• Justice. Prisons : "110 € par jour par détenu, c’est très cher pour fabriquer de la récidive"
    https://www.ledauphine.com/faits-divers-justice/2022/11/12/prisons-110-par-jour-par-detenu-c-est-tres-cher-pour-fabriquer-de-la-rec

    ❝Cellules qui débordent, cafards qui pullulent... Alors que la France est en passe d’établir un nouveau record du nombre de détenus, la contrôleure des prisons Dominique Simonnot exhorte le gouvernement à « affronter la réalité » carcérale et « agir » contre la surpopulation.

    Nommée contrôleure générale des lieux de privation de liberté (CGLPL) il y a deux ans, l’ancienne journaliste du Canard enchaîné a, au gré de visites de contrôle, pu constater le « cauchemar » de la situation actuelle.

    A son arrivée à la tête de l’autorité indépendante, vigie des droits fondamentaux, les prisons étaient occupées à 100,7%, avec quelque 61 100 détenus pour 60 650 places.

    Elles comptent désormais, selon les derniers chiffres officiels, 72.350 détenus, 2 053 matelas posés à même le sol, et le taux d’occupation atteint 119,2% en moyenne.

    A la maison d’arrêt de Bordeaux-Gradignan, occupée à plus de 200%, « j’ai vu des gens à trois par cellule avec 0,8 m2 d’espace vital par être humain », décrit Dominique Simonnot. La nuit, le troisième détenu dort par terre et se sert d’une porte pour y poser son matelas afin de ne « pas respirer des petits cafards au milieu de la poussière », explique-t-elle.

    « Gradignan, c’est quand même une prison où les surveillants nous ont dit "moi (si j’étais) détenu, je ne rentrerais pas dans les cellules", nous ont parlé de leur détresse. Et où les détenus répondent "il faut les comprendre, ils sont à bout, on est trop" », souligne encore la contrôleure générale.

    Après cette visite, le CGLPL a adressé en juillet des recommandations en urgence dénonçant des conditions « inhumaines » de détention, mais son avis n’est pas contraignant.

    A chaque prison épinglée par l’autorité indépendante, il est répondu « "ne vous inquiétez pas, une nouvelle prison va sortir de terre" ». Mais cette « course à la construction est sans fin et les détenus ne peuvent attendre dans ces conditions », tempête Dominique Simonnot.

    « Mise en danger »

    A la maison d’arrêt de Fresnes, où l’Etat est condamné à effectuer d’importants travaux de rénovation et qui a fait la « une » de l’actualité cet été pour une course de karting, Dominique Simonnot a vu un détenu « le dos constellé de boutons » de punaises de lit.

    Elle ne compte plus les courriers de prisonniers qui ne vont plus aux toilettes par manque d’intimité et « qui frôlent l’occlusion » intestinale. Ni ceux témoignant des « hurlements » la nuit d’un codétenu atteint de troubles mentaux. Ou du cas d’un homme qui s’est pendu et qu’on doit décrocher.

    « Les gens doivent être punis, mais la punition ça ne peut pas être d’entasser des gens comme des poulets de batterie », s’insurge la contrôleure générale. « Quand un ascenseur est prévu pour huit, on n’a jamais entendu "vous pouvez monter à seize" ! »

    Ses prises de parole dans des tribunes ou les médias ont pu agacer, notamment des juges. A l’Assemblée nationale, une députée RN a critiqué son idéologie « gauchisante » et « laxiste ».

    « Si être angéliste et gauchiste, c’est regarder en face la réalité, moi j’appelle ça pragmatique », rétorque Dominique Simonnot.

    Aucunement « découragée », cette promotrice d’une régulation carcérale inscrite dans la loi voit même une « note d’espoir » dans la multiplication des partisans, dont des hauts magistrats, d’un mécanisme contraignant dès qu’un établissement atteint les 100% d’occupation.

    Au gouvernement maintenant de « faire preuve de courage politique » en portant cette inscription dans la loi, dit-elle. « C’est du cynisme de ne pas remédier à la réalité telle qu’elle est », estime la contrôleure générale.

    « Et c’est détourner les yeux d’un problème dont on tient les solutions, mais quoi, on redoute que ça indispose certains ? Mais gouverner, c’est être courageux ! », assène-t-elle.

    « C’est même un calcul économique intelligent. 110 € par jour par détenu, c’est très cher pour fabriquer de la récidive », tacle Dominique Simonnot.

    #prison

    • Six surveillants condamnés pour avoir violenté un détenu de la prison de Sequedin.
      https://www.ouest-france.fr/societe/prison/six-surveillants-condamnes-pour-avoir-violente-un-detenu-de-la-prison-d

      Des peines allant jusqu’à un an de prison avec sursis ont été prononcées jeudi 10 novembre 2022 par le tribunal correctionnel de Lille contre six gardiens de prison pour « des violences en réunion par personne dépositaire de l’autorité publique » sur un détenu d’une maison d’arrêt du Nord.

      Deux des prévenus ont été condamnés à un an de prison avec sursis et à deux ans de suspension de l’administration pénitentiaire, les quatre autres à six mois de prison avec sursis et un an de suspension de l’administration pénitentiaire.

      Ces gardiens, employés à la prison de Sequedin près de Lille, avaient été placés en garde à vue le 27 septembre, sur la base d’une plainte d’un prisonnier, puis sous contrôle judiciaire.

      Le parquet avait requis six mois de prison pour cinq d’entre eux, et huit mois pour le premier surveillant, responsable de l’équipe, ainsi qu’une interdiction définitive d’exercer dans la fonction publique pour tous.

      Au cours de l’audience, le 13 octobre, ces six hommes, âgés de 30 à 44 ans, avaient reconnu les faits, qui s’étaient produits le 3 janvier dernier, quand ils étaient intervenus pour un tapage dans une cellule.

      Sous mandat de dépôt dans le cadre d’une enquête pour trafic de stupéfiants, le prévenu plaignant avait été découvert nu sous la douche, avec une poêle dans la main, en train d’insulter son codétenu. La scène avait été filmée par les caméras de vidéosurveillance de la prison.

