• Notre anecdote à la con en ce moment à #Montpellier

    Nos petits (11 ans, en sixième) vont chaque jeudi après le collège, avec une prof de sport, à la piscine. Ça c’est super-cool. Le seul souci c’est que mes gamins sont gaulés comme des crevettes, et ielles ont froid : frissons et lèvres bleues.

    Alors la prof accompagnante a conseillé à maman de leur chercher des combinaisons de chez Décathlon.

    Le week-end suivant, je suis donc allé avec les petits chez Décathlon, et on a pris deux « combinaisons de natation » :
    https://www.decathlon.fr/p/combinaison-de-natation-garcon-shorty-100-kloupi/_/R-p-323542?mc=8616157&c=BLEU_TURQUOISE
    dont la description répond exactement à notre problème :

    Marre de grelotter en entrant et en sortant de l’eau ? La combinaison Kloupi aide l’enfant à limiter la perte de chaleur hors de l’eau pour un maximum de plaisir.

    Le jeudi suivant, ils se pointent donc à la pistoche avec la prof et arrivent au bassin qui leur est dédié après avoir fièrement enfilé leur combinaison. Ils ont fier allure, mes gamins, dans leur combinaison « Kloupi »… (je dirais même plus : ils sont tchoupi.)

    Et c’est là que ça se met à déconner sévère : se pointe alors le maître-nageur, qui fait savoir que c’est interdit. La prof indique que c’est parce qu’ils ont froid à la piscine, mais non non non, c’est pas possible : s’ils veulent porter ça, il leur faut une (tiens-toi bien)… prescription médicale.

    Alors ça tombe quasiment bien, maman avait rendez-vous quelques jours plus tard chez notre généraliste pour autre chose, elle en profite donc pour demander comment ça se passe pour obtenir une telle prescription (faut-il qu’elle revienne avec les gamins, est-ce que la médecin peut faire ça juste vite fait pour pas perdre de temps… ?). Mais la médecin refuse : elle ne va pas se mettre à faire des prescriptions pour autoriser les gens à traverser la rue. Si les enfants ont les lèvres bleues à la piscine, ben oui il faut qu’ils portent une tenue qui les réchauffe, c’est pas compliqué et il n’y a pas à demander l’autorisation d’un médecin… Elle conclut sobrement : « C’est le bon sens ». On est bien d’accord, c’est juste qu’on est pris entre le bon sens de notre généraliste et la connerie du règlement de la Métropole.

    Alors maman décide de téléphoner au directeur de la piscine, qui finit par rappeler et discuter de manière fort sympathique, mais qui explique que non non, il n’a absolument pas le droit d’autoriser les gamins à porter une telle tenue, c’est le réglement dans toutes les piscines de la métropole.

    À la fin, maman demande tout de même pourquoi ça semble si important et pourquoi c’est visiblement aussi bloqué sur la question… Réponse : « vous comprenez, rapport à la laïcité et les dérives… ». Manan qui aime bien que les choses soient claires : « Vous voulez dire le burkini ? ». Réponse : « Oui ».

    Voilà, et cette panique morale, c’est une « ville de gauche », bloquée en mode « oh mon Dieu, c’est important qu’on se fasse pas reprocher par l’extrême-droite d’autoriser le burkini ».

    Parce que comme tu sais, et comme l’a rappelé le Conseil d’État dans sa décision à l’encontre de Grenoble (qui officialise à mon avis totalement l’islamophobie d’État) : le burkini on n’a pas le droit de l’interdire explicitement (l’obligation de neutralité religieuse c’est pour le service public, pas pour ses usagères), alors on va prendre des arrêtés qui l’interdisent sans dire que ça cible spécifiquement le burkini, d’où l’interdiction de la tenue de mes gamins qui grelottent (par contre selon le Conseil d’État si tu abroges l’arrêté municipal hypocrite qui permet d’interdire le burkini sans explicitement interdire le burkini, alors tu ne peux pas puisque logiquement tu le ferais pour autoriser le burkini-qui-n’est-pas-interdit, et ça c’est pas laïc).

    En tout cas, ici on est bien emmerdés : on ne sait pas trop si on va continuer à envoyer les gamins à la piscine, parce que les lèvres bleues c’est pas une expérience sympa. Mais apparemment c’est le prix à payer pour sauver la laïcité-à-la-française-tout-ça…

    • Pour ceux qui l’ignorent, en juin 2022, le Conseil d’État a à nouveau prétendu que les arrêtés qui interdisent le burkini, en réalité c’est pour l’hygiène et la sécurité :
      https://www.conseil-etat.fr/actualites/le-conseil-d-etat-confirme-la-suspension-du-reglement-interieur-des-pis

      la règle commune, édictée pour des raisons d’hygiène et de sécurité, de port de tenues de bain près du corps

      Hygiène et sécurité qui, soudainement, ne se justifient plus quand ça concerne tous les pas-musulmans :
      https://www.tf1info.fr/societe/video-crise-d-energie-nogent-sur-marne-la-piscine-coupe-le-chauffage-combina

      Dans le Val-de-Marne, la piscine olympique de la commune de Nogent-sur-Marne n’est plus chauffée depuis la mi-mai, mais depuis le 1er octobre, une condition pour la baignade vient de s’ajouter pour les plus téméraires. Le port d’une combinaison thermique a été rendu obligatoire.

      Mais comme à Montpellier, ils n’ont pas (encore) baissé la température des bassins, on va continuer à te causer hygiène et sécurité parce que sinon, hein, « la laïcité, les dérives, vous voyez ».

    • ouverture de parapluies à tous les étages, un bon gros classique ; comme y a des étages, faut ptet remonter un cran de plus le long de la pyramide et taper à celui du dessus. C’est qui le CHEF du dirlo de la piscine ?

      Autant, tu appelles/mail ce/cette CHEF pour qu’il appuie sur la tête de son subordonné afin qu’il laisse tes enfants, équipés de combinaisons anti-froid ad-hoc autorisées par le règlement, bénéficier de l’infrastructure publique en toute sécurité.

      Par ailleurs, le burkini est non-interdit seulement pour les femmes de complexion maghrébine, non ? :-) Pas pour les enfants.

    • Exemple en septembre dernier : une fachote « signale » la tenue de sa voisine qui va « à l’encontre des règles de la laïcité dans notre pays », le maire répond qu’en fait c’est autorisé, mais comme la sauce a pris, il va « préciser sa position ». Et de « c’est autorisé » on passe à « l’absence constatée de respect de certaines règles » :
      https://actu.fr/normandie/courseulles-sur-mer_14191/burkini-dans-une-piscine-au-nord-de-caen-la-mairie-veut-revoir-son-reglement-in

      Dans cette station balnéaire de la Côte de Nacre au nord de Caen, une personne en burkini a été signalée par une autre participante lors d’une d’une session d’aquagym. Cette dernière s’est émue « qu’une femme en burkini intégral a pris le cours… Cela va à l’encontre des règles de la laïcité dans notre pays », soutient cette habituée de la piscine courseullaise qui a alerté la municipalité.

      Dans un premier temps, la mairie de Courseulles a rappelé que « tout vêtement destiné à un autre usage que la natation est interdit, tel est notre règlement. Le burkini maillot de bain de natation est donc autorisé. »

      Mais dans les jours qui ont suivi, la mairie a souhaité préciser sa position. « Devant l’absence constatée de respect de certaines règles, le désordre et les problèmes d’hygiène qui en découlent, la ville de Courseulles-sur-Mer et la ligue de Normandie de natation (qui exploite la piscine) sont contraintes de rappeler qu’une tenue correcte est exigée pour l’accès aux bassins et que toute tenue provocante ou ne respectant pas visiblement une hygiène irréprochable peut être interdite. »

    • C’est la fête du slip (de bain) cette histoire

      – « ne respectant pas visiblement une hygiène irréprochable »

      déjà cette question d’hygiène pue le racisme à plein nez, personne ne renifle de trop près le slip de la « bonne taille »

      – « habituée de la piscine »

      forcément, puisque l’autre usagère se fait dégager quand elle est trop (ou pas assez) vêtue.

      Franchement pourquoi on se casse la tête

    • Je me demandais : les hommes grenouilles ou les apnée-istes, y sont autorisés à s’entraîner en hiver dans les piscines de Montpellier ou de fRance ? :-)

      Et tous ces bitniks en combi qui font du surf, du kite ou de la planche, en public, devant nos belles plages et nos chères têtes blondes, faudrait pas les dénoncer à Darmator ? Paske chais pas vous, mais moi, je trouve qu’ils ont un peu des tendances vestimentaires radicalisées.

    • Alors pour Grenoble, je ne sais pas si vous avez suivi, mais il y a eu une « suite » à la décision du Conseil d’État. Le CE avait validé le fait que la mairie de Grenoble n’avait pas le droit d’autoriser explicitement les « jupettes » qui ne sont pas « près du corps » (à condition de ne pas dépasser mi-cuisse), jugeant que c’était une exception introduite uniquement pour autoriser le burkini.

      Mais du coup, le reste de l’arrêté de Grenoble était validé, et ainsi à Grenoble sont autorisés le topless à la piscine, mais aussi les combinaisons de natation collées au corps (sans jupette burkiniesque).

      Ce qui fait que des femmes sont allées à la piscine avec des combinaisons couvrantes (mais près du corps), des « burkini » mais sans jupettes.

      Et tu t’en doutes, la droite en a profité pour chier une pendule contre les islamo-gauchistes de la mairie qui font rien qu’à nous grand-remplacer :
      https://www.lemonde.fr/politique/article/2022/08/12/burkini-l-opposition-municipale-de-grenoble-annonce-porter-plainte-contre-le

      « Il appartient à tout organisme public d’assurer la neutralité du service public », a déclaré à l’Agence France-presse (AFP) Alain Carignon, ancien maire et président du groupe d’opposition municipale « société civile, divers droite, centre ». Selon lui, « Eric Piolle contrevient à la décision de la plus haute juridiction administrative française » en ayant « expressément autorisé l’intrusion dans la piscine de Grenoble de femmes en burkini », le 28 juillet.

      Et donc là ils sont emmerdés, même le préfet, parce que s’ils voudraient bien que ce ne soit pas autorisé, hé ben voilà : tu peux pas l’interdire, sauf à interdire toute forme de combinaison collée au corps. (Ce qui semble donc la solution retenue à Montpellier pour faire « mairie de gauche super-laïque ».)

      Faudrait voir à pas faire de vagues à la piscine.

    • en amont de la conjoncture raciste dont ces règlements témoignent, un corps normé, ici un corps moulé (faut pas que ça baille, que ça flotte, mais que ça fonctionne pour le bien hydrodynamique des nageurs, ça fait de la combi un exemple enquiquinant).
      à Paris, bien avant tout cela et encore aujourd’hui, seuls sont autorisés les maillots de bain à l’exclusion de tout autre vêtement, avec un distributeur de vente de maillots dans le hall d’entrée pour prévenir et remédier à des infractions essentiellement masculines, les shorts de bain.

      #sport #hygiène #discipline

  • #Sobriété, ça va faire mal ? | Alternatives Economiques
    https://www.alternatives-economiques.fr/sobriete-ca-va-faire-mal/00105241

    Longtemps, le mot fut synonyme de grand bond en arrière, d’austérité puritaine, de privations monacales. Seuls les défenseurs les plus inquiets de l’environnement la préconisaient, quitte à endurer les quolibets. Et puis, sous l’effet de la guerre en Ukraine et du chaos qu’elle a provoqué dans les circuits énergétiques, la sobriété est d’un seul coup devenue à la mode, provoquant une curieuse épidémie de cols roulés jusqu’aux sommets de l’Etat.

    A la mode, certes, mais toujours un peu inquiétante, car elle ne s’est pas défaite de sa réputation doloriste. Peut-on être sobre sans trop souffrir ? Faut-il se résigner à vivre dans le froid ? Jusqu’où devons-nous chambouler nos vies et nos modes d’organisation collective ? Que devons-nous cesser de fabriquer, de vendre et d’acheter ? Et comment répartir équitablement l’effort de sobriété pour que ceux qui ont déjà trop peu n’aient pas le sentiment qu’on leur demande de se priver davantage ?

  • The Economist – Frozen Out – How the world is leaving Europe behind
    https://view.e.economist.com/?qs=706216167d7a949d1a8bf6762ff02aee5f6fad9c0f66eae10826eea83914a3

    Vladimir Putin, Russia’s president, is using energy as a weapon. Our data journalists set themselves a difficult question: how many people is this weapon likely to kill outside Ukraine? The answer they came up with was alarming. Although heatwaves get more press, cold temperatures are usually deadlier than hot ones. To estimate the relationship between energy costs and deaths, we built a statistical model that predicts how many people die per winter week in each of 226 European regions. This model found that a 10% rise in electricity prices is associated with a 0.6% increase in deaths, concentrated among the elderly and infirm. If the historical relationships between mortality, weather and energy costs continue to apply—which they may not, given how high current prices are—the death toll from the energy weapon could exceed the number of soldiers who have died so far in direct combat from bullets, shells, missiles and drones. It is one more reason why Ukraine’s fight against Russia is Europe’s, too. 
     
    Our data team’s work sets the scene for our cover this week. Europe faces a crisis of energy and geopolitics that will weaken it—and could threaten its global position. If you ask Europe’s friends around the world what they think of the old continent’s prospects they often respond with two emotions. One is admiration. In the struggle to help Ukraine and resist Russian aggression, Europe has displayed unity, grit and a principled willingness to bear enormous costs. But the second is alarm. A brutal economic squeeze will pose a test of Europe’s resilience in 2023 and beyond. There is a growing fear that the recasting of the global energy system, American economic populism and geopolitical rifts threaten the long-run competitiveness of all European countries, Britain included. The worry is not just about the continent’s prosperity; the health of the transatlantic alliance is at risk, too.

  • Les #lacs vont refroidir et chauffer une part croissante de nos bâtiments

    L’urgence climatique accélère l’exploitation de l’#énergie contenue dans les lacs. À Genève, l’une des plus grandes installations hydrothermiques du monde fournira du froid et de la chaleur à des centaines de bâtiments. Le potentiel des lacs suisses est considérable. Pourtant, leur santé est préoccupante.

    L’ingénieur thermicien Fabrice Malla nous emmène faire une visite à 17 mètres au-dessous du niveau du lac Léman, au lieu dit du Vengeron. Nous voilà dans une cathédrale de béton de 70 mètres de long. En 2024, ce puisard recevra l’équivalent de presque trois piscines olympiques d’une eau froide recueillie à 2 kilomètres au large, à 45 mètres de profondeur. Dès 2024, des pompes électriques pulseront ce liquide à destination de deux réseaux. Le premier, construit en boucle fermée, desservira des bâtiments répartis dans les environs de l’aéroport. Le second réseau alimentera directement en froid des immeubles du centre-ville. Des pompes à chaleur installées par les Services industriels de Genève (SIG) dans un total prévu de 300 bâtiments permettront d’extraire de la chaleur de l’eau et de l’amplifier.

    Bienvenue dans le monde de l’#hydrothermie, un univers où de l’#eau froide peut générer du chaud. Fabrice Malla cite d’autres grands projets de ce type, notamment à Toronto et Honolulu. L’installation du #Vengeron, budgétée 100 millions de francs, constituera le point de départ de l’un des plus grands #réseaux_hydrothermiques au monde. « Nous allons irriguer en #froid et en #chaud la moitié du canton », se réjouit l’ingénieur des SIG. L’opération réduira drastiquement la consommation de gaz à effet de serre. L’#énergie_électrique utilisée pour faire fonctionner le réseau sera d’origine hydraulique, précise Véronique Tanerg Henneberg, porte-parole. Mais cette situation n’est pas forcément la règle. « Les pompes à chaleur nécessitent de l’électricité or nous n’en avons pas assez. L’abandon progressif du nucléaire impliquera de développer l’énergie solaire et éolienne », estime Martin Schmid, chercheur auprès de l’Institut fédéral suisse des sciences et technologies de l’eau (Eawag). En raison du réchauffement climatique, la demande estivale en froid ira croissante. Celle en #chaleur baissera, grâce à une meilleure isolation des maisons.

    Une multitude de petites centrales

    En Suisse, le développement de l’hydrothermie remonte aux années 1930, lorsque de petites centrales furent construites pour chauffer quelques bâtiments. Il en existe des centaines. Place désormais à des grands projets dans les centres urbains qui bordent des lacs, notamment à Zoug et Zurich. Grâce à une eau captée à 45 mètres de profondeur dans deux stations, le lac des Quatre-Cantons alimentera en énergie lacustre 3 700 foyers du centre de Lucerne. À Horw, 6 800 foyers seront fournis en énergie du lac. À Bienne, les premières fournitures d’énergie hydrothermique sont prévues à partir de l’automne 2022. La ville prévoit 185 points de raccor­dements, avec à la clef une baisse des émissions de CO2 de 80 %.

    Les ressources énergétiques des lacs suisses apparaissent comme une sorte d’or bleu. Les chiffres donnent le tournis. Selon un article rédigé en 2018 par l’Institut Eawag, la consommation énergétique totale en Suisse s’élèverait à environ 850 pétajoules par an, soit 236 térawattheures (en 2021, la centrale nucléaire de Gösgen a produit 7,9 térawattheures d’électricité). La moitié de cette énergie est utilisée pour chauffer des bâtiments et dans des processus industriels … avec du gaz et du fuel.

    Or le seul Léman, utilisé dans le respect des normes légales en matière d’hydrothermie, pourrait théoriquement générer presqu’un tiers de toute l’énergie consommée en Suisse chaque année ! « L’énergie des lacs couvrira 30 % de nos besoins en chauffage. Environ un bâtiment sur trois situé dans une région dense et assez proche d’un lac bénéficiera d’un chauffage urbain connecté à une ressource renouvelable, dont l’hydrothermie », estime François Maréchal, professeur à l’EPFL, spécialiste des systèmes énergétiques. Ce chercheur décrit l’hydrothermie comme « une super-ressource, mais dont on ne parle pas. » Or la Suisse est en avance dans ce domaine, commente Martin Schmid.

    La question du rejet des eaux dans les #rivières

    Reste la question de l’#impact de ces procédés, puisque les eaux puisées sont en partie restituées dans des cours d’eau à une #température différente. Durant ce cycle, une eau puisée par exemple à 6 degrés dans le Léman sera rejetée à 3 degrés dans un Rhône à 1,5 degrés. En été, une eau à 8 degrés sera puisée au fond du lac et rejetée à 13 degrés dans une eau de surface fluviale atteignant 20 degrés. Toutes les études vont dans le même sens : même si toute la demande suisse en chaleur et en froid était tirée des lacs, les rejets auraient un impact nul à faible, étant donné les écarts peu élevés de température entre eaux pompées et rejetées. « Pour modifier la température du Léman d’un degré, il faudrait 100 stations comme celle du Vengeron », image Fabrice Malla.

    La Suisse dispose de règles. Par exemple, la température d’un cours d’eau ne doit pas varier de plus de 1,5 degrés dans une région à truites. « Si les dispositions légales sont prises correctement en compte, l’exploitation hydrothermique peut a priori se réaliser », estime Nicolas Wüthrich, de Pro Natura. Un autre problème émerge, celui du réchauffement des lacs. Dans le Léman, les hivers doux empêchent depuis dix ans le brassage des couches profondes qui, sans oxygène, risquent la mort biologique. Ce phénomène gêne la production de froid via l’hydrothermie. La chaleur tend aussi à provoquer le développement d’#espèces_invasives. C’est le cas avec la petite moule quagga, dont les larves pénètrent dans les réseaux d’approvisionnement en eau potable et destinés à l’hydrothermie, nécessitant un traitement au chlore. Autre sujet d’inquiétude, si l’eau est rejetée loin du point d’extraction, il y a un risque de déplacement de nutriments et de polluants, note l’Eawag.

    Dans les fleuves et rivières en particulier, des températures plus élevées peuvent menacer des espèces, s’inquiète Pro Natura. L’ombre par exemple ne survit guère à partir de 25 degrés. « Cela rend délicate la réintroduction de grandes quantités d’eau de refroidissement chauffée dans des cours d’eau ». Des cours d’eau dotés de rives ombragées aideraient à maintenir les températures plus basses, propose Pro Natura. En hiver, le rejet d’eaux plus froides issus du chauffage par hydrothermie pourrait même théoriquement avoir un effet bénéfique. « Mais les interventions dans les #équilibres_naturels sont toujours délicates », avertit Nicolas Wüthrich.

    https://www.swisscommunity.org/fr/nouvelles-et-medias/revue-suisse/article/les-lacs-vont-refroidir-et-chauffer-une-part-croissante-de-nos-batim

    #refroidissement #eau

  • #Grèce : la nouvelle politique d’asile aggrave l’errance des migrants

    Depuis le mois d’octobre, la Grèce n’accepte plus que les demandes d’asile déposées sur les #îles de la mer Égée. Conséquence : de nombreux migrants sur le continent - arrivés via la #frontière_terrestre turque - se retrouvent à la rue sans prise en charge, ni solution d’#hébergement. Le pays enregistre ces dernières semaines des températures glaciales.

    La tempête de neige qui a frappé une grande partie de la Grèce en début de semaine a semé le chaos dans le pays et conduit les autorités à appeler la population à limiter les déplacements. Athènes n’avait pas connu de telles conditions météorologiques depuis un demi-siècle. Dans certaines régions, les températures sont descendues jusqu’à -14 degrés.

    Et c’est dans ce contexte hivernal extrême que de nombreux migrants se retrouvent exclus des aides de l’État à cause de nouvelles règles introduites par le gouvernement. En octobre dernier, les autorités grecques ont en effet cessé d’accepter les demandes d’asile déposées sur le continent, à Thessalonique ou Athènes par exemple. Les migrants ne peuvent enregistrer leur dossier que sur les îles grecques en mer Égée (Lesbos, Samos, Chios...) ou dans le centre d’accueil de Fylakio, dans la région d’Evros à la frontière turque, une zone que les exilés cherchent à éviter, par crainte d’être renvoyés vers la Turquie. Ils ne peuvent compter que sur eux-mêmes pour s’y rendre.

    Face à ces nouvelles mesures, des organisations humanitaires tentent de venir en aide à des migrants livrés à eux-mêmes sur le continent. Ils distribuent des couvertures, des vêtements, des articles d’hygiène et de la nourriture. Mais les besoins sont tels que de plus en plus d’ONG affirment être débordées, à l’image de l’organisation allemande Sea-Eye.

    « Hier soir, trois personnes voulaient savoir comment demander l’asile lors d’une distribution de nourriture », raconte Corinne Linnecar, de l’organisation Mobile Info Team (MIT), basée à Thessalonique. « Nous avons l’horrible tâche en ce moment de dire aux gens qu’il n’y a aucun moyen de demander l’asile, puis de les voir complètement perdus, de savoir qu’ils passeront encore beaucoup de nuits à dormir dans des parcs, dans les rues, dans des bâtiments ou des trains abandonnés. »

    Pour la militante, les conditions météorologiques actuelles sont « très dangereuses » pour les personnes qui ne sont pas enregistrées auprès des autorités et qui se retrouvent sans logement, sans accès aux soins de santé.

    Voie sans issue

    Avant le mois d’octobre, les enregistrements de demandes d’asile en Grèce continentale passaient par une prise de rendez-vous pour un entretien préalable via l’application de visioconférence Skype.

    Désormais, explique Corinne Linnecar, les demandeurs se retrouvent face à un mur : on leur explique que cette procédure d’asile ne s’applique plus. Quelques exceptions existent : être considéré comme « vulnérable » et pouvoir présenter un certificat attestant notamment d’une maladie grave, d’une grossesse ou encore d’avoir survécu à la torture ou à un viol.

    Il est également possible de demander une « note de police ». Corinne Linnecar n’a rencontré qu’un seul migrant qui a tenté cette démarche en se rendant dans un commissariat pour faire enregistrer sa demande d’asile. En vain. « Il se présente jour après jour, mais on ne le laisse pas entrer dans le bâtiment », rapporte-t-elle.

    « Situation désespérée »

    En attendant, à Thessalonique, un groupe de bénévoles appelé « Wave » distribue chaque nuit de la nourriture, des vêtements, des sacs de couchage et des couvertures à de plus en plus de personnes. « Les gens se présentent souvent avec des vestes très fines, des chaussures aux semelles usées par leur voyage, sans couvertures, sans rien », témoigne Corinne Linnecar. « C’est l’une des seules aides auxquels les migrants ont accès. C’est une situation vraiment désespérée ».

    Cette impossibilité de déposer une demande d’asile en Grèce continentale risque donc de créer de plus en plus de tension. L’année dernière, pour la première fois, l’ONG MIT a déclaré que davantage de migrants étaient arrivés en Grèce par voie terrestre plutôt que par voie maritime.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/38189/grece--la-nouvelle-politique-dasile-aggrave-lerrance-des-migrants
    #errance #migrerrance #asile #migrations #réfugiés #SDF #Evros #froid #hiver #neige #Fylakio #note_de_police

  • #Pologne - #Biélorussie : positions GPS et vidéos, les appels à l’aide des migrants bloqués dans la #forêt

    Ils viennent du Yémen, de Syrie, d’Irak ou de République démocratique du Congo : depuis le mois d’août, des milliers de migrants tentent de traverser la frontière polonaise depuis la Biélorussie. Pour le gouvernement polonais, ces migrants sont instrumentalisés par le chef d’État biélorusse, Alexandre Loukachenko, et doivent être reconduits à la frontière. Refoulés des deux côtés, des hommes, des femmes et des enfants se retrouvent alors bloqués le long de la frontière, en pleine forêt. Certains tentent de lancer l’alerte.

    Pour ce nouveau numéro de Ligne Directe, « Pologne, Biélorussie : piège en forêt pour les migrants » (à voir ci-dessus), Maëva Poulet, journaliste des Observateurs de France 24, était avec Gulliver Gragg, correspondant de France 24, en tournage pendant la semaine du 4 octobre dans la région frontalière de Poldachie, en Pologne. Elle revient, dans ce carnet de reportage sur les alertes lancées par les migrants aux ONG et à la presse.

    « Nous allons probablement rencontrer une famille avec des enfants. Voulez-vous vous joindre à nous ? » Samedi 9 octobre. Il est 15 heures lorsque Piotr Bystrianin nous envoie ce message. Piotr est membre de la #Fondation_Ocalenie, une ONG polonaise d’aide aux migrants et réfugiés basée à Varsovie. Depuis cet été, chaque semaine, leur équipe se relaie pour être présente à 200 km de la capitale, dans la région frontalière de #Podlachie pour surveiller cette crise migratoire inédite en Pologne, et venir en aide aux migrants.

    Une position GPS nous est envoyée : direction le petit village de #Stara_Luplanka. C’est ici qu’une famille venue du Kurdistan irakien a été repérée. Après sept jours de marche depuis la Biélorussie, elle est arrivée en Pologne en échappant au contrôle des gardes-frontières. « Nous recevons des alertes concernant la présence de groupes de migrants », explique brièvement Piotr Bystrianin. Ce que nous savons, c’est que beaucoup de migrants envoient leur position GPS, aux organisations ou à la presse, pour appeler à l’aide.

    Une « #guerre_hybride » entre la Pologne et la Biélorussie

    Le rendez-vous est en lisière de forêt, près d’un champ de maïs. Karolina Szymańska, également membre de la fondation, nous fait signe d’attendre : « Nous devons d’abord discuter avec ces gens ». C’est un père seul et ses quatre enfants, âgés de 8 à 14 ans. « Ils ont très froid et ils ont peur », explique Piotr pendant que sa collègue leur offre à boire, à manger et des vêtements chauds.

    Au téléphone, un traducteur arabophone explique au père la situation. Car la stratégie de la Pologne est claire : les migrants se trouvant côté polonais doivent être refoulés à la frontière, en Biélorussie. Le parlement polonais y a autorisé les gardes-frontières le 14 octobre. Et ce, même s’il s’agit de demandeurs d’asile.

    La Pologne estime en effet que ces migrants ne sont pas en danger en Biélorussie, pays dans lequel ils sont arrivés légalement, en avion, munis de visas. C’est également ce qui fait dire à l’Union européenne que le régime de Minsk mène une « guerre hybride » : en réponse à des sanctions européennes, la Biélorussie chercherait à déstabiliser les 27 en envoyant des migrants aux frontières.

    « Parfois, ils les ramènent dans la forêt, même s’il y a des enfants »

    Pour que cette famille irakienne échappe à un refoulement, Piotr et Karolina n’ont qu’une option à proposer : la demande d’asile. Mais il faut que la famille veuille l’enregistrer en Pologne, et donc rester en Pologne. Or, selon le gouvernement polonais, beaucoup veulent en réalité rejoindre l’Allemagne, l’Angleterre, ou la France. Il faut aussi, pour mener une demande d’asile, être en mesure d’expliquer que l’on fui des craintes de persécutions ou des conflits. Ce n’est pas le cas de tous les migrants qui traversent cette frontière.

    Dans le cas de cette famille, plusieurs éléments lui permettent de solliciter l’asile. « La famille va donner procuration à [Karolina], et elle va appeler les gardes-frontières pour leur demander de venir. Elle va les aider dans leur demande de protection internationale en Pologne. »

    Nous attendons alors deux heures l’arrivée des gardes-frontières. C’est à eux d’enregistrer la demande. Reste qu’avec la nouvelle loi, ils n’y sont pas obligés. Les médias ont été invités par l’ONG pour aider à faire pression. « Parfois, ils les ramènent dans la forêt, même s’il y a des enfants », insiste Piotr. Ce soir-là, grâce à la mobilisation de Piotr et Karolina - et peut-être à la présence de plusieurs caméras dont la nôtre - la famille sera amenée au poste des gardes-frontières, où elle passera la nuit, au chaud, en attendant la suite de l’instruction de sa demande.

    « C’est comme un #ping-pong »

    Si cette famille a pu être aidée, c’est aussi parce qu’elle a réussi à dépasser la zone de l’état d’urgence : une bande de 3 km tracée par la Pologne tout du long de sa frontière avec la Biélorussie, formellement interdite d’accès aux organisations comme aux journalistes.

    Le long de la frontière, les migrants se retrouvent donc seuls entre les gardes-frontières polonais et biélorusses. Côté polonais, ils sont ramenés manu militari en Biélorussie… En Biélorussie, ils sont également refoulés : depuis octobre, le pays refuse de laisser entrer les migrants déjà passés côté européen. « La seule chance de sortir de la Pologne, c’est d’entrer en Biélorussie. La seule chance de sortir de la Biélorussie, c’est d’entrer en Pologne. C’est comme un ping-pong », confie Nelson (pseudonyme), un migrant originaire de la République démocratique du Congo qui a contacté notre rédaction.

    Nelson a filmé et documenté les nuits passées entre les deux pays, dans un « #no_man's land » labyrinthique dans les bois, où les températures chutent à 0 degré la nuit en ce mois d’octobre. « On a rencontré quelques militaires polonais. Je leur ai dit, voilà, moi je viens du Congo, j’aimerais demander l’asile. Ils m’ont dit ’tu ne vas rien faire’. Ils ont commencé à nous embarquer de force et ils nous ont ramenés à la frontière. C’est la première nuit que nous avons passée dehors, avec mes enfants », poursuit Nelson. L’une de ses vidéos montre ses enfants dormir dans la forêt, sans tente, à même le sol, près d’un feu de camp. « Il faisait extrêmement froid, et extrêmement sombre ».


    Côté frontière #Pologne - #Biélorussie, des migrants alertent également. La Pologne les refoule en Biélorussie... qui les renvoie en Pologne. Ils se retrouvent donc coincés dans la forêt entre les deux pays. Ici des messages envoyés sur WhatsApp à notre journaliste @maevaplt (3)
    — Les Observateurs (@Observateurs) October 22, 2021
    https://twitter.com/Observateurs/status/1451574931192365059

    « On ne peut plus continuer »

    Ces images, comme celles d’autres migrants qui appellent à l’aide, sont de rares témoignages de ce qu’il se passe dans la bande frontalière interdite d’accès. Depuis septembre, au moins neuf personnes sont mortes d’hypothermie ou d’épuisement dans la forêt.

    D’autres migrants ont contacté notre rédaction depuis cette zone, parfois sans réussir à envoyer d’images. Certains ont envoyé des messages de détresse. « Il fait froid, il n’y a rien à manger, c’est un enfer », nous a écrit un Congolais. « On ne peut plus continuer », dit un Irakien dans un audio WhatsApp. « Bonjour madame, je suis à la frontière », écrit encore une migrante dont nous ne connaissons pas l’origine. Elle n’enverra aucun autre message après celui-ci.

    Seule chance pour eux de se faire aider, partager avec les organisations présentes à la frontière leur position GPS… depuis une forêt où le réseau internet et téléphonique est instable, et sans électricité pour recharger son téléphone.

    https://observers.france24.com/fr/%C3%A9missions/ligne-directe/20211025-pologne-bielorussie-migrations-migrants-foret-ong-human

    #Ocalenie #frontières #asile #migrations #réfugiés #Belarus #limbe #blocage

    –-> je rapatrie ici des infos d’un fil de discussion que j’avais mis sur un fil qui traite quand même d’un peu d’autre chose... mot d’ordre « de l’ordre dans les archives »
    >> fil de discussion sur le #mur qui est en train d’être construit à la frontière entre la Pologne et la Biélorussie :
    https://seenthis.net/messages/927137
    #murs #barrières_frontalières

    –-

    ajouté à la liste des #zones_frontières créée pour pouvoir expulser/refouler des migrants :
    https://seenthis.net/messages/795053

    • « Hamza me dit qu’il a peur de mourir de froid dans la forêt ». Reportage avec les bénévoles à la frontière qui tue, entre la Biélorussie et la Pologne

      La #zone_frontalière entre la Biélorussie et la Pologne est devenue le théâtre d’une #crise_humanitaire. Face aux violations de droit multiples de la part des autorités polonaises et bélarusses, et au silence indifférent des institutions européennes, des réseaux de militants et de locaux apportent une aide de base à ces personnes en détresse.

      Par Agata Majos, à #Hajnówka – Depuis quelques jours, je fais partie du réseau militant #Grupa_Granica. Notre travail, c’est de soulager la souffrance des personnes qui se cachent dans la forêt polonaise. Si trouvés par des garde-frontières ou par la police, le risque est grand qu’ils soient de nouveau repoussés en Biélorussie. Cauchemar sans fin qui, pour certains, finira par la mort.

      Le 2 septembre, la Pologne a introduit l’état d’urgence sur une bande qui jouxte la frontière. Seuls les habitants de cette zone peuvent y accéder. La présence des militants et des médias est interdite. Nous opérons pourtant dans les forêts qui se trouvent de notre côté.

      Mon premier jour au QG des militants, près de la ville de Hajnówka. Je vais à ma première intervention. Un groupe de six personnes, cinq Syriens et un Irakien. C’est leur dixième séjour sur le sol polonais. Les gardes-frontières polonais les ont repoussés déjà neuf fois. Ça fait un mois qu’ils essayent de traverser cette forêt.

      Au début, lorsqu’on les approche, ils ont peur de nous. On siffle. C’est pour les rassurer, comme ça ils savent qu’on n’est pas des gardes-frontières. Qu’on a des bonnes intentions.

      Ils dévorent la nourriture qu’on apporte. Pour certains, ça fait des jours qu’ils n’ont pas mangé. On leur donne de l’eau, du pain, de la nourriture en boite (thon ou pâté), du chocolat, des barres énergétiques, de la soupe chaude. La soupe ne devrait pas être trop épicée – ils sont nombreux à avoir des problèmes gastriques. C’est parce qu’ils mangent très peu et ils boivent de l’eau boueuse des flaques, des marais et des ruisseaux.

      On apporte aussi des couvertures d’urgence. Des chaussures et des chaussettes – les pieds sont souvent dans le pire état. Des batteries externes, absolument essentielles, car avec un portable chargé ils peuvent se localiser sur une carte, écrire un mot à leurs familles. Un portable chargé peut sauver la vie dans ces conditions infernales.

      Les signes de leur séjour en Biélorussie, on les voit partout sur leurs corps.

      On se met autour du feu, on sort un paquet de cigarettes. Un moment rare de détente, comme si on était à une soirée entre amis. Un des réfugiés, Omar*, nous montre les photos de sa femme et deux enfants, âgé de deux et cinq ans. On demande s’ils sont toujours en Syrie. Il répond que non, qu’ils sont en Biélorussie à la frontière. J’essaie de ne pas imaginer dans ma tête ce qu’ils se passe avec eux.

      Les réfugiés que l’on rencontre racontent que ce qui se passe du cote bélarusse de la frontière, c’est le pire. Les signes de leur séjour en Biélorussie, on les voit partout sur leurs corps. Des blessures causées par le fil barbelé, des ecchymoses par les coups de garde-frontières. Certains ont des blessures causées par les morsures des chiens policiers.

      Omar me montre une photo de lui en Syrie, puis se pointe du doigt. Sur la photo, il est bien habillé, soigné, il est dans un restaurant avec un ami. Ici, maintenant, il est dans des vêtements sales, la barbe qui n’a pas été rasée depuis des semaines. C’est comme s’il voulait dire : regarde ce que je suis devenu. Il me montre sa main, un morceau de son doigt manque. Effet de son passage de la frontière.

      Dans un sac à dos qu’on a apporté, on trouve un paquet de Toffifee. Ils l’ouvrent et nous en proposent. Au début on refuse, on dit qu’ils en ont plus besoin que nous. Mais ils ont besoin de partager. Je prends mon Toffifee et je le cache dans ma poche. Je n’arrive pas à le manger, le ventre serré.

      Il est temps de partir. « Quand je m’installe à Berlin, je vous inviterai tous », dit Omar.
      « Ça marche ! », on répond en riant, tout en sachant qu’il y a peu de chance que ça arrive vraiment.

      On rentre au QG des militants pour se reposer un peu quand soudain l’information nous tombe dessus : six enfants sont à l’hôpital de Hajnówka avec leur mère hospitalisée. On ne sait pas encore ce qui va leur arriver. Il faut leur préparer des vêtements chauds, au cas où ils seraient repoussés de nouveau. Ça peut paraitre fou, mais rien ne nous étonne plus dans cet enfer.

      On apprend que le plus petit a trois ans et que le plus grand fait 150 cm. Je fouille dans les cartons dans notre dépôt. Je cherche des bonnets, chaussures, manteaux les plus chauds possible. Je me demande ce qui a bien pu se passer avec l’humanité pour que l’on soit là, à chercher des vêtements chauds pour des tout petits enfants, qui vont peut-être devoir passer des jours, ou des semaines, dans une forêt froide et humide. Je n’arrive pas à comprendre.

      Ce sont des questions que les militants se posent tous les jours. Avant de venir sur place, avec mes trois amis avocats, on a appelé une avocate en droit d’asile qui nous a expliqué la procédure. Pourtant, on sait très bien qu’on entre dans une zone ou la loi n’existe plus. Ou ces procédures-là, prescrites par la loi nationale et internationale, ne sont plus applicables. Quelques chanceux vont pouvoir déposer une demande d’asile – généralement quand il y a des médias, des enfants, les cas « médiatiques ». Pour le reste, c’est le refoulement en Biélorussie. Rappel : les médias n’ont pas accès la zone sous état d’urgence.

      Comme chaque semaine, Wanda et Robert, deux habitants d’un village qui se trouve dans la zone interdite, viennent à notre base. On leur donne des vêtements et des chaussures. Ils racontent que parfois, dans les villages au plus près de la frontière, on entend des voix venant des champs du maïs qui appellent « au secours ! ». Certains habitants reviennent avec de l’aide. D’autres appellent les autorités.

      Depuis quelques jours, certains habitants de la région allument un feu vert devant leurs maisons. C’est un signe pour des réfugié-e-s que c’est une maison ou ils peuvent venir se réchauffer, manger quelque chose, charger leur portable, se reposer un peu avant de reprendre la route. L’initiative est de Kamil Syller, habitant du village Werstok.

      Certains habitants de la zone font eux-mêmes des interventions dans des forêts. Ils sont très engagés mais leurs possibilités sont limitées. Comme la zone est fermée aux personnes de l’extérieur, on ne peut pas y aller les soulager. Ils se retrouvent seuls face à une souffrance difficile à imaginer.

      – « Ce qui serait utile, c’est une formation médicale, dit Robert, Pour savoir comment reconnaître les symptômes d’hypothermie. Comment savoir que la personne est dans un état critique et qu’il faut appeler les secours ? »

      Mais appeler une ambulance signifie aussi que les garde-frontières sont avertis (l’ambulance est obligée de le faire). En conséquence, c’est un « push-back » quasiment garanti.

      Notre groupe militant collabore étroitement avec l’ambulance des Médecins à la Frontière (Medycy na granicy), une initiative des médecins et ambulanciers qui fournissent de l’aide médicale aux réfugié-e-s. Ils le font d’une manière bénévole. Depuis des semaines, ils font appel aux autorités pour les laisser entrer dans la zone de l’état d’urgence. Sans résultat.

      Ce jour-là, les Médecins à la Frontière nous informent qu’ils soignent un groupe de trois personnes – deux Irakiens et un Turc. Les gardes-frontières ont remarqué l’ambulance et sont déjà sur place. Il faut y aller pour recueillir des procurations des réfugié-e-s. C’est leur seule chance pour commencer la procédure d’asile. On y va.

      Les trois hommes sont déshydratés, affamés, avec des symptômes d’hypothermie. Ils ont bu de l’eau contaminée d’un ruisseau, ils ont des symptômes d’intoxication alimentaire. Un homme, Hamza, est dans un état grave. On va à l’hôpital dans la ville de Hajnówka. En route, on passe à côté d’une autre ambulance. On voit une personne à terre, recouverte d’une couverture de survie. On se demande si elle est toujours vivante.

      Hamza prend mon portable. Avec mon outil de traduction, il dit qu’il ne peut pas rentrer en Biélorussie, il raconte qu’ils les ont battus et maltraités. Il a peur de mourir de froid dans la forêt.

      Je verrai cette personne plus tard à l’hôpital. C’est un jeune homme, il a survécu. Quand je le vois aux urgences, le médecin me demande de lui dire, avec l’application de traduction de mon téléphone, qu’il va aller prendre une douche. Il tremble énormément, je n’ai jamais vu une personne trembler autant. Je mets la langue kurde et je parle à mon portable. Il ne m’entend pas mais je vois qu’il essaye de me dire quelque chose. Je me rapproche pour l’entendre, sa voix est très faible. « No Belarus, no Belarus », il dit. Partout sur son corps, des blessures et des traces de coups.

      Après deux ou trois heures, les trois réfugiés avec qui je suis venue se sentent beaucoup mieux. Je recueille des procurations. Je leur dis pourquoi la demande d’asile est leur seule possibilité dans cette situation. J’essaie de leur expliquer que le fait de faire la demande ne garantit pas qu’ils ne vont pas être de nouveau repoussés en Biélorussie. Hamza prend mon portable. Avec mon outil de traduction, il dit qu’il ne peut pas rentrer en Biélorussie, il raconte qu’ils les ont battus et maltraités. Il a peur de mourir de froid dans la forêt. Je ne sais pas quoi lui répondre, comment le réconforter. Je sais très bien, on l’entend tous les jours, que la loi ne fonctionne pas. Mais je ne peux rien lui garantir.

