• Jérome Leleu, « Charles Bettelheim et la Révolution cubaine (1960-1971) » :
    http://www.revue-rita.com/notes-de-recherche6/jerome-leleu.html

    Charles #Bettelheim, un économiste #marxiste, est malheureusement tombé dans « un oubli relatif » selon Leleu. Pourtant, il y a tant à découvrir chez ce théoricien !

    Je débute un Projet de Recherche, probablement sur le « grand débat » en #économie qui a lieu en #Cuba de 1963 à 1965. Connaissant les contours des deux positions qui s’y affrontent—mais pas grand chose de plus—j’ai eu la joie d’apprendre de la part de Cédric Durand, professeur dans le séminaire, qu’il y a des archives de Bettelheim potentiellement exploitables sur ce sujet.

    Justement, c’est Leleu qui semble être le seul à les avoir véritablement exploités pour l’instant, élaborant deux excellents articles (je partagerai le second plus tard).

    Dans celui-ci, c’est l’histoire du lien que Bettelheim forme avec la #Révolution_cubaine qui est explorée. Pendant huit ans et huit séjours sur l’île, il conseille, il planifie, il met en avant ses positions contra #Che_Guevara.

    Un bel article à lire !

  • Michel Barrillon, Les marxistes, Marx et la question naturelle, 2013

    Résumé

    Nombre d’auteurs marxistes ou néomarxistes contemporains admettent « l’immense retard théorique » du marxisme dans l’appréhension de la question naturelle. Ils le déplorent d’autant plus que le paradigme marxien leur paraît parfaitement en mesure d’intégrer la dimension socio-écologique dans la critique ordinaire du mode de production #capitaliste. En marxistes conséquents, ils s’interrogent sur les raisons historiques de ce « rendez-vous manqué » avec l’écologie politique. Certains poussent l’analyse jusqu’à revenir aux écrits fondateurs de Marx et Engels. J. B. Foster a ainsi défendu la thèse d’un « Marx écologiste »… Cette thèse ne résiste pas à l’épreuve d’un examen critique du mode de traitement de la nature chez Marx. Rétrospectivement, Marx et la plupart de ses épigones apparaissent comme des théoriciens demeurés fidèles au projet baconien et cartésien inscrit dans l’imaginaire de la modernité ; prisonniers d’une vision progressiste de l’histoire, ils n’ont pu, en fait de critique radicale du capitalisme, que « le reproduire comme modèle ».

    https://sniadecki.wordpress.com/2020/06/04/barrillon-marxistes

    #Marx, #marxistes, #écologie, #critique_techno, #modernité, etc.

    En définitive, pour avoir voulu mener un combat scientifique sur le terrain de l’#économie_politique, le terrain même de ses ennemis désignés, Marx s’est pris au piège de la #théorisation froide et a fini par reproduire le capitalisme comme modèle, au lieu de dénoncer fermement ses crimes écologiques et humains sans lui faire de concession au nom d’une arbitraire nécessité historique. Paradoxalement, il a consacré ce qu’il croyait critiquer à la racine, vraisemblablement par désir de #scientificité, mais aussi parce qu’il demeurait convaincu que le capitalisme est un mal historique nécessaire, investi, malgré lui, d’une mission « civilisatrice ». En reconnaissant au capitalisme l’immense mérite d’avoir rendu la nature exploitable sans limites, il n’a pas simplement conforté le #productivisme capitaliste, il a aussi pleinement souscrit au projet baconien et cartésien puisque c’est dans le cadre de l’imaginaire de la modernité qu’il conçoit le passage au communisme. Si, aujourd’hui, le retour aux œuvres de Marx doit être une source d’enseignements, c’est bien pour nous éviter de répéter ses erreurs.

    Quelques chose me dit que la #WertKritik pourrait en prendre de la graine...

    • La wertkritik ne pense absolument pas que le capitalisme est une étape nécessaire à quoi que ce soit. :p
      Elle ne prend de Marx que telle ou telle partie qu’elle considère la plus importante de son travail, sur la critique du cœur de comment fonctionne le capitalisme. Et justement rejette ou tout du moins ne garde pas, la plupart des idées politiques de Marx, qui étaient propres à son temps.