      Diffusé durant l’audience en octobre, l’enregistrement montre les surveillants sortir le détenu de sa cellule, puis le menotter, les mains dans le dos, entièrement nu, avant de le traîner sur le sol sur quelques mètres.

      Pendant ce transfert de plusieurs minutes, il subira des violences, notamment un taquet derrière la tête qui le fait chuter ou encore des coups de pied. La vidéo montre également la victime jetée nue dans une flaque d’eau, au milieu d’une cour humide, juste avant d’être amenée dans le quartier disciplinaire.

      Le prévenu violenté s’était vu délivrer une incapacité de travail inférieure à sept jours.

      #violences_pénitentiaires

    • Traitements inhumains et dégradants à la prison de Bordeaux-Gradignan : la spectaculaire dérobade du Conseil d’État
      https://oip.org/communique/traitements-inhumains-et-degradants-a-la-prison-de-bordeaux-gradignan-la-specta

      Par une décision du 10 novembre 2022, le Conseil d’Etat a rejeté, sans audience, la requête formée par l’OIP, l’Ordre des avocats du Barreaux de #Bordeaux, le SAF et l’A3D à propos du centre pénitentiaire de Bordeaux-Gradignan. En dépit des conditions de détention inhumaines et dégradantes dans cet établissement notoirement insalubre et surpeuplé, il écarte les demandes d’améliorations réclamées par ces organisations.

      #OIP #CGLPL #surpopulation_carcérale

    • En réalité, le « coût » de revient du prisonnier doit être nettement plus élevé. Apparemment, il est calculé ici en intégrant diverses dépenses (repas, eau, chauffage, frais de personnel) (voir ce lien). Mais il faut en réalité ajouter bien des frais « annexes » ; dont probablement la location des établissements construits sous le régime des partenariats privé/public (compter un bon million d’euros/mois par établissement). Le chiffre de 110 euros/mois comprend-il les seuls personnels « surveillants » (sinon, les effectifs réels de l’administration pénitenciaire et leurs coûts sont bien plus élevés). Il faut ajouter à cela également tous les frais liés à l’aide à la réinsertion (formations, enseignements, etc) dont une partie est prise en charge par l’EN à ma connaissance), et enfin les coûts des soins de santé (même s’ils sont très insuffisants). Il faudrait quantifier également l’apport financier de nombreux bénévoles, qui entre en ligne de compte dans les frais engendrés par ce système aussi coûteux qu’inefficace. Et je dois en oublier...

  • « Le vrai scandale, ce n’est pas le karting, mais l’état lamentable de nos prisons », Dominique Simonnot, contrôleuse générale des lieux de privation de liberté.

    C’est l’immense événement de la rentrée ! Non, pas la guerre en Ukraine, ni les feux de forêt, l’eau qui manque partout, ou les pauvres qui dorment à la rue, non, le vrai « scandale » de ces derniers jours est ce jeu organisé à la prison de Fresnes, une des plus vétustes de France, surpeuplée à 144 %. Un jeu nommé « KohLantess », en référence au programme télévisé « Koh Lanta ». Trois équipes – surveillants, détenus, jeunes voisins libres de la ville – s’affrontent autour d’un quiz de culture générale, dans une course en portant des bassines d’eau, puis, d’un côté et de l’autre d’un baquet, pompeusement nommé « piscine », ils tirent sur une corde jusqu’à faire tomber l’adversaire à l’eau.

    Enfin et c’est là tout l’objet du « débat », deux des 1 918 prisonniers de Fresnes (Val-de-Marne) participent dans la cour réaménagée de l’établissement à une course de kart.

    Le « team surveillant » a gagné, chaudement félicité par le « team détenus ». Et le directeur de la prison a distribué – c’était le but de la journée – des chèques venus de dons et de sponsors à trois associations caritatives œuvrant pour les enfants.

    Voilà le drame qui a déclenché une avalanche de déclarations indignées, furieuses, dénonçant des prisons « Club Med », « colonies de vacances », mettant en regard « les enfants qui ne partent pas à la mer » avec « des criminels » qui s’amusent en braillant, « sur le dos de nos impôts ». Une telle hypocrisie, c’est rare ! D’abord parce que cette journée n’a rien coûté aux contribuables, tous les frais ayant été réglés par la société de production. Ensuite, ces réquisitoires viennent d’élus et de responsables politiques qui, connaissant l’état honteux de nos prisons et leur surpopulation encore jamais atteinte dans notre histoire, osent, pour des raisons politiciennes, faire croire à nos concitoyens que la vie carcérale se résume à cette journée. Le vrai scandale, ce n’est pas le karting, mais l’état lamentable de nos prisons.

    Auraient-ils oublié le formidable rapport parlementaire « Prisons, une humiliation pour la République » [https://www.senat.fr/rap/l99-449/l99-4491.pdf], qui, en 2000, avait secoué la France, démontrant la vie affreuse du peuple des cellules. Un grand peuple de 72 000 habitants aujourd’hui entassés dans 60 700 places. Une partie d’entre eux, qui se trouvent dans des maisons d’arrêt (où sont détenus des condamnés à de courtes peines et des prévenus, donc présumés innocents), enfermés en cellule vingt-deux heures sur vingt-quatre, à deux, à trois, parfois même à six ou huit, voient cavaler des punaises de lit qui les piquent, des cafards qui leur galopent sur le corps.

