Oui, je suis d’accord. Quand j’avais quinze ans, j’écoutais Slayer toute la journée, mais Coltrane (de Love supreme à Ascension) me donnait mal à la tête, je ne comprenais rien. Puis, via John Zorn et Sonic Youth, j’ai découvert les musiques improvisées et la dimension éminament politique du free-jazz via l’histoire des Black Panthers.
Il y a de la brutalité dans le hardcore, moins dans le hard-rock et les metal mainstream qui sont souvent assez mélodiques et structurés de manière très classique, avec débauche de technique démonstrative, et cette brutalité a son intérêt. Mais qualifier cette musique d’extrême, c’est exagéré, sauf peut-être aux confins du grind exutoire et encore. Ce qui est fort dans les « métals » c’est la dimension physique, le mosh pit, la communion du hurlement, l’explosion policée, cadrée, sous contrôle. Et les rituels du concert, les déguisements, le show, la frayeur d’opérette. On ne parle pas de révolution là, même chez Meshuggah.