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    https://www.mediapart.fr/journal/france/011217/comment-facebook-achete-la-presse-francaise

    Comment Facebook achète la presse française
    1 décembre 2017 Par Nicolas Becquet (Observatoire européen du journalisme)

    TF1, Le Figaro, Le Parisien, Le Monde... Depuis 2016, Facebook verse des millions d’euros à plusieurs grands médias français pour produire des contenus vidéo sur son réseau social. Une pratique qui pose la question de la dépendance des rédactions et ouvre la voie à un système à deux vitesses pénalisant les « petits médias ».

    Facebook a gagné. Les médias français sont bel et bien devenus dépendants. Triplement dépendants, en fait : élargissement gratuit de l’audience, utilisation des outils de production et de diffusion et acquisition de revenus complémentaires. L’écosystème de publication du réseau social est devenu un outil vital pour le secteur médiatique.

    De l’innocente et ludique chasse aux « likes » des débuts, à la production sur-mesure et rémunérée de formats vidéo aujourd’hui, le dealer d’audience a bien fait son travail. Dose après dose, les éditeurs ont scellé un pacte tacite avec la plateforme, un pacte aux allures de mariage de raison. Il faut dire que le trousseau de la mariée est bien garni avec ses deux milliards d’utilisateurs. Le marié désœuvré ne pouvait espérer mieux.

    Asphyxiés financièrement et désertés par leur lectorat historique, les médias traditionnels ont en effet trouvé dans l’audience apportée par Facebook un ballon d’oxygène inespéré. À force de shoots aux statistiques flatteuses, les éditeurs se sont convaincus de leur succès naturel auprès d’une audience manifestement ultra réceptive à leurs contenus : l’eldorado providentiel des internautes.

    Mais la descente est déjà en vue. Facebook a visiblement l’intention de faire éclater cette bulle enchantée en faisant passer à la caisse ses consommateurs les plus accros aux « likes » et au trafic généré sur leur site via le réseau social. Dans les rédactions, on travaille quotidiennement à la production de contenus conçus pour la plateforme de Mark Zuckerberg.

    Quelles sont les implications d’une telle servitude volontaire pour le fonctionnement quotidien des rédactions, grandes ou petites ? Quelles sont les conséquences sur le travail des équipes chargées « d’alimenter » Facebook, notamment en vidéos et en « lives » ? Et surtout, comment le réseau social est-il parvenu à convaincre autant de médias économiquement à bout de souffle de travailler pour sa plateforme ? Zoom sur une redoutable stratégie qui met à l’épreuve l’agilité des rédactions.

    La stratégie des VIP–VRP

    Fin octobre, Facebook a donné un coup de semonce à ceux qui pensaient avoir trouvé une voie directe et gratuite vers une audience captive de masse. En testant la possibilité de créer un fil d’actualité séparé pour les publications non sponsorisées des pages professionnelles (en marge du fil d’actualité classique dédié aux posts des proches, aux contenus sponsorisés et aux publicités), Facebook a clairement lancé un avertissement aux marques, entreprises, institutions, ONG et médias en quête de visibilité : rien n’est gratuit. Cette stratégie intervient alors que les éditeurs n’ont jamais autant travaillé pour le réseau social et jamais autant créé de contenus sur mesure venant alimenter les « timelines » des utilisateurs.

    Les volumes d’audience en jeu n’expliquent pas à eux seuls cette productivité spontanée et inégalée. À partir de juin 2016, plusieurs grands médias américains ont été rémunérés pour inonder les fils d’actualité de contenus originaux et servir de laboratoire technique et publicitaire à Facebook. En effet, pour donner envie aux médias, Mark Zuckerberg a mis en place un véritable réseau de représentants VRP capables de faire la démonstration de l’incroyable efficacité des nouveaux formats mis sur le marché.

    Le New York Times, CNN, le Huffington Post, Buzzfeed, Vox, Mashable ou encore Condé Nast… le fondateur de Facebook a rassemblé des représentants VIP dans sa « dream team ». Modèles de réussite sur le marché digital, ces médias portent une solide réputation. Ils sont capables de produire à grande échelle et leurs contenus sont lus dans le monde entier.

    Pour les convaincre, Facebook a dû se montrer très persuasif. Selon un document révélé par le Wall Street Journal en juin 2016, Mark Zuckerberg a ainsi fait un chèque de 50 millions de dollars répartis en 140 contrats de partenariats avec des médias et des célébrités, dont 17 de plus d’un million de dollars (près de 3 millions pour le New York Times et Buzzfeed, 2,5 millions pour CNN). Une goutte d’eau comparée aux 10 milliards de dollars de recettes trimestrielles de Facebook, soit 47 % de plus qu’au même trimestre de l’année précédente.

    Le deal est simple : en échange d’une certaine somme, le partenaire doit produire massivement des contenus à haute valeur ajoutée sur la plateforme : vidéos, « Facebook Live », reportages à 360°, « Instant Articles »… Les grands médias américains ont donc été rémunérés pour inonder les fils d’actualité de contenus originaux et ainsi convaincre l’ensemble des éditeurs d’en faire autant.

    Des millions d’euros versés aux principaux médias français

    Cette stratégie s’est avérée très efficace puisque la renommée des médias enrôlés, combinée à un puissant soutien des algorithmes, a contribué à imposer de nouveaux formats en moins d’un an et à l’échelle mondiale. Alléchés par la masse de clics, les éditeurs du monde entier se sont lancés dans l’aventure… couronnant de ce fait la stratégie de Facebook.

    Un système spécifique aux États-Unis ? Pas du tout. En Europe, les grands médias français participent par exemple à cette manœuvre de séduction à grande échelle. TF1, Le Figaro, Le Parisien ou les titres du groupe Le Monde font également partie des éditeurs qui touchent de l’argent pour produire des contenus vidéo pour Facebook. Et les sommes donnent le tournis, entre 100 000 et 200 000 euros par mois sur des périodes renouvelables de six mois, d’après les diverses sources interrogées. Sachant que la plupart des médias cités (liste non exhaustive) ont déjà reconduit une fois leur partenariat, on parle ici de millions d’euros distribués aux médias hexagonaux par Facebook.

    Il va sans dire que dans les rédactions contactées, on est peu disert sur les détails de ces accords confidentiels. Mais si les conditions varient d’un média à l’autre, le principe reste le même : en échange de l’argent versé, chaque média s’engage à produire un volume précis de vidéos et/ou de « lives » sur une période donnée, d’après les informations que nous avons pu récolter.

