organization:chambre de commerce

  • Ah, en marge des Gilets jaunes à #Montpellier, la nouvelle péripétie locale : Pourquoi Montpellier n’a pas profité de l’aide de l’Etat pour les commerçants du centre-ville ?
    https://www.20minutes.fr/montpellier/2520251-20190517-gilets-jaunes-pourquoi-montpellier-profite-aide-etat-comm

    Dans le centre de Montpellier,​ les commerçants grondent. Alors que d’autres villes en ont profité, la capitale héraultaise n’a pas candidaté à l’opération « Revitalisation et animation des commerces », proposée par le ministère de l’Economie et des Finances.

    Ce dispositif, doté d’une enveloppe initiale de 3 millions d’euros, visait à accompagner la mise en place d’actions de nouvelles animations, pour redonner envie aux clients d’aller faire du shopping dans les centres-villes, touchés de plein fouet par les manifestations de « gilets jaunes », chaque samedi. Marseille ou encore Toulouse ont monté un dossier. Pas Montpellier. André Deljarry, le président de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI), et Philippe Saurel (divers gauche), le maire, se renvoient la faute.

  • Les végans meilleurs soutiens de Nétanyaou ? Israël terre promise du vegan-washing Paul Aries - 24 Avril 2019 - Le Grand Soir
    https://www.legrandsoir.info/les-vegans-meilleurs-soutiens-de-netanyaou-israel-terre-promise-du-veg

    Un site végan me soupçonnait récemment d’antisémitisme (ce qui est un comble) parce que j’évoquais l’importance du lobby végan en Israël dans ma Lettre aux mangeurs de viandes qui souhaitent le rester sans culpabiliser (Larousse). Je vais cependant récidiver en m’abritant derrière le site autorisé de la Chambre de commerce France-Israël qui titrait, au lendemain de la réélection du candidat de la droite la plus dure : « Le véganisme : clé de la victoire de Nétanyaou ? ».

    La thèse, même sous forme interrogative, mérite le détour pour qui connait Israël. Il est exact que pour emporter les voix des « amis des animaux », Netanyahou a annoncé arrêter de consommer de la viande. Lors d’une conférence de presse donnée le 10 mars 2019, la députée Sharren Haskel, membre du parti du Likoud et proche de « Bibi », a annoncé que le Premier ministre et toute sa famille « avaient opté pour le végétarisme ». « Pas entièrement », a-t-elle ajouté à mi-mot. La presse conclut qu’en « s’entourant de cette figure appréciée par les défenseurs des bêtes, « Bibi » a probablement gagné des points dans les urnes ». Beaucoup de sites dont Actualité Israël ont repris aussitôt cette analyse. Sharren Haskel a joué effectivement un rôle central dans la véganisation de la droite. Ex-membre volontaire des commandos de la police des frontières, opposée récemment aux projets d’amélioration de la situation juridique des gays, reconnue comme proche idéologiquement du Tea Party des Etats-Unis, elle n’a cessé de se droitiser, au fils des années, expliquant, par exemple, qu’« ll n’y a pas d’armée plus morale dans le monde que la nôtre » (sic). Les journalistes s’interrogent cependant : « Deux questions émergent lorsqu’on constate l’importance de ces mouvements en Israël : y a-t-il un lien entre l’antispécisme et la spécificité historique d’Israël, à savoir sa définition comme « Etat des Juifs » ? Ensuite, cet engouement pour la cause animale a-t-il un lien avec le conflit israélo-palestinien ? ». La faute politique du candidat travailliste aurait été de ne jamais préciser si, de son côté, il mangeait encore du poulet, lit-on sous la plume des experts.

    L’instrumentalisation du véganisme à des fins politiques ne date pas cependant de cette seule période électorale ni même de la présence de Sharren Haskel. Nétanyaou se dit depuis longtemps favorable aux « lundis sans viande » et l’armée israélienne se proclame végane (alimentation et vêtements).

    Les faits sont assez têtus pour permettre de raconter une tout autre histoire. Cette pseudo « première nation végane » (comme on le lit dans la presse) reste l’un des pays au monde consommant le plus de viande (80 kilos par personne et par an contre 66 en France), notamment de poulets (57 kilos), et les végans, avec 8 % de la population, n’y sont guère plus nombreux qu’ailleurs… Alors pourquoi Israël passe-t-elle pour être le paradis des végans dans le monde ? L’Etat israélien est l’inventeur du vegan-washing en tant que stratégie politique.

    Israël a été d’abord le laboratoire d’une expérience grandeur nature, en matière de conversion, puisque 60 % des téléspectateurs réguliers de l’émission de télé-réalité « Big Brother » ont changé leur façon de manger. Tel Gilboa (née en 1978), fondatrice du Front israélien de libération des animaux (ALF) en 2013, a remporté la sixième édition de « Big Brother » en 2014, en utilisant, avec la complicité de la production, l’émission pour propager, en prime time, le véganisme, et ceci durant trois mois et demi… Végan France titrait le 10 février 2016 : « Une activiste végane remporte « Big Brother » ». Elle portait pour la finale un T-shirt « Go Végan », son opposant en finale (Eldad) était aussi végan, comme d’ailleurs 4 des 18 occupants de la « maison ». On sait aujourd’hui qu’elle a bénéficié d’une véritable mise en scène, un autre candidat était un pseudo-éleveur bovin engagé par la production et dont le rôle était de provoquer et de pousser la participation végane, la production a même autorisé l’ami de Tal à venir parler de véganisme devant les résidents de la « maison » et leur a projeté une vidéo sur l’industrie des œufs, de la viande et du lait, séance enregistrée puis projetée à la télévision, avec une séquence montrant les résidents fondant en larmes. Yoram Zack, directeur de la production, a prononcé un discours après sa victoire : « Il y a cent neuf jours vous êtes entrée dans la maison pour accomplir une mission. Vous êtes venue ici pour servir de voix à ceux qui ne peuvent pas parler . »

    Cette belle aventure n’est pas sans lien avec le fait que le gouvernement israélien a choisi de faire des biotechnologies (notamment dans le domaine agricole) un secteur de pointe, avec la fondation de plus 1 350 firmes, dont 612 créées depuis 2007, et qui mobilisent 20 % du total des investissements. Un exemple : la start-up SuperMeat commercialise une viande vegan friendly , grâce à un blanc de poulet issu de cultures cellulaires, les cellules sont prélevées par biopsie puis cultivées industriellement en laboratoire, elles se nourrissent d’acides aminés d’origine végétale et de glucose. L’association #L214 a relayé l’appel aux dons à SuperMeat sur Facebook. Le professeur Yaakov Nahmias, cofondateur et directeur de recherche de SuperMeat, est aussi directeur du Grass Center for Bioengineering de l’Université hébraïque de Jérusalem et membre du Broad Institute de Harvard et du Massachusetts Institute of Technology (MIT). Ces projets sont soutenus par des organisations comme l’ONG A #Well-fed_World (Un monde bien nourri) qui distribue de l’alimentation végane aux nécessiteux. Cette ONG travaille avec le Fonds international pour l’Afrique afin de généraliser des repas scolaires strictement végétariens (Éthiopie). La #Modern_Agriculture_Foundation et l’université de Tel-Aviv ont lancé, en 2014, un projet de viande de poulet cultivée, sous la direction d’Amit Gefen, un des principaux experts mondiaux en ingénierie tissulaire. La firme #Jet-Eat vient de lancer la première imprimante alimentaire 3D végane…au monde.

    Cette belle aventure n’est pas non plus sans lien avec la possibilité que donne le #vegan-washing de laver plus blanc l’Etat d’Israël et sa politique de colonisation.

    Gary Yourofsky, le meilleur VRP végan en Israël
    Le militant étasunien Gary Yourofsky est l’un des nouveaux visages du véganisme israélien. Sa vidéo a été visionnée par plus d’un million d’habitants sur une population de huit millions, ses conférences font le plein et attirent l’élite de la société y compris des politiques comme Tzipi Livni (ancienne agente du Mossad, ancienne députée, elle vient d’abandonner la politique) … à tel point que la presse se demandait si Netanyaou n’irait pas la prochaine fois dans le cadre de sa stratégie assister à une conférence de Yourofsky. Gary Yourofsky ne recycle pas seulement les plus vieux clichés du végétarisme, l’humanité serait herbivore, toutes les maladies majeures seraient dues à la consommation carnée, car il se veut aussi ouvertement misanthrope et « dérape » souvent : « Au fond de moi, j’espère sincèrement que l’oppression, la torture et le meurtre se retournent dix fois contre les hommes qui s’en moquent ! Je souhaite que des pères tirent accidentellement sur leurs fils à l’occasion des parties de chasse, pendant que les carnivores succombent lentement à des crises cardiaques. Que chaque femme emmitouflée dans la fourrure doive endurer un viol si brutal qu’elle en soit marquée à vie. Et que chaque homme couvert de fourrure se fasse sodomiser si violemment que ses organes internes en soient détruits. Que chaque cowboy et chaque matador soit encorné jusqu’à la mort, que les tortionnaires du cirque se fassent piétiner par des éléphants et lacérer par des tigres . » Gary Yourofsky a pris position également en faveur d’Israël contre la Palestine : « Alors que les Israéliens sont dans un processus de destruction des industries de viande, de produits laitiers et d’œufs – ce qui amènera à l’éradication des camps de concentration pour les animaux, les Palestiniens et leurs sympathisants “droitdelhommistes”, psychotiques, sont en train de construire encore plus de camps pour les animaux ! […] Les Palestiniens sont le problème. C’est le groupe de personnes le plus psychotique du monde . »

    Cette position n’est malheureusement pas isolée. Eyal Megged appelle Netanyahou à faire d’Israël la terre des droits des animaux plutôt que de chercher inutilement une paix impossible avec les Palestiniens . Aeyal Gross, professeur israélien de droit international, s’insurge : « Le végétarisme devient un outil pour améliorer l’image des forces de défense israélienne, ou celle d’Israël dans son ensemble […] À Tel-Aviv aujourd’hui, il est beaucoup plus facile de trouver de la nourriture dont la préparation n’a pas impliqué l’exploitation des animaux que de trouver une nourriture dont la production n’a pas entraîné l’oppression et le déracinement d’autres êtres humains ». Le mouvement palestinien de défense des animaux dénonce Israël comme le premier pays du monde à faire du vegan-washing (blanchiment de l’image par le véganisme comme d’autres font du green-washing alors qu’ils bousillent la planète). On peut lire sur le site de Palestinian Animal League la mise en garde suivante : « Israël utilise le vegan washing pour couvrir les dégâts causés aux vies palestiniennes et au véganisme en Palestine, et obtient maintenant le soutien international de végétaliens bien connus, qui sont intentionnellement ou involontairement des outils dans le jeu de vegan washing du « paradis végétarien ». Les Palestiniens dénoncent ainsi le rôle d’institutions de propagande comme Vibe Israël qui invite d’éminents blogueurs végétaliens à visiter « l’empire végan appelé Israël ». Le mouvement palestinien accuse aussi Binthnight Israël, une association de défense d’Israël auprès des juifs du monde entier, d’avoir ajouté à son programme « Israël pour les végans »… Les palestiniens rappellent que la plus grande partie des productions véganes est réalisée dans les colonies israéliennes illégales à l’intérieur des territoires palestiniens.
    
Le gouvernement israélien, et notamment, son armée communique sur « Tsahal, l’armée la plus vegane au monde… », de là à soutenir qu’elle fait une guerre propre, le passage est souvent étroit).

    Cette propagande consistant à utiliser le véganisme pour légitimer la politique d’Israël fonctionne à plein au sein des multiples relais communautaires. Le JForum.fr (portail juif francophone) a ouvert un Forum sur « Israël, terre promise des végans ». Infos-Israël.News ajoute qu’Israël, paradis pour les végétariens mérite le détour et le soutien actif… L’association végétarienne de France titre « Ici, il fait bon être végé ! » et intègre Tel-Aviv « nation végane selon le Ministère du tourisme » dans les lieux de vacances de tout bon végan. Tribune Juive se fait l’écho cependant du débat qui secoue la communauté.

    Israël champion du vegan-washing ?
    Jérôme Segal nous aide à comprendre les raisons du véganisme israélien. Il y voit déjà une idéologie de substitution pour une gauche orpheline de victoires. Il cite le rôle des juifs, comme Peter Singer et Henry Spira, dans la naissance du véganisme. Il prolonge, également l’analyse de Jean Stern, selon lequel le pinkwashing était une stratégie politique visant à promouvoir Tel-Aviv comme capitale mondiale de la tolérance envers les minorités sexuelles dans le seul but de présenter le pays autrement que comme un Etat épinglé par des associations humanitaires pour ses manquements aux droits humains. Jérôme Segal parle donc du vegan-washing comme d’une stratégie délibérée servant les intérêts militaristes, colonialistes, économiques de l’Etat israélien. Le journaliste Gidéon Levy (éditorialiste au quotidien Haaretz) explique que le véganisme permet de mieux camoufler ce qui se passe en Cisjordanie. La gauche israélienne a tenté naturellement de surfer sur ce courant végan (comme certains dirigeants politiques de la gauche française le font encore). Conséquence : la gauche est de plus en plus marginalisée en Israël, au point que le seul parti qui ose encore se dire de gauche aujourd’hui, Meretz, n’a obtenu que 3,6 % des suffrages en avril 2019. Ce n’est pas pourtant faute d’avoir fait des efforts, puisque Tamar Zandberg, député du Meretz, est l’organisateur de la journée végane, au sein même de la Knesset, réunissant tous les députés…

    La gauche et les milieux écologistes israéliens ne parviendront à retrouver une parole forte qu’en se portant à la défense de l’élevage paysan israélien et palestinien.

    Paul Ariès

    #végan #biotechnologies #véganisation de la droite #antispécisme #vegan-washing #SuperMeat #vibe_israël #végétalisme #tsahal
    #sharren_haskel https://fr.wikipedia.org/wiki/Sharren_Haskel
    #gary_yourofsky https://fr.wikipedia.org/wiki/Gary_Yourofsky
    # Tzipi_Livni https://fr.wikipedia.org/wiki/Tzipi_Livni
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  • Une mobilité alternative en Belgique ?
    http://www.radiopanik.org/emissions/les-promesses-de-l-aube/une-mobilite-alternative-en-belgique-

    Ce vendredi 26/4 nous recevons dans « les promesses de l aube » des acteurs qui developpent de nouvelles mobilités en Belgique : > Ischa Lambrecht & Emmanuelle Einhorn (Pole de Mobilité de la Chambre de Commerce) > Dries Willems (Velove) > Sacha Conchin (Molenbike) > Anthony Bours (eZee)...

    On ouvre des débats, discutons de solutions, decortiquons les obstacles pour ensemble améliorer un enjeux important aujourd’hui : comment bouger efficacement

    Belle journée, joyeux ride, happy critical mass ce soir, rdv en mai pour la 3ieme edition de Mobilitiet #Alternativas sur radiopanik.org et 105.4 FM

    Je Panik, Je Pédale = Kuss & Ride siempre (...)

    #Ecologie #Bike #Mobiliteit #Alternativas,Ecologie,Bike,Mobiliteit
    http://www.radiopanik.org/media/sounds/les-promesses-de-l-aube/une-mobilite-alternative-en-belgique-_06608__1.mp3

  • ’Medicare-for-all’ gets unexpected surge of support, even in red states - ABC News
    https://abcnews.go.com/Health/medicare-unexpected-surge-support-red-states/story?id=61541210

    Des opposants de l’industrie font la queue pour annuler #Medicare_for_All – TELES RELAY
    https://teles-relay.com/2019/02/26/des-opposants-de-lindustrie-font-la-queue-pour-annuler-medicare-for-all

    Une coalition de groupes de pression regroupant des #assureurs, des #hôpitaux, des #médecins et des fabricants de médicaments, ainsi que la Chambre de commerce américaine, intensifie ses efforts pour mettre en évidence les inconvénients des propositions du type Medicare pour tous. Ils lancent des campagnes publicitaires, parlent aux législateurs, organisent des sondages, utilisent les médias sociaux et dénoncent le concept de système de #santé à payeur unique.