    Les chantres de l’indignation

    Dans leur mauvaise foi, ces coryphées de la bien-pensance ignorent-ils que beaucoup parmi ces prisonniers renoncent à leur unique promenade quotidienne, laissant y partir leurs codétenus, pour se précipiter aux toilettes afin d’y être enfin tranquilles ? Ignorent-ils que 1 860 détenus dorment sur un matelas par terre, contraints de boucher leur nez avec du papier-toilette pour éviter d’aspirer les vermines ? Ignorent-ils qu’il faut attendre des mois pour voir un médecin, un psychiatre ? Des mois encore pour obtenir un travail ou ne jamais l’obtenir ? Et des mois encore pour accéder – ou ne jamais y accéder – à un atelier d’écriture, de théâtre, ou à toute autre activité donnant à apprendre, à savoir, à connaître, à vivre ensemble ? C’est-à-dire à préparer leur sortie, leur retour à la vie en société, afin que, comme le dit la loi, ils sortent meilleurs qu’ils n’y étaient entrés. Ignorent-ils, ces chantres de l’indignation calculée, que des prisonniers en viennent, faute de dentiste, à percer eux-mêmes leur abcès dentaire ?

    Ignorent-ils que des grabataires, des détenus âgés, gravement handicapés, ont été découverts par l’équipe du contrôleur général des lieux de privation de liberté à l’abandon, faute d’aides-soignantes et d’infirmières, baignant dans leurs excréments, incapables de se relever quand ils tombent ? Ignorent-ils que le médecin de la prison appelait à l’aide depuis des années et a fini, écœuré, par démissionner ?

    Savent-ils que plus de cent détenus se suicident chaque année en prison ? Ont-ils vu les rats qui grouillent dans les cours de promenade ? Ignorent-ils que ces conditions lamentables rejaillissent sur la mission des surveillants, devenue épouvantable ? C’est donc cela que ces moralistes nomment « colonies de vacances » ou « Club Med » !

    Chut ! Ni vu ni connu

    Plus sérieusement, et au-delà de son but caritatif, cette journée de Fresnes avait un côté récréatif, certes, mais prévu par la loi selon laquelle « l’administration pénitentiaire doit offrir aux détenus des activités récréatives ». Pourquoi ? Parce que s’amuser quelques minutes, voire quelques heures, au milieu d’une détention si dégradée, participe de la réinsertion.

    Et puisqu’il faut bien répéter l’évidence, à l’exception de quelques-uns, les détenus sont destinés à sortir un jour. Toutes les études le montrent : une sortie préparée, puis accompagnée par les services pénitentiaires d’insertion et de probation, réduit considérablement la récidive. Et s’il est un coût qui doit nous ébranler, c’est celui de 110 euros par jour et par détenu, pour végéter dans les conditions décrites plus haut.

    Qu’avons-nous vu sur cette vidéo de vingt-cinq minutes aujourd’hui supprimée en raison du « scandale » ? Des détenus et des surveillants riant ensemble, heureux que, pour une fois, tout se passe dans une ambiance bon enfant, sans heurts, ni tension, ni violences qui sont, hélas, le lot des journées carcérales.

    En fait, ces images, pour bien faire, auraient dû ne jamais être diffusées. Quelle hypocrisie ! Ainsi ne sont ni filmés ni connus les matchs de boxe, de volley, de football entre surveillants et détenus, les concerts de rap, de rock, ni les sorties en VTT, à escalader, à parcourir la forêt. Mais chut ! Ni vu ni connu, ça n’existe pas… Hypocrisie encore.

    Enfin, comment expliquer que nos voisins allemands, entre autres, réussissent avec vingt millions d’habitants de plus que nous à compter 13 000 détenus de moins, selon Prison Insider ? Parce qu’eux croient en la réinsertion dans les murs, avec de nombreuses activités, festives ou pas, et surtout à la sanction hors les murs, grâce à un taux d’alternatives à l’enfermement largement supérieur au nôtre.
    Que retenir de ce faux scandale du karting à Fresnes ? Sinon qu’il sert à masquer le vrai scandale du ratage total de notre politique pénale et pénitentiaire, et de cette innommable surpopulation carcérale. Pour faire plaisir, il faut donc que les prisonniers souffrent dans leur chair, s’ennuient à crever, et subissent, pour finir, ce qu’il faut bien nommer une forme de châtiment corporel.

    https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/08/24/dominique-simonnot-le-vrai-scandale-ce-n-est-pas-le-karting-mais-l-etat-lame

    jets privés et jet-skis pour les uns, pas de karting les autres

    #prison

    • @desdetenus, 9:09 PM · 24 août 2022
      https://twitter.com/desdetenus/status/1562517390105378816

      Pas d’eau courante à la prison de Nanterre depuis 11h ce matin. Pas d’eau du robinet, pas de possibilité de tirer la chasse d’eau …

      Update : à 23h38, toujours pas d’eau. Les matons ont distribués quelques bouteilles d’eau aux cellules qui réclamaient de l’eau via les interphones…
      La Fronseee en 2022 🤡

      Update bis : L’eau vient d’être rétablie à 13h10 à la maison d’arrêt de Nanterre.
      Durée de la coupure : 26h15 🤡

    • Derrière Kohlantess, la violence de la prison – L’envolée - 23 Août 2022
      https://lenvolee.net/derriere-kohlantess-la-violence-de-la-prison

      Le tsunami d’extrême droite qui s’est déversé dans les médias et sur les réseaux sociaux au prétexte d’une malheureuse animation à la prison de Fresnes achève de prouver que maintenant qu’il est ministre des prisons, l’ex-avocat Superdupont-Moretti n’assure plus la défense de grand-chose – si ce n’est celle de positions fascistes. Au-delà de cette drague éhontée, il est important de rappeler que les animations telles que « Kohlantess » – et les polémiques qu’elles suscitent – masquent avant tout la violence pénitentiaire et la nature mortifère de la prison.

    • « Le vrai scandale des prisons françaises », par #Didier_Fassin - 27 août 2022
      https://www.nouvelobs.com/societe/20220827.OBS62444/le-vrai-scandale-des-prisons-francaises-par-didier-fassin.html

      Dans ce futur imaginé où le ministre de la Justice bénéficierait de toutes ces informations, il trouverait peut-être des arguments à opposer à celles et ceux qui, par démagogie autant que par ignorance, considèrent qu’on en fait trop pour les prisonniers, plutôt que de les rejoindre dans leur feinte colère contre le supposé laxisme du monde pénitentiaire.