  • En #Colombie, des #leaders_sociaux tombent sous les balles par centaines
    https://lemediapresse.fr/international/en-colombie-des-leaders-sociaux-tombent-sous-les-balles-par-centaines

    Les assassinats de ces paysans, activistes et militants hantent le premier anniversaire du gouvernement droitier d’Iván #Duque, opposé à l’accord de paix entre l’ex-guérilla des #FARC et l’État.

    #International #Amérique_du_Sud #Amérique_Latine #bogota #Guérilla #Marxisme #marxiste #Révolution

  • Le #productivisme aura-t-il une fin ? - La Vie des idées
    https://laviedesidees.fr/Le-productivisme-aura-t-il-une-fin.html

    Le productivisme aura-t-il une fin ?
    À propos de : #Serge_Audier, L’Âge productiviste, hégémonie prométhéenne, brèches et alternatives écologiques, La Découverte

    par Jean Bérard , le 5 juin

    Mots-clés Télécharger l’article
    Les doctrines les plus influentes (#libérales, #socialistes, #marxistes) qui se sont affrontées depuis le XIXe siècle pour définir l’avenir des sociétés industrielles ont en partage le productivisme, dont l’#hégémonie a marginalisé les #alternatives_écologiques. Vivons-nous la fin de cette #domination ?

    https://www.liberation.fr/debats/2019/02/08/serge-audier-la-gauche-porte-une-part-de-responsabilite-historique-dans-l

  • Dossier : défaire le genre, refaire le féminisme (Contretemps, 04.09.2016)
    http://www.contretemps.eu/dossier-genre-feminisme-patriarcat

    Au moment où les courants #conservateurs s’acharnent de plus en plus contre la « #théorie_du_genre », visant, par là, à la fois le #féminisme et les luttes pour l’#émancipation_sexuelle, on assiste depuis plusieurs années, à l’internationale comme en France, à une reprise de thèmes plus radicaux ou à l’investissement de nouveaux terrains d’élaborations théoriques et stratégiques à l’intérieur de ces traditions.

    Les féminismes, qui n’ont jamais cessé d’innerver plus généralement les luttes pour l’émancipation humaine, qu’ils s’expriment à travers les études de #genre ou à travers les théories #queer, aujourd’hui prennent en charge et à bras le corps l’analyse d’autres rapports sociaux que le genre. Ainsi la #race, la #classe, la #sexualité, entre autres, deviennent des lieux d’analyse que les féminismes investissent pleinement.

    De la même façon, des #débats de plus en plus importants émergent à nouveau autour des liens et des rapports entre genre et #capitalisme, notamment à travers la question de la reproduction et de la #sexualité. Un féminisme #marxiste et des théories marxistes queer occupent en effet aujourd’hui un espace grandissant.

    Le dossier que nous proposons ici cherche ainsi à montrer la diversité et la richesse des ces débats contemporains autour du genre, de la sexualité et de la vitalité jamais perdue du féminisme.

  • agone
    https://agone.org/elements/lesintellectuelscontrelagauche/index.html

    #Michael_Christofferson

    Les Intellectuels contre la gauche

    L’idéologie antitotalitaire en France (1968-1981)

    Titre original : French intellectuals against the Left. The Antitotalitarian Moment of 1970s (Berghahn Books, 2004)
    Traduit de l’anglais par André Merlot
    Préface de Philippe Olivera

    Deuxième édition revue & augmentée
    Parution : 13/01/2014

    Au cours des années 1970, une vigoureuse offensive contre le “totalitarisme de gauche” ébranla la vie politique française. Dans leurs livres, leurs articles et à la télévision, les #intellectuels “antitotalitaires” dénonçaient, sur un ton dramatique, une filiation entre les conceptions #marxistes et révolutionnaires et le totalitarisme. Issus eux-mêmes de la gauche et ne craignant qu’une faible opposition de ce côté-là, ces intellectuels ont réussi à marginaliser la pensée marxiste et à saper la légitimité de la tradition révolutionnaire, ouvrant ainsi la voie aux solutions politiques modérées, libérales et postmodernes qui allaient dominer les décennies suivantes. Capitale de la #gauche européenne après 1945, Paris devenait la “capitale de la réaction européenne”.

    #livre à lire...

  • Vous en avez rêvé, le rêve est à présent à votre portée.

    #GRECE : vous aussi, vivez votre révolution manquée.

