• À Strasbourg, l’Europe intensifie discrètement le fichage des migrants

    Dans un bâtiment discret, 350 personnes travaillent à renforcer le #contrôle et le #suivi des personnes entrant dans l’#espace_Schengen. Reportage dans l’agence de l’Union européenne qui renforce le fichage des migrants.

    Dans le quartier du Neuhof à Strasbourg, un bâtiment hautement sécurisé attire l’œil. Dissimulée derrière le gymnase du Stockfeld et entourée de terrains vagues, l’#agence_européenne #eu-Lisa est protégée par deux lignes barbelées surplombées de caméras. Aux alentours du bâtiment, les agents de sécurité portent au cœur un petit drapeau bleu aux douze étoiles. Des véhicules immatriculés en France, au Luxembourg, en Belgique et en Allemagne stationnent sur le parking.

    Créée en 2011 et opérationnelle depuis 2012, l’#agence_européenne_pour_la_gestion_opérationnelle_des_systèmes_d’information à grande échelle eu-Lisa développe et fait fonctionner les #bases_de_données de l’Union européenne (UE). Ces dernières permettent d’archiver les #empreintes_digitales des demandeurs et demandeuses d’asile mais aussi les demandes de visa ou les alertes de personnes portées disparues.

    Le siège d’eu-Lisa est à Tallinn, en Estonie. Un bureau de liaison se trouve à Bruxelles et son centre opérationnel a été construit à Strasbourg. Lundi 26 février, le ministre délégué aux affaires européennes, Jean-Noël Barrot, est venu visiter l’endroit, où sont développés les nouveaux systèmes de suivi et de #filtrage des personnes migrantes et des voyageurs et voyageuses non européen·nes. Le « cœur de Schengen », selon la communication de l’agence.

    Sur les écrans de contrôle, des ingénieur·es suivent les requêtes adressées par les États membres aux différents #systèmes_d’information_opérationnels. L’un d’eux raconte que le nombre de cyberattaques subies par l’agence est colossal : 500 000 tentatives par mois environ. La quantité de données gérées est aussi impressionnante : en 2022, le système #VIS (#Visa_Information_System) a enregistré 57 millions de demandes de #visas et 52 millions d’empreintes digitales. La même année, 86,5 millions d’alertes ont été transmises au système #SIS (#Schengen_Information_System).

    Dans l’agence du Neuhof, une vingtaine de nationalités sont représentées parmi les 350 travailleurs et travailleuses. En tout, 500 mètres carrés sécurisés abritent les données confidentielles de dizaines de millions de personnes. 2 500 ordinateurs fonctionnent en permanence pour une capacité de stockage de 13 petabytes, soit 13 milliards de gigabytes. Vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept, l’eu-Lisa répond aux demandes de données des pays membres de l’espace Schengen ou de l’Union européenne.

    Traduire la politique en #technologie

    Au-delà de la salle de réunion, impossible de photographier les murs ou l’environnement de travail. L’enclave européenne est sous haute surveillance : pour entrer, les empreintes digitales sont relevées après un passage des sacs au scanner. Un badge connecté aux empreintes permet de passer un premier sas d’entrée. Au-delà, les responsables de la sécurité suivent les visiteurs de très près, au milieu d’un environnement violet et vert parsemé de plantes de toutes formes.

    Moins de six mois avant le début des Jeux olympiques et paralympiques de Paris et deux mois après l’accord européen relatif au Pacte sur la migration et l’asile, l’agence aux 260 millions d’euros de budget en 2024 travaille à mettre en place le système de contrôle des flux de personnes le plus précis, efficace et complet de l’histoire de l’espace Schengen. Le pacte prévoit, par exemple, que la demande d’asile soit uniformisée à travers l’UE et que les « migrants illégaux » soient reconduits plus vite et plus efficacement aux frontières.

    Pour accueillir le ministre, #Agnès_Diallo, directrice de l’eu-Lisa depuis 2023, diffuse une petite vidéo en anglais dans une salle de réunion immaculée. L’ancienne cadre de l’entreprise de services numériques #Atos présente une « agence discrète » au service de la justice et des affaires intérieures européennes. À l’eu-Lisa, pas de considération politique. « Notre agence a été créée par des règlements européens et nous agissons dans ce cadre, résume-t-elle. Nous remplaçons les frontières physiques par des #frontières_numériques. Nous travaillons à laisser passer dans l’espace Schengen les migrants et voyageurs qui sont légitimes et à filtrer ceux qui le sont moins. »

    L’eu-Lisa invente, améliore et fait fonctionner les sept outils informatiques utilisés en réseau par les États membres et leurs institutions. L’agence s’assure notamment que les données sont protégées. Elle forme aussi les personnes qui utiliseront les interfaces, comme les agents de #Frontex, d’#Europol ou de la #police_aux_frontières. Au Neuhof, les personnes qui travaillent n’utilisent pas les informations qu’elles stockent.

    Fichés dès l’âge de 6 ans

    L’agence eu-Lisa héberge les empreintes digitales de 7,5 millions de demandeurs et demandeuses d’asile et « migrants illégaux » dans le système appelé Eurodac. Pour le moment, les données récoltées ne sont pas liées à l’identité de la personne ni à sa photo. Mais avec l’adoption des nouvelles règles relatives au statut de réfugié·e en Europe, Eurodac est en train d’être complètement refondé pour être opérationnel en 2026.

    La réforme décidée en décembre 2023 prévoit que les demandeurs d’asile et « migrants illégaux » devront fournir d’autres informations biométriques : en plus de leurs empreintes, leur photo, leur nom, prénom et date et lieu de naissance seront enregistrés lors de leur entrée dans Schengen. La procédure vaudra pour toute personne dès l’âge de 6 ans (contre 14 avant la réforme). Les #données qui étaient conservées pour dix-huit mois pourront l’être jusqu’à cinq ans.

    La quantité d’informations stockées va donc croître exponentiellement dès 2026. « Nous aurons énormément de données pour #tracer les mouvements des migrants irréguliers et des demandeurs d’asile », se félicite #Lorenzo_Rinaldi, l’un des cadres de l’agence venant tout droit de Tallinn. Eurodac permettra à n’importe quelle autorité policière habilitée de savoir très précisément par quel pays est arrivée une personne, ainsi que son statut administratif.

    Il sera donc impossible de demander une protection internationale dans un pays, puis de s’installer dans un autre, ou de demander une seconde fois l’asile dans un pays européen. Lorenzo Rinaldi explique : « Aujourd’hui, il nous manque la grande image des mouvements de personnes entre les États membres. On pourra identifier les tendances, recouper les données et simplifier l’#identification des personnes. »

    Pour identifier les itinéraires et contrôler les mouvements de personnes dans l’espace Schengen, l’agence travaille aussi à ce que les sept systèmes d’information fonctionnent ensemble. « Nous avions des bases de données, nous aurons désormais un système complet de gestion de ces informations », se réjouit Agnès Diallo.

    L’eu-Lisa crée donc également un système de #traçage des entrées et des sorties de l’espace Schengen, sobrement appelé #Entry-Exit_System (ou #EES). Développé à l’initiative de la France dès 2017, il remplace par une #trace_numérique le tamponnage physique des passeports par les gardes-frontières. Il permet notamment de détecter les personnes qui restent dans Schengen, après que leur visa a expiré – les #overstayers, celles qui restent trop longtemps.

    Frontières et Jeux olympiques

    « Toutes nos équipes sont mobilisées pour faire fonctionner le système EES [entrées-sorties de l’espace Schengen – ndlr] d’ici à la fin de l’année 2024 », précise Agnès Diallo. Devant le Sénat en 2023, la directrice exécutive avait assuré que l’EES ne serait pas mis en place pendant les Jeux olympiques et paralympiques si son influence était négative sur l’événement, par exemple s’il ralentissait trop le travail aux frontières.

    En France et dans onze autres pays, le système EES est testé depuis janvier 2024. L’agence estime qu’il sera prêt pour juillet 2024, comme l’affirme Lorenzo Rinaldi, chef de l’unité chargé du soutien à la direction et aux relations avec les partenaires de l’eu-Lisa : « Lorsqu’une personne non européenne arrive dans Schengen, elle devra donner à deux reprises ses #données_biométriques. Donc ça sera plus long la première fois qu’elle viendra sur le territoire, mais ses données seront conservées trois ans. Les fois suivantes, lorsque ses données seront déjà connues, le passage sera rapide. »

    Ce système est prévu pour fonctionner de concert avec un autre petit nouveau, appelé #Etias, qui devrait être opérationnel d’ici au premier semestre de 2025. Les personnes qui n’ont pas d’obligation d’avoir de visa pour entrer dans 30 pays européens devront faire une demande avant de venir pour un court séjour – comme lorsqu’un·e citoyen·ne français·e demande une autorisation électronique de voyage pour entrer aux États-Unis ou au Canada. La procédure, en ligne, sera facturée 7 euros aux voyageurs et voyageuses, et l’autorisation sera valable trois ans.

    L’eu-Lisa gère enfin le #système_d’information_Schengen (le #SIS, qui gère les alertes sur les personnes et objets recherchés ou disparus), le système d’information sur les visas (#VIS), la base de données des #casiers_judiciaires (#Ecris-TCN) et le #Codex pour la #coopération_judiciaire entre États membres.

    L’agence travaille notamment à mettre en place une communication par Internet entre ces différents systèmes. Pour Agnès Diallo, cette nouveauté permettra une coordination sans précédent des agents aux frontières et des institutions judiciaires nationales et européennes dans les 27 pays de l’espace Schengen.

    « On pourra suivre les migrants, réguliers et irréguliers », se félicite Fabienne Keller, députée européenne Renew et fervente défenseuse du Pacte sur les migrations. Pour la mise en place de tous ces outils, l’agence eu-Lisa devra former les États membres mais également les transporteurs et les voyageurs et voyageuses. L’ensemble de ces systèmes devrait être opérationnel d’ici à la fin 2026.

    https://www.mediapart.fr/journal/international/050324/strasbourg-l-europe-intensifie-discretement-le-fichage-des-migrants

    #fichage #migrations #réfugiés #biométrie
    via @karine4
    ping @_kg_

  • Sans titre
    https://pouet.chapril.org/@deylord/111937484481989886

    Via Rx3, Gus vient de publier son TOP 10 2023 :Chez Real Rebel Radio, on a une seule vraie ligne directrice : on ne parle que de la musique qu’on a aimée. Je me suis posé la question de ce choix en voyant le succès des compilations « pires albums de l’année » un peu partout. Pourquoi ne pas parler du pire et bien se marrer ?https://www.real-rebel-radio.net/2024/02/15/top-10-2023-version-gus#2023 #album #CodeOrange #DankoJones #Eclipse #HoldingAbsence #LordOfTheLost #Neuromancer #review #SleepToken #Starbenders #Sup #TheHives #Top10

  • TOP 10 2023 / Version Gus

    Via Rx3, Gus vient de publier son TOP 10 2023 :

    Chez Real Rebel Radio, on a une seule vraie ligne directrice : on ne parle que de la musique qu’on a aimée. Je me suis posé la question de ce choix en voyant le succès des compilations « pires albums de l’année » un peu partout. Pourquoi ne pas parler du pire et bien se marrer ?

    La réponse tient en deux temps : d’une part je n’ai pas envie de perdre du temps avec ce qui ne m’a pas plu et d’autre part vu le nombre d’albums qui sortent, je préfère mettre en lumière la crème de la crème. Et comme j’ai pris trois plombes à faire mon classement, parce que 2023 était sacrément qualitative, je suis à la bourre. Donc c’est parti, sans plus attendre et pour la première fois depuis très longtemps, un vrai top 10 sans tricher.

    https://www.real-rebel-radio.net/2024/02/15/top-10-2023-version-gus

    #2023 #album #CodeOrange #DankoJones #Eclipse #HoldingAbsence #LordOfTheLost #Neuromancer #review #SleepToken #Starbenders #Sup #TheHives #Top10

  • Questo fine settimana sulle Alpi la polizia ha ammazzato una persona, ma per la stampa l’unica vittima è un campo da golf.

    De #Lorenzo_D'Agostino

    🧵20 tweet per ristabilire la realtà dei fatti.

    Venerdì scorso sono andato a Claviere, l’ultimo paese italiano della Val di Susa sul confine francese, per partecipare al campeggio itinerante «Passamontagna». Mi avevano invitato a raccontare le mie inchieste sull’antimafia in una serie di dibattiti sulle politiche di frontiera.

    In questi giorni centinaia di persone stanno attraversando il passo di frontiera del Monginevro, spesso di notte per sentieri pericolosi. L’idea del campeggio era attraversare il confine con una grande marcia tutti insieme, in sicurezza, persone migranti e solidali.

    Sabato dopo pranzo, smantellato l’accampamento, ci siamo messi in marcia. Lentamente senza lasciare nessuno indietro. Nel gruppo c’erano persone stremate da un lungo viaggio, donne con bambini piccoli, qualche anziano. L’atmosfera era allegra. Ma appena passata la frontiera...

    ...ci siamo trovati davanti uno schieramento di gendarmi francesi in antisommossa. Occupando le alture, ci hanno bloccati su un viottolo molto scosceso. Un gesto violento, un lancio di gas, avrebbe provocato una caotica e pericolosissima fuga all’indietro del gruppo.

    Io che non ho esperienza di queste cose pensavo che il blocco si potesse forzare: eravamo dieci volte più numerosi. A 1800 metri d’altezza, lontani da ambulanze e ospedali, la gendarmerie era veramente disposta a rischiare decine di feriti, forse ammazzare qualcuno?
    Chi ha a che fare ogni giorno con la polizia francese però non ha avuto dubbi: con tante persone vulnerabili e inesperte nel gruppo, bisognava evitare lo scontro a ogni costo. I gendarmi hanno annunciato l’uso imminente della forza, e il gruppo si è dato lentamente indietro.
    Rientrando al campo base, abbiamo costeggiato un campo da golf. Un enorme spazio privatizzato a cavallo della frontiera, dove i turisti ricchi si muovono liberamente tra Italia e Francia. Il contrasto con il trattamento riservato a migranti e solidali era lacerante.

    Un piccolo gruppo si è staccato dal corteo, ha divelto le recinzioni e ha danneggiato il campo da golf. Non tutti hanno ritenuto opportuna quest’azione, ma la rabbia che esprimeva è la rabbia che sentivamo tutti.

    Rientrati a Claviere, si è ragionato sul da farsi. L’idea di agevolare il passaggio di frontiera delle persone in transito con una grande marcia è stata archiviata: era chiaro che la gendarmerie non avrebbe lasciato passare nessuno, finché durava il Passamontagna.
    I migranti avrebbero passato la frontiera come hanno sempre fatto: di notte, a piccoli gruppi, per i sentieri più impervi, nascondendosi da droni e visori termici della polizia. Il campeggio forniva, almeno, una base sicura dove dormire e a cui tornare in caso di respingimento.
    Quella sera ragionavo con una compagna: se a qualcuno succedesse qualcosa di brutto passando la frontiera, di chi sarebbe la colpa? A mio avviso, certamente della polizia: bloccando la possibilità di un attraversamento in sicurezza, si è assunta ogni eventuale conseguenza.
    Non è una discussione oziosa: l’ordinamento giuridico contempla la figura del «dolo eventuale». In Italia si usa per accusare di omicidio scafisti veri o inventati. Si dà quando chi agisce accetta il rischio che le proprie azioni causino un evento nefasto non direttamente voluto. Cassazione penale, sez. I, sentenza 15/03/2011 n ° 10411: "Il fondamento del dolo indiretto o eventuale va individuato nella rappresentazione e nell’accettazione, da parte dell’agente, della concreta possibilità, intesa in termini di elevata probabilità, di realizzazione dell’evento accessorio allo scopo perseguito in via primaria. Il soggetto pone in essere un’azione accettando il rischio del verificarsi dell’evento, che nella rappresentazione psichica non è direttamente voluto, ma appare probabile. In altri termini, l’agente, pur non avendo avuto di mira quel determinato accadimento,...

