• Je n’arrive pas bien à comprendre le calcul derrière la reprise de plus en plus explicite des positions de l’extrême-droite par l’extrême-centre. Parce que « électoralement », ce qui est absolument certain, c’est qu’au deuxième tour de la présidentielle, plus personne à gauche n’ira voter pour eux au motif de « faire barrage ».

    Purée, à ce train, la Pen c’est pas qu’elle va être élue, c’est qu’elle va être élue avec un score digne de Chirac 2002.

    • Nos élites occidentales se sentent tellement acculées par le Sud Global qu’elles ont décidées que pour avoir raison, elles avaient besoin d’élire des gens de plus en plus légitimes. A la Milei, où on te dit à longueur de temps qu’il a été élu avec le vote des jeunes, et que c’est donc vrai que l’avenir, c’est bien la loi du plus fort et de celui qui sait sans avoir besoin d’expliquer comment et pourquoi.
      Ils se conclavent tous ensemble, et ils te disent que Poutine est dangereux, et que le seul moyen de lutter, c’est d’être encore pire que lui, tout en te jurant que nous on est les Lumières, à la façon Blinken hier.

    • @arno

      Mouais je sais pas... en même temps c’est pas tout de suite les présidentielles.

      Les tours de vis autoritaires ça marchent bien avec toute la série de réformes ultraliberales qu’on se prend dans les dents...

      Et puis Macron aura fait ses deux mandats...

    • Extremismus der Mitte / L’extrémisme du centre
      https://de.wikipedia.org/wiki/Extremismus_der_Mitte
      Cet article rappelle que le parti nazi #NSDAP avant son succès en 1933 n’était pas considéré comme extrémiste de droite sauf par ses ennemis jurés social-démocrates. Mussolini et les généraux putschistes à la fin de la quatrième république se considéraient comme de modernes défenseurs de valeurs traditionnelles.

      Je crains qu’on soit obligé de se préparer à des changements profonds des sociétés du centre de l’Europe. On aura beau faire du lobbying pour le social ou manifester dans les rues, le développement économique et écologique du monde provoque des réactions que je préfère appeler brutales et sans merci plutôt qu’extrémistes. Le virement néolibéral des social-démocrates autour de l’an 2000 n’a été qu’un premier pas vers l’abîme. Comme dit le proverbe allemand « il faudra s’habiller chaudement ».

      Der Anlass für die Entwicklung der Theorie des Extremismus der Mitte war für Lipset die aktuelle politische Debatte 1958 um den Niedergang der Vierten Republik in Frankreich. Mit dem Putsch der Generäle in Algerien befürchteten viele einen vergleichbaren Putsch in Frankreich. Dabei wurde dem gaullistischen Rassemblement du peuple français (RPF) und der populistischen Partei Pierre Poujades Union de défense des commerçants et artisans (UDCA, dt. Union zur Verteidigung der Händler und Handwerker) eine antidemokratische Politik zugetraut. Lipset ordnete dabei den Gaullismus als klassische konservative Bewegung mit einer Vielzahl typischer rechtsextremer Merkmale ein. Den Poujadismus definierte er als eine typische Form des Extremismus der Mitte. Von dieser Partei sah er die größere Gefahr für die Demokratie, da konservative Bewegungen und Regime weder revolutionär noch totalitär seien. Lipset ging es in seiner Theoriearbeit nicht um einen Beitrag zur Erklärung des Nationalsozialismus, sondern um empirisch begründete Kriterien zur Unterscheidung der drei potenziell extremistischen Bewegungen (Konservative, Mitte, Kommunisten) und ihrer antidemokratischen Gefahren:

      „Wenn wir die parlamentarische Demokratie bewahren und ausweiten wollen, müssen wir wissen, von welcher Seite sie bedroht wird; und die Bedrohung durch die Konservativen ist anders als die Bedrohung durch Mittelklasse oder durch den Kommunismus.“

      Neben dem italienischen Faschismus, Hitler und den Poujadismus rechnete er auch den McCarthyismus in den USA zum Extremismus der Mitte.

      article en anglais
      https://en.wikipedia.org/wiki/Extremism_of_the_centre

      (texte complet sans liens externes et annotations en français, traduction automatique de https://de.wikipedia.org/wiki/Extremismus_der_Mitte)

      La notion d’extrémisme du centre a été introduite en sociologie par Seymour Martin Lipset. Dans son livre Political Man (1959), il écrivait que l’extrémisme de gauche avait sa base dans les couches inférieures et dans la classe ouvrière, que l’extrémisme de droite était ancré dans les couches supérieures et que le fascisme. Le sociologue élargissait ainsi l’analyse de Theodor Geiger, qui expliquait les succès électoraux du NSDAP depuis le début des années 1930 par la réaction des classes moyennes à la crise économique mondiale, et la rapportait à l’analyse diagnostique de l’époque des mouvements extrémistes et antidémocratiques issus du centre de la société. Les extrémismes de gauche et de droite étaient ainsi complétés par un nouveau type et le fascisme expliqué comme un mouvement typique de la classe moyenne.

      Jürgen R. Winkler considère la théorie de Lipset - avec les travaux de Richard Hofstadter (The Pseudo-ConservativeRevolt)[5] - comme l’une des théories les plus importantes de la recherche sur l’extrémisme de droite. Comparable aux théories de la privation relative, la théorie de Lipset s’intéresse à « l’appartenance des individus à des collectifs, à leur perception de leur situation économique et sociale et à leur état d’esprit ». Dans le cadre de cette recherche, la théorie de Lipset selon laquelle « les personnes qui voient leur statut en danger » ont tendance à « soutenir les mouvements d’extrême droite » est, selon Winkler, « très influente ».

      L’analyse socio-économique des électeurs de Hitler (1991) de Jürgen W. Falter a fortement relativisé les thèses de la classe moyenne pour expliquer la montée du national-socialisme. Falter a découvert que si 40 % des électeurs du NSDAP étaient issus de la classe moyenne, les ouvriers représentaient également un groupe d’électeurs important. La confession s’est avérée être la caractéristique sociale la plus évidente des électeurs du NSDAP, les protestants étant beaucoup plus susceptibles de voter pour le NSDAP que les catholiques.

      Dans les années 1990, ce terme est également devenu un slogan politique permettant d’exprimer une critique générale du système social. En se positionnant dans les débats sur la culture dominante, le multiculturalisme, la nation et l’immigration, les élites politiques et économiques (et non les partis d’extrême droite eux-mêmes) encourageraient les idées d’extrême droite et prépareraient ainsi la voie à une société autoritaire.
      ...

      Le national-socialisme en tant qu’"extrémisme du centre"

      L’importance des classes moyennes dans les succès électoraux du national-socialisme a fait l’objet des travaux de plusieurs sociologues libéraux dès la fin de la République de Weimar. L’"extrémisme du centre" était considéré comme un élément d’explication du « danger, reconnu par la plupart, que représentaient Hitler et le NSDAP pour le système parlementaire ». Parmi ces sociologues, Theodor Geiger résumait encore en 1949

      « Le bref rôle des classes moyennes dans la grande politique est un paradoxe de l’histoire sociale : une classe nie avec indignation être une classe et mène une lutte des classes acharnée contre la réalité et l’idée de la lutte des classes ».

      En 1930, Walter Mannzen écrivit dans son essai Die sozialen Grundlagen des Nationalsozialismus (Les fondements sociaux du national-socialisme) que le national-socialisme avait attiré en priorité « toute la petite bourgeoisiespécifique » et en particulier les artisans indépendants. En 1931, Hendrik de Man exprima la conviction suivante dans Sozialismus und Nationalfaschismus :

      « Toutes les études sociologiques sur la composition de l’électorat national-socialiste en Allemagne aboutissent à la même conclusion : ces couches appartiennent pour l’essentiel à la classe dite moyenne, prolétarisée ou menacée de prolétarisation ».

