#grothendieck

  • Céline Pessis & Sara Angeli Aguiton, Les petites morts de la critique radicale des sciences, 2015
    https://sniadecki.wordpress.com/2022/06/19/pessis-aguiton-critique-sciences

    Si la critique (et l’autocritique) des sciences a une histoire articulée à celle de l’écologie politique, son héritage est aujourd’hui invisible. Comment expliquer l’absence de transmission, entre générations de chercheurs comme au sein de la mouvance écologiste, de la mémoire de ce mouvement de critique radicale des sciences des années 1970 ? Après avoir éclairé les formes de l’engagement critique des scientifiques durant l’entre-deux-mai (1968-1981), cet article propose quelques pistes afin de rendre compte des reconfigurations sociales, politiques et institutionnelles qui ont produit une telle occultation. L’étude de deux moments est privilégiée : la reprise en main politico-industrielle de la recherche au tournant des années 1980, qui vient offrir aux chercheurs un nouvel ethos scientifique mêlant vulgarisation et innovation ; et le tournant réformiste « sciences-société » des années 2000, qui, tout en poursuivant une régulation libérale des innovations technocapitalistes, entend gérer le renouveau contestataire par l’inclusion de la société civile.

    #critique_techno #science #scientisme #Grothendieck #Serge_Moscovici #Histoire

    • Les conflits environnementaux et les nouvelles mobilisations ont grandement préoccupé les institutions européennes et nationales, qui raffinent leurs techniques de gouvernement pour les gérer. À l’échelle européenne, un arsenal d’instruments est alors développé afin de mesurer l’opinion publique concernant ces technologies et d’organiser le « public understanding of science » par des campagnes de communication et de médiation scientifique qui visent à redorer l’image des technosciences. En France, les CCSTI, les musées des sciences et de l’industrie ainsi que les initiatives de médiations scientifiques deviennent les bras armés de ces politiques. Ce mouvement politique, enclenché à la fin des années 1990, est très descendant et repose sur l’idée que les mobilisations sociales remettant en cause le dogme du progrès seraient le produit d’un manque de confiance lié à un manque de connaissance scientifique (conception que l’on nomme « modèle du déficit »).

      #acceptabilité #médiation

  • Grothendieck : la moisson | Radio France
    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/la-methode-scientifique/grothendieck-la-moisson-5643669

    Le grand chef d’œuvre d’Alexandre Grothendieck, « Récoltes et Semailles », rédigé entre 1985 et les années 2000, a enfin été publié. Comment appréhender cet opus énorme et complexe, mêlant mathématiques, physique, autobiographie, réflexions politiques, philosophiques, poétiques et spirituelles ?

    #Grothendieck #récoltes_et_semailles #topos #mathématique

  • Alexandre Grothendieck & « Survivre et vivre » - Notre Bibliothèque Verte (n° 36)
    https://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?article1581

    Pierre Fournier, le fondateur de La Gueule Ouverte et Alexandre Grothendieck, celui de Survivre, restent, 50 ans après leur geste inaugural, des cadavres dans le placard des « écologistes ». Ils partagent une brève existence militante. Fournier publie ses premiers articles « écologistes » en 1967 dans Hara-Kiri, puis dans Charlie Hebdo entre 1970 et 1972, et meurt en février 1973, trois mois après le lancement de La Gueule Ouverte (voir ici). Alexandre Grothendieck, médaille Fields de mathématiques en 1966, fonde en juillet 1970, avec quelques universitaires réunis à Montréal, le « mouvement international pour la survie de l’espèce humaine », nommé Survivre. Le bulletin du mouvement paraît en août 1970. Dès la fin de l’année, Grothendieck découvre, enthousiaste, les chroniques de Pierre (...)

    https://archivesautonomies.org/spip.php?article2220
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=1320
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=1328
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=1336
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=1341
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=1343
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=1352
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=1359
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=1373
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=1391
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=1407
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=1423
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=1440
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=1455
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=1461
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=1477
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=1501 #Documents
    https://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/grothendieck_survivre_-_notre_bibliothe_que_verte_no36.pdf

  • Devons-nous arrêter la recherche ?
    https://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?article1573

    François Graner, chercheur et biophysicien, fait partie de ces scientifiques et universitaires avec qui nous avons des échanges amicaux, quoique sporadiques, depuis de nombreuses années, et tout d’abord sur la critique de la science. C’est ainsi qu’en 2011, co-lauréat d’un prix Art & Science organisé par Minatec et le CEA de Grenoble, il avait généreusement distrait 2000 € de sa récompense, afin de financer Pièces et main d’œuvre, poussant la conscience jusqu’à s’en expliquer sur notre site (ici et là). « Le problème, disions-nous alors, c’est que François Graner souffre de « dissonance cognitive ». C’est l’expression scientifique et contemporaine de ce qu’on nommait jadis « troubles de conscience » et encore avant « états d’âme ». » L’âme et la conscience ayant disparu avec la religion et la politique, (...)

    #Documents
    https://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/virus_et_recherche.pdf

    • Je fais partie du Comité d’éthique, de déontologie et d’intégrité scientifique (CEDIS) de l’Université de Paris. En 2021, pour éviter le gel du débat sur l’origine de la pandémie, j’ai co-signé quatre lettres ouvertes qui ont été publiées par des médias de différents pays4, ainsi qu’une correspondance à la revue The Lancet5 ; et j’ai co-organisé une conférence publique en ligne6. Je collabore à un projet de recherches commun à trois laboratoires, intitulé « Elucidating the proximal origin(s) of the SARS-Cov2 » (Labex WhoAmI, Initiative d’excellence, Université de Paris, septembre 2021-août 2023). Le texte qui suit n’est pas issu de ce projet de recherches et n’appartient pas entièrement au domaine de mon expertise scientifique. Il n’engage pas mes institutions de tutelle ni le CEDIS.

      A ce jour, les interrogations sur l’origine de la pandémie de Covid-19 n’ont pas reçu de réponse définitive. Elles ont mis en lumière de graves fautes de la communauté scientifique, tant sur les choix des recherches menées, que sur le débat à leur sujet, alors même que l’enjeu est déterminant pour la prévention des futures pandémies. Ce premier volet retrace les manquements des scientifiques, et analyse les liens entre ces manquements et le fonctionnement actuel de la recherche. Il sera suivi d’un second volet engageant une réflexion plus générale, axé sur les leçons à tirer en ce qui concerne la recherche scientifique dans son ensemble : son utilité pour la société, ses dangers, ses régulations, et son futur.

      #François_Graner #recherche_scientifique #Grothendieck #critique_techno #Science #covid-19

    • Toute la première partie montre surtout qu’il n’y a aucun besoin « méchants » : juste l’activité de recherche sur les virus en elle-même génère des dangers en permanence, dans plein de pays. Il y a des accidents tous les ans, certains recensés, d’autres pas, mais ça arrive tout le temps. Et beaucoup de labos ont des protocoles de sécurité moins stricts que ce qu’il faudrait, ou pas assez suivi à la lettre.