    Malgrado la delusione e la rabbia, il sabato sera è trascorso in festa. Stornelli anarchici intorno al fuoco, e un dj-set di musica africana organizzato dalle persone in transito. Io ho dormito in un tendone con una ventina di persone che si preparavano a passare il confine.

    Domenica, smantellato di nuovo il campeggio, ognuno ha preso la sua strada. Alcuni hanno deciso di sfilare in corteo verso la Francia, per creare qualche piccolo, momentaneo disagio alla circolazione su una frontiera che lascia passare i ricchi e ammazza i poveri. Li ho seguiti.
    La reazione della gendarmerie è stata immediata: dalle alture, alla cieca, una fitta pioggia di gas lacrimogeni è stata sparata sul corteo pacifico e disarmato. Io, del tutto impreparato a uno scenario del genere, sono scappato via. Per me il Passamontagna è finito così.
    Lunedì mattina, al passo del Monginevro, un ciclista ha trovato il corpo esanime di un giovane guineano. Sopravvissuto al Sahara, al Mediterraneo, ucciso tra Italia e Francia. Voglio pensare che le sue ultime ore siano state di festa, circondato dai volti amici del Passamontagna.

    Allo stesso tempo sono partite le veline ai giornali per travisare la realtà. I dibattiti e le conferenze a cui ho partecipato non ci sono stati, assicura la sindaca di Claviere. La grande marcia del sabato, bloccata dalla gendarmerie, mai esistita. L’attacco al campo da golf...

    L’attacco al campo da golf collocato falsamente nella notte tra venerdì e sabato: non più una risposta alla violenza della polizia, ma un atto di vandalismo immotivato. Il lancio di gas della domenica? Inevitabile risposta al lancio di inesistenti «bombe carta» degli anarchici...

    E alla fine l’unica vittima è la turista Raffaella. Che ha sotto il naso un’implacabile strage di stato, ma vede soltanto «una tendopoli abusiva» e 400 scalmanati che «pietre alla mano, in virtù di non so bene quale ideale protestano contro non so quale ingiustizia»

    https://twitter.com/lorenzodago/status/1689600891605716993
    https://threadreaderapp.com/thread/1689600891605716993.html

    #victime #golf #tourisme #passamontagna #manifestation #Hautes-Alpes #Val_de_suse #Italie #frontières #migrations #France #inégalités

    • Sur le campement à travers la frontière « passamontagna » du début août ; un autre mort à la frontière

      La pratique du Passamontagna n’a pas fonctionné. Après des années, plusieurs camps et de nombreuses manifestations qui nous ont amenés à passer la frontière ensemble, sans que personne -le temps d’une journée - ne risque sa vie pour franchir cette ligne imaginaire qu’est la frontière, cette fois-ci, le #passage_collectif a échoué.

      versione italiana in seguito

      english version below

      Samedi 5 août plus de 500 personnes ont quitté le campement installé à Claviere pour rejoindre la prochaine étape, en France. La gendarmerie en tenue anti-émeute, déployée sur tous les chemins, a bloqué notre passage. Des #gaz_lacrymogènes et des #grenades_assourdissantes étaient déjà positionnés en amont du #cortège. Près de trente camions et voitures anti-émeutes du côté français, plus ceux positionnés du côté italien. Il a été décidé de ne pas aller jusqu’à l’affrontement qui aurait été nécessaire pour tenter de passer, afin d’éviter un très probable massacre. La police française a changé ses pratiques au fil des ans, augmentant de temps en temps son niveau de #violence et l’utilisation d’#armes. On s’est pas voulu - dans cette situation - risquer des blessures graves.
      Comme tous les jours, ce week-end a vu passer des centaines de personnes en route pour la France. Le camp a été un bon moment pour partager des réflexions, des discussions, des danses et des bavardages. Bien que le passage collectif ait échoué, les personnes exilées de passage sont néanmoins reparties, comme chaque jour sur cette frontière maudite. Plus de 100 personnes sont arrivées à Briançon dans le week-end.

      Une trentaine de refoulements.

      La rage conséquent au refoulement de masse a provoqué quelques réactions.
      Samedi aprés-midi, un cortège s’est mis en route en direction de la frontière, surprenant certains officiers italiens qui ont dû courir, et bloquant la frontière pendant plus d’une heure.
      Le lendemain, dimanche, un autre cortège s’est formé sur la route de #Claviere à #Montgenèvre, pour tenter d’atteindre la PAF, le quartier général des gardes-frontières. Un important dispositif de gendarmes, avec des camionettes et un canon à eau, a barré la route. Les gardes mobiles ont tiré de nombreux gaz lacrymogènes et quelques grenades assourdissantes et #flashballs. Sur les chemins d’en haut, les gendarmes qui tentaient de se rapprocher ont été tenus à distance pendant un bon moment.
      Pendant plus de deux heures, la frontière est restée fermée. Si personne ne passe, personne ne passe. Les marchandises et les touristes ne passent pas non plus, de sorte que ce point de passage de frontière devient inopérent.

      Si, ces jours-ci, quelqu’un - soit-disant - a "osé" gâcher le #terrain_de_golf en écrivant ou en binant, cela ne nous semble pas être une tragédie, bien au contraire. La privatisation de cette montagne dans l’intérêt de quelques riches et de touristes fortunés conduit également à sa militarisation. Protéger cet imaginaire, le paysage des villages de montagne où l’on peut jouer au golf en toute tranquillité sur le "golf transfrontalier 18 trous" appartenant à #Lavazza et à la commune de Montgenèvre et skier sur les pistes "sans frontières". Ou encore se balader à vélo électrique sur les mêmes sentiers que ceux empruntés par des dizaines d’exilés chaque jour, mais plus souvent la nuit, justement parce qu’ils ne sont pas visibles. Une destination pour touristes fortunés ne peut pas être une zone de transit pour migrants, ça gache trop le décor. Ils construisent également deux "#réservoirs_d’eau", en volant l’eau de l’environnement, pour être sûrs de pouvoir tirer de la neige en hiver sur ces pistes. Privatisation, exploitation et militarisation des montagnes vont de pair.

      Le camp de Passamontagna a également été un moment de rencontre, de discussion et de réflexion sur le monde qui nous entoure et sur les mécanismes d’exploitation et d’exclusion. Des réunions ont été organisées pour parler de l’extractivisme néocolonial qui pousse les gens à migrer, à quitter des territoires massacrés au nom du profit. De l’externalisation des frontières et de la création d’ennemis intérieurs. Des nouveaux mécanismes de répression étatiques et européens à l’égard des exilées et des autres. De luttes contre les CPR/CRA (centres de rétention administrative).
      Parce que dans une société qui nous veut de plus en plus individualistes et séparés, nous devons de plus en plus nous connaître, nous reconnaître, nous confronter, nous unir pour combattre un système de plus en plus totalisant et totalitaire.

      A Briançon, ville de première destination pour tous celleux qui franchissent cette frontière, le centre d’hébergement solidaire Les Terrasse est surchargé. Les arrivées sont trop nombreuses et les places toujours insuffisantes. C’est aussi pour cela qu’un nouveau lieu a été ouvert et rendu public lundi. Une occupation qui se veut aussi un lieu d’accueil et de rencontre pour ceux qui luttent contre cette frontière, chacun à sa manière. Il y a besoin de soutien et de matériel !

      L’adresse est 34A Avenue de la République, hôpital les jeunes pousses SSR, Briançon.

      Un chaleureux merci à toutes les cuisines solidaires qui ont nourris des centaines des personnes pendant ces trois jours et à toutes les personnes qui y ont participé et rendu possible le camp.

      -- -

      Mais le lendemain on a appris une terrible nouvelle. Le lundi 7 aout, un jeune exilé a été retrouvé mort sur la route militaire reliant Montgenèvre à Briançon. Son nom était Moussa. Il était guinéen. Face contre terre, trouvé par un touriste à vélo. On n’en sait toujours pas plus.
      Un autre mort. Une victime de plus de cette frontière qui est de plus en plus marquée par la présence de la police aux frontières (PAF), déployée sur les chemins jour et nuit.
      Le onzième, le douzième, le vingtième, qui sait. Les chiffres ne sont pas clairs car tous les décès ne sont pas rendus publics. Officiellement, dix corps ont été retrouvés depuis 2018.
      Comme pour les autres décès, c’est clair qui sont les responsables. Il ne s’agit pas d’une mort aléatoire. Ce n’est pas de la malchance. Ce n’est pas un touriste qui meurt. C’est un "migrant" de plus, jeté des bus et des trains à la frontière, obligé de marcher la nuit pour échapper aux contrôles, pourchassé par les flics parce qu’il est catégorisé comme migrant et sans papiers, généralement parce que pauvre. Sur ces chemins, la PAF mène une chasse constante et raciste à tous ceux qui ne sont pas blancs et ne ressemblent pas à des touristes prêts à dépenser leur argent sur des terrains de golf ou des pistes de ski transformées en terrain de jeu pour vélos électriques en été.
      Et c’est à vélo, à pied ou en voiture que la PAF rôde sur les pistes à la recherche de ceux qui n’ont pas les bons papiers pour les traverser. Une nouvelle force militaire vient d’arriver à Montgenèvre avec pour objectif de limiter encore plus les entrées indésirables. Il y a des centaines de flics qui protègent cette frontière. Mais le flux de personnes ne s’arrête pas, car aucun filet, mur ou garde ne pourra jamais bloquer complètement le désir de liberté et la recherche d’une vie meilleure.
      Mais la paix est difficile à trouver aujourd’hui.
      Peut-être que si nous avions pu marcher ensemble, cela ne serait pas arrivé. Peut-être que si le Passamontagna avait fonctionné, ce garçon ne serait pas mort.
      Tous les flics présents sur ces chemins samedi et dimanche ont du sang sur les mains. Tout comme le préfet de Gap, qui avait rendu illégales toutes les manifestations et tous les campements pendant le week-end, et qui a donné l’ordre d’entraver le passage de toutes les manières possibles, a du sang sur les mains.

      Chaque policier est une frontière. Le bras armé d’un Etat qui continue à diviser, sélectionner et tuer au gré de ses intérêts politiques et économiques.
      Que les responsables paient cher, ici, à Montgenèvre, à Briançon, partout en France.

      Un pensée vient obscurcir notre esprit. Nous avons du mal à perdre de vue que le corps a été retrouvé sur la route militaire, qui peut être empruntée à pied mais aussi avec une voiture 4x4, que les gardes utilisent pour effectuer leurs patrouilles. Il est difficile de mourir par accident sur cette route, d’autant plus en été.
      Trop de personnes sont déjà mortes à la frontière, en fuyant la police. Rappelons Blessing Matthew, une jeune Nigériane de 20 ans, morte en 2018 dans la Durance en tentant d’échapper aux gendarmes qui la poursuivaient. Ou encore Fahtallah, retrouvé mort dans le barrage près de Modane, où il s’était aventuré après avoir été refoulé. Ou Aullar, 14 ans, mort écrasé par le train qu’il n’avait pu prendre à Salbertrand, en direction de la frontière. Ou encore tous ceux qui sont morts de froid ou sont tombés après avoir été refoulés à la frontière et s’être aventurés sur les sentiers les plus élevés.
      La militarisation de ces montagnes tue.

      La PAF, les gendarmes, l’Etat français, l’Europe. Ici les responsables de cette mort.

      La frontière est partout, dans chaque frontière à l’intérieur et à l’extérieur de l’Europe, là où elle est peut-être la plus reconnaissable, mais elle est aussi dans chaque rue, place ou gare où la police contrôle les papiers, elle est dans les centres de rétention administrative (CRA), elle est dans chaque bureau Frontex disséminé en Europe, elle est dans chaque usine d’armement ou dispositif de surveillance qui est produit en Europe et remis à la police des frontières.
      D’où une invitation à agir chacun à sa manière, chacun à sa place, contre les frontières.

      CONTRE TOUTES LES FRONTIÈRES, LES ÉTATS QUI LES CRÉENT ET LES UNIFORMES QUI LES PROTÈGENT.
      Quelques participants au camping Passamontagna
      Considerazioni sul campeggio passamontagna 2023. Un altro morto di frontiera.

      La pratica del Passamontagna non ha funzionato. Dopo anni, vari campeggi e numerose manifestazioni che ci hanno portato ad attraversare il confine assieme, senza che nessunx - per un giorno - rischiasse la vita per superare questa linea immaginaria chiamata frontiera, questa volta il passaggio collettivo é fallito.

      Sabato più di 500 persone sono partite dall’accampamento allestito a Claviere per arrivare alla prossima tappa, in Francia. I gendarmi in antisommossa, schierata su tutti i sentieri, hanno bloccato il passaggio. Lacrimogeni e bombe stordenti alla mano, posizionati già a monte rispetto al corteo. Quasi una trentina tra camionette e macchine sul lato francese, più quelle posizionate sul lato italiano. E’ stato scelto di non arrivare allo scontro che sarebbe stato necessario per tentare di passare, per evitare un probabile massacro. La polizia francese ha cambiato pratica in questi anni, aumentando di volta in volta il suo livello di violenza e uso delle armi. Non si è voluto - in quella situazione - rischiare feriti gravi.

      Come ogni giorno, anche in questo week end erano centinaia le persone di passaggio dirette in Francia. Il campeggio é stato un bel momento per condividere riflessioni, discussioni, balli e racconti. Nonostante il passaggio collettivo sia fallito, le persone di passaggio si sono comunque messe in cammino successivamente, come avviene ogni giorno su questa maledetta frontiera. Più di 100 persone sono arrivate a Briaçon nel weekend. Una trentina i push-back.

      La rabbia conseguente al respingimento di massa ha provocato alcune reazioni. Sabato pomeriggio un piccolo corteo é partito in direzione della strada sul confine, cogliendo di sorpresa qualche agente che si é ritrovato a dover correre, e bloccando la frontiera per più di un’ora.
      Domenica un altro corteo é stato fatto sulla strada che da Claviere porta a Monginevro, nel tentativo di arrivare alla caserma della PAF, la sede delle guardie che proteggono il confine. Un dispositivo importante di gendarmi, con camionette e un idrante sbarravano la strada. Le guardie hanno sparato lacrimogeni e qualche bomba stordente e priettili di gomma. Sui sentieri sopra la strada sono stati tenuti a distanza i gendarmi che cercavano di avvicinarsi.
      Per più di due ore la frontiera é rimasta chiusa.
      Se non passano tutti, non passa nessuno. Nemmeno le merci e i turisti, per cui questa frontiera di solito non esiste.

