• Marcel #Gauchet  : « Trump, c’est l’outrecuidance individuelle hyperbolique »
    http://abonnes.lemonde.fr/livres/article/2017/01/25/marcel-gauchet-trump-c-est-l-outrecuidance-individuelle-hyperbolique

    Tandis que les inégalités sont au centre des critiques actuelles du capitalisme, Marcel Gauchet focalise décidément l’attention ailleurs : sur les périls jugés catastrophiques de la montée du #droit et de l’#individualisme qu’il faudrait corriger par une réinventions de la démocratie représentative et, surtout, par une réaffirmation de l’Etat-nation

  • « La décentralisation n’est pas démocratique » selon le philosophe Marcel Gauchet - Lagazette.fr
    http://www.lagazettedescommunes.com/306683/la-decentralisation-nest-pas-democratique-selon-le-philosophe-

    Les collectivités doivent-elles, pour autant, se soumettre à la doxa du management ?
    Je suis pour l’efficacité de la gestion publique, mais à condition de reconnaître que ses objectifs sont très différents de ceux de la gestion privée. L’entreprise a pour but de réaliser des profits. La gestion publique est beaucoup plus complexe, car elle doit articuler toute une série de facteurs et se montrer efficace à la fois sur des plans sociaux, humains, politiques ou encore territoriaux. Le management public, lorsqu’il est fondé sur les règles de la gestion privée et de la rationalité financière d’une entreprise, est une impasse. A force de « reportings », plus personne ne sait où il en est. Tout cela est fort bien exprimé par François Dupuy dans son livre « Lost in management ». Nous arrivons au bout de ce cycle.

    #décentralisation #gauchet #management

  • Conformisme et tradition. Quelques remarques sur la pensée de Marcel Gauchet

    http://blogs.mediapart.fr/edition/rendez-vous-de-lhistoire-de-blois-2014-les-rebelles-quelle-edition/article/071014/conformisme-et-tradition-quelques

    Étonnant pour le moins, indécent quand on y regarde de près, le choix de Marcel Gauchet pour une conférence inaugurale sur « les rebelles » s’est accompagné d’un emballement d’arguments aux contours eux-mêmes surprenants. Parmi les invectives adressées à celles et ceux qui protestaient, l’une des raisons avancées était qu’on ne pouvait s’en prendre ainsi à un intellectuel consacré. Étrange argutie, il est vrai : l’intellectuel/le n’a-t-il/elle pas vocation, par essence ou du moins par fonction, à être interpellé/e, ses propos débattus, critiqués et à l’occasion combattus ? La question pose en tout cas à nouveaux frais ce problème aigu : d’où vient l’autorité supposée de l’intellectuel/le ? À quelle source sa parole puise-t-elle sa légitimité au point d’apparaître comme une voix d’oracle, capable de s’exprimer pour tous et au nom de tous ? À quelle aune mesure-t-elle cette immense responsabilité de délivrer une opinion autorisée[1] ?

    L’interrogation vaut d’autant plus quand, comme c’est le cas on le verra de Marcel Gauchet, cette voix se pose sur le ton péremptoire et parfois arrogant de qui sait et comprend. Cette suffisance, exercée tous azimuts et sur tous les sujets, s’accompagne d’un mépris sarcastique explicite à l’encontre de ses critiques et adversaires en pensée.

    Mais Marcel Gauchet est-il un intellectuel ? A le lire – certes en une seule occurrence –, la réponse est « non ». Lors d’une émission télévisée, il a pu, à propos du terme « intellectuel », déclarer en effet : « je ne le revendiquerais pas personnellement puisque je ne me mêle pas d’intervenir sur la scène publique pour commenter l’actualité[2] ». Propos insolite quand on sait que M. Gauchet est l’une des personnalités les plus sollicitées par les médias, notamment lors des campagnes électorales mais pas seulement loin de là, fin connaisseur des puissants sur qui il a toujours un avis à livrer. Nous avons pu recenser 75 tribunes, entretiens, émissions de radio et de télévision au cours par exemple de ces cinq dernières années ; certains nous ont de surcroît probablement échappé, même si Marcel Gauchet relaie chacune de ses interventions médiatiques dans son blog bien entretenu, qu’il s’agisse d’un entretien au Point ou d’un passage sur Canal Plus. Il est d’autant plus décalé et déplacé que Marcel Gauchet s’en soit pris sur ce terrain à Pierre Bourdieu, assénant à propos de La Misère du monde : c’est là « l’exemple le plus réussi, le plus frappant, le plus significatif de l’ajustement du discours savant à la logique médiatique[3] ». Mais l’on comprendra vite son acrimonie à l’égard de Bourdieu.

    Où l’on voit, de manière assez convaincante, que quoiqu’on pense de l’initiative très bruyante et pas forcément élégante de ceux qui s’agitent en ce moment, que #Gauchet, ça reste quand même très vide, et chiant.

