• Un pour cent des #foyers_fiscaux français perçoivent-ils 96% des #dividendes ?

    En pleine polémique autour du #déficit plus important que prévu de la France, le gouvernement fait la chasse aux économies. Le ministre de l’Economie #Bruno_Le_Maire refuse de taxer les dividendes. Mais Cécile Duflot, directrice d’Oxfam France, assure que seulement 1% des ménages touchent 96% des dividendes. C’est vrai, plus précisément 1% des foyers fiscaux.

    Bruno Le Maire n’en démord pas : pas question d’envisager une #taxe sur les dividendes. Alors que le gouvernement cherche des économies à réaliser, sur fond de déficit plus important que prévu, le ministre de l’Economie affirme que taxer les dividendes reviendrait à pénaliser trois millions de salariés actionnaires. Mais pour #Cécile_Duflot, la directrice d’Oxfam France, les dividendes vont surtout aux plus #riches : « 96% des dividendes vont à 1% des ménages », affirme-t-elle. Vrai ou faux ?

    Un pour cent des foyers fiscaux concentrent bien 96% des dividendes

    C’est vrai, ou plus précisément 1% des foyers fiscaux. Les chiffres mis en avant par Cécile Duflot se trouvent dans un #rapport officiel de #France_Stratégie (https://www.vie-publique.fr/en-bref/291443-impot-de-solidarite-sur-la-fortune-isf-le-cout-de-son-remplaceme), un organe rattaché à Matignon. En 2021, 400 000 foyers fiscaux sur 40 millions concentraient bien 96% des dividendes versés.

    Le document montre même que 0,01% des foyers fiscaux captent à eux seuls un tiers des dividendes. Concrètement, cela veut dire que 4 000 foyers fiscaux perçoivent chacun plus d’un million d’euros. Ces proportions sont en hausse depuis 2018.

    Changement de #fiscalité en 2018 et dividendes record en 2023

    Depuis 2018, les dividendes sont en effet moins taxés qu’avant, car à partir de cette année-là, les revenus du capital sont soumis à un #prélèvement_forfaitaire unique de 30%. Emmanuel Macron en avait fait une promesse de campagne : c’est la « #flat_tax », qui concerne les revenus du capital, les intérêts et les dividendes. Le rapport de France Stratégie montre que depuis la mise en place de cette nouvelle fiscalité, les versements de dividendes ont augmenté.

    L’an dernier, le versement des dividendes a battu des records en France, pour atteindre un peu plus de 67 milliards d’euros. Un niveau inédit, dans le sillage de la tendance mondiale.

    La France est le pays de l’Union européenne où les entreprises versent le plus de dividendes aux #actionnaires. Ces sommes records sont liées aux #superprofits de certaines entreprises, des superprofits qu’une partie de la classe politique veut taxer, notamment au sein de l’opposition de gauche. Le Premier ministre Gabriel Attal assure ne pas avoir de dogme à ce sujet, alors que le déficit de la France est à 5,5% du PIB, soit 154 milliards d’euros.

    https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/le-vrai-du-faux/1-des-foyers-fiscaux-francais-percoivent-ils-96-des-dividendes_6424687.
    #France #fisc

  • Social Killer Vol I : L’intérim - DSOL / CASVP [Centre d’Action Sociale de la Ville de Paris] SUPAP-FSU
    http://dases-supap-fsu.over-blog.com/2023/08/social-killer-vol-i-l-interim.html

    4.066.828,72€

    C’est le coût du recours aux agences d’intérim en 2022 pour le seul Centre d’Action Sociale de la Ville de Paris (CASVP). On n’a pas réussi à avoir le montant pour la DSOL et l’ASE qui, avec ses foyers de l’enfance, doit être de loin le plus gros consommateur d’intérim. Selon les estimations de Dr SUPAP le budget intérim de l’ensemble de la Direction des SOLildarités (DSOL - Paris) permettrait de mettre un hôtel rue de la Paix.

    Le recours à l’#intérim dans le #secteur_social n’est pas nouveau. A la DSOL, il est utilisé quotidiennement dans les établissements qui accueillent du public en continu (#EHPAD, #CHRS, « #foyers » de l’#ASE). Ce qui est relativement nouveau c’est le volume des demandes et la dépendance totale des établissements aux agences d’intérim. Et on parle pas d’une petite dépendance, on parle d’établissements en mode consommateurs de crack. 

    Un problème de personnel ? Conditions de travail de merde, personnels en arrêt pour burn out, impossibilité de recruter parce que plus personne n’accepte de travailler dans ces conditions ? Pas de soucis, les agences d’intérim sont là pour te facturer un intérimaire pour la modique somme d’un bras, une jambe, un rein et un poumon (l’intérimaire ne percevra que le coude hein, le reste c’est pour les actionnaires). #Synergie, fournisseur officiel des intérimaires de la DSOL, a un chiffre d’affaires 2022 de 2,9 milliards d’euros (et des actionnaires bien contents que ce soit la merde pour gérer Djayson au foyer de l’enfance de Saint Brioul sur Marne).

    Tes équipes tombent comme des dominos ? #Domino_RH est là pour ça ! D’ailleurs chez Domino ils sont tellement forts et bien implantés, ils ont tellement compris que le social est la nouvelle poule aux œufs d’or, qu’ils ont déjà géré entièrement des foyers de l’enfance. Ouaip. Projet éducatif : maintien du calme / qu’il se passe rien / prendre la thune / faire grimper le Chiffre d’Affaire.

    Parce que les agences d’intérim sont des entreprises privées à la recherche de profits, elles éclaboussent les politiques sociales d’intérêts privés et participent pleinement à la #marchandisation du secteur. L’effondrement d’un système ça rapporte toujours ! Et en consacrant une part toujours plus importante de leurs budgets contraints à engraisser les entreprises d’intérim, les institutions se privent de moyens financiers qu’il serait urgent de consacrer aux conditions de travail (celles-là même qui, améliorées, réduiraient drastiquement les besoins d’intérim). C’est ce qu’on appelle se mordre la queue.

     

    « Je suis pas venue ici pour souffrir ok ? » Monique, assistante sociale à la DSOL

    « Si vous êtes pas contente vous avez qu’à partir » Patrick, membre de la direction à la DSOL (et actionnaire de Synergie)

     

    Côté #intérimaires on n’est pas beaucoup mieux ! [dit le syndicat, ndc]

    Si pour les travailleurs sociaux, la demande permet souvent de ne pas craindre de se retrouver sans #mission et #salaire, il n’en va pas toujours de même pour les agents moins qualifiés qui subissent l’intérim et la #précarité. Et difficile pour eux d’accéder à la stabilité en étant recrutés par une structure cliente de l’agence d’intérim : les contrats prévoient des pénalités de plusieurs milliers d’euros dans le cas où une structure recruterait un intérimaire. Sans compter qu’en fonction des structures et missions, les intérimaires, prestataires, peuvent être traités comme de la crotte ou mis dans des situations de travail impossibles.

    Mais l’intérim peut aussi être un choix (avec toutes les nuances cachées derrière le mot choix, parce que par exemple, t’as choisi ton mec mais en vrai si Brad Pitt avait été accessible t’aurai pas « choisi » Robert [attention, ils vont filer la chose, ndc]). Il permet à un nombre important de professionnels non diplômés (principalement des faisant fonction d’éducateurs spécialisés) d’exercer leurs missions. Il permet à de jeunes professionnels de tester différents secteurs et missions. Il permet d’avoir un meilleur salaire. Il permet parfois d’accéder à plus d’autonomie et de liberté.

    L’intérim permet aussi de ne pas s’impliquer, de prendre de la distance vis-à-vis d’institutions et d’équipes bien souvent en difficulté voire dysfonctionnantes. Le poids de la chaine hiérarchique, des procédures, des collègues... pèse moins quand t’es juste de passage. Et pour les nombreux travailleurs sociaux qui ont fait le tour des institutions, l’intérim peut être le moyen de limiter son implication et de se mettre à distance d’un système qui en a épuisé plus d’un ! C’est pas nouveau ni limité à l’intérim que de refuser de s’engager après des expériences douloureuses. Et dans le social c’est pas les coups foireux qui manquent : c’est eux qui poussent à préférer les coups d’un soir pour satisfaire des besoins primaires plutôt que de s’engager dans des histoires compliquées qui finissent toujours mal !

