#gynocide

  • Menacé de ne « plus voir » ses enfants, il s’attaque aux yeux de son ex-compagne
    http://www.lefigaro.fr/flash-actu/menace-de-ne-plus-voir-ses-enfants-il-s-attaque-aux-yeux-de-son-ex-compagne

    Un homme de 35 ans a été mis en examen pour tentative d’assassinat et écroué après avoir tenté de crever avec un couteau les yeux de son ex-compagne, qui l’avait selon lui menacé de ne « plus voir » ses enfants, ont indiqué ce lundi les parquets de Mont-de-Marsan et Dax. Opérée en urgence à Bordeaux, la jeune femme de 27 ans, mère de leurs trois enfants, aurait perdu son œil droit, le pronostic restant réservé concernant son œil gauche, a expliqué à l’AFP le procureur de la République de Dax Jean-Luc Puyo.

    Les faits ont eu lieu vendredi soir vers 22h30 dans la commune de Lit-et-Mixe dans les Landes, au domicile de la jeune femme, où l’homme a asséné une dizaine de coups de couteau à la victime. « Lors de ses auditions en garde à vue, a détaillé Jean-Luc Puyo, l’homme a expliqué que la jeune femme l’avait appelé pour l’injurier et lui dire qu’il ne verrait plus ses enfants. Il s’est rendu sur place et le ton est monté. Il a fait tomber la victime et il a expliqué que c’est à ce moment là qu’il a songé à lui crever les yeux, comme ça elle non plus ne pourrait plus voir ses enfants ».

    Au moment des faits, l’homme qui n’a pas pris la fuite et a été arrêté sur place par la gendarmerie à 2h30, était sous le coup d’un contrôle judiciaire après une altercation avec son ex-compagne quelques jours avant, qui lui avait valu une garde à vue. Écroué à Mont-de-Marsan, il encourt la réclusion criminelle à perpétuité s’il est renvoyé aux assises sur le chef d’accusation de tentative d’assassinat. La jeune femme, séparée de son ex-conjoint depuis quelques semaines, n’a pas encore pu donner sa version des faits en raison de son état de santé.

    Selon Sud Ouest , l’homme avait déjà été placé en garde à vue et sous contrôle judiciaire par un juge des libertés plus tôt dans la semaine après deux altercations houleuses. Il avait interdiction de rentrer en contact avec la mère de ses enfants âgés de 3, 5 et 7 ans.

    Deux agressions dans la semaine et le juge des libertés le laisse en liberté. C’est vrai qu’un mec violents au moment d’une séparation c’est pas dangereux, normalement ca ne tue que des femmes et des gosses.

    #féminicide #gynocide

  • Durant 50 ans, 84 % des lobotomies furent réalisées sur des femmes, en France, Belgique et Suisse
    https://information.tv5monde.com/terriennes/durant-50-ans-84-des-lobotomies-furent-realisees-sur-des-femme

    Une étude, menée par trois neurochirurgiens français, révèle que sur 1129 patients lobotomisés entre 1935 et 1985 en Belgique, en France et en Suisse, 84% des sujets étaient des femmes. Un chiffre qui montre combien les discriminations et les préjugés liés au genre influencent les pratiques médicales et comment la psychiatrie s’insère dans les rapports de domination.
    L’étude n’a pas encore été publiée. Juste une dizaine de lignes rédigées dans la revue scientifique britannique Nature, nous replongent au temps de gloire et de controverse, pas si lointain, de la lobotomie. Sans que nul ne sache qu’à cette époque, les femmes furent davantage visées. C’est ce qui ressort de l’enquête, menée par trois neurochirurgiens français Aymeric Amelot, (Hôpital La Pitié-Salepétrière, Paris), Marc Levêque (Hôpital Privé Résidence du Parc, Marseille), et Louis-Marie Terrier (Hôpital Bretonneau, CHRU Tours).

    En fouillant les archives de la bibliothèque de Santé de Paris, ces trois médecins sont parvenus à compiler près de 80 articles et trois thèses portant sur les lobotomies pratiquées entre 1935 et 1985. Objectif ? « Comprendre comment une méthode aussi décriée et « barbare » avait pu s’étendre au monde entier et avait même été récompensée d’un prix Nobel. »

    Au fur et à mesure de leurs recherches, ils tirent des chiffres alarmants : sur les 1340 cas de lobotomie, recensés à partir de publications francophones (Belgique, France et Suisse), et plus précisément sur les 1129 cas renseignés, 84 % des sujets étaient des femmes.

    Des traitements de choc à la lobotomie
    La lobotomie est une intervention chirurgicale qui consiste à sectionner un lobe, ou une portion du cerveau, et certaines fibres reliant le lobe frontal au reste du cerveau. Cette technique a valu à son inventeur Egas Moniz, neurologue et homme politique portugais, le prix Nobel de médecine en 1949. Pourtant, elle est aujourd’hui l’un des traitements les plus critiqués de l’histoire, compte tenu de ses effets graves sur la personnalité.
    Capture d'écran. Photos légendées par Louis-Marie Terrier.
    Capture d’écran. Photos légendées par Louis-Marie Terrier.

    La grande majorité des interventions ont été pratiquées entre 1946 et 1950. « Il est important de restituer le contexte de l’époque, souligne Louis-Marie Terrier. Nous sortions de la guerre, il régnait un chaos psychologique énorme et les psychiatres étaient complètement démunis ». A disposition uniquement : « des traitements de choc », comme « la cure de sakel » qui avait pour but de plonger le patient dans « un coma hypoglycémique », « les bains chauds » ou encore « la malaria thérapie » qui consistait à « inoculer le parasite de la malaria pour entraîner des pics fébriles » dans l’espoir d’améliorer les symptômes psychiatriques.