    Considéré depuis longtemps en marge du système, l’assurance-maladie pour tous a reçu un soutien accru ces derniers mois, surtout après qu’une vague progressiste a aidé les démocrates à prendre le contrôle de la Chambre cette année. La représentante Pramila Jayapal de Washington devrait publier dans les prochains jours la version de la proposition du sénateur #Bernie_Sanders relative à l’#assurance-maladie pour tous, qui créerait un système dans lequel tous les Américains obtiendraient leur assurance auprès d’un seul régime gouvernemental. En outre, les législateurs démocrates dans les deux chambres ont annoncé des projets de loi plus modérés qui permettraient aux jeunes Américains d’acheter des produits dans Medicare ou Medicaid.

    Le reste est écrit dans un français souvent très approximatif.

    #lobbying #big_pharma

  • « Gilets jaunes » : à La Réunion, le mouvement a été « pire qu’un cyclone » Le Figaro avec AFP - 12 Février 2019 - Le figaro

    Particulièrement virulent en fin d’année à La Réunion, le mouvement des « gilets jaunes » a paralysé l’île pendant près de trois semaines : l’impact des blocages et des violences urbaines a été « pire que celui d’un cyclone », estiment les acteurs économiques.

    Au plus fort du mouvement pour protester contre les hausses de prix des carburants, la vie chère et les inégalités, plus d’une vingtaine de barrages routiers bloquaient l’île et un couvre-feu avait été instauré, dans un territoire où 42% de la population vit sous le seuil de pauvreté.

    « Nous devons encore attendre un peu pour avoir plus de visibilité », note Bernard Picardo, président de la Chambre des métiers et de l’artisanat. Mais il estime déjà à 40 millions d’euros les pertes enregistrées par les entreprises artisanales.

    Le seul port marchand ayant été bloqué pendant plusieurs jours, « de nombreux artisans se sont retrouvés sans matière première » et à « cause des barrages de routes, les salariés et les patrons n’ont pas pu aller travailler, des Salons ont été annulés », ajoute-t-il. Pour lui, le mouvement a été « pire qu’un cyclone. On remet vite les choses en place après un cyclone. Ce mouvement social s’est déroulé sur plus de deux semaines, avec des conséquences beaucoup plus dramatiques », lâche-t-il.

    Ibrahim Patel, président de la Chambre de commerce et d’industrie de La Réunion, estime que « sur la totalité des 36.000 entreprises de l’île, il y a eu entre 600 et 700 millions euros de pertes ». Rien que les pertes de stocks, les dégâts matériels dus aux violences urbaines, les loyers impayés sont estimés à plus de 30 millions d’euros. Selon Ibrahim Patel, « les salariés touchés (chômage partiel, activité réduite... ndlr) sont au nombre de 20.900, répartis dans les 3492 entreprises qui ont déclaré des pertes ». « Le commerce a été le secteur le plus touché. Les petites comme les grandes surfaces étaient fermées », rappelle-t-il.

    #La_Réunion #Grève #Grève_générale #Blocage #GiletsJaunes

    • france TV Info
      https://la1ere.francetvinfo.fr/reunion-mouvement-gilets-jaunes-ete-pire-qu-cyclone-economie-679

      Croisières déroutées
      La même morosité est affichée par le secteur du tourisme. Restaurateurs, entreprises de loisirs, loueurs de voitures ou hôteliers, aucun n’a été épargné. « Le plus dur a été pour le secteur sport et nature. Il y a eu zéro réservation pendant les semaines de blocage », souffle le président de l’Ile de La Réunion Tourisme, Stéphane Fouassin.

      « Onze paquebots de croisière transportant 13.000 touristes ont été déroutés », énumère-t-il. Il se souvient de « ces images de touristes, bloqués à l’aéroport ou à pied, tirant désespérément leurs valises vers Saint-Denis » à cause des blocages des routes. « Et nous ne mesurons pas encore l’impact sur les réseaux sociaux et auprès de leurs amis, de leurs proches », commente-t-il.
       
      Aides pour l’agriculture
      « Les agriculteurs n’ont pas pu couper leurs cannes à sucre, les maraîchers n’ont pas pu accéder à leurs champs, les fruits et les légumes pourrissaient. Les éleveurs ont dû réduire la voilure et ne pouvaient pas nourrir les bêtes, les marchés forains ont été annulés, des milliers de litres de lait ont été jetés », égrène Jean-Bernard Gonthier, président sortant de la Chambre d’agriculture et récemment battu aux élections professionnelles.

      « Nous parlons de 8 à 10 millions euros de perte » affirme-t-il. Pour pallier les conséquences de cette crise des dispositifs d’aide ont été mis en place.
       
      20 millions d’euros à venir
      L’Etat a annoncé une série de mesures d’accompagnement, notamment un échéancier dont toutes les entreprises peuvent bénéficier pour le paiement des cotisations fiscales et sociales. La Région a débloqué une enveloppe de six millions d’euros en faveur des très petites entreprises. « Une deuxième enveloppe de 20 millions d’euros suivra. L’aide sera plafonnée à 5.000 euros par entreprise », annonce Ibrahim Patel.

      « L’heure est à la reconstruction » martèle le président de la chambre de commerce. « Mais rien ou presque n’étant réglé, tant en termes de pouvoir d’achat que de luttes contre les injustices. Il faut s’attendre à un autre cyclone, c’est ça qui fait peur », s’inquiète un chef d’entreprise.

      #Croisières #tourisme

  • #Haïti : agrobusiness et politiques publiques
    https://www.cetri.be/Haiti-agrobusiness-et-politiques

    « Financer l’agri-business en Haïti » ; tel était le titre du forum qui s’est tenu, dans le cadre du huitième sommet de la finance organisé par le Group croissance, à Port-au-Prince début avril 2018 . Il avait été précédé, quelques mois plus tôt (le 7 décembre 2017), d’un autre forum, celui de la Chambre de commerce haïtiano-américaine (AMCHAM) : « Moderniser l’agro-industrie, la clé du développement agricole durable ». Autant de démonstrations d’une actualité de l’agrobusiness en Haïti. Mais qu’entend-t-on (...)

    Livres & études

    / Livres & revues divers, Haïti, #Agrobusiness,_Agro-industrie, Agriculture & luttes pour la (...)

    #Livres_&_études #Livres_&_revues_divers #Agriculture_&_luttes_pour_la_terre
    https://www.cetri.be/IMG/pdf/etude2018-haiti-ft.pdf

  • « GiletsJaunes » : les entreprises chiffrent leurs pertes avant la mobilisation de samedi Antoine Garbay - 29/11/2018 - Le Figaro
    http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2018/11/29/20002-20181129ARTFIG00295-gilets-jaunes-les-entreprises-chiffrent-leurs-per

    « Le mouvement des ‘gilets jaunes’ ne peut continuer dans cette voie de la menace et du blocus. Il serait suicidaire pour nos entreprises que le week-end prochain perpétue incivilités et entraves »
    François Pélissier, président de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Meurthe-et-Moselle

    Les « gilets jaunes » ont à nouveau prévu de descendre dans la rue samedi. Après les débordements de la semaine dernière et les blocages à rallonge, les acteurs de l’économie tirent la sonnette d’alarme.

    Alors que les « gilets jaunes » ont appelé à une nouvelle journée de mobilisation samedi partout en France et sur les Champs-Élysées, le patronat s’inquiète. Lundi, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire avait annoncé des mesures de soutien aux entreprises affectées par le mouvement, notamment un étalement des échéances sociales et fiscales et des mesures de chômage partiel. Il avait promis que le gouvernement « ferait en sorte » d’assurer la liberté de commercer et de circuler. Il semble toutefois que ces annonces n’ont pas suffi à rassurer les représentants du secteur commercial.

    Ce jeudi, les membres du patronat reçus à Matignon ont en effet mis en garde contre l’impact économique du mouvement de grogne. « Quand les ‘gilets jaunes’ s’en prennent aux entreprises, clairement ils se trompent de cible et ils se tirent une balle dans le pied », a ainsi plaidé Jean-Eudes du Mesnil, le secrétaire général de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME).
    Un troisième week-end de blocage serait « catastrophique » pour le commerce
    Dans un communiqué, la Fédération du commerce et de la distribution (FCD) affirme quant à elle qu’un troisième week-end de « blocage des magasins et des entrepôts » serait « catastrophique » pour le commerce. « Les blocages que notre pays connaît depuis désormais 12 jours ont eu des conséquences extrêmement négatives pour le commerce : magasins bloqués ou fermés, baisse de la fréquentation par les clients qui ne peuvent plus circuler, livraisons impossibles du fait du blocage des entrepôts, rupture sur de nombreux produits, sabotage des pompes à essence... », déplore la FCD.

    La fédération, qui regroupe la plupart des enseignes de la grande distribution, affirme que les ventes dans le secteur ont enregistré un « recul massif de 35% » le premier samedi de mobilisation, et de 20% au cours du week-end dernier, « sans espoir de report notamment pour les produits frais ». « Les conséquences en sont particulièrement lourdes pour nos clients qui ne peuvent plus faire leurs achats à la veille des fêtes, pour nos fournisseurs qui ne peuvent plus nous livrer, pour nos salariés empêchés de travailler et qui risquent d’en subir les conséquences financières ou sur leur emploi, et pour nos magasins, qui enregistrent de lourdes pertes », souligne la FCD. Elle demande aux pouvoirs publics « de tout faire pour que la liberté de circulation et l’accès à nos magasins et entrepôts soient totalement respectés. C’est un droit fondamental qui ne peut souffrir d’exception », souligne la fédération.
    Dans certains secteurs d’activité « les pertes de chiffre d’affaires oscillent entre 40 % et 80 %»
    De son côté, le Conseil du commerce de France (CDCF) déplore que « dans certains secteurs d’activité, comme le jouet ou l’équipement de la personne, les pertes de chiffre d’affaires oscillent entre 40% et 80% ». De plus, « dans le secteur alimentaire, des commerces de proximité, surtout en centre-ville, doivent fermer faute d’approvisionnement. Sans compter les pertes d’exploitation liées aux invendus de produits frais ». « La situation actuelle n’est pas tenable économiquement et socialement pour le commerce. Le mois de décembre est la période d’activité la plus importante de l’année pour tout le secteur. C’est aussi une période d’embauches pour renforcer les équipes dans les magasins et les entrepôts pour satisfaire les clients plus nombreux. Aujourd’hui, ces embauches sont suspendues. Certaines enseignes, notamment dans le secteur du bricolage et de la jardinerie, ont déjà dû mettre une partie de leurs équipes au chômage partiel », précise par ailleurs le président du CDCF, William Koeberlé.
    Entre 20.000 et 25.000 réservations annulées en décembre dans les hôtels franciliens
    L’hôtellerie n’est pas non plus épargnée. « Les images retransmises dans le monde entier ont entraîné un certain nombre de touristes à annuler leur voyage », souligne le cabinet MKG, expert du secteur hôtelier, dans un communiqué, évoquant « un manque à gagner sur le chiffre d’affaires des hôtels pouvant aller jusqu’à 20%, soit une estimation de 10 millions d’euros ». « Les événements du 24 novembre ont mis un « sérieux coup de frein au tourisme francilien », note MKG. Le cabinet estime entre 20.000 et 25.000 le nombre de nuitées annulées pour le mois de décembre, avec des pics durant les week-ends, notamment celui de la Saint-Sylvestre.

    Le président de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Meurthe-et-Moselle a également tiré la sonnette d’alarme ce jeudi sur les blocages des gilets jaunes dans le département, évoquant des « conséquences désastreuses » pour l’économie. « Le mouvement des ‘gilets jaunes’ ne peut continuer dans cette voie de la menace et du blocus. Il serait suicidaire pour nos entreprises que le week-end prochain perpétue incivilités et entraves », a prévenu François Pélissier, président de la Chambre depuis 2011, dans un communiqué. « Revendiquer des transformations de notre société et interpeller l’État est une chose, mais (...) on ne peut accepter des opérations irresponsables de blocage des approvisionnements et des accès à nos zones d’activités et commerciales », a estimé François Pélissier, évoquant un « sabotage en règle » du tissu économique.

    Selon la CCI, le chiffre d’affaires des grands et des petits commerces du département a reculé de « 60 à 80% pour certains » depuis le 17 novembre.

    #GiletsJaunes

  • Russia-Ukraine tensions rise after #Kerch Strait ship capture - BBC News
    https://www.bbc.com/news/world-europe-46340283

    Ukraine’s parliament is to decide whether to bring in martial law, after Sunday’s capture of three of its naval vessels and 23 crew members by Russia.

    The three ships were sailing off the coast of Crimea, which was annexed by Russia in 2014, when they were seized.

    Russia opened fire, before its special forces stormed the vessels. Between three and six Ukrainians were injured.
    Ukraine said it was a Russian “act of aggression”. Moscow said the ships had illegally entered its waters.

    On Monday, Ukrainian President Petro Poroshenko said he was proposing that parliament back a 30-day martial law - half the length of that recommended by Ukraine’s security and defence council a day earlier.

    In a televised address, Mr Poroshenko said he did not want martial law to affect presidential elections set for 31 March 2019. If backed by MPs, martial law would enter into force at 09:00 local time (07:00 GMT) on 28 November.

    Sunday’s clash between Russian and Ukrainian vessels marks a major escalation of tension between the two countries.
    This is the first time the two militaries have come into open conflict in recent years, although Ukrainian forces have been fighting Russian-backed separatists and Russia volunteers in the east of the country.

    #Crimée

    https://www.youtube.com/watch?v=PpxNuTlwwEA

    • La Russie bloque le passage en mer d’Azov en immobilisant un pétrolier sous le pont de Crimée.

      Russian jet fighters fly over a bridge connecting the Russian mainland with the Crimean Peninsula with a cargo ship beneath it after three Ukrainian navy vessels were stopped by Russia from entering the Sea of Azov via the Kerch Strait in the Black Sea - H24info
      https://www.h24info.ma/monde/la-russie-capture-trois-navires-ukrainiens-escalade-de-tensions-entre-kiev-et-moscou/attachment/russian-jet-fighters-fly-over-a-bridge-connecting-the-russian-mainland-with-

      Russian jet fighters fly over a bridge connecting the Russian mainland with the Crimean Peninsula with a cargo ship beneath it after three Ukrainian navy vessels were stopped by Russia from entering the Sea of Azov via the Kerch Strait in the Black Sea

    • Détroit/Kertch : la Russie a agi « en stricte conformité avec le droit international »
      http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2018/11/26/97001-20181126FILWWW00122-detroitkertch-la-russie-a-agi-en-stricte-conformi

      Les gardes-frontières russes qui ont arraisonné dimanche trois navires ukrainiens dans le détroit de Kertch ont agi «  en stricte conformité avec le droit international  », a assuré aujourd’hui le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov au lendemain de cet incident sans précédent. «  La partie russe a agi en stricte conformité avec la législation, à la fois le droit international et le droit intérieur_ », a-t-il déclaré aux journalistes, précisant qu’il s’agissait d’une «  intrusion de navires de guerre étrangers dans les eaux territoriales de la Fédération de Russie  ».

    • Occasion de clarifier (à chaud !) le statut de la mer d’Azov et du détroit : s’il s’agit d’eaux internationales, la Russie n’a pas le droit de bloquer l’accès,…

      Tensions en mer d’Azov | Grip
      https://www.grip.org/fr/node/2634

      Statut juridique de la mer d’Azov

      Le statut juridique de la mer d’Azov est complexe pour deux raisons : la chute de l’URSS et l’annexion russe de la Crimée. Cet espace maritime était considéré du temps de l’URSS comme une mer intérieure et la question se pose de savoir si ce statut aurait pu être transmis à la fois à l’Ukraine et à la Russie après 1991. Selon cette hypothèse, la mer d’Azov serait donc une mer intérieure partagée entre l’Ukraine et la Russie. Dans un autre scénario, la mer d’Azov aurait perdu ce statut de mer intérieure lors de l’indépendance de l’Ukraine et le régime classique du droit de la mer s’appliquerait donc avec des zones économiques exclusives pour la Russie et l’Ukraine et un régime d’eaux internationales au centre de la mer d’Azov. L’annexion de la Crimée complexifie l’équation puisque les deux États revendiquent des zones économiques exclusives autour de la Crimée. Pour compliquer davantage le casse-tête juridique, plusieurs accords bilatéraux ont été signés entre l’Ukraine et la Russie garantissant la liberté de navigation sur cette mer. En 2003, un Accord de coopération sur l’usage de la mer d’Azov et du détroit de Kertch a été signé entre l’Ukraine et la Russie réitérant le statut de « mer interne partagée ». L’Ukraine pourrait cependant dénoncer cet accord au vu des incidents récents et revenir au régime classique de partage des eaux territoriales selon les définitions de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer. Cette question du statut de la mer d’Azov est importante car elle conditionne la possibilité pour l’Ukraine d’intenter une action devant la justice internationale.

