• En pleine promotion pour la sortie de son nouveau film France, le metteur en scène plusieurs fois récompensé à Cannes a exprimé son profond mépris pour le groupe télévisuel public au micro d’Europe 1.

      « Ils sont aseptisés, bien-pensants, bienséants. Je ne supporte pas cette espèce de ton, cette espèce de représentation des choses très puritaine, très morale. » Bruno Dumont n’a pas mâché ces mots au sujet de #France_Télévisions dans l’émission de radio, « Culture médias ».

    • Bruno Dumont, réalisateur de « France » : « J’ai appuyé fort pour y voir plus clair »

      Le cinéaste, dont le film cruel contre l’information-spectacle et le journalisme était en compétition au Festival de Cannes, réagit aux critiques parfois sévères qu’il a suscitées.

      France est le onzième long-métrage de Bruno Dumont. Présentée en compétition en juillet au Festival de Cannes, cette charge cruelle, contre l’information-spectacle et le journalisme, a divisé la critique. Le cinéaste dit qu’il comprend que son film, qui mélange mélo et tragique, romanesque et comédie, l’amour et la mort, ait pu désarçonner.

      Vous clouez au pilori dans ce film l’obscénité d’une époque dominée et abêtie par le système de l’information-spectacle et la culture du clash. Concevez-vous votre film comme une satire ?

      France est une franche satire de l’information-spectacle où, sous ce ridicule, bien appuyé en surface, perce une quête tragique et romantique de nous-mêmes dans ce monde numérique hypertrophié dans lequel beaucoup perdent naturellement les pédales. Le film y mélange tout à tour de bras le mélo, le tragique, le romanesque, la comédie, le sentimentalisme outré, le film français, le grotesque, la mort, l’amour, pour représenter ce que nous sommes devenus : des déséquilibrés ! J’ai appuyé fort, pour y voir plus clair !

      C’est donc un film enlevé qui – à ce régime artistique forcené – fait autant froid dans le dos que rire à s’en tenir les côtes et pleurer. Notre époque est abêtie par le filtre d’écrans où sévit une nouvelle pensée quasi démente, par sa simplification, sa disproportion et sa moralisation de tout. Les héros de France sont comme ça, aplatis !

      Le genre du film n’est pourtant pas si facile à définir…

      Il relève à la fois du mélodrame, genre « roman-photo » à l’eau de rose, et de la tragédie grecque. France se débat dans un monde aliéné dont elle est la vedette et, pourtant, regimbe comme une vraie héroïne de cinéma, mais cette fois-ci très humaine, petite, pleine de ses vicissitudes, de sa grâce et de ses turpitudes.

      Et comme c’est bête, France, ça tourne en rond et c’est pareil à une danse, un boléro : ça tourne, ça se développe, mais ça se répète, ça ressasse, ça énerve ! Ravel disait lui-même du thème de son Boléro : « Je sais bien que c’est nul, mais il fallait le trouver quand même ! » Ici, c’est à peu près pareil. C’est nul, mais à répéter avec insistance, ça commence à prendre tournure, non ?

      Les premières réactions de la presse au festival de Cannes ont témoigné d’un rejet du film. Un de vos précédents films, « Ma Loute », qui fut plus apprécié, ne parlait pourtant pas d’autre chose : l’aveuglement des élites devant l’injustice et la souffrance dont elles sont la cause. Comment expliquez-vous cette différence d’accueil ?

      Ma Loute se passait loin, au début du XXe siècle, dans la villégiature bourgeoise de l’élite industrielle provinciale. C’était poétique. C’était tranquille. On allait facilement dans le métaphorique. C’était bête aussi, mais on était tenu à distance. Avec France, on est tout près, on a le nez dans le contemporain.

      Dans du stuc pourtant, mais dans du naturel aussi, alors on ne sait plus très bien où on est, on s’y croirait même parfois, alors difficile de faire le malin. Parce que la presse, cette fois-ci, c’est elle qui a les honneurs de la satire ! Alors, oui, le film aurait été hué à la projection de presse. Il faut dire que beaucoup de journalistes en prennent pour leur grade. C’est parfois à la louche ! Mais la satire réclame son dû.

      Le film montre d’entrée la manière dont la presse peut arranger le réel comme bon lui semble. La fiction rôde dans l’information-spectacle, parce que les images et les sons font naturellement d’abord ce qu’ils savent faire : du cinéma – de la fiction – et c’est déjà le monde à l’envers. D’où la haine résiduelle des gens, leur haine du journaliste pour la fiction qu’il renvoie du réel ! Une journaliste d’une TV allemande, lors des inondations de juillet, ne s’est-elle pas mis de la boue sur elle pour faire genre, comme si elle avait aidé les sinistrés, et nous raconter des salades et tout bidonner ? Du France toute crue, non ?

      Le journalisme ne se résume pourtant pas à ces travers…

      C’est pourquoi il ne se borne pas à la seule satire d’une profession de spectacle en perdition, et creuse dans l’âme humaine. Ces héros de l’information sont, au fond, tragiques. Nombre d’entre eux lâchent prise et s’anéantissent. D’autres pas.

      A bien y regarder, le film ne désespère pas d’une profession décriée, fort diverse au demeurant, bien capable de se relever de ses travers et dont France va être paradoxalement l’héroïne. Alors, dans son bouillon, la satire se poétise, elle s’évapore, elle se romance ! J’ai toujours cherché à glorifier humainement mes héros. Si petits soient-ils, je filme leurs sursauts, toujours !

      Pourquoi ce nom, « France » ? N’avez-vous pas eu peur de charger un peu la barque ?

      La Vie de Jésus, déjà, ne fut-elle pas, à cette bascule, la vie d’un homme bien ordinaire ? France, c’est aussi la France, mais dans le rayonnement ! Quand on entend dire à la journaliste en visite « Madame France, on est tellement content de vous voir, chez nous » : ça fait quelque chose, non ? Au fond, selon moi, ce n’est même plus une femme, France. Ni même une journaliste. C’est un ectoplasme cinématographique qui sonde le temps présent où nous sommes.

      Léa Seydoux n’a jamais été aussi magnifiquement filmée. Vous la transformez, entre le kitsch et la rédemption, en une icône de notre temps. Quels ont été vos partis pris formels pour y parvenir ?

      C’est le tour de force que le film devait réussir à représenter sous un régime si théâtral : la transformation continuelle d’une anti-héroïne en héroïne. Si Léa Seydoux est pitoyable et bouleversante, c’est réussi ! Tout l’enjeu du film était là. Cette ligature si humaine et dont Hugo avait fait de Jean Valjean Monsieur Madeleine.

      France, c’est un boléro, et c’est Madeleine. Il fallait que Léa Seydoux soit éblouissante pour sortir France de là où elle était et, surtout, pour en être, de ce barnum de l’information-fiction. Et c’est toute notre vie qui est dans ce dilemme : d’être ou pas, et toujours de tout ! Le cinéma, à transfigurer, nous aide tant à voir clair dans ce magma.

      Comment avez-vous obtenu, sur la foi d’un tel scénario, l’ouverture des portes de l’Elysée et de CNews ?

      On a demandé. Ils ont accepté. Plus facile de tourner à l’Elysée que près de chez moi dans les dunes de la Slack. J’imagine qu’ils doivent avoir le sens de l’humour, à l’Elysée. C’est tellement un signe d’intelligence l’humour, l’ironie surtout. A l’Elysée je me suis senti direct chez moi. On a fait nos plans prévus sans encombre. CNews pareil. On fait du cinéma, vous savez, que du faux, on est des rigolos.