    C’est dans ce contexte que le père de la psychochirurgie, Egas Moniz, à commencer à présenter ses résultats sur des patients qui étaient lobotomisés. Il y avait au début un certain scepticisme avec des débats extrêmement virulents en France comme ailleurs. En 1950, l’URSS interdit cette méthode qu’elle qualifie « d’anti scientifique et inefficace ». Mais cette technique a rapidement attiré l’attention de deux médecins américains, le neurologue , Walter Freeman et le neurochirurgien, James Watts, qui vont tous deux la développer et la pratiquer en masse aux Etats-Unis dans cette période de l’après-guerre.
    La domination masculine au fondement de ces lobotomies féminines ?
    Comment expliquez cette prépondérance du sexe féminin ? « Nous n’avons trouvé aucune explication dans ces publications, rapporte le neurochirurgien Louis-Marie Terrier. Dans la majorité des cas, lorsque les indications étaient renseignées, il s’agissait de soigner une pathologie psychiatrique : schizophrénie, grande dépression avec tentative de suicide, en général des personnes qui avaient une adaptation sociétale difficile, d’autres des troubles obsessionnels compulsifs, etc. » Autant de pathologies où il n’existe « aucune prévalence chez les femmes », précise-t-il. Les raisons sont donc à chercher ailleurs, dans « le statut de la femme à l’époque régi par le code civil de 1804 ».

    A gauche coupure de presse, Life, 1947. Légende à droite de Louis-Marie Terrier. DR
    A gauche coupure de presse, Life, 1947. Légende à droite de Louis-Marie Terrier. DR
    La psychiatrie avait pour mission de gérer « les insupportables » comme les suicidaires, les imprévisibles, et cela dans un rapport de pouvoir duquel les femmes étaient exclues.

    Carlos Parada, psychiatre
    « Il n’existe pas, en effet, d’explication clinique, avance le psychiatre Carlos Parada. La psychiatrie a pour mission depuis sa création de gérer « les insupportables » pour la société, notamment, les suicidaires, les imprévisibles, les mutiques et évidemment ça crée un rapport de pouvoir dans lequel les femmes étaient exclues puisqu’elles n’étaient pas à la place du pouvoir. »
    Il rappelle que « le grand succès de la lobotomie » est lié à la schizophrénie. Or, cette maladie touchait davantage les hommes que les femmes, comme c’est encore le cas aujourd’hui.
    Première lobotomie sur une femme
    La première à passer sur la table d’opération sera une femme. Egas Moniz pratique, le 12 novembre 1935, sa première lobotomie sur une ancienne prostituée de 63 ans, souffrant de mélancolie et d’idées paranoïaques. Son histoire ou plutôt son triste sort, Carlos Parada le raconte en détail dans Toucher le cerveau, changer l’esprit (Editions PUF) et le neurochirurgien Marc Lévêque dans son ouvrage, La chirurgie de l’âme (JC Lattès), co-écrit avec Sandrine Cabut. On y apprend que la patiente avait été transférée la veille, « de l’asile de Bombarda vers le service de Moniz », qui avait programmé cette intervention dans le plus grand secret. Deux mois après l’opération, le médecin conclut « au succès ». La femme étant devenue plus « docile », « le bilan n’est pas si négatif ».

    L’absence de consentement d’une femme ou d’une jeune fille était moins grave que pour un homme.
    David Niget, historien
    Qui viendra la plaindre ? « C’est l’une des clés de la lobotomie explique David Niget, maître de conférence en Histoire à l’université d’Angers et chercheur au Laboratoire CERHIO. Cette pratique était controversée, mais l’absence de consentement d’une femme ou d’une jeune fille était moins grave que pour un homme, qui par ailleurs pouvait demander plus facilement une intervention chirurgicale sur son épouse que l’inverse. Et socialement, le corps des femmes est davantage considéré comme disponible à l’expérimentation. »
    Un traitement différencié dès l’adolescence
    Loin d’être l’unique facteur, cet universitaire, co-auteur avec Véronique Blanchard de l’ouvrage Mauvaises filles (Editions Textuel), rappelle que le tout début du 20 ème siècle est marqué par « une progressive médicalisation de la déviance juvénile féminine ». La science va se conjuguer avec la morale pour renforcer le contrôle de leurs comportements.

    « A travers les statistiques des institutions dites d’observation de l’époque et qui appartiennent au champ de la justice des mineurs, on va s’apercevoir qu’il existe des prises en charge psychiatriques beaucoup plus fréquentes pour les filles que pour les garçons, souligne David Niget. En effet, quand le comportement des garçons est un peu irrégulier, erratique, ou violent, on considère que le problème est social. Qu’il peut se régler avec de l’encadrement, la réinsertion par le travail et puis une bonne hygiène de vie. » Les garçons pouvaient même être facilement « héroïsés ». Comme on peut le voir aujourd’hui autour de la figure du « bad boy » censé représenter la virilité.

    « Pour les filles, de manière très différenciée, on demeure dans le registre de la moralité, du danger social, d’un problème mental psychiatrique qu’il faut prendre en charge, poursuit-il. Avec l’idée générale que l’objet à traiter c’est le corps. Un corps problématique, dangereux, malsain dévié d’une certaine manière de sa finalité qui est de donner la vie, de procréer. »

    Lire aussi :
    > Qui sont "ces mauvaises filles " ? Des rebelles subversives
    En outre, les filles séjournent bien plus longtemps dans ces institutions et développent par conséquent des comportements anti-institutionnels. « Dans cette logique, poursuit le chercheur, elles vont être étiquetées comme « des incorrigibles » ou encore comme des hystériques - terminologie qui signifiait par étymologie une excitation anormale de l’utérus qui produit des comportements désordonnés - ou bien comme des déprimées et des suicidaires qu’il faut protéger d’elles-mêmes, ce qui va, là encore, justifier et même imposer un mode de traitement lourd. »
    La lobotomie hors contexte psychiatrique
    Aussi n’est-il pas étonnant de voir certains patients subir une lobotomie sans qu’aucune maladie psychiatrique ne soit diagnostiquée. Comme le rapporte Louis-Marie Terrier, « des personnes ont également été lobotomisées pour des problèmes de douleurs secondaires découlant de cancers et qui résistaient aux traitements médicaux ».

    Un cas est d’ailleurs resté célèbre, celui d’Eva Peron, la femme du dirigeant populiste argentin
    Eva Peron, épouse du dictateur argentin, Juan Peron lobotomisée pour soulager des douleurs provoquées par un cancer de l'utérus. (c) DR
    Eva Peron, épouse du dictateur argentin, Juan Peron lobotomisée pour soulager des douleurs provoquées par un cancer de l’utérus. (c) DR
    Juan Peron. En 1952, elle a été lobotomisée pour un cancer de l’utérus qui l’a emportée à l’âge de 33 ans. L’opération avait ici une visée antalgique, autrement dit celle d’atténuer les douleurs.