    À LCI par exemple, la rédaction doit produire 14 heures de direct par mois et chaque « live » doit durer entre 6 et 20 minutes. Un timing précis qu’il vaut mieux respecter car les contrôles sont stricts, explique-t-on en interne. Il faut dire que la chaîne a tout intérêt à garder de bonnes relations avec son mécène. Selon un salarié, l’argent de Facebook versé sur la période aurait financé les deux tiers de la rédaction web. Mais les contributions financières de Facebook ne s’arrêtent pas là. Il a participé au financement d’un studio flambant neuf pour que la chaîne puisse réaliser des « Facebook Live » lors de la campagne présidentielle. Une dépendance financière qui s’ajoute à celle du trafic généré sur le site, via le réseau social, qui représente entre 30 et 40 % des visites.

    RTL a également bénéficié des euros de Facebook pour son studio dédié aux lives, au même titre qu’Europe 1 pour installer une « Facebook Room » et un « Story Studio Instagram » dans le bus qui a sillonné la France pendant la campagne électorale.

    Enfin, la firme de Menlo Park apporte un soutien aux médias sous la forme de conseils techniques pour exploiter au mieux l’algorithme chargé de hiérarchiser les publications et comprendre les subtilités des statistiques d’audience, notamment avec la mise à disposition de CrowdTangle, une solution propriétaire d’analyse du trafic.

    Du côté de Facebook, on assume ces contributions financières, mais on en minimise l’importance : « Voir les collaborations de Facebook uniquement à travers des partenariats rémunérés est réducteur. Notre rôle au quotidien est de travailler conjointement avec les médias au développement d’outils destinés à enrichir leur expérience sur Facebook. Cela passe par beaucoup d’échanges et des phases de tests durant lesquels il a pu nous arriver d’indemniser nos partenaires. Les médias prennent du temps pour utiliser nos nouveaux produits et partager leurs retours avec nous et il nous semble donc normal qu’ils obtiennent une compensation pour cela. Cela s’inscrit toujours dans un cadre temporaire le temps de l’expérimentation », explique Edouard Braud, le directeur des partenariats médias pour l’Europe du sud.
    Un système gagnant-gagnant ?

    Après des débuts laborieux, une communication maladroite et des cahiers des charges trop contraignants, Facebook a massivement investi dans ses relations avec les médias à partir de 2010. Désormais, la « Media Partnership Team » multiplie les initiatives comme le « Facebook Journalism Project » ou le « Listening Tour », débuté en juin 2017, dans les rédactions.

    Alors que la sphère médiatique s’alarme régulièrement de la dépendance aux « actionnaires milliardaires » ou de la proximité avec le pouvoir politique, la dépendance à Facebook ne semble pas émouvoir outre mesure. Au contraire, les partenariats sont vécus comme de belles opportunités pour expérimenter et se rapprocher de l’audience.

    À L’Obs, Aurélien Viers, responsable du pôle visuel est très enthousiaste : « Ce partenariat nous permet d’aller plus loin dans nos expérimentations sans bouleverser notre organisation. Grâce aux outils fournis, nous avons pu créer des formats vidéo originaux qui connaissent de beaux succès en ligne. La pratique régulière du "Live social", depuis le terrain, a instauré une nouvelle relation avec l’audience, plus spontanée et plus dynamique. On peut dire que Facebook condense tous les nouveaux défis liés à la vidéo, en termes de storytelling, de créativité et de capacité à se démarquer dans un environnement très concurrentiel. »

    Mais en coulisses, dans les médias partenaires, les dents grincent, notamment du côté des régies publicitaires et des services commerciaux impliqués dans une lutte acharnée et vaine contre leur principal concurrent, l’ogre Facebook. « Devant les "valises de billets" apportées par Facebook, les régies n’ont pas leur mot à dire, explique un journaliste en off. Et lorsque Facebook teste ses nouveaux formats publicitaires mid-roll sur nos propres productions, l’exaspération est à son comble. »

    L’efficacité de la plateforme désespère les éditeurs englués dans des stratégies (trop) complexes de rétention de l’audience, comme l’explique ce cadre en charge du numérique : « Quand un internaute, avant de pouvoir finalement regarder une vidéo sur un site, doit cliquer sur un lien, attendre de longues secondes le chargement de la page puis fermer une ou deux fenêtres de pub pour finalement devoir patienter devant une publicité de trente secondes, le constat est sans appel, on ne peut pas rivaliser. On ne joue pas dans la même division que Facebook et son autoplay instantanée. »

    Michaël Szadkowski, rédacteur en chef du site et des réseaux sociaux du Monde, explique n’avoir fait aucune concession éditoriale et garder un contrôle total sur le contenu, une condition sine qua non du partenariat. « L’argent versé n’a pas fondamentalement changé notre façon de travailler. La production de vidéos était déjà une priorité pour nous, avec une équipe de quinze personnes dédiées. On poste plus de contenus qu’avant sur la plateforme, c’est sûr, mais je préfère que Facebook fasse vivre les médias plutôt qu’il se mette à créer et à imposer ses propres contenus. Facebook a changé de dimension, ses dirigeants ont compris qu’on ne pouvait plus demander aux médias de produire gratuitement des contenus et de la valeur, pour ensuite les monétiser auprès des annonceurs. » Un constat valable pour les seuls partenaires et pour une durée limitée.

    Guillaume Lacroix, cofondateur de Brut, un média vidéo présent uniquement sur les réseaux sociaux, ne tarit pas d’éloges sur sa collaboration avec Facebook. Il s’agit d’un « partenariat de travail » qui ne comporte aucun volet financier. « Facebook nous donne beaucoup de conseils utiles pour faire décoller l’engagement sur nos vidéos. Il nous informe également sur les formats en vogue dans le monde entier. En septembre, nous avons par exemple été invités à Dublin pour participer à une conférence où étaient réunis 35 médias nés en ligne. Les échanges ont été très enrichissants. Enfin, Facebook met à notre disposition CrowdTangle, un outil très performant qui permet d’analyser l’engagement de l’audience sur les réseaux sociaux. Si on devait payer pour l’utiliser, pas sûr qu’on pourrait se le permettre. »

    Comme pour Le Monde et L’Obs, Brut perçoit la collaboration avec Facebook comme un véritable avantage concurrentiel et croit à la pérennité de son modèle : « Cela ne nous fait pas peur d’être Facebook dépendant, pas plus qu’un producteur qui travaille avec une chaîne de télévision. Par ailleurs, il ne nous donne pas d’argent et pourtant Brut sera rentable en 2018, c’est qu’il existe bien un business model sur les réseaux sociaux. »

    Edouard Braud l’affirme, Facebook fait tout pour donner le maximum d’autonomie aux médias : « Tous nos produits sont faits de telle sorte qu’ils ne créent pas de dépendance. Nous les concevons pour qu’ils enrichissent l’expérience des médias et les aident à créer de la valeur grâce à Facebook. Cela peut se faire à la fois au sein de notre environnement mais également en dehors. C’est pourquoi nous développons notamment des outils qui permettent de générer de la valeur dans les environnements propriétaires des médias comme sur "Instant Articles" avec les modules d’abonnement aux newsletters, de téléchargement d’applications… »

    Un miroir aux alouettes et un danger pour les « petits médias »

    En dehors des médias partenaires, rares sont les rédactions disposant des ressources et de la flexibilité nécessaires pour faire face aux exigences de Facebook. En l’absence d’incitation financière ou de revenus récompensant les contenus produits pour le réseau social, les petits médias s’essoufflent à force de vouloir tirer profit de l’audience et des redoutables outils mis à disposition. Résultat, un écosystème à deux vitesses s’est progressivement mis en place, doublé d’une stratégie kamikaze des médias, dont la production vidéo est un exemple éclairant.

