• Cher Raphaël Glucksmann - François Ruffin
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    Voilà plusieurs fois que vous me tendez la main, « il faudra parler avec Monsieur Ruffin ». Il le faut, oui, ce dialogue, avec vous. Permettez-moi de démarrer cet échange ici...

    Mes meilleurs vœux, d’abord, de bonheur, politique comme personnel, de paix partout et pour tous.

    Voilà plusieurs fois que vous me tendez la main, « il faudra parler avec Monsieur Ruffin ». Il le faut, oui, ce dialogue, avec vous, dont la voix compte, et avec d’autres.

    Permettez-moi de démarrer cet échange ici.

    A l’automne 2018, à la veille d’un hiver en jaune, vous déclariez avec franchise : « Quand je vais à New-York ou à Berlin, je me sens plus chez moi, a priori, culturellement, que quand je me rends en Picardie ». Tout le monde ou presque vous était tombé dessus : « déconnexion », « gauche bobo », « nomade sans ancrage », etc. Votre propos ressort aujourd’hui, et à nouveau pour vous dénoncer comme « hors sol ».

    J’avais, pour ma part, apprécié votre lucidité. C’était en vérité une autocritique de classe, si l’on prenait soin de vous citer plus longuement : « Moi, je suis né du bon côté de la barrière socio-culturelle, je fais partie de l’élite française, j’ai fait Sciences-Po, comme la majorité des gens qui nous gouvernent. Quand je vais à New-York ou à Berlin, je me sens plus chez moi, a priori, culturellement, que quand je me rends en Picardie. Et c’est bien ça le problème. Ce qu’il faut essayer de faire, c’est sortir de soi-même… » J’avais lu et apprécié votre essai, Les Enfants du vide (2018), qui pointait lui aussi cet entre-soi des élites, qui était traversé de ce retour sur vous-même, critique.

    Comme vous le savez, la Picardie, j’en suis, j’y vis, j’y suis élu. Je la laboure depuis vingt-cinq maintenant que je suis « sorti de moi-même », d’usines en boites d’intérim, de sa ruralité à ses quartiers, du Ponthieu au Vimeu. Je sais pour qui je me bats. Mille vies, mille récits, qui m’habitent, me portent, quand, par une nuit triste à Paris, dans une Assemblée quasi-vide, je me demande : « A quoi bon ? » Ce sont des paroles, des prénoms, d’Annie, d’Ahmed, de Jacky, d’Hayat qui me regonflent pour ferrailler sur des alinéas au Palais Bourbon, pour batailler entre deux éditorialistes à la télévision.

    Je pars de là, de chez moi.

    Parce que, avec sincérité, sans agressivité, vos propos, ces derniers temps, me paraissent pour de bon hors sol, déconnectés, sans ancrage. Je n’y retrouve plus rien du « retour sur soi-même », mais au contraire tout – pardonnez ma franchise – d’une élite qui avance, avec arrogance et inconscience. C’est un chemin inquiétant pour la gauche, même pour le centre-gauche. C’est un grand bond en arrière, comme si les vingt dernières années n’avaient pas compté.

    Une phrase m’a alerté, notamment : « Le personnel politique ne prend plus le risque de l’impopularité. »

    C’est faux. Rien n’est plus faux. Depuis quarante ans, nos dirigeants ne font que ça, « prendre le risque de l’impopularité ». Fermer des maternités, vous croyez que c’est populaire ? Couper les budgets de la santé ? Geler les salaires ? Repousser l’âge de la retraite ? Imposer le libre-échange avec la Chine ? Baisser les impôts des plus riches ? etc.

    Depuis des décennies, et ils en sont fiers, eux prennent des « mesures impopulaires ». Ils appellent ça « des réformes courageuses ». Mais quel est ce « courage » ? C’est le « courage » non pas de dompter les marchés financiers déchaînés, non pas d’affronter les firmes multinationales, non pas de combattre ces nouvelles puissances, mais au contraire de plier, de se courber devant elles. De mériter leur confiance, de flexibiliser le travail pour elles, de diminuer leur fiscalité. Et, pour ça, de montrer du « courage », mais du courage face à qui ? Face aux peuples, aux peuples qui jugent ces réformes injustes, qui voient leurs conquêtes rognées, leur sécurité entamée, leur bien-être érodé… Alors, oui, le « courage » d’aller contre les caissières et les infirmières, contre les enseignants et les étudiants, contre les cheminots et les ouvriers, mais jamais contre les banquiers et les actionnaires, contre les mécènes des campagnes électorales. Le « courage » d’être faible avec les forts et fort avec les faibles : le voilà, le « courage » tant vanté. Le « courage » d’une démocratie contre le demos…

    Alors, prendre le risque d’être impopulaire, je veux bien, mais auprès de qui ? Des ouvriers écrasés par la mondialisation ou des financiers qui se sont gavés ? De la bonne société qui vous applaudit, et moi parfois aussi, ou des petits, des sans-grades, des éternels laissés pour compte qui demandent, à raison, stabilité et protection ?

    Il nous faut la démocratie, aujourd’hui, pleinement, « le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple », et non pas sans lui et contre lui. Il nous faut d’autant plus la démocratie avec le choc climatique à affronter, qui réclame un peuple rassemblé, œuvrant ensemble, comme le décrivait le commissaire au plan Jean Monnet après-guerre : « Je ne sais pas encore exactement ce qu’il faut faire, mais je suis sûr d’une chose, c’est qu’on ne pourra pas transformer l’économie française sans que le peuple français participe à cette transformation. » Et plus loin : « Toute la nation doit être associée à cet effort. »

    Enfin, dans quel esprit je vous écris tout ça ? Je ne veux pas d’un retour des « deux gauches irréconciliables ». Ce serait la certitude de la défaite, la voie ouverte au pire.

    Car, oui, je vois se dessiner le tableau. Une partition même où chacun joue son solo, se tourne le dos : une gauche radicale qui fait tout pour effrayer, et un centre-gauche tout pour désespérer. Une gauche radicale qui n’assume pas sa nouvelle centralité, qui ne s’élargit pas, qui ne grandit pas. Un centre-gauche qui revient en arrière, qui revient sur les ruptures, nécessaires, avec le triptyque concurrence-croissance-mondialisation.

    Je le fais sans agressivité, mais avec sincérité. Avec un franc désaccord.
    Mais surtout avec inquiétude pour l’avenir de notre camp celui de la gauche et du progrès humain.

    Cordialement,
    François Ruffin.

    #Politique #France #François_Ruffin

    • Une interpellation de Raphaël Glucksmann qui se pose en humaniste sans jamais faire référence au génocide en cours à Gaza dont il est complice, en dit long sur le positionnement de Ruffin !

      Il est l’heure de choisir. Soit la gauche radicale « qui effraie » (le bourgeois), soit la gauche de droite pour un désespoir mortifère.

      « La bourgeoisie exaspérée, racisme dégondé, se propose de rendre la société entière raciste avec elle, pour mieux se maintenir quand tout condamne son ordre. Et c’est Mélenchon qu’on accuse de draguer les banlieues avec cynisme »
      F. LORDON https://seenthis.net/messages/1036989

      #AileDroiteLFI

    • La différence

      S’il y a un paradoxe dans cette période spécialement sombre, c’est qu’il y surnage malgré tout quelques motifs d’espoir. Entre soutien inconditionnel, loi « immigration » et « régénération » — régénération... —, une puissante clarification est en train de s’opérer. Sur le plan idéologique au moins, la tripartition vasouillarde a volé en éclats. Il ne reste plus que deux blocs. Un bloc de droite extrême, RN-LR-Renaissance, dont l’homogénéisation s’effectue sous nos yeux et sur tous les plans : le RN confirmant son libéralisme économique foncier par ralliement à l’euro, d’un côté ; de l’autre LR devenu un parti ouvertement d’extrême-droite, rejoint par Renaissance, aspirateur de la bourgeoisie exaspérée raciste : confirmation par Attal, SNU, abaya, uniforme à l’école, autorité et réarmement à tous les étages, sous la houlette de qui la fascisation du pays s’apprête à connaître — en effet — un « nouvel élan », un « second souffle ». Hommage de l’extrême droite avant même son arrivée à Matignon : « Attal a piqué nos idées ».

      L’extrême péril de cette convergence-là ne laisse en face qu’un bloc pertinent : celui qui la reconnaît comme telle, la dénonce comme telle, et se constitue dans le projet explicite de la combattre. À l’évidence, LFI est devenu l’élément central de ce bloc-là. C’est bien pourquoi elle est l’objet hystérisé des poids et mesures. Il faut y voir un excellent signe. La domination néglige les ennemis négligeables — ou bien fait des courtoisies aux opposants récupérables, couvertures de presse avantageuses, articles fréquents et flatteurs, « lui au moins », « pas comme l’autre », etc. Être attaqué par cette presse, si possible violemment, est l’unique indice de la qualité oppositionnelle. Dans l’univers des médias bourgeois et de leurs consécrations à l’envers, il n’y en a pas d’autre. Il faut prendre celle-là comme un honneur.

      L’attaque violemment stigmatisante, trahissant elle-même ses inquiétudes par ses propres outrances, a aussi pour excellente propriété d’accuser une différence. Or la différence est devenue le capital politique le plus précieux dans une période qui n’a fait que remplacer le même par le même au travers des alternances sans alternatives, toutes euro-libérales, autoritaires, tendanciellement racistes. Ça n’est pas la fusion du bloc de droite extrême qui contredira ce mouvement : elle le porte au contraire à son comble. Si bien qu’une différence, il n’en reste plus qu’une dans le paysage de la politique institutionnelle : c’est la FI...

      ... Conditions

      Si la clarification a sa force propre, elle demeure toutefois sous deux hypothèques. La première tient à la conversion toujours problématique de la logique idéologique en logique électorale — écart de la condition nécessaire et de la condition suffisante. La résorption de l’écart tient en grande partie à la promotion de la différence comme différence sociale. Mais à condition de ne pas oublier que la différence sociale — le débat public le démontre négativement depuis des décennies — n’a aucune chance de se faire entendre tant que l’idée de la différence tout court n’est pas d’abord installée dans les esprits, et son porteur identifié comme tel dans le débat public. Se faire reconnaître comme la différence, voilà la tâche première. Après quoi il est possible de faire entendre que cette différence est principalement sociale.

      La seconde est de plus long terme. Sans doute le bloc antifascisation est-il homogène d’être antifascisation. Il l’est probablement moins au fil du dépli des conséquences. Car combattre la convergence extrême-droitière comme telle, c’est-à-dire comme l’expression qu’elle est de la domination bourgeoise devenue folle, implique de se donner pour ennemi la domination bourgeoise. À l’évidence on ne peut pas compter identiquement sur tous les éléments du bloc en cette matière. On ne parle pas ici des professionnels de la posture sans suite, des sociologues convaincues que « l’Europe sociale est la meilleure manière de rendre moins attractifs les discours de l’extrême-droite », ou de l’antifascisme bourgeois qui ne veut rien savoir ni rien toucher des causes de la fascisation. On ne parle pas davantage des partis du milieu, #PS, #EELV, #PC, satellites grotesques, prêts à toutes les compromissions, voués à finir concassés par la polarité des blocs. Le parti médiatique de la #gaucheDeDroite peut trépigner tant qu’il veut à l’idée de rechaper un #VieuxPneuHollando-Glucksmanniste à faire rouler dans l’espace supposément rouvert entre FI et macronisme extrême-droitisé : dans ses rêves (qui ne survivront pas aux insignifiantes européennes, comme d’habitude). Dans l’acuité extrême des enjeux en train de se former, tous ces débris sont heureusement condamnés à l’inanité. Non, c’est bien de la FI qu’il s’agit, composante centrale, et pourtant questionnable, du bloc...

      Clarification Frédéric Lordon Les blogs du Diplo 17 janvier 2024

    • La France est fébrile.

