organization:international crisis group

  • Entre massacre et lutte antiterroriste, l’armée malienne à l’épreuve du feu | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/international/140419/entre-massacre-et-lutte-antiterroriste-l-armee-malienne-l-epreuve-du-feu?o

    L’agence française de développement a annulé la publication d’un dossier sur le Mali qui devait paraître dans sa revue Afrique contemporaine. En cause, des articles qui ont déplu, mettant à mal la stratégie de la France ou les autorités du Mali. Mediapart publie l’un d’eux, consacré aux accusations visant l’armée malienne.

    #Paypal #Mali #Censure #AgenceFrançaiseDéveloppement

    • La polémique a éclaté fin mars. Elle a pour origine la démission de Marc-Antoine Pérouse de Montclos, chercheur à l’Institut de recherche pour le développement (IRD), de ses fonctions de rédacteur en chef d’Afrique contemporaine, une revue trimestrielle éditée par l’Agence française de développement (AFD). En cause : l’AFD a refusé la publication d’un dossier consacré au Mali.

      Pourtant, les articles de ce numéro spécial, « écrits par des chercheurs réputés, qui connaissent le terrain et écrivent depuis longtemps sur le Mali et l’Afrique, avaient été acceptés et approuvés par le comité de rédaction de la revue », indique Bruno Charbonneau, qui a dirigé ce travail (et qui est lui-même professeur d’études internationales au collège militaire royal de Saint-Jean au Québec).

      L’un des textes du dossier, détaille-t-il, analyse les faiblesses de l’approche militaire du contre-terrorisme actuellement privilégiée par les puissances occidentales. Il montre « comment cette approche qui l’emporte sur tout peut être contre-productive et être elle-même génératrice de violences ». Un autre évoque « l’impunité générale et généralisée dont jouissent des représentants de l’État malien dans la mesure où leurs actions illégales, criminelles et autres ne sont pas ou que rarement punis ».
      Il semble que ce sont ces deux articles qui ont posé problème à l’AFD, laquelle édite la revue mais la dirige aussi, puisque le directeur de la rédaction, Thomas Melonio, est un de ses agents. Ce dernier est le directeur exécutif du département innovation, recherche et savoirs de l’AFD, et a été conseiller Afrique du président François Hollande, après avoir été délégué national responsable de l’Afrique au parti socialiste. Il était en poste à l’Élysée lors du lancement de l’opération militaire française Serval au Mali, en 2013.

      Auteur de l’article consacré aux défaillances de l’armée malienne, le journaliste indépendant Rémi Carayol a confié à Mediapart l’intégralité de son texte, que nous publions ici avec son autorisation.

      *

      Sept ans après sa déroute dans le nord du Mali face aux combattants du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), l’armée malienne se reconstruit difficilement. Les résultats des importants moyens mis en œuvre pour lui permettre d’assumer ses missions sont pour l’heure peu probants. Il est vrai qu’elle revient de loin. En 2012, ses défaites successives dans le septentrion avaient révélé d’importantes faiblesses structurelles : manque de moyens matériels, déficit de cohésion au sein des différents corps, mauvaise gestion des ressources humaines, pratiques clientélistes, commandement défaillant, patriotisme à géométrie variable des soldats…

      Très vite après la perte d’une partie du territoire national, les partenaires du Mali ont entrepris d’aider les autorités à reconstruire une armée digne de ce nom. Il s’agissait alors de lui permettre, avec le soutien d’une force onusienne, la Mission internationale de soutien au Mali (Misma), de reconquérir au plus vite les régions tombées sous le joug des groupes armés djihadistes, lesquels avaient profité de l’offensive du MNLA pour prendre le contrôle des principales villes du nord. Cette mission a finalement été accomplie par l’armée française, avec l’appui des armées africaines, après le déclenchement de l’opération Serval en janvier 2013.

      Lancée dans la foulée de l’intervention française, en février 2013, la mission de formation de l’Union européenne au Mali1 avait pour fonction initiale de former quatre Groupements tactiques interarmes (GTIA), soit un total de 2 600 hommes, destinés à se battre dans le nord. Prolongée à trois reprises en 2014, 2016 et 2018, cette mission en a formé bien plus : environ 12 500 soldats maliens ont officiellement suivi des cours et des entraînements dans le centre de Koulikoro, où sont basés les instructeurs européens. Prévue pour durer au minimum jusqu’en mai 2020, cette mission a pour l’heure coûté près de 133 millions d’euros2.

      L’EUTM a pour mandat de fournir des conseils en matière militaire et de contribuer à rétablir les capacités opérationnelles des Forces armées maliennes (Fama). L’instruction des militaires maliens comporte plusieurs volets, dont une formation en matière de droit international humanitaire, de protection des civils et de droits de l’homme. Depuis sa création, la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma), qui a succédé à la Misma, a elle aussi prodigué des formations en matière de droits humains aux soldats maliens. La France et les États-Unis mènent de leur côté des programmes de formation destinés aux armées de la sous-région, dont celle du Mali.

      Parallèlement à ces initiatives financées par les partenaires du Mali, le gouvernement malien a fait voter une loi d’orientation et de programmation militaire ambitieuse en mars 2015, dont l’objectif était « de se doter à l’horizon 2019 d’une organisation et d’un plan d’équipements, de disposer d’un outil de défense adapté aux besoins de sécurité, et capable en toutes circonstances de défendre l’intégrité du territoire national tout en contribuant à la consolidation de la démocratie ».

      D’un coût total estimé à plus de 1 230 milliards de francs CFA (près de 1,9 milliard d’euros3) sur une période de cinq ans, ce qui représente un effort colossal pour l’État malien, cette loi visait notamment à recruter près de 10 000 hommes, afin de porter les effectifs des forces de sécurité à 20 000 éléments, et à acquérir du matériel de guerre.

      Alors que « l’horizon 2019 » est bientôt atteint, force est de constater que les objectifs recherchés, tant en matière d’efficacité opérationnelle que de respect des droits humains, sont loin d’avoir été accomplis. Plus que la guerre dans le nord, le conflit multiforme qui secoue le centre du Mali illustre cet échec relatif.

      Si les Fama ont participé à la reconquête du nord, elles ne sont intervenues qu’en second rideau, une fois que les djihadistes avaient été chassés du terrain par les troupes françaises et africaines. Les soldats maliens ont très vite été amenés à reprendre leurs positions dans les villes de Tombouctou et de Gao, mais ils n’ont pas été en mesure de s’installer durablement plus au nord, notamment dans la ville de Kidal. Aujourd’hui encore, l’armée malienne est relativement peu présente dans les zones jadis occupées par les djihadistes. La plupart du temps cantonnée dans ses bases, elle ne sort que rarement des centres urbains. Son rôle est en outre dilué du fait de la multiplication des acteurs armés.

      L’armée française poursuit ses manœuvres dans le cadre de l’opération Barkhane (4 500 hommes), qui a succédé à l’opération Serval en 2014, et dont la base principale se situe à Gao4. Elle se concentre sur les dirigeants des groupes terroristes, qu’elle traque dans l’ensemble de la sous-région avec une totale liberté d’action.

      La Minusma, qui dispose de plus de 12 000 soldats, est également présente sur l’ensemble du territoire septentrional (à Tombouctou, Gao, Tessalit, Aguelhok, Kidal, Goundam, Ber, Gossi, Ansongo et Menaka), ainsi que dans le centre (à Douentza, Sévaré et Diabaly). Si les Casques bleus sortent peu de leurs bases, au grand dam des populations, ils constituent une force non négligeable dans ces villes.

      Enfin, les groupes armés signataires de l’accord de paix issu du processus d’Alger, membres de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), qui réunit d’anciens rebelles, ou de la Plateforme, dans laquelle se retrouvent des groupes qualifiés (parfois à tort) de loyalistes à l’égard de Bamako, jouent eux aussi un rôle dans la sécurisation du territoire. Le MNLA, le Haut Conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA) ou encore le Groupe autodéfense touareg imghad et alliés (Gatia) assurent le contrôle de certaines zones rurales d’où sont absentes les Fama, en lien parfois avec les forces française et onusienne.

