• Retour d’expériences et propos sur un système dépensier et non écologique

    Mes demandes d’aides financières pour #Maprim'Renov (rénovation énergétique) ont échouées pour diverses raisons. Entre autres, j’ai découvert à mes dépens que ce processus est réservé aux propriétaires des classes très aisées. Les architectes censés gérer la maitrise d’œuvre voulaient en plus que j’hypothèque mon logement, leur devis correspondant peu ou prou au prix d’achat de celui-ci 5 ans plus tôt. Au final, en renonçant à tout et en ne faisant aucun travaux, j’ai toujours une passoire thermique de 1940 mais j’ai économisé l’argent que je n’avais pas. Super. Mouais, j’ai dû penser à faire autrement et dans tous les cas, à faire des adaptations plus écologiques.

    Par exemple … les travaux prévoyaient une pompe à chaleur extérieure, pour remplacer la chaudière au gaz de 15 ans qui assure eau et chauffage. Le système actuel a été conçu pour maintenir un petit ballon d’eau chaude à température en attendant que j’en ai besoin. C’est complètement absurde, c’est bruyant et ça gaspille le gaz. Si Poutine détenait l’eau, ça se comprendrait, mais la dépense en gaz est vraiment dispendieuse.
    C’est donc la deuxième année où j’éteins cette chaudière. L’été on fait pratiquement tout à l’eau froide, vaisselle et douche (sans en souffrir). Et si il nous arrive d’avoir besoin d’eau chaude on rallume uniquement pour ce moment là mais on ne laisse plus la veilleuse.

    Concernant le chauffage, il m’avait été conseillé par les experts de la région qui ont classé mon appart en F (passoire thermique) de laisser tourner les radiateurs dans toutes les pièces. J’ai essayé quelques mois, catastrophe financière en vue… Du coup, j’ai réduit au maximum le chauffage et l’ai coupé dans la salle de bains pour mettre un petit soufflant électrique le temps de la douche.

    Résultat, même avec les augmentations du gaz on a fait une économie de 50% de gaz par an (500€) pour deux personnes dans un logement de 60 m2.

    Sans compter l’économie de l’achat de la pompe à chaleur / de la pose de l’isolant synthétique / des changements des portes et fenêtres en plastique PVC à la place des huisseries en chêne. (Imagine la fabrication et le non recyclage de tous ces trucs chimiques pas du tout écolos en fait) Bref, de tout ce qui était censé nous faire faire des économies et participer à l’écologie du pays mais qui surtout participe de la relance industrielle vaine et dispendieuse et nous évite de nous poser les questions sur nos modes de consommation et sur ce que pourrait être l’écologie.

    • En plus, avec la règle de 35% d’économie, tu ne peux pas étaler la dépense dans le temps : faut tout faire d’un coup.
      C’est totalement stupide et effectivement, comme pour TOUTES les primes depuis bien 30 ans, elles n’aident pas du tout les pauvres qui en sont systémiquement exclus, mais filent une autre sorte de niche fiscale à ceux qui avaient déjà le pognon pour tout faire.

      Logiquement, tu devrait pouvoir faire une fenêtre après l’autre au fur et à mesure que tu as un peu d’argent.

    • La dernière fois que j’ai fait le test, le pack comprenait un bardage extérieur avec une isolation en paille, le double vitrage (avec huisseries en bois pas beaucoup plus chères), l’isolation des combles et une pompe à chaleur. Montant 48 000 euros et un crédit d’impôt de 24 000. J’ai juste réussi à diminuer ma consommation de gaz (chauffage et gazinière) en bossant à 17°.

    • Acheté une vieille passoire thermique en 2020. Les anciens proprios n’avaient fait aucun travaux en 26 ans de présence. Ah si : nouvelle chaudière fuel à condensation en 2015mais que dalle pour l’isolation.
      Commencé à la « rénover » en 2021.
      Changement de trois huisseries dont une porte. Total TTC des travaux 4171,12 € (TVA à 5,5 % vu que c’est de la rénovation)
      Ma Primrenov’ me reverse 120,00 € (40,00 € par fenêtre parce que les portes, bah ça compte pour du beurre).
      Du coup, je me dis que la chaudière fuel a de beaux jours devant elle et que le réchauffement climatique, ça a parfois du bon ... (Ok, je sors).

  • Mapeando el #cuerpo-territorio. Guía metodológica para mujeres que defienden sus territorios

    Cuando pensamos el cuerpo-territorio, éste nos ayuda a mirar cómo la violencia deja pasos en nuestros cuerpos pero además se conecta con las invasiones más globales a nuestros territorios, y con los intereses económicos de los de arriba. También con los dibujos que nos muestra la cartografía corporal nos damos cuenta cómo hay represión hacia nosotras y las y los nuestros cuando defendemos el territorio.

    Parece que defender lo nuestro no le gusta al capital ni a nuestros gobiernos y prefieren darle nuestra tierra y territorios a las empresas que su único interés es hacer dinero. Mientras, nosotras como mujeres, ponemos la vida en el centro. Somos mujeres muy diversas unas venimos de la ciudad, otras del campo, unas somos indígenas, otras no, unas somos afros, nuestras historias y lugares son diferentes y tenemos formas diversas de mirar el mundo. Pero a la vez tenemos lazos en común y muchas sabemos quiénes son los enemigos comunes.

    Las herramientas que presentamos en esta guía a partir del cuerpo y de los sentidos nos han ayudado a generar un diálogo y muchas alianzas entre mujeres diversas que sin perder la mirada crítica sobre las relaciones de poder que nos atraviesan nos permiten imaginarnos juntas desde lo común y desde la acción para entender y transformar nuestras realidades. Esos regalos nos han dado las herramientas que aquí presentamos. Por eso, invitamos a utilizarlas como quieran con sus compañeras de lucha de territorios distintos, en sus barrios, en sus comunidades, en sus espacios.

    A nosotras nos ha traído muchas enseñanzas y nos ha ayudado a entender cómo entre mujeres diversas podemos crear estrategias para mejorar nuestra vida, la de las y los nuestros y el territorio que habitamos. Este camino de hacer una metodología desde el cuerpo-territorio no ha sido fácil pues llevamos casi cinco años en él. Pero sí hermoso, pues hemos compartido con mujeres organizadas rurales, indígenas, amazónicas, andinas, tzeltales, tsosiles, tojolabales, de la ciudad, del campo, productoras familiares de lugares como Ecuador, México, Ururguay, España, Argentina, Guatemala.

    https://www.accionecologica.org/mapeando-el-cuerpo-territorio-guia-metodologica-para-mujeres-que-de
    #corps #territoire #corps-territoire #guide #méthodologie #femmes #carto-experiment #cartographie #féminisme #violence #territoire #cartographie_corporelle

    ping @visionscarto @_kg_ @cede

    • En lien, fait par l’école d’été féminste et autonome:

      #Zine: Rebellische Körperterritorien

      Unsere Freund*innen von der Autonomen Feministischen Sommerschule (AFS) haben im Juli 2021 ihr Zine herausgebracht. Wenn ihr euch jetzt fragt „Hä was ist ein Zine? Z-I-N-E…..?!“: Zines sind mit wenig Mitteln erarbeitete Hefte, die durch die Welt kursieren sollen. Das Zine der Aktivist*innen der AFS kann zu nicht-kommerziellen Zwecken unter Nennung der Herausgeber*innenschaft von euch verwendet und vervielfältigt werden!