    • Commission des lois en visite à Fresnes : l’envers du décor
      https://oip.org/communique/commission-des-lois-en-visite-a-fresnes-lenvers-du-decor

      Mercredi 17 octobre, la commission des lois se réunira à la maison d’arrêt de Fresnes. Au moment où les députés sont appelés à adopter le projet de loi de finances 2019, ce déplacement inédit contraste avec la réalité des chiffres : la rénovation de cette prison, emblématique de conditions de détention particulièrement indignes, n’est toujours pas à l’ordre du jour.

      Cette visite se veut emblématique. La commission des lois réaffirme ici l’attention qu’elle porte à la question des prisons. Une initiative qui aurait de quoi réjouir si Fresnes n’était pas par ailleurs emblématique de l’inertie des politiques pénitentiaires successives : vétuste, insalubre, surpeuplé, cet établissement est pointé du doigt depuis des années pour ses conditions de détention particulièrement dégradées, a fait l’objet d’une récente décision de justice ordonnant des travaux de rénovation, est sous la menace d’une condamnation de la Cour européenne des droits de l’homme… sans qu’à aucun moment le changement demandé et attendu n’ait lieu. En 2000, la ministre de la Justice Elisabeth Guigou annonçait sa complète réhabilitation. Elle avait même « décidé et obtenu les crédits correspondants », selon ses déclarations. Et puis rien. Près de vingt ans plus tard, cette rénovation n’est même pas prévue dans le budget 2019 sur lequel les députés de la commission des lois auront bientôt à se prononcer. Certes, 0,5 million d’euros sont crédités pour des « études préalables ». Un montant qui fait pâle figure à côté des 678 millions d’euros prévus pour la construction de nouvelles prisons. Cette année comme chaque année, le budget pénitentiaire est englouti par les projets immobiliers au détriment de l’entretien et de la rénovation des établissements existants, contraignant les personnes qui y sont détenues à endurer des conditions de vie souvent inhumaines. À la maison d’arrêt de Fresnes, ce sont 2 575 prisonniers qui s’entassent dans un espace prévu pour 1 404 personnes, en présence de cafards, de punaises et de rats. Une situation intenable alors que, des années après l’annonce d’une rénovation complète, nous en sommes encore au stade des études.

      Fresnes - état des lieux (2017) #OIP
      https://seenthis.net/messages/648952
      Une caractéristique des prisons françaises est le manque d’activités hors cellule et l’oisiveté qui en découle.
      https://oip.org/en-bref/quelles-activites-sont-proposees-aux-personnes-detenues

    • Laélia Véron
      https://twitter.com/Laelia_Ve/status/1564668342958526464

      Les polémiques passent vite dans les médias mais elles ont des conséquences qui durent, elles. Suite à #Kohlantess dans la prison où je bosse (et sans doute ailleurs) la plupart des activité est sur pause. Par ex le Goncourt des détenus ou le module sur les violences familiale

      Ça fout en l’air un travail élaboré par beaucoup pendant des mois et des mois. Et tout ça pour une campagne entretenue par des personnes qui n’en ont sans doute pas grand chose à faire mais avaient juste besoin d’une polémique de fin d’été.

      Si on me demande pourquoi c’est sur pause : parce que tout le monde stresse, et tout le monde veut être sûr·e d’avoir 500 validations hiérarchiques avant de mettre en place lesdites activités.

      Il n’y a pas une grande autorité qui nous a demandé d’annuler ces activités ou de les mettre sur pause. C’est plus pernicieux que ça:la polémique a fait peur à tout le monde, et maintenant tt est bcp plus lent et compliqué à organiser (alors que ce n’était déjà pas facile avant !)

      Merci à toutes les personnes qui vont continuer à se battre pour maintenir ces activités par ex
      @LaFabOperaVDL qui vient présenter l’opéra en détention.
      Si vous voulez en savoir plus sur la prison il faut suivre l’
      @OIP_sectionfr et la revue Dedans/dehors

  • Le numéro 55 du journal interdit en prison : lisez et relayez l’article incriminé
    https://lenvolee.net/proces-des-surveillants-responsables-de-la-mort-de-sambaly-diabate

    Il n’y a pas de « diffamation » dans cet article : il montre simplement comment l’administration pénitentiaire et la justice travaillent main dans la main pour protéger les surveillants les plus violents, même quand ils tuent un homme. Nous vous demandons de le relayer le plus massivement possible. La machine d’État ne fera pas taire L’Envolée ; elle ne réduira pas au silence les prisonniers et les prisonnières, qui ont raison de se révolter. Source : L’envolée

  • L’illusion du « toujours plus » carcéral
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/05/03/l-illusion-du-toujours-plus-carceral_6124556_3232.html

    La surpopulation des #prisons_françaises, source de violence et de tensions, a atteint un nouveau record. A l’heure où l’Allemagne et les Pays-Bas montrent que cette fuite en avant n’est pas une fatalité, il est temps d’assumer une politique contrôlée de désinflation carcérale.

    Le quinquennat côté prisons : beaucoup de bruit pour rien
    https://oip.org/analyse/le-quinquennat-cote-prisons-beaucoup-de-bruit-pour-rien
    https://twitter.com/OIP_sectionfr
    https://lenvolee.net/permis-de-tuer-des-flics-appels-depuis-les-cra-de-vincennes-et-du-mesnil-a

    Discussion autour de deux récents meurtres policiers : Zakaria Mennouni est décédé le 27 avril, parce que le 21 avril des flics l’avaient tasé, avaient tiré au LBD puis au flingue sur lui ; dimanche 24 avril, le soir de la réélection d’Emmanuel Macron, un policier a tué deux personnes au fusil d’assaut en plein centre de Paris, vers le Pont Neuf. Un syndicat fasciste de flics a appelé à un rassemblement pour revendiquer encore une fois son permis de tuer, le lundi 2 mai. Urgence notre police assassine a appellé à un contre rassemblement au même endroit : place Saint-Michel, à 12h.