      Se in queste giornate qulcunx - dicono - ha "osato" rovinare i campi da golf con qualche scritta o zappata, non ci sembra una tragedia. La privatizzazione di questa montagna per gli interessi di pochi ricchi e dei turisti benestanti é anche ciò che porta alla sua militarizzazione. È anche per proteggere quest’immaginario, lo scenario dei paesini di montagna dove giocare a golf in tranquillità sulle "18 buche transfontaliere" di proprietà Lavazza e del Comune di Monginevro e sciare sulle piste "senza confine”, che vengono militarizzati i sentieri di queste montagne. Una meta per il turismo ricco non può essere zona di passaggio per migranti. A Monginevro stanno anche costruendo due "bacini idrici", che sottrarranno acqua all’ambiente circostante, per assicurare di avere neve artificiale nei caldi inverni a venire.
      Privatizzazione, sfruttamento e militarizzazione della montagna sono parte dello stesso meccanismo.

      Il campeggio Passamontagna è stato anche un momento di incontro, discussione, ragionamento sul mondo che ci circonda e sui dispositivi di sfuttamento ed esclusione. Ci sono stati incontri dedicati all’estrattivismo neocoloniale che spinge le persone a migrare, ad andarsene da territori massacrati in nome del profitto. Si è discusso di esternalizzazione delle frontiere e della creazione dei nemici interni. Di scafismo e DIA . Dei nuovi meccanismi legilsativi di guerra verso i/le migranti e solidali. Di lotte ai CPR/CRA.
      In una società che ci vuole sempre più individualisti e separati, dobbiamo incontrarci, conoscerci, riconoscerci, confrontarci e unirci per lottare un sistema sempre più totalitario.

      A Briançon, prima città di arrivo per tuttx coloro che attraversano questo confine, il rifugio solidale Les Terrasse é sovraccarico. Troppe le persone che arrivano, e i posti sono insufficienti. Anche per questo un nuovo spazio é stato aperto e reso pubblico lunedì 7 agosto. Un’occupazione che vuole essere anche un luogo di ospitalità e di incontro per chi questa frontiera la combatte, ognuno a suo modo. C’é bisogno di sostegno e materiali !
      L’indirizzo é 34A Avenue de la République, hopital les jeunes pousses SSR, Briançon.

      Un ringraziamento enorme và a tutte le cucine solidali che hanno nutrito centinaia di persone in questi tre giorni e tutte le persone che hanno partecipato e reso possibile il campeggio.

      -- -

      Ma nei giorni successivi viene data una notizia terribile. Lunedì 7 agosto, un giovane "migrante" é stato trovato morto sulla strada militare che da Monginevro arriva a Birançon. Faccia a terra, ritrovato da un turista in bicicletta. Il suo nome era Moussa. Arrivava dalla Guinea.
      Per il momento non si sà molto di più.
      Un’altra morte. Un’altra vittima di questo confine che prende le sembianze dalla polizia di frontiera (PAF) schierata sui sentieri giorno e notte.
      La undicesima, dodicesima, ventesima, chissà. I numeri non sono chiari perché non tutte le morti vengono rese pubbliche. Ufficialmente, dal 2018 ad oggi, son stati ritrovati dieci cadaveri. E non é una morte casuale. Non é la sfortuna.
      A morire è l’ennesimo "migrante", buttato giù dai bus e treni in frontiera, obbligato a camminare di notte per fuggire in controlli, inseguito dalle guardie per il suo essere senza documenti, tendenzialmente perché povero. Come per le altre morti, i responsabili sono chiari. Su questi sentieri la PAF effettua una caccia costante, razzista, verso chi non é bianco e non sembra un turista pronto a spendere i suoi soldi sui campi da golf o sulle piste da sci che diventano parco giochi per bici elettriche d’estate.
      Ed é in bicicletta, a piedi, su quad o in macchina che si apposta la PAF sui sentieri alla ricerca di chi non ha il buon pezzo di carta per attraversarli. Dotata di droni, sensori e visori notturni, una nuova forza militare é arrivata recentemente a Monginevro con lo scopo di limitare ancora di più gli ingressi indesiderati. Centinaia di guardie proteggono questo confine. Ma il flusso di persone non si ferma, perché nessuna rete, muro o guardia riuscirà mai a bloccare il desiderio di libertà e la ricerca di una vita migliore.
      Ma é difficile oggi trovare pace.
      Forse, se il Passamontagna avesse funzionato, quel ragazzo non sarebbe morto.
      Ogni sbirro presente su quei sentieri sabato e domenica ha le mani sporche di sangue. Così come ha le mani sporche di sangue il Prefetto di Gap, che ha reso illegale ogni manifestazione e campeggio nel week end, e che ha dato ordine di impedire con ogni mezzo necessario il passaggio.
      Ogni sbirro é una frontiera. Braccio armato di uno stato che divide, seleziona e uccide a seconda dei propri interessi politici ed economici.
      Che la paghino cara i responsabili, qui, a Monginevro, a Briançon, ovunque.

      Un pensiero ci offusca la mente. Ci rimane difficile non pensare al fatto che il corpo é stato trovato sulla strada militare, percorribile a piedi e anche con una macchina 4x4, che infatti usano le guardie per effettuare i loro pattugliamenti. Difficile morire per caso su quella strada.
      Già troppi i morti in frontiera, in fuga dalla polizia. Ricordiamo Blessing Matthew, giovane ventenne nigeriana morta nel 2018 nel fiume Durance mentre cercava di scappare dai gendarmi che la inseguivano. O Fahtallah, trovato morto nella diga vicino a Modane, dove si era avventurato dopo essere stato respinto. O il 14enne Aullar, morto stritolato dal treno che non poteva prendere a Salbertrand, diretto al confine. O tutti gli altri morti di freddo o caduti dopo esere stati respinti alla frontiera ed essersi inespicati sui sentieri più alti.
      La militarizzazione di quste montagne uccide.
      La PAF, i gendarmi, lo stato francese, l’europa. Qui i responsabili di questa morte.

      La frontiera è ovunque, in ogni confine interno ed esterno all’europa, dove forse è più riconoscibile, ma è anche in ogni strada, piazza o stazione dove la polizia controlla i documenti, è nei centri di detenzione per il rimpatrio, è in ogni ufficio di Frontex sparso sul territorio europeo, è in ogni fabbrica di armi o di dispositivi di sorveglianza che prodotti in europa vengono regalati alle polizie di confine.
      Da qua un invito, di agire ognunx a suo modo, ognunx nel proprio luogo, contro le frontiere.

      CONTRO OGNI FRONTIERA, GLI STATI CHE LE CREANO, E LE DIVISE CHE LE PROTEGGONO
      Alcunx partecipanti al campeggio Passamontagna
      Considerations on the camping against the borders passamontagna. Another border death.

      The Passamontagna’s practice did not work. After years, various camps and numerous demonstrations that led us to cross the border together, without anyone - for one day - risking their life to cross this imaginary line called border, this time the collective crossing failed.

      On Saturday 5th, in fact, more than 500 people left the campsite set up in Claviere to reach the next stop, in France. The gendarmerie in riot gear, deployed on all the paths, blocked our passage. Tear gas and stun grenades were already positioned upstream from the procession. Almost thirty trucks and riot cars on the French side, plus those positioned on the Italian side. It was decided not to go to the clash that would have been necessary to try to pass, to avoid a very likely massacre. The French police have changed their practice over the years, increasing their level of violence and use of weapons from time to time. We did not want - in that situation - to risk serious injuries.
      Like every day, this weekend there were hundreds of people passing through on their way to France. The camp was a good time to share reflections, discussions, dancing and chatting. The people passing through nevertheless left, as happens every day on this cursed border. More than 100 people arrived in Briançon this weekend. Around thirty push-backs.

      The anger at not being able to cross the border to continue camping in France provoked some reactions.
      On the same day, Saturday, a march started in the direction of the road, catching some Italian officers by surprise as they had to run, and blocking the border for more than an hour.
      The next day, Sunday, another march took place on the road from Claviere to Montgenèvre, in an attempt to reach the PAF, the headquarters of the guards protecting the border. An important device of gendarmes, with small trucks and a water cannon barred the road. The guards fired many tear gas and some stun grenades and flashballs. On the paths above, the guards that tried to get closer went keeped far.
      For more than two hours the border remained closed. If no one passes, no one passes. Neither do goods or tourists, so in practice this border does not exist.
      If these days someone - they say - has ’dared’ to spoil the golf course with some writing or hoeing, it does not seem like a tragedy, quite the contrary. The privatisation of this mountain for the interests of the rich few and wealthy tourists is what also leads to its militarisation. To protect this inmaginary, the scenery of the mountain villages where one can play golf in peace on the ’18-hole cross-border golf course’ owned by Lavazza and the Montgenèvre municipality and ski on the ’borderless’ slopes. Or whizzing on electric bicycles on the same trails travelled by dozens of migrants every day but more often at night, precisely because they cannot be seen. A destination for wealthy tourists cannot be a transit area for migrants. They are also building two ’water reservoirs’, stealing water from the surrounding environment, to make sure they can shoot snow in winter on these trails. Privatisation, exploitation and militarisation of the mountains go together.

      The Passamontagna camp was also a time for meeting, discussion, and reasoning about the world around us and the devices of exploitation and exclusion. There were meetings that spoke of neo-colonial extractivism that pushes people to migrate, forced to leave territories massacred in the name of money. Of externalisation of borders and the creation of internal enemies. Of scafism and DIA (anti-mafia investigative directorate). Of new state and European repression mechanisms towards migrants and others. Of confrontation in the CPR/CRA struggles.
      Because in a society that wants us to be increasingly individualistic and separate, we must increasingly know each other, recognise each other, confront each other, unite to fight an increasingly totalising and totalitarian system.

      In Briançon, town of initial destination for all those who cross this border, the solidarity shelter Les Terrasse is overloaded. Too many people arrive, and places are always running out. This is also why a new place was opened and made public on Monday. An occupation that also wants to be a place of hospitality and a meeting place for those who fight this border, each in their own way. Support and materials are needed !
      The address is 34A Avenue de la République, hopital les jeunes pousses SSR, Briançon.

      A huge thank you goes to all the solidarity kitchens that fed hundreds of people over these three days and all the people who participated and made the camp possible.

      -- -

      But we learn a terrible news in the next days. Monday 7 agust, a young migrant was found dead on the military road from Montgenèvre to Briançon. Face down on the ground, found by a tourist on a bicycle. We still don’t know anything more.
      Another death. Another victim of this border that takes the shape of the border police (PAF) deployed on the paths day and night.
      The 11th, 12th, 20th, who knows. The numbers are unclear because not all deaths are made public. Officially, ten bodies have been found since 2018.
      As with the other deaths, it’s clear who is responsible. It is not a random death. It is not bad luck. It is not a tourist who dies. It is yet another "migrant", thrown off buses and trains at the border, forced to walk at night to escape through controls, chased by guards for being a migrant and undocumented, tending to be poor. On these paths the PAF carries out a constant, racist hunt towards anyone who is not white and does not look like a tourist ready to spend his money on golf courses or ski slopes turned into playground for electric bikes in summer.
      And it is by bicycle, on foot or by car that the PAF lurks on the trails looking for those who do not have the good papers to cross them. A new military force has recently arrived in Montgenèvre with the aim of limiting unwanted entry even further. Hundreds guards protect this border. But the flow of people does not stop, because no net, wall or guard will ever be able to completely block the desire for freedom and the search for a better life.
      But peace is difficult to find today.
      Perhaps if we had been able to walk together this would not have happened. Perhaps if the Passamontagna had worked that boy would not have died.
      Every cop on those paths on Saturday and Sunday has blood on his hands.
      So too has blood on his hands the Prefect of Gap, who made all demonstrations and camping illegal over the weekend, and who gave orders to prevent the passage in every way.
      Every cop is a border. The armed arm of a state that continues to divide, select and kill according to its political and economic interests.
      Let those responsible pay dearly, here, at Montgenèvre, at Briançon, everywhere in France.

      Another thought clouds our minds. We find it hard not to think about the fact that the body was found on the military road, which can be travelled on foot and also with a 4x4 car, which the guards use to carry out their patrols. It is difficult to die by accident on that road.
      Already too many have died on the border running the police. Recall Blessing Matthew, a young 20-year-old Nigerian woman who died in 2018 in the Durance River while trying to escape from the gendarmes who were chasing her. Or Fahtallah, found dead in the dam near Modane, where he had ventured after being turned back. Or 14-year-old Aullar, who died crushed by the train he could not catch in Salbertrand, bound for the border. Or all the others who froze to death or fell after being turned back at the border and venturing onto the highest paths.

      Militarisation kills on these montains.
      The PAF, the gendarmes, the French state, Europe. Here the responsible for this death.

      The border is everywhere, in every border inside and outside Europe, where perhaps it is most recognisable, but it is also in every street, square or station where the police check documents, it is in the detention centres for repatriation, it is in every Frontex office scattered across Europe, it is in every arms factory or surveillance device that is produced in Europe and given to the border police.
      Hence an invitation, to act each in his own way, each in his own place, against borders.

      AGAINST ALL BORDERS, THE STATES THAT CREATE THEM AND THE UNIFORMS THAT PROTECT THEM
      Some participants of the Passamontagna camp

      https://valleesenlutte.org/spip.php?article606

  • #Texas prepares to deploy #Rio_Grande buoys in governor’s latest effort to curb border crossings

    Texas began rolling out what is set to become a new floating barrier on the Rio Grande on Friday in the latest escalation of Republican Gov. Greg Abbott’s multibillion-dollar effort to secure the U.S. border with Mexico, which already has included bussing migrants to liberal states and authorizing the National Guard to make arrests.

    But even before the huge, orange buoys were unloaded from the trailers that hauled them to the border city of Eagle Pass, there were concerns over this part of Abbott’s unprecedented challenge to the federal government’s authority over immigration enforcement. Migrant advocates voiced concerns about drowning risks and environmentalists questioned the impact on the river.

    Dozens of the large spherical buoys were stacked on the beds of four tractor trailers in a grassy city park near the river on Friday morning.

    Setting up the barriers could take up to two weeks, according to Lt. Chris Olivarez, a spokesperson for the Texas Department of Public Safety, which is overseeing the project.

    Once installed, the above-river parts of the system and the webbing they’re connected with will cover 1,000 feet (305 meter) of the middle of the Rio Grande, with anchors in the riverbed.

    Eagle Pass is part of a Border Patrol sector that has seen the second highest number of migrant crossings this fiscal year with about 270,000 encounters — though that is lower than it was at this time last year.

    The crossing dynamics shifted in May after the Biden administration stopped implementing Title 42, a pandemic era public health policy that turned many asylum seekers back to Mexico. New rules allowed people to seek asylum through a government application and set up appointments at the ports of entry, though the maximum allowed in per day is set at 1,450. The Texas governor’s policies target the many who are frustrated with the cap and cross illegally through the river.

    Earlier iterations of Abbott’s border mission have included installing miles of razor wire at popular crossing points on the river and creating state checkpoints beyond federal stops to inspect incoming commercial traffic.

    “We always look to employ whatever strategies will be effective in securing the border,” Abbott said in a June 8 press conference to introduce the buoy strategy.

    But the state hasn’t said what tests or studies have been done to determine risks posed to people who try to get around the barrier or environmental impacts.

