• Yihadistas atrapados en el limbo | Internacional | EL PAÍS
    https://elpais.com/internacional/2018/11/06/actualidad/1541499315_530900.html

    No es un decir. Abdulkarim Omar, portavoz de la Federación del Norte de Siria, autoproclamada región autónoma kurda también conocida como Rojava, lleva repitiéndolo varias semanas. Según sus cuentas, tienen bajo su custodia a 790 yihadistas combatientes, a los que habría que sumar 584 mujeres y 1.248 menores. En total, 46 nacionalidades. Y nadie en, por ejemplo, Europa, quiere hacerse cargo de los suyos.

    #mercenaires #jihadistes en #syrie

  • « Katiba des Narvalos » : rencontre avec une armée d’internautes qui fait la chasse aux jihadistes
    http://www.francetvinfo.fr/economie/medias/charlie-hebdo/katiba-des-narvalos-rencontre-avec-une-armee-d-internautes-qui-fait-la-

    « Katiba des Narvalos » : rencontre avec une armée d’internautes qui fait la chasse aux jihadistes
    Depuis l’attentat de Charlie Hebdo il y a deux ans, des internautes, regroupés sous la bannière de la « Katiba des Narvalos », font la chasse aux jihadistes sur les réseaux sociaux. Ses membres ont témoigné de leur engagement.

    #jihadistes #internet #reseaux_sociaux

  • Les Inrocks - Portrait de David Thomson, l’homme qui parlait aux jihadistes
    http://www.lesinrocks.com/2016/12/06/actualite/revenants-de-david-thomson-lhomme-parlait-aux-jihadistes-11884259

    .” Pourquoi se sont-ils confiés à lui plutôt qu’à un autre ? “En tant que correspondant indépendant, j’ai eu le temps de les convaincre. Je passais parfois trois mois sans tourner une seule image. Et puis, ils se sont rendu compte que je n’étais pas en contact avec des services de renseignement et que je n’étais pas dans le jugement mais dans l’observation.”

    “Quand on travaille sur le jihadisme, on y pense tout le temps”

    David Thomson a choisi de faire de la “rigueur universitaire son journalisme”. Son travail se situe à mi-chemin entre l’anthropologie et la sociologie. Il est guidé par l’idée de “comprendre comment un acteur social, qui a grandi dans un milieu populaire – c’est le cas pour la plupart d’entre eux –, issu d’une minorité ou de l’immigration, qui a grandi dans l’école de la République, peut devenir jihadiste”.

    Pour cela, Thomson a réalisé plusieurs centaines d’entretiens en Tunisie, puis à Paris. “J’ai été dans une relation de confiance avec eux et la confiance repose sur l’honnêteté. J’ai eu ces règles avec des terroristes, c’est vrai, reconnaît-il. Je comprends que ça puisse choquer mais c’est ce qui m’a permis de faire mon travail. J’aurais appliqué la même méthodologie pour n’importe quel sujet.”

    Après cinq années de “boulot acharné”, David Thomson reconnaît que ce “sujet” pas tout à fait comme les autres a dévoré sa vie sociale et personnelle. “Au quotidien, la plupart des gens que je côtoie sont soit des jihadistes, soit des ex-jihadistes, soit des confrères ou des amis chercheurs qui travaillent sur le jihadisme”, confie-t-il.

    “C’est parfois lourd à porter, psychologiquement”

    #jihadistes #David_Thomson #Revenants

  • Écoute de l’entretien avec David Thomson qui a rencontré des revenants :

    Paris/Rakka, aller-retour : parcours de radicalisation
    https://www.franceculture.fr/emissions/linvite-des-matins/parisrakka-aller-retour-parcours-de-radicalisation


    Déterminés à combattre et mourir, plus de 1000 Français sont partis rejoindre le groupe terroriste.

    Près de 700 sont toujours sur place et 200 auraient déjà été tués. Plusieurs centaines sont déjà rentrés en France ou prennent le chemin du retour. Quel traitement faut-il réserver, et quel crédit peut-on accorder, à ces hommes et ces femmes dont les motivations et les crimes diffèrent mais dont la participation à une entreprise de terreur est établie ?