      Le NSDAP est un « mouvement typique de la classe moyenne et de prolétaires à col montant »[10]. En 1931, Carlo Mierendorff pensait fermement que, du point de vue de la psychologie sociale, la classe moyenne « ferait tout pour ne pas être comptée parmi le prolétariat en raison de sa prolétarisation progressive »[k 3]. Le sociologue Svend Riemer écrivait lui aussi en 1932 qu’il était banal de considérer la classe moyenne comme « le véritable porteur du national-socialisme »[11].

      En 1966 , Mario Rainer Lepsius a étudié l’influence des idéologies de droite sur le centre : « D’un parti de droite sectaire, le national-socialisme s’est transformé en un parti du centre radicalisé »[12]. Parmi les autres défenseurs de la théorie selon laquelle le national-socialisme est un extrémisme du centre, on trouve Umberto Eco, Rudolf Heberle, Rudolf Küstermeier, Harold Lasswell, David J. Saposs, Erik Nölting, le publiciste catholique Walter Dirks ainsi que l’économiste national Emil Lederer, tandis que parmi les détracteurs figuraient surtout Theodor Heuss et l’historien socialiste Arthur Rosenberg[k 2].

      Le représentant le plus connu de la théorie de l’extrémisme du centre est le sociologue américain Seymour Lipset. Son article de 1958, Der ’Faschismus’, die Linke, die Rechte und die Mitte (Le fascisme, la gauche, la droite et le centre ), qui ajoute un troisième type d’extrémisme à l’extrémisme de droite et de gauche, a été publié en Allemagne par Ernst Nolte en 1967[13]. Lipset part du principe que « gauche », « droite » et « centre » se réfèrent respectivement à des idéologies qui peuvent se présenter de manière modérée ou extrémiste. Il attribue chacune de ces idéologies à une couche sociale dans laquelle elle prédomine : dans la classe inférieure, il s’agit de convictions de gauche, la classe supérieure pense à droite, et dans la classe moyenne, on penche soit vers le libéralisme, soit vers le fascisme[14]. Lipset s’oppose ainsi à la thèse selon laquelle seuls les bords droit et gauche d’un système de partis peuvent tendre vers la dictature, et le centre uniquement vers la démocratie. Ainsi, « les idéologies et les groupes extrémistes peuvent être classés et analysés de la même manière dans les mêmes termes [...] que les groupes démocratiques, c’est-à-dire dans les termes de la droite, de la gauche et du centre »[15]. La plupart du temps, seul l’extrémisme de gauche ou de droite apparaît et ce n’est que dans des pays comme la France, l’Italie et l’Allemagne que toutes les formes d’extrémisme peuvent apparaître. Lipset classe dans la catégorie « extrémisme du centre » tous les mouvements et partis qui sont habituellement classés comme fascistes[k 2].

      Pour Lipset, l’occasion de développer la théorie de l’extrémisme du centre était le débat politique actuel de 1958 sur le déclin de la Quatrième République en France. Avec le putsch des généraux en Algérie, beaucoup craignaient un putsch comparable en France. Le Rassemblement du peuple français (RPF) gaulliste et le parti populiste Pierre Poujades Union de défense des commerçants et artisans (UDCA) étaient considérés comme menant une politique antidémocratique. Lipset a classé le gaullisme comme un mouvement conservateur classique présentant de nombreuses caractéristiques typiques de l’extrême droite. Il a défini le poujadisme comme une forme typique d’extrémisme du centre. Il considérait que ce parti représentait un plus grand danger pour la démocratie, car les mouvements et les régimes conservateurs n’étaient ni révolutionnaires ni totalitaires[k 2]. Dans son travail théorique, Lipset ne cherchait pas à contribuer à l’explication du national-socialisme, mais à établir des critères empiriquement fondés pour distinguer les trois mouvements potentiellement extrémistes (conservateurs, centre, communistes) et leurs dangers antidémocratiques :[k 4]

      « Si nous voulons préserver et étendre la démocratie parlementaire, nous devons savoir de quel côté elle est menacée ; et la menace des conservateurs est différente de la menace de la classe moyenne ou du communisme »[16].

      Outre le fascisme italien, Hitler et le poujadisme, il comptait également le maccarthysme aux États-Unis parmi les extrémismes du centre[k 4].

      Les références historiques de la théorie de Lipset ont longtemps été largement acceptées par une grande partie de la communauté scientifique de la République fédérale d’Allemagne[k 4]. En 1961, Ralf Dahrendorf écrivait à propos de la théorie de Lipset que « la destruction de la démocratie allemande est donc l’œuvre de la classe moyenne »[k 2]. Dahrendorf expliquait l’extrémisme du centre en 1968 par le fait qu’une grande partie de la société allemande avait développé, sous la République de Weimar, un manque de résistance aux formes antidémocratiques de la politique. Comme la tradition libérale était peu développée, « le nouveau radicalisme illibéral des nationaux-socialistes » a pu se développer[k 1][17].

      Mais l’hypothèse de Lipset sur l’extrémisme du centre a également fait l’objet de critiques. Ernst Nolte critiqua en 1976 le fait qu’elle était trop courte aux deux extrémités du spectre politique : la droite démocratique ne pouvait être classée nulle part dans son schéma d’analyse, car les conservateurs classiques étaient considérés par lui comme des extrémistes de droite ; le fait que des phénomènes aussi disparates que le communisme et le péronisme soient regroupés sous le terme d’extrémisme de gauche était également « difficilement convaincant »[18].

      En 1991, le chercheur Jürgen W. Falter, spécialiste des partis politiques, est parvenu à la conclusion, à l’aide de méthodes statistiques élaborées, que l’électorat du NSDAP n’appartenait qu’à 40 % environ à la classe moyenne, mais que la même proportion avait appartenu à la classe ouvrière. Le constat de Lipset, selon lequel les employés votaient plutôt moins que la moyenne pour le NSDAP en 1930-1933, plaide également contre l’hypothèse de la classe moyenne. La confession était un indicateur social beaucoup plus important pour la décision de voter NSDAP que l’appartenance à une classe sociale, que Lipset considérait comme décisive. Dans l’ensemble, le NSDAP

      « de par la composition sociale de ses électeurs, le plus proche d’un ’parti populaire de la protestation’, ou, comme on pourrait le formuler en raison de la proportion toujours supérieure à la moyenne mais plutôt pas écrasante de la classe moyenne parmi ses électeurs, en faisant allusion à la courbe de répartition statistique qui en résulte, un ’parti populaire avec un ventre de classe moyenne’ »[19].

      En 2015, les politologues Viola Neu et Sabine Pokorny ont critiqué le fait que Lipset ne fournisse pas de définition précise du fascisme, qu’il considère uniquement d’un point de vue socio-structurel. Il ne fournit pas de preuves empiriques à l’appui de ses thèses, mais s’appuie uniquement sur des « interprétations de plausibilité des résultats électoraux des élections au Reichstag de 1928 à 1933 »[20].
      Recherche sur l’extrémisme de droite et le fascisme

      En Allemagne, jusque dans les années 1980, la théorie a été discutée presque exclusivement à partir de l’exemple du national-socialisme. Ce n’est que dans les années 1990 que la théorie a commencé à faire l’objet d’analyses contemporaines. Kraushaar constate à propos de cette phase : « Si l’on considère l’énorme influence que le théorème a exercée pendant longtemps dans l’histoire sociale ..., l’abstinence de la théorie politique mérite d’être expliquée ». « La simple mention », poursuit Kraushaar en faisant référence à Uwe Backes et Eckhard Jesse, « déclenche dans de nombreux cas des réactions massives de rejet. Manifestement, la thèse de l’extrémisme du centre touche un point névralgique. L’idée abstraite que la classe moyenne en République fédérale pourrait également receler un potentiel antidémocratique est déjà ressentie comme une imposition, voire une provocation »[k 1]. Backes et Jesse auraient mis en garde contre un « décloisonnement du concept d’extrémisme » et auraient « disqualifié les auteurs qui utilisent la formule de l’extrémisme du centre comme démagogiques »[k 1].