    Passage en revue des raisons pour lesquelles la plupart des médias n’ont que peu d’intérêts à se lancer dans la production de vidéos sociales :

    La production de vidéos est complexe, chronophage et coûteuse, surtout pour les titres de presse écrite dont ce n’est pas le métier. Mettre en place un workflow spécifique et former ou embaucher des journalistes capables de tourner et de monter des vidéos sociales représentent un coût considérable. Dans le domaine, la rentabilité reste souvent un concept.
    La professionnalisation fulgurante des contenus. Les vidéos postées sur le réseau social ressemblent de plus en plus à des productions télévisuelles, ce qui tend à disqualifier les médias incapables de suivre les standards de qualité en vigueur. Aujourd’hui, la majorité des « lives » Facebook est réalisée avec plusieurs caméras, à l’aide d’une régie.
    La versatilité des formats recommandés. Pendant six mois, Facebook nous incite à produire des vidéos de moins d’une minute consultable sans le son. Le mois suivant, il faut produire des séquences d’une minute trente minimum, sans quoi l’algorithme pourrait bouder nos contenus. Trente petites secondes de plus qui imposent de repenser les formats et réorganiser sa chaîne de production.
    Le paradoxe de l’engagement. Par expérience, les contenus vidéos postés sur Facebook sont ceux qui apportent le moins de trafic sur les sites. Ils suscitent un fort engagement, mais sont consultés exclusivement dans le fil d’actualité, et peu sur les sites. Pourtant, les médias redoublent d’efforts pour produire des vidéos natives et non rentables. Enfin, comme sur YouTube, l’actualité est loin de faire partie des contenus les plus consultés sur Facebook.
    La supercherie des données d’audience. Comprendre et analyser les chiffres d’engagement fournis par le réseau social demande de la patience et des compétences solides. Des chiffres dont la fiabilité est sujette à caution. En 2016, Facebook a admis avoir surévalué les statistiques de consultation des vidéos de 60 à 80 %, et ce, pendant deux ans ! Une « erreur technique » a été invoquée. Une excuse grossière qui pourrait faire sourire si elle n’avait pas un impact énorme sur les investissements publicitaires et sur les moyens mis à disposition par les médias pour produire des vidéos. Quand on culmine à plusieurs centaines de milliers voire des millions de vues par vidéo, les marges d’erreur n’ont pas de grandes conséquences, mais lorsqu’une stratégie vidéo est évaluée sur la base de quelques milliers de clics, alors dans ce cas, les implications peuvent être sérieuses.
    Le chantage au « reach » et la tentation du « boost ». La présence de tous les acteurs sur la plateforme engendre une course à l’attention inédite qui aboutit à une saturation des « timelines » et à une baisse de la visibilité des contenus, intelligemment orchestrée par Facebook. Une chute importante de la portée des publications peut contribuer à déstabiliser les fragiles « business model » des médias. Et la tentation de payer pour maintenir sa popularité, généreusement offerte par la plateforme, n’est plus une exception dans les rédactions. Les contenus sponsorisés se multiplient et les médias se transforment en client de la régie publicitaire de Facebook.

    Facebook a gagné. Les nombreux paradoxes évoqués ci-dessus en sont les meilleures preuves. La servitude volontaire dont font preuve les médias peut être analysée au prisme de leur situation financière, mais difficile de dire quelles en seront les conséquences à long terme. Des sacrifices nécessaires sur l’autel de la transition numérique ? Peut-être, mais attention, la dépendance n’est pas seulement financière, elle est également technique pour l’accès aux outils de production et de diffusion de l’information, elle pèse aussi sur les contenus et contribue à l’uniformisation des formats à l’échelle mondiale et surtout, elle influence et rythme le quotidien et l’organisation des rédactions.

    Le paysage médiatique français s’alarme régulièrement du manque d’indépendance des médias face aux actionnaires-industriels-milliardaires. Pourtant, ces mêmes médias permettent l’instauration progressive d’une menace tout aussi toxique pour l’avenir des médias et de la démocratie, celle du soft power, de l’argent et de l’écosystème des GAFA (Google, Amazon, Facebook et Apple).

    #réseaux_sociaux #facebook #presse #médias #naufrage

    • Mediapart, tant que tu ponderas des phrases de ce type je te dis merde et je stoppe ma lecture.

      Il faut dire que le trousseau de la mariée est bien garni avec ses deux milliards d’utilisateurs. Le marié désœuvré ne pouvait espérer mieux.

      #sexisme
      #boycott_facebook

      Je ne vois pas ce qu’il y a d’intéressant à comparer le contrat de dupe que les médias ont fait avec facebook à la dot d’une mariée. A part à préserver ces pauvres hommes journalistes de leur responsabilité, disqualifier les femmes, et s’asseoir confortablement sur sa paresse intellectuelle à trouver un qualificatif plus adéquat.

      Cette tradition de la dot lors du mariage visait à compenser les frais de la femme, considérant celle-ci comme une charge.
      #journalisme_coucouilles

      On rappelle juste à ceux qui s’étonnent que la France est 39em sur 180 pays au classement mondial 2017 de RSF https://rsf.org/fr/classement
      du fait de ces accointances avec la finance.
      #indépendance_de_la_presse

    • À mettre en lien avec les accusations d’ingérence via Facebook de la Russie dans l’élection étasunienne. J’ai du mal à croire que Facebook se soit laissé berné, j’ai du mal à croire que Facebook ne soit pas au service de l’oligarchie étasunienne. Là on voit que Facebook dépense au contraire beaucoup d’énergie pour contrôler qui a une audience privilégiée etc.

  • Deux journalistes interpellés par la police française dans le cadre d’un reportage sur les migrants | RSF
    https://rsf.org/fr/actualites/deux-journalistes-interpelles-par-la-police-francaise-dans-le-cadre-dun-reporta

    A la suite de l’interpellation de deux journalistes qui réalisaient un reportage sur les migrants entrant clandestinement en France depuis l’Italie, Reporters sans frontières (RSF) rappelle que l’exercice du journalisme n’est pas un délit et que la protection des sources est un droit.