      Ne craignez-vous pas que la violence de votre peinture des élites corrobore un populisme d’autant plus simplificateur et irrationnel qu’il est instrumentalisé par des mouvements totalitaires ?

      Ces mouvements totalitaires n’attendent pas après moi pour avoir de l’eau à leur moulin ; ils viennent mécaniquement des peintures insipides et autres croûtes qu’on a faites des gens eux-mêmes, au cinéma et à la télévision, avec la presse qui va avec, depuis des décennies, et qui, à force, en aura bien décérébré des millions. Les « gilets jaunes » étaient rendus à moitié déments à force de visionner des images dégénérées.

      C’est l’asepsie générale de cette pensée numérique que diffuse l’information-spectacle des élites qui engendre et pond la pensée rance des vindicatifs. C’était au cinéma digne de ce nom d’instrumentaliser la pensée totalitaire pour la garder dans son théâtre et l’y transfigurer à l’éther de sa fiction. Sinon, tout file dans la rue. A tout divertir, tout le temps, on aura rendu les gens moins humains. Voilà tout.

      https://www.lemonde.fr/culture/article/2021/08/25/bruno-dumont-j-ai-appuye-fort-pour-y-voir-plus-clair_6092272_3246.html

      #blabla

  • #Médias et #quartiers : #Grenoble, la réplique

    Ce vendredi, quatrième épisode de la série documentaire « Médias : les quartiers vous regardent ». Des habitants de la #Villeneuve à Grenoble reviennent sur un reportage d’#Envoyé_spécial de 2013 qu’ils ont jugé stigmatisant. Procédure judiciaire, création d’un média local, comment ont-ils répliqué ?

    À la rentrée 2013, France 2 diffuse un reportage dans son émission Envoyé spécial intitulé « Villeneuve, le rêve brisé ». La Villeneuve, quartier populaire de Grenoble, y est décrit comme une « #cité » et un « #ghetto » où règnent essentiellement « #chômage, #pauvreté, #délinquance et #violence ». Le #reportage, très critiqué, provoque une #mobilisation sans précédent. Dans cet épisode de notre série « Médias : les quartiers vous regardent », retour à la Villeneuve, pour raconter comment les habitants ont perçu ce reportage et comment ils se sont emparés de leur droit de réponse et ont intenté une action en #justice contre #France_Télévisions.

    
S’ils ont échoué à faire condamner le groupe audiovisuel public, les habitant·e·s de la Villeneuve ont gagné leur revanche médiatique : le #CSA a reconnu que France Télévisions avait bien « manqué aux #obligations_déontologiques » avec un reportage qui n’était « pas suffisamment équilibré ». Que dit la riposte des habitant·e·s de la Villeneuve des rapports entre médias et quartiers ? Des habitant·e·s mobilisé·e·s pendant la procédure judiciaire racontent ce qu’ils ont découvert et comment ils ont réagi.

    https://www.mediapart.fr/studio/documentaires/france/medias-et-quartiers-grenoble-la-replique

    #stigmatisation #quartiers_populaires #déontologie #colère #plainte #image #stéréotypes

    signalé par @albertocampiphoto

  • Crise à Radio France : un rapport dément les chiffres de la direction
    https://www.mediapart.fr/journal/france/160619/crise-radio-france-un-rapport-dement-les-chiffres-de-la-direction

    Après la fin programmée de France 4 et de France Ô, puis le projet de suppression de « Soir 3 », c’est Radio France qui est menacée par un plan d’austérité de 60 millions d’euros. Mediapart révèle qu’un rapport d’expertise, réalisé pour le Comité social et économique (CSE) central du groupe, établit que la PDG de Radio France, Sibyle Veil, a présenté des simulations financières insincères.

    #Parti_pris #France_Télévisions,_Franck_Riester,_Radio_France,_Sybile_Veil,_audiovisuel_public,_Emmanuel_Macron,_A_la_Une

  • Radio #France est dans l’attente du bon vouloir de l’Elysée
    https://www.mediapart.fr/journal/france/310318/radio-france-est-dans-l-attente-du-bon-vouloir-de-l-elysee

    Le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) s’apprête à départager les candidats au poste de PDG de #Radio_France. Mais la procédure ressemble déjà à une mascarade. Les dés semblent jetés. L’Élysée joue en sous-main en faveur de #Sibyle_Veil, ancienne condisciple d’Emmanuel Macron à l’ENA, et prépare une reprise en main inquiétante de tout l’audiovisuel public.

    #audiovisuel_public #France_Télévisions

  • #France Télévisions : la justice relance le scandale Ernotte
    https://www.mediapart.fr/journal/france/070218/france-televisions-la-justice-relance-le-scandale-ernotte

    Après l’éviction de #Mathieu_Gallet de son poste de PDG de Radio France, l’audiovisuel public connaît de nouvelles turbulences : la police judiciaire enquête sur les irrégularités, révélées par Mediapart, auxquelles avait donné lieu la désignation de #Delphine_Ernotte au poste de PDG de #France_Télévisions.

    #Conseil_supérieur_de_l'audiovisuel #Didier_Quillot #Olivier_Schrameck #télévision

  • Pour une véritable refondation de l’audiovisuel !
    https://www.mediapart.fr/journal/france/310118/pour-une-veritable-refondation-de-l-audiovisuel

    Emmanuel Macron veut préparer une grande réforme de l’audiovisuel. Décidée par le CSA, la révocation du PDG de Radio #France #Mathieu_Gallet confirme que c’est une urgence, mais à la condition de mettre en échec les arrière-pensées de l’Élysée et d’engager une véritable régulation démocratique, encadrant tout autant l’audiovisuel privé.

    #Conseil_supérieur_de_l'audiovisuel #Delphine_Ernotte #Emmanuel_Macron #France_Télévisions #Olivier_Schrameck #Radio_France

  • L’audiovisuel public dans le miroir de l’affaire Gallet
    https://www.mediapart.fr/journal/france/160118/l-audiovisuel-public-dans-le-miroir-de-l-affaire-gallet

    Dans un souci d’« exemplarité », la ministre de la culture invite #Mathieu_Gallet, condamné pour favoritisme, à abandonner son poste de PDG de Radio #France. Mais le pouvoir gagnerait en crédibilité s’il n’avait toléré, avec le CSA, que l’audiovisuel public se transforme en pétaudière, avec des PDG nommés dans des conditions opaques, garantissant une tutelle permanente et oppressante de l’Élysée.

    #Delphine_Ernotte #France_Télévisions #Françoise_Nyssen #Radio_France

  • L’audiovisuel public est en grave danger
    https://www.mediapart.fr/journal/france/271217/l-audiovisuel-public-est-en-grave-danger

    Emmanuel Macron veut donner le coup d’envoi d’une réforme de l’audiovisuel public. Le projet pourrait donner lieu à la création d’une holding rassemblant toutes les entreprises, ce qui renforcerait la mainmise du pouvoir. Le chef de l’État multiplie les signes de défiance à l’égard des journalistes et va jusqu’à s’afficher avec Cyril Hanouna, sanctionné pour homophobie et sexisme.

