• #Joanna_Williams : La fabrication des « enfants trans »
    https://tradfem.wordpress.com/2020/02/08/la-fabrication-des-%e2%80%89enfants-trans%e2%80%89

    Après avoir contribué à la naissance de l’enfant transgenre, certains membres du corps médical reprennent aujourd’hui sans vergogne le même cantique que les lobbyistes. Ils et elles recommandent plus que tout autre un seul traitement des enfants transgenres : l’affirmation positive. Ou, en d’autres termes, une acceptation sans réserve du fait que les enfants sont du genre qu’ils et elles disent être. Cette approche est promue comme « pratique d’excellence » par les écoles et les travailleurs sociaux. Les parents qui n’adhèrent pas à cette approche en validant sans réserve la nouvelle « identité de genre » de leur enfant déclarent se sentir « marginalisés et, en fin de compte, exclus de toute participation à la planification des interventions et aux soins » dévolus à leur propre enfant.

    L’acceptation sans réserve de l’idée qu’un enfant est du sexe qu’il prétend être peut, à première vue, sembler bienveillante. Les enfants s’égaient à toutes sortes de fantaisies et, en tant qu’adultes, nous nous y prêtons souvent. Mais, différence cruciale, même au moment où nous leur parlons de la fée des dents, nous savons que cette créature n’existe pas. Quelques années plus tard, à l’instigation d’un enfant moins jeune et plus sceptique, nous avouons avoir été le fournisseur de ces pièces de monnaie. Mais, lorsqu’il s’agit d’identité de genre, les adultes reçoivent pour consigne de perdre tout sent de la réalité. On leur dit non seulement d’encourager les fantasmes de l’enfant, mais aussi de faire tout ce qu’ils peuvent pour confirmer que cette idée nouvellement inventée est plus réelle que la réalité physique du corps de l’enfant.

    Traduction : #Tradfem
    Version originale : https://www.spiked-online.com/2020/02/07/the-making-of-trans-children
    #transactiviste #identité_sexuée #question_sociale

  • La #socialisation de #genre et l’émergence des inégalités à l’#école_maternelle : le rôle de l’#identité_sexuée dans l’expérience scolaire des #filles et des #garçons

    Notre contribution à ce numéro thématique, sous la forme d’un texte de réflexion, s’attache à rendre compte des mécanismes psycho-sociaux par lesquels les enfants se différencient progressivement en tant qu’individus sexués et s’inscrivent au fil de leurs expériences scolaires dans des orientations scolaires et professionnelles inégalitaires. En référence aux travaux sur la socialisation active et plurielle et en plaçant la construction de l’identité sexuée au cœur des dynamiques d’orientation, nous montrerons comment, dès l’école maternelle, il est possible d’interroger autrement les effets de cette socialisation de genre sur l’expérience scolaire des filles et des garçons.

    https://osp.revues.org/3680
    #éducation

    • Les jeux traditionnels des filles (corde à sauter, élastique, etc.) contiennent moins de leçons morales que ceux des garçons. La rivalité y est indirecte car elles jouent souvent à tour de rôle et la réussite de l’une ne signifie pas obligatoirement l’échec des autres. Pour Gilligan (1986, cité dans Zaidman, 1996), les filles apprennent ainsi à être « sensibles » et à respecter les sentiments d’autrui. Alors que les jeux des garçons les poussent à jouer avec leurs ennemis, à rivaliser avec leurs amis, à s’imposer et surtout à rentrer dans une logique de compétition. Les filles sont ainsi plus encouragées à s’inscrire dans un monde fondamentalement social alors que les garçons apprennent au fur et à mesure de leur développement qu’ils peuvent faire confiance en leurs propres capacités.

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      Zaidman (1996), puis Baudelot et Establet (2002) évoquent une culture masculine de l’« agon » qui se développe lors de la scolarité des garçons. Ce concept désigne la culture de la lutte dans tous les aspects de la vie, personnels comme professionnels. Cette culture serait moins intériorisée et valorisée par les filles qui, elles, développeraient plutôt un esprit d’entraide et de respect d’autrui. Baudelot et Establet (2002) expliquent à la fois la meilleure réussite des filles et le choix préférentiel d’orientations moins rentables que celles choisies par les garçons, par la permanence de modes de socialisation de genre qui, selon eux, entraînent docilité, soumission et entraide chez les filles, autonomie et esprit de compétition chez les garçons.