    #radicalisation #jihadistes #revenants #David_Thomson #Farhad_Khosrhokavar

    • Et le coup de pied l’âne (ça ne choque personne ?) :

      Oui, il se trouve que les élites nationalistes étaient, au moment des indépendances, plus directement influencées par la culture laïque du colonisateur. Elles n’ont pas hésité à contrarier le sentiment religieux populaire, notamment pour affirmer le primat du développement économique sur les exigences de la culture religieuse. Bourguiba boit un jus en plein ramadan, Boumédiène met le Coran au défi de nourrir la population.

      Alors de manière pas du tout étonnante, toute cette interview est mot pour mot l’inverse de ce que raconte Georges Corm :
      https://www.youtube.com/watch?v=OCcCyKUSrjw

    • « l’islamisme représente une dynamique au travers de laquelle les acteurs de l’ex-périphérie coloniale ont entrepris de parfaire, sur le terrain symbolique cette fois, la rupture indépendantiste [c.-à-d. moderniste] » - me fait penser au mouvement Nation of Islam aux Etats-Unis où l’Islam a été utilisé dans un contexte non-arabe original mais également pour s’émanciper de la domination coloniale. #Nation_Of_Islam

    • (1) D’abord, il y a ce flottement sur ce que serait l’« islamisme » : une affirmation identitaire post-coloniale, mais comment il passe de cet aspect à l’islam politique, c’est-à-dire l’affirmation du rôle premier de l’islam dans la vie politique, ce n’est pas explicité. Et c’est le premier piège : on part d’une affirmation identitaire, d’une réaction au colonialisme, à l’autoritarisme, etc., et on se retrouve avec l’organisation du politique selon des règles religieuses. Or il y a une grande différence entre une affirmation identitaire personnelle par un retour à un certain mode de vie qui serait « islamique », et le rôle politique de la religion.

      (1b) Dans ce passage de l’identitaire au politique, il y a ainsi le glissement du personnel, de l’intime (beaucoup de gens sont religieux et veulent avoir un mode de vie en accord avec les préceptes de leur religion) au politique qui s’impose à tous (une identité musulmane imposerait des formes d’organisation politique islamiques). Ainsi le choix personnel devrait s’imposer à toute la société.

      Par ailleurs ça introduit des difficultés à discuter, car la critique du mouvement politique reviendrait, grâce à ce discours, à une critique d’un mode de vie, et donc à de l’islamophobie (difficulté accentuée, évidemment, par le fait que l’islamophobie a été et est centrale dans l’occident colonial et post-colonial ou néo-colonial). Et Burgat joue ce petit jeu de prétendre que la critique des groupes soutenus par l’Arabie séoudite serait de l’islamophobie. Voir ma remarque sur ce passage où il prétend qu’on réclamerait à l’Arabie et à l’Iran de « changer de culture » :
      https://seenthis.net/messages/313869#message313960

      (2) Burgat reprend ici l’idée assez banale chez les islamistes selon laquelle certaines idées de la modernité, dont la séparation du politique et du religieux (mais aussi, partant, le droit de discuter les interprétations des textes religieux, le rôle fondamental de l’éducation, l’émancipation des femmes…) seraient des éléments inauthentiques, exogènes, importés, voire hérités de la colonisation, et fondamentalement hostiles à l’islam. C’est ici l’intérêt de l’extrait de la conférence de Corm, qui fait remonter ces idées « modernes » à l’histoire médiévale de l’islam puis à la Nahda. Encore une fois, « Pensée et politique dans le monde arabe », de Georges Corm, est une épatante vulgarisation sur ce sujet.

      Et même si on n’accepte pas ces principes ont des racines profondes dans l’histoire de l’Islam, présenter des revendications politiques d’émancipation individuelle comme inauthentiques ou importées ou impérialistes, c’est tout de même une vieille lubie à manier avec précaution.

      Pour quelqu’un qui prétend dénoncer l’orientalisme, je trouve la position de Burgat fondamentalement contradictoire. D’ailleurs, repris par ses copains moins subtiles que lui, tels que Leverrier ou Caillet, ça donne des choses que j’ai régulièrement qualifiées d’orientalisme crasseux.