    #journalisme #répression #censure #démocratie

  • La Liberté | La police de Zurich ne communiquera plus la nationalité des auteurs de délits
    https://asile.ch/2017/11/14/liberte-police-de-zurich-ne-communiquera-plus-nationalite-auteurs-de-delits

    La semaine passé, un communiqué de la police de Zurich a crée des remous. La police municipale ne nommera plus dans ses communiqués de presse la nationalité des auteurs de délits. Issue d’une proposition législative déposée en 2015 par une socialiste et un Vert’libéraux, et son acceptation récente par le parlement de la ville, cette […]

  • Gestalten | Visual Journalism. Infographics from the World’s Best Newsrooms and Designer

    http://shop.gestalten.com/visual-journalism.html

    From election results to catastrophes to wars to scientific discoveries: the stream of data we are exposed to daily becomes ever more complicated. Infographics help make sense of it, transforming difficult to grasp facts and figures into accessible visualizations. Print media are increasingly making successful use of them. Visual Journalismreveals the masters of this discipline and their finest works.

    The portraits of studios and individuals within this compendium illustrate how the world of infographics continues to evolve as it informs data and graphic trends. A visual revolution showcases the myriad possibilities of non-verbal communication.

    #visualisation #data_journalisme #journalisme_de_données #infographie #cartographie et #un_de_plus #gestalten

    • What is visual journalism ? - BBC News

      Article datant de mai 2013

      http://www.bbc.com/news/blogs-the-editors-22483705

      So what is visual journalism? It’s a question I get asked a lot - not just by friends and family but by many colleagues in the more traditional walks of media life.

      For many in the newer fields of digital journalism, it’s simply about visualising data, or using graphics such as maps or charts to explain stories - and of course it is about that.

      But in the BBC, it’s also about bringing together our TV designers with the teams that create the more high-end multimedia graphics online and harnessing the unprecedented creative opportunities that brings. So we want to use our skill and creativity to engage and inform our audiences on the biggest, most significant stories, providing insightful, personal and shareable visual explanations.

  • Forbiddenstories, un site pour poursuivre les #enquêtes qui ont coûté la vie ou la liberté à des journalistes - Basta !
    https://www.bastamag.net/Forbiddenstories-une-plateforme-pour-publier-les-histoires-interdites-qui-
    https://www.bastamag.net/IMG/arton6421.png?1509640408

    Partout dans le monde, des journalistes perdent la vie ou sont privés de liberté pour avoir révélé des informations. La plateforme « Forbidden stories » (histoires interdites), qui vient d’être lancée par Freedom Voices Network avec Reporters Sans Frontières, vise à poursuivre les enquêtes de ces journalistes assassinés ou menacés. Et à envoyer ainsi un signal : « Même si vous parveniez à stopper le messager, vous ne tuerez pas le message ». Le journaliste Laurent Richard, fondateur de Forbiddenstories, en détaille les enjeux.

    #journalisme

  • Les dix jours qui ébranlèrent le monde, de John Reed.
    10 épisodes diffusés dans les Fictions de France Culture


    https://www.franceculture.fr/emissions/fictions-le-feuilleton/dix-jours-qui-ebranlerent-le-monde-de-john-reed-110-un-fils-de-la-revo

    Ayant lu avec un grand Intérêt et une attention profonde le livre de John Reed « Dix jours qui ébranlèrent le monde » je le recommande du fond du cœur aux ouvriers de tous les pays. Je voudrais que ce livre fût répandu par millions d’exemplaires et traduit dans toutes les langues, car il donne un exposé vivant et véridique des événements qu’il importe de connaître pour comprendre ce que sont la révolution prolétarienne et la dictature du prolétariat.
    N. Lénine
    (Préface à la nouvelle édition, numéro 16 de l’Internationale Communiste de Moscou)

    #journalisme #révolution_russe #John_Reed #Russie #bolchévisme #feuilleton #récit #fiction

  • BALLAST | #Serge_Michel — amour, anarchie et Algérie
    https://www.revue-ballast.fr/serge-michel

    Qui est Serge Michel ? Un homme de presse, un dessinateur, un peintre, un écrivain et un conseiller politique ? Il y a de ça. Un bourlingueur, un coureur de grands chemins ? Aussi. L’écrivain Jean-Claude Carrière dit de lui qu’il fut le fantôme de son siècle. Traître pour la France, héros incontrôlable pour l’Algérie, Michel se présentait lui-même comme un « rebelle homologué du côté des dingues de la liberté1 ». Celui qui aimait la lettre A — pour Amour, Anar, Alcool, Algérie, Agitateur et Afrique — fut l’attaché de presse de Lumumba et l’ami de Ferhat Abbas. Ernesto Guevara lui aurait proposé de rallier ses rangs et Mobutu tenta de le neutraliser. Plus qu’une trajectoire individuelle, la fresque folle d’une époque : celle de la décolonisation.

  • Google renforce la mise sur liste noire des sites Web et des journalistes de gauche
    http://www.wsws.org/fr/articles/2017/oct2017/goog-o21.shtml

    Une recherche par Google News pour un article de l’édition du WSWS du jeudi ne renvoie aucun résultat

    Le journaliste et auteur Chris Hedges, titulaire du prix Pulitzer, a informé le WSWS mercredi que ses articles avaient cessé d’apparaître sur Google News. Hedges a déclaré que le changement est survenu après la publication de son entretien [en anglais] avec le World Socialist Web Site dans lequel il a dénoncé la #censure par Google des sites de gauche.

    « Quelque temps après avoir accordé cet entretien, ils m’ont mis sur liste noire », a déclaré Hedges. « Si vous allez dans Google News et tapez mon nom, il y a six articles, dont aucun n’a un rapport avec moi. »
    Une recherche sur Chris Hedges par le biais de Google News ne renvoie aucun résultat pertinent

    « J’écris constamment. Auparavant, Google News a listé mes articles pour Truthdig et mes contributions à Common Dreams et Alternet, ainsi que des références à mes livres », a déclaré Hedges. « Mais maintenant tout s’est volatilisé. Et je suis certain que c’est parce que je me suis prononcé contre la censure par Google. »

    Google semble avoir conservé une version plus ancienne de son système d’agrégation de nouvelles disponible en ligne, accessible en se rendant sur google.com et en cliquant sur le lien news sous la barre de recherche. Cette version d’agrégation de nouvelles, qui semble être en voie de disparition, répertorie 254 000 résultats pour la recherche « World Socialist Web Site ».

    De même, une recherche pour « Chris Hedges » renvoie 89 600 entrées.

    Les changements apportés à Google News marquent une nouvelle étape dans une campagne systématique de censure et de mise sur liste noire qui a débuté au moins depuis avril, lorsque Ben Gomes, vice-président chargé de l’ingénierie, a déclaré que Google cherchait à promouvoir des médias « fiables » par rapport aux sources de nouvelles « alternatives ».