    Grâce à #Transavia, revivez la #défaite en direct : discutez de vive voix, dans des sous-sols obscurs, avec des militants #marxistes en dépression sévère ; prêtez la main à la mise en vente des ports, des îles, des chemins de fer helléniques et serrez celle de #sociaux-démocrates corrompus ; payez-vous un fonctionnaire grec ; pour un surcoût de 30 euros, accompagnez les candidats à l’exil jusqu’à l’aéroport El. Vénizèlos ; visitez les quartiers d’#Athènes les plus touchés par la crise ; faites l’aumône à des ingénieurs et à des médecins diplômés, participez à une émeute en centre-ville, soyez le témoin oculaire d’une bavure policière, faites l’objet d’une intervention à cœur ouvert dans l’un des principaux hôpitaux publics athéniens, soyez associés aux préparatifs d’une attaque raciste, prenez part à une simulation de négociations de 20 heures avec des représentants triés sur le volet de l’Union européenne (UE / #Union_européenne), vivez de près l’horreur des centres de rétention, travaillez 13 heures de suite pour un salaire de 12 euros et faites, le temps d’un week-end de folie, l’expérience d’une existence sans droits sociaux, sans allocations de chômage, sans points de retraite, sans compte en banque, sans salaire, sans rien.

    Avion AR + 8 nuitées en hôtel 1 étoile (quartier de Patissia, petit déjeuner non compris) : 450 euros TTC.

    Interprète inclus dans le paquet promotionnel.

    Offre valable jusqu’au 30 septembre.

    (Tarif préférentiel sur simple présentation de la carte du #Parti_Communiste_Français.)

  • Dans la série Cinéastes de notre temps « Pasolini l’enragé » (1966)
    de Jean-André Fieschi

    http://www.youtube.com/watch?v=1ldHF9dBjsI

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Pasolini_l'enragé

    Pasolini s’introduit en présentant le #cinéma sous deux aspects : #linguistique et #stylistique. Linguistique, car pour le #cinéaste, le cinéma est un #langage, un moyen d’exprimer sa #rage dans une autre langue que celle qui procède de sa nationalité. Le #discours déforme quand le cinéma est « la reproduction du langage naturel de la réalité ». À ce degré, l’expérience suffit. Pour le second aspect, stylistique, il s’agit de maîtriser la technique et la connaissance cinématographique. Un problème qu’il contournera pour son tout premier film, #Accatone, en simplifiant la narration (des gros plans, peu de #mouvements de #caméra, etc.).
    L’entretien permet au réalisateur qui a déjà réalisé huit #films d’appeler à lui ses #théories #cinématographiques. Ainsi, il ne nie pas son lien de parenté avec le néoréalisme italien mais s’en distingue dans le message et dans le style. Pasolini oriente ses films vers ce qu’il appelle le « #sous-prolétariat ». Cette #catégorie #sociale, selon lui, se différencie du #prolétariat #marxiste en ce qu’elle n’est accrochée à aucune #industrie. Cette #population végète dans la #misère en #banlieue de #villes sans moyens de #production. Il l’oppose à une petite #bourgeoisie, particulière à l’#Italie, dont il est issu et contre laquelle il se dresse. Quand le #néoréalisme contient dans une description furieuse de la réalité, un message d’espoir qui est celui d’une révolution culturelle en attente au sortir de la guerre, Pasolini, qui arrive vingt ans après, crie son désespoir et son amour pour le sous-prolétariat - qu’il sacralise dans la forme par des gros-plans.
    Le #documentaire dresse un portrait d’un #poète et #philosophe du #cinéma ; la sagacité du cinéaste ira même s’exercer à s’interroger sur le #portait qui est en train de se dessiner de lui. Il se conclut par un résumé de #Théorème, son prochain film alors en tournage.

    #Pier-Paolo_Pasolini #Critique #Théorie #Histoire #Politique #Religion #Vidéo

  • A propos de la monumentale étude sur la formation de la classe ouvrière anglaise(collection Points Histoire) de l’historien #Edward_P_Thompson

    Entretien avec #Miguel_Abensour à qui l’on doit l’édition française et l’historien #François_Jarrige qui a rédigé la préface pour l’édition en poche.
    http://www.lemonde.fr/livres/article/2012/04/05/miguel-abensour-philosophe-et-francois-jarrige-historien-une-biographie-de-l

    Quelle a été l’influence de ce livre d’E. P. Thompson ? Pourquoi est-il si méconnu en France ?

