• « Eux, ils arrivent à quinze, ils te foutent la misère, mais toi, tu es toute seule » : Nine revient sur 19 années de placard – L’envolée
    https://lenvolee.net/eux-ils-arrivent-a-quinze-ils-te-foutent-la-misere-mais-toi-tu-es-toute-se

    Émission de l’Envolée du vendredi 12 janvier 2024

    On diffuse un long et très fort entretien avec Nine, prisonnière #longue_peine et correspondante de longue date de l’Envolée, récemment sortie et qui revient sur ses 19 années de placard pendant lesquelles elle s’est fait trimballée dans les toutes les #prisons_pour_femmes de #France. Elle raconte les décès, les trafics et les violences des matons, des #ERIS et des ELAC, les fouilles abusives, et les #viols et les #violences_sexuelles des surveillants dans le quartier pour femmes des #Baumettes. Mais aussi les solidarités et les révoltes, et toutes les fois où elle s’est battue pour ses codétenues. Pendant toute sa détention, elle n’a jamais arrêté de se bagarrer contre l’administration pénitentiaire qui lui a fait payer très cher. Elle décrit aussi les façons dont la tôle l’a détruite et les séquelles qu’elle découvre depuis sa sortie il y a quelques mois.

    « J’ai pris grave. Pour prendre 51 CRI au total, c’est qu’ils n’y sont pas allés avec le dos de la cuillère ! Les Elac m’ont massacrée pour me sortir du QD alors que le téléphone ne m’appartenait pas. Donc oui, ils sont rentrés, à quinze. Et les Eris, et les Elac, à coup de pieds, le plastique dans la gueule, plaquée contre le mur, menottée, tirée comme un chien par les menottes, comme une merde, à éclater mon bras, etc. Mon doigt en charpente, le dos éclaté, la bouche qui coule du sang. Il te prend le crâne et il te plaque boum ! la tête contre le mur, tu crois quoi ? C’est gratuit ? Après il faut apprécier ces gens-là ? Moi je peux pas. »

    « Taper dans les barreaux collectivement c’est pas illégal, puisqu’il faudrait une caméra qui filme tout le monde. Sauf que tout le monde met un rideau de l’autre côté de la fenêtre et tes barreaux sont à l’intérieur. Tu prends ta casserole et bim bim bam ! Je te garantis que quand c’est 200 femmes qui le font, ah ça fait du bruit ! Les voisins ils sont contents hein ! Ça commence à 20h, ça finit à minuit. »

    https://www.mediafire.com/file_premium/zyoudwhih3ma7c0/lenvolee-24-01-12.mp3


    L’abonnement au journal est gratuit pour les prisonniers et les prisonnières.
    #lenvolée

  • Après l’ombre : le théâtre pour témoigner sur la vie pendant et après la prison
    https://www.bastamag.net/publication-lundi-26-03-Apres-l-ombre-le-theatre-pour-temoigner-sur-la-vie

    Après l’ombre, qui sort le 28 mars, nous plonge dans l’obscurité d’une salle de théâtre, au cœur du travail de mise en scène de Didier Ruiz, juste avant la première du spectacle « Une longue peine ». Quatre hommes et une femme sur scène, racontent tour à tour, et par morceaux, la manière dont ils ont vécu leurs longues années en détention. Par quoi commencer ? Que raconter ? Comment se raconter ? Ce film explore la construction collective de ces récits individuels. Avec Après l’ombre, qui sort en salles le (...)

    #Chroniques

  • FREE #georges #abdallah
    https://coutoentrelesdents.noblogs.org/post/2016/04/02/free-georges-abdallah

    Aujourd’hui, 2 avril 2016, Georges Abdallah fête ses 65 ans… en #PRISON. Sa famille, ses amis, ses camarades et ses soutiens ne l’oublient pas ! Continuons à populariser la campagne pour sa libération !