      Im Zine stellen die Aktivist*innen ihre transkulturelle Übersetzung des Körperkartografie-Methodenguides vom ecuadorianischen Kollektiv „Miradas Críticas del Territorio desde el Feminismo“ dar. Die ersten 36 Seiten des Zines sind auf Deutsch – wenn ihr das Zine umdreht liegt eine spanische Version vor euch.

      Wenn ihr das Zine als gedrucktes Heft haben wollt, stellen wir gerne den Kontakt zu den Herausgeber*innen her. Ihr könnt es gegen eine freiwillige Spende (Vorschlag: 3€ pro Heft + Porto) erhalten.

      https://feminar-bonn.de/weitere-projekte/zine-koerperterritorien

      #German #Spanish #Method #Mapping #summer_school

  • [en] Internet cartography focusing on rare earth materials by Coding Rights
    https://codingrights.org/docs/MapInternetTerritories_EN.pdf
    (text unfortunately not selectable) #internet #mapping
    https://pouet.chapril.org/@ulrike/110384226345199662

    L’image en espagnol :

    La source de l’info :

    Technological Cartographies: Digital Colonialism in the Internet’s Territories - Coding Rights
    https://codingrights.org/en/library-item/technological-cartographies-digital-colonialism-in-the-internets-terri

    Technological Cartographies: Digital Colonialism in the Internet’s Territories
    #algorithm #Big Tech monopolies #blogpost #climate change #Digital Colonialism #environment #labour rights #racism #smart cities #social environmental justice #surveillance
    12.22.2022

    by Joana Varon

    Text originally published at Digital Futures.

    The Internet is nothing like a cloud. It is a physical structure, geolocated and marked by power relations. Cables, satellites, antennas, servers, computers, cell phones, minerals, toxic waste, energy consumption – enormous amounts of material, labour and decisions are needed to make it all work. The magical narrative of ‘the cloud’ feeds an imaginary that exists in the absence of a place or territory, and envisions the Internet as something immaterial, abstract, timeless and apolitical. Something very different to reality.

    As we materialise the cloud, by developing a technological cartography that reveals and illustrates the physical and geopolitical dimensions of the Internet, we also expose the power relations that permeate its functioning, from the physical infrastructure layer to the sphere of algorithmic decision-making. Extractive relations, the practices of digital colonialism, and the establishment of monopolies become evident. We see that where we are, where we come from and who we are – across all dimensions of gender, sexuality, race, class, ethnicity, culture and nationality – matter in our relationship with this technology.

  • #Mapping_Diversity

    Mapping Diversity is a platform for discovering key facts about diversity and representation in street names across Europe, and to spark a debate about who is missing from our urban spaces.

    We looked at the names of 145,933 streets across 30 major European cities, located in 17 different countries. More than 90% of the streets named after individuals are dedicated to white men. Where did all the other inhabitants of Europe end up? The lack of diversity in toponymy speaks volumes about our past and contributes to shaping Europe’s present and future.


    https://mappingdiversity.eu
    #cartographie #noms_de_rue #toponymie #toponymie_féministe #toponymie_politique #visualisation #Europe #base_données #villes #urban_matter #ressources_pédagogiques

    ping @_kg_ @cede

    • Pocas y ocultas: la infrarrepresentación de las mujeres en el callejero de Europa

      Da igual que sea una calle principal en las afueras de una gran ciudad o un pequeño callejón en el centro histórico; en Escandinavia o en el Mediterráneo; en la ciudad más occidental de Europa o en la sufrida Kiev. Las calles del Viejo Continente tienen una cosa en común: rinden homenaje a muchos más hombres que mujeres.

      La European Data Journalism Network (EDJNet) ha analizado, con la participación de El Orden Mundial, 145.933 calles en 30 grandes ciudades de 17 países de la Unión Europea o candidatos a formar parte del grupo comunitario. De todas ellas, el 91% llevan nombre masculino. Incluso en la ciudad con menor brecha de género, Estocolmo, las calles que homenajean a hombres siguen suponiendo más del 80% del callejero.

      No todas las ciudades son iguales

      En algunas ciudades de Europa, particularmente en el norte y el este del continente, es relativamente común dedicar nombres de calles a personas. Además de la capital sueca, las urbes con mayor representación de mujeres son las españolas (Madrid, Barcelona y Sevilla) y Copenhague, aunque en el caso de España las cifras están condicionadas por la gran cantidad de calles dedicadas a las vírgenes católicas (211 calles en 3 ciudades). En el lado contrario, menos de un 5% de las calles de Atenas, Praga y Debrecen (Hungría) tienen nombre de mujer.

      En total, la EDJNet ha identificado 41.000 individuos con al menos una calle en su honor, y aunque Europa es una región densamente poblada y con cientos de años de rica historia, solo 3.500 mujeres aparecen en el callejero de las 30 ciudades que forman parte de la investigación. Si todas ellas hubiesen coincidido en el tiempo, apenas ocuparían las casas y viviendas de una simple avenida. La preponderancia de figuras masculinas en las calles de Europa es un fuerza sublime pero constate que ayuda a perpetuar la marginación de las mujeres y su contribución a la historia, la cultura y la ciencia.

      La Virgen María y Santa Ana son las figuras femeninas mas populares en el callejero de las ciudades analizadas por la EDJNet. Pese a esto, la mayoría de calles dedicadas a mujeres no son de figuras religiosas, sino del mundo de la cultura y la ciencia, incluidas escritoras y artistas. La nobleza y la política son otros campos con una representación fuerte en el callejero femenino de Europa.

      Existen, eso sí, diferencias entre ciudades. Tanto Copenhague como Cracovia tiene 71 calles dedicadas a mujeres, pero en la primera ciudad solo hay una figura religiosa, mientras que en la capital polaca son diez. Las diferencias son mucho más pequeñas cuando se analiza el origen de estas mujeres: aparte de algunas santas de Oriente Medio, la inmensa mayoría son mujeres europeas. Solo destacan dos excepciones: la líder india Indira Gandhi y la artista sudafricana Miriam Makeba.
      Una brecha que no se cierra

      La gran brecha de género en el callejero europeo no sorprende si se tienen en cuenta los siglos de discriminación que han sufrido las mujeres en la educación, la vida pública y la economía. Los paisajes urbanos tienden a reflejar las relaciones de poder que existían cuando se construyeron las calles. En el caso de Europa, esto sucedió en el siglo XIX y principios del XX.