      On a un moment libre. Un militant, Olek, me raconte que quand il était petit, il passait l’été dans ces forêts, ou ses parents ont une maison de vacances. Il raconte comment il ramassait des champignons et faisait du vélo. Moi je lui raconte que l’année dernière je suis venue dans un des villages d’à côté pour écouter le brame du cerf. On se dit qu’on ne pourra plus jamais venir ici comme touristes. Qu’on ne pourra jamais se promener dans ces forêts sans penser à toutes ces personnes qu’on a rencontré parmi les arbres, dont on ne connaitra jamais le sort.

      Comme celui d’Omar et de son groupe. Ou celui de Hamza ses deux amis Irakiens. Je contacte les garde-frontières pour apprendre où ils les ont pris – étant leur conseillère, j’ai le droit d’avoir accès à cette information. Pourtant, on m’informe que personne ne sait où ils sont, personne ne les a jamais vus.

      Tout comme les six enfants de l’hôpital de Hajnówka. Plusieurs institutions, dont l’adjoint au Défenseur des droits, ont essayé d’intervenir en leur faveur.

      Mon Toffifee, je le tiens encore dans ma poche. Je n’arrive toujours pas à le manger.

      * Les noms des militants et des réfugié-e-s ont été changés

      https://courrierdeuropecentrale.fr/no-belarus-no-belarus-reportage-avec-les-benevoles-a-la-fron

    • Entre la Pologne et le Belarus, les migrants abandonnés dans une #zone_de_non-droit

      Le Parlement polonais a voté, le 14 octobre, la construction d’un mur à sa frontière avec le Belarus. Mais aussi la possibilité de refouler les migrants, coincés entre les deux pays, dans une forêt où l’état d’urgence a été décrété.

      Un mur d’une valeur de 350 millions d’euros et le « droit » de refouler les migrants qui se présentent à ses frontières avec le Belarus. C’est ce qu’a voté le Parlement polonais, jeudi 14 octobre, faisant fi du droit international, qui interdit la pratique du push back (refoulement) lorsque les personnes en migration déclarent vouloir demander l’asile dans un pays. Des mesures qui surviennent au moment où la Pologne a créé, à sa frontière, une zone enclavée en pleine forêt, où les migrants restent bloqués sans eau ni nourriture, dans des conditions de vie extrêmes.

      Dimanche 17 octobre, à l’initiative de groupes féministes, des manifestations se sont tenues à Varsovie et dans plusieurs autres villes polonaises, comme Cracovie, pour dénoncer ces refoulements et les « actions scandaleuses des autorités vis-à-vis des personnes à la recherche d’un refuge en Pologne ». Le même jour, un ressortissant ukrainien qui transportait vingt-sept migrants irakiens dans une voiture aurait été arrêté par les garde-frontières polonais, selon l’ambassade de France en Pologne.

      Depuis l’été dernier, la Pologne est devenue l’un des principaux points de passage des migrants qui, venant du Belarus, tentent de traverser la frontière pour rejoindre l’Allemagne et l’Europe de l’Ouest. Les forces de l’ordre polonaises sont accusées par plusieurs ONG, dont Amnesty International, d’abandonner à leur sort des demandeurs d’asile se présentant à leurs frontières et de les renvoyer de force vers le Belarus. Ainsi, mi-août dernier, Amnesty International a pu documenter et prouver, grâce à une enquête numérique, le « renvoi forcé illégal » d’une trentaine d’Afghans ayant déposé une demande d’asile en Pologne vers le Belarus.

      « Des personnes demandent l’asile dans un pays de l’Union européenne et un État membre de l’Union européenne viole de manière éhontée leurs droits : l’Union européenne doit agir rapidement et fermement pour dénoncer ces atteintes flagrantes au droit européen et international », avait alors dénoncé Eve Geddie, directrice du bureau d’Amnesty International auprès des institutions européennes.

      En catimini, dès le 20 août, la Pologne a officialisé le refoulement des migrants par le biais d’un arrêté ministériel. L’état d’urgence décrété dans cette zone frontalière, côté polonais, début septembre, a ensuite fortement restreint l’accès aux ONG et journalistes, les empêchant de documenter le quotidien des personnes vivant ou se présentant à la frontière. C’est dans le cadre de la loi sur le renforcement de la sécurité aux frontières de l’État, adoptée mardi 19 octobre, que le Parlement a légalisé la pratique du refoulement.

      Le Parlement polonais peut voter ce qu’il veut, les refoulements restent une violation du droit international.

      Jan Brzozowski, chercheur et spécialiste des migrations

      « Les migrations sont une nouvelle fois utilisées pour des raisons politiques, analyse le Polonais Jan Brzozowski, chercheur à l’université d’économie de Cracovie et spécialiste des migrations. Mais le Parlement polonais peut voter ce qu’il veut, les refoulements restent une violation du droit international. Ces mesures n’ont donc aucune valeur à l’extérieur de la Pologne. On n’attend pas du gouvernement qu’il accepte toutes les demandes d’asile mais que la loi internationale soit respectée, donc que les migrants qui se présentent à notre frontière, même illégalement depuis le Belarus, soient autorisés à déposer une demande de protection et qu’elle soit étudiée sérieusement. »

      Pour Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International, ce scénario ressemble fort au conflit né entre la Grèce et la Turquie il y a quelque temps. « Le Belarus utilise sa frontière avec la Pologne pour mettre l’Europe dans une situation difficile, en permettant à qui en a l’envie de rentrer sur le territoire sans visa. C’est ainsi que des Afghans ou des Irakiens prennent l’avion pour Minsk et entrent, à l’aide de passeurs ou autrement, sur le territoire polonais. Cela fait partie des intentions de Loukachenko d’utiliser la pression migratoire pour mettre une pression politique sur l’Europe, qui a émis beaucoup de sanctions à l’égard de son régime », souligne-t-elle.

      Problème : l’instrumentalisation de la question migratoire par les deux pays engendre une situation catastrophique à la frontière, en particulier dans cette zone de non-droit où nul ne peut accéder. Déjà sept personnes ont perdu la vie depuis l’été et nombre d’observateurs ont constaté des cas d’hypothermie, de maladies liées à l’environnement de vie, de mal ou non-nutrition.

      « Il faut imaginer une zone de 400 kilomètres de long et 3 kilomètres de large, en état d’urgence, où les seules personnes habilitées à y être sont les garde-frontières. Une zone forestière où il n’y a rien, où l’on ne peut se protéger du froid et où l’on n’a pas à manger. Les réfugiés qui y sont coincés n’ont pas le droit de la traverser pour aller sur le reste du territoire polonais, au risque d’être renvoyés dans cette zone ou d’être repoussés vers le Belarus. Ces push back, sans prise en compte de leur situation individuelle, sont illégaux au regard du droit international. Mais finalement tout est illégal, y compris le fait de les bloquer dans cette zone sans leur apporter une aide humanitaire », résume Agnès Callamard, experte des droits humains, qui rappelle la responsabilité du gouvernement polonais dans ces multiples violations du droit international.

      Les gens boivent l’eau des marais, certains tombent malades.

      Anna Alboth, membre de l’ONG Minority Rights Group

      Anna Alboth, membre de l’ONG Minority Rights Group, estime qu’environ 5 000 personnes seraient aujourd’hui parquées dans cette forêt, au milieu des marécages et des animaux sauvages, sans ressources pour survivre. « On ne peut pas parler d’un afflux, ces mesures sont disproportionnées », relève Agnès Callamard. « Les gens boivent l’eau des marais, certains tombent malades. Les gens ne connaissent pas la géographie des lieux et ne sont pas habitués au froid. Plusieurs migrants nous ont raconté qu’ils n’avaient pas mangé ni bu pendant des jours. Nous, on est juste des travailleurs humanitaires, personne ne nous a préparés à patrouiller en forêt à la recherche de personnes cachées pour leur donner une simple bouteille d’eau », regrette Anna Alboth, qui vient de passer plusieurs semaines à la frontière, rencontrant des groupes de femmes seules, des familles, des enfants, venus pour la plupart de l’Afrique de l’Ouest (Congo, Nigéria), du Kurdistan irakien, de Syrie et du Yemen.

      Si quelques habitants tentent d’aider les migrants sur place, une majorité d’entre eux, rapporte Anna Alboth, appellent la police pour dénoncer leur présence aux abords de la forêt, répondant aux conseils des policiers. « Ils font du porte-à-porte pour inviter les gens à dénoncer les migrants, en affirmant qu’ils sont dangereux et en leur conseillant de bien fermer leurs fenêtres et porte d’entrée le soir. Ils affirment aussi transférer les migrants dénoncés vers des centres d’accueil où ils peuvent demander l’asile, ce qui est faux. 95 % d’entre eux n’en ont pas la possibilité et sont refoulés. »

      Une« propagande » également dénoncée par le chercheur Jan Brzozowski, qui rappelle qu’un programme scandaleux a été diffusé récemment en Pologne, insinuant que les migrants détenaient du matériel illégal sur leurs téléphones comme du contenu pédopornographique, ou étaient des sympathisants de l’État islamique. « Un mensonge total visant à manipuler les gens. La population adhère à la propagande du gouvernement polonais et n’est pas suffisamment informée. Elle ignore ce qu’il se passe à la frontière. »

      L’idée d’une “invasion” prépare la population à accepter le pire des agissements.

      Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International

      À ses yeux, l’une des priorités serait de « sensibiliser » les Polonais sur la réalité du terrain, car le gouvernement polonais actuel accorde une « importance forte » à l’opinion publique. « Cela doit passer par le peuple. Le soutien, même symbolique, des ONG travaillant sur les droits humains à travers le monde peut aussi aider. Quant à l’idée de sanctions au niveau européen, je crois que ce serait contreproductif : on voit bien comment les relations avec l’Union européenne se détériorent dans un contexte où la Pologne espère gagner en autonomie. »

      Jeudi 7 octobre, le Tribunal constitutionnel polonais a rendu une décision venant contester la primauté du droit européen (lire ici notre entretien). Au Parlement européen, mardi 19 octobre, les députés ont appelé la Commission européenne à « utiliser tous les outils à sa disposition pour défendre les citoyens polonais » et à lancer des procédures d’infraction envers la Pologne.

      La dynamique actuelle aux frontières entre la Pologne et le Belarus rejoint, pour Agnès Callamard, ce que l’on voit ailleurs dans le monde et en Europe concernant les migrations : la symbolique de « l’invasion » s’installe dans les esprits, propagée par les milieux de droite et d’extrême droite. Et tant pis si des personnes (y compris des enfants) « meurent de faim ».

      « La majorité des Polonais est d’accord pour que le gouvernement prenne ces mesures, note la secrétaire générale d’Amnesty International, qui revient d’un séjour en Pologne. On n’arrête pas de les bombarder de messages insinuant que le pays est envahi et que s’il ne fait rien, cela aboutira à la même situation qu’en 2015. L’idée d’une “invasion” prépare la population à accepter le pire des agissements. On voit cela partout en Europe, où l’on essaie d’habituer les gens à déshumaniser les réfugiés. Et ça marche. »

      https://www.mediapart.fr/journal/international/201021/entre-la-pologne-et-le-belarus-les-migrants-abandonnes-dans-une-zone-de-no

    • Video shows Polish guards using tear gas to push back migrants

      A group of migrants stuck at the Belarusian-Polish border trying to cross the border barrier has been repelled by guards using tear gas, the Polish Border Guard said. Up to 15,000 migrants and refugees could be stranded in the border region between the two countries.

      A group of migrants stuck on the Polish-Belarusian frontier for weeks tried to break through the border barrier, according to the Polish Border Guard.

      Near the village of Usnarz Gorny, six people threw wooden logs onto the barbed wire fence in an effort to topple it, the agency said in a tweet on Wednesday (October 20) that included a video of the incident. The migrants also threw stones at border guards and soldiers, the tweet added. Some were equipped with axes and pliers, it said.

      https://twitter.com/Straz_Graniczna/status/1450830048035024903

      Border guards used tear gas to stop the migrants, which can be seen in the last 15 seconds of the video. Nevertheless, 16 of them eventually forced their way into Polish territory but were pushed back to the other side of the border, according to the agency.

      It is important to note that the information provided by the Polish Border Guard cannot be independently verified because Poland has imposed a state of emergency in the border region. Journalists and aid workers are not allowed in.

      Over the past few months, thousands of mainly Middle Eastern migrants have been trying to reach the European Union via Belarus. They chose paths to EU member states Lithuania, Latvia and Poland. According to news agency dpa, around 15,000 migrants have gathered at the Polish-Belarusian border since then. The Lithuanian government on Wednesday spoke of a total of 6,000 to 7,000 who could be waiting at the EU external border with Belarus.

      Read more: Germany mulls sanctions to stop migration from Belarus amid growing concern over rights violations
      Geopolitical conflict

      The governments of Poland and other EU countries as well as EU institutions have repeatedly accused Belarusian ruler Lukashenko of allowing people from countries like Iraq and Lebanon to travel toward the bloc’s external borders via Belarus to put pressure on the EU and sow division. On Wednesday, Germany’s interior minister, Horst Seehofer, accused Belarus of organizing human trafficking, calling it a form of “hybrid threat by weaponizing migrants.”

      Underlying the recent spike in irregular migrant arrivals to the EU via Belarus is a complicated geopolitical conflict. In May, Lukashenko’s security forces diverted a Ryanair plane with a Belarusian activist on board flying from Greece to Lithuania. As a result, the EU imposed sanctions on Belarus.

      In return, Lukashenko indicated that Belarus could retaliate by loosening border controls for irregular, western-bound migrants as well as drug trafficking.

      On Wednesday, the body of a Syrian was found in a river in the border region between Poland and Belarus. It was the eighth recorded migrant death since the beginning of the surge in arrivals. Amnesty International, the Council of Europe and others have repeatedly criticized member Poland for its treatment of migrants at the border with Belarus.

      https://www.infomigrants.net/en/post/35949/video-shows-polish-guards-using-tear-gas-to-push-back-migrants

      #Usnarz_Gorny #push-backs #refoulements

    • Freezing to death: the migrants left to die on the Poland-Belarus border – video
      https://www.youtube.com/watch?v=uassRA0qF-s

      Migrants are dying in Poland’s forested border with Belarus, as the countries are locked in a geopolitical standoff. Polish authorities accuse Belarus of deliberately abandoning migrants near its border in an attempt to destabilise the EU because the bloc imposing sanctions on Belarus after its disputed election.

      Poland has responded by declaring an emergency zone, forbidden to journalists and activists, where it is believed that, hidden from sight, they are illegally forcing people seeking asylum back over the border instead of processing applications. We follow Piotr Bystrianin, an activist trying to locate desperate migrants in the woods before the border guards do.

      https://www.theguardian.com/world/video/2021/oct/22/freezing-to-death-the-migrants-left-to-die-on-the-poland-belarus-border

      #froid

  • Des migrants crèvent de froid aux portes de Paris, et l’État ne fait rien
    https://reporterre.net/Des-migrants-crevent-de-froid-aux-portes-de-Paris-et-l-Etat-ne-fait-rien

    Des centaines d’exilés s’entassent dans un tunnel aux portes de la capitale. Hommes, femmes et enfants y sont dans « l’abandon le plus complet », regrettent les auteurs de cette tribune. Ils appellent les autorités à mettre à disposition les locaux vacants. Source : Reporterre

    • autant, quand il fait froid et humide, les gens restent plus en tas à l’intérieur, chez eux ou au boulot, et ouvrent moins les fenêtres ; le bon cocktail à propagation :-p

      Manu devrait faire un décret pour interdire le froid et l’humidité, sous peine d’amende de 135 euros ; et tant qu’a y être, augmenter les émissions de gaz à effet de serre et accélérer le changement climatique par tout moyen approprié, afin de nous sortir par le haut de cette ornière pandémique humide et froide.

    • « réalise à partir des travaux de de Margerie » : tweeter dit 15 nov. 2020 :
      https://twitter.com/flight_behav/status/1328065659847249921

      [...] mais il est possible que la température extérieure ait un effet indirect sur la transmission du virus, via nos comportements quotidiens. Par exemple s’il fait plus froid dehors, peut-être passons nous plus de temps en intérieur. Peut-être aussi que nous aérons moins les bâtiments où nous nous trouvons.

      + autres interprétations dans le texte
      + lien vers un pdf qu’il a fait
      + lien vers d’autres études d’autres gens

      https://twitter.com/flight_behav/status/1328093736807632897

  • Senza stringhe

    La libertà di movimento è riconosciuta dalla nostra Costituzione; se questa sia un diritto naturale oppure no, bisogna allora riflettere su cosa effettivamente sia un diritto naturale. Tuttavia, essa è una parte imprescindibile della vita umana e coloro che migrano, ieri come oggi, hanno uno stimolo ben superiore all’appartenenza territoriale. Ogni giorno, ci sono due scenari paralleli e possibili che avvengono tra le montagne italo-francesi: coloro che raggiungono la meta e coloro che vengono respinti; il terzo scenario, fatale e tragico, è solamente intuibile.
    Eppure la frontiera è stata militarizzata ma qui continuano a passare: nonostante tutto, c’è porosità e c’è un passaggio. Prima che arrivasse il turismo privilegiato, l’alta valle compresa tra Bardonecchia, Oulx e Claviere ha da sempre vissuto la propria evoluzione dapprima con il Sentiero dei Mandarini e successivamente con la realizzazione della ferrovia cambiando la geografia del posto. Le frontiere diventano incomprensibili senza aver chiara l’origine dei vari cammini: la rotta balcanica, il Mar Mediterraneo centrale, i mercati del lavoro forzato e le richieste europee. Le frontiere si modellano, si ripetono e si diversificano ma presentano tutte una caratteristica isomorfa: la politica del consenso interno oltre che strutturale. In una valle come questa, caratterizzata dagli inverni rigidi e nevosi, dal 2015 non si arresta il tentativo di attraversare il confine tra i due stati sia per una necessità di viaggio, di orizzonte retorico, di ricongiungimento familiare ma soprattutto, dopo aver attraversando territori difficili o mari impossibili, per mesi o anni, non è di certo la montagna a fermare la mobilità che non segue logiche di tipo locale. Le mete finali, a volte, non sono precise ma vengono costruite in itinere e secondo la propria possibilità economica; per viaggiare hanno speso capitali enormi con la consapevolezza della restituzione alle reti di parentato, di vicinato e tutte quelle possibili.
    La valle si presenta frammentata geograficamente e ciò aumenta le difficoltà per raccogliere dei dati precisi in quanto le modalità di respingimento sono molto eterogenee, ci sono diversi valichi di frontiera: ci sono respingimenti che avvengono al Frejus e ci sono respingimenti che avvengono a Montgenèvre. Di notte, le persone respinte vengono portate al Rifugio Solidale di Oulx, sia dalla Croce Rossa sia dalla Polizia di stato italiana. Durante il giorno, invece, la Polizia di stato italiana riporta le persone in Italia e le lascia tra le strade di Oulx o a Bardonecchia. Dall’altra parte, ad Ovest del Monginevro, a Briançon è presente il Refuge Solidarie: solo con la collaborazione tra le associazioni italo-francesi si può avere una stima di quante sono state le persone accolte e dunque quante persone hanno raggiunto la meta intermedia, la Francia. Avere dei dati più precisi potrebbe essere utile per stimolare un intervento più strutturato da parte delle istituzioni perché in questo momento sul territorio sono presenti soprattutto le associazioni e ONG o individui singoli che stanno gestendo questa situazione, che stanno cercando di tamponare questa emergenza che neanche dovrebbe avere questo titolo.

    Non sono migranti ma frontiere in cammino.

    https://www.leggiscomodo.org/senza-stringhe

    #migrations #frontières #Italie #montagne #Alpes #Hautes-Alpes #reportage #photo-reportage #photographie #Briançon #Oulx #liberté_de_mouvement #liberté_de_circulation #militarisation_des_frontières #porosité #passage #fermeture_des_frontières #Claviere #Bardonecchia #chemin_de_fer #Sentiero_dei_Mandarini #Frejus #refoulements #push-backs #jour #nuit #Refuge_solidaire #casa_cantonniera #froid #hiver #Busson #PAF #maraude #solidarité #maraudes #Médecins_du_monde #no-tav
    #ressources_pédagogiques

    ajouté à la métaliste sur le Briançonnais :
    https://seenthis.net/messages/733721#message886920

  • ’I’m certain that people have died here’ – German doctor talks about his experience treating migrants in Bosnia

    Aid workers are increasingly alarmed about the worsening situation of the some 1,500 migrants stuck in northwest Bosnia, hundreds of whom are staying in abandoned buildings and makeshift forest settlements with little access to aid. InfoMigrants spoke with German streetwork doctor Gerhard Trabert about his patients’ physical and mental health, a lack of cooperation at the expense of the migrants and what ought to happen next.

    Over the past 20 years, Gerhard Trabert has done no fewer than 34 medical aid missions abroad in countries and hotspots including Afghanistan, Syria, Ethiopia, Sri Lanka, Indonesia and Lesbos.

    In 1998, the German doctor and social worker founded the aid organization “Armut und Gesundheit in Deutschland” ("Poverty and Health in Germany"), whose medical streetwork approach is to seek out homeless people so they get access to health care. For his accomplishments and services, he received Germany’s Federal Cross of Merit in 2004 and was named professor of the year in 2020, among other awards.

    Trabert’s latest mission took him to northwest Bosnia and Herzegovina, where the living conditions of the some 1,500 migrants stranded in the Una-Sana canton are becoming increasingly miserable and dangerous. For months, they have been staying there without access to the most basic necessities.

    Despite not receiving an official permit to deliver medical care, Trabert and his team managed to treat some 170 people in Bihać, the administrative center of the Una-Sana canton, and several other hotspots in the region over the course of eight days.

    InfoMigrants spoke to the 64-year-old in mid-January, three days after he returned from his trip to Bosnia. The interview, which has been edited and condensed for clarity, was conducted by InfoMigrants’ Benjamin Bathke.

    ************************

    InfoMigrants: The experiences you had in Bosnia must still be very present. What is going through your mind now that you’re back in Germany?

    Gerhard Trabert: Seeing people living in ruins without access to food, water and medical care at freezing temperatures in shabby blankets and mattresses, who make open fire to somehow keep warm; seeing the migrant camp Lipa that’s still not functioning — all this makes (you) melancholic, sad and angry because these conditions shouldn’t, they mustn’t exist; and Europe is failing to act.

    It’s bizarre that only a ten-hour car drive away from my home, it almost feels like being almost in another world. It also feels bizarre how different and incommensurate priorities can be: While protective measures against COVID-19 are being discussed in Germany, none of these measures exist for migrants and refugees in Bosnia. People complain about not being able to go skiing this winter while migrants live in cold and damp huts full of snow and mud.

    All week long we had sub-zero temperatures. After spending three hours in one of the dwellings, we were chilled to the bone. Of course we were able to go where it’s warm afterwards, but the notion that these people are living in these conditions 24/7 is unfathomable. It’s hard to convey these things if you haven’t seen them with your own eyes or sensed it with your own body, if only temporarily.


    https://twitter.com/InfoMigrants/status/1351220558529224704

    Can you tell us why you decided to go to Bosnia and what your mission looked like, broadly speaking?

    It was a very spontaneous decision after watching all the media reports. We drove down there with two mobile clinics and had contact with our Bosnian partner organization SOS Bihać upfront. We tried to get a permit but decided we could no longer wait and must give it a try. Our vehicles are rolling consulting rooms equipped with an examination couch, medical equipment, medicine, dressing material, and so on. After waiting at the Croatian-Bosnian border for six hours, we were allowed to cross the border, but without our vehicles. A few hours later, we were told we couldn’t go anywhere because of the curfew in Bosnia, so they brought us to a nearby accommodation. The next day, it took another five hours to finally enter Bosnia with our vehicles and drive to Bihać.

    Our team of five consisted of two nurses, two social workers and myself in the role of a physician. We had brought high-quality, suitable material including sleeping bags usable for down to -15°C, sleeping pads, hygiene articles like diapers and toilet paper and warm underwear. We weren’t able to use our mobile clinics, especially in the first few days, because SOS Bihać told us police would come immediately if we show up at a hotspot with the vehicles. So we put as much as we could in our backpacks and walked to the hotspots.

    One of those hotspots you described on Facebook is the run-down four-story building in Bihać of what you say used to be an elderly care facility. What did you experience there?

    We saw more than 100 Pakistani and Afghan men staying there in the freezing cold, most of them between the ages of 20 and 40. We went from floor to floor, introduced ourselves and offered help. It was so dark we had to use flash lights and headlamps at all times. There was this biting smoke everywhere from the open fireplaces they used to keep somewhat warm and cook food.

    Around one in three people had some kind of injury that required medical attention. We treated lots of cases of scabies, which causes bacteria to enter the wound through itching. Fortunately, we had brought special salves and medication needed to treat scabies, which a local pharmacy didn’t have. Many people had respiratory diseases and problems with their digestive organs like gastritis due to the cold and their general living conditions. We also saw skin wounds and severe open wounds as well as typical stress disorders like high blood pressure. During our second visit, we changed the bandages.

    Experiencing people forced to live like this was very intense. Some people told us they had been staying in the building for over a year, one even said it’s been three years. They occasionally try to cross the border, get pushed back and return to the ruin.

    What do the surroundings of the ruin look like?

    It’s a hotspot in the middle of the city, next to a river. The distance to our apartment in Bihać, which has a population of around 50,000, was only 200 meters. During the day, people were out and about in the city for a while and received some food at kiosks. I saw some shovel snow, so perhaps they received some money in exchange. But a regular care concept for these people doesn’t exist. Drinking water, groceries, sanitary facilities — the migrants are more or less dependent on themselves.

    I also noticed protests by locals, but we were told those Bosnians weren’t against refugees and migrants per se but against illegal hotspots. They called for accommodating and providing for them instead of living in the middle of Bihać by the hundreds. But it seems that nobody on the Bosnian side feels responsible for providing for them.

    What about the NGOs — to what extent can they alleviate the suffering?

    My impression after a week on the ground is that there was no real cooperation, interconnectedness or communication between the NGOs. We even sensed some competition. It’s a scrap for power and competence, and many things happened in a very uncoordinated way.

    Regarding Bosnian authorities, there are conflicts between the Una-Sana canton and the capital Sarajevo. Overall, the different players didn’t look at who has which resources, who can take on which task, and so on. I perceived the situation as absolute bleak. And I do have to say that this imbroglio was wanted from the side of Bosnian authorities, which didn’t surprise me as I know it from my time on Lesbos, where the Greek, but also the EU authorities acted similarly: Signaling time and again to the people that they were not welcome there. So I assume chaos is part of the strategy.

    How does the group dynamics among the migrants staying in the hotspots look like? Are there hierarchies and tensions?

    From my experience on the ground in Bosnia, but also from missions in other countries, I must say that there is a hierarchy among the different nationalities. Syrians usually hold the top spot, followed by Afghans, Pakistani, Bangladeshi and northern African countries like Morocco. Why? Because Syrians have the best shot at receiving asylum. Migrants there know exactly how Europe reacts. This hierarchy sometimes manifests in violent confrontations — we treated stab wounds, for instance. Moroccans and Algerians told us they couldn’t go to groups from other countries without getting sent away. There are some mixed groups, including people from Afghanistan and Pakistan as well as Moroccans and Algerians.

    What can you tell us about people’s mental health?

    Please allow me to make a short scientific digression. There are three forms of traumatization, primary, secondary and tertiary. Primary and secondary cases occur when people suffer from violence directly or observe others becoming the victim of violence, respectively. My point is about the tertiary form of traumatization, or sequential traumatization. It means that a person with a primary or secondary trauma — and that includes all the 1,500 people in northwest Bosnia — who isn’t received with respect, who isn’t able to share their experiences with others, who isn’t listened to or shown empathy, also suffers from tertiary traumatization. The tragic thing about this third form is that it is graver than the first two because only then does the trauma become chronic; only then they have flashbacks, anxieties, sleep disorders, depressions, panic attacks and heightened risk of suicide. All this means that the way we treat those people leads to another, active traumatization. And you can feel it when you talk to talk to them.

    Speaking of suicides, you said in a recent interview that you “wouldn’t be surprised if people died here”. What made you arrive at this conclusion?

    We were told there were bears and wolves in the woods in the Una-Sana canton that have attacked and killed migrants in the past, as well as many wild dogs that have bitten many of them. We treated one person with a bite wound from a dog, which is extremely dangerous because of the certain kind of germs in that wound. If such a wound isn’t treated with antibiotics, his life is in danger. We gave him a special antibiotics. He also had a swollen, infected hand. I cannot imagine that nobody has died yet — and dies — in these conditions. The question is how deaths are dealt with, and I believe they are swept under the rug. If you look at the living conditions as well as the diseases and illnesses of these people with a bit of common sense, I’m certain that people have died.

    On your Facebook page, you also wrote about treating small children.

    In Bosanska Bojna, a small village north of Bihać directly on the border with Croatia, a contact who was shooting a film there had met 20 families who lived in ramshackle houses and ruins with their infants and toddlers. We were able to drive there with our mobile clinics because there were no controls. We treated infections, inflammations of the middle ear, which unless it is treated can lead to meningitis. It seemed that the children there were well cared for by and large, but it’s always difficult to tell because children being able to suppress many things fairly well means it’s not easy to see the scars and wounds on their souls.

    Many had stomach aches and nausea, which could stem from the hygienic conditions, but could also be an indicator for a psychosomatic component. Children can also get depression, but the symptoms are different from those in adults: Most of the time, children are very nervous or hyperactive. Oftentimes, this is interpreted as attention deficit disorder, when it is in fact a depression. One sees that time and again among migrant children: Being hyperactive or reclusive, which I also saw in Bosanska Bojna. Partly no talking and no eye contact, nothing. Symptoms like these are always signs for psychic traumatization.

    What did you hear about violent push backs at the hand of Croatian police?

    We have seen many wounds on arms and legs that might well have been caused by beatings. Many call trying to cross the borders “Game” — they go back time and again in the hope to eventually encounter Croatians who allow them into the country.

    Calling it “Game” — is that some kind of coping strategy or black humor?

    I think it speaks to an optimism bias that’s especially prevalent in situations of extreme stress like the one migrants in northwest Bosnia are in. They perceive and describe their situation much more positive than it objectively is. This also manifests in their language, so “Game” is a trivialization to suppress the brutality of the experience a bit. Optimism bias also applies to their general situation and their health conditions, otherwise they wouldn’t be able to act in their situation or survive. It’s astounding what the body and the psyche do in order to deal with such life-threatening situations.

    Why do so many people choose to live outside of the camp in Lipa?

    Lipa is located at 750 meters in an area hostile to life. It is surrounded by wood, and it’s cold and windy there. There is no infrastructure nearby. The village of Lipa is hours away by foot, and you have to use a dirt road for two kilometers to reach the camp. It’s obvious that the location of the camp emphasizes to the people: “You are not welcome here, and we kind of don’t care what happens to you.”

    That’s why people look for opportunities elsewhere like in Bihać, where they might get some kind of assistance or earn some money by working somewhere. So they use former factories, the ruins of the said elderly care facility or the so-called jungle camp in Velika Kladuša, where we also treated people. These hotspots are everywhere because there is no real care concept, like I said before. So people try to create a certain amount of ’free space’ for themselves they can shape more actively — notwithstanding all the other deprivations, because hardly anybody goes to those spaces and brings food and water.

    From your perspective, what needs to happen now to help migrants in northwestern Bosnia?

    My principal claim is to evacuate all of the people there and distribute them among EU member states. It’s possible, we can achieve it and it needs to happen. Their living conditions are not in keeping with human rights and are inhumane. We cannot wait for all of Europe to go along with this. There’s a shift to the right across Europe, toward nationalism and racism, which I also see in this debate. We have to take a stand, and German needs to lead the way.

    Right this moment we need to conceptually organize how medical care can be provided. This needs to happen immediately. The EU alongside Bosnia needs to show where money is invested in a transparent way. At Lipa, we need tents that protect people from all kinds of weather. We also need a hygiene concept and sanitary facilities. All of this is possible — the containers can be brought there and be installed quickly. Moreover, we need a real interconnectedness and cooperation between the different organizations, and ideally a UN organization like UNHCR at the helm that brings together all the different players and decides who does what and where. My impression is that the Bosnian authorities are overburdened and ill-suited, which has something to do with the old wounds and still existent power struggles and rivalries from the Bosnian war.

    Will you go back to Bosnia and Herzegovina in case you receive the permission from the Bosnian authorities to deliver medical aid?

    Yes, in that case we would go back there, at least with one mobile clinic. We would then deliver medical aid in cooperation with others and might leave the vehicle in Bosnia long-term, perhaps by lending it to a different NGO to use free of charge like we’re doing right now in Sicily with an Italian NGO.

    https://www.infomigrants.net/en/post/29741/i-m-certain-that-people-have-died-here-german-doctor-talks-about-his-e
    #route_des_Balkans #Bosnie #asile #migrations #réfugiés #Balkans #santé_mentale #violence #Gerhard_Trabert #Lipa #hiver #froid #neige #Bihać #hotspot #hotspots #traumatisme #the_game #game #camp_de_réfugiés

  • Rappel : c’est la période pour mettre de l’eau tiède pour les oiseaux dont les abreuvoirs naturels sont gelés. Et y’a Marches pour les réquisitions de logements vides cet aprem à Nantes, Grenoble & Paris 👇
    https://www.flickr.com/photos/valkphotos/50791108031

    Flickr

    ValK. a posté une #photo :

    Plus de 300 000 sans logis, 3 millions de logements vides : Application de la loi de réquisition !
    MARCHES DES RÉQUISITIONS ce samedi 2 janvier :
    A #GRENOBLE : 14H passerelle St Laurent
    A #PARIS : 14H30 sortie métro rue du Bac
    A #NANTES : 17H maison du peuple, rue du Préaubert
    A l’appel de la fédération Droit Au Logement et de nombreux signataires : https://44.demosphere.net/rv/5166
    .
    ☆ autres photos : frama.link/valk
    ☆ infos / audios : frama.link/karacole
    ☆ oripeaux : frama.link/kolavalk
    ☆ me soutenir : liberapay.com/ValK
    .
    #gel #glace #frost #ice #hielo #froid #cold #frio #nature #naturaleza #oiseau #bird #pájaro #hiver #winter #invierno #aide #help #ayuda #balcon #balcony #balcón #abri #shelter #alojamiento #logement #accommodation (...)

  • Le camp de migrants de #Lipa, en #Bosnie, ravagé par un #incendie

    Le camp de Lipa, dans le nord-ouest de la Bosnie, ravagé par les flammes. Un violent incendie s’est déclaré ce mercredi dans ce camp de migrants situé dans la région de #Bihac, près de la frontière avec la Croatie. 1 200 personnes y étaient hébergées. Aucune victime n’est à déplorer. Selon des témoins, le sinistre a démarré dans une installation de stockage de combustibles. Il s’est rapidement propagé.

    Selon la directrice du camp, Natasa Omerovic, ce sont d’anciens résidents qui l’ont déclenché à un moment où le camp était fermé pour être déplacé.

    Selon Peter Van der Auweraert, coordinateur de la mission de l’Organisation internationale pour les Migration (OIM) en Bosnie-Herzégovine, la plupart des infrastructures ont été détruites. L’#OIM, qui gérait ce centre d’accueil, a récemment annoncé son retrait en raison de mauvaises conditions.


    https://twitter.com/PeterAuweraert/status/1341721207939448833

    Début décembre, ce camp de #tentes avait fait l’objet de vives critiques. Etabli comme une réponse #provisoire pour faire face à la #pandémie de #coronavirus, il n’était pas équipé pour des conditions hivernales. Le camps incendié n’était pas équipé de chauffage et n’avait jamais été branché sur le réseau électrique.

    L’Organisation internationale pour les migrations et la Commission européenne exhortaient les autorités locales à trouver une solution pour héberger ailleurs les résidents du camp de Lipa, ainsi que quelque 2 000 autres migrants dépourvus de logement dans la région de Bihac, près de la frontière de l’Union européenne.

    Les autorités municipales et cantonales de Bihac refusent de permettre à l’OIM de rouvrir l’ancien centre d’accueil à Bihac, dans les halles d’une ancienne usine, malgré une instruction du gouvernement fédéral en ce sens. Il a été fermé peu avant les élections municipales de novembre, pour répondre à une pression croissante des habitants.

    « Les autorités compétentes doivent coopérer et agir dans la plus grande urgence pour répondre aux besoins des réfugiés et des migrants sans abris et sauver les vies », a insisté lundi la Commission européenne dans un communiqué.

    https://fr.euronews.com/2020/12/23/le-camp-de-migrants-de-lipa-en-bosnie-ravage-par-un-incendie

    #Bosnie-Herzégovine #Balkans #route_des_Balkans #feu #asile #migrations #réfugiés #camps_de_réfugiés

    –—

    Ajouté à la métaliste sur les incendies dans des camps de réfugiés (principalement en Grèce, mais du coup, élargissement à la route des Balkans) :
    https://seenthis.net/messages/851143#message892911

    • Bosnie : le camp de Lipa ravagé par un incendie, 1 300 migrants à la rue

      Le camp de Lipa, dans le nord-ouest de la Bosnie, a été complètement détruit mercredi par un incendie probablement « criminel », ont indiqué les autorités. Environ 1 300 migrants, qui y étaient hébergés, se retrouvent désormais à la rue en pleine hiver avec des températures glaciales.

      « Jour terrible » pour le camp de Lipa. Dans un tweet, Peter Van der Auweraert, le représentant de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) en Bosnie-Herzégovine, ne cache pas son désespoir.

      Le camp de migrants, situé dans le nord-ouest du pays, vient de partir en fumée, ce mercredi 23 décembre. Environ 1 300 migrants y étaient hébergés dans des conditions dramatiques.


      https://twitter.com/PeterAuweraert/status/1341704305125027840

      « L’incendie s’est déclaré à 11h. Les pompiers ont réussi à l’éteindre, mais les quatre grandes tentes dans lesquelles les migrants dormaient ont brulé », a déclaré à l’AFP un porte-parole de la police, Ale Siljdedic, précisant qu’il n’y avait pas eu de blessés.
      « Un acte criminel »

      « Nous supposons qu’il s’agit d’un acte criminel et que des résidents du camp en sont à l’origine », a-t-il poursuivi. Peter Van der Auweraert évoque lui d’"anciens résidents [qui] ont mis le feu à trois tentes et aux conteneurs après que la plupart des migrants ont quitté le camp".

      https://twitter.com/PeterAuweraert/status/1341721207939448833

      Les exilés auraient agi en signe de protestation : mis en place en avril dans ce village près de Bihac, le site avait été installé comme une solution temporaire, rien n’étaient prévu pour que ses résidents y passent l’hiver. Le camp incendié n’était pas équipé d’électricité et de chauffage, alors que le pays connaît actuellement une vague de froid.

      « Désastre après désastre », a encore déploré Peter Van der Auweraert de l’OIM.
      Des milliers de personnes à la rue

      L’agence onusienne, qui gérait ce centre d’accueil, avait récemment annoncé son retrait de la structure en raison des mauvaises conditions de vie des exilés. L’OIM et la Commission européenne exhortaient depuis début décembre les autorités locales à trouver une solution pour héberger ailleurs ces 1 300 personnes, ainsi que quelque 2 000 autres migrants dépourvus de logement dans la région de Bihac, près de la frontière de l’Union européenne.

      Avec cet incendie, les résidents se retrouvent à la rue, en plein hiver et alors qu’est prévue une forte baisse de température dans les prochains jours. « Ils vont probablement se diriger vers Bihac (à 30 km au nord-ouest de Lipa, ndlr) et vont occuper des bâtiments abandonnés », a déclaré Ale Siljdedic.

      Les autorités municipales et cantonales de Bihac refusent que l’OIM rouvre l’ancien centre d’accueil à Bihac, dans les halles d’une ancienne usine, malgré une instruction du gouvernement fédéral en ce sens. Il a été fermé peu avant les élections municipales de novembre, pour répondre à une pression croissante des habitants.

      « Les autorités compétentes doivent coopérer et agir dans la plus grande urgence pour répondre aux besoins des réfugiés et des migrants sans abris et sauver des vies », a insisté lundi la Commission européenne dans un communiqué.

      https://www.infomigrants.net/fr/post/29292/bosnie-le-camp-de-lipa-ravage-par-un-incendie-1-300-migrants-a-la-rue

      #SDF

    • Thousands of refugees without shelter after Bosnia camp burns

      Dozens spend the night at a damaged metal container near the site of the fire, where only a ghostly steel construction remained.

      More than a thousand refugees and migrants from Asia, the Middle East and North Africa were left to sleep in the cold after their camp in northwestern Bosnia burned down amid a dispute among Bosnian politicians over where to house them.

      On Wednesday, a fire destroyed the camp in Lipa housing about 1,200 people. Police and United Nations officials have said the blaze was probably started by people unhappy at the temporary closure of the camp, scheduled for the same day, and uncertainty about where they would be relocated in Bosnia.

      Dozens of men spent the night at a damaged metal container near the site of the fire, where only a ghostly steel construction remained. Smoke was still rising from some burned patches of ground on Thursday morning.

      Others tried to erect nylon tents and slept fully dressed on the frozen ground. Most of them walked through the woods towards the town of Bihac, near the Croatian border, avoiding areas marked with warnings about landmines remaining from the Bosnian war in the 1990s.

      About 10,000 refugees and migrants from Asia, the Middle East and North Africa are stuck in Bosnia, hoping to reach wealthier countries in the European Union.

      “I couldn’t sleep last night, I sat all night,” said Bylal from Pakistan, adding that he would wait to see if the government would provide them with a new shelter.

      The Lipa camp, which was opened last spring as a temporary shelter for the summer months 25 km away from Bihac, was set to be shut on Wednesday for winter refurbishing. But Bosnia’s authorities failed to find alternative accommodation for residents.

      The central government wanted the refugees and migrants to temporarily return to the Bira camp in Bihac, which was shut down in October, but local authorities disagreed, saying that other parts of Bosnia should also share the burden of the migrant crisis.

      “Please open the Bira camp so everybody goes there, it’s very good there,” said Yasin, also from Pakistan. “Here it’s cold, we can’t stay here, we don’t have food, we are hungry.”

      The European Union, which had supported Bosnia with 60 million euros to manage the refugee crisis and pledged 25 million euros more, has repeatedly asked the authorities to find an alternative to the unsuitable Lipa camp, warning of an unfolding humanitarian crisis.

      “We urge … the authorities to rise above political considerations and temporarily reopen the centre Bira in Bihac,” the EU said in a statement on Wednesday

      https://www.aljazeera.com/news/2020/12/24/thousands-of-refugees-without-shelter-after-bosnia-camp-burns

    • Bosnie : après l’incendie du camp de Lipa, des centaines de migrants prisonniers du #froid et de la #neige

      Dans le nord de la Bosnie-Herzégovine, des centaines de migrants sont toujours sans solution d’hébergement depuis l’incendie du camp de Lipa le 23 décembre. La situation est extrêmement inquiétante alors que des chutes de neige et des températures glaciales se sont abattues sur la région ce week-end.

      La situation était déjà compliquée dans le camp de Lipa, elle est devenue catastrophique. Dans le nord-ouest de la Bosnie, plusieurs centaines de migrants sont contraints de vivre dans le froid et la neige après l’incendie de ce camp le 23 décembre.

      Ces hommes – originaires d’Afghanistan et du Bangladesh pour la plupart – tentaient samedi de se protéger du froid et du vent en s’enveloppant dans des couvertures et des sacs de couchage, ont observé des journaliste des l’agence Associated Press (AP).