      Par exemple de chef-d’œuvre de Leverrier en 2014 :
      https://seenthis.net/messages/325084#message325089

      (3) De manière centrale, je trouve indéfendable sa façon de présenter l’islamisme comme quelque chose de simplement issu des peuples, de grassroot, quasiment spontané. Ici, on le retrouve dans sa mention des « élites nationalistes » qui « contrarient » le sentiment religieux des peuples.

      Alors évidemment il a des arguments tout à fait valables sur l’aspect populaire de nombreux islamismes : la destruction du politique et de toute forme de société civile par les colonisateurs et par les dictateurs, l’instrumentalisation du religieux par les colonisateurs et par les régimes autoritaires eux-mêmes, les invasions et les occupations…

      Mais dans le même temps, en se focalisant sur le « personnel » plutôt que sur les organisations politiques (retour au glissement du premier point), il occulte systématiquement les aspect politiques et géopolitiques de ces mouvements. Et notamment les très fortes subventions de la part des pays du Golfe, Arabie en tête.

      a. Par exemple, si l’on parle de revendication identitaire ou culturelles post-coloniale, alors pourquoi toute une partie des mouvements islamistes adoptent-ils des formes identitaires qui ne sont pas tirées de leurs traditions locales, mais considérées par beaucoup de leurs contemporains comme des produits d’importation. Georges Corm intègre d’ailleurs dans ses critiques l’influence de la révolution iranienne, qui serait parfois « visible » dans certains coins du Liban. Les copains de Burgat ont d’ailleurs eu beau jeu de dénoncer l’« iranisation » de quartiers de Damas en Syrie avec l’affichage de formes de religiosité et de processions « importées ». Curieusement, ils sont beaucoup moins choqués par le fait que leurs copains « adoptent » des versions de l’islam historiquement ultra-minoritaires dans les pays du Machrek ; ce qui évidemment interrogerait sur l’« authenticité » spontanée de ces mouvements.

      Évidemment, l’influence wahhabite est tout de même largement documentée et critiquée, et sa grande contribution à la #catastrophe_arabe.

      b. Mais l’aspect fondamental que Burgat évite dans son idée de revendication populaire grassroot, c’est qu’on ne parle jamais d’argent ni d’intrumentalisation politique par leurs gentils créanciers.

      Un document très intéressant à mon avis, c’est cette prestation de Burgat dans une commission parlementaire en France, exhortant nos élus à « par pitié, cessez de croire que les Séoudiens se lèvent le matin en rêvant d’exporter le wahhabisme », parce qu’en fait, ce qu’ils veulent c’est conserver le pouvoir à tout prix. C’est très vrai, et important à rappeler. Mais ce qui m’intéresse surtout au delà de ce truisme, c’est ce qu’il occulte : dans ce cas, pourquoi exportent-ils le wahhabisme et pourquoi financent-ils autant des mouvements islamistes et l’exportation de leur version de l’islam ? Si ce n’est pas pour des raisons religieuses, pourquoi y consacrent-ils des milliards de dollars ?

      Si, comme Burgat, on accepte l’idée que la conviction religieux n’est pas le moteur du régime séoudien, c’est donc que les mouvements soutenus, financés (voire pour certains armés) par les Séoudiens sont considérés par eux comme des agents de leur propre influence.

      c. Et si on suit la logique de cette volonté d’influence, et son alignement systématique avec les intérêts états-uniens, on ne peut plus prétendre à des mouvements ni authentiques ni grassroots. (Élément qui invalide, au passage, l’analogie avec les Black Panthers.)

      Le cas d’école en la matière, c’est le programme américain de distribution de livres scolaires totalement tarés en Afghanistan, prônant ce que serait un vrai musulman :
      https://seenthis.net/messages/299999

      (4) Assez habituellement, privilégier la revendication identitaire et réduire les enjeux économique et développementaux. Ce n’est pas formalisé d’une façon forcément évidente, mais ça ressort par endroits.