    M. A. : Le livre a été traduit trop tard en français, en 1988, date qui explique que sa réception n’a pas été réussie. S’il avait été traduit en 1968, ou juste après, la situation aurait été différente. Est-ce qu’aujourd’hui les conditions sont réunies pour une meilleure réception ? L’école de François Furet (1927-1997), qui s’était repliée sur une lecture politique, au sens étroit du terme, paraît aujourd’hui dépassée, ce qui rend le contexte plus favorable.

    F. J. : Il faut bien voir que ce livre a infusé absolument partout, dans toute l’historiographie mondiale. En cela, la #France ressemble à un îlot épargné. En histoire, si on sort du cas hexagonal, les innovations les plus importantes des années 1980-1990, comme les Subaltern Studies en Inde, se sont totalement imprégnées d’Edward P. Thompson, car il s’agit d’écrire une histoire « par en bas », des dominés, de ceux qui ont été marginalisés par l’historiographie nationaliste ou marxiste. Et même en France, à mesure qu’on s’est détachés de l’historiographie marxiste, qui s’intéresse essentiellement aux organisations, aux syndicats ou aux leaders, on a vu monter un intérêt pour Thompson.

    Conférence à la #Sorbonne de François Jarrige et Xavier Vigna Maîtres de conférence en Histoire contemporaine à l’Université de Bourgogne autour du livre d’Edward P. Thompson.
    http://vimeo.com/62285302

    Biographie de l’auteur :
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Edward_Palmer_Thompson

    E. P. Thompson est né en 1924 à Oxford d’un père missionnaire presbytérien au Bengale, Edward John Thompson (1896-1946). Il abandonne ses études en 1941, à 17 ans, pour s’engager dans l’armée britannique : il combat notamment dans une unité blindée lors de la campagne d’Italie ; il participe notamment à la bataille de Monte Cassino4, puis à la prise de Pérouse, sur laquelle il reviendra lors d’une rencontre du mouvement pour la paix en Italie en 1984 5. Il adhère dans le même temps au Parti communiste de Grande-Bretagne.
    À l’issue de la guerre, alors qu’il dirige des cours du soir (extramural studies) de littérature dans le Yorkshire, il crée en 1946 le Communist Party Historians Group, avec notamment Christopher Hill, #Eric_Hobsbawm, Rodney Hilton et Dona Torr ; avec eux, il lance en 1952 une revue destinée à avoir une grande influence, Past & Present. De fait, « E. P. Thompson est un outsider académique, qui reste toute sa vie extérieur au monde d’Oxbridge, et un franc-tireur idéologique »3 : il quitte en 1956 le #parti #communiste pour protester contre l’#intervention #soviétique en Hongrie et contribue à la recomposition de la #gauche #marxiste #britannique, la Nouvelle #gauche (« New Left ») dans les années 1960. Il joue ainsi un rôle important, avec Perry Anderson ou Eric Hobsbawm, dans la création de la New Left Review en 1960, avant de prendre en 1965 la tête du Centre for Study of Social History (université de Warwick). Idéologiquement marqué par le socialisme anti-industriel du sujet de ses premières recherches, William Morris, E. P. Thompson « prône un #humanisme marxiste teinté de radicalisme plébéien »3.
    Il meurt à Worcester en 1993, à l’âge de 69 ans.
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Edward_P._Thompson

    #Histoire #historiographie #Archives #Ouvriers #Luttes #Révolution_industrielle #Politique #Sociologie #Usine #Luddisme #Livre

    • L’oeuvre de Thompson a été et demeure au purgatoire comme celle-ci : Age of Extremes (L’Âge des extrêmes) , ouvrage d’Eric Hobsbawm. Les historiens aussi s’unissent en groupes de pression... Les universitaires en ont même fait leur spécialité.

    • De cet ouvrage, il ne faut pas seulement dire que c’est sans doute un des plus beaux livres d’histoire qui ait été écrit ; car c’est aussi l’une des recherches les plus fondamentales pour comprendre le nouage entre la méthode historique et le problème de la constitution d’un #sujet_politique. L’ensemble de l’ouvrage présente une approche immanente à la constitution d’une conscience de classe : la première partie (« L’arbre de la liberté ») explore la manière dont se développe en Angleterre une conscience révolutionnaire jacobine, sous l’impulsion de la Révolution Française ; la deuxième partie (« La malédiction d’Adam ») met au jour l’opération de démantèlement de cette conscience par l’offensive capitaliste articulée à la « révolution industrielle » ; la troisième partie (« Présence de la classe ouvrière ») montre comment la conscience de classe ouvrière émerge peu à peu, à partir de la recomposition d’éléments de la conscience révolutionnaire jacobine dans un monde transformé. Mais qu’entend-on, exactement, par « conscience » ? Et surtout : le terme est-il adéquat pour saisir la réalité subjective dont il tente de rendre compte ?