    #centre_d'action_sociale_de_la_Ville_de_Paris #Paris #travail_social

    • L’action sociale municipale m’emmerde. Je renvoie l’ascenseur à purin.

      Bonjour,
      je constate que si, conformément à la loi, le règlement de l’aide sociale municipale est accessible en ligne, il n’en est pas de même de ses annexes alors que celles-ci définissent pour partie les critères d’attribution des aides sociales. J’imagine qu’il s’agit d’un oubli, puisque la Ville ne cherche évidemment pas à dissimuler des éléments essentiels à la vie de nombre de ses habitants. J’aimerais donc être informé de leur date de publication.
      M’apprêtant à demander une aide, je ne souhaite pas perdre mon temps en me voyant répondre par un refus qui pourrait être anticipé. Auriez-vous l’obligeance de me communiquer lesdites annexes ? Par avance, merci.
      Salutations.

      Impossible de poster sans pj ?! Alors bon, j’obéis.

  • Foyers : invisibiliser les migrants - OCL
    https://oclibertaire.lautre.net/spip.php?article3893

    Le foyer Branly à Montreuil doit être démoli pour être rénové. C’est un foyer de travailleurs migrants, donc des hommes seuls (en France), majoritairement maliens, mais aussi d’autres pays d’Afrique de l’Ouest. Un comité de soutien s’est créé à l’appel du comité des résidents. Des rassemblements ont eu lieu, à l’inauguration officielle d’un foyer et devant la mairie.

    Le foyer comporte actuellement 195 lits officiels. Dans le cadre de la « mixité sociale », le nouveau foyer comportera 135 mini-studios et des appartements suffisamment grands pour accueillir des familles. Les résidents ont posé 5 revendications quand ils ont connu (tardivement évidemment) le projet : que les titulaires de lits âgés puissent transmettre leur contrat à quelqu’un de la famille, que des colocations soient possibles sur les appartements (certes analphabètes, ils ont bien repéré qu’il manquait 60 places), qu’une porte accessible aux personnes âgées et aux invalides soit posée durant les travaux, qu’un parking soit réservé durant ce même temps pour ceux qui travaillent avec leur voiture (nettoyage), et qu’on propose un relogement aux surnuméraires en situation régulière (il y a environ 250 surnuméraires, avec ou sans papiers). Ces revendications ont été posées en avril, les travaux étant censés commencer le 1er juin. C’était 5 revendications de trop. La réponse : vigiles pour bloquer le parking actuel, et l’ensemble des casiers ont été éventrés et toutes leurs affaires jetées par terre.
    Le comité de pilotage du projet comprend Adoma (l’ancien Sonacotra), la Préfecture, la mairie de Montreuil (communiste), Est Ensemble (le territoire (1))… Bien sûr, les résidents n’y ont jamais été invités.

    Manquerait plus que ça qu’on demande leur avis aux intéressés ! Une enquête sociale était prévue pour savoir qui méritait d’être relogé. Les résidents l’ont boycottée. Ils espéraient que ce soit un moyen de pression, cette enquête étant obligatoire avant le démarrage des travaux. Mais bon, la loi ne s’impose pas à tous, tout le monde sait ça.
    En fait, comme ailleurs, il ne s’agit pas seulement d’une grosse rénovation. Les foyers de travailleurs migrants sont transformés en résidences sociales, offre de logements temporaires pour les personnes en grande difficulté. Les travailleurs sont donc maintenant des personnes en grande difficulté, de surcroît pas forcément des migrants. Ceci explique que seulement 135 lits soient proposés. Il faut mixer, installer des familles, par définition pas présentes dans les foyers de travailleurs migrants. Et c’est bien pourquoi on refuse aux 60 titulaires évincés par le projet la possibilité d’une colocation dans des appartements suffisamment grands. « C’est contraire au projet social ». C’est pourquoi aussi la transmission du contrat à un membre de la famille est refusée : les organismes sociaux co-financeurs prétendent loger qui ils veulent où ils veulent.

    (...) l’opération devrait être rentable. On démolit les espaces collectifs et le parking pour construire le nouveau foyer (pardon, la nouvelle résidence) à la place, et ensuite on détruira l’ancien foyer pour revendre le terrain dans un quartier en pleine gentrification. (...)

    Ceci fait partie du « plan de traitement des foyers de travailleurs migrants », un plan national mis en place en 1997. Au départ, c’était un plan quinquennal. Un quart de siècle plus tard, l’opération n’est toujours pas terminée. Il reste par exemple 19 foyers à transformer rien qu’en Seine Saint Denis. Soi-disant, il s’agit de permettre une autonomisation du logement et de ses habitants. En réalité, en prétendant lutter contre le communautarisme, il s’agit de s’attaquer aux pratiques cultuelles musulmanes et de casser les solidarités. Les foyers actuels ont certes plusieurs lits par chambre, mais ils offrent des espaces collectifs importants : cantine où les résidents organisent eux-mêmes leur cuisine collective (ce qui permet de faire manger tout le monde, même ceux qui n’ont rien), cafeteria, espaces de commerce informel (épis de maïs, cigarettes, savon, boissons…), salles de prières, salles de réunions. Aucun espace collectif n’est prévu dans les résidences sociales. Tu arrives, tu rentres dans ta chambre et tu fermes ta porte, et c’est tout. Tu ne peux aller nulle part. C’est ça, l’intégration. Pas même un endroit pour cuisiner. (...)

    #foyers #foyer_Branly #migrants #travailleurs_migrants #logement #Montreuil

  • RASSEMBLEMENT
    DEVANT LA MAIRIE DE MONTREUIL
    LE MERCREDI 9 FEVRIER A 18h (mel reçu)

    A l’occasion de l’enregistrement - aujourd’hui annulé à Montreuil - de l’émission « La France dans les yeux » avec Eric Zemmour sur BFM TV, le maire de Montreuil avait appelé à un rassemblement devant la Mairie [ https://seenthis.net/messages/947468] . Dans son communiqué, Patrice Bessac souligne que Montreuil est une ville qui « porte en elle les valeurs de solidarité, d’accueil et de fraternité. » Il rappelle que le fronton de la mairie est le lieu où un résistant manouche a planté le drapeau en 1944, des républicains espagnols ont été accueillis, et où « nous avons soutenu les travailleurs migrants du foyer Bara. » Comme si ce dernier problème appartenait au passé. Or plus de 220 travailleurs migrants, anciens du foyer Bara et la plupart sans papiers, vivent toujours dans des conditions indignes à Montreuil, sans aucune perspective d’avenir. Ils se rassembleront devant la mairie à 18h30 avant le Conseil municipal du 9 février pour le rappeler.

    Au plus fort de la crise du COVID en 2020, ils ont permis au pays de continuer de tourner en vidant nos poubelles, en nettoyant les transports en commun, en travaillant sur les chantiers… Plus de 220 travailleurs migrants, anciens résidents du foyer historique de la rue Bara, qui pour la plupart habitent en France depuis plus de 5 ans et parfois plus de 20 ans, seront bientôt expulsés du hangar qu’ils occupent depuis novembre 2019 au 138 rue de Stalingrad, suite à la plainte de #Valérie_Pécresse en tant Présidente de la Région IDF.

    En septembre 2018, le Maire de Montreuil avait pris un arrêté visant la fermeture immédiate de l’ancien foyer Bara en raison de sa grande vétusté, et réquisitionné les locaux vides de l’AFPA, appartenant à l’État. L’État n’a évidemment pas tardé à en expulser ses occupants placés par la Mairie. Certains qui étaient locataires en titre au foyer Bara, ont été relogés dans des bâtiments provisoires construits par l’Etat, rue Brûlefer. D’autres se sont retrouvés à la rue dans un premier temps, puis ont été placés par la Mairie au 138 rue de Stalingrad, propriété de la Région IDF. Un hangar où ils vivent dans des conditions précaires et d’extrême promiscuité, entassés sur des lits superposés fournis par la mairie, faisant la cuisine à même le sol, avec un nombre de sanitaires très insuffisants et une fourniture en eau et en électricité erratique. Si la solidarité de voisins, de citoyens et de diverses associations ne se dément pas, ils vivent dans une promiscuité qui les laisse démunis et sans protection face aux tensions et à la violence.