      ====================

      1 European Union Training Mission (EUTM)

      2 Le budget de l’EUTM Mali n’a cessé d’augmenter au fil des ans : 12,3 millions d’euros en 2013, 27,7 millions en 2014-2016, 33,4 millions en 2016-2018 et 59,7 millions pour la période 2018-2020. Cette dernière hausse spectaculaire s’explique par une extension du mandat de l’EUTM, qui, désormais, forme également des éléments de la Force conjointe du G5-Sahel. Source : EUTM Mali.

      3 427,59 milliards FCFA pour les investissements ; 442,57 milliards CFA pour le fonctionnement ; et 360,38 milliards CFA pour le personnel.

      4 Le quartier général de l’opération est basé à N’Djamena (Tchad).

      Le centre du Mali, foyer des violences
      Dans le centre du pays, par contre, les Fama sont en première ligne, et ont même longtemps été un peu seules. Cette zone, qui englobe la région de Mopti et une partie de la région de Ségou, est aujourd’hui considérée comme l’épicentre des violences au Mali, et est désormais perçue à New York, au siège des Nations unies, comme l’enjeu principal du moment. 40 à 50 % des violences recensées dans le pays en 2018 l’ont été dans ces deux régions.

      Selon un décompte de la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH) et de l’Association malienne des droits de l’homme (AMDH), environ 1 200 personnes y ont été tuées ces deux dernières années, dont au moins 500 entre les mois de janvier et août 20185. Or l’armée malienne n’est pas étrangère à un tel bilan.

      En 2012, le centre du Mali, zone géographique relativement vague, marquait la séparation entre le nord, placé sous le joug des djihadistes, et le sud, administré par l’État. Ses habitants n’ont pas été exposés aux violences au même degré que ceux du nord, mais ils en ont subi les conséquences de manière plus ou moins directe : désertion des représentants de l’État, y compris des militaires dans certaines zones, multiplication des actes de banditisme, détérioration de la situation économique…

      En 2013, dans la foulée des troupes françaises et africaines, les Fama ont réinvesti la zone. Alors que les Français, dont les objectifs se

      IBK et Emmanuel Macron lors de la commération du centenaire de la Première Guerre mondiale à Reims le 6 novembre 2018. © Reuters
      IBK et Emmanuel Macron lors de la commération du centenaire de la Première Guerre mondiale à Reims le 6 novembre 2018. © Reuters
      situaient plus au nord, ne faisaient qu’y passer, et que la Minusma s’y implantait timidement, l’armée malienne, elle, y a repris ses positions. Cette reconquête s’est accompagnée d’exactions contre les populations locales, et plus particulièrement les Peuls, victimes d’amalgames en raison du ralliement de certains d’entre eux aux groupes djihadistes, souvent pour des raisons autres que religieuses6.
      Plusieurs dizaines de personnes ont été exécutées et jetées dans des puits par des soldats maliens à Sévaré7. Des cas de tortures ont également été mentionnés8. De nombreuses personnes ont en outre été portées disparues après avoir été arrêtées par l’armée malienne9.

      Ce retour « musclé » n’a pas permis pour autant de restaurer la sécurité, et encore moins la confiance entre les populations et l’armée. Outre les violences attribuées aux soldats maliens, des tueries (impunies jusqu’à présent) ont aussi été commises par des bandits armés10, et les pillages n’ont pas cessé.

      « Une fois que les Fama sont revenues, les vols de bétail se sont multipliés, précise un élu local de la commune de Nampala. Les gens sont allés voir les militaires pour leur demander de sécuriser les déplacements des troupeaux, mais ils n’ont rien obtenu. Certains se sont alors tournés vers les groupes armés ou ont décidé de s’armer eux-mêmes. »11

      C’est dans ce contexte de méfiance à l’égard des représentants de la force publique et de violences diffuses qu’est apparu début 2015 un nouveau mouvement djihadiste : la katiba Macina, affiliée au groupe dirigé par Iyad Ag-Ghaly, Ansar Eddine. Sa première attaque a eu lieu à Nampala, deux ans presque jour pour jour après la bataille de Konna, qui avait vu l’armée française entrer en action.

      Le 5 janvier 2015, plusieurs dizaines d’hommes armés lancent l’assaut sur le camp de l’armée malienne, puis investissent la ville et y font flotter leur drapeau noir pendant quelques heures, avant de se replier vers leur base. Depuis lors, les membres de cette katiba n’ont cessé d’étendre leur zone d’influence. Ils ont multiplié les attaques contre l’armée malienne et la Minusma, tuant des dizaines de soldats maliens et onusiens. La plupart du temps, ils profitent du passage d’un convoi pour lancer l’assaut12. Ils attaquent également des bases militaires ou des barrages de la gendarmerie à l’entrée des villes, et s’en prennent à des soldats isolés ou en permission.

      Après avoir chassé l’armée malienne des zones les plus difficiles d’accès dès les premiers mois de l’année 2015, les « hommes de la brousse » (c’est ainsi que les habitants de la zone ont pris l’habitude de les dénommer) ont mené une stratégie d’exécutions ciblées et d’enlèvements contre des représentants de l’État, des chefs religieux, des notables locaux et des élus soupçonnés de s’opposer à leur projet ou de collaborer avec l’État.

      Aujourd’hui, ils contrôlent une grande partie des zones rurales du centre du pays, où ils rendent justice, règlent les contentieux, imposent des règles de vie aux populations, gèrent l’accès aux ressources… Des centaines d’écoles publiques (dites « françaises ») ont été fermées, et parfois saccagées, ces dernières années13.

      Plusieurs facteurs peuvent expliquer la facilité avec laquelle les djihadistes se sont implantés dans le centre, et ont parfois gagné les cœurs de ses habitants : un État perçu depuis longtemps comme prédateur, notamment en raison de la corruption de certains de ses agents ; une économie vacillante, qui a subi de plein fouet les sécheresses des années 1970 et que la guerre au nord a encore un peu plus affaiblie ; la récurrence des litiges liés à l’utilisation des ressources naturelles, qui aboutissent parfois à des conflits communautaires ; la prolifération des armes…

      Mais si l’État a perdu le contrôle de pans entiers de cette zone, c’est aussi parce que l’armée malienne s’est jusqu’ici révélée incapable de faire face aux incursions djihadistes, et encore moins de gagner la confiance des populations. À Nampala, une semaine après l’attaque du 5 janvier 2015, un élu rapporte que « les [soldats des] Fama sont revenus. Ils ont dit que les Peuls étaient responsables. Ils ont arrêté des suspects, les ont tabassés. Certains ont été amenés à Bamako, et libérés après avoir dû verser de l’argent. Après ça, la population ne collaborait plus avec eux. » Les djihadistes en ont immédiatement profité : « Ils sont venus dans les villages et ont dit : “On ne vous demande rien, sauf de ne pas nous dénoncer.” Ils ont exécuté plusieurs informateurs de l’armée. »14

      Passée cette première phase de repli début 2015, au cours de laquelle elles se sont réfugiées dans les camps situés dans les grands centres urbains, les Fama ont mené des opérations anti-terroristes d’envergure, mais souvent sans lendemain. « Ils venaient, ils passaient quelques heures dans le village, ils arrêtaient des gens, puis ils repartaient, et nous laissaient à la merci des groupes armés », explique un élu local du cercle de Tenenkou15.

      International Crisis Group notait en 2016 que « ce type d’intervention vise à contenir l’expansion des groupes armés plutôt qu’à agir sur les sources de l’insécurité »16. L’opération Seno, lancée à l’automne 2015 dans le cercle de Bankass, a permis d’arrêter un certain nombre de suspects. Mais elle a également abouti à des arrestations violentes de personnes n’ayant rien à voir avec la katiba Macina, à des détentions arbitraires, parfois très longues, à des actes de torture17 et à des vexations, dont certaines, filmées et postées sur les réseaux sociaux, ont alimenté un sentiment victimaire chez nombre de Peuls.