  • Femmes sans-abri à Paris. Etude du sans-abrisme au prisme du genre

    A travers une enquête qualitative sur les femmes sans-abri à Paris, Audrey Marcillat interroge et met en évidence le rôle des identités sexuées pour les personnes à la rue et étudie l’enjeu que constitue leur visibilité ou plutôt leur invisibilité dans l’espace public. La recherche révèle un vécu « spécifique » dans l’expérience quotidienne des femmes sans-abri qui nous éclaire sur les politiques sociales en direction des personnes à la rue. A partir des années 1990, les recherches sur le sans-abrisme se sont développées conjointement à l’émergence des sans-abri comme problème public et médiatique. Cependant, ces travaux sont le plus souvent centrés sur l’expérience masculine du sans-abrisme et laissent dans l’ombre les enjeux liés au genre...
    Audrey Marcillat observe que les femmes sans-abri préservent davantage leur corps que les hommes, en cherchant à éviter qu’il témoigne de leur statut social. Elle évoque également la question de la maternité, présente dans la rue de plus en plus à travers les familles monoparentales qui ont dans la grande majorité à leur tête une femme. Ces femmes sont soumises le plus souvent à des injonc-tions de « bonne parentalité » avec une dimension morale au niveau de l’éducation des enfants.

    http://www.caf.fr/sites/default/files/cnaf/Documents/Dser/Dossier%20170%20-%20Femmes%20sans%20abri.pdf

  • Pourquoi les garçons n’aiment pas le rose ? Pourquoi les filles préfèrent Barbie à Batman ? (Anne Dafflon Novelle)
    http://www.cairn.info/resume.php?ID_ARTICLE=ERES_ROUYE_2010_01_0025

    En effet, si les parents sont convaincus que l’origine de la différence entre garçons et filles est biologique, ils vont d’autant moins les encourager à faire des choix qui ne soient pas exclusivement typiques de leur propre sexe. Pensons spécifiquement à l’orientation professionnelle : il est déjà difficile pour des jeunes de choisir une profession dont on dispose de peu de modèles de son propre sexe, cela va l’être encore plus sans le soutien de ses propres parents.
    Une autre implication liée à l’économie et au marketing est intéressante à développer. Actuellement, beaucoup d’objets destinés aux enfants existent de plus en plus rarement en version neutre et sont déclinés en version fille ou en version garçon, essentiellement grâce à l’emploi de couleurs, logos ou éléments de décoration différents. En se basant sur le développement de l’enfant, on comprend que cela corresponde à une stratégie permettant de vendre davantage. En effet, les parents désirant acheter un vélo pour leur enfant vont le choisir en version fille ou version garçon selon le sexe de leur enfant. Puis, au moment du deuxième enfant, s’il s’agit d’un enfant du sexe opposé, les parents pourront racheter un nouveau vélo car le petit frère ne voudra pas du vélo rose estampillé Dora l’exploratrice de sa grande sœur.
    À noter que la petite sœur, au moment du stade de rigidité, ne voudra pas non plus du vélo Spiderman de son grand frère, même si la société est plus tolérante envers les garçons manqués qu’envers leurs homologues de sexe masculin.
    Il est tout à fait frappant de remarquer que cette stratégie marketing touche au fil des décennies de plus en plus de domaines différents : vêtements, chaussures, accessoires, chambres d’enfants, décoration, montres, fournitures scolaires, mais aussi les équipements sportifs pour les sports unisexes à un âge où le développement du corps ne nécessite pas encore des équipements différents mais où les représentations prennent tout leur sens (vélo, trottinette, roller, casque, protection, etc.).
    Cette sexuation a un double impact : tout d’abord, sous la pression des enfants, elle incite les adultes à consommer davantage ; d’autre part, elle renforce les représentations différenciées associées aux deux sexes. En effet, à travers l’examen attentif des objets vendus dans les rayons des grands magasins et des catalogues vantant ces mêmes produits, on remarque qu’au delà des différences de couleur ou de décoration, d’autres nuances plus subtiles viennent s’y rajouter. Les objets issus de l’univers féminin font davantage référence à l’esthétique, la sécurité, la douceur, le confort, la passivité, la sphère privée, l’univers enfantin, tandis que ceux renvoyant à l’univers masculin sont davantage orientés vers l’action, la prise de risque, l’esprit de compétition, la technologie, l’autonomie, l’indépendance, la sphère publique et le monde adulte. Or nous avons vu dans l’introduction que les enfants durant leurs premières années observent leur environnement au sens large pour comprendre, déduire, décrypter, ce qui relève du masculin et ce qui relève du féminin. Ce faisant, ils vont également intégrer ces représentations différenciées des deux sexes et s’y conformer.