    #gauchet #bantigny #edouard_louis #Blois #polémique #rebelles

  • Entretien avec Marcel Gauchet - Le Rideau
    http://www.lerideau.fr/marcel-gauchet/7899

    Vous ne pensez pas que posséder les informations que Google possède représente un contrôle ?
    Non. Ils ne savent pas quoi en faire. Tout ce qu’ils savent c’est que tel chinois a acheté une brouette il y a 18 ans et qu’on peut donc lui proposer une brouette de façon infaillible et que le marchand de brouettes va donc leur payer une commission…Si c’est ça le contrôle sur ma vie, ça ne me dérange pas. On prend des informations. Mais le seul problème quand on prend des informations c’est : « Qu’est-ce qu’on en fait ? ». Je serai très curieux, je paierai très cher pour voir un exemplaire d’une note d’information de la NSA qui arrive sur le bureau d’Obama tous les matins, la synthèse des informations de la veille qu’ils ont recueillies avec leurs innombrables outils…Peut-être Obama savait-il vingt-quatre heures avant les français que François Hollande avait une maîtresse, parce qu’ils avaient capté sur son portable un message du type « Julie, j’arrive ». Voilà une information absolument fondamentale qui change l’intelligence du monde et donne à Obama un avantage stratégique ! Dans une démarche publicitaire, on établit des profils consommateurs comme on fait des profils de criminels, c’est exactement la même méthode. Et alors ? 

    Les consommateurs ne sont-ils pas en prison, comme ces criminels ?
    Ils le sont. Mais d’eux-mêmes. De leur bêtise plus que de Google. C’est la condition humaine…Ayons tous beaucoup plus peur de nous-mêmes que de touts le reste, je pense que c’est le commencement de la sagesse. Mais le problème béant qui est posé est celui de l’exploitation de ces informations. Autour de moi, dans le monde universitaire, Je n’entends causer autour de moi que du délire sur le Big Data. Il ne fait peur qu’aux gens qui en parlent. C’est ce qu’on appelle chez les enfants, depuis fort longtemps, le croquemitaine. À mes yeux, personne n’a la capacité au jour d’aujourd’hui – et ce n’est pas un problème d’algorithme, mais d’intelligence – d’exploiter de façon très significative cette information en dehors d’applications très ponctuelles dont le marketing est la seule valable. Peut-être qu’un jour on arrivera à tirer de ce Big Data réuni mondialement l’idée géniale que les bretelles de soutiens-gorge gagneraient à être élargies d’un demi-centimètre pour faire plaisir aux consommatrices. Voilà l’un des seuls aboutissements auquel on pourrait arriver après avoir investi quelques centaines de millions de dollars. Et pour le reste, ce n’est rien du tout, c’est totalement absurde. L’ennemi, c’est nous-mêmes. Observez autour de vous, au jour le jour, et vous verrez que c’est là que ça se passe. Notre société ne se regarde pas et on n’est donc pas foutus de repérer le problème en nous-mêmes.

    (…)

    Voyez-vous l’avenir comme un combat entre intelligence collective et intelligence artificielle ?
    Je n’y crois pas trop. Mais je reconnais que la question est ouverte. J’ai un motif à ne pas y croire : le fait que nous sommes dans un monde d’individus très conscients de leur singularité. Et très conscients de la singularité des autres. Regardez le débat sur le tirage au sort en politique. C’est une technique qui a des vertus : plutôt que de voir s’affronter Copé et Fillon, on aurait mieux fait de tirer à la courte paille. Mais on voit bien qu’il y a quelque chose d’enraciné dans le vote personnel : on considère l’individu comme individu. On est pour Hollande ou pour Sarkozy. Ce n’est pas pareil. Les gens les voient comme totalement différents, même s’ils ont tort du point de vue des résultats ultimes. Mais on ne leur enlèvera pas cela. Dans le sens de notre propre individualité, nous avons besoin de référents eux-mêmes individualisés. Prenons l’exemple de Wikipédia qui possède une dimension fonctionnelle très opératoire. Les sciences sont, je crois, couvertes de manière tout à fait honorable, mais quand vous prenez tout ce qui regarde les disciplines humanistes, on voit l’extraordinaire difficulté qu’il y a à bien présenter un personnage, une œuvre, un livre. Bien analyser un livre, c’est un travail très particulier et très individuel. Une œuvre mathématique est collective, et même s’il y a de grands mathématiciens, ils sont très solidaires. Je crois qu’au contraire, l’anonymat scientifique, technocratique d’une certaine manière, qui est une des tendances de notre monde, valorise par contrecoup un certain type d’opérations, intellectuelles, artistiques, qui sont éminemment individuelles. On assiste aussi à une singularisation. Ce qui ne veut pas dire que cette singularisation doit s’exprimer nécessairement sur le modèle « culte de la personnalité », « vedettariat », « show-biz », « mastuvisme généralisé ». Je pense qu’il y a une plus grande attention apportée au contexte, au terreau dans lequel s’enracinent toutes ces démarches.

    #big_data #gauchet #médias #le_débat #images #intelligence_collective

    • et sur la liberté d’expression

      Je suis un ferme partisan de la liberté d’expression totale. Et je pense que l’heure est venue – c’est une cause très difficile en Europe au vu du passé – d’adopter une règle comme le Ier amendement de la Constitution des États-Unis : « On ne fait pas de lois contre les opinions ». On les discute, on n’est pas obligé de les approuver !
      (...)
      « Ce pauvre peuple a de très mauvaises idées potentielles dans le cerveau, on va verrouiller tout ça parce qu’on ne sait pas jusqu’où il irait ». Non. Il est grand, majeur et vacciné. Je suis hostile à toute censure, de quelque sorte qu’elle soit.

      ce qui me rappelle la position de Richard #Stallman, à l’époque de la loi contre le racisme et toutes formes de discrimination en #Bolivie il y a qques années (je ne trouve pas de référence).