      C’est dans ce contexte qu’il faut apprécier la catégorie d’expériences à risque : celles dont le résultat, souhaité ou tout au moins qui peut être raisonnablement anticipé, est l’apparition de pathogènes devenus plus dangereux pour les humains ou pour un hôte animal intermédiaire. Par exemple, par une manipulation génétique ou par une évolution accélérée, le pathogène acquiert une capacité accrue à infecter un humain, à affecter sa santé, ou à se propager vers d’autres humains. Ou bien, le pathogène acquiert une meilleure capacité à surmonter la réponse immunitaire de l’humain, à résister à un médicament ou à un vaccin ; quand il ne s’agit pas de reconstruire un pathogène éradiqué. La comparaison entre bénéfices et risques de telles expériences requiert de déterminer qui peut en tirer parti, dans quelle mesure, et qui peut avoir en supporter les risques, à court ou à long terme, avec quelle probabilité, et avec quelles conséquences éventuelles.

    • Il serait d’ailleurs peut-être plus exact de comparer la communauté scientifique à quelqu’un qui accepte d’être payé pour inventer sans cesse, simultanément, des revolvers et des gilets pare-balles innovants.

      […]

      Questionnés à ce sujet, plusieurs de mes collègues me répondent : « Moi, j’utilise l’argent des militaires pour de bonnes recherches, et si ce n’est pas moi d’autres prendront cet argent pour faire pire. » Cet argument semble être surtout destiné à se donner bonne conscience. C’est en pesant politiquement pour assécher les budgets militaires, qu’il serait possible de réorienter ces fonds pour une vraie liberté de recherche ou pour des activités socialement plus utiles. Car par définition de leur métier, les militaires ont pour objectif le combat défensif ou offensif, et non d’être philanthropes. La recherche à visée militaire contribue à la compétition et aux inégalités, notamment entre différents Etats ou entre différentes régions du monde.

      […]

      Par ailleurs, les recherches les plus anodines peuvent, une fois publiées, être utilisées pour des applications qui n’ont pas été anticipées. En ce qui me concerne, ou autour de moi, j’ai ainsi vu une grande entreprise de télécommunications tirer parti d’un mémoire en sciences sociales sur les groupes d’opposants aux nanotechnologies, ou les services des explosifs de l’armée française être les premiers à s’intéresser à des travaux sur les mousses de savon. Une multinationale agrochimique peut profiter de techniques agronomiques mises en place justement pour aider les petits agriculteurs à résister à la concurrence.

      […]

      Un collègue européen m’a proposé de collaborer à une recherche portant sur les embryons humains, interdite dans son pays comme dans le mien, via l’utilisation d’un laboratoire dans un pays tiers où cette pratique est possible. Le clonage humain, qui ne fait pas non plus partie pour l’instant des pratiques soutenues institutionnellement, est abordé par des biais divers. Quant à la manipulation artificielle de l’information génétique humaine (« édition du génome »), elle est, elle aussi, dans une situation intermédiaire. La première annonce de la naissance d’un bébé humain après édition du génome a eu lieu en Chine en 2018. Suite au choc de cette annonce, l’auteur a été sanctionné et marginalisé. Cependant, depuis, loin de vouloir interdire l’édition du génome, l’Organisation Mondiale de la Santé a énoncé en juillet 2021 des « bonnes pratiques » reposant largement sur la bonne volonté des acteurs eux-mêmes.

  • Allons-nous continuer la recherche ?
    https://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?article1535

    La « crise » sanitaire (celle du Covid-19) ramène une fois de plus à l’esprit une question et un questionneur que la corporation scientifique s’efforce d’ignorer, d’éliminer et d’enfouir depuis un demi-siècle. Le questionneur est pourtant un scientifique lui-même, mathématicien de génie reconnu comme tel par ses pairs, et son questionnement est on ne peut plus scientifique : « Pourquoi faisons-nous de la recherche scientifique ? A quoi sert socialement la recherche scientifique ? Allons-nous continuer à faire de la recherche scientifique ? » Résumons Alexandre Grothendieck (1928-2014) au plus bref, afin de lui laisser la parole. Son père Sacha Shapiro (1889-1942), issu d’une famille juive hassidim d’Ukraine, fut un combattant libertaire contre l’autocratie tsariste, la dictature bolchevique et le (...)

    #Documents
    https://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/alexandre_grothendieck2.pdf

  • Groupe Grothendieck, Avis aux chercheurs, aux professeurs, aux ingénieurs, 2020
    https://sniadecki.wordpress.com/2021/01/08/groupe-grothendieck-technoscience
    et à la base
    https://lundi.am/Avis-aux-chercheurs-aux-professeurs-aux-ingenieurs

    BIEN QU’AUJOURD’HUI le projet technoscientifique insuffle ses directives et sa façon de voir le monde dans nombre de catégories de l’activité humaine, son cœur, sa capacité à agir, se trouve principalement dans la recherche scientifique et plus précisément dans les mastodontes des instituts de recherche dits « publics ». En France ce sont surtout le CNRS et le CEA qui agrègent la plupart des forces pour la bataille technoscientifique.

    La décision d’arrêter au plus vite la recherche et de fermer ces instituts est une priorité sociale et politique. Nous ne pouvons nous réapproprier ces « moyens de production » qui ne sont pas fait pour le peuple mais contre lui. Les pseudo-bienfaits obtenus par la consommation des sous-produits du système ne compensent ni ne règlent les méfaits et les nuisances de ce même système. La satisfaction n’engendre pas automatiquement la liberté.

    Cette décision d’arrêter, elle ne peut venir que d’en bas, des ingénieurs, chercheurs, professeurs, techniciens, c’est-à-dire des personnes qui font réellement tourner la machine, l’entretiennent, la perpétuent et propagent son idéologie. Ni un salaire, ni un statut, ni la jubilation d’une découverte ne peuvent justifier la perpétuation d’une telle barbarie. Voyons ce projet comme quelque chose de massif avec ses routines étatiques et son cheptel humain. Les gestes individuels du « si tout le monde faisait comme moi » n’y changeront pas grand chose parce qu’ils agissent à un niveau inférieur au politique. C’est-à-dire au niveau de l’éthique et cela n’est pas suffisant, pour enrailler le processus d’expansion. C’est au niveau de la communauté des humains, de la société, qu’il faut agir. Les combats se situent donc sur le terrain de l’action effective, des luttes d’idées et de l’organisation en groupes, collectifs, où toutes autres structures ouvertes, combatives et déterminées. Si nous agissons, personne ne peut prédire les issues des combats à venir.

    Groupe Grothendieck, automne 2020.