      Début 2018, sous l’impulsion du nouveau gouvernement dirigé par Soumeylou Boubèye Maïga, un « Plan de sécurisation intégré des régions du Centre » a été élaboré. Ce plan, toujours en vigueur, prévoit le renforcement du dispositif sécuritaire dans les régions de Mopti et Ségou, et des mesures en matière de gouvernance et de développement économique et social. Des aides d’urgence ont été annoncées par le premier ministre lors de divers déplacements sur le terrain. Des représentants de l’administration, dont des sous-préfets, ont repris possession de leur poste dans quelques villes secondaires.

      Cependant, nombre de services publics sont toujours inaccessibles aux habitants des zones rurales, et l’État reste un mirage pour une grande partie d’entre eux. Au-delà des quelques promesses opportunément annoncées peu de temps avant l’élection présidentielle (à l’issue de laquelle le président sortant, Ibrahim Boubacar Keïta, a été réélu), seul le volet militaire a été réellement mis en œuvre.

      ========================

      5 « Dans le centre du Mali, les populations prises au piège du terrorisme et du contre-terrorisme », Rapport d’enquête n° 727 de la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme et de l’Association malienne des droits de l’homme, novembre 2018.

      6 Sangare Boukary, « Le centre du Mali : épicentre du djihadisme ? », note d’analyse du GRIP, mai 2016.

      7 Communiqué de Human Rights Watch, 31 janvier 2013 : https://www.hrw.org/fr/news/2013/01/31/mali-larmee-malienne-et-des-groupes-islamistes-ont-execute-des-prisonniers.

      8 Communiqué de Human Rights Watch, 26 mars 2013 : https://www.hrw.org/fr/news/2013/03/26/mali-des-soldats-ont-torture-des-detenus-lere.

      9 Entretiens avec l’auteur, Bamako, mars 2018.

      10 Le 18 mars 2013 à Doungoura (cercle de Tenenkou), au moins 20 personnes, essentiellement des Peuls, ont été tuées et jetées dans un puits par des hommes armés apparentés au MNLA. D’autres exactions ont été rapportées les jours suivants dans la même zone. Sources : entretiens avec l’auteur, Bamako, avril 2016.

      11 Entretien avec l’auteur, Bamako, mai 2018.

      12 Le premier semestre de l’année 2017 a été particulièrement sanglant. Le 19 janvier 2017, la pose d’une mine, suivie d’une fusillade, aurait provoqué la mort d’au moins dix soldats maliens dans la zone de Diabaly. Le 5 mars, l’attaque d’une patrouille des Fama à Boulikessi a fait 11 morts et 5 blessés. Le 2 mai, une embuscade entre Nampala et Dogofri a tué neuf soldats et en a blessé cinq autres.

      13 À la fin de l’année scolaire 2018, deux écoles sur trois de l’académie de Mopti étaient fermées. Source : ONU.

      14 Entretien avec l’auteur, Bamako, mai 2018.

      15 Entretien avec l’auteur, Bamako, mars 2018.

      16 « Mali central, la fabrique d’une insurrection ? », International Crisis Group, Rapport Afrique n° 238, juillet 2016.

      17 « Mali : Les abus s’étendent dans le sud du pays », rapport de Human Rights Watch, février 2016.

      Des massacres laissés impunis
      Dès le mois de janvier 2018, les Fama ont repris le contrôle des camps qu’elles avaient abandonnés trois ans plus tôt, et dans lesquels elles n’étaient revenues qu’occasionnellement. Elles ont en outre mené plusieurs opérations de lutte anti-terroriste, parfois sous commandement du G5-Sahel. Mais ce retour en force n’a pas permis de reprendre le contrôle des territoires perdus, qui restent encore aujourd’hui des zones de non-droit.

      Les éléments de la katiba Macina l’ont bien compris : ils évitent soigneusement les patrouilles et se cachent dans leurs repères, souvent situés dans des forêts, jusqu’à ce que les militaires repartent. Le reste du temps, ce sont eux qui dictent leur loi aux habitants. Cette situation empêche ces derniers de collaborer avec les forces de sécurité.

      Un sous-officier de l’armée malienne qui a mené plusieurs opérations en 2018 dans le centre du pays admet qu’il est compliqué de créer un lien avec les populations : « Quand on entre dans un village, on voit bien que les gens ont peur. Ils ne nous regardent même pas. Comme l’État n’est pas là la plupart du temps, ils doivent faire avec les djihadistes. Si on passe dans la journée, ils savent que le soir même les djihadistes viendront dans le village et attraperont ceux qui nous ont parlé . »18

      Outre cette menace décrite comme omniprésente par les habitants, d’autres raisons sont avancées pour expliquer cette défiance. Des Peuls déplorent notamment l’absence de dialogue avec les militaires maliens. D’autres évoquent la réputation qui les précède. Les opérations de l’armée malienne ont en effet été marquées par de nombreux abus en matière de droits humains ces derniers mois : l’enquête de la FIDH et de l’AMDH a démontré que des unités de l’armée avaient exécuté au moins 67 personnes, des Peuls dans leur grande majorité, au cours de six opérations menées entre février et juillet 2018, la plupart dans le cadre de l’opération « Dambe »19.

      D’une tuerie à l’autre, le scénario est sensiblement le même : une colonne de l’armée malienne installe un camp provisoire pendant quelques jours dans une zone considérée comme étant « infestée » de djihadistes ; elle procède à des arrestations sur la base de dénonciations villageoises ou du simple fait de l’appartenance à la communauté peule ; certaines des personnes arrêtées sont passées à tabac avant d’être libérées ou envoyées à Bamako, d’autres sont exécutées et enterrées dans une fosse commune…

      Salif Traoré, ministre malien de la sécurité et de la protection civile, en août 2018. © Reuters
      Salif Traoré, ministre malien de la sécurité et de la protection civile, en août 2018. © Reuters
      Le 21 février 2018 par exemple, dans les environs de Sokolo, les Forces armées maliennes patrouillent dans plusieurs villages et campements peuls. Elles y arrêtent neuf personnes : sept Peuls et deux Bambaras, qui sont relâchés le soir même. Quelques jours après le départ des militaires, des villageois se rendent dans leur campement pour tenter de retrouver les disparus. Sur les lieux, ils trouvent ce qui pourrait être une fosse de 3 mètres sur 2,5 mètres. « Il y avait des petits trous dans la terre, et des traces de sang, comme quand on égorge un mouton », indique un témoin20.
      Selon toute vraisemblance, les sept Peuls ont été exécutés et enterrés par des soldats maliens, sur les lieux mêmes où la colonne avait installé son camp provisoire, dans une forêt. Une enquête a été ouverte et très vite refermée. Elle n’a abouti à aucune arrestation21.

      Les méthodes employées par les soldats maliens semblent relever de la politique de la terre brûlée. « On a parfois l’impression qu’ils arrêtent n’importe qui, du moment qu’il est peul, et qu’ils ont pour consigne d’en tuer un certain nombre pour effrayer les populations », souligne un observateur onusien déployé dans la région22.

      Un officier de l’armée en poste à Bamako, loin du théâtre des opérations, pense pour sa part qu’au contraire, ces pratiques sont liées à l’absence de consignes de la part de la hiérarchie : « On envoie des jeunes éléments sur un terrain très difficile, sans consigne claire sur ce qu’il faut faire. Ils ne connaissent pas le contexte, ni parfois la langue des habitants, ils ont peur, ils sont nerveux, et donc parfois ils tirent dans le tas. »23

      Il paraît cependant difficile d’expliquer certaines opérations autrement que par une volonté manifeste de terroriser les populations. Le 5 avril, les Fama ont arrêté 14 hommes dans le hameau de Nelbal, situé à une quinzaine de kilomètres de Dioura. Selon des témoins, les militaires ont encerclé le campement peul, ils ont rassemblé tous les habitants, hommes, femmes et enfants, ont bandé les yeux à tous les hommes valides et les ont emmenés avec eux24. Le lendemain, l’armée a publié un communiqué indiquant que 14 hommes, présentés comme de présumés terroristes, étaient morts en tentant de s’évader de la prison de Dioura25.

