• #WiStand : achetez des manifestants et disruptez la démocratie

    Fake ou promo, je ne savais pas trop quoi penser de cette « nouveauté » jusqu’à ce que je tombe sur cet article qui renvoie vers de d’importants questionnements après avoir farfouillé les entrailles du « projet » qui, semble-t-il, serait bien réel. Au final ça me fait penser à la très maline opération de la #startup-nation « #Cap_Collectif » qui a réussi le tour, habile, de se proposer bénévolement aux #gilets_jaunes de La Réunion qui en avaient assuré la promotion avant de se vendre #en-même-temps au gouvernement et au mouvement global des gilets jaunes pour assurer et le support du « Grand Débat » et celui du « Vrai débat » : jackpot !

    Côté Pitch, c’est plutôt bien senti, le site avance que « Wistand est un véritable outil démocratique : nous nous interdisons de mobiliser plus de messagers lors d’une manifestation qu’il n’y a de contributeurs à celle-ci. Chaque messager représente au minimum une personne réelle. » Ouf, c’est rassurant, on comprend au moins qu’un milliardaire ne pourra pas monter sa propre manifestation en achetant quelques milliers de chômeurs aux aboies. Ce qui l’est nettement moins, c’est qu’un « messager » puisse représenter à lui seul plusieurs « personnes réelles » à la fois… Ce n’est pas ça qui va réconcilier la place Beauvau avec les chiffres, mais cessons d’être mauvaise langue : Wistand permet aussi de constituer des cagnottes et de mettre en place des banderoles et autres accessoires de mode utiles pendant une manifestation (masques anti-lacrymo, collyre, et autres battes de base-ball, bon, ok, là je m’avance un peu). Quoiqu’il en soit, la totalité des fonds perçus par la société sert apparemment à payer ce kit du manifestant, ainsi que les entrepreneurs qui iraient manifester à votre place. On se demande donc où est le business model. Cela étant dit, on sait que dans le digital, il est possible vivre très longtemps sans gagner d’argent (n’est-ce pas #Uber, n’est-ce pas #Skype, etc.)

    Irénée Régnauld : http://maisouvaleweb.fr/wistand-achetez-manifestants-disruptez-democratie

    Tout tient, je crois, dans cette dernière phrase, le fait que le but ne soit pas de gagner de l’argent ou réussir immédiatement mais plutôt acquérir des sortes de points de notoriété, voir d’initiative « révolutionnaire », dans le sens macroniste ou nieliste du terme. Et quand #Olivier_Ertzscheid évoque la série #Black_Mirror dans un échange twitter avec Calimaq, y’a clairement de ça (https://twitter.com/Affordanceinfo2/status/1120726902849851393)

    Pour rappel, Cap Collectif c’est ça :
    https://seenthis.net/messages/754050
    https://seenthis.net/messages/756614
    Hé oui, ça renvoie à la précédente tentative de marchandisation par la société #Raiz de la tentative de « #révolution » de #Nuit_Debout, qu’on avait déjà bien analysé en profondeur suite au signalement de @gastlag : https://seenthis.net/messages/481963 ... sauf qu’au fur et à mesure que ces projets dignes des élèves des écoles 42 de #Xavier_Niel ou #Google il y a de moins en moins de gens pour les contrer et la dystopie devient réalité !

    Reste à se positionner aussi sur le dilemme « en parler ou pas » : en parler et participer à l’opération de #communication, ou ne pas en parler et ne pas participer à l’élaboration d’un esprit critique à même de le contrer ?

    • Emmanuel Macron, le vertige autoritaire

      La décision de mobiliser la troupe, samedi, pour endiguer les manifestations à Paris est sans précédent depuis les grandes grèves de 1947-48. Année après année, le mouvement social est un peu plus criminalisé et les libertés bafouées. Homme sans limites et sans mémoire, le chef de l’État franchit un nouveau pas.

      https://www.mediapart.fr/journal/france/210319/emmanuel-macron-le-vertige-autoritaire?onglet=full
      #autoritarisme

    • Dérive autoritaire

      Plus rien ni personne ne semble en mesure de freiner la dérive autocratique d’Emmanuel Macron. Ni l’escalade policière, et désormais militaire, s’abattant sur les gilets jaunes. Après l’adoption d’une nouvelle loi anticasseurs, des périmètres entiers, comme les Champs-Elysées à Paris, seront interdits de cortèges. Pour un mot de trop, les opposants politiques sont menacés de poursuites judiciaires. L’armée sera appelée en renfort ce samedi, pour l’acte XIX. Elle protégera certains établissements publics afin de permettre aux CRS de se déployer au contact des manifestants. Un véritable retour en arrière : ce n’était pas arrivé en métropole depuis la répression de la #grève_des_mineurs en 1947, et la #Guerre_d’Algérie.

      Dans la rue, ceux qui osent encore manifester, qui ne sont pas déjà amendés, en prison ou assignés à résidence, courent le risque de se faire gazer, tabasser, voire de perdre une main ou un œil. #Zineb_Redouane, une octogénaire victime d’un tir tendu de lacrymogène, est même décédée à Marseille, dans l’indifférence du gouvernement. D’autres morts devront-ils s’ajouter à la longue liste des victimes de #violences_policières en France ? Les centaines d’#Algériens en 1961, les communistes du #métro_Charonne un an plus tard, les manifestants de mai-juin 1968, #Vital_Michalon en 1977 à #Super-Phénix, #Malik_Oussekine en 1986, #Rémi_Fraisse en 2014…

      Enfermé dans ses certitudes et son mépris de classe, le gouvernement n’entend pas dialoguer. Sa seule réponse consiste à traiter le mouvement social par la #répression. #Nicolas_Sarkozy avait ouvert la voie pour mater les #banlieues. Une politique poursuivie par #Manuel_Valls lors des manifestations contre la #Loi_travail et #Nuit_debout. Rien sur le fond. Certes, il y a eu des débats. Un grand show, même. Mais d’inflexion de la politique menée, point. Des revendications des gilets jaunes (pouvoir d’achat, rétablissement de l’ISF, démocratisation de la vie politique, etc.), il ne restera rien, ou alors l’indexation des retraites. Et encore.