    #ACAB #ANTICOLONIALISME #CAPITALISME #EVENEMENT #LUTTES #anniversaire #Georges_Ibrahim_Abdallah #longue_peine #prison #soutien

  • A Lyon, le procès d’une évasion tourne à celui de la prison - Libération
    http://www.liberation.fr/societe/2013/04/18/a-lyon-le-proces-d-une-evasion-tourne-a-celui-de-la-prison_897147

    A Lyon, le procès d’une évasion tourne à celui de la prison

    « Si je retourne en prison, ce sera la guerre ce coup-ci, la vraie ». Ce matin, Christophe Khider a clairement averti les magistrats et les jurés de la cour d’assises du Rhône devant laquelle il comparaît depuis le 2 avril pour s’être évadé en 2009 de la prison de Moulins en prenant cinq personnes en otages. « Je vous promets que je vais briser le meilleur qu’il y a en moi pour correspondre à ce que vous dites de moi », a-t-il ajouté.

    Bernard Ripert, son avocat, avait aussi prévenu dans sa plaidoirie : « Cela fait dix-huit ans que Christophe Khider est en prison. Et ça suffit. » Le 15 février 2009, ce détenu, aujourd’hui âgé de 42 ans, s’est fait la belle de la prison de Moulins-Yzeure (Allier) avec Omar Top El Hadj, 34 ans, en faisant exploser deux portes blindées, et en prenant en otage deux surveillants et plusieurs automobilistes.

    Après trente-six heures de cavale, les deux hommes ont été arrêtés. Ils comparaissent depuis le 2 avril jusqu’au 19 devant les assises du Rhône pour plusieurs chefs d’inculpation dont évasion en bande organisée et séquestration d’otages.

    Deux femmes sont également jugées pour complicité dans cette affaire : Sylvie Piciotti, qui était alors la compagne de Khider, et Nadia Kabouche. La première a convaincu la seconde de faire entrer, dans la prison, scotchés entre ses omoplates, les explosifs et les armes qui ont servi à l’évasion. Portant des broches métalliques dans le dos, Nadia Kabouche était dispensée de passer sous le portique de sécurité car elle le faisait sonner. Le dernier prévenu est Eugène Baeb, ex-compagnon de Nadia Kabouche, accusé de l’avoir poussée à faire la mule contre quelques milliers d’euros.

    Dans la salle d’audience, deux camps se regardent en chiens de faïence. D’un côté, les parties civiles dont les surveillants de la prison de Moulins pris en otage et leurs familles. De l’autre des membres du collectif l’Envolée qui se battent contre « une justice qui enferme toujours plus et toujours plus longtemps ». « Christophe et Omar purgeaient des peines infinies quand ils se sont évadés », soulignent-ils.

    #prison #longue_peine #procés #evasion

  • Henri Leclerc : « El Shennawy : 37 ans de prison, une peine de mort lente » - Chroniques - leJDD.fr
    http://www.lejdd.fr/Chroniques/Invite-du-JDD/Henri-Leclerc-El-Shennawy-37-ans-de-prison-une-peine-de-mort-lente-581323

    Henri Leclerc : « El Shennawy : 37 ans de prison, une peine de mort lente »

    Le détenu Philippe El Shennawy, 58 ans, vient de tenter de mettre fin à ses jours. Cet appel au secours m’interpelle. Cet homme a déjà effectué trente-sept ans de prison, et n’est libérable qu’en 2032. Cela s’apparente à une peine de mort lente. Certes, il a été condamné en 1977 pour des faits graves : un hold-up spectaculaire, avec prise d’otage. Mais il n’a pas une goutte de sang sur les mains. C’est un rebelle. Depuis le départ, il a été révolté par sa condamnation à perpétuité, puis par la mort de son ami Taleb Hadjadj, condamné pour le même braquage, qui s’est suicidé en prison.

    M. El Shennawy a bien obtenu une libération conditionnelle en 1991. Mais il fut réincarcéré sur décision du ministère de la Justice, pour avoir violé une interdiction de séjour à Paris afin de rencontrer son fils. Il s’est évadé, a été jugé pour d’autres infractions graves, condamné à de nouvelles peines. Beaucoup vont dire qu’un tel récidiviste aurait mauvaise grâce à se plaindre, qu’il faut protéger la société. Pour ma part, je ne suis pas sûr que la brutalité répressive soit la meilleure façon de faire.