    Immigrant advocates, including Sister Isabel Turcios, a nun who oversees a migrant shelter in Piedras Negras, Mexico, which sits just across the river from Eagle Pass, have remained vigilant about the effects of the new barrier on migration. Turcios said she met with the Texas Department of Public Safety in the days leading up to the arrival of the buoys and was told the floating barrier would be placed in deep waters to function as a warning to migrants to avoid the area.

    Turcios said she is aware that many of the nearly 200 migrants staying in her shelter on any given day are not deterred from crossing illegally despite sharp concertina wire. But that wire causes more danger because it forces migrants to spend additional time in the river.

    “That’s more and more dangerous each time ... because it has perches, it has whirlpools and because of the organized crime,” Turcios said.

    Texas Department of Public Safety Director Steven McCraw addressed the danger that migrants may face when the buoys are deployed during the June press conference when Abbott spoke: “Anytime they get in that water, it’s a risk to the migrants. This is the deterrent from even coming in the water.”

    Less than a week ago — around the Fourth of July holiday — four people, including an infant, drowned near Eagle Pass as they attempted to cross the river.

    The federal International Boundary and Water Commission, whose jurisdiction includes boundary demarcation and overseeing U.S.-Mexico treaties, said it didn’t get a heads up from Texas about the proposed floating barrier.

    “We are studying what Texas is publicly proposing to determine whether and how this impacts our mission to carry out treaties between the US and Mexico regarding border delineation, flood control, and water distribution, which includes the Rio Grande,” Frank Fisher, a spokesperson for the commission, said in a statement.

    On Friday morning, environmental advocates from Eagle Pass and Laredo, another Texas border city about 115 miles (185 kilometers) downriver, held a demonstration by the border that included a prayer for the river ahead of the barrier deployment.

    Jessie Fuentes, who owns a canoe and kayaking business that takes paddlers onto the Rio Grande, said he’s worried about unforeseen consequences. On Friday, he filed a lawsuit to stop Texas from using the buoys. He’s seeking a permanent injunction, saying his paddling business is impacted by limited access to the river.

    “I know it’s a detriment to the river flow, to the ecology of the river, to the fauna and flora. Every aspect of nature is being affected when you put something that doesn’t belong in the river,” Fuentes said.

    Adriana Martinez, a professor at Southern Illinois University who grew up in Eagle Pass, studies the shapes of rivers and how they move sediment and create landforms. She said she’s worried about what the webbing might do.

    “A lot of things float down the river, even when it’s not flooding; things that you can’t see like large branches, large rocks,” Martinez said. “And so anything like that could get caught up in these buoys and change the way that water is flowing around them.”

    https://apnews.com/article/buoys-texas-immigration-rio-grande-mexico-522e45febd880de1453460370043a25f

    https://twitter.com/clemrenard_/status/1679018421449637888

    #mur_flottant #frontières #migrations #asile #réfugiés #USA #Etats-Unis #barrières_frontalières #barrière_flottante

    En #Grèce...
    Grèce. Le « #mur_flottant » visant à arrêter les personnes réfugiées mettra des vies en danger
    https://seenthis.net/messages/823621

    • Gov. Abbott is destroying the Rio Grande for a fearmongering photo-op.


      Miles of deadly razor-wire have been deployed to ensnare & impale border crossers. Bobcats, bear, mule deer & other wildlife will also be cut off from their main source of water.

      https://twitter.com/LaikenJordahl/status/1691158344361480194

      #fil_barbelé #barbelé

    • Un mur flottant équipé de « scies circulaires » à la frontière américano-mexicaine

      Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux le 8 août 2023 permettent d’observer de plus près la barrière frontalière flottante installée par le gouverneur du Texas, Greg Abbott, et destinée à empêcher les migrants clandestins d’entrer aux États-Unis. Ces installations controversées, près desquelles un corps a récemment été retrouvé, sont équipées de disques métalliques pointus fabriqués par Cochrane Global.

      Quand le gouverneur du Texas, Greg Abbott, a annoncé le 6 juin 2023 l’installation d’une « barrière marine flottante » pour dissuader les migrants de franchir illégalement la frontière sud des États-Unis, un détail important a été omis : entre les bouées orange qui composent l’ouvrage se trouvent des lames de scie circulaire aiguisées, qui rendent le franchissement presque impossible sans risque de se blesser.

      Des représentants de l’association Congressional Hispanic Caucus (CHC) se sont rendus le 8 août 2023 à Eagle Pass, au Texas, et ont partagé de nombreuses vidéos sur leur compte X (anciennement Twitter).

      Les vidéos montrent de plus près les installations et ces disques métalliques tranchants entre les #bouées_flottantes.

      La petite ville d’#Eagle_Pass est devenue l’un des points de passage les plus dangereux de la frontière américano-mexicaine, marquée à cet endroit par le fleuve Rio Grande : les noyades de migrants y sont devenues monnaie courante.

      Le CHC a déclaré que ses membres étaient venus au Texas pour « tirer la sonnette d’alarme sur ces tactiques inhumaines mises en place par le gouverneur Abbott ».

      Une vidéo de 12 secondes, partagée par l’élue à la Chambre des représentants Sylvia Garcia, a été visionnée plus de 25 millions de fois.

      Appalled by the ongoing cruel and inhumane tactics employed by @GovAbbott at the Texas border. The situation’s reality is unsettling as these buoys’ true danger and brutality come to light. We must stop this NOW ! pic.twitter.com/XPc4C8Tnl0
      — Rep. Sylvia Garcia (@RepSylviaGarcia) August 8, 2023

      Le 21 juillet 2023, le ministère américain de la Justice a déposé une plainte contre le gouverneur Greg Abbott au sujet de la barrière frontalière flottante. L’action en justice qualifie d’"illégale" la mise en place d’une telle barrière et vise à forcer le Texas à l’enlever pour des raisons humanitaires et environnementales.

      « Ils traitent les êtres humains comme des animaux »

      La militarisation de la frontière sud des États-Unis avec le Mexique fait partie de l’#investissement de plusieurs milliards de dollars déployé par le gouverneur du Texas Greg Abbott pour stopper « de manière proactive » les arrivées de migrants par cette zone frontalière.

      La clôture flottante n’est qu’un seul des six projets de loi crédités en tout de 5,1 milliards de dollars de dotation et qui ont été annoncés le 6 juin 2023.

      La politique migratoire stricte du Texas, qui consiste notamment à transporter des personnes par car vers les États démocrates du Nord et à autoriser la Garde nationale à procéder à des arrestations, a incité d’autres États républicains à prendre des mesures similaires pour freiner l’immigration illégale.

      Contacté à plusieurs reprises par la rédaction des Observateurs, le bureau du gouverneur Abbott ne nous a pas répondu.

      Everyone needs to see what I saw in Eagle Pass today.

      Clothing stuck on razor wire where families got trapped. Chainsaw devices in the middle of buoys. Land seized from US citizens.

      Operation Lone Star is barbaric — and @GovAbbott is making border communities collateral damage. pic.twitter.com/PzKyZGWfds
      — Joaquin Castro (@JoaquinCastrotx) August 8, 2023

      « Je veux que vous regardiez ici le dispositif de type tronçonneuse qu’ils ont caché au milieu de ces bouées. Et quand vous venez ici, vous pouvez voir au loin tous ces fils de fer barbelés près du fleuve », a commenté le membre du Congrès américain Joaquin Castro, qui a également participé à la visite du CHC au Texas.

      « Le gouvernement de l’État [du Texas, NDLR] et Greg Abbott traitent les êtres humains comme des animaux », a-t-il ajouté dans une vidéo publiée le 8 août 2023 sur son compte X.

      Une frontière flottante fabriquée par Cochrane Global

      Texas began installation of its marine barrier near Eagle Pass. One pro-illegal immigration activist I met taking video elsewhere was outraged, saying it’ll never work. But… if she believes that, why get so verklempt ?Just shrug, smirk and go away. But they must think it’ll work ! pic.twitter.com/4fzdHdNJw8
      — Todd Bensman (@BensmanTodd) July 11, 2023

      Dans la vidéo de 12 secondes de Sylvia Garcia, on entend une personne dire : « Quelqu’un a fait beaucoup d’efforts ridicules pour concevoir ces installations. »

      Sur les bouées, on peut lire le mot « #Cochrane ». #Cochrane_Global est une multinationale spécialisée dans les « barrières [...] de haute sécurité » destinées à l’usage de gouvernements, d’entreprises ou de particuliers.

      Sur son site web, Cochrane Global indique que « la barrière flottante brevetée est composée de plusieurs bouées interconnectées qui peuvent être étendues à n’importe quelle longueur et personnalisées en fonction de l’objectif ».

      Le 4 août 2023, un corps a été retrouvé près du mur flottant installé sur le fleuve, en face d’Eagle Pass, au Texas.

      Il n’est pas clair à ce stade si l’ajout de lames de scie circulaire aux bouées orange a été pensé et fabriqué par Cochrane Global ou s’il a été fait à la demande des autorités de l’État.

      La rédaction des Observateurs a contacté Cochrane Global pour obtenir un commentaire, sans succès. Nous publierons sa réponse dès que nous l’aurons reçue.

      https://observers.france24.com/fr/am%C3%A9riques/20230811-un-mur-flottant-%C3%A9quip%C3%A9-de-scies-circulaires-%

      #business

    • The Floating Barrier and the Border Industrial Complex

      The Texas water wall gives a glimpse into rapidly proliferating border enforcement worldwide and the significant profit to be made from it.

      When I first came across Cochrane International, the company that built the floating barrier deployed in Eagle Pass, Texas, I watched a demonstration the company gave with detached bemusement. I was at a gun range just outside San Antonio. It was 2017, three months after Donald Trump had been sworn in and the last day of that year’s Border Security Expo, the annual gathering of Department of Homeland Security’s top brass and hundreds of companies from the border industry. Among industry insiders, the optimism was high. With Trump’s wall rhetoric at a fever pitch, the money was in the bank.

      All around me, all morning, Border Patrol agents were blasting away body-shaped cutouts in a gun competition. My ears were ringing, thanks in part to the concussion grenade I had launched—under the direction of an agent, but with great ineptitude—into an empty field as part of another hands-on demonstration. The first two days of the expo had been in the much-posher San Antonio convention center, where companies displayed their sophisticated camera systems, biometrics, and drones in a large exhibition hall. But here on the gun range we seemed to be on its raw edge.

      So when a red truck with a camo-painted trailer showed up and announced its demonstration, it wasn’t too much of a surprise. The blasting bullets still echoed all around as if they would never cease. Two men jumped out of the truck wearing red shirts and khaki pants. They frantically ran around the camo trailer, like mice scurrying around a piece of cheese trying to figure out the proper angle of attack. Then the demo began. One of the men got back in the truck, and as it lurched forward, coiling razor wire began to spill out of its rear end as if it were having a bowel movement. As the truck moved forward, more and more of Cochrane’s Rapid Deployment Barrier spilled out until it extended the length of a football field or more. It was like a microwavable insta-wall, fast-food border enforcement.

      Little did I know that six years later, this same company, Cochrane, would give us the floating barrier, with its wrecking ball–sized buoys connected side by side with circular saws. The floating barrier, as the Texas Standard put it, is the “centerpiece of #Operation_Lone_Star,” Texas governor Greg Abbott’s $4.5 billion border enforcement plan. For this barrier, which has now been linked to the deaths of at least two people, the Texas Department of Public Safety awarded Cochrane an $850,000 contract.

      While the floating wall is part of Abbott’s right-wing fear-fueled border operations, it is also a product of the broader border buildup in the United States. It embodies the deterrence strategy that has driven the buildup—via exponentially increasing budgets—for three decades, through multiple federal administrations from both sides of the aisle. In this sense, Cochrane is one of hundreds upon hundreds of companies that have received contracts, and made revenue, from border enforcement. Today, the Biden administration is giving out border and immigration enforcement contracts at a clip of 27 contracts a day, a pace that will top that of all other presidents. (Before Biden, the average was 16 contracts a day.)

      And there is no sign that this will abate anytime soon. Take the ongoing Homeland Security appropriations debate for fiscal year 2024: a detail in a statement put out by House Appropriations chair Kay Granger caught my eye: $2.1 billion will be allocated for the construction of a “physical wall along the southern border.” (This is something readers should keep a keen eye on! Cochrane certainly is.) At stake is the 2024 presidential request for CBP and ICE, at $28.2 billion. While that number is much higher than any of the Trump administration’s annual border enforcement budgets, it is less than the 2023 budget of $29.8 billion, the highest ever for border and immigration enforcement.

      But the $1.6 billion difference between 2023 and 2024 might soon disappear, thanks to supplemental funding requested by the White House, funding that would include nearly $1 billion in unrestricted funds for CBP and ICE enforcement, detention, and surveillance, and more funds for “community-based residential facilities,” among other things. While these “residential facilities” might sound nice, the National Immigrant Justice Center says they will “essentially reinstate family detention.” In other words, the White House aims to build more prisons for migrants, probably also run by private companies. The prison initiative has the support of the Senate Appropriations Committee, which has indicated that it will craft a bill that ensures the supplemental funding’s enactment.

      The tributaries of money into the broader border industrial complex are many, and all indications are that Operation Lone Star, which is drawing money from all kinds of different departments in the Texas state government, will continue as long as Abbott remains at the helm. Moreover, the Department of Homeland Security supplies local and state governments with border enforcement funding via a program called Operation Stonegarden. Under this program, Texas received $39 million in 2022, the equivalent of 47 floating barriers. Or more ambitiously the potential $2.1 billion mentioned above by Granger would amount to 2,470 of Cochrane’s water walls.

      As Cochrane project manager #Loren_Flossman testified (the Department of Justice is suing the state of Texas for building the floating barrier), the water barrier was first contracted by CBP in 2020 but shut down when Biden took office. At the time, the new president said that the administration would not build any more wall (although it has and is). Flossman would know, because he himself came to Cochrane after 17 years working in acquisitions at CBP, as he stated in his testimony. There is a trend in which CBP high brass cruise through the proverbial public-private revolving door, and Flossman is the newest well-connected former government employee peddling barriers across the globe in a world where there is a “rapid proliferation of border walls,” and there exists a border security market projected to nearly double in a decade.

      Cochrane has certainly jumped into this with full force. Besides the floating barrier, its products include an invisible wall known as ClearVu, the “finest fence you’ve never seen.” The same brochure shows this “invisible” wall around a Porsche dealership, an American Airlines building, and the Egyptian pyramids, and it says that the company’s walls can be found “across six continents” and “100 countries.” And that’s not all; such walls can be enhanced with accessories like the Cochrane Smart Coil, Electric Smart Coil, and Spike Toppings. The Smart Coil’s description reads like a menu at a fine-dining restaurant: composed of “a 730mm high Ripper Blade smart Concertina Coil, produced from the finest galvanized steel available on the market.” The “smart” part is that it will provide an “intrusion alert,” and the electric part means a potentially deadly electric current of 7,000 volts. From this menu, CBP has one contract with Cochrane from 2020 for “coil units,” but the contract doesn’t specify if it is “smart,” “electric,” or both.

