• Près du tiers de l’humanité souffre d’obésité ou de surpoids
    http://www.lemonde.fr/planete/article/2014/05/29/pres-du-tiers-de-l-humanite-souffre-d-obesite-ou-de-surpoids_4428302_3244.ht

    Elle montre, résume son coordinateur, la professeure Emmanueala Gakidou (IHME), que « la progression du surpoids et de l’obésité a été importante, générale et rapide ». De fait, la population mondiale affligée d’une surcharge pondérale est passée de 857 millions d’individus en 1980 à 2,1 milliards en 2013. Désormais, près de 30 % de l’humanité est en surpoids (indice de masse corporelle, ou IMC, calculé en divisant le poids par le carré de la taille, supérieur à 25), le nombre de personnes obèses (IMC supérieur à 30) atteignant, dans cet ensemble, 671 millions.

    Face à cette maladie, tous les pays ne sont pas égaux. Elle reste majoritairement une plaie des nations développées, où vivent près de deux personnes obèses sur trois. Parmi les Etats où l’obésité a le plus gagné de terrain figurent ainsi les Etats-Unis (un adulte sur trois aujourd’hui), l’Australie (dans une proportion à peine moindre) et le Royaume-Uni (un adulte sur quatre). Mais les pays en développement ou émergents sont de plus en plus concernés. Dans le « top 10 » des nations qui, à elles seules, totalisent plus de la moitié des individus obèses, on trouve à présent, aux côtés des Etats-Unis – toujours en tête de ce contre-palmarès – mais aussi de l’Allemagne, des géants démographiques : Chine, Inde, Russie, Brésil, Mexique, Egypte, Pakistan et Indonésie.


    #obésité #santé #malbouffe #alimentation

  • Ending hunger - the rich world holds the keys - Comment - The Ecologist
    http://www.theecologist.org/blogs_and_comments/commentators/2333245/ending_hunger_the_rich_world_holds_the_keys.html

    The global marketplace is brutally efficient at allocating resources to the highest bidder - as opposed to where they are needed.

    Its simple magic allows large areas of farmland in developing countries to be used to cultivate feedstocks for fuelling cars, or for feeding the livestock that will satisfy burgeoning meat consumption in the West.

    According to some estimates, as much as six million hectares of African land were bought up by EU biofuels companies alone between 2009 and 2013. The ’virtual land’ embodied in the EU’s imports of protein crops to feed animals represented 20 million hectares in 2010 - the equivalent of almost 10% of the EU’s own farmland.

    Meanwhile, rather than be consumed directly by local populations, smaller species of fish are shipped thousands of kilometers to fish farms where they command more money as feed for the salmon and trout rich consumers will buy.

    #Olivier_De_Schutter is the UN Special Rapporteur on the Right to Food. his second three-year mandate comes to an end in May 2014.

    #Loi_du_marché#faim #alimentation #agriculture #terres

  • Rapport soumis par le Rapporteur spécial [de l’#ONU] sur le droit à l’#alimentation, #Olivier_De_Schutter
    Rapport final : Le droit à l’#alimentation, facteur de changement
    http://www.srfood.org/images/stories/pdf/officialreports/20140310_finalreport_fr.pdf

    « Les modes industriels de production agricole » sont un échec nutritionnel avec de graves répercussions environnementales qui doivent être abandonnés.

    Comme l’a indiqué le Rapporteur spécial (voir A/HRC/19/59), même lorsque l’apport alimentaire est suffisant, des régimes alimentaires inadaptés peuvent entraîner des #carences en micronutriments, par exemple en iode, en vitamine A ou en fer, pour ne citer que les carences les plus courantes dans une grande partie du monde en développement.

    À l’échelle mondiale, plus de 165 millions d’enfants présentent un retard de croissance − leur degré de #malnutrition est tel qu’ils ne se développent pas pleinement sur les plans physique et cognitif − et 2 milliards de personnes présentent des déficiences en vitamines et en minéraux indispensables à une bonne santé.