    Peut-on porter atteinte à l’un des droits les plus essentiels d’un homme : celui de ne pas être soumis à des traitements inhumains ou dégradants ? Le 20 janvier 2011, la France a été condamnée par la Cour européenne des droits de l’homme pour avoir soumis M. El Shennawy à des fouilles répétées en 2008, sans recours possible. Des hommes cagoulés le faisaient mettre à quatre pattes, jambes écartées, et l’obligeaient à tousser en fouillant de force son intimité. Des actes injustifiés et intolérables.

    #prison #longue_peine #El_Shennawy #LDH

  • Avocation - Etienne Noel Avocat Rouen
    http://noeletienne.blogspot.fr/2012/12/dernier-jour-dun-condamnepar-florence.html

    Dernier jour d’un condamné...par Florence AUBENAS

    Le Monde 14/12/12

    Condamné en 1975 pour un braquage puis auteur de plusieurs évasions, Philippe El Shennawy a passé trente-sept ans en prison. Mercredi 12 décembre, le tribunal de Versailles a estimé qu’il devait purger encore trois ans. Dans la nuit, il a tenté, en vain, de se donner la mort
    Neuf heures du matin, c’est l’heure où les décisions de justice commencent à tomber dans les greffes des prisons. Philippe El Shennawy a attendu ce moment toute la nuit dans sa cellule, à la maison centrale de Poissy (Yvelines). Il connaît par coeur la manière dont les choses se passent en détention : cela fait trente-sept ans qu’il y vit. Il déteste en parler. Il ne veut raconter que des choses du dehors. Mozart. La Callas. Les ordinateurs, sa passion. Un gin tonic à la terrasse d’un café. Il a mis toutes ses forces dans une procédure compliquée qui va lui permettre - espère-t-il - de sortir bientôt en liberté conditionnelle. Il n’a jamais tué personne. Il a 58 ans. Il pense tenir sa dernière chance d’une vie en liberté. Il a déjà annoncé qu’il se tuerait si ces démarches n’aboutissaient pas, ou duraient trop longtemps. Tout le monde le sait, son avocate, les juges, l’administration pénitentiaire, la presse, la chancellerie. Ce mercredi 12 décembre 2012, le prisonnier va au greffe chercher sa décision, d’un pas posé, habillé avec élégance. El Shennawy redoute par-dessus tout la pitié.

    #prison #longue_peine #El_Shennawy

  • Le « système D » réunit des détenus et le chef Thierry Marx autour d’un livre - LExpress.fr
    http://www.lexpress.fr/actualites/1/culture/le-systeme-d-reunit-des-detenus-et-le-chef-thierry-marx-autour-d-un-livre_1

    Le « système D » réunit des détenus et le chef Thierry Marx autour d’un livre

    POISSY - Le « système D », comme la débrouille en cellule avec un réchaud et « trois fois rien ». Le chef étoilé Thierry Marx s’en inspire pour un futur livre de recettes élaboré avec des détenus de Poissy (Yvelines), à qui il dispense son savoir-faire depuis janvier.
    Publier un livre de recettes avec Thierry Marx est une « chance » et « ça fait plaisir à ma mère, pour qui je n’ai pas toujours été une source de fierté », admet un détenu de 26 ans, penché au-dessus d’un évier pour nettoyer des truites.
    Le jeune homme est l’un des douze détenus qui suivent une formation en bac professionnel restauration, proposée à la centrale de Poissy. Leur anonymat a été requis par l’administration pénitentiaire. Dans la cuisine de la prison, les casseroles fument et chacun s’active à son poste de travail, à la manière d’une brigade. Au menu figurent notamment quenelles de brochet, purée de champignons ou mousse de truite. Près des fourneaux, Thierry Marx, veste blanche de cuisinier, vérifie les cuissons.