      Contrairement à la science en Allemagne, la continuité idéologique de la classe moyenne aux Etats-Unis a été discutée par Arthur Schweitzer dès 1964 et réfléchie en fonction du présent en République fédérale d’Allemagne. La classe moyenne aurait survécu au national-socialisme « avec une idéologie conservatrice du statut intacte »[21][k 2]. Dans la traduction allemande de son livre, il fait référence dans ce contexte aux succès électoraux du NPD en 1966/67, qui ont montré une plus grande vulnérabilité de la classe moyenne aux slogans néonazis que d’autres couches de la population[21][k 2]. Schweitzer voyait une raison à cela dans le refoulement des expériences de la classe moyenne des débuts des années 1930. Un « potentiel contre-révolutionnaire s’y serait formé »[22][k 2].
      L’"extrémisme du centre" dans l’analyse du présent

      Une série d’incendies criminels contre des logements de réfugiés au début des années 1990 a déclenché un débat sur « l’extrémisme du centre ». Le sociologue Karl Otto Hondrich a ainsi tiré des conclusions de ces actes de violence quant aux attitudes de la majorité de la société :

      « Les attentats contre les centres d’asile, condamnés par la majorité, symbolisent néanmoins l’opinion de cette même majorité selon laquelle l’État doit mettre un terme à l’afflux d’étrangers »[23].

      Dans les années 1990, le sociologue Wilhelm Heitmeyer a repris la notion d’"extrémisme du centre" et a ouvert un débat sur la question de savoir dans quelle mesure l’extrémisme de droite provenait « du centre de la société ». Hans-Martin Lohmann a publié en 1994 le recueil « Extremismus der Mitte », dans lequel différents auteurs défendaient la thèse de la « capacité d’adhésion d’une multitude de thèmes néo-droitiers au centre de la société »[24].[25] Dans ce recueil, le politologue Wolfgang Kraushaar mettait en évidence des « approches implicites » et parfois « explicites » dans lesquelles la « figure d’interprétation » de l’extrémisme du centre pouvait contribuer à la compréhension de l’interaction entre « les relations institutionnelles occultes entre les autorités et les auteurs de violences de droite, le rôle des partis populistes de droite dans notre système politique ou l’importance croissante des idéologies conservatrices de droite dans l’image que la société se fait d’elle-même »[k 1]. Selon Kraushaar, la catégorie de l’"extrémisme du centre" est appliquée aux contextes de description suivants :

      comme approche « pour caractériser l’origine sociale des auteurs »[k 5].
      comme approche « pour identifier la complicité entre les auteurs et les politiciens, en particulier entre les chefs de file de l’extrême droite et les autorités publiques »[k 5].
      comme approche « pour caractériser les partis populistes de droite modernes »[k 5] ainsi que
      comme approche « pour analyser les idéologies conservatrices de droite réactualisées »[k 5].

      Dans le recueil éponyme « Extremismus der Mitte », Dieter Rudolf Knoell interprète les positionnements de Hondrich comme une invitation à l’État à « prendre le travail des violents » et caractérise l’extrémisme du centre au début des années 1990 comme un déplacement du « centre politique » vers la « droite » : « La position d’extrême droite d’avant-hier est le centre politique d’aujourd’hui ». Le « compromis sur l’asile » correspondrait en l’occurrence à « la mise en œuvre en termes de realpolitik du programme de Hondrich, et il est, presque mot pour mot, la reprise des passages correspondants du programme du parti républicain de 1987 »[26].

      Critique

      Les principales critiques à l’encontre de ce terme sont formulées avant tout par Uwe Backes. L’"extrémisme du centre" est critiqué en tant que concept ou moyen de lutte politique construit et moins en tant qu’outil sérieux d’analyse politique[28].

      Eckhard Jesse et Uwe Backes défendent, conformément à l’opinion défendue par Oliver Decker et Elmar Brähler dans les Mitte-Studien, une « théorie-cadre normative » qui définit l’extrémisme à partir des marges de la société et qui ne parvient donc pas à expliquer les phénomènes abordés en sociologie dans sa théorie des pôles extrêmes[29][30].

      Par rapport à cette théorie normative, Kurt Lenk voit dans l’absence de définition du fascisme dans la recherche sur l’extrémisme et dans l’"incapacité" à reconnaître les idéologies d’extrême droite en tant que telles un problème de l’objet de l’étude, si l’on cherche uniquement dans les marges de la société et si le centre de la société est ignoré : "Conclure d’une telle incapacité à définir clairement que l’extrémisme de droite existe tout au plus dans les marges de la société, tandis qu’un « centre sain », soigneusement séparé de ces marges, est immunisé contre lui, s’est avéré depuis longtemps être une conclusion erronée". Selon Lenk, les crises économiques et les déficits de légitimité politique rendent réceptif aux messages d’extrême droite et conduisent dans toute l’Europe à des tendances de renationalisation « fondamentalistes »[31][32]. Lenk rappelle à cet égard l’avertissement de Theodor W. Adorno : « Je considère la survivance du national-socialisme dans la démocratie comme potentiellement plus menaçante que la survivance des tendances fascistes contre la démocratie. L’infiltration désigne un objectif ; c’est uniquement pour cette raison que des personnages louches font leur come back dans des positions de pouvoir, parce que les circonstances les favorisent »[33]. Le chercheur britannique Roger Griffin, spécialiste du fascisme, s’inscrit également dans cette tradition, estimant que l’extrémisme du centre est plus dangereux que l’extrémisme de droite « du point de vue politique et social ». Contrairement aux opinions néonazies dédiées, cet extrémisme, qui se situe dans le spectre démocratique, serait adapté aux masses, car il est aujourd’hui « vécu par de nombreux habitants du monde occidental comme une normalité et un sens commun »[34].

      Critique

      Le chercheur en extrémisme Uwe Backes a critiqué le fait que l’approche se base sur une notion erronée de l’extrémisme de droite : « Il n’est pas étonnant que ceux qui entendent par tendances de la nouvelle droite des concepts politiques néolibéraux ou l’appel à l’État national trouvent leur compte au ’centre’. Il est alors logique de la chercher non seulement dans la ’frangedroite’, non seulement dans les ’ailes droites’ de la CDU/CSU et du FDP, mais aussi chez les Verts et le SPD »[35].

      #nazis #extrémisme #droite #extrême_droite #Europe

  • #Pegasus : l’Espagne « suspend » son enquête sur les piratages de ses ministres

    Le juge en charge de ce dossier dénonce l’absence « absolue » de coopération d’Israël pour contraindre #NSOGroup, l’entreprise qui commercialise le logiciel espion, à répondre dans le cadre de l’enquête.

    https://www.lemonde.fr/projet-pegasus/article/2023/07/12/pegasus-l-espagne-suspend-son-enquete-sur-les-piratages-de-ses-ministres_618

  • Nikki Haley slams foreign lobbyists while accepting funds from them - ABC News
    https://abcnews.go.com/US/nikki-haley-slams-foreign-lobbyists-fundraising/story?id=99704708

    One of Haley’s top fundraisers, Oswaldo Palomo, the managing director of Connecticut-based consulting firm Chartwell Strategy Group, is himself a registered foreign agent.

    […]

    According to FARA registration records, Palomo represents a number of foreign entities, including the government of Georgia in Eastern Europe, which he had worked for at least since 2018, and the Social Democratic Party of Romania, one of his more recent clients. Each of those clients pays him between $35,000 and $40,000 each month, and he has reported making contacts with hundreds of U.S. lawmakers in the course of his #lobbying, FARA filings show.

