• #Productivisme et destruction de l’#environnement : #FNSEA et #gouvernement marchent sur la tête

    Répondre à la #détresse des #agriculteurs et agricultrices est compatible avec le respect de l’environnement et de la #santé_publique, expliquent, dans cette tribune à « l’Obs », les Scientifiques en rébellion, à condition de rejeter les mesures productivistes et rétrogrades du duo FNSEA-gouvernement.

    La #crise de l’agriculture brasse croyances, savoirs, opinions, émotions. Elle ne peut laisser quiconque insensible tant elle renvoie à l’un de nos #besoins_fondamentaux – se nourrir – et témoigne du #désarroi profond d’une partie de nos concitoyen·nes qui travaillent pour satisfaire ce besoin. Reconnaître la #souffrance et le désarroi du #monde_agricole n’empêche pas d’examiner les faits et de tenter de démêler les #responsabilités dans la situation actuelle. Une partie de son #traitement_médiatique tend à faire croire que les agriculteurs et agricultrices parleraient d’une seule voix, celle du président agro-businessman de la FNSEA #Arnaud_Rousseau. Ce directeur de multinationale, administrateur de holding, partage-t-il vraiment la vie de celles et ceux qui ne parviennent plus à gagner la leur par le travail de la terre ? Est-ce que les agriculteur·ices formeraient un corps uniforme, qui valoriserait le productivisme au mépris des #enjeux_environnementaux qu’ils et elles ne comprendraient soi-disant pas ? Tout cela est difficile à croire.

    Ce que la science documente et analyse invariablement, en complément des savoirs et des observations de nombre d’agriculteur·ices, c’est que le #modèle_agricole industriel et productiviste conduit à une #catastrophe sociale et environnementale. Que ce modèle concurrence dangereusement les #alternatives écologiquement et socialement viables. Que cette agriculture ne s’adaptera pas indéfiniment à un environnement profondément dégradé. Qu’elle ne s’adaptera pas à un #réchauffement_climatique de +4 °C pour la France et une ressource en #eau fortement diminuée, pas plus qu’à une disparition des #insectes_pollinisateurs.

    Actuellement, comme le rappelle le Haut Conseil pour le Climat (HCC), l’agriculture représente le deuxième secteur d’émissions de #gaz_à_effet_de_serre, avec 18 % du total français, derrière les transports. La moitié de ces émissions agricoles (en équivalent CO2) provient de l’#élevage_bovin à cause du #méthane produit par leur digestion, 14 % des #engrais_minéraux qui libèrent du #protoxyde_d’azote et 13 % de l’ensemble des #moteurs, #engins et #chaudières_agricoles. Le HCC rappelle aussi que la France s’est engagée lors de la COP26 à baisser de 30 % ses émissions de méthane d’ici à 2030, pour limiter le réchauffement climatique. L’agriculture, bien que répondant à un besoin fondamental, doit aussi revoir son modèle dominant pour répondre aux enjeux climatiques. De ce point de vue, ce qu’indique la science, c’est que, si l’on souhaite faire notre part dans le respect de l’accord de Paris, la consommation de #viande et de #produits_laitiers doit diminuer en France. Mais la solidarité avec nos agriculteur.ices ainsi que l’objectif légitime de souveraineté et #résilience_alimentaire nous indiquent que ce sont les importations et les élevages intensifs de ruminants qui devraient diminuer en premier.

    Côté #biodiversité, la littérature scientifique montre que l’usage des #pesticides est la deuxième cause de l’effondrement des populations d’#insectes, qui atteint 80 % dans certaines régions françaises. Les #oiseaux sont en déclin global de 25 % en quarante ans, mais ce chiffre bondit à 60 % en milieux agricoles intensifs : le printemps est devenu particulièrement silencieux dans certains champs…

    D’autres voies sont possibles

    Le paradoxe est que ces bouleversements environnementaux menacent particulièrement les agriculteur·ices, pour au moins trois raisons bien identifiées. Tout d’abord environnementale, à cause du manque d’eau, de la dégradation des sols, des événements météorologiques extrêmes (incendies ou grêles), ou du déclin des insectes pollinisateurs, qui se traduisent par une baisse de production. Sanitaires, ensuite : par leur exposition aux #produits_phytosanitaires, ils et elles ont plus de risque de développer des #cancers (myélome multiple, lymphome) et des #maladies_dégénératives. Financière enfin, avec l’interminable fuite en avant du #surendettement, provoqué par la nécessité d’actualiser un équipement toujours plus performant et d’acheter des #intrants pour pallier les baisses de production engendrées par la dégradation environnementale.

    Depuis des décennies, les #traités_de_libre-échange et la compétition intra-européenne ont privé la grande majorité des agriculteur·ices de leur #autonomie, dans un cercle vicieux aux répercussions sociales tragiques pouvant mener au #suicide. Si la FNSEA, les #JA, ou la #Coordination_rurale réclament une forme de #protectionnisme_agricole, d’autres de leurs revendications portent en revanche sur une baisse des #contraintes_environnementales et sanitaires qui font porter le risque de la poursuite d’un modèle délétère sur le long terme. Ce sont justement ces revendications que le gouvernement a satisfaites avec, en particulier, la « suspension » du #plan_Ecophyto, accueilli par un satisfecit de ces trois organisations syndicales rappelant immédiatement « leurs » agriculteurs à la ferme. Seule la #Confédération_paysanne refuse ce compromis construit au détriment de l’#écologie.

    Pourtant, des pratiques et des modèles alternatifs existent, réduisant significativement les émissions de gaz à effet de serre et préservant la biodiversité ; ils sont déjà mis en œuvre par des agriculteur·ices qui prouvent chaque jour que d’autres voies sont possibles. Mais ces alternatives ont besoin d’une réorientation des #politiques_publiques (qui contribuent aujourd’hui pour 80 % au #revenu_agricole). Des propositions cohérentes de politiques publiques répondant à des enjeux clés (#rémunération digne des agriculteur·ices non soumis aux trusts’de la grande distribution, souveraineté alimentaire, considérations climatiques et protection de la biodiversité) existent, comme les propositions relevant de l’#agroécologie, qu’elles émanent du Haut Conseil pour le Climat, de la fédération associative Pour une autre PAC, de l’IDDRI, ou encore de la prospective INRAE de 2023 : baisse de l’#élevage_industriel et du cheptel notamment bovin avec soutien à l’#élevage_extensif à l’herbe, généralisation des pratiques agro-écologiques et biologiques basées sur la valorisation de la biodiversité (cultures associées, #agro-foresterie, restauration des #haies favorisant la maîtrise des bio-agresseurs) et arrêt des #pesticides_chimiques_de_synthèse. Ces changements de pratiques doivent être accompagnés de mesures économiques et politiques permettant d’assurer le #revenu des agriculteur·ices, leur #accès_à_la_terre et leur #formation, en cohérence avec ce que proposent des syndicats, des associations ou des réseaux (Confédération paysanne, Atelier paysan, Terre de liens, Fédérations nationale et régionales d’Agriculture biologique, Réseau salariat, …).

    Nous savons donc que les politiques qui maintiennent le #modèle_agro-industriel sous perfusion ne font qu’empirer les choses et qu’une réorientation complète est nécessaire et possible pour la #survie, la #dignité, la #santé et l’#emploi des agriculteur·ices. Nombre d’enquêtes sociologiques indiquent qu’une bonne partie d’entre elles et eux le savent très bien, et que leur détresse témoigne aussi de ce #conflit_interne entre le modèle productiviste qui les emprisonne et la nécessité de préserver l’environnement.

    Une #convention_citoyenne

    Si le gouvernement convient que « les premières victimes du dérèglement climatique sont les agriculteurs », les mesures prises démontrent que la priorité gouvernementale est de sanctuariser le modèle agro-industriel. La remise en cause du plan Ecophyto, et la reprise en main de l’#Anses notamment, sont en totale contradiction avec l’urgence de s’attaquer à la dégradation environnementale couplée à celle des #conditions_de_vie et de travail des agriculteur·ices. Nous appelons les citoyen·nes et les agriculteur·rices à soutenir les changements de politique qui iraient réellement dans l’intérêt général, du climat, de la biodiversité. Nous rappelons que le sujet de l’agriculture et de l’#alimentation est d’une redoutable complexité, et qu’identifier les mesures les plus pertinentes devrait être réalisé collectivement et démocratiquement. Ces mesures devraient privilégier l’intérêt général et à long-terme, par exemple dans le cadre de conventions citoyennes dont les conclusions seraient réellement traduites dans la législation, a contrario a contrario de la précédente convention citoyenne pour le climat.

    https://www.nouvelobs.com/opinions/20240203.OBS84041/tribune-productivisme-et-destruction-de-l-environnement-fnsea-et-gouverne
    #tribune #scientifiques_en_rébellion #agriculture #souveraineté_alimentaire #industrie_agro-alimentaire

  • L’#hydrogène est un #gaz_à_effet_de_serre deux fois plus puissant qu’on ne le pensait
    (date de publication : 2022)

    Une étude publiée ce vendredi par le département britannique de l’Economie, de l’Énergie et de la Stratégie industrielle (BEIS) a révélé que l’hydrogène est un gaz à effet de serre deux fois plus puissant qu’on ne le pensait auparavant.

    Le rapport explique que la molécule d’hydrogène exerce une action indirecte sur le climat. Elle réagit avec d’autres gaz à effet de serre présents dans l’atmosphère en augmentant leur potentiel de réchauffement global (PRG). Le résultat de cette étude confirme ainsi l’alerte lancée précédemment par d’autres scientifiques.

