naturalfeature:le mississippi

  • Jedediah Britton-Purdy : « Trump est une farce. Mais c’est un bon politicien »
    https://www.mediapart.fr/journal/international/040619/trump-est-un-bon-politicien-0

    En deux ans et demi, qu’a fait Donald Trump à la Maison Blanche, à part tonner et tempêter ? Il a remporté plus de victoires que l’on ne le croit, prévient Jedediah Britton-Purdy, professeur de droit à l’université Columbia. Politicien « destructeur », Trump remplit les cours fédérales de juges conservateurs, attaque l’environnement, mène une politique identitaire qui satisfait sa base.

    #Entretien #effondrement,_Jedediah_Purdy,_extinction,_catastrophe_climatique,_juges,_Cour_suprême_américaine,_Climat,_Donald_Trump

    • La stratégie politique passe aussi par les cours fédérales et la Cour suprême, des institutions très importantes dans le système politique américain. L’administration Trump a nommé plus de cent juges dans les cours fédérales, un record. En poste à vie, ils vont se prononcer pendant des décennies sur toutes sortes de décisions politiques majeures. Avec deux juges nommés par Trump, les très conservateurs Neil Gorsuch et Brett Kavanaugh, la Cour suprême a désormais une majorité conservatrice. Elle a validé le « muslim ban » et va à l’avenir se prononcer sur des décisions cruciales, comme le recensement, le droit de vote, la politique migratoire, la discrimination positive, le mariage des couples de même sexe. Plusieurs États (la Géorgie, l’Alabama, le Mississippi, l’Ohio, etc.) ont voté récemment des lois interdisant purement et simplement l’avortement, des lois illégales destinées à pousser le contentieux devant la Cour suprême...

      Il n’y a pas de stratégie plus puissante lorsqu’on est minoritaire politiquement que de s’appuyer sur les cours, qui sont les grandes institutions antidémocratiques de notre pays.

      Trump est membre d’un parti qui a depuis longtemps bénéficié de la restriction des prérogatives démocratiques. Avant lui, c’est la Cour suprême qui a amputé la réforme de la santé de Barack Obama d’une part substantielle, celle qui justement avait le plus d’impact pour les travailleurs et les pauvres. C’est elle qui a restreint la loi sur le droit de vote de 1965, elle encore qui a instauré en 2010 le droit de dépenser des sommes illimitées dans les campagnes politiques.

      Les libéraux commencent à comprendre ce que la gauche américaine a compris depuis longtemps : cette idée que les tribunaux opèrent selon de grands principes constitutionnels apolitiques n’a jamais été vraie. Les décisions des juges fédéraux ou de la Cour suprême sont une forme de politique, et même la forme de politique la plus favorable aux élites, la plus antidémocratique.

      Les prochaines décennies seront peut-être marquées par une résistance démocratique à ce gouvernement des cours, qui se placent souvent du côté du pouvoir établi et des riches.

      Le plus troublant est que les cours opèrent une forme de tyrannie politique du passé sur le présent et le futur. Les juges nommés aujourd’hui resteront à leurs postes à vie, à un moment où le niveau de carbone dans l’atmosphère aura peut-être dramatiquement augmenté. Le monde sera différent et ces gens-là, placés par un président minoritaire autour de 2017, décideront encore de la direction du pays. Ces juges sont placés là pour étendre au maximum l’influence de ce qui est, espérons-le, le dernier souffle du nationalisme extractif, cette version ploutocrate, masculiniste, ethnonationaliste et suprémaciste du parti républicain.

      Sa pratique du pouvoir ne risque-t-elle pas de créer un précédent ? Trump n’est-il pas en train d’étendre à un tel point les prérogatives présidentielles qu’il sera difficile de revenir en arrière ?

      Cette question est compliquée parce qu’en réalité, toutes les administrations américaines ont de plus en plus de mal à légiférer. La pression est donc grande de gouverner par le biais de décisions administratives et présidentielles. J’ai fait partie de ceux qui ont applaudi la décision de Barack Obama d’accorder en 2012 un statut aux 700 000 enfants nés de parents étrangers mais ayant grandi sur le sol américain [les fameux « Dreamers », dont Trump a annulé la protection, toutefois temporairement maintenue par les tribunaux – ndlr], et pourtant il faut bien admettre que cette décision a contribué à présidentialiser la politique migratoire.

      Le problème est que de nombreux libéraux continuent de considérer Trump comme un accident, et non comme le symptôme d’une crise plus large. Comme l’ancien vice-président Joe Biden, ils pensent que tout irait bien si l’on pouvait revenir quatre ans en arrière.

      Mais même si le prochain locataire de la Maison Blanche n’est pas Trump, la question de notre capacité à produire des décisions démocratiques se posera tout autant. Trump ne fait pas que pervertir des institutions qui existaient avant lui. Il le fait de façon éhontément partisane, et nomme des juges notoirement incompétents. Qu’il puisse faire tout cela aussi montre que nos institutions ne sont pas démocratiques.

  • Avortement : au tour de la Louisiane de restreindre l’IVG | Slate.fr
    http://www.slate.fr/story/177858/loi-anti-avortement-louisiane-etats-unis-democrates

    Ces derniers mois, les lois visant à restreindre l’avortement se sont multipliées dans le Sud des États-Unis. C’est désormais en Louisiane que la Chambre des représentants vient d’adopter une loi interdisant l’avortement dès lors que les premiers battements du cœur de l’embryon peuvent être repérés. Cela revient à interdire l’IVG au-delà de la sixième semaine de grossesse, moment où les battements de cœur commencent généralement à être décelables.
    Une loi portée par des démocrates

    Adopté à 79 pour et 23 contre dans une Chambre contrôlée par les républicains, le projet de loi a cependant été écrit par un sénateur démocrate et a reçu le soutien du gouverneur John Bel Edwards, autre démocrate candidat à la réélection en cette saison législative. Cette configuration est assez nouvelle, les opposants aux lois restrictives sur l’avortement trouvant habituellement leurs soutiens politiques chez les démocrates, depuis que leur parti avait adopté dans les années 1990 un slogan pour un avortement « sûr, légal et rare ».

    Le gouverneur Edwards a cependant un engagement de longue date contre l’avortement, qui avait déjà été un thème mis en avant dans sa précédente campagne de 2015.

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    C. Denise Marcelle, démocrate membre de la Chambre des représentants a déclaré qu’« il devrait être inadmissible que nous restions assis ici à dicter quoi faire avec le corps d’une femme ».

    Le vote a pourtant eu lieu ce mercredi 29 mai, alors qu’une série d’amendements visant à établir des exceptions en cas de viol ou d’inceste ont été rejetés. Seules les femmes présentant un « risque grave » de santé seraient susceptibles d’être autorisées à avorter au-delà de la détection d’un rythme cardiaque fœtal. Les médecins qui pratiqueraient tout de même des avortements risqueraient deux ans de prison.

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    Vers une contestation du Roe v. Wade ?

    Les détracteurs du droit à l’avortement espèrent que la vague législative de restriction de l’IVG qui a gagné l’Alabama, la Géorgie, le Kentucky, le Mississippi, le Missouri et l’Ohio, permettra de revenir sur le droit constitutionnel à l’avortement entériné par le Roe v. Wade en 1973, en portant l’affaire devant la Cour suprême.

    La loi doit entrer en vigueur en novembre prochain, mais sera contestée par les mouvements de défense des droits civiques.

    Au Mississipi, un juge de la Cour fédérale de district a récemment bloqué une loi similaire qui devait entrer en vigueur au premier juillet, estimant qu’elle « empêchait le libre choix d’une femme, qui est essentiel à la dignité et à l’autonomie d’une personne ». Dans l’Arkansas, le Kentucky, l’Iowa et le Dakota du Nord, l’application ce type de loi a également été empêchée, en dépit de l’avis favorable des gouverneurs.

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    La nomination à la Cour suprême du juge Brett M. Kavanaugh par le président Donald Trump en octobre 2018 a cependant donné une majorité conservatrice à la Cour suprême, ce sur quoi misent les dits « pro-life » pour revenir sur la jurisprudence concernant le droit à l’avortement.