    #lenvolée #OIP #macron_démission #surpopulation_carcérale

  • Livraison de LBD dans les prisons d’Auvergne-Rhône-Alpes – Observatoire International des Prisons
    https://oip.org/analyse/livraison-de-lbd-dans-les-prisons-dauvergne-rhone-alpes

    Depuis la fin de l’année 2020, l’intégralité des #prisons de la région pénitentiaire de Lyon sont équipées de lanceurs de balles de défense (LBD). Une décision qui fait grincer des dents jusqu’au sein de l’administration pénitentiaire. D’une plus-value contestable au regard des armes déjà disponibles, ce déploiement illustre surtout la priorité donnée à une approche ultra-sécuritaire. Et vient souligner en creux l’absence de moyens mis sur l’humain et le dialogue.

    Charline Becker #OIP


    dessin de gwen tomahawk pour @cqfd
    http://cqfd-journal.org/Au-sommaire-du-numero-198-en

    [... La plus-value de cette arme par rapport à l’arsenal existant laisse de nombreux surveillants perplexes. « On a d’autres choses pour le maintien de l’ordre : dispositif de dispersion, Gomm-cogne (Pistolet qui tire des balles en caoutchouc de calibre 6 ou 9mm.), fusil à pompe , etc. », complète Jean. « Quand il y a un mouvement collectif, les #Éris(4) sont là pour ça ! Je ne vois pas l’apport du #LBD. On va finir avec des chars d’assaut si on continue comme ça », s’emporte un autre surveillant.]

    Si certains matons commencent à tousser suite à cette #dérive_sécuritaire les quartiers populaires, eux le savent depuis longtemps !
    https://seenthis.net/messages/914316

  • Lorient-Ploemeur : l’indignité des conditions de détention condamnée – Observatoire International des Prisons
    https://oip.org/communique/lorient-ploemeur-lindignite-des-conditions-de-detention-condamnee

    Saisi par l’OIP et l’ordre des avocats du barreau de Nantes, le tribunal administratif de Rennes a ordonné à l’administration pénitentiaire d’agir contre l’indignité des conditions de détention au centre pénitentiaire de Lorient-Ploemeur. Une décision qui vient rappeler, en plein débat sur la création d’une voie de recours permettant aux détenus de contester leurs conditions de détention, que seule une véritable politique de déflation carcérale serait à même de redresser la situation que connaissent les établissements pénitentiaires français depuis de très nombreuses années.

    #surpopulation_carcérale #OIP #prisons

  • Surpopulation carcérale : face à l’urgence, le réflexe prison a la peau dure – Observatoire International des Prisons
    https://oip.org/communique/surpopulation-carcerale-face-a-lurgence-le-reflexe-prison-a-la-peau-dure

    Alors que la population carcérale a augmenté de manière quasi constante ces derniers mois, de nombreux établissements pénitentiaires affichent désormais des taux inquiétants de sur-occupation. La propagation du virus en détention, conjuguée à des décisions de justice en cascade qui enjoignent à la France de garantir la dignité des personnes détenues, devraient pourtant inciter le gouvernement à prendre des mesures à la fois urgentes et drastiques.

    #OIP #prison #surpopulation_carcérale

  • Prisonnier et exilé : le calvaire d’un détenu d’outre-mer
    https://www.mediapart.fr/journal/france/060717/prisonnier-et-exile-le-calvaire-d-un-detenu-d-outre-mer

    Comme des centaines de détenus nés dans les #Dom-Tom, le Guadeloupéen #Fabrice_Boromée purge sa peine en métropole, à des milliers de kilomètres des siens, sans possibilité de recevoir des visites. Ce qui rend sa réinsertion impossible. Son avocat espère faire condamner la #France par la Cour européenne des droits de l’homme.

    #Ban_Public #Guadeloupe #OIP #Prison

  • Refusons la constitutionnalisation de l’état d’urgence.

    > L’urgence d’en sortir - Observatoire International des Prisons OIP

    Paris, le 27 janvier 2016 — Au côté d’autres associations et de professionnels du droit, l’OIP publie aujourd’hui une analyse approfondie du régime juridique de l’état d’urgence et des enjeux de sa constitutionnalisation dans le projet de loi dit « de protection de la nation ». Profondément inquiets des conditions dans lesquelles la constitutionnalisation de l’état d’urgence est présentée et discutée, et des risques d’une intégration des mesures d’exception dans le droit commun, ses auteurs ont été animés par la volonté de mettre à la disposition du public une analyse approfondie du régime de l’état d’urgence et des implications de son inscription dans le texte de la Constitution. Ils et elles souhaitent contribuer ainsi à nourrir le débat qu’exige un texte aussi lourd de conséquences pour les droits et libertés les plus fondamentales.

    Télécharger l’analyse en PDF http://oip.org/images/Analyse_regime_juridique_etat_urgence.pdf

    > Manifestation Refusons la déchéance de nationalité et la constitutionnalisation de l’état d’urgence
    Samedi 30 janvier / 14h30 / Paris (République)

    > France entière -par villes : http://www.nousnecederonspas.org/wp-content/uploads/2016/01/Liste-des-manifestations-et-des-rassemblements-en-France-12.pdf

    Les associations et organisations syndicales regroupées autour de l’appel « Nous ne céderons pas ! » et ayant lancé la pétition « Pour nous, c’est définitivement non ! », contre la réforme constitutionnelle, appellent à manifester le samedi 30 janvier 2016 partout en France et à Paris, à 14h30, place de la République.
    Elles expriment leur refus de la réforme constitutionnelle et leur exigence de la levée de l’état d’urgence.
    Plus d’infos et la carte des manifestations partout en France : https://etatdurgence.fr

    #Observatoire_International_des_Prisons #oip #état_d'urgence #constitutionnalisation_de_l’état_d’urgence #libertés_fondamentales
    #PS #Social_démocratie #gouvernement_Hollande #Valls #Urvoas #Nous_ne_céderons_pas
    #etatdurgence.fr

  • Urvoas, l’homme du « Patriot Act à la française.