    L’université désintégrée
    http://www.lemondealenvers.lautre.net/livres/universite_desintegree.html

    Le groupe Grothendieck est composé d’étudiants, d’étudiantes, de démissionnaires de l’Université, de non-experts experts de leur vie, d’anti-tout jamais contents, de fouineuses d’informations, de perturbatrices de conférences guindées, de doctorants (bientôt chômeurs) fans d’Élisée Reclus…
    Il nous fallait un nom. En forme d’hommage, Grothendieck, de par son parcours, ses écrits et ses engagements, nous semblait refléter assez bien ce que nous avions envie de faire, bien loin des mouvements réformistes corporatistes.

    Sommaire

    Introduction : « Welcome in the Alps »

    I Le modèle grenoblois : De la place forte militaire au bassin industriel / Les militaires dans le Triangle de Fer / Une armée de chercheurs au service de l’industrie militaire / Louis Néel, le cerveau du modèle grenoblois / Une « Silicon Valley à la française » ?

    II Les deux campus : La vitrine à l’américaine : le campus de Saint-Martin-d’Hères / La salle des machines du laboratoire grenoblois : la Presqu’île scientifique

    III L’actualité du Triangle de Fer : Chefs et fonctionnement de l’UGA / L’Enseignement supérieur et la Recherche (ESR) dans le Triangle de Fer / Laboratoires et équipes mortifères à Grenoble

    Conclusion : ce que chercher veut dire : La main invisible de l’armée / Thanatophilie de la recherche publique / Refus total contre refus parcellaire

    Principales institutions citées / Quelques livres pour aller plus loin / Chronologie / Le groupe Grothendieck / Notes

    #technoscience #recherche #critique_techno #armée #pouvoir #liberté #politique #Grothendieck #Alexandre_Grothendieck

    • Hommage ou appropriation, ça se discute. Surtout si c’est pour recycler le compte frelaté de pmo :)

    • Si on parle de cachotteries je n’en sais rien… mais en tout cas le livre explique clairement que le groupe part d’étudiantes et d’étudiants. Et s’est formé suite à la répression d’un rassemblement contre la venue de l’armée sur le campus. En revanche illes indiquent clairement suivre la voie de la méthode d’enquête critique utilisée par PMO, et illes ont fait leur recherche sur le même domaine : l’histoire grenobloise puisque c’est de là qu’illes parlent.

      Pour les étudiants conscientisés, le message envoyé par les instances universitaires est assez clair : « Lʼarmée, au même titre que les autres institutions dʼÉtat, est la bienvenue à la fac et dʼailleurs,nous collaborons volontiers avec elle. » Vers la fin de lʼaprès-midi, le bâtiment offre une brèche dans laquelle sʼengouffre le cortège étudiant et antimilitariste aux cris de « Frontex, dégage ! ». Dans la salle du colloque, la présentation sʼarrête,quelques apostrophes volent de part et dʼautre. Cinq minutes plus tard, une vingtaine de flics accompagnés des cowboys de la BAC prennent tout le monde par surprise et tapent à la volée les étudiants et étudiantes coincés dans la salle. Une sortie par une salle attenante permet de fuir lʼassaut policier, tout le monde court. Une manifestante se fait attraper et frapper au sol par la police. Elle finira sa journée à lʼhôpital, traumatisée plus que blessée par cette violence sauvage. Au total, quatre blessés légers sont à dénombrer du côté des manifestantes et des manifestants.

      Cet évènement est lʼélément déclencheur de lʼécriture de ce livre. Fréquentant le campus depuis de nombreuses années, nous savions quʼil y avait des liens aussi bien historiques quʼéconomiques entre la fac et lʼarmée, mais nous en étions restés à des suppositions. […] La violence subie lors de la première manifestation dénonçant lʼassociation de lʼuniversité avec des institutions policières et militaires, ainsi que le silence méprisant dont a fait preuve la direction de la fac aux communiqués qui ont suivi le colloque, nous ont donné lʼélan pour fouiller et dénoncer les intrications entre la recherche, lʼuniversité, lʼarmée et le tissu industriel à Grenoble.

      Comment caractériser ces liens ? Les historiens étasuniens, forts du contexte national de la Guerre froide et des politiques publiques en matière dʼarmement, ont été les premiers à parler de « complexe militaro-industriel6 ». Le terme connut un énorme succès aux États-Unis et fut complété dʼun troisième terme dans les années 1970 : cʼest le complexe scientifico-militaro-industriel. En France, des auteurs et autrices comme Roger Godement ou Andrée Michel en popularisèrent lʼuti-lisation7. Préférant les allégories aux sigles barbares dont ce petit livre est déjà bien truffé, nous utiliserons lʼexpression « Triangle de Fer »*, développée dans le livre The Valley8, qui désigne les liens quʼentretenaient dans la Silicon Valley des années 1930 lʼUniversité de Stanford, lʼUS Army et les proto-start-up comme Hewlett-Packard, pour lʼappliquer au cas français actuel.

      Le Triangle de Fer, est structuré autour de trois acteurs : lʼarmée, les industriels et lʼUniversité (au sens large : facultés, écoles dʼingénieurs, recherche publique et enseignement public supérieur). Dans ce livre, nous nous attacherons à montrer les relations entre université et armée, et université et industrie dans la région grenobloise. […]

      Quʼon se le dise : aucune révélation top secrète, aucun plan confidentiel dʼun complot militaire, aucun tuyau dʼune source anonyme nʼapparaîtront dans ce livre. Contrairement à lʼépoque de Roger Godement – qui, pour parvenir à un résultat fourni, devait compiler informations livresques souvent en anglais, sources officieuses du sérail militaire, et articles tirés de revues obscures – aujourdʼhui rien nʼest plus simple que de se les procurer. Malgré les secrets dʼÉtat et la discrétion des labos, une partie des informations est accessible au commun des mortels : articles de journaux locaux ou nationaux, sites internet, livres, déclarations radio ou télé, thèses accessibles en ligne... Ils se vantent, ils se répandent en propagande, on en profite ! Pas besoin du chapeau de détective ou de la carte de presse du journaliste dʼinvestigation : un peu de curiosité et de perspicacité suffisent à révéler les histoires et détricoter le fil des servitudes entre organismes, financements et responsabilités. Même sʼil est vrai que la carte de presse dʼun journaliste nous aurait, sans doute, permis de fouiner plus profondément, lʼessentiel a été fait.

      Cette façon de travailler, nous lʼempruntons à lʼ« enquête critique », une méthode initiée par le site Pièces et main dʼœuvre et utilisée par des collectifs de militants depuis pas mal dʼannées dans la région grenobloise. À chaque information collectée, à chaque paragraphe écrit, nous revenions à nos questions de base : Qui commande ? Dans quelle structure ? Avec quels moyens financiers ? Quels moyens matériels ? Quelles forces politiques ? Dans quels buts ? Avec quels soutiens ?Toutefois, ne souhaitant pas reproduire la séparation disciplinaire que lʼon apprend à la fac, ce texte est à la fois un récit de la technopole grenobloise, une critique sociale du désastre, un tract politique véhément contre la recherche scientifique et une réflexion philosophique sur ses conséquences. Nous resterons à un niveau local, celui que nous connaissons le mieux,sans pour autant cesser de faire des va-et-vient avec les enjeux globaux. Car nous partons du présupposé que lʼimplantation du Triangle de Fer est partout présente dans les pays industrialisés. Que la ville de Grenoble soit certifiée « ville verte,propre, apaisée et solidaire » (on en passe) ne change rien à la prégnance du système dans nos vallées, bien au contraire ! Mais sʼil vous prenait lʼenvie de faire de même dans votre ville,il est probable que vous y découvririez le même style de petites pépites.