    • Les hommes hétéros des USA doivent se faire vasectomiser pour ne pas participer à cette torture de masse des femmes. Il serait temps de leur faire comprendre que ces lois font de chacun d’eux un bourreau. Si ils persévèrent dans la sexualité fécondante ils sont coupables de barbarie. Les hommes hétéros qui prennent le risque de féconder des femmes dans les pays interdisant l’IVG sont criminels.
      Leurs penis sont des furoncles.
      Ce qui leur sort de la verge c’est du pus.
      Il va falloir que je fasse un dessin là dessus.

    • Je ne voie pas le rapport entre la contraception masculine et l’extermination de masse. Je ne voie pas non plus de virilisme dans ma volonté de pointé le fait que les femmes ne se fécondent pas seules. Mais merci @igor_babou de me comparé à Solanas, c’est toujours agréable de sentir la peur chez l’oppresseur et de constater que j’ai visé juste.

      #mansplanning #fraternité #déni

      A part ca j’ai écrit un début de nouveau sort, j’en ai demandé la traduction à une amie anglophone pour le faire tournée aux USA afin qu’ @igor_babou ne soit pas le seul nécessiteux à bénéficier de mes bienfaits.

      Aux hommes hétéros des USA et des pays qui interdisent l’IVG qui prennent le risque de féconder.

      Il serait temps de comprendre,
      Que ces lois font de vous des bourreaux.
      Elles font de vos bourses des poires d’angoisses,
      De vos verges, des furoncles,
      Et de votre sperme, du pus
      qui pourrit la vie des femmes par le ventre.

      Faites vous vasectomiser, faites vous contracepter
      Prenez vos responsabilités, arrêtez de féconder
      Et allez militer pour l’IVG.

      Car une grossesse non désirée,
      C’est un viol ininterrompu de 9 mois.
      Vous qui prenez le risque d’ensemencer,
      Dans les pays interdisant l’IVG,
      Vous êtes la lie de l’humanité,
      Votre sperme vous pouvez garder.

      Faites vous vasectomiser, faites vous contracepter
      Prenez vos responsabilités, arrêtez de féconder
      Et allez militer pour l’IVG.

      Vous qui acceptez la baise en pays sans IVG,
      Vos enfants en priorité on doit faire passé.
      Car l’interdiction de l’avortement
      C’est le moyen que vous avez trouvé
      Pour nous imposer votre descendance
      Des violeurs et des tortionnaires.

      Faites vous vasectomiser, faites vous contracepter
      Prenez vos responsabilités, arrêtez de féconder
      Et allez militer pour l’IVG.

      Vous êtes plus ignobles que les législateurs,
      Car c’est de vos pénis que vous détruisez
      Celles que vous prétendez aimer.
      A vous de vous mobiliser
      Et de ne plus êtres les déchets putrides
      Que ces lois font automatiquement de vous.

      Faites vous vasectomiser, faites vous contracepter
      Prenez vos responsabilités, arrêtez de féconder
      Et allez militer pour l’IVG.

      Si vous ne voulez pas être confondus
      Avec un canon chargé à l’agent orange
      C’est à vous de lutter contre Trump
      Et de vous en démarquer.
      Les femmes ne se fécondent pas toutes seules,
      Les fauteurs d’IVG c’est vous.

      Faites vous vasectomiser, faites vous contracepter
      Prenez vos responsabilités, arrêtez de féconder
      Et allez militer pour l’IVG.

      #mégèrisme

    • @igor_babou

      Pour ce que j’en comprends, il n’y aucune connotation génocidaire et/ou viriliste dans les propos de @mad_meg. Ils sont plutôt destinés à instiller, chez ceux qui brandissent à tort et à travers leurs attributs fécondants (et par là même oppressifs), le même dégout révolté que ces comportements inspirent à celles qui en pâtissent.

      Les phallus sont des instruments de domination symbolique autant que des armes de guerre bien concrète. C’est peut-être difficile à intégrer lorsqu’on en est porteur, mais l’enjeu mérite largement de refuser une axiologie faussement neutre.

    • Il ne me semble pas avoir lésiné sur les arguments. Toi tu ne fait que me traiter d’idiote et de nazie. Tu peu quitter seenthis si tu es aussi couillon que tu en as l’air et qu’une personne suffit à te privé de toutes les autres. En attendant je vais te bloquer ca fera des vacances à tout le monde et je te laisse avec ton auto-certificat de mec jamais macho parce qu’il a fait un discours pour soutenir une femme excellente à l’institut prout-prout.

    • Oui c’est ce raccourcie qui lui permet de me traiter de genocidaire.

      en tout cas je remercie cet igor de m’avoir confirmé que je suis sur la bonne voie. Tant que l’IVG est un truc de femmes tout va bien et il n’y a aucun homme dans la discussion, mais dès que le moindre effort de responsabilisation est demandé à un homme les masques tombent. Je relève aussi le manque d’humour total du gonze et comme d’habitude il n’as été voire aucun des liens qui lui ont été fournis car le pouvoir divin de ses couilles sacrée lui donnent la science infuse.

    • en écoutant Liogier dans un débat il explique que les hommes utilisent une « stratégie de méconnaissance » qui n’est pas l’ignorance, mais un choix délibéré de ne pas se former ou étudié un sujet.
      C’est à mon avis la stratégie adopté par ces hommes, méconnaitre intentionnellement la contraception.
      https://seenthis.net/messages/784526

      #domination_masculine #stratégie_de_méconnaissance

      Autre technique de domination mise en évidence dans la meme discusion ; la confusion - le hors sujet.
      exemple - sur #me_too parlé de « on ne peu plus séduir » alors que Metoo dénonce les agressions sexuelles et non la séduction. La séduction n’as aucun rapport avec le sujet.
      exemple - sur un appel à la résponsabilisation des personnes en capacité d’en fécondé d’autres dans des pays interdisant IVG, un dominant répond ; massacre de masse, y a des femmes qui veulent pas d’IVG, et #tone_policy
      #stratégie_de_domination

  • Aux Etats-Unis, les créationnistes repassent à l’offensive

    http://www.lemonde.fr/idees/article/2017/11/19/aux-etats-unis-les-creationnistes-repassent-a-l-offensive_5217118_3232.html

    Bien qu’en perte de vitesse, le mouvement fondamentaliste qui tente d’empêcher que la théorie de l’évolution soit enseignée à l’école est toujours puissant. Un combat centenaire pour la science se poursuit.

    Assise sur un banc, devant l’arche de Noé « grandeur nature » posée depuis un an dans ce coin de campagne du Kentucky, Rebecca, 39 ans, se remet de ses émotions. Cette mère au foyer venue de l’Indiana sort de la construction imposante édifiée par les fondamentalistes chrétiens de l’organisation Answers in Genesis (AIG), qui défendent une lecture littérale de la Bible. Entre « musée » et parc d’attractions, l’Ark ­Encounter a séduit cette « passionnée d’histoire », profondément croyante.

    « Les dinosaures étaient dans l’arche »

    Dans des cages en bois, au premier étage de l’embarcation longue de 150 mètres, des dizaines de couples d’animaux empaillés, existants ou disparus, font la joie des enfants. Les parents, eux, lisent les panneaux expliquant comment le Déluge a formé le Grand Canyon. Pour Rebecca, « les réponses apportées par le musée sont convaincantes ». Elle y a même découvert que « les dinosaures aussi étaient dans l’arche, avant d’être noyés lorsque les eaux du Déluge se sont retirées ».

    Rebecca fait partie du million de visiteurs qui ont arpenté les trois étages de l’arche depuis son ouverture. Le plus souvent, les voyages sont organisés par les Eglises protestantes du pays. Les responsables du lieu et de son précurseur, le Musée de la Création, ouvert il y a dix ans à 50 kilomètres de là, ne s’en cachent pas : les croyants sont leur cœur de cible. « Nous devons leur donner des outils pour qu’ils défendent leurs convictions. Toutes les Eglises protestantes devraient être sur la même ligne, sans compromis avec la théorie de l’évolution », explique, dans son bureau saturé de livres, Nathaniel Jeanson, « chercheur en biologie et conseiller scientifique » des deux institutions.

