• Frisco versus techies

    La traduction en exclusivité du communiqué de CounterForce et du tract distribué à l’occasion du blocage d’Anthony Levandowski :

    http://sniadecki.wordpress.com/2014/02/17/frisco-vs-techies

    Lors de la préparation de notre manifestation, nous avons pu observer Levandowski sortant de chez lui. Il avait des Google Glasses [les lunettes connectées à Internet, dont les verres servent d’écran] sur les yeux, portait son bébé dans un bras, et une tablette dans sa main libre. En descendant l’escalier avec son enfant, ses yeux étaient fixé sur la tablette à travers les verres de ses Google Glasses, pas sur la vie contre sa poitrine. Il apparaissait alors exactement comme le robot qu’il admet être. [...]

    L’aveugle qui va à Taco Bell et le consommateur qui sauve son père sont les héros de cette utopie technologique. Les mineurs sont ignorés et les travailleurs des usines oubliés. Tant que le capitalisme fonctionne, tout ce qui lui est liée sera empoisonné par sa maladie. Des gens comme Levandowski participent à l’embourgeoisent des quartiers, inondent le marché avec des produits nuisibles, et créent les infrastructures d’un totalitarisme inimaginable. Ce sont toutes ces nuisances que nous voulons chasser de nos vies.

    (A quoi ça sert Internet si on doit tout faire soi-même ?)

    #Google_bus, #Google_shuttle, #anti-techies, #Silicon_Valley, #numérique, #critique_techno, #anti-indus, #anti-industriel, #lutte_des_classes.

    That’s all folks !

  • Progressive Kristallnacht Coming ? — Tom Perkins
    http://online.wsj.com/news/articles/SB10001424052702304549504579316913982034286

    Writing from the epicenter of progressive thought, San Francisco, I would call attention to the parallels of fascist Nazi Germany to its war on its “one percent,” namely its Jews, to the progressive war on the American one percent, namely the “rich.”

    Oui, quand on est suffisamment riche, on a le droit de faire publier absolument n’importe quel délire dans le journal.

    • Aussi bizarre que cela puisse paraître, ce n’est pas entièrement faux selon certaines personnes, pas du tout du côté libéral, mais du côté extrême-gauche marxienne.

      Cf Moishe Postone, Robert Kurz, Anselm Jappe, etc, et leurs diverses analogies sur le fait que beaucoup d’anti-capitalistes se focalisent sur la personnification de la richesse, plutôt que de critiquer les processus capitalistes (et en premier lieu la valeur) qui ne sont pas seulement chez les riches, mais qui imprègnent la société entière. Ce qui aboutit alors à des mécanismes similaires à l’antisémitisme moderne (pas celui des chrétiens qui est différent), quand bien même ce n’est pas forcément tourné vers les juifs.

    • Belle inversion de la réalité, tout de même : les nazis utilisaient l’antisémitisme pour détourner les ouvriers de la lutte des classes, l’exploiteur Perkins utilise cette comparaison dans le même but...

      http://www.courrierinternational.com/article/2014/02/04/ces-ultrariches-qui-se-sentent-persecutes

      La gauche prépare-t-elle sa Nuit de cristal ?

      C’est depuis l’épicentre de la pensée progressiste aux Etats-Unis, San Francisco, que je veux attirer l’attention sur les parallèles entre d’une part l’Allemagne nazie et sa guerre contre ses “1 %” – à savoir les Juifs – et d’autre part la guerre de la gauche contre les 1 % de l’Amérique – à savoir les riches.

      Du mouvement Occupy à la diabolisation des riches qui transpire dans le moindre mot de notre quotidien local, The San Francisco Chronicle, je sens monter une vague de haine contre ces 1 % qui réussissent. L’opinion est scandalisée par les #Google_bus qui transportent les employés du secteur high-tech de San Francisco vers les sociétés [de la Silicon Valley] qui les emploient.
      Il y a de l’indignation également contre la hausse des prix de l’immobilier, qu’alimente le pouvoir d’achat de ces “techno-geeks” [#anti-techies].

      C’est là une très dangereuse dérive de la pensée américaine. La Nuit de cristal était impensable en 1930 ; le radicalisme “progressiste” qui en est issu est-il impensable aujourd’hui ?

      Tom Perkins, courrier des lecteurs, The Wall Street Journal, le 24 janvier 2014.

      Quoiqu’il en soit, c’est ignoble.