    Autre célébrité, Rosemary Kennedy, la sœur de John Fitzgerald Kennedy. Elle a également été opérée en 1941 dans le plus grand secret à la demande de son père, Joseph Kennedy. Elle en gardera d’énormes séquelles, restant handicapée à vie.

    D’après l’étude des trois neurochirurgiens, tous les milieux sociaux sont représentés.
    De « la campagnarde des villes », qui était le terme employé à l’époque, à la fille d’une grande famille bourgeoise parisienne. Chez les hommes, « on va de l’ouvrier à l’ingénieur ». « Le patient le plus jeune était un enfant de 2 ans et demi et le plus âgé 85 ans », précise le neurochirurgien Louis-Marie Terrier. Il ajoute « que 20 enfants ont été lobotomisés, sur la base d’une indication psychomotrice, dont le but était de "restaurer la paix dans les foyers". »

    Enfant schizophrénique de huit ans qui avait été mis en cage dans un sous-sol pour comportement violent. Photo A : avant lobotomie Photo B : après lobotomie. (c) DR<br />
    Enfant schizophrénique de huit ans qui avait été mis en cage dans un sous-sol pour comportement violent. Photo A : avant lobotomie Photo B : après lobotomie. (c) DR


    Pour les femmes, comme pour les immigrés, pour les chômeurs, on n’est pas à l’abri de voir la psychiatrie s’insérer dans ces rapports de domination.

    Carlos Parada, psychiatre
    « Il ne faut pas toutefois créer l’illusion, qu’avant, la psychiatrie était faite par des barbares non scientifiques qui faisaient un peu n’importe quoi et que nous, comme on se fonde sur la science, on ne fait plus n’importe quoi, insiste Carlos Parada. A la création de la lobotomie, les gens étaient aussi scientifiques, aussi honnêtes que les gens de bonne foi aujourd’hui ». « L’erreur, c’est d’imaginer que la psychiatrie peut se pratiquer en dehors de son temps, conclut-il. Pour les femmes comme pour les immigrés ou pour les chômeurs, on n’est pas à l’abri de voir la psychiatrie s’insérer dans ces rapports de domination et ce n’est pas au nom de la science qu’on sera à l’abri. »
    Déclin de la lobotomie
    A partir de 1951, la lobotomie va rapidement décliner. « Deux médecins français de l’hôpital Saint-Antoine à Paris découvrent les neuroleptiques, raconte Louis-Marie Terrier. Ils seront commercialisés en 1952 en France et en 1956 aux USA. » Les interventions vont chuter pour devenir vraiment rares, même si les opérations perdureront un peu jusque dans les années 1980.

    « A ce moment-là, la lobotomie perd de son effet de mode et de sa pertinence, parce que la chimie va permettre d’intervenir sur le cerveau des malades, explique l’historien David Niget. « Ce qui est clair, c’est qu’on va beaucoup plus utiliser les neuroleptiques à l’égard des filles qu’à l’égard des garçons et ce, dès la fin des années 1950 et de manière assez massive. »

    #sexisme #gynocide #misogynie #psychiatrie #lobotomie

    • Véronique Fau-Vincenti, « Des femmes difficiles en psychiatrie (1933-1960) », Criminocorpus [En ligne], Varia, mis en ligne le 04 juin 2019.
      https://journals.openedition.org/criminocorpus/6120

      Alors que ceux désignés comme des aliénés difficiles dès 1910 ont fait l’objet d’une étude dédiée, restait à dévoiler des profils au féminin de « malades » désignées comme « difficiles » en psychiatrie des années 1930 à 1960. Le propos consiste ici à exposer le cas de femmes, parfois délinquantes et le plus souvent hors des normes attendues, qui ont été préemptées par les professionnels de la psychiatrie en raison de leurs attitudes ou de leurs actes.

      Mais surtout, en filigrane, se lisent les préjugés sociétaux et les tâtonnements médico-légaux appliqués à des femmes plus souvent dérangeantes que « dérangées » : filles-mère, rebelles, insoumises, délinquantes ou en rupture de ban ; celles internées à la section Henri-Colin de Villejuif se sont avérées être avant tout des cas sociaux embarrassants et par la même difficiles.

  • Droit à l’avortement en Argentine : « Ce vote est une honte. Les sénateurs n’ont rien compris »
    https://www.lemonde.fr/ameriques/article/2018/08/09/droit-a-l-avortement-en-argentine-ce-vote-est-une-honte-les-senateurs-n-ont-

    Symbole de la victoire de l’Eglise : avant même le vote des sénateurs, une messe a été célébrée en grande pompe dans la cathédrale de Buenos Aires, réunissant des milliers de « provida ». Des slogans dénonçant la « complicité » de l’Eglise catholique avec la dictature militaire (1976-1983) ont cependant fusé dans le camp des foulards verts, symbole du droit à l’IVG, quand un chapelet géant est soudain apparu, flottant dans le ciel, au-dessus du Congrès. « L’Eglise ne s’émouvait pas quand la dictature torturait une femme enceinte », affirmait le panneau d’un jeune manifestant.

    La loi fixe un délai d’un an après un rejet pour qu’un nouveau projet soit réexaminé par le Parlement. Reste à savoir si les partis politiques seront prêts à faire de l’IVG un des thèmes de leur campagne électorale.

    Bravo les cathos, vous pouvez envoyer votre argent pour récompensé vos curés.

    #IVG #catholicisme #gynocide #féminicide #racisme (car ce sont les femmes racisés qui sont le plus exposé à la mort via des avortements clandestins) #culture_du_viol

  • #Jindi_Mehat : L’horreur de la chasse aux sorcières demeure omniprésente dans la culture moderne.
    http://tradfem.wordpress.com/2017/05/20/lhorreur-de-la-chasse-aux-sorcieres-demeure-omnipresente-dans-la-

    Samedi soir le 13 mai, au SFU Harbour Center de Vancouver, l’historienne féministe et fondatrice des Archives d’histoires supprimées, Max Dashu, a livré une puissante présentation sur les chasses aux sorcières qui ont balayé l’Europe au Moyen-âge, en exposant la raison d’être, les méthodes et les résultats de cette période de féminicide religieux et laïque. Bien qu’il soit tentant de considérer ce long spasme de misogynie meurtrière comme un incident historique isolé qui ne pourrait jamais survenir de nouveau, cela équivaudrait à ignorer que notre oppression continue à être ancrée dans le contrôle patriarcal des corps féminins. Cela passerait également sous silence les motifs de chasse aux sorcières qui résonnent encore tel un écho dans le mouvement de ressac aujourd’hui opposé à un féminisme centré sur les femmes.