      Raphaël Glucksmann va répondre à François Ruffin, qui l’a qualifié de « hors-sol, déconnecté, sans ancrage » dans une note de blog.
      Info Libé : « Une élite qui avance avec arrogance et inconscience »

    • « Ruffin commence à flipper. Le garçon est embarqué dans le piège sempiternel des socdems : je racole à gauche et je gouverne à droite. De surcroît, il leur sert aujourd’hui de diviseur dans la LFI, puis se fera pulvériser à l’approche de l’échéance présidentielle. Déloyal et Naïf ! »

      https://video.twimg.com/ext_tw_video/1763988900123377664/pu/vid/avc1/540x540/g1zLem1QpK886pdH.mp4?tag=12


      Je considère comme acté qu’il y a des ruptures, à gauche, avec le libre-échange, avec la concurrence et le marché partout. Qui revient en arrière sur ces ruptures est mort, politiquement mort. Qui revient en arrière ne sera plus un camarade.

      https://twitter.com/AppiusCoockie/status/1764237069390340104

  • Les experts de l’#ONU exhortent la #France à protéger les #enfants contre l’#inceste et toutes les formes d’#abus_sexuels | #OHCHR
    https://www.ohchr.org/fr/press-releases/2024/01/un-experts-urge-france-protect-children-incest-and-all-forms-sexual-abuse

    Les experts ont constaté que, selon les allégations, les enfants sont victimes d’abus sexuels ou courent un risque élevé d’abus sexuels de la part de leurs #pères ou d’auteurs présumés contre lesquels il existe des preuves crédibles et troublantes d’abus sexuels incestueux.

    « Malgré ces allégations, et en l’absence d’enquête adéquate, ces enfants sont placés sous la garde des pères contre lesquels les allégations sont faites, et les #mères sont sanctionnées pour enlèvement d’enfant pour avoir essayé de protéger leurs enfants », ont-ils déclaré.

    « Alors que la France a répondu à ces allégations, les enfants concernés restent sous la garde des auteurs présumés », ont déclaré les experts. « Nous sommes particulièrement préoccupés par la manière dont le #tribunal_des_affaires_familiales a permis à l’auteur présumé d’accuser la mère d’aliénation parentale afin de miner les allégations d’abus sexuels sur les enfants et détourner l’attention des abus présumés auxquels ils soumettent leurs partenaires et leurs enfants. »

    Ils ont exhorté les autorités à respecter le "#principe_de_précaution" et le "#principe_de_diligence_raisonnable" en matière de #protection_de_l'enfance, en particulier pendant les procédures judiciaires, afin de permettre une approche préventive dans les cas d’incertitude et de complexité.

    L’opinion de l’enfant doit être recherchée et respectée, et l’#intérêt_supérieur_de_l'enfant doit être la considération première avant que les décisions de garde ne soient prises en faveur de l’un des parents, ont-ils déclaré.

    « Il est essentiel de sensibiliser les responsables de l’application de la loi et de la justice et de renforcer leur capacité à surveiller et à traiter efficacement les violations des droits de l’homme dont sont victimes ces enfants et leurs mères », ont-ils déclaré.

    « Des mesures urgentes doivent être prises pour remédier à la situation pénible dans laquelle les enfants et leurs mères sont affectés par l’absence de prise en compte adéquate de leurs besoins », ont déclaré les experts.

    #justice

  • Tribune contre la nomination de Sylvain Tesson comme parrain du printemps des poètes

    La fin de l’année 2023 a signé le glissement du second mandat d’Emmanuel Macron, un président autodésigné comme « ni de droite, ni de gauche », vers un projet politique plus que jamais proche de l’extrême-droite, illustré notamment par le vote de la nouvelle loi sur l’immigration – revendiquée comme une « victoire idéologique » par Marine Le Pen – et marqué par une idéologie réactionnaire où les changements sociaux, pourtant inhérents à toute société démocratique, incarnent un danger.

    Au vu de ce contexte, nous, poétesses, poètes, éditrices et éditeurs, libraires, bibliothécaires, enseignantes et enseignants, actrices et acteurs de la scène culturelle française, refusons la nomination de Sylvain Tesson comme parrain du Printemps des Poètes 2024.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2024/01/19/tribune-contre-la-nomination-de-sylvain-tesson

    #france

  • Paris 2024 : Israël participera à la cérémonie d’ouverture des Jeux
    https://www.lemonde.fr/sport/article/2024/01/19/paris-2024-israel-participera-a-la-ceremonie-d-ouverture-des-jeux_6211722_32

    Paris 2024 : Israël participera à la cérémonie d’ouverture des Jeux

    La présidente du Comité olympique israélien se dit convaincue que les autorités françaises « feront tout ce qu’elles peuvent pour que cet événement soit sûr ».

    Le Monde avec AFP
    Publié aujourd’hui à 06h19, modifié à 08h05

    « Nous serons là », sur la Seine, pour la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris-2024, a assuré la présidente du Comité olympique israélien, Yael Arad, se disant confiante, dans un entretien accordé, jeudi 18 janvier, à l’Agence France-Presse à Tel-Aviv, dans le fait que les autorités françaises sauront en assurer la sécurité.
    [...]

    Aucun doute là-dessus.

    • 300 clubs sportifs palestiniens appellent à exclure Israël des Jeux Olympiques - BDS France
      https://www.bdsfrance.org/300-clubs-sportifs-palestiniens-appellent-a-exclure-israel-des-jeux-olymp

      300 clubs sportifs palestiniens appellent à exclure Israël des Jeux Olympiques
      Appels
      | Actus | BOYCOTT SPORTIF
      Date d’origine : 18/01/2024
      Auteur : Palestinian Campaign for the Academic and Cultural Boycott of Israel (PACBI)
      Source : Site du BNC
      Traduit par : JC pour BDS France

      Alors que le Comité international olympique (CIO) se réunit aujourd’hui, plus de 300 clubs sportifs palestiniens et des dizaines d’importantes organisations de la société civile palestinienne lancent un appel (voir ci-dessous) pour exclure Israël #BanIsraël des Jeux olympiques, à commencer par ceux de Paris cet été.

      Les clubs palestiniens, qui comprennent des équipes masculines et féminines de football, de basket-ball et de volley-ball, ainsi que celles dont les joueurs ont été tués par des balles israéliennes, demandent au CIO « d’appliquer ses principes et de remplir ses obligations en excluant Israël des prochains Jeux olympiques qui se tiendront à Paris en juillet 2024, jusqu’à ce qu’Israël mette fin à ses graves violations du droit international, en particulier à son système d’apartheid et à son génocide en cours à Gaza. »

      Plus de 24 000 Palestiniens de Gaza ont été tués par Israël, dans le cadre de ce que les experts des Nations unies ont qualifié de génocide en cours. Parmi les nombreux athlètes et entraîneurs professionnels et amateurs tués par Israël figure l’entraîneur de l’équipe olympique de football palestinienne, le capitaine Hani Al Masdar. Les bombardements israéliens ont également détruit le bureau du Comité olympique palestinien à Gaza.

      Israël a été traduit devant la Cour internationale de justice pour crime de génocide par l’Afrique du Sud, avec le soutien d’États, de partis politiques, d’universitaires et d’artistes.

      L’appel palestinien rappelle à la communauté sportive mondiale que « permettre à Israël, en plein génocide, de participer aux prochains Jeux olympiques signifierait à la communauté internationale que le CIO approuve le plus grave des crimes de guerre ».

      Les équipes palestiniennes appellent les communautés sportives, les amateurs de sport et les militants des pays arabes, de tout le Sud et du monde entier à adopter leur demande et à « faire pression sur le CIO pour qu’il interdise Israël, par des moyens efficaces, notamment en perturbant pacifiquement les réunions et les rassemblements organisés en vue des Jeux olympiques ».

      Les clubs sportifs palestiniens notent également que si le CIO a rapidement imposé des sanctions globales à la Russie, il a non seulement refusé d’appliquer les mêmes normes au système d’occupation militaire et d’apartheid d’Israël, vieux de plusieurs décennies, mais il a également sanctionné « les fédérations sportives et les athlètes individuels qui osent s’élever contre les violations des droits humains commises par Israël ou qui prennent des positions morales en solidarité avec les Palestiniens ».

      Le centre de jeunesse de Balata a commenté :

      Les attaques d’Israël contre les sports palestiniens nous touchent personnellement. Notre joueur de 16 ans, Said Odeh, a été tué par une balle israélienne. Il fait partie des dizaines et des dizaines d’athlètes palestiniens tués par Israël, notamment lors de l’assaut génocidaire contre Gaza. Il est temps de mettre un terme à l’approche honteuse des organismes sportifs dominés par l’Occident, qui se contentent de faire comme si de rien n’était avec l’État génocidaire d’Israël. Des campagnes mondiales créatives visant à exclure l’Afrique du Sud de l’apartheid ont contribué de manière significative au démantèlement du régime oppressif de ce pays. Nous devons exercer le même niveau de pression, des conseils d’administration à la rue, pour obliger le CIO à mettre fin à son hypocrisie et à bannir Israël. Nous avons besoin de votre soutien pour perturber pacifiquement la route vers les Jeux de Paris.

      De plus en plus de voix s’élèvent pour réclamer l’exclusion d’Israël du sport international.

      À la suite d’un raid militaire israélien sur le stade Al Yarmouk à Gaza, qui a été transformé en centre de détention, de torture et d’interrogatoire avant d’être détruit au bulldozer, la Fédération palestinienne de football a demandé à la FIFA et aux fédérations sportives internationales de « soumettre Israël à la responsabilité légale » pour les violations flagrantes qu’il a commises.

      Plus de 200 athlètes irlandais pratiquant de nombreux sports demandent aux instances sportives internationales, dont la Fédération olympique d’Irlande, d’exiger une enquête sur la violation par Israël de la charte olympique et d’imposer des sanctions.

      Plus de 37 000 personnes ont signé une récente pétition du Mouvement pour la démocratie en Europe 2025 appelant à une « suspension immédiate de la participation d’Israël à tous les sports internationaux jusqu’à ce qu’il se conforme pleinement au droit international et aux règlements sportifs ».

      La Fédération internationale de hockey sur glace (IIHF) a annoncé qu’elle n’autoriserait pas la participation d’Israël aux championnats de l’IIHF, invoquant les mêmes raisons de « sécurité » que celles utilisées pour suspendre la Russie et le Belarus des compétitions.

      Les clubs sportifs palestiniens et les organisations de la société civile, qui comprennent les principaux syndicats, l’Association du barreau palestinien, l’Union générale des femmes palestiniennes et le Conseil des forces nationales et islamiques de Palestine, appellent les comités olympiques de la région arabe, du Sud et des États amis de l’Ouest à les rejoindre et à « exiger qu’Israël soit banni des prochains Jeux olympiques ».

      Appel palestinien au CIO pour l’exclusion d’Israël aux prochains JO

      Nous soussignés, clubs sportifs et centres de jeunesse palestiniens, et organisations de la société civile palestinienne, appelons le Comité international olympique (CIO) à appliquer ses principes et à remplir ses obligations en bannissant Israël des prochains Jeux olympiques qui se tiendront à Paris en juillet 2024, jusqu’à ce qu’Israël mette fin à ses graves violations du droit international, en particulier à son système d’apartheid et à son génocide en cours dans la bande de Gaza.

      Depuis plus de trois mois, Israël mène une guerre génocidaire contre 2,3 millions de Palestiniens dans la bande de Gaza occupée et assiégée, dont des dizaines de milliers d’athlètes, de supporters et de personnes qui suivent les Jeux olympiques. Face à ce génocide télévisé, les organisations sportives et non sportives internationales n’ont plus aucune excuse pour ne pas expulser Israël ou, au minimum, suspendre sa participation. Permettre à Israël, en plein génocide, de participer aux prochains Jeux olympiques signifierait à la communauté internationale que le CIO approuve le plus grave des crimes de guerre.

      Sur la base des principes olympiques, des résolutions des Nations unies, du Conseil de coopération islamique et de la Ligue arabe, ainsi que des conférences et conventions internationales, en particulier celles relatives aux crimes d’apartheid et de génocide, nous appelons les comités olympiques de la région arabe, du Sud global et des États amis de l’Occident à se joindre à nous et à exiger qu’Israël soit banni des prochains Jeux olympiques.