      Gracias al esfuerzo de activistas o intelectuales, la concienciación en torno a la sobrerrepresentación de hombres blancos y ricos en el callejero ha crecido en Europa. Sin embargo, los datos sugieren que esta concienciación aún no se ha visto acompañada de un cambio significativo en los nombres de las calles. Durante los últimos diez años, ninguna de las grandes ciudades de Europa ha estado cerca de cerrar la brecha de género, y en algunos casos se ha perpetuado: en el periodo 2012-2022, ciudades como Ámsterdam, Berlín, Valencia o Milán siguieron dedicando más calles a hombres que mujeres.

      «Desde 2017, hemos aplicado estrictamente el reparto equitativo en la denominación de las calles, homenajeando a una nueva mujer por cada nuevo hombre. Sin embargo, todavía recibimos muchas más propuestas de nombres masculinos, unas diez veces más, que nombres femeninos», dice Antonella Amodio, la funcionaria a cargo de seleccionar los nombres de las calles en Milán. Una mayor sensibilidad hacia el tema ha llevado a una mayor concienciación: la ciudad ahora monitorea la brecha de género y está construyendo un sitio web dedicado a explorar lugares y monumentos dedicados a mujeres destacadas y sus vidas.

      Pero aplicar la paridad no es suficiente para cerrar la brecha de género. De hecho, ni siquiera sería suficiente si todas las calles nuevas llevasen nombre de mujer. Las ciudades europeas simplemente no crecen tan rápido como solían hacer, y solo se construyen algunas decenas de calles cada año. En la actualidad hay 43.330 calles más dedicas a hombres que a mujeres en las ciudades analizadas, por lo que la desigualdad tardaría siglos en cerrarse.

      Es más, los expertos advierten de que las nuevas valles dedicadas a mujeres tienden a estar localizadas en áreas periféricas, zonas residenciales donde la visibilidad es menor, como el barrio de Sanchinarro en Madrid. Por contra, las calles con nombres de hombres siguen siendo las avenidas y plazas más importantes de los centros históricos.

      https://elordenmundial.com/mapas-y-graficos/infrarrepresentacion-mujeres-callejero-europa

  • Au Chili, les millionnaires accaparent les terres du peuple mapuche
    https://reporterre.net/Au-Chili-les-millionnaires-accaparent-les-terres-du-peuple-Mapuche

    « Ici, il s’est passé des choses très graves et il s’en passe encore. » En passant sa main calleuse sur une carte jaunie par le temps, Cristian Chiguay s’emploie à narrer la longue histoire des Williches. Installé aux portes de la #Patagonie, dans le sud du #Chili, ce peuple fait partie de la grande famille des #Mapuches, principale ethnie autochtone du pays à laquelle s’identifient près de deux millions d’habitants — sur 20 millions de Chiliennes et Chiliens. Ces « choses très graves », c’est l’#accaparement de leur territoire par l’État et sa vente par petits bouts à des millionnaires. Le phénomène prend de l’ampleur : des îles entières sont même proposées à la vente...

    D’une voix tranquille, ce paysan vivant en quasi-autarcie dans le sud de la Grande île de Chiloé énumère les toponymes locaux. Dans sa langue, en mapudungún, il décrit bosquets, îles et rivières. En tant que « lonko » — représentant élu à vie — des soixante-dix familles de la communauté de Yaldad, il conserve chez lui toutes les archives des conflits territoriaux qui ont violemment émaillé l’histoire de son peuple. « Dans les années 1960, toutes ces forêts ont été vendues à un entrepreneur français qui voulait en exploiter le #bois, raconte-t-il en pointant du doigt les collines environnantes. Aujourd’hui, elles font partie du parc naturel de Tantauco. Elles sont la propriété personnelle du milliardaire et ancien président Sebastián Piñera » — au pouvoir jusqu’en mars 2022.

    #terres

  • Ça va “brancher” chez Leaflet...

    Leaflet 1.9 released - Leaflet - a JavaScript library for interactive maps

    The v1.9 release is setting the stage for the first major version bump of Leaflet since 2016! A lot has changed since then, and it’s time for Leaflet to grow together with the web platform.

    After this release, we are branching off the 1.x code and putting it in maintenance mode — reserving potential 1.x releases only for critical bugfixes. Although version 2.0 is still far away and will take some time to take shape, we plan to make the following changes:

    – Dropping support for Internet Explorer.
    – Embracing modern JavaScript.
    – Standardized modules
    – Removing the Leaflet global

    https://leafletjs.com/2022/09/21/leaflet-1.9.0.html

    #leaflet #map

  • Sewage Alerts: The Long History of Using #Maps to Hold Water Companies to Account
    https://nightingaledvs.com/sewage-alerts-the-long-history-of-using-maps-to-hold-water-companies

    This article originally appeared in The Conversation. Southern Water was handed a record fine of £90 million in July 2021 after pleading guilty to illegally discharging sewage..

    #environment #Sewage_Water_pollution_LondonCholera_Maps_Sewage_monitoring #sustainability

    • Les ressources engrangées devraient donc assurer une « une rentabilité du projet dès sa seconde année de déploiement », précise l’administration fiscale. En effet, le coût du dispositif est estimé à 24 millions d’euros de 2021 à 2023.

      Ah oui quand même...

    • Dans Le Parisien en avril dernier, ce qu’en pensaient les syndicats :

      Chasse aux piscines non déclarées : le partenariat entre le fisc, Google et Capgemini fait grincer des dents - Le Parisien
      https://www.leparisien.fr/economie/chasse-aux-piscines-non-declarees-le-partenariat-entre-le-fisc-google-et-

      Les deux entreprises ont développé, pour le compte de Bercy, un logiciel qui traque les piscines non déclarées. Mais dans les départements tests, notamment dans les Bouches-du-Rhône, les agents déplorent de nombreuses erreurs.

      Certains contribuables se sont déjà déplacés au guichet, furieux de constater leur redressement par le fisc. Dans les centres des impôts des Bouches-du-Rhône, on s’attend même à une vague de colère et d’incompréhension dans les semaines qui viennent. Car depuis plus d’un mois, des milliers de courriers ont été envoyés aux contribuables pour leur signaler une hausse significative de leur prochaine taxe foncière.

      Au total, près de 8500 foyers sont concernés dans le département. La raison de ce redressement de grande ampleur ? Les piscines. Depuis plus d’un an, elles sont la cible du logiciel d’#intelligence_artificielle (#IA) mis en place début 2021 par #Google et développé ensuite par l’entreprise #Capgemini pour le compte de la Direction générale des finances publiques (DGFiP).