      When I first saw Cochrane back in 2017 among the ear-ringing gunfire on the last day of the Border Security Expo, I had a feeling I might see them again. No matter how ludicrous the rapid barrier deployment camo truck seemed to me then, there was, indeed, plenty of money to be made.

      https://www.theborderchronicle.com/p/the-floating-barrier-and-the-border
      #complexe_militaro-industriel

  • #Nahel : ces #milices d’#extrême_droite qui se substituent à la #police | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/030723/nahel-ces-milices-d-extreme-droite-qui-se-substituent-la-police?userid=eb4
    #revoltes
    #violences_urbaines

    Un autre marche, mains attachées dans le dos et tête maintenue baissée, entouré par ceux qui l’ont « interpellé ». Plusieurs témoins rapportent à Mediapart des tabassages, notamment d’une personne qui tentait de mettre le feu à une poubelle. Plus gênant, une partie de ces faits se seraient déroulés avec la complicité de la police. Un employé d’un magasin de bricolage confie en effet avoir vu un équipage de la #BAC, dans une Skoda noire, « faire le lien entre la milice et le reste des #effectifs_de_la_police » lors de trois interpellations sauvages auxquelles il dit avoir assisté. « On les a également vus courir à côté des #policiers en tenue… », poursuit-il.

    « On a laissé faire en début de soirée, parce que ça nous a soulagés, confie un policier au Télégramme. Mais en fin de “séquence”, certains d’entre nous ont finalement décidé de les disperser, se rendant compte qu’ils y allaient un peu fort. »

    Trois autoproclamés « #anticasseurs » ont accordé une interview à la radio locale Jaime, dans laquelle ils n’ont aucune difficulté à reconnaître leur bonne entente avec les forces de l’ordre. « On se concertait avec la BAC qui nous disait où ne pas aller. Quant aux émeutiers, dès qu’ils nous voyaient, ils couraient. On courait aussi. Si on les attrapait, on leur mettait des Serflex aux mains. » Les #Serflex sont ces colliers de serrage qui font office de menottes de fortune. Leur utilisation contredit les propos tenus à la #radio, lorsqu’ils expliquent que leur action était improvisée.

    Qui sont les membres de cette milice soi-disant « spontanée » ?

    Les trois « anticasseurs » interviewés par la radio nient appartenir à un groupuscule d’extrême droite. Même si leur rhétorique, sommaire, reprend ses codes. « Non, nous sommes juste des personnes qui veulent sauver la France », résume une jeune femme. « On est des civils qui veulent sauver la France, on est des patriotes, complète un jeune homme. Je ne voulais pas voir ma ville brûler, c’est tout. Cela aurait pu être des “#extrême droite”, des “extrême gauche”, des centristes, des écologistes, j’aurais agi pareil. »

    Voir le Rassemblement national au pouvoir les effrayerait-il ? leur demande le journaliste de Jaime Radio. Réponse : « Est-ce que c’est une bonne ou une mauvaise chose, on ne peut pas savoir tant que ça n’arrive pas… »

    Des militants de Reconquête, le parti d’Éric Zemmour, ou du syndicat d’extrême droite La #Cocarde étudiante ont été vus cette nuit-là à Lorient au moment de l’intervention de la milice. « Mais c’était trop bien rodé, l’organisation était millimétrée. Jamais les partisans locaux de Reconquête ne seraient capables de cela », veut croire l’employé de magasin de bricolage précité.

    Au sein d’une ville connue pour abriter 4 000 militaires de la marine nationale, l’hypothèse d’une participation, au sein de la milice, de fusiliers marins ou de commandos marine, des anciens ou d’active, revient avec insistance. Ceux qui les ont vus agir en sont convaincus. Lors de l’entretien accordé à la radio locale, l’un des « anticasseurs » répète à plusieurs reprises « en tant que civil », une expression plutôt propre aux #militaires. Mais à ce stade, Mediapart n’a pas pu confirmer leur participation.

    • Nahel : l’armée ouvre une enquête sur la milice de Lorient
      https://www.mediapart.fr/journal/france/040723/nahel-l-armee-ouvre-une-enquete-sur-la-milice-de-lorient

      Ces derniers jours, les forums de discussion militaires et paramilitaires sur les réseaux sociaux évoquaient les événements. Lundi 3 juillet au soir, un certain « Coyote », affichant le logo des fusiliers marins augmenté d’un coyote en tenue militaire et armé, avait publié un message d’alerte : « À tous, urgent. Il semblerait que la DRM [Direction du renseignement militaire, c’est-à-dire le service de renseignement des armées – ndlr] se soit saisie de l’affaire de l’autre soir à Lorient pendant les émeutes. J’invite chacun d’entre vous qui ont des informations sur l’événement et qui en ont parlé à leurs potes de supprimer tout ça et ceux y ayant participé de serrer les fesses. »

      [...]

      Lundi soir, les démentis du maire de Lorient et de la responsable policière – qui n’ont pas répondu à nos sollicitations – ont été encore plus spectaculairement contredits par des éléments recueillis par Ouest-France.
      Le quotidien régional a publié le témoignage d’un des anticasseurs qui affirme : « Certains policiers nous ont remerciés et ont accepté notre aide, d’autres préféraient nous mettre à distance. Je comprends que ça puisse créer un malaise. Comme le maire de Lorient qui a dit que notre présence n’était qu’une rumeur : n’importe quoi ! »
      L’homme de 25 ans se présente comme un militaire ayant déjà à son actif plusieurs missions à l’étranger dans des zones de conflit. Il détaille avoir agi avec une trentaine d’autres « collègues » militaires, âgés « entre 20 et 25 ans », « mais aussi de quelques civils ». Il évoque « des fusiliers, peut-être des commandos. Il y avait différentes unités ».

      [... Enfin, une réalité statistique peut s’avérer gênante pour les garants du maintien de l’ordre. Dans la nuit de vendredi à samedi, les émeutes à Lorient ont donné lieu à quatre interpellations, comme l’a confirmé à Mediapart le procureur de la République. Or, Ouest-France compte, d’après le témoignage du milicien, quatre personnes livrées par les anticasseurs à la police. Lundi, un salarié d’un magasin de bricolage racontait à Mediapart avoir assisté à « au moins » trois interpellations sauvages .
      Faut-il en déduire que les seuls à être parvenus à appréhender des émeutiers à Lorient vendredi soir étaient des miliciens ?

      Matthieu Suc et Marine Turchi ne semblent guère soucieux du sort de leur source...

      #militaires

    • Chambéry : un homme reçoit un coup de marteau à la tête en marge d’un défilé de l’ultradroite
      https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/chambery-un-homme-recoit-un-coup-de-marteau-a-la-tete-en-marge-d-un-defil

      À Chambéry, un groupe d’une cinquantaine d’individus d’ultradroite s’est rassemblé dans le centre-ville ce lundi soir, dans le secteur du Carré Curial. Des bagarres ont ensuite éclaté et un homme a été gravement blessé à la tête après avoir reçu un coup de marteau.

    • Nahel : l’armée ouvre une enquête sur la milice de Lorient | Mediapart
      https://www.mediapart.fr/journal/france/040723/nahel-l-armee-ouvre-une-enquete-sur-la-milice-de-lorient

      L’article 73 du Code de procédure pénale prévoit les interpellations par de simples citoyens : « Dans les cas de crime flagrant ou de délit flagrant puni d’une peine d’emprisonnement, toute personne a qualité pour en appréhender l’auteur et le conduire devant l’officier de police judiciaire le plus proche. »

      Mais en l’état, plusieurs éléments interrogent. D’abord, le fait que les membres de ce groupe se soient dissimulés sous des cagoules et des cache-nez pour interpeller d’autres citoyens. Ensuite, le caractère musclé de leur intervention, qu’a reconnu le milicien interviewé par Ouest-France : « Ça aurait pu être moins violent. Quand certains allaient un peu fort, on leur disait de se calmer. »

      Enfin, une réalité statistique peut s’avérer gênante pour les garants du maintien de l’ordre. Dans la nuit de vendredi à samedi, les émeutes à Lorient ont donné lieu à quatre interpellations, comme l’a confirmé à Mediapart le procureur de la République. Or, Ouest-France compte, d’après le témoignage du milicien, quatre personnes livrées par les anticasseurs à la police. Lundi, un salarié d’un magasin de bricolage racontait à Mediapart avoir assisté à « au moins » trois interpellations sauvages.

      Faut-il en déduire que les seuls à être parvenus à appréhender des émeutiers à Lorient vendredi soir étaient des miliciens ? 

      Dans Ouest-France, le jeune homme interviewé assume en tout cas son action : « Finalement, qu’importe qu’on soit “mili”, pharmacien ou vendeur de vélos, l’essentiel, c’est ce qu’on a fait », explique-t-il. Avant de conclure : « On est fiers de ce qu’on a fait et on recommencera si le besoin se présente. Quand tu veux tout brûler, tu dois t’attendre à des réponses. »

    • Je me réjouis que des jeunes militaires de #Lorient aient apporté spontanément leur concours à la #Police dans la lutte contre les émeutiers. Ils ont ainsi concouru à éviter le pire et à protéger les personnes et les biens.

      https://twitter.com/marclefur/status/1676513406298251264

      Marc LE FUR, Député des Côtes d’Armor, Conseiller régional de Bretagne. Whitey né à Dakar, haut fonctionnaire, LR.
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Marc_Le_Fur

  • Première version d’un texte débutant par une critique de Lordon. Commentaires bienvenus !

    Vers un socle de subsistance

    Sous le nom de « salaire à vie » ou bien de « revenu de base », des propositions politiques entendent libérer l’individu de la servitude au marché de l’emploi. Les justifications à ces propositions sont diverses mais il nous semble qu’elles conduisent toutes à des bizarreries.

    Prenons comme exemple la proposition de « garantie économique générale » de Lordon, dans l’article « La transition dans la transition » paru en 2020 (1).

    Lordon défend sous ce terme les mêmes propositions que Bernard Friot sous l’expression de « salaire à vie ».
    Passons, dans un premier temps, sur le fait que Lordon défend l’argent et le marché comme ne devant pas être abolis, au motif qu’ils seraient les seuls moyens d’organiser le minimum de division du travail encore nécessaire dans une société communiste.

    Le salaire à vie, nous dit l’auteur, « délivre de toute obligation d’aller s’insérer dans la division du travail sous l’impératif reproductif de l’emploi ». Dès lors, « la question se pose notamment de savoir comment pourvoir les places à faire tenir dont personne ne voudra ».
    Les problèmes de pénuries et de désorganisations matérielles étant les pires ennemis de la révolution, « il faudra envisager une période transitoire (...) qui « gèlera » temporairement les assignations présentes à ces segments « indispensables » de la division du travail ». Dès lors comment différencier la période de transition de la marche normale du capitalisme ?

    Cette « assignation obligatoire » et transitoire à ne pas pouvoir quitter son emploi, est faite « au nom des nécessités de la division du travail, c’est-à-dire des intérêts de tous : il doit alors y avoir une contrepartie spéciale ». A savoir, nous dit Lordon, un salaire plus élevé.

    Mais qu’est-ce que cette « garantie économique générale », qui oblige -en période de transition- certains individus à tenir certains postes, en lieu et place de « la double tyrannie de la valeur d’échange et de l’emploi capitaliste » dans un monde où il y a toujours des salaires, et donc toujours des marchandises à acheter ? Certains devront absolument garder leur emploi pour que d’autres puissent refuser le leur sans crainte (la fameuse garantie), pour que ce soit le cas pour tout le monde, mais plus tard (la fameuse transition). On n’y comprend pas grand chose, si ce n’est que cette « garantie économique générale » est avant tout du pur verbiage. Prévoir et légitimer, comme le fait Lordon, l’obligation « transitoire » des gens à travailler pour une garantie générale en dit long sur le potentiel politique d’une telle proposition.

    Les incohérences qui en découlent devraient démontrer par l’absurde que les postulats de départ sont à reconsidérer.

    Un des ces postulats est à mon avis la nécessité d’imaginer une alternative générale au capitalisme, imposant d’élaborer une proposition située à un même niveau d’abstraction. D’où les problématiques de division de travail, par exemple, comme si les révolutionnaires devaient obligatoirement prendre en charge l’intégralité de la production capitaliste. La proposition de restreindre la question à la « subsistance » est une tentative pour gagner en concrétude et ne pas prendre le problème par n’importe quel bout. La question alimentaire et agricole est en la matière centrale. Nous y reviendront plus loin.

    J’aurais plutôt envie de questionner la notion même de « garantie ». Sous prétexte que le capitalisme précarise les gens en les soumettant au règne de la valeur marchande, le communisme a-t-il pour but de délivrer l’individu de l’inquiétude de la subsistance et de lui garantir « la plus grande tranquillité matérielle sur toute la vie », comme le dit Lordon (2) ? On le voit, dans le raisonnement absurde de Lordon à propos de la « transition », cette garantie est difficile à concevoir sans de puissants mécanismes de coercition, sinon d’obligation sociale. Il est en effet difficile de vouloir ne pas s’occuper des choses importantes de la vie, sans que d’autres s’en occupent par ailleurs. Et comme il y a des chances que cela ne se fasse pas de façon spontanée, Lordon n’hésite pas à substituer au marché capitaliste de l’emploi des propositions de « transition » aussi bizarres que rédhibitoires pour boucler logiquement un système politique bancal à la base.

    En fait, le communisme ne ressemble certainement pas à une vie de retraité généralisée à tous, comme le laisse entendre Friot, mais plutôt à une vie sociale où les moyens de subsistance essentiels ne sont jamais très loin de tout un chacun. Aussi bien en tant que consommateur qu’en tant que producteur. Si garantie il y a, elle relève bien plus de l’existence de cette « proximité » matérielle et sociale d’un tel socle de subsistance, que de l’abstraction d’un salaire à vie, gros d’une logique d’irresponsabilité à tous les niveaux. Irresponsabilité du consommateur qui en veut pour son argent, irresponsabilité du producteur qui -sans la contrainte capitaliste- a intérêt à en faire le moins possible, irresponsabilité du planificateur qui dispose d’un accès privilégié aux ressources en cas de pénurie.

    En la matière, la façon de produire sa nourriture de façon non-marchande est une source d’inspiration essentielle. Dès lors que des personnes participent sans coercition, dès à présent, au fait de se nourrir et de nourrir les autres, on visualise beaucoup mieux de quoi sera faite une « garantie non-économique générale », qui se passerait du marché de l’emploi capitaliste. L’abolition complète de l’argent et du marché n’est sans doute pas un préalable à cela, mais plutôt une conséquence logique d’une organisation se concentrant sur l’accès à tous aux biens essentiels. Refuser l’économie capitaliste n’impose peut-être pas, en effet, d’abolir l’argent et le marché. Par contre, dès lors que le société s’organise autour de l’accès de tous à la subsistance et à la sa production, nous ne sommes plus dans le cadre d’une société marchande faite de producteurs séparés, et que seule la monnaie ou un autre équivalent général permet de relier. Précisément, comme l’a montré André Orléan, pour des producteurs isolés, l’accès à la monnaie est une question existentielle (3). La valeur abstraite est ce qui caractérise les relations marchandes, comme ce qui motive au plus profond les sujets économiques parce qu’il y va de leur existence même.

    Dès lors, soit on accepte la société marchande dans son principe, et il faut donc accepter que la précarité de l’existence passe par l’accès à la monnaie. Soit on refuse cette forme de précarité comme fondement sociétal, mais alors on ne peut pas rester en société marchande. Il faut inventer autre chose.