      Ce travail doit beaucoup aux militants techno-critiques de la région grenobloise et à leur lutte contre les « nécrotech-nologies » (nano et biotechnologies, biologie de synthèse, interactions homme-machine, etc.), et aux travaux de fond quʼils et elles ont mené sur la technopole grenobloise. Nous espérons que la critique produite dans ce livre soit féconde à Grenoble ou ailleurs. En débats quʼelle soulèvera peut-être ; en initiatives du même genre dans dʼautre villes, sur dʼautres campus, par des étudiants et des étudiantes ne se laissant pas duper par les consensus faux et mous de leur directeur et de ses ouailles ; et surtout féconde en combats face à un pouvoir qui montre les crocs contre sa population et tue sans vergogne dans bien des régions du monde. Parce que lʼaction de la cri-tique reste et restera avant tout la critique en action, il nous faudra, nous, vous, servir du texte, de la méthode, pour demander des comptes en haut, et peut-être nous organiser pour que les choses changent, à Grenoble et dans les autres facs. La lutte ne fait que recommencer !

  • Les notes du mathématicien Alexandre Grothendieck arrivent sur le net - Libération
    http://www.liberation.fr/sciences/2017/05/05/les-notes-du-mathematicien-alexandre-grothendieck-arrivent-sur-le-net_156

    Si la question des archives de Montpellier est réglée, il reste maintenant à trouver une solution pour les 65 000 pages de Lasserre. Seront-elles vendues ? Seront-elles accessibles un jour ? Pour l’instant, la Bibliothèque nationale de France (BNF) et l’Institut des hautes études scientifiques (IHES) ne parviennent pas à formuler une offre aux enfants du mathématicien. La question clé étant : ce trésor a-t-il un prix ?

    Ceux qui cliqueront sur les archives Grothendieck doivent être prévenus d’une chose. Il se trouve au pied d’un Himalaya des mathématiques, puisque chaque feuille manuscrite nécessite une dizaine d’heures de travail pour un géomètre algébriste rompu aux « gribouillis » grothendieckien. Les choses misent à plat, le travail commence.

    Pour organiser le décryptage, il faudra sans doute qu’une équipe de mathématiciens s’organise à travers la planète, sur le modèle des Polymaths. Un mathématicien pose une question, et qui détient un bout de la réponse apporte sa contribution. La publication scientifique finale pourrait mentionner une quarantaine de signatures de chercheurs qui ne se seront croisés que numériquement.

    #archives-scientifiques #mathématiques #collaboration

  • Les Maths de #Grothendieck - Numéro 467, septembre 2016 - Pour la Science

    http://www.pourlascience.fr/ewb_pages/e/espace-numerique-detail.php?art_id=37381&num=467

    DOSSIER
    Grothendieck : un génie des maths devenu ermite Winfried Scharlau
    Une jeunesse marquée par la guerre, la gloire scientifique, une fin de vie en solitaire et empreinte de mysticisme : tel était le destin fort singulier d’Alexandre Grothendieck, l’un des plus brillants mathématiciens du XXe siècle.

    Grothendieck : un héritage mathématique fertile Jean Malgoire
    Parmi les multiples concepts qu’Alexandre Grothendieck a inventés, le « topos » est sans aucun doute l’un des plus puissants, et celui dont le champ d’applications présentes et à venir est le plus vaste.

    Grothendieck : un écrivain en quête de vérité Leila Schneps
    Alexandre Grothendieck a laissé bien plus qu’une œuvre mathématique monumentale : une façon d’aborder le monde sans fard ni artifices, à commencer par ceux dont on se pare soi-même pour affronter la vie.

    En 3 articles et 20 pages. À ne pas manquer.

    • et aussi ça : https://seenthis.net/messages/513010

      Alexandre Grothendieck est un des plus grands mathématiciens du XXe siècle, dit-on. Moissonneur de nombreux prix académiques – il revendra aux enchères sa médaille Fields (1966) pour soutenir le Vietnam dans sa lutte contre l’impérialisme. Ou encore il refusera le prix Crafoord en 1988 : il soutient qu’accepter ce jeu des prix et des récompenses serait cautionner « un esprit et une évolution, du milieu scientifique, qu’[il] reconnaît comme profondément malsains. » Quand il est invité au Collège de France, Grothendieck y propose un cours intitulé : « Allons-nous continuer la recherche scientifique ? » De 1973 à sa retraite en 1988, il enseigne à l’université de Montpellier, avant de se replier dans les Pyrénées. À Montpellier, il a laissé des cartons de notes, écrites ces vingt dernières années. Vingt mille pages, qui en font saliver plus d’un. Car il y aurait des trésors à déchiffrer dans ces pattes de mouche. Mais Grothendieck, que son exil montagnard n’a pas réconcilié avec le monde de la recherche, ne lâche pas le morceau : il fait paraître en 2010 « une déclaration de non-publication ». Il y interdit tout usage de ses textes sous quelque forme que ce soit. Le responsable du patrimoine de l’université de Montpellier cherche à passer outre. Il veut prouver la valeur scientifique de ces écrits, afin de les classer comme « trésor national », et ainsi s’asseoir sur les intentions de l’auteur. Si aujourd’hui, remettre en cause la recherche scientifique est un blasphème, la critique, lorsqu’elle est émise par un éminent chercheur, ne peut que relever de la folie. Pour bon nombre de scientistes, Grothendieck est atteint d’une « paranoïa autodestructrice ». Faut-il vraiment être parano, aujourd’hui, pour vouloir foutre le feu à un tas de vieux papiers, qui pourraient conduire à de funestes applications scientifiques ? Tant pis pour les puristes, Grothendieck ne vendra pas son âme au diable.