    #France #audiovisuel_public #Conseil_supérieur_de_l'audiovisuel #Delphine_Ernotte #Emmanuel_Macron #France_Télévisions #Mathieu_Gallet #Radio_France

  • Une petite phrase de Macron annonce la grande réforme de l’audiovisuel public
    https://www.mediapart.fr/journal/france/061217/une-petite-phrase-de-macron-annonce-la-grande-reforme-de-l-audiovisuel-pub

    L’audiovisuel public, qu’il soit la « honte de la République » ou une « honte pour nos concitoyens », ne satisfait pas le président. Quels qu’en aient été les termes exacts, le discours qu’il a adressé à ses députés lundi soir prépare le terrain d’une large réforme. © Eric Feferberg / Reuters

    #France #audiovisuel #Emmanuel_Macron #France_Télévisions #Radio_France

  • La petite phrase de Macron annonce la grande réforme de l’audiovisuel
    https://www.mediapart.fr/journal/france/061217/la-petite-phrase-de-macron-annonce-la-grande-reforme-de-l-audiovisuel

    L’audiovisuel public, qu’il soit la « honte de la République » ou une « honte pour nos concitoyens », ne satisfait pas le président. Quels qu’en aient été les termes exacts, le discours qu’il a adressé à ses députés lundi soir prépare le terrain d’une large réforme. © Eric Feferberg / Reuters

    #France #audiovisuel #Emmanuel_Macron #France_Télévisions #Radio_France

  • La tension monte autour de France Télévisions
    http://abonnes.lemonde.fr/actualite-medias/article/2017/10/26/la-tension-monte-autour-de-france-televisions_5206205_3236.html

    La pression sur #France_Télévisions augmente : mercredi 25 octobre, devant la commission des affaires culturelles du Sénat, la ministre de la #culture Françoise Nyssen a plaidé pour une « réforme de fond » de l’audiovisuel public, proposant trois « axes de transformation » : le périmètre des entreprises #publiques du secteur, leur financement et leur gouvernance.

    Cette volonté générale était connue, mais la ministre a davantage poussé les feux du changement. France Télévisions doit s’adapter à ce nouvel horizon, alors qu’elle est encore en train de déterminer quels postes elle va réduire pour réaliser les 50 millions d’euros d’#économies exigées par le gouvernement par rapport à son budget 2018.

    Le 17 octobre, alors que les syndicats de France Télévisions étaient en #grève, a eu lieu la première réunion du comité stratégique, l’instance du conseil d’administration de France Télévisions désignée pour réviser le budget. Selon nos informations, la direction a esquissé des pistes d’économies chiffrées : les charges hors salaires (renégociation des achats, des abonnements à la mesure d’audience Médiamétrie, des frais de diffusion…) pour environ 10 millions d’euros ; les émissions et les sports (renégociations de magazines ou jeux, réexamen des droits du tournoi de tennis de Roland Garros, de la coupe de la Ligue de football ou des Jeux olympiques…) pour 20 millions d’euros environ ; le cinéma pour environ 8 millions d’euros environ ; la création audiovisuelle (séries, téléfilms, dessins animés et documentaires) pour 12 millions d’euros environ, sachant que ce budget avait été augmenté de 20 millions d’euros pour atteindre 420 millions en 2018…
    Toutefois, les membres du comité stratégique ont estimé ne pas pouvoir valider à ce stade ces pistes. « Il y a un risque de cercle vicieux, avec une baisse de la qualité de nos antennes, une donc baisse des audiences, puis des ressources… », commente Marc Chauvelot, élu de la CGT, syndicat représenté au comité stratégique.
    Mme Nyssen veut préserver la création et le sport

    Pour la direction, la voie est très étroite : après avoir rappelé que le budget 2018 de France Télévisions restait supérieur à son budget 2016, la ministre de la culture a explicitement dit mercredi que l’entreprise devait « préserver » la création mais aussi les événements sportifs. Elle a suggéré des coupes dans « les frais de structure : technique, diffusion, frais généraux ».

    A ce bras de fer feutré s’ajoute la perspective de bouleversements à moyen terme. L’un d’eux est vu d’un bon œil par France Télévisions – la ministre veut engager en 2018 la réflexion sur la réforme de la redevance qui finance l’audiovisuel public. Les autres sont plus incertains : Mme Nyssen a choisi de « ne pas écarter » la piste de la fusion entre France Télévisions et #Radio_France, ardemment défendue par les sénateurs Jean-Pierre Leleux et André Gattolin. Jusqu’ici, le ministère avait pourtant laissé entendre qu’une « #BBC à la française » n’était pas à l’ordre du jour, préférant des synergies « par projets ».

    « Le gouvernement a demandé une intensification des coopérations sur l’offre culturelle, les réseaux locaux et les systèmes d’information, a expliqué la ministre mercredi. Il faudra ensuite dire s’il faut aller plus loin. Nous ne privilégions aucune issue. » Autre nouveauté : la ministre a suggéré d’« aligner » les dates des contrats d’objectifs et de moyens signés avec l’Etat, afin que celui de France Télévisions et celui de Radio France ne soient pas décalés, voire coïncident avec les dates des élections présidentielles. Elle a rappelé que le gouvernement voulait retirer au Conseil supérieur de l’audiovisuel la nomination des présidents d’audiovisuel public, pour la confier aux conseils d’administration des entreprises concernées. De quoi soulever quelques questions sur la fin des mandats de Delphine Ernotte et Matthieu Gallet, prévues en 2019 et 2020…
    « Un mammouth à dégraisser »

    Les réseaux régionaux de France 3 et France Bleu pourraient aussi proposer ensemble des « services en ligne » ou des « programmes communs multicanaux », a suggéré Mme Nyssen, en rappelant « qu’il y a déjà des échanges », dans l’immobilier par exemple. France Télévisions ou Radio France sont officiellement ouverts à ce type de synergies, qui rappelle leur offre d’information commune France Info. Mais en interne, on souligne que de tels projets ne dégagent pas d’économies à court terme. Une fusion supposerait par exemple d’aligner la convention des salariés de France Bleu sur celle de France 3.

    « Les contrats d’objectifs et de moyens ne devraient pas être alignés sur les alternances politiques », a lancé à la ministre le sénateur socialiste David Assouline, rappelant que le budget quinquennal signé avec l’Etat fin 2016 par France Télévisions prévoyait déjà des efforts, dont le non-remplacement d’un départ à la retraite sur deux (180 postes en 2018). « Avec l’équipe Macron, on sent une rupture de politique, regrette un membre de la majorité précédente. Certains sont imprégnés de la vieille culture qui voit dans l’audiovisuel public un mammouth à dégraisser. »

    L’idée d’une #privatisation de France 2 a même resurgi ces dernières semaines. Si cette idée n’est a priori pas retenue par le gouvernement, elle a ravivé en interne les craintes d’une fermeture de chaîne. Cette « rumeur » sert « allumer des contre-feux » en pleine discussion budgétaire, a dénoncé FO dans un communiqué. La ministre attend, elle, des propositions de la part des entreprises d’audiovisuel public à partir de « mi-novembre » et la réflexion sur l’avenir du secteur se poursuivra jusqu’à « début 2018 ».

  • Pourquoi les médias parisiens déménagent vers l’ouest
    http://immobilier.lefigaro.fr/article/pourquoi-les-medias-parisiens-demenagent-vers-l-ouest_963a1b9c-5

    Fief de #France_Télévisions, le 15e arrondissement de #Paris semble avoir supplanté le 9e comme destination la plus prisée par les médias. Les Hauts-de-Seine, aussi, ont plusieurs fans.La saison des déménagements se poursuit. Cette fois-ci, il n’est pas question de particuliers mais de médias, #parisiens en l’occurrence. La plupart des mouvements sont prévus pour cette année - cet été ou d’ici la fin de l’année - et d’autres, l’année prochaine. Si l’on regarde de plus près, les (nouvelles) adresses des principaux médias parisiens, une tendance se dégage : le 15e arrondissement semble être la nouvelle destination la plus prisée par les #médias.