      Thompson et le problème de la conscience, par Bernard Aspe
      http://multitudes.samizdat.net/Thompson-et-le-probleme-de-la

      #subjectivité

    • Pour le plaisir de voir et d’entendre Edward P. Thompson.
      Il n’y a malheureusement pas de sous-titres en français
      http://www.youtube.com/watch?v=RJl3_ulTmoQ

      Abstract: This is a film of a seminar on ’Models of Change’ over two days on 20th and 21st March 1976. The participants in the four sessions, lasting eight hours in all, were: Peter Burke, Sally Humphreys, Ernest Gellner, Raphael Samuel, Joel Kahn, Maurice Bloch, Jack Goody, Maurice Godelier, Arnaldo Momiliagno, Edward Thompson, Keith Hopkins, Tom Bottomore, Edmund Leach. The seminar was convened by Alan Macfarlane and held in King’s College, Cambridge.

      Description: This is one of four seminars in the series. The films of one other seminar will be made available on the web. The films were made and edited by the Audio Visual Aids Unit at Cambridge, directed by Martin Gienke and with the assistance of Sarah Harrison. The films were saved from deteriorating quarter inch tape by the British Film Institute, London.

  • [Chroniques Rebelles] Tout est permis, mais rien n’est possible. Film #documentaire de #Ossian-Gani et #Fabien-Trémeau
    http://chroniques-rebelles.info/spip.php?article692

    Un documentaire sur le philosophe et sociologue #marxiste #Michel-Clouscard, mais fait par des gens de gôche. Parce qu’il y a une bataille de réhabilitation de Clouscard entre ses amis et #égalité-et-réconciliation (qui a aussi un film en préparation je crois) qui utilise ses travaux autrement sous l’égide d’#Alain-Soral (que Clouscard a toujours renié et a heureusement eu le temps de l’écrire noir sur blanc avant de mourir).

    http://www.youtube.com/watch?v=s8y7TinwP0Y

    http://www.youtube.com/watch?v=ohFVP_m76iI

    #philosophie #sociologie #socialisme #gauche #mai-68 #capitalisme #culture

  • On s’est souvent demandé comment des #marxistes avaient pu être #staliniens. Mais si les patrons sont progressifs, à condition qu’ils bâtissent des usines, comment des commissaires qui en bâtissent autant et plus ne le seraient-ils pas ? Quant à ce développement des forces productives, il est univoque et univoquement déterminé par l’état de la #technique. Il n’y a qu’une technique à une étape donnée, il n’y a donc qu’un seul ensemble rationnel de méthodes de #production. Il n’est pas question, cela n’a pas de sens, d’essayer de développer une société par des voies autres que l’« industrialisation » – terme en apparence neutre, mais qui finalement accouchera de tout son contenu capitaliste. La #rationalisation de la production, c’est la rationalisation créée déjà par le #capitalisme, la souveraineté de l’« #économique » dans tous les sens du terme, la quantification, le plan qui traite les hommes et leurs activités comme des variables mesurables. Réactionnaire sous le capitalisme dès lors que celui-ci ne développe plus les forces productives et ne s’en sert que pour une exploitation de plus en plus « parasitaire », tout cela devient progressif sous la « dictature du prolétariat ». Cette transformation « dialectique » du sens du #taylorisme, par exemple, sera explicitée par Trotski dès 1919. Que cette situation laisse subsister quelques problèmes philosophiques, puisqu’on ne voit pas dans ces conditions comment des « #infrastructures » identiques peuvent soutenir des édifices sociaux opposés ; qu’elle laisse aussi subsister quelques problèmes réels, pour autant que les ouvriers insuffisamment mûrs ne comprennent pas la différence qui sépare le taylorisme des patrons et celui de l’Etat socialiste, peu importe. On enjambera les premiers à l’aide de la « dialectique », on fera taire les seconds à coups de fusil. L’histoire universelle n’est pas le lieu de la subtilité.

    Cornelius Castoriadis, L’institution imaginaire de la société