICHAEL GRUBER/GETTY IMAGES VIA AFP

      Martin Sellner a suscité la polémique en Allemagne avec un projet, présenté aux cadres du parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD), de « remigration » d’étrangers et d’Allemands d’origine étrangère vers un « Etat modèle » en Afrique du Nord.

      Un idéologue qui scandalise l’Allemagne
      Grandes lunettes et look sportif, Martin Sellner était au cœur du rendez-vous d’extrême droite organisé à Potsdam en novembre 2023 qui fait scandale dans toute l’Allemagne.
      Mercredi 10 janvier, le site d’investigation Correctiv a révélé que des cadres du parti Alternative pour l’Allemagne (AfD) s’étaient discrètement réunis dans un hôtel de cette ville proche de Berlin pour écouter l’idéologue d’ultradroite autrichien prôner « la remigration » vers un « Etat modèle » en Afrique du Nord de « millions » d’étrangers et d’Allemands d’origine étrangère jugés indésirables.
      Martin Sellner a pu leur expliquer en détail le « système d’#incitation_au_départ_volontaire » qu’il rêve d’établir pour débarrasser l’Allemagne et l’Autriche de « ceux qui sont un fardeau ­économique, criminel et culturel ».

      Un des inspirateurs du tueur de Christchurch
      A 35 ans, la renommée de Martin Sellner n’est plus à faire. Après avoir participé à la fondation de la branche autrichienne du Mouvement identitaire en 2012, sur le modèle du groupe Génération identitaire français (dissous en 2021), son nom est apparu dans les médias du monde entier après la tuerie islamophobe de Christchurch, en Nouvelle-Zélande, en 2019. Avant d’assassiner cinquante et une personnes dans deux mosquées différentes, le tueur, Brenton Tarrant, avait entretenu une correspondance avec Martin Sellner et fait un don de 1 500 euros à son mouvement.
      Ces liens avaient valu à l’Autrichien de faire l’objet d’une enquête pour « participation à une organisation terroriste » finalement ­classée sans suite par la justice autrichienne en 2021. En 2018, Martin Sellner avait déjà échappé à une condamnation pour ­appartenance à une « organisation criminelle ».

      Un nostalgique du régime nazi
      Martin Sellner s’est fait remarquer par les forces de l’ordre dès 2006, lorsque, à 17 ans, il collait des autocollants avec des croix gammées sur le mur de la synagogue de sa ville d’origine, Baden, dans les environs de Vienne. S’il assure depuis qu’il s’agissait d’« une provocation » de jeunesse « effectivement raciste, xénophobe et antisémite », il joue ­toujours avec les symboles ambigus. L’homme apprécie, par exemple, organiser des retraites aux flambeaux à l’occasion des célébrations du 8 mai 1945.
      L’hôtel où s’est tenue la ­rencontre en novembre 2023 se situe par ailleurs à une dizaine de kilomètres seulement de la tristement célèbre villa des bords du lac de Wannsee où les nazis prirent, en 1942, la décision d’exterminer les juifs. « Un rapprochement qui défie l’entendement », s’est défendu Martin Sellner, qui affirme avoir quitté le mouvement identitaire en 2023.

      Un modèle pour les extrêmes droites germaniques
      Bien loin d’une Marine Le Pen qui fait tout pour policer son image, l’AfD allemande et le Parti pour la liberté d’Autriche (FPÖ) – deux formations avec qui le Rassemblemant national siège au Parlement européen – basculent sur une ligne toujours plus radicale en multipliant les contacts avec les identitaires.
      Après les révélations de Correctiv, les deux partis ont repris à leur compte le concept de « remigration » défendu par Martin Sellner. En débattant de ses modalités, Herbert Kickl, le chef du FPÖ, a confirmé qu’il envisageait jusqu’à la #déchéance_de_nationalité et à l’expulsion de citoyens ­autrichiens d’origine étrangère qui « méprisent notre société ».
      A la faveur des sondages historiquement élevés pour l’AfD et le FPÖ, Martin Sellner espère bien que l’heure de la concrétisation de son grand plan approche.

      #expulsion_de_citoyens

    • Geheimtreffen in Potsdam: AfD-Mitarbeiter brüstet sich mit Gewalt

      Gewalt und Medienarbeit – Mario Müller, langjähriger führender Kopf der Identitären, vorbestraft wegen Körperverletzung, gab in einem Vortrag in Potsdam verstörende Einblicke in seine Strategie im Kampf gegen Linke. Für die AfD könnte sich dies in Bezug auf ein Verbotsverfahren als brisant erweisen. Denn Müller ist Mitarbeiter im Büro eines AfD-Abgeordneten. Auf Anfrage bestreitet er, die Aussagen getroffen zu haben.

      von Jean Peters , Gabriela Keller , Till Eckert , Anette Dowideit , Marcus Bensmann
      17. Januar 2024

      Mario Müller, ein mehrfach wegen Körperverletzung verurteilter Rechtsextremer und Mitarbeiter eines AfD-Bundestagsabgeordneten, am 25. November 2023 im Landhaus Adlon in Potsdam. (Fotos und Collage: CORRECTIV)

      Mario Müller schämt sich nicht für seine Vorstrafen, im Gegenteil: Er gibt damit an.

      „Mein Name ist Mario Müller“, so stellt er sich bei dem Geheimtreffen vor, „ich bin gewaltbereiter Neonazi.“ Im ironischen Ton sagt er das laut Quellen, zieht es gleich ins Lächerliche: Das gelte nur, wenn man linken „Denunziationsportalen“ glaube. Und das tut natürlich niemand hier, bei dieser Zusammenkunft nahe Potsdam, die CORRECTIV in der vergangenen Woche aufgedeckt hat.

      Knapp 30 Leute, Rechtsextreme, AfD-Funktionäre, private Unterstützer kamen am 25. November 2023 in dem Hotel „Landhaus Adlon“ zusammen. Sie berieten über Vertreibungen von Menschen mit Migrationshintergrund, und er, Mario Müller, war mittendrin.

      Sein Fokus: Der Kampf gegen die Linke. Dafür setzt er auf zwei Waffen: Gewalt und Medienarbeit. Beides greift bei ihm offenbar ineinander. In seinem Vortrag macht er dies mit einem Beispiel anschaulich: Er habe 2021 den Aufenthaltsort eines deutschen Antifa-Aktivisten in Polen verbreitet und einen Schlägertrupp auf ihn angesetzt.
      Der AfD-Mitarbeiter und die Gewalt: Erst Bekenntnis, dann Dementi

      Als CORRECTIV Müller mit seinen Aussagen konfrontiert, streitet er dies kategorisch ab: „Ich habe niemals einen „Schlägertrupp“ auf irgendjemanden angesetzt“, teilt er mit. Er habe sich nur „mit polnischen Journalisten“ über den Aufenthaltsort des Mannes „ausgetauscht“ und später „aus dem Internet“ von dem Angriff erfahren.

      Dagegen steht Müllers Vortrag. Im Landhaus Adlon brüstete er sich nicht nur mit der Attacke, sondern auch damit, den reichweitenstarken Kanal „Dokumentation Linksextremismus“ auf der Plattform X zu betreiben, der geleakte Details über linke Akteure verbreitet und sie dort wie auf dem Präsentierteller preisgibt – mit Foto, Klarnamen und anderen Angaben. Wer hinter dem Kanal steht, war bisher nicht bekannt. Einige Medien scheinen ihn als Informationsquelle zu nutzen. Auf Anfrage von CORRECTIV leugnet Müller seine Rolle als Betreiber des Kanals pauschal, ohne dazu Details zu nennen.

      Sollte es zu einem Verbotsverfahren gegen die AfD kommen, könnte sich die Personalie Müller als relevant erweisen: Denn bei Verbotsverfahren kommt es nicht nur darauf an, ob eine Partei eine verfassungsfeindliche Haltung vertritt. Sondern auch darauf, ob sie versucht, diese Haltung in aggressiver, kämpferischer Weise umzusetzen.

      Müller steht beispielhaft für die enge Verstrickung der AfD mit gewaltbereiten Rechtsextremen: Der Aktivist, mehrfach vorbestraft, unter anderem wegen gefährlicher Körperverletzung, ist Mitarbeiter des Bundestagsabgeordneten Jan Wenzel Schmidt, wie seit Ende 2022 bekannt ist.

      Allein die Anwesenheit Müllers auf dem Treffen bei Potsdam wirft Fragen auf. Gegenüber CORRECTIV teilt er mit, er sei dazu eingeladen worden. Die AfD-Fraktion habe von seiner Teilnahme dort keine Kenntnis gehabt. Wie sein Arbeitgeber dies bewertet? Der AfD-Politiker Schmidt schreibt dazu auf CORRECTIV-Anfrage: „Die Freizeitaktivitäten von Mitarbeitern überwache ich nicht.“

      Beobachter und Rechtsextremismus-Expertinnen sehen die Tätigkeit Müllers im Büro des Bundestagsabgeordneten kritisch: „Mario Müller ist ein gefährlicher Neonazi, mit Verbindungen, die das ganze extrem rechte Spektrum abdecken“, sagt die Thüringer Landtagsabgeordnete Katharina König-Preuss (Linke).

      Das sei nicht das einzige Problem: „Zudem hat er Zugriff auf Informationen, an die nicht jeder kommt“, sagt sie. Er könne über parlamentarische Informationssysteme verfügen, Flurgespräche oder Inhalte aus Ausschüssen mitbekommen, Kontakte aufbauen: „Ein extrem rechter Gewalttäter bekommt darüber die Zeit, die Infrastruktur und Möglichkeiten, um seine politische Agenda zu betreiben.“

      Mit anderen Worten: Es sei gut möglich, dass er an sensible Informationen komme – und diese nutzen könne, um politische Widersacher einzuschüchtern oder anzugreifen. Dazu teilt Müller auf Nachfrage von CORRECTIV mit: Bei seiner Tätigkeit als wissenschaftlicher Mitarbeiter für Schmidt beschäftige er sich ausschließlich mit mandatsbezogener Sach- und Öffentlichkeitsarbeit.
      Ein Foto zeigt Müller mit geballter Faust auf Lesbos

      Rechtsextremismus-Fachleuten war Müller bereits lange vor dem Treffen nahe Potsdam ein Begriff: Er spielte laut Verfassungsschutz, Fachleuten und Beobachtern innerhalb der sogenannten Identitären Bewegung lange eine zentrale Rolle und schrieb als Reporter des stramm rechten Magazins Compact. Als im März 2020 mehrere Dutzend Neonazis nach Lesbos reisten, war auch Müller mit vor Ort, angeblich als Reporter. Laut Berichten sollen einige versucht haben, Boote von Geflüchteten zu behindern. Offenbar wurde die Gruppe von Antifaschisten angegriffen: Ein Foto zeigt Müller mit geballter Faust, neben einem Mann mit blutverschmierter Glatze.

      Er schätze die Identitäre Bewegung zwar nach wie vor, antwortet er auf die Frage von CORRECTIV nach seiner heutigen Funktion. An deren Aktionen beteilige er sich seit Jahren nicht mehr.

      Das Treffen im Landhaus Adlon eröffnet seltene Einblicke in das Selbstbild der Rechtsextremen. In Müllers Vortrag dreht sich den Quellen zufolge alles um den Kampf gegen den politischen Gegner: Die Antifa sei das größte Hindernis für die Rechten. Sie stehe „der patriotischen Wende“ und damit auch „dem Aufstieg der AfD“ im Weg, sagte Müller, wie es die Quellen bestätigen. Und nur deswegen könnten sich die Rechten nicht offen zum Rechtssein bekennen.

      Müller spricht von der Antifa. Aber in seinem Vortrag wird deutlich: Er hat offenbar ein sehr weit gefasstes Verständnis davon, wer seine Gegner sind. Er nennt auch Politiker, Journalisten, linke Zivilgesellschaft, Gerhard Schröders „Aufstand der Anständigen“. Antifa, so versteigt er sich Quellen zufolge, sei sogar die „Staatsdoktrin“ in Deutschland, und zudem „Handlanger der Ampelregierung”.

      Auf CORRECTIV-Anfrage schreibt er, diese Bewertung sei „substanzlos und falsch“. Er engagiere sich gegen die „linksextreme, gewalttätige Antifa.”

      In seinem Vortrag bezeichnete er die linke Szene als das „Grundproblem“ und erklärte auch, was man dagegen tun kann. Er erwähnt zum Beispiel den Angriff auf den Autonomen in Warschau namens Johannes D. im November 2021. Die Geschichte dahinter ist verworren: Gut einen Monat zuvor verbreiteten linke Websites Vergewaltigungsvorwürfe gegen D.; er wurde deswegen von mehreren deutschen Antifa-Gruppen geoutet und ausgeschlossen. Der Aktivist wollte offenbar neu anfangen und arbeitete zu der Zeit als Erzieher in einer Kita in Polen.

      „Wir haben das rausgefunden“, sagt Müller und diese Informationen „polnischen erlebnisorientierten Fußballkreisen“ übergeben. Also Hooligans. Wie Quellen bestätigen, sagte er, D. sei daraufhin auf der Straße „sehr handfest und sportlich” konfrontiert worden und habe in der Folge einen Nervenzusammenbruch erlitten.

      Mehrere AfD-Politiker sind bei dem Treffen in der Nähe von Potsdam dabei, darunter die Bundestagsabgeordnete Gerrit Huy und Roland Hartwig, der inzwischen entlassene Referent von Parteichefin Alice Weidel. Aber niemand äußert Kritik oder Unwohlsein. Im Gegenteil: Laut Quellen wird während des Vortrags gelacht – gerade während der Schilderung von Gewalt.