    Depuis lors, treize principaux sites web de gauche ont vu un effondrement de 55 pour cent de leur fréquentation via le moteur de recherche de Google, de même pour le World Socialist Web Site qui a connu une chute de 74 pour cent de sa fréquentation depuis le moteur de recherche.

    « Rien que du point de vue d’un journaliste, c’est terrifiant », a déclaré Hedges. « Ceux qui essaient toujours de faire du #journalisme, ce sont eux qui en pâtissent ; en particulier les journalistes qui tentent de s’attaquer aux problèmes de pouvoir et de l’intégration entre les grandes entreprises et l’État. »

    « Cela montre non seulement comment l’état est en faillite, mais aussi combien il est effrayé », a déclaré Hedges.

    « Google développe des méthodes de plus en plus intensive de #ciblage visant à bloquer toutes les voix critiques dissidentes », a déclaré David North, le président du comité de rédaction international du World Socialist Web Site.

    « C’est une attaque sans précédent contre la liberté d’expression. Dans l’histoire des États-Unis, la censure à cette échelle n’a jamais été imposée en dehors de la guerre », a-t-il ajouté, soulignant le blocage des publications trotskystes pendant la Seconde Guerre mondiale.

  • Six journalistes jugés pour avoir divulgué des secrets du clan Erdogan
    https://www.mediapart.fr/journal/international/251017/six-journalistes-juges-pour-avoir-divulgue-des-secrets-du-clan-erdogan

    Une trentaine de personnes ont manifesté devant le palais de justice leur soutien à leurs confrères. Sur la banderole, on peut lire : « Informer n’est pas un crime. Liberté pour les journalistes ». © N. C. Le procès de six journalistes turcs, accusés de liens avec des organisations terroristes après avoir publié des informations sur les correspondances électroniques de Berat Albayrak, ministre de l’énergie et gendre du président Recep Tayyip Erdogan, a débuté mardi à Istanbul. Les courriels, piratés par des hackers, ont mis en évidence une possible implication du clan Erdogan dans un trafic de pétrole avec l’Irak.

    #International #Journalisme #turquie

  • Quand la presse déraille : enquête sur le nouveau journalisme d’extrême droite - Nantes Révoltée
    https://m.facebook.com/story.php?story_fbid=1478791068823728&id=294803323889181

    Le Parisien/Aujourd’hui en France est le quotidien de référence de la région parisienne – une sorte de Ouest-France de la capitale –, diffusé chaque jour à plus de 200 000 exemplaires. Le journal a eu le bon goût de sortir une « enquête » spéciale sur « les militants de la violence » dans son édition du 18 octobre 2017. Le fond et la forme des articles ressemblent à s’y méprendre à un tabloïd anglais bas de gamme, voire à un fanzine frontiste, d’avantage qu’à du journalisme d’investigation.

    D’entrée de jeu, la couverture évoque les « graves exactions attribuées à la mouvance d’ultragauche » sur fond d’image d’affrontement. Ayant fort mal choisi son timing pour sortir un tel dossier – un groupuscule fasciste armé avait été arrêté la veille – le comité de rédaction s’est empressé au dernier moment de rajouter quelques mots le réseau d’extrême droite « démantelé » le 17 octobre, histoire d’équilibrer la chose. Au delà de l’amalgame, déjà abject, entre « les extrêmes » – mettant sur le même plan cortèges de la jeunesse et groupuscules racistes prêts à tuer –, il apparaît clairement que l’enquête est destinée uniquement à attaquer les mouvements sociaux.

    L’édito du journal commence par s’insurger contre la « chasse aux DRH » organisée le 12 octobre, et cherche à criminaliser les syndicats accusé « d’attiser les braises et les haines ». Le reste des articles est sur le même ton : anxiogène et mythomane. « Les policiers qualifient la menace d’inquiétante » annonce un chapeau. Selon le journal, « la nébuleuse est plus visible » depuis le printemps 2016. « Le réseau informel dit « les antifas » a gagné en consistance depuis la mort de l’un des siens » ose même écrire un journaliste avant de s’alarmer sur un « autre phénomène : la montée en puissance des femmes ».

  • With a Journalist’s Murder in Malta, a Global Threat Grows - The New York Times
    https://www.nytimes.com/2017/10/17/opinion/journalist-murder-malta-daphne-galizia.html

    Mais que dit l’Union européenne sur Malte lui-même ?
    Un paradis fiscal de plus en Europe, et l’impunité pour ses dirigeants.

    At 2:35 p.m. on Monday, the fearless Maltese journalist Daphne Caruana Galizia published a characteristically blunt post on her influential blog accusing leading politicians of corruption.

    “There are crooks everywhere you look now,” she concluded. “The situation is desperate.”

    Less than 30 minutes later, the car she was driving was blown to pieces.

    For journalists around the world, this is the new normal. They are rounded up en masse and imprisoned in Turkey and murdered in Russia and the Philippines. In India, they have been slapped with spurious defamation suits when they report on suspicious doings of the powerful, and beaten by mobs and killed for their reporting — Gauri Lankesh was gunned down last month in front of her home. Even the president of the United States questions the patriotism of journalists for doing their job and taunts them in front of angry crowds.

    #Journalisme #Malte #Corruption #Paradis_fiscal

  • Why Math Is the Best Way to Make Sense of the World | Quanta Magazine
    https://www.quantamagazine.org/why-math-is-the-best-way-to-make-sense-of-the-world-20170911

    In 2004, she became the research director of George Mason’s Statistical Assessment Service, which aimed “to correct scientific misunderstanding in the media resulting from bad science, politics or a simple lack of information or knowledge.” The project has since morphed into STATS (run by the nonprofit Sense About Science USA and the American Statistical Association), with Goldin as its director. Its mission has evolved too: It is now less of a media watchdog and focuses more on education. Goldin and her team run statistics workshops for journalists

    #maths #stats #journalisme

  • Toute la vérité dans un livre
    https://www.mediapart.fr/journal/france/171017/toute-la-verite-dans-un-livre

    Fabrice Arfi et Karl Laske ont rassemblé dans un livre leurs six ans d’enquête sur l’affaire Sarkozy-Kadhafi. C’est « l’histoire d’une haute trahison », écrivent-ils : la #Corruption d’un clan politique français par l’argent d’une dictature étrangère.

    #France #Financement_libyen #Journalisme #Mediapart #Mouammar_Kadhafi #Nicolas_Sarkozy

  • Une comparaison instructive sur la couverture médiatique des catastrophes.