      Deux mois plus tard, le 13 juin, les soldats maliens ont tué 25 hommes qu’ils avaient arrêtés dans les villages de Nantaka et Kobaka, situés tout près de Mopti, et les ont enterrés dans trois fosses communes à quelques kilomètres des deux villages. Dans un communiqué publié le 19 juin, le ministère de la défense a confirmé « l’existence de fosses communes impliquant certains personnels Fama dans des violations graves ayant occasionné mort d’hommes à Nantaka et Kobaka », et annoncé l’ouverture d’une enquête judiciaire26. Celle-ci n’a pour l’heure abouti à aucune arrestation ni à aucune sanction officielle.

      D’autres massacres commis par les Fama paraissent pouvoir répondre d’un esprit de vengeance. Ce qui s’est passé à Boulikessi le 19 mai 2018 en fournit une illustration. En 2015, face à la menace des djihadistes, l’armée avait quitté le camp qui jouxte cette ville. Le 28 décembre 2017, un détachement de l’armée malienne, sous commandement du G5-Sahel, a réinvesti le camp. Quelques jours après son arrivée, un lieutenant a organisé une réunion avec les habitants, au cours de laquelle il aurait annoncé que si les militaires subissaient une attaque, ils s’en prendraient aux habitants. « Pour un mort de notre côté, on en tuera vingt de votre côté », aurait-il dit à plusieurs reprises, selon des notables locaux27.

      Le 19 mai, jour de foire à Boulikessi, les militaires ont mis leur menace à exécution. Ce jour-là, un soldat qui patrouillait près du marché a été tué par un homme venu à moto et reparti aussitôt. Trente minutes plus tard, les militaires sont revenus en nombre. Ils ont tiré de manière indiscriminée sur les gens qui étaient restés sur les lieux, tuant dix hommes, puis ils sont allés chercher deux autres personnes dans la maison d’un commerçant, qu’ils ont exécutées sous les yeux du chef de village28.

      À l’évidence, les formations en matière de droits humains promulguées par l’EUTM et la Minusma n’ont pas eu l’effet escompté. Quant aux efforts consentis par l’État malien pour renforcer l’armée, ils ne lui ont pas permis pour l’heure d’engranger les victoires. Certes, des caches de la katiba Macina ont été découvertes et des combattants ont été arrêtés ou parfois tués. Un important travail a également été mené au niveau du renseignement.

      LIRE AUSSI
      Le Mali est au centre d’une polémique entre l’Agence française de développement et des chercheurs-universitaires
      PAR FANNY PIGEAUD
      Au Mali, un pogrom mené au nez et à la barbe de l’armée fait 136 morts
      PAR RÉMI CARAYOL
      Dans le centre du Mali, les milices massacrent en toute impunité
      PAR RÉMI CARAYOL
      Le Mali s’avère incapable de juger les djihadistes
      PAR RÉMI CARAYOL
      Mais la lutte anti-terroriste ne peut se résumer à ce seul tableau de chasse. Jusqu’à présent, les forces de sécurité se sont montrées incapables de protéger les civils, comme en témoigne ce chiffre de l’ONU : lors des seuls mois d’avril, mai et juin 2018, au moins 287 personnes ont été tuées dans le centre du pays29.
      Les Fama n’ont pas été plus efficaces face aux différentes milices qui se sont constituées ces trois dernières années dans cette zone. Afin de remédier à l’absence de l’État, des mouvements armés dits « d’autodéfense » ont été créés de manière plus ou moins spontanée, sur la base de l’appartenance communautaire : dogon, peul, bambara. Mais ils ne protègent que leur propre communauté, et s’en prennent plus souvent aux civils issus de la communauté « concurrente » qu’aux combattants de la katiba Macina.

      Ces milices ont commis de nombreux massacres en 2018, plus particulièrement à l’approche de la saison des pluies30. Elles ont incendié des villages et ont obligé des milliers de personnes à se déplacer. Certaines d’entre elles ont agi au nez et à la barbe des soldats maliens, et parfois avec le soutien de responsables politiques et militaires.

      Il semble notamment que les Dozos (chasseurs traditionnels), qui jouent un rôle majeur dans les milices bambara et dogon, ont été dans un premier temps utilisés par les Fama comme éclaireurs ou informateurs, avant de participer plus activement aux combats. Or cette stratégie a d’ores et déjà montré ses limites : au fil du temps, ces groupes armés ont gagné en autonomie ; ils menacent désormais de s’en prendre à l’armée si elle se met en travers de leur route31 et mènent des expéditions meurtrières d’une ampleur inédite au Mali32.

      =========================

      18 Entretien avec l’auteur, Ségou, mars 2018.

      19 Rapport d’enquête n° 727 de la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme et de l’Association malienne des droits de l’homme, novembre 2018.

      20 Entretien avec l’auteur, Bamako, mai 2018.

      21 https://www.lemonde.fr/afrique/article/2018/04/13/au-mali-les-autorites-enquetent-sur-des-soupcons-d-executions-sommaires-par-.

      22 Entretien avec l’auteur, Mopti, mai 2018.

      23 Entretien avec l’auteur, Bamako, mars 2018.

      24 Entretiens avec l’auteur, Bamako et Mopti, mai 2018.

      25 http://www.fama.ml/tentative-devasion-des-suspects-trouvent-la-mort-a-dioura.

      26 https://www.jeuneafrique.com/579883/societe/mali-le-gouvernement-confirme-lexistence-de-fosses-communes-impliquant.

      27 Entretiens avec l’auteur, Bamako, juin 2018.

      28 Entretiens avec l’auteur, Bamako, juin 2018. Voir également le rapport d’enquête de la Minusma : https://minusma.unmissions.org/la-minusma-conclut-son-enqu%C3%AAte-sur-les-incidents-de-boulkes.

      29 Rapport du Secrétaire général des Nations unies, S/2018/866, 25 septembre 2018.

      30 « “Avant, nous étions des frères”. Exactions commises par des groupes d’autodéfense dans le centre du Mali », rapport de Human Rights Watch, décembre 2018.

      31 https://www.voaafrique.com/a/l-arm%C3%A9e-cible-un-groupe-arm%C3%A9-dogon-au-mali/4474766.html.

      32 Le 23 mars 2019, une attaque menée par des Dozos sur le village peul d’Ogossagou, dans le centre du Mali, a fait au moins 160 morts.

  • Libya Is on the Brink of Civil War and a U.S. Citizen Is Responsible. Here’s What to Know
    https://news.yahoo.com/libya-brink-civil-war-u-145012004.html

    Who are Haftar’s international backers?

    Officially, they are few and far between. Every major state condoned the U.N.-backed Government of National Accord (GNA), and Prime Minister Fayez al-Serraj. But in reality, some “were also having parallel conversations with different actors and that enabled those actors to disregard the legal process and go with the military process,” says Elham Saudi, co-founder of London-based NGO Lawyers for Justice in Libya (LFJL).

    Those states include Egypt and the United Arab Emirates, which want to curb the influence of the Muslim Brotherhood in Libya; Russia, which has treated wounded soldiers and reportedly printed money on behalf of Haftar; and France, which views him as key to stabilizing Libya and slowing the flow of migrants into Europe. Italy, which also wants to prevent migration through Libya, has fallen out with France over its tacit support of Haftar. “Nominally, of course, they’re on the same side, that of the U.N.-backed government,” says Joost Hiltermann, director of the Middle East and North Africa program at the International Crisis Group. “But in reality Italy and France are on opposite sides of this.”

    [...]

    ... no state has threatened sanctions or acted to affirm the legitimacy of the internationally-backed government in Tripoli. As such, Haftar has interpreted their warnings as an amber, rather than a red light, according to International Crisis Group. For LFJL’s Saudi, the current crisis is the “natural culmination” of the international community’s inconsistency and failure to affirm the rule of law in Libya. “The international agenda has been pure carrot and no stick,” she says. “What is the incentive now to play by the rules?”