      (5) Un élément plus récent du discours de Burgat, c’est de vouloir une explication globale au sujet des jeunes jihadistes, en allant de la Syrie au Maghreb et en Europe. Ce qui se résume, dans une de ses tribunes, à dénoncer le déficit d’islam politique en France. Or on peut considérer que la position d’Olivier Roy est totalement pertinente quand il parle des jeunes français, mais pas du tout adaptée à la Syrie ; mais c’est ce que Burgat refuse, et je trouve cette volonté d’une explication globale à la fois inefficace et dangereuse.

    • Votre conclusion résonne comme une alerte : « Le partage ou la terreur »…

      Rien de très nouveau. Cette formule a fait l’objet d’une tribune dans Libération il y a dix ans déjà. Il ne s’agit pas de partager seulement des ressources économiques. Il faut également partager les ressources symboliques : le droit à la parole publique, la représentation politique - l’avis de l’autre en général. Il faut donc partager aussi les efforts de réforme et ne pas en attendre, sempiternellement, que de l’autre ! La redistribution sérieuse et sincère, qui reconnaît la place de l’autre, c’est effectivement la véritable « arme de destruction massive du terrorisme ». Mais personne ne veut l’employer : elle coûte trop cher.

      Dans le genre #partage : à part Gilles Kepel, Olivier Roy et François Burgat, il n’y aurait pas un.e politiste français.e d’origine arabe avec qui ils pourraient partager la tribune ?

      #Gilles_Kepel :
      https://seenthis.net/messages/539856

      #François_Burgat :
      https://seenthis.net/messages/539816

      #Olivier_Roy :
      https://seenthis.net/messages/535344

  • Al-Qaeda frees 300 prisoners in Yemen jail break - Telegraph
    http://www.telegraph.co.uk/news/worldnews/middleeast/yemen/11510765/Al-Qaeda-frees-300-prisoners-in-Yemen-jail-break.html

    Jihadists have freed 300 inmates from a Yemen prison, as Saudi airstrikes begin to show results and drive back the Houthis

    Ne vous fiez pas aux apparences ! Ce sont les Houthis qui ont libéré ces rebelles, pour « instrumentaliser les islamistes » comme en Syrie...

    (Pour la Syrie, voir par exemple ici : http://www.politis.fr/Syrie-Le-regime-avait-libere-des,29545.html)

    #Yémen #islamistes #jihadistes #al-qaida

  • L’Irak, l’État islamique, les filières djihadistes - Page 1 | Mediapart

    http://www.mediapart.fr/journal/international/220115/lirak-letat-islamique-les-filieres-djihadistes

    Conversation très intéressante sur Médiapart ce soir à propos de la Syrie et l’Irak

    Depuis l’invasion américaine en 2003, le chaos irakien n’a fait qu’empirer. Pays fracturé par la guerre civile, en partie occupé par l’organisation de l’État islamique, il est, avec la Syrie, la destination de nombreuses filières djihadistes. Pour en débattre : Pierre-Jean Luizard (CNRS), et David Thomson, journaliste.

    #is #isis #jihadistes #irak #syrie

  • livraison qui me laisse dubitatif.
    Un islam sans racines ni culture
    Le 1 hebdo - L’analyse d’Olivier Roy
    http://le1hebdo.fr/numero/40/un-islam-sans-racines-ni-culture-651.html