      Auf Anfrage will Müller davon jetzt nichts wissen. Er wirft CORRECTIV vor, „falsch informiert“ zu sein oder bewusst zu verzerren: In seinem Vortrag habe er ausgeführt, dass D. nach eigener Aussage vor Gericht zum Kronzeugen wurde, „nachdem seine Anwesenheit in Polen bekannt geworden war.“ Dazu habe die Berichterstattung polnischer Journalisten beigetragen, mit denen er in Verbindung stand. Dass er den Angriff auf D. organisiert oder herbeigeführt habe, weist er vehement zurück.
      Der Kronzeuge wurde nach eigener Aussage in Polen von Neonazis drangsaliert

      Es steht dieser Tage vieles auf dem Spiel für die AfD. Was Müller laut Quellen in dem Vortrag sagte, war brisant, und zwar nicht nur wegen des Bekenntnisses zur Gewalt, das er nun bestreitet. Denn Johannes D. ist nicht irgendwer: Als Kronzeuge sollte er einige Monate nach dem Angriff auf ihn im Verfahren gegen die linksextreme Gruppe um Lina E. eine Schlüsselrolle spielen – den Angeklagten werden die Bildung einer kriminellen Vereinigung und Angriffe auf Rechtsextreme vorgeworfen.

      Auf dem Treffen nahe Potsdam stellte Müller es so dar, als hätten er und seine Mitstreiter dafür gesorgt, dass D. aussagt. Ohne seine „Outing-Aktivitäten“ wäre der Kronzeuge „natürlich immer noch Kindergärtner in Warschau”, behauptete er laut Quellen vor den Zuhörern. Allerdings wirkt es so, als habe er dabei seine Rolle übertrieben: Nach Johannes D.s eigenen Aussagen im Thüringer Untersuchungsausschuss gaben eher persönliche Gründe und seine Ächtung in der linken Szene den Ausschlag.

      Prüfen lassen sich die Vorfälle nur teilweise: Auf einem rechten Profil auf der Plattform X gibt es ein Video, datiert auf den 13. November 2021. Angeblich dokumentiert es den Angriff auf Johannes D. Zu sehen ist, wie eine Person wegrennt, gejagt von mehreren Männern. Das Material lässt nach Videoanalyse von CORRECTIV keine eindeutigen Rückschlüsse zu: Die Bildqualität ist zu schlecht, um D. eindeutig identifizieren zu können.

      Nur der Aufnahmeort lässt sich ermitteln: Das Video entstand vor einem Supermarkt in Warschau, an der Straßenecke Jerozolimskie und Krucza. Ringsum sind mehrere Menschen zu sehen, offenbar bei einer Demonstration. Nach Recherchen von CORRECTIV handelt es sich um den Nationalfeiertag in Polen. Das passt zur Berichterstattung über einen Protest von Rechtsextremen am 11.November 2021 in Warschau, also zwei Tage, bevor das Video hochgeladen wurde. Johannes D. soll an dem Tag an einer Gegendemonstration teilgenommen haben. Er selbst hat selbst mehrfach ausgesagt, dass er in Warschau von Neonazis drangsaliert wurde, vor Gericht und im Untersuchungsausschuss im Thüringer Landtag. Nachfragen kann man bei D. nicht; er ist in einem Zeugenschutzprogramm. Belege für seine Aussagen liegen CORRECTIV aber vor.

      Ob Müller den Angriff herbeigeführt hat, ist damit aber nicht gesagt: Er selbst behauptete das in seinem Vortrag und dementiert später per Mail auf CORRECTIV-Anfrage. Fest steht nur: Der Rechtsextreme hatte Informationen über den Linksautonomen. Und er ist international vernetzt.
      Vom niedersächsischen Neonazi-Milieu in die Identitäre Bewegung

      Müller ist 35 Jahre alt, stammt aus dem niedersächsischen Neonazi-Milieu und war unter anderem bei den „Jungen Nationaldemokraten“ aktiv, der damaligen NPD- Jugendorganisation. 2013 wurde er in Delmenhorst wegen gefährlicher Körperverletzung verurteilt. Laut Lokalpresse soll er einen Jugendlichen mit einem Totschläger angegriffen und schwer verletzt haben – einem 200 Gramm schweren Stück Metall in einer Socke.

      Aus Behörden in Niedersachsen heißt es, damals seien in der Gegend häufiger rechte und linke Aktivisten aneinandergeraten, es gab Schlägereien und Sachbeschädigungen. Müller sei mehrfach auffällig geworden, dann aber weggezogen; die Scharmützel in den Straßen seien in derselben Zeit abgeklungen.

      Einige Jahre später tauchte Müller in Halle wieder auf, studierte Politik und Geschichte – und galt als führender Kopf der identitären Gruppe „Kontrakultur“ und Mitorganisator eines Hausprojekt der Identitären, das zwischen 2017 und 2019 als örtlicher Dreh- und Angelpunkt der rechtsextremen Bewegung diente.

      Müller sei damals in der Stadt sehr präsent gewesen, sagt Torsten Hahnel, Mitarbeiter der Arbeitsstelle Rechtsextremismus beim Verein „Miteinander.“ in Halle: „Es war klar, dass er einer der Hauptakteure war und in der Strukturentwicklung der Neuen Rechten eine wichtige Rolle spielte.“

      Seit Jahren agiert Müller auch international, kreuzte bei einer Kampagne der Identitären gegen Seenotretter auf einem Schiff im Mittelmeer, reiste nach Syrien und posierte mit dem rechtsextremen ukrainische Asow-Bataillon, all das ist mit Fotos dokumentiert. „Müller ist wie ein Handlungsreisender für die extreme Rechte“, so Hahnels Einschätzung, „er scheint sich als wichtigen Akteur der internationalen Vernetzung zu sehen.“
      Müller hält beim Geheimtreffen einen Vortrag über den Kampf gegen die linke Szene

      Bei seinem Vortrag Ende November, zwischen AfD-Politikern, Mitgliedern der Werteunion und privaten Unterstützern, spricht Müller offen von seiner Strategie; er glaubt sich unter Gleichgesinnten: Die linke Szene soll ausgeschaltet werden – vor allem mit Recherchen und gezielt verbreiteten Informationen.

      Es ist unklar, ob Müller tatsächlich den X-Kanal „Dokumentation Linksextremismus“ verantwortet, wie er in dem Vortrag behauptete. Der Account kommt dem, was er in seinem Vortrag beschreibt, jedenfalls recht nahe: Dort tauchen nicht nur mutmaßliche Gewalttäter aus dem Antifa-Milieu auf, sondern auch Journalisten, ein Mitarbeiter der Amadeu-Antonio-Stiftung oder Politiker der SPD oder Grünen.

      Die Thüringer Linken-Abgeordnete König-Preuss kennt den Kanal; sie war dort schon Thema. In Bezug auf Müllers angebliche Rolle als Betreiber sagt sie: „Damit ließe sich erklären, wofür er seine Arbeitszeit nutzt.“ Auf dem Account werde Stimmung gemacht, um Personen in den Fokus der rechten Szene zu rücken, so ihr Eindruck. Das Profil diene als „eine Kampagnenplattform um Leute zu diffamieren, die sich gegen Rechtsextremismus stark machen.“

      Müller gibt bei diesem Treffen preis, er betreibe den Kanal gemeinsam mit dem IT-Marketing-Fachmann Dorian Schubert – der ist ebenfalls langjähriger Neonazi, war mit Müller beteiligt an Hausprojekt in Halle und stand auch mit ihm gemeinsam vor Gericht: Nach dem Angriffs auf einen Zivilpolizisten im November 2017 waren beiden wegen gefährlicher Körperverletzung angeklagt.: Müller hatte sich offenbar mit Schutzhelm, Stock und Pfefferspray gewappnet, Schubert soll Sturmmaske und Baseballschläger getragen haben. Schubert wurde freigesprochen, Müller zu sechs Monaten auf Bewährung verurteilt; das Urteil liegt CORRECTIV vor.

      CORRECTIV hat eine Bitte um Stellungnahme an Schuberts Anwalt geschickt. Die Anfrage blieb bis Redaktionsschluss unbeantwortet.

      Müller teilt dazu auf Anfrage mit, er empfinde die Verurteilungen „als Unrecht.“ Er habe „in Notwehr“ gegen „Angriffe von Linksextremisten“ gehandelt, die ihn und sein Wohnhaus zuvor attackiert hätten. Tatsächlich seien er und sein Mitbewohner dann mit Zivilpolizisten zusammengestoßen, die sich nicht zu erkennen gegeben hätten.

      Die Identitäre Bewegung steht auf der Unvereinbarkeitsliste der AfD. Das wäre bei Müller eigentlich ein Ausschlusskriterium für Tätigkeiten innerhalb der Partei. Der Abgeordnete Jan Wenzel Schmidt stört sich daran offenbar nicht. Wie er CORRECTIV mitteilt, sei er sehr zufrieden mit seinem Mitarbeiters: „Herr Müller hat ein abgeschlossenes Studium und wäre somit vermutlich bei den Grünen überqualifiziert“, schreibt er: „Deshalb habe ich ihm eine Chance gegeben.“

      Für Schmidt dürfte die Personalie durchaus politische Vorteile bringen, meint ein Insider aus der AfD-Fraktion: „Ein Großteil der Gelder, die Abgeordnete für Mitarbeiter haben, werden nicht ausschließlich dafür ausgegeben, damit die Leute Bundestagsarbeit machen.“

      Vielmehr kauften sich manche Parlamentarier über ihre Mitarbeiter quasi Rückhalt in bestimmten für ihre Partei relevanten Kreisen oder Organisationen. „Dann beschäftigen Sie Leute, die Ihnen Stimmen organisieren oder medial oder im Vorfeld Unterstützung sichern.“ Er vermutet, dass Müller in diese Kategorie falle.

      Müller weist diesen Eindruck auf Anfrage zurück.
      Sorgen im Bundestag: „Man guckt schon, mit wem man im Aufzug steht“

      Als Rechtsextremer im Dienst für einen AfD-Politiker stellt Müller keine Ausnahme dar: Im Juli 2023 wurde bekannt, dass der ehemalige Neonazi Benedikt Kaiser beim AfD-Abgeordneten Jürgen Pohl als wissenschaftlicher Mitarbeiter beschäftigt ist.

      Aus Sicht von Politikern und Politikerinnen anderer Parteien ist das ein Sicherheitsproblem: „Wir finden das schwierig, weil die Mitarbeiter hier bis vor Kurzem ohne Sicherheitscheck rein und raus konnten und jetzt nur sporadisch kontrolliert werden“, sagt die Linke Bundestagsabgeordnete Martina Renner. Bei 7.000 Mitarbeitern der Abgeordneten und Fraktionen könne sie bei Weitem nicht jeden auf Anhieb zuordnen. Aber generell empfinde sie die Situation als unangenehm, sagt sie: „Man guckt schon, mit wem man im Fahrstuhl steht.“

      Aus Sicht Renners teilten sich die Teilnehmenden bei dem Geheimtreffen in Potsdam in drei Gruppen: „Strategen, Finanziers, Vollstrecker.“ Müller, sagt sie, würde sie zu den Vollstreckern zählen.

      Müller teilt dazu mit, von ihm gehe für niemanden im Bundestag oder anderswo ein Risiko aus: „Die Gewalt lehne ich aus Überzeugung ab.“

      Zurück ins „Landhaus Adlon“. Die Gespräche kreisten auf der Tagung um einen zentralen Punkt: Die Vertreibung von Menschen mit aus völkischer Sicht falscher Hautfarbe, falscher Herkunft, falscher politischer Einstellung. Das ist es, was Rechtsradikale mit dem Begriff „Remigration“ meinen – sie wollen entscheiden, wer sich in Deutschland wohl und sicher fühlen darf.

      Müller spricht nicht direkt über dieses Thema. Bei ihm geht es um die Frage, wie die extreme Rechte zur tonangebenden Macht in Deutschland werden kann. Er behauptete, mit dem X-Kanal „Dokumentation Linksextremismus“ füttere er Medien mit Informationen, setze „Narrative“ und arbeite zum Teil eng mit Journalisten, wie er sagt: „Die Antifa muss mit „Gewalt und Terror in Verbindung gebracht werden.“

      An diesem Ziel arbeite er – und dafür möchte er Geld, zunächst gleich, als Spende von den Teilnehmern. Und künftig auch offiziell: Er sehe vor allem „die Politik“ in der Pflicht, in den Parlamenten auf Landes- und Bundesebene „Recherchestellen“ zu schaffen. Mit „finanzieller Unterstützung könne er noch mehr Kraft in seine „wichtige Arbeit“ stecken, sagte er laut Quellen, und „das Projekt weiter professionalisieren.“

      Bei dem Treffen inszeniert er sich als umtriebiger Antifa-Jäger. Im Nachgang, auf Anfrage von CORRECTIV, weist er all das schriftlich zurück. Nach Angaben von Quellen sprach er dagegen in seinem Vortrag lange und stolz über seine Recherchen, die er und sein Mitstreiter auf dem Kanal präsentierten.