    #Libye#communauté_internationale#droit_international

  • In Sri Lanka, old land issues and a new prime minister highlight post-war traumas

    Sri Lanka’s civil war ended nearly a decade ago, but Maithili Thamil Chilwen’s barren plot of land still resembles a battlefield.

    There is only a mound of dirt where her home once stood in Keppapilavu village in the country’s northeast; the rest is just dirt, gravel, and broken shards of doors and windows from her demolished home.

    Sri Lanka’s military occupied thousands of hectares of land during and after the country’s bitter 26-year civil war, which came to a brutal end in 2009 when the military crushed remaining Tamil fighters here in the north. Almost a decade later, rights groups say reconciliation between the country’s majority Sinhalese community and its Tamil minority is at a standstill, and occupied land is one glaring example.

    Thamil Chilwen, an ethnic Tamil, said the military seized her property at the end of the war. It took almost nine years, until earlier this year, for the military to give it back. But by then, her home and fields were destroyed.

    “We were happy when the military told us we could go back to our land. But when I saw the state of the land, I had to cry,” she said.

    The military has been slow to return land to civilians, or to even acknowledge just how much territory it still occupies. It’s symptomatic of wider post-conflict fissures across the country: rights groups say Sri Lanka’s government hasn’t taken significant steps to address rampant war-era abuses – including enforced disappearances and thousands of civilian deaths in the conflict’s final months.

    Hopes for national reconciliation took another blow last week when the country’s president, Maithripala Sirisena, abruptly appointed the controversial former leader who oversaw the 2009 military offensive, Mahinda Rajapaksa, as prime minister. The surprise move has locked Sri Lanka in a political crisis: the ousted prime minister, Ranil Wickremesinghe, has vowed to stay in office; government ministers who support him have denounced his dismissal as “an anti-democratic coup”.

    Human Rights Watch said any return to office for Rajapaksa raises “chilling concerns” for rights in the country. Rajapaksa is accused of widespread rights abuses, particularly in his role overseeing the military offensive that crushed the Tamil insurgency.

    “The current government’s failure to bring justice to victims of war crimes under the Rajapaksa government reopens the door for past abusers to return to their terrible practices,” said the group’s Asia director, Brad Adams.

    For most Tamils, a return to their ancestral land is one key part of finding justice, says Ruki Fernando, a Colombo-based rights activist who has documented war-time disappearances.

    More than 40,000 people remain displaced since the end of the war, mostly concentrated in the Tamil heartlands of northern and northeastern Sri Lanka.

    “It’s about culture and religious life. It’s where they buried their ancestors,” Fernando said. “It’s their identity.”

    Alan Keenan, a Sri Lanka analyst with the International Crisis Group, says land is among a range of issues that have largely gone unresolved over the last decade.

    “Most Tamils don’t feel that they have gotten as much they were promised in terms of dealing with the legacy of war, having their land returned, discovering the fate of their tens of thousands of missing relatives, having crimes committed by the military addressed judicially,” Keenan said. “For a whole range of things, they think they didn’t get what they were promised.”
    Reparations

    Estimates for the amount of land occupied by the military vary wildly. The military last year said it had returned roughly 20,000 hectares of private and state land in the north. In a report released this month, Human Rights Watch said the government claimed the military was occupying about 48,000 hectares of private and state land in the north and east.

    Rights groups say the military has converted some of the occupied land into for-profit businesses. They have set up plantation farms, restaurants, and even resorts catering to tourists, in addition to large military bases.

    An army spokesman did not respond to IRIN’s requests for comment. But in an interview with the Indian newspaper The Hindu this year, Mahesh Senanayake, the Sri Lankan army chief, said 80 percent of occupied land has been returned. He claimed the military had been the only organisation capable of running key services in the north after decades of war.

    “The government machinery was not functioning for decades,” he said. “There was a big gap and our services are needed to address it.”

    Early this month, President Sirisena ordered the release of all civilian land by the end of the year. However, rights groups say such promises have gone unfulfilled for years.

    Sirisena was elected in 2015 on the back of a reformist agenda to boost reconciliation between the divided Sinhalese and Tamil communities. When he came to office, Sirisena broke from his predecessor and promised to set up a national truth commission, an office to investigate missing persons, and provide reparations for war-era abuses.

    The government has held public consultations to solicit feedback on reconciliation, and legislated the creation of an office for reparations. But rights groups say progress has been achingly slow, even before last week’s political crisis. The UN’s special rapporteur on human rights and counter-terrorism last year said government actions on transitional justice have “ground to a virtual halt”.

    Analysts say Sirisena has been reluctant to push a reform agenda too forcefully in the face of resurgent Sinhalese nationalism. Rajapaksa, the former president, is popular among Sinhalese nationalists; the political party he leads nearly swept local elections held in February, seen as a bellwether for the current political mood in the country.

    “The government is afraid the Sinhala constituency will be unhappy that they are giving back the land, that they are shrinking the footprint of the military,” Keenan said.

    In a country that has held an uneasy peace since the civil war’s remarkably violent end in 2009, there are signs of discontent. A Tamil nationalist party, the Tamil National People’s Front, also made significant gains during the February elections here in Sri Lanka’s north, where it took control of the two largest councils in populous Jaffna district.

    In Keppapilavu village, an army tank sits outside an imposing military base surrounded by tall cement walls. A few metres away, a group of men and women have held a protest for the last year, under tents made of tin and tarpaulin.

    Arumuham Weluthapillayi, a Hindu priest, started the protest last year with other displaced families. He says half of his land is still occupied by the army – in addition to homes, places of worship, schools, a cemetery, and numerous shops around the village.

    This area was once a stronghold of the rebel Liberation Tigers of Tamil Eelam, commonly known as the Tamil Tigers. But nine years after the insurgency was routed, Weluthapillayi says he can’t understand why the army hasn’t left.

    “The war is over,” he said. “There are no security issues. Why are they still here?”

    https://www.irinnews.org/news/2018/10/30/sri-lanka-old-land-issues-and-new-appointment-threaten-reconciliation
    #Sri_Lanka #COI #terres #tamouls #déplacés_internes #IDPs #dédommagement #indemnisations #Keppapilavu

  • La Jordanie revient sur deux annexes du traité de paix avec Israël
    LE MONDE | 21.10.2018 à 16h20 • Mis à jour le 22.10.2018 à 07h53 | Par Piotr Smolar (Jérusalem, correspondant)
    https://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2018/10/21/la-jordanie-veut-reprendre-a-israel-des-zones-pretees-depuis-l-accord-de-pai

    L’affaire dépasse largement deux confettis de terres agricoles. Le roi Abdallah II de Jordanie a suscité la stupéfaction dans les cercles du pouvoir israélien, dimanche 21 octobre, en annonçant qu’il refusait de reconduire deux annexes du traité de paix liant ces pays voisins.

    Depuis sa signature, en 1994, le traité prévoyait que ces terres frontalières – la zone Baqoura-Naharayim et la zone Al-Ghamr-Zofar –, sous souveraineté jordanienne, seraient mises gratuitement à la disposition des fermiers israéliens pour une période de vingt-cinq ans. Un an avant la fin de l’échéance, comme il en a le droit, le roi Abdallah II affirme donc qu’il ne veut pas renouveler ce dispositif.
    Un signal envoyé à Israël

    De façon inhabituelle, le souverain a justifié sa position sur Twitter, en soulignant sa volonté de « prendre toutes les décisions au service de la Jordanie et des Jordaniens ». Une façon, analyse-t-on du côté israélien, d’inscrire ce retournement dans la politique intérieure du pays. Près de 80 députés jordaniens avaient appelé à ne pas renouveler ce régime spécial accordé aux deux confettis de terres. Il en allait, pour eux, de la dignité et de la souveraineté du royaume. De nombreux experts et des voix dans la société civile s’étaient emparés du sujet, ces derniers mois.