    Il s’agit d’abord d’une dérive. Dérive de jeunes souvent venus, mais pas toujours, des zones grises et fragiles de la société – seconde génération d’immigrés, en précarité sociale, ayant tâté de la petite délinquance. Mais la dérive peut être plus personnelle, plus psychologique et moins liée à l’environnement social, comme on le voit chez les convertis (qui représentent 22 % des jeunes Français qui rejoignent le djihad en Syrie). Ce n’est pas une partie de la population française musulmane qui se tourne vers le djihad et le terrorisme, c’est une collection d’individus, de solitaires, qui se resocialisent (comment lire alors "moins lié à environnement social" ?)*dans le cadre d’une petite bande ou d’un petit groupe qui se vit comme l’avant-garde d’une communauté musulmane, laquelle n’a pour eux aucune réalité sociale concrète, mais relève de l’imaginaire : aucun n’était inséré dans une sociabilité de masse, qu’elle soit religieuse, politique ou associative. Ils étaient polis mais invisibles : « avec eux, c’était juste bonjour-bonsoir » est un leitmotiv des voisins effarés. *Ils parlent pêle-mêle de l’Afghanistan, de l’Irak, de la Tchétchénie, des musulmans massacrés dans le monde, mais aucun n’évoque le racisme, l’exclusion sociale ou le chômage, et ils ne citent la Palestine que parmi la litanie des contentieux. Bref, il faut se méfier d’une explication, populaire à « gauche », selon laquelle l’exclusion sociale et le conflit israélo-palestinien radicaliseraient les jeunes (pourtant les origines semblent toujours liées aux questions sociales).
    Je suis aussi étonné de la mention israelo palestinienne en ces termes, jusqu’à présent elle n’était pas définie comme comme cause mais comme symbole du "deux poids deux mesures" constamment en défaveur de la même population, comme symbole discriminatoire.

    Terroristes ou djihadistes, ils se construisent un statut de héros, de guerriers qui vengent le Prophète, l’oumma, la femme musulmane ; ils se mettent en scène (vidéos, caméras GoPro), ne préparent ni leur fuite ni de lendemains qui chantent, et meurent en direct à la une des journaux télévisés, dans un bref spasme de toute-puissance. Leur nom est sur toutes les lèvres : héros ou barbares, ils s’en fichent, l’effet de terreur et de renommée est atteint. En ce sens, ils sont bien le produit d’une culture nihiliste et individualiste de la violence que l’on retrouve dans d’autres secteurs de la jeunesse (chez les jeunes qui attaquent leur propre école, le « syndrome de Columbine »).
    Sauf que ils ne tuent pas aveuglément, les cibles sont identifiées et traitées comme dirait une populaire chef de l’information.

    Il y a beaucoup de rebelles en quête d’une cause, mais la cause qu’ils peuvent choisir n’est évidemment pas neutre. Un meurtre au nom de l’islam a un autre impact qu’un mitraillage dans une école commis par un élève, ou qu’une séance de torture ordonnée par un petit trafiquant de drogue.

    Merah, les frères Kouachi ou le « djihadiste normand », Maxime Hauchard, se sont radicalisés selon une référence religieuse, celle de l’islam. Et dans cette mouvance ils ne sont pas les seuls. C’est cette radicalisation qu’on désigne sous le nom de « communautarisation ». On fait de la communautarisation une dérive collective et non plus individuelle, et qui serait dans le fond le terreau qui conduirait à « ça ». En somme, une partie de la population musulmane ferait sécession pour se replier sur une identité culturelle et religieuse qui en ferait désormais la cinquième colonne d’une civilisation musulmane en crise.

    Le « retour du religieux » casserait ainsi le consensus national sur les valeurs de la République. La réponse spontanée de l’opinion publique et le discours explicite des dirigeants politiques ont consisté à mettre en avant un consensus national (tolérance, laïcité, citoyenneté) dont la manifestation du 11 janvier a été une remarquable « mise en scène » spontanée et populaire.

    On pourrait s’interroger sur ce consensus national, dont on exclut le Front national. On pourrait se demander si les participants à la « Manif pour tous » en font partie, eux qui croient qu’il y a un sacré que la liberté des hommes ne saurait remettre en cause. On pourrait enfin se demander si la « laïcité » ne fabrique pas à son tour un sacré qui échapperait à la liberté d’expression.

    Mais revenons au « retour du religieux » et au communautarisme. Tout montre que ce religieux n’est pas importé d’une culture étrangère, mais est reconstruit à partir d’une déculturation profonde des nouvelles générations. Le salafisme, qui en est l’expression la plus pure, rejette toutes les cultures à commencer par la culture musulmane et sa propre histoire. L’Arabie saoudite vient de détruire tout ce qui reste des sites historiques et archéologiques de La Mecque pour y construire des centres commerciaux à l’américaine consacrés au consumérisme contemporain. La Mecque aujourd’hui, c’est Las Vegas plus la charia.