      Comme il paraît lointain le temps des rassemblements paisibles sur les ronds-points. Le mouvement était trop populaire. Il fallait le casser, le morceler, le discréditer, le pousser à la radicalisation. Instiller la #peur. Réduire le mouvement social à une bande de #casseurs. Les chaînes d’info en continu ont contribué à alimenter un climat de #guerre_civile. Histoire d’obliger tout le monde à rentrer chez soi. Reposer le couvercle sur la marmite. Jusqu’aux prochaines élections. Ça pourrait marcher. Espérons que non.

      https://lecourrier.ch/2019/03/21/derive-autoritaire

  • Alerte / en marche vers la privatisation de la démocratie ?
    par Quitterie de Villepin, démocrate, qui rapelle des choses simples et basiques autour des enjeux des outils informatiques pour un réel débat public. Elle tacle la #startup Cap Collectif mais pourrait aussi bien évoquer #facebook...
    https://blogs.mediapart.fr/quitterie-de-villepin/blog/300119/alerte-en-marche-vers-la-privatisation-de-la-democratie

    Alors qu’explose en France une demande sans précédent de démocratie de la part des citoyens et des citoyens, de Nuit Debout, aux Gilets jaunes (assemblées réunies à Commercy) celles et ceux qui sont censés être au service de cette participation citoyenne, ne voient pas ou font semblant de ne pas voir, qu’une entreprise s’approprie et capte cette formidable émulation collective, qui représente un commun, puisque financé par des deniers publics et enrichis grâce au travail de toutes et tous.

    /.../

    Pour moi, les plus grands visionnaires de notre ère sont Richard Stallman, Wikipédia, Edward Snowden, Aaron Schwartz, Birgitta Jonsdottir, Audrey Tang.
    Celles et ceux qui se battent par et pour les citoyen.ne.s, la connaissance partagée, la coopération de pair à pair, la transparence, l’émancipation de toutes et tous par toutes et tous. Qui ont compris que philosophiquement les choix de code d’algorithmes sont par essence politique.
    Et vous, qui sont vos héros ? Zuckerberg ? Cambridge Analytica ? Monsanto ? Bayer ?

    Pour rappel cette startup a fait ses premières armes-test via les assemblées des #giletsjaunes https://duckduckgo.com/?q=cap+collectif&t=fpas&ia=web ... ça vous rappelle rien ? Mais siii vous savez, cette privatisation du nom #Nuit_Debout qui avait provoqué une super enquête #seenthissienne !
    #privatisation #algocratie

  • Jean-Claude Michéa - Une lettre à propos du mouvement
des Gilets jaunes 21 Novembre 2018 - Le Blog de Bartleby
    https://lesamisdebartleby.wordpress.com/2018/11/22/jean-claude-michea-une-lettre-a-propos-du-mouvement-des-gilets-jaunes%e2%80%89/#more-1561
     

    Le 21 novembre 2018

    Chers Amis,

    Juste ces quelques mots très brefs et donc très lapidaires – car ici, on est un peu débordés par la préparation de l’hiver (bois à couper, plantes et arbres à pailler  etc.). Je suis évidemment d’accord avec l’ensemble de vos remarques, ainsi qu’avec la plupart des thèses de Lieux communs https://collectiflieuxcommuns.fr/?Gilets-jaunes-la-democratie-en-germe (seule la dernière phrase me paraît un peu faible en raison de son «  occidentalisme  » : il existe aussi, bien entendu, une véritable culture de l’émancipation populaire en Asie, en Afrique ou en Amérique latine !).

    Le mouvement des «  gilets jaunes  » (bel exemple, au passage, de cette inventivité populaire que j’annonçais dans Les Mystères de la gauche ) est, d’une certaine manière, l’exact contraire de «  Nuit Debout  ». Ce dernier mouvement, en simplifiant, était en effet d’abord une tentative – d’ailleurs encouragée par une grande partie de la presse bourgeoise – des «  10 %  » (autrement dit, ceux qui sont préposés – ou se préparent à l’être – à l’encadrement technique, politique et «  culturel  » du capitalisme moderne), pour désamorcer la critique radicale du Système, en dirigeant toute l’attention politique sur le seul pouvoir (certes décisif) de Wall Street et des fameux «  1 %  ». Une révolte, par conséquent, de ces urbains hypermobiles et surdiplômés (même si une fraction minoritaire de ces nouvelles classes moyennes commence à connaître, ici ou là, une certaine «  précarisation  ») et qui constituent, depuis l’ère Mitterrand, le principal vivier dans lequel se recrutent les cadres de la gauche et de l’extrême gauche libérales (et, notamment, de ses secteurs les plus ouvertement contre-révolutionnaires et antipopulaires : Regards, Politis , NP“A”, Université Paris VIII etc.). Ici, au contraire, ce sont bien ceux d’en bas (tels que les analysait Christophe Guilluy – d’ailleurs curieusement absent, jusqu’ici, de tous les talk-shows télévisés, au profit, entre autres comiques, du réformiste sous-keynésien Besancenot), qui se révoltent, avec déjà suffisamment de conscience révolutionnaire pour refuser d’avoir encore à choisir entre exploiteurs de gauche et exploiteurs de droite (c’est d’ailleurs ainsi que Podemos avait commencé en 2011, avant que les Clémentine Autain et les Benoît Hamon du cru ne réussissent à enterrer ce mouvement prometteur en le coupant progressivement de ses bases populaires).

    Quant à l’argument des «  écologistes  » de cour – ceux qui préparent cette «  transition énergétique  » qui consiste avant tout, comme Guillaume Pitron l’a bien montré dans La Guerre des métaux rares, à délocaliser la pollution des pays occidentaux dans les pays du Sud, selon lequel ce mouvement spontané ne serait porté que par «  une idéologie de la bagnole  » et par «  des gars qui fument des clopes et roulent en diesel  », il est aussi absurde qu’immonde : il est clair, en effet, que la plupart des Gilets jaunes n’éprouvent aucun plaisir à devoir prendre leur voiture pour aller travailler chaque jour à 50 km de chez eux, à aller faire leurs courses au seul centre commercial existant dans leur région et généralement situé en pleine nature à 20 km, ou encore à se rendre chez le seul médecin qui n’a pas encore pris sa retraite et dont le cabinet se trouve à 10 km de leur lieu d’habitation. (J’emprunte tous ces exemples à mon expérience landaise ! J’ai même un voisin, qui vit avec 600 € par mois et qui doit calculer le jour du mois où il peut encore aller faire ses courses à Mont-de-Marsan, sans tomber en panne, en fonction de la quantité de diesel – cette essence des pauvres – qu’il a encore les moyens de s’acheter !) Gageons qu’ils sont au contraire les premiers à avoir compris que le vrai problème, c’était justement que la mise en œuvre systématique, depuis maintenant 40 ans, du programme libéral par les successifs gouvernements de gauche et de droite, a progressivement transformé leur village ou leur quartier en désert médical, dépourvu du moindre commerce de première nécessité, et où la première entreprise encore capable de leur offrir un vague emploi mal rémunéré se trouve désormais à des dizaines de kilomètres (s’il existe des «  plans banlieues  » – et c’est tant mieux – il n’y a évidemment jamais eu rien de tel pour ces villages et ces communes – où vit pourtant la majorité de la population française – officiellement promis à l’extinction par le «  sens de l’histoire  » et la «  construction européenne  » !).