      La Croix-Rouge de Bosnie a distribué des repas aux exilés qui ne survivent que grâce à ces colis alimentaires. La police ne les autorise pas à quitter le site, les empêchant de se rendre dans la ville voisine de Bihac pour acheter quelques denrées alimentaires.

      « Lipa est devenue une prison hivernale », a dénoncé sur Twitter Peter Van der Auweraert, représentant de l’Organisation internationale pour les migrations en Bosnie-Herzégovine. « Les migrants ne sont pas autorisés à quitter le site de Lipa et doivent maintenant faire du feu dans les tentes restantes pour se tenir chaud […] C’est une tragédie totalement inutile », ajoute-t-il.


      https://twitter.com/PeterAuweraert/status/1343267176321585154

      Dans la grande tente qui a survécu à l’incendie et où dorment désormais les migrants, le toit commence à ployer sous le poids de la neige, met par ailleurs en garde Peter Van der Auweraert, pointant un « terrible accident qui n’attend que de se produire ».
      « Nous vivons comme des animaux »

      L’association No Name Kitchen a indiqué, de son côté, « faire de son mieux pour procurer des vêtements chauds et de la nourriture aux personnes ». « La police a bloqué la route et plus de 1000 personnes se trouvent dans la forêt autour du camp de Lipa », précise l’organisation.


      https://twitter.com/NoNameKitchen1/status/1342890272221523969

      « Nous vivons comme des animaux. Même les animaux vivent mieux que nous ! » a déclaré un Pakistanais à AP qui ne s’est identifié que par son prénom, Kasim. « S’ils ne nous aident pas, nous mourrons, alors aidez-nous s’il vous plaît. »


      https://twitter.com/PeterAuweraert/status/1342775470899781638

      « Ce n’est pas ainsi que quiconque devrait vivre », a également pointé Peter Van der Auweraert, appelant la classe politique bosnienne au « courage » et à l’"action" pour débloquer la situation et autoriser l’ouverture d’un nouveau centre d’hébergement.

      La capitaine de navire allemande Carola Rackete a également alerté sur les réseaux sociaux sur l’urgence de la situation dans le nord de la Bosnie et appelé à soutenir les associations qui viennent en aide aux exilés.

      https://twitter.com/CaroRackete/status/1343181760167866368

      https://www.infomigrants.net/fr/post/29320/bosnie-apres-l-incendie-du-camp-de-lipa-des-centaines-de-migrants-pris

  • L’Union européenne exhorte la Bosnie à loger plus de 3 300 migrants qui subissent le #froid et la #neige

    L’Union européenne a exhorté mercredi la Bosnie à loger au chaud plus de 3 300 migrants menacés par des températures glaciales, alors que le pays connait une vague de froid. L’UE met en garde les autorités contre une « crise humanitaire ».

    « La crise humanitaire devient une réalité en raison du manque d’action (...). Nous exhortons les autorités à agir d’urgence pour sauver des vies. » Par ces mots, la délégation de l’Union européenne (UE) en Bosnie hausse le ton contre les autorités du pays.

    Dans la région de #Bihac, à la frontière avec la Croatie, où la plupart des migrants sont massés dans l’espoir d’entrer sur le territoire européen, la température descendra à 0°C dans les prochains jours, selon les prévisions météorologiques. Le froid, accompagné de neige, met « sérieusement en danger la vie de plus de 2 000 personnes qui dorment dehors, dans des conditions désastreuses », insiste la délégation dans un communiqué publié mercredi 9 décembre : http://europa.ba/?p=70989

    Ces personnes vivent soit en #forêt, sous des #tentes, soit dans des #abris_de_fortune, des #bâtiments_abandonnés et des #squats.

    « Rien n’a été prévu pour l’hiver »

    Par ailleurs, 1 300 migrants sont logés dans un centre d’accueil à #Lipa, près de Bihac, qui n’a pas été préparé pour les conditions hivernales, selon la même source. Le site n’est équipé ni d’électricité, ni d’eau courante.

    « Le camp de tentes a été construit pour le printemps et l’été en réponse au Covid-19. Rien n’a été prévu pour l’hiver », signalait déjà fin novembre sur Twitter Peter Van der Auweraert, coordinateur de la mission de l’Organisation internationale pour les Migration (OIM) en Bosnie-Herzégovine. « Une solution alternative est nécessaire rapidement », réclamait-il.


    https://twitter.com/PeterAuweraert/status/1329927548264964097

    La délégation, qui affirme que les moyens de l’Union européenne mis à la disposition des autorités locales existent, appelle le gouvernement à loger de nouveau un certain nombre de migrants dans un centre d’accueil de #Bira, non loin de la ville de Bihac.

    Ce centre a été fermé fin septembre par les autorités locales, un mois et demi avant les élections municipales, pour répondre à une pression croissante des habitants. Deux migrants avaient été tués dans des affrontements entre des exilés afghans et pakistanais lors du démantèlement du camp de Bira.

    Une baisse de près de 50% des arrivées cette année

    La construction d’un autre centre d’accueil, envisagé à un moment dans la région de #Tuzla (nord-est), est également nécessaire afin de loger tout le monde, selon la délégation.

    Le ministère bosnien de la sécurité avait indiqué début décembre que plus de 6 600 migrants étaient logés dans plusieurs centres d’accueil, dans la région de Bihac, de Sarajevo et de Mostar (sud).

    Depuis 2018, la Bosnie est traversée chaque année par des milliers de migrants fuyant les guerres et la pauvreté dans leurs pays au Proche-Orient, en Asie et en Afrique. Selon les statistiques du ministère de la sécurité, environ 15 000 migrants ont été enregistrés à leur arrivée dans le pays depuis le début de l’année, soit une baisse de près de 50% par rapport à la même période en 2019.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/29020/l-union-europeenne-exhorte-la-bosnie-a-loger-plus-de-3-300-migrants-qu

    #hypocrisie #UE #EU #Union_européenne #asile #migrations #réfugiés #Balkans #route_des_balkans #Bosnie #logement #hébergement #hiver

    • EU in BiH statement on migration: Authorities need to act with the utmost urgency

      The EU in Bosnia and Herzegovina expresses concern about the migration situation in the country. The humanitarian crisis is becoming a reality because of the lack of action of the authorities of Bosnia and Herzegovina.

      The current weather conditions seriously put at risk the lives of over 2,000 persons sleeping outside in dire conditions and of the 1,300 persons located at the temporary Lipa facility, which is unsuitable for winter as the authorities failed to ensure that the necessary conditions are in place.

      This risks further impacting the overall security situation as well as the humanitarian crisis, in times of the COVID-19 pandemic.

      Solutions exist and the EU is ready to support Bosnia and Herzegovina in the necessary actions.

      As an immediate priority, we urge the authorities of Bosnia and Herzegovina to temporarily relocate the refugees and migrants currently in Lipa to the EU-funded reception centre “Bira” in Bihać, which was unlawfully emptied by the Cantonal authorities on 30 September 2020 and which is ready to host them.

      In addition, the authorities of Bosnia and Herzegovina should fulfil their commitment to open an additional reception centre in Ciljuge near Tuzla in order to ensure shelter for all persons in need in the coming winter.

      The EU has provided considerable financial and technical support to Bosnia and Herzegovina to better manage migration and asylum and assist citizens in coping with the challenging situation.

      We urge the authorities to act with the utmost urgency to save lives. The EU will continue to stand by all citizens and support the authorities of Bosnia and Herzegovina in coping with the challenging situation.

      http://europa.ba/?p=70989

  • Le #nouveau_camp de #Lesbos, #Grèce (#septembre_2020) :


    –-> photo : #Giorgos_Moutafis
    https://twitter.com/AneIrazabal/status/1305225485769740288
    #Kara_Tepe

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    Un nouveau camp pour réfugiés sur l’île de Lesbos après les incendies

    Environ 500 demandeurs d’asile ont été installés dans un nouveau camp sur l’île grecque de Lesbos qui doit accueillir des milliers de #sans-abri après la destruction du grand centre de Moria. De nombreux migrants manifestent toutefois pour quitter l’île.

    « Dans cinq jours l’opération sera achevée. Tout le monde sera installé dans le nouveau camp », a assuré le ministre des Migrations, Notis Mitarachi, en visite à Lesbos depuis deux jours pour coordonner les travaux du nouveau camp. Situé à trois kilomètres du port de Mytilène, chef-lieu de l’île, ce camp « sera fermé pendant la nuit pour des raisons de sécurité », selon un communiqué ministériel.

    « Tout est parti en fumée à Moria. On ne peut plus rester dans la rue, dans le camp ce sera mieux », a indiqué à l’AFP une Somalienne qui attendait son tour devant l’entrée du camp pour être enregistrée.
    Migrants contaminés

    Notis Mitarachi a estimé que « 200 personnes » parmi les demandeurs d’asile pourraient être contaminées par le Covid-19 et que des restrictions strictes sont prévues pour les sorties des migrants du nouveau camp.

    Des milliers de familles vivent sur le bitume, sur les trottoirs ou dans les champs à Lesbos depuis les gigantesques incendies de mardi et mercredi qui ont détruit le centre d’enregistrement et d’identification de Moria, sans faire de victimes.

    Mis en place en 2015 pour limiter le nombre de migrants venant de la Turquie voisine à destination de l’Europe, ce centre abritait plus de 12’000 personnes dont 4000 enfants, soit quatre fois plus que sa capacité initiale.

    Refus d’entrer

    Des migrants ont à nouveau manifesté dans le calme dimanche en fin matinée, réclamant leur transfert vers la Grèce continentale, selon des journalistes de l’AFP. De nombreux demandeurs d’asile refusent d’entrer dans le nouveau camp, disant leur ras-le-bol après avoir attendu dans celui de Moria durant des mois, certains des années, d’être transférés dans des structures en Grèce continentale.

    Mais le ministre des Migrations, Notis Mitarachi, a souligné que « toute personne qui est dans la rue sera transférée dans le nouveau camp ». « Ceux qui rêvent quitter l’île, il faut qu’ils l’oublient », a-t-il affirmé.

    https://www.rts.ch/info/monde/11600300-un-nouveau-camp-pour-refugies-sur-lile-de-lesbos-apres-les-incendies.ht

    #asile #migrations #réfugiés #camps_de_réfugiés #tentes #HCR #SDF

    Sur l’incendie du mois de septembre 2020 :
    https://seenthis.net/messages/875743

    #comme_en_Afrique...

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    Fil de discussion sur le dernier incendie :
    https://seenthis.net/messages/875743

    ping @isskein @karine4

    • Just 800 of Greek island’s 12,500 homeless migrants rehoused

      Just over 6% of the 12,500 people left homeless last week by the fire that destroyed Greece’s biggest camp for refugees and migrants have been rehoused in a new temporary facility under construction on the island of Lesvos, authorities said Monday.

      By Monday afternoon, about 800 people had entered the new tent city, hastily set up by the sea a few kilometers from the gutted Moria camp, migration ministry officials said.

      Thousands remained camped out for a sixth day along a road leading from Moria to the island capital of Mytilene, with police blocking the way into town to prevent asylum-seekers trying to board ferries for the Greek mainland instead of entering the new camp.

      Authorities say the blazes last Tuesday and Wednesday in Moria, where thousands of people arrive every year after crossing illegally from nearby Turkey, were started by camp residents angry at quarantine orders imposed after 35 people in the facility tested positive for Covid-19.

      Migration Minister Notis Mitarakis said there’s space for about 5,000 people so far in the new camp, on a former military firing range at Kara Tepe near Mytilene. He also said everyone left homeless by the Moria fire will be able to relocate to Kara Tepe within the next few days.

      Officials said the gap between available spaces and residents in the new camp is largely due to the unwillingness of many asylum-seekers to settle in. Many had hoped that with Moria destroyed they would be allowed to head for the Greek mainland, or even other European Union countries.

      Several hundred women and children held a protest march along the Moria-to-Mytilene road Monday, chanting: “No camp, freedom.”

      But government officials said the only way for former Moria camp residents to leave Lesbos would be to move to the new facility and successfully apply there for asylum.

      “Moving to the new camp is not optional, it’s obligatory,” Mitarakis said in an interview with Parapolitika Radio.

      Under EU rules, people reaching Greece’s eastern Aegean islands from Turkey must stay in camps at their points of arrival pending examination of their asylum bids. This led to overcrowding and squalid living conditions for camp residents that were repeatedly criticised by human rights organizations. It also triggered resentment among Lesbos’ Greek population.

      Asylum-seekers entering Kara Tepe are tested for Covid-19 as part of the registration process, and 15 infected people have been recorded so far. All were moved to isolation facilities.

      Greece’s minister responsible for public order, Michalis Chryssohoidis, said Monday he hoped a continued reduction in migration flows from nearby Turkey and a speedy processing of asylum applications should mean the last of the refugees and migrants currently on Lesbos would have left by spring.

      Greek authorities plan to build a new facility for future arrivals that will replace Moria.

      https://www.ekathimerini.com/256958/article/ekathimerini/news/just-800-of-greek-islands-12500-homeless-migrants-rehoused

    • 2,9 εκατομμύρια για νοίκια στον Καρά Τεπέ μέχρι το… 2025, στην κατά τα άλλα προσωρινή δομή !
      142.051 για τους τέσσερις μήνες του 2020 και από 550.000 το χρόνο, για τα έτη 2021 έως 2025, προκειμένου να νοικιαστούν οι εκτάσεις του Καρά Τεπέ από το Υπουργείο Μετανάστευσης και Ασύλου

      « Λεφτά με το τσουβάλι » αλλά και απόδειξη ότι η προσωρινή δομή του Καρά Τεπέ κάθε άλλο παρά προσωρινή είναι. Το « Ν » αποκαλύπτει σήμερα, δημοσιοποιώντας τα σχετικά έγγραφα, ότι για την περίοδο Σεπτέμβριος 2020 έως 31 Δεκεμβρίου 2025, το Υπουργείο μετανάστευσης και ασύλου δίνει το αστρονομικό ποσό των 2.9 εκατομμυρίων ευρώ μόνο για την ενοικίαση εκτάσεων ξερής και εγκαταλειμμένης γης στον Καρά Τεπέ. Προκειμένου να δημιουργήσει ένα νέο μόνιμο ΚΥΤ.

      Συγκεκριμένα με δυο χθεσινές (14.9.2020) αποφάσεις του Υπουργείου Μετανάστευσης και Ασύλου που αναρτήθηκαν στο « Διαύγεια » δεσμεύονται τα παρακάτω ποσά :

      – 142.051 ευρώ για την ενοικίαση γεωτεμαχίων για τη λειτουργία προσωρινής δομής φιλοξενίας προσφύγων και μεταναστών έως τις 31.12.2020.

      – Επίσης δεσμεύονται άλλα 2.750.000 ευρώ (550.000 ευρώ το χρόνο) για τη μίσθωση των ίδιων γεωτεμαχίων στην περιοχή Καρά Τεπέ !

      Ας σημειώσουμε ότι στις εκτάσεις αυτές που ανήκουν εξ αδιαιρέτως σε απογόνους γνωστής οικογένειας της παλιάς Μυτιλήνης, έχουν αρχίσει ήδη να πραγματοποιούνται χωματουργικές εργασίες, σε κάποια δε τμήματα στήνονται και σκηνές. Εκτείνονται δε πέραν του οικοπέδου του πεδίου βολής ιδιοκτησίας του υπουργείου Εθνικής Άμυνας και φτάνει μέχρι και πίσω από το σούπερ μάρκετ Lidl, Σε επαφή δηλαδή από τη μια μεριά με επιχειρήσεις κατά μήκος του δρόμου από την παλιά ΕΦΑΜ μέχρι και το πεδίο βολής και από την άλλη μεριά, μέχρι τη θάλασσα.

      Η ενοικίαση του συγκεκριμένου χώρου αποδεικνύει προφανώς ότι η νέα, κατ’ ευφημισμό αποκαλούμενη « προσωρινή », δομή στον Καρά Τεπέ είναι ο χώρος όπου θα αναπτυχθεί το μόνιμο ΚΥΤ που εξήγγειλε ο Πρωθυπουργός Κυριάκος Μητσοτάκης από τη Θεσσαλονίκη.

      Το μέγεθος δε της όλης έκτασης, πολλές εκατοντάδες στρέμματα, συμπεριλαμβανομένης και της έκτασης του υπουργείου Εθνικής Άμυνας, δείχνει ότι θα είναι ένα τεράστιο ΚΥΤ πολύ μεγαλύτερο αυτό της Μόριας, το μεγαλύτερο στην Ελλάδα αλλά και σε όλη την Ευρωπαϊκή Ένωση, σε άμεση επαφή με κατοικημένες περιοχές και πολλές δεκάδες επιχειρήσεις, λίγες εκατοντάδες μέτρα από το χωριό Παναγιύδα.

      Ας σημειωθεί ότι όπως λέχθηκε από ανθρώπους της κτηματαγοράς στη Μυτιλήνη, το ύψος του ενοικίου είναι ίσως μεγαλύτερο και από το ύψος του ποσού που απαιτείτο μέχρι πρότινος για την αγορά της έκτασης.
      https://www.stonisi.gr/post/11449/29-ekatommyria-gia-noikia-ston-kara-tepe-mexri-to-2025-sthn-kata-ta-alla-pro

      –—

      Commentaire et traduction de quelques extraits par Vicky Skoumbi :

      Voici quelques extraits de l’article du média locale sto nisi qui révèle les véritables intentions du gouvernement, qui loin de programmer l’évacuation des îles d’ici Pâques, prévoit la création du plus grand hot-spot de l’Europe à Kara-Tepe à Lesbos, beaucoup plus grand que Moria !
      Si en plus, on tient compte les intentions affichés du gouvernement de créer non pas un RIC fonctionnant comme avant, mais un centre de réception et d’identification fermé sous surveillance policière 24h sur 24h, on voit que le pire est devant nous et les déclaration sur le départ de tout réfugié d’ici Päques n’est que poudre aux yeux de la population locale et de la communauté internationale

      2,9 millions prévus pour la location de terrains à Kara Tepe jusqu’en… 2025, tout ça pour une structure censément provisoire !

      142051 pour les quatre mois de 2020 et de 550000 par an, de 2021 à 2025, afin de louer les terrains de Kara Tepe par le ministère de l’Immigration et de l’Asile.

      La location de ces terrains prouve évidemment que la nouvelle structure à Kara Tepe appelée par euphémisme « temporaire » est l’endroit où sera installé le RIC (Reception Identification Center), le hot-spot permanent annoncé par le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis à Thessalonique.

      L’étendue de l’ensemble de la zone, plusieurs centaines d’hectares, y compris la zone du ministère de la Défense nationale, montre qu’il s’agira d’un hot-spot énorme, beaucoup plus grand que celui de Moria, le plus grand de Grèce et de toute l’Union européenne, en contact direct avec des zones résidentielles et de très nombreuses d’entreprises, à quelques centaines de mètres du village de Panagouda.

      Il est à noter que comme l’ont dit les gens du marché immobilier à Mytilène, le montant du loyer est probablement supérieur du montant requis pour l’achat même du terrain.

    • Lesbos : les migrants à la rue évacués par la police vers un nouveau camp « provisoire »

      La police grecque a commencé jeudi à évacuer une partie des milliers de réfugiés jetés à la rue par l’incendie de Moria vers un nouveau camp, « provisoire » selon l’ONU et les autorités grecques. Ces dernières ont évoqué Pâques comme date butoir pour transférer les exilés de l’île de Lesbos.

      La police grecque a commencé jeudi 17 septembre à évacuer une partie des milliers de réfugiés jetés à la rue par l’incendie de Moria vers un nouveau camp.

      Vers 7h locales (4h GMT), la police faisait le tour des tentes, dans le calme. Progressivement ils ont entrepris de vider le secteur de ses sans-abri et les emmener vers le nouveau camp érigé à la hâte après l’incendie, il y a une semaine.

      https://twitter.com/rspaegean/status/1306301897368797187?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E13

      Sous un soleil déjà chaud, et sur fond de pleurs d’enfants, plusieurs réfugiés, dont des femmes et des enfants, pliaient leurs couvertures, apportaient des sacs contenant leurs affaires sauvées des flammes la semaine dernière, ou se mettaient à démonter les tentes de bric et de broc installées sur l’asphalte, selon des informations de l’AFP. Ces transferts s’ajoutent aux plusieurs centaines de migrants, déjà arrivés dans le camp mardi et mercredi, selon des humanitaires. D’après les derniers chiffres des autorités grecques, mardi, 1 200 personnes y étaient logées.

      Mercredi soir, 1 000 tentes, pouvant chacune accueillir 8 à 10 personnes, y étaient érigées. Des tentes médicales doivent encore être dressées, et deux zones de quarantaine sont prévues alors que quelque dizaines de cas de coronavirus ont été détectés - mais pour l’heure sans gravité.

      « L’objectif est de protéger la santé publique »

      Depuis l’incendie du camp de Moria, le plus grand d’Europe où vivaient près de 13 000 réfugiés dans des conditions dramatiques, les migrants se sont entassés sous des abris de fortune sur un coin de route et des parkings de supermarché fermés, dans une précarité extrême.

      Dans ce contexte, toute distanciation sociale pour se protéger du Covid-19 semble impossible et, surtout, l’urgence est ailleurs, ont observé des journalistes d’InfoMigrants sur place. « La plus grande préoccupation de ces personnes actuellement, c’est d’avoir accès à de la nourriture et de l’eau », a expliqué Dimitra Chasioti, psychologue pour Médecins sans frontières (MSF) présente sur les lieux.

      « L’objectif est de protéger la santé publique », a déclaré à l’AFP Theodoros Chronopoulos, porte-parole de la police. Il a confirmé une « opération en cours » qui « répond à des fins humanitaires ».

      MSF, qui a ouvert une clinique d’urgence dans cette zone, s’est vu interdire l’accès dans la nuit, alors que des rumeurs d’évacuation couraient, a indiqué l’ONG à l’AFP. À 7h30 (4h30 GMT), ses membres ne pouvaient toujours pas rejoindre leur clinique.

      https://twitter.com/MSF_Sea/status/1306455464071356416?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E13

      « Une opération de police est en cours pour emmener les réfugiés vers le nouveau camp. Cela ne devrait pas empêcher l’aide médicale », a twitté l’ONG. La zone a également été restreinte aux médias.

      https://twitter.com/MortazaBehboudi/status/1306468926830903296?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E13

      Objectif : « quitter l’île pour Athènes »

      Ce nouveau camp, qui crée de nombreuses réticences parmi la population migrante angoissée à l’idée de se retrouver à nouveau enfermée, sera seulement « provisoire » ont promis l’ONU et les autorités grecques.

      Construit depuis samedi, il a pour objectif que les réfugiés « puissent progressivement, et dans le calme, quitter l’île pour Athènes » ou « être réinstallés ailleurs », a indiqué mercredi le représentant en Grèce du Haut commissariat de l’ONU aux réfugiés (HCR) en Grèce, Philippe Leclerc. « Le HCR pousse les autorités (grecques) à accélérer le processus (de demande d’asile) pour que les gens ne restent pas trop longtemps » ici, a-t-il ajouté.

      Le ministre grec de la Protection civile Michalis Chrysochoidis a pour sa part estimé que « la moitié » des exilés pourrait quitter Lesbos « d’ici Noël » et « les autres d’ici Pâques ».

      https://www.infomigrants.net/fr/post/27338/lesbos-les-migrants-a-la-rue-evacues-par-la-police-vers-un-nouveau-cam

    • "It is a terrible, inhuman situation". #Marisa_Matias visits Kara Tepe refugee camp

      Marisa Matias says that more than three thousand people have arrived in Kara Tepe and another six thousand are yet to arrive. In this refugee camp, people who test positive for Covid-6 are placed “in spaces surrounded by barbed wire where they have no water,” said the MEP.

      Presidential candidate Marisa Matias visited Kara Tepe in Greece this Friday, who is receiving refugees from the Moria camp, which suffered from a fire on the night of September XNUMX.

      “It is a terrible, inhuman situation”, guaranteed Marisa Matias in a video published on her Facebook page. “It is welcoming the people of Moria, after the fire, it is an immense extension”, said the MEP, pointing out the high number of people passing by around her.

      https://jornaleconomico.sapo.pt/en/news/It-is-a-terrible-inhumane-situation-Marisa-Matias-visits-the-re
      #paywall

    • After Moria, EU to try closed asylum camps on Greek islands

      A “closed camp” for displaced people is being set up on Samos as part of the EU’s strategy for fortifying its external borders. Neither residents of the island nor the people who will be held there want the camp.

      The site of what is to be one of the first new EU camps for displaced people is surrounded by a 6-meter (20-foot) barbed-wire fence. The heat of the day gathers in the valley, which is served so far only by a gravel road. The location of the future camp is over 5 kilometers (4 miles) from Samos, the main town on the island of the same name. When the camp is built, residents will be able to enter it through turnstiles at the gates by means of microchipped armbands. At night, the gates will remain locked.

      By the end of 2020, Samos is meant to be the first Greek island to host a “closed camp.” The announcement was made by the Greek migration minister, Notis Mitarachi, when he visited the island at the end of August. The European Commission has given Greece almost €130 million ($152 million) to build multipurpose reception-and-identification centers, which are meant to provide a higher standard of accommodation than previous camps had, with portable cabins, running water, separated areas and, above all, more security.

      The concept of the closed camps is part of a new strategy to better fortify regions at the European Union’s external borders. Overfilled camps in such regions have become a chronic problem since large numbers of displaced people began arriving in Europe from 2015 on. At the start of the year, the Greek islands near the border to Turkey were hosting more than 40,000 asylum applicants. In the town of Samos, the number of asylum applicants exceeded the number of people who lived there permanently. Almost 5,000 people are currently living in the existing camp on the island — although it was first meant to house only 650.

      Residents have built tents made from sleeping bags, sticks and tarpaulins. Water pipes stick out from the ground. The doors of the portable toilet cabins are banging open and shut with the wind. There is a smell of fried fish and urine.
      ’Send us back’

      Omar, who asked that his real name not be used, was sitting on a pallet, drinking tea with his wife and children near the tent that the family — eight members in all — shares. At night, the rats are so loud that they can’t sleep, the 58-year-old Omar said. After seven months of waiting since the family came from Idlib, Syria, he has had enough. “It’s better to send us back to our country,” he said: It would be better to be in danger in a civil war than to be provided indefinite refuge at this camp.

      Skin infections are proliferating, Omar said, and most people are without showers. Each person receives one bottle of water and two meals a day — which the members of the family take turns standing in line for up to three hours to get.

      A son, Mohammed, who had studied in university back in Syria, fanned out the meal vouchers for the following days. Whereas at the start each person had received about €90 per month, this lump sum has now been reduced to €75. Omar had heard that the money saved was being used to improve the general living conditions. But, he said, nothing has changed for him. On the contrary: Since restrictions were placed on movement, he said, the situation has become even more tense. He said the situation often got worse at night — when there is neither electricity nor light.
      Are NGOs permitted?

      After the first two cases of coronavirus infection were discovered in the camp earlier in September, the Greek authorities imposed a lockdown that is to last until the end of the month. Over the past week — including as recently as Sunday evening — fires broke out in the camp. It remains unclear what caused the fires. But Greek politicians are warning of copycat effects following fires at the Moria camp on Lesbos, and even excusing the camp residents of engaging in arson to escape the miserable conditions.

      In the future, 2,100 will be held at the camp — 900 of them in a closed-off area where they will wait for decisions on their cases, according to Jonathan Vigneron, project coordinator for Doctors Without Borders (MSF) on Samos. The numbers are taken from a map that the migration minister handed out during his visit. Vigneron said the whole thing reminded him of a prison.

      “It’s a very scary thing to see,” Vigneron said. He added that issues that international organizations had asked for clarity on included whether NGOs such as MSF would even be permitted to work in the new camp. The registration procedure for NGOs makes access almost impossible, he said. In an open letter, 68 organizations wrote that conditions in the camp could create “a worrying situation with regard to human dignity.”

      Displaced people might have a better standard of accommodation and more security at the closed camp, Vigneron said, but they would have nothing to do and no freedom of movement. “The camp is 5 kilometers away from any place,” Vigneron said. “It’s not marginalizing people: This is segregation by definition.”

      https://www.infomigrants.net/en/post/27510/after-moria-eu-to-try-closed-asylum-camps-on-greek-islands

    • #Moria_2.0': refugees who escaped fire now living in ’worse’ conditions

      More than 7,500 people living in tents on squalid settlement, with two other camps on Lesbos set to close

      Thousands of people who fled the fire that destroyed the infamous Moria refugee camp in Lesbos, Greece, last month are living in dire and unsanitary conditions in a temporary settlement with little access to water or basic sanitation.

      Just over 7,500 people are now living in tents among the rubble and dust of a former shooting range in an informal settlement that has become known as “Moria 2.0”.

      The camp, located at the edge of the sea, is exposed to the elements. Residents are allowed to leave the camp between 8am–8pm every day apart from Sunday. People wash their clothes and bodies in the sea because there is not enough running water. In the past week more than 1,600 recognised refugees have been moved to less crowded camps and hotels on the mainland, where they have said conditions are better.

      Semin, a 23-year-old economics graduate from a Kabul university, said she cried when she found out she wouldn’t be moving to the mainland.

      “My mother tries not to eat a lot of food because she doesn’t want to go to the toilet,” she said, and explained that some people were walking to a nearby town to use toilets in cafes instead of using camp toilets.

      “This camp is not good for children or old people,” she added. She said that the electricity, which is powered by generators, didn’t always work.

      A spokesperson for the Greek ministry of migration said that there were 400 toilets in the camp and that these were cleaned every day.

      Shad Mohammed, a refugee from Afghanistan, said he was having to find ways to cook his own food using salvaged pots and pans from Moria because his children could not eat the food in the new camp.

      Two other remaining camps on the island, Pikpa and Kara Tepe, which are both for vulnerable people, are now facing closure. Kara Tepe, which has a capacity for around 1,000 people, will be closed by the end of the year. Pikpa, a small brightly-coloured camp with notably good conditions, faces closure by authorities next week.

      Carmen Dupont from Lesvos Solidarity, an NGO operating in Pikpa, said she had been shocked to hear news of the closures. “At a time when we hear from the European Union: ‘no more Moria’, a new Moria has been built and the conditions – as far as we hear from the people inside – are worse than at the previous camp.”

      Dupont said the situation for those stuck on Lesbos and other Greek islands seemed to be deteriorating. “There seems to be a very clear agenda linked to the migration pact and the European Union’s direction, which is of containment. Keeping people trapped and locked in inhumane camps in hellish conditions and at the same time, erasing and closing the dignified shelters that exist.

      “It is a very clear agenda that we are resisting because Pikpa is much more than a place. We are defending the idea and values of solidarity, equality, dignity and connection.”

      Médecins Sans Frontières have also expressed concerns about the new camp. “We know that the camp has very minimal services,” said Marco Sandrone, the MSF project coordinator on Lesbos. “[The closure of Kara Tepe and Pikpa] is extremely concerning, because the lack of appropriate accommodation for vulnerable categories has always been an issue.”

      Meanwhile, as residents at “Moria 2.0” tried to make the best of the situation, the community at Pikpa were planning to spend their final days lobbying to save the space. Last week a group of children from the camp spent the day painting a mural reading: “Save Pikpa. Love you Pikpa.”

      A spokesperson for the ministry of migration said residents of Pikpa and Kara Tepe would have their asylum claims “accelerated”. A successful asylum claim would mean they would be moved to the mainland while a rejection would result in them being detained and – pending appeal – deported.

      https://www.theguardian.com/global-development/2020/oct/07/moria-20-refugees-who-escaped-fire-now-living-in-worse-conditions?CMP=s

    • Un mois après les incendies à Moria, le HCR lance une mise en garde contre une dégradation des conditions à l’arrivée de l’hiver

      Quatre semaines après les incendies qui ont détruit le centre d’accueil et d’identification de Moria à Lesbos, le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, réitère son appel pour que des mesures et des améliorations urgentes soient prises afin d’éviter une nouvelle détérioration des conditions de vie d’environ 7800 réfugiés et demandeurs d’asile actuellement hébergés dans le site d’urgence de Kara Tepe.

      Le froid et l’arrivée de l’hiver ne feront qu’aggraver les difficultés endurées par cette population. Il existe des lacunes critiques en matière de drainage, d’eau, d’installations d’assainissement et d’hygiène, et de services de santé, auxquelles il faut remédier sans délai.

      Les fortes pluies du 8 octobre dernier ont aggravé la situation des résidents du site d’urgence. Des tentes ont été inondées. Le HCR a effectué des visites de suivi en matière de protection pour évaluer la situation sur ce site suite aux fortes pluies et a donné la priorité aux bâches pour les personnes dont les tentes ont été affectées par les fortes pluies. Les réfugiés eux-mêmes ont également trouvé d’autres solutions provisoires, comme le creusement de canaux et de tranchées pour évacuer l’eau autour de leurs tentes et éviter les inondations, car le drainage fait défaut à travers tout le site.

      Le centre d’accueil et d’identification de Moria a été dévasté par des incendies le 9 septembre dernier, forçant quelque 12 000 hommes, femmes et enfants à vivre dans la rue. Les autorités grecques avaient rapidement mobilisé l’armée grecque et les partenaires humanitaires pour ouvrir un centre d’accueil d’urgence. Des efforts importants ont été déployés par les autorités nationales et les organismes d’aide travaillant à Lesbos. Toutefois, les conditions de vie dans le site d’urgence doivent encore être améliorées de toute urgence.

      Le HCR et d’autres partenaires humanitaires ont alerté les autorités grecques sur les dangers et les risques liés à la sécurité sur le site d’urgence, exigeant une action immédiate de leur part. La zone est sujette aux inondations et le site actuel sous tente n’est pas équipé pour fournir la protection nécessaire contre les éléments et les basses températures.

      A la demande des autorités grecques et en soutien aux efforts d’aide humanitaire menés par le gouvernement, le HCR fournit du gravier pour aider à réduire le risque d’inondation dans les zones de tentes et les parties communes. Comme le temps se refroidit et devient plus humide, nous fournissons des kits d’isolation et des planchers composés de palettes et de plaques de contreplaqué pour les tentes familiales.

      Toutefois, il ne s’agit là que d’interventions à court terme qui ne peuvent être considérées comme adéquates ou suffisantes pour résister à l’hiver. Nous avons souligné auprès des autorités que des efforts à grande échelle sont nécessaires, notamment pour assurer rapidement un drainage efficace sur l’ensemble du site et garantir de meilleures solutions d’hébergement pour les personnes les plus vulnérables et leurs familles. Parallèlement, nous continuons à demander davantage de transferts vers le continent dans des logements décents.

      Avec l’arrivée de nouvelles précipitations et d’autres conditions climatiques difficiles, le HCR exhorte à une action immédiate sur toutes les îles grecques de la mer Égée. A Samos, où près de 4500 personnes continuent de séjourner dans des conditions précaires et surpeuplées, la plupart d’entre elles dorment dans des tentes d’été ou des abris de fortune dans les bois, en périphérie du centre d’accueil prévu pour accueillir seulement 650 personnes. La souffrance de ces personnes peut être évitée, grâce à des préparatifs contre les conditions hivernales et à des transferts plus nombreux vers des logements décents.

      Parallèlement, le HCR est encouragé par les efforts menés durant le dernier mois pour décongestionner les sites surpeuplés à travers les îles de la mer Égée, par le biais de transferts vers le continent des demandeurs d’asile les plus vulnérables et des personnes ayant obtenu le statut de réfugié de la part des autorités grecques. Nous continuons à apporter notre appui et à encourager l’accélération de ces efforts.

      A un moment où les besoins en termes de logements appropriés pour les demandeurs d’asile en Grèce sont accrus, le HCR est particulièrement préoccupé par la fermeture annoncée des installations sur l’île de Lesbos, qui avaient été consacrées à l’hébergement de centaines de familles, de femmes et d’enfants parmi les plus vulnérables.

      Il s’agit notamment du centre d’hébergement communautaire de Kara Tepe et de PIKPA, un espace de solidarité autogéré. L’un des fondateurs de cet espace avait reçu la distinction Nansen du HCR pour les réfugiés en 2016. L’activiste grecque Efi Latsoudi a travaillé sans relâche pour aider des milliers de réfugiés arrivant sur les côtes grecques, en offrant un refuge aux plus vulnérables après leur arrivée.

      En attendant des solutions plus complètes et plus dignes, le HCR appelle les autorités grecques à veiller à ce que de telles initiatives continuent d’exister pour assurer la protection et répondre aux besoins spécifiques des réfugiés particulièrement vulnérables.

      https://www.unhcr.org/fr/news/briefing/2020/10/5f8057a5a/mois-apres-incendies-moria-hcr-lance-mise-garde-contre-degradation-conditions

    • “No more Moria”? Rainfall floods dozens of tents in Kara Tepe camp

      Dozens of tents were flooded and large parts of Kara Tepe refugee camp on the island of Lesvos came under water after a strong rainfall on Thursday, an expected development as many people warned about from the very first moment the camp was set up.

      the European Commission slogan “No More Moria” turned into “flooded Kara Tepe” instead.

      The rainfall destroyed 80 out of 1,100 tents and left families with children and elderly again without a roof over their heads.


      https://twitter.com/InfoMigrants/status/1314500743685189632

      3 out of 15 demarcated areas in the camp stand under water.

      For the Migration and Asylum Ministry reason for the floods is the heavy rainfall and the hastily way the camp was set up due to the fire in Moria hotspot.


      https://twitter.com/Malichudis/status/1314242613675995137

      “It is obvious that a temporary structure that was built in a few days will face problems, however, the problems have been addressed immediately,” Ministry sources said according to local media.

      The sources said that the services of the Migration Ministry that operate in the field, in collaboration with Civil Society volunteers, have already proceeded to:

      Transfer of residents to flooded tents, to common areas (rub halls) , where they will remain until further notice.
      Restoration or removal of the approximately 80 tents affected, as 2,500 residents have already left the temporary structure in Kara Tepe and additional 1,300 will leave for relocation abroad.
      Distribution of waterproof covers in order to strengthen the roofs of the tents.

      Drainage works are expected to be concluded in a week.

      “After all, winterization projects are in progress from the first moment,” the sources said..

      They added “the effectiveness of the first infrastructure and protection projects is proven by the fact that the overwhelming percentage of the structure was not affected by the rainfall.”

      The Migration Ministry submitted a relevant Technical Bulletin totaling 5,580,000 euros to the Ministry of Development and Investment, which has already been approved and the projects will be implemented immediately. The projects are funded by the European Union “.

      The sources stressed that the damages in Kara Tepe demonstrate the need for the immediate implementation of the project of the new closed / controlled structure, a structure that will offer better living conditions, modern facilities and more security.”

      PS all in all the Greek Migration Ministry is satisfied with its accomplishments then “only 80 tents were flooded.” Thank goodness, the rain did not come from the other side flooding another 80.

      And it is still autumn…

      The United Nations High Commissioner for Refuges warns of worsening conditions ahead of the winter.

      https://www.keeptalkinggreece.com/2020/10/09/kara-tepe-camp-lesvos-flooded
      #inondations

    • UNHCR calls for action after migrant camp floods

      A month after fire razed the sprawling Moria reception center on the Aegean island of Lesvos, the United Nations refugee agency, UNHCR, has called for “urgent action” after heavy rain flooded tents at a new facility set up to replace the camp.

      “Urgent action and improvements are needed to avoid further deterioration of living conditions for some 7,800 refugees and asylum-seekers currently sheltered in the emergency site in Kara Tepe,” the UNHCR said in a statement on Friday.

      It said some “interim solutions” were found in the wake of the flooding caused by Thursday’s rainfall but warned that, “colder weather and the onset of winter will only bring more hardship for the people there.”

      Migration Minister Notis Mitarakis said that the majority of the facility had not been affected by the flooding and that those migrants whose tents were flooded were temporarily moved to “common areas.”

      https://www.ekathimerini.com/257929/article/ekathimerini/news/unhcr-calls-for-action-after-migrant-camp-floods

    • Moria 2.0: The new Lesbos refugee camp

      A month ago, on September 12, the Greek government opened a new migrant camp on Lesbos, after Moria was destroyed by fire. The new camp is home to about 10,000. InfoMigrants went to meet some of them last week.

      The last warmth of autumn is fading on Lesbos, the Greek island that will be remembered as the site of Europe’s largest migrant camp, Moria, which burned to the ground a month ago.

      After the fire, some of the most vulnerable migrants were taken to facilities on the Greek mainland or to other European countries. Those remaining, around 10,000 people including babies, the elderly and ill, moved into the new temporary tent facility on a former military site. Before moving there, they had spent up to ten days sleeping by the roadside in the open.

      Access to the camp is restricted and the Greek authorities do not welcome visitors. There is a large police presence in and around the camp to ensure that the violence of Moria is not repeated. Asylum seekers are searched for drugs and weapons every time they re-enter the facility. This also means waiting in line to receive a rapid antigen test for COVID-19 .

      The Greek Ministry of Migration and Asylum promised that people would have decent living conditions, medical treatment and supplies including running water, electricity and wifi. Once a day, the residents receive a food package containing three meals, but many supplement these rations by cooking their own food over small fires along the sea shore.

      As there are no showers in the camp, people have to wash with a hose-pipe or in the sea. Many people InfoMigrants spoke to said this was causing serious problems for women who needed privacy.

      Children and adults wait in line to fill their containers with cold water from a hose. There is no physical distancing or any other protection against virus transmission.

      Camp residents who are ill with coronavirus are in a fenced-off area.

      Without insulation the tents can become too hot to stay inside even when the outside temperature is less than 28 degrees Celsius. In winter, when it drops to around six degrees, they will offer little protection against cold.

      The camp went up quickly before drains were dug, and the first rain a day after this photo was taken on October 7, flooded the tents. A number of migrants complained that they were living “worse than animals.”

      https://www.infomigrants.net/en/post/27851/moria-2-0-the-new-lesbos-refugee-camp

    • Lesbos: Is another Moria in the making?

      Rains have flooded a camp set up to replace the burned-down Moria camp for displaced people and migrants on the Greek island of Lesbos. People seeking to make a new life for themselves are instead mired in mud.

      There are huge puddles in front of the tents at the Kara Tepe camp on the Greek island of Lesbos. A woman holding a newborn baby in a thick pink blanket watches children splash through the water, barefoot or in flip-flops. People are using shovels in often vain efforts to remove the murky water from inside the tents. The rainwater has even seeped underneath the plastic groundsheets, causing them to bulge in places.

      The videos and photos circulating on Twitter and other internet platforms give the world an idea of how helpless the people on Lesbos must have felt after the massive rains this week. “The water came into our tent and everything was flooded,” Ahmad Shuaib Abawi told DW. The 26-year-old Afghan and his family of nine live in one of the approximately 1,100 tents in what the Greek authorities refer to as a “temporary camp.”

      Conditions were supposed to be different there — more orderly, safer — after the controversial and completely overcrowded Moria refugee camp burned down about a month ago.

      80 tents destroyed by water

      Even before the heavy rainfalls, critics called the new camp, which is being called Moria 2 by some, “inhumane.” The rains have now destroyed about 80 of the 1,100 tents. According to the Greek Immigration Ministry, the authorities immediately started to fix the problem, arguing that it is normal for “temporary accommodation built within just a few days” to face challenges.