    Palomo also represents the Israeli cyberintelligence firm #NSO Group, and the partially state-owned Chinese information technology company iFLYTEK, and has previously also worked for the government of Kosovo.

    Palomo’s work has brought him hundreds of thousands of dollars from each of his foreign clients over the last six months, according to filings.

    #états-unis

  • Usbek & Rica - Avant les années Facebook, la folie Skyblog
    https://usbeketrica.com/fr/article/avant-les-annees-facebook-l4-f0li3-skyblog

    Le succès des skyblogs, au début des années 2000, fut aussi fulgurant que sa chute. Dans le cadre de notre série sur les grands fails de la préhistoire numérique, retour sur l’histoire de ce réseau social précurseur, né avant Facebook, qui fut un temps la plus belle comète du numérique français, au point que le géant Yahoo ! fut à deux doigts de racheter l’entreprise.

    #SNT #NSI #Histoire #Skyblog #Internet

  • Comment mieux utiliser les algorithmes de recommandation : ils expliquent
    https://www.ladn.eu/tech-a-suivre/touche-pas-a-mon-spotify-ces-utilisateurs-qui-bichonnent-leurs-algorithmes-de-r

    Leurs algorithmes de recommandation sont devenus si affûtés, que certains les considèrent comme une partie de leur intimité. Ils et elles nous racontent leurs usages de ces programmes informatiques qui régissent Deezer, Spotify, TikTok et YouTube.

    Ils nous assaillent de publicités, nous enferment dans des petites cases, nous radicalisent, nous rendent accros, tristes et idiots. Voilà ce qu’on dit souvent des algorithmes de recommandation qui régissent une bonne partie de notre vie en ligne. Pourtant, nous avons appris à vivre avec. Certains ont même fait le pari de s’en servir intelligemment, de ne pas se laisser complètement happer par leur biais, mais d’essayer de les dompter, d’en faire des alliés de vie.

    #SNT #NSI #Algorithmes

  • GPT-3 : c’est toi le Chat. – affordance.info
    https://affordance.framasoft.org/2023/01/gpt-3-cest-toi-le-chat

    Soyons tout à fait honnêtes sur ce point, il va rapidement falloir revoir la nature de nos enseignements (et de nos évaluations) en lien avec la capacité de rédiger des productions documentaires. Il ne s’agit pas pour autant d’en faire une alarme catastrophiste. Et je rejoins totalement en cela le camarade Antonio Casilli. Nous nous sommes déjà remis de ce que l’on annonçait – souvenez-vous – comme le début de la fin des enseignants et des bibliothécaires lorsque les moteurs de recherche apparurent, de la fin des relations sociales lorsque les réseaux sociaux devinrent massifs, et la fin de la capacité de construire et de certifier des connaissances lorsque Wikipedia apparût. Nous nous remettrons donc très certainement aussi de cette nouvelle capacité rédactionnelle artefactuelle offerte à l’ensemble des étudiant.e.s, élèves ou apprenant.e.s. Nous l’intégrerons dans nos pratiques et parviendrons à l’évaluer pour ce qu’elle est. Mais sans sombrer dans le catastrophisme, il serait tout aussi idiot de ne pas envisager que nous sommes une nouvelle fois devant un changement absolument majeur de notre manière d’enseigner, de transmettre, et d’interagir dans un cadre éducatif, a fortiori lorsque celui-ci est asynchrone et/ou à distance.

    #IA #SNT #NSI #Lycee #Education

  • Quels sont les sites web les plus visités dans le monde ?
    https://www.ladn.eu/media-mutants/reseaux-sociaux/sites-web-visites-dans-le-monde

    On l’aurait presque oublié, tant la place des réseaux sociaux a pris de l’importance. Mais le web est constitué avant tout de sites que des milliards de personnes visitent chaque jour. Et contrairement à ce qu’on peut penser, « tout le monde » n’est pas sur Facebook. Une étude de l’hébergeur en ligne Hostinger montre d’ailleurs que les internautes de par le monde n’ont pas les mêmes priorités. En excluant de leur analyse Google, YouTube et Facebook sur lesquels les internautes passent entre 213 et 44.6 milliards d’heures par an, l’étude met en avant des usages bien plus précis et culturellement orienté. Que nous apprend cette carte ?

    #SNT #Internet #Web #Recherche #Culture #NSI

  • Smartphones : éloge de la réparation
    https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/le-code-a-change/smartphones-eloge-de-la-reparation-7598912

    Sans que ce soit discuté, sans qu’on nous ait demandé notre avis, toute une série d’activités très quotidiennes sont devenues presque impossibles sans smartphone. Le mouvement était lancé avant le COVID, mais, nécessité faisant loi, il s’est accéléré au point que certaines relations administratives

    #Numérique #Smartphone #SNT #NSI

  • Comment peut-on réinventer nos réseaux sociaux ?
    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/le-meilleur-des-mondes/comment-peut-on-reinventer-nos-reseaux-sociaux-7693187

    Pour ce premier épisode du mois d’octobre, François Saltiel revient sur l’évolution des réseaux sociaux ces dernières années. Dérives de l’économie de l’attention, phénomène d’addiction, problèmes de cyberharcèlement, tous ces éléments composent un modèle numérique aujourd’hui omniprésent et amènent à divers questionnements : quels sont les modèles économiques alternatifs qui permettraient de sortir de ces problématiques ? Pourrait-on imaginer à l’avenir un logiciel unique réunissant les données de toutes les autres plateformes, paramétrable et transparent ?

    #EMI #Reseauxsociaux #GAFAM #Economie #SNT #NSI

  • Les Allemands appellent ouvertement à une rupture avec les Américain suite à l’attaque de #NS2 (RI)
    https://www.crashdebug.fr/les-allemands-appellent-ouvertement-a-une-rupture-avec-les-americain-suit

    Bonsoir à toutes et un tous un bon article que j’ai voulu vous partager, ça vient de Gâchette, me semble-t-il, bref, on commence à avoir les informations à la télévision....

    Bonne soirée,

    Amitiés,

    f.

    Les Allemands appellent ouvertement à une rupture avec les 🇺🇸 suite à l’attaque de NS2

    🚨Le sentiment anti-américain en 🇩🇪s’accroit sous le hashtag #Kriegserklärung signifiant déclaration de guerre. 👉 Beaucoup d’Allemands comprennent qu’ils se sont faits avoir par les 🇺🇸 pic.twitter.com/T41eN20lYm — Victor Djamba🌎 🇨🇵🇮🇹🇨🇩🌏💯 (@VictorDjamba) October 1, 2022

    Écoutez attentivement le maire de Neuilly-sur-Marne et faites circuler cette vidéo absolument partout. pic.twitter.com/o5S00Yd4Cw — 📢 🔥A__SAMEDI🔥 (@samedi) October 4, 2022

    " L’Allemagne et l’UE ont reçu une déclaration de guerre

    Le sabotage (...)

    #En_vedette #Actualités_internationales #Actualités_Internationales

  • Vladimir Poutine accorde la nationalité russe au lanceur d’alerte Edward Snowden
    https://www.rts.ch/info/monde/13417099-vladimir-poutine-accorde-la-nationalite-russe-au-lanceur-dalerte-edward

    Le président Vladimir Poutine a accordé la nationalité russe au lanceur d’alerte et ancien employé de la NSA américaine Edward Snowden, réfugié en Russie depuis 2013 après avoir quitté les Etats-Unis, selon un décret publié lundi.

    Edward Snowden, 39 ans, est recherché par les Etats-Unis pour avoir transmis à la presse des dizaines de milliers de documents de l’Agence nationale de sécurité américaine (NSA) prouvant l’ampleur de la surveillance électronique exercée par Washington.