    • Russia Ignores Western Calls to Free Captured Ukrainian Ships

      Ukraine introduces martial law citing threat of Russian invasion | Reuters
      https://uk.reuters.com/article/uk-ukraine-crisis-russia-idUKKCN1NV0MW


      Seized Ukrainian ships, small armoured artillery ships and a tug boat, are seen anchored in a port of Kerch, Crimea November 26, 2018.
      REUTERS/Pavel Rebrov

      The crisis erupted when border patrol boats belonging to Russia’s FSB security service seized two small Ukrainian armoured artillery vessels and a tug boat after opening fire on them and wounding three sailors on Sunday.

      The Ukrainian vessels had been trying to enter the Sea of Azov from the Black Sea via the narrow Kerch Strait that separates Crimea from the Russian mainland.

      Interfax news agency quoted Russia’s human rights commissioner, Tatyana Moskalkova, as saying on Monday that 24 Ukrainian sailors were being detained. Three of the sailors were wounded but were not in a serious condition and were recovering in hospital.

      The FSB said the Ukrainian ships had ignored warning shots, forcing Russian vessels to open fire for real, after they illegally entered Russian territorial waters.

      A Reuters witness in Kerch, a port in Crimea, said the three Ukrainian vessels were being held there on Monday.

    • Trump Says He Does Not Like Russia-Ukraine Situation
      http://themoscowtimes.com/news/trump-says-he-does-not-like-russia-ukraine-situation-63606

      U.S. President Donald Trump on Monday said he does not like what is happening between Russia and Ukraine, a day after Russian crews seized Ukrainian vessels near Crimea.

      We do not like what’s happening either way. And hopefully it will get straightened out,” Trump told reporters as he left the White House.

      Trump said European leaders were working on the situation. “They’re not thrilled. We’re all working on it together,” he said.

    • Et donc, il s’agit des canonnières Nikopol (P176, le nom est très clairement lisible sur le côté de la passerelle) lancée en novembre 2015 et Berdiansk (P175) lancée en juin 2017, de la classe Gurza-M.
      https://en.wikipedia.org/wiki/Gyurza-M-class_artillery_boat


      P175 Berdiansk
      Ministry of Défense of Ukraine, via WP

      et du remorqueur Yani Kipu, A947 (bizarre, c’est un nom turc !?)

      EDIT : non, le nom donné par liveuamap
      https://liveuamap.com/en/2018/26-november-photo-tugboat-yani-kipu-a947-and-2-armored-boats
      n’est pas le bon…

      il s’agit du Krasnoperekopsk, A947 de la classe Prometey
      http://www.shipspotting.com/gallery/photo.php?lid=1091579


      Photographer : Igor Terokhin
      shipspotting.com

      EDIT (bis) ben si, Yani Kapu et Krasnoperekopsk sont deux noms pour désigner les mêmes choses :

      • une ville du nord de la Crimée (juste à l’ouest de l’isthme de Perekop) nommée donc, Perekop la rouge
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Krasnoperekopsk

      • qui a donné son nom à un remorqueur « d’attaque » ("de raid" disent les versions en anglais) soviétique en 1974
      https://uk.wikipedia.org/wiki/Яни_Капу_(буксир)

      La ville a été rebaptisée par l’Ukraine Yani Kapu (Yañı Qapı, la nouvelle porte en tatar) le 12 mai 2016, deux ans après l’annexion de la Crimée par la Russie… Et le remorqueur a suivi.

    • Vladimir Poutine qualifie les incidents en mer Noire de « provocation »
      https://www.lemonde.fr/international/article/2018/11/28/vladimir-poutine-qualifie-les-incidents-en-mer-noire-de-mousse-politique_538

      Jusqu’ici plutôt en retrait, Vladimir Poutine a, pour la première fois, commenté en public, mercredi 28 novembre, les incidents survenus quatre jours plus tôt en mer Noire entre la marine ukrainienne et les forces de sécurité russes. Interrogé sur le sujet en marge d’un forum d’investissement organisé par la banque VTB à Moscou, le chef du Kremlin a répondu : « C’est une provocation, bien sûr ! »

      Sans jamais prononcer le nom de Petro Porochenko, le chef du Kremlin a ouvertement accusé son homologue ukrainien de calculs politiques. « C’est une provocation organisée par les autorités actuelles, je pense même par son président actuel, à l’approche de l’élection présidentielle en Ukraine au mois de mars de l’année prochaine », a souligné M. Poutine. Qui ajoute : « Les sondages, si je ne me trompe pas, placent le président au cinquième rang, il y a même des chances qu’il ne passe pas au second tour, donc, il fallait faire quelque chose pour exacerber la situation et créer des obstacles infranchissables pour ses concurrents. (…) Je suis sûr de cela. »

      A aucun moment, le président russe n’a évoqué les trois navires ukrainiens saisis par les forces de sécurité russes – sauf pour déclarer qu’elles avaient accompli « leur mission » et respecté « les ordres » – ni même le sort des 24 marins capturés à leur bord. Ces derniers comparaissent depuis mardi devant un tribunal russe pour être placés, les uns après les autres, en détention provisoire pour deux mois.

      « C’est un incident frontalier, pas plus », a-t-il minimisé, en évoquant des éléments récents « d’une autre envergure » tels que « le rattachement de la Crimée à la Russie » en 2014, ou « la guerre civile » dans le Donbass, dans l’est de l’Ukraine qui opposent les séparatistes prorusses soutenus par Moscou et les forces armées de Kiev. « Une guerre de facto, a poursuivi M. Poutine, et pourtant, aucune loi martiale n’avait été instaurée. Et là, un petit incident et on instaure la loi martiale ! C’est évident que c’est organisé à l’approche de l’élection présidentielle. »

    • Un avion espion US mène une reconnaissance près du détroit de Kertch - Sputnik France
      https://fr.sputniknews.com/russie/201811281039082977-vol-reconnaissance-boeing-detroit-kertch

      Au surlendemain de l’incident en mer Noire, où trois navires militaires ukrainiens ont violé les eaux territoriales russes, un avion de lutte anti-sous-marine Boeing P-8A Poseidon de l’US Navy a effectué un vol de reconnaissance dans la région du détroit de Kertch et de la Crimée, selon le portail de suivi des vols PlaneRadar.

      Le mardi 27 novembre un Boeing P-8A Poseidon américain a mené une mission de reconnaissance dans la région du détroit de Kertch et de la Crimée, a annoncé le site PlaneRadar via Twitter.


      Un avion de patrouille maritime, Boeing P-8A Poseidon de l’US Navy, immatriculé 168848, effectue un vol de reconnaissance le long des côtes russe de la mer Noire, a annoncé le site.

      L’appareil, appartenant à la 26e escadrille de patrouille de la marine américaine est passé à une distance de 31 km des côtes de la Crimée.

      Plus tôt le même jour, cette même région a été espionnée par un drone stratégique RQ-4A Global Hawk de l’US Air Force, qui avait également été repéré à proximité de la ligne de séparation dans le Donbass.

    • Un excellent article de synthèse antérieur à la crise (12 septembre 2018) par Igor Delanoë.

      Jeux dangeureux en mer d’Azov - Le portail des forces navales de la Fédération de Russie
      http://www.rusnavyintelligence.com/2018/09/jeux-dangeureux-en-mer-d-azov.html

      Voilà plusieurs mois que la tension monte en mer d’Azov entre Russes et Ukrainiens au sujet de la liberté de navigation. Pour l’instant, les escarmouches n’ont pas dégénéré en accrochages, mais l’Ukraine a commencé à transférer par chemin de fer des vedettes armées depuis la mer Noire vers la mer d’Azov.

      Depuis le printemps derniers, des chalutiers ukrainiens et autres navires étrangers souhaitant se rendre dans les ports d’Ukraine situés en mer d’Azov sont régulièrement arraisonnés par les gardes-côtes russes. La Russie fait en outre attendre parfois pendant plusieurs jours les navires qui souhaitent transiter par le détroit de Kertch depuis la mer Noire à destination des côtes ukrainiennes de la mer d’Azov. Depuis l’annexion de la Crimée par Moscou, cette mer est de facto sous contrôle de la Russie qui en commande l’accès par le détroit de Kertch, situé entre la péninsule criméenne et la presqu’île russe de Taman. Russes et Ukrainiens ont signé en 2003 un accord selon lequel les eaux de la mer d’Azov et celles du détroit de Kertch sont considérées comme des eaux intérieures. Toutefois, depuis l’annexion de 2014, Kiev souhaite déchirer ce papier et internationaliser le régime de la mer d’Azov, en espérant ainsi que l’arrivée de nouveaux acteurs maritimes étrangers fera contrepoids à l’hyper-influence russe dans cette sous-région du bassin pontique.

      L’inauguration du pont de Kertch qui relie la Crimée à la Russie continentale en mai dernier a aiguisé les tensions. La Russie, qui n’écarte pas la possibilité que l’Ukraine tente une opération de sabotage contre l’édifice, a transféré depuis la flottille de la mer Caspienne, via le canal Volga-Don, 2 canonnières fluviales ainsi que des petits navires lance-missiles, qui ont rejoint plus tard le détachement opérationnel russe en Méditerranée. Kiev, de son côté, a transféré 2 vedettes du Projet 58155 faiblement armées depuis la mer Noire vers le port de Berdiansk par chemin de fer. La première unité est arrivée le 8 septembre et la seconde, le 11 septembre. Une troisième vedette doit prochainement être basculée en mer d’Azov. L’idée pour les Ukrainiens est de pouvoir assurer la protection des deux principaux ports de commerce que sont Marioupol et Berdiansk. A terme, Kiev souhaite établir une division de vedettes en mer d’Azov. Compte-tenu du peu de profondeur de cette mer - 6 mètres en moyenne - seules des unités de faible tonnage peuvent y être engagées. Toutefois, pour Moscou, le bassin de la mer d’Azov demeure fermé à toute activité des flottes de l’OTAN - qui ont en revanche accès à la mer Noire selon les conditions énoncées dans la Convention de Montreux (1936). Aussi, en cas de conflit dans le Donbass, ce « lac russe » constituerait une plateforme de tir potentiel pour des missiles Kalibr ainsi qu’un point de départ pour des opérations amphibies.

      Quels sont les objectifs recherchés par les uns et par les autres à travers ces escarmouches ? Pour Kiev, il s’agit de maintenir à l’ordre du jour le sujet « Crimée » qui est une affaire classée - outre la question des sanctions criméennes - par nombre de chancellerie occidentale. Par ailleurs, l’année 2019 sera une année charnière en Ukraine : l’élection présidentielle à lieu en mars, et le contrat de transit gazier qui lie Kiev à Gazprom depuis la fin des années 2000 arrive à son terme. Aussi, ces escarmouches visent potentiellement à renforcer la position de négociation de Moscou tout autant que la rhétorique patriotique à Kiev. L’Ukraine ne se satisfait pas du statu quo en mer d’Azov et souhaite mettre sur la table la question de la délimitation des frontières maritimes, sans être pour autant prête à sérieusement négocier. Rappelons par ailleurs que l’Ukraine a coupé les canaux d’alimentation d’eau fraîche vers la Crimée. Il pourrait y avoir là une monnaie d’échange potentielle.

      Contrairement à ce que pourrait laisser croire le nom de son blog, Le portail des forces navales de la Fédération de Russie, il ne s’agit pas d’un site officiel.

      A propos - Le portail des forces navales de la Fédération de Russie
      http://www.rusnavyintelligence.com/pages/A_propos-4830107.html

      A propos
      Igor Delanoë est docteur en histoire moderne et contemporaine de l’Université de Nice-Sophia Antipolis, et chercheur associé au Harvard Ukrainian Research Institute (Harvard University) ainsi qu’au Center for International and European Studies (université Kadir Has, Istanbul). Il est le directeur adjoint de l’Observatoire franco-russe, le centre d’analyse de la Chambre de commerce et d’industrie franco-russe depuis septembre 2015.

    • Pour mémoire, l’accord russo-ukrainien de décembre 2003 sur la circulation en mer d’Azov (il est parfois – pas systématiquement – cité) est officiellement toujours en vigueur malgré l’annexion de la Crimée en 2014.

      Et personne ne semble réellement se soucier de savoir si l’Ukraine avait demandé l’autorisation préalable de franchissement du détroit, étant entendu que, des deux côtés, on renforce les (faibles) moyens militaires…

      Il est difficilement concevable que la Russie ait pu arraisonner les navires ukrainiens si l’autorisation avait été demandée et, a fortiori, accordée…

      Accord russo-ukrainien sur la mer d’Azov - Libération
      (article du 27 décembre 2003)
      https://www.liberation.fr/planete/2003/12/27/accord-russo-ukrainien-sur-la-mer-d-azov_456591

      La conclusion, mercredi [24 décembre], d’un accord russo-ukrainien sur la mer d’Azov était interprétée, à Kiev, comme une nouvelle concession du président Léonid Koutchma à Vladimir Poutine. Selon le texte signé par les deux chefs d’Etat, la mer d’Azov et le détroit de Kertch (en Crimée, sud de l’Ukraine), qui la sépare de la mer Noire, seront désormais « gérés conjointement ». Les bateaux ukrainiens et russes jouiront de la liberté de navigation. En revanche, les bâtiments militaires des pays tiers ne pourront y entrer que sur autorisation des deux pays, ce qui permettra à Moscou d’empêcher l’entrée de navires de l’Otan. « Cette mesure est peu compatible avec l’intention de l’Ukraine d’adhérer à l’Alliance atlantique », relève l’hebdomadaire Zerkalo Nedeli. Un différend a récemment éclaté après que la Russie a mis en doute l’appartenance à l’Ukraine de l’île de Touzla, dans le détroit de Kertch.

    • J’aime bien le double discours – dès les éléments soulignés après le titre… _ la part du trafic qui passe par Kertch est marginale (moins de 5% et déplorable vers d’autres ports) mais le blocus (temporaire) souligne le risque sur les approvisionnement en blé ukrainien (qui sera très abondant cette saison)

      Chokepoint Blockade Exposes Supply Risk for Black Sea Grain - Bloomberg
      https://www.bloomberg.com/news/articles/2018-11-26/russian-flareup-with-ukraine-brings-focus-on-shipping-chokepoint

      • Access cut to Kerch Strait between Black Sea and Sea of Azov
      The ports handles a relatively small share of Ukrainian grain
      • Access cut to Kerch Strait between Black Sea and Sea of Azov
      The ports handles a relatively small share of Ukrainian grain

      Russia’s brief blockade of a key shipping channel for Black Sea grain highlights the risk of disruption to an important source of global supply.

      Russia cut off access to the Kerch Strait between the Sea of Azov and the Black Sea after tensions with Ukraine flared up over the weekend, and has since reopened the passage. Still, the conflict means some traders will likely reroute cargoes to avoid passing through the strait, according to the Ukrainian Grain Association.

      We are expecting a record harvest this season, and we plan record exports,” said Mykola Horbachov, head of the Ukrainian Grain Association. “So any window that is being closed for us means heavier pressure on our infrastructure, both seaport and railway. We are stretched to the limit.

      Ukraine ranks among the world’s biggest corn and wheat producers, supplying food to major markets in Europe, the Middle East and Asia. Analysts said they didn’t expect much market impact because the proportion of Ukrainian grain that moves from ports on the Sea of Azov is relatively small, and the incident seems limited so far.

