Oubliez les cacahuètes, pistaches et mélanges japonais à l’apéritif. Oubliez les chocolats au dessert. Pour accompagner un bon whisky, on n’a encore rien inventé de mieux… qu’un roquefort. Un camembert. Voire un époisses. Ou un saint-nectaire. Un comble car la France, pays aux 400 fromages et terre d’asile du whisky (dont nous sommes les premiers consommateurs au monde), songe rarement à les accorder.
« Le fromage est pourtant une formidable porte d’entrée pour initier des novices au whisky », remarque Nicolas Julhès, épicier gastronome et spécialiste du malt liquide, qui tient commerces à Paris et dont la boutique historique, rue du Faubourg-Saint-Denis, fut d’abord une fromagerie avant de se garnir d’une cave à spiritueux aussi bordélique que divine.
Nicolas Julhès est un cérébral du goût, un alchimiste des saveurs, qui explore méthodiquement, décortique les arômes pour remplir des tableaux de notes à la recherche de l’accord parfait. « On peut travailler les accords en complémentarité, en opposition, ou en ton sur ton, dit-il. L’important est de trouver un trait d’union entre le whisky et le fromage. »