  • David Pujadas : la face cachée du 20 h
    Syndicat national des journalistes - France Télévision
    http://snj-francetv.fr/david-pujadas-la-face-cachee-du-20-h

    Sur son piédestal du 20 h de #France2, David Pujadas se croyait intouchable, protégé par de bons chiffres d’audience. Le présentateur vedette vient pourtant d’être écarté. Une décision de #Delphine_Ernotte, Présidente de France Télévisions, qui peut paraître brutale.

    Le SNJ #France_Télévisions ne peut se réjouir des soubresauts que traverse le Service Public depuis cette annonce. Car M. #Pujadas a été la figure de proue de l’Information de France 2 pendant 16 ans. Il est donc normal que son départ suscite des interrogations.

    Cependant, le SNJ rappelle qu’il n’avait cessé d’alerter la direction de l’Information sur les dérives de l’édition phare de la chaîne, sous le règne de #David_Pujadas et d’ #Agnès_Vahramian, sa rédactrice-en-chef.

    Non, l’audience ne justifie pas tout, et le côté obscur du 20h se traduisait par une violence du #management, un taylorisme érigé en système, et de la #discrimination professionnelle. Alain De Chalvron, ancien correspondant de France 2 en Chine, n’avait-il pas lui-même été « exclu » du 20h pour avoir écrit un rapport sur l’état de la rédaction, pourtant demandé par la Présidente de FTV.

    Le 20 h était tenu par une caste, celle d’un petit groupe de journalistes. L’étage supérieur de la fusée qui décide de tout : le #taylorisme journalistique a été imposé comme l’ultime étape d’un système visant à contourner toute #contradiction. Autrement dit, les journalistes qui mettent en forme l’information ne sont pas ceux qui la recueillent. Ceux qui fournissent des « bouts de sujets » sont cantonnés à des rôles d’exécutants.

    Sur la planète #20h, tout le monde est perdant. Alors que des #journalistes peu expérimentés érigés en « nouvelles stars » de l’antenne sont en surchauffe, de grands reporters sont réduits à des missions dégradantes : multiplier les éléments.

    De nombreuses dérives de cette édition ont été pointées par le médiateur de FTV. Les sujets « incarnés » ont suscité l’opprobre de bon nombre de téléspectateurs. Quel est l’intérêt journalistique de mettre en scène les journalistes au risque de donner à voir une réalité aseptisée, pour ne pas dire déformée ? Et que dire des micros-trottoirs dans laquelle on laisse parfois des électeurs d’extrême-droite tenir des propos discriminatoires, sans apporter la moindre contradiction ? La diffusion d’un dossier sur des stages destinés à redorer la masculinité des participants, sans apporter de contrepoint ni dénoncer le caractère sexiste, et lancé sur la « fin du patriarcat » a également suscité beaucoup de réactions.

    Autre hasard du calendrier, dans une tribune écrite dans Libération, le directeur de l’Information, #Michel_Field, qui semble découvrir opportunément le contenu des journaux, s’interroge sur les reportages « incarnés » tout comme sur les « effets de montage, musique et commentaires dramatisants ».

    Le même directeur de l’information qui paraissait peu enclin à défendre l’ #investigation ces dernières semaines, et qui semble souvent bien loin de s’intéresser à ses équipes de reporters, sauf à les remercier par mail après certaines opérations spéciales.

    Le #SNJ n’a pas à se féliciter ou à se plaindre d’un choix qui n’est pas de notre ressort. C’est une prérogative, de la présidente sans aucun doute.

    Le choix du calendrier est néanmoins catastrophique puisqu’il jette sur le service public un nouveau doute quant au lien politique entre des décisions et le changement d’actionnaire.

    Notre seule vigilance s’opère sur les contenus, et les principes qui régissent notre profession. Le choix des équipes quelles qu’elles soient doit se faire dans le respect des uns et des autres, et permettre de repartir sur des bases saines qu’elles soient journalistiques ou sociales.

    Les révolutions de palais ne changent rien pour celles et ceux qui dans l’ombre tentent de faire leur métier du mieux possible.

    Paris, le 17 mai 2017

  • #France Télévisions : #Pascal_Josèphe interpelle le CSA
    https://www.mediapart.fr/journal/france/250417/france-televisions-pascal-josephe-interpelle-le-csa

    Dans une lettre au président du #Conseil_supérieur_de_l'audiovisuel, Pascal Josèphe, qui est un spécialiste reconnu de l’audiovisuel et qui avait briguait voici deux ans le poste de PDG de #France_Télévisions, dresse un bilan très sombre du groupe public, et de sa PDG, Delphine Ernotte.

    #Fil_d'actualités #Olivier_Schrameck

  • #France Télévisions à l’heure des copains et des coquins
    https://www.mediapart.fr/journal/france/071016/france-televisions-l-heure-des-copains-et-des-coquins

    La PDG de #France_Télévisions, #Delphine_Ernotte, vient d’appeler #Xavier_Couture à ses côtés comme numéro deux du groupe public. Le promu, qui est un ancien de TF1, l’avait aidé, d’une manière tortueuse, lors de la procédure de nomination sous l’égide du CSA, qui avait été entachée de nombreuses irrégularités.

    #Conseil_supérieur_de_l'audiovisuel #Didier_Quillot #Sylvie_Pierre-Brossolette #télévision

  • Un présentateur de « C dans l’air » travaille aussi pour #Total
    https://www.mediapart.fr/journal/france/120416/un-presentateur-de-c-dans-l-air-travaille-aussi-pour-total

    Thierry Guerrier, sur la plateau de C dans l’air #Thierry_Guerrier remplace Yves Calvi à C dans l’air, sur le service public, quelques semaines par an. Parallèlement, il vit de ses activités auprès de diverses entreprises et touche même un salaire mensuel en travaillant pour Total, ce qui ne fait pas sauter au plafond les médias pour qui il travaille.

    #France #conflits_d'intérêts #France_5 #France_Télévisions #Jérôme_Bellay #Journalisme #Maximal_Productions #ménages #Michel_Field

  • Janvier 2016, France Télévisions : 200 salariés fichés clandestinement attaquent
    http://www.ojim.fr/france-televisions-200-salaries-fiches-clandestinement-attaquent

    Réclamant le droit d’avoir accès à leur fiche d’évaluation réalisée clandestinement par la direction de France Télévisions, plus de 200 salariés du groupe public ont saisi le conseil des prud’hommes.

    Lancées en avril 2014, les grilles d’évaluation des salariés, considérées comme un fichage illégal, avaient été révélées en septembre 2015 par Le Canard Enchaîné et Médiapart. Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, avait alors reconnu une « erreur » (bien que celle-ci fût établie sous le mandat de son prédécesseur) et avait promis de détruire ces fiches et d’abandonner la démarche d’évaluation.

    La justice a cependant interdit au groupe public de détruire ces documents. Ainsi, les salariés ont tenté d’obtenir leur fiche individuelle, ce qui a été refusé le 13 janvier dernier. Face à ce refus, 200 d’entre eux, soutenus par la CFDT, le SNJ, la CGC et SUD, ont décidé de poursuivre l’affaire en justice.