      Avant eux, l’entreprise Accenture avait décroché l’appel d’offres de Bercy. Un contrat de 20 millions d’euros pour une expérimentation menée dans trois départements et finalement arrêtée, faute de résultats corrects. Depuis, le duo Google-Capgemini a repris le flambeau pour peaufiner une IA capable d’identifier, grâce aux vues aériennes du cadastre, des piscines, des bâtiments isolés et, à terme, des extensions de maison. « Le premier étage de la fusée est derechercher massivement les piscines qui n’ont pas été déclarées, note Damien Robinet, le secrétaire national du syndicat Solidaires finances publiques. Mais le programme ne marche pas beaucoup mieux avec Capgemini : il y a beaucoup d’erreurs. »

      Un taux d’erreur estimé à 30 %

      Près de Marseille, les inspecteurs des impôts et les géomètres - censés scruter leur secteur pour identifier du bâti non déclaré - sont en effet peu convaincus. « Avec les confinements, les gens se sont rués sur des piscines achetées chez Leroy Merlin ou Castorama, explique Philippe Laget, inspecteur des impôts syndiqué à la CGT. Or, ces piscines, bien souvent hors sol ou installées dans un trou, ne devraient pas être imposées. On considère que s’il faut la démolir pour la faire bouger, par exemple si le contour est cimenté, la piscine devient imposable. Or, le logiciel de l’IA n’a pas ce niveau de précision. »

      Voilà pourquoi on a demandé aux géomètres du fisc de vérifier « via des photos aériennes ou Google Street View, sans bouger de leur bureau pour aller plus vite », les 11 482 détections de piscines de l’IA.

      « Parfois, l’IA a pris des bâches bleues pour des piscines, elle a enregistré des piscines hors sol ou en a oublié... » précise une géomètre du service des Bouches-du-Rhône. Dans les neuf départements qui expérimentent le logiciel, les syndicats estiment que le taux d’erreurs est de 30 %.

      « Après notre recoupage, dans les Bouches-du-Rhône, près de 8500 ménages vont être taxés d’environ 300 euros, selon la commune et le secteur, pour une piscine de 4 m sur 8 m, poursuit la géomètre. Et si la marge d’erreur devrait être faible, il y aura dans le lot des piscines taxées qui ne devraient pas l’être, faute de contrôle précis sur le terrain... » Contacté, le ministère des Finances ne souhaite pas commenter l’expérimentation.

      Un coût passé de 20 à 40 millions d’euros selon les syndicats

      En coulisses, certains syndicats assurent que le contrat avec Capgemini devrait être suspendu plus tôt que prévu, d’ici la fin de l’année, du fait de résultats insatisfaisants. Il faut dire que le deuxième étage de la fusée de l’IA - étudier les bâtis isolés - n’est pas du tout au point.

      « Puisqu’il n’utilise que des vues aériennes, le logiciel ne peut pas faire la différence entre un bâtiment habité et une pergola ou un carport (abri pour voitures), note Frédéric Scalbert, de la CGT. Dans l’un des départements où a lieu l’expérimentation, on a relevé 80 % d’erreurs : l’IA voyait des bâtiments à taxer à la place de bâches, de routes, de trottoirs, de parkings ou de dalles. Tout et n’importe quoi ! »

      À quel prix ? Au ministère des Finances, on préfère garder le silence sur la facture et l’avenir du contrat. Mais les syndicats estiment tous que le coût initial de 20 millions d’euros atteint désormais plus de 40 millions d’euros. « Ce qui est exaspérant c’est qu’en interne, la DGFiP a les ressources pour faire ce travail, râle Frédéric Scalbert. Les géomètres, dont 116 postes ne sont toujours pas remplacés, sont là pour ça. Et quand Capgemini a sous-traité une partie des tâches à une entreprise basée à Madagascar, alors que les dessinateurs du cadastre pouvaient le faire, ça n’est pas passé du tout. »

    • Oh, un lien vers France Soir ;-))

      Dépenser 20 ou 40 millions d’euros en sociétés de service en informatique pour envoyer des redressements indus, qui vont donner lieu à des conflits entre les contribuables et les impôts, c’est plutôt très très très fort en terme d’efficacité financière et de communication, d’autant plus quand on nous dit que ça permet pour un département « pilote » de récupérer à peine 500000 euros pour l’année en cours...

      Et ça houspille les écolos qui questionnent le fait d’avoir une piscine quand l’eau vient à manquer...

  • Elisa Loncon Antileo : « Au Chili comme ailleurs, la démocratie a besoin d’oxygène et doit être renforcée »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/08/23/elisa-loncon-antileo-au-chili-comme-ailleurs-la-democratie-a-besoin-d-oxygen

    Pendant ce temps au Chili…

    A quelques jours du référendum du 4 septembre sur le projet de nouvelle Constitution au Chili, la militante et universitaire Elisa Loncon Antileo, qui a présidé l’Assemblée constituante, décrypte, dans un entretien au « Monde », les enjeux de ce texte et exprime son inquiétude à l’idée qu’il ne soit pas adopté.

    #Chili #constitution #constituante #mapuche #démocratie et… #paywall (wink wink)

  • Les cartes trompeuses (TUTO)

    https://www.youtube.com/watch?v=n9pkdWpNRws

    Un tuto sur tout ce qu’il faut savoir pour ne plus se laisser égarer par des cartes trompeuses ou manipulatrices.

    Avec la participation de Yann Solo (12 parsecs) :
    https://www.youtube.com/c/12Parsecs

    #tuto #cartographie #mapfail

    _____________________________________________________________
    CHAPITRAGE

    00:00 Manipulations
    01:00 Les fondamentaux
    05:05 Les erreurs géographiques
    10:07 Le point de vue du cartographe
    12:38 Les erreurs de projection
    18:14 Les fausses cartes
    21:57 La représentation des données
    27:05 Les cartes choroplèthes
    31:18 Le bilan du test
    31:47 Bonus : la carte des cartes
    35:02 Zone orange

    __________________________________________________
    LES AUTRES TUTOS

    Graphiques :
    https://www.youtube.com/watch?v=crTt-QIyS-o

    Courbes et moyennes :
    https://www.youtube.com/watch?v=K1YijhODfJ8

    Stats :
    https://www.youtube.com/watch?v=pYNi3THlGlo


    #cartographie
    @fil @reka @nepthys @odilon

  • « Don’t Pay UK » : le mouvement qui inquiète le gouvernement britannique- OCL
    http://oclibertaire.lautre.net/spip.php?article3297

    Après une hausse de 50 % en avril dernier, et plus de 6,5 millions de personnes en précarité énergétique, les tarifs de l’électricité devraient augmenter encore de 50 à 60% voire plus en octobre. Un appel vient d’être lancé au Royaume-Uni pour boycotter le paiement des factures d’électricité. - (...) @Mediarezo Actualité / #Mediarezo

  • Cabinets de conseil : Capgemini, le coûteux prestataire dont l’Etat ne sait plus se passer

    L’Etat a confié au moins 1,1 milliard d’euros de missions à Capgemini en cinq ans. L’omniprésence du cabinet fait grincer des dents au sein de l’administration, où des voix dénoncent missions coûteuses, projets ratés, opacité et de conflits d’intérêts.