      Grain markets largely shrugged off the news. Benchmark prices in Chicago rose 1 percent and milling wheat futures in Paris added 0.2 percent.

      Shipments from the Ukraine ports of Mariupol and Berdyansk make up about 5 percents of the country’s grain exports, and cargoes that had previously planned to leave those areas may instead move by rail or other ports, Horbachov said. The two ports are on the Azov Sea and rely on the Kerch Strait.

      In terms of grain exports, it won’t have a big impact because I don’t think that Russia will stop their boats in the Kerch Strait, and in terms of Ukraine exports, there is not a lot of exports from the Azov Sea,” said Gautier Maupu, a Black Sea grains analyst with Agritel in Kiev. “Russian exports will not slow down, so there will not be a strong impact on markets.

      Still, the blockade highlights the threat of disruption to Black Sea supplies just as global grains markets are buffeted by the trade war between the U.S. and China. Wheat has jumped about 20 percent this year in Chicago as heat and dryness worldwide curbed output, including in the Black Sea.

    • Poutine défend sa version des affrontements avec l’Ukraine en mer Noire
      https://www.lemonde.fr/international/article/2018/12/03/poutine-avance-sa-version-des-affrontements-avec-l-ukraine-en-mer-noire_5391


      Vladimir Poutine, à Buenos Aires, le 1er décembre.
      MARCOS BRINDICCI / REUTERS

      Privé de rencontre bilatérale avec Donald Trump, en représailles après les incidents survenus le 25 novembre au large de la Crimée qui ont abouti à la capture de trois bateaux et de vingt-quatre marins ukrainiens par la Russie, M. Poutine a livré sa version des faits au président américain « debout », comme il a lui-même décrit l’échange, en marge d’un dîner.

      Face à son homologue français, Emmanuel Macron, ou avec la chancelière allemande, Angela Merkel, avec lesquels il a pu s’entretenir en aparté, il a même sorti un stylo pour dessiner sur le papier sa chronologie des événements. Aux journalistes ensuite, M. Poutine a assuré que « la guerre va continuer » dans l’est de l’Ukraine, tant que les autorités actuelles de Kiev « resteront au pouvoir ».

      Version de VVP dont la seule chose que l’on ait le droit de savoir est qu’il qualifie l’événement de provocation. Absolument rien sur le déroulement des faits, ni en gros, ni en détail.

    • Ukraine resumes grain shipments from Azov Sea | Reuters
      https://af.reuters.com/article/worldNews/idAFKBN1O30M5


      FILE PHOTO: Cranes are seen in the Azov Sea port of Mariupol, Ukraine December 2, 2018.
      REUTERS/Gleb Garanich/File Photo

      Ukraine said on Tuesday it had resumed grain shipments from the Azov Sea, blocked for around 10 days after a military standoff with Russia in the Kerch Strait off Crimea.
      […]
      Earlier, Ukraine’s infrastructure minister Volodymyr Omelyan had said the two ports - vital for eastern Ukraine’s economy - had been “partially unlocked” with the restoration of some free movement through the Kerch Strait.

  • « Gilets jaunes » : des conséquences économiques déjà lourdes en région Wladimir Garcin-Berson - 26 Novembre 2018 - Le Figaro Economie
    http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2018/11/26/20002-20181126ARTFIG00167-gilets-jaunes-des-consequences-economiques-deja-l

    FOCUS - Alors qu’une réunion se tient ce lundi à Bercy pour dresser un état des lieux des conséquences du mouvement sur l’activité des entreprises, les territoires tirent la sonnette d’alarme.

    Réunion au sommet : ce lundi, une quinzaine de fédérations professionnelles sont réunies à Bercy pour une « première évaluation des conséquences économiques du mouvement des gilets jaunes sur l’ensemble des territoires », ainsi que pour « convenir de mesures d’accompagnement pour les professionnels ». Car les effets sont d’ores et déjà remarquables : à l’échelle nationale, l’institut Nielsen a par exemple estimé que la grande distribution avait vu ses pertes se creuser tout au long de la semaine dernière, de -35% samedi à -32% lundi, -13% mardi et -5% mercredi.

    À l’échelle locale, un grand nombre d’institutions ont fait remonter les inquiétudes des entreprises et des professionnels qui souffrent des blocages et autres barrages filtrants. Ce sont ces échelons, aux préoccupations de plus en plus marquées, que le gouvernement devra rassurer.

    Dans l’Hérault
    La Chambre de commerce et d’industrie (CCI) de l’Hérault a mené une étude entre le 19 et le 21 novembre auprès des commerçants. Publiée jeudi, elle note un effet massif de la mobilisation : en comparaison avec une période « normale », les 300 commerçants ont pointé une « baisse moyenne de fréquentation de 60% » ainsi que de chiffre d’affaires « de 55% ». Près des trois quarts des personnes interrogées ont constaté un ralentissement de leur activité, et celui-ci s’étend sur l’ensemble du territoire, touchant les centres-villes comme les zones rurales, les centres commerciaux ou les commerces de proximité des petits villages.

    Et la Chambre de citer l’exemple de six magasins Intersport du département : leur dirigeant, Patrick Hanot, déplore une « perte de 40% de chiffre d’affaires » depuis le samedi 17. « L’impact économique négatif est hélas bien réel et important », souligne le communiqué. Le même jour, le président de la Chambre, André Deljarry, a dénoncé le blocage d’une plateforme logistique alimentaire du groupe Intermarché, à Villeneuve-les-Béziers et a mis en garde contre les « conséquences » des actions « à l’opposé des fondements initiaux du mouvement ». Le dirigeant a exprimé son souhait de voir « la population et l’économie locale » retrouver de la « sérénité ».

    Dans le Bordelais
    La CCI Bordeaux Gironde a aussi appelé à une « sortie rapide du conflit » : pour son président, Patrick Seguin, les blocages pénalisent « fortement » les entreprises, en particulier à la veille des fêtes. Tout en disant comprendre « cette colère », il explique rester soucieux « de ne pas amplifier le conflit » et compte sur sa résolution le plus rapidement possible. Contactée par nos soins, la Chambre ne dispose pas encore d’éléments chiffrés permettant d’estimer l’impact de la mobilisation. Pour autant, les remontées dont elle dispose font état d’une perte de chiffre d’affaires de « 20 à 30% ». Elle cite également l’exemple du festival Bordeaux S.O Good, organisé le week-end du 17, et qui a vu sa fréquentation baisser de plus de 20%, une évolution que la Chambre impute en partie aux mobilisations organisées au même moment.
    La situation dans cette zone est d’autant plus préoccupante que l’économie locale souffrait déjà d’une perte de vitesse marquée : l’activité girondine a enregistré, au troisième trimestre, un « ralentissement » de son chiffre d’affaires, son carnet de commandes, ses marges commerciales ainsi que de ses investissements. Les professionnels locaux comptent donc d’autant plus sur cette période de fin d’année.

    À la Réunion
    Exemple le plus emblématique, l’économie de la Réunion a été mise à l’arrêt par les mobilisations qui continuent aujourd’hui encore. Cité par nos confrères du Monde, le président de la Chambre de commerce locale, Ibrahim Patel, déplore une perte de chiffre d’affaires de « 500 millions d’euros » dans le commerce depuis le 17. Il souligne également les difficultés rencontrées par les salariés pour se rendre à leur lieu de travail et estime que les exportations ont perdu « 10 millions d’euros » depuis une semaine.

    Devant les mobilisations, la ministre des Outre-mer, Annick Girardin, a annoncé qu’elle se rendrait sur l’île ce mercredi pour annoncer des mesures visant à calmer la colère populaire. De nouvelles annonces sur l’emploi et le coût de la vie sont attendues, au lendemain du gel de la hausse des taxes sur les carburants. Dès le début du mouvement des « gilets jaunes », le 19, la CCI demandait à l’État de « déclarer l’île en zone de catastrophe économique », expliquant qu’elle était « paralysée économiquement ».

    Dans le Gard
    Dans le Gard, la Chambre de commerce s’est dite « fortement sollicitée » par les professionnels inquiets devant l’ampleur des blocages. Une adresse mail spécifique blocages@gard.cci.fr a été créée pour les « aider à traverser au mieux cette crise ». La CCI a également adressé un communiqué estimant que la démarche des gilets jaunes est « contre-productive » : « ce qui se produit depuis samedi n’est pas tolérable », développe-t-elle, en regrettant notamment les « dégradations commises à l’encontre de certaines entreprises ».

    Dans les zones rurales
    Plusieurs départements ont souligné l’impact important des mouvements sur leur économie. Dès le 9 novembre, l’Allier s’inquiétait par exemple de « l’impact de la hausse du prix des carburants » sur les entreprises de la zone, et estimait qu’il fallait éviter de « pénaliser plus l’économie de proximité et des territoires déjà frappés par un vieillissement de la population, la désertification et un fort taux de chômage ».

    Dans le Tarn, le préfet, Jean-Michel Mougard, a appelé la semaine dernière au « rétablissement de la libre circulation », plaidant pour un arrêt des rassemblements qui « perturbent le bon fonctionnement » des entreprises : les manifestants, ajoute-t-il, doivent garder en tête les « conséquences » de leurs actions « sur l’activité économique, le cas échéant sur l’emploi des Tarnais ».

    En Ardèche, la CCI a également transmis la « très grande préoccupation des chefs d’entreprise » : « les ventes en ligne explosent et les commerces du territoire souffrent. Évitons d’affaiblir un peu plus le commerce de proximité, en centre-ville ou en périphérie », implore son président, Jean-Paul Poulet, qui conseille aux « gilets jaunes » de se concentrer sur des actions évitant de « se mettre à dos les personnes qui souhaitent circuler et travailler ».

    #France #Giletsjaunes #Bercy économie #inquiétude #CCI

  • Impunité « made in Europe » : pourquoi l’UE s’oppose à un traité sur la responsabilité des multinationales Observatoire des multinationales - 15 Octobre 2018
    http://multinationales.org/Impunite-made-in-Europe
    (Revue de presse Les Crises : https://www.les-crises.fr/revue-de-presse-du-21-10-2018 )

    Pourquoi l’Europe fait-elle obstruction, au sein de l’ONU, à l’adoption d’un traité international ambitieux sur les multinationales et leur responsabilité en matière de droits humains et d’environnement ? Un nouveau rapport publié dans le cadre du réseau européen d’investigation ENCO, dont l’Observatoire des multinationales est l’un des fondateurs, se penche sur la troublante proximité entre l’Union européenne et les lobbies des multinationales, et sur ce qu’elle révèle : une conception du monde où le secteur privé est associé à toutes les décisions, et où lui imposer des règles contraignantes devient quasi inimaginable.


    Alors qu’un groupe de travail de l’ONU se réunit pour la quatrième fois afin de négocier un traité international très attendu visant à mettre fin à l’impunité des entreprises multinationales, l’Union européenne (UE) se distingue par son opposition à l’introduction de normes contraignantes pour ces dernières et par sa défense obstinée de mécanismes volontaires qui ont démontré leur efficacité et leur insuffisance.

    Comme le démontre le rapport Impunité « made in Europe », https://multinationales.org/IMG/pdf/impunite-made-in-eu.pdf cette position reflète non seulement la capture des institutions européennes par le secteur privé, mais aussi l’hypocrisie des dirigeants politiques et économiques du vieux continent. Toujours prompts à se présenter comme des modèles de « responsabilité », ils restent délibérément aveugles aux impacts réels des multinationales européennes tout autour de la planète et aux conséquences de nombreuses politiques de l’UE sur les peuples et sur l’environnement.

    Cette publication unique en son genre est basée sur les contributions de nombreuses organisations et experts de l’Europe entière et de pays du sud, réunies à l’initiative du réseau ENCO (European Network of Corporate Observatories), collaboration d’organisations de la société civile et de médias dédiée à l’investigation et à la veille sur les multinationales. De la révélation du lobbying et de la « capture du régulateur » qui prévalent désormais au niveau de l’UE et de l’ONU à la mise en lumière des impacts réels des multinationales européennes sur l’environnement et les droits humains au-delà de leur communication « verte » et « responsable », du décryptage des mécanismes juridiques de l’impunité à la critique des traités de libre échange et des mécanismes de protection des investisseurs, ce rapport synthétise différents niveaux de recherche et d’analyse pour dresser un tableau clair et complet des enjeux des négociations actuelles à l’ONU en vue d’un traité international sur les multinationales et les droits humains.

    L’UE s’aligne sur les lobbies des multinationales
    Ce rapport montre en particulier qu’au sein du groupe de travail mis en place à cet effet, les représentants de l’Union européenne disent exactement la même chose, avec les mêmes arguments et parfois les mêmes mots, que les lobbies des multinationales comme la Chambre de commerce internationale ou l’Organisation internationale des employeurs. Leurs arguments ? Qu’il n’y a pas besoin d’un traité car les mécanismes volontaires existants suffisent ; que le secteur privé devrait participer aux négociations : et (malgré les innombrables preuves que leurs structures juridiques complexes et leur pouvoir politique et économique leur permettent d’échapper largement à toute régulation et d’imposer leur volonté aux gouvernements) que les entreprises multinationales ne soulèvent pas de problème spécifique en termes de droit international.

    L’identité de position entre UE et lobbies des multinationales est d’autant plus troublante que la société civile européenne et le Parlement européen ont exprimé à plusieurs reprises leur soutien au processus onusien d’élaboration d’un instrument international contraignant sur les multinationales et les droits humains. Des législations en ce sens sont d’ailleurs proposées dans plusieurs pays du vieux continent (et, dans le cas de la France, a été adoptée en 2017). Mais la bureaucratie européenne – représentée en l’occurrence par le Service d’action extérieure de l’UE – préfère serrer les rangs aux côtés des multinationales pour défendre le statu quo.

    L’attitude de l’UE est une nouvelle illustration de la capture croissante des processus et des institutions démocratiques par les grandes entreprises, au niveau national comme à l’échelle internationale. Le secteur privé semble désormais en mesure non seulement d’empêcher toute régulation significative de ses activités, mais également de se présenter comme la seule et unique « solution » aux défis de la planète. Cette « capture du régulateur », déjà bien documentée et critiquée en ce qui concerne les institutions européennes, est également de plus en plus manifeste au niveau du système des Nations unies, avec la création du « Pacte mondial », la dépendance croissante de l’ONU envers les financements privés ou encore l’omniprésence des multinationales dans les espaces de négociations supposés les réguler, comme les conférences sur le climat. Le processus d’élaboration d’un traité international pour mettre fin à l’impunité des multinationales et assurer l’accès à la justice et à la réparation des communautés affectées, en raison de l’intérêt actif qu’il suscite au sein de la société civile, est perçu comme une menace pour ce tête-à-tête de plus en plus confortable entre les grandes entreprises et les gouvernements.

    Hypocrisie européenne ?
    Le modèle défendu à la fois par l’Union européenne et par les lobbies des multinationales, aussi bien au sein du groupe de travail de l’ONU que comme modèle général de gouvernance pour faire face aux défis globaux, est basé sur trois piliers : 
 Un droit international contraignant pour protéger les intérêts des multinationales, à travers par exemple les traités de commerce et d’investissement et les mécanismes d’arbitrage international ; 
 Le secteur privé légitimé et invité à « co-écrire » les régulations qui lui sont applicables, quand ce n’est pas à remplacer la régulation par des standards privés non contraignants gérés par des « forums multi-parties prenantes » ; 
 Des mécanismes volontaires et non contraignants pour les multinationales, comme les Principes directeurs de l’ONU sur les entreprises et les droits humains, destinés à leur donner une image « verte » et « responsable » sans faire aucune différence en termes d’accès à la justice et à la réparation pour les communautés affectées ou les travailleurs.

    Ce rapport comprend un ensemble d’études de cas (dont la version intégrale est disponible en ligne) https://multinationales.org/IMG/pdf/impunite-made-in-eu.pdf rédigées par des experts et des organisations de la société civile d’Europe (dans le cadre du réseau ENCO) et par des organisations du sud directement impliqués aux côtés des communautés affectées. Ces cas démontrent que quoiqu’en disent les politiques et les cadres dirigeants du vieux continent sur leur « exemplarité », les multinationales européennes restent impliquées dans des violations des droits humains et de l’environnement tout autour de la planète, sans être mises face à leurs responsabilités. Le souci de « respectabilité » du vieux continent se traduit trop souvent par une délocalisation des pires impacts sociaux et environnementaux des multinationales et des consommateurs européens vers les pays du sud. Une tendance facilitée, si ce n’est encouragée, par certaines politiques de l’UE comme la poursuite effrénée d’accords de libre échange ou la promotion des marchés carbone.