    Une manière de conforter le mouvement créationniste qui, bien qu’en perte de vitesse, reste puissant dans le pays. Selon un sondage Gallup publié en mai, 38 % des Américains pensent que Dieu a créé la Terre et l’homme dans sa forme actuelle il y a moins de 10 000 ans. Ce chiffre a beau être historiquement bas, il place toujours les Etats-Unis dans le peloton de tête des pays les plus enclins à douter de l’évolution.

    Le « procès du singe »

    « On peut mettre cette spécificité en partie sur le compte du protestantisme, majoritaire dans le pays, et du principe “scriptura sola”, selon lequel les Ecritures seules font autorité », explique Glenn Branch, vice-président du National Center for Science Education, organisation qui défend l’enseignement scientifique contre les interférences idéologiques. « Ajoutons à cela un éloignement géographique des controverses sur l’évolution au XIXe siècle et une forte décentralisation dans l’enseignement, qui a longtemps permis aux écoles, selon les Etats et les comtés, d’adopter un programme plus ou moins conforme aux convictions religieuses locales. » Depuis près d’un siècle, des militants créationnistes tentent donc d’imposer leurs vues dans l’enseignement. Et l’histoire américaine est jalonnée de décisions de justice mettant aux prises opposants de l’évolution et scientifiques.

    Pionnier en la matière, le professeur John Thomas Scopes est passé à la postérité en 1925 lors du procès dit « du singe ». Cet enseignant de lycée contestait une loi alors en vigueur dans son Etat du Tennessee, le Butler Act, qui interdisait d’enseigner la théorie de l’évolution dans les écoles publiques. Ce texte devait son nom à un élu, John Washington Butler, fermier de profession, pour qui « les évolutionnistes, qui nient l’histoire de la ­Création telle qu’elle est rapportée dans la Bible, ne peuvent pas être chrétiens ».

    Scopes fut condamné à une peine légère, 100 dollars d’amende, mais la victoire médiatique et intellectuelle revint aux évolutionnistes, tant les défenseurs du Butler Act avaient, durant le procès, donné de leurs convictions une image obscurantiste. Néanmoins, le Butler Act prospérera jusqu’en 1967, date à laquelle un autre enseignant décida de le contester. Il emporta cette fois la bataille judiciaire, faisant valoir la « liberté d’expression » inscrite dans le premier amendement de la Constitution américaine.

    Premier amendement

    Cet épisode fondateur est le premier d’une longue série de contentieux, au cours desquels les créationnistes ont subi défaite sur défaite. Ainsi, l’Arkansas tenta à deux reprises de chasser la théorie de l’évolution de ses écoles publiques. Mais, en 1968, la Cour suprême estima cette pratique inconstitutionnelle, affirmant que le premier amendement n’autorisait pas un Etat à imposer ou interdire un enseignement en fonction d’une croyance religieuse. En 1982, la tentative de ce même Etat d’instaurer un enseignement « équilibré » entre évolution et créationnisme fut également rejetée. Depuis les années 1980, les offensives créationnistes de plusieurs Etats ont eu le même sort.

    Après ces revers, les militants anti-évolution ont ajusté leur stratégie. « On peut classer les tentatives politiques pour attaquer l’enseignement de l’évolution aux Etats-Unis en trois vagues », estime Nicholas J. Matzke, auteur d’une étude parue en 2015 dans Science, pour laquelle il a analysé 67 projets de loi ­anti-évolution proposés depuis 2004. Les interdictions pures et simples étant devenues impossibles après 1968, les créationnistes ont tenté d’introduire la notion de « science de la Création », puis de « dessein intelligent » (DI). Ces tentatives ont aussi échoué.

    En 2005, un juge fédéral interdit à un comté de Pennsylvanie d’introduire le « dessein intelligent » dans les programmes scolaires. Le projet affirmait que le DI constituait une explication alternative au darwinisme sur les origines de la vie. Le juge dénia au DI le statut de « science » et, confirmant son lien avec une croyance religieuse, l’exclut des salles de classe.

    Incompréhension

    De même, les tentatives des créationnistes de jouer sur les mots se sont heurtées à la justice. En 2002, un comté de Géorgie fit apposer sur chaque manuel de sciences l’autocollant suivant : « L’évolution est une théorie, pas un fait. » Deux ans plus tard, des parents d’élèves portèrent l’affaire en justice et firent retirer cet avertissement. « Cette tentative illustre l’incompréhension dans le public de ce qu’est une théorie en matière scientifique, note Philip Crowley, enseignant en biologie à l’université du Kentucky. Les créationnistes veulent faire croire que la théorie de l’évolution est sujette à discussion, à évaluation, à controverses car elle ne serait qu’une hypothèse. » En 1996, le pape Jean Paul II, se démarquant des courants chrétiens créationnistes, avait affirmé que « l’évolution est plus qu’une hypothèse ».

    Ces déboires n’ont pas découragé les tenants du créationnisme. Ils s’efforcent désormais de diluer l’évolution dans une série de sujets jugés « polémiques », moins directement liés à la croyance religieuse. Ils appellent à développer « l’esprit critique » des élèves ou à défendre la « liberté académique » des enseignants. Depuis deux ans, les offensives se sont multipliées. Le Missouri a tenté de faire passer un texte qui aurait accordé aux enseignants plus de latitude pour aborder les sujets scientifiques « controversés ». Le Montana a défendu une résolution plaidant pour le développement de la « pensée critique » dans les cours sur les origines de la vie, la sélection naturelle, l’ADN… D’autres Etats, comme le Dakota du Sud, incluent dans ces sujets « polémiques » le réchauffement climatique ou le clonage humain.

    La dernière tentative a eu lieu au printemps, au Texas. Elle entendait donner aux enseignants la liberté d’enseigner « les forces et faiblesses de théories scientifiques existantes ». Là encore étaient cités « le changement climatique, l’évolution biologique, les origines chimiques de la vie et le clonage humain ». Tous ces textes ont été rejetés.

    « Penser différemment »

    M. Crowley reste convaincu que, « devant la justice, les arguments scientifiques finissent toujours par l’emporter ». Mais il reconnaît un regain de procédures dans les Etats du sud et du centre des Etats-Unis. « Ce sont des cycles. Quand il y a une poussée de la droite conservatrice, comme en ce moment, les fondamentalistes reprennent de la voix. » De telles législations sont en vigueur dans plusieurs Etats – le Mississippi, le Tennessee et la Louisiane – et des milliers d’enfants sont exposés à la promotion du créationnisme.

    Mettant en avant sa formation scientifique en microbiologie, M. Jeanson, pilier d’Answers in Genesis, fait partie des militants avides de débat. Dans son nouveau livre, Replacing Darwin (« remplacer Darwin », Master Books), il affirme utiliser la géographie et la biologie plus que les Ecritures pour démontrer « les failles de la théorie de l’évolution ». « Je ne fais pas de l’antiscience. Mais les enfants, qui entendent une chose à l’école, pourront lire mon ouvrage à la maison pour penser différemment. » Car, à ses yeux, le « consensus scientifique » qui rendrait l’évolution inattaquable ne tient pas. « La science est toujours questionnable », assure ce jeune père de famille qui n’hésite pas à convoquer Darwin pour étayer ses dires. « En publiant L’Origine des espèces en 1859, lui-même a fait exploser le consensus du moment. »

    Face à de telles convictions, M. Branch conserve un certain optimisme. « Les enseignants plus jeunes sont mieux formés et, depuis le début des années 2000, on assiste à une centralisation des normes d’enseignement et des programmes au niveau fédéral. » Cela n’a pas empêché les Américains d’élire en 2016 un vice-président fondamentaliste chrétien, Mike Pence, qui, lors d’une audition devant le Congrès en 2002, affirmait : « Darwin n’a jamais pensé l’évolution autrement que comme une théorie. Donc, je voudrais simplement et humblement demander : ne peut-on pas l’enseigner comme telle et envisager aussi d’enseigner d’autres théories sur l’origine des espèces ? » « Ces positions relèvent de la liberté d’expression, conclut, philosophe, M. Crowley. A nous, éducateurs, de lutter contre l’ignorance. » Un combat centenaire.

  • Travail nomade, pauvres jobs, Par Pap Ndiaye
    http://next.liberation.fr/livres/2017/10/04/travail-nomade-pauvres-jobs_1600901

    La journaliste américaine Jessica Bruder est allée à la rencontre des « workampers », des travailleurs souvent âgés, contraints d’abandonner leur maison pour se déplacer au gré des boulots. Une enquête importante qui évoque Steinbeck ou les « hobos ».