    #prison #longue_peine #cuisine #genial

  • Aniello Arena. Sous écrou, à l’écran | Next
    http://next.liberation.fr/cinema/2012/10/01/aniello-arena-sous-ecrou-a-l-ecran_850169

    Aniello Arena. Sous écrou, à l’écran

    En prison pour meurtre depuis vingt ans, l’acteur principal du film « Reality », de Matteo Garrone, joue lors de permissions.
    Un Italien, un vrai. Avec les cheveux gominés, la chemise rentrée dans le pantalon, les pompes pointues. Et qui parle et qui parle et qui parle, qui chante même, tandis que ses mains dansent. Plaquées sur le cœur quand il dit « moi ». Tendues en avant quand il dit « toi ». Parfois un bras s’écarte furtivement vers la droite quand il dit « la prison ».

    Le mot revient. Aniello Arena, 44 ans, est détenu depuis vingt ans. Condamné à la perpétuité pour avoir, en tant « qu’homme de main » de la mafia napolitaine, participé à l’exécution de trois camorristes rivaux. Aujourd’hui, il est le premier rôle d’un des films italiens les plus attendus : Reality, de Matteo Garrone, grand prix du jury à Cannes. Il y interprète Luciano, un gentil poissonnier qui veut se faire enfermer dans le loft d’un jeu de télé-réalité. Pour le tournage, Aniello Arena a obtenu des permissions de sortie.

    Comme pour notre interview, organisée juste en face du pénitencier de Volterra, enchanteur village médiéval de Toscane. Vue de l’extérieur, la Fortezza offre aux grappes de touristes une très belle et impressionnante muraille crénelée, construite par les Médicis, entourée de ruines étrusques. Vue de l’intérieur, d’après Aniello, une prison « en pointe », où sont favorisés les projets de réinsertion pour les longues peines. Lui bénéficie de l’option théâtre.

    #prison #réinsertion #longue_peine #théatre

  • Après 35 ans en prison et libérable en 2032, El-Shennawy veut mourir - Libération
    http://www.liberation.fr/societe/2012/07/04/apres-35-ans-en-prison-et-liberable-en-2032-el-shennawy-veut-mourir_83111

    Après 35 ans en prison et libérable en 2032, El-Shennawy veut mourir

    Depuis le hold up de l’avenue de Breteuil en 1975, Philippe el-Shennawy a passé le plus clair de son temps derrière les barreaux. Devant purger encore 20 ans de réclusion, il a décidé de cesser de s’alimenter. Depuis 45 jours.
    Par SYLVAIN MOUILLARD

    Le « détenu professionnel » en a assez. Après 35 ans derrière les barreaux, et encore 20 ans à purger, Philippe el-Shennawy a cessé se battre. Depuis 45 jours, il ne s’alimente plus, et se contente désormais de boire, de l’eau ou du café. « Ce n’est pas une grève de la faim, c’est un suicide, explique Martine el-Shennawy, son épouse. Vous ne pouvez pas demander à quelqu’un qui est au placard depuis 1975 de faire 20 ans de plus. »

    Les maigres espoirs de Philippe el-Shennawy s’envolent le 18 mai 2012, quand la cour d’appel de Versailles lui accorde une confusion de peine minimale – 4 ans – sur les 25 années qu’il lui restait à purger. Soit une libération prévue... en 2032. Le détenu aura alors 78 ans. « Tous les rapports de l’administration pénitentiaire étaient pourtant en sa faveur, déplore sa femme. La justice ne les a même pas ouverts. Elle s’est contentée de lire "El-Shennawy - Breteuil 1975" sur son dossier. C’est de l’acharnement. »

    #prison #longue_peine

  • Le plus ancien détenu de France ne perd pas espoir - 26/06/2012 - leParisien.fr
    http://www.leparisien.fr/espace-premium/actu/le-plus-ancien-detenu-de-france-ne-perd-pas-espoir-26-06-2012-2065296.php