    « Le roi a dû passer outre des votes répétés au Parlement, ce qui l’a fait apparaître comme un défenseur d’Israël, souligne Ofer Zalzberg, analyste pour l’International Crisis Group. Ce geste lui permet d’envoyer un signal en faisant payer un prix aux Israéliens pour l’éloignement de la solution à deux Etats et leur comportement unilatéral sur le lieu saint de l’esplanade des Mosquées. Il a plus de latitude pour agir ainsi depuis qu’il n’est plus obligé de se coordonner étroitement avec les Israéliens pour soutenir les rebelles au sud de la Syrie, car Damas a repris cette zone. »

    Israël s’enorgueillit des relations étroites, notamment sécuritaires, qu’il a nouées avec l’Egypte et la Jordanie, après la conclusion d’un traité de paix avec chacun d’entre eux. L’Etat hébreu en fait même un modèle à suivre, dans le rapprochement esquissé en coulisses avec d’autres pays du bloc sunnite dit « modéré ».
    (...)
    « Cet accord [de paix] dans sa totalité constitue un bien cher pour nos deux pays », a réagi très prudemment Benyamin Nétanyahou, dimanche, lors d’une cérémonie à la mémoire de l’ancien premier ministre Yitzhak Rabin. Les officiels israéliens comptent maintenant sur l’année à venir, pendant laquelle les annexes s’appliquent encore, pour trouver un arrangement avec Amman. « On comprend le désarroi dans lequel se trouve le roi sur le plan intérieur, on ne l’accable pas », dit un haut fonctionnaire israélien. En juin, des manifestations de masse contre des mesures d’austérité fiscale avaient fait tomber le premier ministre jordanien. (...)

  • African migrants report torture, slavery in Algeria

    Dozens of Africans say they were sold for labour and trapped in slavery in Algeria in what aid agencies fear may be a widening trend of abusing migrants headed for a new life in Europe.

    Algerian authorities could not be reached for comment and several experts cast doubt on claims that such abuses are widespread in the north African country.

    The tightly governed state has become a popular gateway to the Mediterranean since it became tougher to pass through Libya, where slavery, rape and torture are rife. [nL8N1JX57L] [nL8N1R32QD]

    Amid a surge in anti-migrant sentiment, Algeria since late last year has sent thousands of migrants back over its southern border into Niger, according to the United Nations Migration Agency (IOM), where many tell stories of exploitation.

    The scale of abuse is not known, but an IOM survey of thousands of migrants suggested it could rival Libya.

    The Thomson Reuters Foundation heard detailed accounts of forced labour and slavery from an international charity and a local association in Agadez, Niger’s main migrant transit hub, and interviewed two of the victims by telephone.

    “The first time they sold me for 100,000 CFA francs ($170),” said Ousmane Bah, a 21-year-old from Guinea who said he was sold twice in Algeria by unknown captors and worked in construction.

    “They took our passports. They hit us. We didn’t eat. We didn’t drink,” he told the Thomson Reuters Foundation. “I was a slave for six months.”

    Accounts of abuse are similar, said Abdoulaye Maizoumbou, a project coordinator for global charity Catholic Relief Services. Of about 30 migrants he met who were deported from Algeria, about 20 said they had been enslaved, he said.

    In most cases, migrants said they were sold in and around the southern city of Tamanrasset shortly after entering the country, often by smugglers of their own nationality, he said.

    Some said they were tortured in order to blackmail their parents into paying the captors, but even when the money arrived they were forced to work for no pay, or sold, said Maizoumbou.

    One man told the Thomson Reuters Foundation he slept in a sheep pen and suffered beatings if an animal got sick or dirty.

    “They would bring out machetes and I would get on my knees and apologise and they would let it go,” said Ogounidje Tange Mazu, from Togo.

    The IOM in Algeria has received three reports this year from friends and relatives of African migrants held hostage and forced to work in the country. “It’s probably just an indication that it is happening. How big it is we don’t know,” said its chief of mission Pascal Reyntjens.
    TWO SIDES TO THE STORY

    Several analysts considered it unlikely that slavery was widespread in Algeria, since the country has a functioning judiciary and strong police force - unlike Libya.

    Algerian authorities could not be reached for comment, but a senior official said last week the country is facing a “surge of migration” and needs more help. [nL5N1ST568]

    In a statement this month, the government rejected reports from a U.N. human rights team that its mass deportations of migrants were inhuman, saying that it is doing what is necessary to ensure the safety of its citizens.

    “I would be very surprised that (slavery) would be allowed to happen in Algeria,” said Issandr El Amrani, North Africa project director for the International Crisis Group.

    “The situation is just not comparable to Libya,” he added.

    But in the ghettos of Agadez, Niger’s main transit hub, some people told a different story.

    “What happens in Algeria surpasses what happens in Libya,” said Bachir Amma, a Nigerien ex-smuggler who runs a football club and a local association to inform migrants of the risks.

    Migrants in Libya are often starved and beaten by armed groups, and there have been reports of “open slave markets” where migrants are put on sale, according to the U.N. human rights office. [nL8N1R32QD]

    Amma said he had spoken with more than 75 migrants back from Algeria, the majority of whom described slave-like conditions.

    “NGOs don’t know about this because they’re too interested in Libya,” he told the Thomson Reuters Foundation.

    In 2016, the IOM surveyed about 6,300 migrants in Niger, most of whom had returned from Algeria and Libya. Sixty-five percent of those who had lived in Algeria said they had experienced violence and abuse, compared to 61 percent in Libya. An estimated 75,000 migrants live in Algeria, the IOM said.

    ($1 = 582.8800 CFA francs)


    https://af.reuters.com/article/topNews/idAFKCN1IV1R5-OZATP
    #Algérie #torture #esclavage #esclavage_moderne #migrations #asile #réfugiés #migrants_sub-sahariens

  • Egypt and Sudan: Diplomatic pacification, unresolved affairs | MadaMasr

    https://madamirror.appspot.com/www.madamasr.com/en/2018/03/08/feature/politics/egypt-and-sudan-diplomatic-pacification-unresolved-affairs/?platform=hootsuite

    Quietly and without an official announcement is how Osama Shaltout, Egypt’s ambassador to Sudan, returned to his post in Khartoum on Tuesday. On the same day, Abdel Mahmoud Abdel Halim, Sudan’s ambassador to Egypt, returned to Cairo two months after he was recalled due to tension between the neighboring countries.

    Shaltout spent the better part of two months in Cairo, as the Egyptian government worked to resolve the tension. Egyptian Foreign Ministry spokesperson Ahmed Abu Zeid told Mada Masr on Wednesday morning that the reason for the ambassador’s stay in Cairo had been to “take part in official meetings.” Abu Zeid also stressed that Cairo did not recall Shaltout, either in response to Khartoum’s January decision or at any point since.

    Although the return of both ambassadors to their respective posts is an indication of the end of the public escalation of tensions, several Egyptian and Western diplomats as well as observers believe that the matters which originally triggered the crisis earlier this year have yet to be settled, even if the restoration of diplomatic relations is a step in the right direction.

    “The kind of escalation we saw in the January [between Sudan and Egypt] was kind of a negotiation being carried out in public, with a ratcheting up of rhetoric that didn’t necessarily match what was happening on the ground,” International Crisis Group’s Horn of Africa Analyst Magnus Taylor tells Mada Masr. “Of course, there are some real structural problems in the relationship on the Renaissance Dam, on the Muslim Brotherhood, the border conflict over Halayeb. But I’ve never really seen any of those issues as escalating into a border war or proxy war.”

  • The Angry Arab News Service/وكالة أنباء العربي الغاضب: Is there something wrong with this? International Crisis Group OFFICIALLY calling for safe passage for Al-Qa`idah “Fighters”?
    http://angryarab.blogspot.com/2018/02/is-there-something-wrong-with-this.html

    Crisis Group (@CrisisGroup)
    2/25/18, 4:59 AM
    We welcome the #Syria #UNSC resolution. Implementation must include:
    – aid for besieged civilians
    – voluntary safe departure of HTS fighters from #Ghouta
    – return to August 2017 de-escalation agreement
    #Russia-brokered negotiations for a non-violent resolution in Ghouta

    C’est peut-être le moment de faire une recherche sur SeenThis avec ICG...