    Les travailleurs migrants ne sont pas des pions que l’on peut manipuler à sa guise, à la faveur de plans de communication. Ce sont des hommes qui n’aspirent qu’à une chose, disposer de papiers pour cesser d’être exploités par des employeurs peu scrupuleux, et par un État qui les empêche de travailler mais accepte, au cas par cas, de régulariser ceux qui auront réussi à contourner cette interdiction en prouvant qu’ils ont travaillé à plein temps ! Cette hypocrisie a trop duré. L’État et la Mairie doivent prendre leurs responsabilités.

    Les immigrés ne sont pas un problème, ils sont une chance pour leur pays d’origine et leur famille, ils sont une chance pour la France, pour peu qu’on leur donne la possibilité de s’intégrer.

    Les Baras du 138 Stalingrad doivent être régularisés et relogés sans attendre .

    #Montreuil #foyers #logement #régularisation #relogement

    • "Je ne me résigne ni au grand déclassement ni au grand remplacement" V. Pécresse, citant mot pour mot Z., meeting télé 13 février 2022.

      « On nous dit qu’on n’a pas le droit d’utiliser le terme "Grand remplacement", mais si vous êtes de gauche, vous avez le droit, vous pouvez même appeler ça "créolisation" » Onffray, cité sur le site des souschiens

      #Paris

  • Immersion au coeur de la lutte des foyers de travailleurs migrants
    https://audioblog.arteradio.com/blog/158242/podcast/168304/episode-2-immersion-au-coeur-de-la-lutte-des-foyers-de-travaill

    Direction Vitry-sur-Seine pour le deuxième épisode de notre série Migrations.

    Sidonie, journaliste mandatée, et Mickaël président du COPAF, le collectif pour l’avenir des foyers, nous embarquent au cœur de la réalité des travailleurs migrants du foyer des Ardoines.

    Entre insalubrité et menace d’expulsion, ils s’unissent pour faire entendre leur voix.

    Les Foyers de Travailleurs Migrants (FTM) ont vu le jour dans les années 1960 en France pour abriter une population de travailleurs étrangers isolés venus renforcer la main-d’œuvre.

    A Vitry, les résidents se mobilisent aujoud’hui contre la menace des « résidences sociales »

    L’insalubrité et la sur-occupation des foyers est un véritable enjeu. Pour y répondre, les pouvoirs publics ont décidé de les remplacer par le concept de résidences sociales autonomes supposé apporter des habitats de meilleure qualité.

    Mais ces relogements sont en réalité une opportunité pour les gestionnaires de renforcer leur contrôle sur les résidents ; d’expulser les proches qu’ils hébergent ; et d’affaiblir le mode de vie communautaire et traditionnellement fort dans les foyers.

    #foyers #migrants #copaf

  • La crise sanitaire aggrave les troubles psy des jeunes migrants

    Les « migrants » sont une population composite recouvrant des #statuts_administratifs (demandeurs d’asile, réfugiés, primo-arrivants…) et des situations sociales disparates. Certains appartiennent à des milieux sociaux plutôt aisés et éduqués avec des carrières professionnelles déjà bien entamées, d’autres, issus de milieux sociaux défavorisés ou de minorités persécutées, n’ont pas eu accès à l’éducation dans leur pays d’origine.

    Et pourtant, une caractéristique traverse ce groupe : sa #jeunesse.

    Ainsi, selon les chiffres d’Eurostat, au premier janvier 2019, la moitié des personnes migrantes en Europe avait moins de 29 ans ; l’âge médian de cette population se situant à 29,2 ans, contre 43,7 pour l’ensemble de la population européenne. Cette particularité est essentielle pour comprendre l’état de santé de cette population.

    En effet, on constate que, du fait de sa jeunesse, la population migrante en Europe est globalement en #bonne_santé physique et parfois même en meilleure #santé que la population du pays d’accueil. En revanche, sa santé mentale pose souvent problème.

    Des #troubles graves liés aux #parcours_migratoires

    Beaucoup de jeunes migrants – 38 % de la population totale des migrants selon une recherche récente – souffrent de #troubles_psychiques (#psycho-traumatismes, #dépressions, #idées_suicidaires, #perte_de_mémoire, #syndrome_d’Ulysse désignant le #stress de ceux qui vont vivre ailleurs que là où ils sont nés), alors que la #psychiatrie nous apprend que le fait migratoire ne génère pas de #pathologie spécifique.

    Les troubles dont souffrent les jeunes migrants peuvent résulter des #conditions_de_vie dans les pays d’origine (pauvreté, conflits armés, persécution…) ou des #conditions_du_voyage migratoire (durée, insécurité, absence de suivi médical, en particulier pour les migrants illégaux, parfois torture et violences) ; ils peuvent également être liés aux #conditions_d’accueil dans le pays d’arrivée.

    De multiples facteurs peuvent renforcer une situation de santé mentale déjà précaire ou engendrer de nouveaux troubles : les incertitudes liées au #statut_administratif des personnes, les difficultés d’#accès_aux_droits (#logement, #éducation ou #travail), les #violences_institutionnelles (la #répression_policière ou les #discriminations) sont autant d’éléments qui provoquent un important sentiment d’#insécurité et du #stress chez les jeunes migrants.

    Ceci est d’autant plus vrai pour les #jeunes_hommes qui sont jugés comme peu prioritaires, notamment dans leurs démarches d’accès au logement, contrairement aux #familles avec enfants ou aux #jeunes_femmes.

    Il en résulte des périodes d’#errance, de #dénuement, d’#isolement qui détériorent notablement les conditions de santé psychique.

    De nombreuses difficultés de #prise_en_charge

    Or, ainsi que le soulignent Joséphine Vuillard et ses collègues, malgré l’engagement de nombreux professionnels de santé, les difficultés de prise en charge des troubles psychiques des jeunes migrants sont nombreuses et réelles, qu’il s’agisse du secteur hospitalier ou de la médecine ambulatoire.

    Parmi ces dernières on note l’insuffisance des capacités d’accueil dans les #permanences_d’accès_aux_soins_de_santé (#PASS), l’incompréhension des #procédures_administratives, le besoin d’#interprétariat, des syndromes psychotraumatiques auxquels les professionnels de santé n’ont pas toujours été formés.

    Les jeunes migrants sont par ailleurs habituellement très peu informés des possibilités de prise en charge et ne recourent pas aux soins, tandis que les dispositifs alternatifs pour « aller vers eux » (comme les #maraudes) reposent essentiellement sur le #bénévolat.
    https://www.youtube.com/watch?v=Pn29oSxVMxQ&feature=emb_logo

    Dans ce contexte, le secteur associatif (subventionné ou non) tente de répondre spécifiquement aux problèmes de santé mentale des jeunes migrants, souvent dans le cadre d’un accompagnement global : soutien aux démarches administratives, logement solidaire, apprentissage du français, accès à la culture.

    Organisateurs de solidarités, les acteurs associatifs apportent un peu de #stabilité et luttent contre l’isolement des personnes, sans nécessairement avoir pour mission institutionnelle la prise en charge de leur santé mentale.

    Ces #associations s’organisent parfois en collectifs inter-associatifs pour bénéficier des expertises réciproques. Malgré leur implantation inégale dans les territoires, ces initiatives pallient pour partie les insuffisances de la prise en charge institutionnelle.

    Des situations dramatiques dans les #CRA

    Dans un contexte aussi fragile, la #crise_sanitaire liée à la #Covid-19 a révélé au grand jour les carences du système : si, à la suite de la fermeture de nombreux #squats et #foyers, beaucoup de jeunes migrants ont été logés dans des #hôtels ou des #auberges_de_jeunesse à l’occasion des #confinements, nombreux sont ceux qui ont été livrés à eux-mêmes.

    Leur prise en charge sociale et sanitaire n’a pas été pensée dans ces lieux d’accueil précaires et beaucoup ont vu leur situation de santé mentale se détériorer encore depuis mars 2020.

    Les situations les plus critiques en matière de santé mentale sont sans doute dans les #Centres_de_rétention_administrative (CRA). Selon le rapport 2019 de l’ONG Terre d’Asile, sont enfermés dans ces lieux de confinement, en vue d’une #expulsion du sol national, des dizaines de milliers de migrants (54 000 en 2019, dont 29 000 en outremer), y compris de nombreux jeunes non reconnus comme mineurs, parfois en cours de #scolarisation.