      Knapp 14.000 Nutzer folgen dem X-Account. Nach Einschätzung von Fachleuten sticht der Kanal durchaus hervor: „Immer wieder scheint der Account exklusive Informationen zu haben, beispielsweise Namen, Fotos, Tatvorwürfe“, sagt der Rechtsextremismus-Experte Sebastian Wehrhahn. Ob diese von der Polizei, der Staatsanwaltschaft oder Verfahrensbeteiligten stammen, lasse sich nicht sagen. „Mein Eindruck ist, dass die Betreiber einigermaßen gut vernetzt sind und in der Lage, Informationen zu verknüpfen und zuzuspitzen.“ Für solche Recherchen brauche es Kontakte und vor allem viel Zeit. Er fragt sich: „Wenn Müller dahinter steckt, wurde er als Mitarbeiter von Schmidt vielleicht genau dafür angestellt?“

      Müller behauptete, Behörden zählten zu seinen Informationsquellen. Auch pflege er enge Beziehungen zu einigen Journalisten; mehrere Medien „schrieben“ bei ihm „ab“.

      In einem Fall scheint es, als ließe sich ein Informationsfluss nachzeichnen: Am 18. Oktober 2023 verbreitete der Account ein Dokument der Staatsanwaltschaft Dessau. Daraus geht hervor, dass gegen die Linksextremistin Lina E. auch wegen versuchten Mordes ermittelt wird. Zwei Tage später berichteten Bild, Leipziger Volkszeitung und MDR über die Vorwürfe – unter Berufung auf dieses Dokument. Die Leipziger Volkszeitung nennt den Account „Dokumentation Linksextremismus“ ausdrücklich als Quelle. Im Bericht des MDR ist die Rede von einem Brief, der „im sozialen Netzwerk X, vormals Twitter“ kursiere. Ein Scoop für Müller, mit dem er sich auch auf dem Treffen der Rechtsextremen Ende November brüstete – für ihn zeigt der Fall, dass seine Strategie aufgeht.

      https://correctiv.org/aktuelles/neue-rechte/2024/01/17/geheimtreffen-in-potsdam-afd-mitarbeiter-bruestet-sich-mit-gewalt

      #Mario_Müller

    • Einblick hinter die Recherche | CORRECTIV

      Von diesem Treffen sollte niemand erfahren: Hochrangige AfD-Politiker, Neonazis und finanzstarke Unternehmer kamen im November in einem Hotel bei Potsdam zusammen. Sie planten nichts Geringeres als die Vertreibung von Millionen von Menschen aus Deutschland.

      Seit der Veröffentlichung der Geheimplan-Recherche ist vieles in Bewegung gekommen. Dieser Film erzählt, wie es überhaupt zur Recherche kam und wie die Reporter vorgegangen sind.

      https://www.youtube.com/watch?v=c9gNQOFZHSI

  • « L’extrême droite et la crise écologique sont les deux portions d’un même cercle vicieux »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/12/24/l-extreme-droite-et-la-crise-ecologique-sont-les-deux-portions-d-un-meme-cer

    Publié aujourd’hui à 06h30 Temps de Lecture 3 min.

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    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/12/24/l-extreme-droite-et-la-crise-ecologique-sont-les-deux-portions-d-un-meme-cer

    Au reste, pourquoi agir ? La montée en puissance de l’extrême droite est le meilleur carburant à la crise environnementale, et la crise environnementale a toutes les chances, en retour, de nourrir l’adhésion aux idées de Marine Le Pen, d’Eric Zemmour ou de Vincent Bolloré. L’extrême droite et la crise écologique ont tout pour être les deux portions d’un même cercle vicieux. Car ce que le débat public a bien du mal à rendre accessible à l’opinion est que la « crise écologique » n’est pas qu’une abstraction : c’est du malheur et de l’adversité saupoudrés sur la société.

    Ce sont des inondations qui n’en finissent pas, dopées par les précipitations extrêmes, l’artificialisation des sols, la simplification des paysages et l’imperméabilisation des terres arables ; ce sont les récoltes détruites par les orages de grêle ou des cheptels perdus dans les sécheresses ; c’est l’exacerbation de maladies chroniques et débilitantes. C’est, en bref, tout ce qui éprouve le corps social, qui nourrit les sentiments d’injustice et d’abandon, alimente la colère muette et le ressentiment…

    L’adversité et le malheur rendent-ils réellement plus perméable à la rhétorique des droites extrêmes ? Une étude de chercheurs français conduits par Jean-David Zeitoun (centre d’épidémiologie clinique de l’Hôtel-Dieu, à Paris), publiée en 2019 dans la revue BMC Public Health, en offre un indice frappant. Les auteurs cherchaient des déterminants locaux du vote pour Marine Le Pen à l’élection présidentielle de 2017 : même après avoir corrigé l’analyse des inégalités socio-économiques, la prévalence sur un territoire du diabète de type 2, de maladies chroniques sévères et un taux élevé de mortalité étaient, écrivent-ils, « les plus forts déterminants du vote pour Marine Le Pen ».

    #Ecologie #Extrême-droite

    • .... Les ressorts du vote lepéniste sont bien sûr nombreux et complexes, mais il est fort probable que la crise écologique, par l’adversité et le malheur qu’elle distribue dans la société, en forme une part non négligeable, et destinée à grandir.

      L’adversité et le malheur rendent-ils réellement plus perméable à la rhétorique des droites extrêmes ? Une étude de chercheurs français conduits par Jean-David Zeitoun (centre d’épidémiologie clinique de l’Hôtel-Dieu, à Paris), publiée en 2019 dans la revue BMC Public Health, en offre un indice frappant. Les auteurs cherchaient des déterminants locaux du vote pour Marine Le Pen à l’élection présidentielle de 2017 : même après avoir corrigé l’analyse des inégalités socio-économiques, la prévalence sur un territoire du diabète de type 2, de maladies chroniques sévères et un taux élevé de mortalité étaient, écrivent-ils, « les plus forts déterminants du vote pour Marine Le Pen ».

      https://archive.is/sIiop
      #extrême_droite #fascisation #réchauffement #biodiversité #écologie

  • Je n’arrive pas bien à comprendre le calcul derrière la reprise de plus en plus explicite des positions de l’extrême-droite par l’extrême-centre. Parce que « électoralement », ce qui est absolument certain, c’est qu’au deuxième tour de la présidentielle, plus personne à gauche n’ira voter pour eux au motif de « faire barrage ».

    Purée, à ce train, la Pen c’est pas qu’elle va être élue, c’est qu’elle va être élue avec un score digne de Chirac 2002.

    • Nos élites occidentales se sentent tellement acculées par le Sud Global qu’elles ont décidées que pour avoir raison, elles avaient besoin d’élire des gens de plus en plus légitimes. A la Milei, où on te dit à longueur de temps qu’il a été élu avec le vote des jeunes, et que c’est donc vrai que l’avenir, c’est bien la loi du plus fort et de celui qui sait sans avoir besoin d’expliquer comment et pourquoi.
      Ils se conclavent tous ensemble, et ils te disent que Poutine est dangereux, et que le seul moyen de lutter, c’est d’être encore pire que lui, tout en te jurant que nous on est les Lumières, à la façon Blinken hier.

    • @arno

      Mouais je sais pas... en même temps c’est pas tout de suite les présidentielles.

      Les tours de vis autoritaires ça marchent bien avec toute la série de réformes ultraliberales qu’on se prend dans les dents...

      Et puis Macron aura fait ses deux mandats...

    • Extremismus der Mitte / L’extrémisme du centre
      https://de.wikipedia.org/wiki/Extremismus_der_Mitte
      Cet article rappelle que le parti nazi #NSDAP avant son succès en 1933 n’était pas considéré comme extrémiste de droite sauf par ses ennemis jurés social-démocrates. Mussolini et les généraux putschistes à la fin de la quatrième république se considéraient comme de modernes défenseurs de valeurs traditionnelles.

      Je crains qu’on soit obligé de se préparer à des changements profonds des sociétés du centre de l’Europe. On aura beau faire du lobbying pour le social ou manifester dans les rues, le développement économique et écologique du monde provoque des réactions que je préfère appeler brutales et sans merci plutôt qu’extrémistes. Le virement néolibéral des social-démocrates autour de l’an 2000 n’a été qu’un premier pas vers l’abîme. Comme dit le proverbe allemand « il faudra s’habiller chaudement ».

      Der Anlass für die Entwicklung der Theorie des Extremismus der Mitte war für Lipset die aktuelle politische Debatte 1958 um den Niedergang der Vierten Republik in Frankreich. Mit dem Putsch der Generäle in Algerien befürchteten viele einen vergleichbaren Putsch in Frankreich. Dabei wurde dem gaullistischen Rassemblement du peuple français (RPF) und der populistischen Partei Pierre Poujades Union de défense des commerçants et artisans (UDCA, dt. Union zur Verteidigung der Händler und Handwerker) eine antidemokratische Politik zugetraut. Lipset ordnete dabei den Gaullismus als klassische konservative Bewegung mit einer Vielzahl typischer rechtsextremer Merkmale ein. Den Poujadismus definierte er als eine typische Form des Extremismus der Mitte. Von dieser Partei sah er die größere Gefahr für die Demokratie, da konservative Bewegungen und Regime weder revolutionär noch totalitär seien. Lipset ging es in seiner Theoriearbeit nicht um einen Beitrag zur Erklärung des Nationalsozialismus, sondern um empirisch begründete Kriterien zur Unterscheidung der drei potenziell extremistischen Bewegungen (Konservative, Mitte, Kommunisten) und ihrer antidemokratischen Gefahren:

      „Wenn wir die parlamentarische Demokratie bewahren und ausweiten wollen, müssen wir wissen, von welcher Seite sie bedroht wird; und die Bedrohung durch die Konservativen ist anders als die Bedrohung durch Mittelklasse oder durch den Kommunismus.“

      Neben dem italienischen Faschismus, Hitler und den Poujadismus rechnete er auch den McCarthyismus in den USA zum Extremismus der Mitte.

      article en anglais
      https://en.wikipedia.org/wiki/Extremism_of_the_centre

      (texte complet sans liens externes et annotations en français, traduction automatique de https://de.wikipedia.org/wiki/Extremismus_der_Mitte)

      La notion d’extrémisme du centre a été introduite en sociologie par Seymour Martin Lipset. Dans son livre Political Man (1959), il écrivait que l’extrémisme de gauche avait sa base dans les couches inférieures et dans la classe ouvrière, que l’extrémisme de droite était ancré dans les couches supérieures et que le fascisme. Le sociologue élargissait ainsi l’analyse de Theodor Geiger, qui expliquait les succès électoraux du NSDAP depuis le début des années 1930 par la réaction des classes moyennes à la crise économique mondiale, et la rapportait à l’analyse diagnostique de l’époque des mouvements extrémistes et antidémocratiques issus du centre de la société. Les extrémismes de gauche et de droite étaient ainsi complétés par un nouveau type et le fascisme expliqué comme un mouvement typique de la classe moyenne.

      Jürgen R. Winkler considère la théorie de Lipset - avec les travaux de Richard Hofstadter (The Pseudo-ConservativeRevolt)[5] - comme l’une des théories les plus importantes de la recherche sur l’extrémisme de droite. Comparable aux théories de la privation relative, la théorie de Lipset s’intéresse à « l’appartenance des individus à des collectifs, à leur perception de leur situation économique et sociale et à leur état d’esprit ». Dans le cadre de cette recherche, la théorie de Lipset selon laquelle « les personnes qui voient leur statut en danger » ont tendance à « soutenir les mouvements d’extrême droite » est, selon Winkler, « très influente ».

      L’analyse socio-économique des électeurs de Hitler (1991) de Jürgen W. Falter a fortement relativisé les thèses de la classe moyenne pour expliquer la montée du national-socialisme. Falter a découvert que si 40 % des électeurs du NSDAP étaient issus de la classe moyenne, les ouvriers représentaient également un groupe d’électeurs important. La confession s’est avérée être la caractéristique sociale la plus évidente des électeurs du NSDAP, les protestants étant beaucoup plus susceptibles de voter pour le NSDAP que les catholiques.

      Dans les années 1990, ce terme est également devenu un slogan politique permettant d’exprimer une critique générale du système social. En se positionnant dans les débats sur la culture dominante, le multiculturalisme, la nation et l’immigration, les élites politiques et économiques (et non les partis d’extrême droite eux-mêmes) encourageraient les idées d’extrême droite et prépareraient ainsi la voie à une société autoritaire.
      ...

      Le national-socialisme en tant qu’"extrémisme du centre"

      L’importance des classes moyennes dans les succès électoraux du national-socialisme a fait l’objet des travaux de plusieurs sociologues libéraux dès la fin de la République de Weimar. L’"extrémisme du centre" était considéré comme un élément d’explication du « danger, reconnu par la plupart, que représentaient Hitler et le NSDAP pour le système parlementaire ». Parmi ces sociologues, Theodor Geiger résumait encore en 1949

      « Le bref rôle des classes moyennes dans la grande politique est un paradoxe de l’histoire sociale : une classe nie avec indignation être une classe et mène une lutte des classes acharnée contre la réalité et l’idée de la lutte des classes ».

      En 1930, Walter Mannzen écrivit dans son essai Die sozialen Grundlagen des Nationalsozialismus (Les fondements sociaux du national-socialisme) que le national-socialisme avait attiré en priorité « toute la petite bourgeoisiespécifique » et en particulier les artisans indépendants. En 1931, Hendrik de Man exprima la conviction suivante dans Sozialismus und Nationalfaschismus :

      « Toutes les études sociologiques sur la composition de l’électorat national-socialiste en Allemagne aboutissent à la même conclusion : ces couches appartiennent pour l’essentiel à la classe dite moyenne, prolétarisée ou menacée de prolétarisation ».