    Les propositions du salaire à vie ou de garantie économique générale sont présentées comme l’aboutissement d’une transition post-capitaliste. Au contraire, ne sont-elles pas essentiellement, de même que celles du revenu de base, des solutions précaires et transitoires, qui permettent à une partie de la population de s’extirper du marché de l’emploi, afin de transiter vers des formes de société non-marchandes ?

    Par delà l’actualité contemporaine, gros d’inquiétudes quant à la pérennité de la vie quand diverses limites planétaires physiques sont déjà dépassées, l’existence est précaire et l’a toujours été. En déléguant à un petit nombre d’acteurs la production des biens essentiels, disposant dans les étals de quantités de denrées injustement bon marché, une partie privilégiée du monde a peut-être être eu le sentiment que son existence était garantie. A l’inverse, faire pousser ses propres légumes, s’occuper concrètement de quoi l’on tire sa subsistance, que l’on soit amateur ou professionnel, en bio ou pas, c’est toujours se confronter à maints incertitudes d’un monde non-humain, qu’il s’agisse du climat, des maladies ou des ravageurs.

    Est-ce un privilège que de ne pas être relié à ce monde vivant-là, de ne pas y être un minimum immergé ? Pour la majeure partie de la population, pour qui l’accès à une alimentation saine en quantité suffisante est devenu impossible, cela pourrait bien apparaître comme la question essentielle. Notre objectif n’est plus d’obtenir de l’argent indépendamment d’un emploi, mais de mettre en place un accès inconditionnel à un socle de subsistance. En nature, et non en valeur monétaire. Et de plus, cet accès doit impérativement être couplé à un accès, tout aussi inconditionnel, à son mode de production (4).

    Dès lors, l’accès inconditionnel à un socle de subsistance et à sa production devient une revendication concrète et précise : il s’agit d’accéder aux terres agricoles autour des villes et au-delà, à des savoirs-faire, des moyens matériels, ce qui demande une autre organisation de l’espace compatible avec cet accès, soit une abolition de la distinction entre ville et campagne (5). C’est dans cette optique que le temps arraché au marché de l’emploi a un sens, et c’est dans les marges de l’emploi, et non au centre (6), que s’expérimentent les balbutiements d’un socle de subsistance. C’est d’ailleurs assez logique : comment espérer une validation marchande de pratiques non-marchandes, quand l’économie verrouille toutes les initiatives en vue de prendre soin du vivant ?

    C’est ce mouvement vers une réappropriation de la production alimentaire, par tout un chacun, qui nous paraît constituer un chemin désirable, cohérent, possible.

    Ce socle ne reposera pas uniquement sur une autarcie alimentaire locale (7). Celui-ci devant être articulé avec un fonds commun de réserves et de ressources de sécurité en cas d’urgence. C’est ce que l’on pourrait appeler une cotisation sociale en nature, pour une distribution de l’aide également en nature suivant les besoins. Les institutions existantes de sécurité sociale pourraient donc être une source d’inspiration, non pas pour en étendre le fonctionnement, mais pour le transformer sous une forme pertinente pour notre époque. Il est temps de réfléchir et débattre de la nature marchande, et pas seulement capitaliste, de notre société.

    (1) https://blog.mondediplo.net/transition-dans-la-transition

    (2) https://blog.mondediplo.net/ouvertures

    (3) Monnaie, séparation marchande et rapport salarial, 2006
    http://www.parisschoolofeconomics.com/orlean-andre/depot/publi/Monnaie0612.pdf

    (4) C’est par exemple l’objectif des non-marchés de l’association le Jardin de Kodu, inspiré de _Bolo’bolo écrit en 1983. https://kodu.ouvaton.org/?NonMarches http://www.lyber-eclat.net/lyber/bolo/bolo.html

    (5) Pour approfondir cette question, on lira le passionnant article de Jasper Bernes, "Le ventre de la révolution : L’agriculture, l’énergie, et l’avenir du communisme – Jasper Bernes", 2020
    https://choublanceditions.noblogs.org/post/2022/01/13/le-ventre-de-la-revolution-lagriculture-lenergie-et-laven

    (6) Nous partageons ici pleinement les constats faits dans le livre Reprendre la terre aux machines de l’Atelier paysan (2021) de l’impasse de l’agriculture labellisée bio, en tant qu’alternative à l’intérieur de l’économie de marché, intrinsèquement incapable de nourrir toute la population et laissant s’installer une agriculture duale (une chimique pour la majeure partie de la population, une autre plus saine pour ceux qui un pouvoir d’achat suffisant). Pour des raisons économiques, la situation restera bloquée : il ne sera pas possible de sortir de l’agriculture industrielle et chimique dans ce monde marchand. Cependant, les auteurs n’imaginent pas d’autre porte de sortie qu’une captation de la valeur économique par les agriculteurs (au détriment des industries agro-alimentaire et de la distribution), par le biais d’une nouvelle sécurité sociale alimentaire, qui serait une nouvelle branche de la sécurité sociale, à financer par de nouvelles cotisations sociales (proposition directement inspirée de celle du salaire à vie de Friot et Lordon).

    (7) On sait que les flux, en matière alimentaire, sont actuellement totalement irrationnels quels qu’en soient les critères (ils sont rationnels d’un point de vue économique cependant, bien entendu, sans quoi ils n’existeraient pas). Même si chaque territoire a ses caractéristiques propre qui l’amène à s’orienter vers certaines cultures spécifiques, cela ne justifie aucunement le fait que, en France par exemple, n’importe quel territoire autour d’une ville donné alimente à 95 % celui des autres villes.

    #Lordon #Friot #post-capitalisme #post-monétaire #agriculture #subsistance #BoloBolo

  • #Stalker : Eur(h)ope, Le Chemin de la citoyenneté planétaire

    Supported by the Villa Arson (Nice), the “Roya, Eur(h)ope” project, designed by #Giulia_Fiocca and #Lorenzo_Romito of the Stalker collective, is initiating the creation of a European path from Libre to Cabo, and the celebration of a Global Citizenship Day on 21 April.

    Monday 29 May 18h place Biancheri :
    Presentation of the planetary citizenship project from its origins in Rome in 212 AD with the Antonine Constitution of Caracalla, act
    Inauguration of the Planetary Citizenship exhibition: Three 5 m long sheets with printed translations of citizenship and around 20 clay tablets with engraved translations.

    https://provence-alpes-cotedazur.com/en/offers/stalker-eurhope-the-road-to-global-citizenship-breil-sur-r

    #global_citizenship #citoyenneté_globale #citoyenneté_universelle #citoyenneté_planétaire #Eurhope

  • Potée #Lorraine (Eintopf)
    https://www.cuisine-libre.org/potee-lorraine-eintopf

    Potée au chou et à la saucisse de Lorraine. Un plat traditionnel à savourer en famille, avec de la crème fraîche. Dessaler le jarret en l’immergeant dans l’eau froide pendant 2 heures, en changeant l’eau à la moitié. Égoutter le jarret et les haricots. Dans une cocotte en fonte, déposer le jarret dessalé avec les viandes fumées. Ajouter les haricots, l’oignon, le poivre et le bouquet garni. Recouvrir d’eau froide. Laisser mijoter à feu doux pendant 2 heures en écumant de temps en temps. Pendant ce temps,… #Porc, #Chou_vert, #Potées, #Haricot_blanc, Lorraine / #Sans œuf, #Sans gluten, #Sans lactose, #Bouilli

  • #Air_Partner: the Home Office’s little-known deportation fixer

    International travel megacorp #Carlson_Wagonlit_Travel (#CWT) holds a £5.7 million, seven-year contract with the Home Office for the “provision of travel services for immigration purposes”, as it has done for nearly two decades. However, a key part of its work – the chartering of aircraft and crew to carry out the deportations – has been subcontracted to a little-known aviation charter outfit called Air Partner.

    Summary

    Digging deeper into Air Partner, we found a company which has been quietly organising mass deportations for the Home Office for years. We also learnt that:

    It likely arranged for the airline #Privilege_Style to carry out the aborted flight to #Rwanda, and will seek another airline if the Rwanda scheme goes ahead.
    It has organised deportation logistics for the US and several European governments.
    It is currently one of four beneficiaries of a €15 million framework contract to arrange charter deportations for the European Coast Guard and Border Agency, #Frontex.
    The company grew off the back of military contracts, with profits soaring during the ‘War on Terror’, the Arab Spring, and the Covid-19 pandemic.
    Its regular clients include politicians, celebrities and sports teams, and it recently flew teams and fans to the FIFA World Cup in Qatar.
    Air Partner was bought in spring 2022 by American charter airline, Wheels Up, but that company is in troubled financial waters.

    Air Partner: Home Office deportation broker

    In Carlson Wagonlit’s current contract award notice, published on the EU website Tenders Electronic Daily, the “management and provision of aircraft(s) charter services” is subcontracted to Air Partner – a detail which is redacted in documents on the UK government’s procurement site. In other words, when the Home Office wants to carry out a mass deportation flight, the task of finding the airline is delegated to Air Partner.

    The contract stipulates that for each charter flight, Air Partner must solicit bids from at least three potential airlines. Selection is on the basis of value for money. However, the contract also states that “the maximum possible flexibility “ is expected from the carrier in terms of dates and destinations. The winning bidder must also be morally comfortable with the work, although it is not clear at what point in the process a first-time deportation airline is fully informed of the nature of the task.

    The contract suggests that airlines like #Privilege_Style, #Titan_Airways, #Hi_Fly and #TUI, therefore, owe their entry into the UK deportation business to Air Partner, which effectively acts as gatekeeper to the sector. Meanwhile, #Carlson_Wagonlit books the tickets, oversees the overall operation, arranges deportations on scheduled flights, and liaises with the guards who physically enforce the expulsion (currently supplied by the company that runs Manston camp, Mitie, in a Home Office escorting contract that runs until 2028).

    The latest deal between the Home Office and Carlson Wagonlit was awarded in 2017 and runs until 31st October 2024. It is likely that Air Partner makes money through a commission on each deportation flight.

    Flying for Frontex

    Yet Air Partner isn’t just the UK government’s deportation dealer. Its Austrian branch is currently one of four companies which organise mass expulsions for the European Coast Guard and Border Agency, Frontex, in a €15 million framework contract that was renewed in August 2022. A framework contract is essentially a deal in which a few companies are chosen to form a pool of select suppliers of particular goods or services, and are then called upon when needed. The work was awarded without advertising, which Frontex can do when the tender is virtually identical as in the previous contract.

    Frontex organises deportation charter flights – either for multiple EU states at a time (where the plane stops to pick up deportees from several countries) – or for a single state. The Agency also arranges for individuals to be deported on regular commercial flights.

    Air Partner’s work for Frontex is very similar to its work for the Home Office. It sources willing aircraft and crew, obtains flight and landing permits, and organises hotels – presumably for personnel – “in case of delays”. The other beneficiaries of the framework contract are #Air_Charter_Service, #Professional_Aviation_Solutions, and #AS_Aircontact.

    Air Charter Service is a German company, sister of a Surrey-based business of the same name, and is owned by Knightsbridge private equity firm, #Alcuin_Capital_Partners. Professional Aviation Solutions is another German charter company, owned by #Skylink_Holding. Finally, Norwegian broker AS Aircontact is a subsidiary of travel firm #Aircontact_Group, ultimately owned by chairman #Johan_Stenersen. AS Aircontact has benefited from the Frontex deal for many years.

    The award was given to the four companies on the basis of lowest price, with each bidder having to state the price it was able to obtain for a range of specified flights. The companies then bid for specific deportations, with the winner being the one offering best value for money. Air Partner’s cut from the deal in 2021 was €2.7 million.

    The contract stipulates the need for total secrecy:

    [The contractor] Must apply the maximum discretion and confidentiality in relation to the activity… must not document or share information on the activity by any means such as photo, video, commenting or sharing in social media, or equivalent.

    The Frontex award effectively means that Air Partner and the other three firms can carry out work on behalf of all EU states. But the company’s involvement with deportations doesn’t stop there: Air Partner has also profited for years from similar contracts with a number of individual European governments.

    The company has done considerable work in Ireland, having been appointed as one of its official deportation brokers back in 2005. Ten years later, the Irish Department of Justice was recorded as having paid Air Partner to carry out a vaguely-described “air charter” job (on a web page that is no longer available), while in 2016 the same department paid Air Partner €240,000 for “returns air charter” – government-speak for deportation flights.

    Between August 2021 and February 2022, the Austrian government awarded the company six Frontex-funded deportation contracts, worth an estimated average of €33,796.

    The company also enjoys a deportation contract with the German government, in a deal reviewed annually. The current contract runs until February 2023.

    Finally, Air Partner has held deportation contracts with US Immigration and Customs Enforcement (ICE) and has been involved in deporting Mexican migrants to the US as far back as the early 2000s.1
    Relationship with the airlines

    In the first half of 2021, 22 of the EU’s 27 member states participated in Frontex flights, with Germany making far greater use of the ‘service’ than any other country. The geographic scale of Air Partner’s work gives an indication of the privileged access it has as gatekeeper to Europe’s lucrative ‘deportation market’, and ultimately, the golden land of government contracts more generally.

    For example, British carrier Titan Airways – which has long carried out deportations for the Home Office – only appears to have broken into this market in Germany and Austria in 2018 and 2019, respectively. As Corporate Watch has documented, other airlines such as Privilege Style, #AirTanker, #Wamos and #Iberojet (formerly, #Evelop) regularly run deportation flights for a number of governments, including the UK. We can assume that Air Partner’s relationships with the firms are key to these companies’ ability to secure such deals in new markets.

    Some of these relationships are clearly personal: #Alastair_Wilson, managing director of Titan Airways, worked as trading manager for Air Partner for seven years until he left that firm for Titan in 2014. By 2017, Titan was playing a major role in forcible expulsions from the UK.

    The business: from military money to deportation dealer

    Air Partner’s origins are in military work. Founded in 1961, the company started its life as a training centre which helped military pilots switch to the commercial sector. Known for much of its history as Air London, it has enjoyed extensive Ministry of Defence deals for troop rotations and the supply of military equipment. Up until 2010, military contracts represented over 60% of pre-tax profits. However, in recent years it has managed to wean itself off the MOD and develop a more diverse clientele; by 2018, the value of military contracts had dropped to less than 3% of profits.

    The company’s main business is in brokering aircraft for charter flights, and sourcing planes from its pool of partner airlines at the request of customers who want to hire them. It owns no aircraft itself. Besides governments and wealthy individuals, its current client base includes “corporates, sports and entertainment teams, industrial and manufacturing customers, and tour operators.”

    Its other source of cash is in training and consultancy to government, military and commercial customers through three subsidiaries: its risk management service Baines Simmons, the Redline Security project, and its disaster management sideline, Kenyon Emergency Services. Conveniently, while the group’s main business pumps out fossil fuels on needless private flights, Kenyon’s disaster management work involves among other things, preparing customers for climate change-induced natural disasters.

    Despite these other projects, charter work represents the company’s largest income stream by far, at 87% of the group’s profits. Perhaps unsurprisingly, the majority of this is from leasing large jets to customers such as governments, sports teams and tour operators. Its second most lucrative source of cash is leasing private jets to the rich, including celebrities. Finally, its freight shipments tend to be the least profitable division of its charter work.

    The company’s charter division continues to be “predominantly driven by government work”.2 It has been hired by dozens of governments and royal families worldwide, and almost half the profits from its charter work now derive from the US, although France has long been an important market too.