    Alors que l’effet néfaste induit par l’hydrogène sur le méthane et l’ozone dans la troposphère – la couche la plus basse de l’atmosphère – était déjà connu, « nous avons maintenant considéré aussi, pour la première fois dans nos calculs du PRG de l’hydrogène, l’influence ignorée jusqu’ici de ce gaz sur la vapeur d’eau et l’ozone présents dans la stratosphère » expliquent les auteurs du rapport, des scientifiques du National Center for Atmospheric Sciences et des universités de Cambridge et de Reading. « Nous estimons maintenant que le PRG de l’hydrogène pour une période de 100 ans est en moyenne de 11, c’est-à-dire qu’il est 11 fois plus néfaste pour le climat que le dioxyde de carbone (CO2) », précisent-ils. Une précédente étude publiée en 2001 et fréquemment citée depuis, évaluait le PRG de l’hydrogène à 5,8.

    https://www.france-hydrogene.org/lhydrogene-est-un-gaz-a-effet-de-serre-deux-fois-plus-puissant-quo

    #changement_climatique #climat #transition_énergétique

  • « Après le dieselgate, nous nous dirigeons tout droit vers un “#electric_gate” »

    Pour l’ingénieur et essayiste #Laurent_Castaignède, le développement actuel de la #voiture_électrique est un désastre annoncé. Il provoquera des #pollutions supplémentaires sans réduire la consommation d’énergies fossiles.

    Avec la fin de la vente des #voitures_thermiques neuves prévue pour #2035, l’Union européenne a fait du développement de la voiture électrique un pilier de sa stratégie de #transition vers la #neutralité_carbone. Le reste du monde suit la même voie : la flotte de #véhicules_électriques pourrait être multipliée par 8 d’ici 2030, et compter 250 millions d’unités, selon l’Agence internationale de l’énergie.

    Mais la #conversion du #parc_automobile à l’électricité pourrait nous conduire droit dans une #impasse désastreuse. Toujours plus grosse, surconsommatrice de ressources et moins décarbonée qu’il n’y parait, « la voiture électrique a manifestement mis la charrue avant les bœufs », écrit Laurent Castaignède dans son nouvel ouvrage, La ruée vers la voiture électrique. Entre miracle et désastre (éditions Écosociété, 2023).

    Nous avons échangé avec l’auteur, ingénieur de formation et fondateur du bureau d’étude BCO2 Ingénierie, spécialisé dans l’empreinte carbone de projets industriels. Démystifiant les promesses d’horizons radieux des constructeurs de #SUV et des décideurs technosolutionnistes, il pronostique un crash dans la route vers l’#électrification, un « #electrigate », bien avant 2035.

    Reporterre — Vous écrivez dans votre livre que, si l’on suit les hypothèses tendancielles émises par l’Agence internationale de l’énergie, la production de batteries devrait être multipliée par 40 entre 2020 et 2040, et que la voiture électrique accaparerait à cet horizon la moitié des métaux extraits pour le secteur « énergies propres ». Ces besoins en métaux constituent-ils la première barrière au déploiement de la voiture électrique ?

    Laurent Castaignède — La disponibilité de certains #métaux constitue une limite physique importante. Les voitures électriques ont surtout besoin de métaux dits « critiques », relativement abondants mais peu concentrés dans le sous-sol. L’excavation demandera d’ailleurs beaucoup de dépenses énergétiques.

    Pour le #lithium, le #cobalt, le #nickel, le #manganèse et le #cuivre notamment, ainsi que le #graphite, la voiture électrique deviendra d’ici une quinzaine d’années la première demandeuse de flux, avec des besoins en investissements, en capacités d’#extraction, de #raffinage, de main d’œuvre, qui devront suivre cette hausse exponentielle, ce qui n’a rien d’évident.

    L’autre problème, c’est la mauvaise répartition géographique de ces #ressources. On est en train de vouloir remplacer le pétrole par une série de ressources encore plus mal réparties… Cela crée de forts risques de constitution d’#oligopoles. Un « Opep du cuivre » ou du lithium serait catastrophique d’un point de vue géostratégique.

    Une autre limite concerne notre capacité à produire suffisamment d’électricité décarbonée. Vous soulignez que se répandent dans ce domaine un certain nombre « d’amalgames complaisants » qui tendent à embellir la réalité…

    Même lorsqu’on produit beaucoup d’électricité « bas carbone » sur un territoire, cela ne signifie pas que l’on pourra y recharger automatiquement les voitures avec. Le meilleur exemple pour comprendre cela est celui du Québec, où 100 % de l’électricité produite est renouvelable — hydroélectrique et éolienne. Mais une partie de cette électricité est exportée. Si le Québec développe des voitures électriques sans construire de nouvelles capacités d’énergies renouvelables dédiées, leur recharge entraînera une baisse de l’exportation d’électricité vers des régions qui compenseront ce déficit par une suractivation de centrales au charbon. Ces voitures électriques « vertes » entraîneraient alors indirectement une hausse d’émissions de #gaz_à_effet_de_serre

    De même, en France, on se vante souvent d’avoir une électricité décarbonée grâce au #nucléaire. Mais RTE, le gestionnaire du réseau de transport d’électricité, précise que la disponibilité actuelle de l’électricité décarbonée n’est effective que 30 % du temps, et que cette proportion va diminuer. On risque donc fort de recharger nos voitures, surtout l’hiver, avec de l’électricité au gaz naturel ou au charbon allemand, à moins de déployer davantage de moyens de production d’énergies renouvelables en quantité équivalente et en parallèle du développement des voitures électriques, ce qui est rarement ce que l’on fait.

    En d’autres termes, ce n’est pas parce que le « #kWh_moyen » produit en France est relativement décarboné que le « kWh marginal », celui qui vient s’y ajouter, le sera aussi. Dans mon métier de conseil en #impact_environnemental, j’ai vu le discours glisser insidieusement ces dernières années : on parlait encore des enjeux de la décarbonation du #kWh_marginal il y a dix ans, mais les messages se veulent aujourd’hui exagérément rassurants en se cachant derrière un kWh moyen « déjà vert » qui assurerait n’importe quelle voiture électrique de rouler proprement…

    Vous alertez aussi sur un autre problème : même si ce kWh marginal produit pour alimenter les voitures électriques devient renouvelable, cela ne garantit aucunement que le bilan global des émissions de carbone des transports ne soit à la baisse.

    Il y a un problème fondamental dans l’équation. On n’arrive déjà pas à respecter nos objectifs antérieurs de développement des énergies renouvelables, il parait compliqué d’imaginer en produire suffisamment pour recharger massivement les nouveaux véhicules électriques, en plus des autres usages. Et beaucoup d’usages devront être électrifiés pour la transition énergétique. De nombreux secteurs, des bâtiments à l’industrie, augmentent déjà leurs besoins électriques pour se décarboner.

    De plus, rien ne garantit que le déploiement de voitures électriques ne réduise réellement les émissions globales de gaz à effet de serre. En ne consommant plus d’essence, les voitures électriques baissent la pression sur la quantité de pétrole disponible. La conséquence vicieuse pourrait alors être que les voitures thermiques restantes deviennent moins économes en se partageant le même flux pétrolier.

    Imaginons par exemple que l’on ait 2 milliards de voitures dans le monde en 2040 ou 2050 comme l’indiquent les projections courantes. Soyons optimistes en imaginant qu’un milliard de voitures seront électriques et que l’on consommera à cet horizon 50 millions de barils de pétrole par jour. Le milliard de voitures thermiques restant pourrait très bien se partager ces mêmes 50 millions de barils de pétrole, en étant juste deux fois moins économe par véhicule. Résultat, ce milliard de voitures électriques ne permettrait d’éviter aucune émission de CO₂ : rouler en électrique de manière favorable nécessite de laisser volontairement encore plus de pétrole sous terre…

    L’électrification, seule, n’est donc pas une réponse suffisante. Cela signifie qu’une planification contraignant à la sobriété est nécessaire ?

    La #sobriété est indispensable mais il faut être vigilant sur la manière de la mettre en place. Il serait inaudible, et immoral, de demander à des gens de faire des efforts de sobriété si c’est pour permettre à leur voisin de rouler à foison en gros SUV électrique.

    La sobriété, ce serait d’abord mettre un terme à « l’#autobésité ». L’électrification accentue la prise de #poids des véhicules, ce qui constitue un #gaspillage de ressources. Au lieu de faire des voitures plus sobres et légères, les progrès techniques et les gains de #productivité n’ont servi qu’à proposer aux consommateurs des véhicules toujours plus gros pour le même prix. On n’en sortira pas en appelant les constructeurs à changer de direction par eux-mêmes, ce qu’on fait dans le vide depuis 30 ans. Il faut réguler les caractéristiques clivantes des véhicules, en bridant les voitures de plus d’1,5 tonne à vide à 90 km/h par exemple, comme on le fait pour les poids lourds, et à 130 km/h toutes les autres.

    Un autre effet pervers pour la gestion des ressources est l’#obsolescence des véhicules. Pourquoi écrivez-vous que l’électrification risque de l’accélérer ?

    La voiture électrique porte dans ses gènes une #obsolescence_technique liée à la jeunesse des dernières générations de #batteries. Les caractéristiques évoluent très vite, notamment l’#autonomie des véhicules, ce qui rend leur renouvellement plus attractif et le marché de l’occasion moins intéressant.

    Paradoxalement, alors que les moteurs électriques sont beaucoup plus simples que les moteurs thermiques, l’électronification des voitures les rend plus difficiles à réparer. Cela demande plus d’appareillage et coûte plus cher. Il devient souvent plus intéressant de racheter une voiture électrique neuve que de réparer une batterie endommagée.

    Les constructeurs poussent en outre les gouvernements à favoriser les #primes_à_la casse plutôt que le #rétrofit [transformer une voiture thermique usagée en électrique]. Ce dernier reste artisanal et donc trop cher pour se développer significativement.