    Max Dashu a méthodiquement guidé son auditoire à travers des siècles d’histoire européenne, alors que des milliers de femmes ont été torturées et brûlées comme sorcières, notamment en Allemagne, aux Pays-Bas et en Espagne. Elle a parlé de villages où des massacres avaient éliminé toutes les femmes sauf deux. Les victimes comprenaient des guérisseuses, des adultères, des femmes qui avaient leur franc-parler ou des talents extraordinaires, et des femmes qui avaient simplement élevé la main pour se protéger quand des hommes les battaient. Toute femme qui défiait les attentes patriarcales devenait une cible de féminicide.

    Le contexte sexué de la chasse aux sorcières est impossible à ignorer. Des jurys entièrement composés d’hommes décidaient quelles femmes allaient vivre et quelles femmes allaient mourir. Les femmes étaient enchaînées dans des positions qui tordaient leur corps dans des positions facilitant l’accès à leurs organes sexuels. Elles étaient systématiquement violées avant d’être immolées. Leurs tortionnaires utilisaient des outils spécialement conçus pour leur enlever les seins, brûler la vulve et déchirer le vagin. Ces horribles atrocités visaient à contrôler et éradiquer spécifiquement les corps féminins, et le fait que cette lecture soit aujourd’hui qualifiée de controversée démontre combien de femmes ont oublié, ou n’ont jamais appris, les leçons de l’hystoire (herstory).

    Traduction : #Tradfem
    Version originale : http://www.feministcurrent.com/2017/05/15/horror-witch-hunts-remains-ever-present-modern-culture

    #gynocide #violences_masculines #histoire

    • L’article a l’air très intéressant (je n’ai pas encore eu le temps de le lire), mais il me semble que dès le premier paragraphe il y a une grosse erreur :

      Max Dashu, a livré une puissante présentation sur les chasses aux sorcières qui ont balayé l’Europe au Moyen-âge

      Les chasses au sorcière ont eu lieu en masse pendant la Renaissance au moment où les prémisses de l’État moderne se mettaient en place (contrôle accru des territoires et des populations, imposition étatiques de monopoles professionnels, développement du système juridique)

    • Je me souviens de cet article, à propos de Caliban et la sorcière, de Silvia Federici, https://blogs.mediapart.fr/helene-duffau/blog/080416/caliban-et-la-sorciere-femmes-corps-et-accumulation-primitive

      Au Moyen Âge, les femmes étaient artisanes, elles avaient leur place dans les corporations. Paysannes, elles produisaient dans les communs une agriculture vivrière. Elles étaient guérisseuses, accouchaient les parturientes et faisaient aussi « passer » les grossesses non désirées. Elles disposaient d’un savoir ancestral transmis de génération en génération. L’histoire omet aussi de rappeler que les paysan-nes d’alors vivaient en lien avec la Nature, instance supérieure à laquelle ils devaient respect et bienveillance.
      La chasse aux sorcières qui débute alors et persécute les femmes durant deux siècles est historiée comme une période de superstition collective née dans l’Église qui, jetant son dévolu sur les femmes, brûle les impies. Pas si simple.

      [...]

      Pour Silvia Federici, cette période marque le moment où la classe dominante se procure, à l’extérieur, les moyens de développer sa richesse et de réprimer les luttes. Les savoirs ancestraux doivent êtres dénigrés : l’État officialise une connaissance qui se théorise, s’étudie, s’écrit. Les femmes qui soignaient doivent être réprimées au profit des pratiques des médecins et de la science officielle qui se déploient. Les croyances impies en les signes de la nature doivent être méprisées, rendues dangereuses : la croyance culpabilisante et asservissante de la religion prend le pas sur l’animisme et les croyances naturalistes.

      ...

      Les 13e et 14e siècles sont pour l’historienne des temps de découverte politique forts. Les fabliaux rapportent des portraits de femmes combattives, exprimant leurs désirs, à mille lieues de l’iconographie suivante de femmes faibles, discrètes et soumises à l’autorité paternelle puis maritale.

      Au Moyen Âge se développe le principe d’une société monétaire tournée vers le commerce et l’exportation de denrées. Dans une société rurale, agricole, dont les terres sont cultivées par la communauté — femmes et hommes dans les communs — le peuple est en lien et en lutte : refus de la taxation, de la mise à disposition des denrées…

      https://blogs.mediapart.fr/helene-duffau/blog/080416/caliban-et-la-sorciere-femmes-corps-et-accumulation-primitive

      Caliban et la sorcière. Femmes, corps et accumulation primitive est publié aux éditions Entremonde.
      Publié le 8 avril 2016 par Hélène

      #silviafederici #sorcières #Federici

    • 1233 - Vox in Rama, première bulle contre la sorcellerie.

      Le pape Grégoire IX "institua l’Inquisition en 1231, et en confia l’exécution aux frères prêcheurs (franciscains et dominicains). Ainsi, il enleva au pouvoir laïque le pouvoir doctrinal de juger, mais faute d’effectifs suffisant, l’Inquisition devra s’appuyer sur les princes locaux, qui trouveront les moyens de renforcer leurs pouvoirs. À le demande de son inquisiteur exerçant en Allemagne Conrad de Marbourg, il édicta en 1233 la première bulle de l’histoire contre les sorcières, la Vox in Rama décrivant le sabbat des sorciers et leur culte du diable. Parmi ses nombreuses particularités, cette bulle considère le chat, comme le crapaud, comme une incarnation du Diable et déclare que toute personne abritant un chat noir risque le bûcher.

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Gr%C3%A9goire_IX

      Jean XXII publia, en août 1326, la bulle Super illius specula, assimilant pratiquement la sorcellerie à l’hérésie. Une voie que suivirent ses successeurs de Benoît XII à Alexandre V en pérennisant la chasse aux sorcières.