    Déculturation et absence de transmission conduisent toute une génération à se construire un islam réduit à des normes explicites (charia) et à des slogans détachés de tout contexte social (djihad) ; la « communauté » n’a aucune base sociologique réelle (institutions représentatives, réseaux scolaires ou associatifs) : elle est la mise en scène d’elle-même et rentre en ce sens dans la société du spectacle. Le fanatisme, c’est la religion qui n’a pas, pas encore ou plus de culture. Historiquement, l’islam comme le christianisme se sont « enculturés », aujourd’hui religion et culture se séparent.

    La question est donc non pas de « réformer » l’islam, mais de « culturer » l’islam en l’insérant dans la société française. En mettant en avant une conception de la laïcité qui exclurait le religieux de l’espace public, on contribue à « fanatiser » le religieux.

    L’absence de toute mention à la situation politique me gène un peu et notamment le torpillage du CFCM par Sarkozy après avoir imposé UOIF, le CFCM est sous l’influence d’états étrangers mais aussi de l’état français qui se dit pourtant laïque... et qui donc n’est pas sensé intervenir dans la gestion des cultes, notamment dans le choix de ses représentants.
    Le CFCM est née de la volonté de l’UMP de contrôler l’islam en France.
    Comment parler de "culturation" d’une religion qui dans sa grande majorité se pratique dans des mosquées officieuse, cachées , "enterrées".
    De revenir aussi sur l’accord de non poursuite de Broubaker pour les caricatures de CH. http://www.revue-medias.com/La-veritable-histoire-des,508.html
    Personnellement c’est l’esprit républicain qui me semble bien acculturé aujourd’hui.

    Olivier Roy, Politologue

  • How Saudi Arabia’s harsh legal punishments compare to the Islamic State’s - The Washington Post

    Déjà cité par @nidal hier mais je l’avais raté.
    seenthis.net/messages/333916

    http://www.washingtonpost.com/blogs/worldviews/wp/2015/01/21/how-saudi-arabias-harsh-legal-punishments-compare-to-the-islamic-states/?tid=sm_fb

    Following the lashing of blogger Raif Badawi and leaked footage that showed the public execution of a woman accused of beating her daughter, Saudi Arabia’s harsh interpretation of sharia law and its use of capital punishment have come under international scrutiny.

    For many, the Saudi justice system sounds not unlike that of the Islamic State, the extremist Islamist group which has struck fear in much of the Middle East.

    Sources :

    1. http://www.middleeasteye.net/news/crime-and-punishment-islamic-state-vs-saudi-arabia-1588245666

    http://www.middleeasteye.net/sites/default/files/styles/main_image_article_page/public/main-images/King%20Abdullah%20sword%20%28AFP%29.jpg?itok=w7KDpq5d

    The Islamic State (IS) and Saudi Arabia prescribe near-identical punishments for a host of crimes, according to documents circulated by the militant group.

    IS published a list of crimes and their punishments on 16 December 2014 to serve “as an explanation and as a warning” to those living in territory under their control in large parts of Iraq and Syria.

    2. Raif Badawi and Saudi Arabia’s intolerance - The Washington Post

    http://www.washingtonpost.com/opinions/raif-badawi-and-saudi-arabias-intolerance/2015/01/10/2b291bfc-984c-11e4-aabd-d0b93ff613d5_story.html

    THE CONTRAST between what Raif Badawi did and the punishment meted out to him on Friday in Saudi Arabia speaks volumes about the kingdom, which remains mired in the thinking of some long-ago epoch. The Saudis are regularly denounced for one of the world’s worst human rights records — and then nothing is done.

    #arabie_saoudite #peine_de_mort #isis #is #jihadistes #massacres #barbares

  • Estonian man converted to Islam and went to fight with ISIS in Syria - DELFI

    http://www.delfi.ee/news/en/news/estonian-man-converted-to-islam-and-went-to-fight-with-isis-in-syria?id=706200

    signalé par Antoine Jacob à riga

    A man from Tallinn suburb, converted changed his name and became a radical.