    Ces révélations avaient alors suscité de très fortes tensions entre les Etats-Unis et leurs alliés et la décision des autorités russes de lui accorder un permis de séjour avait provoqué la colère de Washington.

    Pas concerné par la mobilisation
    Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a précisé à l’agence Ria Novosti que la nationalité russe avait été accordée à Edward Snowden à sa propre demande.

    L’avocat russe du lanceur d’alerte, Anatoli Koutcherena, a pour sa part précisé qu’Edward Snowden ne serait pas concerné par l’ordre de mobilisation pour l’offensive en Ukraine, décrété par Vladimir Poutine la semaine dernière pour certaines catégories de Russes.

    « Il n’a pas servi dans l’armée russe et par conséquent, selon notre législation actuelle, il n’entre pas dans cette catégorie de citoyens qui sont maintenant appelés », a-t-il déclaré à l’agence Ria Novosti.

    Selon lui, la compagne d’Edward Snowden, Lindsay Mills, a également demandé à recevoir la nationalité russe et leur fille la possède déjà, étant née en Russie.

    En Russie depuis 2013
    Edward Snowden, privé de son passeport américain sur demande de Washington, s’était retrouvé à Moscou en mai 2013 après y être arrivé depuis Hong Kong et dans l’intention de trouver refuge en Amérique latine. Il s’était finalement retrouvé bloqué en Russie, où il a obtenu l’asile.

    Les autorités américaines ont tenté depuis plusieurs années d’obtenir son extradition pour le juger pour espionnage.

    #Russie #snowden #surveillance #nsa #prism #internet #edward_snowden #vie_privée #wikileaks #censure #journalisme #etats-unis #privacy #Vladimir_Poutine #information

  • Métavers : comment réconcilier l’impact écologique du numérique et la sobriété énergétique ? - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=aQ6B6BLYrAQ

    Bulle spéculative, futur d’internet ou catalyseur d’un choix de société déterminant ? À quel prix, les métavers, présentés comme le futur d’internet, auraient-ils une chance d’exister ? 70 % de l’impact carbone du numérique en France vient de la fabrication de terminaux. Et si la majorité de la population se dotait d’un casque de réalité virtuelle, comme les smartphones aujourd’hui ? Quel serait l’impact écologique du déploiement d’un tel parti technologique ? Que sait-on des conséquences pour la planète du numérique, à la fois sur le plan de la consommation d’énergie et sur l’exploitation des ressources de métaux rares ? Pourquoi un tel engouement médiatique si les perspectives d’un déploiement généralisé semblent incompatibles avec les arbitrages imposés par la sobriété énergétique  ? Comment la loi peut-elle réguler le secteur du numérique pour limiter les usages et éviter les abus ? Réponses avec Frédéric Bordage, développeur et fondateur de GreenIT.fr, collectif spécialisé sur la sobriété numérique

    #Metavers #Numérique #Énergie #Sobriété #EMI #SNT #NSI

  • 28 minutes samedi - Daniel Cohen / Les centrales à charbon / L’inflation (03/09/2022) - Regarder l’émission complète | ARTE
    https://www.arte.tv/fr/videos/103959-028-A/28-minutes-samedi
    https://api-cdn.arte.tv/img/v2/image/dawDM5PSx4UPAz4zGqz7iU/1920x1080?type=TEXT&watermark=true

    La société numérique, un cauchemar déshumanisé pour Daniel Cohen

    Après avoir décrypté les mystères de l’Homo economicus, Daniel Cohen nous plonge dans une nouvelle ère — celle de l’Homo numericus. Des applis de rencontre pour trouver l’amour en passant par le télétravail, jusqu’à la politique 2.0 sur les réseaux sociaux… La révolution numérique a profondément modifié nos modes de vie au quotidien, jusqu’à nous faire basculer dans une nouvelle civilisation, selon l’économiste. Dans son dernier essai, Homo numericus, la « civilisation » qui vient (Éditions Albin Michel), Daniel Cohen décrypte ces bouleversements qui provoquent parfois des comportements addictifs, des réactions impulsives et une certaine déshumanisation, dans une société dictée par les algorithmes.
    Découvrez son portrait signé Philippe Ridet et lu par Sandrine Le Calvez.

    Début de l’émission (jusqu’à 16:30)

    #Numérique #Vidéo #IntelligenceArtificielle #RéseauxSociaux #Algorithme #EMI #SNT #NSI

  • Bleu, S3ns : pourquoi les offres Cloud de confiance seront certainement soumises au Cloud Act ETX Studio - La Tribune
    https://www.latribune.fr/technos-medias/internet/bleu-s3ns-pourquoi-les-offres-cloud-de-confiance-seront-certainement-soumi

    Une étude commandée à un cabinet d’avocats américain par le ministère de la Justice des Pays-Bas sur le Cloud Act, conclut que les entités européennes peuvent êtres soumises à cette loi extraterritoriale même si leur siège social n’est pas aux Etats-Unis. Elle précise même que le Cloud Act s’applique aussi quand un fournisseur de cloud européen utilise du hardware ou un logiciel américain, ce qui est le principe même des futures offres de « Cloud de confiance » Bleu (les technologies de Microsoft proposées par Orange et Capgemini) et S3ns (celles de Google avec Thales). L’étude, dont les analyses sont validées par plusieurs experts du droit du numérique consultés par La Tribune, contredit donc la communication du gouvernement français ainsi que celles de Bleu et de S3ns. Elle pointe surtout un risque pour les opérateurs d’importance vitale (OIV), les opérateurs de services essentiels (OSE) et les administrations invités à souscrire sans attendre à ces offres.

    Nouvelle claque pour le gouvernement français et sa stratégie très controversée de « Cloud de confiance ». Suffit-il de posséder un siège social en France ou en Europe et de couper tout lien capitalistique avec les Etats-Unis pour être protégé contre le Cloud Act, même en vendant une offre basée sur des technologies américaines ? Non, tranche une étude réalisée par le bureau européen du cabinet d’avocats américain Greenberg Traurig LLP, https://www.ncsc.nl/documenten/publicaties/2022/augustus/16/cloud-act-memo pour le compte du ministère de la Justice et de la Sécurité des Pays-Bas, et rendue publique le 26 juillet dernier.

    Le gouvernement néerlandais souhaitait savoir si le Cloud Act, une législation extra-territoriale adoptée en 2018 pour légaliser la collecte de données à l’étranger au nom de la protection des Etats-Unis, s’appliquait seulement aux entités américaines présentes en Europe, comme on le présente souvent, ou s’il pouvait oui ou non aussi toucher les entreprises 100% européennes, c’est-à-dire dont le siège social est situé dans l’Union européenne.

    Le Cloud Act peut s’appliquer aux entreprises qui vendent des logiciels américains
    La réponse du cabinet américain Greenberg Trauring LTT -qu’on ne peut accuser de servir un agenda pro-européen- est très claire :  « Les entités européennes peuvent être à la portée du Cloud Act, même si [elles] sont situées en dehors les Etats Unis » , tranche le document en première page. https://www.ncsc.nl/documenten/publicaties/2022/augustus/16/cloud-act-memo

    Les avocats précisent toutefois qu’il est possible pour les entreprises européennes de minimiser ce risque en établissant une « muraille de Chine » avec les Etats-Unis, notamment en n’employant aucun Américain ou n’avoir aucun client américain. Ceux-ci peuvent être des chevaux de Troie pouvant justifier une intervention au titre du Cloud Act.

    Mais d’après les auteurs de l’étude, même ce bouclier anti-Cloud Act est insuffisant si l’entité utilise des technologies américaines. « Le Cloud Act peut accéder aux données via des sous-traitants/fournisseurs de matériel et de logiciels, de/vers les fournisseurs de cloud » , affirme le rapport.