    Vous écrivez qu’une véritable transition écologique passera par des voitures certes électriques mais surtout plus légères, moins nombreuses, par une #démobilité, une réduction organisée des distances du quotidien… Nous n’en prenons pas vraiment le chemin, non ?

    Il faudra peut-être attendre de se prendre un mur pour changer de trajectoire. Après le dieselgate, nous nous dirigeons tout droit vers un « electric gate ». Je pronostique qu’avant 2035 nous nous rendrons compte de l’#échec désastreux de l’électrification en réalisant que l’empreinte carbone des transports ne baisse pas, que leur pollution baisse peu, et que le gaspillage des ressources métalliques est intenable.

    La première pollution de la voiture électrique, c’est de créer un écran de fumée qui occulte une inévitable démobilité motorisée. Le #technosolutionnisme joue à plein, via des batteries révolutionnaires qui entretiennent le #messianisme_technologique, comme pour esquiver la question politique du changement nécessaire des modes de vie.

    On continue avec le même logiciel à artificialiser les terres pour construire des routes, à l’instar de l’A69, sous prétexte que les voitures seront bientôt « propres ». Il faut sortir du monopole radical, tel que décrit par Ivan Illich, constitué par la #voiture_individuelle multi-usages. La première liberté automobile retrouvée sera celle de pouvoir s’en passer avant de devoir monter dedans.

    https://reporterre.net/Apres-le-dieselgate-nous-nous-dirigeons-tout-droit-vers-un-electric-gate
    #réparation #terres_rares #réparabilité #extractivisme

    • La ruée vers la voiture électrique. Entre miracle et désastre

      Et si les promesses du miracle électrique n’étaient en fait que le prélude à un désastre annoncé ?

      La voiture électrique a le vent en poupe. Dans un contexte d’urgence écologique, elle semble être la solution pour résoudre les principaux problèmes sanitaires et climatiques causés par la voiture à essence. Pour l’expert en transports #Laurent_Castaignède, il est urgent de prendre la mesure de la révolution en cours. En Occident comme en Chine, un remplacement aussi rapide et massif du parc automobile est-il possible ? Les promesses écologiques de la voiture électrique seront-elles au rendez-vous ou risquent-elles de s’évanouir dans un nouveau scandale environnemental ?

      Pour Laurent Castaignède, nous sommes sur le point d’accepter une nouvelle dépendance énergétique, verdie, sur fond de croissance économique jusqu’au-boutiste. Remontant aux origines de la mobilité routière électrique, l’ancien ingénieur automobile fait le point sur la situation actuelle, dont le dynamisme de déploiement est inédit. Si la voiture électrique n’émet pas de gaz polluants à l’utilisation, elle pose de nombreux problèmes. Elle mobilise des ressources critiques pour sa fabrication et ses recharges, pour des gabarits de véhicules toujours plus démesurés. Elle maintient aussi le modèle de l’auto-solo, sans rien changer aux problèmes d’embouteillage et au poids financier des infrastructures routières sur les collectivités.

      La ruée vers la voiture électrique propose une autre électrification de la mobilité automobile, crédible et véritablement respectueuse de notre santé et de celle de la planète. Tâchons d’éviter que les promesses technologiques du virage électrique ne débouchent sur un désastre annoncé.

      https://ecosociete.org/livres/la-ruee-vers-la-voiture-electrique
      #livre

  • Lecture de : La guerre des métaux rares. La face cachée de la transition énergétique et numérique, de Guillaume Pitron

    Une perspective nationaliste navrante, mais une somme d’informations capitales.

    Extraits :

    « Le monde a de plus en plus besoin de terres rares, de « #métaux rares », pour son #développement_numérique, et donc pour ttes les #technologies_de_l’information_et_de_la_communication. Les #voitures_électriques et #voitures_hybrides en nécessitent deux fois plus que les voitures à essence, etc. »

    « Nos aïeux du XIXe siècle connaissaient l’importance du #charbon, & l’honnête homme du XXe siècle n’ignorait rien de la nécessité du pétrole. Au XXIe siècle, nous ne savons même pas qu’un monde + durable dépend en très grande partie de substances rocheuses nommées métaux rares. »

    « #Terres_rares, #graphite, #vanadium, #germanium, #platinoïdes, #tungstène, #antimoine, #béryllium, #fluorine, #rhénium, #prométhium… un sous-ensemble cohérent d’une trentaine de #matières_premières dont le point commun est d’être souvent associées ds la nature aux métaux les + abondants »

    « C’est là la clé du « #capitalisme_vert » : [remplacer] des #ressources qui rejettent des millions de milliards de tonnes de #gaz_carbonique par d’autres qui ne brûlent pas – et ne génèrent donc pas le moindre gramme de CO2. »

    « Avec des réserves d’or noir en déclin, les stratèges doivent anticiper la guerre sans #pétrole. […] ne plus dépendre des énergies fossiles d’ici à 2040. […] En recourant notamment aux #énergies_renouvelables & en levant des légions de robots alimentés à l’électricité. »

    « La Grande-Bretagne a dominé le XIXe s. grâce à son hégémonie sur la production mondiale de charbon ; une grande partie des événements du XXe s. peuvent se lire à travers le prisme de l’ascendant pris par les Etats-Unis et l’Arabie saoudite sur la production et la sécurisation des routes du pétrole ; .. au XXIe siècle, un État est en train d’asseoir sa domina routes du pétrole ; au XXIe siècle, un État est en train d’asseoir sa domination sur l’exportation et la consommation des métaux rares. Cet État, c’est la Chine. »

    La Chine « détient le #monopole d’une kyrielle de métaux rares indispensables aux énergies bas carbone & numérique, ces 2 piliers de la transition énergétique. Il est le fournisseur unique du + stratégique : terres rares — sans substitut connu & dont personne ne peut se passer. »

    « Notre quête d’un modèle de #croissance + écologique a plutôt conduit à l’exploitation intensifiée de l’écorce terrestre pr en extraire le principe actif, à savoir les métaux rares, avec des #impacts_environnementaux encore + importants que cx générés par l’#extraction_pétrolière »

    « Soutenir le changement de notre #modèle_énergétique exige déjà un doublement de la production de métaux rares tous les 15 ans environ, et nécessitera au cours des trente prochaines années d’extraire davantage de minerais que ce que l’humanité a prélevé depuis 70 000 ans. » (25)

    « En voulant nous émanciper des #énergies_fossiles, en basculant d’un ordre ancien vers un monde nouveau, nous sombrons en réalité dans une nouvelle dépendance, plus forte encore. #Robotique, #intelligence_artificielle, #hôpital_numérique, #cybersécurité, #biotechnologies_médicale, objets connectés, nanoélectronique, voitures sans chauffeur… Tous les pans les + stratégiques des économies du futur, toutes les technologies qui décupleront nos capacités de calcul et moderniseront notre façon de consommer de l’énergie, le moindre de nos gestes quotidien… et même nos grands choix collectifs vont se révéler totalement tributaires des métaux rares. Ces ressources vont devenir le socle élémentaire, tangible, palpable, du XXIe siècle. » (26)

    #Metaux_Rares Derrière l’#extraction et le « #raffinage », une immense #catastrophe_écologique : « D’un bout à l’autre de la chaîne de production de métaux rares, quasiment rien en #Chine n’a été fait selon les standards écologiques & sanitaires les plus élémentaires. En même temps qu’ils devenaient omniprésents ds les technologies vertes & numériques les + enthousiasmantes qui soient, les métaux rares ont imprégné de leurs scories hautement toxiques l’eau, la terre, l’atmosphère & jusqu’aux flammes des hauts-fourneaux – les 4 éléments nécessaires à la vie »

    « C’est ici que bat le cœur de la transition énergétique & numérique. Sidérés, ns restons une bonne h à observer immensités lunaires & paysages désagrégés. Mais il vaut mieux déguerpir avant que la maréchaussée alertée par les caméras ne débarque »

    « Nous avons effectué des tests, et notre village a été surnommé “le village du cancer”. Nous savons que nous respirons un air toxique et que nous n’en avons plus pour longtemps à vivre. »

    « La seule production d’un #panneau_solaire, compte tenu en particulier du silicium qu’il contient, génère, avance-t-il, plus de 70 kilos de CO2. Or, avec un nombre de panneaux photovoltaïques qui va augmenter de 23 % par an dans les années à venir, cela signifie que les installations solaires produiront chaque année dix gigawatts d’électricité supplémentaires. Cela représente 2,7 milliards de tonnes de carbone rejetées dans l’atmosphère, soit l’équivalent de la #pollution générée pendant un an par l’activité de près de 600 000 automobiles.

    « Ces mêmes énergies – [dites] « renouvelables » – se fondent sur l’exploitation de matières premières qui, elles, ne sont pas renouvelables. »

    « Ces énergies – [dites] « vertes » ou « décarbonées » – reposent en réalité sur des activités génératrices de #gaz_à_effet_de_serre . »

    « N’y a-t-il pas une ironie tragique à ce que la pollution qui n’est plus émise dans les agglomérations grâce aux voitures électriques soit simplement déplacée dans les zones minières où l’on extrait les ressources indispensables à la fabrication de ces dernières ?

    .. En ce sens, la transition énergétique et numérique est une transition pour les classes les plus aisées : elle dépollue les centres-villes, plus huppés, pour mieux lester de ses impacts réels les zones plus miséreuses et éloignées des regards. »

    « Certaines technologies vertes sur lesquelles se fonde notre idéal de sobriété énergétique nécessitent en réalité, pour leur fabrication, davantage de matières premières que des technologies plus anciennes. »

    .. « Un futur fondé sur les technologies vertes suppose la consommation de beaucoup de matières, et, faute d’une gestion adéquate, celui-ci pourrait ruiner […] les objectifs de développement durable. » (The World Bank Group, juin 2017.)

