organization:association des survivants de tchernobyl

  • Ukraine : 60% des habitants évacués de Pripiat le 27 avril 1986 seraient aujourd’hui décédés | D’autres sources pour confirmer ?
    http://gen4.fr/2013/04/ukraine-habitants-evacues-pripiat-decedes.html

    Selon Mme Tamara Krasitskaya, présidente de l’ONG “Association des Survivants de #Tchernobyl”, seuls 19.000 habitants sur les 44.000 évacués dans la précipitation le 27 avril 1986 après l’explosion du réacteur n. 4 de la centrale de Tchernobyl seraient encore vivants aujourd’hui alors que ces derniers devraient statistiquement être au minimum 50% plus nombreux.

    • Pas d’informations particulières, juste des calculs de coin de table avec les données que je peux trouver.

      Si je prends les chiffres indiqués, 19000 survivants sur 44000 évacués, ça donne un taux de survivants de 43% au bout de 26 ans. L’article mentionne que le taux attendu devrait être plutôt de l’ordre de 68% (30000 sur 44000)

      Si j’utilise les données issues du recensement de 1979 en URSS (http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pop_0032-4663_1986_num_41_6_17678 qui fournit la pyramide des âges et les taux de survie apparents par tranche d’âge entre le recensement de 1959 et celui de 1979) je trouve qu’en 20 ans le taux de survivants serait de l’ordre de 70%. (en supposant donc des conditions « stationnaires » identiques à celles entre 1959 et 1979).

      On voit que le taux considéré comme normal correspond à peu près à celui qu’on obtiendrait aux conditions de l’URSS des années 70-80 et est même un peu plus élevé puisqu’il y a en réalité 6 ans de plus.

      Or, les conditions démographiques ont été totalement bouleversées (cf. WP

      )
      La natalité a été divisée par 2, la mortalité augmenté de 50%.

      Pour avoir une base plus solide, il faudrait utiliser une table de mortalité relative aux années 1990. Ce que je n’ai pas sous la main.

      Quelques calculs à la louche, à partir du solde naturel. Comme on le voit dans le graphique de WP, il s’est effondré brutalement et durablement de +5‰/an à -5‰/an. Cette valeur entraîne à elle seule une baisse d’un peu plus de 12% de la population sur 26 ans.

      L’article suggère de calculer une surmortalité « normale » liée à l’impact du « seul » déplacement de la communauté — et fournit une estimation à 2‰/an. En utilisant ce taux sur 26 ans, j’obtiens un peu plus de 5% de baisse supplémentaire.

      En résumé,
      – le chiffre avancé pour les survivants est plausible,
      – le chiffre normal « attendu » est sans doute surestimé,
      – il y a certainement une surmortalité dans la population des évacués, mais estimer l’impact des différentes « causes » (nucléaire « pur », effet de l’évacuation elle-même, effondrement démographique général) de cette surmortalité est très difficile.