    Or, ce sera précisément le mode de fonctionnement de Bleu, coentreprise entre Orange et Capgemini, et de S3ns, détenue par Thales. Bleu commercialisera sous licence les offres cloud logicielles de Microsoft Azure (notamment la suite Office 365), tandis que S3ns proposera celles de Google Cloud. Ces deux offres se présentent comme souveraines : elles affirment qu’elles seront étanches au Cloud Act américain car le service sera hébergé par des datacenters situés en France, et sera commercialisé par une entreprise de droit français, coupé de tout lien capitalistique avec les Etats-Unis.

    Ces précautions, accompagnées d’autres mesures de sécurité, sont effectivement suffisantes pour la plupart des entreprises. Mais probablement pas pour Bleu et S3ns, car Microsoft et Google sont pour elles des fournisseurs de logiciels dont elles commercialisent les services. Contacté par La Tribune, le cabinet Greenberg Trauring LTT confirme également qu’il suffit, d’après lui, de vendre des logiciels américains, même si l’entreprise est française, pour tomber sous le coup du Cloud Act.

    Cette déduction apparaît logique : dans l’économie numérique, l’hébergement des données n’est qu’une commodité. La valeur réside dans l’infrastructure logicielle qui fait tourner les clouds, ainsi que dans les logiciels qui utilisent les données. Pour justifier l’application du Cloud Act à une entité étrangère comme Bleu ou S3ns, les Etats-Unis doivent montrer que celle-ci a « suffisamment de contacts avec les Etats-Unis » , et pour de nombreux experts juridiques, la commercialisation de technologies américaines sous licence leur offre une raison suffisante.

    Une « muraille de Chine » en théorie possible mais extrêmement complexe et coûteuse
    Le gouvernement français n’ayant pas demandé ou rendu publique une étude approfondie sur la portée réelle du Cloud Act sur les futures solutions « Cloud de confiance », les conclusions du rapport de Greenberg Trauring doivent être prises avec des pincettes.

    La Tribune a donc demandé à d’autres avocats experts du droit du numérique, d’analyser la portée du Cloud Act sur les offres Cloud de confiance.  « La seule voie possible pour Bleu et S3ns, c’est de cloisonner l’offre de telle façon à ce qu’il y ait pas d’accès possible à une personne sous juridiction américaine », explique Olivier Iteanu, avocat spécialiste du droit du numérique. « Cela signifie qu’il ne peut pas y avoir de clients américains et surtout, pas un seul employé américain dans la structure, sinon le Cloud Act s’applique », met-il en garde.

    L’avocat rappelle la genèse du Cloud Act, après le scandale Snowden en 2013 qui a révélé au monde l’ampleur de la surveillance de masse opérée par les services de renseignement américains, au nom de leur souveraineté nationale.  « Les Etats-Unis ont besoin de légaliser les pratiques de surveillance de masse, de façon à ne pas soumettre les entreprises et les personnes qui coopèrent avec eux, à des actions judiciaires a posteriori. Ils ont donc prévu un très large éventail d’actions pour le Cloud Act. Il est mensonger de dire qu’il ne s’applique qu’aux entreprises américaines à l’étranger et pas aux entreprises locales ».

    Sonia Cissé, avocate associée en droit des technologies au sein du cabinet Linklaters, affirme « partager l’analyse du cabinet Greenberg Trauring » sur le fait que « les offres Cloud de confiance peuvent être soumises au Cloud Act ». Elle insiste elle-aussi sur la nécessité d’ériger une « muraille de Chine » pour se protéger au maximum des possibles intrusions américaines.

    « En plus d’empêcher tout Américain, y compris pour du support technique ou de la sauvegarde de données, d’accéder à la plateforme, il faudra mettre en place une totale ségrégation des données. Cela nécessite un cumul de mesures très lourdes, complexes et extrêmement coûteuses : c’est une muraille de Chine technique et organisationnelle, impliquant la gouvernance même des structures ainsi que les ressources humaines et la communication entre entités, qu’il faudra mettre en place et surveiller en permanence », décline-t-elle, tout en pointant les « nombreuses zones de flou » qui demeurent encore du côté de l’organisation de Bleu et de S3ns.

    Backdoors et loi FISA, les autres gros risques des offres « Cloud de confiance »
    Si le gouvernement, Bleu et S3ns se sont montrés très légers en affirmant avant même la création des offres Cloud de confiance qu’elles seront labellisées par l’Anssi -ce qui n’est pas garanti- et immunes au Cloud Act en dépit d’une analyse juridique approfondie, que dire des deux autres éléphants dans la pièce eux aussi magistralement ignorés : le risque accru de backdoors -logiciels espions infiltrés dans le code-, et celui d’une autre loi extraterritoriale américaine, FISA.

    Ainsi, FISA -pour Foreign Intelligence Surveillance Act - s’applique uniquement aux citoyens étrangers. Cette loi permet aux agences de renseignement américaines de demander aux fournisseurs de cloud l’installation de dispositifs permanents qui permettent de scanner toutes les données qu’ils gèrent en dehors des Etats-Unis. Cette surveillance peut se faire avec du matériel d’inspection des paquets en profondeur (DPI), ou de manière invisible au niveau de l’infrastructure logicielle du cloud, c’est-à-dire en utilisant les fournisseurs de la technologie. Or, Bleu et S3ns devraient ne pas avoir accès au code source des logiciels de Microsoft et de Google, qui sont leur secret industriel le plus précieux. Et même s’ils y avaient accès, encore faudrait-il qu’ils repèrent la porte dérobée imposée par les services de renseignement.

    Ces portes dérobées, ou backdoors, peuvent aussi être illégales. C’est l’autre gros risque, pour les données des opérateurs d’importance vitale, d’utiliser des services étrangers. Or, les logiciels de Microsoft et de Google sont bien connus des services américains de renseignement, et il est certainement plus facile pour eux d’entrer dans un logiciel américain qu’ils connaissent que dans une autre solution bénéficiant des plus hauts niveaux de sécurité.

    #extraterritorialité #Backdoors #surveillance #vie_privée #donnée_personnelles #nsa #bigdata #FISA #cloud #Bleu #S3ns #Cloud_Act #Logiciels #Microsoft #Orange #Capgemini #OIV #OSE

  • Creapills 💊 sur Twitter : « Une sensibilisation puissante réalisée en 2017 et qui n’a pas pris une ride... https://t.co/yz7PmpmBdB » / Twitter
    https://twitter.com/creapills/status/1564620012689801227

    Une sensibilisation puissante réalisée en 2017 et qui n’a pas pris une ride...

    Parfait pour aborder le sujet des réseaux sociaux en classe...

    #EMI #RéseauxSociaux #Violence #SNT #NSI

  • L’IA « consciente », éternel cycle de la hype - Par Thibault Prévost | Arrêt sur images
    https://www.arretsurimages.net/chroniques/clic-gauche/lia-consciente-eternel-cycle-de-la-hype
    https://api.arretsurimages.net/api/public/media/quand-une-ia-se-charge-de-representer-une-ia/action/show?format=thumbnail&t=2022-06-29T11:34:00+02:00

    Une intelligence artificielle développée par Google a-t-elle acquis la « sentience » ? Non. Mais le doute, les spéculations et la hype médiatique font indubitablement les affaires de la firme, et nous empêchent de réfléchir à ce que les multinationales pourraient faire de ces « agents conversationnels ». N’ayez pas peur du chatbot intelligent ; inquiétez-vous plutôt de celui qui décide à votre place.