      Nous appelons également les communautés sportives, les amateurs de sport et les activistes de la région arabe, du Sud et du monde entier à adopter notre demande et à faire pression sur le CIO pour qu’il interdise Israël par des moyens efficaces, notamment en perturbant pacifiquement les réunions et les rassemblements organisés en vue des Jeux olympiques.

      Au fil des ans, le secteur sportif palestinien a souffert et continue de souffrir des violations israéliennes flagrantes des droits humains et du droit de pratiquer le sport. Les violations israéliennes comprennent l’établissement de colonies illégales sur des terres palestiniennes volées, ce qui inclut l’établissement de clubs sportifs et de stades réservés aux colons sur ces terres ; le bombardement et la destruction de stades palestiniens ; la prise d’assaut de clubs sportifs et l’obstruction de matchs ; la confiscation d’équipements sportifs ; la privation de liberté de mouvement des athlètes palestiniens pour assister à des entraînements ou à des matchs ; la restriction du développement de clubs sportifs dans la partie occupée de Jérusalem ; et la prise pour cible d’athlètes palestiniens, les tuant ou leur causant des handicaps qui les privent à jamais de la pratique du sport. Dans le cadre de son génocide en cours, Israël a tué l’entraîneur de l’équipe olympique palestinienne de football, le capitaine Hani Al Masdar, et a détruit le bureau du Comité olympique palestinien à Gaza.

      La Charte olympique oblige clairement le CIO à « respecter […] les droits humains internationalement reconnus et les principes éthiques fondamentaux universels dans le cadre du Mouvement olympique ». Pourtant, nous n’avons pas vu le CIO prendre la moindre responsabilité pour mettre fin ou sanctionner les graves violations des droits humains perpétrées par Israël à l’encontre des athlètes palestiniens et de l’infrastructure sportive palestinienne.

      Le CIO applique le principe de neutralité politique de manière hypocrite et sélective en fonction du contexte politique mondial et des intérêts des puissances coloniales qui le dominent. Par exemple, le CIO a rapidement appelé à la solidarité sportive avec l’Ukraine à la suite de l’invasion russe, en imposant des sanctions globales aux organismes sportifs russes et aux athlètes russes. En revanche, lorsqu’il s’agit du système d’occupation militaire et d’apartheid mis en place par Israël depuis des décennies, le CIO impose les sanctions les plus sévères non pas à Israël, mais aux fédérations sportives et aux athlètes individuels qui osent dénoncer les violations des droits humains commises par Israël ou qui adoptent des positions morales de solidarité avec les Palestiniens. Aujourd’hui, alors que les Palestiniens sont victimes d’un génocide à Gaza, le CIO menace d’une « action rapide » tout athlète ou officiel qui prendrait une position morale contre les crimes israéliens.

      Le CIO ignore également que l’armée d’occupation israélienne a créé un statut spécial pour les soldats « athlètes olympiques » et leur accorde des privilèges particuliers afin qu’ils puissent continuer à s’entraîner et à concourir tout en servant dans l’armée israélienne. L’armée israélienne estime que 150 athlètes olympiques israéliens servent dans l’armée.

      Le président du CIO déclare : « Nous devons être politiquement neutres, mais pas apolitiques. Nous savons bien que nos décisions ont des implications politiques et nous devons en tenir compte dans notre réflexion ». Nous sommes tout à fait d’accord. Dans le cas du régime israélien de colonialisme, d’apartheid et d’occupation militaire, sans parler du génocide en cours contre notre peuple, ne pas demander des comptes à Israël est en soi une position politique, qui consacre l’impunité dont il jouit pour poursuivre son carnage.

      Tout au long de l’histoire moderne, les décisions des organisations sportives « internationales » telles que le CIO, la Fédération internationale de football association (FIFA) et d’autres ont joué un rôle décisif pour mettre fin aux violations des droits humains et aux crimes contre l’humanité dans le monde entier. L’exemple le plus marquant est le rôle que les sanctions sportives et le boycott sportif mondial ont joué dans le démantèlement du régime d’apartheid en Afrique du Sud. Cependant, la lecture de l’histoire montre également que ces décisions morales n’ont pas été prises d’emblée. À l’époque, les organisations sportives internationales ont également invoqué le principe de neutralité et de séparation du sport et de la politique pour résister aux appels à sanctionner l’apartheid. Cependant, la pression mondiale du mouvement anti-apartheid, suivie par la pression des membres des organisations, en particulier dans le Sud, a menacé les intérêts de ces organisations sportives internationales, les incitant finalement à imposer des sanctions au régime de l’apartheid.

      Nous nous joignons à ceux et celles qui protestent contre les Jeux de Paris, qui imposent des infrastructures nuisibles à l’environnement à la « colonie française de Tahiti », qui déplacent les sans-abri et les migrants de la ville, et qui utilisent les Jeux comme un laboratoire pour la surveillance intrusive par l’IA.

      Ces organismes dominés par l’Occident qui prétendent être mondiaux ne comprennent que le langage de la pression. Unis dans nos appels à la justice, nous avons le pouvoir d’exercer la pression nécessaire pour mettre fin à la complicité et à l’hypocrisie du CIO. Si ce n’est pas maintenant, quand ?

  • The Starving Empire. A History of Famine in France’s Colonies

    The Starving Empire traces the history of famine in the modern French Empire, showing that hunger is intensely local and sweepingly global, shaped by regional contexts and the transnational interplay of ideas and policies all at once. By integrating food crises in Algeria, West and Equatorial Africa, and Vietnam into a broader story of imperial and transnational care, Yan Slobodkin reveals how the French colonial state and an emerging international community took increasing responsibility for subsistence, but ultimately failed to fulfill this responsibility.

    Europeans once dismissed colonial famines as acts of god, misfortunes of nature, and the inevitable consequences of backward races living in harsh environments. But as Slobodkin recounts, drawing on archival research from four continents, the twentieth century saw transformations in nutrition, scientific racism, and international humanitarianism that profoundly altered ideas of what colonialism could accomplish. A new confidence in the ability to mitigate hunger, coupled with new norms of moral responsibility, marked a turning point in the French Empire’s relationship to colonial subjects—and to nature itself.

    Increasingly sophisticated understandings of famine as a technical problem subject to state control saddled France with untenable obligations. The Starving Empire not only illustrates how the painful history of colonial famine remains with us in our current understandings of public health, state sovereignty, and international aid, but also seeks to return food—this most basic of human needs—to its central place in the formation of modern political obligation and humanitarian ethics.

    https://www.cornellpress.cornell.edu/book/9781501772351/the-starving-empire/#bookTabs=1
    #colonialisme #histoire #histoire_coloniale #colonisation #famine #France #livre

  • « Eux, ils arrivent à quinze, ils te foutent la misère, mais toi, tu es toute seule » : Nine revient sur 19 années de placard – L’envolée
    https://lenvolee.net/eux-ils-arrivent-a-quinze-ils-te-foutent-la-misere-mais-toi-tu-es-toute-se

    Émission de l’Envolée du vendredi 12 janvier 2024

    On diffuse un long et très fort entretien avec Nine, prisonnière #longue_peine et correspondante de longue date de l’Envolée, récemment sortie et qui revient sur ses 19 années de placard pendant lesquelles elle s’est fait trimballée dans les toutes les #prisons_pour_femmes de #France. Elle raconte les décès, les trafics et les violences des matons, des #ERIS et des ELAC, les fouilles abusives, et les #viols et les #violences_sexuelles des surveillants dans le quartier pour femmes des #Baumettes. Mais aussi les solidarités et les révoltes, et toutes les fois où elle s’est battue pour ses codétenues. Pendant toute sa détention, elle n’a jamais arrêté de se bagarrer contre l’administration pénitentiaire qui lui a fait payer très cher. Elle décrit aussi les façons dont la tôle l’a détruite et les séquelles qu’elle découvre depuis sa sortie il y a quelques mois.

    « J’ai pris grave. Pour prendre 51 CRI au total, c’est qu’ils n’y sont pas allés avec le dos de la cuillère ! Les Elac m’ont massacrée pour me sortir du QD alors que le téléphone ne m’appartenait pas. Donc oui, ils sont rentrés, à quinze. Et les Eris, et les Elac, à coup de pieds, le plastique dans la gueule, plaquée contre le mur, menottée, tirée comme un chien par les menottes, comme une merde, à éclater mon bras, etc. Mon doigt en charpente, le dos éclaté, la bouche qui coule du sang. Il te prend le crâne et il te plaque boum ! la tête contre le mur, tu crois quoi ? C’est gratuit ? Après il faut apprécier ces gens-là ? Moi je peux pas. »

    « Taper dans les barreaux collectivement c’est pas illégal, puisqu’il faudrait une caméra qui filme tout le monde. Sauf que tout le monde met un rideau de l’autre côté de la fenêtre et tes barreaux sont à l’intérieur. Tu prends ta casserole et bim bim bam ! Je te garantis que quand c’est 200 femmes qui le font, ah ça fait du bruit ! Les voisins ils sont contents hein ! Ça commence à 20h, ça finit à minuit. »

    https://www.mediafire.com/file_premium/zyoudwhih3ma7c0/lenvolee-24-01-12.mp3


    L’abonnement au journal est gratuit pour les prisonniers et les prisonnières.
    #lenvolée

  • "Le but de la #conférence de #Macron ? Éviter un #gadin aux #européennes et #occulter les vrais sujets" / #Natacha_Polony

    "L’exercice de la conférence de presse permet de passer sur les problèmes comme l’eau sur les plumes du canard et on est très souvent aidé en cela par les questions des journalistes, note Natacha Polony, directrice de la rédaction de « Marianne ». Nouvelle illustration avec Emmanuel Macron, au cours de laquelle les sujets de fond, et notamment l’économie, auront été passés sous silence tandis qu’il s’agissait surtout, finalement, de couper l’herbe sous le pied du RN.

    C’est un poncif : il y a de l’acteur de théâtre chez Emmanuel Macron. Mais on a bien compris, devant sa conférence de presse à l’Élysée ce 16 janvier, qu’il y avait aussi de l’imitateur chez lui. Parce que les accents gaulliens dans la façon de pratiquer l’exercice avaient quelque chose d’un tout petit peu appuyé. Sur le fond, qu’a apporté cette conférence de presse ? (...)"

    #non_merci

    #France #économie #politique #communication #propagande #médias #démagogie #seenthis #vangauguin

    https://www.marianne.net/agora/les-signatures-de-marianne/natacha-polony-le-but-de-la-conference-de-macron-eviter-un-gadin-aux-europ

  • France : une centaine de migrants, dont de nombreux enfants, empêchés in extremis de traverser la Manche - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/54585/france--une-centaine-de-migrants-dont-de-nombreux-enfants-empeches-in-

    Actualités : France : une centaine de migrants, dont de nombreux enfants, empêchés in extremis de traverser la Manche
    Par La rédaction Publié le : 18/01/2024
    La police française a empêché mercredi le départ en mer d’une centaine de migrants qui s’apprêtaient à traverser la Manche pour tenter de rallier l’Angleterre depuis Sangatte. L’eau est actuellement à 9 degrés. Cette opération intervient quatre jours après un naufrage meurtrier au large de Wimereux, non loin de là.
    La police française a empêché mercredi 17 janvier le départ en mer d’une centaine d’exilés, dont des enfants. Les exilés s’apprêtaient à partir depuis la plage de Sangatte à destination de l’Angleterre.
    « Ce matin, les policiers ont empêché le départ en ’small boat’ d’une centaine de migrants positionnés au niveau de la commune de Sangatte » a expliqué la préfecture du Pas-de-Calais à l’AFP.
    Sur le réseau social X (ex-Twitter), la police a annoncé avoir découvert sur la plage dans la nuit de mercredi à jeudi « 26 gilets de sauvetage » et « deux bidons de 20 litres de carburant ».
    Selon un correspondant de l’AFP sur place, de nombreux policiers ont bloqué l’accès à la plage au groupe, qui comportait beaucoup d’enfants en bas âge. D’après la préfecture, « une proposition d’hébergement a été formulée aux familles et personnes vulnérables par l’opérateur social mandaté par l’État, comme pour chaque opération de secours ». Mais si « cette proposition a été dans un premier temps acceptée, ces personnes ont ensuite changé d’avis et ont finalement refusé d’être mises à l’abri avant de quitter les lieux », poursuit la préfecture.
    Cette arrestation intervient quatre jours après un naufrage dramatique survenu au large de Wimereux, à quelques kilomètres de Sangatte. Dans la nuit de samedi 13 à dimanche 14 janvier, cinq personnes sont mortes noyées alors qu’elles tentaient de rejoindre une embarcation en partance pour le Royaume-Uni. Deux adolescents syriens de 14 et 16 ans figurent parmi les victimes. L’eau était à 9 degrés. Mercredi toujours, la police du Pas-de-Calais a également indiqué sur le réseau X avoir intercepté la nuit précédente un véhicule transportant 40 migrants, dans la même commune de Wimereux. « Le conducteur, soupçonné d’être un passeur, a été interpellé et placé en garde à vue », écrit-elle.
    30 000 traversées en 2023, soit un tiers de moins qu’en 2022
    Depuis des années, la France et le Royaume-Uni multiplient les mesures pour empêcher les traversées de la Manche. En mars 2023, les deux États ont signé un énième accord pour le déploiement de patrouilles supplémentaires côté français notamment. Coût du dispositif pour Londres : près de 500 millions d’euros.
    Le Royaume-Uni s’est félicité en début d’année d’avoir récolté les fruits de ses lourds investissements dans la militarisation de sa frontière maritime. Le nombre de personnes atteignant le littoral anglais a baissé d’un tiers en 2023. Londres a enregistré 29 437 arrivées de migrants en « small boat » cette année-là, contre 45 000 en 2022.