    #France_Télévisions #oubliés #fichage #surveillance

  • Au tribunal, #France Télévisions se défend (mal) d’avoir fiché ses salariés
    https://www.mediapart.fr/journal/france/220316/au-tribunal-france-televisions-se-defend-mal-davoir-fiche-ses-salaries

    Cet été, Mediapart publiait des fiches secrètes et désobligeantes réalisées au sujet de salariés de #France_Télévisions. Le projet de revue d’effectif devait porter sur l’ensemble du groupe. Face au scandale, la direction renonça mais refusa de communiquer les documents aux salariés concernés. 206 d’entre eux ont donc saisi les prud’hommes en référé. L’audience se tenait lundi.

    #fichage_des_salariés #Justice

  • La nouvelle chaîne de #France Télé va-t-elle dévorer #France_Info ?
    https://www.mediapart.fr/journal/france/120316/la-nouvelle-chaine-de-france-tele-va-t-elle-devorer-france-info

    La chaîne publique d’information de #France_Télévisions démarrera le 1er septembre sur le Web, et le lendemain sur la TNT. Elle pourrait s’appeler France Info, en empruntant son nom à la radio publique. À Radio France, cette aventure, qualifiée de « fuite en avant » par les syndicats, provoque une sourde inquiétude.

    #Chaîne_publique_d'information #Delphine_Ernotte #Mathieu_Gallet

  • Cette image de la manif de NDDL


    http:// pbs.twimg.com/media/CcPZFDLXIAELiSv.jpg
    ne s’affichait pas dans la page que je consultais si je n’autorisais pas les javascripts de l’article que je tentais de lire :

    http://www.francetvinfo.fr/politique/notre-dame-des-landes/aeroport-de-notre-dame-des-landes-plus-de-10-000-opposants-manifestent-

    Je me suis donc demandé quand j’envoie une requête pour voir une page de francetvinfo pourquoi j’ai une image d’un sous-domaine de twimg.com. Bon, ok, c’est un cdn, c’est à dire que cela permet de charger plus rapidement le site en mettant sur une autre adresse les images et les scripts (ce que fait google quand il distribue ses codes js, ses polices etc) Bref, curieuse, je me suis demandée qui était twimg.com à part le cdn de twitter et impossible de trouver de plus amples infos, à part un peu sur Alexa (si vous trouvez mieux, je prends).

    C’est pas bien grave que tu veuilles pas autoriser l’accès à twimg, me direz-vous, t’as qu’à te passer des images dans ton article, t’as qu’à plus y aller ou sinon autorise leurs js externes qui potentiellement vont te sniffer ton IP et calculer ton temps de lecture, recroiser tout ça avec les recherches que tu viens de faire. Ou sinon utilise TOR (vous n’aurez pas tort d’ailleurs) et tu seras tranquille.
    Ah, oui, c’est une solution, utiliser TOR ou ne pas y aller, ne pas profiter de ce que je crois être un service public, et me dire que si moi je sais me protéger tout va bien, oui, mais, et les autres qui continuent à ignorer comment ça tourne ? (même si de ce côté là, je suis pas super fortiche et tant mieux, je ne veux pas l’être) Certains parlaient d’un internet avec des moufles, entendez par là, ah quoi bon s’occuper des newbies, et pourtant, j’ai envie d’essayer de partager mon indignation.
    Je remonte donc avec un whois sur #francetvinfo.fr pour m’apercevoir que ce nom de domaine est réservé chez Ascio Technologies Inc. Danmark - filial af Ascio Technologies Inc. USA

    J’arrête là mon investigation, je ne suis pas journaliste, je veux juste montrer l’asservissement des services publics (ou de l’information d’Etat) aux boites américaines de type GAFA.

    Je me suis dit que j’allais tenter, même si je n’ai pas de compétences techniques très évoluées, essayer de lever avec mes petites moufles un coin du rideau.

    #AFPphoto
    #féodalisme
    #France_Televisions
    #Deus_ex_web

    • Avec 500 millions de Tweets diffusés par jour, Twitter offre de nombreuses opportunités pour les marques afin de répondre à leurs objectifs marketing.

      Pour vous permettre de capitaliser sur le potentiel de Twitter, les équipes de Twitter France viennent à votre rencontre à partir de ***** afin de vous proposer des ateliers de formation sur-mesure.

      #notre_bon_saigneur

  • La suppression de la #publicité pour #enfants fait débat entre socialistes et écologistes
    http://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2016/01/15/la-suppression-de-la-publicite-pour-enfants-fait-debat-entre-socialistes-et-

    Après une forte mobilisation des députés écologistes, l’Assemblée nationale a adopté, jeudi 14 janvier dans la soirée, une proposition de loi supprimant la publicité dans les programmes pour enfants de #France_Télévisions.

    Le texte, voté par le Sénat fin octobre dans une version légèrement différente, vise les émissions destinées aux enfants de moins de douze ans ainsi que durant les quinze minutes qui les précèdent et qui les suivent.

    L’adoption de la proposition de loi a été possible en raison du faible nombre de députés socialistes présents dans l’Hémicycle. En effet, la ministre de la culture et de la communication, Fleur Pellerin, et le groupe socialiste à l’Assemblée nationale avaient affiché leur désaccord face à ce texte.

    [...]

    Dans l’exposé des motifs de la proposition de #loi, les élus écologistes soulignent qu’avec « 8,3 millions de jeunes de 4 à 14 ans, la France est aujourd’hui le principal marché “enfants” pour les annonceurs publicitaires à la télévision, devant le Royaume-Uni et l’Allemagne ». Les partisans de ce texte souhaitent donc protéger les enfants de moins de 12 ans des messages publicitaires, notamment alimentaires.

    [...]

    La ministre a notamment mis en garde contre le handicap financier qui pèserait sur le groupe public en cas de suppression d’une partie de la publicité.

    « La situation financière de France Télévisions est préoccupante. Les recettes publicitaires ont diminué de 100 millions d’euros entre 2010 et 2014 et ce dispositif se traduira par un manque de 15 à 20 millions d’euros. »

    Un manque à gagner que M. Gattolin chiffre, lui, à 7 millions d’euros. La députée socialiste du Loiret Valérie Corre, qui « souscrit pleinement » à la suppression de la publicité commerciale dans les programmes jeunesse, doute de « l’efficacité » de cette proposition de loi.

    « On peut, par exemple, parler du danger que représentent certains programmes de #téléréalité et des publicités qui leur sont associées, devant lesquelles un certain nombre d’enfants se trouvent. Attention donc à ne pas créer une situation de régulation très inégalitaire entre médias et, de ce fait, inefficace, sous prétexte du devoir d’exemplarité du service public. »

    [...]

    De nombreuses études ont mesuré le lien entre les publicités et les choix des enfants devant les rayons. Les partisans de la proposition de loi s’appuient notamment sur une étude Ipsos-Lagardère publicité qui montre que plus des trois quarts des demandes ou des achats effectués par les enfants de 4 à 10 ans sont en lien avec une publicité. Et 82 % des enfants interrogés disent qu’il leur arrive régulièrement de demander ou d’acheter un produit « vu à la télévision ».

    [...]