    Casanova Agamemnon détient un triste record. A 62 ans, le numéro d’écrou 7697 cumule près de quarante-trois années de prison, ce qui en fait le plus ancien détenu du pays. Depuis son incarcération en 1969, il n’a connu que neuf mois de liberté
    Originaire de l’île de la Réunion, Casanova Agamemnon est encore mineur (la majorité d’alors est fixée à 21 ans) lorsqu’il abat son patron.
    « A l’époque, la société locale est encore très coloniale. Lui, c’est l’employé noir qui va tuer le patron blanc : il écope de la perpétuité », raconte Anaïs Charles-Dominique, qui a coréalisé un documentaire sur lui, « Prisonnier d’un mythe ». Il sort de prison en 1985, mais son retour chaotique à l’air libre ne sera que de courte durée. Après avoir tué son frère, il est interpellé en mai 1986 à l’issue d’une cavale médiatique. Sa nouvelle condamnation à dix ans de prison réanime la perpétuité qui, depuis, se poursuit. Incarcéré au centre de détention de Val-de-Reuil (Eure), le détenu ne reçoit qu’une seule visite par an, celle de Jean-Charles Najède, un ami d’enfance. « Avec moi, il a toujours le moral. Il faut dire qu’il est content de me voir, je crois qu’il attend ma visite », confie ce visiteur providentiel qui entretient également une relation épistolaire suivie.
    Une demande de remise en liberté actuellement examinée
    La manière avec laquelle ce vieux routier de la pénitentiaire gère sa détention stupéfie ceux qui le côtoient. Très sportif, il a encore belle allure. « Il est d’une sérénité apparente désarmante et garde le sens de l’humour », s’étonne son avocat, Me Etienne Noël, dont l’une des demandes de remise en liberté est actuellement examinée. « Le problème, c’est qu’il doit être à la Réunion pour préparer son projet de sortie mais que l’administration pénitentiaire refuse le transfert », peste l’avocat. Malgré le temps qui passe, Casanova Agamemnon n’a jamais perdu espoir de sortir.

    #prison #longue_peine

  • Libertés surveillées
    http://libertes.blog.lemonde.fr

    Philippe El Shennawy : sortie de prison prévue en 2032
    Philippe El Shennawy est fatigué. Il a mis pour la première fois les pieds en prison en janvier 1972, et il devrait en sortir en août 2032, à l’âge de 78 ans. Il n’a pas de sang sur les mains, mais a accumulé au fil des années les condamnations pour braquage. La cour d’appel de Versailles lui a refusé le 18 mai une confusion significative de ses peines, et il ne voit plus bien aujourd’hui quel sens a sa vie. Il a cessé de s’alimenter le 23 mai. Ce n’est pas une grève de la faim, il n’attend rien.

    #prison #longue_peine

  • Paris, le lundi 4 juin 2012

    Philippe El Shennawy : les derniers jours d’un condamné

    « D’une certaine façon, je suis en ce moment de vie à la croisée des chemins… Dans quelques jours, j’aurai 57 ans et je me sais encore assez d’énergie et de volonté pour entreprendre quelque chose de positif dans la mesure où une perspective à très court terme se profilerait. Par contre, si la situation et les incertitudes devaient perdurer, il sera plus logique et plus sain d’y mettre un terme de soi-même. Rassurez-vous, …, il ne s’agit pas là d’un discours de désespéré, loin de là.

    Je suis simplement fatigué. »

    (Maison centrale de Poissy, le 7 mars 2011)

    *

    ​La fatigue, le désespoir et la révolte de Monsieur Philippe El Shennawy sont parfaitement compréhensibles, eu égard à la situation qu’il vit depuis maintenant plusieurs décennies. A cinquante-huit ans, il a vécu « emmuré vivant » de manière presque continue depuis l’an 1975, date de sa première incarcération pour vol à main armée. Plus de trente-sept années plus tard, un arrêt rendu le vendredi 18 mai 2012 par la Chambre de l’instruction de la cour d’appel de Versailles statuant en matière de confusion de peines est venu briser toute perspective réaliste d’élargissement.

    ​Désormais « libérable » en 2032, une date de sortie absurde pour un homme qui sera alors âgé de soixante dix-huit ans, et dont aucune expertise ne vient à ce jour souligner le caractère dangereux, Monsieur Philippe El Shennawy a décidé, voici 10 jours, de lâcher prise et de rompre avec une existence entièrement vécue dans l’insoutenable attente de décisions administratives et judiciaires.

    ​Monsieur Philippe El Shennawy a décidé de se laisser mourir de faim.