    –His Facebook page carried a photo of him shouldering an RPG.

    –Estonian Security Police confirms: Sazanakov travelled to Syria to support and participate in jihad.

    Last Monday, just a few days after tragic events at the office of Charlie Hebdo in Paris, a man named Abdurrahman Azan added two photos on his Facebook page. The first one showed two machine guns of Russian origin placed on snowy ground. He made it his cover photo. The second showed him carrying an RPG, a shoulder-launched anti-tank weapon.

    #estonie #pays_balte #isis #is #jihadistes

  • Women of Timbuktu find their voice again after nightmare of jihadi rule | World news | The Guardian

    http://www.theguardian.com/world/2014/dec/25/women-timbuktu-shape-city-future-mali

    t was, says Khaira Arby with some pride, her music that swung the election in favour of Timbuktu’s first female MP. Arby had been asked by the only female candidate, Aziza Mint Mohamed, to perform at a rally on the last day of campaigning in Mali’s national assembly elections of 2013. She had travelled the 560 miles from Bamako to Timbuktu especially, setting up her band in the sandy acres of open ground between the 14th-century adobe-walled Sankoré mosque and the city’s single paved road.

    When she reached the city, Arby, a desert blues legend and cousin of the late Ali Farka Touré, discovered Mint Mohamed’s main rival was holding a simultaneous rally a few hundred metres away in the Grand Marché. When “the nightingale of the north” started to sing, however, the unfortunate contender’s audience began to move northwards towards the soulful notes that were drifting out of the Place Sankoré. Mint Mohamed went on to win the election.

    #mali #droits_humain #droit_des_femmes #jihadistes

  • #Kobané : les #réfugiés #kurdes à la merci des #mines_anti-personnel

    À Kobané, ville syrienne située près de la frontière turque, les combats de rues font rage entre les #jihadistes de l’organisation de l’État islamique (#EI) et les combattants kurdes. À quelques centaines de mètres de là, plus de 2 000 réfugiés kurdes s’entassent à la frontière turque, sur un terrain parsemé de mines anti-personnel. Témoignage…


    http://observers.france24.com/fr/content/20141008-kobane-syrie-turquie-refugies-kurdes-etat-islamique

    #Syrie #ISIS #migration #asile #mines_antipersonnel

  • Djihadistes en Syrie : une faible présence largement exploitée - L’EXPRESS
    http://www.lexpress.fr/actualite/monde/proche-orient/djihadistes-en-syrie-une-faible-presence-dument-exploitee_1146676.html

    Peter Harling, spécialiste de la Syrie à l’International Crisis Group va plus loin : « Une majeure partie des discours djihadistes est motivée par les financements. Des séculiers et des islamistes très modérés rejoignent des groupes salafistes parce que ces derniers ont l’argent et les armes », soutient-il. En effet, la plus grande partie de l’argent envoyé aux combattants l’est par des donateurs privés des pays du Golfe à destination des groupes les plus sensibles aux enseignements salafistes.

    #Syrie
    #jihadistes

    • C’est cette « analyse » que je lis désormais régulièrement (c’est au moins la quatrième fois que je la vois passer) et que je ne comprends vraiment pas : ils combattent sous des drapeaux jihadistes, ils se rasent comme des jihadistes, ils se synchronisent avec d’autres groupes jihadistes, ils tiennent des discours sectaires lourds de conséquences, ils sont financés et armés au motif même qu’ils se déclarent jihadistes, absolument toutes leurs actions conviennent à leurs financiers qui les prennent pour les jihadistes (ils n’attaquent pas Israël, ils détestent le Hezbollah, ils détestent l’Iran, mais ils ne détestent la dictature en Arabie séoudite…), quand ils rencontrent des journalistes étrangers ils se déclarent jihadistes mais mais mais… ce ne sont pas des jihadistes.

      Ce qui revient, je le répète, à juger les gens sur ce qu’on prétend qu’ils ont réellement dans la tête plutôt qu’en fonction de leurs actions. Ce genre d’article revient à affirmer que les syriens des villes et des campagnes soumis à la guerre civile sont eux-mêmes très capables de faire la différence entre un jihadiste-par-intérêt et un jihadiste-par-conviction. Procédé stalinien à mon avis.