    #IA #Internet #Robot #NSI #SNT #Numérique #Intelligence #GAFAM

  • Il s’est battu infatigablement pour la vérité et la liberté de la publier – Désormais, nous devons lutter pour le sauver | Karen Sharpe

    Je parle, naturellement, de Julian Assange, le fondateur et éditeur de WikiLeaks, qui se languit pour l’instant dans une prison de haute sécurité à Londres en attendant une décision qui déterminera s’il va être extradé vers les États-Unis pour finalement passer le reste de ses jours dans une prison de type « supermax » sans plus jamais avoir la possibilité de se faire entendre.

    https://www.investigaction.net/fr/il-sest-battu-infatigablement-pour-la-verite-et-la-liberte-de-la-pub
    #Assange

  • Private equity executive sought to undermine #NSO critics, data suggests
    https://www.theguardian.com/world/2022/apr/28/private-equity-executive-sought-to-undermine-nso-critics-data-suggests

    Ron Deibert, the longtime director of the Canadian research group, is one of the world’s leading experts on identifying digital threats against civil society.

    John Scott-Railton, a senior researcher at #Citizen_Lab, is among a relatively small group of experts globally who can identify which iPhones and Android devices have been infected with #Pegasus, and which government clients are likely to have been responsible.

    It is unsurprising, then, that the pair were an intense focus at #Novalpina, the London-based private equity group which took over NSO Group in 2019, and quickly sought to stem its reputation for enabling repressive governments to commit widespread human rights abuses.
    Using UK data protection laws, Deibert and Scott-Railton last year sought the personal data held on them by Novalpina. The results of their so-called subject access requests, recently shared with the Guardian, contain snippets of hundreds of emails and attachments that included their names.

    #surveillance

  • Chapitre 8  : l’artiste déconnecté | ploum.net
    https://ploum.net/chapitre-8-lartiste-deconnecte

    Reposons la question autrement : pourquoi les artistes ont-ils l’impression que les réseaux sociaux sont essentiels à leur carrière ? Parce qu’ils ont des retours : des commentaires, des likes, des partages. Des statistiques détaillées sur « l’engagement de leur communauté  ». Qui leur fournit ces retours ? Les réseaux sociaux eux-mêmes !

    Qui sont les artistes qui ont le plus de followers sur les réseaux sociaux ? Les artistes qui ont du succès… en dehors des réseaux sociaux !

    Les réseaux sociaux nous font confondre la cause et l’effet. En soi, ils ne sont la cause d’aucun succès, ils ne font que souligner les succès existants. Ils ne font que récompenser l’utilisation de leur plateforme par une monnaie de singe qu’ils contrôlent. Le « Like ».

    ...

    ""Poster du contenu sur les réseaux sociaux pour obtenir des likes est une quête chimérique. L’artiste travaille littéralement au profit du réseau social pour l’alimenter, pour donner une raison aux utilisateurs de venir le consulter. En échange, il peut avoir la chance de recevoir une impression virtuelle de succès.""

    #EMI #Réseauxsociaux #Art #Addiction #SNT #NSI

    • on a un peu l’impression d’un truc écrit ya 15 ans… depuis ya quand même des centaines d’artistes, en tout cas en musique, et souvent en rap, qui ont percé sans jamais être passés en radio, médias, etc, et qui donc ne faisaient pas encore de concerts non plus, juste parce que leurs clips ou même juste freestyles se propagent sur les réseaux, à commencer par youtube puisque la musique (populaire) sans clip ça n’existe presque plus (ça vaut aussi pour les chaines d’humour, vulgarisation, etc)

    • C’est certain que de nombreux artistes ont réussi à se faire connaître via les réseaux mais ils sont d’une certaine manière contraints par ces réseaux et se retrouvent à devoir les alimenter au détriment peut-être de leur œuvre.
      La logique des réseaux entretient une forme de consommation artistique qui peut éventuellement parasiter un processus de création.

    • C’est certain que de nombreux artistes ont réussi à se faire connaître via les réseaux mais ils sont d’une certaine manière contraints par ces réseaux et se retrouvent à devoir les alimenter au détriment peut-être de leur œuvre.
      La logique des réseaux entretient une forme de consommation artistique qui peut éventuellement parasiter un processus de création.

      Non. C’est pas une question de réseaux sociaux. C’est une question de marchandisation des œuvres. Réseaux ou pas, des artistes seront tenté·es de répondre à la demande en faisant ce qu’on attend d’elleux. Ou simplement pouvoir vivre de leur travail. Les autres continuent leur chemin quelque soit la façon dont leurs œuvres sont reçues par le public, les réseaux, les éditeurs... Je vis de travaux de commande en carto et graphisme et je poursuis en parallèle un travail de carto artistique et d’autres œuvres dont je ne tire que très peu de revenus (je suis plasticienne).

    • l’artiste connecté avec son public, en live y’a rien de mieux. Un.e artiste avec un profil sur Instagram pour moi c’est non grata.
      Prenez La Fraction qui vient de sortir un nouvel album De l’autre côté c’est la scène qui les a fait connaître, leur site n’est plus à jour depuis 2016.
      https://lafraction.bandcamp.com/album/de-lautre-c-t

      Disque réalisé par Fraction Productions, Stonehenge Rds, Gestalt, Maloka, Mass Productions, Tranzophobia, Crash Disques, Twisted Chords, Trujaca Fala, Konstroy, Mescufurus (+ General Strike CD)

      SHOWS 2022
      Les 30 ans de Chéribibi reportés à octobre. Dimanche 22 MAI : soutien Jargon Libre au CICP - Paris 11e.
      Samedi 4 JUIN : festival Maloka - Dijon.
      Samedi 25 JUIN : au Cheval déchaîné, Vierves (Belgique).
      Samedi 9 JUILLET : festival Punk Illegal (Alvesta/Suède)

  • affordance.info : 4 questions aux algorithmes (et à ceux qui les font, et à ce que nous en faisons)
    https://www.affordance.info/mon_weblog/2022/04/4-questions-algorithmes.html
    https://www.affordance.info/.a/6a00d8341c622e53ef0282e14f7a64200b-600wi

    La problème de la transparence comme de la redevabilité, même en se limitant aux algorithmes publics, c’est qu’un « algorithme » est un fait calculatoire et décisionnel qui ne peut être isolé de faits sociaux qui en déterminent les causes et les effets. Un algorithme est développé par des gens, qui obéissent à d’autres gens, et qui sont tous pris dans des déterminismes et des contraintes économiques, professionnelles, politiques, sociales, etc. Penser que l’ouverture et et la redevabilité des algorithmes suffira à régler l’ensemble des problèmes qu’ils posent n’a pas davantage de sens que penser que l’étiquetage des denrées alimentaires résoudra les problèmes de malbouffe, d’obésité et de surproduction agricole.

    #SNT #NSI #EMI #algorithmes #Réseauxsociaux #Facebook #Moteurderecherche

  • Une nouvelle affaire d’espionnage implique la société de surveillance israélienne #NSO en Jordanie
    https://www.lemonde.fr/international/article/2022/04/08/une-nouvelle-affaire-d-espionnage-implique-la-societe-de-surveillance-israel

    « Le fait que le ciblage que nous avons découvert ait eu lieu après la large publicité faite autour du procès intenté par Apple est à relever ; une entreprise qui respecterait vraiment ces préoccupations aurait au moins mis en pause les opérations de ses clients gouvernementaux, comme la Jordanie, dont les antécédents en matière de violation des droits de l’homme ont été largement documentés », notent les rédacteurs de Front Line Defenders et du Citizen Lab.

    #impunité #crimes #sionisme

  • Sur Reddit. “r/Place”, une fresque collective comme seul Internet en produit
    https://www.courrierinternational.com/article/sur-reddit-r-place-une-fresque-collective-comme-seul-internet

    “Si Place nous apprend quelque chose sur Internet, c’est bien l’émergence du pouvoir des communautés en ligne. Depuis la dernière fois, les plateformes numériques se sont grandement fragmentées.” Ce qui explique la multitude de très petits espaces revendiqués au moyen d’une image en pixel art par tel ou tel groupe de fans.