      Le NSDAP est un « mouvement typique de la classe moyenne et de prolétaires à col montant »[10]. En 1931, Carlo Mierendorff pensait fermement que, du point de vue de la psychologie sociale, la classe moyenne « ferait tout pour ne pas être comptée parmi le prolétariat en raison de sa prolétarisation progressive »[k 3]. Le sociologue Svend Riemer écrivait lui aussi en 1932 qu’il était banal de considérer la classe moyenne comme « le véritable porteur du national-socialisme »[11].

      En 1966 , Mario Rainer Lepsius a étudié l’influence des idéologies de droite sur le centre : « D’un parti de droite sectaire, le national-socialisme s’est transformé en un parti du centre radicalisé »[12]. Parmi les autres défenseurs de la théorie selon laquelle le national-socialisme est un extrémisme du centre, on trouve Umberto Eco, Rudolf Heberle, Rudolf Küstermeier, Harold Lasswell, David J. Saposs, Erik Nölting, le publiciste catholique Walter Dirks ainsi que l’économiste national Emil Lederer, tandis que parmi les détracteurs figuraient surtout Theodor Heuss et l’historien socialiste Arthur Rosenberg[k 2].

      Le représentant le plus connu de la théorie de l’extrémisme du centre est le sociologue américain Seymour Lipset. Son article de 1958, Der ’Faschismus’, die Linke, die Rechte und die Mitte (Le fascisme, la gauche, la droite et le centre ), qui ajoute un troisième type d’extrémisme à l’extrémisme de droite et de gauche, a été publié en Allemagne par Ernst Nolte en 1967[13]. Lipset part du principe que « gauche », « droite » et « centre » se réfèrent respectivement à des idéologies qui peuvent se présenter de manière modérée ou extrémiste. Il attribue chacune de ces idéologies à une couche sociale dans laquelle elle prédomine : dans la classe inférieure, il s’agit de convictions de gauche, la classe supérieure pense à droite, et dans la classe moyenne, on penche soit vers le libéralisme, soit vers le fascisme[14]. Lipset s’oppose ainsi à la thèse selon laquelle seuls les bords droit et gauche d’un système de partis peuvent tendre vers la dictature, et le centre uniquement vers la démocratie. Ainsi, « les idéologies et les groupes extrémistes peuvent être classés et analysés de la même manière dans les mêmes termes [...] que les groupes démocratiques, c’est-à-dire dans les termes de la droite, de la gauche et du centre »[15]. La plupart du temps, seul l’extrémisme de gauche ou de droite apparaît et ce n’est que dans des pays comme la France, l’Italie et l’Allemagne que toutes les formes d’extrémisme peuvent apparaître. Lipset classe dans la catégorie « extrémisme du centre » tous les mouvements et partis qui sont habituellement classés comme fascistes[k 2].

      Pour Lipset, l’occasion de développer la théorie de l’extrémisme du centre était le débat politique actuel de 1958 sur le déclin de la Quatrième République en France. Avec le putsch des généraux en Algérie, beaucoup craignaient un putsch comparable en France. Le Rassemblement du peuple français (RPF) gaulliste et le parti populiste Pierre Poujades Union de défense des commerçants et artisans (UDCA) étaient considérés comme menant une politique antidémocratique. Lipset a classé le gaullisme comme un mouvement conservateur classique présentant de nombreuses caractéristiques typiques de l’extrême droite. Il a défini le poujadisme comme une forme typique d’extrémisme du centre. Il considérait que ce parti représentait un plus grand danger pour la démocratie, car les mouvements et les régimes conservateurs n’étaient ni révolutionnaires ni totalitaires[k 2]. Dans son travail théorique, Lipset ne cherchait pas à contribuer à l’explication du national-socialisme, mais à établir des critères empiriquement fondés pour distinguer les trois mouvements potentiellement extrémistes (conservateurs, centre, communistes) et leurs dangers antidémocratiques :[k 4]

      « Si nous voulons préserver et étendre la démocratie parlementaire, nous devons savoir de quel côté elle est menacée ; et la menace des conservateurs est différente de la menace de la classe moyenne ou du communisme »[16].

      Outre le fascisme italien, Hitler et le poujadisme, il comptait également le maccarthysme aux États-Unis parmi les extrémismes du centre[k 4].

      Les références historiques de la théorie de Lipset ont longtemps été largement acceptées par une grande partie de la communauté scientifique de la République fédérale d’Allemagne[k 4]. En 1961, Ralf Dahrendorf écrivait à propos de la théorie de Lipset que « la destruction de la démocratie allemande est donc l’œuvre de la classe moyenne »[k 2]. Dahrendorf expliquait l’extrémisme du centre en 1968 par le fait qu’une grande partie de la société allemande avait développé, sous la République de Weimar, un manque de résistance aux formes antidémocratiques de la politique. Comme la tradition libérale était peu développée, « le nouveau radicalisme illibéral des nationaux-socialistes » a pu se développer[k 1][17].

      Mais l’hypothèse de Lipset sur l’extrémisme du centre a également fait l’objet de critiques. Ernst Nolte critiqua en 1976 le fait qu’elle était trop courte aux deux extrémités du spectre politique : la droite démocratique ne pouvait être classée nulle part dans son schéma d’analyse, car les conservateurs classiques étaient considérés par lui comme des extrémistes de droite ; le fait que des phénomènes aussi disparates que le communisme et le péronisme soient regroupés sous le terme d’extrémisme de gauche était également « difficilement convaincant »[18].

      En 1991, le chercheur Jürgen W. Falter, spécialiste des partis politiques, est parvenu à la conclusion, à l’aide de méthodes statistiques élaborées, que l’électorat du NSDAP n’appartenait qu’à 40 % environ à la classe moyenne, mais que la même proportion avait appartenu à la classe ouvrière. Le constat de Lipset, selon lequel les employés votaient plutôt moins que la moyenne pour le NSDAP en 1930-1933, plaide également contre l’hypothèse de la classe moyenne. La confession était un indicateur social beaucoup plus important pour la décision de voter NSDAP que l’appartenance à une classe sociale, que Lipset considérait comme décisive. Dans l’ensemble, le NSDAP

      « de par la composition sociale de ses électeurs, le plus proche d’un ’parti populaire de la protestation’, ou, comme on pourrait le formuler en raison de la proportion toujours supérieure à la moyenne mais plutôt pas écrasante de la classe moyenne parmi ses électeurs, en faisant allusion à la courbe de répartition statistique qui en résulte, un ’parti populaire avec un ventre de classe moyenne’ »[19].

      En 2015, les politologues Viola Neu et Sabine Pokorny ont critiqué le fait que Lipset ne fournisse pas de définition précise du fascisme, qu’il considère uniquement d’un point de vue socio-structurel. Il ne fournit pas de preuves empiriques à l’appui de ses thèses, mais s’appuie uniquement sur des « interprétations de plausibilité des résultats électoraux des élections au Reichstag de 1928 à 1933 »[20].
      Recherche sur l’extrémisme de droite et le fascisme

      En Allemagne, jusque dans les années 1980, la théorie a été discutée presque exclusivement à partir de l’exemple du national-socialisme. Ce n’est que dans les années 1990 que la théorie a commencé à faire l’objet d’analyses contemporaines. Kraushaar constate à propos de cette phase : « Si l’on considère l’énorme influence que le théorème a exercée pendant longtemps dans l’histoire sociale ..., l’abstinence de la théorie politique mérite d’être expliquée ». « La simple mention », poursuit Kraushaar en faisant référence à Uwe Backes et Eckhard Jesse, « déclenche dans de nombreux cas des réactions massives de rejet. Manifestement, la thèse de l’extrémisme du centre touche un point névralgique. L’idée abstraite que la classe moyenne en République fédérale pourrait également receler un potentiel antidémocratique est déjà ressentie comme une imposition, voire une provocation »[k 1]. Backes et Jesse auraient mis en garde contre un « décloisonnement du concept d’extrémisme » et auraient « disqualifié les auteurs qui utilisent la formule de l’extrémisme du centre comme démagogiques »[k 1].

      Contrairement à la science en Allemagne, la continuité idéologique de la classe moyenne aux Etats-Unis a été discutée par Arthur Schweitzer dès 1964 et réfléchie en fonction du présent en République fédérale d’Allemagne. La classe moyenne aurait survécu au national-socialisme « avec une idéologie conservatrice du statut intacte »[21][k 2]. Dans la traduction allemande de son livre, il fait référence dans ce contexte aux succès électoraux du NPD en 1966/67, qui ont montré une plus grande vulnérabilité de la classe moyenne aux slogans néonazis que d’autres couches de la population[21][k 2]. Schweitzer voyait une raison à cela dans le refoulement des expériences de la classe moyenne des débuts des années 1930. Un « potentiel contre-révolutionnaire s’y serait formé »[22][k 2].
      L’"extrémisme du centre" dans l’analyse du présent

      Une série d’incendies criminels contre des logements de réfugiés au début des années 1990 a déclenché un débat sur « l’extrémisme du centre ». Le sociologue Karl Otto Hondrich a ainsi tiré des conclusions de ces actes de violence quant aux attitudes de la majorité de la société :

      « Les attentats contre les centres d’asile, condamnés par la majorité, symbolisent néanmoins l’opinion de cette même majorité selon laquelle l’État doit mettre un terme à l’afflux d’étrangers »[23].

      Dans les années 1990, le sociologue Wilhelm Heitmeyer a repris la notion d’"extrémisme du centre" et a ouvert un débat sur la question de savoir dans quelle mesure l’extrémisme de droite provenait « du centre de la société ». Hans-Martin Lohmann a publié en 1994 le recueil « Extremismus der Mitte », dans lequel différents auteurs défendaient la thèse de la « capacité d’adhésion d’une multitude de thèmes néo-droitiers au centre de la société »[24].[25] Dans ce recueil, le politologue Wolfgang Kraushaar mettait en évidence des « approches implicites » et parfois « explicites » dans lesquelles la « figure d’interprétation » de l’extrémisme du centre pouvait contribuer à la compréhension de l’interaction entre « les relations institutionnelles occultes entre les autorités et les auteurs de violences de droite, le rôle des partis populistes de droite dans notre système politique ou l’importance croissante des idéologies conservatrices de droite dans l’image que la société se fait d’elle-même »[k 1]. Selon Kraushaar, la catégorie de l’"extrémisme du centre" est appliquée aux contextes de description suivants :

      comme approche « pour caractériser l’origine sociale des auteurs »[k 5].
      comme approche « pour identifier la complicité entre les auteurs et les politiciens, en particulier entre les chefs de file de l’extrême droite et les autorités publiques »[k 5].
      comme approche « pour caractériser les partis populistes de droite modernes »[k 5] ainsi que
      comme approche « pour analyser les idéologies conservatrices de droite réactualisées »[k 5].

      Dans le recueil éponyme « Extremismus der Mitte », Dieter Rudolf Knoell interprète les positionnements de Hondrich comme une invitation à l’État à « prendre le travail des violents » et caractérise l’extrémisme du centre au début des années 1990 comme un déplacement du « centre politique » vers la « droite » : « La position d’extrême droite d’avant-hier est le centre politique d’aujourd’hui ». Le « compromis sur l’asile » correspondrait en l’occurrence à « la mise en œuvre en termes de realpolitik du programme de Hondrich, et il est, presque mot pour mot, la reprise des passages correspondants du programme du parti républicain de 1987 »[26].

      Critique

      Les principales critiques à l’encontre de ce terme sont formulées avant tout par Uwe Backes. L’"extrémisme du centre" est critiqué en tant que concept ou moyen de lutte politique construit et moins en tant qu’outil sérieux d’analyse politique[28].

      Eckhard Jesse et Uwe Backes défendent, conformément à l’opinion défendue par Oliver Decker et Elmar Brähler dans les Mitte-Studien, une « théorie-cadre normative » qui définit l’extrémisme à partir des marges de la société et qui ne parvient donc pas à expliquer les phénomènes abordés en sociologie dans sa théorie des pôles extrêmes[29][30].

      Par rapport à cette théorie normative, Kurt Lenk voit dans l’absence de définition du fascisme dans la recherche sur l’extrémisme et dans l’"incapacité" à reconnaître les idéologies d’extrême droite en tant que telles un problème de l’objet de l’étude, si l’on cherche uniquement dans les marges de la société et si le centre de la société est ignoré : "Conclure d’une telle incapacité à définir clairement que l’extrémisme de droite existe tout au plus dans les marges de la société, tandis qu’un « centre sain », soigneusement séparé de ces marges, est immunisé contre lui, s’est avéré depuis longtemps être une conclusion erronée". Selon Lenk, les crises économiques et les déficits de légitimité politique rendent réceptif aux messages d’extrême droite et conduisent dans toute l’Europe à des tendances de renationalisation « fondamentalistes »[31][32]. Lenk rappelle à cet égard l’avertissement de Theodor W. Adorno : « Je considère la survivance du national-socialisme dans la démocratie comme potentiellement plus menaçante que la survivance des tendances fascistes contre la démocratie. L’infiltration désigne un objectif ; c’est uniquement pour cette raison que des personnages louches font leur come back dans des positions de pouvoir, parce que les circonstances les favorisent »[33]. Le chercheur britannique Roger Griffin, spécialiste du fascisme, s’inscrit également dans cette tradition, estimant que l’extrémisme du centre est plus dangereux que l’extrémisme de droite « du point de vue politique et social ». Contrairement aux opinions néonazies dédiées, cet extrémisme, qui se situe dans le spectre démocratique, serait adapté aux masses, car il est aujourd’hui « vécu par de nombreux habitants du monde occidental comme une normalité et un sens commun »[34].