    #syrie

  • Table ronde d’actualité internationale
    https://www.franceculture.fr/emissions/cultures-monde/culturesmonde-du-vendredi-23-fevrier-2018

    Conflit entre éleveurs et agriculteurs
    (et qui pourrait comme souvent être instrumentalisé comme conflit ethnique ou religieux)

    Dans une première partie, nous recevrons Bineta Diagne, journaliste pour RFI, de retour du #Nigéria.

    http://www.rfi.fr/emission/20180112-conflits-paysans-nigeria-il-faut-plan-national-gerer-ranchs

    73 personnes sont décédées lors de récentes violences entre éleveurs et cultivateurs alors qu’une loi vise à encadrer le pâturage des élevages. Elle interdirait le pâturage dans les États et les animaux iraient paitre ainsi dans de grands ranchs. Pourquoi cette nouvelle loi pose-t-elle problème ?Nnamdi Obasi, chercheur à l’International Crisis Group, nous éclaire sur cette question.

    #agriculture #élevage #conflit

  • Le premier ministre libanais, Saad Hariri, annonce sa démission
    http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2017/11/04/le-premier-ministre-libanais-saad-hariri-annonce-sa-demission_5210238_3218.h

    Le premier ministre libanais, Saad Hariri, a annoncé sa démission, samedi 4 novembre, à la surprise générale. Il a accusé le Hezbollah chiite et son allié iranien de « mainmise » sur le Liban et a affirmé avoir peur d’être assassiné.

    « J’annonce ma démission du poste de premier ministre », a ainsi déclaré M. Hariri, qui se trouve actuellement en Arabie saoudite, dans un discours retransmis par la chaîne satellitaire Al-Arabiya. Selon les informations du Monde, un des conseillers de M. Hariri lui avait déjà suggéré de démissionner il y a quelques semaines, mais l’idée avait alors été écartée.

    « L’Iran a une mainmise sur le destin des pays de la région (…). Le Hezbollah est le bras de l’Iran non seulement au Liban mais également dans les autres pays arabes », a dénoncé le premier ministre démissionnaire. Et « ces dernières décennies, le Hezbollah a imposé une situation de fait accompli par la force de ses armes », a-t-il ajouté.

    Bien entendu, le Monde-avec-AFP (ainsi que l’ensemble des médias francophones) qualifie la démission de Hariri de « totalement inattendue »… Si ces gens faisaient un tout petit peu leurs devoirs, ils sauraient que le renversement du gouvernement et la mise en accusation du Hezbollah ont été très clairement annoncés lundi par les Séoudiens :
    https://seenthis.net/messages/641376
    que Hariri s’était déjà rendu en Arabie séoudite ce même lundi, et y et retourné hier :
    https://www.lorientlejour.com/article/1081985/hariri-se-rend-a-nouveau-en-arabie-saoudite.html

    Le chef du gouvernement libanais se rend à Riyad pour une visite de travail. Lors de son dernier déplacement, il avait été reçu par le prince héritier saoudien, Mohammad Ben Salmane. M. Hariri avait affirmé être totalement en phase avec Riyad pour ce qui a trait à la stabilité du Liban.

    • L’aspect évidemment ridicule de l’événement, c’est que Saad se rend deux fois en Arabie séoudite en quelques jours, applique ce qui a été annoncé par un ministre séoudien en début de semaine, rencontre le nouveau Séoud-en-chef ben Salmane et dans la foulée annonce sa démission depuis l’Arabie séoudite, tout ça paraît-il pour dénoncer la « mainmise » de l’Iran sur le Liban.

    • Malgré cet aspect ridicule, on peut être particulièrement inquiet. Que l’Arabie séoudite décide de porter (à nouveau) son affrontement régional sur la scène libanaise ne présage d’absolument rien de bon pour le pays (tu as vu l’état des pays où l’Arabie a prétendu « contrer » l’influence iranienne ?).

    • http://www.raialyoum.com/?p=772730
      Commentaire des Iraniens : "La démission de Hariri a été arrangée par Trump et Muhammad ben Salmane, en fionction d’une décision manifeste des Saoudiens de s’en prendre au Hezbollah."
      طهران : استقالة الحريري جاءت بترتيب من ترامب ومحمد بن سلمان وبقرار سعودي واضح لمواجهة “حزب الله”

    • November 2, 2017
      Targeting Lebanon Again
      Edito d’ABA. Cela date du 2 novembre mais, comme c’est en anglais, je suppose que cela a dû être publié un peu avant.
      http://www.raialyoum.com/?p=771836

      We do not know what instructions Hariri was given when he met Saudi strongman Crown Prince Muhammad bin-Salman. But it would not come as a surprise to learn that he was told either to withdraw from the government or sack its Hezbollah ministers in order to create another government crisis in Lebanon. Hariri would have no option but to comply. That would mean the collapse of the hard-won political accommodation that enabled him to return to office and Gen. Michel Aoun to be elected president.

    • Angry Arab: Hariri resignation in Beirut
      http://angryarab.blogspot.fr/2017/11/hariri-assassination-in-beirut.html

      It is funny: people of the Saudi and Israeli lobbies on social media are jubilant about Saad Hariri’s resignation (from Riyadh, no less and through Saudi regime media) and treating the matter as if it was a purely Lebanese matter. The resignation was days in the making. Saudi minister (for Gulf affairs but he also seems to be in charge of Lebanese affairs as well) has been threatening the Lebanese people and government for many days and warning of an impending action. In fact, he threatened hours before Hariri resignation that Saudi Arabia will “cut off” the hands of Iran—which was the same expression used by Hariri in the speech which was prepared for him. Hariri was sitting with Hizbullah ministers and defending the political arrangement in which all parties were represented against critics in his quarters. He also met with a senior Iranian delegation HOURS before his resignation (above) (the delegated was headed by Ali Akbar Welayeti, who said after the meeting that it was “constructive”). Just after the meeting, Hariri was summoned to Riyadh and he took a selfti with Minister Sabhan (the latter posted it on Twitter (above) and said it was after a long meeting), and then the speech of resignation was aired on Saudi media. Its text was counter to all the speeches that Hariri has been giving for many months. The best part is that Saudi regime media announced that there was an assassination attempt on Hariri’s life just before he departed for Saudi Arabia. The pro-Saudi branch of the Lebanese security services promptly told Lebanese media that they never heard of any of that and that they were not sources for this fable.

    • Au sujet de la prétendue tentative d’assassinat contre Hariri, le démenti des FSI (généralement pro-séoudienne et proches du camp Hariri) :
      http://nna-leb.gov.lb/fr/show-news/83957/Les-FSI-mentent-les-rumeurs-sur-la-tentative-39-assassinat-jou-contre-Sa

      La direction générale des FSI a démenti, ce samedi dans un communiqué, les informations qui circulent dans les médias, réseaux sociaux et sites électroniques, selon lesquelles son service de renseignements aurait déjoué une tentative d’assassinat contre le Premier ministre démissionnaire Saad Hariri.

      « La direction des FSI précise que ces informations sont erronées, qu’elle n’a fourni aucun détail et qu’elle ne dispose d’aucune donnée à cet égard », précise le communiqué.

    • Saad Hariri Quits as Lebanon Prime Minister, Blaming Iran - The New York Times
      https://www.nytimes.com/2017/11/04/world/middleeast/saad-hariri-lebanon-iran.html

      On en est là, il faut lire un article du NYT pour se rendre compte combien les articles des MSM français et les reportages de France 24 sur le sujet sont lamentables.

      The surprise announcement — which shocked even his own staff — was an ominous sign of the escalating regional rivalry between Saudi Arabia and Iran, analysts said, indicating the growing dominance of Iran and Hezbollah as well as the Saudis’ increasingly assertive response.