      The ministry said only a small part of the camp was affected by the floods and that some of the refugees had been temporarily relocated. According to the Greek government, almost 10,000 people currently live at the Kara Tepe camp.

      Waiting all day long

      “It’s really horrible,” said Marion MacGregor, who has been on the ground in Lesbos for the InfoMigrants online portal for the past few days. The refugees are not doing well and the psychological strain, in particular, is enormous, she said. “They do not want to lose years of their lives waiting around in these conditions; they just want to have their asylum application interviews and get on with it” she said. Instead, many face a long wait in the camp, knowing that winter is coming, there are no showers and there is not enough food.

      In good weather, the location of the camp could even be described as idyllic. It is situated right on the coast and the morning sun occasionally bathes the tents in soft orange light. But in reality, Kara Tepe has little of the idyll about it.

      “People wash in the ocean,” MacGregor said, adding that this is a problem in particular for the women, as they have no privacy. Portable toilets have been set up — altogether 345 of them, camp residents have told workers from the aid organization Doctors Without Borders (MSF).

      Food packages are not enough

      “Once a day, they are handed a packet of food, but that’s not enough,” MacGregor said — which is why some refugees try to sell bottles or handkerchiefs in the city to buy extra food. But thanks to solar panels, many people in the camp at least have electricity.

      Is the situation in the new camp better than in Moria, despite the many privations? Residents of the camp are divided in their opinion. MacGregor has heard that there is less violence, at least, thanks to the enormous police presence in front of and inside the camp.

      Ahmad Shuaib Abawi also had a relatively positive view — of the camp, at least. “We are not doing badly here, but we are wasting time; the children could go to school and we could study,” he said, adding that he wants to get on with his life rather than get stuck.

      Seven square meters for two families

      “The conditions in the new camp remind us a lot of Moria, while we hear from our patients that in reality, the situation is even worse,” said Marco Sandrone, director of operations for MSF on Lesbos, adding it appears that some tents have no groundsheet at all. “Before the rains, people slept on rocky or dusty ground, which has since become muddy,” he said. Many families have to share tents; they cook, eat and sleep on about 7 square meters (75 square feet), he added.

      https://twitter.com/MSF_Sea/status/1314245456189415424

      The local aid organizations agree the living conditions are not humane despite promises by the Greek Immigration Ministry to provide “decent conditions,” medical care and sufficient food. “Enough is enough!” several aid organizations, including MSF, say in a joint statement. “We reaffirm our call to move these people to safe and decent housing. Other European countries must also accept those seeking protection in order to relieve the situation on the Greek islands.”

      Appeal to EU

      About 2,500 refugees housed at the Kara Tepe camp have been transferred to other accommodation within the EU since September, and 1,300 are expected to leave the camp soon, according to the Greek Migration Ministry. Germany agreed to take in 1,500 refugees from Greece; France expects 900.

      The aid organizations argue that is not enough. They call on EU leaders and member state to stop sealing off the Greek islands and reinforcing the bloc’s external borders. For the time being, however, nothing is likely to change at the Kara Tepe camp. The waiting continues, along with hopes that the next rain will not flood everything again.

      https://www.dw.com/en/lesbos-is-another-moria-in-the-making/a-55249863

    • Deutsche Welle publie un article sur les dénonciations de la situation inhumaine au camp de Kara Tepe à Lesbos et sur l’appel dit ‘Appel de Noël’ de 240 parlementaires du Bundestag de tout bord qui demandent d’accueillir plus de réfugiés venant des îles grecques

      Γερμανική κριτική για την κατάσταση στο Καρά Τεπέ
      https://www.dw.com/el/%CE%B3%CE%B5%CF%81%CE%BC%CE%B1%CE%BD%CE%B9%CE%BA%CE%AE-%CE%BA%CF%81%CE%B9%CF%84%CE%B9%CE%BA%CE%AE-%CE%B3%CE%B9%CE%B1-%CF%84%CE%B7%CE%BD-%CE%BA%CE%B1%CF%84%CE%AC%CF%83%CF%84%CE%B1%CF%83%CE%B7-%CF%83%CF%84%CE%BF-%CE%BA%CE%B1%CF%81%CE%AC-%CF%84%CE%B5%CF%80%CE%AD/a-55973267

      17.12.2020

      La situation à Kara Tepe vivement critiquée en Allemagne

      La situation est pire que dans les camps en Afrique, dit le ministre Gerd Müller. Fin décembre, tous les mineurs isolés ou malades seront transférés des îles grecques. Appel de 240 parlementaires allemands.

      Le ministre allemand du Développement économique, Gerd Müller, a vivement critiqué la situation dans le camp de réfugiés de Kara Tepe. S’exprimant sur RTL / ntv ce matin, il a souligné que « c’est en effet un grand scandale pour l’UE que jusqu’à présent nous n’ayons pas pu, malgré l’incendie de Moria il y a quelques mois, créer une situation qui serait vraiment humaine ». M. Müller, le ministre chargé de la coopération avec les pays en développement, a déclaré que la situation à Lesbos était pire que dans les camps de réfugiés en Afrique.

      Gerd Müller : L’UE est coresponsable de la situation à Kara Tepe

      Le politicien de l’Union chrétienne-sociale (CSU) a évoqué à plusieurs reprises la situation dans les camps des îles grecques et a exhorté le gouvernement allemand à accepter des réfugiés de Grèce. Plusieurs fois il s’est opposé au ministre de l’Intérieur Horst Seehofer, qui appartient également à la CSU. Contrairement à Gerd Müller, Seehofer rejette les initiatives uniquement allemandes sur la question migratoire et insiste sur une ligne européenne unique. Mais un porte-parole du ministère allemand de l’Intérieur a déclaré ces dernières semaines que les efforts de la présidence allemande de l’UE au cours des six derniers mois pour réformer la politique d’asile européenne avaient échoué.

      L’Allemagne continue d’accepter des réfugiés de Grèce

      S’exprimant hier après-midi au parlement allemand sur la question de l’accueil des réfugiés de Grèce, le vice-ministre de l’Intérieur Volkmar Vogel a annoncé que le 3 décembre, les derniers mineurs isolés que l’Allemagne avait promis d’accepter sont arrivés des îles grecques. Quant aux 243 autres enfants réfugiés malades, ainsi que leurs familles, que le gouvernement allemand s’est également engagé à accueillir, M. Vogel a exprimé l’espoir que d’ici la fin du mois, ils seraient tous arrivés. Cependant, en raison de la pandémie de coronavirus, les procédures d’accueil des 1553 réfugiés des îles grecques, que l’Allemagne avait annoncé vouloir accueillir après l’incendie de Moria, elles vont s’étaler sur plusieurs mois.

      M. Vogel a clairement indiqué qu’à l’heure actuelle, l’Allemagne n’avait pas l’intention d’accepter d’autres réfugiés de Grèce et que la question concernait l’UE dans son ensemble. Le principal objectif du gouvernement allemand est d’améliorer la situation des réfugiés en Grèce. Evoquant les camps de réfugiés sur les îles grecques et en particulier à Lesbos, Volkmar Vogel a déclaré que le gouvernement allemand « regrette la situation » là-bas et qu’il tente « dans la mesure de ses capacités » d’aider sur le terrain.

      Appel de plus de 240 députés

      Les législateurs allemands demandent au gouvernement allemand d’accepter plus de réfugiés de Grèce

      Selon l’agence de presse epd [Evangelischer Pressedienst, epd], plus de 240 députés allemands signent un « appel de Noël », demandant au gouvernement allemand d’ accepter davantage de réfugiés de Grèce et de redoubler d’efforts pour trouver une solution au niveau de l’UE. L’appel est signé par les députés de tous des partis autres que l’AfD, Alternative nationaliste et xénophobe pour l’Allemagne. Parmi eux se trouvent les présidents des sociaux-démocrates, Saskia Esken et des Verts, Annalena Baerbock, la vice-présidente de la Chambre, le libéral, Wolfgang Kubicki, l’ancien président des chrétiens-démocrates, Volker Kauder et la parlementaire Ulla Jelpke du Die Linke.

      Panagiotis Kouparanis, Berlin

      –—

      Voir l’article de SDZ (en allemand)

      Migration und Asyl:Abgeordnete verlangen mehr Hilfe für Flüchtlinge
      https://www.sueddeutsche.de/politik/migration-und-asyl-abgeordnete-verlangen-mehr-hilfe-fuer-fluechtlinge-1

      17. Dezember 2020, 18:50 Uhr

      In einem « Weihnachtsappell » fordern 240 Parlamentarier fast aller Fraktionen fordern die Bundesregierung auf, mehr für Schutzsuchende in Griechenland zu tun.

      Von Constanze von Bullion, Berlin, dit le ministre Gerd Müller. Fin décembre, tous les mineurs isolés ou malades seront transférés des îles grecques. Appel de 240 membres allemands.

      Le ministre allemand du Développement économique, Gerd Müller, a vivement critiqué la situation dans le camp de réfugiés de Kara Tepe. S’exprimant sur RTL / ntv ce matin, il a souligné que « c’est en effet un grand scandale pour l’UE que jusqu’à présent nous n’ayons pas pu, malgré l’incendie de Moria il y a quelques mois, créer une situation qui serait vraiment humaine ». M. Müller, le ministre chargé de la coopération avec les pays en développement, a déclaré que la situation à Lesbos était pire que dans les camps de réfugiés en Afrique.

      Gerd Müller : L’UE est coresponsable de la situation à Kara Tepe

      Le politicien de l’Union chrétienne-sociale (CSU) a évoqué à plusieurs reprises la situation dans les camps des îles grecques et a exhorté le gouvernement allemand à accepter des réfugiés de Grèce. Plusieurs fois il s’est opposé au ministre de l’Intérieur Horst Seehofer, qui appartient également à la CSU. Contrairement à Gerd Müller, Seehofer rejette les initiatives uniquement allemandes sur la question migratoire et insiste sur une ligne européenne unique. Mais un porte-parole du ministère allemand de l’Intérieur a déclaré ces dernières semaines que les efforts de la présidence allemande de l’UE au cours des six derniers mois pour réformer la politique d’asile européenne avaient échoué.

      L’Allemagne continue d’accepter des réfugiés de Grèce

      S’exprimant hier après-midi au parlement allemand sur la question de l’accueil des réfugiés de Grèce, le vice-ministre de l’Intérieur Volkmar Vogel a annoncé que le 3 décembre, les derniers mineurs isolés que l’Allemagne avait promis d’accepter sont arrivés des îles grecques. Quant aux 243 autres enfants réfugiés malades, ainsi que leurs familles, que le gouvernement allemand s’est également engagé à accueillir, M. Vogel a exprimé l’espoir que d’ici la fin du mois, ils seraient tous arrivés. Cependant, en raison de la pandémie de coronavirus, les procédures d’accueil des 1553 réfugiés des îles grecques, que l’Allemagne avait annoncé vouloir accueillir après l’incendie de Moria, elles vont s’étaler sur plusieurs mois.

      M. Vogel a clairement indiqué qu’à l’heure actuelle, l’Allemagne n’avait pas l’intention d’accepter d’autres réfugiés de Grèce et que la question concernait l’UE dans son ensemble. Le principal objectif du gouvernement allemand est d’améliorer la situation des réfugiés en Grèce. Evoquant les camps de réfugiés sur les îles grecques et en particulier à Lesbos, Volkmar Vogel a déclaré que le gouvernement allemand « regrette la situation » là-bas et qu’il tente « dans la mesure de ses capacités » d’aider sur le terrain.

      Appel de plus de 240 députés

      Les législateurs allemands demandent au gouvernement allemand d’accepter plus de réfugiés de Grèce

      Selon l’agence de presse epd [Evangelischer Pressedienst, epd], plus de 240 députés allemands signent un « appel de Noël », appelant le gouvernement allemand à accepter davantage de réfugiés de Grèce et à redoubler d’efforts pour trouver une solution au niveau de l’UE. L’appel est signé par les députés de tous des partis autres que l’AfD, Alternative nationaliste et xénophobe pour l’Allemagne. Parmi eux se trouvent les présidents des sociaux-démocrates, Saskia Esken et des Verts, Annalena Baerbock, la vice-présidente de la Chambre, le libéral, Wolfgang Kubicki, l’ancien président des chrétiens-démocrates, Volker Kauder et la parlementaire Ulla Jelpke du Die Linke.

      Panagiotis Kouparanis, Berlin

      Voir l’article de SDZ (en allemand)

      https://www.sueddeutsche.de/politik/migration-und-asyl-abgeordnete-verlangen-mehr-hilfe-fuer-fluechtlinge-1

      17. Dezember 2020, 18:50 Uhr

      Migration und Asyl:Abgeordnete verlangen mehr Hilfe für Flüchtlinge

      In einem « Weihnachtsappell » fordern 240 Parlamentarier fast aller Fraktionen fordern die Bundesregierung auf, mehr für Schutzsuchende in Griechenland zu tun.

      Von Constanze von Bullion, Berlin dit le ministre Gerd Müller. Fin décembre, tous les mineurs isolés ou malades seront transférés des îles grecques. Appel de 240 membres allemands.

      Le ministre allemand du Développement économique, Gerd Müller, a vivement critiqué la situation dans le camp de réfugiés de Kara Tepe. S’exprimant sur RTL / ntv ce matin, il a souligné que « c’est en effet un grand scandale pour l’UE que jusqu’à présent nous n’ayons pas pu, malgré l’incendie de Moria il y a quelques mois, créer une situation qui serait vraiment humaine ». M. Müller, le ministre chargé de la coopération avec les pays en développement, a déclaré que la situation à Lesbos était pire que dans les camps de réfugiés en Afrique.

      Gerd Müller : L’UE est coresponsable de la situation à Kara Tepe

      Le politicien de l’Union chrétienne-sociale (CSU) a évoqué à plusieurs reprises la situation dans les camps des îles grecques et a exhorté le gouvernement allemand à accepter des réfugiés de Grèce. Plusieurs fois il s’est opposé au ministre de l’Intérieur Horst Seehofer, qui appartient également à la CSU. Contrairement à Gerd Müller, Seehofer rejette les initiatives uniquement allemandes sur la question migratoire et insiste sur une ligne européenne unique. Mais un porte-parole du ministère allemand de l’Intérieur a déclaré ces dernières semaines que les efforts de la présidence allemande de l’UE au cours des six derniers mois pour réformer la politique d’asile européenne avaient échoué.

      L’Allemagne continue d’accepter des réfugiés de Grèce

      S’exprimant hier après-midi au parlement allemand sur la question de l’accueil des réfugiés de Grèce, le vice-ministre de l’Intérieur Volkmar Vogel a annoncé que le 3 décembre, les derniers mineurs isolés que l’Allemagne avait promis d’accepter sont arrivés des îles grecques. Quant aux 243 autres enfants réfugiés malades, ainsi que leurs familles, que le gouvernement allemand s’est également engagé à accueillir, M. Vogel a exprimé l’espoir que d’ici la fin du mois, ils seraient tous arrivés. Cependant, en raison de la pandémie de coronavirus, les procédures d’accueil des 1553 réfugiés des îles grecques, que l’Allemagne avait annoncé vouloir accueillir après l’incendie de Moria, elles vont s’étaler sur plusieurs mois.

      M. Vogel a clairement indiqué qu’à l’heure actuelle, l’Allemagne n’avait pas l’intention d’accepter d’autres réfugiés de Grèce et que la question concernait l’UE dans son ensemble. Le principal objectif du gouvernement allemand est d’améliorer la situation des réfugiés en Grèce. Evoquant les camps de réfugiés sur les îles grecques et en particulier à Lesbos, Volkmar Vogel a déclaré que le gouvernement allemand « regrette la situation » là-bas et qu’il tente « dans la mesure de ses capacités » d’aider sur le terrain.

      Appel de plus de 240 députés

      Les législateurs allemands demandent au gouvernement allemand d’accepter plus de réfugiés de Grèce

      Selon l’agence de presse epd [Evangelischer Pressedienst, epd], plus de 240 députés allemands signent un « appel de Noël », appelant le gouvernement allemand à accepter davantage de réfugiés de Grèce et à redoubler d’efforts pour trouver une solution au niveau de l’UE. L’appel est signé par les députés de tous des partis autres que l’AfD, Alternative nationaliste et xénophobe pour l’Allemagne. Parmi eux se trouvent les présidents des sociaux-démocrates, Saskia Esken et des Verts, Annalena Baerbock, la vice-présidente de la Chambre, le libéral, Wolfgang Kubicki, l’ancien président des chrétiens-démocrates, Volker Kauder et la parlementaire Ulla Jelpke du Die Linke.

      Panagiotis Kouparanis, Berlin

      Voir l’article de SDZ (en allemand)

      https://www.sueddeutsche.de/politik/migration-und-asyl-abgeordnete-verlangen-mehr-hilfe-fuer-fluechtlinge-1

      17. Dezember 2020, 18:50 Uhr

      Migration und Asyl:Abgeordnete verlangen mehr Hilfe für Flüchtlinge

      In einem « Weihnachtsappell » fordern 240 Parlamentarier fast aller Fraktionen fordern die Bundesregierung auf, mehr für Schutzsuchende in Griechenland zu tun.

      Von Constanze von Bullion, Berlin

    • Après le froid glacial le camp de Kara Tepe sous la neige
      Μετά το τσουχτερό κρύο ήρθε και το χιόνι στο καταυλισμό του Καρά Τεπέ

      Σήμερα το πρωί και αργότερα το μεσημέρι, ο χιονιάς έφτασε και στη πόλη της Μυτιλήνης καλύπτοντας τα πάντα και ασφαλώς τον καταυλισμό με τους 7.500 ανθρώπους που εξακολουθούν να διαμένουν σε σκηνές, πολλές από αυτές χωρίς να διαθέτουν πάτωμα.

      Επιπλέον, ο καταυλισμός εξακολουθεί να λειτουργεί με ανεπαρκή ρευματοδότηση με αποτέλεσμα πλέον εκεί να κινδυνεύουν ζωές.
      Συγκεκριμένα, η παροχή ρεύματος γίνεται ανά πτέρυγα και μόνο για μισή ώρα προκειμένου σταδιακά να πάρουν ολες οι σκηνές. Αποτέλεσμα όμως είναι υπό αυτές τις συνθήκες οι πρόσφυγες να περνούν δραματικές ώρες και άνθρωποι που είναι σε θέση να γνωρίζουν εκφράζουν φόβους για μεγάλο αριθμό ασθενών που θα χρειαστούν νοσηλεία το επόμενο διάστημα.

      Αντί όμως οι υπεύθυνοι όλο το προηγούμενο διάστημα να προετοιμαστούν κατάλληλα, άφησαν τον καταυλισμό με την ελάχιστη δυνατότητα ρευματοδότησης.
      Χαρακτηριστικό είναι ότι και ορισμένες γεννήτριες που είχε δωρίσει γνωστή ΜΚΟ και γλίτωσαν από την καταστροφή της Μόριας, σταμάτησαν να λειτουργούν το προηγούμενο διάστημα, αφού καταστράφηκαν από τις πλημμύρες που είχαν προηγηθεί.

      Από την πλευρά του ο διοικητής του καμπ Νίκος Μπαμπάκος, σε τηλεφωνική επικοινωνία με την ΕΦ.ΣΥΝ., δήλωσε ότι « οι γεννήτριες που υπάρχουν τώρα μπορούν να καλύψουν τις ανάγκες του καταυλισμού για 16 ώρες την ημέρα. Είμαστε όμως υποχρεωμένοι να τις κλείνουμε το πρωί, ενώ μία από αυτές δυστυχώς έπαθε βλάβη.

      Προχωράμε στη διαδικασία της αντικατάστασης της και αναμένουμε μία εφεδρική από την Αθήνα » σημείωσε.

      Όπως μάλιστα τόνισε το πρόβλημα ξεκινά από το γεγονός ότι ο καταυλισμός δεν έχει ακόμη σύνδεση με το κεντρικό δίκτυο της ΔΕΗ, παρά το γεγονός ότι βρίσκεται πολύ κοντά στο εργοστάσιο.

      « Δυστυχώς η γραφειοκρατία ακόμα δεν μας έχει επιτρέψει τη σύνδεση » είπε, χαρακτηριζοντας την κατάσταση δύσκολη αλλά αντιμετωπίσημη.

      https://www.efsyn.gr/node/277445

      #neige #froid

  • Etre une femme trans ou devenir soi - Libération
    https://www.liberation.fr/debats/2020/02/18/etre-une-femme-trans-ou-devenir-soi_1778784

    En prétendant que les choix de présentation d’elles-mêmes que font les femmes trans renforcent les stéréotypes de genre, Stern les assimile à des travesties, témoignant d’une méconnaissance totale de l’expérience vécue de la transition. A n’en pas parler, on reste avec des mots, on esquive la question du sens. Sans prétendre parler à la place des femmes trans, mais parce que j’ai réfléchi le sujet et y travaille, je propose pour ma part de la saisir en déployant une perspective phénoménologique qui prend au sérieux « la réalité matérielle de l’imaginaire » (Jay Prosser) et qui pose l’articulation intime de la chair et du soi.

    Les modalités esthétiques par lesquelles une femme trans modèle son apparence renvoient à une dynamique proprement existentielle par laquelle elle cherche à se reconnaître. Il ne s’agit pas pour elle de se maquiller ou de s’habiller comme une femme mais de le faire en tant que femme afin d’atteindre une forme d’adéquation entre ce qu’elle est et ce qu’elle paraît. Car nous n’accédons à nous-mêmes qu’en nous représentant, le paraître est un « accroissement d’être » qui révèle la dignité de ce qui était déjà là et qui le confirme (Jacques Dewitte). Ce que certaines féministes considèrent comme de l’outrance stéréotypée renvoie en réalité à une démarche de coïncidence à soi par laquelle la femme trans devient ce qu’elle est, une femme.

    Par Camille #Froideveaux-Metterie

    Je poste à part parce que cette tribune est passée inaperçue ici et parce qu’elle est à un endroit où je n’ai pas le droit de poster. Ce qui par ailleurs commence à me gonfler et à me donner envie de n’utiliser Seenthis que comme un agrégateur de contenu et pas un réseau social.
    #transidentité

    • Je disais que je trouvais que ça me semblait contenir plein de trucs faux. Notamment parce qu’elle fait porter le chapeau de l’essentialisme au « camp d’en face », alors qu’elle même profère des idées essentialistes, à commencer par le passage que tu cites justement.

      celles qui estiment que les femmes trans ne sont pas des femmes et n’ont de ce fait aucune légitimité à prendre part aux luttes féministes

      C’est faux, je n’ai à peu près jamais lu ça. Ce qui est dit, c’est que les femmes trans peuvent participer en tant que trans-femmes, avec leur réalité propre, pas en tant que femmes cis, étant nées avec ce qui a permis à la société de les voir comme femmes depuis leur naissance, et qui continue de les faire reconnaitre comme femmes et vivre cette réalité sociale. Les trans-femmes ont certains problèmes en commun, d’autres pas. Et que donc quand les femmes veulent se regrouper uniquement entre femmes, elles doivent pouvoir le faire, et c’est à elles, en tant que groupe social (et non en tant qu’individus) de reconnaitre si elles intègrent telle ou telle personne trans-femmes dans leur groupe parce qu’elle lui reconnaisse une vie similaire et un non-danger pour le groupe, mais pas parce que ces personnes s’auto-déclarent femmes. C’est un choix social du groupe.

      L’argument est récurrent qui se réfère aux organes génitaux féminins comme à un socle exclusif et indéboulonnable.

      Les matérialistes non-essentialistes (ce qui constitue la plupart), depuis des décennies n’ont jamais dit ça non plus, elle confond là volontairement le fait de dire « les femmes ont des vulves, ou tel chromosome » avec le fait de dire « les femmes sont traités par la société en tant que femmes suivant le corps qu’elle leur reconnait, et alors la société leur assigne des caractéristiques sociales qui seraient propre aux femmes (alors que non) ». Ce n’est pas essentialiste, c’est socialiste.

      soit le fait que la question trans « colonise le débat féministe ». Je ne m’attarderai pas sur cette affirmation aberrante tant elle contredit la position ultra-minoritaire des combats transidentitaires et la place tout aussi ténue réservée aux femmes trans dans le féminisme.

      C’est une blague ? Il y a encore un peu débat et des groupes différents, mais que ce soit sur internet ET dans la vie physique, les positions trans sont partout, et dans bien des cas sont majoritaires ! Y compris désormais dans des organisations anciennes datant des féministes précédentes, comme le Planning familial. De nombreux groupes mainstream rejettent immédiatement la moindre personne émettant des critiques sur les politiques de l’identité, annulent des confs, publient des textes de désavoument… c’est une « place ténue » ça ?

      Et quant à la société complète, ce n’est pas « ultra-minoritaire » non plus puisque des pays entiers adoptent des lois de choix individuel de l’identité.

      Cette affirmation est complètement fausse, ne correspond pas du tout à la réalité ni online ni offline, et même tellement grossièrement l’inverse que ça fait vraiment stratégie pour l’utiliser rhétoriquement en se disant « les petits qui sont tous faibles ». Ça ne veut pas dire qu’il n’y a pas plein de problèmes, de violence, etc, mais « ultra-minoritaire » wtf…

      Il s’agit de rejeter la division hiérarchiquement sexuée de la société qui érige en « distinction socialement pertinente une différence anatomique en elle-même dépourvue d’implications sociales ». En prenant position auprès de celles qui rejettent les femmes trans, Delphy semble avoir oublié cette affirmation dont elle est l’autrice.

      Mais justement, il n’y a rien de contradictoire. Le fait de dire que les femmes, au sens femelles humaines, ne devraient pas avoir à vivre une réalité sociale si différente des mâles, car leur vulve, leurs seins, leur utérus, ne devraient pas changer à ce point leur vie quotidienne, et bien ça ne veut pas du tout dire que la définition de femmes deviendrait autre chose.

      À l’inverse, plein de trans considèrent que pour être une femme, il faut alors avoir les caractéristiques assignés par la société patriarcale aux femmes uniquement (dans l’époque actuelle, avoir des seins, des robes, du maquillage, parler de telle manière, etc).

      Alors que les féministes matérialistes disent justement que c’est le genre (le féminin, le masculin) qui est social, et qu’on peut parfaitement être une femme baraqué en jean non-attirée par les hommes, et on peut être un homme et vouloir du maquillage, prendre soin des autres, aimer se faire sodomiser (par qui que ce soit), et ça n’en fait pas des premières des hommes, ni des seconds des femmes.

      C’est précisément en partant du constat d’une possible non-coïncidence entre sexe biologique de naissance et identité de genre que celles-ci ont entrepris de déconstruire les assignations sexuées et les stéréotypes genrés.

      C’est un des points les plus importants : la complète identification entre « identité de genre » et « stéréotypes genrés ».

      Personne n’est pile le stéréotype d’un des deux genre, personne n’est 100% ce que la société considère comme féminin ou masculin. Et donc on peut parfaitement avoir des comportements associés à un stéréotype du genre opposé et ne PAS être considéré par la société comme étant pour autant du genre opposé. Le genre est social, alors que les choix de comportements sont individuels. En tant qu’homme barbu, si je me maquille, que je m’occupe d’enfants, la société continuera de me reconnaitre en tant qu’homme. Et je ferai alors face à des discriminations ou des violences non pas en tant que nouvelle femme (parce que je me sentirais femme), mais en tant que reconnu comme homme par la société mais ne correspondant pas assez aux canons de la masculinité.

      Les féministes matérialistes se sont battues et se battent pour abolir le genre, pour qu’aucun comportement ne soient plus assignés, et non pas pour les conforter (si t’as N% des stéréotypes du féminin alors t’es une femme, c’est valider ces assignations !)

      Les modalités esthétiques par lesquelles une femme trans modèle son apparence renvoient à une dynamique proprement existentielle par laquelle elle cherche à se reconnaître. Il ne s’agit pas pour elle de se maquiller ou de s’habiller comme une femme mais de le faire en tant que femme afin d’atteindre une forme d’adéquation entre ce qu’elle est et ce qu’elle paraît.

      Onanisme intellectuel ! C’est bien ça qui est reproché, ça signifie que ces gens considère que « paraitre une femme » c’est avoir tous les stéréotypes associés, alors que les matérialistes disent qu’on peut être une femme et ne jamais se maquiller, ne jamais porter des « habits de femmes »…

      Ya vraiment vraiment une lecture des stéréotypes de genre à la fois hyper proche mais qui aboutit à des conclusions diamétralement opposés, entre l’activisme trans et les féministes matérialistes. J’ai l’impression qu’elles partent de constats super proches voire exactement les mêmes sur ce que le patriarcat impose comme assignations sociales, et qu’elles en déduisent des philosophie de vie totalement différentes et même parfois opposées.

    • Merci @rastapopoulos de venir causer avec moi ! Je ne suis pas trop d’accord, je vois des féministes matérialistes nickel (Delphy, Meghan Murphy) adopter le sexe, la physiologie, comme ce qui sépare l’humanité en deux et la hiérarchise. Alors que je m’attendais plutôt à les voir adopter une identité de genre perçue comme très sociale, avec inclusion possible de femmes trans dans la mesure où elles sont perçues comme des femmes et dans la mesure où ça a du sens (pas dans une non-mixité consacrée au corps : auto-examen gynéco par exemple). Je me dis que leur position est stratégique, parce que contrairement à l’idée de poser un regard social sur l’identité (difficile à mettre en pratique), le corps règle les choses et les femmes canadiennes ne sont plus en mesure de restreindre l’accès de lieux de non-mixité politique ou de défense à quiconque, y compris des hommes de mauvaise foi ou des personnes que j’identifie à des hommes qui ont une fascination morbide pour les femmes qui suppose de les violer et de vivre dans un corps de femmes (auto-gynophilie). Mais ça m’étonne de les voir revenir aussi fort au corps sexué après avoir montré ce que fait le genre (ce qui concerne aussi des trans avec une expression de genre claire, on en a plein de témoignages). Ça ne change rien au fait qu’elles ont le droit à leur non-mixité, qu’on l’aime ou pas on n’a pas à la remettre en cause sauf à expliquer qu’elles ont un privilège acquis sur le dos des femmes trans (lequel ? dites-moi ! parce que militer et y consacrer temps libre, énergie et souvent pognon n’est pas un privilège).

      Je pense aussi que Froideveau sous-estime l’activisme trans et la volonté de beaucoup de femmes cis de s’effacer derrière elles (comme les femmes savent si bien s’effacer dans les luttes). Nous n’en sommes qu’au début et l’activisme institutionnel n’a pas beaucoup avancé en France mais dans les collectifs les femmes trans ne s’oublient pas trop. Il y a même des événements un peu queer, et pas des groupes de parole ou de soutien de personnes trans mais des trucs adressés à tout le monde, qui excluent les TERF à l’entrée (en tout cas en ajoutant la mention aux descriptions de leurs événements). Froideveau loupe un peu le coche...

      Mais son propos sur l’expression de genre des femmes trans me semble pas mal. D’abord je rencontre plein de femmes trans pas plus ni moins « sapées avec féminité » que des femmes cis. Des meufs trans ultra genrées, limite drag, corps et fringues, j’en connais peu... et j’en croise de moins en moins. Ensuite il y a la nécessité du passing qui nécessite d’en faire un peu plus quand le corps est un peu moins féminin. C’est un peu le propos de cette autrice trans.

      Anti-guide du questionnement de genre – Raymond, reviens, t’as oublié tes chiens !
      https://raymondreviens.wordpress.com/2017/01/17/anti-guide-du-questionnement-de-genre

      Sans ces modifications, si on veut éviter les humiliations et les violences liées au fait d’être vue comme un mec en robe, il faut avoir un corps pas trop marqué par la testostérone (donc disons moins de 25 ans, et encore pas pour tout le monde), se restreindre à des codes féminins hétérosexuels et savoir se démerder avec un pinceau à maquillage. Les modifications physiques sont pour la plupart des femmes trans un moyen d’être lue comme femme de manière permanente, sans contrainte particulière.

      J’ai cet exemple du mec qui vient à un événement lesbien avec une expression de genre masculine. Il n’est pas le seul dans la salle, plein de butches sont sapées comme lui. Mais corps de femme + fringues « masculines » n’est pas corps de femme + fringues « masculines » : il reste une personne qu’on ne va pas manquer d’identifier à un homme alors que les meufs en question sont identifiées comme butches, camionneuses, etc. Donc son genre, son identité sociale, dépend d’une expression plus marquée « féminine » que les femmes qui réclament la liberté de s’habiller comme elles veulent. Je trouve que Froideveau l’écrit bien, au milieu de ces propos dont tu as bien noté l’injustice.

    • Merci pour vos interventions.
      Je partage un bout d’entretien de #Francis_Dupuis_Déri qui apporte un autre éclairage sur la question. Toute la réponse serait à lire mais je laisse seulement l’extrait qui peut apporter sa pierre au débat pour certains d’entre nous. (Ca date de fin 2018.)

      J’ai lu avec très grand intérêt le numéro spécial de la revue Transgender Studies Quarterly , qui proposait un dossier complet sur le « transféminisme », soit l’alliance et la fusion entre féminisme et mouvement trans. On y présente les histoires très intéressantes de ces alliances au Brésil, en Italie, aux États-Unis et ailleurs, parfois dès les années 1960. J’y ai appris, enfin, qu’une féministe radicale dont je respecte beaucoup le travail, Andrea Dworkin, se déclarait solidaire des trans dès le début des années 1970, aux États-Unis. Elle proposait que l’État offre des services de santé gratuits pour les femmes trans, ou que la communauté militante offre les moyens à toute personne transexuelle d’obtenir une opération de changement de sexe. Selon Dworkin, la présence des trans nous révèle surtout la fluidité des identités de sexe et met à mal la logique de la binarité sexuelle. Même si elle rêvait d’un monde sans genre ou sexe, elle considérait dès 1974 que c’est seulement dans un nouveau monde constitué d’une « identité androgyne » que la transexualité n’aura plus le même sens, puisqu’il y aura une plus grande pluralité de choix. À la même époque, aux États-Unis, le groupe de musique Olivia Record, composé de féministes radicales lesbiennes séparatistes, se déclarait « trans inclusive ». Une des membres a aussi été militante du collectif de lesbiennes radicales Furies et a payé pour les frais médicaux de trans. L’amie et l’alliée de Dworkin, la féministe Catharine MacKinnon, dont la pensée sur la domination sexuelle m’a également beaucoup inspiré, s’est aussi déclarée solidaire des trans.

      (...)

      Plus concrètement, les trans ont obtenu plusieurs gains législatifs depuis quelques années au Canada et au Québec. Depuis 2015 au Québec, l’école est obligée d’accepter un changement de prénom, et les élèves de 14 ans et plus peuvent même exprimer cette demande sans l’autorisation de leurs parents. Mon université autorise enfin les étudiantes et les étudiants à changer leur nom, sur les listes de classe. Quant au mouvement des femmes au Québec, par exemple les réseaux de centres et de maisons d’hébergement pour femmes, je crois comprendre que la réponse est le plus souvent pragmatique face à la demande d’inclusion des trans (qui est souvent une demande d’aide). Il ne s’agit pas d’une prise de position de principe sur ce qu’est la non-mixité ou ce qu’est une femme, mais d’un travail d’écoute, d’échange, de réflexion collective, de consultation et d’arrangement pragmatique, chaque situation étant différente selon le contexte, les autres femmes présentes, les expériences passées, etc..

      Voilà… Je ne pense pas avoir répondu à vos questions, mais je vous ai présenté l’état de mes réflexions, en ce moment. Mais considérant que votre site publie des textes très critiques des trans et considérant l’état des débats et des rapports de force où je me situe, à Montréal, je pensais saisir l’occasion pour partager quelques réflexions, sans prétendre connaître la « vérité » sur ces sujets complexes, ni parler au nom des féministes radicales ou des militantes et théoriciennes trans.

      https://www.partage-le.com/2018/12/31/chronique-la-violence-masculiniste-suivie-dun-entretien-avec-francis-dup

      La revue en question :
      Transgender Studies Quarterly , vol. 3, no. 1–2, 2016,
      https://read.dukeupress.edu/tsq/issue/3/1-2
      (articles en libre accès ou via https://sci-hub.si / https://lovescihub.wordpress.com )

      Je pense que tradfem a fait beaucoup de mal en choisissant de traduire des textes, même essentialistes, sur cette question ce qui a contribué à cliver encore plus les féministes. Notre place de gars n’est pas là, je pense, dans ce combat. Mais pourquoi ne pas traduire des articles cette revue, pour rester fidèle à l’esprit de Dworkin, à la base de l’entreprise ?
      Je suis triste de l’état de ce débat et même si j’y pense aussi, je me dis que j’aimerais mettre de l’énergie ailleurs afin de soutenir le mouvement féministe.
      (antonin, je ne participe pas beaucoup ici, mais je te suis toujours avec grand intérêt.)

    • Super intéressant, le propos de FDD : d’abord sur son vécu de mec qui veut déboulonner le genre et qui pense qu’il suffit de le faire au niveau perso, et qui se rend compte qu’il outrepasse les limites de personnes pour qui ce n’est pas un jeu. Et puis ça me fait plaisir de voir Dworkin transinclusive.

    • Quand je disais :

      Ya vraiment vraiment une lecture des stéréotypes de genre à la fois hyper proche mais qui aboutit à des conclusions diamétralement opposés, entre l’activisme trans et les féministes matérialistes. J’ai l’impression qu’elles partent de constats super proches voire exactement les mêmes sur ce que le patriarcat impose comme assignations sociales, et qu’elles en déduisent des philosophie de vie totalement différentes et même parfois opposées.

      Bah du coup ya très exactement un article sur ça d’il y a plus de 10 ans, mettant un peu à plat ces différences dans un langage pas ampoulé, paru en français en 2013 dans Sisyphe et en 2014 dans Nouvelles Questions Féministes. Ça dit vraiment la même chose que ma phrase à la va-vite d’il y a un an, en plus long.
      https://seenthis.net/messages/898694

    • Je la trouve pas mal mais avec un très petit angle. Et je regrette son refus d’entendre que ces meufs transexclusives puissent se sentir l’objet de réappropriation de leurs luttes, menacées en leur sein même.
      @monolecte, tu en penses quoi ? Elle est passée inaperçue ici, hélas...
      #transidentité Camille #Froideveaux-Metterie

      En prétendant que les choix de présentation d’elles-mêmes que font les femmes trans renforcent les stéréotypes de genre, Stern les assimile à des travesties, témoignant d’une méconnaissance totale de l’expérience vécue de la transition. A n’en pas parler, on reste avec des mots, on esquive la question du sens. Sans prétendre parler à la place des femmes trans, mais parce que j’ai réfléchi le sujet et y travaille, je propose pour ma part de la saisir en déployant une perspective phénoménologique qui prend au sérieux « la réalité matérielle de l’imaginaire » (Jay Prosser) et qui pose l’articulation intime de la chair et du soi.

      Les modalités esthétiques par lesquelles une femme trans modèle son apparence renvoient à une dynamique proprement existentielle par laquelle elle cherche à se reconnaître. Il ne s’agit pas pour elle de se maquiller ou de s’habiller comme une femme mais de le faire en tant que femme afin d’atteindre une forme d’adéquation entre ce qu’elle est et ce qu’elle paraît. Car nous n’accédons à nous-mêmes qu’en nous représentant, le paraître est un « accroissement d’être » qui révèle la dignité de ce qui était déjà là et qui le confirme (Jacques Dewitte). Ce que certaines féministes considèrent comme de l’outrance stéréotypée renvoie en réalité à une démarche de coïncidence à soi par laquelle la femme trans devient ce qu’elle est, une femme.

  • Maroc : Les refoulements des Subsahariens vers la frontière avec l’Algérie reprennent

    Cette semaine, les autorités marocaines ont mené à nouveau des raids sur des camps de migrants à #Nador, procédant par la même occasion au #déplacement_forcé d’un groupe de 90 Subsahariens vers la frontière avec l’#Algérie. Une action qui indigne les associatifs et militants des droits humains, dont l’AMDH et le GADEM.

    Les conditions météorologiques difficiles en ce début d’hiver ne semblent pas empêcher les autorités marocaines à Nador de poursuivre les campagnes de #déplacements_forcés de migrants subsahariens loin des côtes méditerranéennes.

    Jeudi, la section Nador de l’Association marocaine des droits humains (AMDH) a affirmé avoir « constaté deux bus devant le centre d’enfermement d’Arekmane à Nador, au bord desquels 90 #migrants_subsahariens viennent d’être éloignés de nuit et dans un #froid glacial vers la région désertique de la frontière algéro-marocain ».

    « Ces bus ne s’arrêtent qu’une fois à l’extrême sud de #Jerada ou #Oujda, dans une désertique où il #neige des fois et où il fait très froid actuellement », compète Omar Naji, président de l’AMDH-Nador, joint ce vendredi par Yabiladi.


    https://twitter.com/NadorAmdh/status/1197587135072747522?ref_src=twsrc%5Etfw%7Ctwcamp%5Etweetembed%7Ctwterm%5E11

    Conditions difficiles et risques sécuritaires sur une frontière théoriquement fermée

    Pour le militant, « ce ne sont plus des déplacements vers le Sud, et notamment Tiznit et nous n’avons pas encore d’explications ». Il rappelle que c’était déjà le cas en 2013 et 2014 lorsque ces migrants étaient plutôt renvoyés vers les frontières Est du royaume. « Ces déplacements avaient pourtant cessé pour une période. Si ces migrants ne sont pas interpellés par l’armée algérienne, ils retournent à Nador et dans le nord », déplore-t-il.

    Cette campagne de déplacements forcés depuis les villes du nord semble reprendre. Mercredi, l’AMDH a dénoncé un assaut mené par les autorités marocaines sur des maisons louées par des migrants dans l’optique de les déplacer aussi. Il risquent tout autant un déplacement forcé vers le Sud ou éventuellement vers la frontière avec l’Algérie. Le même jour, des attaques nocturnes contre les campements des migrants à Nador ont été dénoncées par l’ONG via sa page Facebook.

    Contactée par Yabiladi, la coordinatrice général du Groupe antiraciste d’accompagnement et de défense des étrangers et migrants (GADEM), Camille Denis, précise ne pas avoir plus d’informations sur cette nouvelle campagne. Mais elle rappelle que ces déplacements forcés vers la frontière avec l’Algérie ne sont pas une pratique nouvelle. « Déjà l’année dernière, le GADEM avait soulevé cette question pour le cas d’un groupe de migrants et en 2016 aussi. La pratique avait diminué depuis l’annonce de la politique migratoire du royaume mais n’a jamais cessé », nous rappelle-t-elle.

    « Au-delà des conditions météorologiques difficiles actuellement, ces déplacements forcés soulèvent de sérieuses questions sur les risques sécuritaires pour ces migrants qui, pour certains qui passent du côté algérien, peuvent être renvoyés vers le Niger », déplore-t-elle.

    Des migrants déplacés de Nador qui finissent au Mali ?

    Et c’est d’ailleurs le cas. Jointe par notre rédaction, Aimée Lokaké, présidente de la Communauté congolaise au Maroc et membre du Conseil des migrants subsahariens au Maroc rapporte le cas d’une migrante subsaharienne. « J’ai l’appelée et elle m’a indiqué qu’elle était à Nador avant d’être déplacée avec d’autres migrants vers l’Algérie, qui les a à son tour expulsés vers le #Niger. Elle se retrouve actuellement au Mali », informe-t-elle. « Ce qui se passe en route et ce qu’ils subissent, on ne le sait pas. Mais nous sommes dans le devoir de protéger les humains », ajoute-t-elle.