    A Kemper County, dans le Mississippi, sur un des parkings qui accueillent les travailleurs pour la construction d’une usine électrique. Photo William Widmer. Redux-REA
    Vous préférez manger ou aller chez le dentiste ? Payer la facture d’électricité ou mettre de l’essence dans la voiture ? Ce genre de questions se pose à des millions d’Américains pauvres, pour qui la solution consiste à se débarrasser du poste de dépense le plus important : la maison et son cortège de dettes et de factures.

    Nomadland porte sur une partie mal visible du monde du travail américain, constituée de personnes âgées qui ont le plus souvent perdu leur logement et leurs économies lors de la crise immobilière et financière de 2008. Bien sûr, le pays va mieux aujourd’hui, mais des millions d’Américains ne s’en sont jamais remis, n’ont jamais pu retrouver une vie stable. Une partie d’entre eux se déplacent d’un job à l’autre à bord de camping-cars déglingués (les recreational vehicle, ou « RVs »), de pick-up rafistolés où s’entassent leurs affaires. Cette communauté nomade de plusieurs dizaines de milliers de personnes (on ne connaît pas leur nombre exact), ce sont les workampers, sujet de l’enquête au long cours de Jessica Bruder. La journaliste est partie à la rencontre de ces travailleurs pauvres nomades pour décrire leur vie quotidienne, les trésors d’ingéniosité pour réparer un moteur, bricoler un chauffage dans une caravane, mais aussi s’entraider via Facebook et des sites spécialisés comme CheapRVliving.com. Il y a bien des retraités aisés qui sillonnent les Etats-Unis au volant de leurs énormes et luxueux « RVs », mais le gros bataillon des nomades est fait d’une armée de travailleurs pauvres.

    (...)

    Aujourd’hui, presque 9 millions d’Américains de plus de 65 ans travaillent, soit 18,8 % de cette tranche d’âge. Et les deux tiers d’entre eux le font à plein temps, soit une augmentation de 60 % depuis le début des années 2000. Les pensions de #retraite de la sécurité sociale sont très insuffisantes, et la crise de 2008 a fait le reste pour ruiner ces personnes âgées, souvent seules. Celles qui ne pouvaient pas se reloger chez leurs enfants ou leurs amis ont donc pris la route. (...)

    Ces travailleurs nomades âgés occupent une grande variété de postes. Certains sont attendus : la cueillette des pommes ou le ramassage des betteraves, la vente des hot-dogs et de bière dans les festivals, le nettoyage dans les parcs nationaux. D’autres sont plus surprenants, car liés à la nouvelle économie. C’est ici que le livre prend vraiment tournure. Amazon est en effet le principal employeur de ces nomades, via son programme CamperForce. Jeff Bezos, président fondateur d’Amazon, a annoncé qu’en 2020 un travailleur nomade sur quatre travaillerait pour son entreprise, et c’est bien parti pour. Il y a donc à proximité des entrepôts #Amazon de grands terrains où sont parqués les véhicules des employés CamperForce. L’avantage pour Amazon est d’avoir à disposition des travailleurs précaires, ultraflexibles, qui se déplacent d’un entrepôt à l’autre en fonction des besoins, et accessoirement trop nomades pour se syndicaliser. A plus de 10 dollars l’heure, les candidats ne manquent pas. La camaraderie et l’entraide permettent de tenir le coup.

    À propos de Jessica Bruder Nomadland. Surviving America in the Twenty-First Century éd. Norton, 273 pp.

    #Travail_nomade #travailleurs_pauvres #workampers #hobo

  • More than 200,000 children married in US over the last 15 years | The Independent
    http://www.independent.co.uk/news/world/americas/200000-children-married-us-15-years-child-marriage-child-brides-new-j

    The youngest wedded were three 10-year-old girls in Tennessee who married men aged 24, 25 and 31 in 2001. The youngest groom was an 11-year-old who married a 27-year-old woman in the same state in 2006.

    Children as young as 12 were granted marriage licences in Alaska, Louisiana and South Carolina, while 11 other states allowed 13-year-olds to wed.

    More than 1,000 children aged 14 or under were granted marriage licences.

    Most states set the age of sexual consent between 16 and 18 and a person can be charged with statutory rape for having sex with a minor. Yet many children were granted marriage licences, approved by judges, before they could legally consent to sex.

    #culture_du_viol #pédophilie

    • En Français :
      http://www.tdg.ch/monde/A-New-York-la-fin-du-mariage-des-enfants/story/29271359

      « Savez-vous à partir de quel âge on peut se marier à New York ? » Cette question, l’organisation Human Rights Watch (HRW) l’a posée à des passants dans les rues de « Big Apple », et la réponse n’a pas manqué de les surprendre. Avec le consentement des parents et d’un juge, un enfant de 14 ans peut être marié dans l’Etat de New York, et dès 16 ans avec la seule approbation des parents. Un dispositif légal qui a permis à 3850 familles de contracter un mariage pour leur enfant – essentiellement des filles – entre 2001 et 2010, selon les chiffres avancés par l’ONG.

      Human Rights Watch a écrit aux législateurs new-yorkais, leur demandant de soutenir un projet de loi qui fixerait à 17 ans l’âge minimum pour se marier dans cet Etat. L’ONG ne détaille pas les raisons qui ont conduit à ces milliers de mariages, mais, se basant sur une étude, elle estime que les jeunes femmes qui se marient avant l’âge de 19 ans ont un risque 50% plus élevé d’abandonner leurs études que celles qui ne sont pas mariées. Et les adolescentes mariées avant leurs 16 ans ont un risque 31% plus élevé de sombrer dans la pauvreté.

      Aux Etats-Unis, l’Etat de New York n’est de loin pas le seul à autoriser des exceptions à l’âge légal du mariage, généralement fixé à 18 ans. A vrai dire, une majorité d’Etats autorise ces exceptions avec le consentement des parents et l’approbation d’un juge. Dans le Massachusetts par exemple, une fillette de 12 ans peut être mariée dans le cadre de ces exceptions, idem pour un garçon de 14 ans. Certains Etats ne prévoient même pas d’âge minimum pour les cas particuliers. Dans le Mississippi, où l’âge légal du mariage est fixé à 21 ans, l’exception s’applique à partir de 15 ans pour les filles et avec la seule bénédiction parentale. L’Indiana prévoit qu’une fille de 15 ans peut se marier si elle est enceinte.

      Mariées à des adultes
      Selon l’ONG Unchained At Last, à l’échelle du pays, 248 000 enfants ont été mariés entre 2000 et 2010. Parmi eux, 85% de filles. Ces pratiques se trouvent dans tous les milieux culturels et recouvrent toutes les religions, chrétiens, juifs, musulmans, bouddhistes… Les statistiques révèlent aussi que 77% des filles ont été mariées à des adultes, souvent avec des différences d’âge conséquentes, qui dans maints Etats auraient dû normalement conduire à des poursuites pour viol. Dans l’Etat de New York par exemple, on trouve dans les statistiques de mariages plusieurs cas de jeunes filles de 14 ou 15 ans mariées à des adultes de 26, 28 et même plus de 30 ans, autant de décisions approuvées par des juges.

      Selon l’une des enquêtes de Unchained At Last, sur les 3481 enfants qui ont été mariés entre 1995 et 2012 dans le seul Etat du New Jersey, 91% ont épousé un adulte. Un Etat où la loi vient enfin d’être réformée. Dans bien des cas, souligne l’ONG Tahirih Justice Center, ces unions remplissent la définition de « mariages forcés », les unions se scellant avec une cohorte de moyens de coercition, chantage affectif, pressions financières, menaces, violences…

      . . . . . . .