    #SNT #NSI #Informatique #Internet #Groupe #Art

  • Interdiction de l’accès des femmes aux tavernes au Québec, jusque 1984
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Acc%C3%A8s_des_femmes_aux_tavernes_au_Qu%C3%A9bec

    À la fin des années 1960, des mouvements féministes radicaux[1],[2] revendiquent l’égalité pour tous et partout. Des actions d’éclat[3] sont organisées dont l’assaut des tavernes réservées exclusivement aux hommes, depuis une loi de 1937[4]. La résistance antiféministe est cependant très forte [5]et ce n’est qu’en 1986 que toutes les tavernes sont obligées de se conformer à la loi et ouvrir leurs portes aux femmes.

    Contexte historique
    Au début de la colonie, les hôtels et les auberges sont des endroits publics où les femmes et les hommes majeurs peuvent consommer de l’alcool[6]. À l’époque de la prohibition aux États-Unis, qui s’étend au Canada, le Québec vote, en 1921, une loi sur les liqueurs alcooliques[7] et crée le premier organisme de contrôle au Canada : la Commission des liqueurs du Québec[8] (ancêtre de la Société des Alcools du Québec). Cette loi institutionnalise aussi l’existence légale des tavernes[9]. Le permis octroyé stipule que : "Nul autre débit de boisson n’est autorisé à vendre, sur place, de la bière en fût," destinée à une vente rapide[10]. La taverne offre aux classes ouvrières, dans le contexte de l’industrialisation rapide des grandes villes, un lieu de socialisation et un pendant aux clubs privés bourgeois[11]. Les femmes fréquentent aussi les tavernes à cette époque. Toutefois, la moralité publique décrie de plus en plus les lieux comme une menaces aux bonnes mœurs [12] et à l’ordre social. En 1937, cédant aux pression des organisations sociales et religieuses, pour la tempérance [13] et la protection des mœurs, le gouvernement de Maurice Duplessis vote une loi qui en interdit l’accès aux femmes[14]. On les accuse même d’être la cause du désordre[15], fréquent dans ces établissements. Les femmes, sauf celle du tavernier, se voient aussi refuser le droit d’y travailler [16] . Les tavernes sont donc devenues un espace homosocial populaire, culturel et "un lieu de résistance" pour les ouvriers [17] .

    L’égalité pour tous et partout
    Depuis la fin du XIXe siècle les femmes revendiquent leurs droits à l’égalité dans tous les domaines et dans tous les lieux publics. Dans les années 1960, les mobilisations féminines s’accentuent. De nombreuses lois à caractère sexiste, ou limitant l’action des femmes, sont ciblées. Les mouvements féministes se radicalisent et deviennent un outil de prise de conscience féministe [18] . De grands rassemblements et des actions chocs ont lieu pour contester l’attitude des politiciens, des syndicats et de la société en général afin d’ accélérer la libération et l’égalité des femmes.

    À l’assaut des tavernes
    Une opération féministe, « drink-in », est donc mise en place, par des étudiantes de l’Université de Montréal et vise l’occupation d’une taverne sur la rue St-Laurent à Montréal. Elles justifient la contestation en ces termes : « Nous, des femmes québécoises, nous allons à la taverne manifester notre colère. Nous sommes “tannées” d’un petit salaire accompagné d’un gros prix pour un repas ou une bière. Ou encore d’être obligées de rester “au foyer” neuf fois sur dix. Nous nous élevons contre ces sanctuaires de la domination masculine, desquels les chiens, les enfants et les femmes sont exclus »[19]. C’est le 23 janvier 1969 que des femmes envahissent la Taverne Le Gobelet[20], pour s’opposer à la loi sexiste interdisant aux femmes d’y entrer et d’y consommer de la bière en fût. Elles sont semoncées et expulsées par la police. Cette manifestation a permis de porter une attention médiatique [21], sur un problème flagrant d’inégalité envers les femmes, dont les politiciens ont pris acte.

    Afin d’éliminer un des éléments discriminatoires, décrié par les féministes, le projet de loi 44 crée les brasseries, qui sont ouvertes à tous, et modifie en conséquence la Loi de la régie des alcools (1971). Un nouveau type de permis permet aux brasseries de servir de la bière en fût "mais sans que soit supprimé l’exclusivité masculine dans les tavernes"[22]. Ainsi, plutôt que d’éliminer le sexisme dans les tavernes, les législateurs choisissent de donner du temps à la tradition et de favoriser une lente transition « pour ne pas créer de bouleversement non seulement dans les traditions établies, mais également dans les investissements de ceux qui sont propriétaires de tavernes »[23].

    La fin de la discrimination dans les tavernes
    Les tavernes ont maintenant le choix ou non de se transformer en brasserie[24]. À Montréal, Le Gobelet est une des premières taverne à se convertir en brasserie, en décembre 1971[25]. Cependant la confusion règne entre les types de permis et les femmes continuent à se faire expulser des tavernes ou des brasseries ayant un permis de taverne[26]. En 1975, l’Assemblée Nationale vote à l’unanimité la Charte québécoise des droits et libertés de la personne. Les législateurs doivent réviser toutes les lois sexistes et agir pour se mettre en conformité avec la Charte. C’est donc dans cet état d’esprit, qu’en 1979, le gouvernement présente le projet de loi 55 modifiant les permis des tavernes pour éliminer définitivement tout interdit basé sur le sexe[27]. Les nouvelles tavernes doivent donc se conformer à la loi et accueillir les femmes. Toutefois la loi , par une clause d’antériorité, permet aux tavernes existantes, avant 1979, de se soumettre ou non aux exigences en matière de sexisme [27]. Certaines tavernes modifient leurs permis, mais plusieurs irréductibles contestent la loi. La discrimination continue pendant plusieurs années et le problème devient épineux, notamment en 1981, lors de débats électoraux qui ont lieu dans des tavernes. Comme les femmes candidates, ne peuvent entrer dans les tavernes, elles sont privées ainsi de l’accès à une partie de l’électorat masculin[28]. En 1986, la discrimination sur le sexe est définitivement abolie dans tous les lieux publics, incluant les tavernes[29]. Malgré cela plusieurs établissements ne se conforment toujours pas à la loi [30] et demeurent des « piliers de tavernes ». Cela prendra jusqu’à trois ans pour tourner définitivement la page sur cette discrimination que les femmes ont subie pendant un demi siècle[31].
    . . . . . .
    #Femmes #prohibition #sexisme #interdiction #Canada #Quebec #Brasseries #discrimination #mentalité #bourgeoisie #religion #catholicisme

  • La modération : défis et dilemmes
    https://www.franceinter.fr/emissions/le-code-a-change/la-moderation-defis-et-dilemmes

    La haine en ligne, quand on la subit, ça fait un drôle d’effet. Xavier de la Porte a dû attendre 15 ans de réseaux sociaux pour que ça lui arrive.

    La haine en ligne, quand on la subit, ça fait un drôle d’effet.

    Jusque-là, quand je m’étais fait insulter, je m’en étais toujours sorti, soit par la diplomatie (ça marche dans la plupart des cas, il faut le noter), soit en faisant semblant de ne pas voir (le déni est une activité que je pratique à merveille dans plein d’autres parties de ma vie… ça marche très bien aussi).

    Je crois n’avoir jamais insulté personne en retour. Pas du tout par amour de l’humanité, mais à cause d’une sorte de réflexe aristocratique qui rendrait certains propos indignes de moi. Je ne suis pas fier de ce réflexe, mais c’est comme ça.

    L’émission souligne les enjeux et questions autour de la modération en ligne.

    #SNT #NSI #EMC #Réseauxsociaux #Internet