    D’autres pays ont déjà fait le choix de supprimer la publicité en direction des enfants. C’est par exemple le cas au #Québec (Canada) depuis 1980, en #Suède depuis 1991 et en #Norvège depuis 1992. En #Australie, il est interdit de faire de la publicité à la télévision sur les programmes destinés aux enfants d’âge préscolaire. Enfin, depuis le 1er janvier, #Taïwan a interdit la publicité télévisuelle faisant la promotion de la « malbouffe » à destination des enfants.

  • #France Télé : Ernotte s’insurge « contre ce que tente de faire croire Mediapart »
    https://www.mediapart.fr/journal/france/110116/france-tele-ernotte-s-insurge-contre-ce-que-tente-de-faire-croire-mediapar

    Dans un « mémoire en défense » devant le Conseil d’État, qui examine le recours de deux syndicats, la présidente de #France_Télévisions, #Delphine_Ernotte, assure que sa nomination n’a donné lieu à aucune irrégularité. Pour le prouver, elle cherche à établir que les faits révélés par l’une de nos enquêtes sont fantaisistes.

    #Conseil_supérieur_de_l'audiovisuel #Olivier_Schrameck #télévision

  • Les nouvelles offres télévisuelles - Avenir de la télévision en France

    Le premier enjeu à venir de la #télévision est celui du second écran. Le numérique ce n’est pas que le web. C’est de plus en plus le #mobile, la #tablette et toujours la télévision_connectée. Il faut concevoir l’offre numérique en même temps sur tous ces supports et y retrouver une même ergonomie. La télévision de rattrapage se déroule en grande partie sur des #ordinateurs et à 25% sur des appareils mobiles. Cette #mutation des usages appelle une transformation de l’offre.

    http://www.linformaticien.com/actualites/id/36467/qui-est-delphine-ernotte-cunci-nouvelle-patronne-de-francetv-son-pla

    #France_Télévision #Delphine_Ernotte #Télécoms #4G #Très_Haut_Débit

  • #Culture : les notes secrètes de Filippetti à Hollande | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/210515/culture-les-notes-secretes-de-filippetti-hollande?onglet=full

    C’est la petite musique qui monte. Manuel Valls serait le sauveur de la culture. Fait rare, il s’est même permis il y a quelques jours de critiquer publiquement une décision prise par son prédécesseur Jean-Marc Ayrault et par le président de la République François Hollande. Celui de la baisse du budget de la culture en 2013 et 2014. « Cela a été une erreur au cours des deux premières années du quinquennat de François Hollande de baisser le budget de la culture au-delà des nécessités liées à la lutte contre l’endettement ou les déficits publics », a-t-il déclaré à l’occasion d’un déplacement à Cannes. Avant d’insister : « Il ne faut jamais donner de mauvais signe quand on parle de culture. » De fait, le budget de la culture et de la communication a été stabilisé en 2015 après deux ans de baisse (- 4 % en 2013 et - 2 % en 2014) sans tout de même être augmenté.

    Mais ce que Manuel Valls ne dit pas, c’est que ce budget a fait l’objet de débats vifs au sein du gouvernement de Jean-Marc Ayrault, dont il était le ministre de l’intérieur. À l’époque, Aurélie Filippetti, ministre de la culture de 2012 à 2014, a tenté d’infléchir la ligne de l’exécutif. Elle a écrit de nombreuses notes à son premier ministre et à François Hollande. Mediapart s’en est procuré une dizaine, toutes écrites par la ministre de l’époque, aujourd’hui accusée par certains de ses camarades d’avoir laissé s’installer l’austérité rue de Valois. Une attaque non dénuée d’arrière-pensées politiciennes, en plein congrès socialiste. Aurélie Filippetti, qui a démissionné du gouvernement avec Benoît Hamon et Arnaud Montebourg fin août 2014, a en effet rejoint la motion de l’aile gauche et des « frondeurs » (la motion B), et les votes pour les motions ont justement lieu ce jeudi soir.

    Les lettres d’Aurélie Filippetti révèlent l’abandon, dès les lendemains de la victoire de 2012, d’un secteur pourtant emblématique de la gauche au pouvoir. Dès juillet 2012, soit deux mois seulement après l’installation du gouvernement, elle écrit à Jean-Marc Ayrault : « Les arbitrages rendus m’inquiètent beaucoup. […] Je crains que nous ayons à gérer des mouvements forts. Je crains que tout projet ambitieux soit rendu impossible. » Le 1er août, elle insiste auprès du premier ministre : « D’ores et déjà, les professionnels et les représentants des secteurs concernés commencent à s’alarmer du non respect de la promesse de sanctuarisation du budget de la culture qui avait été faite à plusieurs reprises pendant la campagne. »

    Le candidat Hollande s’était engagé à maintenir les crédits culturels – par exemple, en présence de Jean-Marc Ayrault, lors d’un meeting à Nantes où il explique que la culture est « au cœur d’un projet politique, ce n’est pas seulement un élément d’un programme ; c’est ce qui doit animer la démarche d’un candidat sûrement et d’un président, nécessairement ».

    Aurélie Filippetti, qui croit alors pouvoir se targuer du soutien de François Hollande, écrit également au président de la République. Le 1er août 2012, elle ne s’embarrasse pas de circonlocutions et écrit (voir ci-dessous) : « Nous prenons des risques évidents pour une économie dérisoire à l’échelle de l’État, le budget de la culture ne représentant que 0,7 % de celui de l’État en 2012 ! » Puis : « Je constate cependant avec amertume à quel point la gauche a renoncé à voir dans l’art et la culture un vecteur de lien social. Le mépris gestionnaire pour ce secteur, que nous avons dénoncé pourtant chez M. Sarkozy, mais qui seul peut expliquer que l’on s’acharne à regarder ligne à ligne un budget si étroit déjà, nous amène à renoncer à un levier économique, citoyen et politique que je continue de croire essentiel. »

    Dix jours plus tard, la ministre insiste auprès de Jean-Marc Ayrault : « C’est la première fois depuis le début de Ve République que ce département enregistre une baisse de son budget, y compris pendant le précédent quinquennat. C’est la première fois que la gauche au pouvoir fait peser plus durement sur la culture que sur les autres départements ministériels ses objectifs de saine gestion. » Pour rappel, Aurélie Filippetti ne demande pas à l’époque d’augmentation de son budget : elle a elle-même préparé un budget plus que serré pour répondre à l’exigence de réduction du déficit public à laquelle elle souscrit (elle était porte-parole de François Hollande durant la campagne présidentielle).