  • The very real Blues : Arthur Crudup
    https://www.youtube.com/watch?v=K_ZiX14VrHA

    #Arthur_Crudup considéré comme le #papa_du_rock #noir_américain né le 24 août 1905 à Forest dans le Mississippi - est mort le 28 mars 1974 à l’hôpital de Nassawadox Virginie dans la misère. Il est connu notamment pour sa chanson « That’s all right (mama) » créée le 6 septembre 1946 à Chicago et reprise par Elvis

    https://www.youtube.com/watch?v=EJd-av4HgRw


    ELVIS 1968 Come back Special Thats alright mama

    https://www.youtube.com/watch?v=iOE4UNDBC_s


    That’s All Right Mama Arthur Crudup 1946 RCA Victor 45 20 2205 B

    https://www.youtube.com/watch?v=JSkLlL7hzX0


    Arthur ’Big Boy’ Crudup So Glad You’re Mine 1972

  • #Etats-Unis. Le Mississippi légalise la #discrimination envers les homosexuels
    http://www.courrierinternational.com/article/etats-unis-le-mississippi-legalise-la-discrimination-envers-l

    "La Human Rights Campaign [le plus gros organisme de défense des droits de la population #LGBT aux Etats-Unis] a relevé 200 projets de loi contre les personnes LGBT […] dans une trentaine d’Etats lors des sessions parlementaires de cette année. Le groupe a dit que trois de ces projets de loi ont été promulgués : au Mississippi, en Caroline du Nord […] et au Kansas le mois dernier […].” "

    #discrimination_légale

  • L’évolution du cours du Mississippi au fil des siècles - La boite verte
    http://www.laboiteverte.fr/evolution-cours-mississippi

    Ces représentations des différents cours que le Mississippi a suivi depuis des siècles ont étés créés suite à une étude géologique du corps des ingénieurs de l’armée américaine en 1944.

    Chaque couleur représente le trajet que le fleuve empruntait à une époque différente.

    #carte #mississipi

  • http://lhistgeobox.blogspot.fr/2015/09/15-bis-bob-dylan-oxford-town.html

    "Or cette ségrégation scolaire s’applique à tous les niveaux, depuis la maternelle jusqu’à l’université.
    – A Little Rock dans l’Arkansas, en 1957, l’intégration de 9 adolescents noirs dans un lycée de la ville nécessite l’intervention - contrainte et forcée - du président Eisenhower et l’envoi d’un détachement de soldats pour assurer la sécurité des élèves et éviter leur lynchage par des foules blanches racistes.
    – Trois ans plus tard, à la Nouvelle Orléans (Louisiane), la scolarisation de la petite Ruby Bridges vire à l’émeute et ce n’est que sous la protection d’officiers fédéraux que la fillette peut intégrer l’école. - Dans le Mississippi, sans doute l’état le plus hostile à toute remise en cause de la ségrégation avec l’Alabama, la loi fédérale n’est pas appliquée et l’université reste réservée aux seuls étudiants blancs. Aussi, pour mettre un terme à ce régime d’apartheid, les militants des droits civiques (1) s’activent.
    Le fonds juridiques de la NAACP dirigé par Thurgood Marshall s’intéresse au cas de James Meredith. Cet étudiant scolarisé à l’université « noire » de Jackson State, cherche à s’inscrire à Oxford, l’université « blanche » du Mississippi. Originaire de l’Etat, Meredith est parfaitement conscient de la difficulté de sa tâche. (2) Vétéran de l’armée de l’air, dans laquelle il sert de 1951 à 1960, il envisage la lutte contre la discrimination raciale comme une nouvelle guerre. « Dieu m’a donné comme mission, telle que je l’ai comprise, d’élever les Noirs du Mississippi à la place adéquate dans la société ». Mais, comme le rappelle Nicole Bacharan [voir source, p223] « (...) l’université du Mississippi, familièrement surnommée Ole Miss (3) - la Vieille Demoiselle -, semblait une forteresse imprenable. Plus célèbre pour son équipe e football et ses concours de beauté que pour ses succès académiques, plus réputées pour la fierté de ses traditions que pour son ouverture au monde moderne, elle représentait le saint des saints de l’élite mississippienne, un bastion à jamais inaccessible aux noirs. »

    En janvier 1961, James Meredith envoie une demande de candidature à Ole Miss. La direction de l’université, consciente qu’il est Noir, lui oppose une fin de non recevoir. Meredith n’abdique pas et, avec l’appui du Fonds juridique de la NAACP, il décide d’attaquer en justice l’État du Mississippi, en mai 1961. Dans son verdict, le juge affirme : « Il est absolument évident que l’admission n’a pas été refusée au plaignant en raison de sa race (...) Je considère avoir la preuve irréfutable que l’Université du Mississippi n’est pas une institution racialement ségréguée. »
    En juin 1962 cependant, le procès en appel donne raison à Meredith, décision confirmée par la Cour suprême des États-Unis, le 10 septembre 1962. James Meredith a donc le droit d’entrer à l’université d’Oxford. Le plus dur reste toutefois à faire : appliquer cette décision sur le terrain."

  • La #Nouvelle-Orléans, citadelle menacée par les eaux

    Le mur gris barre l’horizon. Une muraille de béton de plus de six mètres de hauteur qui court tout le long de la limite ouest du Lower Ninth Ward, à La Nouvelle-Orléans. Elle épouse le tracé du canal qui relie le Mississippi au sud, le lac Pontchartrain au nord et le mal nommé lac Borgne, totalement ouvert sur l’océan, à l’ouest. Le 29 août 2005, gonflées par les vents de l’ouragan Katrina, les eaux du chenal avaient emporté la digue qui protégeait ce quartier populaire. Les flots furieux avaient tout submergé, précipitant même unebargetel en bélier contre les maisons de bois installées en contrebas, balayées en un instant. Cette barge en perdition était devenue l’un des symboles du désastre.

    http://www.lemonde.fr/planete/visuel/2015/08/29/la-nouvelle-orleans-citadelle-menacee-par-les-eaux_4739301_3244.html
    #Katrina
    cc @reka

  • L’évolution du cours du Mississippi au fil des siècles

    http://www.laboiteverte.fr/evolution-cours-mississippi

    Ces représentations des différents cours que le Mississippi a suivi depuis des siècles ont étés créés suite à une étude géologique du corps des ingénieurs de l’armée américaine en 1944.

    Chaque couleur représente le trajet que le fleuve empruntait à une époque différente.

    Vous pouvez télécharger toutes les plaques en haute résolution sur le site Pruned.

    #cartographie #représentation #visualisation #misissippi #états-unis #louisiane #fleuves #grand_fleuves

  • Ike and Tina Turner - 1965
    - A Fool in Love
    https://www.youtube.com/watch?v=mKpISNtgJMs

    Ike & Tina Turner were an American musical duo composed of the husband-and-wife team of Ike Turner and Tina Turner.

    Il faut apprécier cette vidéo masquée d’un cache « For research only » au beau milieu des images. Donc seule une démarche scientifique permet d’accéder à ce #privilège mais à qui faut-il montrer son accréditation de recherche ? à #hadopi ? à google ?

    #musique #groove #diffusion #censure #prétexte_de_la_science #grince_des_dents

  • Apple frappe de censure Lucky Luke : dictature de l’opérateur unique
    http://www.actualitte.com/univers-bd/apple-frappe-de-censure-lucky-luke-dictature-de-l-operateur-unique-40604

    La censure frappe toujours là où l’on ne s’attend pas vraiment à la trouver. Ainsi, les éditions Dupuis, qui publient les aventures de Lucky Luke ont fait les frais de la politique parfois absurde que l’on constate chez Apple. En remontant le Mississippi, une application livre s’est vu refuser l’entrée des boutiques d’Apple. La firme de Cupertino dégainerait-elle plus vite que son ombre ?

  • Il est interdit de partager sur Internet le « I Have a Dream » de Martin Luther King | Slate
    http://www.slate.fr/lien/67399/martin-luther-king-i-have-a-dream-piratage-copyright

    Ce lundi 21 janvier, c’est le Martin Luther King, Jr. Day, le jour où les Etats-Unis célèbrent la mémoire du combattant des droits civiques. Un événement qui va prendre un relief particulier cette année puisque Barack Obama va, sur les marches du Capitole, prêter serment pour un second mandat sur la Bible de King.

    Mais il est un hommage que ses admirateurs ne pourront pas lui rendre, c’est celui de réutiliser librement son célèbre discours « I Have a Dream », prononcé le 28 août 1963 sur les marches du Lincoln Memorial de Washington : celui-ci est en effet sous #copyright, les droits appartenant aux héritiers de King, qui en ont confié l’administration à la société britannique EMI Publishing, aujourd’hui propriété de Sony.