    #Covid-19#migrant#migration#france#royaumeuni#traversee#manche#routemigratoire#pasdecalais#prefecture#sante

  • Banlieue Boogie Blues - Jacques Higelin
    https://www.boiteachansons.net/partitions/jacques-higelin/banlieue-boogie-blues
    Valeurs éternelles.

    Parti de rien comme un vrai zonard
    T’as toutes les chances d’arriver nulle part

    Dans la chanson il y a une référence à Tataouine qui se trouve en Tunisie alors qu’aujourd’hui on se souvient plutôt de la planète fictive dans la Guerre de Étoiles.

    aller à Tataouine [v]
    https://www.expressio.fr/expressions/aller-a-tataouine

    aller très loin ; au bout du monde ; aller en enfer ; aller au bout du monde

    Ensuite l’enquête déterre l’histoire remarquable de la victoire improbable d’un soulèvement populaire contre le militaire.

    Military Defection During Localized Protests : The Case of Tataouine
    https://academic.oup.com/isq/article/63/2/259/5438330?login=false

    In May 2017, the Tunisian military allowed protesters to storm and shut down an oil valve in Tataouine, in contravention of a direct order from President Essebsi to defend the production site. While scholars have recently examined military defection during mass uprisings, these protests were small and localized. Why did the military disobey President Essebsi in Tataouine? Drawing upon a survey of military officers conducted six months prior to the defection, I show that the military’s composition and corporate interests, rather than its professionalism, likely prompted its defection. The majority of the military hails from impoverished regions in Tunisia’s neglected interior and identifies with the demands of protesters in these regions. The military also saw the curtailment of its material and political interests in early 2017, giving it little incentive to repress protesters on the regime’s behalf. Methodologically, this study provides some of the first survey data of military officers’ attitudes toward defection.

    #musique #paroles #banlieu

  • Pas-de-Calais : 40 migrants interpellés dans un véhicule, le conducteur en garde à vue - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/54559/pasdecalais--40-migrants-interpelles-dans-un-vehicule-le-conducteur-en

    Actualités : Pas-de-Calais : 40 migrants interpellés dans un véhicule, le conducteur en garde à vue
    Par La rédaction Publié le : 17/01/2024
    Un véhicule chargé de 40 exilés a été intercepté dans la nuit de mardi à mercredi, à Wimereux. La commune a été récemment endeuillée par le naufrage, ce week-end, d’un bateau de migrants dans lequel cinq personnes ont perdu la vie
    S’apprêtaient-ils à traverser la Manche ? Mercredi 17 janvier à 3h30 du matin, 40 migrants enfermés dans un véhicule ont été interceptés par la police à Wimereux, dans le nord de la France, alors que celui-ci roulait sur la route départementale D237. « Le conducteur, soupçonné d’être un passeur, a été interpellé et placé en garde à vue », indique la police nationale du Pas-de-Calais sur X (ex-Twitter).Une enquête est en cours pour faire toute la lumière sur cette affaire, a-t-elle ajouté.
    Cette arrestation intervient quatre jours après un naufrage dramatique survenu au large de Wimereux. Dans la nuit de samedi 13 à dimanche 14 janvier, cinq personnes sont mortes noyées alors qu’elles tentaient de rejoindre une embarcation en partance pour le Royaume-Uni. Deux adolescents syriens de 14 et 16 ans figurent parmi les victimes. Le drame a suscité une onde de choc dans la petite commune. « On a vu des migrants qui n’arrivaient pas à monter sur le bateau. Tout le monde criait, tout le monde paniquait », témoigne Quentin auprès de France 3 qui se trouvait sur la digue de Wimereux vers 1h30 du matin. Avec ses amis, le jeune homme a essayé d’aider les migrants présents, en allant chercher des pulls, des joggings, des chaussettes. Il a été très choqué par ce qu’il a vu : « C’est traumatisant d’entendre des bruits, de voir des personnes en train de se noyer dans l’eau. Il y avait des personnes âgées, des bébés. Et de voir des corps morts sur la digue alors que ces gens-là ne veulent que sauver leur peau ».
    Depuis environ trois ans et l’augmentation des passages par la Manche, la France et le Royaume-Uni multiplie les mesures pour empêcher les traversées. En mars 2023, les deux États ont signé un énième accord pour le déploiement de patrouilles supplémentaires côté français notamment. Coût du dispositif pour Londres : près de 500 millions d’euros. Et ce, en plus des caméras thermiques, drones, clôtures, et barrages flottants déjà déployés dans la zone pour freiner les départs.
    Si le nombre de personnes atteignant le littoral anglais a baissé en 2023, la volonté des migrants, elle, reste intacte. « La surveillance policière n’entame pas la détermination des exilés », expliquait à InfoMigrants en décembre 2022 Amélie Moyart, coordinatrice d’Utopia56 à Grande-Synthe. « La traversée de la Manche, c’est la dernière étape. Même terrifiés, même dans le froid, ils prendront la mer. Et tant qu’il n’y aura pas d’accueil digne en France, et des routes sécurisées vers le Royaume-Uni, il y aura des drames ».
    Hussain, un Soudanais de 17 ans qui occupait le camp de Loon-Plage il y a un an, en était à sa sixième tentative. Malgré les dangers en mer, et l’intense surveillance policière. « Mais de toute façon, ici, soit on meurt de froid dans le camp, soit on meurt noyé dans la mer ». Selon la préfecture maritime de la Manche et de la Mer du Nord (Premar), 12 migrants ont perdu la vie en 2023 en tentant de traverser la Manche.

    #Covid-19#migration#migrant#france#pasdecalais#prefecturemaritime#grandsynthe#manche#traversee#grandebretagne#sante

  • LCP. @LCP
    2:44 PM · 17 janv. 2024
    https://twitter.com/LCP/status/1747615905364750606

    Recours de l’Afrique du Sud contre Israël auprès de la CIJ : @Deputee_Obono
    dénonce la « complaisance » des gouvernements occidentaux. « La France doit urgemment emboîter le pas à l’Afrique du Sud » et enjoindre Israël à suspendre ses opérations militaires, plaide-t-elle.
    #DirectAN

    Réponse du ministre des Affaires étrangères :

    LCP @LCP
    2:46 PM · 17 janv. 2024
    https://twitter.com/LCP/status/1747616472392732794

    « Accuser l’État juif de génocide, c’est franchir un seuil moral », répond @steph_sejourne
    à @Deputee_Obono
    . « Nous n’avons pas de leçons à recevoir de votre parti ; vous n’êtes pas au clair, ni sur le Hamas, ni sur Gaza. »
    #DirectAN #QAG

    vers 0:54 « œuvrer à un cessez-le-feu immédiat pour permettre de garantir les souffrances des Palestiniens »
    #Francediplo #IsraelFrance

  • « A la conférence de presse de Macron, le fantôme du général de Gaulle était omniprésent »
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2024/01/17/a-la-conference-de-presse-de-macron-de-gaulle-etait-omnipresent_6211299_8234

    Tout, dans la mise en scène et le timing (le soir, en prime time), rappelait les conférences de presse, très théâtrales, du Général. Arnaud Jolens, le responsable « image » de la présidence, s’était d’ailleurs plongé dans les archives de l’Elysée pour bâtir son « plan de réalisation » pour les télévisions, nombreuses à retransmettre l’événement. Pour être fidèle aux images de l’époque, le fauteuil de Macron avait été remonté de 20 centimètres, afin que « le rapport buste-table » soit le même que pour de Gaulle.

    Ah ouais, quand même…

    • Se mettre sur la pointe des pieds, est-ce c’est de droite ?

      https://www.rtbf.be/article/petit-nicolas-sur-la-pointe-des-pieds-5328483

      Les couples Obama et Sarkozy se sont pliés à la traditionnelle séance de photos protocolaires du sommet de l’OTAN, le week-end dernier. Les mauvaises langues du Spiegel ont remarqué que le Président français se mettait sur la pointe des pieds lorsque les flashs crépitaient. De quoi créer un portfolio. C’est un peu facile. Mais l’image est forte.

    • « A la conférence de presse de Macron, le fantôme du général de Gaulle était omniprésent »

      Une France sépia idéalisée
      Renouer avec le macronisme des origines, comme le suggèrent les stratèges de l’Elysée, passait donc d’abord, mardi soir, par l’affirmation d’un imaginaire gaullien dont s’était inspiré Macron dans sa conquête et ses premiers mois au pouvoir : position transpartisane, pragmatisme et efficacité, méfiance à l’endroit des représentants politiques, des syndicats et des journalistes (des « stylographes », méprisait le Général), appel à de hauts fonctionnaires zélés pour gouverner par ordonnances, pratique verticale du pouvoir.

      Une référence utile – dans le gaullisme se mêlent grandeur de la France et valeurs de la République – au moment où le chef de l’Etat lance un « #réarmement_civique » afin de tenter de redonner aux Français le goût du vivre ensemble dans un pays travaillé par les inégalités et la question identitaire.

      Le « rendez-vous avec la nation » de ce président impopulaire, qui entend retrouver l’oreille et le cœur des Français, passe donc par la réponse à une « angoisse culturelle », doublée d’une supposée « demande de conservation », théorisées depuis longtemps à l’Elysée – et quotidiennement alimentées par les médias de Vincent Bolloré.
      Macron a choisi de rassurer en proposant aux Francais un retour vers une France sépia idéalisée : instauration progressive de l’uniforme à l’école, apprentissage de La Marseillaise par les élèves de primaire, cérémonie de remise du diplôme au collège. « La France sera plus forte si nous sommes plus unis, si nous réussissons à partager des valeurs, une culture commune, le sens du respect », a-t-il plaidé, assumant entre les lignes une nostalgie pour la période supposée glorieuse des années 1960, où la France exerçait encore un rayonnement dans le monde.

      Clins d’œil à la droite conservatrice
      Tout au long de sa conférence de presse, Macron a ainsi multiplié les formules désuètes, vantant sa fréquentation de « la laïque », ou se présentant comme « un enfant des deux écoles », comme le chantait Michel Sardou. Elevé par une grand-mère adorée, Macron a toujours revendiqué une forme de décalage avec son temps, étalant des goûts loin des standards de sa génération. « J’ai grandi de manière anachronique », confiait-il au Monde en 2018.
      Mais, au-delà de ce tropisme personnel, et de ce fameux « ethos de droite » qui s’épanouit à mesure que le temps passe, la convocation de la #France_d’hier répondait d’abord à un calcul électoral, à six mois des européennes. En multipliant les clins d’œil à la droite conservatrice, le président entend conserver son socle et contrer la progression du Rassemblement national.