    La difficulté d’accès aux soins, notamment psychiatriques, dans les CRA a été dénoncée avec véhémence dans un rapport du Contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL) en février 2019, suivi, à quelques mois d’écart, d’un rapport tout aussi alarmant du Défenseur des droits.

    La #rupture de la #continuité des #soins au cours de leur rétention administrative est particulièrement délétère pour les jeunes migrants souffrant de pathologies mentales graves. Pour les autres, non seulement la prise en charge médicale est quasi-inexistante mais la pratique de l’isolement à des fins répressives aggrave souvent un état déjà à risque.

    La déclaration d’#état_d’urgence n’a pas amélioré le sort des jeunes migrants en rétention. En effet, les CRA ont été maintenus ouverts pendant les périodes de #confinement et sont devenus de facto le lieu de placement d’un grand nombre d’étrangers en situation irrégulière sortant de prison, alors que la fermeture des frontières rendait improbables la reconduite et les expulsions.

    Un tel choix a eu pour conséquence l’augmentation de la pression démographique (+23 % en un an) sur ces lieux qui ne n’ont pas été conçus pour accueillir des personnes psychologiquement aussi vulnérables et pour des périodes aussi prolongées.

    Des espaces anxiogènes

    De par leur nature de lieu de #privation_de_liberté et leur vocation de transition vers la reconduction aux frontières, les CRA sont de toute évidence des #espaces_anxiogènes où il n’est pas simple de distinguer les logiques de #soins de celles de #contrôle et de #répression, et où la consultation psychiatrique revêt bien d’autres enjeux que des enjeux thérapeutiques. Car le médecin qui apporte un soin et prend en charge psychologiquement peut aussi, en rédigeant un #certificat_médical circonstancié, contribuer à engager une levée de rétention, en cas de #péril_imminent.

    Les placements en CRA de personnes atteintes de pathologies psychologiques et/ou psychiatriques sont en constante hausse, tout comme les actes de #détresse (#automutilations et tentatives de #suicide) qui ont conduit, depuis 2017, cinq personnes à la mort en rétention.

    La prise en charge effective de la santé mentale des jeunes migrants se heurte aujourd’hui en France aux contradictions internes au système. Si les dispositifs sanitaires existent et sont en théorie ouverts à tous, sans condition de nationalité ni de régularité administrative, l’état d’incertitude et de #précarité des jeunes migrants, en situation irrégulière ou non, en fait un population spécialement vulnérable et exposée.

    Sans doute une plus forte articulation entre la stratégie nationale de prévention et lutte contre la pauvreté et des actions ciblées visant à favoriser l’intégration et la stabilité via le logement, l’éducation et l’emploi serait-elle à même de créer les conditions pour une véritable prévention des risques psychologiques et une meilleure santé mentale.

    https://theconversation.com/la-crise-sanitaire-aggrave-les-troubles-psy-des-jeunes-migrants-152

    #crise_sanitaire #asile #migrations #réfugiés #jeunes_migrants #santé_mentale #troubles_psychologiques #genre #vulnérabilité #bénévolat #rétention #détention_administrative #sans-papiers

    ping @isskein @karine4

  • Dans les #foyers, une protection au conditionnel ; Interview d’Ali El Baz, membre du #Gisti et du #Copaf, propos recueillis par Christophe Daadouch
    https://www.gisti.org/spip.php?article6534

    Caractérisés par une forte promiscuité, les foyers de travailleurs migrants se retrouvent être les lieux avec le plus fort taux de prévalence de la #Covid-19. Difficiles à mettre en œuvre, les consignes sanitaires fixées par les notes ministérielles ou préfectorales y sont souvent restées lettre morte ou appliquées avec laxisme par des sociétés gestionnaires prenant prétexte de l’absence de personnel, lui-même confiné. Sans accès aux espaces collectifs, privés des liens de solidarité, les chibanis les plus âgés ont été abandonnés, comme le montre Ali El Baz, membre du Collectif pour l’avenir des foyers.

    Dispose-t-on de données sur le nombre de chibanis qui ont contracté la Covid ?

    À notre connaissance, aucune statistique nationale n’existe à ce jour [1], qu’il s’agisse des malades ou des décès. Les chiffres recueillis lors d’entretiens que nous avons pu avoir avec des résidents montrent un important décalage avec ceux affichés par l’ARS ou les gestionnaires.

    Quoi qu’il en soit, une récente étude réalisée, entre juin et juillet 2020 par Médecins sans frontières et le centre d’épidémiologie #Epicentre auprès de populations vivant en #foyer_de_travailleurs_migrants https://epicentre.msf.org/sites/default/files/2020-10/High_seroprevalence_of_SARS-CoV-2_antibodies_among_people_living_in_p montre que la #précarité additionnée à la #promiscuité constitue une véritable bombe sanitaire.

    Alors que la prévalence s’élève à 50,5% dans les dix centres d’hébergement étudiés (gymnases, hôtels, etc.), qu’elle est de 28% sur les sites de distribution alimentaire, elle atteint 88% dans les deux foyers de Seine-Saint-Denis examinés. Pour les auteurs, ces chiffres confirment ce qu’on pouvait logiquement craindre : plus la densité d’hébergés est élevée, plus les gestes barrières sont difficiles à appliquer, et plus la prévalence est forte. Du coup, les foyers de travailleurs migrants se retrouvent être les lieux avec le plus fort taux de prévalence.

    Aucune campagne systématique de tests n’a malheureusement été menée ; celles effectuées, en raison d’une volonté municipale par exemple, n’ont relevé que du cas par cas. Le centre municipal de santé de Gennevilliers a ainsi organisé des tests dans un foyer Coallia, mais pas dans les cinq autres foyers de la commune gérés par Adoma.

    Dans le même temps, l’ARS, bien qu’interpellée par le Collectif pour l’avenir des foyers (Copaf) à plusieurs reprises lors de cas de contamination dans deux foyers d’Asnières et Gennevilliers, n’a pas jugé bon de venir tester l’ensemble des résidents.

    À Paris, des tests ont été effectués, mais sans aucune concertation avec les délégués des résidents, ce qui a conduit à un boycott des tests dans certains foyers.

    En quoi les règles sanitaires ont-elles été difficiles, voire impossibles à mettre en œuvre au sein des foyers ?

    La configuration même des établissements rend le respect des règles pour le moins difficile. À la différence des résidences sociales, nombre de foyers de travailleurs migrants sont sur-occupés, particulièrement en Île-de-France. La promiscuité y prend différentes formes : chambres collectives pouvant contenir jusqu’à huit lits, couloirs étroits, espaces communs réduits, laverie, douches et sanitaires partagés. Comme le constate l’ARS dans une note : « Les Résidences sociales sont composées de logements autonomes où les résidents peuvent être confinés. En Foyer de travailleurs migrants à chambres à lits multiples ou en Unité de vie, le confinement est plus difficile [3]. »

    À la différence des Ehpad qui n’accueillent que des personnes âgées, les foyers hébergent aussi bien des personnes âgées que des travailleurs migrants. Selon leurs métiers, certains ont continué à travailler pendant le confinement, en particulier dans les métiers de la sécurité, du nettoyage, ou comme chauffeurs Uber ou livreurs Deliveroo. Après une journée de #travail et de transport en commun (sur la fameuse ligne 13, la plus surchargée du réseau, qui dessert tous les foyers de Seine-Saint-Denis et ceux du nord des Hauts-de-Seine), ils étaient en contact proche avec des personnes âgées au sein de leur établissement d’hébergement.

    [...]