    C’est un puissant cabinet de conseil privé qui gagne des milliards d’euros grâce à de lucratives missions publiques. Une usine à consultants à qui les ministères externalisent un nombre croissant de tâches, au point de développer vis-à-vis de ses experts une dangereuse dépendance. Une entreprise qui entretient des liens étroits avec l’appareil d’Etat. Il n’est pas question ici de la firme McKinsey, mais de Capgemini, un cabinet français qui semble disposer d’un poids bien supérieur à ses confrères américains sur la conduite des affaires de l’Etat.

    https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2022/07/02/cabinets-de-conseil-capgemini-le-couteux-prestataire-dont-l-etat-ne-sait-plu


    Etienne Grass, patron de la branche « #services_publics » de Capgemini Invent, lors d’une convention sur la #santé, à Paris, le 2 octobre 2021. GABRIELLE FERRANDI / CHAM

    https://justpaste.it/5y61t

    #Cabinets_de_conseil

    • L’embarrassante mission secrète du cabinet de conseil Capgemini pour les douanes françaises

      Des consultants privés de l’entreprise ont eu accès à des données couvertes par le secret fiscal dans le cadre d’un projet informatique, suscitant des remous au sein de l’administration.

      Le sentiment du devoir accompli, Boris G. part en congés. Son algorithme a repéré une possible fraude à la TVA concernant deux jets privés Falcon 7X, pour lesquels l’importateur aurait omis de payer plusieurs millions d’euros lors de leur livraison sur le territoire français. Voilà une excellente nouvelle pour son employeur, les douanes françaises, qui ont parié sur l’intelligence artificielle pour cibler les fraudes à l’importation, en mettant sur pied, quelques mois plus tôt, un « service d’analyse de risque et de ciblage » (SARC). Sa mission : croiser des bases de données pour y détecter, grâce à des algorithmes sophistiqués, des anomalies statistiques menant à de possibles irrégularités.

      Un détail étonne toutefois dans la signature du courriel que Boris G. envoie, le 27 juillet 2017, pour faire part de ses résultats : ce spécialiste de l’intelligence artificielle, qui travaille sur des données ultrasensibles couvertes par le secret fiscal, n’est pas un fonctionnaire des douanes, mais un consultant privé de Capgemini.

      Malgré les risques, le SARC a en effet externalisé une partie de son projet de détection automatique des fraudes au géant français du conseil informatique, en 2017 et 2018. D’après les éléments recueillis par Le Monde, le projet consistait à mettre en place un « puits de données » rassemblant plusieurs fichiers provenant des douanes et de l’administration fiscale, sur lequel les consultants privés pourraient ensuite se brancher pour mener leurs analyses. Sur ce serveur informatique figuraient des données sur l’ensemble des marchandises franchissant les frontières françaises, y compris des biens sensibles comme le matériel de guerre. Mais également des informations très précises sur les opérations de contrôle menées par les douanes.

      « Des prérogatives régaliennes de l’Etat »

      Certaines de ces données ont-elles pu être extraites des serveurs des douanes par des consultants de Capgemini peu scrupuleux ? Un document suggère en tout cas qu’aucun garde-fou n’était prévu, puisqu’une consultante a pu faire une copie sur son ordinateur d’une partie du fichier Banaco, qui contient des informations aussi précises que le nom de l’entreprise contrôlée par les douanes et le résultat du contrôle. Or, l’arrêté de déclaration de ce fichier est clair : il ne doit être accessible qu’aux douaniers.

      Le Monde a également appris que le directeur du SARC, Perry Menz, avait informé plusieurs consultants de Capgemini que l’importateur des jets Falcon 7X identifiés par leur algorithme était déjà dans le viseur de la direction nationale du renseignement et des enquêtes douanières (DNRED). Une information ultraconfidentielle, puisque l’entreprise visée, Dassault Aviation, n’était à l’époque pas au courant elle-même. Cette imprudence étonne d’autant plus que Dassault Aviation était par ailleurs à l’époque client de Sogeti, une filiale de Capgemini.

      « C’est un problème de confier à un prestataire privé des données sensibles, qui relèvent des prérogatives régaliennes de l’Etat », réagit Fabien Milin, représentant du syndicat Solidaires Douanes. « Pour un projet aussi sensible, on ne ferait jamais appel à un cabinet extérieur », assure une source à la direction générale des finances publiques, une autre administration qui utilise des techniques informatiques similaires pour le contrôle fiscal, sans faire appel à des prestataires privés.

      Une plainte déposée au PNF

      Au sein des douanes, la mission de Capgemini a fait grincer des dents. D’autant qu’une équipe d’agents publics travaillait en parallèle sur le même projet et que les résultats de Capgemini étaient « décevants », comme l’a reconnu elle-même la direction du SARC, lors d’une rencontre avec les syndicats. Lors de cette réunion, organisée en mars 2018, des représentants syndicaux ont interrogé en vain leur hiérarchie sur le coût de cette prestation, et se sont émus des « risques d’une telle opération, de par la sensibilité et la confidentialité des données, ainsi que les éventuels conflits d’intérêts ».

      Le patron de la douane en personne, Rodolphe Gintz, a été destinataire à la même période d’une note d’alerte d’un agent des douanes. Mis en difficulté par sa hiérarchie, puis contraint au départ, ce fonctionnaire a par la suite déposé une plainte pour violation du secret fiscal auprès du Parquet national financier (PNF), en novembre 2021, qui n’a pour l’instant donné lieu à l’ouverture d’aucune enquête. « Je suis indigné de voir une telle inertie judiciaire face au courage de mon client lanceur d’alerte, qui dénonce des faits d’intérêt public incontestables », s’étonne son avocat, Me Pierre Farge.

      La direction des douanes n’a pas donné suite aux sollicitations du Monde. Des correspondances internes de l’époque montrent toutefois qu’elle a assumé le choix de l’externalisation malgré les critiques. « Bien sûr qu’il convient de préserver [la] confidentialité, écrivait ainsi Gil Lorenzo, le numéro deux du département de lutte contre la fraude des douanes, en mai 2017. Pour autant nous devrons travailler avec des partenaires privés, il ne peut en être autrement, car les ressources internes nous manquent. » Quelques semaines plus tard, le patron du SARC, Perry Menz, se rassurait sur le fait qu’« il n’y a pas de problème légal (…) compte tenu des clauses de confidentialité que l’administration a fait signer [ à Capgemini] ». Mais comment Capgemini s’est-il lui-même assuré du respect de ces règles par ses salariés ? Contactée, l’entreprise n’a pas souhaité répondre.

      https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2022/07/02/l-embarrassante-mission-secrete-du-cabinet-de-conseil-capgemini-pour-les-dou

    • A l’Agence nationale de l’habitat, les consultants privés de Capgemini font la loi

      L’ANAH a dépensé plus de 30 millions d’euros depuis 2016 pour des prestations du cabinet de conseil, afin de répondre aux demandes du gouvernement sur la rénovation énergétique.

      Une trentaine d’agents de l’Agence nationale de l’habitat (ANAH) ont assisté à une drôle de scène, le 27 juin. En ce lundi matin, une consultante du cabinet de conseil Capgemini présente les résultats d’un audit mené par ses équipes sur le fonctionnement du département des aides et des relations aux usagers (DARU) de l’ANAH, qui pilote MaPrimeRénov’, le dispositif d’aides publiques à la rénovation énergétique des bâtiments.

