• Je ne saurai pas expliquer clairement pourquoi mais ça me semble important.
    Le FMI vient de donner, à la suite d’une campagne chinoise pour cela, le statut de monnaie de réserves au yuan. Il sera incorporé au panier de devises (dollar, euro ,livre sterling et yen) des droits de tirage spéciaux :
    http://www.reuters.com/article/us-imf-china-idUSKBN0TJ24Q20151201#c6xhpB2kYC2ZwHCS.97

    IMF gives China’s currency prized reserve asset status
    WASHINGTON | By Krista Hughes

    The International Monetary Fund admitted China’s yuan into its benchmark currency basket on Monday, in a victory for Beijing’s campaign for recognition as a global economic power.
    The decision to add the yuan, also known as the renminbi, to the Special Drawing Rights (SDR) basket alongside the dollar, euro, pound sterling and yen, is an important milestone in China’s integration into global finances and a nod to the progress it has made with reforms.

    #yuan #dollar #FMI #multipolarité

  • Modi conduit l’Inde sur la Route de la Soie
    Par M. K. Bhadrakumar, rediffNEWS, le 08 août 2014 Traduction [JFG-QuestionsCritiques]
    http://questionscritiques.free.fr/edito/AsiaTimesOnline/M_K_Bhadrakumar/Inde_Modi_Route_de_la_Soie_Chine_Etats-Unis_Russie_070814.ht

    A première vue, la Chine a été jusqu’à présent réticente à l’admission de l’Inde en tant que membre à part entière de l’Organisation de la Coopération de Shanghai (OCS) [=Chine, Russie, Kazakhstan, Ouzbékistan, Kirghizistan et Tadjikistan].

    Selon les dernières informations, Pékin aurait revu sa position de fond en comble.

    Lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères de l’OCS, jeudi dernier à Douchanbe, au Tadjikistan, il a été décidé que le groupe invitera officiellement l’Inde, le Pakistan, l’Iran et la Mongolie, en tant que membres, lors du prochain sommet de l’OCS en septembre prochain.

    On peut être sûr que la Russie s’en réjouira. Un expert à Moscou a rapidement estimé que l’admission de l’Inde dans l’OCS ouvrira la voie au groupe pour qu’il tienne bon en tant que « centre de pouvoir de la politique mondiale ».

    Ne vous y trompez pas, ces plaques tectoniques de la géopolitique d’un pan immense de la planète, s’étendant de l’Asie-Pacifique à l’Asie occidentale, se déplacent de façon spectaculaire, et ce crissement dans les steppes d’Asie Centrale se fera entendre très fort dans le lointain - jusqu’en Amérique du Nord.

    Une grande question reste en suspens : Qu’est-ce qui a poussé la Chine à revoir sa position ?

    Nous savons que lors de la rencontre d’une heure et demie entre le Premier ministre (indien) Narendra Modi et le Président chinois Xi Jinping, à Fortaleza au Brésil, en marge du récent sommet des BRICS, la question du rôle de l’Inde dans l’OCS a été abordée.

    Plusieurs raisons pourraient être attribuées à la « nouvelle réflexion » de Pékin. Avant tout, la Chine a peut-être le sentiment que sous la direction de Modi, l’Inde est prête à poursuivre une politique étrangère véritablement indépendante.

    L’idée d’une « politique étrangère indépendante » a été un cliché dans le discours indien, que les gouvernements successifs ont fait circuler de façon cavalière.

    Mais la vérité crue est que depuis que l’Inde s’est embarquée dans des réformes économiques, il y a une vingtaine d’années, le monde occidental industrialisé - les Etats-Unis en particulier - s’est arrogé la situation centrale dans le calcul indien.
    (...)

    John Kerry à gauche sur la photo, en compagnie du Premier ministre Modi et de sa ministre des Affaires Sushma Swaraj
    (...)
    L’adhésion de l’Inde à l’OCS avance à grand pas avant la toute première rencontre entre Modi et Obama [en septembre prochain]. Le point important est que l’OCS prend également une décision calculée d’inviter l’Inde à devenir membre à part entière.

    La toile de fond de cette décision de l’OCS est extrêmement pertinente. Les Etats-Unis poursuivent une double politique d’endiguement vis-à-vis de la Russie et de la Chine, les deux principaux acteurs de l’OCS. Les Etats-Unis, d’un autre côté, ont courtisé assidûment l’Inde en tant qu’alliée stratégique.

    Du point de vue des Américains, l’adhésion de l’Inde à l’OCS impactera inévitablement la trajectoire future du partenariat stratégique indo-américain, alors même que l’Inde sera indisponible comme « contrepoids » contre la Chine ou comme complice pour « isoler » la Russie.

    L’inde étant une puissance majeure en Asie, sa politique de « non-alignement » fait grincer la stratégie de rééquilibrage des Etats-Unis.

    Sur un plan plus fondamental, il faut comprendre que si l’OCS a souvent été appelée « l’Otan de l’Est », ce n’est pas sans raison - bien que ce regroupement soit loin d’être une alliance militaire au sens classique du terme.

    L’OCS a refusé le vide de sécurité apparaissant en Asie Centrale, que l’OTAN a peut-être saisi comme alibi pour y mettre les pieds. Formulé différemment, tant que l’OCS est là, l’expansion de l’OTAN vers l’Est au-delà du Caucase reste bloquée.

    En attendant, il faut aussi prendre en compte que l’OCS et l’Organisation du Traité de Sécurité Collective (OTSC) travaillent main dans la main sur la sécurité régionale.

    Ces deux organisations défient la stratégie des Etats-Unis de projeter l’Otan comme une organisation mondiale de sécurité.

    L’admission de l’Inde, du Pakistan, de l’Iran et de la Mongolie constitue un revers majeur pour les stratégies des Etats-Unis dans cette région.

    Pour une bonne raison, une OCS élargie apporte une « profondeur stratégique » à la Russie. Les sanctions des Etats-Unis et de l’Union européenne contre la Russie seront rendues encore plus impuissantes.

    L’OCS affaiblit l’emprise américaine dans les négociations sur l’Iran, alors que le régime de sanctions destiné à isoler l’Iran devient non viable.

    Elle paralyse la stratégie américaine de « pivot » en Asie et réduit la capacité des USA à dicter ses conditions à l’Afghanistan (ou au Pakistan).

    En termes stratégiques, la réalité frappante est que d’ici la fin de l’année, l’OCS comptera parmi ses membres quatre puissances nucléaires plus une « puissance au seuil du nucléaire ».

    En termes géopolitiques, l’OCS sortira d’Asie Centrale et ira tremper ses orteils dans l’Océan Indien et le Golfe Persique.(...)

    #OCS #Narendra_Modi #Inde #non-alignement #multipolarité