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_XXII

    • Les chasses au sorcière ont eu lieu en masse pendant la Renaissance au moment où les prémisses de l’État moderne se mettaient en place (contrôle accru des territoires et des populations, imposition étatiques de monopoles professionnels, développement du système juridique)

      en effet @apichat c’est vrai que l’inquisition a surtout persécuté les femmes à la renaissance mais ca à quant même commencé au moyen age ; sur le lien donné par @eoik http://books.openedition.org/pup/2664?lang=fr

      1326 : Le pape Jean XXII autorise par sa constitution Super illius specula l’emploi de la procédure inquisitoriale contre les sorcières."
      et sur wikipédia la fin du moyen age est associé à la fin du XVeme et debut du XVIeme
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Fin_du_Moyen_%C3%82ge

      Mais en voyant l’article sur la Renaissance, c’est vrai qu’on pourrait parlé de pré-renaissance
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Renaissance
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Pr%C3%A9-Renaissance

  • Universelle haine des femmes et de leur corps
    Une jeune fille âgée de 15 ans est morte dans une cabane près de sa maison, au Népal. Elle devait y passer la nuit car elle avait ses règles. Une coutume hindouiste, très suivie dans ce pays, interdit en effet aux femmes en période de menstruation de vivre en compagnie d’hommes.

    Cette coutume hindouiste s’appelle le chhaupadi et, bien qu’officiellement interdite au Népal depuis 2005, vient probablement d’emporter la vie d’une jeune fille d’une région de l’Ouest du pays. C’est la deuxième fois en un mois qu’un tel drame se produit. Ainsi, la jeune Roshani Tiruwa, âgée de seulement quinze ans, a été retrouvée morte dans une cabane de fortune près de la maison de sa famille.
    Les femmes jugées « impures » pendant leurs règles
    http://www.bfmtv.com/international/nepal-une-adolescente-meurt-au-fond-d-une-cabane-a-cause-d-un-rite-hindouiste
    #obscurantisme #rites #misogynie

  • La Reine étranglée
    http://www.tetue.net/la-reine-etranglee

    Série de six épisodes témoignant des affrontements implacables qui marquèrent le 14e siècle de l’Histoire de France sous le règne de Philippe le Bel et de ses descendants. E01 : Le roi de fer Dominé par la raison d’Etat, le règne de Philippe le Bel fut marqué par la persécution des Templiers qui maudirent la race des Capétiens du haut de leur bûcher. C’est aussi l’histoire de la tour de Nesle où Marguerite de Bourgogne, belle-fille du roi se livre à la débauche en compagnie de ses deux belles-soeurs. Les…

    #reine #séquestration #adultère

  • L’assassinat des femmes comme politique sexuelle

    par Andrea Dworkin, auteure et militante féministe, en commémoration de la tuerie de Montréal en 1989 par Marc Lépine
    "Le 6 décembre 1990, à l’invitation de féministes de Montréal, Andrea Dworkin vient commémorer devant 500 personnes le massacre des 14 femmes de l’École Polytechnique par un antiféministe.

    Voici de larges extraits de son allocution qu’on retrouvera intégralement au chapitre 2 de Pouvoir et violence sexiste, un livre qui rassemble cinq textes d’Andrea Dworkin traduits en français.

    Il est très difficile de penser à une façon appropriée d’exprimer le deuil, mais nous savons que les larmes ne suffisent pas. Nous savons comment pleurer. La vraie question est : Comment allons-nous nous défendre ?

    Nous aurions pu vouloir revendiquer les bienfaits du féminisme libéral. Nous aurions pu vouloir dire : « Regardez-nous - ne sommes-nous pas merveilleuses ? Savez-vous combien il y a de femmes aujourd’hui dans les facultés de droit ? Savez-vous combien il y a de travailleuses sur les sites de construction ? » Bon, il n’y en a pas suffisamment. Mais depuis un an, depuis que ces quatorze femmes ont été assassinées, les féministes ne peuvent se dresser avec quelque fierté et dire : « Regardez ce que nous avons fait. » Nous nous dressons avec détresse, avec terreur et avec colère, sans crédit à revendiquer pour le féminisme libéral. Nous voulons dire : « Elles étaient dans cette école à cause de nous. C’est nous qui avons abattu les obstacles. » C’est maintenant une épée à deux tranchants. Oui, elles y étaient à cause de nous ; oui, nous avons abattu les obstacles. Et cet homme - cet homme qui n’était pas fou, qui était politique dans sa pensée et dans son geste - a compris ce que signifiait la chute de ces obstacles et il a commis un geste politique pour nous faire battre en retraite, pour que de nouveaux obstacles puissent être bâtis et pour que les femmes n’aient pas le coeur ou le courage ou la patience ou l’endurance de continuer à abattre des obstacles."
    http://sisyphe.org/spip.php?article2720

  • Injustice de classe et de genre.
    http://www.liberation.fr/france/2016/05/17/vous-etiez-dans-un-moment-intime-quand-elle-a-rigole-vous-vous-etes-vexe_

    L’avocat de la plaignante se dit « extrêmement inquiet : ce jeune homme, pur produit du VIe arrondissement, vit dans un cocon doré, un piège à fille. On n’est pas passé loin de la mort par strangulation et il s’en moque éperdument. Il se dit lui-même roué de coups, ce mensonge dépasse l’entendement ! » La procureure requiert dix mois de prison avec sursis pour ces faits « graves et inadmissibles », sans obligation de soin car « dans son milieu favorisé, il a les moyens intellectuels et culturels de se prendre en charge ». L’avocate de la défense, campant la « surenchère malsaine de violence d’un côté comme de l’autre », plaide finalement qu’une « petite peine avec sursis paraît correspondre ». Pour une fois, le tribunal s’est donné plusieurs jours de réflexion, quand les cas moins huppés étaient jugés après délibéré d’une poignée de minutes.