    Bien que les bénéfices à long terme d’une #nutrition adéquate pendant la #grossesse et avant le deuxième anniversaire de l’#enfant aient été prouvés, trop peu de mesures ont été prises pour garantir une nutrition adéquate, tant dans les pays à faible revenu, où la sous-alimentation est le principal sujet de préoccupation5, que dans les pays à revenu moyen et élevé6. En outre, les régimes alimentaires inadaptés sont l’une des principales causes de l’augmentation des #maladies non transmissibles, qui touche aujourd’hui toutes les régions du monde. À l’échelle mondiale, la prévalence de l’#obésité a doublé entre 1980 et 2008. En 2008, 1,4 milliard d’adultes étaient en #surpoids ; 400 millions d’entre eux étaient obèses et étaient donc exposés à un risque accru de diabète de type 2, de troubles cardiaques ou de cancer gastro-intestinal7.

    L’accent mis exclusivement sur l’augmentation de la production agricole a également eu de graves conséquences pour l’environnement. La « révolution verte » du XXe siècle a associé l’utilisation de variétés végétales à haut rendement, l’augmentation de l’irrigation, la mécanisation de la production agricole et le recours à des pesticides et à des engrais azotés. Ces techniques combinées, ainsi que le soutien apporté par l’État sous forme de subventions et de marketing, ont permis une augmentation du volume de production des principales céréales (maïs, blé et riz, notamment) et du soja. Le but de la révolution verte était de relever l’enjeu tel qu’il était compris à l’époque : faire en sorte que l’augmentation de la productivité agricole corresponde à la croissance démographique et à la transition alimentaire facilitée par la hausse des revenus. Elle a cependant conduit à une extension des #monocultures et, partant, à une baisse importante de la #biodiversité agricole et à une #érosion accélérée des #sols. L’utilisation excessive d’engrais chimiques a entraîné la #pollution des #eaux potables et l’augmentation de leur teneur en phosphore et des apports de phosphore dans les #océans, qui s’élèveraient actuellement à quelque 10 millions de tonnes par an. La pollution des eaux par le phosphore et par l’azote est la principale cause de l’#eutrophisation, augmentation d’origine humaine des processus de fertilisation naturelle, qui stimule la croissance des algues, et entraîne une absorption de l’oxygène dissous nécessaire pour maintenir le niveau des stocks de #poissons.

    Les répercussions des modes industriels de production agricole qui peuvent être les plus dévastatrices viennent de la contribution de ces modes de production à l’augmentation des émissions de gaz à #effet_de_serre. Au total, les pratiques agricoles sont à l’origine d’environ 15 % de l’ensemble des émissions de gaz à effet de serre d’origine humaine, sous la forme d’hémioxyde d’azote (N2O) provenant de l’utilisation d’#engrais azotés organiques et inorganiques, de #méthane (CH4) dégagé par les terres inondées des rizières et par le #bétail, et de dioxyde de #carbone (CO2) provenant de la perte de carbone organique du sol dans les terres cultivées et, en raison du pâturage intensif, dans les pâtures. De plus, la production d’engrais, d’herbicides et de #pesticides, le labour, l’irrigation et la fertilisation, ainsi que le transport, le conditionnement et la conservation des aliments nécessitent des quantités considérables d’#énergie, qui sont à l’origine de 15 à 17 % de l’ensemble des émissions de gaz à effet de serre d’origine humaine imputables aux systèmes alimentaires9. Les #changements_climatiques résultant de ces émissions risquent de limiter fortement la productivité que les méthodes agricoles actuelles permettent d’atteindre. Dans certains pays, il semble que l’évolution des conditions climatiques observée ces trente dernières années ait déjà remis en cause en grande partie l’augmentation des rendements moyens obtenue, entre autres, grâce à la technologie et à la fertilisation par le dioxyde de carbone10. En l’absence de changement notable, on peut s’attendre à une baisse de productivité de 2 % en moyenne tous les dix ans, les variations de rendement dans les pays en développement allant de -27 % à +9 % pour les cultures essentielles11.

    (...)

    L’enseignement que l’on peut tirer de cet échec est que le passage à des politiques agroalimentaires qui soutiennent la réalisation du droit à l’alimentation demande une action #politique d’envergure visant à restructurer le système d’appui, autour de formes d’#agriculture #agroécologique à fort coefficient de #main-d’œuvre qui contribuent à la réduction de la #pauvreté.