    Vendredi, une vidéo du discours était mise en ligne sur Vimeo par le groupe Fight for the Future en l’honneur du Internet Freedom Day, une journée célébrant le premier anniversaire du blackout de l’Internet américain décidé l’an dernier pour lutter contre les projets Stop Online Piracy Act (SOPA) et Protect IP Act (PIPA), depuis suspendus.

    ah les rats ! les rapaces ! les scélérats !

    • Pour ce « Martin Luther King Day », le discours de Martin Luther King est en copyright et interdit de partage par ses héritiers, seulement en vente au prix de 20$.
      Je ne pense pas que Martin Luther King aurait apprécié.
      Par conséquent je l’écoute, lui, et je passe outre.
      http://youtu.be/fIshI_qxxew

      Traduction du discours :
      "I have a Dream
      de Martin Luther King, Jr.

      traduction : Terrie-Ann WELCH
      Texte original

      Delivré sur les marches du Lincoln Memorial à Washington D.C. le 28 octobre 1963.

      Je suis heureux de pouvoir être ici avec vous aujourd’hui, à une manifestation dont on se rappellera comme étant la plus grande manisfestation pour la liberté dans l’histoire de notre pays.
      Il y a cent ans, un grand Américain, à l’ombre de qui nous sommes aujourd’hui, a signé la Proclamation d’Emancipation. Ce décret capital est arrivé comme une grande lumière d’espoir pour les millions d’esclaves qui avaient été brûlés par les flammes de l’injustice qui consume. Il est venu comme une aurore joyeuse pour terminer la longue nuit de leur captivité.

      Mais, un siècle plus tard, le Noir n’est toujours pas libre ; un siècle plus tard la vie du Noir est toujours tristement handicapée par les menottes de la ségrégation et les chaînes de la discrimination ; un siècle plus tard, le Noir vit isolé sur une île d’indigence au milieu d’un vaste océan de prospérité ; un siècle plus tard, le Noir languit toujours dans les coins de la société américaine et il se trouve en exilé dans sa propre terre.

      Nous sommes donc venus ici aujourd’hui pour dramatiser une condition honteuse. Dans un sens, nous sommes venus à la capitale de notre pays pour toucher ce qui nous est dû. Quand les architectes de notre république ont écrit les mots magnifiques de la Constitution et de la Déclaration d’Indépendance, ils ont signé un billet à ordre, dont tous les Américains devaient hériter. Ce billet était une promesse qu’à tous les hommes, oui, les hommes noirs aussi bien que les hommes blancs, seraient garantis les droits inaliénables de vie, de liberté, et de poursuite du bonheur.

      Il est clair aujourd’hui que l’Amérique a manqué à ses engagements en ce qui concerne ses citoyens de couleur. Au lieu de faire honneur à cette obligation sacrée, l’Amérique a donné au peuple noir un chèque sans provisions ; un chèque qui nous est revenu marqué « fonds insuffisants ». Nous refusons de croire que la banque de la justice soit en faillite. Nous refusons de croire qu’il y ait des fonds insuffisants dans les grandes chambres fortes d’opportunité de cette nation. Par conséquent, nous sommes venus ici pour encaisser notre chèque, le chèque qui nous donnera sur demande les richesses de la liberté et la sécurité de la justice.

      Nous sommes venus à ce lieu sacré pour rappeler au peuple américain l’urgence extrème du présent. Ce n’est pas le moment de nous adonner au luxe de nous détendre ou de nous contenter de la drogue tranquillisante d’une solution graduelle. Il est temps maintenant de rendre réelles toutes les promesses de la démocratie ; il est temps maintenant de quitter la vallée sombre et désolée de la ségrégation pour nous avancer vers le sentier brillant de la justice raciale ; il est temps maintenant d’aider notre nation à se dégager des sables mouvants de l’injustice raciale pour l’installer sur le roc solide de la fraternité ; il est temps maintenant de faire que la justice devienne une réalité pour tous les enfants de Dieu. Ce serait une erreur fatale pour la nation de refuser de voir l’urgence du moment. Cet été étouffant du mécontentement légitime du Noir ne finira pas jusqu’à ce qu’arrive un automne vivifiant de liberté et d’égalité.

      1963 n’est pas une fin, mais un commencement. Et ceux qui espèrent que le Noir avait besoin de passer sa colère et qu’il est maintenant satisfait, auront un rude réveil si la nation revient à sa routine. Il n’y aura ni repos ni tranquillité en Amérique jusqu’à ce que le Noir obtienne ses droits de citoyenneté. Les tourbillons de la révolte continueront à ébranler les fondements de notre nation jusqu’à ce que le jour clair de la justice se lève à l’horizon.

      Mais il y a quelque chose que je dois dire à mon peuple, qui a le pied sur le seuil attrayant qui mène au palais de la justice. Tout en cherchant à obtenir la place qui nous est dûe, nous ne devons pas être coupables d’actions mauvaises. Ne cherchons pas à satisfaire notre soif de liberté en buvant dans la tasse de l’amertume et de la haine. Nous devons pour toujours conduire notre lutte sur un plan élevé de dignité et de discipline. Nous ne devons pas laisser nos revendications créatrices dégénérer en violence physique. Encore et encore, nous devons nous élever jusqu’aux hauteurs majesteuses où l’on réfute la force physique avec la force de l’âme.

      L’esprit militant, nouveau et merveilleux, qui a pénétré la communauté Noire, ne doit pas nous amener à manquer de confiance en tous les Blancs, parce que beaucoup de nos frères blancs, comme le prouve leur présence ici aujourd’hui, se rendent maintenant compte que leur destinée est liée à notre destinée, et ils sont arrivés à la réalisation que leur liberté est inextricablement liée à notre liberté. Nous ne pouvons pas cheminer seuls. Et en cours de chemin, nous devons promettre que nous marcherons toujours de l’avant. Nous ne pouvons pas retourner en arrière.

      Il y a ceux qui demandent aux partisans des Droits Civiques,"Quand serez-vous satisfaits ?" Nous ne serons jamais satisfaits tant que le Noir sera victime des horreurs indicibles de la brutalité de la police ; nous ne serons jamais satisfaits tant que nos corps, lourds de la fatigue du voyage, nous ne pourrons pas obtenir un logement dans les motels de la grand’route et dans les hôtels des villes ; nous ne serons pas satisfaits tant que la mobilité essentielle du Noir consistera à aller d’un ghetto plus petit à un autre plus grand ; nous ne serons jamais satisfaits tant qu’on dépouillera nos enfants de leur amour-propre et tant qu’on les privera de leur dignité avec des pancartes qui déclarent : « Pour les Blancs Seulement. » Nous ne serons pas satisfaits tant que le Noir du Missippippi ne pourra pas voter, et le Noir de New York croira qu’il n’a rien en faveur de quoi il peut voter. Non ! Non, nous ne sommes pas satisfaits, et nous ne serons pas satisfaits jusqu’à ce que « la justice dévale comme un torrent et le droit comme un fleuve puissant. »

      Je n’ignore pas que certains d’entre vous sont venus ici après de grandes épreuves et tribulations. Quelques-uns parmi vous sont récemment sortis de prisons étroites. Quelques-uns parmi vous sont venus de régions où, dans votre quête pour la liberté, vous avez été meurtris par les orages de la persécution et rendus chancelants par les vents de la brutalité de la police. Vous êtes les vétérans de la souffrance inventive. Continuez à travailler dans la foi que la souffrance non méritée est rédemptrice. Retournez dans le Mississippi ; retournez dans l’Alabama ; retournez en Caroline du Sud ; retournez en Georgie ; retournez en Louisiane ; retournez aux bas quartiers et aux ghettos des villes du nord sachant que, d’une manière ou d’une autre, cette situation doit être et sera changée ! Ne nous vautrons pas dans la vallée du désespoir !