    « J’ai appelé des ressortissants à Oujda qui m’ont indiqué qu’il s’agit de migrants en situation administrative irrégulière qui voulaient faire la traversée », informe-t-elle encore. Aimée Lokaké insiste aussi sur la nécessité d’encadrer ces personnes et les sensibiliser « au lieu de les déplacer comme ça, surtout qu’un drame peut leur arriver alors que leurs familles croient qu’ils se trouvent ici au Maroc ».

    Président ODT-I (syndicat pour les travailleurs migrants), Amadou Sadio Baldé dénonce aussi ces déplacements. « A l’état où nous sommes, soit une phase de l’intégration de migrants, nous déplorons ces déplacements et la précarité qu’ils occasionnent. Nous ne pouvons pas cautionner ces actes », affirme-t-il.

    Pour lui, « l’intégration étant un processus long, le Maroc doit prendre en considération la situation de ces migrants et leurs conditions ».

    https://www.yabiladi.com/articles/details/85882/maroc-refoulements-subsahariens-vers-frontiere.html

    #Algérie #renvois #expulsions #migrations #réfugiés #asile #abandon #désert #frontières #refoulements #push-back #refoulement

    ping @isskein @karine4

    Voir aussi le fil de discussion commencé en 2017, qui relate des mêmes refoulements jusqu’en 2018 :
    https://seenthis.net/messages/627118

  • Sur les #îles grecques... un nouvel #hiver...

    Winter warnings for Europe’s largest refugee camp

    ‘This year it’s worse than ever because so many people came.’

    With winter approaching, aid workers and refugee advocates on Lesvos are worried: there doesn’t appear to be a plan in place to prepare Moria – Europe’s largest refugee camp – for the rain, cold weather, and potential snow that winter will bring.

    The road leading to Moria runs along the shoreline on the Greek island of Lesvos, passing fish restaurants and a rocky beach. On sunny days, the water sparkles and dances in the 20-kilometer stretch of the Aegean Sea separating the island from the Turkish coast. But in the winter, the weather is often grey, a strong wind blows off the water, and the temperature in bitingly cold.

    Moria was built to house around 3,000 people and was already over capacity in May this year, holding around 4,500. Then, starting in July, the number of people crossing the Aegean from Turkey to Greece spiked, compared to the past three years, and the population of asylum seekers and migrants on the Greek islands exploded. Following a recent visit, the Council of Europe’s Commissioner for Human Rights, Dunja Mijatovic, called the situation on the islands “explosive”.

    By the beginning of October, when TNH visited, around 13,500 people were living in Moria – the highest number ever, up to that point – and conditions were like “hell on Earth”, according to Salam Aldeen, an aid worker who has been on Lesvos since 2015 and runs an NGO called Team Humanity.

    Every year, when summer comes, the weather gets better and the number of people crossing the Aegean increases. But this year, more people have crossed than at any time since the EU and Turkey signed an agreement, known as the EU-Turkey deal, in March 2016 to curb migration from Turkey to Greece.

    So far this year, more than 47,000 people have landed on the Greek islands compared to around 32,500 all of last year – led by Afghans, accounting for nearly 40 percent of arrivals, and Syrians, around 25 percent. Even though numbers are up, they are still a far cry from the more than one million people who crossed the Aegean between the beginning of 2015 and early 2016.

    “People are going to die. It’s going to happen. You have 10,000 people in tents.”

    In Moria, the first home in Europe for many of the people who arrive to Greece, there’s a chronic shortage of toilets and showers; the quality of the food is terrible; people sleep rough outside or in cramped, flimsy tents; bed bugs, lice, scabies, and other vermin thrive in the unsanitary environment; raw sewage flows into tents; people’s mental health suffers; fights break out; there are suicide attempts, including among children; domestic violence increases; small sparks lead to fires; people have died.

    “Every year it’s like this,” Aldeen said. “[But] this year it’s worse than ever because so many people came.”

    The lack of preparation for winter is unfortunately nothing new, according to Sophie McCann an advocacy manager for medical charity Médecins Sans Frontières. “It is incredible how the Greek authorities have... completely failed to put in place any kind of system [to] manage it properly,” McCann said. “Winter is not a surprise to anyone.”

    The severe overcrowding this year will likely only make the situation in Moria even more miserable and dangerous than it has been in the past. “People are going to die,” Aldeen said. “It’s going to happen. You have 10,000 people in tents.”
    ‘A policy-made humanitarian crisis’

    Moria has been overcrowded and plagued by problems since the signing of the EU-Turkey, which requires Greece to hold people on the islands until their asylum claims can be processed – something that can take as long as two years.

    Read more → Briefing: How will Greece new asylum law affect refugees?

    “It’s very predictable what is happening,” said Efi Latsoudi, from the NGO Refugee Support Aegean, referring to the overcrowding and terrible conditions this year.

    RSA released a report in June calling the situation on the islands “a policy-made humanitarian crisis” stemming from “the status quo put in place by the EU-Turkey [deal]”. The report predicted that Greece’s migration reception system “would not manage to absorb a sudden and significant increase in refugee arrivals”, which is exactly what happened this summer.

    “It’s very predictable what is happening.”

    According to the report, Greek authorities have failed to adopt a comprehensive and proactive strategy for dealing with the reality of ongoing migration across the Aegean. Bureaucratic deficiencies, political expediency, a lack of financial transparency and the broader EU priority of reducing migration have also contributed to the “structural failure” of Greece’s migration reception system, it says.

    As a result, Moria today looks more like a chaotic settlement on the edge of a war zone than an organised reception centre in a European country that has received almost $2.5 billion in funding from the EU since 2015 to support its response to migration.
    Tents a luxury for new arrivals

    Inside the barbed wire fences of the official camp, people are housed in trailer-like containers, each one holding four or five families. Outside, there is a sea of tents filling up the olive groves surrounding the camp. The more permanent tents are basic wooden structures covered in tarps bearing the logos of various organisations – the UN’s refugee agency, European Humanitarian Aid, the Greek Red Cross.

    Newer arrivals have been given small, brightly coloured camping tents as temporary shelters that aren’t waterproof or winterised. These are scattered, seemingly at random, between the olive trees, and even these appear to be a luxury for the newly arrived.

    Most of the asylum seekers TNH spoke to said they spent days or weeks sleeping outside before they were given a tent.

    Large mounds of blue and black garbage bags are piled up along the main arteries of Moria. The air stinks of the garbage and is thickened by cooking smoke laced with plastic. Portable toilets with thin streams of liquid trickling out from under them line the edge of one road.

    Hundreds of children wander around in small clusters. A mother hunches over her small daughter, picking lice from her hair. Other women squat on their heels and plunge their arms into basins of soapy water, washing clothes. Hundreds of clothes lines criss-cross between trees and blankets, and clothing is draped over fences and tree branches to dry. A tangle of electrical wires from a makeshift grid runs haywire between the tents. A faulty connection or errant spark could lead to a blaze.

    Drainage ditches and small berms have been dug in preparation for rain.

    There are people everywhere: carrying fishing poles that they take to the sea to catch extra food; bending to pray between the trees; resting in their tents; collecting dry tree branches to build cooking fires; baking bread in homemade clay ovens dug into the dirt; jostling and whittling away time in the hours-long food line; wandering off on their own for a moment’s respite.
    ‘Little by little, I’ll die’

    “Staying in this place is making us crazy,” said Hussain, a 15-year-old Afghan asylum seeker. An amateur guitarist in Afghanistan, he was threatened by the Taliban for his music playing and fled with his family, but was separated from them while crossing the border from Iran to Turkey. “The situation [in Moria] is not good,” he said. “Every[body has] stress here. They want to leave… because it is not a good place for a child, for anyone.”

    “The situation here is hard,” said Mohammad, an Iraqi asylum seeker who has been in the camp with his pregnant wife since the end of July. “It’s harder than it is in Iraq.”

    “[My wife] is going to have a baby. Is she going to have it here?” Mohammad continued. “Where will [the baby] live? When they child comes, it’s one day old and we’re going to keep it in a tent? This isn’t possible. But if you return to Iraq, what will happen?”

    “If I go back to Iraq, I’ll die.” Mohammad said, answering his own question. “[But] if I stay here I’ll die… Right now, I won’t die. But little by little, I’ll die.”
    More arrivals than relocations

    People have been dying in Moria almost since the camp began operating. In November 2016, a 66-year-old woman and her six-year-old granddaughter were killed when a cooking gas container exploded, setting a section of the camp ablaze. In January 2017, three people died in one week due to cold weather. And in January this year, another man died during a cold snap.

    At the end of September, shortly before TNH’s visit, a toddler playing in a cardboard box was run over by a garbage truck outside of Moria. A few days later a fire broke out killing a woman and sparking angry protests over the dismal living conditions.

    Greece’s centre-right government, which took office in July, responded to the deaths and protests in Moria by overhauling the country’s asylum system to accelerate the processing of applications, cutting out a number of protections along the way, promising to return more people to Turkey under the terms of the EU-Turkey deal and pledging to rapidly decongest the islands by moving 20,000 people to the mainland by the end of the year.

    As of 12 November, just over 8,000 people have been transported from the islands to the mainland by the Greek government since the fire. Over the same period of time, nearly 11,000 people arrived by sea, and the population of Moria has continued to grow, reaching around 15,000.

    With winter rapidly approaching, the situation on the islands is only growing more desperate, and there’s no end in sight.

    Transfers to the mainland won’t be able to solve the problem, according to Latsoudi from RSA. There simply aren’t enough reception spaces to accommodate all of the people who need to be moved, and the ones that do exist are often in remote areas, lack facilities, and will also be hit by harsh winter weather.

    “[The] mainland is totally unprepared to receive people,” Latsoudi said. “It’s not a real solution… The problems are still there [in Moria] and other problems are created all over Greece.”

    https://www.thenewhumanitarian.org/news-feature/2019/11/14/Greece-Moria-winter-refugees
    #migrations #camps_de_réfugiés #réfugiés #asile #Grèce #île #Lesbos #Moria #froid

  • Quelques extraits de la #BD
    #Humains, #La_Roya est une fleuve , dont il a déjà été question ici :


    https://seenthis.net/messages/693475

    Extraits :


    #ligne #ligne_frontalière #zone_frontalière #frontière_mobile


    #histoire #Giraude #grillage #barrières_frontalières


    #walls_don't_work


    #pas_de_la_mort #campement


    #tunnel #refoulement #push-back #risque


    #légende_de_mamadou #passeurs #vêtements


    #ouverture_des_frontières


    #Roya_citoyenne #délit_de_solidarité #business #armée #militarisation_des_frontières #drones


    #jeu_de_l'oie #migrerrance


    #Bella_ciao #fête


    #Méditerranée #mer_Méditerranée


    #memoria_delle_Alpi


    #20_km #20_kilomètres #Sospel #PAF #police_aux_frontières


    #illégalité #légalité


    #sans-papiers #papiers


    #Francesco_Biamonti


    #Briançon #Hautes-Alpes


    #ouvrir_les_frontières


    #inhumanité


    #mourir_aux_frontières #décès #mort


    #invisibilité #invisibilisation


    #neige #froid

    #bande_dessinée #livre #frontière_sud-alpine #solidarité #frontières #asile #migrations #réfugiés #Cédric_Herrou #Vintimille #Italie #France #Menton #Alpes #montagne

    ping @nepthys @reka

    • Dans la BD on cite le #livre
      "Les Paroles la nuit" de Francesco Biamonti

      Dans l’obscurité de la nuit, sur les sentiers des collines ligures battues par le vent, parmi ces terres arides, de roches et d’argile, de ronces, d’oliviers et de mimosas, erre une humanité inquiète en proie à la violence qui règne sur les côtes : ce sont les laissés-pour-compte de la modernité occidentale, attirés par la frontière française, à la recherche d’une terre d’accueil.

      Des coups de feu, un bruissement dans les arbres, les restes d’un bivouac, des traces de sang, un cadavre retrouvé au petit matin sont les signes du passage de ces hordes de damnés, incarnés par deux personnages poignants, un homme et une petite fille kurdes qu’un implacable destin poursuit.

      Donnant voix aux silences de Leonardo et de ses amis, à leurs remords, à leur perception des événements et des choses, l’auteur nous livre des tranches d’existence qui se détachent sur un paysage à la lumière changeante ; la dérive de notre monde malade revient sans cesse dans une conversation suspendue au-dessus de l’abîme.

      http://www.seuil.com/ouvrage/les-paroles-la-nuit-francesco-biamonti/9782020350105

  • Un autre hiver... un de plus...
    Winter conditions add to migrant hardship in northern Greece

    Freezing weather is exacerbating difficult conditions for migrants in overcrowded refugee camps in northern Greece. Last week the cold spell led to a protest by dozens of migrants at a camp near Thessaloniki. Greek officials have blamed the number of people flooding into the camp from the islands and across the Turkish border. But could the situation have been prevented?

    Harsh winter conditions hit northern Greece a few days into the new year, bringing sub-zero temperatures, strong winds, snow and ice. In the Diavata refugee camp near the port city of Thessaloniki, several hundred people are struggling with basic survival. Yet every week, despite the weather conditions, more continue to arrive.

    “They don’t think about this kind of thing, they just want to move on,” said one man at Diavata after another Afghan family arrived in the snow. “They just think that in the next stage from Turkey, when they go to Greece, everything will be fine.”

    Camp protests

    When they reach Diavata, the migrants find the reality is different. The camp is full to capacity, with around 800 registered asylum seekers. On top of these, there are between 500 and 650 people living at the site without having been registered by migration authorities.

    “Most of them have built their own makeshift shelters and tents, which are not providing them with the protection needed,” says Mike Bonke, the Greece country director of the Arbeiter Samariter Bund (ASB), an NGO providing support services to Diavata. “They have no (safe) heating, washing and sanitation and cooking facilities.”

    Last week, the difficult conditions prompted around 40 migrants to hold a protest outside the camp, burning tires and blockading the road. A truck driver tried to get through the barricade resulting in a fight which left one man in hospital.

    The driver lost his patience and started swearing at the migrants, who threw rocks and broke his windscreen, reports said. The driver and four migrants were charged with causing grievous bodily harm, according to the Greek daily, Katherimini.

    Conditions create health concerns

    Diavata is just one of a number of migrant facilities in northern Greece to have been affected by the cold snap. An NGO contacted by InfoMigrants said that Orestiada, near the Evros river to the east, was covered in snow. Migrants in the critically overcrowded camps on the islands too are contending with snow, frozen water pipes and icy roads.

    According to the ASB, the refugee reception camps lack resources to cope with the current conditions. “Healthcare services at all (refugee reception) sites are not adequate,” Bonke says.

    Agis Terzidis, an advisor to the Greek Minister of Health and Vice-President of the Center for Disease Control (CDC) which coordinates healthcare provision to migrants and refugees, admits that the cold weather, in addition to the poor conditions and overcrowding in the camps, is exacerbating migrants’ health problems. “We have people living in conditions that are not acceptable for anyone,” he says.

    National health system must step up

    In response to the worsening situation, there are plans to boost EU-funded medical teams operating in camps throughout the country, including the islands, Agis Terzidis says. But he told InfoMigrants that from now on, more pressure would be put on the Greek national health system and local hospitals to tackle the problem, rather than medical staff in the camps themselves.

    Terzidis also insisted that fixing the situation in the camps was “not in the mandate” of the CDC, as it was chiefly a result of greater numbers of people arriving and consequent overcrowding.

    Instead, the CDC’s main priority remains vaccinating migrants to prevent outbreaks of hepatitis, measles and other infectious diseases. It also focuses on treating those suffering from chronic diseases, some of whom will likely succumb to the harsh winter conditions.

    Too many people

    With more bleak weather predicted, a vegetable garden is being planned in the Diavata camp, giving the residents something to look forward to. That will have to be abandoned if more people start to arrive when the weather improves.

    The camps continue to be under pressure from the large and unpredictable numbers of arrivals. Currently there are around 20 arrivals per week at Diavata, but that could quickly escalate to hundreds. So far, Greek authorities do not seem to have taken steps to limit how many end up at the camps seeking protection.

    I think we can all agree that this situation should have been solved by registering these refugees in the Greek Migration system and providing them with dignified and safe shelters.
    _ Mike Bonke, Greece country director, Arbeiter Samariter Bund

    As both government and army staff and their NGO colleagues in the camps remain powerless to solve the problem of overcrowding, their main task will be to protect migrants from harm and exposure as the winter enters its coldest months.

    http://www.infomigrants.net/en/post/14401/winter-conditions-add-to-migrant-hardship-in-northern-greece
    #Grèce #asile #migrations #réfugiés #camps_de_réfugiés #neige #froid #Salonique #Softex #Diavata #résistance #protestation

  • CE FIL DE DISCUSSION EST LA SUITE DE CELUI-CI :
    https://seenthis.net/messages/688734

    v. aussi la métaliste sur ce sujet :
    https://seenthis.net/messages/733721

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    Traversée des Alpes : un aperçu du calvaire vécu par des milliers d’exilés

    Pour se rendre compte des risques que prennent les réfugiés qui traversent, au dessus de Briançon, la frontière entre l’Italie et la France, une journaliste a pris le même chemin, de nuit, pour éviter les patrouilles de police et de gendarmerie. Voici son récit.

    Pour atteindre la France par la frontière de Montgenèvre, ceux que l’on désigne comme « les migrants » doivent affronter les Alpes en évitant d’être pris par les patrouilles de police ou de gendarmerie, qui entravent régulièrement les droits des réfugiés à demander l’asile (lire notre enquête à ce sujet). Afin de nous rendre compte de la dangerosité de ce parcours singulier, nous avons accompli cette traversée. L’une d’entre nous – non habituée de la montagne – a tenté d’atteindre Briançon tandis que l’autre assurait ses arrières en cas de complications sur le chemin ou d’arrestation.

    Nous avions au préalable repéré les chemins « du bas », habituellement empruntés par les « clandestins », et listé les parcours dangereux à éviter. Un « luxe » dont ne peuvent se prévaloir les personnes qui se risquent en haute montagne en espérant se réfugier en France. Voici le récit de notre « migrante improvisée ». Nous avons aussi consigné son parcours sur la carte ci-dessous. les lieux d’accueil et les cols par lesquels passent les exilés, ainsi que les dangers auxquels ils font face.

    « Je prends le départ de Clavière le 3 octobre, à 18 h. Il fait beau. Je ne suis pas rassurée pour autant : j’ai l’impression d’aller vers l’inconnu, vers une barrière minérale écrasante. Alors qu’on aperçoit au loin, à travers les arbres, la Police aux frontières (PAF) de Montgenèvre, je dois m’accroupir. Je suis quasiment à découvert. Deux silhouettes de policiers scrutent l’horizon. Je dois attendre qu’un gros camion de transport de marchandises s’arrête devant eux pour poursuivre mon chemin. Au fur et à mesure que j’avance, je vois, jetés sur le sol, des vêtements et des papiers déchirés. Un groupe vient de me précéder. J’ai l’impression de suivre le petit Poucet ! Ma boule au ventre s’est dissipée. J’ai trouvé ma « vitesse de croisière » et commence à grimper dans une clairière alors que la nuit tombe.
    « En contrebas, des halos de lumière balaient le bois »

    Une fois en haut, j’aperçois l’ombre d’un homme, assis sur un talus surplombant une piste. Je le reconnais immédiatement grâce à son bob de couleur kaki assorti à son pantalon. Il s’agit du même homme en civil que nous avons observé à la longue-vue en début d’après-midi, vers 14h, alors que nous nous trouvions sur les hauteurs de Montgenèvre. Lui-même et un autre « civil » livraient cinq jeunes noirs – agenouillés au sol avec les mains sur la tête – à des gendarmes en uniforme. « Bob » donc, est assis sur un talus. « Bonsoir ! Que faites-vous ici si tard ? », lui dis-je aussitôt d’un air guilleret. « Je fais de la randonnée de nuit », me répond-il. « Moi aussi ! », rétorquais-je amusée. Puis, nous échangeons des banalités sur la météo, le temps de remarquer son sac à dos et les jumelles high-tech posées à côté de lui. « Au fait, quelle est votre profession ? », me demande-t-il alors que je m’apprête à le quitter. « Formatrice ! Et vous ? ». « Plasticien », bafouille-t-il. « Bob » était encore en poste de surveillance !

    Le secteur est quadrillé. Il n’est que 20 h, trop tôt pour risquer de me faire arrêter. Instinctivement, je m’engouffre dans le bois qui longe les pistes, grimpe la pente me retrouve sur un chemin rocailleux qui prend de l’altitude. Essoufflée, j’ai besoin de faire une pause. A peine adossée à un arbre, je perçois des éclats de voix et l’aboiement d’un chien. En contrebas, des halos de lumière balaient le bois. Pas de répit : j’accélère le pas et continue de monter à marche forcée, franchissant un lacet après l’autre, interminables. La nuit est noire et je n’y vois pas à 5 m.

    Vers 23h, je passe à vive allure devant les tourniquets d’un télésiège surmonté d’un panneau. Dans la pénombre, je distingue « Les Gondrans » inscrit en grosses lettres. Je poursuis ma route, et discerne les contours d’une bâtisse à droite, puis une autre à gauche devant laquelle stationnent des véhicules militaires. Finalement, je débouche sur un chantier de terrassement, près d’un lac. Ne sachant plus quel chemin prendre, j’allume mon smartphone afin de me géolocaliser.

    L’écran de mon téléphone m’éblouit. Le temps que mes yeux s’habituent de nouveau à l’obscurité, j’entends dans le silence de la nuit, un son très proche, comme des chutes d’eau. Je choisis la première piste qui descend avant de me retrouver devant le tourniquet d’un télésiège... Sans même m’en rendre compte, j’étais retournée sur mes pas. La nuit, tous les chemins sont gris !
    « Je suis perdue, je rebrousse chemin, les larmes aux yeux »

    Je dévale donc la montagne, aussi vite que je peux car chaque pas devient une vraie torture. Je ne peux pas m’arrêter, au risque de ne plus pouvoir marcher. Arrivée au bas de ce satané chemin rocailleux, je tourne sur un sentier qui s’enfonce dans la forêt. Je n’avais qu’une idée en tête : rejoindre le GR5, le chemin de randonnée balisé jusqu’à Briançon. Mais c’est sans compter la peur sournoise qui, petit à petit, altère mon discernement. Sans même m’en apercevoir, je traverse le GR5 et poursuis dans une direction erronée. Je croise un panneau en bois pourri qui indique Les Alberts. Ce dernier nom ne m’est pas inconnu : Alpha, le « migrant inconnu », avait été retrouvé mort au mois de mai à proximité de ce hameau. Je continue de marcher, pour me retrouver, au bout de plus d’une heure de marche, dans une petite clairière en-cul-de-sac. Le sentier s’est volatilisé !

    Une fois de plus, je suis perdue. Je rebrousse chemin, les larmes aux yeux, commençant à désespérer. Mes jambes ne me portent plus. Chaque cailloux fait l’effet d’une braise ardente sous mes pieds. Je me suis alors souvenu d’un repère indiqué par l’ami guide qui m’a rapidement initiée. « N’oublie pas que la Durance [la rivière qui prend sa source à Montgenèvre pour se jeter dans le Rhône à Avignon] est en contrebas du GR5 et que de là, tu verras la route nationale. » Je m’arrêtes donc et tends l’oreille. J’’entends alors le clapotis rassurant d’un cours d’eau. Pour en avoir le cœur net, je coupe à travers bois, et dévale une pente raide sur mon postérieur.

    Effectivement, la rivière se trouve en contrebas, et je peux enfin apercevoir les lumières de la nationale. Je n’ai plus qu’à suivre le torrent, en sens inverse du courant. Je finis par traverser un pont. Il ne me reste plus qu’à dévaler la pente pour retrouver mon confrère. Ce dernier m’attend, mort d’inquiétude, sur un parking de Montgenèvre. Il est 2h du matin. Je suis totalement épuisée. J’ai seulement ressenti un peu du calvaire enduré par les réfugiés qui tentent cette traversée, énième périlleuse étape sur le chemin de l’exil. »

    https://www.bastamag.net/Traversee-des-Alpes-un-apercu-du-calvaire-vecu-par-des-milliers-d-exiles

    #migrations #asile #réfugiés #Alpes #frontière_sud-alpine #Briançon #Mongenèvre #Hautes_Alpes #Briançonnais #Claviere #Clavière #Italie #France #frontières

    • Humiliations, mises en danger, violences : enquête sur les #abus_policiers contre les migrants

      Le #procès des « #7_de_Briançon », poursuivis après leur participation à une manifestation contre l’action à la frontière des militants d’extrême-droite de Génération identitaire, démarre ce 8 novembre. Le tout sur fond de crise franco-italienne, après l’intrusion récente côté italien de gendarmes français refoulant des migrants. Au quotidien, sur les chemins alpins qui relient les deux pays, les réfugiés voient leurs droits piétinés, subissent des courses poursuites dangereuses, des humiliations et même des #violences de la part des forces de l’ordre. Du point de vue des migrants, peut-on encore parler d’#État_de_droit ?

      « Nous gérons ensemble une frontière commune et il y a ponctuellement, des deux côtés, de petits incidents regrettables. » Par ces mots diffusés dans la presse le 16 octobre, l’Élysée tentait de minimiser une #crise_diplomatique en train de gonfler avec l’#Italie [1]. Le 12 octobre, deux gendarmes français étaient surpris par la police italienne sur la commune de #Clavière, en train de déposer en camionnette, côté italien, deux réfugiés, ce qui déclencha l’ire de Matteo #Salvini, le ministre de l’Intérieur issu du parti d’extrême droite La Ligue. Résultat, depuis le 20 octobre, des patrouilles de la police italienne gardent la frontière à l’entrée du village de Clavière, sur la route de Briançon à Turin.
      #militarisation_des_frontières

      Cette frontière a vu passer, depuis un peu plus de deux ans, des milliers d’exilés à la recherche d’un avenir meilleur. Pour éviter les forces de l’ordre et le poste de la #police_aux_frontières (#Paf) de #Montgenèvre, les migrants traversent à pied, par le #col_de_l’Échelle (1762 m) et, surtout depuis l’hiver dernier, par le #col_de_Montgenèvre (1854 m). Quand ils sont arrêtés, ils sont ramenés côté italien. La grande majorité retente alors la traversée, une deuxième, une troisième... et même parfois une dixième fois, jusqu’à atteindre #Briançon, un peu plus bas côté français. Au #Refuge_solidaire, lieu de premier accueil qui y est mis à disposition par la Communauté de communes, un peu plus de 6250 personnes sont passées depuis son ouverture en juillet 2017 [2]. Depuis des mois, des associations, notamment #Tous_migrants, dénoncent des pratiques policières violentes et illégales qui poussent les exilés à prendre toujours plus de risques en altitude.

      Saisis de cette alerte nous avons enquêté, autour de la frontière, sur ces possibles #violences_policières. Fin août une première fois, puis fin septembre et début octobre, nous avons d’abord circulé sur ces chemins en simples promeneurs. Nous avons ensuite complété nos observations par le recueil de plusieurs dizaines de récits d’exilés et de témoins oculaires. Enfin, des rapports d’ONG viennent confirmer la litanie des « incidents regrettables » constatés.

      Tourisme de masse et rejet des migrants

      Depuis les attentats de novembre 2015, la #France a rétabli les contrôles à sa frontière avec l’Italie. Ce qui se joue au cœur de la station de Montgenèvre apparaît comme un concentré des inégalités du monde. Skis aux pieds en hiver ou club de golf à la main en été, les touristes passent d’un pays à l’autre à leur guise. La traversée de Clavière à Briançon se fait sur 16 kilomètres de chemins. Pour un randonneur un peu expérimenté, c’est une belle demi-journée. Mais les migrants peuvent être amenés à prendre d’autres itinéraires, parfois plus en altitude, sur une durée de plusieurs jours, soumis aux dangers des accidents de terrain, du froid, de la déshydratation...

      Fatigués, ils descendent parfois à Montgenèvre, tels des papillons de nuit. Là, quelques habitants les mettent à l’abri. D’autres les dénoncent. « Je suis allé à un restaurant. Je demande : "Est-ce qu’il y a le numéro d’un taxi, je voudrais partir à la croix-rouge" », nous raconte Abdoulaye*, un Guinéen de 19 ans. Sans l’inquiéter, son interlocuteur le fait patienter. C’est finalement la police qui est venue le récupérer... D’autres s’offusquent des vêtements abandonnés en route par les migrants, en quantité pourtant infime par rapport aux deux tonnes de déchets déversés par les touristes sur les pistes de Montgenèvre, que des bénévoles ont ramassé au début l’été.

      Au moins par trois fois, cette frontière a tué. Début mai, #Blessing_Mathew, une jeune nigériane, se noie dans la #Durance. Elle aurait paniqué à cause d’une « course-poursuite » policière, accuse l’association Tous migrants. Le même mois, le corps d’un jeune homme, probablement mort d’épuisement, est retrouvé dans un bois proche du hameau des Alberts, sur la commune de Montgenèvre. Inconnu, les montagnards solidaires l’on dénommé #Alpha. Enfin, le corps de #Mohamed_Fofana, venu de Guinée Conakry, est découvert dans un vallon de Bardonecchia en Italie, après avoir passé une partie de l’hiver sous la neige [3]. Quand elle ne tue pas, la frontière peut aussi mutiler. L’hiver dernier, l’hôpital de Briançon a hospitalisé pour #gelures plus de 300 malheureux qui avaient tenté de braver la neige. Heureusement, les secours de la gendarmerie de haute montagne (#PGHM) et des CRS sauveteurs portent assistance à toute personne en détresse, sans distinction d’origine.
      #mutilations

      « Arrête-toi ou je te tue ! »

      La préfecture des Hautes-Alpes, rejette les accusations portées par les associations. « L’action conduite en matière de lutte contre l’immigration irrégulière est conforme en tout point aux règles de droit national, européen et international. Nous nous attachons à appliquer ces règles de droit avec humanité et discernement. Ces accusations reposent sur des supputations », nous indique-t-elle par courriel.

      Ce samedi 29 septembre, alors que nous cheminons en début d’après-midi, de Montgenèvre à Clavière, nous sommes pourtant témoins de faits donnant une autre vision de la situation. Au loin, deux « randonneurs » sortent du poste de la Paf. Allure sportive, t-shirts bleu ciel et lunettes de soleil. Dans le bois vers Clavière [4], au moment où nous croisons un groupe d’une dizaine de migrants originaires d’Afrique subsaharienne, l’un de ces deux « randonneurs » demande son chemin au premier migrant qu’il rencontre. Le second surgit alors en courant, comme sorti de nulle part. Il tient dans ses mains une perche en plastique bleu d’environ deux mètres, qui sert normalement au balisage d’une piste de ski. « Arrête-toi ou je te tue ! », hurle-t-il, juste avant de bousculer en passant l’une de nous deux. Il plaque ensuite un homme au sol. Nous constatons trois arrestations réalisées par les deux « randonneurs ». Les autres migrants se dispersent dans la forêt.

      Opération « anti-terroriste » au milieu des bois

      Au crépuscule, dans le même secteur, nous croisons un homme athlétique, tout de noir vêtu. « C’est la dame qui a été bousculée tout à l’heure ? », nous demande-t-il. Après avoir acquiescé, nous feignons la surprise, affirmant ne rien comprendre à la situation précédemment vécue. « Je suis de la gendarmerie. Nous menons une opération anti-terroriste à la frontière », annonce l’homme en noir. Puis il contrôle nos identités « par mesure de sécurité », avant de disparaître dans les bois. Dans sa réponse à nos interrogations, la préfecture ne nous a pas confirmé le cadre « anti-terroriste » de l’opération.

      Depuis le début de l’été, le recours à des #faux_randonneurs a déjà été constaté par des observateurs locaux. Nous avons eu un autre aperçu de cette pratique grâce à une observation réalisée à la longue-vue, de celles dont on se sert plutôt, habituellement, pour observer les chamois. Mercredi 3 octobre, à 16h10, nous nous trouvons sur un point surplombant le village de Montgenèvre. Deux hommes en civil – l’un couvert d’un bob et l’autre vêtu d’une veste sportive noire et orange – amènent cinq jeunes gens, dont la peau est noire, à des gendarmes en uniforme. « A cause de ces faux randonneurs, les migrants se méfient de tout le monde. Ils peuvent partir en courant quant on vient à leur rencontre pour les aider », explique un maraudeur solidaire.

      « Le gendarme l’a mis en joue »

      Après sa mésaventure au restaurant, Abdoulaye a tenté un deuxième voyage. « Nous avons pris la route à 14h. Un hélicoptère a survolé notre groupe, alors nous sommes restés cachés dans la brousse jusqu’à 21h. Ensuite, nous sommes montés. » Sa description indique que le groupe a emprunté le #col_des_Gondrans, à 2347 mètres d’altitude. Après une longue descente, par la route militaire du Janus, son groupe atteint Briançon au milieu de la nuit. Très choqué, après avoir emprunté le même chemin, Aïssa*, un jeune ivoirien, revient de loin. « J’ai cru que j’allais mourir ! Je ne pouvais plus respirer. Je crachais du sang et je n’arrivais plus à marcher », nous confie-t-il. Finalement ce sont des automobilistes qui l’ont secouru en appelant les pompiers.

      A la lumière de ces témoignages et de plusieurs dizaines d’autres, la #mise_en_danger des migrants semble évidente. Pour comprendre comment elle peut survenir, l’une d’entre nous – qui ne connaît pas la montagne – a entrepris la traversée mercredi 3 octobre. Cette « migrante improvisée » a pris des risques pour échapper à la police, s’est perdue de longues heures nocturnes et a éprouvé la peur et l’épuisement (retrouvez son récit dans cet autre article : https://www.bastamag.net/Traversee-des-Alpes-un-apercu-du-calvaire-vecu-par-des-milliers-d-exiles). La traversée des Alpes par les exilés relève d’une véritable prouesse périlleuse. Mais la #maltraitance qu’ils subissent peut s’avérer être encore plus grave.

      Nous avons rencontré une jeune habitante du Briançonnais, sous le choc d’avoir assisté à deux arrestations violentes. En début d’après-midi, le 2 octobre, « deux migrants couraient, poursuivis par des gendarmes en uniforme, raconte-t-elle. Un gendarme a fait un croche-patte à l’un d’eux. Un autre gendarme a mis-en-joue le second migrant. Il s’est alors mis à genoux, avec les mains sur la tête. Le gendarme l’a relevé et poussé violemment dans sa voiture banalisée ». Notre témoin confirme avoir vu une arme au bout du bras du gendarme. Ensuite, « le gendarme a donné un coup de pied au premier migrant arrêté sur le golf, alors qu’il était assis par terre. Il lui a également mis des #gifles. Avec un autre gendarme, ils ont fouillé son sac, et l’ont obligé à baisser son pantalon et à se mettre les fesses à l’air en public », afin de poursuivre la fouille.

      Violences et non-respect des droits ont lieu également à l’intérieur du poste de la Paf. « Nous avons quitté Clavière à 14h. Vers 7h du matin, nous étions presque arrivés à Briançon. Mais des policiers nous ont arrêtés et emmenés au poste [de la Paf] », raconte par exemple Moustafa* en anglais. Il est originaire de Sierra Léone. Avec lui, voyageait une personne se déclarant mineur. « J’ai dit : "Laissez au moins le mineur !" Il pleurait mais le policier n’en avait rien à faire. » Moustafa pensait que son jeune ami allait être protégé. La loi française oblige en effet les Conseils départementaux à mettre à l’abri tout mineur non accompagné. Il revenait donc aux services départementaux d’évaluer si cette personne était mineure ou non. « Ensuite, je voulais refuser de donner mes empreintes car je ne suis pas un criminel. Mais à ce moment là, j’ai vu un homme se faire frapper à la matraque parce qu’il refusait. Il avait le visage gonflé. » Une heure après avoir été arrêtés, Moustafa et son jeune compagnon sont déposés par une voiture de police, sous la pluie, « non loin de l’église de Clavière ».
      #MNA #mineurs_non_accompagnés

      Des migrants volés pendant leur arrestation ?

      Autre témoignage, tout aussi édifiant, celui de Moussa*, un malien de 16 ans. Nous l’avons rencontré dans un autre département où il vit désormais sous la protection de l’Aide sociale à l’enfance. Il a le regard d’une âme brisée et sa joue porte la cicatrice d’un coup violent. Le 4 août dernier, son groupe est très vite arrêté. Au poste de la Paf, il montre son acte de naissance, attestant de sa minorité (voir photo ci-dessous – cliquer pour l’agrandir). Les agents en prennent connaissance, mais le ramènent devant l’église de Clavière, en Italie. Moussa est formel, la Paf ne lui a remis aucun document, ni à lui ni à ses compagnons, alors qu’elle devait leur signifier officiellement un « refus d’entrée » [5], qu’ils devaient chacun signer. Comme beaucoup d’autres, ils n’ont pas vu la couleur de ce document, et les agents ne leur ont donné aucune information sur leur droits.

      Mais ce n’est pas tout : une fois revenu à Clavière, « j’ai fouillé mon sac, et j’ai vu qu’il manquait mon argent, 600 euros ! », témoigne Moussa. Idem pour Mario*, un jeune ivoirien du même groupe, qui déclare également que 200 euros ont disparu le même jour de ses affaires. Moussa rebrousse chemin avec Mario, en direction de la Paf. Vers minuit, ils arrivent à vingt mètres, côté italien, du panneau délimitant la frontière. A bord d’une voiture de police stationnée, se trouvent les mêmes agents qui les ont refoulés peu avant. Un « vieux aux cheveux gris » et « un grand baraqué », décrit Moussa. Celui-ci interpelle les policiers, et enregistre discrètement la conversation avec son téléphone. Nous avons pris connaissance de cet enregistrement lors de notre premier séjour au mois d’août. Des militants de #Chez_jésus, un lieu occupé pour accueillir les réfugiés, l’ont depuis mis en ligne, le 27 septembre.

      « La police, ils ont pris mon argent », accuse Moussa sur cet enregistrement. « T’accuses la police de #vol, ce soir t’es en garde-à-vue (...) Demain t’es dans un avion, (...) Paris-Tripoli, hein ! », répond l’un des policiers. Moussa insiste. Furieux, l’agent se fait encore plus menaçant : « Tu me traites encore une fois de voleur, je te jette là dedans. T’as compris ! » Mais Moussa poursuit sur sa lancée : « Vous volez mon argent. Comment je vais faire ? » A ces mots, le policier le saisit : « T’arrêtes de nous traiter de voleurs parce que je t’en colle une, hein ! » Le jeune malien rétorque : « C’est pas bon comme ça. C’est mon argent. T’as qu’à me tuer ! » Moussa déclare avoir alors reçu un coup dans le ventre de la part du « policier aux cheveux gris ». Mario, la voix haletante, tire Moussa en lui disant « Andiamo, andiamo » (on y va, on y va, en italien).

      Des forces de l’ordre en roue libre, des soutiens poursuivis

      Le type de faits que nous rapportons a également été constaté par une mission d’observation composée de douze associations pour les droits humains et les droits des étrangers [6], menée les 12 et 13 octobre 2018, et à laquelle participaient également des avocats. Selon ces constats, affranchies de tout respect de l’État de droit, les forces de l’ordre paraissent en roue libre. Dans un communiqué du 16 octobre, les ONG affirment que « de multiples violations des droits ont été constatées » et demandent que « cessent ces pratiques illégales et dégradantes ». En guise de première action judiciaire, onze référés libertés, dont huit pour des mineurs refoulés, ont été déposés devant une juridiction administrative. D’autres procédures devant des tribunaux sont annoncés.

      Pour l’heure, le procès qui retiendra l’attention sera celui de sept personnes solidaires des migrants qui se tiendra le 8 novembre à Gap. « Les 7 de Briançon » sont poursuivis pour « aide à l’entrée d’étrangers en situation irrégulière sur le territoire national et en bande organisée ». Ils risquent jusqu’à dix ans de prison et 750 000 euros d’amende. Leur tort ? Avoir participé à une manifestation, le 22 avril de Clavière à Briançon, qui dénonçait la présence des militants d’extrême droite de Génération identitaire [7]. Des personnes sans-papiers, retient le procureur, se trouvaient dans le cortège. Trois des prévenus, deux jeunes suisses et une italienne, avaient été arrêtés au soir de la manifestation et placés en détention provisoire durant neuf jours, à la prison des Baumettes à Marseille. Les quatre autres prévenus, de nationalité française, se sont vus signifier leur mise en examen lors d’une garde-à-vue en juillet. Avec leurs soutiens, ils comptent faire du rendez-vous de Gap le procès du « #délit_de_solidarité » et de la « militarisation de la frontière ».

      Alors que les premières neiges s’annoncent, les autorités italiennes et françaises font le choix de la fermeté. Le 10 octobre, la police italienne a expulsé les occupants de « Chez Jésus ». A Gap le 17 octobre, la préfecture a fait évacuer la Maison Cézanne. Propriété de la ville, elle était occupée par le collectif « Un toit un droit » pour l’hébergement de personnes sans-papiers. Malgré la répression, les personnes solidaires continuent de proposer des solutions. Le 19 octobre, un « centre social autogéré » a été ouvert à Gap par le collectif Cesaï, pour faire « face à la situation des exilés et laissés-pour-compte, et au vide culturel de la ville ». A la frontière, les montagnards solidaires s’organisent à nouveau. Durant les deux derniers hivers, leurs maraudes au col de l’Échelle et de Montgenèvre, auxquelles les autorités ont répondu par une cinquantaine de convocation à la police ou à la gendarmerie, avaient évité bien des drames.

      https://www.bastamag.net/migrants-refugies-route-police-violences-gap-alpes-briancon

      #anti-terrorisme #3+4_de_Briançon #violences_policières

    • Hautes-Alpes : huit migrants secourus à la frontière

      Huit migrants secourus hier soir, entre Clavière et Cervières. Le groupe a été localisé au #col_Saurel par les secours en montagnes italiens qui ont effectué l’intervention, informations de nos confrères du Dauphiné Libéré, ce matin. Selon le quotidien cinq personnes déjà secourues souffraient d’#hypothermie. Les trois autres devaient être également pris en charge.

      http://alpesdusud.alpes1.com/news/hautes-alpes/73181/hautes-alpes-huit-migrants-secourus-a-la-frontiere

    • Hautes-Alpes, frontière de tous les dangers

      Depuis deux ans et demi, des migrants empruntent la route périlleuse des Alpes pour venir en France. Ils tentent d’échapper aux interpellations et aux violences policières. Enquête sur la frontière.

      A Briançon, dans les Hautes-Alpes, le Refuge Solidaire, une ancienne caserne des CRS de secours en montagne mise à disposition par la Communauté de communes, ne désemplit pas. Comme chaque jour, un groupe de migrants vient d’arriver : des hommes jeunes, originaires d’Afrique noire. Ils sont exténués.

      En provenance du sud de l’Italie, ils ont pris un train à la gare de Turin, puis un car pour Clavière, dernier village italien collé à la frontière. De là, ils tentent la traversée de la montagne à pied, via Montgenèvre, côté français, jusqu’à Briançon. Ils sont de plus en plus nombreux à choisir cette route des Hautes-Alpes à mesure que la frontière plus au sud, par Menton ou la vallée de la Roya, se verrouille. Selon un décompte du 30 septembre, le Refuge Solidaire a accueilli 6350 personnes depuis son ouverture en juillet 2017.