    « Le #recyclage dont dépend notre monde + vert n’est pas aussi écologique qu’on le dit. Son bilan environnemental risque même de s’alourdir à mesure que nos sociétés produiront des alliages + variés, composés d’un nombre + élevé de matières, ds des proportions tjrs + importantes »

    « Dans le monde des matières premières, ces observations relèvent le + souvent de l’évidence ; pr l’immense majorité d’entre nous, en revanche, elles sont tellement contre-intuitives qu’il va certainement nous falloir de longues années avant de bien les appréhender & faire admettre. Peut-être [dans 30 ans] nous dirons-nous aussi que les énergies nucléaires sont finalement moins néfastes que les technologies que nous avons voulu leur substituer et qu’il est difficile d’en faire l’économie dans nos mix énergétiques. »

    « Devenue productrice prépondérante de certains métaux rares, la Chine [a] désormais l’opportunité inédite d’en refuser l’exportation vers les États qui en [ont] le plus besoin. […] Pékin produit 44 % de l’#indium consommé dans le monde, 55 % du vanadium, près de 65 % du #spath_fluor et du #graphite naturel, 71 % du germanium et 77 % de l’antimoine. La Commission européenne tient sa propre liste et abonde dans le même sens : la Chine produit 61 % du silicium et 67 % du germanium. Les taux atteignent 84 % pour le tungstène et 95 % pour les terres rares. Sobre conclusion de Bruxelles : « La Chine est le pays le plus influent en ce qui concerne l’approvisionnement mondial en maintes matières premières critiques ». »

    « La République démocratique du Congo produit ainsi 64 % du #cobalt, l’Afrique du Sud fournit 83 % du platine, de l’iridium et du #ruthénium, et le Brésil exploite 90 % du #niobium. L’Europe est également dépendante des États-Unis, qui produisent plus de 90 % du #béryllium . »

    « Les 14 pays membres de l’OPEP, capables depuis des décennies d’influencer fortement les cours du baril, ne totalisent « que » 41 % de la prod. mondiale d’or noir… La Chine, elle, s’arroge jusqu’à 99 % de la prod. mondiale de terres rares, le + convoité des métaux rares ! »

    Aimants — « Alors qu’à la fin de la décennie 1990 le Japon, les États-Unis et l’Europe concentraient 90 % du marché des aimants, la Chine contrôle désormais les 3/4 de la production mondiale ! Bref, par le jeu du chantage « technologies contre ressources », le monopole chinois de la production des minerais s’est transposé à l’échelon de leur transformation. La Chine n’a pas trusté une, mais deux étapes de la chaîne industrielle. C’est ce que confirme la Chinoise Vivian Wu : « Je pense même que, dans un avenir proche, la Chine se sera dotée d’une industrie de terres rares totalement intégrée d’un bout à l’autre de la chaîne de valeur. » Vœu déjà en partie réalisé. Il a surtout pris racine dans la ville de #Baotou, en #Mongolie-Intérieure . »

    « Baotou produit chaque année 30 000 tonnes d’aimants de terres rares, soit le tiers de la production mondiale. »

    « Nos besoins en métaux rares se diversifient et s’accroissent de façon exponentielle. […] D’ici à 2040, nous devrons extraire trois fois plus de terres rares, cinq fois plus de tellure, douze fois plus de cobalt et seize fois plus de #lithium qu’aujourd’hui. […] la croissance de ce marché va exiger, d’ici à 2050, « 3 200 millions de tonnes d’acier, 310 millions de tonnes d’aluminium et 40 millions de tonnes de #cuivre 5 », car les éoliennes engloutissent davantage de matières premières que les technologies antérieures.

    .. « À capacité [de production électrique] équivalente, les infrastructures […] éoliennes nécessitent jusqu’à quinze fois davantage de #béton, quatre-vingt-dix fois plus d’aluminium et cinquante fois plus de fer, de cuivre et de verre » que les installations utilisant des #combustibles traditionnels, indique M. Vidal. Selon la Banque mondiale, qui a conduit sa propre étude en 2017, cela vaut également pour le solaire et pour l’hydrogène. […] La conclusion d’ensemble est aberrante : puisque la consommation mondiale de métaux croît à un rythme de 3 à 5 % par an, « pour satisfaire les besoins mondiaux d’ici à 2050, nous devrons extraire du sous-sol plus de métaux que l’humanité n’en a extrait depuis son origine ».

    .. Que le lecteur nous pardonne d’insister : nous allons consommer davantage de #minerais durant la prochaine génération qu’au cours des 70 000 dernières années, c’est-à-dire des cinq cents générations qui nous ont précédés. Nos 7,5 milliards de contemporains vont absorber plus de #ressources_minérales que les 108 milliards d’humains que la Terre a portés jusqu’à ce jour. » (211-214)

    Sans parler des « immenses quantités d’eau consommées par l’industrie minière, [des] rejets de gaz carbonique causés par le transport, [du] #stockage et [de] l’utilisation de l’énergie, [de] l’impact, encore mal connu, du recyclage des technologies vertes [de] toutes les autres formes de pollution des #écosystèmes générées par l’ensemble de ces activités [et] des multiples incidences sur la biodiversité. » (215)

    « D’un côté, les avocats de la transition énergétique nous ont promis que nous pourrions puiser à l’infini aux intarissables sources d’énergie que constituent les marées, les vents et les rayons solaires pour faire fonctionner nos technologies vertes. Mais, de l’autre, les chasseurs de métaux rares nous préviennent que nous allons bientôt manquer d’un nombre considérable de matières premières. Nous avions déjà des listes d’espèces animales et végétales menacées ; nous établirons bientôt des listes rouges de métaux en voie de disparition. » (216)

    « Au rythme actuel de production, les #réserves rentables d’une quinzaine de métaux de base et de métaux rares seront épuisées en moins de cinquante ans ; pour cinq métaux supplémentaires (y compris le fer, pourtant très abondant), ce sera avant la fin de ce siècle. Nous nous dirigeons aussi, à court ou moyen terme, vers une pénurie de vanadium, de #dysprosium, de #terbium, d’#europium & de #néodyme. Le #titane et l’indium sont également en tension, de même que le cobalt. « La prochaine pénurie va concerner ce métal, Personne n’a vu le problème venir. »

    « La #révolution_verte, plus lente qu’espéré, sera emmenée par la Chine, l’un des rares pays à s’être dotés d’une stratégie d’approvisionnement adéquate. Et Pékin ne va pas accroître exagérément sa production de métaux rares pour étancher la soif du reste du monde. Non seulement parce que sa politique commerciale lui permet d’asphyxier les États occidentaux, mais parce qu’il craint à son tour que ses ressources ne s’amenuisent trop rapidement. Le marché noir des terres rares, qui représente un tiers de la demande officielle, accélère l’appauvrissement des mines, et, à ce rythme, certaines réserves pourraient être épuisées dès 2027. »

    De la question « du #taux_de_retour_énergétique (#TRE), c’est-à-dire le ratio entre l’énergie nécessaire à la production des métaux et celle que leur utilisation va générer. […] C’est une fuite en avant dont nous pressentons l’absurdité. Notre modèle de production sera-t-il encore sensé le jour où un baril permettra tt juste de remplir un autre baril ? […] Les limites de notre système productiviste se dessinent aujourd’hui plus nettement : elles seront atteintes le jour où il nous faudra dépenser davantage d’énergie que nous ne pourrons en produire. »

    « Plusieurs vagues de #nationalisme minier ont déjà placé les États importateurs à la merci de pays fournisseurs prtant bien moins puissants qu’eux. En fait de mines, le client ne sera donc plus (toujours) roi. La géopolitique des métaux rares pourrait faire émerger de nouveaux acteurs prépondérants, souvent issus du monde en développement : le #Chili, le #Pérou et la #Bolivie, grâce à leurs fabuleuses réserves de lithium et de cuivre ; l’#Inde, riche de son titane, de son #acier et de son #fer ; la #Guinée et l’#Afrique_australe, dont les sous-sols regorgent de bauxite, de chrome, de manganèse et de platine ; le Brésil, où le bauxite et le fer abondent ; la Nouvelle-Calédonie, grâce à ses prodigieux gisements de #nickel. » (226-227)

    « En engageant l’humanité ds la quête de métaux rares, la transition énergétique & numérique va assurément aggraver dissensions & discordes. Loin de mettre un terme à la géopol. de l’énergie, elle va au contraire l’exacerber. Et la Chine entend façonner ce nouveau monde à sa main. »

    « Les #ONG écologistes font la preuve d’une certaine incohérence, puisqu’elles dénoncent les effets du nouveau monde plus durable qu’elles ont elles-mêmes appelé de leurs vœux. Elles n’admettent pas que la transition énergétique et numérique est aussi une transition des champs de pétrole vers les gisements de métaux rares, et que la lutte contre le réchauffement climatique appelle une réponse minière qu’il faut bien assumer. » (234-235)

    « La bataille des terres rares (et de la transition énergétique et numérique) est bel et bien en train de gagner le fond des mers. Une nouvelle ruée minière se profile. […] La #France est particulièrement bien positionnée dans cette nouvelle course. Paris a en effet mené avec succès, ces dernières années, une politique d’extension de son territoire maritime. […] L’ensemble du #domaine_maritime français [est] le deuxième plus grand au monde après celui des #États-Unis. […] Résumons : alors que, pendant des milliers d’années, 71 % de la surface du globe n’ont appartenu à personne, au cours des six dernières décennies 40 % de la surface des océans ont été rattachés à un pays, et 10 % supplémentaires font l’objet d’une demande d’extension du plateau continental. À terme, les États pourvus d’une côte exerceront leur juridiction sur 57 % des fonds marins. Attirés, en particulier par le pactole des métaux rares, nous avons mené, en un tps record, la + vaste entreprise d’#appropriation_de_territoires de l’histoire. »

