Un grand merci à toi @touti pour ta réponse :-)
J’avais effectivement lu tes messages qui ne m’avaient pas laissé indifférent et je comprends désormais tout à fait que l’image de ce sticker t’ai mise à cran.
Pour moi, toute personne, quel que soit son parcours professionnel, devrait avoir, dès maintenant, la possibilité de partir en retraite à taux plein au plus tard à 60 ans. Ce devrait être un droit automatique, tout comme l’accès à la majorité sans condition à 18 ans (qui, par ailleurs, inscrit dans la loi le peu de considération portée aux mineurs par l’État).
Les personnes aux carrières longues et hachées – nous sommes bien d’accord, qu’il s’agit essentiellement des femmes - tout comme celles ayant été exposées à des travaux pénibles et usant devraient pourvoir partir bien plus tôt.
Tu as 60 ans, donc tu as droit à la retraite.Point barre. Ce devrait être comme ça et on se moque de nous quand on nous dit que ce n’est pas possible.
Cette histoire de durée de cotisation pour bénéficier d’une retraite « à taux plein » est la pire arnaque qui contribue à compliquer ce qui devrait être d’une simplicité enfantine. Merci aux PS (réforme Touraine) pour y avoir activement contribué.
Les défenseurs de cette réforme pourrie (comme toutes les autres depuis le début des années 90) nous matraquent au quotidien leur propagande, avec la complicité des médias, à coup d’argument fallacieux sur la « démographie ». Pure foutaise.
La cagnotte globale permettant de verser des pensions de retraite n’est constituée que par de la valeur, qui est elle-même, générée par le travail. Rien à voir avec le nombre de personnes.
La façon dont le montant global de cette cagnotte est constitué n’est qu’une convention. Ce n’est pas une loi physique, auquel on ne pourrait échapper, telle que la gravitation. Ce n’est qu’un montage comptable, qui peut être aménagé en fonction de choix politique. Que ce soit avec Thatcher, Macron ou qui que ce soit d’autre, le TINA n’aura jamais d’autre but que d’imposer par la violence les règles de l’économie capitaliste.
De la valeur, il y en a un sacré paquet dans ce pays, à commencer par les sommes astronomiques qui tombent dans les poches des grands patrons. Donc il n’y a aucune difficulté pour savoir où trouver le cash pour financer les retraites.
Même dans leur logique de gestion du budget de la sécu sur la valeur généré par l’exploitation capitaliste (le travail salarié), il suffirait juste d’augmenter les salaires, de remettre à égalité les salaires entre les hommes et les femmes et d’arrêter les exonérations de cotisations (qui ne sont rien d’autre que des baisses de salaire compensée par de la fiscalité supportée par tout le monde) pour venir à bout de leur « déficit », lequel représente une goutte d’eau quand on le compare avec les sommes délirantes consacrée à l’armement, par exemple.
J’ai bien conscience que dans un domaine, tel que le développement de sites web, où il y a quand même un bon paquet de valeur générée sur le travail, il est scandaleux que les personnes soient obligées d’attendre des âges canoniques pour arrêter de travailler, alors même qu’on nous vend l’image d’un secteur d’activité "moderne, innovant, disruptif, bourré d’opportunités et d’une exemplaire attractivité ". II est d’autant plus scandaleux quand il s’agit de travailleuses discriminées et invisibilisées au quotidien.
Cela me révolte de voir des personnes comme toi qui n’ont pas la possibilité d’accéder aux mêmes conditions que moi, qui suis parti en retraite. C’est totalement injuste et c’est pour combattre ce type d’injustice que se sont constitué, depuis toujours, des collectifs de révolté·es, voire de révolutionnaires.
Mais ce n’est pas tout : si les cotisations sont prélevées sur la valeur générée par le travail, cela ne signifie pas pour autant que le travail ne doive par faire l’objet dès maintenant d’une critique radicale.
Travailler pour quoi, pour qui ? Quand on voit où tout cela nous conduit, en terme de « projet de société » social, politique et écologique, il me semble légitime, pour le moins, de commencer sérieusement à ne plus systématiquement indexer la vie, quel que soit son statut social (congé parental, étudiant, salarié, auto-entrepreneur, petit artisan, chômeur, retraité...) au travail. Mais ça, si on peut le penser, le savoir et le revendiquer aujourd’hui, on ne pourra le faire qu’après avoir exproprié les capitalistes et anéanti le système lui-même.
Avant cela, c’est pour révéler, combattre et corriger toutes les situations telles que la tienne et empêcher qu’elles se généralisent qu’il n’y a pas d’autre solution que la lutte sociale directe dans la rue et le blocage massif de l’économie par la grève générale et les occupations ; en coupant la source même et les flux de circulation de la valeur.
Il n’y a que ça, réellement qui les fera plier, plus que les rituelles manifs aussi massives soient-elles (traîne-savates ou sportives, peu importe) ; j’en suis totalement convaincu.
Info’com, qui a réalisé le sticker, est un syndicat de la CGT, pas vraiment dans la ligne confédérale, connu pour ses images parfois assez trash, absolument pas consensuelles, utilisant les méthodes publicitaires de la provocation, du détournement ou du renversement de sens.
Il est donc naturel qu’elle prennent à rebrousse-poil, surtout si, comme c’est visiblement ton cas, on s’attache à ne pas céder aux stéréotypes et aux constructions sociales aliénantes, ce qui me semble une approche tout à fait saine et juste.
Cette image déplaisante nous aura au moins permis d’échanger nos points de vues et nos expériences, de façon constructive, et j’en suis très sincèrement ravi :-)