      A la fin de l’été1, les bénévoles s’activent dans le garage aménagé en réfectoire. L’urgence est de nourrir les nouveaux arrivants affamés par de longues heures de marche forcée dans la montagne. Et tandis que, tels des écoliers à la cantine, les migrants font la queue devant les grandes marmites pour remplir leurs assiettes, Benoit Ducos, membre de Tous Migrants – une association citoyenne de sensibilisation au drame des exilés –, lance à leur intention : « Nous sommes des bénévoles ici.

      Depuis des mois les droits des personnes étrangères ne sont plus respectés à la frontière et les forces de l’ordre se rendent coupables de nombreuses violences. Nous avons besoin de recueillir des témoignages de personnes qui ont été attrapées par la police ou les gendarmes, qui ont été ramenées en Italie. »
      « Arrête toi ou je te tue ! »

      Quelques semaines plus tard, sur le chemin menant de Montgenèvre à Clavière, distant de 16 kilomètres, deux « randonneurs » cavalent après une dizaine de jeunes Africains. Ces hommes, aux muscles saillants dans leurs tee-shirts bleus, étaient sortis un peu plus tôt du poste de la Police aux frontières (PAF). « Arrête toi ou je te tue ! » hurle l’un d’eux aux fuyards en brandissant une perche en plastique bleu d’environ 2 mètres, qui sert habituellement à baliser les pistes de ski. Peu de temps après, il rejoint son collègue « randonneur », avec trois jeunes migrants dont un tenu fermement par le bras. Au crépuscule, sur le chemin du retour, l’un des faux randonneurs, tout de noir vêtu avec une capuche recouvrant sa tête, se présente comme gendarme et contrôle nos identités, justifiant d’une « opération antiterroriste à la frontière ».

      Ces interventions ne sont pas isolées. Dans son avis rendu public le 1er juillet, la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNDH) dressait un constat sévère, « sur une volonté politique de bloquer les frontières au détriment du respect du droit à la vie et à l’intégrité physique des personnes migrantes, contraintes d’entreprendre des parcours de plus en plus dangereux à travers les Alpes, comme en témoignent de multiples récits douloureux et des pratiques attentatoires à la dignité ». Des critiques documentées par treize ONG qui ont mené une mission d’observation à la frontière de Montgenèvre les 12 et 13 octobre – dont Amnesty International, la Cimade et Médecins du monde.

      Graves accusations

      Au Refuge Solidaire, Benoît Ducos recueille les récits alarmants des jeunes hommes qui se sont regroupés autour de lui. Pour échapper aux forces de l’ordre, ils se sont cachés en forêt, parfois plusieurs jours, ou ont pris des routes plus périlleuses, comme celle du col des Gondrans, à 2347 mètres d’altitude.

      Abdoulaye*, un Guinéen de 19 ans, y est passé lors de sa deuxième traversée. « Nous avons pris la route à 14h mais un hélicoptère a survolé notre groupe, raconte-il. Alors, nous sommes restés tapis dans la brousse jusqu’à 21h. » Aïssa*, lui, est un rescapé. Ce jeune Ivoirien peine encore à recouvrer ses esprits. « J’ai cru que j’allais mourir ! » finit-il par lâcher en retenant ses larmes. Totalement épuisé par la route des crêtes, il s’est affalé, avec une forte douleur dans la poitrine. « Je ne pouvais plus respirer. Je crachais du sang et n’arrivais plus à marcher. » Il s’est retrouvé seul, à une heure avancée de la nuit, dans le froid, en proie à une profonde terreur. Il doit son salut à un couple qui passait par là en voiture et qui a prévenu les pompiers.

      Les accusations portées contre des policiers ou des gendarmes sont graves : refoulement de femmes enceintes ou avec enfants, de mineurs isolés (qui doivent normalement être protégés selon la loi française) et de personnes malades ; menaces verbales, coups… Voire pire : guet-apens et courses poursuites mettant les personnes en danger et pouvant même, parfois, entraîner la mort. « Au début, les violences policières étaient très ponctuelles. Il s’agissait surtout d’insultes, d’intimidations et de pressions psychologiques pour décourager le passage. Mais ça s’est vraiment dégradé depuis l’intervention des identitaires (militants d’extrême droite venus intimider les migrants au printemps dans les montagnes, ndlr), avec des menaces arme à la main et même des vols d’argent ! » nous confie Benoît Ducos, inquiet.
      Morts dans la montagne

      A l’appui de leurs allégations, les observateurs locaux citent le cas d’« Alpha », un jeune Africain inconnu trouvé mort, vraisemblablement d’épuisement, en mai dans un bois en amont des Alberts, un hameau de la commune de Montgenèvre ; ou encore celui de Blessing Matthew, une Nigériane de 20 ans retrouvée noyée dans la Durance le 9 mai, après avoir paniqué à la suite d’une « course poursuite », affirme Tous Migrants. Pour les « sentinelles de la montagne », ces agissements sont destinés à dissuader coûte que coûte les « migrants » de venir en France. « Les guets-apens et courses poursuites dans la montagne pourraient constituer un délit sanctionné par le Code pénal français au titre de ‘mise en danger d’autrui’ ou de ‘manquement à une obligation de prudence ou de sécurité’, explique Me Maéva Binimelis. Sollicitée par Tous Migrants, cette avocate du Barreau de Nice vient de déposer une plainte contre X et des signalements auprès de procureur de Gap. D’autres suivront.
      Délit d’humanité

      Ces signalements sont, entre autres, documentés par Benoît Ducos, qui accumule les récits des victimes. Le 10 mars, il a pris dans sa voiture une famille nigériane perdue dans la tempête du col de Montgenèvre, à 1854 mètres d’altitude. La mère, Marcella, était sur le point d’accoucher. Aux portes de Briançon, la voiture est longuement arrêtée par un barrage des douanes malgré l’urgence, à 500 mètres de la maternité. Le bébé naîtra quelques heures plus tard par césarienne à l’hôpital de Briançon ; un accouchement risqué qui, sans l’intervention du secouriste, aurait pu se terminer par une issue dramatique.

      Depuis, Benoît Ducos a fait l’objet d’une enquête préliminaire ouverte par Raphaël Balland, le procureur de Gap, en vue de déterminer un éventuel délit pour « aide à l’entrée et à la circulation d’un étranger en situation irrégulière ». Cette enquête a été classée sans suite le 27 octobre pour « immunité humanitaire », juste avant l’ouverture, le 8 novembre, du procès des 7 de Briançon (lire nos éditions du 9 et du 12 novembre).

      Désormais, les migrants n’ont plus de refuge à Clavière. La salle paroissiale squattée depuis mars par des militants de No Border a été évacuée le 10 octobre par la police italienne. Les migrants doivent désormais se contenter d’un accueil de nuit ouvert par la paroisse d’Oulx, à 18 km de la frontière française. Depuis, les premières neiges sont tombées, rendant la montagne plus dangereuse. Pour beaucoup, cette traversée des Alpes représente un dernier obstacle avant d’atteindre le « pays des droits de l’homme ». D’où leur persévérance, malgré tous les obstacles. Au péril de leur vie.

      https://lecourrier.ch/2018/11/13/hautes-alpes-frontiere-de-tous-les-dangers
      #droit_à_la_vie #col_des_Gondrans

    • Danger at high altitude: Migrant routes in the Alps

      With the crossing from Italy to France at low altitude becoming more difficult, migrants have been trying to cross the border on foot via the high alpine passes between the two countries — at great personal risk. This week, emergency services were called to help more than 14 people lost in cold conditions in the Alps.

      It is already snowy high up in the Alps, but that hasn’t deterred small groups of migrants trying to walk, often in inadequate clothing, towards France. Just this week, there were at least two reports of lost migrants in the Italian media. All were in the Bardonecchia region east of Turin and near the Italian border with France, at an altitude of about 1,700-1,800 meters. These alpine paths have become increasingly attractive to migrants since 2015, when France reinstated border controls at the low altitude crossing between the towns of Ventimiglia and Menton.

      The Italian newspaper, Corriere Della Sera, reported that the rescued migrants were suffering from hypothermia but were not in any danger. After medical checks, they were taken to a migrant reception center in Oulx, west of Turin. However, videos of other rescues show migrants attempting snowy paths dressed in trainers, jeans, and thin jackets. On Monday, a further four migrants were rescued from the snow after they became lost.

      A ’state of emergency’

      The head of the Alpine emergency services in Piedmont, Luca Giaj Arcota, said last December that rescue services could no longer cope with the number of migrants attempting to cross at Bardonecchia, which “had reached critical levels.” In the past month, Italy has been hit by bad weather, causing chaos in many regions, including the Alps, and putting added pressure on emergency services.

      Giaj Arcota also said that Alpine rescuers don’t have the powers of the police, so they can’t stop people from walking on these paths, even when they could be putting themselves, and their rescuers, in danger. He called upon the Italian authorities to resolve the situation so that migrants are dissuaded from attempting the crossing.

      Shelters needed

      The aid agency Oxfam Italy has called on Italian authorities to create more shelters for people waiting to cross from Italy into France, particularly unaccompanied minors and single women.

      In a report published in June, Oxfam says the situation at Ventimiglia remains serious. It estimates that in the first four months of 2018, more than 4,230 migrants crossed the border at Ventimiglia, the majority coming from Eritrea, Afghanistan and Sudan. Between August 2017 and April 2018, the total number of crossings reached 16,500.

      French authorities criticized

      Oxfam says migrants trying to cross the border are often refused entry and denied the right to request asylum. It also accuses French police of falsifying declarations that migrants wanted to return to Italy voluntarily, and of denying migrants access to water, food, shelter and legal assistance.

      At Bardonecchia, border crossings have also led to conflict between Italy and France. In one incident, Italian authorities said that a French police patrol dropped migrants in the forest on the Italian side of the border, telling them to go back to Italy. Italy’s Deputy Prime Minister, Matteo Salvini, suggested that the French authorities were “treating Italy like a refugee camp.”


      http://www.infomigrants.net/en/post/13393/danger-at-high-altitude-migrant-routes-in-the-alps?ref=tw

    • Arriva l’inverno, emergenza migranti in val di Susa

      La Chiesa valdese organizza una raccolta di indumenti e scarpe invernali coinvolgendo le comunità locali.

      E’ passato un altro anno, siamo di nuovo oramai in inverno e nulla cambia sul fronte del rischio per i migranti che tentano di entrare in Francia attraversando le Alpi.

      Di queste ore la notizia del recupero di 14 cittadini maliani in difficoltà fra le nevi sopra Claviére, ultimo comune italiano in valle di Susa prima del confine. Il soccorso alpino ha salvato 10 persone a circa 1800 metri di quota, con un principio di ipotermia, mentre 4 risulterebbero ancora disperse, con il rischio di iniziare nel più tragico dei modi la nuova stagione fredda. Nei giorni scorsi altri interventi di aiuto sono stati richiesti e portati a termine dagli uomini del soccorso.

      A tal proposito le chiese valdesi locali si stanno mobilitando nella raccolta di indumenti e scarpe adatti per le rigide temperature di questi mesi.

      Lo spunto nasce da un appello del pastore valdese di Susa, Davide Rostan, in prima linea nel dare quotidiana assistenza a chi in difficoltà si trova a transitare per le vie alpine: «Servono scarponi o scarponcini con taglia dal 42 in su, al massimo un numero limitato di numeri attorno al 38 per le ragazze, giacche a vento/ pile, cappelli e guanti. Altri indumenti non servono e occupano spazio, la raccolta dovrà essere mirata e limitata a questi indumenti».

      Ad Oulx da qualche settimana è stato aperto in un locale dei salesiani vicino alla stazione un piccolo centro con una dozzina di posti letto e qualcuno che tiene aperto dalle 19 alle 8 di mattina tutti i giorni. Sono due operatori della cooperativa Talita Kum, uno dei partner di Diaconia Valdese nei progetti di accoglienza diffusa in bassa val di Susa. Tra i fondatori della cooperativa c’è anche don Luigi Chiampo, parroco di Bussoleno. Ad oggi in valle transitano circa 30 persone al giorno che tentano di attraversare il confine arrivando a Claviére con il bus e poi andando a piedi verso Briançon. Spesso vengono fermati dalla polizia di frontiere che li respinge e li lascia per strada fuori dalla frontiera anche di notte a 1800 metri. Nell’ultimo anno sono passate in Francia in questo modo circa 800 persone al mese. Ora però la polizia francese ha inasprito i controlli e a Claviére a parte due jeep della polizia o dei carabinieri che ora pattugliano il confine per evitare che i francesi riportino gli stranieri in Italia non c’è nulla. Solo dalle ore 20 alle 24 c’è un mezzo della croce rossa che da qualche giorno quando ci sono dei respinti li carica e li porta ad Oulx.
      Chi volesse partecipare può contattare la propria chiesa locale del distretto delle valli del pinerolese. Ad esempio ieri le chiese del primo circuito (Val Pellice) hanno comunicato durante il culto tali necessità, e ripeteranno l’appello la prossima domenica 25 novembre, lasciando alle singole comunità gestire le modalità di raccolta. Si farà infine una raccolta complessiva prevista per lunedì 26 novembre dalle ore 15 alle ore 19 nei locali della cascina Pavarin a Luserna San Giovanni, per poi trasportare quanto raccolto a Oulx.

      https://riforma.it/it/articolo/2018/11/19/arriva-linverno-emergenza-migranti-val-di-susa

    • Mort·es en montagne ? Le rôle politique de la violence policière à la frontière

      La frontière franco-italienne des Hautes-Alpes n’est pas (encore) fermée. Elle est une zone de passage pour plusieurs dizaines de personnes tous les jours depuis plus d’un an. Cependant, depuis l’été 2017, l’Etat français y déploie tout un processus de militarisation qui a pour vocation de produire une effet impressionnant, voire effrayant.

      La militarisation, c’est d’abord une intensification du nombre de policiers : à la Police aux frontières (PAF) présente depuis 2015, à la police et gendarmerie nationales, au PSIG, se sont ajoutés depuis 2017 des renforts de gendarmerie mobile, de CRS, et parfois de l’armée. La militarisation, c’est ensuite une intensification des équipements utilisés pour le contrôle. C’est enfin une diversification des pratiques de contrôle. Tous ces éléments constituent ensemble le dispositif de contrôle mis en place par l’Etat français pour « sécuriser », comme ils disent, la frontière franco-italienne.

      Ce tableau répertorie les différentes pratiques de contrôles en place dans le Briançonnais. On peut noter que celles en-dessous de la ligne rouge, se situent un cran au-dessus en terme de niveau de violence.

      Il est important de faire le lien entre le fait que ces dernières pratiques sont plus violentes, qu’elles ciblent uniquement les personnes identifiées comme “migrantes“, et qu’elles sont relativement invisibles (et en grande partie illégales).

      Cela met en lumière toute la fonction discriminatoire de la frontière. Un régime différent s’applique pour des personnes identifiées comme “migrantes“, comme si elles appartenaient à une catégorie différente de gens, dont la vie et les droits n’ont pas besoin d’être respectés.

      A aucun moment, on ne peut oublier que la discrimination entre les personnes qui subissent des violences à la frontière et celles qui n’en subissent pas s’effectue sur une base raciste. En quatre mois de présence dans la zone frontalière, j’ai recueilli une quarantaine de témoignages de personnes qui avaient été victimes de violations de droits ou de violences policières : à l’exception d’une, d’origine kosovarde, toutes les autres étaient Noires. Les personnes qui sont susceptibles d’être contrôlées dans la zone frontalière sont presques toutes d’origine africaine, quelques rares fois d’Europe de l’Est ou du Moyen-Orient.

      Cet article a pour but de déconstruire l’idée selon laquelle la zone frontalière, à cause de sa marginalité géographique (excentrée, dans les montagnes… ?) ou d’un contexte politique plus “tendu“, serait une zone “de non-droit“, comme on l’entend souvent, où auraient facilement lieu des bavures, des abus, des dérapages de violence.

      Je veux tenter au contraire de montrer que la violence, sous toutes ses formes (symbolique, psychologique, verbale, et physique) fait partie intrinsèque du dispostif de la frontière. Elle est même utilisée (directement ou indirectement) comme un outil politique puisqu’elle est censée avoir un effet dissuasif sur les personnes qui désirent passer la frontière.

      Je ne prétend pas que toutes les pratiques de violence dénoncées dans cet article émanent directement d’un calcul précis de la part d’une tête pensante et unique. Les acteurs du contrôle à la frontière sont divers et il y a plusieurs échelles de pouvoir. Le pouvoir est diffus, il s’étend du Ministre de l’Intérieur jusqu’au au gendarme mobile qui va effectuer le contrôle, en passant par la préfète des Hautes-Alpes. Tous ces acteurs ont des champs d’actions différents, rarement concertés ; il y a, outre la stratégie politique, de nombreuses logiques situationnelles liée au contexte immédiat sur le terrain.

      Je cherche plutôt à signifier que tous les éléments du dispositif frontalier se superposent et, combinés, participent à produire de la violence, sous de nombreuses formes. Celle-ci a un effet politique très clair, celui de marginaliser celles et ceux qui en sont victimes en créant une classe de personnes, ou une catégorie de population que le pouvoir étatique peut, en toute légitimité, contrôler par l’administration de la violence. A mon sens, c’est là même que se trouve le rôle du dispositif de la frontière : cette catégorie qu’elle crée, sur la base de discrimination économique et raciale, ce sont les “migrants“, “les clandestins“.

      Je vais tenter ainsi d’analyser trois manière très différentes dont la violence contre les personnes exilées se déploie à la frontière italienne dans les Hautes-Alpes, en soulignant à chaque fois la fonction politique de la violence et son rôle au sein du dispositif frontalier.
      1. Le spectacle de la militarisation de la frontière

      Plusieurs auteur·es militant·es analysent les zones de frontières comme une scène sur laquelle les Etats jouent une mise en scène sécuritaire1. Cette notion de « spectacle » de la frontière m’a tout de suite paru très juste pour décrire ce qui se passe entre Briançon etsur les cols de Montgenèvre et de l’Echelle. Le contrôle aux frontières est constitué d’un arsenal technologique (camions de gendarmes ou CRS, voitures de police, hélicoptère…) et humain, avec une présence policière disproportionnée, qui dessine, depuis l’été 2017, dans l’espace public des villages des Alpes, un décor « de guerre ». Il a été perçu comme tel par des habitant·es locaux, ainsi que par des touristes pendant l’été et l’automne 2017.

      Une fois le décor installé, s’ajoutent à cette scénographie policière les costumes et accessoire. C’est ainsi que je croise régulièrement, traversant la frontière en début de soirée, des équipes entières de gendarmes mobiles sortant du local de la Police aux frontières, et s’élançant à pied pour leur « mission » dans la montagne, entièrement vêtus et cagoulés de noir (tenue de camouflage), équipés de lunettes infra-rouges ou thermiques, de torches, et armés. Une vraie tenue de « commandos« , qui associe symboliquement les arrestations en montagne à l’accomplissement d’une mission d’intervention spéciale, comme dans des contextes de haute criminalité. Les témoignages des personnes exilées qui ont été arrêtées ou poursuivies par la police à travers la montagne mentionnent également des tenues de civil (costume du « randonneur »), les tenues de camouflage militaire pour les renforts de l’armée, et même depuis le début de l’été 2018 des jumelles thermiques qui permettent de traquer des silhouettes dans l’obscurité. Cette scénographie d’intervention spéciale véhicule en elle-même une grande violence symbolique et psychologique pour des personnes qui fuient précisément des conflits armés.

      Lever du rideau. La scène qui est jouée sous nos yeux : la « chasse au migrant ». Cette mise en scène perverse contraint les personnes exilées, pourtant théoriquement légitimes à se présenter à la frontière et demander une protection, à se cacher, se baisser, attendre des heures dans la neige, ou bien ramper à travers “la brousse“1. En d’autres termes, elle les oblige à jouer un rôle d’indésirables, à devenir malgré elles actrices tout autant que spectatrices de ce spectacle qui leur est adressé…

      Premier acte : identifier « le migrant » grâce aux équipements de vision nocturne. Pour cela, des études sur les formations de la police aux frontières ont montré que les critères utilisés pour l’identification des personnes portant un « risque migratoire » et donc soumises au contrôle d’identité à la frontière se fonde sur des critères aussi originaux que la couleur de peau et le style vestimentaire2. « Le migrant » est donc facilement répérable : « il » est Noir, « il » a un sac à dos et « il » se déplace en groupe, souvent la nuit et dans la forêt.

      Deuxième acte : l’arrestation. Celle-ci fait l’objet de différentes stratégies, dont la plus courante est de se rapprocher dans la plus grande discrétion, grâce aux tenues de camouflage, ou en étaignant les phares du véhicules afin de prétendre qu’il est vide ; puis en jouant sur l’effet de peur et de surprise en aveuglant les marcheurs et marcheuses nocturnes, au moyen de lampes torches et de phares, avec des cris ou interpellations. Certaines personnes ont raconté des arrestations plus spectaculaires encore, impliquant une menace à l’arme à feu :

       » Il y avait plusieurs voitures garées sur la route, ils ont éteint leurs phares, c’est pour ça que je suis passé sur la route, je ne les avais pas vus. Dès qu’on est arrivés sur la route, ils sont sortis en courant des véhicules, en agitant leur armes en l’air, en hurlant « Personne ne bouge ! ». Mon ami s’est jeté à terre, moi aussi j’étais [accroupi] par terre, pendant qu’ils nous ont interrogés. Ils nous ont interrogés avec leurs armes braquées sur nous. » (Alpha*3, témoignage recueilli le 29/04)

      Si les exilé·es n’endossent pas le rôle de criminels en cavale qui leur est imposé par le jeu policier en se « rendant » pacifiquement et en se soumettant au contrôle d’identité, alors commence le troisième acte : attraper l’indésirable. Les stratégies mises en place s’identifient souvent à des pièges ou des guet-apens, avec des véhicules ou des collègues camouflés en aval pour bloquer des personnes contraintes à s’enfuir dans leur direction.

      Régulièrement le guet-apens s’accompagne d’une autre pratique tout aussi spectaculaire : la course-poursuite. Le 19 mai, une nuit de gros orage, un jeune homme Nigérian me raconte qu’il vient d’être poursuivi par deux policiers ou gendarmes à travers la forêt et arrêté par deux autres qui se cachaient en avant dans les broussailles. Ainsi, durant mes quatre mois à Briançon, une quinzaine de course-poursuites similaires m’ont été relatées, à pied1 en voiture 2 ou véhicules de montagne3,, en motoneige4, sur les pistes, sur la route, sur les ponts. Certaines de ces courses-poursuites ont poussé des personnes à se cacher pendant des heures dans la broussaille, dans des abris de fortune ou des flaques d’eau gelée5, d’autres ont poussé des personnes à sauter sur le bas-côté d’un versant et dévaler la pente6, à sauter de tunnels ou de ponts. La fin la plus tragique d’une de ces odieuses dramaturgies a été, le 07/05/2018, la mort de Blessing Matthews, une nigérianne de 21 ans qui s’est noyée dans la Durance en tentant d’échapper à la police qui la traquait dans le village de la Vachette.

      Comble de l’imagination des cyniques metteurs en scène, la semaine du 15/04/2018, la zone de la frontière a servi de terrain d’entraînement aux chasseurs alpins qui s’entraînent dans le Briançonnais (comme cela s’est produit en 2017 dans la vallée de la Roya avec les sentinelles7) : quoi de plus parfait, pour s’entraîner à l’assaut contre une armée ennemie, que de jouer à la « guerre au migrant », puisque le décor est déjà installé ? Cet exemple montre qu’il faut s’attacher à comprendre la signification politique de ce spectacle.

      Cette mise en scène puise dans l’imaginaire qui justifie politiquement la militarisation de la frontière. Pour reprendre les mots de S. Le Courant et C. Kobelinksy (La mort aux frontières de l’Europe, 2017), « La politisation de l’immigration, lue à travers le prisme de la sécurité, fait des migrants irréguliers une des principales menaces – dans un continuum de menaces qui s’étend jusqu’au terrorisme – à laquelle l’Europe en formation doit faire face. Construit comme un problème sécuritaire, la réponse à la migration doit être celle de la sécurisation. » C’est cet imaginaire construisant les étranger·es sans visa comme des menaces qui justifie sur le terrain des pratiques de violence d’un niveau proche de l’intervention militaire, alors même que les cibles sont des personnes désarmées souhaitant se réfugier en France. Les spectateurs auxquels se destine la mise en scène sont alors les citoyen·nes « légitimes », français·es (habitant·es et touristes), militant·es locaux, médias, agents de police eux-mêmes, afin de construire une image de la sécurisation du territoire national par un gouvernement fort, dans le cadre de la lutte anti-terroriste.

      Les pratiques militaires doivent également être pensées dans une histoire et une géographie beaucoup plus larges. En 2006, A. Mbembé rappelait, dans Nécropolitique, que : “L’extraction et le pillage des ressources naturelles par les machines de guerre vont de pair avec des tentatives brutales pour immobiliser et neutraliser spatialement des catégories entières de personnes (…). En tant que catégorie politique, les populations sont ensuite désagrégées, entre rebelles, enfants-soldats, victimes, réfugiés (…) tandis que les « survivants », après l’horreur de l’exode, sont confinés dans des camps et zones d’exception.“ D’un point de vue symbolique, c’est la double charge de l’histoire coloniale et de la géopolitique néocoloniale actuelle qui est présente en substance dans la mise en scène de la militarisation de la frontière. D’un point de vue psychologique et traumatologique, cela rappelle que ces violences s’ajoutent pour les individus à toute une histoire personnelle fondée sur des violences vécues dans leur pays d’origine et accumulées pendant leur parcours migratoire. Ainsi, même quand la frontière n’est pas le lieu d’une violence physique directe à l’égard des exilé·es qui cherchent à la traverser, le déploiement d’un arsenal menaçant ravive le souvenir des violences passées, parfois intériorisées sous la forme du traumatisme : en témoignent les soins qui sont prodigués à certaines personnes après leur arrivée en France.

      Les spectateurs auxquels s’adresse le discours scénographique sont donc avant tout les victimes des contrôles à la frontière elles-mêmes. Le message, constitué de son, de lumières et de gestes, est on ne peut plus clair ; il vise à produire la peur, afin de dissuader ces mêmes personnes de tenter de nouveau le passage ; mais aussi, par extension, il s’adresse à tou·tes les autres exilé·es qui pourraient désirer venir en France, pour les décourager par avance : dans le langage néolibéral de l’Etat, on appelle ça “prévenir le risque migratoire“.

      2. Le contrôle absolu sur le corps des personnes, accaparées en territoire policier

      Toute cette dimension spectaculaire de la sécurisation de la frontière est paradoxale avec un autre aspect caractéristique de la violence qui y est prodiguée. Ce second type de violence peut s’exercer contre les étranger·es indésirables précisément parce qu’on se situe dans un territoire marginal, dans des espaces camouflés, et que les victimes sont dépossédées de tout moyen de contester ou rendre public ce qui leur est infligé.

      La soustraction de la personne arrêtée à l’espace public correspond à deux processus : le premier, c’est la soustraction au regard, la mise sous invisibilité qui affranchit l’agent de police du contrôle généralement garantit par le regard des citoyen·nes lambda. Le second, pour suivre l’analyse de F. Jobard (Bavures policières ?, 2002), il s’agit d’un rite de dégradation où l’interpellé·e, saisi·e dans l’espace public, passe sur le territoire policier. Jobard nomme accaparement ce rituel par lequel les personnes arrêtées passent sous le contrôle absolu de la police, au moyen de tout un tas de gestes ou de symboles (exhibition de l’arme, menottes, immobilisation à terre, enfermement dans le véhicule) qui font incarner aux policiers derniers une violence physique invincible, car ces symboles qui manifeste la puissance de l’Etat, et la continuité de l’Etat jusqu’au policier.

      Sur le plan symbolique, l’enfermement, l’interrogatoire, la fouille et la surveillance dans le poste de la police aux frontières, continuent de dérouler le spectacle qui vise à produire chez la personne arrêtée la conscience de la faute, puisqu’elle est traitée comme une criminelle ; mais surtout la peur. La personne se trouve dans un lieu clos, architecture suprême du territoire policier, où elle est physiquement à la totale merci des agents, lesquels bénéficient de tout le pouvoir symbolique de l’Etat français.

      Ainsi, dans cet espace cloisonné, dissimulé (car aucune ONG, aucun journaliste n’y a accès), aucun contrôle ne s’exerce directement sur le pouvoir de la police sur la personne arrêtée. La voie est libre à tous les abus de pouvoir et déchaînements de violence.

      Le 30 avril, je rencontre Bouba* qui me raconte son entretien avec les agents de la PAF :

      Quand il a dit « Vous les Noirs, » il s’est mis à rire. Sous forme de moquerie. Que nous les Noirs, nous sommes des menteurs. Je lui ai dit « Non, mais ne prenez pas tous les noirs pour la même chose, ne dites pas « Vous les Noirs », quand tu dis « vous les Noirs », c’est une discrimination. Ca c’est du racisme, ça veut dire vous êtes raciste. (Bouba*, 30/04)

      L’injure raciste produit l’humiliation et nie la légitimité de la présence de la personne sur le territoire. Un cran au-dessus dans la stratégie de la peur, la menace est une autre violence verbale. Les plus classiques : “on va vous renvoyer dans votre pays“, “on va vous mettre en prison“, “on va vous renvoyer en Libye“. Toute cette rhétorique vise à produire une fiction de sur-puissance de la police.

      Il y a une évidente continuité entre les menaces d’accaparement et de violence physique et l’application concrète de celles-ci. Le 17 mai, un groupe de mineurs est allé se présenter au poste-frontière pour faire valoir leur droit de demander une protection en France. Ils ont été refoulés, c’est-à-dire reconduits en toute illégalité côté italien par la police. Voici ce que l’un d’entre eux m’a raconté quand je l’ai rencontré en Italie :

      On est arrivés à la police (…) Il m’a demandé mon téléphone, (…) Il est en train de fouiller mon téléphone. Il m’a dit (…) si je ne vais pas parler, il va me gifler. J’ai dit ah si tu veux, parce que tu es mon chef, moi je ne connais pas. Il m’a giflé, une fois. [Ils ont demandé si] je sais qui était l’auteur, il m’a dit encore, si je ne vais pas parler, il va me gifler. (Tomba*, 17/05)

      Le 11 juin, j’ai rencontré Matthew*, un jeune homme qui avait été arrêté dans la forêt alors qu’il tentait de se rendre en France. Dans le poste-frontière, alors qu’il se mettait à genoux pour implorer les policiers de ne pas le renvoyer côté italien, plusieurs agents de police se sont jetés sur lui pour le battre à terre, le rouer de coups de poings. Quand nous nous sommes vus, le soir de cet événement, Matthew* portait des hématomes sur toute la partie gauche du visage et son tympan était abîmé. C’est dans cet état que la police aux frontières l’a forcé à retourner en Italie, le privant également d’accès à des soins.

      La première semaine de juillet a été marquée par des histoires semblables. Le 04 juillet, dans le local de la PAF, un policier ordonnait à quatre personnes arrêtées non loin de la frontière de vider leurs poches ; il a volé 50 euros à l’un d’entre eux, et les cartes SIM des téléphones des autres. Quand le premier a prétendu ne pas avoir de carte SIM, les policiers l’ont perquisitionné, et après lui avoir pris la SIM de l’une de ses poches, un des agents l’a giflé. Quelques jours auparavant, deux autres personnes avaient été battues et menacées, après quoi 300 euros leur avaient été volés.

      Ce second type de violence s’applique particulièrement aux personnes étrangères et en exil parce qu’elles ne possèdent pas d’existence politique dans le système légal qui en ferait des citoyen·nes en pleine possession de leurs droits : c’est ainsi que dans un précédent article, j’ai essayé de montrer comment, en renvoyant les gens côté italien, sans possibilité de pouvoir témoigner, rendre visible, porter plainte contre ces violences policières, la frontière fabrique toute une classe de personnes sans droits, sans pouvoir médiatique ou politique, invisibles au regard de l’Etat et de la société française.

      Je me suis appuyée sur les écrits de G. Agamben1 pour développer l’idée que ces personnes sont ainsi réduites à la frugalité de leur corps ; de la même manière qu’il a été possible de violer leurs droits sans entrave, il devient possible pour les forces de l’ordre de porter atteinte à leur corps, de laisser libre cours à une violence verbale et physique qui ne sera jamais dénoncée, jamais punie, et qui s’exerce en toute légitimité contre une classe d’indésirables dont les corps n’ont plus la même valeur que ceux des citoyen·nes légitimes. Encore une fois derrière ce pouvoir de faire souffrir les corps principalement Noirs des êtres catégorisés comme “migrants“, le poids de l’histoire de l’esclavagisme et de l’histoire coloniale, est criant.

      3. Laisser-mourir, la stratégie de la mise en danger en milieu montagneux

      La violence n’est pas uniquement présente directement dans l’interaction avec la police. Depuis mon arrivée à Briançon, en plein hiver, je constate qu’elle est diffuse à travers tout l’espace et tout l’environnement, si bien que je ne peux empêcher mes yeux de couvrir tout le paysage montagneux qui m’entoure d’un voile d’amertume et de haine.

      On l’a bien vu, ce qui a été médiatisé de la situation à la frontière des Hautes-Alpes, c’est l’aspect sensationnel lié au milieu de haute-montagne. Les médias et les réseaux sociaux se sont émus de Marcella, qui a accouché de justesse à l’hôpital de Briançon le 10 mars après avoir été trouvée dans la neige avec sa famille, par un habitant de Briançon ; ils ont photographié les silhouettes de personnes se frayant un chemin dans l’épaisse neige afin de gagner le territoire français ; ils ont filmé les gelures des pieds et des mains des personnes arrivant au Refuge solidaire de Briançon. On s’est exclamé à propos du danger des montagnes et on a déploré le sort des “pauvres migrants“ qui se trouvaient là et en souffraient, par accident, par hasard.

      Ce discours fait l’impasse sur une donnée essentielle : les montagnes ne sont pas dangereuses. Les différents cols possèdent chacun une route goudronnée qu’il est évident de parcourir en voiture ou en bus et de traverser ainsi, de l’Italie vers la France. Simplement, sur cette route, se trouve la police : le poste de la PAF, ou un poste mobile de surveillance. Et voici que toutes les personnes qui sont soumises au contrôle policier se voient refuser l’accès au territoire, et se trouvent donc obligées de prendre des chemins de montagne, plus dangereux, afin d’atteindre la France. Et dès lors que les renforts de forces de l’ordre aux frontières se mettent à peupler les forêts, sillonner les sentiers, à chaque fois, les chemins de contournement se font plus longs, plus périlleux, plus dangereux.

      Ainsi, toutes les violences liées au milieu de montagne qui se sont exercées contre les personnes exilées depuis 2017 n’ont rien d’accidents ou d’aléas naturels. Elles résultent d’une mise en danger des étranger·es exilé·es par les forces de l’ordre.

      Les policiers à la frontière sont eux-mêmes largement conscients de cette situation, puisque régulièrement, des mineurs qui ont tenté de se présenter au poste-frontière pour demander une protection, se voient refuser d’être entendus et pris en charge (ce qui est en théorie la procédure légale) mais suggérer plutôt un passage nocturne ou sportif à travers la montagne :

      On a montré nos documents et ils ont dit non. (…) Ils nous ont mis dans la voiture et déposés à l’entrée du village. Ils ont dit « la nuit vous pouvez passer [en vous cachant], mais pas la journée. » (Mouhammad, 02/06)

      L’incitation verbale à la prise de risques pour l’enfant exilé ne fait que mettre en lumière la conscience de ce jeu du danger par les agents qui constituent la frontière.

      Dans le cadre de mon analyse des différentes formes de violences policières à la frontière, je dirai que la troisième forme, la plus discrète, est celle-ci, qui agit de manière détournée et collatérale, en s’appuyant sur le milieu de montagne pour repousser des gens de l’autre côté.

      Mais ne nous y trompons pas : la montagne n’est en rien une frontière naturelle et la frontière n’existe que parce qu’il y a la police pour la garder. La simple présence policière est suffisante pour contraindre des personnes à traverser la montagne sur des sentiers isolés et ardus. Beaucoup des exilé·es qui arrivent dans les Hautes-Alpes ne connaissent pas le milieu de montagne et n’ont pas connaissance de certains réflexes préventifs contre les risques (risques d’avalanche en hiver, ravins et chutes de pierres…) ; quasiment aucun·e d’entre elles et eux ne connaît la géographie de l’endroit et n’a idée de la distance à parcourir ni des sentiers qu’iels peuvent prendre pour parvenir de la manière la plus sécurisée à Briançon. Enfin, aucune des personnes qui arrive dans les derniers villages italiens dans l’intention de traverser la montagne n’est équipée, pour la marche, ou contre le froid ; ni même équipée en eau ou en nourriture.

      C’est ainsi que des personnes qui se perdent en montagne, comme cela arrive très régulièrement, peuvent se mettre en danger de mort. Le 18 mai, le corps d’une personne identifiée comme Alpha Diallo a été retrouvé dans la commune des Alberts, sur le versant du col du Montgenèvre. Il a sans doute succombé suite à une chute mortelle. Le 17 mai, un homme arrive au Refuge Solidaire témoignant de la disparition d’un ami avec lequel il marchait depuis des jours depuis Turin, et avec lequel il s’est perdu ; son ami serait tombé d’épuisement, quelque part sur la route. Le 25 mai, une personne a été retrouvée morte suite à la fonte des neiges dans la commune de Bardonecchia. Aucune de ces morts n’est naturelle car aucune de ces personnes ne se trouvait perdue dans la montagne par hasard.

      La responsabilité plus directe des agents de la police aux frontières apparaît dans toutes les situations de non-assistance à personne en danger. En effet, une grande partie des exilé·es qui cherchent à rejoindre la France le font parce qu’iels ont besoin de soins médicaux auxquels iels ne parviennent pas à avoir accès en Italie. Beaucoup arrivent à la gare de Bardonecchia ou Oulx déjà malades ou vulnérables. La pratique du refoulement, à Clavière ou Bardonecchia, de personnes en situation de grande vulnérabilité, montre que la mise en danger des personnes exilées par la police n’est pas indirecte et ne repose pas que sur des attitudes passive : elle est bien une action.

      En plein hiver, quand les températures au col de Montgenèvre avoisinaient les -10°C, reconduire délibérément des gens dans la rue à Clavière (premier village italien en haut du col) alors qu’ils ne sont pas équipés contre le froid et n’ont aucun endroit où s’abriter est un acte de mise en danger. Quelle que soit la saison, renvoyer côté italien (a fortiori des femmes enceintes, des enfants, des personnes malades) tout en sachant qu’iels n’ont pas d’autre choix que de retenter de passer par la montagne jusqu’à y parvenir, est un acte de mise en danger. Le 11 juin, les agents de la PAF ont par deux fois refoulé un mineur gravement malade qui avait besoin d’une prise en charge médicale d’urgence. Loin de le conduire à l’hôpital de Briançon, situé à 20 minutes de la frontière, les forces de l’ordre ont conduit le jeune malade jusqu’à Clavière (Italie) et l’ont déposé sur le bord de la route ; quand il s’est représenté plus tard dans la même journée, on lui a à nouveau refusé l’accès au territoire français, et donc aux soins médicaux, sur la base d’une consigne de la préfète. La personne a dû être prise en charge à l’hôpital de Suse, à plus de 45 minutes de route.

      Le danger du refoulement n’a que trop bien été prouvé par la mort de Beauty, qui avait tenté de rejoindre la France, avait été arrêtée puis ramenée par la police française devant la gare de Bardonecchia, alors qu’elle était enceinte et atteinte d’un cancer ; elle a expiré à l’hôpital de Turin, le 25/03, dans les semaines qui ont suivi son refoulement.

      Il est intéressant de constater que le milieu de montagne accomplit exactement les fonctions qui sont celles du dispositif frontalier en Europe. Les risques de la montagne, illustrés par des cas emblématiques de blessés ou de morts (mais pas trop quand même, ce serait mauvais pour l’image de la France) assurent la fonction de dissuasion qui sert à prévenir les futures arrivées. La difficulté de la marche en montagne assure la fonction de tri des étranger·es, sur la base de la force physique, puisque seul·es les plus résistant·es parviendront à traverser. Le milieu de montagne est intégré au dispositif frontalier dont il agit comme un ressort important.

      La police aux frontières ne tue pas ; la frontière tue. La mort n’est jamais directement administrée par la police : causée directement par le milieu naturel, elle relève de la responsabilité partagée des Etats italien, qui par le traitement indigne des personnes exilées pousse celles-ci à fuir, et français, qui militarise sa frontière.

      Les politiques migratoires françaises et européennes ne sont pas de celles qui exterminent de manière ciblée et radicale une partie de la population. Elles reposent sur tout un dispositif qui, mécaniquement, en mer, en ville ou en montagne, va pousser au risque jusqu’au danger de mort celles et ceux qui s’y affronteront parce qu’iels n’ont pas le choix. C’est ce que S. Le Courant et C. Kobelinsky, dans La mort aux frontières de l’Europe (2017), appellent le laisser-vivre ou laisser-mourir de la frontière contemporaine. Ainsi qu’ils le soulignent, c’est le type de politique adapté au contexte économique néolibéral qui caractérise nos sociétés : ainsi, on va pouvoir canalyser un flux migratoire en laissant un peu entrer, quand c’est utile, en bloquant, quand c’est utile. La préservation de la vie, ou l’abandon à la mort, des individus, rentre dans ce calcul-là1.

      A la frontière franco-italienne des Hautes-Alpes, c’est ce jeu de blocage partiel qui est administré depuis un an, car si l’Etat souhaitait fermer complètement la frontière et bloquer réellement les exilé·es, il y parviendrait facilement. C’est pour cela qu’aucune des violences mentionnées dans cet article ne peut être comprise comme une simple bavure. La mise en danger des individus par la traversée fait l’objet d’un jeu politique, elle augmente et diminue comme un flux avec des périodes d’intensité de violences policières, souvent accompagnées de menaces à l’encontre des européen·nes solidaires, et des périodes plus calmes : on laisse un peu vivre, ou un peu mourir, selon ce qui est le plus efficace politiquement.

      CONCLUSION

      Une grande partie des données et des témoignages mentionnés dans cet article ont pu être recueillis grâce à l’existence d’un lieu solidaire localisé à Clavière, dans le premier village italien après le poste-frontière de Montgenèvre. Dans cette salle paroissiale occupée depuis le 22 mars 2018 par des militant·es français·es, italien·nes, et des personnes exilées, a ouvert un Refuge Autogéré surnommé avec autodérision “Chez Jésus“. Depuis quatre mois, ce lieu a permi d’agir contre la mise en danger des personnes qui traversent la frontière, grâce des actions de prévention des risques, à des pratiques de soin et de repos pour les personnes malades ou fatiguées, surtout celles qui sont refoulées après avoir déjà tenté la traversée. Il permet également de voir et de rendre visible toutes les violences subies par les personnes attrapées, enfermées, refoulées par la police aux frontières. Comme un pied dans une porte qui se referme, il maintient depuis des mois une présence quotidienne, jour et nuit, littéralement sur la frontière, de personnes ouvertement solidaires des exilées, et vigilantes aux violences policières.