      Momo Brücke https://seenthis.net/messages/102569

  • Survivre (1970 – 1975) | #Science et #Société
    http://science-societe.fr/survivre

    Au sein du courant de critique des sciences du début des années 1970, la #revue Survivre, et le groupe du même nom, occupent une place singulière. Initiatrice de nombreux thèmes de l’#écologie militante en France, source d’inspiration pour des pionniers de l’écologie #politique comme Pierre Fournier (lui-même fondateur de La Gueule Ouverte), et ayant bénéficié d’une diffusion plus large que Labo Contestation ou Impascience, la revue est aussi remarquable par le cheminement qu’elle a suivi entre 1970 et 1975. Après des débuts marqués par une réflexion sur la responsabilité des savants face aux dangers de l’industrialisation et aux menaces militaires, le groupe évolue peu à peu et se radicalise, jusqu’à l’arrêt de la parution de la revue en 1975. Au cours de ces quelques années, Survivre formule une critique externe des sciences, moins tournée vers la vie de laboratoire (contrairement à Labo Contestation et Impascience) et plus attentive aux conséquences sociales de ces pratiques. Mais de toute évidence, Survivre n’a eu de cesse de remettre en question les fondements de la pratique scientifique, et d’essayer d’imaginer des alternatives au développement technoscientifique contemporain.

    #archives

  • Les inestimés « #Grothendieck Papers »
    http://www.liberation.fr/debats/2016/06/08/les-inestimes-grothendieck-papers_1458196

    Que valent les archives d’un génie des mathématiques ? Mort en 2014, le mathématicien Alexandre Grothendieck a laissé quelque 85 000 pages. L’université de Montpellier vient de restituer le « pactole » aux enfants. A eux de décider du sort de documents qui n’ont pas révélé tous leurs secrets.


    Les derniers papiers laissés à Lasserre (Ariège) par Alexandre Grothendieck vers les années 2000. Photo Courtesy famille Grothendieck

  • Récoltes et semailles , l’autobiographie mathématique inédite d’Alexandre Grothendieck, lisible en ligne pour les courageux :

    http://lipn.univ-paris13.fr/~duchamp/Books&more/Grothendieck/RS/pdf/RetS.pdf

    C’est un texte énorme (presque mille pages de pdf), mais le peu que j’en ai lu pour l’instant est plutôt passionnant, didactique, et même assez beau ; pas besoin d’être un génie des maths pour s’y aventurer, bien au contraire même, c’est un texte très intuitif où Grothendieck se montre soucieux de faire sentir ce que peut bien être, pour les butés du chiffre, cette nébuleuse a priori inaccessible qu’est la création mathématique.

    "Je viens là d’esquisser à grands traits deux portraits : celui du mathématicien « casanier » qui se contente d’entretenir et d’embellir un héritage, et celui du bâtisseur-pionnier, qui ne peut s’empêcher de franchir sans cesse ces « cercles invisibles et impérieux » qui délimitent un Univers. On peut les appeler aussi, par des noms
    un peu à l’emporte-pièce mais suggestifs, les « conservateurs » et les « novateurs ». L’un et l’autre ont leur raison d’être et leur rôle à jouer, dans une même aventure collective se poursuivant au cours des générations, des siècles et des millénaires. Dans une période d’épanouissement d’une science ou d’un art, il n’y a entre ces
    deux tempéraments opposition ni antagonisme. Ils sont différents et ils se complètent mutuellement, comme se complètent la pâte et le levain.
    Entre ces deux types extrêmes (mais nullement opposés par nature), on trouve bien sûr tout un éventail de tempéraments intermédiaires. Tel « casanier » qui ne songerait à quitter une demeure familière, et encore moins à aller se coltiner le travail d’aller en construire une autre Dieu sait où, n’hésitera pas pourtant, lorsque décidément ça commence à se faire étroit, à mettre la main à la truelle pour aménager une cave ou un grenier,
    surélever un étage, voire même, au besoin, adjoindre aux murs quelque nouvelle dépendance aux modestes proportions. Sans être bâtisseur dans l’âme, souvent pourtant il regarde avec un oeil de sympathie, ou tout au moins sans inquiétude ni réprobation secrètes, tel autre qui avait partagé avec lui le même logis, et que voilà à trimer à rassembler poutres et pierres dans quelque cambrousse impossible, avec les airs d’un qui y verrait
    déjà un palais..."

    #maths #Grothendieck

  • Les « gribouillis » d’Alexandre #Grothendieck enfin sauvegardés
    http://www.liberation.fr/sciences/2015/06/17/les-gribouillis-d-alexandre-grothendieck-enfin-sauvegardes_1331465

    Les archives d’Alexandre Grothendieck, que nous avions laissées il y trois ans dans un cagibi de l’Institut de botanique de Montpellier, ont changé de mains sans bouger d’endroit et vont pouvoir entrer dans le monde numérique. Un accord a été ratifié mercredi entre la région Languedoc-Roussillon et l’université de Montpellier pour que ses 20 000 pages de notes contenues dans cinq cartons soient scannées et conservées selon les règles de l’art.


    Dessins de la main d’Alexandre Grothendieck, contenus dans les archives de Montpellier.
    #math

    • Les gribouillis d’Alexandre Grothendieck malheureusement sauvegardés…

      Enfin je dis ça mais l’information principale de l’article c’est pourtant :

      ses enfants ont donné un avenir aux gribouillis de Montpellier en respectant ses dernières volontés qui étaient de confier ses ultimes écrits à la Bibliothèque nationale

      alors qu’aussi bien il y a 30 ans qu’en 2010 il disait qu’il ne voulait que rien ne soit publié.

      Ou bien rien publié, mais pas détruit non plus, juste stocké à la biblio natinoale ? Ce serait un peu naïf de sa part, comme si, sans le supprimer, le contenu existant allait rester à la biblio sans le rendre accessible à d’autres.

      Ou bien comme il était quand même fier de lui, il ne s’est jamais résolu à demander à détruire ce contenu (dans le but de ne pas le rendre accessible à la communauté scientifique corrompue par le monde industriel, selon ses convictions).

    • Personnellement je me réjouis que cet esprit brillant puisse en inspirer d’autres. Il y a un flou bien sûr, mais il me semble que tu simplifies un peu trop « ses convictions » : à mon sens il ne s’agissait en tout cas pas d’une posture morale ("je punis la communauté scientifique parce qu’elle est corrompue"), mais d’une question politique ("je n’accepte plus de participer à ce système de développement de la #recherche, car il conduit à la destruction de la vie"). Les conséquences ne sont pas les mêmes.

    • Je n’ai jamais dit que c’était une question morale, au contraire… :D

      C’était clairement une demande politique car il ne voulait pas que son travail tombe dans les mains de la Recherche, afin que ça ne puisse pas servir ensuite à l’industrie ou tout autre chose de ce genre qu’il considérait comme nuisible.

      D’après lui le monde de la Recherche était un système, et donc peu importe qu’il y ait telle ou telle exception de chercheur « gentil », il ne voulait plus avoir à faire avec ce système dans son ensemble ni surtout lui servir la soupe.

      S’il voulait inspirer d’autres esprits scientifiques, il semblerait que ce soit en les invitant à déserter la recherche pour se consacrer à d’autres activités. :D

    • Mais s’il avait détruit ses écrits il en aurait privé toute l’humanité, pas seulement les chercheurs… c’est là qu’est la contradiction :)

  • GROTHENDIECK CONFERENCE 2015

    http://www.i3m.univ-montp2.fr/grothendieck-2015

    En voilà qui ont oublié qui était #Alexandre_Grothendieck et les raisons qui l’ont amené à abandonner la #recherche_scientifique et a refuser les prix que l’establishment lui a décerné pour ses travaux #mathématiques.