      Critique

      Le chercheur en extrémisme Uwe Backes a critiqué le fait que l’approche se base sur une notion erronée de l’extrémisme de droite : « Il n’est pas étonnant que ceux qui entendent par tendances de la nouvelle droite des concepts politiques néolibéraux ou l’appel à l’État national trouvent leur compte au ’centre’. Il est alors logique de la chercher non seulement dans la ’frangedroite’, non seulement dans les ’ailes droites’ de la CDU/CSU et du FDP, mais aussi chez les Verts et le SPD »[35].

      #nazis #extrémisme #droite #extrême_droite #Europe

  • Expulsion illégale d’un étranger : le ministère de l’Intérieur viole le droit européen

    Mardi 14 novembre 2023, une personne protégée par la Cour européenne des droits de l’homme (CourEDH) a été expulsée vers son pays de nationalité. Sept associations de défense de droits humains, dont La Cimade, dénoncent cette expulsion illégale et la violation manifeste de la Convention européenne des droits de l’homme (ConvEDH).

    Le ministre de l’intérieur l’avait annoncé : la Cour européenne des droits de l’homme ne sera pas un obstacle à sa politique migratoire, fondée notamment sur l’amalgame entre étrangers et délinquance. Le mardi 14 novembre 2023, il a mis à exécution ses paroles en expulsant, en parfaite connaissance de cause, une personne dont la Cour européenne des droits de l’homme avait interdit l’éloignement.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/12/02/expulsion-illegale-dun-etranger-le-ministere-d

    #france #droit

  • La France procède à l’expulsion en passant outre une décision de la CEDH pour la première fois
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/12/01/la-france-procede-a-l-expulsion-en-passant-outre-une-decision-de-la-cedh-pou

    La France procède à l’expulsion en passant outre une décision de la CEDH pour la première fois
    La Cour européenne des droits de l’homme avait interdit de procéder à l’expulsion d’un Ouzbek en raison d’un risque de torture, mais le gouvernement a ignoré cette position en raison de suspicions de radicalisation islamiste de l’intéressé.
    Par Julia Pascual
    Au lendemain de l’attentat d’Arras, le 13 octobre, le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, l’avait annoncé et répété : sa volonté d’expulser des étrangers jugés dangereux ne faiblirait pas face à la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH). Quand bien même certains feraient valoir des risques de torture dans leur pays d’origine, la priorité irait à la sécurité des Français. « Ce que j’assume, c’est de ne pas attendre la décision que prend la Cour européenne des droits de l’homme alors que le tribunal administratif, la cour d’appel et le Conseil d’Etat ont donné raison à l’Etat », déclarait le ministre le 22 octobre dans une interview au Journal du dimanche.Le ministère a tenu sa promesse. Il est même allé au-delà, de façon inédite. Le 14 novembre, ses services ont expulsé un ressortissant ouzbek de 39 ans, M. A., alors même qu’une décision de la CEDH l’en défendait. Et sans attendre que la justice administrative – saisie d’un recours en urgence contre le renvoi – statue.
    La France a déjà été condamnée à deux reprises, en 2018, pour avoir expulsé des étrangers en quelques heures, sans leur permettre de saisir la Cour. Mais c’est la première fois qu’elle procède à une expulsion en méconnaissance d’une décision de la cour le lui interdisant.
    « C’est un tournant, estime l’avocate de M. A., Lucie Simon. Le ministère de l’intérieur viole délibérément une décision de la Cour qui s’applique à la France. » Dès le lendemain de cette expulsion, et comme il le fait désormais quotidiennement depuis l’attentat d’Arras, Gérald Darmanin a publié sur X une liste d’étrangers renvoyés parmi lesquels figurait cet Ouzbek : « M. A., 39 ans, radicalisé et fiché FSPRT [fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste], connu des services de police pour son ancrage dans la mouvance pro-djihadiste. Placé au centre de rétention administrative de Vincennes [Val-de-Marne], il a été renvoyé dans son pays d’origine hier. »M. A. a été mis dans un avion pour Tachkent où, d’après son avocate, il a été à son arrivée immédiatement arrêté par les autorités du pays. « Il a été entièrement rasé, placé en détention dans une cellule de 8 mètres carrés avec vingt et un codétenus et doit être jugé », assure Lucie Simon.
    En France, M. A. n’avait commis aucun délit, et n’avait fait l’objet d’aucune garde à vue jusqu’à ce qu’il soit frappé d’une interdiction administrative du territoire en avril 2021. D’après les éléments d’une note blanche des renseignements, reprise par le ministère de l’intérieur à l’appui de cette mesure, le jeune homme était arrivé en Europe en 2016 et avait demandé l’asile en Estonie. Il a expliqué avoir été fallacieusement accusé d’accointances avec le Hizb Ut-Tahrir, un mouvement politico-religieux visant à unir tous les musulmans dans un « califat » mondial mais qui n’appelle pas à la lutte armée et condamne le terrorisme. Pour cette raison, M. A. aurait été arrêté et torturé par la police ouzbèke en 2015 et mis en accusation. L’Estonie a cependant rejeté sa demande d’asile, considérant qu’il représentait une menace en raison de sa proximité avec le Hizb Ut-Tahrir.
    Arrivé en France, où il demande encore l’asile en 2019, les services de renseignement lui prêtent, courant 2020, des contacts avec deux Russes appartenant à la mouvance djihadiste et des posts Facebook vantant le djihad, tels qu’une image d’un combattant équipé d’un fusil d’assaut ou une photo de sa chahada (profession de foi) prise sur fond noir. Alors qu’il se rend en Croatie, les services de renseignement font état de velléités de départ en Syrie en 2021, ainsi que de consultations de contenus relatifs à l’organisation Etat islamique relayés par des Tchétchènes radicalisés. Le tout porte le ministère de l’intérieur à estimer que M. A. a une « approche violente de l’islamisme radical » et pratique la « dissimulation », autrement dit la taqiya. « On conteste fermement tout, martèle son avocate. Les deux Russes avec lesquels on lui prête des contacts, il les a croisés dans un squat. Et aucune capture d’écran des posts Facebook ne nous a été soumise, d’un compte qui n’est même pas à son nom. »
    En Seine-et-Marne, où M. A. a résidé, l’intervenant social de l’association Habitat-Cité qui l’a accompagné s’étonne aussi : « Je l’ai côtoyé pendant deux ans et demi et c’est quelqu’un d’assez remarquable », explique-t-il au Monde, sous le couvert de l’anonymat. En avril 2020, M. A. avait même été décoré d’une médaille de la ville de Montereau-Fault-Yonne (Seine-et-Marne) pour avoir participé au sauvetage d’une personne âgée lors de l’incendie d’un immeuble.
    Lorsque en décembre 2021, il reprend ses démarches de demande d’asile en France, l’interdiction administrative du territoire français lui est notifiée et il est placé en rétention administrative. Dans la foulée, sa demande d’asile est rejetée par l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra), mais M. A. saisit la CEDH pour empêcher son expulsion, arguant de risques de torture en Ouzbékistan. Le 7 mars 2022, celle-ci ordonne au gouvernement français « de ne pas éloigner » M. A., le temps qu’elle examine au fond son recours. Une mesure provisoire, fondée sur l’article 39 de la Convention européenne des droits de l’homme, prise à titre exceptionnel. Le 5 avril 2022, alors que M. A. est assigné à résidence et pointe quotidiennement au commissariat, la Cour nationale du droit d’asile (CNDA) confirme le rejet de sa demande d’asile. Le juge estime qu’en Ouzbékistan, M. A. « risque d’être à nouveau soumis à des actes de torture et à des traitements dégradants en cas d’arrestation et de détention ». Mais l’asile lui est refusé en raison de la « menace grave pour l’ordre public » qu’il constitue.
    M. A. se retrouve donc assigné à résidence, tantôt hébergé par l’Etat en hôtel, tantôt à la rue. Jusqu’à ce que les choses s’accélèrent, une semaine après l’attentat d’Arras. En application des consignes de fermeté de Gérald Darmanin, il est placé en rétention. Et il est expulsé le 14 novembre. « La CEDH n’interdit rien de manière générale et absolue », explique-t-on au ministère de l’intérieur. Qui ajoute que M. A. serait retourné en Ouzbékistan en 2018 sans y être menacé. Des faits contestés par l’avocate de l’intéressé. Sollicitée, la CEDH n’a pas voulu faire de commentaire.

    #Covid-19#migrant#migration#france#droit#expulsion#cedh#ouzbekistan#sante#demandedasile

  • Opinion | Who Was the Real ‘Shaved Woman of Chartres’ ? - The New York Times
    https://www.nytimes.com/2023/11/25/opinion/simone-touseau-france-occupation.html

    Est-ce que la fiction peut tordre l’histoire quand elle s’appuie sur des faits réels ?

    The photograph, “The Shaved Woman of Chartres,” with the young Ms. Touseau at its center, was understood for a long time as a document of the brutal purges that took place during the liberation of France at the end of World War II. Extrajudicial punishments were carried out all over the country, including shaving the heads of women suspected of sleeping with the enemy.

    The truth was more complex. Historians were slow to take an interest in the wartime collaboration and resistance of women, but in the early 2000s, a groundbreaking work by Fabrice Virgili described how many women who were shaved in the purges were being punished not for their intimate relationships with Germans but for denunciations or working for the Germans.

    Eventually we got a clearer picture of Ms. Touseau, too. In 2011 two historians, Gérard Leray and Philippe Frétigné, established that she was a Nazi sympathizer before the war started. She scribbled swastikas in the pages of notebooks she kept as early as the mid-1930s, admired National Socialism and claimed that France “needs someone like Hitler.” Fluent in German, she worked as a translator for the occupying forces and became a member of the nationalist Parti Populaire Français. She was accused of denouncing four neighbors who were deported to the Mauthausen concentration camp, two of whom never returned. The crime, which would have been punishable by death, was not proved, but Mr. Leray told me that he is adamant that she played at least some part in it.

    This August a new, fictionalized portrait of Ms. Touseau was published in France, in the shape of a novel, “Vous Ne Connaissez Rien de Moi” (“You Know Nothing About Me”), by Julie Héraclès, which renders Ms. Touseau, renamed Grivise, as a woman scorned.

    In the novel Simone falls in love with Pierre, who is young and handsome and from a bourgeois family. He sexually assaults Simone, and when she falls pregnant, he abandons her to join the Resistance, leaving her to have an illegal abortion on her own.

    Simone’s desire for revenge drives her to start working as a translator for the Nazis. She begins a relationship with a German officer, Otto, then falls in love with him. After he is injured on the Eastern Front, she joins the Parti Populaire Français to get a transfer to Germany to be with him, with little consideration for the political implications.

    The Simone of the novel has a Jewish friend, lies to the Gestapo to help a member of the Resistance, is “revulsed” by the practice of reporting neighbors and gives food to a little Jewish girl — all “highly implausible facts,” Mr. Leray told me.

    It makes for gripping reading, and the novel was on numerous award lists and won the Stanislas Prize for best first novel. Critics praised it as impressive and audacious, and readers shared their enthusiasm for it — “a beautiful love story,” a “real immersion in Simone’s life,” a story “that shows us that people are never angels or demons but a tangle of good and bad,” several wrote in online reviews.

    But the book has also been the subject of criticism on the question of what fiction can allow itself when it comes to this part of history.

    Ms. Héraclès told me in a phone interview that she was surprised by the debate. Her agenda was not to redeem Ms. Touseau, she said, but “to explore the human condition” by trying to imagine “how a young woman can commit criminal acts.”

    The novel has an epigraph: “I’ve never seen a saint or a bastard. Nothing is all black and white; it’s the gray that wins. Men and their souls, it’s all the same.” But relegating Ms. Touseau to the role of a sentimental being buffeted by history does not enrich our understanding of her. It strips her of agency and impoverishes our sense of history at the same time.

    The shaved woman of Chartres was a driven, ideological woman whom painstaking historical scholarship had liberated from our simplistic understanding of her. At any given time, people are a tangle of good and bad, and it is the prerogative of fiction to mold bare facts for artistic ends. But now fiction has put her back in the limited, familiar role of sacrificial mother that she inhabited in Capa’s photo and the world’s imagination.

    Perhaps we prefer her there, rather than contemplating her and others’ complicity in evil.

    #Fiction #Ecriture #Chartre #Robert_Capa #Collaboration

  • Face à la folie du monde
    https://reporterre.net/Face-a-la-folie-du-monde

    Cela m’avait échappé, j’ai appris à l’occasion de cette audience que la représentante du ministère de l’Intérieur avait indiqué que les 155 000 signataires se revendiquant des Soulèvements de la Terre entraient de facto dans le scope des renseignements territoriaux . Les implications d’une éventuelle dissolution sont vertigineuses, tant du point de vue de la jurisprudence, que des effets en termes de surveillance et du champ encore élargi de la répression. Où se situent les limites, que deviennent les libertés publiques, si le fait de signer un appel autorise le gouvernement à vous mettre sur écoute ?