    Ce n’est donc évidemment pas la voiture en tant que telle – comme «  signe  » de leur prétendue intégration dans le monde de la consommation (ce ne sont pas des Lyonnais ou des Parisiens !) – que les Gilets jaunes défendent aujourd’hui. C’est simplement que leur voiture diesel achetée d’occasion (et que la Commission européenne essaye déjà de leur enlever en inventant sans cesse de nouvelles normes de «  contrôle technique  ») représente leur ultime possibilité de survivre, c’est-à-dire d’avoir encore un toit, un emploi et de quoi se nourrir, eux et leur famille, dans le système capitaliste tel qu’il est devenu, et tel qu’il profite de plus en plus aux gagnants de la mondialisation. Et dire que c’est d’abord cette gauche kérosène – celle qui navigue d’aéroport en aéroport pour porter dans les universités du monde entier (et dans tous les «  Festival de Cannes  ») la bonne parole «  écologique  » et «  associative  » qui ose leur faire la leçon sur ce point ! Décidément, ceux qui ne connaissent rien d’autre que leurs pauvres palais métropolitains n’auront jamais le centième de la décence qu’on peut encore rencontrer dans les chaumières (et là encore, c’est mon expérience landaise qui parle !).

    La seule question que je me pose est donc de savoir jusqu’où un tel mouvement révolutionnaire (mouvement qui n’est pas sans rapport, dans sa naissance, son programme rassembleur et son mode de développement, avec la grande révolte du Midi de 1907) peut aller dans les tristes conditions politiques qui sont les nôtres. Car n’oublions pas qu’il a devant lui un gouvernement thatchérien de gauche (le principal conseiller de Macron est d’ailleurs Mathieu Laine – un homme d’affaires de la City de Londres et qui est, en France, le préfacier des œuvres de la sorcière Maggie), c’est-à-dire un gouvernement cynique et impavide, qui est clairement prêt – c’est sa grande différence avec tous ses prédécesseurs – à aller jusqu’aux pires extrémités pinochetistes (comme Maggie avec les mineurs gallois ou les grévistes de la faim irlandais) pour imposer sa «  société de croissance  » et ce pouvoir antidémocratique des juges, aujourd’hui triomphant, qui en est le corollaire obligé. Et, bien sûr, sans avoir quoi que ce soit à craindre, sur ce plan, du servile personnel médiatique français. Faut-il rappeler, en effet, qu’on compte déjà 3 morts , des centaines de blessés, dont certains dans un état très critique. Or, si ma mémoire est bonne, c’est bien à Mai 68 qu’il faut remonter pour retrouver un bilan humain comparable lors de manifestations populaires, du moins sur le sol métropolitain. Et pour autant, l’écho médiatique donné à ce fait effarant est-il, du moins pour l’instant, à la hauteur d’un tel drame ? Et qu’auraient d’ailleurs dit les chiens de garde de France Info si ce bilan (provisoire) avait été l’œuvre, par exemple, d’un Vladimir Poutine ou d’un Donald Trump ?

    Enfin, last but not the least , on ne doit surtout pas oublier que si le mouvement des Gilets jaunes gagnait encore de l’ampleur (ou s’il conservait, comme c’est toujours le cas, le soutien de la grande majorité de la population), l’État benallo-macronien n’hésitera pas un seul instant à envoyer partout son Black Bloc et ses «  antifas  » (telle la fameuse «  brigade rouge  » de la grande époque) pour le discréditer par tous les moyens, où l’orienter vers des impasses politiques suicidaires (on a déjà vu, par exemple, comment l’État macronien avait procédé pour couper en très peu de temps l’expérience zadiste de Notre-Dame-des-Landes de ses soutiens populaires originels). Mais même si ce courageux mouvement se voyait provisoirement brisé par le PMA – le Parti des médias et de l’argent (PMA pour tous, telle est, en somme, la devise de nos M. Thiers d’aujourd’hui !) ; cela voudra dire, au pire, qu’il n’est qu’une répétition générale et le début d’un long combat à venir. Car la colère de ceux d’en bas (soutenus, je dois à nouveau le marteler, par 75 % de la population – et donc logiquement stigmatisé, à ce titre, par 95 % des chiens de garde médiatiques) ne retombera plus, tout simplement parce que ceux d’en bas n’en peuvent plus et ne veulent plus. Le peuple est donc définitivement en marche ! Et à moins d’en élire un autre (selon le vœu d’Éric Fassin, cet agent d’influence particulièrement actif de la trop célèbre French American Fondation) , il n’est pas près de rentrer dans le rang. Que les Versaillais de gauche et de droite (pour reprendre la formule des proscrits de la Commune réfugiés à Londres) se le tiennent pour dit !

    Très amicalement,
JC

    #GiletsJaunes #gazoil #diesel #Jean-Claude_Michéa #Mathieu_Laine #adolf_thiers #chiens_de_garde #Nuit_Debout#podémos #gauche_kérosène #pinochet #macron #tatcher

  • La mobilisation étudiante se renforce malgré la répression
    https://reporterre.net/La-mobilisation-etudiante-se-renforce-malgre-la-repression

    Cinquante ans après, les étudiants s’inspirent de leurs aînés quand ils cherchent à se rapprocher des « #travailleurs_en_lutte » : les ouvriers de l’usine #Ford menacée de fermeture à Bordeaux, les postiers en #grève, les #cheminots qui se battent contre la suppression de leur statut. « Nous, étudiants, on n’a pas les moyens de bloquer la société. On aura plus d’impact si on s’allie aux travailleurs », plaidait ainsi une étudiante en assemblée générale, à Bordeaux.