    Député du Finistère, proche de Valls, il a porté contre toutes les oppositions la loi renseignement. Il en a été l’initiateur, le rapporteur, et celui qui l’a le plus amendé, quitte à mettre le gouvernement en minorité et apparaître comme le relais des services.

    http://www.mediapart.fr/journal/france/150615/urvoas-lhomme-du-patriot-act-la-francaise

    • « Urvoas a le dos un peu large, nuance le député écologiste Sergio Coronado, hostile à la loi. Autant il a inspiré des pans entiers du texte [#pjlrenseignement], autant les dispositifs les plus contestés, comme les boîtes noires ou les algorithmes, me semblent s’être imposés dans les arbitrages gouvernementaux. » Si tel est le cas, Jean-Jacques Urvoas n’en a rien laissé paraître.

      Pour les observateurs, il est un peu un mystère. Voilà un parlementaire qui s’impose parfois face au gouvernement – dans un pays où le Parlement est souvent réduit à être une simple chambre d’enregistrement, c’est assez rare – et qui assume sa ligne sécuritaire sans même que ses camarades semblent s’en émouvoir, à tel point qu’il est devenu la bête noire des associations de défense des libertés publiques. Élu en 2007 à l’Assemblée, il passe pourtant d’abord pour un promoteur des droits. Il est favorable à la fusion des ministères de l’intérieur et de la justice, s’oppose à la Loppsi de Nicolas Sarkozy et au fichage généralisé. Fin juriste (il est professeur de droit à l’université), il est d’abord remarqué pour son travail sur les prisons – une partie de sa réserve parlementaire est versée à l’Observatoire des prisons (#OIP), peu soupçonnable de dérive sécuritaire…

      À la même époque, il s’entiche des questions de #sécurité. Il a un boulevard : au PS, personne ou presque ne s’y intéresse, dans un parti où le sujet tétanise nombre de responsables politiques, obnubilés par le souvenir du 21-avril 2002 et des procès en laxisme de la droite. Très vite, Urvoas s’impose. En mai 2009, au sein du PS, la première secrétaire Martine Aubry nomme ce strauss-kahnien au poste de secrétaire national chargé des questions de sécurité.

      (…) Ce « virage », Urvoas le dément. Il jure qu’il n’a pas varié de ligne. En début d’année 2011, le député du Finistère, ancien collaborateur du maire de Quimper, Bernard Poignant, fait une rencontre décisive. Floran Vadillo est l’un des rares universitaires spécialisés dans le #renseignement.

      (…) Au mois d’avril 2011, Jean-Jacques Urvoas et Floran Vadillo [aujourd’hui son collaborateur parlementaire] formalisent leur projet de réforme dans un essai de la Fondation Jean-Jaurès, « Réformer les services de renseignement », qui formule 36 propositions.

      #services_secrets

  • #Livre
    Passés par la case #prison
    OBSERVATOIRE INTERNATIONAL DES PRISONS (#OIP)

    Marie-Hélène est coiffeuse. Christophe anime un jardin partagé à cinquante mètres de la cité de son enfance. Sacha termine ses études de droit et rêve de devenir avocat. Des gens presque ordinaires... qui sont tous d’anciens détenus.
    Dans le cadre de la campagne « Ils sont nous » de l’Observatoire international des prisons (OIP), ils ont raconté leur parcours à un écrivain : leur vie avant d’avoir affaire à la justice, ce moment où ils ont « basculé », leur découverte de la détention et la trace qu’elle a laissée.
    Issus de ces rencontres, huit textes bruts en forme de portraits, d’instants de vie, d’histoires cabossées. Ils nous rapprochent de la vérité crue, celle de l’humain derrière le fait divers. Celle de familles qui se débattent et ne voient pas, de l’école qui oriente vers le décrochage, du quartier qui offre ses cursus parallèles, de la justice et de la prison qui assènent leurs coups.
    Les #témoignages de ces anciens détenus et les regards d’écrivains bousculent les images de monstres, racailles ou irrécupérables. Ils nous amènent à voir ce que la réponse carcérale met à l’abri des regards : le clair et l’obscur existent en chacun de nous.

    http://www.editionsladecouverte.fr/catalogue/index-Passes_par_la_case_prison-9782707183286.html
    #détention

  • Le travail en prison, un boulot comme un autre ? - Libération
    http://www.liberation.fr/societe/2014/03/21/le-travail-en-prison-un-boulot-comme-un-autre_988916

    En revanche, et c’est là le principal succès des défenseurs de Marylin Moureau, la cour d’appel a estimé que « le fait que le travail soit accompli en détention ne saurait justifier à lui seul le montant dérisoire accordé, très inférieur au montant du minimum légal ». Autrement dit : « La cour a jugé que même privé de contrat de travail, un détenu a le droit à une rémunération décente, c’est-à-dire le smic horaire », explique Me Julien Riffaud. La juridiction a accordé à la plaignante 2 358 euros au titre de rappels de salaire. « La cour a suivi notre calcul, précise l’avocat. On demandait l’application de la convention collective du secteur, qui prévoit 9,50 euros bruts de l’heure. » Selon la loi pénitentiaire de 2009, Marylin Moureau aurait dû toucher une rémunération brute représentant 45% du smic horaire. Elle en était en réalité bien loin. « Elle percevait entre 1,60 et 2 euros bruts de l’heure. A raison de 60 heures par mois, ça faisait en gros 90 euros mensuels », détaille Me Riffaud.

    #travail #prison #droit #smic #oip

  • L’OIP s’inquiète de « l’impasse sur les prisons » du projet de réforme pénale | Libertés surveillées
    http://libertes.blog.lemonde.fr/2013/11/05/loip-sinquiete-de-limpasse-sur-les-prisons-du-projet-de-reform

    L’OIP s’inquiète de « l’impasse sur les prisons » du projet de réforme pénale❞

    L’OIP est inquiète : le projet de réforme pénale adopté le 9 octobre en conseil des ministres « fait l’impasse sur une préconisation essentielle de la conférence de consensus : réformer la prison ».