    « Le projet, entonné en chœur par tous les avocats de la #transition_énergétique et numérique, de réduire l’impact de l’homme sur les écosystèmes a en réalité conduit à accroître notre mainmise sur la #biodiversité. » (248)

    « N’est-il pas absurde de conduire une mutation écologique qui pourrait tous nous empoisonner aux métaux lourds avant même que nous l’ayons menée à bien ? Peut-on sérieusement prôner l’harmonie confucéenne par le bien-être matériel si c’est pour engendrer de nouveaux maux sanitaires et un #chaos_écologique – soit son exact contraire ? » (252)

    Métaux rares, transition énergétique et capitalisme vert https://mensuel.lutte-ouvriere.org//2023/01/23/metaux-rares-transition-energetique-et-capitalisme-vert_4727 (Lutte de classe, 10 janvier 2023)

    #écologie #capitalisme #impérialisme

  • #Manger_autrement : L’#expérimentation

    À #Grossenzersdorf en #Autriche, dans un champ de 4 400 mètres carrés, les chercheurs ont entrepris de cultiver la totalité de ce que mange un Européen moyen : les #céréales, les #légumes et les #fruits d’une part, de l’autre le #fourrage destiné au #bétail produisant sa consommation d’origine animale. Il est rapidement apparu que les cultures fourragères et les produits importés occupaient deux fois plus de surface que les produits végétaux et locaux. L’#expérience a ainsi démontré que nous accaparons une #surface deux fois supérieure à celle dont nous disposons, et que notre #alimentation rejette autant de #gaz_à_effet de serre que l’automobile. Comment #se_nourrir_autrement ? Trois familles ont alors essayé de réduire leur part de surface cultivable en adoptant une alimentation plus responsable, moins riche en #viande et alignée sur la production locale et saisonnière.

    https://www.youtube.com/watch?v=vlHJeAFN-38


    #film #film_documentaire #documentaire
    #alimentation #géographie #espace #élevage

  • Les biocarburants peuvent-ils vraiment améliorer le bilan écologique des avions ?
    https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2021/06/24/les-biocarburants-peuvent-ils-vraiment-ameliorer-le-bilan-ecologique-des-avi

    Le secteur aérien reste un fort émetteur de gaz à effet de serre. Il représente 2 à 3 % des émissions au niveau mondial : cela peut paraître peu, mais à distance parcourue et nombre de voyageurs équivalents, il est possible d’être beaucoup plus écologique. Par exemple, les vols intérieurs en avion émettent environ soixante fois plus que le train.

    #transport_aérien #avion #carburant #effet_de_serre #écologie #gaz_à_effet_de_serre #pollution

  • À cause des humains, l’#Amazonie émet plus de #gaz_à_effet_de_serre qu’elle n’en absorbe
    https://www.numerama.com/sciences/696775-a-cause-des-activites-humaines-lamazonie-contribue-au-changement-cl

    Jusqu’à maintenant, les recherches se concentraient surtout sur les émissions de dioxyde de #carbone (#CO2) et, en la matière, l’Amazonie semblait toujours absorber davantage qu’elle n’en rejetait. Mais ce nouveau travail publié mi-mars étend la recherche à d’autres gaz que le carbone, et plus particulièrement le #méthane (CH₄), ainsi que du protoxyde d’azote (N₂O). Résultat, l’équilibre actuel apparait bien plus fragile que ne le montraient de précédentes études.

    « Nous concluons que le réchauffement actuel dû aux agents non-CCO2 (en particulier le CH₄ et le N₂O) dans le bassin de l’Amazone contrebalance largement — et dépasse très probablement — le service climatique fourni par l’absorption du CO2 atmosphérique », estiment les auteurs de l’étude. Ce déséquilibre signifie non seulement que l’Amazonie ne peut plus aider à contrebalancer les émissions de gaz à effet de serre émises par les êtres humains ; mais qu’elle s’inscrit alors dans un cycle nourrissant le changement climatique.

    Qui plus est, le réchauffement du #climat accentue la boucle : « Des projections récentes suggèrent qu’une augmentation de la température de 4°C dans les zones humides tropicales d’Amérique du Sud pourrait doubler les émissions régionales de [méthane], déjà importantes », écrivent les auteurs. À mesure que le climat se réchauffe, l’Amazonie libère des gaz à effet de serre, qui contribuent à au réchauffement.

    LES ACTIVITÉS HUMAINES AU CŒUR DU PROBLÈME

    Le constat n’est pas vraiment une surprise, mais il se trouve les raisons de ce déséquilibre sont à trouver dans les activités humaines et comment elles dérèglent l’écosystème du bassin de l’Amazonie.

    Les auteurs citent de nombreux exemples, comme l’#inondation consécutive à la construction de #barrages : cela diminue les niveaux d’oxygène aquatique et augmente la décomposition anoxique de la matière organique, libérant des quantités importantes de méthane dans l’atmosphère. « Cet effet est potentiellement 10 fois plus fort dans les systèmes tropicaux que pour les barrages en milieux tempérés », écrivent les scientifiques.

    À cet exemple il faut ajouter les incendies causés par la #déforestation effrénée et souvent illégale : les feux libèrent des gaz à effet de serre ; mais toute cette surface qui part en fumée représente aussi au long terme de la biomasse en moins pour absorber le dioxyde de carbone contenu dans l’atmosphère. En résumé, à cause de l’impact humain, l’Amazonie génère toujours plus de gaz à effet de serre, mais peut de moins en moins en absorber.

    Victime de l’Homme, la forêt amazonienne aggraverait désormais le réchauffement climatique | National Geographic
    https://www.nationalgeographic.fr/environnement/victime-de-lhomme-la-foret-amazonienne-aggraverait-desormais-le-r

    Frontiers | Carbon and Beyond : The Biogeochemistry of Climate in a Rapidly Changing Amazon | Forests and Global Change
    https://www.frontiersin.org/article/10.3389/ffgc.2021.618401/full

  • Climat : le rapport de l’ONU sur les océans et les zones glacées adopté - L’Orient-Le Jour
    https://www.lorientlejour.com/article/1187855/climat-larabie-saoudite-freine-ladoption-du-rapport-de-lonu-sur-locea
    https://s.olj.me/storage/attachments/1188/620899-01-08-1569227807_667167.jpg/r/800

    La faute à l’#Arabie_saoudite, premier exportateur mondial de #pétrole, ont indiqué à l’AFP plusieurs participants sous couvert de l’anonymat. Les Saoudiens voulaient écarter les références au rapport spécial du #Giec d’octobre 2018 qui montrait les grandes différences d’impacts entre un monde à +1,5°C et à +2°C.

    Ce véritable coup de semonce des scientifiques expliquait qu’il faudrait réduire les émissions de #gaz_à_effet_de_serre de près de 50% d’ici 2030 pour rester sous +1,5°C, objectif idéal de l’accord de Paris sur le #climat de 2015. Mais malgré son adoption par consensus, certains pays, Arabie saoudite en tête, n’accepte pas ses conclusions.

    « Les Saoudiens veulent discréditer la science sur laquelle se base le rapport. C’est méprisable (...) On dirait qu’ils ne sont venus à cette réunion juste pour empêcher toute référence au rapport 1,5°C ou à la baisse des émissions de CO2 », a déclaré un participant sous couvert d’anonymat.

    Finalement, après des heures de discussions, les délégations ont accepté de retirer la référence la plus forte à ce rapport et à plusieurs autres, a indiqué une source proche des #négociations à l’AFP. Malgré tout, « la #science qui sous-tend ce rapport est bien dedans », a insisté un autre participant.

  • West Antarctic ice loss influenced by internal climate variability and anthropogenic forcing | Nature Geoscience
    https://www.nature.com/articles/s41561-019-0420-9

    #Antarctique : la fonte accélérée des glaces est liée au réchauffement climatique
    https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/climatologie-antarctique-fonte-acceleree-glaces-liee-rechauffement-

    Données satellites, carottes de glace et modélisations confirment que les vents d’ouest — qui poussent les eaux de surface froides vers le large et permettent aux eaux plus chaudes venues des profondeurs de l’océan de s’infiltrer sous la glace antarctique — ont gagné en force et en fréquence au cours de ces cent dernières années. De quoi finalement accélérer la fonte de l’inlandsis malgré des températures de l’air toujours basses.

    Ce phénomène était traditionnellement lié à un autre phénomène connu : #El_Niño. Mais les résultats des chercheurs montrent qu’aujourd’hui, ces vents d’ouest sont présents, qu’il y ait ou non un El Niño. Une première preuve directe d’un effet global — hormis les événements ponctuels tels que l’effondrement de la plateforme glaciaire Larsen B — du réchauffement climatique sur la fonte de la calotte antarctique. Une situation préoccupante, car la fonte de la calotte antarctique pourrait contribuer à hauteur de 5 à 20 centimètres à l’élévation du niveau global de la mer d’ici 2100.

    « Si les émissions de gaz à effet de serre restent élevées dans le futur, les vents continueront de changer et la fonte des glaces pourrait encore s’accélérer. Cependant, si les émissions de #gaz_à_effet_de_serre sont réduites, les vents se stabiliseront. Cela montre que la réduction des émissions de gaz à effet de serre pourrait réduire la contribution future de la région à la montée du niveau de la mer », conclut Paul Holland, chercheur au British Antarctic Survey.