    #féminicide #gynocide #violence_masculine #domination_masculine

  • 8 Mai : un village breton rend hommage à trois femmes assassinées - Le Point - Source AFP - Publié le 08/05/2016
    Une centaine de personnes ont assisté au dévoilement de la plaque qui commémore trois "victimes innocentes de l’épuration sauvage".
    http://www.lepoint.fr/societe/8-mai-un-village-breton-rend-hommage-a-trois-femmes-assassinees-08-05-2016-2

    Le 4 août 1944, en Bretagne, alors que les Allemands venaient de fuir la base de radars qu’ils occupaient en dehors du village, un groupe de résistants de la dernière heure s’empare de trois femmes, dont une mère et sa fille, au prétexte qu’elles y travaillent pour l’armée allemande. Près de 72 ans plus tard, le village breton de Monterfil a rendu pour la première fois un hommage officiel, en ce 8 mai, à ces trois femmes sauvagement assassinées à la Libération. Une plaque et une gerbe de fleurs blanches avec trois prénoms ont été déposées : Marie, Germaine et Suzanne . Dans une ambiance recueillie, une centaine de personnes ont assisté au dévoilement de la plaque qui commémore trois « victimes innocentes de l’épuration sauvage » sur le monument aux morts de la commune de 1 300 habitants, à une trentaine de kilomètres à l’ouest de Rennes.

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    L’oubliée de Monterfil devient héroïne de roman
    Monterfil - Publié le 01/03/2016
    http://www.ouest-france.fr/bretagne/monterfil-35160/loubliee-de-monterfil-devient-heroine-de-roman-4065010

    Leurs fantômes sont réapparus à l’été 2014… Avec eux, l’histoire de Suzanne, Germaine et Marie , ces trois femmes torturées et pendues avant d’être enterrées à la sauvette dans un bois, à la Libération en août 1944, à Monterfil, à l’ouest de Rennes. Une marche blanche avait fait rejaillir des souvenirs que d’aucuns pensaient - ou voulaient - enfouis au plus profond de la mémoire collective.

    C’est à cette occasion que François Lesourd, installé en Picardie, avait appris le destin tragique de sa grand-mère, Suzanne. Il a remué ciel et terre pour réhabiliter son aïeule.

    De cette histoire singulière et encore mystérieuse, Pierre Commeine a échafaudé un roman, baptisé L’Oubliée de Monterfil.

  • Pourquoi le port d’armes est un sujet féministe | Slate.fr
    http://www.slate.fr/story/117751/port-armes-sujet-feministe

    La législation sur le port d’arme est un enjeu féministe. Les États américains avec un nombre important de propriétaires d’armes à feu sont en effet aussi ceux où le nombre de meurtres de femmes est le plus important. C’est ce qu’une étude publiée dans la revue Violence and Gender et repérée par Pacific Standard vient de souligner, chiffres à l’appui.

    Les chercheurs ont examiné dans cinquante États le nombre d’homicides commis (d’hommes et de femmes), le nombre d’homicides par armes à feu et plus spécifiquement ceux causés non pas par une personne que la victime ne connaissait pas mais par un de ses proches entre 1981 et 2013. Résultat : si la prévalence de possession d’arme sur ce territoire ne semble que peu influer sur le nombre de meurtres d’hommes, elle permet de tristement prédire le taux de féminicide dans un État.
    Violences domestiques

    Si le pourcentage de détenteurs d’armes à feu augmente de dix points dans un État, celui de féminicides croît de 7,3%, celui de féminicide causé par un proche de 7,8% (de nombreuses études avaient déjà montré que les Américaines tuées l’étaient davantage par leur mari, amant ou ex que par un inconnu) et celui de meurtres de femmes dus à une arme à feu de 10,2%.

  • Le féminicide c’est trop rigolo - 28/06/16 : On ne sait pas où commencer...
    http://lesmotstuent.tumblr.com/post/143644535407/m%C3%A9tronews-280616-on-ne-sait-pas-o%C3%B9-commencer

    Métronews - 28/06/16 : On ne sait pas où commencer tant cet article condense le pire de ce qui peut être écrit sur les violences faites aux femmes. Le titre d’abord “le fait divers du jour” pour traiter du meutre d’une femme comme on parlerait d’un simple chien écrasé.”Il étouffe sa femme avec un oreiller car elle parle trop” : non car c’est un mari violent. Et puis le ton fataliste pour justifier l’injustifiable “les histoires d’amour finissent mal en général” ”Jonathan Edelen a perdu les pédales devant le flot continu des paroles de sa compagne”.Enfin, que dire du terme “bagarre” pour qualifier les coups portés et la mort d’une femme par étouffement ? Pas étonnant que les commentaires soient au diapason de l’article.

    #misogynie #humour #domination #deni #journalisme #féminicide #gynocide

  • Pauvres hommes chinois ! – A dire d’elles
    https://sandrine70.wordpress.com/2016/03/13/pauvres-hommes-chinois

    Dernière partie du documentaire, la « love story », le « happy end ». Un jeune homme, qui était donc désespéré de ne pouvoir donner d’héritier à sa famille, car il habite dans un village de célibataire, a économisé avec sa famille pendant plusieurs années. Enfin, il a amassé assez d’argent pour s’acheter une femme en Indonésie. Cette jeune fille, c’est Lai. Aux grand maux les grands remèdes, et vous n’allez pas nous embêter avec des idées comme « les humains ne s’achètent pas » . C’est beau de voir son regard amoureux. Son émerveillement, quand, alors qu’il allait la chercher et avait promis de l’argent aux trafiquants et au père de Lai, « elle a dit oui ». Quel formidable preuve de consentement et d’amour qui met fin à son calvaire ! Il conclut donc : « je me sens moins seul. Ca y est, je suis heureux ».

    Et elle ? Encore une question mal placée. Même si, là, le documentaire ne l’esquive pas. Elle, nous dit-on, on l’a convaincue que ce serait une vie moins dure qu’en Indonésie. Et puis, comme ça, son père a reçu de l’argent, alors en plus, elle fait une double bonne action : mettre fin au désespoir du célibataire, et nourrir son père.

    #féminicide #patriarcat

  • Préface de Christine Delphy à l’ouvrage de Sandrine Ricci : Avant de tuer les femmes, vous devez les violer ! Rwanda : rapports de sexe et génocide des Tutsi | Entre les lignes entre les mots
    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2014/11/13/preface-de-christine-delphy-a-louvrage-de-sand

    Ricci montre que le terme de « viol de guerre » renvoie à une vision naturaliste des hommes, qui seraient poussés par des frustrations et par leurs « pulsions ». Le terme de « viol arme de guerre » n’est pas acceptable non plus, car il se concentre sur les hommes, qui seraient « démoralisés » par le viol de leurs femmes. Certes. Mais là encore les femmes ne sont vues que comme des instruments au service d’une bataille entre hommes. Ce qu’elles souffrent, elles, leur propre démoralisation, leur propre vie, n’est pas pris en compte.