      Interrogé sur le décalage entre un gouvernement présenté en préambule comme étant « le plus jeune de la Ve République » et des mesures qui fleurent bon la France d’antan, Macron s’est défendu d’être « vieux jeu ». En 1967, de Gaulle avait terminé sa grande conférence de presse en dissertant sur « l’après-gaullisme » : « Tout a toujours une fin. Chacun se termine. Pour le moment, ce n’est pas le cas. » « Je gouvernerai jusqu’au dernier quart d’heure », fait valoir Macron en écho. Il y a décidément des ritournelles qui ne changent pas.

      https://justpaste.it/2gtup

      "c’est pas de la pipe"

    • pardon mais ça veut dire quoi ça sent le sépia ? je vois cette expression associée à macron, est-ce ça sent le brun, le fascisme ? ou le sapin ? ou la vieille photo ? ou tout ça à la fois ?

      1. Liquide brun-noir sécrété par des glandes ventrales de la seiche, pour camoufler sa fuite. · 2. Encre brune préparée avec ce liquide

    • Une photo ancienne, bien loin de la staretupenaicheune. Ni contraste, ni définition, ni allant, pas même « en marche » donc. Une France du passé, imaginaire. Notre jeune homme moderne de la politique ? Un boomer au carré qui ne sait pas élargir son micro socle électoral de retraités.
      En écho, "ca sent le sapin", pour un kamikaze sans panache.

      edit Seul le journaliste de la BBC aurait quitté la conférence de presse salle lorsque la manip est devenue trop visible.

    • @colporteur je me suis étonnée aussi que plus de 200 journalistes lui tiennent le bavoir et restent assis sagement, la promesse d’un buffet a du les retenir. J’évite même les images et vidéos parce que ça me rend malade, et en général je me demande comment on peut rester stoïque devant cette litanie pétainiste.

  • Emmanuel Macron annonce un congé de naissance et un plan contre l’infertilité en vue du « réarmement démographique » du pays
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/01/17/emmanuel-macron-annonce-un-conge-de-naissance-et-un-plan-contre-l-infertilit

    M. Macron a esquissé rapidement les contours du futur congé de naissance, « qui viendra remplacer le congé parental actuel ». Ce dernier sera « mieux rémunéré », plus court que l’actuel congé parental et « permettra aux deux parents d’être auprès de leur enfant pendant six mois s’ils le souhaitent ».

    Le président de la République confirme ainsi que cette réforme, annoncée par Aurore Bergé dès son arrivée au ministère des solidarités, à l’été 2023, verra bien le jour. Une concertation avait débuté à la rentrée de septembre avec les partenaires sociaux pour proposer un dispositif plus attractif pour les familles, en partant du constat de la faible attractivité du congé parental tel qu’il existe aujourd’hui. En novembre, la ministre avait annoncé l’entrée en vigueur de ce « nouveau droit » en 2025. A l’époque, il était question qu’il coexiste avec le congé parental actuel, ce qui ne semble donc plus être à l’ordre du jour.

    Perplexité. Est ce que c’est vraiment la raison de la baisse des naissances ? N’a t elle pas plus à voir avec des raisons plus fondamentales, telles que l’incertitude face à l’avenir ou plus précisément la certitude que le monde de demain ne vaudra pas la peine d’être infligé aux enfants à venir, pour des raisons tant écologiques que politiques, à savoir une société de la précarité, des inégalités, de la vacuité de sens, notamment au travail. Et par ailleurs, le recul de l’âge des femmes à la naissance traduit peut être aussi une aspiration à vivre sa vie pleinement, sans les lourdes contraintes de la maternité surtout lorsque la parentalité n’est pas égalitaire. Un congé maternité mieux rémunéré répond il à cela, lorsqu’on apprend par ailleurs que ce sont précisément les retours de congés maternité qui dévalorisent les femmes en entreprise, où on ne les considère plus comme assez disponibles pour leur tâche, où on les placardise. Autrement dit, c’est plutôt sur les relations d’emploi qu’il faudrait mettre l’accent.
    Enfin, dernier point, est-ce si mal que le rythme d’accroissement démographique se réduise ? Il faut imaginer un meilleur système de prise en charge des retraites, en ponctionnant les riches retraités en particulier...

    • Complément, avec un tout petit peu de cynisme à l’intérieur :

      – Les pays du sud global n’ont pas (encore) désarmé leur natalité et pourtant, eux aussi auraient des raisons de...

      – Argumenter que les pays riches ont une natalité désarmée, alors qu’on a de plus en plus de pauvres dans nos pays du nord pourrait donc poser question

      – Le doute face à l’avenir est tout aussi vrai dans les pays du sud global, les effets du réchauffement climatique sont au moins aussi fort que chez nous ; et pourtant, donc, pas de désarmement chez eux

      – Si j’osais, j’émettrais l’hypothèse que la raison supplémentaire qui fait que le désarmement est plus effectif dans le nord global, ce serait que les femmes y sont (encore) éduquées, et en mesure (encore) d’user de leurs droits à la contraception.

      – Un réarmement de la natalité dans un tel contexte devrait donc soit en passer par une dés-éducation (à la Stanislas, comme on dit maintenant), ou par une réduction des droits à la contraception.

      Compagnon de la Renaissance, choisis ton camp !

    • En fait, c’est pas degaule mais naboléon matiné pétin que monarc copie. Naboléon avait fait en sorte d’augmenter les abandons de nouveaux nés pour alimenter ses armées de chair fraiche. (ça colle bien avec le réarmement et le SNU) Reste plus qu’à rétablir l’esclavage pour le réarmement de france travail.

      Ces boîtes où on déposait les bébés au XIXème siècle : les tours d’abandon – On n’Est Pas des Lumières
      https://compediart.com/index.php/2019/04/01/ces-boites-ou-on-deposait-les-bebes-au-xixeme-siecle-les-tours-dabandon

      En effet, l’Empereur a instauré une législation familiale pour le moins sévère : d’une part le Code civil de 1804 interdit toute recherche de paternité, ce qui fait peser la charge des enfants illégitimes uniquement sur les femmes, et d’autre part, en 1810, l’avortement est considéré comme un délit criminel passible d’une peine de prison. Ainsi, la prise en charge des abandons d’enfants sous le Ier Empire apparaît d’autant plus nécessaires que ces deux mesures ont pour conséquence une multiplication de ces-derniers, notamment pour celles qu’on appelle alors les filles-mères, condamnées à une vie de mépris social et qui ne peuvent ni avorter, ni exiger une reconnaissance paternelle de leur enfant. Napoléon Ier instaure donc différentes mesures qui renforcent l’action du gouvernement dans la prise en charge de ces enfants : il créé au sein de chaque préfecture un service des enfants abandonnés et trouvés, et créé le statut de « pupille de l’État » pour les enfants trouvés, dont la tutelle est de nouveau confiée aux hospices, mais avec des financements départementaux et municipaux jusqu’à leur douze ans.

    • Camille Froidevaux-Metterie : « Affirmer la nécessité d’une politique nataliste, c’est relancer un programme d’un autre âge »

      https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/01/20/camille-froidevaux-metterie-affirmer-la-necessite-d-une-politique-nataliste-

      Lorsque le président de la République déplore que les femmes ne fassent pas davantage d’enfants, il occulte les raisons pour lesquelles le projet parental fait aujourd’hui réfléchir. Le cadre d’ensemble de la fondation des familles a de quoi décourager. Crise environnementale, inflation, insécurité internationale : les motifs de renoncer à devenir parents ne manquent pas. Mais ce sont surtout les conditions dans lesquelles les femmes deviennent mères qu’il faut interroger. L’enquête que j’ai menée auprès d’une trentaine d’entre elles (Un si gros ventre. Expériences vécues du corps enceint, Stock, 2023) révèle l’intensité des logiques de dépossession par lesquelles les femmes se trouvent réduites à leur si gros ventre et, littéralement, désubjectivées, c’est-à-dire privées de toute réflexivité et de toute agentivité durant leur grossesse et au-delà.

      Lire aussi (2017) : Les inégalités femmes-hommes en 12 chiffres et 6 graphiques

      Ajouter à vos sélections
      Les enquêtes montrent par ailleurs que les nouvelles mères sont discriminées dans le monde du travail. Dans le baromètre 2022 sur la perception des discriminations dans l’emploi, la Défenseure des droits, Claire Hédon, écrit ainsi : « Nous rendons encore un nombre trop important de décisions où des femmes ne sont pas embauchées en raison de leur état de grossesse ; ne retrouvent pas leur poste au retour de leur congé maternité ; ou dont la période d’essai est rompue, car elles sont enceintes. C’est sidérant et illégal. Les discriminations sont considérables. » La création d’un « congé de naissance » partagé entre les deux parents et mieux rémunéré ne suffira pas à remédier à ce fait massif : les femmes perdent dans la maternité certains des attributs de leur autonomie.

      Droits fondamentaux
      Alors que l’Assemblée nationale se prépare à discuter le projet de loi visant à inscrire le droit à l’avortement dans la Constitution, il est bon de rappeler que procréer est un choix et que les droits reproductifs sont des droits fondamentaux. N’en déplaise aux nostalgiques des familles nombreuses, le non-désir d’enfant constitue une option procréative aussi légitime que les autres. Aucune injonction, aussi officielle soit-elle, ne doit nous priver de cette liberté démocratique que constitue la maîtrise de nos corps.

    • Et il ajoute aussi, avant qu’on le pende …

      M. Larcher, rappelant « qu’on a fermé en plus de dix ans 130 centres » qui se consacraient à l’IVG.

      Voila voila où le droit des femmes à avorter a sombré, c’est beau les lois et les inscriptions au fronton de la constitution mais en réalité c’est du pipeau, un vrai foutage de gueule parce que derrière les lieux d’avortement ferment. Et il y a un peu plus de dix ans, j’avortais au RU dans… une maternité et dans… une chambre d’accouchement, flippant. A 100km de chez moi (A/R dans la journée) sur les conseils du planning familial de Narbonne (qui a fermé depuis) et il m’a fallut subir les remarques culpabilisantes de la gynéco, les nouveaux nés, et aucune prévenance ni suivi. Genre tu gênes. J’imagine même pas ce que ça doit être aujourd’hui.

  • Marx et la question juive : Retour d’un procès anachronique
    https://www.nonfiction.fr/article-4435-marx-et-la-question-juive-retour-dun-proces-anachronique.htm
    Très intéressante comparaison de l’émancipation juive au dix neuvième siècle en France et Allemagne à travers une critique du livre malhonnête d’André Sénik « Marx, les Juifs et les droits de l’homme ».

    D’après ce texte il y a quelques omissions et différences non-négligeables entre le texte allemand
    Zur Judenfrage , 1843
    http://www.mlwerke.de/me/me01/me01_347.htm
    et sa traduction française
    La Question Juive
    https://www.marxists.org/francais/marx/works/1843/00/km18430001c.htm

    28.3.2011 par Frédéric MÉNAGER-ARANYI - Un ouvrage qui place la judéophobie au cœur de la pensée de Marx. Une thèse sans nuances, peu propice au débat et souvent simplificatrice sur le rapport de Marx à sa judaïté, plus complexe qu’il n’y paraît.

    Il n’est pas rare que des anciens staliniens repentis, deviennent les premiers contempteurs de leur ancienne foi.
    La démarche est souvent courageuse, lucide et instructive. Chez un auteur comme François Fejtö, elle s’accompagnait au cœur des années 70 d’un travail d’historien des démocraties populaires sans concession, tout en demeurant d’une fidélité exemplaire à une gauche démocratique que le stalinisme abhorrait par dessus tout. Il est d’autres attitudes beaucoup plus radicales qui consistent à prendre le contre-pied de ses anciennes passions. Chez Annie Kriegel, mère spirituelle de ce courant et redoutable apparatchik du PCF dans sa jeunesse, elle s’accompagnait d’un talent d’historienne reconnu qui éclate dans son livre ethnographique "Les Communistes" et d’un revirement politique clairement affiché.