    #climat #co2

  • Surexploitées, les terres doivent être mieux gérées pour ne pas amplifier le changement climatique (GIEC) | ONU Info
    https://news.un.org/fr/story/2019/08/1049271

    « Les terres jouent un rôle important dans le système climatique », a déclaré Jim Skea, coprésident du groupe de travail III du GIEC. « L’#agriculture, la #sylviculture et d’autres types d’utilisation des sols sont responsables de 23% des émissions de #gaz_à_effet_de_serre humaines. Dans le même temps, les processus terrestres naturels absorbent du #dioxyde_de_carbone équivalent à près du tiers des émissions de dioxyde de carbone provenant des combustibles fossiles et de l’industrie », a-t-il ajouté.

    « Les #terres déjà utilisées pourraient nourrir le monde dans un climat en mutation et fournir de la #biomasse pour les énergies #renouvelables, mais une action rapide et ambitieuse dans plusieurs domaines est nécessaire », a pour sa part déclaré Hans-Otto Pörtner, coprésident du groupe de travail II du GIEC, soulignant qu’une telle action est également nécessaire « pour la conservation et la restauration des #écosystèmes et de la #biodiversité ».

    #climat

  • L’#extraction mondiale de #matériaux atteint... 70 millliards de tonnes par an
    https://reporterre.net/L-extraction-mondiale-de-materiaux-atteint-70-millliards-de-tonnes-par-a

    « La #modélisation entreprise par le Groupe international d’experts sur les #ressources montre qu’avec des politiques efficaces en matière d’utilisation rationnelle des ressources et de #consommation et de #production_durables, l’utilisation mondiale des ressources pourrait ralentir de 25 %, le produit national mondial pourrait progresser de 8 %, en particulier pour les pays à faible revenu et les pays à revenu intermédiaire, et les émissions de #gaz_à_effet_de_serre pourraient être réduites de 90 % par rapport aux prévisions concernant la poursuite des tendances historiques à l’horizon 2060 », ont écrit les coprésidents du Groupe d’experts, Isabella Teixeira et Janez Potocnik, dans la préface commune du rapport .

    #planification #allocation_des_ressources #groupe_international_d’experts_sur_les_ressources

    Le résumé du rapport du #GIER : https://reporterre.net/IMG/pdf/gro-layout-fr-web-lowres.pdf

  • #Tourisme : Tristes tropismes
    #DATAGUEULE 87

    Les voyages forment la jeunesse ... dans la limite des stocks disponibles et pou ceux qui peuvent se le permettre.
    https://peertube.datagueule.tv/videos/watch/e645cdea-781e-4dab-878e-11f77880a513

    Mis en destination comme des produits sur catalogues, villes-musées, pays-carte-postale et habitants-folklorisés étouffent dans l’étreinte éphémère d’une industrie touristique en pleine explosion. Le besoin continu de devise d’un côté et d’exotisme de l’autre s’érige comme un décor qui dissimule de plus en plus mal le prix de la pollution, l’épuisement des ressources et les dégâts sociaux ... ... à moins que nous parvenions à identifier, au delà d’un rêve d’évasion devenu cauchemar mercantile, de nouvelles façons de rencontrer les autres et l’ailleurs. Retrouvez toutes les sources de l’épisode sur : https://wiki.datagueule.tv/Tourisme_:_tristes_tropismes_(EP.87)

  • Arrêtez tout ! C’est le #permafrost qui aura notre peau !

    #CO2 et #virus oubliés : le permafrost est « une boîte de Pandore »

    Tandis que les règles d’application de l’accord de Paris ont été adoptées lors de la COP24 en Pologne, en #Sibérie ou au #Canada le #pergélisol (permafrost en anglais) poursuit son dégel. Cette couche de sol renferme d’énormes quantités de carbone et des virus potentiellement dangereux pour l’Homme.

    https://www.franceculture.fr/ecologie-et-environnement/co2-et-virus-oublies-le-permafrost-est-une-boite-de-pandore

    #climat #réchauffement_climatique #artic #gaz_à_effet_de_serre

  • En France, l’agriculture productiviste n’est plus compétitive
    https://reporterre.net/En-France-l-agriculture-productiviste-n-est-plus-competitive

    Qu’y voit-on et qu’y dit-on ? « L’excédent de la balance commerciale agroalimentaire provient essentiellement des vins et spiritueux et la valeur ajoutée des grandes cultures est faible, voire nulle si on tient compte des aides publiques. » « Pour de nombreux produits standardisés, la concurrence mondiale est devenue féroce et les producteurs et industriels n’ont aucun intérêt a se positionner sur ces marchés. La montée en gamme permettra d’accéder à des marchés plus valorisants. » Autre bonne révélation : « Le #travail ne doit plus être considéré comme un coût mais comme créateur de #valeur_ajoutée », comparant la filière laitière française et la filière allemande, avec un avantage de 20.000 emplois en France grâce aux produits de qualité. Autre satisfaction : « Les pratiques agroécologiques et biologiques doivent être encouragées, au regard des aménités qu’elles fournissent, et pourraient être financées par une #fiscalité_écologique en taxant l’#azote_minéral, les #pesticides et les #gaz_a_effets_de_serre. »

    La FNSEA a voté contre, montrant son isolement sociétal puisque l’avis a été adopté par le Cese par 122 voix pour, 15 abstentions et 32 votes contre (les seuls groupes de la FNSEA et du Medef).

    #agroindustrie #agriculture #agroécologie

  • La #Suisse externalise massivement son #empreinte_climatique

    La Suisse est la championne du monde des “#émissions_grises”, ces #gaz_à_effet_de_serre émis lors de la fabrication des biens de consommation que nous importons de l’étranger. De quoi ternir quelque peu l’image de pays exemplaire qui sévit encore dans certains milieux.


    https://blogs.letemps.ch/augustin-fragniere/2018/04/07/la-suisse-externalise-massivement-son-empreinte-climatique
    #externalisation #climat #changement_climatique #visualisation

  • Comment compenser son empreinte carbone lorsqu’on voyage en avion RTBF - A. Lechien - 8 Mars 2018

    Plusieurs internautes nous ont contacté après avoir acheté récemment un billet d’avion sur le site de Ryanair parce que, au moment de payer leur billet, le site leur proposait de « compenser l’empreinte carbone de leur vol à hauteur de 1,00 € ». Mais ils ne trouvaient aucune information sur la façon dont Ryanair se propose de compenser leur empreinte carbone.


    Ryanair a publié le 7 mars sur son site « Corporate » un communiqué mettant en avant sa « nouvelle politique environnementale ». On y lit notamment que Ryanair a décidé à partir de 2018 d’offrir la possibilité à ses passagers de faire un don afin de contribuer de manière volontaire à la compensation des émissions de carbone. « Les fonds récoltés grâce à ces dons seront distribués chaque année à des organismes gouvernementaux et à des ONG » dit le communiqué.

    La RTBF a contacté le service de presse de Ryanair afin d’en savoir plus, notamment comment était calculée la somme à payer par le voyageur pour compenser son empreinte carbone, quels étaient les organismes qui recevront les fonds récoltés et comment le voyageur qui verse de l’argent peut savoir si son don a bien été utilisé pour compenser son empreinte carbone. Nous n’avons pas encore reçu de réponse.
    D’autres compagnies aériennes proposent de compenser le CO2. Par exemple Brussels Airlines, qui en explique tous les détails sur son site.


    Comment compenser ses émissions de #CO2 ?
    Celui qui veut compenser ses émissions de CO2 ne doit pas nécessairement le faire via le site de sa compagnie aérienne. Le site Ecoconso indique la marche à suivre. http://www.ecoconso.be/fr Cela se fait en trois étapes. D’abord il faut calculer la quantité de gaz à effet de serre émis. Cela peut se faire, par exemple, via le site belge Greentripper. https://www.greentripper.org La deuxième étape consiste à convertir en coût de compensation (en euros) et à proposer un projet de réduction de gaz à effet de serre à soutenir. Et enfin, il faut contrôler le suivi du projet afin d’être sûr que l’argent a bien servi à « gagner du CO2 ».

    Par exemple, selon Greentripper, aller en avion de Bruxelles à New York (aller retour) émet 2491 kg de CO2. Pour compenser l’impact climatique, cela coûte environ 30 euros. Vous pouvez alors verser cette somme, par exemple, à l’organisation belge CO2logic https://www.co2logic.com/fr qui l’affectera un projet qui lutte contre la déforestation en Afrique

    Qu’en est-il de la « taxe carbone » européenne applicable aux compagnies aériennes ?
    En janvier 2012, l’Union européenne instaure une « taxe CO2 » pour chaque avion qui décolle ou atterrit sur un aéroport européen. Le but est de compenser en partie les émissions de gaz à effet de serre en achetant des quotas de CO2, vendus par les Etats ou par les entreprises qui n’utilisent pas les leurs. Les compagnies aériennes devaient acheter l’équivalent de 15% de leurs émissions de CO2. Mais suite à de nombreuses protestations et boycott, notamment des Etats-Unis, de la Russie, de la Chine ou de l’Inde, cette taxe a été gelée.
    Les autorités européennes ont alors décidé de changer de stratégie, tout en gardant cette taxe applicable pour les vols intra-européens. Elles espèrent que l’OACI (Organisation de l’aviation civile internationale) mette en œuvre une réglementation internationale de réduction des gaz à effet de serre émis par le transport aérien. L’OACI a décidé de se donner jusqu’en 2020 pour réguler les émissions de gaz à effet de serre de l’aviation.