  • C’est officiellement devenu un concours de la saillie la plus raciste…
    https://twitter.com/franceinfo/status/1676492766644256768
    https://video.twimg.com/amplify_video/1676492605704601602/vid/1280x720/COUtCv55XXtyJgM9.mp4

    Émeutes : « On connaît les causes. Bien sûr que si, il y a un lien » avec l’immigration, insiste Bruno Retailleau. « Pour la deuxième, la troisième génération, il y a comme une sorte de régression vers les origines ethniques. »

  • 🛑 « Le danger central, c’est la fascisation de l’État » - CQFD, mensuel de critique et d’expérimentation sociales

    Membre de l’Observatoire national de l’extrême-droite et auteur de plusieurs ouvrages sur la question (dont le dernier en date, La nouvelle internationale fasciste, est sorti cet automne chez Textuel1), le sociologue Ugo Palheta analyse depuis des années les évolutions d’un fascisme – ou néofascisme – qui ne cesse de se renforcer, en France comme dans bien des coins du globe. D’où notre envie d’aller lui poser quelques questions à l’heure où le pouvoir macroniste drague plus que jamais à la droite de la droite et impose sa politique par le mépris et la force, bien loin de tout idéal démocratique. Vous avez dit fascisation ? (...)

    #fascisme #néofascisme #fascisation #extrêmedroite #Etat

    ⏩ Lire l’article complet…

    ▶️ https://cqfd-journal.org/Le-danger-central-c-est-la

  • Propos d’Élisabeth Borne sur le RN : le recadrage d’Emmanuel Macron divise la majorité et réjouit les députés du Rassemblement national
    https://www.francetvinfo.fr/politique/gouvernement-d-elisabeth-borne/propos-d-elisabeth-borne-sur-le-rn-le-recadrage-d-emmanuel-macron-divis
    https://www.francetvinfo.fr/pictures/Vi1mN_6dmqqIg3ghYYJ_3MCoJ3Y/1500x843/2023/05/30/64762249a175a_000-33em8ne.jpg

    Côté aile gauche, on applaudit les propos d’Élisabeth Borne. Le député du MoDem Erwan Balanant s’interroge même sur la sortie d’Emmanuel Macron. Mais d’autres assument clairement leur soutien au locataire de l’Élysée, à l’image du député d’Eure-et-Loir Guillaume Kasbarian. « Les gens, aujourd’hui, attendent non pas des rappels historiques, mais appellent un combat d’idées, un combat idéologique et un combat sur les propositions concrètes, affirme le député Renaissance. Et concrètement, ils attendent qu’on leur dise en quoi les propositions du RN ne sont pas bonnes et en quoi les nôtres sont meilleures. »
    Le RN savoure, la gauche compte les points

    Au Rassemblement national, on se réjouit de la sortie du président de la République. D’abord, parce que tout ce qui peut affaiblir Élisabeth Borne est bon à prendre pour les troupes de Marine Le Pen. Ensuite, parce que certains y voient une forme d’aboutissement de la stratégie de dédiabolisation. « Je suis ravi de voir qu’Emmanuel Macron a enfin compris qu’il fallait parler des vraies idées », se félicite le député RN de l’Eure Kévin Mauvieux."Que tout le monde se mette au travail pour les Français et qu’on mette fin aux task forces anti-RN qui, au lieu de travailler pour les Français, travaillent pour la politique", poursuit-il.

    • Le chef des insoumis, Manuel Bompard, renvoie aujourd’hui dos à dos le président et sa Première ministre.

      "Emmanuel Macron aurait pu recadrer Mme Borne le jour où elle a dit qu’elle considérait que La France insoumise, la Nupes qui sont l’opposition républicaine, étaient plus dangereuses que le RN."

      Manuel Bompard, chef de file des Insoumis à franceinfo
      "Pour le reste, je combats le Rassemblement national, ajoute le député LFI des Bouches-du-Rhône. Il cherche à se présenter en permanence comme étant le parti politique qui défend les intérêts des catégories populaires, alors qu’en réalité, il fait l’inverse. À chaque fois que nous avons fait des propositions pour l’augmentation du SMIC, pour le gel des loyers, pour le rétablissement de l’impôt de solidarité sur la fortune, les députés RN ont voté contre." Des exemples concrets plus que des exemples historiques dans les mots de Manuel Bompard, preuve qu’à gauche aussi, on cherche la bonne recette pour enfin déjouer le Rassemblement national.

      https://seenthis.net/messages/1004639
      #RN #fascisation

  • La deuxième partie de la machine à broyer du manifestant se met en place. Le fait est que 300 interpellés qui ne donnent que 9 poursuites en justice, ça se voit. Il faut que ça ne se voit plus : faudrait voir à ce que la justice soutienne l’enthousiasme policier à « faire du chiffre ».

    Réforme des retraites : Éric Dupond-Moretti appelle les procureurs à la fermeté
    https://www.lefigaro.fr/actualite-france/reforme-des-retraites-xavier-dupond-moretti-appelle-les-procureurs-a-la-fer

    Le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti a demandé « une réponse pénale systématique et rapide » à l’encontre des personnes interpellées en marge des rassemblements contre la réforme des retraites pour « troubles graves à l’ordre public », « atteintes aux personnes et aux biens » et « actes d’intimidation et menaces contre les élus ».

    • chalut, et dislocation https://seenthis.net/messages/995203
      pour l’instant le principal souci est en amont de la justice, rafler, ça marche, cogner sans même arrêter, ça va, mais ficeler un minimum les dossiers qui permettraient condamnations fait moins kiffer les condés, ils baclent. ils baclent, eux aussi n’aiment de leur travail que ce qui leur permet de vivre le plus libres possible (on veut bien faire du chiffre, à condition d’éclater de la gauchiasse, du rouge et et du cassos), alors que les alternatives économiques habituelles sont disponibles (par exemple mettre en cause pour rébellion ne serait-ce que 5 à 10% des manifestants qu’on aura préalablement cognés). là aussi la fascisation est à l’oeuvre : ça parie que la crise de régime débouchera sur une politique toujours plus sécuritaire (pestilent promet de nous sauver du chaos), ou, mieux encore, sur une version plus explicitement néofasciste, coalition avec du RN dedans, ou RN et quelques satellisés. Toutes les composantes de la société jouent leurs cartes dans la partie en cours (on a même vu hier la CGT spectacle intervenir en nombre au théâtre de la Ville).

      « J’ai l’impression que mon arrestation est politique » : au tribunal de Paris, une barricade en feu, un dossier vide, une relaxe
      https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/03/23/j-ai-l-impression-que-mon-arrestation-est-politique-au-tribunal-de-paris-une

      Six prévenus pour 234 interpellés : traduction en chiffres de ce qu’une avocate impliquée dans ces dossiers, pour définir la stratégie des forces de l’ordre les soirs de contestation, a qualifié de « pêche au chalut ».

      A leur demande, ou faute de temps, cinq des six prévenus ont vu leur procès pour « dégradation ou détérioration du bien d’autrui par un moyen dangereux pour les personnes » renvoyé à fin avril, et ont été relâchés, après quarante-huit heures de garde à vue. Seul Clément Q., dans son jogging rouge à bandes blanches, a comparu. Ce Chambérien de 25 ans, qui suit une formation de couvreur, est accusé d’avoir confectionné une barricade à l’aide des déchets qui s’amoncellent sur les trottoirs parisiens en raison de la grève des éboueurs, et d’y avoir mis le feu. Il a été interpellé quelques hectomètres plus loin, place de la Bastille, alors qu’il rentrait chez lui. Le policier qui l’a arrêté affirme l’avoir reconnu grâce à son jogging.

      Voilà les faits exposés par la présidente du tribunal en trente secondes chrono – « Ça va être extrêmement rapide, j’ai dit tout ce que j’avais comme éléments ». Le garçon nie. La présidente, visiblement perplexe devant la maigreur du dossier, n’insiste pas. La procureure évoque avec autant de conviction que possible une fiche d’interpellation « précise » et une infraction « parfaitement caractérisée », puis requiert huit mois avec sursis, « une peine d’avertissement », car « même si c’est pour manifester ses idées, la société ne peut tolérer qu’on mette en danger des personnes » [poubelles].

      « Ici, c’est un tribunal, pas une tribune politique »

      L’avocate du prévenu plaide sur du velours contre un dossier « largement insuffisant » et des éléments à charge « infiniment faibles, voire honteux ». Elle confesse avoir imaginé, en découvrant le jogging rouge vif de son client en garde à vue, que la vidéosurveillance lui serait fatale, puis lit le procès-verbal d’exploitation vidéo : « Constatons la présence de plusieurs individus en train de construire une barricade. Ne constatons pas la présence du mis en cause concernant la présente procédure. » On n’a retrouvé sur le jeune homme ni gant, ni casque, ni cagoule, ni trace de brûlure. Tout juste un briquet. « Monsieur, comme beaucoup de Français, fume », dit l’avocate.
      « Pourquoi deux jours de garde à vue et une comparution pour quelque chose d’aussi fragile ?, demande-t-elle. On a du mal à comprendre. » Son propos devient alors politique, elle dénonce « l’instrumentalisation des interpellations par l’exécutif, qui ne s’en cache pas », appelle le tribunal, « garant des libertés fondamentales », à y « mettre un stop », et cite l’avocat et écrivain François Sureau : « Il ne reste rien de la liberté de manifester si le gouvernement peut choisir ses opposants. »

      « Voulez-vous ajouter quelque chose pour votre défense ?, demande la présidente.
      On continuera à se mobiliser contre cette réforme et contre le gouvernement, malgré la répression, répond, placide, le prévenu.

      Ici, c’est un tribunal correctionnel qui juge des délits, ce n’est pas une tribune politique.
      – J’ai l’impression que mon arrestation est politique, donc je tenais à le préciser. 
       »
      Clément Q. a été relaxé. Il n’existe, a lu la présidente, toujours aussi expéditive, « pas suffisamment d’éléments pour prouver qu’il a mis le feu à la barricade ».

      ben oui, c’est compliqué de prélever ce qui permet d’entrer en voie de condamnation dans une telle masse de comportements politiquement prohibés (cf. Darmanin déclarant faussement que ce serait un délit de participer à une manifestation non déclarée). et puis bon, le continuum des illégalismes est si vaste, si peuplé - de qui marche dans la rue, fuit la police, allume un feu de poubelle peut-on déjà faire un exemple quand des centaines, des dizaines de milliers de personnes se comportent de la sorte ? et comment y arriver lorsque comme hier des ouvriers commettent bien plus de dégâts que des manifestants qui si ils sabotent l’aspect et la réputation de villes entreprises cassent en réalité au mieux quelques dizaines de vitrines ?

      on a tort de dire que de Lallement à Nunez il n’y a pas eu de changement, la doctrine aller au contact reste, mais tactiquement elle est fortement démilitarisée (« On a été entraînés pour la “percussion” » https://seenthis.net/messages/995267), ça a rendu le tri des judiciarisables moins facile. nul doute que la répression doit changer de pied, la prédation policière se renforcer. prévenir, faire peur, terroriser, ça commence par ne plus se priver d’un organe policier vital, la justice. c’est dès aujourd’hui, et plus probablement ce soir, qu’on va découvrir de quels moyens ils se dotent pour ferrer le poisson. on le verra dès demain dans comparutions immédiates des TGI

      #justice #police #maintien_de_l'ordre #fascisation

    • Mathilde Panot @MathildePanot
      https://twitter.com/MathildePanot/status/1638954744159805472

      Cette « dépêche » interne du ministre
      @E_DupondM adressée aux procureurs vise à entraver la liberté de manifester ⤵️

      Manifester est un droit fondamental.

      Je saisis le Conseil d’État.

      (sinon, la police est bien larguée dans plusieurs villes, à la fois brutale et contrainte à la défensive, commissariat et préfecture brulés à Lorient, Paris ingouvernable, etc., et a beaucoup plus utilisé les grandes de désencerclement et LBD)

  • Terreur d’extrême-droite et déni politique raciste : trois ans d’attentats “anecdotiques”. - Lignes de crêtes
    https://www.lignes-de-cretes.org/terreur-dextreme-droite-et-deni-politique-raciste-trois-ans-datten

    Un tueur d’extrême-droite a donc finalement frappé en plein Paris et assassiné trois personnes de sang-froid. Emine Kara, Mir Perwer, Abdulrahman Kirzi ont été tués dans un centre culturel kurde du 10ème arrondissement .

    Ce qui doit arriver finit toujours par arriver. Surtout quand un pays est dirigé par un gouvernement qui non content d’être dans le déni du danger raciste et fasciste, passe son temps à flatter l’extrême-droite et à lui donner confiance en reprenant ses principes politiques.

    L’homme qui a assassiné froidement des inconnus parce qu’ils étaient à ses yeux des “étrangers” , des “immigrés”, l’incarnation déshumanisée du Grand Remplacement a pu agir parce qu’il n’a pas été empêché. Parce que le déni devant la terreur armée de l’extrême-droite est porté par le plus haut niveau de l’état et par une grande partie de la société.
    En effet, cet individu avait déjà commis ce que pour d’autres victimes, on appellerait un attentat . Une attaque au sabre dans un camp de migrants, contre des personnes qui siurvivaient dans des tentes. Des exilés donc, c’est à dire tout sauf des victimes dans l’imaginaire politique dominant de ce pays, où tout Ministre de l’Intérieur qui se respecte vote au moins un loi tous les deux ans pour durcir encore le statut des immigrés dans le pays. A l’époque de cette attaque, un rassemblement de solidarité improvisé avait été interdit et nassé par la police et les manifestants avaient pour certains écopé d’amendes. Evidemment aucun débat politique d’ampleur n’avait eu lieu sur cet acte atroce. Et ce bien que les attaques à l’arme blanche soient associées immédiatement à une barbarie absolue insupportable en France et considérées comme totalement étrangères à notre culture…sauf si elles sont commises par des français racistes.
    Le traitement policier et judiciaire de cette affaire a donc été à l’avenant. Il ne s’agit pas ici de défendre l’application de la législation anti-terroriste. Elle ne respecte les droits humains notamment le droit à la défense pour personne. Mais de constater qu’un activiste politique d’extrême-droite armé a été libéré et a tué juste après. Le risque a été pris, voilà tout. Il ne l’aurait jamais été s’il avait été musulman.