    Article extrait du Plein droit n° 127, décembre 2020
    « Covid partout, justice nulle part » https://www.gisti.org/spip.php?article6520

    #crise_sanitaire

  • Hébergement | Témoignage : “l’épidémie aurait été plus facile à gérer si les personnes migrantes avaient été logées en appartement…”
    https://asile.ch/2020/08/10/temoignage-lepidemie-aurait-ete-plus-facile-a-gerer-si-les-personnes-migrantes

    Comment le confinement a-t-il été vécu dans les foyers collectifs, où sont hébergées la plupart des personnes en procédure d’asile, voire ayant déjà obtenu un statut, comme c’est le cas dans les cantons de Vaud et de Genève ? Qu’est-ce que cette situation, extraordinaire, a révélé de la prise en charge des personnes relevant de […]

  • « L’arme la plus puissante des locataires est de ne pas payer leur loyer. » Entretiens autour des mobilisations de locataires et de la grève des loyers aux États-Unis (1/3)
    Par Lucile Dumont

    Partout dans le monde, la pandémie de Covid-19 agit comme un puissant révélateur des inégalités sociales. Aux États-Unis, elle s’articule notamment à la crise du logement que connaît le pays depuis de nombreuses années : la spéculation immobilière, la gentrification et la flambée des loyers ont conduit à une explosion du nombre de sans-abris. La crise sanitaire et les pertes d’emploi qu’elle a entraînées ont mis de très nombreux⋅ses locataires dans l’impossibilitéde payer leur loyer. Face à des mesures insuffisantes de la part des pouvoirs publics, les appels à la grève des loyers se sont multipliés, et les mobilisations autour des questions de logement ont nourri la dynamique existante des syndicats de locataires dans plusieurs grandes villes.

    Entretien avec Rob Wohl, qui participe à la campagne Stomp Out Slumlords à Washington, et Julian Francis Park, membre du Tenant and Neighborhood Councils à Oakland, dans la baie de San Francisco.

    https://www.jefklak.org/larme-la-plus-puissante-des-locataires-est-de-ne-pas-payer-leur-loyer

  • 30 mai : par milliers les sans-papiers imposent le droit de manifester ! | 30 mai 2020 - Par Marche des Solidarités Blog : Le blog de Marche des Solidarités
    https://blogs.mediapart.fr/marche-des-solidarites/blog/300520/30-mai-par-milliers-les-sans-papiers-imposent-le-droit-de-manifester

    Des milliers de sans-papiers ont bravé l’interdiction de la Préfecture de police de Paris et ont réussi à manifester entre 14h30 et 17h de Madeleine et Opéra vers la Place de la République, pendant qu’un cortège d’un millier de personnes parti de Montreuil a été empêché de les rejoindre.

    La police a arrêté une cinquantaine de personnes au moment des premières arrivées à Madeleine et Opéra puis a chargé les cortèges cherchant à accéder sur les deux places en faisant un usage intensif de gaz lacrymogènes. Mais elle a dû abandonner face au nombre et à la détermination des Sans-Papiers. Le pouvoir s’est trompé en pensant qu’il pouvait tout autoriser sauf les manifestations de sans-papiers.

    Ce sont 10 000 manifestant-es sans-papiers et soutiens nombreux, en comptant celles et ceux de Montreuil, qui sont venues de toute l’Ile de France. Des personnes de très nombreuses nationalités étaient présentes et ont montré qu’elles pouvaient défiler avec enthousiasme et détermination et en portant des masques. (...)

  • Dans les foyers de migrants, « tout le monde a peur »
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/05/01/moi-j-ai-peur-tout-le-monde-a-peur-operation-depistage-du-coronavirus-dans-u

    Branle-bas de combat au foyer de travailleurs Michelet, à Ivry-sur- Seine (Val-de-Marne). Un des 263 résidents a été hospitalisé pour cause de Covid-19. Alertée par le gestionnaire, Adoma, premier opérateur de foyers de migrants en France (88000 résidents dont 7000 de plus de 70 ans), l’agence régionale de santé (ARS) d’lle-de- France a décidé d’intervenir au plus vite pour endiguer tout risque de contagion. Délicate, l’intervention s’est déroulée mercredi 29 avril, dans la matinée.

    [...] Objectif de la matinée : tester la trentaine d’occupants du cinquième étage, celui du malade, qui ont pu être en contact étroit avec lui. Pas facile de respecter le confinement et les gestes barrières lorsque l’on vit dans une chambre de quelques mètres carrés et qu’il faut partager salle de bain et cuisine. Pour ne pas créer d’ « effet de panique » , les résidents n’ont été prévenus qu’au dernier moment. Hommes ou femmes de ménage, agents de sécurité, certains sont déjà partis au travail. D’autres refusent d’être dépistés. Malgré tout, la petite pièce transformée en salle d’attente est rapidement pleine à craquer .

    [...] « Vous êtes là, car on recherche le coronavirus, vous pouvez l’avoir même si vous n’avez pas de symptôme » , répètent avec des mots simples les soignants. En français. En anglais. Avec les mains. « Il faut prendre un médicament contre le coronavirus ? » , s’enquiert Angélique. Il faut surtout prendre sa température régulièrement, rappelle Benoît Félix, infirmier au Centre régional d’information et de prévention du sida. Angélique n’a pas de thermomètre et ignore comment l’utiliser. « Vous le mettez sous le bras comme ça et quand ça fait bip, bip, vous le retirez et vous lisez le chiffre. Il faut ajouter 0,5. » 37 °C pour Angélique qui repartira avec un thermomètre tout neuf, des gants et une boîte de Doliprane.

    [...] A peine le temps de ranger le matériel et de désinfecter la salle, il faut déjà penser aux prochaines interventions : un centre de demandeurs d’asile à Créteil, un foyer à Montgeron (Essonne) où un résident est décédé. Le bilan officiel fait état de 27 décès dans des foyers de migrants en Ile-de-France pour environ 120 cas confirmés. « C’est évidemment 27 morts de trop, mais le bilan est beaucoup moins tragique que ce que l’on pouvait craindre » , commente Luc Ginot, directeur de la santé publique à l’ARS.

    Il redoute toutefois que l’épidémie soit arrivée plus tard dans les
    foyers et que la vague soit à venir. « C’est notre inquiétude avec le déconfinement. C’est pourquoi il faudra démultiplier ce type d’intervention à grande échelle. » Plus de 200 visites ont été organisées en avril sur des sites accueillant des publics précaires. « Depuis une semaine, nous utilisons unsystème centralisé pour faire remonter les signalements, mais seulement 60 % des centres le remplissent » , relève Luc Ginot.

    #crise_sanitaire #foyers

  • Contre la bombe sanitaire, un appel des Sans-Papiers | Le Club de Mediapart
    https://blogs.mediapart.fr/marche-des-solidarites/blog/260420/contre-la-bombe-sanitaire-un-appel-des-sans-papiers

    https://www.youtube.com/watch?v=13ze559nfTc

    Ce samedi des Sans-Papiers avaient décidé de sortir. Pour dire leur désespoir et leur colère. Pour simplement faire savoir et lire leurs revendications. Mais la police est venue. Communiqué et vidéo ci-dessous.

  • Vivre et mourir dans un foyer de travailleurs migrants
    Comité des résidents du foyer Romain Rolland, Coordination des foyers de Plaine Commune, Copaf, EVTC, Médiapart, le 23 avril 2020
    https://blogs.mediapart.fr/fini-de-rire/blog/250420/vivre-et-mourir-dans-un-foyer-de-travailleurs-migrants

    « Je connais trois vieux Algériens qui sont morts. Il y en a deux qui sont morts à l’hôpital mais Kader, lui, au 7ème étage, est mort tout seul dans sa chambre. Une semaine plus tôt, j’ai entendu qu’il était malade. C’est quand les médecins sont venus le 14 avril, qu’il a été découvert, mort, dans sa chambre, mort, tout seul. »

    « je connais deux résidents qui sont morts ; l’un c’était le monsieur qui nourrissait les chats qui errent en bas du bâtiment, l’autre, il adorait jouer avec les enfants dans la rue. »

    Les vieux résidents sont des personnes à risque mais est-ce que ces vieux résidents auraient pu être soutenus, mieux informés et mieux pris en charge ?

    #coronavirus #solidarité #France #Quartiers_populaires #migrants #foyers #solidarité #racisme #classisme #violences_policières

    Voir compile des effets délétères indirects de la pandémie :
    https://seenthis.net/messages/832147

  • Corona Chroniques, #Jour32 - davduf.net
    http://www.davduf.net/corona-chroniques-jour32

    Place Beauvau. Embarras au ministère, obligé de se justifier sur sa commande de Noël en #drones espions (Corona chroniques de mercredi). D’un côté, les industriels français s’estiment lésés, disent que c’est bien pas fair-play tout ça — pas tant au niveau des libertés, c’est pas leur came, mais du chéquier, qui est la leur : le cahier des charges du ministère de l’Intérieur ferait la part belle à l’Extérieur, et notamment au numéro Un chinois du secteur, et le « patriotisme économique » bordel ? Et les « impératifs de cybersécurité » ? De l’autre, le ministère — vexé que « ces appareils se démocratisent auprès du grand public », mais peu dans ses rangs, ce serait le sens de la commande des « 565 drones au quotidien », les fameuses chinoiseries dispos chez JouéClub que la police va simplement faire équiper d’yeux plus perçants — est contraint de reconnaitre ses réelles intentions : « capter des mouvements de foule intempestifs ». On comprend dès lors ses dénégations premières, cette commande n’est certes pas directement liée au Corona, elle fabrique l’Après.