      Ce refuge se revendique comme un lieu de lutte contre la frontière et le régime de violence qu’elle instaure. Les pressions policières et politiques auxquelles il fait face, ainsi que les militant·es qui le fréquentent, sont évidemment très fortes. La semaine dernière, des menaces d’expulsion ont été annoncées ; quelques jours plus tard, le lieu été agressé par des habitants locaux.

      De la même manière que les actions menées depuis un an par les habitant·es solidaires du Briançonnais, l’activité du lieu Chez Jésus montre que si la violence est intrinsèquement liée au dispositif frontalier, elle n’est pas une fatalité et il est possible de s’organiser pour résister contre elle. Les menaces d’expulsions explicites mettent danger l’activité du lieu. Un soutien humain (besoin de bras et de volontés supplémentaires), matériel ou financier, et surtout politique (en diffusant un discours de solidarité envers ce lieu), est vital pour que toutes les actions déployées depuis plusieurs mois continuent et que la résistance solidaire maintienne son pied dans la porte de la frontière.

      https://derootees.wordpress.com/2018/07/12/mort%c2%b7es-en-montagne-le-role-politique-de-la-violence-polic

    • À Briançon, l’urgence de sauver des vies

      [Alerte presse CAFFIM/Anafé]

      Mercredi 5 décembre 2018

      Nos associations (Amnesty International France, La Cimade, Médecins du Monde, Médecins sans frontières, Secours Catholique - Caritas France et l’Anafé) alertent sur l’insuffisance de prise en charge et sur les refoulements systématiques d’hommes, de femmes et d’enfants qui tentent de franchir la frontière franco-italienne, dans la région de Briançon, souvent au péril de leur vie, alors qu’un froid hivernal commence à s’installer.

      « Plus de trente personnes ont dû être secourues depuis l’arrivée du froid, il y a un mois, et nous craignons des disparitions. Certaines personnes n’ont pas de téléphones portables, rien sur le dos, alors qu’il fait -10°C dehors. Comment fait-on pour dormir tranquillement, alors qu’on craint que chaque nuit un accident mortel ne se produise dans nos montagnes ? », s’alarme Michel Rousseau de l’association briançonnaise, Tous Migrants.

      Les témoignages reçus indiquent que les personnes migrantes prennent de grands risques pour arriver à Briançon, malgré les alertes qu’elles reçoivent sur les dangers. Outre l’emprunt de chemins escarpés et enneigés, elles font face aux risques de courses-poursuites avec les forces de l’ordre dans les montagnes et à celui d’être refoulées vers Clavière, premier village italien où aucun lieu d’accueil n’existe et ce, malgré les températures négatives.

      « Les personnes refoulées en pleine nuit vers Clavière ont vécu de graves traumatismes, notamment lors du passage de la frontière. Elles ont besoin d’un accueil dans ce village. Pourtant les militants qui souhaitent leur venir en aide craignent d’être poursuivis en justice au titre de ce qui est appelé le « délit de solidarité », ajoute Agnès Lerolle, chargée de coordination des acteurs locaux engagés auprès des personnes migrantes à la frontière franco-italienne.

      « Nous soutenons les acteurs locaux qui chaque jour agissent auprès de ces personnes pour leur apporter une aide humanitaire et demandons aux autorités que ces hommes, femmes et enfants soient pris en charge tel que l’exige le droit », ajoute-t-elle.

      L’hiver dernier, trois personnes migrantes – à notre connaissance – ont trouvé la mort dans la région. La situation mérite une réponse humanitaire et juridique immédiate avant qu’un nouveau drame arrive. Les frontières françaises ne peuvent continuer à être des zones où le droit n’est pas appliqué. Les personnes migrantes doivent pouvoir y trouver la protection à laquelle elles ont droit, conformément aux textes internationaux, européens et français en vigueur.

      Des porte-parole et spécialistes sont disponibles pour des interviews.

      Reçu par email via la mailing-list Migreurop

    • RASSEMBLEMENT EN HOMMAGE À FALAH SAMEDI À MIDI à la MJC-centre social du Briançonnais

      Une collecte sera organisée pour la famille de Falah.
      Apportez un plat à partager

      Notre ami Falah est mort à Bourges jeudi 29 novembre. Pour sauver sa vie, il avait quitté son pays le Soudan et traversé les frontières.
      Il espérait trouver la paix, recommencer sa vie. Il attendait encore...
      A Briançon, il avait été accueilli par la MJC en octobre 2016 (deuxième CAO). Avec lui, nous avions marché pour le droit d’asile et pour la dignité.
      Il était notre ami, notre frère, notre filleul républicain... et nous l’aimions.
      Paix à sa belle âme.


      https://www.facebook.com/tousmigrants/photos/a.1705527143012191/2305574523007447/?type=3&theater

      Je n’en sais pas plus... je ne connais pas les causes de son décès... quelqu’un en sait plus ?

    • Parce que quand on en ferme un... il y en a certainement un autre qui va ouvrir...
      Un nouveau refuge autogeré s’ouvre

      Aujourd’hui a été ouverte la CASA CANTONIERA à Oulx, un bâtiment vide et inutilisé depuis des décennies. À partir d’aujourd’hui, il s’agit de lui redonner vie : contre les frontières et le diapositif qui les soutient et les détermine. Contre le Décret Salvini et sa politique de répression et de guerre aux pauvres. Pour un monde où toustes puissent choisir où et comment vivre.
      La situation à la frontière continue à empirer : la militarisarion est croissante, l’hiver est désormais arrivé. Le système de contrôle et de gestion toujours plus fort vient s’imposer sur toustes celleux qui, sans les bons papiers, continuent à vouloir traverser cette ligne imaginaire appelée frontière. Le Refuge Autogeré Chez Jesus, local occupé sous l’église de Clavière, a été expulsé depuis presque deux mois. Depuis ce jour, les personnes qui se perdent et risquent leur vie et leurs membres en montagne sont toujours plus nombreuses, aussi car elle n’ont ni les informations ni l’habillement adapté pour affronter le voyage. Sans espace et sans temps pour pouvoir s’organiser, se reposer, et repartir.
      Ce lieu veut egalement être cela.
      Un refuge autogeré pour celleux qui sont de passage, et qui ont besoin de plus de temps pour s’organiser que les quelques heures nocturnes offertes par les salesiens.
      Un lieu pour pouvoir s’organiser, contre les frontières sur ces montagnes ainsi que contre celles en ville, et le système qui leur est relié.


      http://www.passamontagna.info/?p=646&lang=fr

    • Migrants brave treacherous route through the Alps chasing dreams of asylum in France

      European leaders met in Brussels on Thursday, hoping to find a solution to the ongoing migrant crisis. Nearly 116,000 people have arrived in Europe this year by sea, mostly from North Africa, with 23,000 making it to Italy.

      But the Italian government is now cracking down on them. Hundreds are fleeing elsewhere, exposing themselves to new dangers.

      Sneaking through an Alpine pass and carrying what they could, CBS News was with a group of migrants as they tried to avoid being caught by French police who catch the vast majority and send them back to Italy. But the migrants are trying to cross the border into France in search of opportunities and a better life. When a car light comes on, everyone crouches down to try and hide.

      With safer routes blocked, thousands of ill-equipped migrants try the deadly route though the Alps. Some came from Africa, unaccustomed to snow or subzero temperatures.

      Dajabi is from the Ivory Coast. CBS News first met him at an Italian train station where many start the trip.

      “This is very, very difficult. This road is not for children,” he said, even though he is only 15 years old.

      Many of the migrants are from former French colonies, speak the language and dream of a future in France. In Italy, migrants are faced with an increasingly hostile environment and a new “security” law that could strip migrants’ benefits.

      The group followed GPS and their gut, traversing mountainous terrain and deep snow until they finally reached France. On Thursday, at a migrant refuge, they were exhausted but relieved.

      Lacina, 16, from Mali, said they wanted to come, so God made it happen.

      At the border between Italy and France, French police are returning a couple of migrants that they caught. Migrants are often found in the woods with hypothermia and frostbite. Last year at least three of them died along the way.

      https://www.cbsnews.com/news/migrants-brave-treacherous-route-through-the-alps-chasing-dreams-of-asylum-

    • Frontière franco-italienne – Briançon : nouvelles arrestations de maraudeurs solidaires

      Avec ses partenaires, La Cimade s’inquiète des nouvelles arrestations de maraudeurs solidaires dans la région de Briançon alors que les températures descendent sous les -15 degrés.

      Action collective

      Jeudi 13 décembre dans la nuit, trois personnes ont été arrêtées par la police à Briançon alors qu’elles portaient secours à des exilé·e·s par une température de – 15 degrés. Parmi les cinq personnes secourues, quatre étaient des mineurs voyageant seuls dont deux auraient été pris en charge au Refuge solidaire. Deux des maraudeurs ont été convoqués en audition libre vendredi 14 décembre. Le troisième est convoqué mercredi 19 décembre.

      Un peu plus tôt dans la journée, les « 7 de Briançon » avaient été condamné·e·s par le tribunal de Gap à de lourdes peines. Ce jugement a soulevé l’indignation des militant·e·s et organisations qui œuvrent pour défendre les droits des personnes exilées. Tous dénoncent les poursuites contre les personnes solidaires accusées de « délit de solidarité ».

      Malgré ces condamnations et face à la situation d’urgence en montagne, les maraudeurs du Briançonnais ont annoncé qu’ils et elles continueraient à venir au secours des personnes exilées à leur arrivée sur le territoire en leur apportant thé, nourriture, chaussures, vêtements chauds dans le village de Montgenèvre (maraudes que l’on peut désormais suivre sur https://twitter.com/nos_pas).

      Depuis, de nombreuses personnes se sont perdues en montagne et ont pu être secourues par des maraudeurs solidaires, alors que les conditions climatiques dans le Briançonnais sont extrêmes. Les personnes arrivent souvent transies de froid, en hypothermie, avec parfois des gelures et des blessures.

      En cette Journée internationale des migrants (où de nombreuses mobilisations sont prévues partout en France), nous rappelons à nouveau que les maraudes permettent de sauver des vies mises en danger par des politiques migratoires répressives et meurtrières pour des exilé·e·s. Par ailleurs, et à l’image de la CNCDH dans sa recommandation n°12, nous réitérons notre appel à mettre fin définitivement à la criminalisation des solidaires.

      Premiers signataires
      Organisations
      ACORT – L’assemblée citoyenne des originaires de Turquie
      Accueillir à Valleraugue
      ADA-Accueil Demandeurs d’Asile
      ADDE
      ADMIE (Association pour la Défense des Mineurs Isolés Etrangers)
      ADN – Association pour la démocratie à Nice
      AED (Association des avocats européens démocrates)
      AHSETI (Association Havraise de Solidarité et d’Echanges avec Tou-tes les Immigré-e-s)
      AID (Association Initiatives Dionysiennes)
      Alternatiba
      Alternative libertaire
      Alternatives et Autogestion
      AMDH MAROC
      Anafé (Association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers)
      ANV-COP21
      ARCI
      ASEFRR EVRY (Association de Solidarité en Essonne avec les Familles Roumaines Roms)
      ASSOUEVAM (Association de soutien aux étrangers du Val de Marne)
      ASTI ROMANS (26)
      ATMF (Association de Travailleurs Maghrébins de France)
      Auberge des Migrants
      Bagagérue
      Barbed Wire Britain (UK)
      CEDETIM
      Cercle Louis Guilloux
      La Cimade
      La Cimade 66
      Citoyens Solidaires 06
      Collectif Haïti de France
      Collectif Droit de Rester, Fribourg (Suisse)
      Collectif Droit de Rester, Lausanne (Suisse)
      Collectif Loire « Pour que personne ne dorme à la rue » / “Un Toit c’est Tout” / “Un Toit pas sans Toit”
      Collectif migrant.e.s bienvenue 34
      Collectif Poitevin D’ailleurs Nous Sommes d’Ici
      Collectif R, Lausanne (Suisse)
      Collectif réfugiés du Vaucluse
      Collectif de soutien de l’EHESS aux sans-papiers et aux migrant-es (LDH)
      Collectif Voisins Solidaires de Mézy (78)
      Comede
      Comegas (Collectif des Medecins Généralistes pour l’Accès aux Soins)
      CNR (Collectif Nation Refuge)
      CRID
      DIEL
      Droits devant !!
      Emmaüs International
      FASTI
      Fédération Sud Education
      Forum Civique Européen
      GASPROM de Nantes (ASTI)
      GISTI
      Habitat&Citoyenneté
      IPAM
      Itinérance Cherbourg
      Jarez Solidarités
      Justice & Libertés 67 (Strasbourg)
      Kolone
      LDH
      LDH 06
      LDH PACA
      LDH Tarbes Bagnères
      Mom o’chaud en Aveyron
      MRAP
      MRAP 84
      Paris d’Exil
      PeopleKonsian
      Pratiques
      Refuges Solidaires
      RESF 13
      RESF 23
      RESF 48
      RESF 63
      RESF 65
      Réseau Foi Justice Afrique – Europe
      Revue Vacarme
      RITIMO
      Roya Citoyenne
      RSM 89 (réseau de soutien aux migrants 89)
      SAF (Syndicat des avocats de France)
      Secours Catholique – Caritas France
      SMG
      Solidaire 05
      Solidarité Migrants Graulhet (tarn, 81)
      Solidarité sans frontières (Suisse)
      Solidarity Watch
      SOS Asile Vaud
      Terre d’errance Norrent-Fontes
      Terre Des Hommes France, délégation de la Loire
      Tous Citoyens !
      Tous migrants
      TPC Maison Solidaire
      Turbulences
      UCIJ (Collectif Uni.e.s Contre une Immigration Jetable de la région nazairienne)
      UJFP
      Union syndicale Solidaires
      Union départementale Solidaires 79
      Utopia56
      Personnalités
      Lucile Abassade, Avocate au barreau de Bobigny
      Michel Agier, EHESS/IRD
      Christina Alexopoulos – de Girard, Psychologue clinicienne, anthropologue
      Jean-Claude Amara, Porte-parole de Droits devant !!
      Nasr Azaiez, Avocat au barreau de Paris et au barreau de Tunisie
      Anya Bakha, Médecin
      Florence Barthélémy, Bibliothécaire et militante
      Gilbert Belgrano, Retraité
      Emmanuel Blanchard, Président du réseau Migreurop
      William Bourdon, Avocat au barreau de Paris
      Vincent Brengarth, Avocat au barreau de Paris
      Mathilde Buffière
      Claude Calame, Historien, Directeur d’études à l’EHESS
      Françoise Carrasse
      Olivier Clochard, Membre du réseau Migreurop
      Fabien Cohen, Secrétaire général de France Amérique Latine (FAL)
      Mireille Damiano, Avocate, ancienne Présidente du Syndicat des Avocats de France
      Lionel Daudet, Alpiniste écrivain
      Marie-Madelaine Davée
      Martine Devries, Médecin à calais
      Bernard Dreano, Co-président du CEDETIM
      Patrice Dubosc
      Jean Dussine, Président d’Itinérance cherbourg
      Maxime Emmelin
      Eric Fassin, Sociologue, Université Paris 8
      Sonia Fayman, Sociologue, Cedetim-Ipam, UJFP
      Antonio Fernandes, Militant RESF48
      Paquerette Forest, Adhérente Tous Migrants
      Jacques Gaillot, Évêque de Partenia
      Anne-Marie Gautron
      Catherine Gégout, Ancienne Conseillère de Paris
      Marjane Ghaem, Avocate
      Guillaume Gontard, Sénateur de l’Isère
      Nadia Goralski, Institutrice retraitée Carpentras
      Anne Gorouben, Artiste
      Jacques Grange, Comédien, metteur en scène, auteur
      Gérard Grivet, Militant CFD-Terre solidaire St Etienne
      Augustin Grosdoy, Président honoraire du MRAP
      Kaddour Hadadi (HK), Chanteur
      Aline Hajduk, Retraitée
      Stéphanie Henry, Chargée de projets européens
      Marie Joinville
      Nicole Kahn
      Nastassia Kantorowicz Torres, Photographe indépendante
      Remi Kuentz
      Marie-Henriette La Rosa, Retraitée
      Paule Lachèvre, Auxiliaire de vie
      Aude Lagniet, Ancienne bénévole à l’association la maison solidaire de Saint Etienne
      Myriam Laïdouni-Denis, Conseillère régionale Auvergne Rhône Alpes, EELV
      Aude Lalande, Bibliothécaire
      Véronique Lalauze, Bénévole aux refuges solidaires de Briançon.
      Catherine Larat, Retraitée
      Georges Le Bris, Maire-adjoint de Cans et Cévennes
      Renée Le Mignot, Co-présidente du MRAP
      Annie Léchenet, Professeure de philosophie
      Michèle Leclerc-Olive, CNRS, Présidente de CIBELE
      Rosanna Lendom, Avocate au Barreau de Grasse
      Jean-Marc Lévy-Leblond, Professeur émérite de l’université de Nice
      Pierre Mairat, Co-président du MRAP
      Dominique Mandart, Membre du Comité d’accueil des Réfugiés Drôme
      Jean-Louis Marolleau, Secrétaire exécutif du Réseau Foi et Justice Afrique Europe
      Jean-Pierre Meyer, Syndicaliste
      Brigitte Nessler, Bénévole La Cimade Lyon
      Brigitte Pavy
      Frosa Pejoska, Enseignante
      Claude Penotet
      Michel Peyrache,Militant bénévole retraité
      Valentin Porte, Prédisent à TPC Maison Solidaire
      Jean-François Quantin, Co-président du MRAP
      Gilles Roborg
      Mady Roborg
      Pierre Rode, Consultant en communication, bénévole, acteur
      Christophe Ruggia, Cinéaste, co-président de la Société des réalisateurs de films (SRF)
      Sania, Peintre
      Danielle Simon-Goehry, Bénévole sur la Côte d’Opale
      Nan Thomas
      Monique Treuil, Militante RESF 48
      Anaïs Vaugelade, Auteure
      Simone Vaucher, AEFJN
      Laure Vermeersch, Cinéaste

      https://www.lacimade.org/presse/frontiere-franco-italienne-briancon-nouvelles-arrestations-de-maraudeurs-s

    • ‘The Alps have always protected people,’ says Frenchman convicted of helping migrants


      When far-right activists last spring descended on the French town of Briançon to prevent migrants from illegally crossing the border, some Alp residents quickly joined forces to stop them. “These mountains have always protected people,” they insist.

      “The Briançon 7” - a group of four French, one Swiss, one Swiss-Belgian and one Italian - propelled into the spotlight in April after having taken part in a spontaneous march of solidarity in which they escorted some 20 migrants across the French-Italian border. On Thursday, they were convicted by a southeastern district court for assisting the migrants in illicitly entering France in an “organised” manner.

      “It’s ridiculous!,” Mathieu Burellier, one of the “Briançon 7” activists told FRANCE 24 in an interview. “It’s out of the question to allow a group of fascists to come and roam around here around our homes, leaving people to die up there in the mountains. We couldn’t let that happen.”

      Burellier, who was also convicted of rebellion, was handed a four-month prison sentence along with another Frenchman, while the five others were given suspended six-month sentences.

      Their convictions have sparked outrage among rights groups, who have launched petitions and staged numerous protests to have the ruling annulled by the court.

      Locals turned activists

      The group’s “act of solidarity” is the second high-profile case in France in little over a year in which locals step in to try to help migrants. Last year, Cédric Herrou, an organic olive grower from southern France, was fined and handed a four-month suspended sentence for helping some 200 migrants illegally enter France from Italy. He also sheltered many of them at his farm. On December 12, however, France’s top appeals court overturned Herrou’s sentence. This came after the French Constitutional Council in July ruled that people cannot be prosecuted for helping migrants in distress, citing France’s emblem principle of solidarity. But the constitutional council ruling does not cover the act of directly facilitating illegal border crossings.

      Burellier, who is a Briançon resident himself, said the 15-kilometre march over the French Alps occurred “totally spontaneously”, and came as a response to a group of activists from the French far-right “Génération Identitaire” and the European anti-migrant “Defend Europe” turning up in the tiny town of 12,000.

      “Some of these guys had driven in from Germany and Slovenia. They started blocking the border on the Saturday and word quickly spread around town that they were out hunting migrants. There were also reports that some migrants had been beaten up,” 35-year-old Burellier said. “We didn’t know what to do. We had the choice of either trying to get rid of these neo-Nazis by confronting them by force, which we didn’t want to, or to find some other way to protect the migrants,” he said, noting that night-time temperatures dropped to between -5 and -10 degrees Celsius at the time.

      “Three migrants died up there last winter. We can’t let these mountains become a cemetery.”

      By Sunday morning, Alp residents on both sides of the border had settled on providing the migrants safe passage by escorting them over a mountain pass. “All in all there were like 200 of us; migrants, Italians, French and Swiss.”

      Partisan heritage

      “It’s part of our [Hautes-Alpes] partisan history and heritage to help out those in need. These mountains have always protected people,” he said, referring to the region’s long history of providing refuge for people persecuted for their religious or political views, especially during World War II.

      Burellier, who claims he never crossed the border himself but joined the march once it had already reached France, said he was never worried that there would be any legal repercussions to the rally.

      “It was a demonstration. I’ve taken part in hundreds in my life, so no, I was neither worried nor afraid,” he said.

      He said he was shocked when he learned that he faced charges over it, and stunned when the court this week finally delivered its verdict.

      “The court had two choices: to side with those advocating solidarity, or condemn people [in need] to death. It chose death. It’s a clear message for all the people in the Briançon valley who show solidarity,” he said, adding that the “Briançon 7” will appeal the ruling.

      In the beginning of December, a number of aid groups, including Amnesty International, Anafé, La Cimade and Doctors Without Borders, issued a warning about the potentially deadly situation for migrants trying to cross the French-Italian border via the Alps this winter.

      “More than 30 people have had to be rescued since the beginning of winter a month ago, and we fear deaths. Some people don’t have mobile phones or sufficient clothing,” they said in a joint statement, also lambasting authorities for threatening people with penalties for helping them.

      Burellier said that despite his conviction, he is prepared to take the risks. “It’s already -17 degrees Celsius out there and we’ve got to do what we can to prevent more deaths.”

      https://www.france24.com/en/20181216-france-alps-migrants-mountains-activists-convicted-winter-deaths-

    • Des personnes interpellées par la police pour avoir secouru des exilés en détresse dans les Alpes, par -15°C

      Alors que le froid hivernal saisit les Alpes, des citoyens ont été arrêtés par la police en fin de semaine dernière alors qu’ils portaient secours à des exilés en détresse. Un collectif réunissant plus de 100 organisations et personnalités sonnent l’alerte. Les maraudes permettent de sauver des vies, rappellent-ils. Il est temps de mettre fin à la criminalisation des aidants mais surtout aux politiques migratoires meurtrières. Nous relayons leur alerte.

      Nouvelles arrestations de maraudeurs dans les Alpes : des associations donnent l’alerte

      Jeudi 13 décembre dans la nuit, trois personnes ont été arrêtées par la police à Briançon alors qu’elles portaient secours à des exilé·e·s par une température de -15 degrés. Parmi les cinq personnes secourues, quatre étaient des mineurs voyageant seuls dont deux auraient été pris en charge au Refuge solidaire. Deux des maraudeurs ont été convoqués en audition libre vendredi 14 décembre. Le troisième est convoqué mercredi 19 décembre.

      Un peu plus tôt dans la journée, les « 7 de Briançon » avaient été condamné·e·s par le tribunal de Gap à de lourdes peines. Ce jugement a soulevé l’indignation des militant·e·s et organisations qui œuvrent pour défendre les droits des personnes exilées. Tous dénoncent les poursuites contre les personnes solidaires accusées de « délit de solidarité ».

      Malgré ces condamnations et face à la situation d’urgence en montagne, les maraudeurs du Briançonnais ont annoncé qu’ils et elles continueraient à venir au secours des personnes exilées à leur arrivée sur le territoire en leur apportant thé, nourriture, chaussures, vêtements chauds dans le village de Montgenèvre (maraudes que l’on peut désormais suivre sur https://twitter.com/nos_pas).

      Depuis, de nombreuses personnes se sont perdues en montagne et ont pu être secourues par des maraudeurs solidaires, alors que les conditions climatiques dans le Briançonnais sont extrêmes. Les personnes arrivent souvent transies de froid, en hypothermie, avec parfois des gelures et des blessures.

      En cette Journée internationale des migrants (où de nombreuses mobilisations sont prévues partout en France), nous rappelons à nouveau que les maraudes permettent de sauver des vies mises en danger par des politiques migratoires répressives et meurtrières pour des exilé·e·s. Par ailleurs, et à l’image de la commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) dans sa recommandation n°12, nous réitérons notre appel à mettre fin définitivement à la criminalisation des solidaires.

      https://www.bastamag.net/Des-personnes-interpellees-par-la-police-pour-avoir-secouru-des-exiles-en

    • Confine Italia-Francia: torna lo spettro dei “reati di solidarietà”

      Tutti condannati i sette attivisti che lo scorso 22 aprile avevano manifestato in solidarietà con i migranti da Claviere a Monginevro: l’accusa è di favoreggiamento dell’immigrazione clandestina – motivata dal fatto che alcuni stranieri irregolari avevano approfittato del corteo per attraversare il confine tra Italia e Francia – mentre l’aggravante della banda organizzata era caduta subito durante l’udienza dell’8 novembre.

      A Gap, capoluogo del dipartimento delle Alte Alpi, la sentenza del 13 dicembre ha convalidato le richieste del procuratore Raphaël Balland: Benoit Ducos, Lisa Malapert, Théo Buckmaster, Bastien Stauffer e l’italiana Eleonora Laterza sono stati condannati a sei mesi con la condizionale, mentre Jean-Luc “Juan” Jalmain e Mathieu Burellier a dodici mesi, di cui otto con la condizionale e quattro da scontare in carcere. Burellier dovrà anche pagare un risarcimento di quasi seimila euro per aggressione a pubblico ufficiale.
      Fischi e proteste in difesa della solidarietà ai migranti

      Sconcerto e indignazione fuori dal tribunale, dove la decisione del giudice è stata accolta con un coro di fischi dai sostenitori accorsi per testimoniare la propria solidarietà agli imputati. La manifestazione di aprile, a cui aveva partecipato un centinaio di persone, era stata organizzata grazie al passaparola del movimento Tous migrants e degli altri gruppi che sui due versanti delle Alpi da alcuni anni si prodigano nell’accoglienza dei rifugiati.

      In particolare, questa marcia era una risposta al presidio improvvisato il giorno prima da Generazione identitaria, un gruppo di estrema destra che per giorni, senza autorizzazione, aveva piantonato il colle della Scala, che congiunge il Piemonte alla Val de la Clarée in Francia, con l’intenzione di bloccare chiunque cercasse di passare il confine senza documenti.

      Da Claviere a Monginevro: processo a chi manifestava

      Il processo si era aperto lo scorso 8 novembre davanti al Tribunale correzionale di Gap con un’udienza durata 17 ore: interrogati, gli imputati avevano risposto che si erano limitati a partecipare a una manifestazione pacifica, senza l’intenzione di accompagnare persone senza permesso di soggiorno oltre confine. «Non potevamo permettere che le nostre montagne fossero militarizzate e occupate dai fascisti», ha ribadito Benoît Ducos dopo la lettura della sentenza, sottolineando che nel frattempo nulla è stato contestato dalle autorità ai militanti di Generazione identitaria, nonostante le numerose infrazioni commesse dal gruppo, dall’occupazione abusiva di suolo pubblico al fermo di persone senza autorizzazione.

      Ducos, che fa parte dell’associazione Tous migrants, ha ricevuto il premio “Mediterraneo di pace” per aver trasportato all’ospedale sulla sua auto una donna incinta, gesto per cui a marzo era stato indagato per favoreggiamento dell’immigrazione clandestina, inchiesta finita poi nel nulla.

      «La giustizia ha deciso di non procedere nei confronti dei fascisti di Generazione identitaria, ma di accanirsi su chi aiuta i più deboli – ha commentato Mathieu Burellier all’uscita dal tribunale – ed è un segnale molto grave: oggi lo Stato ha scelto la morte perché questa sentenza intima a tutti di lasciar crepare i migranti se non vogliono finire nei guai».

      Ai valichi Italia-Francia si gioca la solidarietà

      Eppure, soltanto il giorno prima, la Corte di Cassazione aveva deciso di invalidare la sentenza che condannava Cédric Herrou a quattro mesi, almeno per il capo d’imputazione che si riferiva all’aiuto dato in loco ai migranti: una buona notizia, che a molti era parso un timido segnale di inversione di tendenza sulla questione dell’accoglienza in Francia.

      La sentenza del 12 dicembre a favore di Herrou si basa infatti su una decisione del Consiglio costituzionale dello scorso luglio, che ha riconosciuto per la prima volta il valore costituzionale del principio di fraternità, mitigando in questo modo l’interpretazione del famigerato “reato di solidarietà”: diventa ora possibile aiutare stranieri in difficoltà sul territorio francese, ma resta netto il divieto ad agevolare l’attraversamento dei confini.

      Ora Herrou, simbolo della resistenza contro la chiusura delle frontiere in Val Roja, dovrà presentarsi davanti al tribunale di Lione per un nuovo processo. Mentre ai cosiddetti “sette di Briançon” non resta che fare ricorso davanti alla Corte d’Appello di Grenoble.
      Favoreggiamento dell’immigrazione clandestina?
      «Il tribunale ha preso una decisione politica»

      «Il tribunale di Gap – ha commentato a caldo l’avvocata Laura Martinelli, che da anni si occupa di fornire tutela legale agli immigrati – ha preso una decisione politica. Infatti, nonostante lo stesso procuratore avesse fatto cadere l’imputazione di banda organizzata, le accuse sono state portate avanti senza elementi che provassero effettivamente l’agevolazione dello sconfinamento di persone senza documenti. Una sentenza che convalida la gestione repressiva delle autorità alla frontiera, sia nei confronti dei migranti che dei cittadini solidali nei loro confronti».

      «In risposta all’ignobile presa di posizione dello Stato, che presenta come pericolose le persone che aiutano il prossimo, noi continueremo ad accogliere – ha detto Michel Rousseau, portavoce di Tous Migrants – chi arriva sulle nostre montagne. Abbiamo invitato il giudice a venire a vedere di persona la violenza e l’umiliazione che la polizia riserva ai più deboli proprio qui, alle porte d’Europa, dopo tutto quello che hanno già sofferto». L’indignazione porta ad un appello: «Dobbiamo presidiare le Alpi per evitare che diventino un cimitero, ora che l’inverno è di nuovo arrivato».

      La prima neve è caduta e di notte in montagna la temperatura scende diversi gradi sotto lo zero: l’anno scorso il gelo ha ucciso tre persone e i timori che accada di nuovo sono fondati. «C’è un posto, il confine, dove non ci sono regole – dice Agnés Ducos, attivista e moglie di Benoît – e dove i neri sono picchiati, maltrattati, umiliati. Condannando oggi chi è solidale con i migranti, la giustizia francese vuole mettere in difficoltà coloro che si battono sulla frontiera perché sono testimoni scomodi di quello che succede in questa zona franca, dove non esiste lo stato di diritto. Il nostro problema non sono le condanne di oggi, il nostro problema sono le persone che moriranno anche quest’anno alla frontiera».

      https://www.osservatoriodiritti.it/2018/12/18/confine-italia-francia-migranti/amp/?__twitter_impression=true

    • Briançon : les associations craignent que les migrants « meurent d’épuisement » dans la montagne

      Avec l’arrivée au pouvoir de Matteo Salvini en Italie et le durcissement de sa politique migratoire, les associations françaises de Briançon, à la frontière franco-italienne, craignent une arrivée massive de migrants par la montagne. Mais les sommets sont enneigés et les risques d’accident élevés.

      Les associations d’aide aux migrants à Briançon, dans les Hautes-Alpes, à la frontière franco-italienne, s’inquiètent d’un potentiel afflux de migrants dans les semaines à venir. En cause : le durcissement de la politique migratoire en Italie. « Le contexte en Italie a changé avec l’arrivée au pouvoir de Matteo Salvini. C’est un facteur d’aggravation de la situation pour nous », déclare à InfoMigrants Michel Rousseau, le porte-parole de l’association Tous Migrants à Briançon. « On craint de nouvelles traversées de la montagne dans les semaines à venir ».

      Michel Rousseau se dit particulièrement préoccupé par le sort des femmes et des enfants. « On a peur que des personnes vulnérables fuient l’Italie et s’aventurent dans les montagnes, vers le col de Montgenèvre, pour essayer de passer en France. Or, les familles ne sont pas préparées à ces traversées », s’inquiète le militant.

      Depuis la mi-novembre, la neige tombe dans les Hautes-Alpes, et « à 2 500 mètres d’altitude, il y a un mètre d’enneigement. La nuit, les températures descendent jusqu’à -10, -15 degrés », rappelle Michel Rousseau. Selon le bénévole, la traversée peut prendre plusieurs heures, en fonction des trajets empruntés et de la forme physique des migrants. « Entre la dernière ville italienne de Claviere et le Refuge de Briançon, il y a 17 km. Il faut au moins 3h de marche dans le froid glacial et la neige ».

      À ces nouvelles craintes d’arrivées, les associations redoutent les pressions policières. Depuis plusieurs mois, les forces de l’ordre patrouillent ponctuellement le long de la frontière. « On sait qu’il y a des renvois systématiques de migrants interceptés dans la montagne », continue Michel Rousseau. « C’est ce qu’on redoute le plus, que des personnes renvoyées vers l’Italie meurent de froid, d’accident, de fatigue là haut ». Car, selon le militant, pour chercher à éviter la police, des migrants prennent des risques. Dans des course-poursuites avec les forces de l’ordre, ils sortent des sentiers battus, se perdent, s’épuisent… « On craint les morts d’épuisement en montagne », précise-t-il.

      Michel Rousseau dénonce aussi les « ruses » dont feraient preuve certains agents. « Il y a des policiers très humains et bienveillants et il y en a qui se déguisent en randonneurs. Le souci, c’est que désormais quand les migrants voient des civils en montagne, n’importe quel civil, ils prennent peur, ils ne savent pas s’ils sont face à des bénévoles, des militants ou des policiers ».
      En attendant le retour de jours plus cléments, l’association Tous Migrants « encourage » les citoyens à « effectuer des maraudes ». « Plus de trente personnes ont déjà dû être secourues depuis l’arrivée du froid, il y a un mois », continue Michel Rousseau. « On ne demande pas aux gens d’être dans l’illégalité, mais de rester vigilant quand ils roulent en voiture dans la montagne. De regarder si personne n’est en difficulté. »

      Trois migrants ont déjà trouvé la mort dans la région, l’hiver dernier. « La situation mérite une réponse humanitaire et juridique immédiate avant qu’un nouveau drame arrive », expliquent les associations dans un communiqué publié la semaine dernière. « Les frontières françaises ne peuvent continuer à être des zones où le droit n’est pas appliqué ».

      http://www.infomigrants.net/fr/post/13894/briancon-les-associations-craignent-que-les-migrants-meurent-d-epuisem
      #hiver #neige #froid

    • Des migrants en perdition entre l’Italie et la France

      16.11.2018

      Un groupe de migrants africains a composé le 112 jeudi soir vers 21h45 alors qu’ils tentaient de traverser la frontière franco-italienne par la montagne. En difficultés dans la neige et perdus au beau milieu du domaine skiable de la Voie Lactée, ces exilés ont demandé l’aide des secours. La nuit étant tombée, les hélicoptères n’ont pas pu décoller. Les recherches ont démarré à pied. Dix migrants, a priori Maliens, ont été récupérés sains et saufs par les bénévoles italiens du Soccorso Alpino Piemontese appuyés dans leur mission par des pompiers et des carabinieri. Ils étaient dispersés sur le chemin, éparpillés entre le #col_Saurel et le #col_de_Gimont, vers 2400 mètres d’altitude. « Mais il se peut que d’autres personnes soient encore en danger et nous avons très peu d’informations sur la composition exacte de ce groupe » précise le Peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM) de Briançon qui va reprendre les recherches dès ce vendredi matin sur le versant français avec l’aide du détachement aérien de la gendarmerie afin de survoler la zone. Car selon les premiers éléments recueillis par les sauveteurs, le groupe pourrait être initialement composé de quatorze individus. La presse italienne avance que les quatre migrants non secourus seraient parvenus à entrer sur le territoire français.

      Ces migrants en perdition seraient partis de Claviere (Italie) le jeudi vers 10 heures afin de regagner Briançon (Hautes-Alpes) sans se faire repérer par les patrouilles de gendarmerie ni par les policiers chargés de surveiller la frontière dans le col de Montgenèvre. Mais ils ont été pris au piège de la montagne en pleine nuit. Vers 3 heures du matin, ils ont été transportés par des ambulances de la Croix-Rouge vers un centre d’accueil à Oulx. Ils ne sont pas blessés.

      https://www.ledauphine.com/hautes-alpes/2018/11/16/des-migrants-en-perdition-entre-l-italie-et-la-france

    • Accoglienza a #Oulx.

      Ogni notte il piccolo centro di accoglienza di Oulx, in Val di Susa, ospita una trentina di persone: si tratta di migranti che tentano di passare il confine fra l’Italia e la Francia e vengono respinti alla frontiera. Chiese e associazioni del territorio sono coinvolte in questo lavoro di accoglienza.

      https://www.rsi.ch/rete-uno/programmi/cultura/chiese-in-diretta/Accoglienza-a-Oulx.-Natale-a-Ravecchia.-Il-Localone-di-Mendrisio-11140320.html

    • Rejected By Italy, Thousands Of Migrants From Africa Risk The Alps To Reach France

      At a ski resort in northern Italy’s Susa Valley, outside Turin, children scoot their way onto the bunny slopes as others make snow angels.

      But deeper in these woods, not far from the border with France, a dangerous and sometimes deadly scene unfolds.

      Just after midnight, Red Cross workers pick up a 28-year-old man, an African migrant. His pulse is weak and his breathing is shallow — classic symptoms of hypothermia. The altitude is 6,000 feet and it’s 10 degrees Fahrenheit, but he’s not even wearing a jacket — just a hoodie, jeans and sneakers. One of his rescuers, Alessia Amendola, pours him some hot tea.

      “Immigrants are trying to go from Italy to France, illegally of course,” she says. “We are in the mountains, where it’s really dangerous.”

      On average, she and other Red Cross volunteers rescue 15 migrants per night. But they have rescued as many as 40 in one night. Most are from sub-Saharan Africa. They’ve already risked their lives crossing the Mediterranean Sea from North Africa to Italy. Now they’re trying to get out of Italy, which has made clear it doesn’t want them. But this time, they’re in an unfamiliar Alpine climate.

      “They don’t even know what they are going to face,” Amendola says.

      The Red Cross team picks up another migrant, delirious from the freezing cold. His eyes roll back as he collapses into their van.

      “Wake up! Wake up,” says rescuer Michaela Macrì, as she slaps his cheeks.

      He too has hypothermia, and possibly frostbite on his hands and feet. For a moment, he wakes up and says his name — Seidu. He’s from Senegal. He says he’s 14.

      In this border region, an estimated 5,000 migrants have attempted to cross into France in 2018, according to local municipalities and aid groups. About half make it — local municipalities say more than 2,000 have crossed since last spring. But many don’t.

      “We found several bodies of migrants this spring during the thaw,” says Paolo Narcisi, a doctor and the president of Rainbow For Africa, an Italian nonprofit medical organization. “But some bodies we’ll never recover. Because there are wild animals. Or the bodies decompose. If you don’t know the way, it’s easy to wind up off a cliff. And no one will ever find you.”

      To understand why migrants are taking such deadly risks to leave Italy, look no further than the country’s vice premier and interior minister, Matteo Salvini. In late November, his government passed a law that eliminates humanitarian grounds for granting asylum to people who are not fleeing political persecution or war.

      “You’re not fleeing war. You’re not escaping torture. What do you have to do? Go back to your country,” Salvini said during an interview with Italian broadcaster RAI shortly after the law passed. “We already have 5 million Italians living in poverty. So I can’t host hundreds of thousands of other people from the rest of the world.”

      In 2017, roughly 130,000 people applied for asylum in Italy, second only to Germany in the European Union for the number of first-time applicants. Refugee status was granted to 6,827 people; about 27,000 others received other forms of protection.

      More than 119,000 migrants arrived in Italy by sea in 2017, according to the U.N. migration agency. Figures from the Italian interior ministry show a dramatic drop in 2018, with only 23,011 migrants and refugees arriving — a decline of more than 80 percent.

      Migrants started passing through the Alps to France even before the recent immigration law. After terrorist attacks in Paris in 2015, France reinstated border controls with Italy. That sparked a wave of migrants who sought to cross the border in temperate conditions near the Mediterranean coast.

      Starting last spring, French police cracked down on undocumented migrants crossing the border, prompting migrants to move to the Alpine north, where border controls are more difficult to enforce.

      The United Nations has blasted Italy’s new law, warning it will violate human rights and fuel hate, as well as make it harder for migrants to access shelters. It’s feared that thousands will wind up living on the streets.

      Two migrants who are living on Italy’s streets are Abdul Razak and Harouna Waija, both 22 years old and from Ghana. Razak left because of poverty, he says; Waija because he converted from Islam to Christianity. His family wanted to kill him as a result, he says.

      In a train station near the French border in December, they are suiting up to cross the Alps. It is the first time they’ve seen snow. What looks like a second pair of jeans is coming out the ankles of Waija’s pants.

      “It’s five,” he says. He’s wearing five pairs of pants.

      Razak says he understands the risks and has nothing to lose. They’ve been sleeping on the streets after failing to gain asylum in Italy. The mountains can’t be much worse, he reasons.

      “I’m worried, but I have to try,” he says. “I want a better life.”

      The two agree to let me follow along, and are joined by four other French-speaking migrants.

      The odd car whizzes by on the nearby highway as snow crunches beneath their feet. It’s pitch-dark outside — easier to evade detection, but also easier to get lost.

      A passerby pulls over and points them toward the border. Soon, they’re in the woods, just a few feet from a border post flying the French flag — and French gendarmes patrolling the frontier.

      Whispers of “la police” ripple through the group. If they get any closer, they risk being caught.

      They change course again, and decide to take their chances deeper in the woods. To the left, there’s a ravine they want to cross. The other side is completely covered in trees they can use for cover.

      I walk with them for about 200 yards, until the snow starts coming up to my knees. I hear water running nearby, and worry about falling blindly into an icy river. I say goodbye and turn back, and the six migrants disappear into the darkness.

      The next morning, I get a call from Abdul Razak. He tells me he made it across the border to France. But after four hours of wandering in the snow, he was caught by French gendarmes and sent back to Italy.

      Harouna Waija wound up in an Italian hospital, where a nurse says he was treated for exposure. After a few hours on an IV drip, he’ll be okay.

      “Yesterday the cold was freezing me,” he says, with an audible shiver still in his voice. “My blood was frozen. It was very difficult.” Going through the icy Alps, he says, is “not a good way. I’m regret.”