    Ferrying the mega-rich

    Meanwhile, Air Partner’s work shuttling politicians and other VIPs no doubt enables the company to build up its bank of useful contacts which help it secure such lucrative government deals. Truly this is a company of the mega-rich: a “last-minute, half-term holiday” with the family to Madeira costs a mere £36,500 just for the experience of a private jet. It was the first aircraft charter company to have held a Royal Warrant, and boasts of having flown US election candidates and supplying George W Bush’s press plane.3

    The “group charter” business works with bands and sports teams. The latter includes the Wales football team, Manchester City, Manchester United, Chelsea and Real Madrid, while the Grand Prix is “always a firm fixture in the charter calendar”.4 It also flew teams and fans to the controversial 2022 FIFA World Cup in Qatar.5

    Crisis profiteer: the War on Terror, the Arab Spring & Covid-19

    Air Partner has cashed in on one crisis after the next. Not only that, it even contributes to one, and in so doing multiplies its financial opportunities. As military contractor to belligerent Western forces in the Middle East, the company is complicit in the creation of refugees – large numbers of whom Air Partner would later deport back to those war zones. It feeds war with invading armies, then feasts on its casualties.

    The company reportedly carried at least 4,000t of military supplies during the first Gulf War. The chairman at the time, Tony Mack, said:

    The Gulf War was a windfall for us. We’d hate to say ‘yippee, we’re going to war’, but I guess the net effect would be positive.6

    And in its financial records over the past twenty years, three events really stand out: 9/11 and the ‘War on Terror’, the Arab Spring, and the Covid-19 pandemic.

    9/11 and the subsequent War on Terror was a game changer for the company, marking a departure from reliance on corporate customers and a shift to more secure government work. First – as with the pandemic – there was a boom in private jet hire due to “the number of rich clients who are reluctant to travel on scheduled services”.7

    But more significant were the military contracts it was to obtain during the invasions of Afghanistan and Iraq. During the occupation of Afghanistan, it “did a lot of freighting for the military”,8 while later benefiting from emergency evacuation work when coalition foreign policy came to its inevitably grim conclusion in 2021.

    It enjoyed major military assignments with coalition forces in Iraq,9 with the UK’s eventual withdrawal resulting in a 19% drop in freight sales for the company. At one point, Air Partner lamented that its dip in profits was in part due to the temporary “cessation of official hostilities” and the non-renewal of its 2003 “Gulf contracts”.

    9/11 and the aggression that followed was a boon for Air Partner’s finances. From 2001-02, pre-tax profits increased to then record levels, jumping 85% from £2.2 million to £4 million. And it cemented the company’s fortunes longer-term; a 2006 company report gives insight into the scale of the government work that went Air Partner’s way:

    … over the last decade alone, many thousands of contracts worth over $500m have been successfully completed for the governments of a dozen Western Powers including six of the current G8 member states.

    Two years on, Air Partner’s then-CEO, #David_Savile, was more explicit about the impact of the War on Terror:

    Whereas a decade ago the team was largely servicing the Corporate sector, today it majors on global Government sector clients. Given the growing agenda of leading powers to pursue active foreign policies, work levels are high and in today’s climate such consistent business is an important source of income.

    Profits soared again in 2007, coinciding with the bloodiest year of the Iraq war – and one which saw the largest US troop deployment. Its chairman at the time said:

    The events of 9/11 were a watershed for the aviation industry…since then our sales have tripled and our profitability has quadrupled. We now expect a period of consolidation… which we believe will present longer term opportunities to develop new business and new markets.

    It seems likely that those “new markets” may have included deportation work, given that the first UK charter deportations were introduced by the New Labour government in 2001, the same year as the invasion of Afghanistan.

    Another financial highlight for the company was the 2011 Arab Spring, which contributed to a 93% increase in pre-tax profits. Air Partner had earlier won a four-year contract with the Department for International Development (DfID) to become its “sole provider of passenger and freight air charter services”, and had been hired to be a charter broker to the Foreign and Commonwealth Office Crisis Centre.

    As people in Libya, Egypt, Bahrain and Tunisia took to the streets against their dictators, the company carried out emergency evacuations, including for “some of the largest oil companies”. A year later, it described a “new revenue stream from the oil & gas industry”, perhaps a bonus product of the evacuation work.

    Finally, its largest jump in profits was seen in 2021, as it reaped the benefits of converging crises: the pandemic, the evacuation of Afghanistan, and the supply chain crisis caused by Brexit and the severe congestion of global sea-shipping routes. The company was tasked with repatriation flights, PPE shipments, and “flying agricultural workers into the UK from elsewhere in Europe”, as well as responding to increased demand for “corporate shuttles” in the UK and US.10 Pre-tax profits soared 833% to £8.4 million. It made a gross profit of approximately £45 million in both 2021 and 2022. The company fared so well in fact from the pandemic that one paper summed it up with an article entitled “Air Partner takes off after virus grounds big airlines”.

    While there is scant reporting on the company’s involvement in deportations, The Times recently mentioned that Air Partner “helps in the deporting of individuals to Africa and the Caribbean, a business that hasn’t slowed down during the pandemic”. In a rare direct reference to deportation work, CEO Mark Briffa responded that it:

    …gives Wheels Up [Air Partner’s parent company] a great opportunity to expand beyond private jets…It was always going to be a challenge for a company our size to scale up and motor on beyond where we are.

    Yet Briffa’s justification based on the apparent need to diversify beyond VIP flights looks particularly hollow against the evidence of decades of lucrative government work his company has enjoyed.

    When asked for comment, a spokesperson from the company’s PR firm TB Cardew said:

    As a policy, we do not comment on who we fly or where we fly them. Customer privacy, safety and security are paramount for Air Partner in all of our operations. We do not confirm, deny or comment on any potential customer, destination or itinerary.

    The parent company: Wheels Up

    Air Partner was bought in spring 2022 for $108.2 million by Wheels Up Experience Inc, a US charter airline which was recently listed on the New York Stock Exchange. The company calls itself one of the world’s largest private aviation companies, with over 180 owned or long-term leased aircraft, 150 managed fleet (a sort of sharing arrangement with owners), and 1,200 aircraft which it can hire for customers when needed.

    In contrast to Air Partner, its new owner is in deep trouble. While Wheels Up’s revenues have increased considerably over the past few years (from $384 million in 2019 to $1.2 billion in 2022), these were far outweighed by its costs. It made a net loss in 2021 of $190 million, more than double that of the previous year. The company attributes this to the ongoing impact of Covid-19, with reduced crew availability and customer cancellations. And the situation shows no sign of abating, with a loss of $276.5 million in the first nine months of this year alone. Wheels Up is responding with “aggressive cost-cutting”, including some redundancies.

    #Wheels_Up is, in turn, 20% owned by #Delta_Airlines, one of the world’s oldest and largest airlines. Mammoth asset manager Fidelity holds an 8% share, while Wheels Up’s CEO #Kenneth_Dichter owns 5%. Meanwhile, the so-called ‘Big Three’ asset managers, BlackRock, Vanguard and State Street each hold smaller shareholdings.

    Among its clients, Wheels Up counts various celebrities – some of whom have entered into arrangements to promote the company as ‘brand ambassadors’. These apparently include Jennifer Lopez, American football players Tom Brady, Russell Wilson, J.J. Watt, Joey Logano, and Serena Williams.

    Given Wheel’s Up’s current financial situation, it can be safely assumed that government contracts will not be easily abandoned, particularly in a time of instability in the industry as a whole. At the same time, given the importance of Wheels Up as a brand and its VIP clientele, anything that poses a risk to its reputation would need to be handled delicately by the company.

    It also remains to be seen whether Wheels Up will use its own fleet to fulfil Air Partner’s contracting work, and potentially become a supplier of deportation planes in its own right.
    Top people

    Air Partner has been managed by CEO #Mark_Briffa since 2010. A former milkman and son of Maltese migrants, Briffa grew up in an East Sussex council house and left school with no O or A levels. He soon became a baggage handler at Gatwick airport, eventually making his way into sales and up the ladder to management roles. Briffa is also president of the parent company, Wheels Up.

    #Ed_Warner OBE is the company’s chair, which means he leads on its strategy and manages the board of directors. An Oxbridge-educated banker and former chair of UK Athletics, Warner no doubt helps Air Partner maintain its connections in the world of sport. He sits on the board of private equity fund manager HarbourVest, and has previously been chairman of BlackRock Energy and Resources Income Trust, which invests in mining and energy.

    #Kenny_Dichter is founder and CEO of Air Partner’s US parent company, Wheels Up. Dichter is an entrepreneur who has founded or provided early investment to a list of somewhat random companies, from a chain of ‘wellness’ stores, to a brand of Tequila.

    #Tony_Mack was chairman of the business founded by his parents for 23 years and a major shareholder, before retiring from Air Partner in 2014. Nowadays he prefers to spend his time on the water, where he indulges in yacht racing.

    Some of Air Partner’s previous directors are particularly well-connected. #Richard_Everitt, CBE held the company chairmanship from 2012 until 2017. A solicitor by training, prior to joining Air Partner Everitt was a director of the British Aviation Authority (BAA) and chief executive of National Air Traffic Services (Nats), and then CEO of the Port of London Authority (PLA). Since leaving the PLA, he has continued his career on the board of major transport authorities, having twice been appointed by the Department of Transport as chair of Dover Harbour Board, a two-day per week job with an annual salary of £79,500. He also served as a commissioner of Belfast Harbour.

    One figure with friends in high places was the Hon. #Rowland_John_Fromanteel_Cobbold, who was an Air Partner director from 1996 to 2004. Cobbold was the son of 1st Baron Cobbold, former Governor of the Bank of England and former Lord Chamberlain, an important officer of the royal household. He was also grandson of Victor Bulwer-Lytton, 2nd Earl of Lytton and governor of Bengal, and younger brother of 2nd Baron Cobbold, who was a crossbench peer.

    #Lib_Dem peer #Lord_Lee of Trafford held significant shares in Air Partner from at least 2007 until the company was bought by Wheels Up in 2022. Lord Lee served as parliamentary undersecretary for MOD Procurement under Margaret Thatcher, as well as Minister for Tourism. In 2015 the value of his 113,500 shares totalled £446,000. His shares in the company were despite having been Lib Dem party spokesman on defence at the time. Seemingly, having large stakes in a business which benefits from major MOD contracts, whilst simultaneously advocating on defence policy was not deemed a serious conflict of interest. The former stockbroker is now a regular columnist for the Financial Times. Calling himself the “first ISA millionaire”, Lee published a book called “How to Make a Million – Slowly: Guiding Principles From a Lifetime Investing”.

    The company’s recent profits have been healthy enough to ensure that those at the top are thoroughly buffered from the current cost of living crisis, as all executive and non-executive directors received a hefty pay rise. Its 2022 Annual Report reveals that CEO Mark Briffa’s pay package totalled £808,000 (£164,000 more than he received in 2021) and outgoing Chief Financial Officer Joanne Estell received £438,000 (compared with £369,000 in 2021), not to mention that Briffa and Estell were awarded a package in spring 2021 of 100% and 75% of their salary in shares. Given the surge in Air Partner’s share price just before the buyout, it’s likely that the net worth of its directors – and investors like Lord Lee – has significantly increased too.

    Conclusion

    What really is the difference between the people smugglers vilified daily by right-wing rags, and deportation merchants like Air Partner? True, Air Partner helps cast humans away in the opposite direction, often to places of danger rather than potential safety. And true, smugglers’ journeys are generally more consensual, with migrants themselves often hiring their fixers. But for a huge fee, people smugglers and deportation profiteers alike ignore the risks and indignities involved, as human cargo is shunted around in the perverse market of immigration controls.

    In October 2022, deportation airline Privilege Style announced it would pull out of the Rwanda deal following strategic campaigning by groups including Freedom from Torture and SOAS Detainee Support. This is an important development and we can learn lessons from the direct action tactics used. Yet campaigns against airlines are continuously being undermined by Air Partner – who, as the Home Office’s deportation fixer, will simply seek others to step in.

    And under the flashing blue lights of a police state, news that an airline will merely be deporting refugees to their countries of origin – however dangerous – rather than to a distant African processing base, might be seen as wonderful news. It isn’t. Instead of becoming accustomed to a dystopian reality, let’s be spurred on by the campaign’s success to put an end to this cruel industry in its entirety.
    Appendix: Air Partner Offices

    Air Partner’s addresses, according to its most recent annual report, are as follows:

    - UK: 2 City Place, Beehive Ring Road, Gatwick, West Sussex RH6 0PA.
    - France: 89/91 Rue du Faubourg Saint-Honoré, 75008 Paris & 27 Boulevard Saint-Martin, 75003 Paris.
    - Germany: Im Mediapark 5b, 50670 Köln.
    - Italy: Via Valtellina 67, 20159 Milano.
    - Turkey: Halil Rıfatpaşa Mh Yüzer Havuz Sk No.1 Perpa Ticaret Merkezi ABlok Kat.12 No.1773, Istanbul.

    Footnotes

    1 Aldrick, Philip. “Worth teaming up with Air Partner”. The Daily Telegraph, October 07, 2004.

    2 “Air Partner makes progress in the face of some strong headwinds”. Proactive Investors UK, August 27, 2021.

    3 Aldrick, Philip. “Worth teaming up with Air Partner”. The Daily Telegraph, October 07, 2004.

    4 Lea, Robert. “Mark Briffa has a new partner in aircraft chartering and isn’t about to fly away”. The Times, April 29, 2022

    5 Ibid.

    6 “AirPartner predicts rise in demand if Gulf war begins”. Flight International, January 14 2003.

    7 “Celebrity status boosts Air Partner”. Yorkshire Post, October 10, 2002.

    8 Baker, Martin. “The coy royal pilot”. The Sunday Telegraph, April 11, 2004.

    9 Hancock, Ciaran. “Air Partner”. Sunday Times, April 10, 2005.

    10 Saker-Clark, Henry. “Repatriation and PPE flights boost Air Partner”. The Herald, May 6, 2020.

    https://corporatewatch.org/air-partner-the-home-offices-deportation-fixer
    #avions #compagnies_aériennes #Home_Office #UK #Angleterre #renvois #expulsions #business #complexe_militaro-industriel

    via @isskein

  • Le calypso : le son de Trinidad et Tobago.
    https://lhistgeobox.blogspot.com/2022/12/le-calypso-le-son-de-trinidad-et-tobago.html

    "Au cours de la Seconde Guerre mondiale, des milliers de soldats américains sont stationnés dans les bases militaires de Trinidad. L’arrivée des GIs bouleverse toute la société trinidadienne, alors dominée par l’élite blanche britannique ou créole, pour laquelle le maintien de la hiérarchie raciale était impératif. Or, en s’affichant publiquement avec des femmes de couleurs, les soldats américains blancs suscitent l’indignation des élites de la colonie, d’autant que la présence des bases s’accompagne de l’essor d’activités interlopes.