    Au lieu d’isoler le « viol de guerre », il faut au contraire le replacer dans la série mondiale des viols, et plus largement encore, dans la série des agressions sexuées – dues au sexe (ou genre) de l’agressée – et qui ne sont pas forcément sexuelles. Il est nécessaire de prendre en compte, et d’abord d’admettre qu’il existe, sous toutes les latitudes, un trait commun hélas à toutes les cultures connues aujourd’hui : la haine des femmes – la haine que les dominants éprouvent pour les dominé·es. Car les dominants, contrairement à ce qu’on pourrait croire, haïssent beaucoup plus leurs victimes que l’inverse. Ainsi, la haine des hommes est-elle interdite, et les femmes, y compris les féministes, craignent toujours d’en être accusées, et multiplient les preuves que non, elles ne détestent pas les hommes, tandis que ceux-ci peuvent, y compris publiquement, exprimer leur haine des femmes en toute liberté.

    Enfin, c’est le grand mérite de ce livre que de faire le lien entre le calvaire d’une femme précise, qu’elle soit tutsi, française ou québécoise, et toute la gamme des violences subie par la partie « femmes » de la population mondiale ; « psychologiques », et physiques, tout un continuum de violences leur enjoint de rester à leur place subalterne ; les oblige à un nombre incroyable de stratégies de protection ; et les fait vivre dans une peur diffuse mais constante, que le déni du danger, ou de la peur elle-même, ne suffit pas à dissiper.

    Sandrine Ricci : Avant de tuer les femmes, vous devez les violer ! Rwanda : rapports de sexe et génocide des Tutsi, Editions Syllepse, Paris 2014, Epub, 240 pages, 10,99 euros

    #culture_du_viol #gynocide #féminicide #misogynie

  • Qui nous protège de la police ?

    L’avocate de Cathy Thomas va déposer plainte contre l’Etat pour inaction | Sans Compromis
    https://sanscompromisfeministeprogressiste.wordpress.com/2016/03/11/lavocate-de-cathy-thomas-va-deposer-plainte-contre-letat-pour-inaction

    En 2014, Cathy Thomas a perdu sa sœur et ses parents tués par son ex beau-frère violent. Elle se bat aujourd’hui à travers une pétition pour faire reconnaître les manquements de la police qui n’a pas sanctionné la transgression du contrôle judiciaire du futur assassin.

    Qui nous protège de la police ?

    Tentative d’étranglement, mesure d’éloignement transgressée, harcèlement.. Tout avait été transmis à la police. N’est-ce pas suffisant ? Si les forces de l’ordre et la justice étaient intervenues, cet homme aurait été en prison au lieu de traîner sur le parking où il a tué 3 personnes.

    Si la police ne réagit pas, pourquoi porter plainte, avec toute la difficulté que ça implique pour les victimes ? On peut toujours poursuivre pour « non assistance à personne en danger ».. à condition d’aboutir.

    C’est ce que compte faire l’avocate de Cathy Thomas en déposant plainte contre l’Etat français.

    Ce triple assassinat explique pourquoi l’affaire Sauvage est emblématique de la situation des féminicides conjugaux, du fait de laisser des années les femmes battues sans protection et leurs bourreaux en liberté.

    Soutenons Cathy Thomas, seule rescapée d’un féminicide familial, en signant et en partageant sa pétition.

  • Meufs : En France, une femme sur dix déclare avoir subi des violences conjugales.
    http://m-e-u-f-s.tumblr.com/post/133987477047/en-france-une-femme-sur-dix-d%C3%A9clare-avoir-subi

    En France, une femme sur dix déclare avoir subi des violences conjugales. Et en 2015, une femme sur cinq est victime de violences physiques en Europe.
    http://www.liberation.fr/france/2015/11/24/en-2015-une-femme-sur-cinq-victime-de-violences-physiques-en-europe_14158

    Mercredi 25 novembre, c’était la Journée mondiale de lutte contre les violences faites aux femmes. Si vous avez besoin d’aide, vous pouvez appeler le 3919, c’est anonyme et gratuit, ou vous rendre sur le site mis en place par le ministère des Droits de femmes : http://www.stop-violences-femmes.gouv.fr

    Le Collectif féministe contre le viol gère aussi un numéro d’appel, le 0800 05 95 95. “Au cours de sa vie, une femme sur cinq rapporte avoir été victime de viol ou tentative de viol”, rappelle Marine Le Breton dans un article sur le “mythe du ‘vrai viol’”.
    http://www.huffingtonpost.fr/2015/11/25/mythes-violences-femmes-journee-internationale_n_8629446.html

    Si vous avez quelques euros, vous pouvez soutenir L’Echappée, “l’une des deux seules associations en France à proposer un accompagnement spécifique aux victimes” de viol, à Lille. Comme la structure est aujourd’hui menacée, une collecte a été lancée sur Ulule. Elle se termine dans 4 jours et il manque environ 700 euros pour atteindre l’objectif fixé à 13 000.
    http://fr.ulule.com/l-echappee

    Il y a aussi ces deux articles de Mona Chollet publiés dans Le Monde diplomatique il y a dix ans, et malheureusement toujours d’actualité : “La violence masculine, une ‘maladie sociale’“ et “Machisme sans frontière (de classes)”.
    http://www.monde-diplomatique.fr/2005/05/CHOLLET/12173
    http://www.monde-diplomatique.fr/2005/05/CHOLLET/12172

    #violence #domination #sexisme #misogynie #féminisme #genre #féminicide #gynocide

  • Oscar Pistorius est sorti de prison | Courrier international
    http://www.courrierinternational.com/depeche/oscar-pistorius-libere-et-assigne-residence-apres-un-de-priso

    L’ex-champion paralympique Oscar Pistorius, condamné en 2014 à cinq ans de prison pour l’homicide involontaire de sa petite amie est sorti de prison lundi soir de façon anticipée, après seulement un an de détention et sera assigné à résidence, selon les services pénitentiaires.