      D’habitude, pour un Américain pragmatique, si ça ressemble à un canard, si ça fait coin-coin comme un canard, c’est certainement un canard.

    • j’avoue que leur raisonnement est troublant... un des points de leur argumentation est quand même que tous ces groupes sont extrêmement divers (je parle des groupes islamistes syriens, pas des étrangers), ont des trajectoires idéologiques variées : il ne faut sans doute pas négliger cette variété et les conflits entre eux en en faisant une masse structurée et hiérarchisée prenant ses ordres d’un chef unique. Dans son livre sur l’Ouma en fragments, au sujet des courants salafistes tripolitains et du nord Liban Bernard Rougier montre lui aussi une très grande diversité.

    • Les arguments de Thomas Pierret deviennent tellement tirés par les cheveux que je m’attends à ce qu’il explique que des gens adoptent le drapeau noir pour la seule raison que c’est moins salissant. Cet article n’est pas loin du compte.

      Vu que je suis très méfiant quant à l’existence d’un grand complot jihadiste mondial contrôlé depuis une cave hi-tech en Afghanistan, la question de la « masse structurée et hiérarchisée prenant ses ordres d’un chef unique » ne me semble pas la plus pertinente.

      Ces articles se multiplient soudain depuis qu’il a été impossible de nier l’omniprésence de symboles salafistes sur le terrain. Depuis, Pierret est partout pour expliquer :
      – en fait il y a très très peu de jihadistes,
      – d’accord on croit en voir beaucoup beaucoup, mais c’est parce que vous confondez le drapeau noir omniprésent avec un symbole pacifiste ou un truc qui fait viril (c’est assez bien expliqué dans cet article),
      – d’accord en fait les journalistes passent leur temps à tomber sur des gens qui se déclarent ouvertement jihadistes et pas du tout pacifistes, mais en fait c’est juste parce que les jihadistes (ultra-minoritaires) sont des grandes gueules (alors on les remarque),
      – et en fait, tous ces jihadistes sont très nombreux, mais ils ne sont pas réellement jihadistes dans leur tête, c’est juste pour obtenir des armes (ce qui fait une belle jambe aux gens qui sont du mauvais côté du RPG),
      – de toute façon, la vraie armée libre n’aime pas le jihadistes, elle les tolère un peu pendant les combats, mais après elle les boude (ce qui, à nouveau, fait une belle jambe à ceux qui sont du mauvais côté de la Kalashnikov),
      – et de toute façon, s’il y a autant de jihadistes armés jusqu’aux dents et de mofits parfaitement sectaires, c’est la faute aux occidentaux qui ne soutiennent pas les révolutionnaires laïcs (telle que la bridade « Al Farouk »),
      – et puis même, les jihadistes ne sont dangereux que lorsque 3 conditions que je tire de mon chapeau sont remplies (la condition « petit c » stipulant : « la capitale du pays doit s’appeler Bagdad », ce qui est évidemment une condition que ne remplit par la Syrie).

      Que les jihadistes soient un assemblage hétéroclite de paysans en pantoufles recrutés sous la bannière jihadiste, de lobotomisés ultra-sectaires envoyés depuis le Liban (comparés ici aux volontaires de la guerre d’Espagne) et de mercenaires sur-armés et sur-entraînés de l’Afghanistan à l’Irak et la Libye, et non une grande Armée sous les ordres d’un caliphe unique, ça ne change rien au problème : que devient un pays dont la « lutte pour la démocratie et contre la tyrannie » se fait avec de telles troupes ? Est-ce le système pourri qui va être détruit, ou la société elle-même ?

      Élément de réponse :
      http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2012/08/20/97001-20120820FILWWW00242-irak-409-morts-au-cours-du-ramadan.php

      Les violences en Irak ont fait au moins 409 morts et 975 blessés au cours du mois de jeûne musulman du ramadan, selon un décompte effectué par l’Agence France-Presse sur la base de sources sécuritaires et médicales.