      Si la salle écoute poliment, rares sont ceux qui ignorent l’évident conflit d’intérêts de Capgemini : depuis des années, ses consultants et développeurs informatiques travaillent par dizaines auprès de l’ANAH pour développer MaPrimeRénov’, et sont tenus responsables de la plupart des problèmes qui secouent l’agence publique, placée sous la tutelle des ministères de l’écologie et de l’économie.

      Un homme, présent dans la salle, en sait quelque chose : David Marx, le consultant en chef de Capgemini à l’ANAH. Depuis le départ de la patronne du DARU, fin mai, il assure l’intérim à la tête de ce département de l’ANAH, qui compte une petite quarantaine de personnes, au mépris des règles de séparation entre agents publics et consultants privés. « Lorsque ça nous a été annoncé en réunion, on était tellement abasourdis qu’un prestataire extérieur puisse devenir notre chef que personne n’a réagi », témoigne un membre de l’équipe sous le couvert de l’anonymat.

      Aux yeux de nombreux agents de l’ANAH, cet événement couronne une longue série de dérives liées à l’omniprésence de Capgemini. Coût exorbitant des missions, dépendance malsaine, intrusion du privé dans les décisions publiques, brouillage des frontières entre consultants et fonctionnaires, choc des cultures… Autant de problèmes soulignés en mars dans le rapport au vitriol de la commission d’enquête du Sénat sur l’emprise des cabinets de conseil sur l’Etat, qui trouvent ici une nouvelle illustration.

      « Pas d’autre choix que d’externaliser »

      D’aussi longtemps qu’ils se souviennent, la plupart des employés de l’ANAH ont toujours vu « les gars de Cap ». « On vit avec eux, on finit par les connaître », rapporte l’une des salariés. Géant français du conseil et des prestations informatiques, le cabinet a mis un pied dans la maison en 2016, avec une première mission d’assistance à la dématérialisation des procédures de demande de subventions, facturée 4,7 millions d’euros.

      Mais le jackpot est arrivé en 2019, quand le premier ministre Edouard Philippe a confié à l’ANAH la création de MaPrimeRénov’ – une aide unifiée destinée à des centaines de milliers de ménages pour mener des travaux de rénovation énergétique dans leurs habitations. Le lancement étant exigé au 1er janvier 2020, il a fallu en quelques mois amender les réglementations, mettre en place une plate-forme informatique pour les demandes d’aides et installer un centre d’appels pour répondre aux usagers.

      Une mission impossible pour l’ANAH, qui ne compte alors qu’une centaine d’agents. Il est exclu pour elle de recruter, en raison de la règle budgétaire qui plafonne le nombre d’emplois de chaque agence de l’Etat pour l’ensemble de l’année. « Pour répondre à la demande urgente du premier ministre, il n’y avait donc pas d’autre choix que d’externaliser », soupire un agent présent depuis le début du projet.

      Un premier contrat est signé en mai 2019 avec Capgemini Invent, la branche de conseil du groupe. Des consultants commencent alors à plancher sur l’organisation de MaPrimeRénov’avec une poignée d’agents de l’ANAH. Des développeurs issus de la branche technique du groupe (Technology Services), les rejoignent bientôt pour bâtir la plate-forme informatique. Idean, une autre filiale de Capgemini, conçoit la charte graphique.

      Les consultants de « Cap » se glissent dans toutes les réunions, sollicitent les agents pour nourrir leurs présentations PowerPoint, qui finissent parfois dans les comités de pilotage avec les ministères, sans aucune mention de la contribution d’un prestataire extérieur. « On ne sait pas ce qu’ils retiennent des chiffres qu’on leur donne, comment ils les présentent à la hiérarchie », se désole une agente. « Puisqu’ils fabriquent les présentations à destination de la direction générale, ils contrôlent l’information et peuvent ainsi s’autocouvrir », abonde un collègue.

      Une dépendance « perverse »

      Le lancement de MaPrimeRénov’, en 2020, n’a pas mis fin à la mission de Capgemini – bien au contraire. L’ANAH, qui compte officiellement 207 agents publics, emploierait actuellement en parallèle plus de 70 développeurs informatiques et 20 consultants de Capgemini, d’après une source interne. Une présence massive et onéreuse, puisque des documents consultés par Le Monde chiffrent les missions du cabinet à plus 30 millions d’euros depuis 2016. Cette somme ne prend pas en compte l’externalisation du centre d’appels, où travaillent plusieurs centaines d’employés de Docaposte, la filiale informatique de La Poste.

      En 2021, la multiplication de bugs sur la plate-forme MaPrimeRénov’, dénoncée par des milliers d’usagers sur un groupe Facebook et dans une pétition, a catalysé le ressentiment contre Capgemini, jugé responsable de ces errements. « Outre les bugs liés à leurs choix techniques, ils ont dépriorisé beaucoup de fonctionnalités importantes pour pouvoir tenir le calendrier du projet, en nous promettant de les introduire plus tard. Mais ça n’a pas été le cas, car il y a toujours plus urgent », témoigne un agent, qui déplore « une énorme perte de temps ».

      Si la pression du politique pour livrer une solution dans des temps resserrés a joué, une autre agente souligne le problème des consultants « qui changent tous les six mois, qu’on doit reformer à chaque fois, et qui ne connaissent rien à la rénovation énergétique et aux publics modestes auxquels on s’adresse ». « On est obligés de repasser sans cesse sur leur travail, qui est truffé d’erreurs », se désole-t-elle.

      Malgré ces déconvenues, l’ANAH a signé en début d’année un nouvel avenant au contrat avec Capgemini, facturant 8,5 millions d’euros le premier semestre 2022. L’agence a renoncé à faire un nouvel appel d’offres pour ouvrir le marché à des concurrents, au nom du « droit de suite » du cabinet pour finaliser le projet. Mais elle lui a également confié la responsabilité de deux nouvelles missions, France Rénov’ (un guichet unique pour la rénovation de l’habitat) et MaPrimeAdapt’ (une future aide financière destinée aux seniors).

      Les missions pour l’agence de l’habitat sont si importantes que Capgemini a mis en place une « ANAH Academy » pour former ses consultants. « Ils ont acquis un poids tellement fort que ce serait compliqué de s’en passer aujourd’hui, convient un agent pourtant critique. Si un nouveau prestataire arrivait, tout le monde péterait les plombs. » Une dépendance jugée « perverse » par sa collègue : « Ils sont là depuis tellement d’années qu’on se demande pourquoi ne pas avoir carrément embauché des fonctionnaires qualifiés pour assumer ces missions pérennes… » https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2022/07/02/a-l-agence-nationale-de-l-habitat-les-consultants-prives-de-capgemini-font-l

    • « Il est possible que l’on soit allé trop loin » : comment les cabinets de conseil se sont installés à l’hôpital

      Depuis les années 1990, les consultants ont progressivement étendu leur toile dans les établissements, en faisant notamment la promotion de la politique de réduction du nombre de lits.

