• Miguel Benasayag : « Le transhumanisme prépare un monde d’apartheid »
    https://reporterre.net/Miguel-Benasayag-Le-transhumanisme-prepare-un-monde-d-apartheid

    Le projet technoscientifique rêve d’une modélisation totale du vivant, dans le but d’« augmenter » ses capacités. Le neurologue et psychanalyste Miguel Benasayag, dans cet entretien vidéo, explique pourquoi un cerveau augmenté signifie une humanité diminuée. Et pourquoi le transhumanisme dessine un monde d’apartheid.

    #transhumanisme #homme_augmenté

  • L’humain technologiquement augmenté : les dessous d’un mythe
    https://theconversation.com/lhumain-technologiquement-augmente-les-dessous-dun-mythe-73468

    Savoir de quoi l’on parle… Lorsqu’on évoque la possibilité d’un humain augmenté, on se réfère généralement à une addition de performances humaines et machiniques (dans le prolongement de la figure du cyborg popularisée par la science-fiction). Mais augmenté par rapport à quoi ? À quelles valeurs de références et selon quels critères ? Comment mesure-t-on, par exemple, le bonheur ? La bonne vie ? les sensations, comme les odeurs, le toucher, qui nous relient au monde ? Le plaisir qu’on éprouve à travailler ? Toutes ces dimensions qui font que la vie vaut la peine d’être vécue. Attention ici de ne pas céder à la magie du chiffre. Le plus peut cacher un moins ; un gain dissimuler des pertes, difficilement identifiables car non mesurables et non quantifiables.

    Bien entendu, à chaque progrès, son lot de renoncements et d’abandons d’anciennes manières de faire et d’être, d’habitudes et d’habitus. L’essentiel étant que la somme des gains soit supérieure à la celle des pertes et qu’aux anciennes sensibilités, s’en substituent de nouvelles. Sauf que l’approche économique et marchande, en termes de pertes et profits, met sur un même plan, celui de l’utilité, des réalités qualitativement hétérogènes. Or, il est des choses parfaitement inutiles, comme consacrer du temps à écouter, à perdre son temps, à flâner, qui apparaissent en revanche essentielles dans le champ des relations sociales, de l’expérience vécue, de l’apprentissage, de l’imagination et de la création… La question n’est donc pas de savoir si les machines vont remplacer les humains. Mais quelles sont les valeurs que nous mettons dans les machines et qui, en retour, nous transforment : comme la vitesse, la prédictibilité, la régularité, la puissance…

    L’une des choses à laquelle nous devons par conséquent prêter le plus attention, c’est qu’à mesure que nous nous habituons à l’efficacité binaire et sans nuances des machines, que celle-ci nous devient « naturelle », c’est aussi la faiblesse humaine qui nous devient plus insupportable et étrangère. Le problème n’est donc pas tant de savoir si les machines vont renverser les humains, se substituer à eux, les dépasser ou les encore rendre caduques, que de comprendre dans quelles conditions – sociales, politiques, éthiques, économiques - les êtres humains se mettent à agir machinalement, à désirer ressembler aux machines qu’ils conçoivent. C’est la question de l’agir machinal, du type d’humain que cette modalité d’action sous-tend, qui me semble ici cruciale et qu’il est urgent de se poser.

    La psychologue et anthropologue Sherry Turkle s’est interrogée sur ce passage des robots qui font peur, par leur étrangeté, aux robots avec lesquels nous semblons prêts à nous lier d’amitié. Que s’est-il passé –se demande-t-elle- pour que nous soyons prêts à accueillir des robots dans notre vie quotidienne, jusqu’à vouloir tisser des liens affectifs et émotionnels avec eux alors qu’ils étaient hier encore source d’effroi ou d’inquiétude ?

    #lovotique #robots #homme_augmenté

  • Le mythe de l’humain augmenté - CNRS, le journal
    http://alireailleurs.tumblr.com/post/104997679246

    Nathanaël Jarrassé, chercheur en robotique à l’Institut des systèmes intelligents et de robotique de Paris, rappelle dans une tribune pour le journal du CNRS combien le mythe de l’humain augmenté est loin d’être une réalité. Nous sommes encore bien loin du dépassement de notre condition biologique et les personnes appareillées par la technologie ne sont pas des “hybrides”. D’où la déception d’ailleurs, des patients équipés quand ils se rendent compte que la réalité technique est bien loin des représentations imaginaires. La notion d’homme augmenté "confond capacités performatives globales et performance locale, c’est-à-dire affectée à une tâche unique". Si Oscar Pistorius peut courir plus vite que la plupart d’entre nous, il ne peut se tenir debout, marcher ou nager qu’en changeant de prothèses. Notre corps est (...)

    #transhumanisme #cyborg #handicap #homme_augmenté