     #pollution #environnement #pollutions_ #déchets #climat #co2 #carbone #pollution #fric #gaz_à_effet_de_serre #ryanair #avion #avions #voyage #transport @hlc

  • De l’impossibilité de l’éco-fuite et de l’inefficacité de la #consom’action (Nicolas Casaux, Le Partage)
    http://partage-le.com/2017/11/8324

    Les 10% d’individus les plus riches du monde sont responsables de la moitié des émissions de GES d’origine anthropique. La moitié la plus pauvre de l’humanité est responsable d’environ 10% des émissions de GES d’origine anthropique.
    […]
    Et pourtant les gouvernements, comme toutes les institutions et la doxa dominantes, suggèrent qu’une manière de diminuer les #émissions_de_CO2 afin de faire un geste pour la planète consiste en ce que les gens ordinaires se brossent les dents à sec et s’éclairent avec des ampoules basse consommation.
    […]
    Ce qu’on peut remarquer c’est qu’on ne lit que très rarement voire jamais de suggestion incitant les riches à cesser d’acheter des yachts ou des jets privés et de les utiliser. Tandis qu’on incite le citoyen moyen à faire preuve d’une certaine #vertu_écologique, les riches du monde, qui sont de plus en plus nombreux, consomment toujours plus. Pas non plus de recommandations concernant l’achat ou l’utilisation de smartphones, de téléviseurs et d’appareils électroniques en général, dont les ventes sont mondialement croissantes, dont les productions épuisent les #ressources non-renouvelables tout en émettant des quantités astronomiques de #gaz_à_effet_de_serre […].
    La plupart des suggestions grand public consistent en des changements minimes des #modes_de_vie individuels, elles ne visent jamais à s’opposer frontalement aux logiques de #croissance et de #consommation qui dirigent la civilisation industrielle et son #biocide planétaire.
    La solution au désastre #socio-écologique en cours passe nécessairement par la #décroissance. Seulement, cette décroissance n’adviendra certainement pas par l’ascèse écologique (très relative) d’une minorité d’individus parmi ceux qui n’étaient déjà pas les pires pollueurs et émetteurs de GES du monde.
    […]
    Nous avons besoin d’un « contre-frottement pour stopper la machine » (Thoreau), d’une résistance politique proactive et organisée à même d’entreprendre des actions véritablement déstabilisantes et perturbatrices de la #civilisation_industrielle mondialisée.
    Au lieu de quoi les médias supposément alternatifs/libres/indépendants (parfois les trois à la fois, marketing oblige) prennent les illusions de l’#écocapitalisme pour l’« antithèse » du #capitalisme, pour une solution aux problèmes de notre temps.

    #écologie

  • Batailles commerciales pour éclairer l’#Afrique, par Aurélien Bernier (Le Monde diplomatique, février 2018)
    https://www.monde-diplomatique.fr/2018/02/BERNIER/58354

    Derrière les discours généreux...
    Passée relativement inaperçue lors de la #COP21, qui s’est tenue fin 2015, l’Initiative africaine pour les énergies renouvelables (IAER) rassemble les cinquante-quatre pays du continent. L’objectif affiché par cette coalition, pilotée par l’Union africaine, est « d’atteindre au moins 10 gigawatts [GW] de capacité nouvelle et additionnelle de production d’énergie à partir de sources d’énergies renouvelables d’ici à 2020, et de mobiliser le potentiel africain pour produire au moins 300 GW d’ici à 2030 ». Cela reviendrait à multiplier par près de dix la production actuelle d’énergie renouvelable (cette augmentation devant contribuer à 50 % de la croissance totale de la production d’ici à 2040). Et à augmenter, sans recourir aux énergies fossiles, le taux d’électrification du continent (lire « Alimenter l’Europe ? »).

    Le Japon, l’Union européenne et huit pays occidentaux (Allemagne, Canada, États-Unis, France, Italie, Pays-Bas, Royaume-Uni et Suède) ont promis de consacrer 9,4 milliards d’euros d’ici à 2020 au financement de l’Initiative, dont 3 milliards d’euros annoncés par Paris. En dépit de la provenance des fonds, le cadre fondateur de l’#IAER précise que les pays du continent doivent pouvoir choisir les projets financés et en maîtriser la mise en œuvre ; les entreprises africaines doivent être sollicitées en priorité. L’Initiative est dirigée par un conseil d’administration composé de hauts fonctionnaires majoritairement désignés par les États africains.

    Pourtant, au mois de mars 2017, le professeur Youba Sokona, vice-président du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (#GIEC/#IPCC) chargé de l’unité « projets » de l’IAER, démissionne avec fracas. Le scientifique malien estime que les financeurs ont « mis sur pied une stratégie pour imposer aux Africains des projets automatiquement sélectionnés par les Européens ». Et de citer la première vague de dix-neuf dossiers validés malgré les réserves émises par des membres africains du conseil d’administration de l’Initiative. En parallèle, près de deux cents associations africaines signent une lettre ouverte intitulée « Stop au détournement de l’IAER par l’Europe ». Elles accusent plusieurs pays européens, et particulièrement la France, d’imposer des projets favorisant les intérêts directs de leurs multinationales de l’énergie et de leurs bureaux d’études. Dans un rapport présenté le 20 septembre 2016, Mme Ségolène Royal, alors ministre de l’environnement et présidente de la COP21, n’avait-elle pas identifié 240 projets et programmes dans diverses filières : hydraulique, géothermie, solaire, éolien (1) ?

    Pourquoi tant d’initiatives juxtaposées ? Toutes partagent ce constat : la sous-alimentation de l’Afrique en électricité entrave son développement (lire « Des pénuries incessantes »). Elles affichent toutes les mêmes images d’enfants dont le sourire est éclairé par une ampoule électrique. Elles proposent toutes plus ou moins les mêmes outils : des enceintes pour des discussions d’affaires, des fonds d’investissement ou de garantie, des prêts, des expertises… Et surtout, elles insistent toutes sur l’importance cruciale des partenariats public-privé.

    La générosité des textes fondateurs de ces plates-formes cache des intentions souvent très prosaïques. Depuis les années 1980, les pays occidentaux ouvrent leurs marchés électriques à la concurrence, provoquant une intense guerre commerciale entre les grandes entreprises du secteur. Mais les systèmes électriques du Vieux Continent et ceux de l’Amérique du Nord demeurent en surcapacité de production. Dans ces régions, les perspectives de croissance restent donc relativement faibles. Ce qui n’est pas le cas pour des marchés émergents, comme celui de l’Afrique.

    Afin de favoriser leur expansion, les compagnies étrangères bénéficient du processus de libéralisation engagé depuis près de trente ans sur le continent. Au cours du xxe siècle, la plupart des pays avaient créé des entreprises publiques disposant d’un monopole dans la production, le transport et la distribution du courant. Faute de moyens financiers suffisants, ces services nationaux sont souvent exsangues, incapables de garantir un approvisionnement de qualité. Plutôt que de les soutenir, la #Banque_mondiale, le #Fonds_monétaire_international ou encore la #BAD ont encouragé l’adoption de méthodes de gestion issues du privé et une ouverture progressive à la concurrence.

    [...]

    Bon nombre d’entreprises françaises du CAC 40 se ruent sur le secteur. En juin 2017, le Sénégal raccorde ainsi au réseau la centrale solaire de Senergy, à 130 kilomètres au nord de Dakar. Il s’agit du plus gros projet de ce type en Afrique de l’Ouest. Aux côtés du fonds souverain sénégalais Fonsis, les propriétaires de la centrale sont le fonds d’investissement français Meridiam et le constructeur Solairedirect, filiale du groupe Engie. D’autres sociétés françaises interviennent sur le chantier : Schneider Electric, qui fournit les onduleurs et les transformateurs, Eiffage ou encore Vinci.

    Pour rassurer les investisseurs, on peut également compter sur la finance carbone. Le protocole de #Kyoto, adopté en 1997, a posé les bases d’un système d’achat et de vente de « tonnes équivalent carbone » : les industriels qui dépassent un certain niveau d’#émission de #gaz_à_effet_de_serre doivent acheter des #droits_à_émettre ; à l’inverse, des projets peu #émetteurs se voient délivrer des crédits qu’ils peuvent vendre.

    Poussés par les institutions internationales et les entreprises privées, les pays africains adoptent des législations ad hoc permettant le développement du marché du carbone. Le carbon trading commence à se développer, et avec lui des start-up prometteuses. En 2009, un jeune Français diplômé en droit fonde la société Ecosur Afrique. Établie à l’île Maurice, elle exerce trois activités : le conseil, le développement de projets et le négoce de crédits carbone. Aujourd’hui rebaptisée Aera, la société s’est délocalisée à Paris et revendique 263 millions d’euros de crédits carbone échangés depuis sa création. Un début, puisque, selon son fondateur, « l’Afrique est un réservoir de crédits de #carbone presque inutilisé ».

    [...]

    C’est ainsi que s’explique le très controversé #barrage Grand Inga, en République démocratique du Congo (8). Dans un pays qui concentre près de 40 % des ressources hydroélectriques du continent (ce qui lui vaut le surnom de « château d’eau de l’Afrique »), il s’agit de construire un ouvrage deux fois plus imposant que le barrage chinois des Trois-Gorges, le plus grand du monde.

    La Banque mondiale, la BAD et l’Usaid contribuent aux études de faisabilité de ce projet, dont le coût varie, selon les estimations, entre 80 et 100 milliards de dollars. Le G20 l’a inclus dans sa liste des onze grands chantiers structurants pour la « communauté internationale ». Seuls 20 % de la production seraient destinés à alimenter le marché national ; le reste serait exporté. Grand Inga nécessiterait non seulement d’inonder une superficie importante de terres arables (22 000 hectares), mais aussi de construire 15 000 kilomètres de lignes à très haute tension.