    #Mai_1968, il y a 50 ans. Mais aussi #Nuit_debout et le mouvement d’opposition à la loi El Khomri, il y deux ans. On voit dans la mobilisation d’aujourd’hui comment celles d’hier ont infusé : les cortèges de tête (nés dans les manifs de 2016) se sont institutionnalisés, et donnent lieu à un concours entre villes, appelé « banderole game » sur les réseaux numériques (« Lescoups de matraque sont gratuits, la fac devrait l’être aussi », « On n’est pas l’élite, mais on cogite »…). Le fonctionnement des #assemblées_générales, répété durant des nuits il y a deux ans, est maintenant bien rodé, les tours de parole respectés, la parité et la participation du plus grand nombre recherchées.

    #les_coups_de_matraque_sont_gratuits #manifestation #résistance #répression #violences_policières

  • Comment filmer la politique ?
    https://www.mediapart.fr/journal/france/070318/comment-filmer-la-politique

    Vidéo dans l’article Sur le plateau de notre émission « En direct de Mediapart », Éric Benzekri (Baron noir), Gilles Perret (L’Insoumis), Mariana Otero (L’Assemblée) expliquent ce qu’ils veulent raconter, à travers leur film, de la politique, du rôle de la parole, des passions. Et ce qu’ils donnent d’eux-mêmes dans leur récit.

    #France #Culture-Idées #Baron_Noir #Cinéma #Jean-Luc_Mélenchon #Nuit_debout

  • « Baron noir » et Mélenchon ou comment filmer la politique
    https://www.mediapart.fr/journal/france/070318/baron-noir-et-melenchon-ou-comment-filmer-la-politique

    Vidéo dans l’article Eric Benzekri (Baron noir), Gilles Perret (L’Insoumis), Mariana Otero (L’Assemblée) expliquent ce qu’ils veulent raconter à travers leur film de la politique, le rôle de la parole, des passions. Et ce qu’ils donnent d’eux-mêmes dans leur récit.

    #France #Culture-Idées #Baron_Noir #Cinéma #Jean-Luc_Mélenchon #Nuit_debout

  • #BALLAST | #Castoriadis #autonomie — La #démocratie ne se limite pas au dépôt d’un #bulletin dans une #urne
    https://www.revue-ballast.fr/castoriadis-democratie-ne-se-limite-depot-dun-bulletin-urne

    "refonder une véritable pensée politique en évitant les pièges du déterminisme marxien et de la pratique autoritaire qu’il induit nécessairement."

    "Castoriadis voit là l’expression de ce qu’il nomme capitalisme bureaucratique — fragmenté à l’Ouest, total en URSS"

    mais aussi en Chine ?

    "L’erreur — et c’est une erreur que fait aujourd’hui une fraction de la gauche — serait de penser que la critique du néolibéralisme impliquerait la réhabilitation de l’État, ce qui occulte le fait que ce sont les États nationaux qui ont mené des politiques néolibérales, y compris pour ce qui est de leurs propres administrations, comme en témoigne le new public management. L’État social que nous avons connu sous les Trente Glorieuses est de toute manière en train de s’effondrer : la question est de savoir si nous voulons le maintenir artificiellement en vie — ce que les évolutions du capitalisme contemporain, avec la rupture du compromis fordiste, rendent très aléatoire — ou si nous voulons en profiter pour donner une nouvelle vigueur au projet d’autonomie." [...] "Je crois que Castoriadis nous donne des éléments pour penser une autre société, dans laquelle les individus n’abdiquent pas leur autonomie en échange d’avantages matériels."

    "Castoriadis en est donc venu à penser que la véritable contradiction est celle qui existe entre les dirigeants et les exécutants : tant que les individus sont soumis à ce qu’Yvon Bourdet appelle une « hétérogestion », on ne peut pas parler de socialisme ou même tout simplement de démocratie — celle-ci ne doit pas s’arrêter aux portes de l’usine, selon Castoriadis, et se limiter, tous les cinq ans, au dépôt d’un bulletin dans une urne."

    "Comme je l’ai déjà suggéré, Castoriadis ne considère pas le travail comme une activité structurellement aliénante qu’il faudrait dépasser pour espérer vivre libre. Il y voit au contraire la possibilité d’affirmation d’une liberté concrète."

    "On pourrait résumer en disant que c’est sa tendance à la scientificité que Castoriadis reproche à Marx, son fétichisme de l’économie comme « science », comme il dit."

    "La pensée de Castoriadis, profondément cohérente, ne peut éviter de dégager les conséquences des thèses qu’elle avance : être autonome, diriger consciemment sa vie, suppose sans doute un travail sur soi — ce pourquoi, selon Castoriadis, la psychanalyse relève du projet d’autonomie ; mais cela ne saurait suffire." [...] "De la gestion ouvrière, on passe ainsi à l’autogestion, puis à la démocratie, en évitant tout formalisme. L’ouvrage de Boltanski et Chiapello est fort stimulant et les analyses qu’il développe souvent justes. Il est toutefois regrettable que ses auteurs n’aient pas tenu compte des vues de Castoriadis. Ils auraient pu notamment prendre connaissance d’un texte, publié en 1974 dans une revue de la CFDT — c’est-à-dire trois ans avant la rupture de l’Union de la gauche et le « recentrage » de la centrale syndicale —, qui dénonce fermement toute forme de hiérarchie, tant du commandement que des salaires. Ils auraient alors perçu que, pour être minoritaire, existait un courant pour lequel la distinction entre critique artiste et critique sociale n’est ni acceptée ni acceptable."

    rapport à l’anarchie : "Castoriadis considère l’anarchisme comme une variante de l’individualisme. Il exprime cela dans un de ses premiers textes philosophiques intitulé « Phénoménologie de la conscience prolétarienne », qui reste encore très hégélien. Il y définit l’anarchisme comme une forme de la conscience de soi, qui estime pouvoir changer immédiatement la société, par un mouvement spontané de révolte, sans s’intéresser à la question de l’organisation. Castoriadis n’a jamais défendu la spontanéité des masses en tant que telle, sachant fort bien qu’elle n’est pas nécessairement articulée à un désir d’autonomie. [...] Enfin, Castoriadis estime que les anarchistes ne peuvent pas penser le social : comme les libéraux, ils pensent la société à partir de l’individu, et les formes de vie collective sur le modèle d’un contrat social. Ils occultent donc la force de l’institution ou des significations imaginaires sociales, ces significations qui sont au centre de toute société et qui ne sont pas le produit d’un individu ou d’un rapport entre des individus."

