#manger_digérer_et_déféquer_avec_nonchalance

  • La #normalité est-elle la nouvelle #liberté ? | InternetActu
    http://internetactu.blog.lemonde.fr/2014/06/27/la-normalite-est-elle-la-nouvelle-liberte

    Comme le disait Virginia Eubanks (@PopTechWorks), chercheuse au département des études sur les femmes, le genre et la sexualité de l’université d’Albany si vous voulez voir l’avenir de la #surveillance, il faut vous tourner vers les communautés #pauvres. Son travail sur les rapports entre les Américains à faible revenu et les prestations d’aide sociale a montré que pour eux, la surveillance est déjà la norme. Les bénéficiaires des aides sociales sont souvent la cible de programmes de surveillance intrusifs, les travailleurs les plus pauvres sont les plus surveillés en entreprise, les immigrants sont les premières cibles de la collecte de données biométriques, notamment parce qu’ils ont moins le pouvoir politique d’y résister... « Les personnes marginalisées sont dans la position peu enviable d’être à la fois sur la pointe de la surveillance et coincées dans ses eaux dormantes ». La pratique de la surveillance est inégale, rappelle la chercheuse. Elle doit être considérée comme une question collective, une question de droit civil avant que d’être vue comme une question d’invasion de la vie privée. Les technologies de surveillance sont d’abord testées et conçues dans les « environnements faibles » : les pauvres, les régimes dictatoriaux, les pays éloignés...

    • Un temps j’ai essayé très prosaïquement de calculer combien coûtait la liberté. C’est à dire combien faut-il d’argent/d’énergie/de temps/de santé mentale, aussi/ pour échapper au maximum aux différents systèmes d’asservissement et de surveillance. Déjà bad point : avoir des enfants et être malade, tu perds 50% au moins de bonus si tu es fauché ! Autre bad point : oubli le militantisme, fichage immédiat.
      La liberté à assumer, c’est très très fatiguant quand tu n’es pas riche, tu peux choisir de t’exclure du monde mais même l’autonomie des pauvres est compromise aujourd’hui. En premier lieu par la privatisation des espaces, pour dormir ou pour manger. Il te reste bien la rue et les poubelles, mais bonjour la dévalorisation. En deuxième lieu par les esclaves du système, ceux là même qui participent à son élaboration et s’en font les défenseurs, et que l’idée de liberté va rendre agressifs et méchants : les étriqués et moralistes en tout genre.

    • A l’heure de la surveillance de masse, l’uniformité devient le camouflage ultime.

      Se fondre dans la masse vous donne un pouvoir particulier quand s’en détacher signifie être mis sur une liste d’interdiction de vol pour 10 ans, être pointé par un algorithme prédictif de la police à Chicago ou recevoir un SMS anonyme vous enjoignant à ne pas rejoindre une manifestation en Urkraine...

      Le coeur de norme qu’évoque Kate Crawford semble chercher à arrêter ce processus et décrit un moyen d’être au monde sans créer de la valeur pour la machine de surveillance. Mais ce n’est qu’une nostalgie, estime Horning. Une nostalgie d’un temps où le moindre de nos mouvements ne créait pas de la valeur... Pour profaner les appareils, comme nous y invite Agamben, ni la surveillance des algorithmes, ni l’obfuscation ne suffiront. Nous devons cesser d’être nous-mêmes, estime le penseur radical italien.