#hemingway

  • Trigger warning : Ernest Hemingway devenu peu recommandable
    https://actualitte.com/article/112365/international/trigger-warning-ernest-hemingway-devenu-peu-recommandable

    Un éditeur qui « décline toute responsabilité » sur ce qu’il édite. Pas mal comme formule, digne du roi des faux-culs.

    Penguin Random House, étroitement liée à ce géant de la littérature du XXe siècle, a fléchi. Notre époque, encline à prévenir excessivement, voire à aseptiser les œuvres littéraires, affecte le grand Ernest : les romans et nouvelles du lauréat du prix Nobel 1954 sont en cours de réédition. Et le groupe, dans un effort bienveillant, a introduit les fameux “trigger warnings”.

    Ces avertissements destinés au lecteur ont pour but de signaler et de protéger les lecteurs jugés sensibles. Trop, du moins, pour ne pas anticiper leur confrontation avec le texte.

    Dans la dernière version du roman The Sun Also Rises (Le Soleil se lève aussi), le puissant groupe éditorial américain a inséré un avertissement : il décline toute responsabilité quant au contenu de l’ouvrage. Et plus encore, selon le Telegraph, il est fait mention d’un langage, d’attitudes décrites ou de représentations culturelles susceptibles de heurter.

    « La décision de l’éditeur de présenter [le texte] tel qu’il a été initialement publié ne vise pas à approuver les représentations culturelles ou le langage contenus ici. »

    – Message de Vintage dans The Sun Also Rises

    Pour Richard Bradford, auteur de la biographie The Man Who Wasn’t There (2018), ces remarques « seraient hilarantes si elles n’étaient pas alarmantes ». Certes, PRH réédite sans modifier le texte original — contrairement à ce qu’ont subi les livres d’Agatha Christie, Ian Fleming ou Roald Dahl. Mais la prudence excessive du groupe, qui prend ses distances avec l’écrivain, en devient presque pire que l’intervention dans les textes.

    « Ce serait compréhensible s’ils avaient publié une nouvelle traduction de Mein Kampf », reprend le professeur Bradford. Car le message qui passe, en fin de compte, se résume en quelques mots : attention, lecteur, tu t’apprêtes à parcourir ce livre... Pour l’enseignant, toute œuvre contiendra un passage problématique, dès lors qu’on en cherchera un. « Et chaque publication portera alors un avertissement similaire, l’équivalent de ces photos de poumons cancéreux qui ornent désormais les paquets de cigarettes », estime-t-il.

    Il conclut ainsi : « Les éditeurs et tout l’establishment littéraire semblent pétris d’un mélange de stupidité et de menace quant à ce que les lecteurs seraient autorisés à penser. »

    « The Sun Also Rises est considéré comme l’un des plus grands romans américains, mais a été critiqué pour ses tropes antisémites. »

    – Message de Vintage dans le recueil de nouvelles Men Without Women

    Alors, oui : Hemingway aimait l’alcool, et ce, jusqu’à son suicide en 1961. Il fut chasseur et participa à des safaris en Afrique, aussi bien que journaliste en couvrant la guerre civile en Espagne, ou encore pêcheur à Key West. Que la maison Vintage, à l’origine de cet avertissement pour la réédition du texte, ressente le besoin de ce message en dit long sur l’état d’anxiété ambiante dans l’industrie.

    L’éditeur n’a d’ailleurs pas confirmé que les prochaines publications comporteraient un pareil avis. D’autant que certains pointent que des adaptations télé ou ciné de The Old Man and The Sea, avaient reçu l’accord pour une diffusion tout public. Pourtant, note le Daily Mail, des étudiants en Histoire et Littérature de l’université des Highlands, sur le point d’étudier Hemingway, furent mis en garde.

    Mary Dearborn, qui publia Ernest Hemingway, A Biography, évoque un non-sens. « Ça me dépasse d’imaginer que l’on incite des étudiants à éviter ce livre ». Et de rappeler que « le monde demeure un endroit violent : prétendre le contraire est contre-productif ». Qu’Hemingway parle de chasse ou de pêche et le voici bientôt frappé du sceau de l’infamie, façon Caïn-caha ?

    #Edition #Hemingway

  • juste un micro-résumé du livre « Paris est une fête » : il s’agit de l’histoire d’un impuissant (suite à une blessure de guerre) antisémite, homophobe et alcoolique, qui essaye de « donner » la femme qu’il aime à un jeune toréro « plein de vie », lors des fêtes tauromachiques de San Fermin à Pamplune. Il ne se passe presque rien à Paris...

    Bon, soit-dit en passant, il m’a fallut trois lectures et cinq ans de recul pour dépasser l’aspect festif du livre, et pour capter le cynisme, voire la pure et simple dégueulasserie du bouquin, qui est tout en non-dit et en allusions...

    #hemingway #paris_est_une_fête #symbolisme #terreur_et_toursime

    (On en reste à la couv’ hein ?)

  • le tiers livre : il y a un an : Gallimard versus publie.net
    http://www.tierslivre.net/spip/spip.php?article2788

    J’ai eu confirmation depuis lors d’une vérité plus banale : au moment où ces gens tentaient de flinguer publie.net auprès de ses revendeurs, sans même pas la politesse d’un e-mail ou la mise au clair via commandement de leurs avocats, ils n’étaient pas encore les dépositaires contractuels de ces droits numériques. Pur poker menteur, sur juridique indémêlable – mais un diffuseur qui reçoit lettre de Gallimard concernant le microscopique publie.net, il ne va pas s’embêter avec ça. L’affaire se rejouera ensuite à propos des numérisations Breton et probablement d’autres, comme on a pu mesurer récemment leur élégance dans l’affaire Calvino.

    #François_Bon
    #Gallimard
    #Domaine_public
    #édition
    #Hemingway
    #Le_vieil_homme_et_la_mer