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  • L’œuvre négative du colonialisme français aux Antilles : la production et la reproduction d’une pigmentocratie Saïd Bouamama - 15 Juin 2018 - wordpress.com
    https://bouamamas.wordpress.com/2018/06/15/loeuvre-negative-du-colonialisme-francais-aux-antilles-la-produ

    La Guadeloupe et la Martinique sont célébrées dans le discours dominant comme le symbole du métissage réussi. L’angle mort de ce discours est celui de la reproduction de ce que Raphaël Confiant nomme la « pigmentocratie[i] » qui structure le système social des Antilles dites « françaises » de l’époque esclavagiste et coloniale jusqu’à aujourd’hui. Ce système social reste en effet caractérisé, rappelle le chercheur canadien Adrien Guyot, par « une hiérarchisation sociale basée sur les notions de race et de couleur, amenant par là même la création de néologismes comme « éthnoclasse » pour faire référence aux classes sociales dont le principal critère d’appartenance est l’ethnie[ii] ». Sur le plan économique la structure des Antilles dites « françaises » reste coloniale. La prise en compte des contextes historique, économique et géostratégique est incontournable pour saisir cette réalité coloniale qui se reproduit.
     


      Le génocide des autochtones et intensification de la traite
    C’est avec l’arrivée de Christophe Colomb que commence la violence puis le génocide des peuples autochtones des Antilles. La colonisation d’Haïti par les espagnols en 1496, de Puerto-Rico en 1508, de la Jamaïque en 1509 et de Cuba en 1511 impose la domination espagnole sur l’ensemble des Grandes Antilles. Le résultat de cette domination ne tarde pas : l’extermination des peuples autochtones. « Rien que pour l’île d’Hispaniola où débarque Colomb lors de son premier voyage, on dénombre 300000 personnes en 1492, 50000 en 1510, 16000 en 1530, 1000 en 1540[iii] » rappelle l’historien Frédéric Dorel. Pour les petites Antilles la résistance des peuples autochtones (Les Kalinas ou Kallinagos que les colonisateurs espagnols appellent « indiens Caraïbe ») est telle que les espagnols ne parviennent pas à s’implanter[iv]. La colonisation française qui débute en 1635 poursuit le génocide des peuples autochtones enclenché par les espagnols : « Les nouveaux conquérants entreprennent l’élimination systématique des Indiens et la colonisation des petites Antilles par le moyen de la traite africaine[v] » résume Chantal Maignan–Claverie, spécialiste des Antilles françaises.

    La résistance des peuples autochtones conduit en réponse au projet d’éliminer les « Caraïbe » comme groupe social sur leur propre terre. Trois leviers sont actionnés pour atteindre ce but : L’appel à la traite pour répondre au besoin en main-d’œuvre du capitalisme de plantation ; l’expulsion des autochtones de leurs îles (Ainsi en 1650 les « Caraïbes », sont expulsés de Martinique) ; la pratique systématique du viol des femmes autochtones. « Le viol des femmes indiennes par les colons s’inscrivait dans une politique « d’épuration ethnique » visant à faire disparaître les Caraïbes en tant que groupe[vi] » souligne l’historien Nicolas Rey. L’extermination des autochtones a, bien sûr, comme conséquence immédiate une intensification de la traite.

    La résistance des esclaves fut comme ailleurs au rendez-vous. Elles prennent en premier lieu la forme de révoltes. Argumentant son projet d’abolition de l’esclavage, Victor Schoelcher met en avant ces révoltes récurrentes. Répondant à ses opposants qui affirment que les noirs préfèrent la servitude, il déclare : « Pourquoi donc alors tant de révoltes d’esclaves de tous côtés ? […] Si les Nègres se félicitent tant de leur sort, pourquoi donc alors les colons tremblent-ils sans-cesse[vii] ? ».

    La seconde forme de la résistance fut comme dans toute la région le marronnage c’est-à-dire la fuite des esclaves pour constituer une société parallèle libre dans les montagnes des colonies. Si la taille des îles ne permet cependant pas à cette forme de révolte de prendre l’ampleur qu’elle a prise dans d’autres pays du continent américain, elle contribue avec les insurrections à mettre à l’ordre du jour la question de l’abolition. Abolir l’esclavage apparaît aux yeux de républicains de plus en plus nombreux comme la seule manière de sauvegarder les colonies et le capitalisme de plantation qui les caractérisent.

    Le capitalisme de plantation  
    Le capitalisme de plantation que permet la traite débute par la culture du tabac pour très vite se réorienter vers la canne à sucre et la banane. Au même moment où en Europe le travail servile est abandonné au profit du salariat, l’esclavage devient aux Antilles la forme prédominante du travail. Le capitalisme de plantation peut dès lors se résumer comme suit :
    « Elle suppose, d’une part, l’organisation du travail de centaines d’esclaves encasernés ou casés, travaillant en brigades surveillées par des équipes de gardes-chiourme, pour la production extensive d’une plante unique (la canne à sucre) dont la transformation industrielle (toujours effectuée sur place, sur la plantation même) donnent lieu à des produits (essentiellement le sucre, la mélasse et le rhum) valorisables avec profit sur un marché. Elle implique par conséquent, d’autre part, l’investissement d’importants capitaux […], La plantation suppose enfin l’existence d’un vaste marché aux prix rémunérateurs dans les métropoles européennes[viii]. »
    La concentration des terres dans les mains de latifundistes est ainsi dès le début du capitalisme de plantation une caractéristique essentielle des économies antillaises. La concrétisation matérielle en est l’habitation-sucrerie, « centre moteur de l’économie coloniale[ix] ». En Martinique, rappelle l’historien Antillais Jean-Pierre Sainton, « une trentaine de propriétaires se partageait plus de 43 % des terres » dès 1671 en ajoutant qu’ « avec un temps de retard, l’évolution sera similaire en Guadeloupe[x] ». Quelques dizaines de familles blanches possèdent la plus grande partie de la terre et contrôlent ainsi l’ensemble de l’économie.
    L’abolition de l’esclavage ne mettra pas fin à la concentration foncière mais au contraire l’accentuera. L’indemnisation des propriétaires d’esclaves au moment de l’abolition contribuera à cette reproduction et accentuation de la concentration foncière. La loi du 30 avril 1849 prévoit en effet que les maîtres recevront une indemnité de dédommagement de 470 francs 20 centimes par esclave en Guadeloupe et de 430 francs 47 centimes pour la Martinique. Pour les anciens esclaves aucune indemnisation n’est prévue. « La restructuration post-esclavagiste, grandement impulsé par le capital bancaire, accentuera le degré d’accaparement des principaux moyens de production par la minorité oligarchique[xi] » résume le chercheur en sciences politiques Alain Philippes Blérald. Si la concentration foncière est commune, les processus vont cependant être différents pour les deux colonies. En Martinique les grandes familles békés de l’industrie sucrière restent les propriétaires des grands domaines, alors qu’en Guadeloupe le capital financier prend le relais. Les multinationales Somdia, Grands Moulins, Shneider, etc., investissent massivement dans le capitalisme de plantation. Cette différence a bien entendu des effets sur la structure foncière contemporaine.

    Le projet d’une généralisation de l’auto-exploitation en Guadeloupe
    En Guadeloupe la crise de l’économie sucrière sous le double effet du développement du sucre de betterave et de la concurrence de nouveaux pays producteurs conduira au retrait de ces grands groupes à la recherche d’investissement plus rentables. La production passe ainsi de 175 000 tonnes en 1965 à 107 000 tonnes en 1975 et à 56 000 tonnes en 1981[xii].

    L’Etat français accompagne ce retrait en achetant près de 11 000 hectares confiés à une société d’aménagement foncier et d’établissement rural (SAFER). Sur ces terres vivent 3300 agriculteurs soit 1000 ouvriers agricoles et 2300 exploitants ayant un « bail de colonat partiaire », un statut hérité de la période de l’abolition définit comme suit par le géographe Guy Lasserre : « le propriétaire maintint la jouissance gratuite de la case et du jardin vivrier aux esclaves libérés qui acceptaient de rester sur le domaine. Une parcelle de 1 ou 2 ha était attribuée en métayage au colon, à charge pour lui de livrer ses cannes au propriétaire de l’habitation. Le colon partiaire recevait pour son travail, le tiers ou la moitié de la valeur de la production[xiii]. »

    La naissance de la SAFER en 1965 se réalise alors que la production cannière a commencé sa chute et que des mobilisations des salariés agricoles pour de meilleurs salaires d’une part et pour l’accès à la terre, d’autre part, se développent. A partir de 1977 ces mobilisations se radicalisent et prennent la forme d’une occupation et d’une mise en exploitation des terres vacantes non exploitées. C’est ce contexte qui explique le projet de « réforme foncière » dès la décennie 60 mais avec une accélération à partir de la décennie 80. Le projet est résumé comme suit par le sociologue Christian Deverre : « [Un] transfert de la production directe à des exploitants individuels, mais contrôle du débouché final par les anciens groupes de planteurs, [Une] substitution du prix du marché au salaire comme forme de soumission du travail agricole […] Ce type de « réforme agraire » [est] basée sur l’hypothèse de l’acceptation par le paysan de son auto-exploitation – et de celle de sa famille[xiv] ».

    Il s’agit on le voit d’une tentative de généralisation du colonat partiaire dont l’effet est de faire passer l’exploitation d’une forme directe à une forme indirecte. Le discours idéologique d’accompagnement est, bien entendu, celui de la « justice sociale ». Dans les faits, précise Christian Lasserre, nous sommes en présence : « [D’un] contournement de l’obstacle que représente la hausse continue des coûts salariaux sur les domaines capitalistes. Toute l’organisation des redistributions foncières tend à maintenir la production de canne sur les nouvelles exploitations, tandis que les usines restent entre les mains et sous la gestion des grands groupes sucriers[xv]. »

    La Cofepp par exemple (Compagnie financière européenne de prise de participation) est prédominante dans le contrôle de la production de cannes à sucre. Actionnaire principale à 51 % de la SMRG (Sucrerie Rhumerie de Marie Galante), la Cofepp est contrôlée par la famille Cayard, des Békés de Martinique. Elle a fait un bénéfice de 23 millions d’euros en 2015 et contrôle 80 % du rhum guadeloupéen mais aussi 70 % du Rhum martiniquais et réunionnais[xvi].

    La culture de la banane qui bénéficie de la baisse de celle de la canne à sucre et qui devance désormais celle-ci est également dominée par de grands groupes industriels et financiers sous la forme du colonat. Les gros planteurs békés dominent l’ensemble du système sur fond de « collusion entre l’Etat et planteurs békés […] dénoncée à de nombreuses reprises[xvii] ». Ces gros planteurs disposent, en outre, de moyens de réagir dont sont dépourvus les petits et moyens producteurs. Ceux-ci disposent « d’un monopole de fait » que l’économiste Athanasia Bonneton résume comme suit : « lorsque les cours de la banane baissent dans le marché métropolitain, les gros planteurs réduisent la coupe. Par contre, les petits et moyens planteurs ne peuvent pratiquement pas refuser de fournir leurs régimes[xviii]. »
     
    Le « grand féodalisme » béké en Martinique
     
    La concentration foncière et le pouvoir des grandes familles békés est encore plus forte en Martinique. Le capital local a gardé en Martinique une prédominance perdue en Guadeloupe. Nous empruntons l’expression « grand féodalisme » béké à André Breton qui l’utilise en 1942 pour caractériser Eugène Aubéry, une des figures caricaturale des grandes familles béké[xix]. L’origine de cette différence avec la Guadeloupe est le résultat de la séquence historique de la révolution française :

    « Le destin de la Guadeloupe s’est séparé de celui de la Martinique lors de la période révolutionnaire, au cours de laquelle s’est déroulée une séquence d’événements dont la portée symbolique demeure encore aujourd’hui particulièrement prégnante. Les planteurs de la Martinique se réfugièrent en effet dans le giron de la Grande-Bretagne, échappant ainsi à la première libération des esclaves promulguée en 1794 à la Guadeloupe par le représentant de la Convention Victor Hugues, suite à sa reconquête de l’île sur les Anglais. L’esclavage fut rétabli sur l’île par Bonaparte en 1802, au prix d’une répression sanglante contre la résistance menée, sous la conduite de certains de leurs officiers, par les anciens esclaves devenus soldats de la République. Mais la plantocratie locale, décimée durant les troubles, se trouvait trop amoindrie pour absorber les événements postérieurs du XIXe siècle, à savoir l’abolition définitive de l’esclavage en 1848 et la concentration foncière autour des usines centrales de la seconde moitié du siècle. La Martinique, quant à elle, avait conservé intactes les vieilles structures antérieures à la Révolution, les planteurs ayant pu maintenir leur contrôle sur les terres et garantir la prééminence du capital local, ce qui a assuré le prolongement direct du système mis en place aux origines[xx]. »
     
    Plus de 75 ans après la citation d’André Breton la situation reste fondamentalement la même. Le leader indépendantiste Guy Cabort-Masson résume comme suit en 2002 la place des Békés dans l’économie martiniquaise : « Une caste faisant 0,8 % de la population contrôlant 60 % des terres utiles, plus de 15 % de l’économie du pays alors que le peuple de couleur n’a qu’environ 10 % de cette économie atomisée en « entreprises » ayant en moyenne entre 1 et 2 employés ![xxi] » Sept ans plus tard, un reportage de l’émission Spéciale Investigation intitulé « les derniers maîtres de la Martinique » avance les chiffres suivants : « ces personnes qui représentent 1 % de la population martiniquaise, détiennent 52 % des terres agricoles et 20 % de la richesse de l’île[xxii]. »

    La répartition des terres et des richesses selon un critère de couleur conduit à une structure sociale basée sur « hiérarchie socio-raciale[xxiii] ». Esquissant une description de cette hiérarchie, le sociologue Miche Giraud décrit comme suit la classe dominante en 1980 : « constituées de propriétaires latifundistes, des dirigeants et des principaux actionnaires des usines, des grands commerçants, dont l’immense majorité sont des Blancs créoles regroupés en quelques familles étendues le plus souvent alliées entre eux. Ces derniers possèdent plus des 2/3 des terres cultivables, la quasi-totalité des usines à sucre, les 9/10 des plantations de bananes, la totalité des conserveries d’ananas et ont également le quasi-monopole du commerce d’import-export[xxiv]. » Si les chiffres avancés ont légèrement variés depuis 1980, la structure de base reste fondamentalement la même.

    Une telle structure sociale où la couleur est le symptôme visible de la place sociale n’est possible que par l’intériorisation profonde d’un sentiment d’infériorité. « Aux Antilles la perception se situe toujours sur le plan de l’imaginaire. C’est en termes de Blanc que l’on y perçoit son semblable. […] C’est donc en référence à l’essence du Blanc que l’Antillais est appelé à être perçu par son congénère[xxv] » analysait déjà Frantz Fanon en 1953. « Les structures idéologiques héritées de l’esclavage restent gravées dans les mémoires, malgré l’évolution liée au cours de l’histoire[xxvi] » confirme l’ethnologue Ulrike Zandle 61 ans après. Ces structures continuent à irriguer la quotidienneté martiniquaise en imposant le « blanc » comme critère du souhaitable et du légitime. Un tel processus existe bien sûr également en Guadeloupe et ailleurs mais sa prégnance en Martinique est notable. Cette prégnance est un résultat historique conduisant à une correspondance plus forte qu’ailleurs entre hiérarchie sociale et hiérarchie de couleur. 
     