    De Marseille, de Caen, de Paris remontent par FaceBook des petites descentes de police aux mêmes sales relents. Ça commence par une banderole au balcon, une banderole de colère, genre « Macron, on t’attend à la sortie », puis ça se poursuit à coups de « Police ! Ouvrez ! », des intimidations ou des menaces, des avertissements ou des conseils, dans l’excès de zèle ils excellent (Suprême NTM).

    Enfin, depuis Toulouse, une bourrasque : le site Acta Zone publie le premier rapport de l’Observatoire de l’État d’urgence sanitaire, tiré d’un travail de militants venus de partout. Une plongée mécanique dans la mécanique brutale qui s’impose ici et là — #quartiers_populaires, #prisons, #foyers d’immigrés, établissements sociaux, refuges médicaux. L’accumulation est terrible, aux confins des heures les plus sombres, dossier noir des desseins répressifs en gestation. Ainsi, « sur des campements de fortune du Nord de Paris ont été reportées des violences policières : réveil des migrants en déchirant les tentes au couteau, coups de pied, points d’eau potable coupés également.

    A #Wuhan, le marché rouvre

  • Coronavirus : la crainte d’une contamination rapide dans les squats et foyers de travailleurs
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/04/11/coronavirus-la-crainte-d-une-contamination-rapide-dans-les-squats-et-foyers-

    Si la propagation du Covid-19 reste contenue pour le moment, la promiscuité et les dépistages tardifs inquiètent les pouvoirs publics en Ile-de-France.

    « Une bombe sanitaire à désamorcer d’urgence », alerte, dans un communiqué daté du 5 avril, le collectif de soutien aux résidents, à Montreuil (Seine-Saint-Denis), d’un foyer officieux, plus proche du squat, occupé par des travailleurs maliens. Dans ce hangar de 700 m2, 270 sans-papiers vivent dans une promiscuité totale : 110 lits superposés, disposés à touche-touche, où les résidents sont censés rester confinés, et des conditions sanitaires déplorables – cinq toilettes, une douche, un seul cumulus d’eau chaude de 300 litres…
    Les autorités, mairie de Montreuil, préfecture, agence régionale de santé (ARS), sont sur le qui-vive : « Un médecin du centre municipal de santé est passé les 26 et 30 mars, puis le 7 avril, explique Anne-Claire Mialot, préfète déléguée pour l’égalité des chances de Seine-Saint-Denis. Il a recensé trente personnes fragiles, parce que malades et-ou âgées, et huit suspectées d’être contaminées par le Covid, immédiatement “mises à l’abri” dans un hôtel à Bondy. »

    Mais, lors du dernier passage de ce médecin, aucun résident n’a accepté d’être examiné, car la crise du Covid réveille la crainte d’expulsion du squat, voire du pays. « On a été mis à la rue, on nous a abandonnés, estime Omar, porte-parole du groupe. Mais nous sommes de Montreuil, nous ne voulons pas être dispersés, car notre seule force, c’est d’être ensemble. » « Je comprends ce besoin. On ne les abandonne pas, mais toute solution durable passe par leur régularisation, jusqu’ici refusée par l’Etat », argumente Patrice Bessac, maire de Montreuil.

    « 737 cas suspects ou avérés »

    « Il faut respecter le désir des résidents de rester ensemble, plaide le neuropsychologue Sébastien Bogajewski, responsable d’un collectif local de médecins libéraux qui a visité cinq des treize foyers de la ville. Le Covid y est, bien sûr, déjà entré, dans celui-là et dans d’autres, et nous pouvons assurer un suivi médical sur place en leur confiant des thermomètres, des saturomètres [pour vérifier le taux d’oxygénation du sang] afin qu’ils nous alertent en cas de symptôme inquiétant. »

    Prison, cra, usines, entrepôts, HP, Ehpad, foyers, transports en commun, mortalité quel est ton contexte ?

    Vu les conditions, si des récup de nourriture et préparation de repas se font dans divers lieux de Montreuil, il a pas encore été possible de filer des masques aux Baras... La mairie de #gauche vaut ici Hidalgo CAC40, affichant son souci humanitaire sans rien assurer de concret quant aux besoins matériels et sanitaires.

    #foyers

    • Mel reçu

      J’ai la tristesse d’annoncer le décès ce matin à l’hôpital de Samba Top, délégué et président du comité de résidents du foyer Adef, 141 rue Lenain de Tillemont à Montreil-sous-Bois.

      Samba est né le 10 décembre 1957 à Thielel Sénégal, de parents peul et wolof. Il était aussi président du « Regroupement des délégués des foyers ADEF », association que nous avons créé pour représenter l’ensemble des foyers Adef face à leur gestionnaire, peu enclin au dialogue démocratique, en 2012.

      Il est mort suite à plusieurs complications médicales, mais il avait aussi attrapé le coronavirus, comme plusieurs camarades de son foyer.

      Que son âme repose en paix. C’était un camarade, un lutteur, et un délégué qui se battait inlassablement dans l’intérêt de tous, même si tous ne le suivaient pas toujours dans son activisme volontariste. Il nous manquera.

      Michael Hoare

      #copaf

  • Coronavirus : à Singapour, TraceTogether permet de remonter les chaînes de contamination sans géolocalisation
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/04/08/coronavirus-a-singapour-tracetogether-permet-de-remonter-les-chaines-de-cont

    L’application, étudiée de près par le gouvernement français, utilise la fonction Bluetooth afin d’identifier avec qui l’usager a passé plus de trente minutes à moins de 2 mètres de distance.

    Lancée le 20 mars par le gouvernement de Singapour, l’application TraceTogether développe le principe du contact tracing (« suivi des contacts »). En laissant l’application ouverte et en ayant activé le Bluetooth, le programme stocke pendant vingt et un jours les données des personnes avec lesquelles le porteur du smartphone a été à « moins de 2 mètres, durant au moins 30 minutes ». Si, plus tard, l’une de ces personnes se révèle positive au Covid-19, et que l’application a repéré un risque de contamination, l’utilisateur du smartphone est contacté, pour éventuellement passer un test. Si c’est lui qui est infecté, il peut autoriser le personnel du ministère de la santé à accéder à l’application pour identifier les individus qui ont été à moins de 2 mètres de lui pendant au moins 30 minutes.

    L’usage de TraceTogether est basé sur le volontariat à Singapour, mais fortement encouragé : l’appli ne peut produire des résultats que si un grand nombre y a recours.
    Conçue par l’agence pour la technologie et par le ministère de la santé, TraceTogether met son logiciel à la disposition gratuite de tout pays ou développeur souhaitant l’utiliser et le modifier. Son site officiel décrit l’application comme un « outil crucial » pour retracer les chaînes de contamination : « Essayez de vous rappeler toutes les personnes que vous avez rencontrées les deux dernières semaines. Pouvez-vous nommer chacun de ceux avec qui vous avez parlé ? Sans doute pas. Et, même si vous le faites, vous n’avez peut-être pas leur contact », peut-on y lire. Il est précisé que le ministère de la santé n’accédera pas à vos données sans votre consentement : le numéro de téléphone de l’utilisateur n’apparaît pas directement dans le téléphone des personnes croisées – mais un identifiant, attribué de manière aléatoire.

    L’utilisation du Bluetooth permet « d’éviter la géolocalisation avec les coordonnées GPS, système qui fonctionne mal quand les gens sont à l’intérieur et à des étages différents d’un immeuble, par exemple », explique sur le site Internet Jason Bay, le directeur des services gouvernementaux numériques au sein de l’agence de technologie de Singapour. Par ailleurs, le GPS « poserait des questions de vie privée et de sécurisation des données ».

