Pourquoi les alliés d’Israël sont-ils subitement préoccupés par sa dernière annexion ?
Par Joseph Massad 13 juillet 2020 – Source : Middle East Eye – Traduction : MR pour ISM
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(...) Au total, plutôt que de prendre 55 % de la Palestine, les sionistes en ont pris plus de 78 %. Cela a posé un problème lorsqu’Israël a présenté une demande d’adhésion à l’ONU au premier anniversaire de la résolution 181, alors qu’il occupait encore des territoires palestiniens et de l’ONU.
Le Conseil de sécurité a examiné la demande et a adopté la résolution 69 en mars 1949, recommandant à l’Assemblée générale d’admettre Israël en tant qu’État « épris de paix ». Le vote a été favorable à 9 contre 1, l’Égypte s’y opposant. Le Royaume-Uni s’est abstenu, comme il l’avait fait pour la résolution 181 en 1947.
Refus d’indemniser les réfugiés
L’Assemblée générale était réticente à admettre Israël tant qu’il ne répondait pas aux questions des États membres sur ses violations de deux résolutions de l’ONU. Il s’agissait du refus d’Israël de déclarer des frontières officielles, de son occupation de la moitié du territoire alloué à l’État palestinien, de son occupation de Jérusalem-Ouest et de son refus de permettre aux réfugiés palestiniens de retourner dans leurs foyers à l’intérieur du territoire sur lequel Israël s’est établi, ainsi que de son refus d’indemniser ces réfugiés pour les biens perdus, comme le stipule la résolution 194, adoptée le 11 décembre 1948.
La résolution 194 a également établi la Commission de conciliation des Nations unies pour la Palestine, qui négociait à cette époque avec Israël sur la délimitation de ses frontières.
L’ambassadeur d’Israël, Abba Eban, né en Afrique du Sud, a répondu à ces questions le 5 mai 1949. Il a assuré à l’Assemblée générale que la question des frontières pouvait être résolue par « un processus d’ajustement pacifique des dispositions territoriales prévues » dans la résolution 181, et que « l’ajustement devrait être effectué non par des modifications arbitraires imposées de l’extérieur, mais par des accords librement négociés par les gouvernements concernés ».
En outre, Eban a insisté sur le fait que le « problème des réfugiés » ne pouvait pas être réglé avant que la question des frontières ne soit réglée par des négociations séparées avec chaque État arabe, et qu’Israël ne pourrait pas négocier efficacement sans devenir d’abord membre de l’ONU. (...)