    intellectuels et société : "Ce qui est tout de même frappant quand on a milité un peu, c’est de voir à quel point les militants des organisations classiques de gauche sont prisonniers des schèmes de la pensée héritée : c’est moins vrai depuis que les Indignés, #Occupy Wall Street ou #Nuit_debout ont développé une réelle réflexion sur leur action. Mais les organisations syndicales ou les partis classiques restent de grandes machines bureaucratiques, qui ne conçoivent l’action que selon une division du travail reconduisant les schèmes de l’ #hétéronomie. On le voit par exemple chez les Insoumis de #Mélenchon. Nul doute ici que le travail intellectuel d’un Castoriadis soit absolument nécessaire."

    progrès : "une société qui s’intitule elle-même « moderne » affirme d’une certaine manière que rien ne pourra venir après elle, qu’elle constitue la fin de l’Histoire — ce qui est absurde. [...] Castoriadis se veut fidèle à ce qu’il appelle lui-même le projet d’autonomie, qui ne naît pas avec la modernité, mais bien avant, au moment où la société grecque invente à la fois la démocratie et la philosophie : l’un des acquis de ce projet d’autonomie, dont les Lumières constituent à la fois la reprise et la radicalisation, est en effet l’idée de la raison critique, à laquelle Castoriadis est très attaché. [...] Ni moderne ni antimoderne, il est donc plutôt, comme Socrate, atopos : non situable dans cette polémique qui ne le concerne pas, fidèle à ce qu’a de meilleur la modernité (l’universalisation du projet d’autonomie) et critique de ce qu’elle a de pire."

    Imaginaire radical et instituant : Castoriadis tâche de rendre compte de ce qui est, de la réalité effective. La considération des sociétés et de la contingence de leur histoire conduit à reconnaître qu’elles ne relèvent que d’elles-mêmes, qu’elles s’auto-instituent. —> condition de possibilité : l’imagination individuelle ou l’imaginaire collectif

    Castoriadis, qui a longtemps gagné sa vie comme économiste, voyait dans le néolibéralisme l’une des plus grandes régressions intellectuelles de notre époque, témoignant précisément de ce qu’il considérait comme la « montée de l’insignifiance », y compris dans la théorie.

    Mais Castoriadis faisait un diagnostic d’ensemble des sociétés occidentales : il y voyait un vaste mouvement de dépolitisation, de repli dans la vie privée, et une crise des significations imaginaires centrales sur lesquelles ces sociétés s’étaient bâties. Ce n’est pas la partie de l’œuvre de Castoriadis que je préfère — il y cède souvent à des constats sociologiques à l’emporte-pièce : le moraliste et le polémiste l’emportent parfois sur le philosophe —, mais Castoriadis y pointe tout de même certains phénomènes inquiétants comme la disparition de certains modèles anthropologiques au profit du consommateur-jouisseur fabriqué par le néo-capitalisme contemporain.

    Castoriadis est en effet lu et revendiqué par beaucoup de militants. Il a eu le mérite de ne pas proposer d’utopie (terme qu’il rejetait) ni de vouloir prophétiser la forme que prendrait le mouvement social : c’était contraire à son idée de la créativité historique.

    Castoriadis pose les questions essentielles : quelles sont les significations imaginaires qui peuvent aujourd’hui faire sens pour nous ? voulons-nous une démocratie authentique, un régime de l’autonomie et de l’auto-limitation ? comment rompre avec la société marchande ? quelle éducation pour un homme démocratique ? Les mouvements révolutionnaires ont tout intérêt à se réapproprier ces questions, qui sont au centre du travail de Castoriadis.

    autre article Ballast : juillet 2017 : https://www.revue-ballast.fr/castoriadis-lautonomie-radicale

    Pour info, l’asso Castoriadis, regrouppant ses textes et speech :
    http://www.castoriadis.org/fr/default.asp?sw=2560

  • À lire un extrait de « Faites place : novices en lutte », de Sélim Smaoui – CONTRETEMPS
    http://www.contretemps.eu/faites-place-selim-smaoui

    C’est ainsi que d’un côté, #Nuit_Debout fut disqualifié. Outre les appels explicites à déloger les participants au nom de l’état d’urgence et les commentaires regrettant que les «  lieux publics  » soient «  privatisés  », l’évènement était dénigré par bien des commentateurs autorisés. Cette défiance empruntait les voies détournées de la dépréciation sociale. Tout comme lors des #occupations des places espagnoles en 2011 où, pensant effrayer l’opinion en agitant la menace d’un rassemblement de «  punks à chiens  » (perroflautas), d’aucuns se répandirent en railleries pour stigmatiser les look vestimentaires, Nuit Debout n’assemblait selon ses détracteurs qu’un amas d’«  oisifs  » et de «  gauchistes petit-bourgeois  ». Ce dédain caricatural n’exprimait rien d’autre qu’un procès en compétence et en #légitimité politiques. Les gesticulations anecdotiques de ces assistés, flâneurs et autres traînards sans foi ni loi, qui vivraient hors du «  réel  » et qui osaient parler politique par-dessus le marché, ne valaient pas une heure de peine, disaient-ils. Ces «  bobos  » ne faisaient d’ailleurs que singer Mai 68, persistaient-ils en se désolant de voir ainsi flétrie la mémoire d’une lutte dont ils étaient devenus étonnamment les nouveaux gardiens. Ce désaveu quasi-machinal se doublait de la traque du moindre signe d’un «  essoufflement  ». Toujours à l’affût des fausses notes, se tenant fins prêts à «  condamner  » tel ou tel évènement, ces arbitres des élégances annonçaient l’«  échec  » du #mouvement à intervalles réguliers. Sans que jamais les critères d’une telle débâcle soient sérieusement définis, cette sentence était toujours assénée avec diligence, à tel point que l’on aurait cru que cet «  échec  » signât une victoire pour certains. Il y avait lieu de se demander d’ailleurs si un tel empressement à siffler la fin de la partie n’était pas pour entraîner cette seule satisfaction. Quoi qu’il en soit, ce n’était certainement pas à partir de ces analyses à l’emporte-pièce, hors sols et fort attendues, que pouvait s’apprécier de quoi il retournait sur la Place.