    André Senik est de cette dernière famille de pensée, décidée à régler son compte au marxisme en même temps qu’à son passé. Ancien militant du PCF, Il a été un des leaders de ce qu’on a appelé à l’ époque le groupe des "italiens" de l’ UECI qui souhaitaient voir le PCF évoluer vers les positions du PCI et entamer une critique de l’ URSS ainsi qu’une libéralisation interne.
    Il est désormais membre du comité de rédaction de la revue "Le meilleur des mondes", née du rapprochement de plusieurs intellectuels ayant quitté l’extrême-gauche et se regroupant autour d’une analyse de la situation internationale fondée sur le choc des attentats du 11 septembre. Cela valut à cette revue quelques polémiques lors du déclenchement de la guerre en Irak lorsque ses rédacteurs soutinrent la position américaine.
    Cette mouvance est souvent présentée aujourd’hui comme un bastion du néo-conservatisme à la française.

    L’émancipation contre les Droits de l’Homme

    Il faut tout d’abord reconnaître les vertus formelles de ce livre.
    La première d’entre elles est la clarté du raisonnement et de la thèse défendue, l’exposé d’André Senik obéissant à un fil conducteur bien identifié.
    Souvent synthétique et accessible, agréable à lire, Senik a indéniablement trouvé un ton serein et posé.
    Développé de manière pédagogique, son propos s’articule autour du concept d’émancipation développé par le jeune Marx, pour en contester la teneur et tenter de prouver que ce concept contient en germe toute la violence inhérente au marxisme et aux régimes qui s’en réclameront.

    Pour cela il faut différencier l’émancipation humaine, concept utilisé par Marx, qui s’appliquerait à l’essence générique de l’homme, de l’émancipation politique qui serait le fruit de la déclaration des droits de l’homme et se fonderait sur une anthropologie individualiste reconnaissant à chacun des droits inaliénables.
    D’un côté, une émancipation qui se rangerait sous la bannière d’un universalisme totalisant, de l’autre un individualisme personnaliste bienveillant qui ferait de l’individu l’objet central de sa conception du monde et serait respectueuse de la liberté de conscience.
    Ainsi, la critique de la religion de Marx laisserait transparaître derrière le terme d’émancipation un refus de la liberté de croyance. La politique antireligieuse des démocraties populaires serait donc directement liée par exemple à la philosophie de Marx bien que Engels ait, pour sa part, critiqué toute forme de mesures de rétorsion sur cette question précise.
    Sénik nous rappelle par la suite que Marx n’appréciait guère les Droits de l’homme.
    Quelques décennies de rhétorique marxiste autour de la distinction entre droits formels et réels auraient suffi à nous rappeler que le philosophe de Trèves et ses disciples proclamés n’ont jamais été des tenants du libéralisme politique.
    Cet aspect de la pensée de Marx ne sera donc pas véritablement une révélation pour des lecteurs avertis.
    A l’exception, donc, de sa focalisation sur le concept d’émancipation, on ne trouvera rien de très bouleversant dans le premier tiers du livre. Toutefois, c’est ce concept, précisément, qui va amener André Sénik à développer son interprétation ultérieure et à cristalliser son opposition à la pensée de Marx.

    C’est donc dans un deuxième temps que l’auteur décide de passer à un degré supérieur.
    Il est désormais visible grâce à une analyse de "sur la question juive", un des premiers livres de Marx, que ce dernier, petit fils de rabbin, né de père et de mère juive, symbole aux yeux des nazis du caractère "enjuivé" du communisme, que ce Marx-là est rien moins qu’un des grands initiateurs de la haine antisémite moderne. Pour convaincre le lecteur, convoqué comme juré de l’histoire, on ne lésine pas sur l’exposé des preuves toutes issues de "la question juive", placées sous nos yeux en évidence et ne pouvant nous laisser d’autre choix que l’acquiescement au propos ou la complicité avec l’accusé.

    Rarement une lecture, jusqu’alors assez banale sans être inintéressante, n’aura si soudainement donné la désagréable sensation d’une prise d’otage de son lectorat, d’une convocation forcée devant le tribunal de l’histoire sans délibération ni recul.
    Il nous faut soudain partager le verdict de l’auteur qui ne cherche pas tant à convaincre qu’à imposer son point de vue en isolant les phrases les plus choquantes, en évoquant les témoignages les plus navrants.

    Que "Sur la question juive" soit un livre qui provoque le malaise, nul ne le niera.

    L’expression y est souvent violente et bien que juif, Marx emploie à l’ égard de l’univers dont il est issu des termes blessants particulièrement insupportables à des esprits contemporains.
    Qu’ André Senik en propose une lecture dé-concontextualisée, dénuée de toute perspective critique, sans jamais replacer l’ouvrage dans l’économie générale de l’œuvre, ni dans le contexte historique et intellectuel de son temps s’apparente néanmoins à du littéralisme pur et simple.
    On remarque également que les éléments biographiques sont également passés sous silence sauf lorsqu’ils sont favorables à la démonstration et servent de pièce à conviction.
    Peu importe que Marx ait été le disciple de Moses Hess, ancêtre du sionisme, puisqu’il détestait Lassalle, haine non pas politique mais judéophobe, bien entendu.
    D’ailleurs Engels était lui aussi atteint du même mal judéophobe : Peu importe également qu’il ait consacré un ouvrage à critiquer le philosophe Eugen Dühring et théorisé l’incompatibilité entre socialisme et antisémitisme. Rien ne vaut une belle phrase tronçonnée, hachée au sécateur, isolée dans une correspondance, pour établir un acte d’accusation.
    La procédure est donc à charge sans que les éléments de la défense puissent être produits.

    Il s’ensuit une peu convaincante analyse psychanalytique du cas Marx.
    Aux humiliations subies par son père s’ajouterait une haine de sa propre judaïté, poids social dont Marx aurait voulu se soulager en construisant sa théorie autour de l’émancipation hors de la Judaïté de la Société toute entière. Il aurait ainsi projeté sur le monde sa problématique personnelle. Le marxisme serait donc la grande névrose d’un juif honteux.
    Cette interprétation, s’agissant d’un homme décédé avant l’avènement de la psychanalyse, fera sans doute rêver les amateurs d’uchronie imaginant Marx sur le divan du Dr Freud, est elle d’un grand secours dans l’explication théorique ? N’est ce pas plutôt réduire une pensée à un simple symptôme ? C’est d’ailleurs ce terme de "symptôme" que l’auteur emploiera lorsqu’il s’agira de délégitimer toute interprétation non-littérale du texte marxien en particulier, la lecture althussérienne, sans doute une des plus subtiles et des plus abouties théoriquement.

    La critique des défenseurs de Marx

    On aurait aimé que Karl Popper, grand adversaire du marxisme s’il en est, ait pu tenir ce livre entre ses mains, il y aurait vu une vérification de ses thèses sur la notion de falsifiabilité.
    Que la démarche de l’auteur soit politique avant d’être critique éclate dans ce fait : pas de critique de la critique possible puisque celles-ci sont par avance déconstruites et surtout délégitimées politiquement et moralement.

    Non seulement la défense de Marx ne serait pas "morale" mais,de plus, serait de l’ordre de l’aveuglement volontaire, issue d’une mauvaise foi toute sartrienne. Ainsi, Sénik utilise le terme de lecture "symptomale" pour regrouper ceux qui, avec Althusser, refuseraient de s’arrêter à l’ évidence du texte et demeureraient dans le déni.
    Dans l’économie générale de la thèse du livre, la critique de l’ Althussérisme est d’ailleurs une étape majeure sur laquelle repose l’économie de la démonstration.
    En effet, admettre que l’oeuvre de Marx serait faite de ruptures épistémologiques ou simplement d’un affinement progressif ruinerait l’hypothèse selon laquelle la vérité du marxisme tout entière résiderait dans "la question juive", dont elle serait sortie telle Athéna casquée du cerveau de Zeus.

    Il faut donc invalider la thèse de la coupure épistémologique entre un jeune Marx post-hégelien et un Marx "scientifique".

    L’ habituelle caricature de la thèse althussérienne dite de l’"Anti-humanisme théorique" est encore une fois présentée de manière ironique alors qu’elle est simplement une transcription en vocabulaire structuraliste de l’abandon progressif par Marx de certaines positions qui relevaient encore d’une forme d’idéalisme lors de ses premiers écrits. Marx a effectivement délaissé la centralité du sujet dans le processus historique d’aliénation dépeint dans ses oeuvres de jeunesse pour laisser place à une société vue comme un ensemble structurel de rapports invariants. Les révolutions seraient les épiphénomènes évènementiels des brusques transformations de rapports entre les éléments de la structure. A ce titre, l’interprétation althussérienne en introduisant au sein du marxisme des processus historiques non dialectiques et une discontinuité se veut profondément novatrice.

    L’ "Anti-humanisme théorique" de Marx version Althusser n’est donc pas une apologie du totalitarisme, contrairement à des interprétations abusives, mais un positionnement scientifique de ce grand lecteur de Marx que fut Althusser.
    Citer "D’une sainte famille à l’autre" de Aron, c’est évidemment recourir à l’un des critiques les plus convaincants d’Althusser. Pour autant, la thèse de Aron est bien plutôt un plaidoyer pour l’unité de l’oeuvre de Marx et sa cohérence interne. Elle est une contestation de la coupure épistémologique mais pas du caractère évolutif de l’oeuvre de Marx.
    On ne fera pas l’insulte à André Senik de penser qu’il ne maîtrise pas son sujet , le contraire est même évident, il est simplement pris ici en flagrant délit de positionnement stratégique.
    Détourner un concept pour en diminuer la portée, en affadir les significations,c’est aussi ne pas donner à la défense le droit de réplique et clore le débat.

    Ce n’est pas tant le propos d’ André Sénik qui provoque un malaise que la sensation que l’auteur n’a pas véritablement écrit un livre pour susciter le débat, mais au contraire dans le but de l’empêcher en stigmatisant la pensée de Marx sans que l’on puisse nuancer, argumenter ou analyser le discours,
    Le texte d’André Senik ne laisse aucun droit à la distanciation et en cela il semble aussi totalisant que l’idéologie qu’il souhaite dénoncer.

    La postface de Taguieff : l’émancipation, voilà l’ennemi !

    La postface de Pierre André Taguieff se révèle particulièrement emblématique d’une certaine confusion qui règne actuellement entre procès des violences du XXème siècle et condamnation latente de l’ "idéologie"des Lumières jusque dans ses valeurs les moins contestées.

    La notion d’émancipation y subit par exemple une attaque en règle comme concept témoignant d’une violence universaliste qui aurait imposé aux juifs un renoncement à leur identité propre.

    L’attaque est très bien amenée , l’argumentaire de Taguieff est souvent habile et puissamment construit.

    Contrairement aux distinctions qu’effectuait prudemment Senik, dans cette postface, la notion d’émancipation devient soudainement beaucoup plus ambivalente revêtant tantôt un aspect politique et historique et tantôt un aspect philosophique, révélant l’inconscient de la focalisation de Senik sur ce terme.

    On ne s’embarrasse plus de distinguer deux formes d’émancipation, c’est le procès des "Lumières" qui,derrière celui de Marx ,est intenté. Le lecteur fera alors son opinion : Assistons nous à une répartition des rôles, Taguieff achevant le travail initié par Sénik, assistons nous à un abus de position dominante, Taguieff imposant sa propre vision à un Senik plus modéré ou à la révélation par un lecteur avisé et informé de l’inconscient profond de l’ouvrage ?

    Si on demeure en effet dans le domaine des idées pures, la logique d’émancipation relèverait d’une forme progressiste d’assimilation qui exige un certain renoncement aux particularismes et inflige une violence anti-identitaire.

    Elle nierait tout autant l’identité juive que des formes plus coercitives comme la conversion forcée, elle serait une forme d’aliénation impliquant une déperdition nécessaire de la mémoire pour se tourner vers un avenir ayant fait du passé table rase. Entre la violence universaliste chrétienne de Paul de Tarse et Les Lumières, il règnerait une connivence qui viserait à nier l’identité juive pour la recouvrir du voile d’un humanisme chrétien laïcisé dont Marx serait la nouvelle épiphanie.