    Pour se rafraichir la mémoire, rien de tel qu’une belle petite brochure :

    Alexandre Grothendieck, Allons-nous continuer la recherche scientifique ? , 1972

    http://archive.org/details/Allons-nousContinuerLaRechercheScientifique

    Je voudrais préciser la raison pour laquelle au début j’ai interrompu mon activité de recherche : c’était parce que je me rendais compte qu’il y avait des problèmes si urgents à résoudre concernant la crise de la survie que ça me semblait de la folie de gaspiller des forces à faire de la recherche scientifique pure.

    Au moment où j’ai pris cette décision, je pensais consacrer plusieurs années à faire de la recherche, à acquérir certaines connaissances de base en biologie, avec l’idée d’appliquer et de développer des techniques mathématiques, des méthodes mathématiques pour traiter des problèmes de biologie.

    C’est une chose absolument fascinante pour moi et, néanmoins, à partir du moment où des amis et moi avons démarré un groupe qui s’appelle Survivre, pour précisément nous occuper des questions de la survie, à partir de ce moment, du jour au lendemain, l’intérêt pour une recherche scientifique désintéressée s’est complètement évanoui pour moi et je n’ai jamais eu une minute de regret depuis.

    Et j’oubliais aussi de signaler l’excelente tribune de Céline Pessis dans CQFD :

    https://sniadecki.wordpress.com/2015/02/11/pessis-grothendieck

    Yo !

  • Deeper Than Quantum Mechanics—David Deutsch’s New Theory of Reality

    https://medium.com/the-physics-arxiv-blog/deeper-than-quantum-mechanics-david-deutschs-new-theory-of-reality-9b8281bc7

    One of the world’s leading theorists has a new theory of everything. Its first result: a description of classical and quantum information linking them under the same theoretical umbrella for the first time

    Constructor theory turns this approach on its head. Deutsch’s new fundamental principle is that all laws of physics are expressible entirely in terms of the physical transformations that are possible and those that are impossible.

    In other words, the laws of physics do not tell you what is possible and impossible, they are the result of what is possible and impossible. So reasoning about the physical transformations that are possible and impossible leads to the laws of physics.

    Instead, the principles function very much like the conservation of energy. The conservation of energy is not a mathematical truth but Deutsch and Marletto say it is deeper than the laws of physics that obey it. By this, they mean that any as-yet-undiscovered laws must also be expected to obey this conservation rule.

    La dernière « théorie du tout » en date, j’y trouve une petite saveur « Grothendieckienne » (et platonicienne aussi) :)

    L’article est pas génial (un peu le bazar), pour ceux que ça intéresse, il y a même un site dédié.

    http://constructortheory.org

    #physique #univers #grothendieck

    • Le papier ("trop") théorique n’est pas accessible :-(
      Constructor Theory of Information http://arxiv.org/abs/1405.5563

      Dans le papier non théorique, il y a des choses intéressantes…

      … son credo en l’existence d’un constructeur universel …

      A universal constructor will typically perform a task by first constructing a more specialised constructor. That constructor may do the same. Define the n’th-level repertoire of a constructor as the set of tasks it can perform without causing more than n levels of constructor to be built. For each universal constructor, this induces a classification of all possible tasks, according to which level of the constructor’s repertoire it is in. Presumably all universal constructors reach universality at a finite level; I conjecture that there is a universal upper bound on that level.
      (…)
      Once universal constructors exist, it will consist almost entirely of knowledge.

      … sa chasse aux conditions initiales comme ultime reliquat théologique, …

      … et des choses rigolotes,…

      Even without a factory, the components of a car do spontaneously assemble themselves at a very low rate, due to Brownian motion, but this happens along with countless other competing processes, some of them (such as rusting away) much faster than that self-assembly, and all of them much slower than the assembly effected by the factory. Hence a car is overwhelmingly unlikely to appear unless a suitable constructor is present.

      Je suis un peu gêné par la présence répétée des naturally occurring resources et du rôle qu’elles tiennent.

      Et, dans l’article de R. Sussan,

      En fait, la connaissance telle qu’elle s’exprime chez l’être humain possède déjà un impact sur l’architecture du cosmos : par exemple les lieux les plus froids de l’univers, rappelle Deutsch, (un millionième de kelvin au dessous du zéro absolu), sont situés dans certains labos. Donc, il existe certains phénomènes physiques extrêmes (on pourrait aussi parler de la recréation des conditions du Big Bang au CERN) qui ne peuvent qu’être artificiels.

      la référence au milliardième (seulement…) de kelvin en dessous de zéro uniquement en environnement artificiel est bizarre. Je ne vois pas en quoi on peut en déduire ( Donc, il existe… ) autre chose que notre immense ignorance de l’univers.

  • La revue scientifique Nature rejette un texte en hommage au mathématicien Alexander Grothendieck pour des raisons de culture générale...
    David Mumford | Can one explain schemes to biologists
    http://www.dam.brown.edu/people/mumford/blog/2014/Grothendieck.html

    The sad thing is that this was rejected as much too technical for their readership. Their editor wrote me that ’higher degree polynomials’, ’infinitesimal vectors’ and ’complex space’ (even complex numbers) were things at least half their readership had never come across.

  • Un nouveau témoignage sur Grothendieck par Thierry Sallantin qui lui aussi l’a connu à Survivre et Vivre. Bon c’était il y a un mois, je l’avais raté mais je le découvre en cherchant les dernières traces de Sallantin.

    Alexandre Grothendieck, mort d’un de nos pères
    http://fabrice-nicolino.com/index.php/?p=1828

    J’ai été un des derniers à être reçu de façon amicale par lui, dans sa cachette à Lasserre, car il m’a de suite reconnu, (je militais à “Survire et Vivre” en 1972-1975) et nous avions comme ami commun Robert Jaulin. L’été 1974, avec le sociologue Serge Moscovici et le documentariste Yves Billon, Grothendieck et Jaulin feront un tour militant avec une exposition de photos dans plein de villages du sud de la France sur le thème : “Occitanie, Amazonie, même combat” = pour dénoncer l’ethnocide et l’écocide ici et là-bas : la destruction des communautés paysannes traditionnelles au nom de “progrès”, pour les mêmes raisons qui poussent à la destruction des peuples amérindiens en Amazonie. On réécoutera à ce sujet l’émission de France-Culture de (?) 1974 = débat entre Robert Jaulin et Pierre Samuel = “Ethnocide et écocide” émission “Les Mardis de France-Culture”…

    C’est lui qui avait lancé en France la subversion écologique, donc l’écologie au sens révolutionnaire du terme, dans la suite logique des remises en causes profondes de la société industrielle provoquées par “Mai 68″. Aux Etats-Unis où Alexandre Grothendieck avait été invité suite à son prix international : la Médaille Fields en 1966, il découvrira le mouvement écolo, bien connu depuis l’article fondateur du biologiste Paul Sears : Ecology, a Subversive Subject (revue BioSciences, 1965), et c’est alors qu’il ramènera cette subversion en France, en créant avec deux autres mathématiciens : Pierre Samuel (futur cofondateur de la branche française des Amis de la Terre) et Claude Chevalley (qui fut à Bordeaux proche d’Ellul et Charbonneau) la revue et le mouvement “Survivre et Vivre”.