    Le pacte colonial maintenu
    Les inégalités colorées liées à la concentration foncière sont encore renforcées par le maintien d’un lien avec la « métropole » qui garde toutes les caractéristiques du « pacte colonial ». L’expression est définit comme suit par un document officiel de 1861 : « Sous l’empire de ce qu’on appelait le pacte colonial, la France se réservait le droit exclusif d’approvisionner ses colonies de tous les objets dont elles avaient besoin ; il était défendu aux colonies de vendre leurs produits à d’autres pays que la métropole, et de les élever à l’état de produit manufacturés ; le transport entre la métropole et les colonies était réservé aux bâtiments français[xxvii]. » Officiellement ce « pacte colonial » n’existe plus, les acteurs économiques étant libres de commercer avec qui ils veulent. Dans les faits au contraire le pacte reste, selon nous, une réalité indéniable.

    Le premier principe figurant dans cette définition, le monopole de l’approvisionnement, reste une réalité des colonies dites « françaises » des Antilles. Un regard sur les importations suffit à prendre la mesure du lien de dépendance. En 2016 la France hexagonale fournit 68.9 % du montant des importations pour la Martinique et 60, 6 % pour la Guadeloupe[xxviii]. Le deuxième partenaire étant les autres pays de l’Union Européenne (avec 13 % pour la Guadeloupe et 14.8 % pour la Martinique), nous sommes en présence d’une socialisation européenne du pacte colonial. Les importations avec les autres pays des Caraïbes plane péniblement à 5 ou 6% selon les années.

    Le deuxième principe du pacte colonial, le monopole de la métropole sur les exportations, reste lui aussi activée aujourd’hui. Les destinations des exportations révèlent la même dépendance que celle des importations. Pour la Guadeloupe les données sont les suivantes : 40 % vers la France ; 17, 7 % vers la Martinique et 12 % vers le reste de l’Union européenne. Pour la Martinique les données sont les suivantes : 73.6 % vers la France et 19 % vers deux autres colonies françaises (la Guadeloupe et la Guyane).

    Le troisième principe du pacte colonial, la spécialisation des colonies dans des cultures de rentes et de la métropole dans les produits manufacturés, est tout aussi vivace. La structure des exportations est sensiblement le même pour les deux pays, révélant la nature coloniale du lien avec la France : Ils importent des biens de consommation non durable (produits alimentaires, pharmaceutiques, etc.), des biens d’investissement (produits de l’industrie automobile, machines et équipements, etc.) et des biens intermédiaires (caoutchouc, plastiques, etc.). Ils exportent des produits agro-alimentaires (Bananes, cannes, etc.). Daniel Guérin résume comme suit en 1956 cette dépendance économique : « En bref les Antilles servent de marchés à peu près exclusifs pour les denrées alimentaires et les produits fabriqués métropolitains qu’elles échangent contre leur sucre et […] contre leur banane[xxix] ». A part des variations dans la part du sucre ou de la banane dans les exportations, rien n’a véritablement changé.

    L’enjeu économique des Antilles dites « françaises » ne se limite pas au capitalisme de plantation. Comme pour les colonies du pacifique la Zone Economique Exclusive (47 000 km² pour la Martinique et 86 000 km² pour la Guadeloupe) contient des nodules polymétalliques exploitables. A ces enjeux strictement économique, il faut ajouter ceux relevant de la géostratégie que le géographe François Taglioni résume comme suit :

    La Caraïbe présente, en outre, par l’intermédiaire des DOM français, un solide réseau de points d’appui. Fort-de-France, abrite une station-relais pour les transmissions en provenance des satellites. La Guadeloupe est une escale aérienne garante de l’indépendance militaire française. […] Enfin les forces navales françaises, anglaises et néerlandaises affirment leur présence militaire dans la zone. Les nodules polymétalliques exploitables, à des coûts certes encore très élevés, sur les fonds marins représentent peut-être pour l’avenir une richesse non négligeable.[xxx].

    Une telle logique économique avec 7000 km de séparation a, bien entendu, un coût que payent les peuples guadeloupéen et martiniquais. La dernière étude de l’INSEE datée de 2015 sur la comparaison des prix entre l’hexagone et les colonies des Antilles met en évidence des écarts de prix « significatifs » : le niveau général des prix est 12,3 % plus élevé en Martinique qu’en métropole (12.5 % pour la Guadeloupe). Cet écart est essentiellement issu d’un poste peu compressible, les produits alimentaires, qui indiquent un différentiel beaucoup plus important : 38 % pour la Martinique et 33 % pour la Guadeloupe[xxxi].

    Mais le coût payé ne concerne pas que le niveau de vie. Les guadeloupéens et martiniquais payent également ce rapport colonial sur le plan de la santé. L’utilisation de pesticides à outrance, y compris ceux dont la dangerosité est avérée, est une caractéristique de ce modèle. Avec la complicité de l’Etat français des pesticides interdits en France ont continués à être utilisés massivement en Guadeloupe et Martinique. Le scandale du chlordécone, un pesticide cancérogène et mutagène, en est une illustration dramatique. Il a été utilisé massivement aux Antilles dites « française » de 1972 à 1993 alors qu’il était interdit dans l’hexagone à partir de 1989. L’Etat français a, en effet, accordé, sur pression des gros planteurs, un moratoire de trois ans. Les effets sur la santé étaient pourtant déjà connus : cancer de la prostate, puberté précoce, prématurité lors des grossesses, troubles de la motricité et de la mémoire visuelle, etc. La journaliste du Monde Faustine Vincent résume comme suit les conséquences de cette dérogation meurtrière :
    La quasi-totalité des Guadeloupéens et des Martiniquais sont contaminés par ce pesticide ultra-toxique, utilisé massivement de 1972 à 1993 dans les bananeraies. Une situation unique au monde. […] Les Antilles sont contaminées pour des siècles, car la molécule est très persistante dans l’environnement − jusqu’à sept cents ans. A partir du début des années 2000, on a découvert que le chlordécone, qui passe dans la chaîne alimentaire, avait non seulement contaminé les sols, mais aussi les rivières, une partie du littoral marin, le bétail, les volailles, les poissons, les crustacés, les légumes-racines… et la population elle-même. La quasi-totalité des 800 000 habitants de la Guadeloupe (95 %) et de la Martinique (92 %) sont aujourd’hui contaminés[xxxii].

    Interdire dans l’hexagone et autoriser aux Antilles, voilà un bel exemple d’un traitement d’exception, qui est une des caractéristiques essentielles du colonialisme. Le mépris pour la santé des indigènes révélé ici par les pesticides est du même type que le mépris révélé en Polynésie avec les essais nucléaires.
     
    Les dessous d’une déportation de la jeunesse
    Le modèle colonial de développement crée logiquement une « disproportion entre la population et les ressources que le système économique actuel met à sa disposition » remarque en 1956 Daniel Guérin[xxxiii]. Toute une littérature se développe alors pour expliquer cette « poussée démographique » et proposer des solutions. Les explications sont généralement essentialistes et les solutions orientées vers le malthusianisme. Les causes sont ainsi recherchées dans la culture antillaise et la piste privilégiée en solution est celle du contrôle des naissances. Or nous le savons depuis longtemps un des facteurs déterminants de la fécondité se situe dans les conditions matérielles d’existence.

    L’inquiétude sur la fécondité antillaise est à inscrire dans le contexte des décennies 50 et 60 qui inaugure des transformations profondes aux Antilles dites « française ». La première d’entre elle est l’ébranlement du complexe d’infériorité que les écrits d’Aimé Césaire résument. Frantz Fanon décrit comme suit en 1955 ce processus de réaffirmation de soi : « Pour la première fois, on verra un professeur de lycée donc apparemment un homme digne, simplement dire à la société antillaise « qu’il est beau et bon d’être nègre […] Ainsi donc l’Antillais, après 1945, a changé ses valeurs. Alors qu’avant 1939 il avait les yeux fixés sur l’Europe blanche […] il se découvre en 1945, non seulement un noir mais un nègre et c’est vers la lointaine Afrique qu’il lancera désormais ses pseudopodes[xxxiv]. »

    L’Afrique est pendant la décennie 50 en pleine effervescence anticoloniale avec une guerre d’Algérie qui devient rapidement une centralité dans le positionnement politique des militants africains. Se penchant sur l’identité antillaise en 1979, le sociologue Jean-Pierre Jardel résume comme suit les bouleversements de ces deux décennies :
     Depuis deux décennies environ, des changements rapides se produisent aux différents paliers de la réalité socio-culturelle des Antilles françaises. Les discours prononcés par des hommes politiques, les idées diffusées par les écrivains de la négritude, l’autonomie ou l’indépendance acquise par plusieurs îles de l’archipel Caraïbe, ont fait comprendre à une large fraction de la population qu’il existait une entité antillaise ayant ses propres valeurs, face aux valeurs de la métropole européenne. On se trouve donc en présence d’une phase de réajustement des normes et par conséquent d’une situation conflictuelle généralisée.[xxxv]

    Les émeutes de Fort de France du 20 décembre 1959 et celles du Lamentin en mars 1961 sonnent comme un avertissement aux yeux des autorités françaises. De cette époque date l’encouragement à une émigration de la jeunesse des Antilles dites « françaises » vers la métropole qui sera systématisé trois ans plus tard par la création du BUMIDOM en 1963 (Bureau pour le développement des migrations dans les départements d’outre-mer). De 1963 à 1982, ce bureau utilise toute une panoplie de moyens divers et de promesses (de formation, de logement, d’emplois, de salaires élevés, etc.) pour pousser à l’exil toute une jeunesse afin de désamorcer une crise sociale et politique latente. Le journaliste et écrivain guadeloupéen Hugues Pagesy donne la lecture suivante de l’action du BUMIDOM en quatrième de couverture de l’ouvrage qu’il lui consacre :

    « La traite négrière n’aurait-elle servi à rien pour que, 115 ans après l’abolition de l’esclavage, un organisme d’État répondant au nom de BUMIDOM […] mette en place un système pour vider la Réunion, la Guadeloupe et la Martinique, de toute une partie de leur jeunesse ? Sous prétexte de lutter contre le manque d’activité qui frappe ces régions, le BUMIDOM va en fait organiser une déportation de ces jeunes vers la France, que d’aucuns dénonceront comme étant un vrai génocide par substitution. […] L’empire qui perd petit à petit une bonne partie de ses territoires veut museler ceux d’Outre-mer. Les prétextes évoqués sont leur démographie galopante et un chômage endémique[xxxvi].

    Au total se sont près de 260 000 personnes qui ont migrés vers l’hexagone sous l’effet direct ou indirect du Bumidom dont 42 622 martiniquais et 42 689 guadeloupéens[xxxvii] : une véritable saignée dans la jeunesse antillaise compte tenu de la taille de la population et de l’âge des personnes concernées. Aimé Césaire qualifie à l’assemblée nationale cette politique de « génocide par substitution » et la délégation guadeloupéenne à la Tricontinentale de la Havane en janvier 1966 (Conférence de solidarité des peuples d’Afrique, d’Asie et d’Amérique Latine) dénonce « la politique coloniale du gouvernement français à la Guadeloupe, notamment l’expatriation de la jeunesse[xxxviii] ».
     
    « Dissiper les malentendus » sur la question nationale
     « L’heure est venue de clarifier les problèmes et de dissiper le malentendus », c’est par ces mots que Frantz Fanon conclue l’article consacré aux émeutes de Fort de France du 20 décembre 1959 cité plus haut. Pour lui cette révolte indique une mutation dans le processus d’émergence d’une conscience nationale antillaise. Celui-ci est complexe du fait des spécificités de la colonisation aux Antilles : ancienneté pluriséculaire de la colonisation, génocide des peuples autochtones, hétérogénéité de peuplement liée à l’esclavage et aux immigrations suscitées par le colonisateur, ampleur du processus d’assimilation liée à la violence esclavagiste initiale puis par la durée pluriséculaire de la domination, histoire politique spécifique de chacune des îles, etc.

    L’ensemble de ces facteurs explique l’épisode de 1946 où « des larges masses antillaises » rappelle Aimé Césaire ont approuvées la départementalisation c’est-à-dire ont votées pour rester française. Césaire lui-même a soutenu cette option en raison du danger que constitue la proximité avec les Etats-Unis : « Une autre objection plus sévère encore est l’existence à côté des Antilles d’un voisin dont la puissance et l’appétit ne sont que trop connus[xxxix]. » Coincés entre deux dominations, les Antillais ont dans le contexte de l‘époque considérés qu’obtenir une égalité plus grande dans le cadre français étaient la seule voie possible complète Aimé Césaire[xl]. 

    Au moment où Césaire tire ce bilan de la loi de 1946 (en 1956), les peuples des Antilles dites « françaises » ont fait leur expérience de l’impasse de l’assimilationnisme. Si des spécificités sont indéniables dans le processus de conscientisation nationale, celui-ci est tout aussi indéniablement en accélération rapide dans les deux colonies.

    En Martinique le processus se traduit par la création de l’OJAM (’Organisation de la jeunesse anticolonialiste de la Martinique) qui inaugure son action politique par l’apposition d’immense banderoles sur les murs de tous les bâtiments publics de l’île, portant le slogan « la Martinique aux Martiniquais » le 23 décembre 1962. Un tabou est brisé. Pour la première fois une organisation revendique ouvertement l’indépendance. Dans le même temps le « manifeste de l’OJAM » est placardé sur les murs proclamant :
    Que la Martinique est une colonie, sous le masque hypocrite de département français, comme l’était l’Algérie, parce que dominée par la France, sur le plan économique, social, culturel et politique. […] En conséquence l’O.J.A.M […] Proclame le droit des martiniquais de diriger leurs propres affaires. Demande aux Guadeloupéens, aux Guyanais de conjuguer plus que jamais leurs efforts dans libération de leur pays pour un avenir commun. Soutien que la Martinique fait partie du monde antillais. Appelle les jeunes de la Martinique, quelles que soient leurs croyances et leurs convictions, à s’unir pour l’écrasement définitif du colonialisme dans la lutte de libération de la Martinique[xli].

    La réponse de l’Etat français est, bien sûr, la répression. 18 militants de l’OJAM sont déférés devant la Cour de sûreté de l’Etat pour « atteinte à l’intégrité du territoire ». 5 militants écopent de peine de prisons et les autres sont relaxés. Si l’OJAM ne survit pas à cette épreuve, le mouvement indépendantiste existe désormais, même s’il reste encore minoritaire et éparpillé. A partir de la fin de la décennie 60 et tout au long de la décennie 70, les organisations indépendantistes se multiplient : Mouvement National de Libération de la Martinique (MNLA) en 1969, Groupe Révolution socialiste (GRS) en 1970, Groupe d’Action Prolétarienne (GAP) au début de la décennie 70, Mouvement Indépendantiste Martiniquais (MIM) en 1978, le Pati kominis pour lendépandans èk sosyalizm (Parti Communiste pour l’Indépendance et le Socialisme) en 1984, le Parti pour la Libération de la Martinique (PALIMA) en 1999. Malgré cet éparpillement l’idée indépendantiste progressera de manière significative depuis dernières décennies du siècle dernier. Lors des élections régionales de 1986 les indépendantistes ne comptent que pour 3 %, 6 ans plus tard le MIM devient la première force organisée du pays. Aux régionales de 1998 le MIM obtient 31, 71 % des suffrages et son président, Alfred Marie-Jeanne, devient président du conseil régional (il sera reconduit à ce poste en 2004). En dépit des multiples divisions et de la bureaucratisation suscitée par la participation au jeu institutionnel et encouragée par l’Etat français, le projet indépendantiste est désormais une réalité incontournable en Martinique.

    La décennie 60 est également celle qui voit s’organiser un mouvement indépendantiste en Guadeloupe. C’est au sein du mouvement étudiant en métropole, dans l’AGEC (Association Générale des Etudiants Guadeloupéen), qu’est lancé pour la première fois le mot d’ordre d’indépendance nationale. En Guadeloupe même c’est en 1963 qu’est constitué le GONG (Groupe d’Organisation Nationale de la Guadeloupe) dont certains membres fondateurs sont issus de l’AGEG. Peu nombreux les militants du GONG sont très actifs. Ils ont présent systématiquement pour soutenir chaque grève ouvrières, ce qui les rend rapidement populaire. « Chaque fois que des ouvriers, qu’ils soient du bâtiment ou de la canne étaient en grève ou en difficulté quelconque, le GONG, et ses militants devaient venir leur prêter main-forte[xlii] » se souvient le militant nationaliste Claude Makouke. Le mouvement social qui secoue la Guadeloupe en 1967 et le massacre qui l’accompagne, est le prétexte que prendra l’Etat français pour décapiter ce mouvement indépendantiste ayant une audience populaire grandissante.