    Mais ses mots trahissent une vraie inquiétude sur le reniement qui se prépare quelques semaines seulement après l’élection victorieuse de François Hollande : « La parole donnée, pendant la campagne présidentielle mais également après les élections (vous avez vous-même annoncé que le budget de la culture ne serait pas amputé), n’est donc pas respectée, ce qui me paraît soulever un problème politique majeur. Non seulement, le budget de la culture n’est pas sanctuarisé, mais il est globalement moins bien traité que d’autres budgets, pour lesquels aucune promesse n’avait été faite. »

    Début janvier 2013, Aurélie Filippetti a fait le deuil du premier budget. Pour celui de 2014, elle espère encore un « dégel total des crédits du ministère », comme elle l’écrit à François Hollande. Elle s’inquiète notamment de la fragilisation de l’industrie du cinéma ponctionnée à travers un prélèvement exceptionnel sur le CNC (Centre national du cinéma et de l’image animée) et revient sur les impasses dans lesquelles le gouvernement s’engage concernant l’#audiovisuel_public. Une phrase de sa note envoyée le 1er août 2012 à Jean-Marc Ayrault résonne particulièrement en ce printemps 2015 marqué par une grève historique de #Radio_France et la désignation sur un projet trouble de la nouvelle présidente de #France_Télévisions. Revenant sur les scenarii analysant l’impact d’une baisse de 3 % sur l’ensemble des entreprises, elle écrit : « Ils se traduisent inévitablement par une réduction de l’offre (fermeture de chaînes), une baisse importante des effectifs (1500 pour FTV mais l’impact est du même ordre pour Radio France), une réduction des budgets de production. »

    Le 24 janvier 2014, la ministre de la culture écrit une nouvelle fois au président de la République. « Personne ne comprend notre stratégie. Aujourd’hui, les alertes sont partout fortes. […] L’équation est donc toujours la même : pour des économies qui pèsent peu, on provoque un mouvement d’humeur visible et dangereux et on perturbe un système productif efficace. Elle est catastrophique politiquement ; elle pèse aussi sur l’image du Président de la République », lance Aurélie Filippetti. Au pied de sa lettre, la ministre a ajouté à la main : « Mon inquiétude est extrême. La situation budgétaire du ministère ne permet plus de mener à bien ses missions. La culture ne peut plus être mise à contribution. J’ai besoin de ton soutien. »

    En annexe, la note de Filippetti fait un tableau apocalyptique de la situation de la culture en France. Elle parle de « tensions très fortes qui ne pourront que s’amplifier compte tenu des priorités et des impasses identifiées pour l’avenir ». Et de « marges de manœuvre épuisées : la poursuite de l’effort réalisé ces deux dernières années aura des conséquences lourdes et irréversibles dont nous devrons pleinement assumer les effets politiques ».

    Deux mois plus tard, Jean-Marc Ayrault est débarqué, balayé par les élections municipales dévastatrices pour la gauche au pouvoir. Manuel Valls le remplace, après avoir été soutenu en sous-main par plusieurs ministres importants du gouvernement, notamment Arnaud Montebourg et Benoît Hamon (lire notre article de l’époque), mais aussi… Aurélie Filippetti. Comme ses deux camarades, elle espère que Manuel Valls donnera davantage de gages à gauche, au moins pour des raisons tactiques.

    De fait, le budget pour la culture de 2015 est enfin stabilisé. Filippetti s’en félicite dans un courrier daté du 3 juillet 2014 adressé à Manuel Valls : « L’idée que la Culture est mieux considérée et reconnue depuis le remaniement, idée qui ne demande qu’à prospérer compte tenu de votre engagement personnel, ne pourra dans ce contexte le faire que si elle est associée à un signal budgétaire clair. »

    Quelques semaines plus tard, Filippetti quitte pourtant le gouvernement et retrouve sa liberté de parole. À ses yeux, le compte n’y est pas. Le pari Valls est un échec. Elle l’écrit clairement dans sa lettre de démission (à retrouver ici). Dans un entretien à Mediapart, elle explique alors : « J’ai été la ministre qui a dû assumer – et c’est le rôle d’un ministre d’assumer un choix collectif même quand il l’a combattu – la baisse du budget de la culture de 6 % sur deux ans, dont 4 % dès la première année. C’était une décision très lourde et c’était inutile. […] La culture aurait dû être préservée, parce qu’elle est un symbole et une force pour la France. C’était déjà un symptôme de la politique d’austérité qui a jeté la France, mais aussi l’Europe, dans une situation de blocage économique. » Pour l’ancienne ministre, devenue députée, l’austérité culturelle continue. Elle l’a redit dimanche sur France Info, en réponse au premier ministre : « Même si Manuel Valls reconnaît cette erreur aujourd’hui, je constate que l’austérité a continué pour les collectivités locales avec un impact direct sur la culture puisqu’il y a plus de 150 festivals qui vont être annulés parce que les collectivités ne peuvent plus les financer. »

    21 MAI 2015 | PAR LÉNAÏG BREDOUX ET JOSEPH CONFAVREUX

    #socialistes

    • Suivant l’art de la guerre et son vocabulaire, la Culture est un territoire d’importance vitale qui doit être défendu à tout prix contre les attaques ennemies, et plus précisément couvert par la dissuasion nucléaire. Aussi quand le #budget de la Culture a diminué de 6% en deux ans, dont 4% dès la première année, Aurélie Filipetti n’a pas compris (article payant) :

      « Personne ne comprend notre stratégie » , a-t-elle écrit au Président.
      Autrement dit l’art d’organiser et de conduire un ensemble d’opérations militaires prévisionnelles et de coordonner l’action des forces armées sur le théâtre des opérations.

      L’art, le théâtre, la musique aussi…les alertes partout ! a-t-elle encore écrit, c’est-à-dire des signaux prévenant une force militaire ou une population d’une attaque ennemie l’invitant à prendre des dispositions d’intervention ou de défense passive, car la situation budgétaire du ministère, a-t-elle dû constater, ne permet plus de mener à bien ses missions, actions de combat confiées à une personne ou à une formation.

      La décision qui consiste à stopper l’avancée du recul a donc été prise et artistiquement présentée par le nouveau Commandement comme une nouvelle page de la #politique_culturelle.

      La #sanctuarisation est une politique de défense nationale qui démontre qu’il est possible de faire quelque chose sans rien faire et qu’il n’est pas impossible de ne rien faire quand on a fermement décidé de faire quelque chose.

      Car « la France décide elle seule de ce qu’elle doit faire , a dit Manuel Valls dans sa déclaration de politique générale le 16 septembre 2014, et ce malgré l’évolution exceptionnelle de la conjoncture économique européenne » .
      La crise, si vous voulez.

      http://www.rue89lyon.fr/2015/05/28/le-langage-militaire-dernier-moyen-de-resistance-de-la-culture

  • Présidence de France Télévisions : la justice va être saisie
    https://www.mediapart.fr/journal/france/250515/france-televisions-la-justice-va-etre-saisie-du-scandale-ernotte

    À l’origine de la procédure qui a permis de mettre au jour la partie France Télévisions du scandale Bygmalion, Jean-Jacques Cordival, responsable du SNPCA-CGC, a indiqué à Mediapart qu’il engageait « un recours judiciaire visant à contester les invraisemblables conditions de “sélection” concernant la présidence de France Télévisions ». L’affaire devient de plus en plus embarrassante pour le #CSA.

    Depuis que Mediapart a révélé le 16 mai dernier (lire #France_Télévisions : la désignation de la PDG entachée d’irrégularités) que la désignation par le Conseil supérieur de l’#audiovisuel (CSA) de Delphine Ernotte à la présidence de France Télévisions a été entachée de plusieurs irrégularités (manquement aux règles d’équité de la part d’un membre du CSA, plagiat du projet d’un candidat rival…), la question est sur toutes les lèvres et tétanise le CSA lui-même : l’affaire va-t-elle être portée devant la justice ?

    Maintenant, on connaît la réponse : la justice sera effectivement saisie. Mais celui qui a décidé de déposer une plainte auprès du procureur de la République n’est pas celui que l’on attendait, en l’occurrence l’un des candidats éconduits, Didier Quillot, l’ancien patron d’Orange-France puis de Lagardère Active. Pour l’heure, ce dernier réserve sa décision. Mais le plaignant est une personnalité tout aussi déterminée : il s’agit de Jean-Jacques Cordival, le responsable CGC du Syndicat national des personnels de la communication et de l’audiovisuel (SNPCA-CGC), un syndicat très pugnace qui est déjà à l’origine de la plainte ayant conduit à la mise au jour du scandale Bygmalion, dans son volet qui concerne France Télévisions.