    Source :
    – Dafflon Novelle Anne, « Pourquoi les garçons n’aiment pas le rose ? Pourquoi les filles préfèrent Barbie à Batman ? »
    Perception des codes sexués et construction de l’identité sexuée chez des enfants âgés de 3 à 7 ans, in Sandrine Croity-Belz et al. , Genre et socialisation de l’enfance à l’âge adulte
    ERES « Hors collection », 2010 p. 25-40.

    #éducation #genre #sexisme #filles #garçons #socialisation #identité_sexuée #marketing #paywall_désolé

    • Je n’ai pas pu mettre tout l’article mais ce point est soulevé régulièrement par son auteure. Par exemple, plus haut dans l’article, on trouve (p. 28) :

      Cependant, il faut relever que les enfants des deux sexes ne reçoivent pas le même feed-back des adultes lorsqu’ils adoptent un comportement contrestéréotypique.
      Les garçons sont beaucoup plus découragés que les filles face à l’adoption de comportements stéréotypiques du sexe opposé. Ces dernières ont une plus grande latitude à pouvoir adopter les jouets et autres objets du sexe masculin que le contraire. La langue française consacre cet état de fait par « garçon manqué » ; cette expression n’a guère d’équivalent pour le sexe opposé, ou alors, elle revêt une connotation beaucoup plus négative.

  • La construction des inégalités entre filles et garçons à l’école maternelle
    http://www.inegalites.fr/spip.php?article1751

    Pourtant, l’école maternelle constitue un lieu de socialisation central dans la construction des inégalités entre les filles et les garçons : d’une part, parce qu’elle véhicule et transmet aux enfants des normes liées aux rôles et aux attentes de l’institution scolaire en matière de comportements et d’aptitudes des filles et des garçons ; d’autre part, parce que dans le même temps où il découvre l’institution scolaire et apprend le « métier » d’élève, le jeune enfant construit son identité sexuée et affirme son appartenance à un groupe de sexe.

    #éducation #école_maternelle #genre #inégalités #identité_sexuée

    • Tu me fais penser qu’il faut absolument que je fasse une petite enquête sur le programme « pour lutter contre les inégalités filles/garçons » dans l’école maternelle de mes filles. Ils sont justement dans la période où ils font le bilan.

    • Ah oui c’est intéressant @caro, ça parle surtout des orientations au lycée. J’ai bien peur que cette dévalorisation des filles commencent beaucoup plus tôt, durant l’enfance par exemple. Le manque de valorisation de ceux qui s’occupent des touts petits est patent. Un prof d’université est mieux payé qu’une maîtresse de maternelle parce que son parcours d’apprentissage et ses diplômes sont jugés plus importants. Et il y a des rôles crescendos assignés le long de la scolarité, la maternelle est déficiente sur beaucoup de points…
      De la même façon que le théatre pour les petits est souvent médiocre et plein de conformisme pénible, les enseignants de maternelle de l’EN française, pétris de bonnes intentions, abrutis par des années de hiérarchie étouffante et de groupe pédagogique ou l’exercice des pouvoirs asphyxie toute recherche personnelle, inculque la soumission aux normes, dont le sexisme, très tôt. Le bleu et le rose et tout ce qui permet d’aider les enfants à distinguer mâles et femelles, fort/faible, jupes/pantalons, jusqu’à se demander si le but poursuivi par l’EN n’est pas de les rendre plus cons encore !

    • Le principal problème de l’EN est d’être à l’image de la société :)

      L’instit d’une de mes filles (il y a 3 ans) :

      Si vous voulez venir à la sortie, il faut absolument que cette autorisation soit signée ! Alors ce soir, vous arrachez le journal des mains de papa et l’épluche-légume des mains de maman et vous leur donnez le cahier de liaison !

      Une ATSEM (de retour de la surveillance sieste) :

      Non mais à quoi pensent les parents du petit Kevin* ? Il a encore des chaussettes roses ! Mais ils veulent en faire un homosexuel ou quoi ?

      Etc, etc, etc…

      * le prénom a été modifié