    #Thierry_Sallantin #Grothendieck #Survivre_et_vivre #écologie #témoignage

    cc @intempestive, si t’arrives à retrouver l’émission dont il parle… :D

  • « Pour #Grothendieck, l’urgence écologique était devenue plus importante que les maths » - Reporterre
    http://www.reporterre.net/spip.php?article6576

    Reporterre publie un document exceptionnel : l’interview de Christian Escriva, qui fut pendant dix ans l’ami et le confident d’Alexandre Grothendieck, avant que le génial mathématicien ne trépasse à Lasserre, le petit village où il a vécu seul les vingt-trois dernières années de sa vie. Son témoignage éclaire d’un jour nouveau le mythe qu’est devenu Grothendieck.

  • Alexandre #Grothendieck (1928-2014)
    http://images.math.cnrs.fr/+Alexandre-Grothendieck-1928-2014+.html

    Alexandre Grothendieck est décédé le 13 novembre 2014 à l’hôpital de Saint-Girons (Ariège). #Mathématicien d’exception connu pour la profondeur de son intuition, sa capacité à généraliser un problème jusqu’à ce que la difficulté se dissolve dans le cadre abstrait le plus large possible, ainsi que sa puissance de travail, il révolutionne la géométrie algébrique en lui donnant une portée inédite et des méthodes novatrices pour l’étudier.

    Voir aussi :
    Alexandre Grothendieck, ou la mort d’un génie qui voulait se faire oublier
    http://www.liberation.fr/sciences/2014/11/13/alexandre-grothendieck-ou-la-mort-d-un-genie-qui-voulait-se-faire-oublier
    et
    Le plus grand mathématicien du XXe siècle est mort
    http://www.lemonde.fr/disparitions/article/2014/11/14/le-mathematicien-alexandre-grothendieck-est-mort_4523482_3382.html
    et
    http://seenthis.net/tag/grothendieck

  • Le plus grand mathématicien du XXe siècle est mort
    http://www.lemonde.fr/disparitions/article/2014/11/14/le-mathematicien-alexandre-grothendieck-est-mort_4523482_3382.html

    Considéré comme le plus grand mathématicien du XXe siècle, Alexandre Grothendieck est mort, jeudi 13 novembre, à l’hôpital de Saint-Girons (Ariège), non loin de Lasserre, le village où il s’était secrètement retiré au début des années 1990, coupant tout contact avec le monde. Il était âgé de 86 ans. Apatride naturalisé français en 1971, également connu pour la radicalité de son engagement pacifiste et écologiste, ce mathématicien singulier et mythique laisse une œuvre scientifique considérable.

    Il naît le 28 mars 1928 à Berlin, dans une famille atypique. Sascha Schapiro, son père, est russe de confession juive, photographe et militant anarchiste. Egalement très engagée, Hanka Grothendieck, sa mère, est journaliste. En 1933, Sascha quitte Berlin pour Paris, où il est bientôt rejoint par Hanka. Entre 1934 et 1939, le couple part en Espagne où il s’engage auprès du Front populaire tandis que le petit Alexandre est laissé en Allemagne, à un ami de la famille.

    SON PÈRE MEURT À AUSCHWITZ

    A la fin de la guerre civile espagnole, au printemps 1939, Alexandre retrouve ses parents dans le sud de la France. Dès octobre 1940, son père est interné au camp du Vernet d’où il ne partira qu’en 1942 vers Auschwitz, où il sera assassiné. Alexandre et sa mère, eux, sont internés ailleurs. « La première année de lycée en France, en 1940, j’étais interné avec ma mère au camp de concentration, à Rieucros près de Mende », raconte-t-il dans Recoltes et Semailles, un texte autobiographique monumental jamais publié, tiré à quelque 200 exemplaires, mais qui circule désormais sur Internet.

    Triste. C’était aussi le compagnon des luttes d’émancipation, des combats pour la préservation de l’environnement, le défenseur d’une science qui refuse de servir le pouvoir...

    • Le Collège de France lui offre alors un poste temporaire, qu’il utilise largement comme tribune politique. Il quitte bientôt le Collège. En 1973, il devient professeur à l’université de Montpellier – qui, selon une enquête de Libération publiée en juillet 2012, conserve encore des milliers de pages inédites du grand mathématicien. Puis il rejoint le CNRS en 1984, jusqu’à sa retraite, en 1988. Cette année-là, il reçoit le prix Crafoord, doté d’une forte somme d’argent. Il refuse la distinction et s’en explique dans une lettre au Monde et publiée le 4 mai 1988 .

      Le texte témoigne d’une profonde amertume, d’un divorce avec ses pairs et le projet même de la recherche scientifique. Pourquoi un tel ressentiment ? « Il n’y a pas de raison unique », explique Pierre Deligne. Le fait que la société ait ignoré ses idées sur l’enjeu écologique n’y est pas étranger. « Sur cette question, il avait l’impression que le fait de prouver la réalité des problèmes ferait bouger les choses, comme en mathématiques », raconte son ancien élève. Ce ne fut pas le cas.

      (extrait de l’article du Monde du 14.11.2014)

      Et une copie de cette lettre :

      ( Lettre d’Alexandre Grothendieck )

      Je suis sensible à l’honneur que me fait l’Académie royale des sciences de Suède en décidant d’attribuer le prix Crafoord pour cette année, assorti d’une somme importante, en commun à Pierre Deligne (qui fut mon élève) et à moi-même. Cependant je suis au regret de vous informer que je ne souhaite pas recevoir ce prix (ni d’ailleurs aucun autre), et ceci pour les raisons suivantes.

      1. Mon salaire de professeur, et même ma retraite à partir du mois d’octobre prochain, est beaucoup plus que suffisant pour mes besoins matériels et pour ceux dont j’ai la charge ; donc je n’ai aucun besoin d’argent. Pour ce qui est de la distinction accordée à certains de mes travaux de fondements, je suis persuadé que la seule épreuve décisive pour la fécondité d’idées ou d’une vision nouvelles est celle du temps. La fécondité se reconnaît par la progéniture, et non par les honneurs.

      2. Je constate par ailleurs que les chercheurs de haut niveau auxquels s’adresse un prix prestigieux comme le prix Crafoord sont tous d’un statut social tel qu’ils ont déjà en abondance et le bien-être matériel et le prestige scientifique, ainsi que tous les pouvoirs et prérogatives qui vont avec. Mais n’est-il pas clair que la surabondance des uns ne peut se faire qu’aux dépens du nécessaire des autres ?