      C’est un tweet posté par un directeur du cabinet de conseil Capgemini, en juillet 2019, quelques mois avant que le pays bascule dans la crise sanitaire. Le consultant s’y dit « fier » d’avoir accompagné « avec succès » l’hôpital de Nancy et cite, à l’appui, un article annonçant que « la suppression de 179 lits et de près de 600 équivalents temps plein dans les effectifs » au CHU de Nancy vient d’être approuvée par les autorités publiques.

      Le professeur Stéphane Velut, neurochirurgien du CHU de Tours, a archivé le message. D’abord parce que ce plan, présenté comme remarquable à l’été 2019, a coûté son poste, au printemps 2020, au directeur de l’agence régionale de santé (ARS) Grand-Est. Celui-ci avait estimé, en pleine lutte contre le Covid-19, qu’il n’y avait « pas de raison » d’interrompre les suppressions de postes et de lits à l’hôpital de Nancy. Un faux pas politique que le gouvernement a sanctionné. Le professeur Velut a aussi suivi cette histoire de près, car, en dépit de la crise aiguë qui affecte le système de soins, un programme de réduction de coûts analogue guette le CHU où il exerce.

      « Il est prévu que l’hôpital de Tours, qui compte plusieurs sites, soit restructuré et rénové. Mais le financement de ce projet, tel qu’il nous a été présenté en 2017, était assujetti à la suppression de 250 lits, explique le neurochirurgien. Pour nous faire avaler cette pilule, nous avons eu droit à des séminaires organisés par Capgemini. »

      Le médecin ne savait « même pas que ce corps de métier – les consultants – existait. Ils nous expliquaient que l’hôpital de demain serait un “aéroport” – on rentre, on opère, on sort –, utilisaient des expressions comme “redimensionnement capacitaire” sans nous dire à l’époque que ça signifierait près de 25 % de lits en moins ».

      De jeunes cadres expliquent alors aux chefs de service qu’ils peuvent améliorer leur pratique, en comparant la durée moyenne de séjour des patients au CHU de Tours à celle de l’hôpital de Grenoble, bien inférieure. « Or, les activités ne sont pas comparables, Grenoble fait davantage de traumatologie de la colonne vertébrale, s’agace le neurochirurgien. On assistait à un lavage de cerveau, si bien qu’au bout de quelques mois, lors d’une réunion de praticiens, nous avons décidé d’évincer Capgemini. » Depuis le début de l’épidémie de Covid-19, le nouvel hôpital et le plan d’économies ne sont plus à l’agenda, mais « ils vont y revenir, prévient le médecin. Simplement, je crois comprendre qu’ils supprimeront moins de lits que prévu initialement ».

      Un appel d’air

      Au fil des ans, les cabinets de consultants ont vu leur influence croître et sont devenus un appui incontournable pour bon nombre d’établissements et pour les ARS, ces agences régionales chargées de la mise en œuvre de la politique de santé dans les régions. Ils sont régulièrement perçus, parmi les soignants, dans la crise profonde que traversent les hôpitaux, comme le bras exécutant de la politique de réduction des coûts.

      « Les consultants sont entrés dans le secteur de la santé au début des années 1990 : une loi avait prévu que tout hôpital devait faire un projet stratégique. Or, à l’époque, les directeurs d’hôpitaux ne savaient pas comment conduire de tels projets. Ils se sont donc tournés vers les cabinets de conseil, principalement Bossard, où je travaillais, et Ernst & Young », se souvient Antoine Georges-Picot, énarque, consultant en santé depuis vingt-cinq ans, notamment chez Capgemini et aujourd’hui à la tête du cabinet GovHe. La contribution de ces cabinets prend une tout autre ampleur dans les années 2000, lorsque la puissance publique demande à l’hôpital d’être performant, mieux organisé et de réduire ses coûts.

      Pour accompagner ce mouvement, le gouvernement crée une nouvelle structure, la Mission nationale d’expertise et d’audit hospitaliers (MEAH). Elle diligente des études sur divers sujets, depuis le temps d’attente aux urgences jusqu’à la gestion des pharmacies à l’hôpital. En passant des marchés publics, en diffusant des cahiers des charges, en structurant de grosses missions de conseil, la MEAH crée un appel d’air : certains gros cabinets, qui auparavant ne trouvaient pas les hôpitaux suffisamment attractifs pour en faire leurs clients, se mettent à s’intéresser à eux.

      A la fin des années 2000, l’Agence nationale d’appui à la performance des établissements de santé et médico-sociaux (ANAP) prend le relais, avec un objectif : « l’efficience hospitalière ». L’ANAP change de braquet, elle pilote de plus gros projets et mobilise de plus gros budgets, pour accompagner des hôpitaux en grande difficulté financière. « En gros, l’ANAP payait les consultants, les consultants rendaient un diagnostic sur l’hôpital : “Voilà tous les problèmes et voilà comment il serait possible de les résoudre, par exemple en augmentant la rotation des patients sur les lits hospitaliers ou en développant les soins ambulatoires”, raconte un ancien consultant spécialisé dans le domaine de l’hôpital − il souhaite rester anonyme − qui a participé à ces missions. Et, derrière, un contrat tripartite était signé entre l’hôpital, l’ANAP et l’agence régionale de santé. »

      Des équipes de deux à cinq jeunes gens dynamiques débarquent dans les hôpitaux, y restent parfois un mois et demi, le temps de voir tous les services, administratif, médicaux, logistique, technique. Ces missions sont onéreuses, le prix à la journée par consultant avoisinant les 1 200 à 1 500 euros. Dans le métier, on dit volontiers que « 1 euro dépensé pour un consultant doit en rapporter 5 ou 6 à l’hôpital », grâce aux économies qui seront réalisées.

      « Perte de compétences des équipes »

      « Comment des consultants extérieurs peuvent-ils paraître plus compétents que des personnes qui évoluent depuis quinze ans dans le milieu hospitalier ? », s’est interrogé Martin Hirsch, alors directeur général de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), lors de son audition au Sénat, en janvier, par la commission d’enquête sur l’influence croissante des cabinets de conseil privés sur les politiques publiques. Alors que les hôpitaux sont « très sollicités par les cabinets de conseil, a-t-il précisé, une des premières décisions que j’ai prises a été de mettre fin à des prestations et de ne pas utiliser des marchés “ouverts” avec de grands cabinets de consultants pour des prestations stratégiques pour l’AP-HP qui représentaient des montants significatifs ».

      La Cour des comptes, qui s’est penchée sur le sujet, a souligné, dans un référé publié en 2018, un « recours mal maîtrisé » des établissements publics de santé aux consultants, ayant pour conséquence, « en sus des dépenses immédiates (…), la perte de compétences des équipes ».