    En 1943, Lord Invader chante Rum and Coca-Cola, sur une musique composée par Lionel Belasco en 1906 (à partir d’un chant folklorique martiniquais). Il y dénonce la présence des GIs dans l’île, car elle favoriserait l’alcoolisme et la prostitution des jeunes trinidadiennes pauvres de la Pointe Cumana, le village le plus proche de la base de Chaguarmas. « Et quand les Ricains arrivèrent à Trinidad la première fois / Certaines jeunes filles étaient plus qu’heureuses / Elles disaient que les Yankees les traitaient bien / Et leur donnaient un meilleur prix. / Ils achetaient du rhum et du coca / Allaient à Punto Cumana / Les mères et les filles travaillaient pour le dollar yankee. De passage à Trinidad, le comédien Moorey Amsterdam entend le titre qu’il s’empresse de s’approprier et de proposer aux Andrews Sisters, les grandes vedettes de la chanson américaine au cours de la guerre. (1) En octobre 1944, le trio entre en studio. Les trois sœurs, qui chantent en parfaite symbiose sur un arrangement particulièrement harmonieux, décrochent la timbale, écoulant 7 millions de copies de l’enregistrement. Les paroles ont été expurgées de tout contenu social ou sexuel trop explicite, pour mieux mettre en valeur Trinidad, dépeinte comme un petit paradis tropical."

  • via touitteure https://twitter.com/SandrineTolotti/status/1569964845705080833 je découvre #Lora_Webb_Nichols
    http://www.lorawebbnichols.org

    A remarkable 24,000 image archive by the photographer, businesswoman and homemaker Lora Webb Nichols, providing an intimate window into life on the Wyoming frontier in the early 20th century. This website features a curated selection work from the LWN archive.


    #photographie

  • Sozialversicherungsbetrug: Taxifahrer muss ordentlich blechen - taxi heute
    https://www.taxi-heute.de/de/news/taxifahrer_sozialversicherungsbetrug-taxifahrer-muss-ordentlich-blechen-2

    Nicht in Berlin aber anderswo gibt es funktionierende Aufsichtsbehörden für das Taxigewerbe.

    19.08.2022 Dietmar Fund - Wegen Sozialversicherungsbetrugs bekam ein Ortenauer Taxifahrer außerdem eine Freiheitsstrafe von sechs Monaten, die zur Bewährung ausgesetzt wurde.

    Regelmäßig überprüft die Finanzkontrolle Schwarzarbeit am Offenburger Standort des Hauptzollamts Lörrach Taxis und Taxifahrende in ihrem Zuständigkeitsbereich und weist die Öffentlichkeit darauf auch mit Pressemitteilungen hin. Bei einer der letzten Aktionen fiel ihr ein Taxifahrer auf, bei dem sich während der Ermittlungen herausstellte, dass er einen geringeren Verdienst angegeben hatte, als er tatsächlich erhalten hatte. In eineinhalb Jahren bekam er deshalb rund 11.000 Euro mehr an Sozialleistungen, als ihm eigentlich zugestanden hätten.

    Auf Antrag der Staatsanwaltschaft Offenburg verhängte das Amtsgericht gegen den Fahrer wegen Betrugs an der Kommunalen Arbeitsförderung Ortenaukreis eine Freiheitsstrafe von sechs Monaten. Sie wurde für die Dauer von drei Jahren zur Bewährung ausgesetzt. Selbstverständlich muss der Verurteilte auch die zu Unrecht erhaltenen Sozialleistungen an die Kommune zurückzahlen. Das berichtete das Hauptzollamt Lörrach am 19. August 2022 mit einer Pressemitteilung.

    https://de.wikipedia.org/wiki/L%C3%B6rrach
    https://de.wikipedia.org/wiki/Landkreis_L%C3%B6rrach

    #Taxi #Sozialversicherung #Lörrack #FKS

  • Face au monde-machine — avec PMO - Floraisons
    https://floraisons.blog/face-au-monde-machine

    @pmo à l’oral dans un immense entretien de 9h environ, en 19 épisodes de 30min (chaque vendredi soir)
    Plus humain et moins amers qu’en écrit

    Face au monde-machine est une série de podcasts avec les Grenoblois de Pièces et main d’œuvre (PMO). Plongez dans la riche aventure intellectuelle et historique de l’écologie anti-industrielle grâce à cet entretien techno-critique au long cours.

    Depuis vingt ans, Pièces et main d’œuvre ont publié une quinzaine de livres. Pour tout écologiste attaché à la nature et à la liberté, leur travail est aussi important que passionnant. Afin d’en rendre compte correctement, il nous fallait un format un peu plus grand que d’habitude. Voilà pourquoi, au mois de juillet 2022, nous sommes allés discuter trois fois avec PMO à Grenoble, au Chimère Café – que l’on remercie pour l’accueil. Nos entretiens sont restitués ici sous forme de feuilleton.

    Pour PMO « la technocratie est la classe du savoir, de l’avoir et du pouvoir produite par le capitalisme industriel pour révolutionner constamment les produits, services et moyens de la puissance ». Et « le transhumanisme est l’idéologie de la technocratie à l’ère des technologies convergentes, et à l’avènement du règne machinal ». Mais pour bien comprendre tout cela, il faut du temps. Au cours des différents épisodes, nous ferons connaissance avec PMO, avec leur méthode de travail. Nous ferons plusieurs voyages dans le temps, dans l’histoire de l’industrialisation de Grenoble, celle de la volonté de puissance, de l’eugénisme, du transhumanisme, de « l’emballement des technologies convergentes nous mènant au règne machinal et à l’incarcération de l’homme-machine dans le monde-machine ». Préparez-vous, il y a beaucoup à explorer ensemble.

    *

    Un nouvel épisode chaque vendredi soir

    Épisode 1. Du monde à l’immonde

    Présentation de Pièces et main d’œuvre. Étrange sentiment d’être en exil dans sa propre ville. Les choses n’ont pas toujours été telles qu’elles sont, qu’est-ce qui les fait changer si vite ? Le sentiment de la nature et de sa disparition. Comprendre ce qui se passe, pour peut-être y pouvoir quelque chose.

    https://d3ctxlq1ktw2nl.cloudfront.net/staging/2022-7-14/0131bee0-073f-61a2-bc3e-3fa321c0fada.mp3

    #audio #podcast #Floraisons #PMO #Lorenzo_Papace

  • Crumble de baies de #Sureau, pommes et spéculoos
    https://www.cuisine-libre.org/crumble-de-baies-de-sureau-pommes-et-speculoos

    Déposer les morceaux dans un plat, ajouter les baies de sureau ainsi que l’eau et la sucre ... mélanger Répartir les fruits dans 4 plats

    Mixer les spéculoos pour obtenir une fine chapelure, ajouter ensuite le beurre et le sucre ... mixer de nouveau pour obtenir une pâte compact Séparer cette pâte en 4 part égales et répartir le crumble sur les 4 plats

    (à vous de choisir si vous voulez de gros morceaux de crumble ou des plus petits)

    Déposer les plats sur la plaque du four et cuire +- 30min à 200°C… Sureau, #Crumbles, #Speculoos, #Lorraine, #Pomme_à cuire / #Végétarien, #Sans viande, #Sans œuf

  • Crème plombière
    https://www.cuisine-libre.org/creme-plombiere

    Crème glacée aux #Fruits_confits. Dans son Pâtissier royal parisien (1815), Marie-Antoine Carême donne pour la « crème-plombière », la recette suivante : Mettez dans une casserole huit jaunes et une cuillerée de farine de crème de riz ; ajoutez trois verres de bon lait presque bouillant ; placez le tout sur un feu modéré, en remuant toujours la crème avec une cuillère en bois. Lorsqu’elle commence à prendre, vous l’ôtez du feu, et vous la remuez parfaitement pour la délayer bien lisse ; après quoi, vous la… #Lait_de vache, #Crèmes_glacées, #Lorraine, Fruits confits / #Sans viande, #Sans gluten, #Végétarien

  • Frédéric #LORDON - gauche, institutions : de l’élection bourgeoise à l’Etat communiste - Le Lieu-dit

    Dimanche 22 mai 2022, 14ème édition du petit salon du livre politique au bar/restaurant le Lieu-dit, rue Sorbier, Paris 20ème.
    « La gauche et les institutions : de l’élection bourgeoise à l’État communiste »
    Débat avec Frédéric Lordon.
    Animation/discussion par Marina Simonin.
    Réalisation : David Even

    https://www.youtube.com/watch?v=dWe0m9ua7TM

  • MAP
    un #poème de #Wisława_Szymborska

    Flat as the table
    it’s placed on.
    Nothing moves beneath it
    and it seeks no outlet.
    Above—my human breath
    creates no stirring air
    and leaves its total surface
    undisturbed.

    Its plains, valleys are always green,
    uplands, mountains are yellow and brown,
    while seas, oceans remain a kindly blue
    beside the tattered shores.

    Everything here is small, near, accessible.
    I can press volcanoes with my fingertip,
    stroke the poles without thick mittens,
    I can with a single glance
    encompass every desert
    with the river lying just beside it.

    A few trees stand for ancient forests,
    you couldn’t lose your way among them.

    In the east and west,
    above and below the equator—
    quiet like pins dropping,
    and in every black pinprick
    people keep on living.
    Mass graves and sudden ruins
    are out of the picture.

    Nations’ borders are barely visible
    as if they wavered—to be or not.

    I like maps, because they lie.
    Because they give no access to the vicious truth.
    Because great-heartedly, good-naturedly
    they spread before me a world
    not of this world.

    https://geoawesomeness.com/map-poem-wislawa-szymborska

    #Wislawa_Szymborska
    #poésie #cartes #cartographie #mensonge #vérité #frontières #frontières_nationales

    Découvert grâce à une amie, #Lora_Sarliasan qui l’a utilisé pour terminer sa soutenance de thèse...
    https://webcolleges.uva.nl/Mediasite/Play/40e7eb3ee0164a4a95a1db6e7cc78e141d

    ping @visionscarto

  • Leur société et la nôtre, par Frédéric #Lordon (Les blogs du Diplo, 1er avril 2022)

    Évidemment ils se sont goinfrés comme des porcs ». « Ils », McKinsey. Le propos est « entendu de la bouche d’un homme au cœur du système ». On ne sait pas qui est l’homme. Mais on sait qui rapporte ses propos. C’est Jean-Dominique Merchet, éditorialiste bizarre, entendre : reconnu par la corporation « éditorialiste » quoique faisant souvent écart à sa ligne d’uniforme imbécillité. Ici la qualité du rapporteur rend plus difficile d’évacuer pour complotisme la véracité du propos rapporté — comme le ferait le premier Gilles Le Gendre venu ou le spécialiste du complotisme de France Inter. On tiendra donc pour raisonnablement assuré que : oui, comme des porcs.

    https://blog.mondediplo.net/leur-societe-et-la-notre

  • La Décolonisation britannique, l’art de filer à l’anglaise

    Le 24 mars 1947, Lord Mountbatten est intronisé Vice-roi des Indes dans un faste éblouissant. Alors que l’émancipation de 410 millions d’indiens est programmée, la couronne britannique tente de sauver les apparences en brillant de tous ses feux. Cinq mois de discussions entre les forces en présence aboutissent à un découpage arbitraire du territoire entre le Pakistan et l’Inde avec des conséquences désastreuses. Des violences qui sont reléguées au second plan par l’adhésion des deux nouveaux États souverains à la grande communauté du Commonwealth. Un arrangement qui ne va pas sans arrière-pensées. Mais déjà la Malaisie et le Kenya s’enflamment à leur tour. Dans les deux cas, la violence extrême de la répression qui s’abat est occultée par une diabolisation « de l’ennemi » et par une machine de propagande redoutable qui permet aux autorités de maîtriser le récit des événements.
    En 1956, la Grande-Bretagne échoue à rétablir son aura impériale après avoir été obligée d’abandonner le canal de Suez par les deux nouveaux maîtres du monde : l’URSS et les États-Unis. Le nouveau Premier ministre, Harold Macmillan, demande un « audit d’empire », pour évaluer le poids économique du maintien des colonies, car il sait que le pays n’a plus les moyens de poursuivre sa politique impérialiste. Il est prêt à y renoncer, à condition de restaurer le prestige national.
    Une décision mal vue par l’armée. En 1967 au Yémen, des unités britanniques renégates défient le gouvernement et s’adonnent à une répression féroce, obligeant la Grande-Bretagne à prononcer son retrait. En Rhodésie du Sud, c’est au tour de la communauté blanche de faire sécession et d’instaurer un régime d’apartheid. Incapable de mettre au pas ses sujets, signe de son impuissance, la couronne est condamnée à accepter l’aide du Commonwealth pour aboutir à un accord qui donne lieu à la naissance du Zimbabwe.
    Après la perte de sa dernière colonie africaine, l’Empire britannique a vécu et le dernier sursaut impérialiste de Margaret Thatcher aux Malouines n’y change rien. Jusqu’à aujourd’hui, la décolonisation demeure un traumatisme dans ces pays déstabilisés par leur ancien maître colonial tandis qu’au Royaume-Uni, la nostalgie prend le pas sur un travail de mémoire pourtant nécessaire.

    http://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/61716_0
    #film #film_documentaire #documentaire
    #colonisation #décolonisation #Inde #Pakistan #violence #Lord_Mountbatten #frontières #déplacement_de_populations #partition_de_l'Inde #Malaisie #torture #Commonwealth #Kenya #Mau_Mau #camps_d'internement #Kimathi #serment_Mau_Mau #travaux_forcés #Aden #Rhodésie_du_Sud #réserves #îles_Malouines

    ping @postcolonial

  • « La vérité en ruines » d’Eyal Weizman
    https://topophile.net/savoir/la-verite-en-ruines-manifeste-pour-une-architecture-forensique-deyal-weiz

    Au sein de l’université de Goldsmiths à Londres, Eyal Weizman, architecte et chercheur, entouré d’une équipe à la croisée de disciplines artistiques et scientifiques nommée Forensic Architecture et dont il est le fondateur, s’attache à révéler l’odieuse réalité qu’est la violence d’État. Cette approche militante, épistémique et juridique, utilisant les outils spatiaux et temporels de... Voir l’article

  • Via cardinal Massaia, Rome

    «’Via cardinal Massaia, nel quartiere Littorio... quello che voi somali vi ostinate a chiamare Warta Nabbada.’
    Via cardinal Massaia... nessuno chiamava la loro via così. Tutti sapevano che lì era la via di Hagi Safar, degli indovini e dei cantastorie. Era lì che si cullavano le stelle e si intravedevano mondi nelle pupille dei neonati.
    Gli italiani gli avevano appiccicato il nomedi uno sconosciuto cardinale. Anche a Mogadiscio c’era una via cardinal Massaia, ad Hamarweyne, in pieno mercato per giunta. E anche a Mogadiscio quel nome era un sopruso.»

    in : #Igiaba_Scego, Adua, Giunti, 2015, p.70
    https://www.giunti.it/catalogo/adua-9788809792340

    Rue dédiée à #Guglielmo_Massaia

    Guglielmo Massaia, au siècle #Lorenzo_Antonio_Massaia (9 juin 1809 - 6 août 1889) est un missionnaire catholique et religieux capucin italien qui fut vicaire apostolique de Harar en Abyssinie, et créé cardinal par le pape Léon XIII. Il est reconnu vénérable par l’Église catholique qui a engagé la procédure pour sa béatification.

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Guglielmo_Massaia
    #toponymie #toponymie_politique #Italie #colonialisme #Italie_coloniale #colonialisme_italien #Warta_Nabbada
    #livre #citation #Warta_Nabada
    #Mogadiscio #Somalie #Rome