    #contestation #analyse #livre

  • « Surtout ne pas trahir les siens et prendre l’argent de l’ennemi » : rencontre avec deux jeunes de 18 ans, #habitants et #militants du #93.
    http://www.platenqmil.com/blog/2017/10/23/surtout-ne-pas-trahir-les-siennes-et-prendre-largent-de-lennemi---rencon

    I : Les gens à #Nuit_Debout étaient sincères dans leurs convictions, mais en voulant bien faire ils ont exclu des gens. Nous on connaît des gens impliqués dans les réseaux, mais un jeune de #Bobigny, de #Drancy qui voulait y aller, il ne pouvait pas… D’ailleurs il n’y avait jamais de noirs ou d’arabes parmi les intervenants. Et il y a le fait que ce soit au milieu de Paris : nous on met 40 minutes à y aller, et on a de la chance, quand t’habites dans le 91 tu mets 1h30…

    "On considère que les #banlieues c’est des cités-dortoirs…

    …ouais, que les gens ils travaillent, ils rentrent, ils mangent, ils dorment. Alors que pas du tout, il y a une vraie vie dans Bobigny, culturelle, il y a beaucoup de jeunes qui ont créé leur association, qui organisent des spectacles de danse et qui ont un incroyable talent. Ça bouge, il y a des concerts, il y a une nouvelle génération de rappeurs qui est en train de monter… Faudrait juste qu’on ait des moyens, si on avait des moyens, comme un théâtre dans Paris, on ferait des trucs de fou. Il y a des théâtres à Bobigny qui font des spectacles que personne n’a envie de voir, ils veulent ramener les parisiens, mais les habitants de Bobigny n’y vont pas. Au lieu de vouloir attirer des gens qui ont déjà huit théâtres dans leur rue, ils pourraient faire des trucs pour nous un peu !

    Pour les plus petits il y a rien du tout, pour les jeunes il y a rien et les adultes soit ils partent de Bobigny soit ils restent et rebelote, leurs enfants vont vivre la même chose."

  • #Nuit_debout, ce qu’il en reste
    https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/221017/nuit-debout-ce-qu-il-en-reste

    Au printemps 2016, la place de la République, à Paris, a été longuement occupée, en pleine contestation de la loi El Khomri. Dix-huit mois plus tard, un documentaire, L’Assemblée, et un livre, Faites place !, reviennent sur l’expérience concrète vécue par les centaines de militants, novices pour nombre d’entre eux, qui ont participé au mouvement. On est loin du constat d’échec facilement tiré par des observateurs trop éloignés.

    #Culture-Idées #loi_sur_le_travail #manifestations #occupation_de_place

  • « Le mot “sécurité” arrête la communication des êtres, des espaces et des expériences »

    Jacques Rancière rencontre Jef Klak et « Cortège de tête »
    Par Jef Klak
    Avec le concours de Thierry Gaubert

    http://jefklak.org/?p=4474

    Jef Klak s’efforce de faire se côtoyer des réalités hétérogènes. Comme ce 11 avril 2017, quand le collectif de la revue a invité le philosophe Jacques Rancière à s’exprimer après une lecture-théâtre parlant du Cortège de tête durant les manifestations contre la loi Travail de 2016. Au cours de cette soirée dans l’institutionnel lieu culturel de La Gaîté Lyrique à Paris, des personnes bloquées à l’entrée par les vigiles et l’administration du lieu ont interrompu les discussions. Celles et ceux à l’intérieur sont intervenues pour faire rentrer une partie du public restée aux portes. Non sans esclandre. Voici donc les paroles de Jacques Rancière ce soir-là, répondant aux questions préparées par Jef Klak, et improvisant face à celles posées par la situation.

    La loi Travail, c’est quoi ? C’est une loi qui dit : le travail, désormais, ce sera un truc que chacun gérera à sa façon. C’est-à-dire que le travail ne sera au fond qu’une forme d’existence individuelle. Jusqu’ici, le travail était une chose collective et non individuelle, et cela pesait dans l’existence d’un mouvement révolutionnaire. Les syndicats sont en quelque sorte les héritiers de cette histoire-là.

    En même temps, une tension apparaît, il y a un cortège qui dit : « On en a marre, on ne veut plus défiler derrière les syndicats, derrière les sonos, c’est pas beau, ça sert à rien. » Et ce cortège de tête s’impose en brisant la tradition des services d’ordre. Ce n’est pas une nouveauté dans l’absolu, parce qu’après tout, des bagarres pour savoir qui va marcher en tête dans les manifs, il y en avait déjà en 1968. La nouveauté, c’est que ça s’est nommé « cortège de tête ». Je ne pense pas que cette idée existait avant. Tout d’un coup, il y a quelque chose comme une bascule : sur un terrain de lutte qui normalement était le terrain des syndicats, il y a un groupe qui se désigne par le fait qu’il est là, qu’il se place en tête, qu’il met ses gestes et son action en tête.

    Il y a comme une bipolarité : d’un côté, des gens qui ont une certaine légitimité – en quelque sorte historique, institutionnelle –, et de l’autre côté, des gens qui passent devant, qui leur marchent sur les pieds. Ça veut dire aussi qu’on est dans une sorte de rapport, qu’on connaît bien, de parasitisme. Les syndicats mènent toujours la danse, mais ne sont plus en tête de cortège.

  • Gallo Lassere Davide, Contre la #loi_travail et son monde. Argent, #précarité et #mouvements_sociaux, Eterotopia, coll. « À présent », 2016, 104 p.

    Ce premier essai théorico-politique publié après la mobilisation contre la « loi travail » du printemps 2016 en France allie théorie critique et analyse immanente d’un conflit social. Le contexte dans lequel se situe le livre de Davide Gallo Lassere est bien connu. Dans une situation marquée, d’un côté, par la restructuration néolibérale du marché du travail accentuée pendant le dernier quinquennat et, de l’autre, par l’état d’urgence et les politiques qui tendent à devenir une forme de gouvernement « normale » du capitalisme1, les énergies produites par le mouvement d’opposition à la « loi El Khomri » ont représenté un souffle culturel et social nouveau. Une mobilisation commencée sous le signe de l’activité syndicale la plus traditionnelle s’est transformée en un mouvement inscrit dans le cycle de lutte mondial qui a commencé en 2011. Pour l’auteur, la dialectique entre la participation incandescente des secteurs précarisés de la jeunesse, l’élan vers l’expérimentation de démocratie directe de « #Nuit_Debout » et la combattivité de la base syndicale a été le dénominateur commun du mouvement.


    https://teth.revues.org/961
    #livre #France

  • Discussion avec Olivier Minot, Caroline Sordia et Pieter Boeykens - Autour de #nuit_debout
    http://www.radiopanik.org/emissions/panik-sur-la-ville/autour-de-nuit-debout

    On écoutera le documentaire sonore « 2017 n’aura pas lieu » d’Olivier Minot ainsi que 2 des 3 reportages « Bouts de Nuit Debout » de Caroline Sordia et Pieter Boeykens.