      For now, the two are resigned to staying in Italy. Once spring comes and the snow melts, that’s another story, they say. The seasons will change. Italy’s crackdown on migrants might not.

      https://www.npr.org/2019/01/01/679840656/rejected-by-italy-thousands-of-migrants-from-africa-risk-the-alps-to-reach-fran

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      Commentaire de Polly Pallister-Wilkins sur twitter :

      This piece from @NPR is frustrating in characterising border crossing of the Col de L’Écelle as ’illegal’. It isn’t. The people who are crossing have been illegalised. These distinctions matter because the it is this illegalisation that causes deaths.
      Crossing the Col de L’Échelle is not illegal. I do it a lot. It’s about whose crossing is deemed illegal that matters. It’s about those that have been made illegal by Italy’s asylum system. Crossing itself is not illegal. #violentborders


      The Italian-French borderline on the way to the Colle della Scala/Col de l’Échelle... easy crossing if you’re white.

      The road from Bardonecchia-Melezet and the Pian del Colle golf club up to the plateau of the Col itself at 1,762m, the lowest of the cols in these parts

      Other cols on or close to the Italian-French border in this region of Hautes-Alpes/Savoie/Piedmont region are Montgenèvre at 1,860m and more populated; the exposed Mont Cenis at 2,083m; and the beast of Col Agnel/Colle Dell’Agnello at 2,744m.
      Col Angel/Colle Dell’Agnello is the third highest paved road pass in the Alps, after the Stelvio Pass and Col de l’Iseran. Very different to and almost 1,000m higher than the Col de L’Echelle.

      The Col de l’Échelle (pics 1 and 2) kills but it is chosen because it is relatively safer and passable in winter than other crossing points like Col Agnel (pics 3 and 4).

      https://twitter.com/PollyWilkins/status/1080450228971556864
      #illégal #terminologie #vocabulaire

    • Un #rassemblement de soutien à deux maraudeurs sur le front de neige [VIDÉO]

      Entre 80 et 100 personnes se sont réunies, ce mercredi 9 janvier après-midi, sur le front de neige de Montgenèvre, pour apporter leur soutien à deux maraudeurs, jugés ce jeudi au tribunal de Gap pour, notamment, « aide à l’entrée, à la circulation ou au séjour irréguliers d’un étranger ».

      Ils se sont installés devant le télésiège du Prarial, sur le front de neige de Montgenèvre. Entre 80 et une centaine de personnes sont venues apporter leur soutien, ce mercredi après-midi, à deux maraudeurs, poursuivis pour « aide à l’entrée, à la circulation ou au séjour irréguliers d’un étranger » en France. Tous deux seront jugés, ce jeudi 10 janvier, au tribunal correctionnel de Gap.
      Sensibiliser aux maraudes

      Outre ce soutien, ce rassemblement avait également pour but de sensibiliser skieurs et habitants de Montgenèvre aux maraudes, effectuées chaque nuit sur le secteur de la commune pour venir en aide aux personnes en difficulté.

      « On souhaite également dénoncer les violences policières qui se déroulent quotidiennement à la frontière envers les personnes souhaitant passer en France », précisait également Michel Rousseau, porte-parole de Tous migrants, collectif à l’initiative, avec le comité de soutien aux « 3+4+2... », de ce rassemblement.


      https://www.ledauphine.com/hautes-alpes/2019/01/09/un-rassemblement-de-soutien-a-deux-maraudeurs-sur-le-front-de-neige-vide

    • Col du Montgenèvre (Hautes-Alpes) : jusqu’à quand la chasse aux migrants ?
      Les « maraudes » ont repris au col de l’Échelle et au col du Montgenèvre. Les maraudeurs sont harcelés par les forces de l’ordre. Jusqu’à quand ?

      Les « maraudes » ont repris depuis plusieurs semaines au col de l’Échelle et au col du Montgenèvre. Ces maraudes visent à porter assistance aux personnes qui risquent leur vie en tentant de franchir clandestinement la frontière entre l’Italie et la France, de se frayer un chemin entre ravins et champs de neige, de jour comme de nuit. Les maraudeurs accomplissent un devoir d’humanité.

      Les personnes auxquelles ils apportent leur secours sont des migrants, partis depuis longtemps, en général, de chez eux et qui après un long périple périlleux, après avoir connu accidents, violences et rackets divers, souvent plusieurs fois refoulés et emprisonnés avant d’arriver là, savent que leurs droits, ces droits figurant noir sur blanc dans la Déclaration universelle des droits humains de l’ONU, ces droits reconnus internationalement sur le respect desquels veille la Commission européenne des droits de l’homme (CEDH), émanation du Conseil de l’Europe, leurs droits donc leur seront déniés s’ils tentent de s’en réclamer en se présentant simplement à un poste frontière.

      La solidarité des habitants des montagnes des Hautes-Alpes, de part et d’autre de la frontière, ne faiblit pas. Les maraudeurs sont harcelés par les forces de l’ordre, police des frontières, gendarmes et CRS, ils sont en garde à vue, ils sont mis en accusation, ils sont condamnés. Tout l’espace frontalier est comme en état de siège, la chasse aux migrants est ouverte.

      Tout récemment l’un d’eux qui s’occupait d’une femme évanouie sur le front de neige, à Montgenèvre, et exigeait qu’on appelle les secours a été arrêté sous l’accusation de « rébellion »…

      Hier, mercredi, une réunion de masse des aidants à l’appel des associations, des collectifs, des diverses structures impliqué.e.s dans la solidarité avec les migrants a eu lieu à Montgenèvre. Une action visant principalement à la sensibilisation des touristes de la station auxquels il peut arriver de croiser, sur les pistes, des personnes en difficultés. Plusieurs banderoles ont été déployées, des pancartes évoquaient le sort de certaines victimes.

      Il s’agissait aussi d’exprimer la détermination des aidants avant que ne débute, ce jeudi, à Gap le procès pour « aide à l’entrée irrégulière » de deux maraudeurs dont les pourvois ont été rejetés. Un déploiement spectaculaire de forces de police avait été organisé par la préfecture. Il n’y a pas eu d’incident.

      Dans notre pays, gouvernement, forces de l’ordre, administration et justice sont mobilisés pour organiser la répression des migrants avec principalement la couleur de peau comme référence et point de repère. En haut de l’échelle, le cynisme de ceux qui prennent en otage une cinquantaine de migrants bloqués sur deux navires au large de Malte, la realpolitik de ceux qui condamnent l’Aquarius en lui refusant des papiers de navigation, et, à chaque niveau, des institutions qui contournent le droit ou l’ignorent, qui privent les associations de moyens ou les harcèlent de procédures, qui poursuivent des citoyens, les condamnent et les incarcèrent en espérant faire des exemples qui décourageront les actes de solidarité et d’humanité. Partout, des forces de l’ordre qui agissent sans retenue, par exemple confisquent papiers et argent. Nous vivons dans un régime d’indignité nationale.

      https://blogs.mediapart.fr/michel-pinault/blog/100119/col-du-montgenevre-hautes-alpes-jusqua-quand-la-chasse-aux-migrants

    • « Je ne suis pas maraudeuse » par #Laetitia_Cuvelier

      Je ne suis pas délinquante
      J’habite trop loin, j’ai des enfants, j’ai mal au genou,
      j’ai des excuses,
      des mauvaises excuses.

      Je connais ceux qui arrivent, je les aide quand je peux, pour les papiers, pour faire un bout de chemin, vivre le moment présent. Celui de la fraternité, qui nous rend vivants, si vivants.

      Je les entends me raconter l’effroi, la peur, l’humiliation, les violences…
      avec pudeur toujours.
      On m’a un peu tapé.
      J’entends leurs silences,
      je sais qu’ils sont les rescapés d’un enfer qui n’en finit pas.

      La nuit je suis dans mon lit, il y a mon amoureux à côté
      Les enfants là-haut, trois petits chéris, leurs rêves de neige, de montagne
      et de grands voyages.
      c’est doux c’est chaud

      Et je pense au froid, là-haut là-bas
      ça me réveille parfois
      Je les vois se noyer, je les vois courir, appeler
      Je les vois avoir froid avoir peur
      Je suis dans mon lit si loin,
      Je me sens lâche.
      Trop fatiguée, trop épuisée.
      Oui ce monde me fatigue.

      Je sais qu’ils recommenceront demain,
      que s’ils n’y arrivent pas ce soir,
      ils y arriveront un jour.
      Ils n’ont pas de valise, ils n’ont rien que leurs espoirs
      Et au creux du ventre ces nuits, ces jours, ces mois et parfois ces années d’humiliation.
      Je me sens lâche, et j’ai honte.

      Pour protéger notre pays, notre petit bout de terre,
      on violente, on humilie, on rejette, on accuse,
      on tue en Méditerranée ou dans les Alpes.

      Qu’apprendrons mes petits enfants
      dans leurs livres d’histoire ?
      Qu’est-ce que nous leur dirons ?
      Que nous avons laissé faire ?
      Que ces hivers-là, je n’avais pas la force, le courage, que j’étais trop loin, qu’il fallait que je raconte une histoire qui finisse bien à mes enfants ?

      Je leur dirai, qu’il y avait des voisins, des amis, des inconnus, des gens bien qui se levaient la nuit.
      Qui offraient du thé, un sourire, un bonnet, des gants.
      Qui donnaient à chacun la chance
      d’être un humain sur terre,
      ni plus, ni moins.

      Merci aux maraudeurs, merci à toi Pierre, mon ami,
      merci à toi Kevin que je ne connais pas.
      Merci à vous tous.
      J’espère un jour, oublier toutes mes excuses et venir avec vous.
      Etre DEBOUT.

      La Grave le 9 janvier 2019

      https://alpternatives.org/2019/01/10/je-ne-suis-pas-maraudeuse-par-laetitia-cuvelier
      #poésie #poème

    • SOLIDARITE dans les Alpes – #MDM PACA soutient le sauvetage des personnes en danger

      SOLIDARITE dans les Alpes – Médecins du Monde PACA soutient le sauvetage des personnes en danger en zone frontalière, leur accueil et leur mise à l’abri

      Dans les Hautes Alpes où toutes les vies ont la même valeur, les citoyens Alpins se mobilisent pour ne voir « aucun mort dans leurs montagnes ».

      Malgré tout, 3 personnes sont mortes l’hiver dernier en traversant la frontière transalpine italo-française dans sa partie Briançonnaise, d’autres ont été grièvement blessées. Plus de 25 personnes ont succombé à la traversée de cette frontière depuis 2015, dans sa partie sud le plus souvent, entre Vintimille et Menton.

      Médecins du Monde PACA, en assurant les permanences de soins le week-end au sein même du Refuge Solidaire de Briançon (en complément des permanences assurées la semaine par la PASS), prend en charge des personnes dont plus d’un tiers sont blessées à l’occasion de la traversée de cette frontière. Les hypothermies et les gelures sont les cas les plus graves et les plus fréquents, mais la traversée de la frontière, dans ces conditions et ce contexte extrêmement dangereux, entraîne aussi d’autres types de pathologies et de souffrances.

      La fermeture des frontières en est la cause. Personnes exilées, en demande d’asile, mineures, femmes et enfants, tous s’exposent à des risques mortels pour échapper aux représentants des forces de l’ordre.

      Ces représentants doivent obéir à des ordres où le contrôle des frontières doit être assuré aux mépris du droit des demandeurs d’asile et des mineurs, au mépris de toute assistance à personne en danger. Des ordres qui mettent eux-mêmes en danger parfois.

      Ce week-end encore, un mineur en hypothermie sévère était retrouvé sur le quai de la gare de Briançon. D’autres ont été pris en charge pour des gelures.

      Chacune de ces blessures étaient évitables si le droit d’exprimer sa demande d’asile en France était respecté, si la déclaration de la minorité était entendue et considérée.

      Pour éviter tout accident, toute disparition, toute blessure, toute mort, des citoyens solidaires, bénévoles, soucieux de la vie de chacun, organisent des maraudes de recherche et de sauvetage des victimes de la montagne. D’autres ouvrent des lieux d’accueil et de mise à l’abri.

      Aucune mise en danger n’est admissible.

      Aucune blessure n’est tolérable.

      Aucune mort n’est acceptable.

      Médecins du Monde PACA soutient pleinement les acteurs solidaires qui viennent en secours auprès des personnes en exil dont la vie est mise en danger par des politiques de fermeture de frontières illégales et irrespectueuses des droits humains.

      Le sauvetage et la mise à l’abri, en montagne comme en mer, NE PEUT PAS être condamné. Et ceux qui l’accomplissent ne peuvent pas être criminalisés.

      C’est la fermeture des frontières et les drames qui en découlent qui sont à condamner.

      https://blogs.mediapart.fr/mdm-paca/blog/120119/solidarite-dans-les-alpes-mdm-paca-soutient-le-sauvetage-des-personn
      #médecins_de_monde

    • Nos montagnes ne sont pas des cimetières !
      #Solidaires, janvier 2019
      https://solidaires.org/Nos-montagnes-ne-sont-pas-des-cimetieres

      Appel à une maraude syndicale des camarades de Solidaires des Hautes Alpes :

      En réaction à l’ignoble et systématique répression qui s’exerce dans les Hautes-Alpes contre toutes celles et ceux qui viennent en aide aux centaines de migrant-e-s qui passent la frontière par -15° via Montgenèvre et le col de l’échelle (3+4 de Briançon et maraudeurs solidaires), SUD-Solidaires-05 organise une maraude syndicale le samedi 26 janvier à partir de 16H à la Frontière de Montgenèvre au dessus de Briançon. L’initiative est soutenue par l’union syndicale Solidaires et s’inscrit localement dans le cadre d’une intersyndicale CGT, FSU, CFDT, Confédération Paysanne.

      Cette date s’intercale dans le très dense et infâme calendrier des procès de maraudeurs-euses solidaires systématiquement condamné-e-s et veut rappeler que, quotidiennement, dans la montagne, de pauvres gens sont, en plus du froid de la fatigue et de la peur, agressé-e-s, refoulé-e-s, dépouillé-e-s, traqué-e-s, mutilé-e-s.

      Inacceptable !

      Notre action a pour objectif de mettre en lumière ce qui se passe quotidiennement à la frontière et que nous ne pouvons pas laisser faire sans réagir. Comme les maraudeurs et maraudeuses du Briançonnais qui apportent boissons chaudes et vêtements adaptés aux personnes qui traversent à pied la frontière dans la neige nous voulons opposer entraide, solidarité et réconfort aux traques, lâchés de chiens et autres poursuites qu’impose tous les jours la police de l’air et des frontières.
      Sous couvert syndical avec drapeaux et moufles estampillé-e-s, dans la joie, la non violence et la détermination, le 26 janvier prochain portons secours à celles et ceux qui en ont besoin !

      L’Union Syndicale Solidaires Hautes-Alpes demande aux solidaires locaux, aux fédérations, aux syndicats de relayer le plus possible cet appel et de nous rejoindre pour dénoncer les violences et couvrir de solidarité, d’espoir et de drapeaux ce petit coin de montagne à forte charge symbolique.

    • Traversées des Alpes : « Les migrants sont victimes d’une #chasse_à_l’homme qui se répète chaque nuit »

      Trois migrants ont été secourus à Montgenèvre, cette semaine, alors qu’ils tentaient de passer d’Italie en France. Des militants déplorent les « chasses à l’homme » dont sont victimes les migrants dans la montagne lors du passage de la frontière.

      Mardi 22 janvier, dans l’après-midi, trois migrants qui tentaient la traversée de la frontière italo-française à pied, entre Claviere (en Italie) et Montgenèvre (en France), ont été secourus après avoir appelé le 112, le numéro d’urgence. Ils ont été retrouvés sous un télésiège en haut des pistes. La même semaine, sept personnes ont été emmenées à l’hôpital pour des #engelures.

      Avec les températures glaciales de ces derniers jours, les traversées de la frontière par les Alpes inquiètent les associations d’aide aux migrants qui organisent des maraudes dans la montagne pour leur porter secours. La nuit, elles descendent à - 15 degrés « mais avec le vent le ressenti tourne plutôt autour de - 20 degrés », explique Thomas*, un militant qui participe aux maraudes dans la montagne.

      Plus que le froid, c’est surtout la #pression_policière qui inquiète les militants. « La présence de la #police est devenue insupportable. Tous les soirs, là haut, c’est la chasse à l’homme », confie Thomas*. « Il y a des #courses-poursuites en montagne entre les policiers et les migrants, il y a des #chiens qui effraient les migrants. On nous raconte des choses invraisemblables. »

      Pour les militants, c’est à cause de ce « harcèlement » policier, que les migrants « finissent en haut des sommets sous des télésièges ». « La police pousse les migrants à se mettre en danger… Même ceux qui sont équipés pour faire face au froid risquent le pire. Quand vous fuyez la police, que vous creusez un trou dans la neige, la nuit, pour vous cacher, les risques de mourir sont grands ».

      La traversée entre l’Italie et la France peut prendre plusieurs heures, en fonction des trajets empruntés et de la forme physique des migrants. Entre Claviere et le Refuge de Briançon, il y a environ 17 km. Trois heures de marche sont nécessaires.

      Le harcèlement des forces de l’ordre concerne également les militants, ajoute Thomas. Mardi, la nuit où les trois migrants ont été secourus, les maraudeurs ont été incapables de travailler. « Ils n’ont rien pu faire, ils ont été contrôlés plusieurs fois, ils ont été victimes d’intimidation. Ils ont fini par rebrousser chemin », explique Thomas.

      L’association Tous Migrants déplore la multiplication des contrôles des militants associatifs, notamment lors des maraudes. « On nous met des amendes de stationnement, des amendes pour véhicules défectueux. On nous met des bâtons dans les roues », dénonce encore Thomas.

      Au mois de décembre, sept militants ont été condamnés par la justice. Le parquet leur reprochait d’avoir facilité, le 22 avril, l’entrée en France d’une vingtaine de migrants mêlés aux manifestants en forçant un barrage dressé par les forces de l’ordre.

      http://www.infomigrants.net/fr/post/14734/traversees-des-alpes-les-migrants-sont-victimes-d-une-chasse-a-l-homme

    • Nell’ex fabbrica di penicillina, un #ghetto di Roma

      Oggi viene presentata la seconda edizione di “Fuori campo”, il rapporto di Medici Senza Frontiere sulla marginalità, secondo il quale “sono almeno 10.000 le persone escluse dall’accoglienza, tra richiedenti e titolari di protezione internazionale e umanitaria, con limitato o nessun accesso ai beni essenziali e alle cure mediche”. Una cinquantina gli insediamenti mappati dall’organizzazione in tutta Italia, 3500 le persone che vivono in occupazioni, baracche e “ghetti” nella sola Roma. Open Migration è entrata dentro il “gran ghetto” della capitale: un’ex fabbrica di penicillina in cui le condizioni di vita sono estreme.

      Appena finisce di spaccare le cassette della frutta e il legname di recupero, Alecu Romel entra nella casa in cui vive con la moglie Maria. Nella stanza d’ingresso, una luce fioca illumina il fornello, collegato ad una bombola a gas. A destra, in un locale spoglio, la coppia tiene una bicicletta e dei passeggini, riadattati per raccogliere ferrivecchi e oggetti abbandonati per strada. Sulla sinistra, una porta rossa separa dalla zona notte: una camera con due letti, la televisione e stampe colorate appese alle pareti.

      “Viviamo in questo appartamento da cinque anni e cerchiamo di tenerlo sempre in ordine”, dice Maria. A cedere loro lo spazio, un altro cittadino della Romania, che dentro la Ex-Penicillina, una delle più grandi aree industriali dismesse di Roma, si era inventato un angolo di intimità arredando alcuni dei locali più piccoli, che un tempo erano probabilmente uffici. In cinque anni di vita fra i capannoni scrostati, Alecu e Maria hanno visto cambiare l’insediamento. “Prima eravamo più rumeni e ci sono state anche famiglie italiane”, continua la donna, “mentre adesso gli abitanti sono cresciuti, e quasi tutti sono africani”.

      Oggi, come allora, il sogno di ricongiungersi con i due figli, affidati ai nonni in Romania, appare lontano: “questo non è un posto per bambini, ci sono topi e sporcizia, non ci si sente sicuri, ma almeno quei pochi soldi che guadagnamo ci permettono di mantenerli a casa, di fargli fare una vita migliore della nostra”, conclude Maria, la voce rassegnata.
      Fra i capannoni del “grande ghetto”

      Sempre più sogni si infrangono dietro la facciata del complesso, che costeggia via Tiburtina, una delle arterie più trafficate della città. Qui i cantieri per il raddoppio della carreggiata vanno avanti da anni: “finite ‘sti lavori!! più che una consolare sembra una via Crucis” è l’urlo che i cittadini hanno affidato ai cartelli affissi sui muri. Siamo all’altezza della periferia operaia di San Basilio, oggi nota alle cronache anche come base per lo spaccio di stupefacenti.

      Rifugiati e richiedenti asilo, arrivati in Italia negli ultimi anni e usciti dal sistema d’accoglienza, hanno infatti trovato qui un riparo precario, aprendo un nuovo capitolo nella storia del complesso, un tempo orgoglio dell’industria italiana. Aperta come Leo – Industrie Chimiche Farmaceutiche Roma, la Ex-Penicillina è stata la prima fabbrica italiana a produrre antibiotici. Una storia complessa, intrecciata ai piani di investimento del secondo dopoguerra, supportati dagli Usa, e alle speculazioni edilizie che avrebbero cambiato il volto della capitale.

      All’inaugurazione dell’impianto, nel 1950, fu invitato lo stesso sir Alexander Fleming, scopritore della penicillina. Un graffito, nello scheletro esterno della struttura, lo ritrae pensieroso: “ti ricordi quando eravamo i più grandi?”, recita la scritta. Il quotidiano “L’Unità” aveva dedicato un paginone all’evento, col titolo “la più grande fabbrica di penicillina d’Europa inaugurata a Roma”. Dagli oltre 1300 operai degli anni Sessanta, si passò però presto a poche centinaia, fino all’abbandono totale dell’attività, alla fine degli anni Novanta. Un altro sogno, quello di una cordata di imprenditori, che volevano demolirla per fare spazio a un maxi-albergo di alta categoria, si infranse di fronte ai costi per lo smaltimento di rifiuti chimici e amianto, tuttora presenti nell’area.

      “Questo posto lo chiamano il grande ghetto”, ci dice Ahmad Al Rousan, coordinatore per Medici senza frontiere dell’intervento nei campi informali, mentre entriamo dentro uno degli stabilimenti con una torcia, perché qui manca tutto, anche l’elettricità. Camminiamo tra spazzatura, escrementi e resti della vecchia fabbrica: ampolle, fiale, scatole di medicinali su cui c’è ancora la bolla di accompagnamento. “C’è un posto qui vicino, il piccolo ghetto, qui ci sono circa 500 persone, lì 150”, aggiunge. “Non solo chiamano questi luoghi ghetti, ma chi ci vive si sente anche ghettizzato”.

      In questa area industriale abbandonata ci sono persone che arrivano da diverse parti del mondo: nord Africa, Sub Sahara, Pakistan, Afghanistan, Romania, e c’è anche un italiano. La maggior parte sono titolari di protezione internazionale, altri in attesa di essere ascoltati dalla commissione territoriale che dovrà decidere sulla richiesta d’asilo, altri ancora hanno il permesso di soggiorno scaduto. Tutti sono fuori dall’accoglienza per qualche motivo.
      Il rapporto di Medici Senza Frontiere

      Come denuncia “Fuori campo”, l’ultimo rapporto di Medici Senza Frontiere, in tutta Italia ci sono almeno 10 mila persone in questa condizione, alloggiate in insediamenti informali con limitato o nessun accesso ai beni essenziali e alle cure mediche. Nella capitale la maggior parte si concentra proprio qui, nella zona est, tra la Tiburtina e la Casilina, passando per Tor Cervara. Edifici abbandonati, ex fabbriche e capannoni, sono diventati la casa di centinaia tra migranti e rifugiati. Che ci vivono da invisibili in condizioni disumane, senza acqua, luce e gas, spesso a ridosso di discariche abusive.

      Da novembre 2017, l’Ong ha avviato un intervento con un’unità mobile composta da un medico, uno psicologo e un mediatore culturale, e da qualche settimana il camper è arrivato anche all’ex Leo. Quella di Msf è l’unica presenza esterna negli spazi dell’occupazione: gli operatori vengono qui una volta alla settimana, dal primo pomeriggio alla sera, per portare assistenza medica e psicologica agli abitanti. Un piccolo gazebo allestito nella parte esterna degli edifici fa da ambulatorio, la sala d’attesa è, invece, lo spazio antistante, un tavolino da campeggio, qualche sedia pieghevole e una lampada. Per chi abita qui questo momento è diventato un rito, c’è chi viene per la prima volta, chi torna per un controllo, chi viene solo per chiacchierare.

      Un ragazzo si avvicina con aria timida: “they rescued me”, ci dice, raccontando di aver riconosciuto il logo di Msf sul gazebo, lo stesso visto sulla pettorina delle persone che lo avevano soccorso nel mezzo del Mediterraneo, nel 2016. Ora, due anni dopo l’approdo in Italia, è sbarcato anche lui all’ex fabbrica della penicillina. Entra e inizia la sua prima visita: lamenta mal di testa frequenti. La dottoressa misura la pressione e compila una scheda.

      “I problemi di salute qui sono legati soprattutto alle condizioni di vita: non ci sono servizi igienici e c’è solo una presa d’acqua fredda, per centinaia di persone”, spiega Al Rousan. La patologia più comune, aggiunge “è quella respiratoria dovuta al freddo o all’aria che respirano; l’unico modo che hanno per scaldarsi è accendere il fuoco, con tutti i rischi connessi: qualche giorno fa abbiamo assistito una persona completamente ustionata, in modo grave. Ha aspettato il nostro arrivo, non ha voluto andare a farsi vedere in un ospedale”. Di incendi qui ce ne sono stati diversi, come rivelano i muri anneriti di interi spazi. L’ultimo, a fine gennaio 2018, ha richiesto l’intervento dei vigili del fuoco, dopo l’esplosione di una bombola del gas. Quando cala la sera, le luci dei fuochi accesi e le fiammelle delle candele spezzano il buio totale degli edifici.

      “Questo è un posto estremo, dove l’esclusione è totale”, sottolinea Al Rousan. Dopo aver subito vari traumi nel viaggio e poi in Libia, trovarsi in questa condizione significa vedere infranto il sogno di potersi integrare, di costruirsi una nuova vita. Lavoro da tanti anni in situazioni simili, ma non ho mai visto una cosa del genere. E non pensavo potesse esserci un posto così a Roma”.
      La normalità dell’esclusione

      La fabbrica è occupata da diversi anni, e come in tutti gli insediamenti informali, gli abitanti hanno ricostruito una parvenza di normalità. Lamin, che viene dal Gambia, gestisce un piccolo market all’ingresso di uno dei capannoni principali. I prodotti li acquista al mercato di piazza Vittorio, dove si trovano i cibi di tutto il mondo. Qui vende aranciata, farina, zucchero, fagioli, candele e i dadi marca Jumbo, indispensabili – ci dice – per preparare qualsiasi piatto africano.

      Ha poco più di vent’anni e prima di arrivare qui viveva a via Vannina, in un altro stabile occupato, poco lontano. Nel violento sgombero del giugno 2017, è volato giù dalle scale e ancora, dice, “ho dolori frequenti alle ossa”. La fabbrica è diventata la sua nuova casa.

      Victor, 23 anni, è arrivato invece all’ex Penicillina dopo un periodo trascorso in un centro di accoglienza a Lecce, mentre era in corso la sua domanda d’asilo. Ottenuto lo status di rifugiato ha deciso di spostarsi a Roma per cercare lavoro, ma non parla neanche una parola di italiano. Il suo sogno è fare il giornalista. Nel suo paese, la Nigeria, ha studiato Comunicazione: “sono grato al governo italiano per quanto ha fatto per me”, dice, “ma non pensavo che una volta arrivato in Italia mi sarei trovato in questa situazione: quando sono arrivato a Roma ho vissuto un periodo alla stazione Termini. Faceva freddo e la temperatura di notte arrivava quasi allo zero. Un connazionale mi ha parlato di questo posto, mi ha detto che qui almeno potevo farmi una doccia. Invece, una volta arrivato ho scoperto che c’era solo una fontanella per l’acqua”. Come tutti, spera di andarsene presto. “Questo luogo cambia le persone, rallenta ogni aspirazione e io, invece, il mio sogno lo vorrei realizzare”, ci dice con uno sguardo vivace.

      Nel reticolo di capannoni, corridoi e cortili, ci sono altri piccoli bar e negozi: l’ultimo è stato aperto pochi giorni fa. Sulla facciata troneggia la bandiera giallorossa della squadra di calcio della Roma. Raffigura la lupa capitolina che allatta Romolo e Remo: qui è quasi un paradosso, quell’immagine simbolo di mamma Roma, patria dell’accoglienza.


      http://openmigration.org/analisi/nellex-fabbrica-di-penicillina-il-grande-ghetto-di-roma
      #Rome

    • Il sistema di accoglienza italiano verso il default organizzativo e morale

      Sono pubblicate da tempo le relazioni della Commissione di inchiesta della Camera dei deputati sui Centri per stranieri. Relazioni che censuravano l’utilizzo degli Hotspot come strutture detentive e chiedevano la chiusura del mega CARA di Mineo. Ma il governo e le prefetture non hanno svolto quel lavoro di pulizia con la estromissione del marcio che risultava largamente diffuso da nord e sud. Una operazione che sarebbe stata doverosa per difendere i tanti operatori e gestori dell’accoglienza che fanno il proprio dovere e che avrebbe permesso di rintuzzare uno degli argomenti elettorali più in voga nella propaganda politica delle destre, appunto gli sprechi e gli abusi verificati da tutti ormai all’interno dei centri di accoglienza, soprattutto in quelli appaltati direttamente dalle prefetture, i Centri di accoglienza straordinaria (CAS), la parte più consistente del sistema di accoglienza italiano.

      https://www.a-dif.org/2018/02/27/il-sistema-di-accoglienza-italiano-verso-il-default-organizzativo-e-morale

    • Ventimiglia. Prima della neve. Un report del gruppo di medici volontari del 27 febbraio scorso tratto dal blog Parole sul Confine

      Sabato 27 febbraio è stata una giornata di lavoro intenso sotto al ponte di via Tenda.

      Avremmo fatto almeno 40 visite.

      Rispetto alla scorsa estate ci sono più persone che vivono sotto al ponte del cavalcavia lungo al fiume, con un numero senza precedenti di donne e bambini anche molto piccoli.

      L’insediamento sembra sempre più stabile, con baracche costruite con pezzi di legno e teli di plastica. Le persone che vivono lì sono prevalentemente eritree e sudanesi. Al momento, tutte le donne sole e le madri sono eritree.

      Le persone che abbiamo visitato erano giovanissime. Tantissime affette da scabbia. Spesso con sovra-infezioni molto importanti. Grazie alla nostra disponibilità di farmaci e grazie alle scorte di indumenti stivati presso l’infopoint Eufemia abbiamo potuto somministrare il trattamento anti scabbia a molte persone, dopo esserci assicurati che avessero compreso come eseguire correttamente tutta la procedura.

      http://www.meltingpot.org/local/cache-vignettes/L440xH294/parole-sul-confine-tende-ponte-roia-3ad5b.png?1520066845
      http://www.meltingpot.org/Ventimiglia-Prima-della-neve.html
      #froid #hiver

    • Purgatory on the Riviera

      Ventimiglia is idyllic. It sits just across the Italian border from the French Riviera. The piercingly blue waters of the Mediterranean churn against its rocky beaches, and its buildings, painted in earthy pastels, back up against the foothills of the Alps. On Fridays, the normally quiet streets are bustling with French tourists who cross the border by car, train, and bicycle to shop in its famous markets where artisans and farmers sell clothes, leather items, fresh produce, truffles, cheeses and decadent pastries. Families with young children and elderly couples stroll along the streets and sit at sidewalk cafes or eat in one of the many restaurants along the shore.


      https://www.irinnews.org/special-report/2017/12/04/purgatory-riviera

    • Ex Penicillina. Dall’evacuazione alla bonifica: 4 mosse per uscire dal ghetto

      La proposta degli abitanti per evitare lo sgombero coatto, più volte annunciato dal ministro Salvini. All’interno circa 200 persone, tra cui alcuni italiani. “Va data a tutti un’alternativa e la fabbrica bonificata e riconsegnata alla città”


      http://www.redattoresociale.it/Notiziario/Articolo/606113/Ex-Penicillina-Dall-evacuazione-alla-bonifica-4-mosse-per-uscire-da

    • Nell’ex fabbrica di penicillina, un ghetto di Roma

      Oggi viene presentata la seconda edizione di “Fuori campo”, il rapporto di Medici Senza Frontiere sulla marginalità, secondo il quale “sono almeno 10.000 le persone escluse dall’accoglienza, tra richiedenti e titolari di protezione internazionale e umanitaria, con limitato o nessun accesso ai beni essenziali e alle cure mediche”. Una cinquantina gli insediamenti mappati dall’organizzazione in tutta Italia, 3500 le persone che vivono in occupazioni, baracche e “ghetti” nella sola Roma. Open Migration è entrata dentro il “gran ghetto” della capitale: un’ex fabbrica di penicillina in cui le condizioni di vita sono estreme.

      Appena finisce di spaccare le cassette della frutta e il legname di recupero, Alecu Romel entra nella casa in cui vive con la moglie Maria. Nella stanza d’ingresso, una luce fioca illumina il fornello, collegato ad una bombola a gas. A destra, in un locale spoglio, la coppia tiene una bicicletta e dei passeggini, riadattati per raccogliere ferrivecchi e oggetti abbandonati per strada. Sulla sinistra, una porta rossa separa dalla zona notte: una camera con due letti, la televisione e stampe colorate appese alle pareti.

      “Viviamo in questo appartamento da cinque anni e cerchiamo di tenerlo sempre in ordine”, dice Maria. A cedere loro lo spazio, un altro cittadino della Romania, che dentro la Ex-Penicillina, una delle più grandi aree industriali dismesse di Roma, si era inventato un angolo di intimità arredando alcuni dei locali più piccoli, che un tempo erano probabilmente uffici. In cinque anni di vita fra i capannoni scrostati, Alecu e Maria hanno visto cambiare l’insediamento. “Prima eravamo più rumeni e ci sono state anche famiglie italiane”, continua la donna, “mentre adesso gli abitanti sono cresciuti, e quasi tutti sono africani”.

      Oggi, come allora, il sogno di ricongiungersi con i due figli, affidati ai nonni in Romania, appare lontano: “questo non è un posto per bambini, ci sono topi e sporcizia, non ci si sente sicuri, ma almeno quei pochi soldi che guadagnamo ci permettono di mantenerli a casa, di fargli fare una vita migliore della nostra”, conclude Maria, la voce rassegnata.
      Fra i capannoni del “grande ghetto”

      Sempre più sogni si infrangono dietro la facciata del complesso, che costeggia via Tiburtina, una delle arterie più trafficate della città. Qui i cantieri per il raddoppio della carreggiata vanno avanti da anni: “finite ‘sti lavori!! più che una consolare sembra una via Crucis” è l’urlo che i cittadini hanno affidato ai cartelli affissi sui muri. Siamo all’altezza della periferia operaia di San Basilio, oggi nota alle cronache anche come base per lo spaccio di stupefacenti.

      Rifugiati e richiedenti asilo, arrivati in Italia negli ultimi anni e usciti dal sistema d’accoglienza, hanno infatti trovato qui un riparo precario, aprendo un nuovo capitolo nella storia del complesso, un tempo orgoglio dell’industria italiana. Aperta come Leo – Industrie Chimiche Farmaceutiche Roma, la Ex-Penicillina è stata la prima fabbrica italiana a produrre antibiotici. Una storia complessa, intrecciata ai piani di investimento del secondo dopoguerra, supportati dagli Usa, e alle speculazioni edilizie che avrebbero cambiato il volto della capitale.

      All’inaugurazione dell’impianto, nel 1950, fu invitato lo stesso sir Alexander Fleming, scopritore della penicillina. Un graffito, nello scheletro esterno della struttura, lo ritrae pensieroso: “ti ricordi quando eravamo i più grandi?”, recita la scritta. Il quotidiano “L’Unità” aveva dedicato un paginone all’evento, col titolo “la più grande fabbrica di penicillina d’Europa inaugurata a Roma”. Dagli oltre 1300 operai degli anni Sessanta, si passò però presto a poche centinaia, fino all’abbandono totale dell’attività, alla fine degli anni Novanta. Un altro sogno, quello di una cordata di imprenditori, che volevano demolirla per fare spazio a un maxi-albergo di alta categoria, si infranse di fronte ai costi per lo smaltimento di rifiuti chimici e amianto, tuttora presenti nell’area.

      “Questo posto lo chiamano il grande ghetto”, ci dice Ahmad Al Rousan, coordinatore per Medici senza frontiere dell’intervento nei campi informali, mentre entriamo dentro uno degli stabilimenti con una torcia, perché qui manca tutto, anche l’elettricità. Camminiamo tra spazzatura, escrementi e resti della vecchia fabbrica: ampolle, fiale, scatole di medicinali su cui c’è ancora la bolla di accompagnamento. “C’è un posto qui vicino, il piccolo ghetto, qui ci sono circa 500 persone, lì 150”, aggiunge. “Non solo chiamano questi luoghi ghetti, ma chi ci vive si sente anche ghettizzato”.

      In questa area industriale abbandonata ci sono persone che arrivano da diverse parti del mondo: nord Africa, Sub Sahara, Pakistan, Afghanistan, Romania, e c’è anche un italiano. La maggior parte sono titolari di protezione internazionale, altri in attesa di essere ascoltati dalla commissione territoriale che dovrà decidere sulla richiesta d’asilo, altri ancora hanno il permesso di soggiorno scaduto. Tutti sono fuori dall’accoglienza per qualche motivo.
      Il rapporto di Medici Senza Frontiere

      Come denuncia “Fuori campo”, l’ultimo rapporto di Medici Senza Frontiere, in tutta Italia ci sono almeno 10 mila persone in questa condizione, alloggiate in insediamenti informali con limitato o nessun accesso ai beni essenziali e alle cure mediche. Nella capitale la maggior parte si concentra proprio qui, nella zona est, tra la Tiburtina e la Casilina, passando per Tor Cervara. Edifici abbandonati, ex fabbriche e capannoni, sono diventati la casa di centinaia tra migranti e rifugiati. Che ci vivono da invisibili in condizioni disumane, senza acqua, luce e gas, spesso a ridosso di discariche abusive.

      Da novembre 2017, l’Ong ha avviato un intervento con un’unità mobile composta da un medico, uno psicologo e un mediatore culturale, e da qualche settimana il camper è arrivato anche all’ex Leo. Quella di Msf è l’unica presenza esterna negli spazi dell’occupazione: gli operatori vengono qui una volta alla settimana, dal primo pomeriggio alla sera, per portare assistenza medica e psicologica agli abitanti. Un piccolo gazebo allestito nella parte esterna degli edifici fa da ambulatorio, la sala d’attesa è, invece, lo spazio antistante, un tavolino da campeggio, qualche sedia pieghevole e una lampada. Per chi abita qui questo momento è diventato un rito, c’è chi viene per la prima volta, chi torna per un controllo, chi viene solo per chiacchierare.

      Un ragazzo si avvicina con aria timida: “they rescued me”, ci dice, raccontando di aver riconosciuto il logo di Msf sul gazebo, lo stesso visto sulla pettorina delle persone che lo avevano soccorso nel mezzo del Mediterraneo, nel 2016. Ora, due anni dopo l’approdo in Italia, è sbarcato anche lui all’ex fabbrica della penicillina. Entra e inizia la sua prima visita: lamenta mal di testa frequenti. La dottoressa misura la pressione e compila una scheda.

      “I problemi di salute qui sono legati soprattutto alle condizioni di vita: non ci sono servizi igienici e c’è solo una presa d’acqua fredda, per centinaia di persone”, spiega Al Rousan. La patologia più comune, aggiunge “è quella respiratoria dovuta al freddo o all’aria che respirano; l’unico modo che hanno per scaldarsi è accendere il fuoco, con tutti i rischi connessi: qualche giorno fa abbiamo assistito una persona completamente ustionata, in modo grave. Ha aspettato il nostro arrivo, non ha voluto andare a farsi vedere in un ospedale”. Di incendi qui ce ne sono stati diversi, come rivelano i muri anneriti di interi spazi. L’ultimo, a fine gennaio 2018, ha richiesto l’intervento dei vigili del fuoco, dopo l’esplosione di una bombola del gas. Quando cala la sera, le luci dei fuochi accesi e le fiammelle delle candele spezzano il buio totale degli edifici.

      “Questo è un posto estremo, dove l’esclusione è totale”, sottolinea Al Rousan. Dopo aver subito vari traumi nel viaggio e poi in Libia, trovarsi in questa condizione significa vedere infranto il sogno di potersi integrare, di costruirsi una nuova vita. Lavoro da tanti anni in situazioni simili, ma non ho mai visto una cosa del genere. E non pensavo potesse esserci un posto così a Roma”.
      La normalità dell’esclusione

      La fabbrica è occupata da diversi anni, e come in tutti gli insediamenti informali, gli abitanti hanno ricostruito una parvenza di normalità. Lamin, che viene dal Gambia, gestisce un piccolo market all’ingresso di uno dei capannoni principali. I prodotti li acquista al mercato di piazza Vittorio, dove si trovano i cibi di tutto il mondo. Qui vende aranciata, farina, zucchero, fagioli, candele e i dadi marca Jumbo, indispensabili – ci dice – per preparare qualsiasi piatto africano.

      Ha poco più di vent’anni e prima di arrivare qui viveva a via Vannina, in un altro stabile occupato, poco lontano. Nel violento sgombero del giugno 2017, è volato giù dalle scale e ancora, dice, “ho dolori frequenti alle ossa”. La fabbrica è diventata la sua nuova casa.

      Victor, 23 anni, è arrivato invece all’ex Penicillina dopo un periodo trascorso in un centro di accoglienza a Lecce, mentre era in corso la sua domanda d’asilo. Ottenuto lo status di rifugiato ha deciso di spostarsi a Roma per cercare lavoro, ma non parla neanche una parola di italiano. Il suo sogno è fare il giornalista. Nel suo paese, la Nigeria, ha studiato Comunicazione: “sono grato al governo italiano per quanto ha fatto per me”, dice, “ma non pensavo che una volta arrivato in Italia mi sarei trovato in questa situazione: quando sono arrivato a Roma ho vissuto un periodo alla stazione Termini. Faceva freddo e la temperatura di notte arrivava quasi allo zero. Un connazionale mi ha parlato di questo posto, mi ha detto che qui almeno potevo farmi una doccia. Invece, una volta arrivato ho scoperto che c’era solo una fontanella per l’acqua”. Come tutti, spera di andarsene presto. “Questo luogo cambia le persone, rallenta ogni aspirazione e io, invece, il mio sogno lo vorrei realizzare”, ci dice con uno sguardo vivace.

      Nel reticolo di capannoni, corridoi e cortili, ci sono altri piccoli bar e negozi: l’ultimo è stato aperto pochi giorni fa. Sulla facciata troneggia la bandiera giallorossa della squadra di calcio della Roma. Raffigura la lupa capitolina che allatta Romolo e Remo: qui è quasi un paradosso, quell’immagine simbolo di mamma Roma, patria dell’accoglienza.

      https://openmigration.org/analisi/nellex-fabbrica-di-penicillina-il-grande-ghetto-di-roma