    Dans un article récent, le site Atlantico a en effet révélé (l’article est ici) que le Syndicat des personnels de la communication et de l’audiovisuel (SNPCA-CGC), présidé par Jean-Jacques Cordival, avait chargé ses avocats d’étudier les motifs pour lesquels il pourrait déposer plainte auprès du procureur de la République de Paris. Interrogé par Mediapart, Jean-Jacques Cordival nous a confirmé que telle était bien son intention : « Le SNPCA-CGC, à l’origine de la plainte instruite par le juge Renaud Van Ruymbeke dans le volet France Télévisions de l’affaire Bygmalion, a très officiellement donné mandat au cabinet d’avocats qui représente le syndicat dans cette procédure, en l’occurrence maître Maria Cornaz et maître Pierre-Olivier Lambert, afin de saisir la justice pour, cette fois-ci, un recours judiciaire visant à contester les invraisemblables conditions de “sélection” concernant la présidence de France Télévisions. »

    Jean-Jacques Cordival a confirmé à Mediapart « son intention d’aller jusqu’au bout ». Il nous a indiqué avoir « d’ores et déjà transmis à ses avocats l’enquête de 12 pages de Mediapart à ce sujet mais aussi le dossier de sept pages diffusé ce week-end de Pentecôte par "Le M du Monde" [elle est ici – ndlr], tout comme l’article du site Atlantico de ce dimanche 26 mai qui révèle notamment la rencontre avec Marc Chauvelot de l’un des responsables de la CGT France Télévisions et le soutien de son syndicat à Delphine Ernotte ».

    Le SNPCA-CGC et Jean-Jacques Cordival, qui « comme de nombreux parlementaires souhaite la création d’une commission d’enquête, estiment que la coupe est pleine et que les dernières gouttes d’eau ont fini par la faire déborder ». Ils rappellent « aussi et surtout, que "le CSA qui dispose d’une personnalité morale distincte de celle de l’État, désormais responsable sur le plan juridique de toutes ses décisions... doit répondre de ses actes. La loi en effet impose, tout au long du texte, une "obligation d’impartialité" (le mot y est une dizaine de fois inscrit) à ses membres. Pour le syndicat, violer ce principe doit entraîner la révocation de ou des membres défaillants et la nullité de toute procédure de désignation qui ne respecte pas ce principe et encore moins celui de la parfaite égalité de traitement entre tous ».

    Pour le CSA, cette plainte, quelles que soient ses suites, risque donc d’avoir des conséquences terriblement embarrassantes pour une cascade de raisons. Primo, le syndicat est effectivement celui qui est déjà à l’origine de la révélation de tout le volet France Télévisions du scandale Bygmalion. Jean-Jacques Cordival s’en glorifie non sans raison : « Le Syndicat national des personnels de la communication et de l’audiovisuel dans ce dossier a déjà obtenu quatre mises en examen, dont celle de l’ancien PDG de France Télévisions Patrick de Carolis, celle de Camille Pascal, ex-secrétaire général du groupe public, également conseiller et plume de Nicolas Sarkozy, et celles de Bastien Millot et de Bygmalion, la société qu’il créait avec Guy Alvès, mais aussi le placement sous statut de témoin assisté de trois dirigeants, l’actuel et toujours PDG Rémy Pflimlin, Martin Ajdari, ex-financier de France Télé qui vient d’être nommé patron de la DGMIC (organe de contrôle des sociétés de l’audiovisuel public dépendant du ministère de Fleur Pellerin), Damien Cuier, ex-financier, lui aussi du groupe. »

    Deuzio, on ne peut plus exclure que cette plainte soit suivie par d’autres. Car beaucoup de candidats évincés ont été légitimement choqués par l’opacité qui a entouré la procédure de désignation de Delphine Ernotte à la présidence de France Télévisions. Et sous couvert du secret, plusieurs membres du CSA se disent eux-mêmes meurtris par les intrigues et les chausse-trapes qui ont accompagné cette désignation. Pour l’heure, ces membres du CSA sont astreints à une obligation de respect des règles de confidentialité et s’exposeraient à des poursuites pénales s’ils les enfreignaient – Olivier Schrameck, le président du CSA, n’a pas manqué de le leur rappeler. Mais si une information judiciaire était ouverte – ou alors si une commission d’enquête parlementaire pouvait être constituée –, les témoignages de certains membres du CSA seraient ravageurs. Mediapart, qui a recueilli plusieurs témoignages, est en mesure de l’assurer.

    Dans l’immédiat, le gouvernement fait donc mine de croire que tout s’est passé de manière normale et a rejeté la demande de commission d’enquête parlementaire demandée par l’UMP (lire France Télévisions : la désignation de la PDG fait des vagues). Lors des questions d’actualité au gouvernement, mercredi 20 mai, le député Thierry Solère (UMP – Hauts-de-Seine) a ainsi interpellé la ministre de la culture et de la communication, Fleur Pellerin, sur la mascarade qui a conduit à cette nomination, mais la ministre a joué de la langue de bois et a applaudi la désignation de Delphine Ernotte, « une professionnelle reconnue de tous ». Sauf des professionnels de la télévision, où elle n’a pas la moindre expérience…

    https://www.dailymotion.com/video/x2qtyzb_france-televisions-thierry-solere-ump-denonce-l-opacite-de-la-p

    La fin de non-recevoir opposée par la ministre risque pourtant de ne pas mettre fin au scandale. Elle risque même de l’attiser encore un peu plus. Car, depuis que Mediapart a révélé les intrigues et irrégularités qui ont accompagné cette désignation, l’affaire ne cesse effectivement de faire des vagues de plus en plus violentes. D’abord, la presse, au début atone, a commencé à prendre la mesure de ce qui s’est joué, comme en témoigne l’enquête publiée par le magazine du Monde que nous évoquions tout à l’heure, sous le titre ravageur « Mauvaises ondes au CSA ». Mais beaucoup d’autres journaux sont désormais à l’unisson, reproduisant une dépêche AFP. Cette dépêche, on peut par exemple la consulter sur le site de L’Express, sous ce titre tout aussi ravageur : « France Télévisions : le CSA les doigts dans la crise ».

    Même si le gouvernement s’enferme dans le déni, l’affaire Ernotte risque de fonctionner comme une bombe à mèche lente. Et de jour en jour, elle risque d’empoisonner un peu plus le débat public.

    On va ainsi en reparler dès mardi puisque, à défaut d’une commission d’enquête parlementaire, l’UMP a au moins obtenu que le président du CSA, Olivier Schrameck, soit auditionné dès ce mardi par la commission des affaires culturelles de l’Assemblée nationale. Mais on peut craindre dès à présent, sans grand risque de se tromper, que le rendez-vous ne se passe mal puisque, à chaque interpellation embarrassante, le président du CSA pourra se réfugier derrière le secret des délibérations instaurée par la loi. En clair, le huis clos, qui a si fortement favorisé les intrigues lors de cette procédure de nomination, générera une nouvelle onde de choc pour les députés, qui seront dans l’incapacité d’y voir clair dans cette obscure affaire.

    Dans l’immédiat, l’heure des intrigues et des jeux d’influence n’est donc toujours par révolue. Preuve décidément que la France est décidément encore bien loin de disposer d’une télévision publique libre et indépendante.