      Donc, mes amis aujourd’hui je vous dis que quoique nous devions faire face aux difficultés d’aujourd’hui et de demain, j’ai tout de même un rêve. C’est un rêve qui est profondément enraciné dans le rêve américain. Je rêve qu’un jour cette nation se dressera et fera honneur à la vraie signification de son credo : « Nous tenons ces vérités comme évidentes, que tous les hommes sont créés égaux. » Je rêve qu’un jour sur les collines rouges de Georgie, les fils des anciens esclaves et les fils des anciens propriétaires d’esclaves pourront s’asseoir ensemble à la table de la fraternité. Je rêve qu’un jour, même l’état du Mississippi, un état qui étouffe dans la fournaise de l’injustice, qui étouffe dans la fournaise de l’oppression, sera transformé en une oasis de liberté et de justice. Je rêve que mes quatre jeunes enfants vivront un jour dans une nation où ils ne seront pas jugés par la couleur de leur peau, mais à la mesure de leur caractère.

      J’ai Un Rêve Aujourd’hui !

      Je rêve qu’un jour, au fin fond de l’Alabama, avec ses racistes pleins de haine —avec son gouverneur des lèvres de qui dégoulinent les mots de l’interposition et de la nullification—un jour, même là, en Alabama, les petits garçons noirs et les petites filles noires pourront aller la main dans la main avec les petits garçons blancs et les petites filles blanches, comme frères et soeurs.

      J’ai Un Rêve Aujourd’hui !

      Je rêve qu’un jour, chaque vallée sera rehaussée et chaque colline et chaque montagne sera aplanie, les aspérités seront nivelées et les endroits torteux seront rendus rectilignes, et « la gloire de Dieu sera révélée et tout ce qui est chair le verra ensemble. »

      C’est notre espérance. C’est la foi avec laquelle je retourne dans le Sud. Avec cette foi nous pourrons tailler dans la montagne du désespoir, la stèle de l’espoir. Avec cette foi, nous pourrons transformer la cacophonie des discordes de notre nation en une belle symphonie de la fraternité. Avec cette foi, nous pourrons travailler ensemble, prier ensemble, lutter ensemble, aller en prison ensemble, défendre la cause de la liberté ensemble, sachant qu’un jour nous serons libres. Et ce sera le jour, ce sera le jour où tous les enfants de Dieu pourront chanter avec une signification nouvelle :"Ma patrie c’est toi, douce terre de liberté, c’est toi que je chante. Terre où mes aïeux sont morts, terre fierté du Pélerin ; que du versant de chaque montagne retentisse le carillon de la liberté." Et si le destin de l’Amérique est d’être une grande nation, tout cela doit devenir vrai.

      Que la liberté retentisse donc des collines prodigieuses du New Hampshire jusqu’aux imposantes montagnes du New York. Que la liberté retentisse du sommet des majesteuses Alleghenies de Pennsylvanie. Que la liberté retentisse des pics couronnés de neige des Rocheuses du Colorado. Que la liberté retentisse des versants mamelonés de la Californie. Mais non seulement cela. Que la liberté retentisse du haut de Stone Mountain en Georgie. Que la liberté retentisse du haut de Lookout Mountain au Tennessee. Que la liberté retentisse de chaque colline, et des moindres monticules dans le Mississippi. « Que du versant de chaque montagne retentisse le carillon de la liberté ! »

      Et quand cela se produira, quand nous permettrons à la liberté de retentir, quand elle retentira dans chaque village, et dans chaque hameau, dans chaque état et dans chaque ville, nous serons à mesure de hâter l’arrivée du jour où tous les enfants de Dieu, noirs et blancs, juifs et non juifs, protestants et catholiques, pourrons chanter en se tenant la main ces mots du vieux Negro Spiritual : « Libres enfin, libres enfin ; béni soit le Tout-Puissant, nous sommes libres enfin ! »

      Je suis heureux de pouvoir être ici avec vous aujourd’hui, à une manifestation dont on se rappellera comme étant la plus grande manisfestation pour la liberté dans l’histoire de notre pays.
      Il y a cent ans, un grand Américain, à l’ombre de qui nous sommes aujourd’hui, a signé la Proclamation d’Emancipation. Ce décret capital est arrivé comme une grande lumière d’espoir pour les millions d’esclaves qui avaient été brûlés par les flammes de l’injustice qui consume. Il est venu comme une aurore joyeuse pour terminer la longue nuit de leur captivité.
      Mais, un siècle plus tard, le Noir n’est toujours pas libre ; un siècle plus tard la vie du Noir est toujours tristement handicapée par les menottes de la ségrégation et les chaînes de la discrimination ; un siècle plus tard, le Noir vit isolé sur une île d’indigence au milieu d’un vaste océan de prospérité ; un siècle plus tard, le Noir languit toujours dans les coins de la société américaine et il se trouve en exilé dans sa propre terre.

      Nous sommes donc venus ici aujourd’hui pour dramatiser une condition honteuse. Dans un sens, nous sommes venus à la capitale de notre pays pour toucher ce qui nous est dû. Quand les architectes de notre république ont écrit les mots magnifiques de la Constitution et de la Déclaration d’Indépendance, ils ont signé un billet à ordre, dont tous les Américains devaient hériter. Ce billet était une promesse qu’à tous les hommes, oui, les hommes noirs aussi bien que les hommes blancs, seraient garantis les droits inaliénables de vie, de liberté, et de poursuite du bonheur.

      Il est clair aujourd’hui que l’Amérique a manqué à ses engagements en ce qui concerne ses citoyens de couleur. Au lieu de faire honneur à cette obligation sacrée, l’Amérique a donné au peuple noir un chèque sans provisions ; un chèque qui nous est revenu marqué « fonds insuffisants ». Nous refusons de croire que la banque de la justice soit en faillite. Nous refusons de croire qu’il y ait des fonds insuffisants dans les grandes chambres fortes d’opportunité de cette nation. Par conséquent, nous sommes venus ici pour encaisser notre chèque, le chèque qui nous donnera sur demande les richesses de la liberté et la sécurité de la justice.

      Nous sommes venus à ce lieu sacré pour rappeler au peuple américain l’urgence extrème du présent. Ce n’est pas le moment de nous adonner au luxe de nous détendre ou de nous contenter de la drogue tranquillisante d’une solution graduelle. Il est temps maintenant de rendre réelles toutes les promesses de la démocratie ; il est temps maintenant de quitter la vallée sombre et désolée de la ségrégation pour nous avancer vers le sentier brillant de la justice raciale ; il est temps maintenant d’aider notre nation à se dégager des sables mouvants de l’injustice raciale pour l’installer sur le roc solide de la fraternité ; il est temps maintenant de faire que la justice devienne une réalité pour tous les enfants de Dieu. Ce serait une erreur fatale pour la nation de refuser de voir l’urgence du moment. Cet été étouffant du mécontentement légitime du Noir ne finira pas jusqu’à ce qu’arrive un automne vivifiant de liberté et d’égalité.

      1963 n’est pas une fin, mais un commencement. Et ceux qui espèrent que le Noir avait besoin de passer sa colère et qu’il est maintenant satisfait, auront un rude réveil si la nation revient à sa routine. Il n’y aura ni repos ni tranquillité en Amérique jusqu’à ce que le Noir obtienne ses droits de citoyenneté. Les tourbillons de la révolte continueront à ébranler les fondements de notre nation jusqu’à ce que le jour clair de la justice se lève à l’horizon.

      Mais il y a quelque chose que je dois dire à mon peuple, qui a le pied sur le seuil attrayant qui mène au palais de la justice. Tout en cherchant à obtenir la place qui nous est dûe, nous ne devons pas être coupables d’actions mauvaises. Ne cherchons pas à satisfaire notre soif de liberté en buvant dans la tasse de l’amertume et de la haine. Nous devons pour toujours conduire notre lutte sur un plan élevé de dignité et de discipline. Nous ne devons pas laisser nos revendications créatrices dégénérer en violence physique. Encore et encore, nous devons nous élever jusqu’aux hauteurs majesteuses où l’on réfute la force physique avec la force de l’âme.

      L’esprit militant, nouveau et merveilleux, qui a pénétré la communauté Noire, ne doit pas nous amener à manquer de confiance en tous les Blancs, parce que beaucoup de nos frères blancs, comme le prouve leur présence ici aujourd’hui, se rendent maintenant compte que leur destinée est liée à notre destinée, et ils sont arrivés à la réalisation que leur liberté est inextricablement liée à notre liberté. Nous ne pouvons pas cheminer seuls. Et en cours de chemin, nous devons promettre que nous marcherons toujours de l’avant. Nous ne pouvons pas retourner en arrière.