    #toctoc

    • Le déni français dans sa forme actuelle date de 2019, après l’attentat de Christchurch. La presse internationale pointe un fait : l’assassin, Brenton Tarrant dit avoir effectué un voyage en France, pendant lequel il a suivi les campagnes et l’ascension de M. Le P**. Il cite ses maîtres à penser et à agir. Le Bloc Identitaire, Renaud Camus. Des français. Dont les théories suprémacistes blanches sont banalisées dans le débat public français

      (citation shortée)

      dernière sortie qui fait suite à l’entretien Onffray/Houellebecq où ce dernier va plus loin que jamais promettant ici des « Bataclan à l’envers », juste avant que le tueur fasciste de rue d’Enghien ai prétendu ne pas avoir trouvé assez de monde a tuer... à Saint-Denis :

      « Mais les musulmans, ils s’en foutent de la République, ils ne savent même pas ce que le mot veut dire ! », Jean-Claude Dassier

      « Et bien on leur apprendra ce que c’est ! » répond en direct le macronien Jean Garrigues, Président du Comité d’histoire parlementaire sur un on mi-rassurant mi-menaçant

      Sur CNews hier

      #extrême-droite #média #gouvernement #fascisation #hégémonie_culturelle #suprémacisme_blanc #racisme #terrorisme

  • Le policier qui a éborgné Laurent Theron acquitté | StreetPress
    https://www.streetpress.com/sujet/1671115456-policier-eborgne-laurent-theron-acquitte-justice-violences-m

    Le policier Alexandre M. a été acquitté par la cour d’assises. Il était jugé pour la grenade de désencerclement qui a éborgné Laurent Theron lors d’une manifestation en 2016. La cour a invoqué la légitime défense, malgré des vidéos contraires.

    Cour d’assises de Paris sur l’île de la Cité – Il est plus de 20 heures ce mercredi 14 décembre quand le verdict tombe : « Acquitté. » Le brigadier-chef Alexandre M., jugé depuis trois jours pour avoir éborgné le syndicaliste Laurent Theron en 2016, repart libre de la cour d’assises. Alors que l’avocat général avait demandé « deux à trois ans » de prison avec sursis et une interdiction de port d’armes pendant cinq ans, ou que la partie civile ne voulait pas de prison mais une « révocation » du policier, la cour a estimé qu’Alexandre M. avait agi en état de légitime défense . Tout de suite, des soutiens du mutilé dans le public crient et commencent à chanter :

    « Police partout, justice nulle part. »

    « Vous détruisez des vies », « Grâce à vous, ils vont continuer », lancent-ils à l’égard de la cour qui plie bagage rapidement. Comme Alexandre M., qui s’efface via une porte dérobée. Une vingtaine de gendarmes se placent au milieu du public, répartis entre les pro-Laurent et les policiers. Les agents partent en premier pendant que les autres continuent de chanter. Certains pleurent. « C’est la démonstration de l’impunité. Rien d’autre » , lance à une justice qui a quitté les lieux Cédric D., membre du collectif contre les violences d’État Désarmons-les.

    À côté, Laurent Theron est dépité. « On y a cru, on a cru au Père Noël au final » , souffle-t-il à son avocate, maître Lucie Simon. Face aux autres, il ne sait « pas quoi dire ». Avant l’audience, il avait déclaré à StreetPress qu’envoyer « un policier aux assises, c’est déjà une victoire », vu le peu de fois où c’est arrivé. Ce sentiment n’existe plus quand il quitte le tribunal de l’île de la Cité.

    Une vidéo combattue

    Dans cette affaire, outre le fait qu’Alexandre M. n’était pas habilité au lancement de la grenade de désencerclement (GMD) et qu’il n’avait pas été formé au maintien de l’ordre, comme StreetPress le racontait avant le procès, l’IGPN a surtout noté qu’ « aucun groupe hostile ni danger imminent n’était perceptible » lors du lancement de la grenade. L’inspection s’est basée sur des vidéos au moment où Laurent Theron a été éborgné (dont celle ci-dessous, projetée à l’audience). Une version que maître Laurent-Franck Liénard – l’avocat favori de la police – s’est attelé à démolir au bazooka verbal durant trois jours. Face au premier enquêteur de l’IGPN, il attaque :

    « Vous dites qu’il n’y a pas d’individus hostiles au moment où le policier lance sa grenade. Est-ce que vous les avez cherchés ? »
    Face au deuxième, il est encore plus direct :
    « Vous avez le sentiment de bien avoir fait votre boulot ? »
    À un expert en balistique qui avait eu le malheur de dire qu’il n’y avait pas beaucoup de monde en face d’Alexandre M. lors de son lancer, l’avocat s’énerve :
    « Vous n’y étiez pas, vous voyez ce qu’on vous a montré dans une vidéo de quatre secondes. »

    Un amoncellement de témoignages policiers

    Ses remarques provoquent l’acquiescement des dizaines de policiers présents derrière lui. Parmi eux, il y a le secrétaire général d’Alliance, Fabien Vanhemelryck, ou celui d’Unité SGP Police Grégory Joron, qui est venu bavarder avec le prévenu. Linda Kebbab, la déléguée nationale de ce syndicat, a aussi squatté les bancs. D’anciens collègues du prévenu sont également là. Dès le premier jour, certains tombent dans l’injure. Lorsque l’enquêteur de l’IGPN passe devant la cour, plusieurs témoins auraient entendu des policiers chuchoter :

    « Lui, ce n’est pas un collègue, c’est un bâtard. »
    Quelques-uns auraient également traité maître Lucie Simon, l’avocate de Laurent Theron, de « conne ». « Qu’elle ferme sa gueule », auraient soufflé des agents.

    Le deuxième jour, six policiers sont entendus tour à tour. Loin de ne parler que du moment où la grenade a été jetée, à 16h53, ils reviennent sur l’ensemble de la manifestation, marquée par des affrontements entre les forces de l’ordre et certains groupes. Deux pandores ont été touchés par un jet de cocktails Molotov. Le commissaire Alexis M. parle lui d’une « nuée » de ces engins incendiaires. « C’était destiné à nous tuer », assure Sébastien C., supérieur du brigadier-chef Alexandre M. « J’ai vu des collègues brûler. On était plus dans un climat de peur », soutient Jérôme P. Le commandant Léon R. décrit d’une « journée violente du début à la fin ». Un autre commissaire évoque des « nébuleuses violentes ». En face, maître Liénard demande rhétoriquement à un policier :

    « Vous pensez que vous méritez de mourir pour avoir défendu l’ordre public ? »
    « Condamner mon client, c’est castrer tous les CRS. »

    Et lorsqu’on aborde la question du lancer de la grenade d’Alexandre M. à 16h53, la situation ne serait pas différente. « Pour moi, la menace est toujours présente », dit le second du commandant. « C’est toujours hostile », indique son supérieur, tandis qu’un CRS de la compagnie estime qu’ils sont « pris à partie de manière éloignée ». Le commissaire Alexis M. va même jusqu’à justifier la grenade par des lancers de pavés. « Menteur », crie-t-on dans la salle. Le gradé réitère quand on revoit la vidéo des faits, où les projectiles sont invisibles. Face à ces propos, maître Lucie Simon est « stupéfaite » :

    « Alors que vous n’étiez pas là et que vous n’avez jamais dit ça avant, vous nous dites de manière très certaine que les bonds offensifs de la CRS 07 sont justifiés par des jets de pavés. »


    Le brigadier-chef a formulé des excuses envers Laurent Theron. Il a aussi décrit son parcours de policier : 20 ans dans la brigade de nuit d’un commissariat. Il est devenu CRS deux semaines avant d’éborgner Laurent Theron / Crédits : Anaële Pichot

    (...)

    Nadia Sweeny remarque
    https://seenthis.net/messages/983445

    L’évolution du taux de poursuites [ des policiers accusés de violences] reste stable autour de 16 %. Une augmentation sensible a cependant eu lieu en 2016 – 22 % des auteurs signalés étaient poursuivis – probablement dû à la mobilisation contre la #loi_travail.

    Avec l’affaire Théron, tout se passe comme si même dans le cas de plaignants plus insérés, syndiqués, militants, obstinés, l’impunité policière devait rester inentamée, y compris avec un dossier pourri pour le brigadier auteur des faits, des témoignages de collègues contradictoires quant aux circonstances de son acte, et un réquisitoire du procureur demandant à la cour d’entrer en voie de condamnation.

    https://seenthis.net/messages/983077

    #Laurent_Théron #police #justice #violences_d’Etat #maintien_de_l'ordre #légitime_défense présumée et confirmée #impunité_policière #jurés #justice_populaire #fascisation

    • reste la possibilité que le parquet fasse appel, comme seul il en a le pouvoir... un policier qui utilise une GLD alors qu’il n’est pas habilité, qu’il n’en a pas reçu l’ordre, qui la lance avec un tir en cloche, alors que les circonstances, établies par des vidéos et une partie des témoignages de ses propres collègues (!) n’en justifient en rien l’usage, c’est énorme, et c’est une occasion rêvée de faire comme si des limites légales avaient effectivement cours. mais le proc n’avait même pas jugé bon de requérir la révocation, peine visée à titre principal par Laurent Théron. si honneur de la police il y eut, celui de rares rétifs au régime de Vichy, ou celui des fachos qui s’en réclamèrent des décennies plus tard, il n’y a probablement plus rien à défendre sur ce terrain.

    • Procès 1312 : suite à l’acquittement du flic éborgneur, les mots de la rage
      https://paris-luttes.info/proces-1312-suite-a-l-acquittement-16498

      Nous rassemblons dans cet article trois textes écrits à chaud par des personnes ayant assisté aux trois jours d’audience de la cour d’assises de Paris qui a finalement acquitté le CRS mutilateur — reconnu coupable mais exonéré de sa responsabilité pour « légitime défense » !

      .... Mais plus grave encore, cette négation à l’encontre de Laurent, syndicaliste, l’a été plus encore par l’absence des syndicats dans leur ensemble à ce procès. Cela démontre une fois de plus ce manque de courage politique, voire même une tacite complicité avec l’État dans la conduite de cette guerre sociale qu’on nous inflige par des lois certes républicaines mais anti démocratiques.

      Encore une fois, ils se tirent une balle dans le pied, ...

  • Pétition · Non à la criminalisation des locataires en difficulté et des squatteurs de logement vide
    https://www.change.org/p/non-%C3%A0-la-criminalisation-des-locataires-en-difficult%C3%A9-et-des-squat

    Les députés du groupe Renaissance ont déposé une proposition de loi d’une grande brutalité à l’égard des personnes sans-domicile qui squattent « en état de nécessité » un logement vacant, mais aussi des locataires qui ont une dette de loyer ou qui sont menacés d’expulsion.
    D’une part, elle prévoit de condamner à 3 ans de prison et 45 000 € d’amende les personnes et familles sans-abri qui occupent un logement vide de tout meuble, pour se protéger de la rue. Elle permet en outre de les expulser sur décision du Préfet, en quelques jours et sans jugement, alors que 3,1 millions de logements sont vacants et qu’aucune action publique n’est mise en œuvre pour en diminuer le nombre…

    D’autre part, le locataire convoqué au tribunal pour une dette de loyer sera sanctionné par la résiliation automatique de son bail et son expulsion prononcée, même s’il réussit à régler sa dette de loyer par la suite.

    Rappelons qu’à l’heure actuelle, pour éviter la résiliation du bail et l’expulsion du locataire, le juge peut lui accorder un échéancier pour rembourser l’impayé de loyer : s’il le respecte, son bail se poursuit et il n’est pas expulsé.

    Enfin, outre une réduction drastique des délais de procédure, la proposition de loi prévoit que si le locataire expulsé ne se met pas de lui-même à la rue, il devient un délinquant : il risque 6 mois de prison et 7 500 € d’amende après interpellation, comparution immédiate et condamnation.

    C’est le choix entre la rue, où l’on meurt à l’âge moyen de 48 ans, ou la prison pour celui où celle qui refusera de quitter son logement afin de protéger sa famille !

    cette PPL est soutenue par Darmanin et Dupont Morreti

    #logement #propriété_privée #rente_foncière #criminalisation #locataires #squatters #expulsion #justice #expulsion_administrative

  • Vous détestez le fascisme ? Alors ne soyez pas un suprémaciste sanitaire | Maarten Steenhagen
    https://cabrioles.substack.com/p/vous-detestez-le-fascisme-alors-ne

    Rejetez-vous les demandes d’aménagement pour tenir compte des personnes malades ou handicapées ? Faites-vous pression sur un·e collègue pour qu’iel se retrouve dans un espace aérien partagé, même s’iel a dit qu’iel ne préférait pas ? Est-ce que votre visage est nu même lorsque les gens autour de vous portent un masque ? Arrêtez de faire ça. Arrêtez, même si c’est inconfortable. Lorsque vous voyez d’autres personnes autour de vous agir de la sorte, faites-leur remarquer ce qu’elles font. Agissez pour changer ces schémas comportementaux. Nous devons dénoncer les formes discrètes de suprémacisme sanitaire comme les murmures fascistes qu’elles sont.