      3. Les travaux qui me valent la bienveillante attention de l’Académie royale datent d’il y a vingt-cinq ans, d’une époque où je faisais partie du milieu scientifique et où je partageais pour l’essentiel son esprit et ses valeurs. J’ai quitté ce milieu en 1970 et, sans renoncer pour autant à ma passion pour la recherche scientifique, je me suis éloigné intérieurement de plus en plus du milieu des scientifiques. Or, dans les deux décennies écoulées l’éthique du métier scientifique (tout au moins parmi les mathématiciens) s’est dégradée à un degré tel que le pillage pur et simple entre confrères (et surtout aux dépens de ceux qui ne sont pas en position de pouvoir se défendre) est devenu quasiment une règle générale, et il est en tout cas toléré par tous, y compris dans les cas les plus flagrants et les plus iniques.
      Sous ces conditions, accepter d’entrer dans le jeu des prix et récompenses serait aussi donner ma caution à un esprit et à une évolution, dans le monde scientifique, que je reconnais comme profondément malsains, et d’ailleurs condamnés à disparaître à brève échéance tant ils sont suicidaires spirituellement, et même intellectuellement et matériellement.

      C’est cette troisième raison qui est pour moi, et de loin, la plus sérieuse. Si j’en fais état, ce n’est nullement dans le but de critiquer les intentions de l’Académie royale dans l’administration des fonds qui lui sont confiés. Je ne doute pas qu’avant la fin du siècle des bouleversements entièrement imprévus vont transformer de fond en comble la notion même que nous avons de la “science”, ses grands objectifs et l’esprit dans lequel s’accomplit le travail scientifique. Nul doute que l’Académie royale fera alors partie des institutions et des personnages qui auront un rôle utile à jouer dans un renouveau sans précédent, après une fin de civilisation également sans précédent...

      Je suis désolé de la contrariété que peut représenter pour vous-même et pour l’Académie royale mon refus du prix Crafoord, alors qu’il semblerait qu’une certaine publicité ait d’ores et déjà été donnée à cette attribution, sans l’assurance au préalable de l’accord des lauréats désignés. Pourtant, je n’ai pas manqué de faire mon possible pour donner à connaître dans le milieu scientifique, et tout particulièrement parmi mes anciens amis et élèves dans le monde mathématique, mes dispositions vis-à-vis de ce milieu et de la “science officielle” d’aujourd’hui.

      Il s’agit d’une longue réflexion, Récoltes et Semailles, sur ma vie de mathématicien, sur la création (et plus particulièrement la création scientifique) en général, qui est devenue en même temps, inopinément, un “tableau de mœurs” du monde mathématique entre 1950 et aujourd’hui. Un tirage provisoire (en attendant sa parution sous forme de livre), fait par les soins de mon université en deux cents exemplaires, a été distribué presque en totalité parmi mes collègues mathématiciens, et plus particulièrement parmi les géomètres algébristes (qui m’ont fait l’honneur de se souvenir de moi). Pour votre information personnelle, je me permets de vous en envoyer deux fascicules introductifs, sous une enveloppe séparée.

  • Grothendieck mon trésor (national)
    http://www.le-tigre.net/Grothendieck-mon-tresor-national.html

    Alexandre Grothendieck est un mathématicien français [1], aujourd’hui âgé de quatre-vingt-quatre ans. Quelques années après sa retraite professionnelle (en 1988, à l’âge de soixante ans), il a pris la décision de brûler toutes ses affaires (hormis quelques cartons... qui sont au cœur de cette histoire) et de partir vivre, en ermite, dans un petit village des Pyrénées. Où il habite encore. Source : Le Tigre

  • Alexander #Grothendieck , sur les routes d’un génie
    http://grothendiecklefilm.tumblr.com/tagged/catherine-aira

    Grothendieck est un inconnu célèbre qui fait infiniment parler, surtout depuis son silence. Ce très grand #mathématicien de la seconde moitié du vingtième siècle a interrompu ses recherches pour émettre une protestation éthique, puissamment visionnaire contre les conditions actuelles de la science, et, plus largement, contre l’homme tel qu’il semble se corrompre. Il s’est retiré du monde.
    Le film vise à montrer les effets de ce retrait sur des individus divers, qui sont des mathématiciens, des paysans, des poètes, des aventuriers de la spiritualité...Loin de faire un portrait en pied du grand homme, il met en œuvre les recherches hasardeuses qui ont mené quelques individus vers Grothendieck, dont ils ne savaient d’abord rien, et dont le retrait et la puissance ne cessent de les interroger. La France actuelle, l’histoire de l’Europe, le statut de la science, la question de la fin des temps se trouvent embarqués dans cette quête.

  • Hommage au Maître par Momo Brücke
    http://cqfd-journal.org/Hommage-au-Maitre

    Alexandre Grothendieck est un des plus grands mathématiciens du XXe siècle, dit-on. Moissonneur de nombreux prix académiques – il revendra aux enchères sa médaille Fields (1966) pour soutenir le Vietnam dans sa lutte contre l’impérialisme. Ou encore il refusera le prix Crafoord en 1988 : il soutient qu’accepter ce jeu des prix et des récompenses serait cautionner « un esprit et une évolution, du milieu scientifique, qu’[il] reconnaît comme profondément malsains. » Quand il est invité au Collège de France, Grothendieck y propose un cours intitulé : « Allons-nous continuer la recherche scientifique ? » De 1973 à sa retraite en 1988, il enseigne à l’université de Montpellier, avant de se replier dans les Pyrénées. À Montpellier, il a laissé des cartons de notes, écrites ces vingt dernières années. Vingt mille pages, qui en font saliver plus d’un. Car il y aurait des trésors à déchiffrer dans ces pattes de mouche. Mais Grothendieck, que son exil montagnard n’a pas réconcilié avec le monde de la recherche, ne lâche pas le morceau : il fait paraître en 2010 « une déclaration de non-publication ». Il y interdit tout usage de ses textes sous quelque forme que ce soit. Le responsable du patrimoine de l’université de Montpellier cherche à passer outre. Il veut prouver la valeur scientifique de ces écrits, afin de les classer comme « trésor national », et ainsi s’asseoir sur les intentions de l’auteur. Si aujourd’hui, remettre en cause la recherche scientifique est un blasphème, la critique, lorsqu’elle est émise par un éminent chercheur, ne peut que relever de la folie. Pour bon nombre de scientistes, Grothendieck est atteint d’une « paranoïa autodestructrice ». Faut-il vraiment être parano, aujourd’hui, pour vouloir foutre le feu à un tas de vieux papiers, qui pourraient conduire à de funestes applications scientifiques ? Tant pis pour les puristes, Grothendieck ne vendra pas son âme au diable.