    L’usage de TraceTogether est basé sur le volontariat à Singapour, mais fortement encouragé : l’appli ne peut produire des résultats que si un grand nombre y a recours. Un million de personnes, sur les 5,6 millions que compte la cité-Etat, l’avaient téléchargée à la date du 1er avril. « Tout le monde en parle. Quand j’ai dit à mes amis singapouriens, lors d’un dîner, que je ne l’avais pas téléchargée, tout le monde m’a regardé d’un drôle d’air. Je l’ai fait tout de suite après », confie une expatriée française. Même si, à ce stade, TraceTogether n’a pu empêcher la mise en place, mardi 7 avril, de nouvelles mesures de quasi-confinement conduisant à la fermeture des commerces non essentiels et à un rappel à l’ordre pour rester chez soi, à la suite d’une remontée des contaminations. Le 7 avril, 106 nouveaux cas d’infection ont été déclarés, portant le total à 1 481 cas, pour six morts.

    Applications de pistage

    Ailleurs en Asie, d’autres modèles fonctionnent. En Corée du Sud, les éditeurs de logiciels proposent des applications de pistage. Corona Baeksin (« 100 mètres », en coréen), de l’éditeur Handasoft, alerte un utilisateur s’il se trouve à moins de 100 mètres d’un endroit préalablement visité par une personne contaminée. Il signale aussi la nationalité, le genre et l’âge des personnes positives et la date à laquelle elles ont été testées. Le système n’a pas recours au GPS des téléphones, mais à la triangulation par les opérateurs. Les autorités coréennes ont également facilité l’accès, pour les enquêteurs des centres de prévention et de contrôle des maladies, des données concernant les personnes positives, qui nécessitaient des autorisations préalables, comme l’utilisation des cartes de crédit et la vidéosurveillance.

    En Chine, Alipay, une filiale du géant du commerce Alibaba, a développé, en coopération avec plusieurs provinces et les services de police, un programme dit « code de santé », attribuant à leur utilisateur un code vert, jaune ou rouge, selon les voyages qu’il a effectués, les personnes qu’il a pu croiser et le formulaire de santé en ligne qu’il a rempli. Au moins deux cents villes l’utilisent. Un code-barres jaune ou rouge limite l’entrée dans certaines villes et commerces – si ceux-là ont décidé de les exiger pour les scanner. Cette donnée, ainsi que la localisation de l’usager, est alors envoyée vers des serveurs. Un code jaune peu induire de se mettre sept jours an autoquarantaine, et un code rouge quatorze jours. Mais des utilisateurs se sont plaints du fait qu’ils n’avaient aucune information sur les critères les ayant amenés à recevoir la couleur jaune ou rouge.

    #contact_tracing

  • Ce #fonds_d'investissement qui prospère... sur l’#hébergement de migrants aux frais de l’Etat

    Une filiale de la #Caisse_des_dépôts_et_consignations (#CDC) a créé un fonds d’investissement pour racheter plusieurs #hôtels pour loger des #demandeurs_d'asile. Elle promet à ses souscripteurs un copieux #rendement. Et sans risque, car c’est l’Etat qui règle le prix des chambres.

    Et si vous investissiez dans le demandeur d’asile ? C’est un placement qui rapporte 3,5 % par an pour une prise de risque limitée, puisque l’Etat garantit quasiment le #rendement. La proposition sonne comme une plaisanterie. Elle est pourtant sérieuse. #Ampère_Gestion, filiale immobilière de la Caisse des dépôts et consignations (CDC), a créé en 2017 un fonds d’investissement baptisé #Hémisphère. Souscrit par des investisseurs institutionnels (dont #BNP_Paribas_Cardif et #CNP_Assurances), il a permis de lever 100 millions d’euros. Cette somme a financé le rachat de 59 hôtels #F1, ex-enseigne low-cost du groupe #Accor, et leur #transformation en #foyers_d'accueil. Au dernier pointage, ces foyers accueillaient deux tiers de demandeurs d’asile et un tiers de personnes hébergées en urgence.


    https://www.marianne.net/fonds-investissement-hotels-demandeurs-asile

    #investissement #asile #migrations #réfugiés #France #économie #business #logement

    hélas #paywall

    ping @karine4 @isskein

  • L’#urbanisation du #Japon, le pays des #possibles, partie 2 : de nouvelles formes mises à l’essai.

    http://www.demainlaville.com/le-japon-le-pays-des-possibles
    Publié le 01/10/2014
    Vu le 07/06/2018

    Dans son article, Architecture by road nous présente les #innovations dans l’#architecture #japonaise d’abord par la #maison de monsieur #Moriyama « un monde blanc » et vert, une maison composée de multiples #volumes reliés par un tapis de pierres dessiné sur le sol et qui possède un #jardin. Plusieurs #foyers y cohabitent lorsque le #blogueur s’y rend et il se rend compte que le passage par l’extérieur est obligatoire pour circuler d’une pièce à une autre, la #nature possédant donc une place principale dans la vie des #habitants.

    Il rencontre ensuite #Sou #Fujimoto qui lui fait découvrir une maison dessinée par ses ateliers en 2010, complètement transparente sur une structure blanche et constituée d’une succession de plateaux donnant l’impression de « vivre à l’intérieur comme si vous viviez dans un arbre. » L’organisation des pièces de la maison dépend d’ailleurs de la #structure et non pas l’inverse. Ainsi, nous pouvons considérer que si ces #conditions d’#habitation sont acceptées, il est possible de penser l’#urbain par un nouveau prisme de #contraintes et de #possibilités.

  • Nouveaux foyers pour travailleurs migrants : la grande déprime des résidents | Bondy Blog
    http://www.bondyblog.fr/201801220941/nouveaux-foyers-pour-travailleurs-migrants-la-grande-deprime-des-residents

    Au 12 de la rue Henri Matisse, à Aulnay-sous-Bois, une nouvelle résidence sociale a vu le jour en octobre 2016. Accueillant des travailleurs migrants, le bâtiment flambant neuf tranche avec l’esprit collectif et convivial des foyers. Quitte à isoler ses résidents et à bouleverser leur vie.
     
    Au 12 de la rue Henri Matisse à Aulnay-sous-Bois, le bâtiment à l’architecture élégante décline des nuances de gris alliés à un aluminium qui joue avec la lumière. En face, se trouve la cité du Galion, la bibliothèque d’Elsa Triolet, le grand café de Paris et des commerces…Difficile de croire que le bâtiment, mis en service en octobre 2016, abrite un foyer de travailleurs migrants. Ici, l’Adef qui gère 45 foyers et résidences sociales en Île-de-France a voulu rompre avec un passé fait de bâtiments marqués par l’urgence, quand il fallait construire vite et pas cher.
    Badge, calme et peinture fraîche
    Dès l’entrée principale, il faut un badge pour y accéder. On n’entre pas là n’importe comment : on y pénètre grâce à un résident qui nous fait entrer. A l’intérieur, tout est calme. On ne croise personne dans les couloirs. Une lumière très forte et très blanche les éclairent. L’odeur de peinture fraîche, rouge et blanche, nous accompagne. Tout est propre mais tout est désert aussi. Pour avoir fréquenté bien d’autres foyers, une chose frappe : l’absence de circulation et l’absence de lieux où les résidents se retrouvent pour se voir, parler, jouer, plaisanter, manger. Tout paraît mieux que dans l’ancien foyer, lui aussi situé rue Matisse, fermé en 2016. Ici, le bâtiment abrite 340 lits, 10 de moins, mais chaque résident dispose d’un logement autonome de 18m2 pour les célibataires, 25 m 2 pour les couples.