    L’émancipation, une réalité historique concrète

    Pour autant, si l’on revient à la réalité de la réception historique de l’idée d’émancipation, tout de même sensiblement différente de l’image qui nous en est dépeint. Quittons donc le ciel des idées désincarnées pour rétablir quelques faits historiques et les nécessaires proximités entre les deux formes.

    La question de l’émancipation au sein de la communauté juive allemande répondit à plusieurs impératifs : Le premier fut celui de la pauvreté et de la marginalisation sociale et politique, le second, celui de la première crise de modernité qui affecta toutes les religions implantées en Occident au cours de la période 1750-1850 et résulta d’une confrontation directe entre les avancées scientifiques, y compris en matière de science historique, et les grands récits religieux.

    Ainsi, En Allemagne, lorsque Karl Marx écrit sa "question juive", et contrairement à la France, où l’Etat napoléonien prit en charge l’intégralité du processus d’émancipation, ce sont les juifs eux mêmes qui formulent les axiomes de leur aspiration à la citoyenneté ainsi qu’aux évolutions religieuses, questionnements qu’ils vont souvent accoler l’un à l’autre.
    C’est donc tout un pan du judaïsme allemand qui va adopter la position réformée et émancipatrice mais aussi une importante partie de l’orthodoxie qui acquiesce au "projet émancipateur" y compris dans sa dimension universaliste par volonté de conciliation avec les Nations et l’Etat séculier.
    Dans ce processus, dont Moses Mendelssohn fut un père fondateur, ce sont les rabbins allemands, qui jouèrent le rôle de vecteur et de propagateur de ce débat quelle que puisse être leur sensibilité, libérale, conservatrice ou orthodoxe "moderne".

    Interrogés par la modernité philosophique, les juifs élaborent leurs propres réponses au discours des Lumières, mieux, ils participent à l’élaboration de ce discours à leur tour, en adoptant une vision juive de l’universalisme fondé sur la non-contradiction entre loi religieuse et autorité civile.
    Ainsi, contrairement à ce qu’affirme P-A. Taguieff dans sa critique de P. Birnbaum, c’est bien ce dernier qui a raison lorsqu’il différencie assimilation et émancipation, à moins de considérer les rabbins allemands de l’époque comme des victimes de la mystification émancipatrice, historiquement aliénés, position finalement très marxiste..........

    En outre, les écrits de Marx prennent place dans une période très ambiguë de l’histoire juive allemande, celle de la fin du reflux post-napoléonien de la conquête des droits des juifs dans les états allemands. C’est un période de grand désespoir collectif et en particulier dans le monde intellectuel où ceux d’entre eux qui, instruits, avaient vu s’ouvrir les portes d’une intégration dans la société environnante, voient cet horizon se refermer brusquement.
    C’est une époque où des juifs comme Heinrich Heine, Rahel Varnhagen, lassés des obstacles qui leur sont opposés, finissent par se convertir. L’époque est la dénégation, au refus de soi-même, à l’absence de perspectives. C’est ce contexte historique qui permet de lire "la question juive" non comme cause du mal mais comme symptôme de ce dernier, témoignage masochiste du mal-être juif en ces années sombres auquel Marx a cru trouver remède par le dépassement vers le messianisme révolutionnaire.

    La question juive : Marx avant Marx ?

    Entre l’influence intellectuelle de la philosophie post-romantique et cette atmosphère de haine de soi due à la réaction anti-libérale du premier dix-neuvième siècle, il faut rappeler donc que la

    Marx se voulut le Feuerbach du judaïsme et confondit ainsi critique de la religion, qui n’a jamais été dans l’histoire une entreprise effectuée sans violence et sans injustice quelle qu’en soit la nécessité sociale, et reprise d’une vision sociologique caricaturale du Juif telle que portée par les représentations dominantes, utilisées avec peu de discernement dans sa critique anti-religieuse. Elle souligne le caractère encore inabouti de sa réflexion économique à l’ époque.

    Le drame de la question juive est de ne pas être un livre suffisamment "marxiste" précisément. Cette oeuvre souligne l’aveuglement de Marx au processus historique qui a amené nombre de juifs à posséder du capital circulant du fait de l’interdiction de la propriété foncière. Fait également très grossi puisque les statistiques historiques montrent que la plupart d’entre eux étaient des artisans et commerçants ruraux.

    Elle souligne également l’incorporation au sens sociologique du terme par un certain nombre de juifs et d’intellectuels de l’époque d’une idéologie préexistante et dominante. Elle montre la soumission intellectuelle du jeune Marx aux présupposés hégeliens voyant le peuple Juif comme "peuple hors de l’histoire", vision développée dans de nombreux écrits.
    Elle témoigne enfin de l’influence négative du romantisme sur la problématique sociale de l’émancipation juive autour de l’idée nationale allemande. La progressive émancipation (osons le mot) de Marx de la logique hégelienne qui préside aux destinées du "Capital" et constitue une coupure dans l’œuvre, n’est donc pas simplement une vue de l’esprit de Louis Althusser. Cette réflexion doit amener à ne pas englober l’ensemble de l’œuvre de Marx sous la marque infamante d’une judéophobie qui en constituerait l’origine, l’essence et la finalité.

    Enfin, simple point de détail sans doute, quel est le sens, au final, de prétendre que Marx était judéophobe, pouvait il l’être, lui, issue d’une lignée de rabbins, à la manière d’un Gobineau ou d’un Vacher de Lapouge ? Prétendre comme on le lit à un moment que Marx est racialiste relève de l’aberration la plus totale, ce dernier n’ayant jamais cru aux races biologiques et, de plus, totalement contradictoire avec la thèse de l’universalisme totalitaire qui implique pour le moins une croyance très forte en l’égalité du genre humain.

    Relire Birnbaum et Aron : un exercice de détachement

    Lire avec lucidité "la question juive" et ne pas sombrer dans l’émotion mais savoir raison garder est une entreprise difficile mais que beaucoup de penseurs juifs l’ont réalisée avec succès.
    Si elle n’innocente pas Marx, cette constatation doit nous permettre d’éclairer sa position de jeunesse due principalement à la forte influence hégelienne antérieure. Il est cependant moins à la mode et moins porteur de nos jours d’attaquer le philosophe d’Iéna.

    La problématique de Marx est une problématique biographique que rencontrèrent de nombreux savants juifs comme l’explique remarquablement P. Birnbaum dans sa "géographie de l’espoir". Ceux-ci en vinrent souvent à bannir de leur horizon de pensée le particularisme juif en cultivant l’indifférence ou, à défaut, l’hostilité.
    Birnbaum avait, d’ailleurs, dans cet ouvrage consacré un chapitre à la problématique de la "question juive" tout aussi peu complaisant pour Marx que le présent ouvrage. Il soulignait même l’incroyable et complaisant phénomène d’autocensure des versions françaises des oeuvres de Marx, ce que ne fait pas Senik, par exemple.
    Par contre, l’analyse demeurait d’ordre explicatif et ne visait pas à tirer de conclusions générales
    Sur cette question, il semble donc préférable pour avoir un regard d’une parfaite objectivité et pas moins critique, de consulter Birnbaum, de plus, mieux documenté.

    En effet, s’il est louable de dénoncer et d’interroger la part de haine de soi que comporte l’ouvrage de Marx et l’entreprise de censure de son oeuvre, on reste dubitatif sur le projet idéologique que porte le livre d’André Senik en arrière-plan.

    Attaquer le concept d’émancipation chez Marx est une chose, laisser subsister suffisamment d’ambiguïtés pour tenter de discréditer le projet progressif des Lumières en est une autre. L’histoire quand elle est sérieusement écrite est heureusement un puissant instrument de démystification qui nous laisse devant quelques faits bruts.
    On ne peut ainsi nier que c’est grâce à l’idée d’émancipation d’abord générique que les juifs obtinrent de considérables avancées quant à leurs droits élémentaires à vivre individuellement quand bien même ce mouvement se serait effectivement centré autour d’un humanisme abstrait anti-particulariste.

    Or, ce livre s’inscrit de manière implicite dans une tendance latente très contemporaine à contester au nom de la logique identitaire toute prétention universaliste et à soutenir la thèse selon laquelle toute vision de ce type est nécessairement une violence envers les particularismes dont la métonymie serait l’antisémitisme. Ce point néglige d’une part, la dimension universaliste du judaïsme et d’autre part l’adhésion sociologique et historique des juifs à un universalisme politique qui comprend nécessairement une part d’universalisme générique, cette séparation étant très artificielle.
    Critiquer le lien entre émancipation politique et émancipation générique chez Marx et adopter cette idée forte contestable pour la renverser en faveur du premier terme semble assez peu conséquent.

    Le risque d’une telle thèse est de légitimer et d’essentialiser les différentialistes, rendant suspecte toute vision républicaine universaliste. Elle tend, en outre, à séparer vision politique et anthropologique rendant impossible scientifiquement tout fondement d’une anthropologie politique, et en second lieu, laisse croire que le Politique est dissociable d’une anthropologie philosophique et donc d’une conception de l’Homme.

    Elle présente en outre une vision caricaturale de l’histoire qui serait, pour résumer, une trajectoire tragique reliant Voltaire à Hitler en passant par Rousseau et Marx.

    Enfin, considérer que la vérité de l’œuvre de Marx réside dans "la question juive" et doit discréditer "le Capital" par exemple est un raccourci à peu près aussi pertinent que de reléguer l’œuvre de Keynes dans le domaine des "gay studies". On ne peut adopter la syllogistique développée par Senik qui consiste à dire a) que la question juive est un livre judéophobe b) que l’œuvre de Marx est un bloc indissociable et continu c) que le Capital est donc un livre contaminé et que le marxisme en général est une doctrine suspecte

    En fait, derrière le revirement idéologique, l’auteur n’a pas perdu le vieux réflexe stalinien qui visait, dans les années 50, à ranger dans le camp du fascisme et du nazisme toute pensée qui n’allait pas dans le sens voulu par les dirigeants de la Place du Colonel Fabien. Si la méthode n’a pas beaucoup changé, l’objet en est désormais l’icône tant adorée par le passé : Karl Marx lui même. Pas plus aujourd’hui qu’hier cette méthode de réflexion n’arrive à nous convaincre, tant elle repose sur l’amalgame et parfois, hélas, le sophisme.

    Et quitte à lire une critique importante de l’œuvre de Marx, mieux vaut en effet relire d’abord Raymond Aron, un de ces juifs universalistes héritier des Lumières tant décriés. On découvrira un penseur qui n’a jamais eu le besoin de recourir à l’argumentaire utilisé dans ce livre et que l’hypothèse d’un Marx "judéophobe" » aurait probablement fait sourire. Enfin, On lira également avec profit un autre Aron, Jacques, cette fois, qui consacra il y a quelques années une étude à la question de l’antisémitisme supposé de Marx pour mieux monter l’anachronisme de cette accusation. On préférera donc avoir tort deux fois avec Aron que raison avec Senik.