    Le jury de la conférence de consensus sur la prévention de la récidive, qui a rendu ses conclusions en février au premier ministre, appelait à « une réforme profonde des conditions d’exécution de la peine privative de liberté », et le candidat Hollande avait lui aussi souhaiter « adapter les lieux d’enfermement à leur objectif de réinsertion dans la société ». L’observatoire international des prisons constate qu’il n’en est plus vraiment question dans le projet de réforme pénale.

    Pour l’association, les prisons restent régies « par une logique archaïque de bannissement et de châtiment » ; « les conditions de survie en milieu carcéral sont antinomiques avec la prise de conscience, la sociabilisation et l’acquisition des compétences », autant « d’effets nocifs, qui favorisent la récidive ».

    L’OIP publie ainsi une longue note, restée sans suite, adressée au ministère de la justice en juin dernier, en soulignant 12 points, inspirés des principes préconisés par le Conseil de l’Europe.

    #prison #réforme_pénale#OIP

  • Paris, le 9 août 2013

    Communiqué OIP : Le boulet fiscal d’un sortant de prison

    41 603 euros d’impôts sur le revenu : c’est la somme réclamée à un sortant de prison sur la base d’une saisie effectuée lors de son arrestation. Au cours de son interpellation pour trafic de stupéfiants (il a reconnu vendre du cannabis depuis 3 ans), les services de police avaient saisi chez Y.B. 60 700 euros en espèces et 305 grammes de résine de cannabis (d’une valeur estimée à 1 067 euros). Il se voit ainsi réclamer des impôts sur des revenus tombés dans les caisses de l’Etat, au risque d’entraver ses nombreuses démarches de réinsertion depuis sa sortie de prison le 19 décembre 2012.

    Sorti de prison sans ressource et sans logement stable après un an et demi de détention, Y.B. s’est engagé dans un parcours de réinsertion, dans le cadre d’une mesure de sursis avec mise à l’épreuve. Il obtient un emploi en contrat aidé dans une entreprise d’insertion, rémunéré au SMIC. Un travail qu’il parvient à assumer en dépit de périodes sans logement et d’autres en hôtel à 650 euros par mois. A partir de juin 2013, une association lui fournit un hébergement dans un appartement collectif, moyennant participation financière.

    Un parcours qui se trouve aujourd’hui compromis par les exigences de la Direction générale des finances publiques de lui verser une somme astronomique. Quelques jours avant sa libération, Y.B. a reçu une mise en demeure de la Direction générale datée du 5 décembre 2012 lui indiquant : « en application des dispositions du Code général des impôts, vous êtes présumé avoir perçu un revenu imposable équivalent à la valeur de ces biens » (espèces et cannabis saisis lors de son interpellation). Lui sont demandés 23 933 euros au titre de l’impôt sur le revenu et 15 227 euros au titre des prélèvements sociaux (CSG, contribution au remboursement de la dette sociale…). Le tout sera majoré à plusieurs reprises pour défaut de paiement, pour atteindre au 26 juillet 2013 la somme de 41 603 euros.

    A sa sortie, Y.B. engage auprès des services fiscaux une demande de délai de paiement. Un échéancier de 50 euros par mois lui est accordé pour sa dette d’impôt sur le revenu. Mais en juillet, son salaire est intégralement saisi pour le paiement des prélèvements sociaux, causant en outre un prélèvement de 106 euros de sa banque pour les frais d’avis à tiers détenteur. Si Y.B. « était soucieux de régulariser ses dettes, il se retrouve aujourd’hui sans ressource tout en travaillant », déplore son travailleur social. Ajoutant qu’il ne peut plus assurer le paiement de sa participation à l’hébergement à l’association qui le prend en charge, ni « acheter son Pass Navigo pour se rendre au travail ». Pour parfaire le caractère absurde de la situation de Y.B., le niveau de revenu porté sur son avis d’imposition lui interdit l’accès à toute prestation sociale.

    A deux reprises, le travailleur social de Y.B. a adressé un courrier aux ministres de la Justice et de l’Economie et des Finances. Il leur indique que cette situation « met à mal l’insertion de Y.B » et qu’il paraît « ubuesque » de payer l’impôt sur un revenu saisi et « issu d’un trafic » pour lequel il a été condamné. Il ajoute que « le signal envoyé par l’administration fiscale » lui paraît « être à l’opposé des conclusions de la conférence de consensus sur la lutte contre la récidive ». Et de son travail d’accompagnement socio-éducatif, « où l’accent est mis sur la réinsertion afin d’éviter la récidive ». Deux courriers restés à ce jour sans réponse, alors que Y.B. n’en voit « plus le bout » et se demande désormais s’il va « réussir à s’en sortir ».

    #prison #reinsertion #administration_fiscale #petite_entreprise #OIP

  • « Des surveillants en armure passaient les détenus à tabac » - Libération
    http://www.liberation.fr/societe/2013/07/04/des-surveillants-avec-casque-et-armure-passaient-a-tabac-les-detenus_9158

    « Des surveillants en armure passaient les détenus à tabac »

    Interview Samuel Gautier de l’Observatoire des prisons dénonce des actes de maltraitances à l’égard de détenus, commis en quasi impunité dans une prison près de Lyon.
    Recueilli par Marie Piquemal

    L’Observatoire international des prisons rend public ce jeudi un rapport confidentiel de l’Inspection des services pénitentiaires datant de 2011. Les faits décrits sont accablants. Des gardiens de la prison de Saint-Quentin-Fallavier, près de Lyon, auraient commis pendant plus d’un an des actes de violences graves à l’encontre de détenus, dans l’impunité quasi-totale. « Le système de maltraitance de détenus mis en place entre avril 2009 et juillet 2010 est avéré », assure l’OIP qui dénonce « l’inertie des autorités judicaires et de contrôle permettant à de graves abus de perdurer ». Samuel Gautier, chargé d’enquête à l’Observatoire, explique.
    Les faits remontent à quatre ans. Quand avez-vous pris connaissance de ce qu’il se passait ?