    Ensuite, on discutera du mouvement Nuit Debout, autant en France à Lyon et Paris qu’à Bruxelles en Belgique, du rôle des médias citoyens et de la radio in situ.

    Source photo : https://twitter.com/ppicsimages

    #megacombi #nuit_debout,megacombi
    http://www.radiopanik.org/media/sounds/panik-sur-la-ville/autour-de-nuit-debout_03720__0.mp3

  • « 2017 n’aura pas lieu » dans La revue des podcasts n°3
    http://syntone.fr/2017-naura-pas-lieu-lrdp-3

    Pour ce troisième numéro de La Revue des Podcasts, nous avons écouté 2017 n’aura pas lieu d’#Olivier_Minot, mis en ondes par #Samuel_Hirsch pour #Arte_Radio. L’auteur livre un récit intime de sa participation au mouvement #Nuit_Debout et à #Radio_Debout, la #radio née sur la place de la République à Paris au printemps 2016. Un récit autocritique aux vertus comiques et thérapeutiques.

    https://soundcloud.com/larevuedespodcasts/lrdp3-2017-naura-pas-lieu-dolivier-minot

    #audio #création_sonore #webradio #luttes_sociales

  • Colloque 6, 7 & 8 avril 2017.
    Le conflit politique : logiques et pratiques

    Mais bien au-delà de la critique du modèle parlementaire de la politique, il s’agit surtout d’essayer de comprendre ce qui s’impose à nous : des guerres « asymétriques » à la « crise » écologique, des développements du capitalisme aux luttes locales qui cherchent à les contrer. Tout cela configure une situation nouvelle, qui oblige à reprendre la notion même de politique, et par là même à vérifier que cette notion, loin de renvoyer à une essence transhistorique, ne peut être conçue qu’au présent.

    #conflit #politique #horde_d_or #luttes #nuit_debout #loi_travail
    https://soundcloud.com/laviemanifeste/sets/le-conflit-politique-logiques-et-pratiques

  • Frédéric Lordon : « Nuit debout a été un retour à l’essence de la politique »
    https://reporterre.net/Frederic-Lordon-Nuit-debout-a-ete-un-retour-a-l-essence-de-la-politique

    Il y a un an, des gens prenaient les places pour se réapproprier les « affaires publiques ». Frédéric Lordon revient pour Reporterre sur Nuit debout, ses succès, sa dynamique, et ce qu’il dit du rapport de la société à sa représentation politique.

    La convergence des luttes espérée par beaucoup ne s’est pas concrétisée. Pourquoi ?

    Pour des raisons sociologiques évidentes, dont bon nombre de participants à Nuit debout avaient d’ailleurs une claire conscience. Comme ils avaient conscience que, s’il était nécessaire, le volontarisme déclamatoire, celui qui a appelé opiniâtrement à la convergence des luttes, ne pouvait être suffisant. Au demeurant une partie de cette convergence a fait plus que s’esquisser : non seulement des militants syndicaux ont été très présents sur la place à titre personnel, c’est-à-dire, conformément à « l’esprit » général de Nuit debout, en ayant laissé au vestiaire leur étiquette d’organisation, mais — et ça n’est nullement contradictoire — la présence ès qualités de certaines directions confédérales lors d’un meeting a été l’un des moments marquants de la lutte contre la loi El Khomri.

    Bien sûr, l’autre volet de la convergence, celui avec les quartiers, est resté presque entièrement à l’état de vœu pieux. Je dis « presque », car il y a eu tout de même plein d’efforts admirables pour organiser des Nuit debout dans les villes de banlieue. Mais ne nous racontons pas d’histoire : de ce côté-là, ça n’a pas pris.

    Cependant, la crise politique est si générale que tous ses développements, si différents soient-ils, nourrissent le réveil de la contestation, ou plutôt de toutes les contestations. Par exemple, il n’est pas douteux que l’intensification des violences policières, avec comme toujours son supplément particulier à l’encontre des racisés, est l’un des symptômes les plus caractéristiques d’un néolibéralisme qui ne peut plus se maintenir que par la matraque. « De ce côté-là, ça n’a pas pris », disais-je à l’instant… mais il faut alors ajouter que ça pourrait bien prendre ! Les violences policières pourraient bien être un puissant facteur de réorganisation politique des quartiers, et par là créer les conditions de possibilité de cette indispensable convergence. Il faut bien reconnaître que la rencontre de la jeunesse éduquée-précarisée de centre-ville, des salariés syndiqués et des quartiers populaires en voie d’organisation politique créerait une concentration de force à laquelle le régime, quels que soient ses occupants, sait parfaitement qu’il ne pourrait résister. J’y pense, d’ailleurs, écrivant cela : au nombre des succès invisibles de Nuit debout, il faut compter la grand-peur, la sainte trouille qui s’est emparée du gouvernement Hollande-Valls — dont la répression policière et judiciaire déchaînée donne une assez juste mesure. Or, « leur faire peur », n’était-ce pas l’un de nos mots d’ordre de départ ?

    #Frédérique_Lordon #Nuit_debout #Politique

  • Paris est une fête – Un film en 18 vagues : Entretien avec Sylvain George

    Le nouveau film de Sylvain George est à placer sous le signe impérieux de l’#urgence. Une urgence à porter sa caméra dans les lieux des #luttes qui traversent notre époque autant que celle d’en visionner les images. Le cinéaste porte un regard singulier sur les manifestations qui ont marqué #Paris (#Nuit_debout, manifestations contre la loi #El_Khomri) et la crise des #réfugiés, dans la lignée des problématiques qui traversent ses films précédents. En 2011 et 2012, il évoquait déjà la situation des #migrants à #Calais dans Qu’ils reposent en révolte (Des figures de guerres I) et Les Éclats (Ma gueule, ma révolte, mon nom), et documentait le mouvement des #Indignés à Madrid dans Vers Madrid – The Burning Bright. Paris est une fête complète cette filmographie politiquement engagée à classer par ailleurs dans la catégorie du #documentaire de création, et se trouve cette année en compétition internationale au Festival des films documentaires, Cinéma du Réel qui se tient à Paris au Centre Pompidou du 24 mars au 2 avril 2017. Entretien avec Sylvain George.