    Charles Boyer , Marx et les droits de l’homme
    https://www.cairn.info/revue-l-enseignement-philosophique-2014-3-page-54.htm

    #anticommunisme #antisemitisme #France #Allemagne

  • Immigration : « Les partis de gouvernement s’alignent sur le cadre idéologique de l’extrême droite »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/01/17/immigration-les-partis-de-gouvernement-s-alignent-sur-le-cadre-ideologique-d

    Immigration : « Les partis de gouvernement s’alignent sur le cadre idéologique de l’extrême droite »
    Tribune : Jean-Claude Barbier
    L’irrationalité économique des politiques migratoires est prouvée et n’est pas propre à la France. C’est ce que montre très bien The Economist dans son édition du 23 décembre 2023, en demandant une « détoxification » de ces politiques. Qu’il s’agisse des bateaux sur la Manche ou de l’immigration en général, les hommes et femmes politiques du Vieux Continent pratiquent la surenchère, estime l’hebdomadaire économique britannique.
    L’économiste El Mouhoub Mouhoud démontre de son côté que le « régime d’immigration » hérité du colonialisme en France est peu compétitif internationalement. Une étude du Center for Global Development, parue en 2021, indiquait que le déficit de main-d’œuvre se situerait à environ 44 millions d’actifs en Europe, dont 3,6 millions au Royaume-Uni, 3,9 millions en France et 7 millions en Allemagne. On ne peut que constater les ravages croissants du populisme et la progression des idées d’extrême droite, mais aussi la confusion entretenue entre demande d’asile et autres formes de migration. La Commission européenne, chargée d’organiser la solidarité, montre son impuissance depuis 2015.
    Après la victoire de Geert Wilders aux élections législatives néerlandaises, les observations du politiste Cas Mudde confirment une situation inquiétante en Europe. L’élection a été orchestrée par les partis en lice en termes « racialisés » et le niveau de vie et le problème du logement sont présentés aux électeurs en matière d’immigration. Ce sont les partis de gouvernement qui sont à l’origine d’un alignement sur le cadre idéologique de l’extrême droite.
    Le parallèle ici est frappant avec ce qui se passe en France, où les partis, et non les sondages, imposent leurs thèmes. A cet égard, la recherche illustre le caractère fragile des études concernant les opinions relatives à l’immigration et le danger puissant de leur possible manipulation : la simple mention répétée des faits d’immigration modifie les opinions.En ce qui concerne le Danemark et la Norvège, l’idée de réserver aux nationaux les bienfaits de la protection sociale généreuse est apparue il y a trente ans chez les partis d’extrême droite. Ces partis ont ainsi inventé le « chauvinisme du welfare [Etat-providence] ». Au Danemark, des politiques ouvertement anti-immigrés ont émergé en 2002 avec le centre droit, puis se sont poursuivies avec l’arrivée au pouvoir du parti social-démocrate de Mette Frederiksen, en 2019.
    Le gouvernement danois a été jusqu’à reprendre le programme de l’extrême droite, avec comme but une politique de « zéro réfugié » et a lancé l’idée d’expatrier les candidats à l’asile au Rwanda. Au cas par cas, le Danemark négocie toutefois des exceptions pour ses difficultés de recrutement. Le point-clé danois reste la cohésion culturelle du pays.
    Au Royaume-Uni, le gouvernement de Rishi Sunak travaille sur le transfert des demandeurs d’asile au Rwanda, mais les conservateurs au pouvoir sont très divisés sur le texte et le Parti travailliste y est opposé. Le Labour a cependant révisé sa politique d’immigration, y compris avec des mesures strictes, notamment contre les passeurs. Il n’a surtout pas l’intention d’ouvrir les frontières. L’obtention d’un visa dans le pays est d’ailleurs conditionnée à un salaire plancher, ce qui correspond à une immigration « choisie ».
    Si la « solution » préconisée par M. Sunak n’a aucune chance d’advenir en France, du fait de la Convention européenne des droits de l’homme, le plus grand contraste règne en Europe, particulièrement entre la France et l’Allemagne. Le nombre d’immigrés ukrainiens dépasse le million en Allemagne alors qu’il n’est que de 60 000 en France. La législation allemande permet aux demandeurs d’asile de travailler et une procédure dite « de tolérance » protège certains travailleurs qui n’ont pas le statut de réfugié. Par rapport à celles de la France, les performances d’apprentissage de la langue allemande, malgré ses difficultés, sont sans comparaison !
    En Allemagne, l’immigration et l’asile se situent, proportionnellement à la population, à des niveaux beaucoup plus élevés qu’en France. Certes l’Allemagne a des besoins de recrutement supérieurs à ceux de l’Hexagone, mais le patronat français, comme le fait remarquer El Mouhoub Mouhoud, préfère s’arranger avec l’immigration irrégulière. Il se contente d’agir en cachette, alors que les pénuries de main-d’œuvre sont criantes, notamment s’agissant des chaudronniers dans le secteur du nucléaire.
    Le patronat allemand appuie publiquement, et de façon responsable, les projets du gouvernement relatifs à l’immigration qui promeuvent l’immigration de travailleurs extra-européens. Mieux encore, les hauts responsables du patronat allemand combattent les idées du parti d’extrême droite Alternative für Deutschland (AfD).Certes, la menace pèse lourd sur la coalition du Parti social-démocrate (SPD), des Verts et du Parti libéral-démocrate (FDP) d’une part, et sur l’Union chrétienne-démocrate (CDU) d’autre part, face à la montée en puissance de l’AfD. Pour autant, aussi bien le patronat allemand que les partis de gouvernement ont une position explicite contre l’extrême droite alors qu’en France la « normalisation » du Rassemblement national, elle, s’accélère.
    Une certaine démocratie sociale fonctionne encore en Allemagne face à la menace de la partie de l’extrême droite contaminée par le nazisme. On pourrait s’inspirer de cet exemple plutôt que de s’enfoncer dans un pacte toxique qui enferme le macronisme dans l’ombre du Rassemblement national.
    Jean-Claude Barbier est sociologue auprès du Centre national de recherche scientifique du Centre d’économie de la Sorbonne.

    #Covid-19#migration#migrant#france#immigration#populisme#extremedroite#politiquemigratoire#democratie

  • Loi « immigration » : le risque d’une généralisation des droits différenciés pour les étudiants étrangers

    La loi sur l’immigration inscrit dans le #code_de_l’éducation des #droits_d’inscription plus élevés pour les étudiants non européens. Une mesure qui existe depuis 2019, mais qui était en pratique peu appliquée.

    C’était l’une des mesures les plus décriées du plan « #Bienvenue_en_France », présenté par l’ancienne ministre de l’enseignement supérieur Frédérique Vidal. Depuis 2019, les étudiants étrangers doivent s’acquitter de droits d’inscription plus élevés que les candidats européens. Plusieurs universités s’étaient jusqu’ici engagées à ne pas mettre en place ce principe, mais la récente loi « immigration », en inscrivant celui-ci dans le code de l’#éducation, rendrait obligatoire son application.

    En déplacement au salon d’orientation postbac de Paris-La Villette, vendredi 12 janvier, #Sylvie_Retailleau, la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, reconduite au sein du nouveau gouvernement, a assuré avoir obtenu des engagements « forts » auprès du président de la République, Emmanuel Macron. Une manière de rassurer la communauté universitaire, qui avait fermement condamné les dispositions de la loi « immigration », dont la généralisation des #droits_différenciés. Ceux-ci ne sont pas une nouveauté. Depuis 2019, les étudiants extracommunautaires (hors Union européenne) qui souhaitent s’inscrire à un diplôme national de licence, de master ou de cycle d’ingénieur doivent débourser 2 270 euros pour une licence et 3 770 euros pour un master, contre 170 et 243 euros pour le reste des candidats.

    Le ministère avait cependant accordé, par décret, aux facultés la possibilité d’exonérer de droits d’inscription 10 % de leurs étudiants. Un dispositif que les présidents ont massivement choisi d’utiliser en faveur des candidats extracommunautaires. Ainsi en 2023, 57 % des universités (soit 42 d’entre elles) ont exonéré l’intégralité des étudiants étrangers, selon un décompte publié par l’agence de presse spécialisée AEF. Elles sont 16 (22 %) à en exonérer une partie, selon des critères académiques, de nationalités ou linguistiques. Seules 13 universités (18 %) appliquent complètement les frais majorés.
    Selon la vice-présidente de l’université Paris-II Panthéon-Assas, Emmanuelle Chevreau, à la rentrée 2023, ces frais majorés, mis en place par l’administration précédente, ont concerné 900 étudiants – sur les 3 000 candidats étrangers accueillis. Ces derniers peuvent ensuite faire une demande d’exonération partielle. « Ensuite, 50 % des demandes sont acceptées selon des critères économiques et sociaux. Cette année, seuls 10 % des étudiants en ont fait la demande », indique-t-elle.
    En pratique, rares sont les étudiants qui payent l’intégralité des frais : sur les 96 600 étudiants inscrits à la rentrée 2021, ils ne sont même que 6 %, indique une note du service statistique et analyse de l’enseignement supérieur parue en mars 2023. Près de 17 % en sont totalement exonérés, le reste bénéficiant d’exonérations partielles, décidées par l’établissement ou via des bourses du gouvernement et d’ambassade. A l’université de Limoges, jusqu’en 2021, la présidence avait refusé de faire payer davantage aux étudiants étrangers. Mais la nouvelle équipe, elle, a fait un autre choix. « Nous avons simplement décidé de respecter la loi », souligne le vice-président de l’établissement, Laurent Bourdier, qui réfute « toute considération idéologique ».
    « Nous avons essayé de faire quelque chose d’équilibré en mettant en place plusieurs garde-fous et surtout en jouant sur le jeu des exonérations par le biais d’attribution de bourses d’excellence », détaille-t-il. Sur les 2 000 étudiants étrangers accueillis sur le campus de Limoges, seuls 420 se sont bien acquittés des frais dans leur intégralité. « Le système reste imparfait, il y a eu quelques remous, ça a été difficile d’introduire les droits d’inscription différenciés auprès de nos équipes, reconnaît M. Bourdier. Je ne minimise pas le fait qu’il s’agit de frais importants qui peuvent freiner certains candidats. »
    Ces droits différenciés avaient été présentés par le ministère comme une manne financière devant permettre un meilleur accueil de ces étudiants. « Nous avons un devoir d’exemplarité envers tous ceux qui s’acquittent de ces frais », assure le responsable. A Limoges, ce sont donc 90 000 euros qui sont consacrés à l’accompagnement « individualisé » des étudiants étrangers. Entre 600 000 et 700 000 euros sont dévolus à l’agrandissement du campus international. En tout, les droits d’inscription différenciés rapporteraient environ 900 000 euros à l’établissement.
    D’autres universités arguent qu’elles n’ont pas d’autre choix que d’appliquer ces droits. C’est le cas à l’université de Strasbourg, où pour la première fois, en 2024, l’établissement appliquera les droits différenciés pour les étudiants étrangers puisque le seuil d’exonération de 10 % devrait être dépassé. Une règle a toutefois été décidée : exonérer complètement les étudiants en licence mais faire payer ceux arrivant en master. Certaines universités résistent pourtant tant bien que mal. A Rennes-II, les candidats étrangers représentent 15 % de la population étudiante (23 000) et 85 % d’entre eux sont des étudiants extracommunautaires. Vincent Gouëset, le président de l’université, s’était opposé, dès 2019, à la mise de cette mesure en pointant du doigt la « rupture d’égalité » pour les étudiants étrangers issus de milieux défavorisés. « Le choix de ne pas appliquer ces droits différenciés nous conduit à dépasser le seuil des 10 % autorisé, c’est un choix assumé qui répond aux valeurs d’inclusion et de justice sociale portées par l’établissement, le rectorat en est informé et ne nous a rien dit », déclare le président, conscient que l’adoption de la loi sur l’immigration pourrait pousser le rectorat à lui imposer une application plus stricte des textes.

    https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/01/15/loi-immigration-le-risque-d-une-generalisation-des-droits-differencies-pour-
    #loi_immigration #étudiants_étrangers #migrations #université #étudiants #inégalités #discrimination

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    ajouté à la métaliste sur les augmentations des #taxes_universitaires prévues en #France dès la rentrée 2019-2020

  • #Macron face à la #presse : _

    LE #GRAND_MORIBOND_EN_ARRIÈRE / Comme d’hab...

    « Macron face à la presse : le grand bond en arrière

    Le président de la République s’est exprimé pendant plus de deux heures, mardi 16 janvier au soir, déroulant un discours droitier et sépia. École, climat, travail, #MeToo, immigration, guerre au Proche-Orient... Ce qu’il faut retenir de sa conférence de presse. (...) »

    #communication #propagande #Etat #intox #blabla #société #France #présidence #gouvernance #vide #démagogie #spéculation #médias #seenthis #vangauguin

    https://www.mediapart.fr/journal/politique/170124/macron-face-la-presse-le-grand-bond-en-arriere