    On sait depuis longtemps que la loi de l’inverse du carré de la distance joue sur la couverture médiatique. Plus c’est loin, et moins on en parle. Or aujourd’hui, Le Monde traite en deux articles d’une part des inondations au Vietnam et d’autre part des incendies en Californie. A vous de comparer la taille des articles, la couverture photographique, l’importance... pourtant, vu de Paris, la différence de distance n’est pas si importante.

    C’est donc qu’il y a un autre phénomène médiatique qui entre en jeu : la proximité n’est pas seulement kilométrique, mais porte sur l’intensité des images disponibles, sur la proximité de modes de vie, sur l’appartenance à des alliances, notamment économiques et militaires, et enfin sur la puissance symbolique des pays concernés. On en a eu pas mal d’exemple récemment (sur la différence de couverture des cyclones entre Cuba ou Saint-Domingue, voire Porto-Rico et le Texas ou la Floride).

    Mais ce phénomène médiatique n’a pas seulement des conséquences sur le nombre de signes ou de photos, sur « l’intérêt » ou le « voyeurisme » des lecteurs, mais également sur la perception du monde. Ce qui conduit à une attitude politique de confraternité des dominants, sans respect pour les souffrances du reste de l’humanité. Un exemple : on sait très bien que le plus grand nombre de victimes du terrorisme islamique est constitué de musulman·e·s et que les attentats ont plus souvent lieu dans les pays pauvres (Niger, Soudan) ou détruits (Irak, Liban). L’approche du « terrorisme », et les délires d’extrême droite qui l’accompagne en Europe serait peut être différents si la distance se mesurait sur la réalité des victimes et non en kilomètres pondérés par l’idéologie.

    Au moins trente-sept morts dans des inondations au Vietnam
    http://abonnes.lemonde.fr/planete/article/2017/10/12/au-moins-trente-sept-morts-dans-des-inondations-au-vietnam_5199732_3

    Le Vietnam est frappé par plus d’une dizaine de tempêtes ou de typhons chaque année. D’après les chiffres officiels, près de 170 personnes sont mortes ou ont disparu dans ces intempéries depuis début 2017.

    Mi-septembre, le passage dévastateur d’un des plus puissants typhons de ces dernières années, Doksuri, avait ravagé le centre du pays, faisant 11 morts. L’an passé, 235 personnes ont été tuées dans des catastrophes naturelles.

    Les incendies en Californie ont fait au moins 23 morts
    http://abonnes.lemonde.fr/planete/article/2017/10/11/la-californie-toujours-ravagee-par-les-incendies_5199630_3244.html

    Selon le service des pompiers de cet Etat du sud-ouest des Etats-Unis, le feu baptisé « Tubbs » compte déjà parmi les plus destructeurs dans l’histoire de la région.

    #Médias #Journalisme

  • Sept idées fausses sur les #médias – Le feu à la plaine
    https://audelancelin.com/2017/10/11/sept-idees-fausses-sur-les-medias

    L’actuel directeur de la rédaction de ce même quotidien, « Le Monde », a aussi pu, dans un éditorial publié à l’occasion de la mort d’un de ses #actionnaires, Pierre Bergé, assimiler les gens qui prêtaient la moindre influence sur la ligne aux actionnaires à des « #complotistes ». Face à ce verrou-là, les gardiens des médias ne prennent même pas la peine de répondre par des arguments. Ils se bornent à discréditer les personnes, voire à les psychiatriser. Car qu’est-ce qu’un complotiste sinon un paranoïaque et un malade mental à la fin des fins ? On voit en tout cas à quel point il est important pour le système de neutraliser tout individu cherchant à révéler au public le poids que pèsent les actionnaires de médias sur la vie d’un journal, et le genre de catastrophe démocratique qu’ils peuvent organiser à l’échelle d’un pays quand leurs vues convergent, c’est-à-dire très souvent, notamment quand le coût du travail est en jeu. Il est pourtant assez évident que dans une société démocratique, où le suffrage universel existe encore, et cela même s’il est en passe de devenir une farce organisant l’impuissance collective, le contrôle capitalistique des médias est une question politique cruciale. Il est évident que ce constat-là n’a rien à voir avec un propos conspirationniste, et que prêter des arrière-pensées aux géants des télécoms quand ils investissent dans les médias n’a rien à avoir avec le fait d’être agité par les Illuminati ou une quelconque autre société secrète horrifique du type Skulls and Bones. Celui qui ne comprend pas cela, le responsable du Decodex par exemple, est-il équipé dans ces conditions pour décoder quoi que ce soit au champ de pouvoir capitalistique extraordinairement violent dans lequel il se meut semble-t-il en toute inconscience ? On peut au moins se poser la question.

    Tout cela est d’autant plus inquiétant à observer que ce qui se passe chez nous aujourd’hui s’est produit il y a exactement vingt ans aux Etats-Unis avec des conséquences dramatiques quant à l’#indépendance de la #presse et à la persistance même de l’existence d’un espace public. L’ex-rédacteur en chef du « Chicago Tribune », James Squires, un ancien Prix Pulitzer qui rompit avec le système et en fit un livre (1), soutenait ainsi en 1993, que la prise de contrôle intégrale des médias par les grandes compagnies états-uniennes avait entraîné la « mort du #journalisme », je cite ses mots. En deux décennies, ainsi qu’il l’établissait, la mainmise de la « culture Wall Street » sur les médias, soit l’équivalent de notre presse CAC 40, avait réussi à détruire entièrement les pratiques et l’éthique de ce métier, réduisant les responsables de journaux à être des cost killers plutôt que des intellectuels, des managers plutôt que des artisans de l’intelligence collective. James Squires, un autre indécrottable paranoïaque sans doute.

    #démocratie

  • Les médias sont-ils dangereux ? - Collectif, Eric Fottorino - Philippe Rey - ebook (ePub) - Chez mon libraire
    https://www.chez-mon-libraire.fr/ebook/9782848766201-les-medias-sont-ils-dangereux-comprendre-les-mecanis

    Le mot de l’éditeur : Des points de vue variés et passionnants sur la stratégie et le rôle des médias dans notre société. Les médias sont partout au centre des débats et des controverses qui agitent nos sociétés. Muselés dans les dictatures qui ne disent pas leur nom - on parle de démocratures en Russie, Syrie, Turquie -, ils prennent dans nos démocraties des visages nouveaux et inquiétants. Tantôt contrôlés par le capitalisme industriel, tels en France Bolloré, Niel, Lagardère ou Arnault, tantôt incontrôlés ou incontrôlables, à l’image de ces sites dits d’information qui trouve dans la toile et les réseaux sociaux le tremplin idéal pour répandre leurs fake news et vérités dites alternatives. Miroirs déformants de notre époque, les médias n’en sont-ils pas plutôt les plus fidèles reflets ? À travers des analyses, des enquêtes, en France comme dans nombreux pays d’Europe, aux Etats-Unis ou en Turquie, cet ouvrage nous renseigne avec précision sur l’évolution sans précédent du monde de l’information. Il s’interroge sur le rôle des journalistes et sur la compétition entre différents médias dont l’instantanéité et l’absence de déontologie faussent irrémédiablement la perception du réel. Comment s’informer de façon complète et satisfaisante pour comprendre notre monde en luttant contre la désinformation, la propagande et la théorie du complot ? Voici quelques pistes !