    “Chacun chez soi dans notre chambre, ça nous tue”
    Tout devrait donc être pour le mieux. Ça c’est sur le papier car en réalité, ce n’est pas l’opinion des résidents croisés dans le hall de l’entrée qui, tous, déplorent la situation actuelle. “Nous sommes enfermés dans nos cellules. Nous avons tout dans nos chambres une salle de douche, des toilettes, un coin cuisine mais il nous manque quelque chose”, s’exclame Mamadou Konté*, ouvrier dans le bâtiment. Il déverse sa colère comme s’il attendait cette occasion. “C’est propre oui. Il y a la sécurité aussi mais ce n’est pas seulement ça la vie. Ce que nous voulons, c’est aussi nous évader de nos angoisses. Pour ça, il faut que nous parvenions à vivre dans une bonne ambiance et pour ça, il nous faut des espaces où on peut se rencontrer, comme avant. Chacun chez soi dans notre chambre, ça nous tue. Si je trouve un autre logement, j’y vais tout de suite”.
    “Avec ces nouveaux foyers, ils ont bouleversé la vie que l’on menait de manière conviviale”
    Beaucoup des résidents de ces foyers construits ces dernières années se montrent méfiants.
    Moussa* 60 ans, originaire du Mali, vit dans les foyers depuis 1995. Il est membre du collectif des dirigeants du nouveau foyer de la rue Matisse et se montre lui aussi virulent et sans nuance. “Je suis entièrement contre cette façon de construire. Nos conditions de vie actuelle dans ces nouveaux locaux sont comparables à celles de prisonniers dans leurs cellules. Nous voulons de la liberté. On paye notre loyer. Avec ces nouveaux foyers pour migrants, ils ont bouleversé la vie que l’on menait de manière conviviale. Ils ont rendu privé tous ces espaces communs et les ont mis dans nos chambres (cuisine, salle de bain-wc)”. Retraité, il ne manque pas l’occasion de déverser son amertume. Ses yeux au bord des larmes, il perd les mots avant qu’ils n’arrivent sur ses lèvres. “Je ne peux pas comprendre ce manque de considération envers nous. Ce système est pourri. Même les lieux de culte ont disparu. On n’a pas une pièce où on peut se retrouver”.
    Ce constat de l’individualisme, de l’isolement, dans les résidences est partagé et repris par tous nos interlocuteurs.

    #foyers #restructuration #isolement

  • Étranges Étrangers

    La nuit de la Saint-Sylvestre 1969, six travailleurs africains mouraient asphyxiés dans un taudis surpeuplé loué par un marchand de sommeil à #Saint-Denis. C’est pour leur rendre hommage que le projet de réaliser un film sur la condition des travailleurs étrangers fut initié par Marcel Trillat & Frédéric Variot. Un film marginal, sur un peuple en marge de la société française : Portugais fuyant le fascisme et la misère, Algériens, Africains contraints aux travaux les plus durs et à s’entasser dans les bidonvilles, les cités de transit, les #foyers indignes ou les caves de Seine-Saint-Denis. Des prolétaires fantômes pourtant indispensables à l‘#économie française.


    http://www.filmsdocumentaires.com/films/3584-etranges-etrangers-des-etrangers-dans-la-ville
    #france #étrangers #travailleurs #migrations #travail #histoire #film #logement #marge

  • « Si nos vies ne valent rien, produisez donc sans nous ! » Appel à une grève mondiale des femmes – 8 mars 2017 - CIP-IDF
    http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=8489

    Suite aux grèves de femmes de l’année dernière et à l’énorme mobilisation féminine le jour de l’intronisation de Donald Trump [1], des assemblées se sont constituées dans de nombreux pays pour convertir la célébration du 8 mars [2] cette année en immense grève des femmes [3]. Nous invitons tou-te-s celles et ceux qui organisent des actions pour ce jour-là à faire circuler cet appel, afin de permettre une plus grande visibilité du caractère transnational de ce mouvement.

    De la Pologne à l’Argentine, de la Turquie à l’Italie, un mouvement mondial de femmes est en marche. Dans plus de 20 pays, des femmes descendront dans la rue ce 8 mars et se mettront en grève pour bloquer les activités productives et reproductives pendant une journée [4]. S’inspirant des grèves de femmes en Argentine et en Pologne, de l’immense manifestation italienne contre les violences faites aux femmes et de la marche mondiale des femmes qui a envahi des centaines de villes en commençant par Washington et Londres en janvier dernier, le 8 mars prochain sera l’occasion d’un nouveau soulèvement. Tout-e-s celles et ceux qui luttent contre le patriarcat néolibéral s’uniront pour combattre les violences machistes, dénoncer les limites imposées à notre droit à contrôler notre reproduction, et s’élever contre les obstacles symboliques et matériels qui entravent la liberté des femmes.

    La grève se déroulera au sein des #foyers [5], où les femmes prennent soin des personnes âgées et des enfants ; dans les usines, où les femmes produisent des biens à destination du marché mondial ; dans les écoles, les hôpitaux, les services publics et les entreprises privées, où les femmes participent à la perpétuation de cette société tout en étant moins payées que les hommes – parfois même pas payées du tout – et en travaillant dans des conditions souvent extrêmement précaires ; dans les universités et les écoles, où règnent la discrimination sexuelle et les assignations de genre tandis que s’accroissent l’appauvrissement et la privatisation des savoirs.

    Le 8 mars sera aussi un jour de lutte pour les femmes migrantes qui refusent quotidiennement l’exploitation dont elles sont victimes en franchissant les frontières mais qui restent les premières à assumer la charge des soins à la personne dans des pays d’« accueil » maniant l’attribution d’un permis de séjour comme un outil de chantage.

    #grève #femmes #8_mars

  • Ces communes qui ne veulent pas de migrants

    Face à un probable afflux de requérants d’asile, le Conseil d’Etat a adopté un règlement pour réquisitionner les abris PC. Des communes s’insurgent


    http://www.letemps.ch/suisse/2016/06/17/communes-ne-veulent-migrants
    #asile #migrations #réfugiés #cartographie #visualisation #Genève #Suisse #logement #hébergement #bunkers #abris_pc #foyers

  • Rafle au foyer Adoma Marc Seguin dans le 18ème à Paris, COPAF (Collectif pour l’avenir des foyers), DAL (Droit au Logement), Droits Devant !!, Union Départementale CGT Paris..., Foyers de travailleurs immigrés
    https://www.facebook.com/foyers.de.travailleurs.immigres/?fref=nf

    L’Adoma veut punir les résidents qui sont en #grève_des_loyers depuis plusieurs mois ! L’Etat veut accrocher une rafle à son très maigre palmarès de l’état d’urgence en dirigeant ses coups contre les militants, les manifestants, les habitants des quartiers populaires et les #travailleurs_immigrés des #foyers !
    Mercredi 16 décembre au soir, la #police assistée de la direction Adoma (ex-Sonacotra), est intervenue au foyer Marc Seguin. Chambre par chambre, tous les résidents sans-papiers sans récépissé ont été raflés et embarqués. Ensuite la police a fait le tri : certains ont été relâchés, les autres ont été gardés et sont encore au #centre_de_rétention de Vincennes.
    Décidément, les petites recettes gouvernementales ne changent pas. L’état d’urgence qui permet tout à la police. Quel rôle joue l’Adoma dans cette histoire ? le bon petit soldat, ou pire : cogner le plus fort possible les résidents du foyer. Car ces résidents sont en grève de loyers depuis de longs mois. L’Adoma a déjà fermé brutalement leur bar et leur cuisine collective et a chassé tous les petits commerçants.
    Il y avait largement matière à concertation dans ce foyer. Mais l’#Adoma a choisi la manière la plus brutale et la plus scandaleuse, elle revient à ses tristes méthodes qui privilégient la répression policière la plus brutale à la concertation et à la négociation.Et aujourd’hui, c’est le niveau au-dessus : niveau rafle ! Aujourd’hui, les #sans-papiers de ce foyer font les frais de l’état d’urgence ; il y a 2 semaines, c’étaient les résidents du foyer Coallia Gros Saule d’Aulnay, chaque fois à la demande du gestionnaire.
    Pourtant ne pas oublier : ces travailleurs immigrés sont venus travailler, fuyant des pays sahéliens pauvres, confrontés à la guerre et victimes de la sécheresse, réfugiés économiques, politiques et climatiques tout à la fois. Les sans-papiers paient leurs cotisations, leurs impôts, ils consomment en France, avec leurs maigres ressources ils participent à l’effort de développement de leurs familles et de leurs régions d’origine (écoles, centres de santé, adductions d’eau, reforestation etc.)
    Venir les rafler dans leur chambre, c’est illégitime et indigne ! Ce n’est pas en raflant les sans-papiers jusque dans leurs chambres de foyers que le gouvernement et les gestionnaires vont se grandir et nous convaincre de leur efficacité.
    Nous demandons que toutes les personnes interpellées soient remises en liberté et régularisées et que les travailleurs des foyers puissent être protégés et vivre en sécurité dans leur domicile privé.
    La France se doit d’accueillir CORRECTEMENT et DIGNEMENT les personnes qui viennent chercher refuge et travail.