    ​Il a cessé de s’alimenter au cours de la journée du mercredi 23 mai 2012.

    ​Plus de trente ans après l’abolition proclamée de la peine de mort, la justice française rend de toute évidence encore des décisions qui tuent. Si elle ne condamne plus à la guillotine et l’échafaud, la longueur infinie et l’accumulation des peines prononcées suppriment à petit feu et avec une redoutable efficacité les femmes et les hommes sur lesquelles elles s’abattent. Souvent, comme Monsieur Philippe El Shennawy, ces condamnés à mort d’un genre nouveau n’ont pas la moindre goutte de sang sur les mains.

    S’il existe des décisions que l’on peut comprendre, notamment en ce qu’elles n’ôtent pas toute perspective effective d’avenir, mais laissent encore ouverte la possibilité de se construire un futur, celles qui ont successivement été prises à l’encontre de Monsieur El Shennawy ne comptent pas parmi elles.

    Parce que Monsieur Philippe El Shennawy qui est attendu, dehors, par sa famille, sa femme, ses enfants et petits-enfants, a déjà commencé à se laisser mourir d’inanition, seul derrière les barreaux de la maison centrale de Poissy, il serait insupportable que ce déni d’humanité demeure dans l’ombre.

    Une conférence de presse est organisée par Maître Virginie Bianchi, avocat à la Cour :

    Le jeudi 7 juin, à 11 heures, à la Maison du Barreau (salle Jean Martel) 2, rue de Harlay 75001 Paris

    Contact pour tout renseignement :
    Virginie BIANCHI, 242 bis, boulevard Saint Germain, 75 007 Paris.
    Tél. : 01. 42.22.46.42 - Fax. 01.42.22.63.79, Vest. A 412.