    25 courtes contributions sur les #médias, y compris #Facebook.

    La liste, par ordre d’apparition, des contributeurs figurant en couverture n’affiche pas A. Soljenitsyne dont un extrait du discours de Harvard de juin 1978 ouvre pourtant la marche après l’introduction d’Éric Fottorino.

  • #Théâtre et #journalisme au xixe siècle : regard sur un début de cartographie (Acta Fabula)

    http://www.fabula.org/revue/document10448.php

    Attention ! c’est très intéressant mais ce n’est pas de la carto (comme son nom l’indique)

    https://www.fabula.org/lodel/acta

    La presse publie ; mais la scène aussi est, avant tout, un lieu de publication. Les deux ne peuvent donc qu’entretenir des liens étroits. Non seulement parce que l’un, le théâtre, a besoin de l’autre, la presse, pour faire sa publicité — y compris sous la forme de la critique dramatique, mais aussi parce qu’ils participent d’une même théâtralisation des pratiques sociales du loisir. Il était donc plus que judicieux d’entreprendre un recueil d’études sur un temps où l’un et l’autre ont connu une forte expansion, comme le propose le remarquable dossier réuni par Marie-Eve Thérenty et Olivier Bara.

  • Pourquoi nous avons refusé de participer à Complément d’enquête - Contre-attaque(s)
    http://contre-attaques.org/magazine/article/pourquoi-nous


    Je dois avouer que j’ai tendance à déconseiller à mes clients et/ou amis de participer à des reportages TV. La lentille déformante est souvent affligeante. Quand je soutenais Actuchômage, les membres étaient sollicités plusieurs fois par mois : c’était là le réservoir de bons clients pour les médias qui devaient se fendre d’un reportage sur le chômage : et la plupart du temps, c’était pour ne retenir que ce qui allait dans le sens de leurs préjugés, de leurs messages à faire passer, souvent au détriment des personnes qui témoignaient de bonne foi.

    Combien de fois avons-nous entendu des journalistes nous jurer qu’ils étaient « de notre côté », « intègres et bienveillants », désireux de « dire la vérité », pensant « qu’on est injustement critiqués » par une partie de la classe politique, et s’engageant évidemment « à ne pas trahir notre propos ».

    Problème : ce type de discours est, au mot près, le même que celui de tous les journalistes qui commencent leur démarche comme des reporters du réel pour finir par signer un reportage à charge, affligeant de raccourcis et d’erreurs factuelles, comme seule la télévision spectacle sait en produire depuis plus d’une génération. De Zone Interdite à Enquête Exclusive, en passant par l’infâme Dossier Tabou, on ne compte plus le nombre de journalistes dont l’œuvre s’est résumée, de leur propre fait ou par intervention de leur hiérarchie, à une litanie de #stéréotypes sur les Noirs, les Arabes, les Roms, les Asiatiques, les musulmans et les quartiers populaires.

    #journalisme #medias #racisme

  • Google and Facebook Have Failed Us - The Atlantic
    https://www.theatlantic.com/technology/archive/2017/10/google-and-facebook-have-failed-us/541794

    In the crucial early hours after the Las Vegas mass shooting, it happened again: Hoaxes, completely unverified rumors, failed witch hunts, and blatant falsehoods spread across the internet.

    But they did not do so by themselves: They used the infrastructure that Google and Facebook and YouTube have built to achieve wide distribution. These companies are the most powerful information gatekeepers that the world has ever known, and yet they refuse to take responsibility for their active role in damaging the quality of information reaching the public.

    Freshness : comme tout vulgaire chasseur de scoop, Google extrait des informations de tendances et de la fraîcheur d’une information... pas étonnant que cela favorise les rumeurs. Depuis le début, on sait que sur internet « la rumeur a fait le tour du monde avant que la vérité n’ait pu chausser ses bottes ».

    The note further explained that what shows up in “In the News” derives from the “authoritativeness” of a site as well as the “freshness” of the content on it. And Google acknowledged they’d made a mistake in this case.

    The thing is: This is a predictable problem. In fact, there is already a similar example in the extant record. After the Boston bombings, we saw a very similar “misinformation disaster.”

    Sur Facebook aussi la seconde dérivée est le moteur de la notoriété.

    The problems with surfacing this man’s group to Facebook users is obvious to literally any human. But to Facebook’s algorithms, it’s just a fast-growing group with an engaged community.

    Most people who joined the group looking for information presumably don’t know that the founder is notorious for legal and informational hijinks.

    Meanwhile, Kevin Roose of The New York Times pointed out that Facebook’s Trending Stories page was surfacing stories about the shooting from Sputnik, a known source of Russian propaganda. Their statement was, like Google’s, designed to minimize what had happened.

    “Our Global Security Operations Center spotted these posts this morning and we have removed them. However, their removal was delayed, allowing them to be screen-captured and circulated online,” a spokesperson responded. “We are working to fix the issue that allowed this to happen in the first place and deeply regret the confusion this caused.”

    Mettre des humains dans la machine

    There’s no hiding behind algorithms anymore. The problems cannot be minimized. The machines have shown they are not up to the task of dealing with rare, breaking news events, and it is unlikely that they will be in the near future. More humans must be added to the decision-making process, and the sooner the better.

    #Google #Facebook #Journalisme #Las_Vegas #Fake_news

    • Pour savoir ce que c’est que l’inconscience subjectivement vécue du journalisme objectivement au service de la classe, il suffit de lire l’article du Monde intitulé « Macron face à l’étiquette de président des riches ». Citons : « L’opposition tente d’installer la même petite musique qu’il y a dix ans : “Macron, président des riches” » . Sans les cabales vicieusement musicales de « l’opposition », la chose, en effet, aurait-elle pu venir à l’idée de quiconque ? À lire la suite de l’article, il y a de quoi en douter car, en définitive, pas un fait susceptible de soutenir cette retorse accusation n’est réellement établi, preuve en est qu’ils méritent tous le conditionnel et surtout de les faire endosser par les petits musiciens : « les “insoumis” seraient les représentants du “peuple” face à l’ancien banquier d’affaire devenu président de “l’oligarchie” » ; à en croire des socialistes — des socialistes ! — « le nouveau président mènerait une politique inégalitaire ». Mais rien de tout ça n’est assuré, on demandera sans doute aux Décodeurs de trancher : le président Macron mène une politique pour l’oligarchie, vrai ou faux ?