    Assez rapidement, en fait. Nous avons commencé à recevoir des courriers de détenus se plaignant des conditions de traitement. C’était en mars-avril 2010. Les faits qu’ils décrivaient étaient particulièrement graves, comme ce prisonnier qui reçoit un coup de tête par un agent pénitentiaire pour une banale histoire d’ouverture de porte. Cet autre passé à tabac, et qui s’en est sorti avec un traumatisme crânien et un nez cassé. Plusieurs racontaient les humiliations, les privations répétées et sans jusitifications. Certains surveillants entraient même dans les cellules avec casque et armure (comme les CRS) avant de donner coups de pieds et coups de poings.

    #prison #maltraitance #OIP

  • La prison refuse de le payer 1,88 euro #Travail #Prison
    http://www.europe1.fr/Faits-divers/La-prison-refuse-de-le-payer-1-88-euro-1408577

    Pas question pour la maison d’arrêt de Mulhouse de payer les 55 centimes de l’heure en plus dus à l’un de ses détenus. Durant près de six mois, Mathieu a travaillé à la bibliothèque de la prison pour 1,33 euro de l’heure. Une somme non conforme à la loi pénitentiaire adoptée en 2009 et qui impose une rémunération au moins supérieure ou égale à 20% du Smic, soit 1,88 euro de l’heure. Au final, le détenu en question que 112 euros par mois alors qu’il aurait dû toucher 158 euros.

    A sa sortie de prison, Mathieu a pris connaissance de la réglementation et a réclamé la somme qui lui était due. « Mais la direction de l’établissement a refusé de faire droit à sa demande arguant que ’la rémunération ne se fait pas en heure mais sur la base d’une journée de travail’ », indique un communiqué de l’Observatoire international des prisons. Sauf que cet argument se réfère à l’ancienne législation.

    #smic #PPP #oip

  • Prisons : les surveillants refusent une meilleure cantine pour les détenus | Rue89Lyon
    http://www.rue89lyon.fr/2012/04/02/prisons-surveillants-refusent-meilleure-cantine-pour-les-detenus

    La tendance à la privatisation des services carcéraux est une nouvelle fois mise en avant. Si l’Etat conserve ses fonctions régaliennes de direction, de surveillance et de greffes, les autres services, blanchisserie, restauration, transport et maintenance, n’échappent pas à la tendance des partenariats public-privé. Syndicats et militants associatifs trouvent ici un point d’accord.

    Pour Elsa Dujourdy de l’OIP, « le choix de la privatisation pose de sérieux problèmes. Avant, l’accueil des familles pour les parloirs était géré par le milieu associatif, ce qui n’avait pas de coût. Désormais c’est en gestion privée. Le lien social se restreint alors que les familles ont souvent besoin de conseils juridiques et de soutien. »

    #prison #cantines #oip #korber #robin_des_lois #ufap #fo #ppp #privatisation #nutella

  • Vers un numerus clausus en prison ?
    http://www.europe1.fr/France/Vers-un-numerus-clausus-en-prison-1373539

    Tout en se félicitant de la philosophie exposée par la ministre, les trois organisations ont estimé que « seule une véritable politique réductionniste permettrait de mettre un terme à la surpopulation et de garantir enfin le respect du principe de l’encellulement individuel ». « Au-delà des mots », elles ont dit attendre des « actes forts et courageux ».

    L’instauration d’un numerus clausus dans les établissements pénitentiaires, selon la règle un détenu = une place de prison quitte à limiter les entrées et favoriser les sorties, est un vieux débat de la politique pénale. Une proposition de loi socialiste soutenant ce projet avait été rejetée en 2010. La suppression des peine planchers promise par le gouvernement, recommandée dans la pratique des magistrats par la Chancellerie, n’a pas encore été votée.

    #prison #numerus_clausus #Baumettes #Taubira #OIP #SM

  • BAUMETTES : Bien sûr, personne ne savait... !!!
    http://directeurs-penitentiaires.fr/index.php/les-communiques/292-baumettes-bien-sur-personne-ne-savait

    BAUMETTES : Bien sûr, personne ne savait... !!!

    Le Conseil d’État a ordonné la dératisation de la prison des Baumettes à Marseille le 22 décembre 2012. Après une décision de justice jugée décevante pour la remise en état de cet établissement pénitentiaire, l’Observatoire Internationale des Prisons (OIP) avait fait appel.

    Le Tribunal Administratif de Marseille avait enjoint l’Administration Pénitentiaire le 14 décembre par ordonnance, que chaque cellule « dispose d’un éclairage artificiel et d’une fenêtre en état de fonctionnement ». Il était exigé de « faire procéder à l’enlèvement de détritus » dans les cellules et les parties communes, et d’autres mesures relevant de l’hygiène ordinaire.

    Ces injonctions, jugées insuffisantes par l’OIP, ont amené cette ONG à saisir le Conseil d’État, la plus haute juridiction administrative qui, en référé, a ordonné une opération de dératisation et de désinsectisation de la prison, dans un délai de dix jours. Le Conseil d’État a relevé que « la carence de l’Administration dans l’entretien de la prison avait porté une atteinte grave et manifestement illégale » aux libertés fondamentales des détenus.

    Faudra-t-il en arriver à saisir systématiquement la plus haute juridiction administrative pour avoir simplement les moyens de travailler correctement et dans un environnement digne et humain conforme aux réglementations en vigueur ? C’est à craindre.

    Voilà que l’OIP vient au secours des personnels pénitentiaires pour assurer une prise en charge des personnes détenues correspondant à l’éthique et à la déontologie tout autant qu’à des conditions de détention respectueuses des êtres humains.

    #prison #Beaumettes #syndicat_penitentiaire #OIP