    Rassemblements de Nuit debout, crise des réfugiés, manifestations contre la loi Travail dans un contexte d’état d’urgence, de violences policières et de traumatisme post-attentats. Quelle convergence voulez-vous créer entre ces luttes ?

    Il est de bon ton de vouloir diviser, opposer, séparer des éléments ou évènements qui sont plus que jamais et logiquement interconnectés. (...) A travers ce film, j’ai souhaité poursuivre un travail au long cours sur les politiques migratoires européennes, en m’intéressant particulièrement, et de façon non exhaustive, à la question des « jeunes mineurs étrangers isolés ». Les parcours de ceux-ci, en errance dans les rues de la capitale, Paris, ou la proche banlieue, à Aubervilliers, permettent de dresser dans le même temps une sorte d’état des lieux d’un certain état de la France et du monde aujourd’hui. Une sorte de cartographie spatiale se dessine, avec des figures du centre, des hyper-lieux traversés par toutes sortes de populations, de mouvements sociaux, comme des hors lieux, des interstices où ces jeunes gens essaient de survivre. Ainsi, se donnent à voir et à lire de multiples formes de violences sociales et politiques, des territoires discriminés, voire ségrégés, où se concentrent des inégalités multiples en matière d’emploi, de logements, etc. – et ceci depuis des années, des décennies.

    Les déambulations multiples des mineurs, et plus spécialement de Mohamed, sur les différentes lignes de fracture, créent (...) des points de convergence, permettent de lier des problématiques que certaines volontés politiques voudraient forclore sur elles-mêmes.

    ... la notion de peuple est une notion non figée, dont la définition engage des valeurs et conceptions du monde variées, la possibilité de pratiques politiques nouvelles ou non : hier fondé sur la notion de sang, aujourd’hui de sol, il pourrait se fonder sur la notion de #passage et ouvrir à la possibilité d’un peuple toujours à venir, un #peuple qui vient, pour paraphraser le beau texte de Walter #Benjamin « Programme sur la philosophie qui vient », une communauté sans appartenance. Ce qui signifierait, dans sa traduction politique, la mise en œuvre de politiques fondées sur l’ouverture et non la fermeture à l’autre...

    https://diacritik.com/2017/03/27/paris-est-une-fete-un-film-en-18-vagues-entretien-avec-sylvain-george

  • Penser stratégiquement la lutte contre la #loi_travail
    http://www.vacarme.org/article2995.html

    Cortège de tête, organisations syndicales, #Nuit_Debout. À quelques semaines des élections présidentielles, Christian Laval revient sur le « long mois de mars » 2016 afin d’en tirer des enseignements stratégiques pour les luttes à venir. À partir d’une discussion de l’ouvrage Contre la loi travail et son monde. Argent, précarité et mouvements sociaux (Eterotopia, 2016) de Davide Gallo Lassere, le sociologue dresse un bilan de cet échec qui met principalement en cause la non-contemporanéité des formes d’organisation qui s’y sont développées. Certaines revendications, tel le revenu universel, n’apparaissent plus seulement comme des propositions programmatiques mais aussi comme le moyen pour constituer des subjectivités révolutionnaires — à condition qu’elle ne s’appuie pas seulement sur un horizon destituant mais sur une nouvelle constitution du pouvoir.

  • « Le dépôt de la marque "Nuit Debout" a été accepté par l’Institut National de la Propriété Intellectuelle. Ses nouveaux propriétaires seront libres de l’utiliser à des fins commerciales. Un bien triste destin pour un nom symbole de la contestation sociale. »

    https://blogs.mediapart.fr/gazette-debout/blog/201216/la-marque-nuit-debout-desormais-privatisee

    #TrademarkMadness #marque_déposée #INPI #propriété_intellectuelle #Nuit_Debout

  • Nuit Debout et les Communs : convergence réussie ou rendez-vous manqué ?
    https://scinfolex.com/2016/11/27/nuit-debout-et-les-communs-convergence-reussie-ou-rendez-vous-manque

    Au début du mois de septembre dernier, j’ai été invité à intervenir lors du colloque « Vers une République des Communs ? » organisé par la Coop des Communs à Cerisy. Rassemblant de nombreux chercheurs et militants, ces journées furent l’occasion d’échanges d’une grande richesse, qui marquent à mes yeux la maturité que cette question commence à atteindre en France.

    par calimaq – S.I.Lex – @rezo

    #Nuit_Debout #Les_Communs

  • Francis Dupuis-Déri sur les black blocs, Nuit debout, et l’agoraphobie politique :
    « Nuit debout n’a certes pas empêché le capitalisme de fonctionner, mais il a fait réfléchir les gens. L’agoraphobie et l’agoraphilie se réactualisent dans des luttes. Nuit debout n’a pas pris le contrôle des moyens de production, n’est pas intervenu dans le champ économique, mais tout ce qui a été vécu et dit sur ces places, on peut l’imaginer dans le monde du travail. »
    http://www.lesinrocks.com/2016/11/01/actualite/veulent-vraiment-black-blocs-entretien-francis-deri-11876108
    #nuit_debout #Francis_Dupuis-Déri #Black_blocs #démocratie_directe

    • Cagoulés, vêtus de noir et prêts à en découdre avec la police, les black blocs ont donné aux manifestations du printemps dernier en France contre la “loi travail” des allures insurrectionnelles. Dans un livre érudit réédité dans une version augmentée (Les black blocs, la liberté et l’égalité se manifestent, Lux), le professeur de science politique à l’Université du Québec à Montréal Francis Depuis-Déri remonte aux sources de cette tactique. A contre-courant des stéréotypes sur la figure du “casseur” apolitique et irrationnel, il éclaire la logique et la dynamique de ce phénomène.

      Dans un livre qui vient de paraître et qui prolonge cette réflexion, La peur du peuple (Lux), il interroge le mépris que suscitent les mouvements qui se revendiquent de la démocratie directe – des Indignés à Nuit debout, en passant par Occupy. La multiplication de ces expériences autogestionnaires témoigne selon lui d’une mémoire vive de la capacité du peuple à se gouverner seul. Une mémoire que certains auraient bien aimé ne plus jamais voir resurgir. Entretien.