      Il y a ceux qui demandent aux partisans des Droits Civiques,"Quand serez-vous satisfaits ?" Nous ne serons jamais satisfaits tant que le Noir sera victime des horreurs indicibles de la brutalité de la police ; nous ne serons jamais satisfaits tant que nos corps, lourds de la fatigue du voyage, nous ne pourrons pas obtenir un logement dans les motels de la grand’route et dans les hôtels des villes ; nous ne serons pas satisfaits tant que la mobilité essentielle du Noir consistera à aller d’un ghetto plus petit à un autre plus grand ; nous ne serons jamais satisfaits tant qu’on dépouillera nos enfants de leur amour-propre et tant qu’on les privera de leur dignité avec des pancartes qui déclarent : « Pour les Blancs Seulement. » Nous ne serons pas satisfaits tant que le Noir du Missippippi ne pourra pas voter, et le Noir de New York croira qu’il n’a rien en faveur de quoi il peut voter. Non ! Non, nous ne sommes pas satisfaits, et nous ne serons pas satisfaits jusqu’à ce que « la justice dévale comme un torrent et le droit comme un fleuve puissant. »

      Je n’ignore pas que certains d’entre vous sont venus ici après de grandes épreuves et tribulations. Quelques-uns parmi vous sont récemment sortis de prisons étroites. Quelques-uns parmi vous sont venus de régions où, dans votre quête pour la liberté, vous avez été meurtris par les orages de la persécution et rendus chancelants par les vents de la brutalité de la police. Vous êtes les vétérans de la souffrance inventive. Continuez à travailler dans la foi que la souffrance non méritée est rédemptrice. Retournez dans le Mississippi ; retournez dans l’Alabama ; retournez en Caroline du Sud ; retournez en Georgie ; retournez en Louisiane ; retournez aux bas quartiers et aux ghettos des villes du nord sachant que, d’une manière ou d’une autre, cette situation doit être et sera changée ! Ne nous vautrons pas dans la vallée du désespoir !

      Donc, mes amis aujourd’hui je vous dis que quoique nous devions faire face aux difficultés d’aujourd’hui et de demain, j’ai tout de même un rêve. C’est un rêve qui est profondément enraciné dans le rêve américain. Je rêve qu’un jour cette nation se dressera et fera honneur à la vraie signification de son credo : « Nous tenons ces vérités comme évidentes, que tous les hommes sont créés égaux. » Je rêve qu’un jour sur les collines rouges de Georgie, les fils des anciens esclaves et les fils des anciens propriétaires d’esclaves pourront s’asseoir ensemble à la table de la fraternité. Je rêve qu’un jour, même l’état du Mississippi, un état qui étouffe dans la fournaise de l’injustice, qui étouffe dans la fournaise de l’oppression, sera transformé en une oasis de liberté et de justice. Je rêve que mes quatre jeunes enfants vivront un jour dans une nation où ils ne seront pas jugés par la couleur de leur peau, mais à la mesure de leur caractère.

      J’ai Un Rêve Aujourd’hui !

      Je rêve qu’un jour, au fin fond de l’Alabama, avec ses racistes pleins de haine —avec son gouverneur des lèvres de qui dégoulinent les mots de l’interposition et de la nullification—un jour, même là, en Alabama, les petits garçons noirs et les petites filles noires pourront aller la main dans la main avec les petits garçons blancs et les petites filles blanches, comme frères et soeurs.

      J’ai Un Rêve Aujourd’hui !

      Je rêve qu’un jour, chaque vallée sera rehaussée et chaque colline et chaque montagne sera aplanie, les aspérités seront nivelées et les endroits torteux seront rendus rectilignes, et « la gloire de Dieu sera révélée et tout ce qui est chair le verra ensemble. »

      C’est notre espérance. C’est la foi avec laquelle je retourne dans le Sud. Avec cette foi nous pourrons tailler dans la montagne du désespoir, la stèle de l’espoir. Avec cette foi, nous pourrons transformer la cacophonie des discordes de notre nation en une belle symphonie de la fraternité. Avec cette foi, nous pourrons travailler ensemble, prier ensemble, lutter ensemble, aller en prison ensemble, défendre la cause de la liberté ensemble, sachant qu’un jour nous serons libres. Et ce sera le jour, ce sera le jour où tous les enfants de Dieu pourront chanter avec une signification nouvelle :"Ma patrie c’est toi, douce terre de liberté, c’est toi que je chante. Terre où mes aïeux sont morts, terre fierté du Pélerin ; que du versant de chaque montagne retentisse le carillon de la liberté." Et si le destin de l’Amérique est d’être une grande nation, tout cela doit devenir vrai.

      Que la liberté retentisse donc des collines prodigieuses du New Hampshire jusqu’aux imposantes montagnes du New York. Que la liberté retentisse du sommet des majesteuses Alleghenies de Pennsylvanie. Que la liberté retentisse des pics couronnés de neige des Rocheuses du Colorado. Que la liberté retentisse des versants mamelonés de la Californie. Mais non seulement cela. Que la liberté retentisse du haut de Stone Mountain en Georgie. Que la liberté retentisse du haut de Lookout Mountain au Tennessee. Que la liberté retentisse de chaque colline, et des moindres monticules dans le Mississippi. « Que du versant de chaque montagne retentisse le carillon de la liberté ! »

      Et quand cela se produira, quand nous permettrons à la liberté de retentir, quand elle retentira dans chaque village, et dans chaque hameau, dans chaque état et dans chaque ville, nous serons à mesure de hâter l’arrivée du jour où tous les enfants de Dieu, noirs et blancs, juifs et non juifs, protestants et catholiques, pourrons chanter en se tenant la main ces mots du vieux Negro Spiritual : « Libres enfin, libres enfin ; béni soit le Tout-Puissant, nous sommes libres enfin ! »
      Martin Luther King
      #MLKDAY

  • Dans le Mississippi, les fractures de l’Amérique profonde | Olivier Cyran
    http://www.monde-diplomatique.fr/2012/04/CYRAN/47572

    Proche du courant chrétien fondamentaliste, Rick Santorum a triomphé, le 13 mars, lors de la primaire républicaine du Mississippi. Une victoire qui confirme le paradoxe électoral américain : c’est dans les régions pauvres que les conservateurs réalisent leurs meilleurs scores. / États-Unis, États-Unis (...) / États-Unis, États-Unis (affaires intérieures), #Automobile, Élections, #Inégalités, Mouvement de contestation, #Afro-Américains, Parti politique, Pauvreté, #Politique, #Racisme, #Travail, #Esclavage - 2012/04

    #États-Unis #États-Unis_(affaires_intérieures) #Élections #Mouvement_de_contestation #Parti_politique #Pauvreté #2012/04

  • http://atheles.org/agone/lordredeschoses/freedomsummer

    Freedom Summer
    Luttes pour les droits civiques, Mississippi 1964
    Doug McAdam, traduit de l’anglais par Célia Izoard

    Juin 1964. Plus de mille volontaires rejoignent le Mississippi pour soutenir l’inscription des électeurs noirs. Deux mois plus tard : quatre morts, quatre-vingt personnes battues et mille arrêtées, soixante-sept églises, maisons et commerces incendiés ou détruits à l’explosif. Ce livre retrace l’histoire de cet été-là et de son impact sur toute une génération.
    La campagne du Freedom Summer constitue un tournant critique pour ceux qui y ont participé mais aussi pour l’ensemble de la gauche américaine. Elle a rassemblé et radicalisé les volontaires présents dans le Mississippi, et elle a préparé le terrain à la constitution de vastes réseaux militants nationaux d’où sont issus les principaux mouvements contestataires de l’époque (féministes, pacifistes, étudiants, etc.).
    Le projet Freedom Summer a été un creuset pour l’organisation de l’activisme des années 1960, tout autant qu’une contribution majeure au développement de la contre-culture américaine.

  • L’évolution du cours du Mississippi au fil des siècles | La boite verte
    http://www.laboiteverte.fr/evolution-cours-mississippi

    Ces représentations des différents cours que le Mississippi a suivi depuis des siècles ont étés créés suite à une étude géologique du corps des ingénieurs de l’armée américaine en 1944.

    Chaque couleur représente le trajet que le fleuve empruntait à une époque différente.

    #cartographie