    A l’origine du mouvement se trouve une grève des ouvriers du bâtiment pour exiger une hausse de 2,5 % des salaires. Les négociations entre le patronat et le syndicat CGTG échouent le 26 mai et une manifestation devant la Chambre de commerce de Pointe-à-Pitre se transforme en émeute. Les CRS tirent sur la foule provoquant les premiers décès. Les affrontements s’étendent alors à toute la ville. Lorsqu’elles cessent le lendemain un bilan officiel annonce 8 morts. La réalité du massacre mettra vingt ans à percer. En 1985 Georges Lemoine, secrétaire d’Etat chargé des départements et territoires d’Outre-mer reconnaîtra le chiffre de 87 victimes et plus d’une cinquantaine de blessés. C’est dans ce contexte que l’Etat français décide de profiter de la situation pour décapiter le mouvement indépendantiste. L’organisation et ses militants sont accusés de la responsabilité des émeutes et des victimes. 19 militants du GONG sont arrêtés et inculpés « d’atteinte à la sureté de l’Etat et à l’intégrité du territoire ». La presse colonialiste exulte à l’image du journal France-Antilles qui titre en première page et en gros caractère le 13 juin : « Le Gong est décapité. Dix-neuf arrestations à Paris et en Guadeloupe[xliii] ». Le mouvement massif de solidarité qui s’organise alors sauvera les inculpés dont le jugement de février 1968 prononce 6 peines avec sursis et 13 acquittements. En Guadeloupe même cependant 70 autres militants attendent leur jugement. Six d’entre eux écoperont de peines de prison ferme allant d’1 à 6 mois.

    Le GONG ne survie pas à cette dure épreuve mais ses militants sont nombreux à être présent dans la création ultérieure d’autres organisations indépendantistes. Ils réinvestissent d’abord leurs forces dans la dynamique syndicale en créant l’UTA (Union des Travailleurs Agricole) en 1970, l’Union des Paysans Pauvres de Guadeloupe (UPG) en 1972 et enfin l’Union Générale des Travailleurs de Guadeloupe (UGTG) qui regroupe les deux précédente et d’autres syndicats en 1973. Tels sont les facteurs qui expliquent le lien étroit entre indépendantistes et syndicalistes en Guadeloupe. En témoigne l’élection à la tête de l’UGTG de l’indépendantiste Elie Domota et sa désignation comme porte-parole du LKP (Liyannaj Kont Pwofitasyon– Collectif contre l’exploitation outrancière), un regroupement syndical, associatif et politique qui a mené le vaste mouvement social en janvier et février 2009.

    En 1977 ces militants créent l’Union Populaire pour la Libération de la Guadeloupe (UPLG) qui reste jusqu’à aujourd’hui la principale organisation politique indépendantiste. A côté de celle-ci existe également le Mouvement pour une Guadeloupe Indépendante (MPGI) crée en 1981, le Konvwa pou liberasyon nasyonal Gwadloup (KNLG) fondé en 1997 et Fòs pou konstwi nasyon Gwadloup (Forces pour batir la nation guadeloupéenne) fondé en 2010. Des tentatives de luttes armées ont également eu lieu par le GLA (Groupe de Libération Armée) qui mène une série d’attentats contre des édifices publics en 1980 et 1981, puis par l’ARC (Alliance Révolutionnaire Caraïbe) menant le même type d’actions de 1983 à 1989.

    Si comme en Martinique la multiplicité des organisations, l’institutionnalisation de certains leaders, la répression et les divisions du mouvement nationaliste, le rapport des forces disproportionné avec une des principales puissances mondiale, etc., rendent difficile une perspective d’indépendance à court terme, cela ne veut pas dire que la question de l’indépendance nationale est enterré. « Le Mouvement Patriotique Guadeloupéen au niveau organisationnel et militant connaît une passe difficile, un mouvement de reflux, mais c’est là le paradoxe, les idées nationalistes n’ont jamais cessé de progresser et d’irriguer au quotidien la vie des guadeloupéens[xliv] » résume le journaliste Danik Zandwonis.

    Comme nous le disions dans nos précédents articles consacrés à Mayotte, la Kanaky et la Polynésie, la faiblesse de la conscience internationaliste et du mouvement anticolonialiste en France fait partie du rapport des forces défavorable auquel sont confrontés les militants nationalistes des colonies françaises. Qu’un tel mouvement se développe et que le rapport de forces mondial se transforme et la perspective indépendantiste redeviendra un objectif atteignable rapidement. A plus ou moins long terme l’indépendance est inévitable : la situation géographique, la rationalité économique et la communauté des traits culturels avec les autres peuples de la région orientent structurellement vers un projet de fédération des Antilles.

    Saïd Bouamama

    Notes :  
    [i] Raphaël Confiant, Aimé Césaire, une traversée paradoxales du siècle, Stock, Paris, 1993,
    [ii] Adrien Guyot, L’Amérique, un ailleurs partagé, Départment of Modern Languages and Cultural Studies, University of Albama, 2016, pp. 104-105. .
    [iii] Frédéric Dorel, La thèse du « génocide indien » : guerre de position entre science et mémoire, Revue de civilisation contemporaine Europes/Amériques, N° 6, 2006.
    [iv] Nicolas Rey, Quand la révolution aux Amériques était nègre … Caraïbes noirs, negros franceses et autres « oubliés » de l’histoire, Karthala, Paris, 2005, p. 48.
    [v]Chantal Maignan-Claverie, Le métissage dans la littérature des Antilles françaises. Le complexe d’Ariel, Karthala, Paris, 2005, p. 118.
    [vi] Nicolas Rey, Quand la révolution aux Amériques était nègre … Caraïbes noirs, negros franceses et autres « oubliés » de l’histoire, op. cit., p. 53.
    [vii] Victor Schoelcher, Abolitions de l’esclavage ; Examen critique du préjugé contre la couleur des Africains et des Sang-Mêlés, Porthmann, Paris, 1840, p. 138.
    [viii] Alain Bihr, Recension du livre de Caroline Oudin-Bastide, Travail, capitalisme et société esclavagiste. Guadeloupe, Martinique (XVIIe-XIXe siècle), Revue « Interrogation ? », n° 10, mai 2010.
    [ix] Alain Philippe Blérald, Histoire économique de la Guadeloupe et de la Martinique : du XVIIe siècle à nos jours, Karthala, Paris, 1986, p. 26. 
    [x] Alain Philippe Blérald, Histoire économique de la Guadeloupe et de la Martinique : du XVIIe siècle à nos jours, Karthala, Paris, 1986, p. 26. 
    [xi] Ibid, p. 138.
    [xii] Christian Deverre, Crise sucrière et réforme foncière en Guadeloupe, Cahiers d’économie et sociologie rurales, n° 17, 1990, p. 100.
    [xiii] Guy Lasserre, La Guadeloupe. Etude géographique, Union Française d’Edition, Bordeaux, 1961, p. 393.
    [xiv] Christian Deverre, Crise sucrière et réforme foncière en Guadeloupe, Cahiers d’économie et sociologie rurales, op. cit., p. 108.
    [xv] Ibid, p. 111.
    [xvi] Luce Blanchard, Qui se cache derrière le projet de centrale thermique d’Albioma à Marie-Galante, https://blogs.mediapart.fr/luce-blanchard/blog/020217/qui-se-cache-derriere-le-projet-de-centrale-thermique-dalbioma-marie, Consulté le 10 juin 2018 à 19 h 55.
    [xvii] Muriel Bonin et Cécile Cathelin, Conversion environnementale de la production bananière guadeloupéenne : une stratégie politique et économique, Economie rurale, n° 341, mai-juin 2014, p. 76.
    [xviii] Athanasia Bonneton, La banane en Guadeloupe : les conditions économiques et sociales de la culture et de la commercialisation, CDDP Guadeloupe, 1988, p. 52.
    [xix] André Breton, Martinique charmeuse des serpents, 10/18, Paris, 1973.
    [xx] Jean-Luc Boniol, Janvier-mars 2009, trois mois de lutte en Guadeloupe, Les Temps modernes, 1/2011, n° 662-663, pp. 82-113.
    [xxi] Guy Cabort-Masson, Interview à la revue Antilla, n° 961, 9 novembre 2001, p. 6.
    [xxii] Les derniers maîtres de la Martinique, http://www.fxgpariscaraibe.com/article-27520586.html, consulté le 11 juin 2018 à 16 h 30.
    [xxiii] Ulrike Zander, La hiérarchie « socio-raciale »en Martinique. Entre persistance postcoloniale et évolution vers un désir de vivre ensemble, Revue en ligne Asylon (s), n° 11, mai 2013, http://www.reseau-terra.eu/article1288.html#nh37, consulté le 11 juin 2018 à 16 h50.
    [xxiv] Michel Giraud, races, clases et colonialisme à la Martinique, L’Homme et la société. Volume n° 55. Nº 1, 1980, p. 206.
    [xxv] Frantz Fanon, Peau noire, masques blancs, Seuil, Paris, 1971, p. 132.
    [xxvi] Ulrike Zander, La hiérarchie « socio-raciale »en Martinique. Entre persistance postcoloniale et évolution vers un désir de vivre ensemble, op. cit.
    [xxvii] Rapport du secrétaire d’Etat de la Marine et des Colonies du 2 février 1861, Revue maritime et coloniale, tome 2, Lahure, Paris, juillet 1861, p. 53.
    [xxviii] L’ensemble des données de cette partie sont issues de deux documents de l’Institut d’Emission des Département d’Outre-Mer (IEDOM) : Guadeloupe 2016 et Martinique 2016, Paris, 2017.
    [xxix] Daniel Guérin, Les Antilles décolonisées, Présence Africaine, Paris, 1956, p. 55.
    [xxx] François Taglioni, Géopolitique et insularité : l’exemple des petites Antilles, in André-Louis Sanguin (coord.), Vivre dans une île, L’Harmattan, Paris, 1997, p. 179.
    [xxxi] INSEE première, n° 1589, avril 2016, https://www.insee.fr/fr/statistiques/1908163, consulté le 13 juin 2018 à 10 h 00.
    [xxxii] Faustine Vincent, Scandale sanitaire aux Antilles, Le Monde du six juin 2018, https://www.lemonde.fr/planete/article/2018/06/06/scandale-sanitaire-aux-antilles-qu-est-ce-que-le-chlordecone_5310485_3244.ht, consulté le 13 juin 2018 à 10 h 45.
    [xxxiii] Daniel Guérin, Les Antilles décolonisées, op. cit., p. 37.
    [xxxiv] Frantz Fanon, Antillais et Africains, in Pour la révolution africaine, La Découverte, Paris, 2001, p. 31 et 34.
    [xxxv] Jean-Pierre Darnel, Langues et identité culturelle aux Antilles françaises, Pluriel débat, n° 17, année 1979, p. 27.
    [xxxvi] Hugues Pagesy, Kolombie 2 : Bumidom la vérité, Editions Nestor, Gourbeyre – Guadeloupe, 2017, quatrième de couverture.
    [xxxvii] André Calmont, et Cédric Audebert, Dynamique migratoire de la Caraïbe, Karthala, Paris, 2007, p. 99.
    [xxxviii] Première conférence Tricontinentale, Interventions et résolutions, La Havane, 1966, p. 90.
    [xxxix] Aimé Césaire, Introduction au livre de Daniel Guerin, Antilles décolonisées, op. cit., p. 9.
    [xl] Ibid, pp. 10-11.
    [xli] Manifeste de l’OJAM, https://afcam.org/index.php/fr/dossiers/dossiers-4/les-collectivites-invitees-au-haut-comite/2-uncategorised/4194-le-manifeste-de-l-o-j-a-m, consulté le 14 juin 2018 à 8 h 30.
    [xlii] Xavier-marie Bonnot et Francois-Xavier Guillerm, Le sang des nègres, Galaade, Paris, 2015.
    [xliii] Raymond Gama et Jean-Pierre Sainton, Mé 67 : Mémoire d’un évènement, Société Guadeloupéenne d’Edition et de Diffusion, 1985, p. 122.
    [xliv] Danik I. Zandwonis, Guadeloupe. L’indépendance est plus proche qu’on ne le dit …, http://7seizh.info/2014/12/11/guadeloupe-lindependance-est-plus-proche-quon-ne-le-dit, consulté le 14 juin 2018 à 16 h 45.

    #barbarie génocide #histoire #colonialisme #colonisation #Noirs #Noir #nègre #Antilles #Guadeloupe #Martinique #Mayotte, #Kanaky #Polynésie #DOM #Haïti #Hispaniola #Caraïbe #France #néo-colonialisme #libéralisme_postcolonial #peuples_autochtones #békés #Révolte #Kalinas #métissage #banane #sucre #mélasse #rhum #canne_à_sucre #Indépendance
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    Eugène_Aubéry Guy_Cabort_Masson #Alfred_Marie_Jeanne #Elie_Domota

  • Nommer les nouveaux territoires en #Bretagne : actes vidéo d’un colloque

    Le site de l’association Bretagne Culture Diversité propose un compte rendu exhaustif des contributions au colloque « Nommer les territoires – Réflexions sur les appellations des nouvelles collectivités » .

    Celui-ci s’est tenu à la Chambre de Commerce et d’Industrie de Saint-Brieuc le 24 novembre 2017. Il proposait un ensemble d’interventions motivées par les changements toponymiques liés aux nouveaux noms des communes nouvelles (issues de la fusion de communes), nombreuses en Bretagne. Ces nouveaux noms peuvent introduire des références nouvelles et externes en effaçant une partie du patrimoine toponymique et linguistique breton. Cette inquiétude avait généré des prises de position et ce colloque vise à mettre en perspective cette question.

    On trouve ainsi les interventions suivantes (dont celle Lucas Destrem qui représentait le groupe Néotoponymie)

    https://neotopo.hypotheses.org/1029
    #toponymie

    « Nommer les #territoires » - Réflexions sur l’#appellation des nouvelles collectivités

    L’actualité a récemment souligné l’importance du nom que l’on donne à un territoire, notamment dans le cas des nouvelles collectivités territoriales. Comment peut-on expliquer les réactions parfois vives qui s’ensuivent ? Comment tenir compte des enjeux liés à l’appellation ? Existe-t-il une ou des méthode(s) qui permettraient aux collectivités d’aborder ces questions avec sérénité ?


    http://bcd.bzh/becedia/fr/nommer-les-territoires-reflexions-sur-l-appellation-des-nouvelles-collectivites

  • Géopolitique du gaz russe – Les Éditions l’Inventaire
    https://editions-linventaire.com/livres/geopolitique-du-gaz-russe

    Géopolitique du gaz russe
    Vecteur de pouvoir et enjeu économique

    par Aurélie et Thierry Bros • novembre 2017
    16 x 11 à la française, 128 p.
    Nommé pour le Prix du Meilleur Livre de Géopolitique du Festival de Géopolitique de Grenoble (mars 2018).

    « Sur-dramatisation », « sur-idéalisation », « sur-géopolitisation », tels sont, pour Aurélie et Thierry Bros, les maîtres-mots susceptibles de caractériser ces domaines majeurs de l’économie russe que sont la production et la commercialisation du gaz.

    Sur-dramatisation de la crise russo-ukrainienne dont les répercussions ont ravivé le débat sur la menace potentielle d’une dépendance européenne vis-à-vis du gaz russe. Sur-idéalisation de la Chine, côté russe, comme moyen de compenser la dégradation des relations avec l’Europe. Sur-géopolitisation dans tous les cas de figure, qui fait oublier, bien souvent, non seulement les enjeux économiques et financiers, mais aussi les rapports de forces qui tendent à s’exacerber entre les producteurs nationaux pour l’accès aux marchés tant en Russie qu’à l’étranger.

    Petit livre, en format et en nombre de pages, mais riche en analyse. Celle-ci n’est pas systématiquement anti-russe – il est vrai que l’Observatoire dont il s’agit dans le titre de la collection Les Carnets de l’Observatoire est celui de la Chambre de commerce et d’industrie France Russie….