      Une étude portant sur les hôpitaux anglais est même parvenue à la conclusion que « plus un hôpital fait appel à des consultants, plus son efficience diminue », a révélé le professeur à l’Essec Jérôme Barthélemy, dans une tribune publiée le 26 juin dans les colonnes du Monde. Notamment parce que les coûts induits par les prestations de conseil réduiraient la capacité des hôpitaux à investir dans leurs propres compétences ou parce que, dans certains cas, les consultants ne semblent pas suffisamment connaître le fonctionnement des hôpitaux pour améliorer leur performance.

      « Il y a trois raisons pour lesquelles les hôpitaux ont recours au cabinet de conseil, avance de son côté Antoine Georges-Picot. “Je n’ai jamais fait”, par exemple reconstruire un hôpital ou fusionner des établissements ; “Je n’ai pas le temps et pas les ressources” ou “Si je le fais en interne, le message ne passera pas, donc je fais appel à l’extérieur pour mettre les sujets sur la table”. »

      « Le monde réel est imparfait »

      Un hôpital est devenu un cas d’école en la matière. Au milieu des années 2000, la construction du Centre hospitalier sud-francilien, regroupement des hôpitaux d’Evry et de Corbeil-Essonnes (Essonne), dans le cadre d’un partenariat public-privé, vire au naufrage. Pour faire tourner l’hôpital, des consultants sont finalement dépêchés, sur une période longue, pour un budget considérable.

      Dans la foulée de cette expérience calamiteuse, la ministre socialiste de la santé Marisol Touraine met en place, fin 2012, le « Copermo », pour Comité interministériel de la performance et de la modernisation de l’offre de soins hospitaliers. Il lui revient de sélectionner les projets d’investissements des hôpitaux nécessitant un financement de l’Etat et d’assurer le suivi des établissements en difficulté. Les projets actuels de modernisation des CHU de Nancy et de Tours, et, au-delà, plusieurs dizaines de projets d’investissements et de plans de retour à l’équilibre financier ont été examinés et validés par le Copermo.

      « L’objectif est alors d’éviter que la France construise à nouveau des hôpitaux trop grands, explique cet ancien d’un grand cabinet de conseil, qui a présenté plusieurs dossiers au Copermo. Il faut donc envoyer le message que l’hôpital sera construit de manière parfaitement rationnelle, selon des standards d’efficience extrêmement élevés. Donc, en gros, il faut s’engager à réduire le nombre de lits de 20 %. Les consultants tiennent le stylo, mais ce ne sont pas eux qui décident. » L’hôpital fait donc appel à un cabinet de conseil « avec l’intention d’obtenir la validation du Copermo, donc de Bercy et du ministère de la santé, poursuit-il. Le consultant est là pour que le dossier soit signé. De toute évidence, quand on acquiert un peu d’expérience en la matière, on sait très bien que ce qu’on va suggérer, écrire, sera bien sûr difficile à tenir ».

      Dans le discours qui a conclu le Ségur de la santé, cette vaste consultation des acteurs du système de soins du printemps-été 2020, Olivier Véran, alors ministre de la santé, s’est exclamé : « S’agissant du Copermo, disons-le nettement, il a vécu. » L’heure n’est plus à « la fermeture systématique des lits ».

      Sans attendre ce changement de cap, intervenu sous le coup d’une crise hospitalière profonde, accélérée par la pandémie de Covid-19, certains consultants ont pris de la distance avec le métier. « Il est tout à fait possible qu’on soit allé trop loin, témoigne cet ancien, désabusé. Le problème du consultant est qu’il évolue toujours dans un monde parfait. Sur le papier, il peut trouver une solution pour mieux remplir les lits ou réduire les durées de séjour. Mais le monde réel est imparfait, les soignants ne sont pas des robots, les locaux et les équipements sont souvent vétustes et mal fichus. »

      Benoît Péricard, énarque, ancien directeur d’hôpital puis consultant, passé notamment chez KPMG, estime que « peut-être un tiers des hôpitaux en France ont passé commande auprès de cabinets de conseil ». Pour un résultat « globalement très décevant ». « A la grande époque, il y a environ dix ans, les propositions des cabinets de conseil n’étaient pas à la hauteur de ce qu’il fallait, affirme-t-il. C’était de l’offre un peu plaquée, passe-partout, qu’on retrouve dans l’industrie, avec les fameuses méthodes du “lean management” [la gestion par la réduction des coûts]. »

      « Le conseil est une expertise un peu vaporeuse par moments », renchérit Nathan Guilbault, 26 ans, désormais étudiant infirmier, après avoir travaillé quatre ans dans le conseil en santé. « On sait que la meilleure façon d’aider les hôpitaux serait de modifier certaines règles, dit-il. Par exemple, celle du 70/30 des plans de retour à l’équilibre financier : l’effort doit provenir à 70 % des économies de charges et à 30 % seulement du développement de l’activité, même si les besoins de la population vont croissant sur le territoire. » Le jeune homme avait « l’espoir d’être utile. Finalement, notre travail offre des solutions, mais très court-termistes, et, en cela, nous sommes mauvais pour l’hôpital. »

      https://www.lemonde.fr/societe/article/2022/07/03/il-est-possible-que-l-on-soit-alle-trop-loin-comment-les-cabinets-de-conseil

    • Ma petite expérience de l’ANAH et de MaPrimeRénov’
      dont le site a été réalisé par Capgemini.
      Sur le site de MaPrimeRénov’ à part ouvrir un compte, déposer sa demande en téléversant les preuves fiscales, l’interface du site ne permet pas grand chose d’autre.
      Tu me rétorqueras que l’interface ne fait pas tout, et tu auras bien raison.
      Après la dépose du dossier pour demander la visite de l’expert d’une société privée mandatée par l’ANAH qui te fait miroiter une prise en charge des travaux de 80% pour les foyers démunis (plafonnée à 30.000€), je ne me voyais pas maitre d’œuvre du chantier, j’ai été dirigée vers des architectes aux devis impossibles pour moi. J’ai perdu 6 mois en démarches pour un programme de rénovation énergétique où la Prime Rénov’ sert essentiellement à ceux qui ont les moyens de payer et gérer le chantier.

      Mais le plus excellent, c’est la raison pour laquelle je ne peux pas payer une telle somme, car le budget extravagant engloutit par Capgemini empêche la réalisation d’autres projets, ou sont réalisés dans la souffrance.
      Tout en râlant sur le budget alloué à CapGemini qui organise une réunion d’une demie journée pour changer la couleur d’un bloc, les personnes pour qui je travaille dans le même secteur ont dû plafonner drastiquement le budget d’un extranet des collectivités régionales, et se félicitent de l’avoir réalisé en ayant à disposition des petits indépendants en sous traitance corvéables pour pas grand chose, comme moi, tiens tiens.

      Petit rappel
      https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2022/07/02/a-l-agence-nationale-de-l-habitat-les-consultants-prives-de-capgemini-font-l

      L’ANAH a dépensé plus de 30 millions d’euros depuis 2016 pour des prestations du cabinet de conseil, afin de répondre aux demandes du gouvernement sur la rénovation énergétique.

      #MaPrim’Renov