    Maarten Steenhagen est chercheur au département de philosophie de l’université d’Uppsala. Sur son blog, il écrit des articles sur “l’esthétique, la psychologie et l’état déplorable du monde”.

    Ceux qui ne sont pas fidèles aux principes
    s’exposent au mal, à ce que le mal leur soit fait
    ou à faire le mal eux-mêmes

    – Pramoedya Ananta Toer

    Le suprémacisme sanitaire est une idéologie. La pensée suprémaciste commence toujours par une division imaginaire du monde en personnes supposées "supérieures" et "inférieures". Le suprémacisme sanitaire est l’idée qu’une personne considérée comme "saine" est supérieure à une personne dont la santé est altérée d’une manière ou d’une autre ; toute forme de maladie perçue ou d’altération présumée de la santé fait de vous une personne catégoriquement "inférieure". Selon le suprémacisme sanitaire, les personnes en bonne santé ont le privilège naturel de dominer les autres dans la société.

    #bonne_santé #santé #fascisation #Covid-19 #masque

  • Ugo Palheta à propos du second tour : « On est coincé entre le fascisme et la fascisation »
    12 avr. 2022
    https://www.youtube.com/watch?v=q5kbKvhunpc

    Ugo Palheta est l’auteur de plusieurs ouvrages sur l’extrême droite dont « La possibilité du fascisme » aux Editions de La Dispute. Cette fois, c’est dans un livre entretien avec Omar Slaouti et les équipes de La Dispute qu’il publie « Défaire le racisme, affronter le fascisme ».

    #fascisme #fascisation #'islamophobie

  • Le « Journal du dimanche » change à nouveau de directeur
    https://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2022/01/12/le-journal-du-dimanche-change-a-nouveau-de-directeur_6109230_3236.html

    Jérôme Béglé s’apprête à prendre les rênes de l’hebdomadaire dès le 24 janvier, a annoncé le groupe Lagardère, en remplacement de Jérôme Bellay, nommé il y a seulement trois mois.

    Trois mois après le précédent remaniement à la tête de l’hebdomadaire très influent dans le milieu politique, le journaliste Jérôme Béglé va prendre la direction générale de la rédaction du Journal du dimanche (JDD) dès le 24 janvier, a annoncé le groupe Lagardère, mercredi 12 janvier.

    La direction du JDD avait été chamboulée à la fin d’octobre, après le limogeage d’Hervé Gattegno, remplacé par Jérôme Bellay. Lagardère, propriétaire de la publication dont le premier actionnaire est le géant des médias Vivendi, était resté muet sur les raisons de cette éviction. Cette nomination est une surprise pour la rédaction, à laquelle on a assuré qu’aucun changement de ligne éditoriale ne serait effectué, a expliqué une source proche du dossier.

    Jérôme Béglé, passé par les rédactions de Paris Match, du Figaro magazine et du Point, intervient régulièrement sur la chaîne CNews, détenue par Vivendi, le groupe piloté par le milliardaire conservateur Vincent Bolloré. Sous sa houlette, la radio Europe 1, également détenue par Lagardère, a opéré cette saison un rapprochement avec CNews, provoquant une hémorragie de départs au sein de la station.

    Robert Hersant, Louis Pauwels et la revue Éléments font des enfants. On les découvre lorsqu’ils sont grands.

    #Lagardère #Vivendi #Media #fascisation

  • Comment reconnaître la « fascisation » au XXIe siècle — Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/070122/comment-reconnaitre-la-fascisation-au-xxie-siecle

    L’historienne Ludivine Bantigny, le politiste Laurent Jeanpierre et le philosophe Jean-Yves Pranchère évoquent les possibilités de résurgence d’un fascisme contemporain. Et les glissements autoritaires qui peuvent lui préparer le terrain.

    Le phénomène fasciste, sans les conditions qui ont été celles de son essor dans les années 1920 et 1930, dans des sociétés brutalisées par une guerre mondiale, peut-il resurgir au XXIe siècle ?
    Dans un essai inquiet, Face à la menace fasciste (Textuel), l’historienne Ludivine Bantigny et le sociologue Ugo Palheta estiment que si l’on ne vit pas sous un régime fasciste, des pratiques autoritaires lui préparent le terrain, jusqu’au cœur de l’appareil d’État. Cette dynamique de « fascisation » est selon eux liée à la crise du capitalisme contemporain. 

    Pour discuter des thèses de l’ouvrage et d’une conjoncture française marquée par l’irruption d’Éric Zemmour dans la campagne présidentielle, nous avons reçu, outre Ludivine Bantigny, le politiste Laurent Jeanpierre, qui a récemment contribué à un numéro de la revue Critique consacré aux glissements autoritaires des #démocraties_représentatives, ainsi que le philosophe Jean-Yves Pranchère, coauteur d’ouvrages sur les remises en cause intellectuelles des droits de l’homme.

    #fascisme #fascisation #gauche #microfascisme #dé_démocratisation

  • Fury room

    par Frédéric Lordon, 22 mai 2021
    https://blog.mondediplo.net/fury-room

    La crise organique du capitalisme néolibéral a transformé le pays entier en fury-room .

    Sommes-nous rendus au point de fascisme ? Pas encore. Sommes-nous en voie de #fascisation ? Sans doute. En fait, il n’y a plus trop à hésiter : un processus est en cours. Ce que disait Lénine de la crise révolutionnaire vaut déjà au stade de la crise organique (Gramsci) : si c’est à des degrés divers, l’une et l’autre se reconnaissent à leurs rythmes caractéristiques, tout y est accéléré, les déplacements se produisent à des vitesses phénoménales. Qui, il y a deux ans, aurait pu imaginer des tribunes de militaires factieux, une manifestation de policiers du même métal, appelant à faire « sauter les digues de la Constitution » avec la bénédiction de presque toute la classe politique, des grands médias, comme CNews, demain Europe 1, à ce point fascisés, d’autres qui courent derrière (LCI, BFM), le service public toujours disponible pour tenir à l’agenda les pires sujets, ouvrir micro aux pires invités, un hebdomadaire d’extrême droite, Valeurs Actuelles , faisant l’agenda politique, le même effet de remorque pour toute une série d’autres hebdos (Le Point, L’Express, Marianne), des ministres vomissant leurs délires islamophobes en toute occasion, rêvant ouvertement de purges à l’université, l’installation dans le paysage d’une gauche d’extrême droite (Valls, Printemps républicain), qui ? À la vitesse désormais acquise par le processus, on entendra d’ici peu des cortèges défiler aux cris de « Mort aux Arabes ».

    Pour quelle raison faut-il que ce soit (presque) toujours l’extrême droite qui profite du délabrement capitaliste ? La réponse est à chercher dans le fait que l’extrême droite constitue une proposition politique intrinsèquement violente...

    • ...Il faut en tout cas savoir gré à la manifestation policière d’avoir nettoyé le terrain à grande eau : on y voit beaucoup plus clair. L’« union de la gauche », le « candidat commun », c’est terminé. Si Mélenchon reste seul en piste, on va voir l’époque livrer sa vérité dans l’union totale qui se constituera contre lui : extrême droite (RN), droite extrême (LREM, LR), gauche de droite (et de plus en plus à droite : PS, EELV), gauche d’extrême droite (Valls, Printemps républicain), médias surtout, abandonnés à leur détestation fulminante d’un candidat qui a le double tort d’être de gauche (en un sens minimalement exigeant) et, pis encore, d’avoir des chances, à qui donc ils préparent une sorte d’embuscade continue de douze mois – il faut dès maintenant avertir que le spectacle de la #haine_médiatique, service public en tête, peut-être pire encore que le privé, sans doute parce qu’il a à défendre la croyance qu’il est « de gauche » (en tout cas à France Inter et Culture ; France Info, elle, est tout entière aux DRH, aux petits commerçants et à la police), et que Mélenchon en est un démenti vivant, le spectacle de la haine médiatique, donc, va atteindre des sommets jamais vus.

      Que la situation soit clarifiée ne suffit pas à la rendre enthousiasmante. Sans même parler de la capture électorale, on peut déjà jouer à mesurer la largeur du canyon entre ce que Mélenchon racontera et ce qu’il ferait, on sait déjà que même là où elle sera la moins grande, il y aurait des motifs à être mécontent, et qu’aucun spasme de sa campagne ne nous sera épargné ; sans parler de tous les obstacles sur sa route – donc, de tous les risques d’affalement (Tsipras augmenté). Mais nos horizons temporels sont considérablement rétrécis par l’ampleur des périls. Pendant qu’en face se constitue le #bloc_fasciste. L’ensemble RN-LR-LREM est déjà soudé. Que les élections s’apprêtent à le déchirer ne change rien quant à l’essentiel : il ne fait idéologiquement plus qu’un – que dire quand Macron félicite Darmanin pour un débat où il a eu l’occasion de trouver Le Pen trop molle sur la « question de l’islam », c’est-à-dire, finalement, pas assez raciste ? PS, EELV et PCF sont au comble de la #dislocation_idéologique et, comme toujours les déstructurés, roulent dans la ligne de plus grande pente : d’un ardent désir de venir se souder à leur tour. Qui échappe à la soudure ? Pourrait-il en profiter ? Reste-t-il quelque autre solution pour éviter le pire ? Tout ça est encore du dernier opaque.

      Une chose est certaine en revanche : comme il est de règle dans les très grandes crises, où les prises de position sont appelées à marquer, et à rester, l’histoire ouvre un surcroît de places pour la mémoire des temps futurs. Il y aura les bonnes et il y aura les mauvaises. La distribution a même déjà commencé.

  • Le port de symboles militants est désormais assimilé au port ostentatoire de signes religieux. Ite, missa laica est ...

    Chronique d’une #fascisation ordinaire : l’enseignante a failli jouer sa carrière pour un symbole militant de couleur arc-en-ciel

    Dans le Rhône, une enseignante interdite de cours en raison d’un masque arc-en-ciel – Libération
    https://www.liberation.fr/societe/dans-le-rhone-une-enseignante-interdite-de-cours-en-raison-dun-masque-arc

    Il était bien homologué mais ce sont ses couleurs qui n’ont pas plu à la proviseure du lycée Germaine-Tillion, à Sain-Bel (Rhône). Le 3 mai, cette cheffe d’établissement a interdit à l’une de ses enseignantes, professeure de lettres classiques, de porter un masque en tissu figurant un arc-en-ciel. Six bandes horizontales, symboles de la lutte contre les discriminations subies par les personnes #LGBTQI. Dans un courrier consulté par Libération, la proviseure, jugeant le port de ce masque « non réglementaire », s’est justifiée auprès de l’enseignante : « Je vous ai rappelé que vous deviez respecter, en tant que fonctionnaire, le principe de neutralité dans l’exercice de vos fonctions et que si vous n’ôtiez pas votre masque, je vous demandais effectivement de ne pas prendre vos classes. »

    L’hypocrisie en mode #pas_de_vague a encore de beaux jours devant elle à l’#éducation_nationale

    #petit·es_chef·fes #discriminations #neutralité (mon cul) #national_républicanisme

  • Gérald Darmanin sera aux côtés des policiers qui manifesteront le 19 mai | LCI
    https://www.lci.fr/societe/manifestation-de-policiers-devant-l-assemblee-nationale-le-19-mai-gerald-darmani

    Le ministre de l’Intérieur a annoncé ce lundi qu’il se rendrait à la manifestation des policiers prévue mercredi 19 mai devant l’Assemblée nationale.

    Pourquoi des milliers de policiers manifesteront devant l’Assemblée nationale mercredi
    https://www.ouest-france.fr/societe/police/pourquoi-des-milliers-de-policiers-manifesteront-devant-l-assemblee-nat

    Alors que la sécurité est devenue un thème de campagne à quelques semaines des Régionales et à un an de la présidentielle, un large spectre d’élus devrait être présent, des Républicains au Rassemblement national, en passant par le Parti socialiste et le Parti Communiste (PCF).

    Pour le PS, c’est le cas depuis un moment. Au PCF, ils ont décidé de suivre, et eux aussi de se droitiser.

  • Bolloré et le parti des porcs
    https://lundi.am/Bollore-et-le-parti-des-porcs

    Quelques anecdotes récentes du management par la terreur des chaînes TV du groupe Canal+ ont amené quelques médias, ainsi que pléthore d’intervenants sur les réseaux sociaux, à questionner le rôle de Bolloré dans le paysage médiatique français. Cette séquence s’est déroulée en deux actes, avec le licenciement d’un humoriste de Canal+ pour faire la satire d’un commentateur vedette du groupe, suivi de celui d’un journaliste sportif pour avoir montrer sa solidarité au premier ; un peu comme si tous deux avaient cru travailler pour un média indépendant où ils eussent leur mot à dire. Curieusement, en réaction, “l’esprit Charlie” n’a pas déferlé sur la France, avec son lot de caricatures de Vincent Bolloré, casque colonial vissé sur la tête et ministres lui léchant les parties intimes.

    L’épisode vient rappeler au grand-public que le management à la schlague est la marque de fabrique de Vincent Bolloré. Ce dernier montre ainsi une belle cohérence avec les idées qu’il promeut à travers ses employés, ces commentateurs de plateau dont l’avancement semble indexé sur leur degré de droitisation. Le souhait de voir un monde organisé comme une caserne est ainsi exprimée, chaque jour, chaque heure, chaque minute, par une entreprise régie comme une caserne.