      Ni de droite ni de gauche : « efficace » !

      Il faudra bien ça pour éclaircir cet incompréhensible mystère : comment se peut-il en effet qu’une élection de classe tranchée comme jamais livre ainsi une politique de classe tranchée comme jamais ? Heureusement un « conseiller » de l’Elysée vient nous sortir de la difficulté : « La question n’est pas de savoir si le budget est pour les riches ou les moins riches [car dans la tête d’un « conseiller », les pauvres n’existent pas, il n’y a que « des moins riches »], s’il s’agit d’un budget libéral ou social, la question, c’est celle de l’efficacité ».

      La récurrence entêtante, presque frénétique, dans le discours gouvernemental de ce topos vieux comme Deng Xiaoping (lui parlait des chats à qui on ne demande pas s’ils sont marxistes ou pas mais d’attraper les souris) ou Tony Blair, qui déclamait semblablement (les souris en moins) devant les parlementaires français en 1998, en dit long sur la sécheresse d’imagination d’un gouvernement qui porte le service de la classe à son comble, et ne pourra, en effet, jamais se trouver d’autre vêtement que « l’efficacité » — quand bien même tout ce qui a été fait depuis trente ans, et qu’il se propose simplement d’intensifier, a spectaculairement échoué. Heureusement, il y a la presse pour s’émerveiller de la modernité du vieux, de l’inédit du non-advenu (« le clivage gauche-droite n’existe plus »), ou de la percée du surplace (« LRM n’est pas un parti »). Et puis pour examiner avec gravité les arguments de « l’efficacité »...

      #journalisme_de_classe #l'efficacité_en_question

    • Oui avec comme par hasard la présence de Jean-marc Daniel, l’économiste libéral macroniste aujourd’hui à l’instant au journal de 12h30 sur france-culture : « Non, Macron ne se positionne pas en président des riches mais plutôt en termes de croissance ou stagnation [plutôt qu’ en termes riches/pauvres]... »

      Encore à voir...
      Offensive de l’exécutif pour défendre sa politique fiscale
      à 6:16
      http://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/10059-04.10.2017-ITEMA_21453434-0.mp3

      #économiste_au_service_de_la_classe #choix_de_l'efficacité

    • Macron, « Nu dans ses bottes »

      Partout autour de nous, de l’Allemagne à l’Espagne, dans les urnes ou dans la rue, les évènements politiques de ces huit derniers jours ont mis en lumière l’étouffement démocratique qui accompagne le libéralisme économique transnational imposé comme seule politique possible.

      C’est pourtant la semaine qu’a choisie M. Macron pour expliciter et assumer non seulement l’obédience droitière et eurobéiste (lire européiste béate) de sa politique, mais aussi la conception de mise à distance démocratique qui l’accompagne immanquablement.

      Qu’on se comprenne : depuis le mois de mai, M. Macron a largement eu l’occasion de nous démontrer son orientation néolibérale, comme en atteste l’anéantissement de la forme républicaine du droit du travail. Mais c’est une autre affaire que de rendre celle-ci visible et sensible aux yeux du plus grand nombre. La présentation du budget 2018 a joué ce rôle de révélateur. La dimension symbolique de la suppression de l’ISF sur la part mobilière en fait partie. Jets, voitures de sport et chevaux de course aidant, M. Macron est désormais et durablement estampillé comme le président des riches.

      La même semaine, l’État laissant filer STX sous pavillon italien et Alstom étant livré aux Allemands, M. Macron révélait aussi sa politique industrielle : privilégier l’avènement de grands acteurs européens laissés aux soins des forces du marché au prix de l’abandon de toute régulation et de toute pensée stratégique nationale.

      Ne manquait que la théorisation de tout cela : droit dans ses bottes, le Président Macron s’y est essayé mardi dernier à la Sorbonne. Droit dans ses bottes, il a assumé ce jour-là la prévalence de la souveraineté européenne sur la souveraineté française, allant jusqu’à mettre sous le boisseau les représentations nationales au sein de la Commission européenne. En fidèle, fût-il énamouré comme Castaner ou simple collaborateur comme Fillon en son temps, le Premier ministre ne disait pas autre chose deux jours plus tard sur le plateau de France 2 lorsqu’il considérait le CETA comme ratifié puisque le Parlement européen s’en est chargé.

      Alors que s’accélère la désagrégation des structures en France (dans le champ syndical avec la mise en minorité du secrétaire général de FO, dans le champ politique avec la scission au sein du FN, au sein du PS avec la résurgence d’une frange vallsiste, chez LREM avec la menace d’autonomisation de parlementaires…), c’est donc dans le modèle politique européen qui le surplombe et qui lui-même vole en éclat que M. Macron a été chercher l’inspiration à ses basses-œuvres.

      Dépourvu de base sociale pour mener une telle politique, M. Macron en est réduit à agir comme le fait dans chaque pays la Caste : tenter d’imposer une politique maximaliste tandis qu’il voudrait retirer au peuple jusqu’à sa souveraineté pour la confier aux gardiens bruxellois du temple libéral. Mais le coup de force ne fait pas le droit. À n’en pas douter, celles et ceux qui l’expriment déjà avec tant de force à l’occasion des mobilisations contre les ordonnances de la loi travail se verront demain renforcés par toutes celles et tous ceux pour qui le projet présidentiel est enfin révélé dans sa nudité la plus crue.

      L’édito de François Cocq

  • Loup Bureau : “La Turquie est en train de gagner sa guerre de l’information” - L’actu Médias / Net - Télérama.fr
    http://www.telerama.fr/medias/loup-bureau-la-turquie-est-en-train-de-gagner-sa-guerre-de-linformation,n52

    Très rapidement, on m’a demandé les codes de mon ordinateur et de mon compte #Facebook. J’ai collaboré pleinement.
    “J’ai compris que c’était très mal parti”

    Un policier s’est alors muni d’un téléphone portable et d’une sorte de logiciel spécial, qui lui a permis de voir tout le contenu de mon compte, y compris les éléments que je n’avais pas rendus public. Il est tombé sur cette photo de moi en compagnie de combattants du YPG. Il m’a demandé : « Terrorist ? » C’est là que j’ai compris que c’était très mal parti.

    S’en sont suivis d’autres contrôles : on m’a déshabillé, on a fouillé mes affaires, avant de m’envoyer dans un commissariat, où j’ai eu droit à un premier entretien avec des policiers. Ceux-là étaient plutôt accueillants, on communiquait sommairement grâce à Google Translate. Je leur ai montré tout mon matériel, mon reportage d’il y a quatre ans, mes visas, notamment ceux qui stipulent que je ne suis resté qu’une semaine la fois où je suis venu réaliser ce reportage et même ma carte d’étudiant.

    #journalisme #médias #confidentialité