    #prison #longue_peine

    • Bonjour,
      Ces quelques lignes dans le but de vous informer de la situation de Monsieur Philippe El Shennway, cinquante-huit ans. Il a décidé depuis deux semaines de se laisser mourir de faim dans une cellule de la maison centrale de Poissy, près de Paris. Il n’a rien avalé depuis le 23 mai dernier.
      Peut-être connaissez-vous Monsieur El Shennawy, personnellement ou de réputation. Son nom évoque pour la presse à sensations une condamnation de la France par la Cour européenne des droits de l’homme à cause des fouilles incessantes imposées par l’administration, son évasion de l’Unité pour Malades Difficiles (UMD) de Montfavet pour résister à la folie vers laquelle le poussait l’institution psychiatrique, sa présidence d’honneur de l’association Ban Public, ou encore le célèbre braquage de l’avenue de Breteuil, au milieu des années 70, dans lequel il nie toujours formellement la moindre implication.
      Philippe El Shennawy incarne aussi, pour beaucoup, une sorte de figure emblématique de la « longue peine », de la très longue peine. Bientôt de la peine infinie.
      A cinquante-huit ans, il a vécu emmuré vivant presque en continu depuis 1975, date de sa première incarcération pour un vol à main armée.
      Il a tourné dans quasiment toutes les prisons de France, baluchonné, étiqueté D.P.S, placé pendant 19 ans à l’isolement.
      Plus de trente-sept années plus tard, il est toujours en prison, accumulant des peines qu’il lui reste à faire de 3 ans, 5 ans, 10 ans, 2 ans, 13 ans... Toujours sans avoir la plus petite goutte de sang sur les mains. Il est sous le coup d’une peine de sûreté qui court jusqu’en 2018.
      Comme les condamnations dont il a écopé sont tombées pour des faits commis tous en même temps (à vrai dire, pour financer ses quelques mois de cavale), Monsieur El Shennawy a demandé une confusion de peines aux magistrats, afin que les peines les moins graves soient « absorbées » par les peines les plus importantes. Il l’a fait pour essayer de retrouver un horizon, pour pouvoir à nouveau s’imaginer un avenir, pour ne pas continuer à attendre et à faire attendre sa femme, ses enfants et petits-enfants, comme ça, sans savoir.
      Mais le 18 mai dernier, la Chambre de l’instruction de la Cour d’appel de Versailles s’est contentée de ramener sa date de fin de peine de 2036 à 2032, comme si cela changeait véritablement quelque chose, comme si c’était ce qu’il lui demandait, alors qu’elle aurait légalement pu rapporter cette date de fin de peine vers l’année 2017.
      Il n’y a aucune motivation à cette décision.
      La seule chose à comprendre, c’est que pour la Chambre de l’instruction, il serait parfaitement normal que Monsieur El Shennawy ne sorte qu’à 78 ans, après avoir été privé de ses libertés pendant près de 54 ans.
      Paris, le jeudi 7 juin 2012
      La trajectoire de Philippe El Shennawy est très particulière, elle ne ressemble à aucune autre. Il n’empêche qu’il fait partie de ces centaines d’hommes en France qui, condamnés à la réclusion criminelle à perpétuité ou, tout simplement, à des peines à temps d’une longueur infinie ou qui s’accumulent entre elles, perdent de plus en plus l’espoir d’une perspective réaliste de sortie.
      Son histoire est tout à fait propre à sa personne, son caractère, son entourage (heureusement encore extrêmement présent). C’est un homme d’une grande intelligence et d’un grand courage.
      Dans le même temps, son histoire pose vraiment des problèmes beaucoup plus généraux comme l’allongement et l’accumulation des peines prononcées par les magistrats et les jurés, les discours publics de plus en plus présents sur la « dangerosité » supposée des uns et des autres, l’isolement et la solitude toujours plus grands ou, tout simplement, les peines de mort déguisées.
      Philippe El Shennawy n’attend plus rien. Il ne demande plus rien. Il veut juste essayer de faire en sorte que les gens, dehors, sachent que des situations comme la sienne existent. Et combien elles sont difficilement supportables pour ceux qui les vivent et leurs proches.
      Monsieur El Shennawy espère que les choses vont changer. Pas pour lui, il n’y croit plus, mais pour les autres.
      jours.
      S’il a complètement cessé de s’alimenter, il boit encore de l’eau. C’est un homme fort, solide, mais déjà affaibli par une grève de la faim précédente, de 80
      Son désespoir commence à être plus que pesant.
      Surtout, il faut bien comprendre une chose. Cette fois, Monsieur El Shennawy n’est pas en grève de la faim.
      Il n’a pas de revendications.
      Il n’en peut tout simplement plus.
      Il veut juste que ça s’arrête. Et il importait que vous en soyez averti, que ce déni d’humanité ne reste pas dans l’ombre.
      Si vous voulez écrire à Monsieur Philippe El Shennawy, son adresse est la suivante :
      Maison centrale de Poissy, 17, rue de l’Abbaye, 78 303 Poissy Cedex.
      Merci de bien vouloir faire en sorte que cette information circule le plus possible, dans tous les établissements pénitentiaires de France.

    • Désolé le message est long....desolé pas de lien.... désolé c’est un peu:l’urgence....
      solidairement ou piratement votre.....

  • À 46 ans, il en compte 32 derrière les barreaux - Caen.maville.com
    http://www.caen.maville.com/actu/actudet_-a-46-ans-il-en-compte-32-derriere-les-barreaux_fil-2123161_ac

    À 46 ans, il en compte 32 derrière les barreaux

    À 12 ans, il était le plus jeune détenu de France. Gary Harel, l’un des dix-sept prévenus condamnés, vendredi à Caen, pour trafic de stupéfiants en prison, est libérable en 2036. A 70 ans...
    Dans le box des détenus durant deux jours, il est surveillé de près par cinq hommes de l’Équipe régionale d’intervention et de sécurité de l’administration pénitentiaire (Éris). Des forces spéciales encagoulées, armées et équipées de gilets pare-coups. 1,96 m, visage sombre, Gary Harel, 46 ans, ne tourne la tête que pour regarder son épouse dans les yeux. Cette femme frêle et fragile de 45 ans s’est trouvée embarquée dans le trafic de résine de cannabis au sein du centre de détention de Caen, entre 2009 et 2011 (lire Ouest-France des 16, 17 et 18 mars).❞

    #prison #longue_peine