• « La vie a tous les droits, la prédation n’en a aucun »

    Raoul Vaneigem

    http://lavoiedujaguar.net/La-vie-a-tous-les-droits-la

    En octobre 2008, suite à la publication de son essai Entre le deuil du monde et la joie de vivre (éditions Verticales), Raoul Vaneigem répondait à quelques questions d’Article11.

    Vous écriviez dans le Traité de savoir-vivre à l’usage des jeunes générations  : « Survivre nous a jusqu’à présent empêchés de vivre. » Votre constat serait-il encore plus sombre aujourd’hui ?

    Un constat, c’est ce qui sert à évaluer l’adversaire, non à se résigner, quelle que soit la puissance apparente qu’il présente. Pendant des décennies, on a imaginé une armée soviétique capable de fondre sur l’Europe et de l’envahir. On a su très vite que cette armée rouge était rongée par l’intérieur et inopérante mais cela arrangeait les démocraties occidentales. Exagérer le péril leur permettait d’occulter leur corruption et leur propre pourrissement. L’immense empire stalinien est tombé en poussière en quelques semaines, révélant ce qu’il était depuis longtemps : un éparpillement de bureaucraties mafieuses. Aujourd’hui, c’est l’empire des multinationales qui implose sous nos yeux, et la plupart continuent à se lamenter plutôt que de mettre en place une société où la solidarité et le bien commun seraient restaurés. Il s’agit de rompre avec un système qui nous détruit et de bâtir des collectivités et un environnement où il nous sera donné de commencer à vivre. (...)

    #Internationale-situationniste #nihilisme #prédation #autonomie

    • Dans le même esprit, que pensez-vous des textes d’Hakim Bey, cette idée que la liberté ne se trouve plus que dans des « zones d’autonomie temporaires » créées pour un temps sur internet, dans des manifs ou lors de fêtes illégales. L’homme libre d’aujourd’hui est-il un pirate occasionnel, surgissant quand l’occasion se présente ?

      Je n’ai jamais confondu révolte et révolution, et moins encore émancipation et prédation. Le défoulement est un hommage au refoulement. L’émeute est un exutoire, la révolte est toujours récupérable. Les collectivités autogérées ne le seront pas. Nous ne sommes ni des pirates, ni des en-dehors, ni des marginaux, nous sommes au centre d’une société solidaire à créer et, que nous le voulions ou non, il faudra bien que nous apprenions à opposer une démocratie directe à cette démocratie parlementaire, clientéliste et corrompue qui s’effondre avec les puissances financières qui la soutenaient et la dévoraient.

    • La liberté a comme seul défenseur l’homme. Il sait que la liberté est la seule voie du bonheur de vivre ( même s’il en a souvent peur.) Internet est uniquement un moyen. La révolution est violence.

    • manière libre et juste de conduire notre violence

      dit B.O.W. On connait la musique.
      Au bal sanglant des cocus de l’Histoire, c’est elle qui déguise les tueurs sous les parures de la collectivité, c’est elle qui autorise la sottise sans fond et et la lâcheté de tous bords.
      La Fraternité envers certains, uniquement. Les autres au poteau.
      B.O. W. se doute-t-il que la seule place

      juste

      est devant le canon du fusil, pas derrière ?

    • Pour B.OW., qui croit en l’Histoire et semble considérer que la violence est l’outil du « Progrès » :
      Quand les femmes sud-africaines marchaient sur Pretoria (Médiapart)
      Le 9 août 1956, 20 000 femmes sud-africaines venues de tout le pays se sont réunies dans les jardins entourant les bâtiments du gouvernement pour accompagner leurs dirigeantes...

  • « Le #spectacle comme illusion et réalité », par #Gérard-Briche (version 2013). - Critique radicale de la #valeur
    http://palim-psao.over-blog.fr/article-le-spectacle-comme-illusion-et-realite-par-gerard-brich

    Mon propos ne sera pas de préciser la théorie #situationniste du spectacle. Il sera beaucoup plus modeste. Enfin, en même temps plus modeste et plus ambitieux. Modeste, car il va se limiter à situer le concept situationniste de spectacle. Ambitieux, car il prétend en marquer le développement : je montrerai qu’en articulant l’analyse du spectacle à l’analyse de la #marchandise. Je rappelle que la société du spectacle est désignée comme société spectaculaire-marchande ! #Guy-Debord lui donne une consistance critique rigoureuse. Mais, c’est en tout cas l’hypothèse que je voudrais vous proposer, il ne va pas au bout du chemin.

    #aliénation #fétichisme #réification #Histoire #Marx #Henri-Lefebvre #capitalisme #critique_de_la_valeur #wertkritik #internationale-situationniste

  • Banalités de base (II)

    Raoul Vaneigem

    http://www.lavoiedujaguar.net/Banalites-de-base-II

    Nous étouffons sous une chape de banalités qui, ravalées de génération en génération et habillées au goût du jour, martèlent depuis des siècles le glas du dépérissement et de la vanité des destinées humaines.

    J’ai gagé qu’il faudrait moins de temps et de lassitude pour que les révoquent et s’y substituent des banalités bâties sur une autre base : le goût de la vie, l’exploration du vivant, la générosité humaine, la création de soi et l’élaboration d’une société dont l’organisation puise dans les affinements de l’amour authentiquement vécu la seule inspiration capable de la prémunir contre le fétichisme de l’argent, la volonté de pouvoir, la frustration et les stratégies du ressentiment qui en ont, jusqu’à ce jour, déterminé l’inhumanité fondamentale.

    #internationale-situationniste #aliénation #capitalisme #révolution #vie-quotidienne

  • Banalités de base

    Raoul Vaneigem

    http://lavoiedujaguar.net/Banalites-de-base

    Publiées dans les numéros 7 et 8 de l’Internationale situationniste, les Banalités de base furent écrites en 1962, dans un temps où nous étions quelques-uns à nous exalter d’un sentiment exceptionnel et périlleux, celui d’être seuls au monde à savoir exactement pourquoi nous ne voulions pas être de ce monde-là.

    La passion d’une lucidité sans complaisance nous remontrait à quel défi désespéré, sinon insensé, nous incitait la résolution de jeter à bas l’ordre millénaire des choses pour y substituer la souveraineté du vivant.