Ce qui se vit à Notre Dame des Landes - Zone A Défendre
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lundi 3 décembre 2012, par zadist
L’objet de ce texte est d’essayer de rendre compte de mon expérience, ce que j’ai fait vu et entendu, depuis le 16 octobre 2012, date du début de l’opération César à Notre Dames Des Landes. Pas d’héroïsme, juste témoigner de manière non anonyme de ce que nous sommes des centaines à faire ; juste témoigner des intimidations, entraves à la liberté de circulation, agressions, provocations et violences gratuites des forces de l’ordre, aussi. Si « héros » il y a (mais je n’aime pas ce terme), ce sont bien les opposant-e-s de la première heure à ce projet d’aéroport, les occupant-e-s « illégaux » mais légitimes, les zadistes, les habitant-e-s des communes concernées et les dizaines de milliers de manifestant-e-s dans toute la France.
Je pense avoir essayé d’agir le plus calmement et posément possible. Les seules « dégradations » que l’on pourra me reprocher sont les suivantes : avoir marché dans un champs et abîmé des céréales fraîchement semées entre le lieu-dit La Rolandière et la Forêt de Rohanne le vendredi 23 et le samedi 24 Novembre et avoir aidé à coucher une clôture de fils barbelé le long de la forêt de Rohanne le samedi 24 Novembre pour facilité l’évacuation des personnes blessées et traumatisées. Je demande aux agriculteurs de bien vouloir m’en excuser.
On pourra, par ailleurs, me reprocher d’être allé sur la ZAD (devenue certains jours une zone militairement occupée interdite d’accès par les forces de l’ordre) pour apporter du matériel de construction (bois, portes, clous, fils et matériel électrique), de la nourriture et des produits de parapharmacie (pansements, huiles essentielles, sérum physiologique, paracétamol, ibuprofène et préservatifs), de l’aide (j’ai emmené, lavé et fait séché des vêtements de zadistes, j’ai participé à la préparation du camp en face du lieu-dit les Rosiers pour accueillir les manifestant-e-s du 17 Novembre et j’ai aidé ce 17 Novembre à la construction des nouveaux batîments, du soutien (j’ai accompagné, plusieurs fois avec un véhicule des habitant-e-s de la ZAD qui regagnaient à pieds et fatigué-e- leurs lieux de vie) et du réconfort aux résistant-e-s qui vivent sur place (qui pour certain-e-s ont vu leur lieu de vie et leurs effets personnels détruits).
On pourra me reprocher d’avoir manifesté à Notre Dame des Landes le 17 Novembre, d’avoir participer à des rassemblements à Saint-Nazaire, d’avoir collé des affiches (sur des panneaux d’affichage libre) annonçant la manifestation de réoccupation du 17 Novembre, d’avoir diffuser via internet et par tracts des documents d’information et d’analyse contre ce projet d’aéroport, d’avoir empêché pacifiquement, le vendredi 23 Novembre (en formant une chaîne avec une centaine d’autres personnes) l’avancée d’une pelleteuse, d’ un tracto-pelle et d’ un autre engin de travaux publics ( engins accompagnés de gardes mobiles) venus détruire des cabanes habitées, au sol et dans les arbres, dans la forêt de Rohanne.
Concernant les intimidations, provocations et violences des forces de l’ordre, je peux aussi témoigner des faits suivants :
Le mercredi 17 Octobre, un car de transport scolaire a été fouillé par les forces de l’ordre et empêché de continuer normalement sa tournée alors qu’il y avait encore des enfants à bord : traumatisme pour le chauffeur, les enfants et inquiétude des parents... Pas d’excuses de la part des forces de l’ordre. Pas de proposition non plus d’escorter ce car si la situation était si dangereuse. Par contre, les forces de l’ordre escortent depuis très loin, si besoin, des engins de travaux publics réquisitionnés...
Le vendredi 2 novembre, j’étais présent au lieu-dit le Tertre pour soutenir les occupant-e-s réfugié-e-s sur le toit d’une maison entourée par les gardes mobiles. Dans cette maison était aussi présent un vigile avec son chien. Quand les forces de l’ordre se sont retirées elles ont « abandonné » ce vigile qui leur a pourtant fait des signes pour qu’il puisse partir avec elles. De la part des personnes présentes (les opposant-e-s au projet d’aéroport), je n’ai noté aucune agressivité ni insulte ni propos déplacés à l’encontre de ce vigile. Au contraire, les personnes lui ont proposé de rester faire la fête et manger avec elles.❞
►http://www.youtube.com/watch?v=KYSKg_Hmf-M&feature=youtu.be