    Les auteurs décrivent un marché mondial en pleine mutation, le développement du GNL transformant profondément la structure de ce marché évoluant d’un système rigide où clients et producteurs sont captifs d’un réseau de transport lourd avec des contrats à long terme et des prix indexés sur le pétrole à une fongibilité accrue, le transport se faisant par bateau et une mondialisation des échanges, l’acheteur ne se déterminant plus que par le prix, et donc à très court terme. Ils estiment que Gazprom a plutôt loupé ce virage et pense que la bascule, en cours, de l’Europe vers l’Asie reconfigure les équilibres et remplace une dépendance (croisée) de la Russie et de l’Europe par une autre entre la Russie et la Chine, dépendance russe s’étendant à l’accès aux ressources financières du fait des sanctions états-uno-européennes liées à la Crimée (Yamal serait financé principalement sur fonds chinois).

    Pour une actualité toute récente allant dans ce sens, cf. https://seenthis.net/messages/668472

  • Logiciels et systèmes de caisse sécurisés : précisions sur les assouplissements attendus, Chambre de Commerce et d’Industrie du Gers
    http://www.gers.cci.fr/actualites/logiciels-et-systemes-de-caisse-securises-precisions-sur-les-assouplissemen

    euls les logiciels comportant des fonctionnalités de caisse et les systèmes de caisse seront désormais concernés par les mesures de sécurisation. Cet assouplissement concerne tous les assujettis à la TVA et ne remet pas en cause, pour l’instant, la date d’entrée en vigueur fixée par les textes au 1er janvier 2018.

    L’obligation concerne les opérations avec les clients non assujettis à la TVA et quel que soit le mode de règlement choisi. Sont exclus du dispositif les opérations réalisées entre assujettis à la TVA ainsi que celles réalisées par les assujettis bénéficiant de la franchise en base de TVA ou qui réalisent des opérations exonérées.

  • EPR finlandais : arbitrage partiel défavorable à Areva
    https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/030457349600-epr-finlandais-arbitrage-partiel-defavorable-a-areva-2103371.p

    Le différend entre le Areva-Siemens et son client finlandais, l’électricien TVO, semble tourner à l’avantage du second. Le groupe finlandais a annoncé jeudi que la Chambre de commerce internationale (CCI), qui instruit l’arbitrage international engagé fin 2008, avait rendu un arbitrage partiel en sa faveur : portant sur les documents liés à la conception et à la réalisation du réacteur EPR d’Olkiluoto

    #nucléaire

  • EPR finlandais : Areva perd une manche dans son bras de fer avec TVO
    http://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/energie-environnement/epr-finlandais-areva-perd-une-manche-dans-son-bras-de-fer-avec-tvo-745062.

    Dans un feuilleton entamé en 2002, l’électricien finlandais TVO et le consortium Areva/Siemens s’imputent mutuellement la responsabilité des retards et surcoûts subis par l’EPR OL3. Une nouvelle décision partielle vient de donner raison au finlandais.

    Parmi les revers que rencontrent les EPR, ceux qui concernent Olkiluoto (OL3) en Finlande sont les plus anciens. Dernier rebondissement en date, le groupe finlandais d’électricité Teollisuuden Voima Oyj (TVO) a annoncé la semaine dernière une nouvelle décision partielle de la Chambre de commerce internationale (CCI) en sa faveur, dans le différend qui l’oppose à ses fournisseurs Areva et Siemens réunis, au sein d’un consortium.
    […]
    Une première sentence partielle rendue en novembre 2016 par la CCI avait donné raison à TVO sur les arguments concernant les retards et coûts induits, sans se prononcer sur les aspects financiers. Celle rendue la semaine dernière, également partielle, traite de la préparation, de l’examen, de la soumission et de l’approbation des documents relatifs à la conception et autorisation du projet OL3 et a « tranché une grande majorité des faits et questions en faveur de TVO. Inversement, elle a également rejeté la grande majorité des points de litige du fournisseur à cet égard », a déclaré TVO dans un communiqué.

    Ce n’est que la décision finale, attendue pour fin 2017 ou début 2018, qui tranchera sur les montants réclamés par l’une et l’autre partie.

  • Lille - Avis de non-participation au Grand barouf numérique
    adressé à Damien Castelain, président la Métropole Européenne de Lille (MEL)
    http://hors-sol.herbesfolles.org/2017/03

    Comme son nom l’indique, votre Grand Barouf Numérique http://www.legrandbarouf.fr ne sert qu’à faire du bruit, pas à débattre. C’est avant qu’il aurait fallu nous consulter, si toutefois les débats participatifs servaient à quoi que ce soit en matière de développement numérique et de Smart City. Entre vous et nous, il n’y a pas de « dialogue de sourds », comme vous le prétendez. Non seulement nous ne souhaitons pas dialoguer avec vous. Mais en plus, nous vous avons très bien entendu, malgré le tapage que vous organisez aujourd’hui – au fait, doit-on appeler la police ?

    Le fichage continue. Hier, l’ancienne mandature équipait les clients de Transpole d’une carte Pass-Pass RFID (28M €) pour ficher leurs déplacements, savoir qui se trouve où et quand sur le réseau. Sans débat bien sûr. Aujourd’hui, vous l’étendez aux services publics de la Ville. De cela, il ne sera pas question pendant ces deux jours de Barouf.

    Chaque année, les subventions pleuvent sur Euratechnologies (1M € par an de la MEL), les projets de Smart Home et de Smart City du CITC-EuraRFID, ceux de La Plaine Images ou de Blanchemaille pour le e-commerce. A-t-on eu à se prononcer ? Vos opérations d’OpenData n’y feront rien en matière de « démocratie participative » : quand il s’agit de développement économique, et on le sait depuis maintenant trois révolutions industrielles, la décision ne tient qu’à vous et vos « partenaires » de la Chambre de Commerce, ici co-organisateurs de l’événement.

    Au fait, votre Centre opérationnel de commandement ouvert au bénéfice de l’Euro de foutbol se porte-t-il bien ? Les 37 écrans bunkérisés dans les sous-sols de la MEL et les 1 800 caméras de surveillance reliées, grâce à la fibre optique installée récemment, à la police et la Gendarmerie, ça va ? Pas de bugs ni de piratages ? Pas besoin des services de cybersécurité ouverts notamment par vos soins à Euratek ?

    Et les 200 000 personnes concernées par le projet « You & Grid » que vous portez, là encore, avec la Chambre de Commerce pour installer des compteurs Linky, ont-elles participé à l’écriture de cet appel à projets ? Il prévoit pourtant de « connaître leurs habitudes », comme l’admet le directeur d’ENEDIS, ce serait la moindre des choses. (VDN, 24/03/2016) Ils doivent savoir qu’en avril 2017, vous taperez au portefeuille de l’Europe dans le cadre des « Smart Cities and Communities » car il en va de leur liberté. D’ici 2020 le million d’habitants de la MEL devra installer un compteur électrique Linky qui espionnera les recoins de sa vie privée : a-t-il eu à donner son avis ? Non, et il n’aura pas même le droit de refuser le mouchard électronique.

    Votre stratégie pour une MEL « Résolument digitale » (juin 2016), vous l’avez écrite tout seul. Et aujourd’hui, vous organisez ce Barouf pour nous présenter avec fracas votre projet « La MEL – territoire des numériques ». Les métropolitains que vous gouvernez savent-ils que vous allez financer l’installation d’une carte d’identité électronique unique (à partir de la carte Pass-Pass) pour leurs démarches quotidiennes : déchetteries, salles de sports et culturelles, transports, cantines et garderies ?

    C’est ça votre « territoire numérique », votre Smart City : le contrôle de nos activité publiques par une carte d’identité électronique, et celui de notre vie privée par Linky. Le tout sans notre assentiment.

    Votre Barouf n’est pas une invitation à débattre,
    c’est une opération d’auto-promotion

    Étant donnés les marchés et les « opportunités » financières que le numérique ouvre à l’industrie régionale, on voit mal comment on pourrait discuter quoi que ce soit, pas même à la marge. Comme vous le dites, l’enjeu de votre métropole « résolument digitale » doit créer un « différentiel d’attractivité ». Ce qu’elle ne fera pas, tant les métropoles du monde entier, de Doha à San Francisco, courent le même lièvre dans un mimétisme confondant. L’humain que vous prétendez convoquer au centre du développement numérique n’est bon qu’à se traîner une fois l’an dans des « débats mouvants » sans conséquences, comme ceux du Grand Barouf. Vous nous demandez d’imaginer notre emploi de demain, mais on le connaît déjà : c’est chômeur, éventuellement avec un revenu universel pour croupir devant un écran. Même les patrons réunis à Davos l’avouent – et s’en félicitent : le numérique leur fera économiser sept millions d’emplois d’ici 2020 dans les pays industrialisés.

    Sur la métropole lilloise, ainsi qu’on vient de le voir, comme ailleurs dans les pays riches, l’humain est déjà dépassé, évincé du travail et des décisions qui le concernent au quotidien, il est obsolète. Et cette obsolescence est programmée par des gens comme vous sans qu’on n’ait eu à dire quoi que ce soit.

    Participer à ce barouf reviendrait, pour nous, à valider notre obsolescence. Comme on n’est pas masos, on vous laisse à vos mondanités et vos auto-congratulations. Nous avons déjà notre avis : votre « territoire numérique », c’est non. Il n’est, et ne sera, que contrôle, surveillance, déshumanisation et chômage. Alors amusez-vous bien. On espère que le DJ sera à la hauteur des verrines et de vos ambitions.

    hors-sol 6 Mars 2017

  • Un compagnon en détention préventive à Fleury
    https://coutoentrelesdents.noblogs.org/un-compagnon-en-detention-preventive-a-fleury

    Le compagnon anarchiste arrêté mercredi 7 en Bretagne est passé le lendemain devant la 23ème chambre, au Palais de #justice de Paris. Il est accusé de dégradations sur un Pôle Emploi, sur une structure de la Chambre de Commerce et … Continue reading →

    #ACAB #ANTICARCERAL #MANIFESTATIONS #anarchie #prison #répression #vitrine

  • Un compagnon en détention préventive
    https://nantes.indymedia.org/articles/36409

    Le compagnon anarchiste arrêté mercredi 7 en Bretagne est passé le lendemain devant la 23ème chambre, au Palais de Justice de #paris.Il est accusé de dégradations sur un Pôle Emploi, sur une structure de la Chambre de Commerce et d’Industrie, sur un Franprix et sur un concessionnaire Jaguar, lors de la manif sauvage qui s’est déroulée le soir du 14 avril entre le 10ème et le 19éme arrondissements parisiens.

    #Répression #/ #loi #loitravail #anti-repression #travail #loi_travail #Répression,/,loi,loitravail,anti-repression,travail,loi_travail

  • Le nouveau visage de l’immigration italienne en Suisse

    Confrontés à la crise, les Italiens sont de plus en plus nombreux à suivre l’exemple des générations précédentes et à venir en Suisse. Mais à la différence de leurs aînés, ces immigrés sont souvent hautement qualifiés.

    http://www.rts.ch/info/suisse/8024755-le-nouveau-visage-de-l-immigration-italienne-en-suisse.html

    #migrations #migrants_italiens #Italie #Suisse
    cc @albertocampiphoto

  • #Nantes : A l’abordage ! retour sur la manif du 15 sept.
    https://nantes.indymedia.org/articles/35623

    Des manifestant-e-s en chasubles rouges qui huent la police, les murs qui reprennent vie, une foule compacte le long de la préfecture, des détonations. Nantes est sortie de sa torpeur le 15 septembre. Pourtant, tout avait été mis en place pour empêcher la reprise des hostilités. Médias oscillant entre articles anxiogènes et séries d’annonces sur le « baroud d’honneur » de la #lutte, interdictions de manifestations à la pelle, menaces policières explicites, arrêté préfectoral délirant. Et surtout, concentration hors norme de policiers. Pourtant, dès l’aube, les portes du lycée Camus sont bloquées, alors que l’agitation reprend petit à petit à la fac. Au même moment, la Chambre de Commerce et d’Industrie est la cible d’une action de « On bloque tout ». Les braises couvent encore. C’est à 10 heures (...)

    #Resistances #luttes #salariales #/ #loi #loitravail #travail #loi_travail #étudiant-e-s #lycéen-ne-s #mouvement #Resistances,luttes,salariales,/,lutte,loi,loitravail,travail,loi_travail,étudiant-e-s,lycéen-ne-s,mouvement

  • « Medef, Medef, Mes déf-icits ! » La Brique Lille

    Vendredi 22 avril, une quarantaine de personnes (militant.es, syndicalistes de Sud, participant.es de Nuit Debout, étudiant.es) répondent à l’appel des Interluttant.es 59/62. Rendez-vous est donné à 8 h 30 pour une action coup de poing dont l’objectif n’est révélé qu’en dernière minute. Une petite sauterie entre patrons organisée par le Médef se déroule à l’intérieur de la majestueuse Chambre de commerce et d’industrie (CCI) : « Petit-déjeuner d’échanges avec Hervé Mariton ». Les patrons devront partager la brioche.
     
    VIDEO : https://www.youtube.com/watch?time_continue=9&v=L8WmuMR4inw

    L’article : http://labrique.net/index.php/thematiques/hors-canard/791-medef-medef-mes-def-icits

    #Lille #Interluttant.es #Chambre_de_commerce #Hervé_Mariton

  • #Loi de #financement de la Sécurité Sociale du 21 décembre 2015, Chambre de Commerce et d’Industrie du Gers
    http://www.gers.cci.fr/actualites/loi-de-financement-de-la-securite-sociale-du-21-decembre-2015.html

    Le dispositif de taux réduit de cotisation patronale d’#allocations familiales sera étendu aux salariés dont la rémunération est comprise entre 1,6 et 3,5 SMIC à partir du 1er avril 2016. La limite d’exonération des #cotisations de sécurité sociale, de CSG et de CRDS des indemnités de cessation forcée des dirigeants et mandataires sociaux devrait être modifiée avec effet dès 2015. C’est une conséquence indirecte de la loi de finances pour 2016.

    Mais avec quoi on va les financer, ces caisses, avec des cadeaux pareils au patronat ?

  • La déclaration d’amour de La Nouvelle République au président de la Chambre de commerce
    http://larotative.info/la-declaration-d-amour-de-la-1322.html

    Jusque-là, la plus belle performance locale de servilité journalistique à laquelle on avait assisté était celle de la journaliste Sabrina Melloult face au maire de Tours. Mais nous avons un nouveau challenger anonyme, auteur du portrait du président de la Chambre de commerce et d’Industrie de (...) — Brèves, Médias

  • Une journée pour parler de la Russie

    Pour ceux qui peuvent, cette intéressante journée russe à l’Inalco avec des intervenants de grande qualité

    A l’occasion de la sortie de la nouvelle édition de l’Annuaire RUSSIE 2015, Regards de l’Observatoire franco-russe sous la direction d’Arnaud Dubien (Le Cherche Midi 2015), Le CREE (Centre de recherches Europes Eurasie) de l’INALCO et l’Observatoire franco-russe auprès de la Chambre de commerce franco-russe de Moscou

    vous invite à un débat sur le thème « Où va la Russie » le

    mardi 24 novembre 2015 de 14h30 à 17h00 , dans l’Auditorium de l’INALCO, 65, rue des Grands Moulins 75013 Paris

    intervenants :
    Igor Delanoë, adjoint au directeur de l’Observatoire franco-russe de Moscou : les relations Russie-Israel
    Arnaud Dubien, Directeur de l’Observatoire : La Russie face au conflit ukrainien
    Isabelle Facon, chercheur à la Fondation pour la recherche stratégique : La « nouvelle » relation Russie-Chine et ses implications globales et régionales
    Julien Nocetti, chercheur à l’IFRI : les enjeux d’internet en Russie
    Jean Radvanyi, enseignant à l’INALCO : Tensions et politiques régionales en Russie
    Julien Vercueil, enseignant à l’INALCO : L’économie russe en 2015 : quelle résilience face à la crise ?

    #russie #géopolitique