    Je pense que pour le meurtre d’une chaton la réprimande aurais été plus forte.
    #feminicide #gynocide #violence_par_conjoint #permis_de_tuer

  • Les féminicides de l’État de Mexico se répandent comme une pandémie
    #TW Attention le film comporte des images de mort et de corps mutilés.

    http://www.reader.fr/954438/les-feminicides-de-letat-de-mexico-se-repandent-comme-une-pandemie
    http://news.vice.com/video/les-feminicides-de-letat-de-mexico-13

    Vice présente le premier volet d’une enquête qui aura duré un an, et diffusée en trois épisodes, sur l’augmentation des féminicides dans l’État de Mexico. Le résultat d’une société en déclin qui assassine ses propres femmes, explique le site. Selon l’Observatoire citoyen national des féminicides, six femmes sont assassinées chaque jour, une situation comparée à une pandémie par un organe des Nations Unies. De nombreux cas ne sont jamais résolus à cause de la corruption sévissant dans cette banlieue de la ville de Mexico.

    #féminicide #gynocide #misogynie #patriarcat #virilité

  • Sisyphe - Polytechnique 25 ans - Une constante : déni et antiféminisme
    http://sisyphe.org/spip.php?article5027

    À chaque commémoration de la tuerie, les femmes évaluent ensemble les résultats de la lutte contre toutes les formes de discrimination et de violence sexistes : viols, violence conjugale, harcèlement sexuel, prostitution et traite, misogynie, antiféminisme, stéréotypes sexuels ? En 2014, où en est l’égalité des droits entre les femmes et les hommes dans la sphère privée, économique, sociale, politique et culturelle ? En dépit de quelques progrès, le constat reste généralement décourageant et la violence envers les femmes ne manifeste relativement aucun recul où que ce soit. Comme chaque année, le collectif masculin contre le sexisme met à jour la liste des femmes et de leurs enfants tuées par des hommes au Québec depuis le 6 décembre 1989. En 2014, leur nombre s’élève à 1040 (2).

    Un fait isolé et des hommes en détresse

    Chaque année, autour du 6 décembre, il y a toujours des voix qui remettent totalement en question la crédibilité des femmes (3). Leur point commun consiste à nier la misogynie du tueur, à rendre les femmes responsables de la violence qu’elles subissent, et à accuser les féministes de vouloir récupérer la tragédie de Polytechnique. Chaque année, on constate que certains chroniqueurs font preuve d’un remarquable souci de continuité en la matière. Comme plusieurs femmes l’ont souligné, si un Blanc rentrait à l’université et ne tuait que des étudiants noirs, on parlerait immédiatement de racisme. Pourquoi est-il si difficile d’admettre que le meurtre de 14 jeunes femmes à Poly est un crime misogyne, savamment planifié et justifié dans la lettre que le tueur a laissée ?

    Le déni continuera lors de la parution les années suivantes de plusieurs enquêtes sur la violence envers les femmes. On les qualifiera vite de biaisées parce que souvent réalisées par des groupes travaillant auprès des femmes depuis de nombreuses années. Avec la publication en 1993 de l’enquête de Statistique Canada, dont la rigueur méthodologique a fait l’unanimité, on aurait cru qu’il serait impossible de nier encore la spécificité de la violence envers les femmes. En effet, la recherche y définit et retient comme actes violents uniquement ceux qui constituent des infractions au Code criminel canadien. Selon ce rapport, une Canadienne sur deux est victime de violence. Une fois encore, des chroniqueur-es crient à l’exagération et s’inquiètent de ce qu’on ne parle pas assez de la détresse des hommes !

    L’enquête de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui vient de paraître (4), estime que, dans l’ensemble du monde, une femme sur trois a subi des violences physiques ou sexuelles infligées par son partenaire et que 7 % des femmes seront victimes d’une agression sexuelle perpétrée par un autre que leur partenaire à un moment donné de leur vie. Entre 100 et 140 millions de filles et de femmes dans le monde ont subi des mutilations sexuelles et rien qu’en Afrique, plus de 3 millions de filles sont exposées à cette pratique chaque année. Quelque 70 millions de filles dans le monde se marient avant l’âge de 18 ans, très souvent contre leur gré.

    #feminicide #culture_du_viol #masculinisme #feminisme #gynocide #deni #antifeminisme

  • Pour le monde.fr le #féminicide n’est qu’un délit

    Près d’un mois après avoir été reconnu coupable d’« homicide involontaire » pour avoir abattu sa petite amie Reeva Steenkamp en 2013, l’athlète paralympique Oscar Pistorius devrait connaître sa sanction, mardi 21 octobre. Toutes les options restent envisageables : le code pénal sud-africain ne prévoit en effet aucune peine automatique pour ce type de délit.

    http://www.lemonde.fr/afrique/article/2014/10/21/oscar-pistorius-bientot-fixe-sur-sa-peine_4509363_3212.html

    http://www.linternaute.com/dictionnaire/fr/definition/delit

    délit, nom masculin
    Sens Infraction à la loi passible d’une peine correctionnelle [Droit]. Synonyme infraction

    Ca me rassure pour ce pauvre pistorius, il ne risque pas grand chose pour cette petite infraction de rien.

    –----------------------------------------------------

    Pistorius et le journalisme masculiniste
    http://decolereetdespoir.blogspot.fr/2014/09/pistorius-et-le-journalisme-masculiniste.html

    #masculinisme #gynocide

  • L’ONU condamne l’assassinat d’une militante des droits des femmes par l’EI en Irak
    http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2014/09/26/l-onu-condamne-l-assassinat-d-une-militante-des-droits-des-femmes-par-l-ei_4

    Samira Salih Al-Nuaimi a été arrêtée à son domicile puis emmenée dans un lieu secret. Cinq jours plus tard, sa famille a été invitée à la morgue de la ville pour reconnaître son corps.

    Elle avait publié sur Facebook des commentaires dénonçant la destruction d’édifices religieux à Mossoul, la plus grande ville aux mains des djihadistes de l’EI depuis le mois de juin. Elle a été accusée d’avoir abandonné l’islam (apostasie) par un tribunal islamiste, puis torturée avant d’être tuée en public. En août, l’EI a détruit des mosquées et des édifices religieux.

    Avant de s’en prendre à Samira Salih Al-Nuaimi, l’EI avait assassiné deux candidates à des élections locales dans la province de Ninive. La Mission d’assistance des Nations Unies en Irak (Manui) déclare que plusieurs femmes exerçant une profession libérale (médecins, avocates, enseignantes…) ont été victimes d’exécutions par l’EI.