    Il existe déjà des barrages dans cette région, mais les installations n’ont jamais fonctionné correctement, faute de suivi dans les investissements. Plusieurs turbines sont à l’arrêt. Deux projets sont en cours : moderniser les installations existantes et construire le gigantesque barrage de Grand Inga. Ses plus gros clients seraient les mines de la province congolaise du Katanga et celles d’Afrique du Sud, Pretoria connaissant depuis de nombreuses années de graves pénuries d’électricité. À la fin des années 1990, le gouvernement sud-africain envisage un temps la privatisation d’Eskom, l’entreprise publique de production et de distribution d’électricité. Malgré les avertissements de la direction, les autorités ne procèdent pas aux investissements nécessaires à la satisfaction d’une demande intérieure croissante. Les coupures se multiplient.

  • Des OGM pour l’Afrique ? - RFI
    http://www.rfi.fr/afrique/20171217-bill-gates-genereux-donateur-climat-fondation-afrique-rechauffement-ogm

    L’autre grande annonce faite par Bill Gates à l’occasion du « One Planet Summit », est que « la #Bill_&_Melinda_Gates_Foundation va investir 300 millions de dollars au cours des trois prochaines années pour financer la #recherche agricole qui aidera les fermiers les plus pauvres à s’adapter au changement des conditions climatiques. Cela concerne notamment la gestion, la protection et l’amélioration des cultures. » Une initiative reçue avec enthousiasme par ceux qui estiment qu’ils en seront les principaux bénéficiaires comme les pays africains, mais qui soulève aussi de nombreuses interrogations chez certains observateurs.

    La Fondation considère que les agriculteurs les plus pauvres qui subissent les conséquences de ces #changements_climatiques n’y sont pour rien. Ce sont les pays industrialisés qui ont émis ces #gaz_à_effet_de_serre, qui sont responsables de cette dégradation. Et comme l’a dit Bill Gates, au micro de RTL, à propos des paysans, « quand il y a de mauvaises récoltes, ils n’ont pas à manger et cela crée des problèmes de #malnutrition et de #famine… ». Une des solutions préconisées par la Fondation consiste à fournir de meilleures #semences aux agriculteurs des pays en développement, ajoutant : « Il faut leur donner de meilleures graines, des graines plus productives qui peuvent résister à la #chaleur à la #sécheresse. C’est ce que nous devons faire et c’est une très belle manière de leur éviter cette souffrance ». Une grande partie de cet argent va donc aller directement à la recherche pour obtenir des graines capables de répondre à tous ces critères.

    ...

    seulement 5% des subventions sont allées directement au continent africain. La moitié des #subventions sont allées à des organisations internationales et la plus grande partie des budgets de recherche ont financé des laboratoires américains . La Fondation a annoncé vouloir obtenir la mise au point de 400 variétés améliorées pour sortir de la famine 30 millions de personnes en Afrique.

    #ogm #agrochimie

  • Les trois géants mondiaux de la viande émettent plus de gaz à effet de serre que la France
    https://reporterre.net/Les-geants-de-la-viande-emettent-plus-de-gaz-a-effet-de-serre-que-la-Fra

    Les trois plus grosses entreprises productrices de #viande dans le monde ont produit ensemble, en 2016, plus de #gaz_à_effet_de_serre que la France. C’est ce qu’indique une étude réalisée par la fondation Heinrich Boell, l’ONG Grain et l’Institut pour l’agriculture et les politiques commerciales (Institute for Agriculture and Trade Policy - IATP). Elle a été publiée à dessein hier, lundi 6 novembre, alors que s’ouvrait la COP23 à Bonn, en Allemagne.

    Les trois sociétés sont JBS — le plus gros producteur d’aliment bétail au monde —, Tyson — le premier producteur mondial de volaille — et Cargill — un géant de l’agroalimentaire.

  • Ouragans, inondations : et si l’on poursuivait les multinationales pétrolières en justice ?
    http://multinationales.org/Ouragans-inondations-et-si-l-on-poursuivait-les-multinationales-pet

    Sur fond de catastrophes naturelles historiques, une nouvelle étude pointe la responsabilité d’une poignée de multinationales pétrolières dans le réchauffement climatique. Ses auteurs suggèrent qu’elle soit utilisée pour porter ces multinationales devant les tribunaux. L’intensité des ouragans augmentera t-elle à mesure que le mercure grimpe ? Après la provocation par Harvey d’inondations historiques au Texas, l’ouragan Irma s’est montré le plus puissant cyclone tropical observé jusqu’à présent aux (...)

    Actualités

    / #Industries_extractives, #Énergie, #Total, #Énergies_fossiles, #responsabilité_juridique_des_entreprises, #changement_climatique, #gaz_à_effet_de_serre, #impact_sur_l'environnement, impact (...)

    #impact_social
    « https://link.springer.com/article/10.1007/s10584-017-1978-0 »
    « http://www.francetvinfo.fr/meteo/cyclone-ouragan/ouragan-irma/ouragan-irma-air-france-accusee-de-gonfler-ses-prix-pour-quitter-saint- »
    « http://www.francetvinfo.fr/meteo/cyclone-ouragan/ouragan-irma/infographie-frequence-intensite-quel-est-l-impact-du-rechauffement-clim »
    « http://www.la-croix.com/Monde/Ameriques/incendies-ravagent-Grand-Ouest-canadien-2017-09-03-1200874002 »
    « http://abonnes.lemonde.fr/afrique/article/2017/08/18/plus-de-400-morts-en-sierra-leone-le-bilan-de-la-coulee-de-boue-s-al »
    « http://www.un.org/apps/news/story.asp?NewsID=57403 »
    « https://link.springer.com/article/10.1007/s10584-013-0986-y »
    « https://www.theguardian.com/sustainable-business/2017/jul/26/california-communities-lawsuit-exxon-shell-climate-change-carbon-majors »
    « https://www.cbsnews.com/media/how-to-prepare-your-home-for-a-hurricane »
    « http://time.com/money/4011414/homeowners-insurance-katrina/?iid=sr-link1 »
    « http://splinternews.com/the-communities-hit-the-hardest-by-north-carolina-s-dev-1794269658 »

  • En coulisses, les lobbys des grandes entreprises veulent reculer sur le climat et la #transparence
    http://multinationales.org/Climat-les-lobbys-des-grandes-entreprises-veulent-en-rester-a-la-co

    Les lobbys patronaux, Medef et Afep, manoeuvrent en coulisses pour revenir sur les obligations de transparence des entreprises sur leurs émissions de #gaz_à_effet_de_serre, prévues par la loi de transition énergétique. Une démarche qui témoigne du désir des multinationales de pouvoir communiquer à outrance sur leurs engagements climatiques, sans jamais avoir à rendre de comptes. La #France et ses grandes entreprises communiquent beaucoup, ces derniers temps, sur leur engagement en faveur du climat. À (...)

    Actualités

    / France, #Lobbying, #Énergies_fossiles, gaz à effet de serre, #changement_climatique, transparence, #influence, (...)

    #marketing
    « https://emeia.ey-vx.com/1646/88457/landing-pages/ey-integrer-le-climat-a-la-strategie-des-entreprises---article-173.pdf »

  • L’Agence française de développement se défend de livrer les forêts du Congo aux grandes concessions
    http://www.lemonde.fr/afrique/article/2017/06/26/l-agence-francaise-de-developpement-se-defend-de-livrer-les-forets-du-congo-

    Pour protéger la #forêt, livrez-la aux industriels !

    Le projet incriminé par #Rainforest_Foundation et d’autres ONG comme #Global_Witness ou #Greenpeace est porté par l’Agence française de développement (#AFD, partenaire du Monde #Afrique). D’un montant de 18 millions de dollars (environ 16 millions d’euros), dont 6 millions de dollars financés par la France, il est censé contribuer à la gestion durable des forêts à laquelle s’est engagée la #RDC en adoptant une stratégie nationale de lutte contre la déforestation en 2012. Au total, à travers CAFI, Kinshasa devrait recevoir 200 millions de dollars d’ici à 2020 pour financer cette stratégie dont la réussite détermine l’avenir de 7 % des #forêts tropicales mondiales.
    « La feuille de route n’a jamais été d’octroyer de nouvelles concessions industrielles », un membre de l’Initiative pour les forêts d’#Afrique_centrale.

    La multiplication des grandes #concessions_forestières peut-elle être la pièce maîtresse d’une telle ambition ? C’est ce qui ressort de la proposition de l’AFD, qui met en avant la sous-exploitation de la forêt congolaise et les importantes « opportunités de développement économique » que cela permet d’envisager. Elle évalue ainsi un scénario qui conduirait à multiplier par trois les superficies accordées aux exploitants industriels – de 11 millions d’hectares aujourd’hui à 30 millions d’hectares – et à multiplier par quinze le volume de bois prélevé.
    Sous-exploitation

    Cette perspective n’a pas simplement fait s’étrangler les ONG environnementales, elle a aussi fait tousser les partenaires de CAFI. Lors de la réunion du comité technique organisée par visioconférence le 3 mai depuis Kinshasa, l’AFD a reçu 39 recommandations pour retravailler son projet. « La feuille de route n’a jamais été d’octroyer de nouvelles concessions industrielles. Tout le monde connaît la situation. L’essentiel de la coupe en RDC est illégal, le ministère n’a pas les moyens de contrôler les opérateurs sur le terrain et l’argent qui ressort de ces trafics alimente les rébellions dans le pays. L’amélioration de la gouvernance du secteur devrait être au centre d’un programme de gestion durable. Or il n’en est quasiment pas question », critique un membre de CAFI, en demandant aussi à comprendre comment la multiplication par trois des superficies exploitées ne conduira pas à un accroissement des émissions de #gaz_à_effet_de_serre.

    #forêt #exploitation_forestière #bois #conflits_d'intérêt