      Lebanese and regional analysts, whether supporters or opponents of Hezbollah, said it appeared that Mr. Hariri had been pressured to resign by his patrons, the Saudis , as they and the United States ratchet up efforts to counter Iranian influence. The resignation came after weeks of sharp American and Saudi condemnations of Iran, including from President Trump, and new American sanctions against Hezbollah.

      By pushing out Mr. Hariri, analysts said, Saudi Arabia could deny Hezbollah a credible Sunni governing partner — an attempt to isolate it and deny it the fig leaf of a national unity government.

      “They concluded that Hariri was serving as more of a cover for Iranian and Hezbollah influence than as a counterweight to them,” said Rob Malley, a former special Middle East adviser to President Barack Obama and the vice president of the International Crisis Group.

      Yet the resignation also shows how few options Iran’s opponents have. Without Mr. Hariri in power, the United States and Saudi Arabia lose their main partner in the Lebanese government.

      Across the political spectrum, analysts and officials said the resignation ushered in new dangers. If the next government is more pro-Hezbollah, they said, that could lead to devastating sanctions. It could even increase the chances of a new war with Israel, which would see added justification for its argument that there is little distinction between Hezbollah and the Lebanese state.

      Mr. Hariri even raised the specter of internal violence. [si jamais des attentats contre le camp du 14 mars reprennent on aura été averti] He compared the atmosphere in Lebanon now to the days before the 2005 assassination of his father, former Prime Minister Rafik Hariri, saying he believed his own life was in danger. “I sensed what’s being woven in secret to target my life,” he said.

      Mr. Hariri’s father was killed when his motorcade was bombed on Beirut’s seafront. Several Hezbollah members are being tried in absentia in a special United Nations-backed tribunal in The Hague, although the militant group has denied involvement in the assassination.

      [...]

      Mr. Hariri headed a 30-member national unity cabinet that was crafted to protect the country from any spillover from the multisided war in neighboring Syria, where Iran backed the government and Saudi Arabia backed the insurgents.

      That mission has largely been successful , even though Hezbollah has sided with the Syrian government, Lebanese Sunni militants have joined insurgents there, and well over one million refugees flooded this small Mediterranean country.

      In Lebanon’s political system, power is divided between a prime minister, who must be Sunni; a president, who must be Maronite Christian; and a speaker of Parliament, who must be Shiite.

      The exercise of real power in the country is a more complicated affair of alliances, rivalries and division of spoils between the leaders of sectarian groups, including former warlords from Lebanon’s civil war.

      Hezbollah, which rose to prominence fighting the Israeli occupation of south Lebanon, is the strongest because of its powerful militia, which can act independently of the state and in recent years has served as an expeditionary force across Syria.

      In recent years Lebanon’s rival blocs have essentially agreed to confine their fight to Syria. But tensions between Saudi Arabia and Iran have only increased.

      In addition to Hezbollah’s decisive role in helping President Bashar al-Assad of Syria hold on to power, Iran has supported several militias in Iraq that have managed to defeat Islamic State forces in that country and remain a fighting force.

      Iranian leaders say their interference is needed to stop terrorism, and to create a security zone for their country. The country’s influence started to rise after the withdrawal of American troops from Iraq in 2011, leaving behind an incomplete army and a pro-Iranian government.

      Iran’s filling of the vacuum created by the departure of the United States military has been an extremely worrying development for Saudi Arabia and some other Arab states, who have seen their efforts to fight proxy wars with Iran largely fail.

      And now that the Syrian war seems to be entering a new phase, with Mr. Assad still ruling a devastated country, there are fears that tensions that had been pushed to the back burner — inside Lebanon, between Hezbollah and Israel, and elsewhere — could re-emerge.

      The United States has stepped up sanctions on Hezbollah in recent weeks after President Trump criticized Iran and the landmark nuclear deal it reached under Mr. Obama.

      “It signals a new phase of escalation,” said Ali Rizk, a pro-Hezbollah Lebanese analyst, adding that the imminent defeat of Islamic State by the United States would put new pressure on what it sees as Shiite extremists. “Lebanon is in for a hard time,” Mr. Rizk said.

      The resignation brought sharp words from Israel and Iran. Bahram Ghasemi, a spokesman for Iran’s foreign ministry, said Mr. Hariri’s speech was driven by a Saudi, American and Israeli effort aimed at “creating tension in Lebanon and the region.”

      And in Israel, Prime Minister Benjamin Netanyahu called the resignation “a wake-up call for the international community to take action against the Iranian aggression.”

      The pressure now is on the Lebanese president, Mr. Aoun, who will hold consultations with Parliament about appointing a caretaker government, said Imad Salamey, an analyst at the American University of Beirut.

      “If he indeed is going to bring in a pro-Hezbollah government, then he has to face the consequences,” such as new sanctions, Mr. Salamey said. “It will be a massive U.S. and Saudi response. The economy will collapse for sure.”

      In his speech, Mr. Hariri said he wanted to unite Lebanon and free it from outside influence. He pronounced himself “full of optimism and hope that Lebanon will be stronger, free, independent, with no authority over it except that of its own great people.”

      But in the streets of Tariq al-Jdeedeh, a mostly Sunni neighborhood of Beirut that is part of Mr. Hariri’s political base, anger and confusion contrasted with the posters of Mr. Hariri that festooned the buildings.

      “Hariri didn’t do this for Lebanon, he did this for Saudi against Iran,” said Nabil Idriss, who was tending his son’s fabric shop. “Now with this move, the picture is more transparent than ever. Saad Hariri was never in control.”

      #Liban #Hezbollah #Israel #Etats-Unis #Arabie_saoudite

  • France / Syrie / Lafarge : Arrestation de Firas Tlass aux Émirats Arabes Unis
    http://www.renenaba.com/france-syrie-lafarge-arrestation-de-firas-tlass-aux-emirats-arabes-unis

    L’arrestation de Firas Tlass apparaît rétrospectivement comme un dommage collatéral de la guerre médiatique que se livrent 3 pétromonarchies contre le Qatar, en ce que la révélation de son lieu d’arrestation, les Émirats Arabes Unis, viserait à contrario à désigner Abou Dhabi comme un complice du financement du terrorisme international et à dédouaner en conséquence le Qatar de cette accusation.

    […]

    Officiellement son interpellation a été présentée comme étant liée à des problèmes concernant son passeport syrien à des questions financières : Lafarge Syrie, dont Firas Tlass était membre de son conseil d’administration, lui versait près de 100.000 dollars par mois en vue d’assurer la protection du site et de ses employés, dont l’homme d’affaires syrien en reversait le quart, soit 20.000 dollars, au groupement terroriste Daech.

    Détail savoureux, c’est le même Firas Tlass qui servait à expliquer (oui, encore en janvier dernier) que c’était Bachar Assad qui « sponsorise des jihadistes » : Quand Bachar al-Assad "favorisait l’idée du jihad en Syrie" pour faire revenir l’Occident vers lui
    http://www.huffingtonpost.fr/2017/01/22/quand-bachar-al-assad-favorisait-lidee-du-jihad-en-syrie-pour_a_21659

    Dans ce reportage, le réalisateur donne la parole à Firas Tlass, ex-proche du dictateur syrien, et aujourd’hui en exil. Ce dernier rappelle une chose utile : c’est Bachar al-Assad qui a favorisé l’émergence des jihadistes en Syrie pour ensuite, s’ériger en rempart contre le péril islamiste qui tétanise les occidentaux. Mieux, il explique comment le dictateur syrien sponsorise des jihadistes depuis 2003.

    (M’enfin avec la Syrie, ça fait bien longtemps qu’on a passé toutes les bornes du n’importe quoi…)

  • Al-Aqsa : après avoir infligé des violences mortelles, l’occupant israélien lève toutes les restrictions d’accès au site sacré | Chronique de Palestine
    28 juillet 2017 – Ma’an News – Traduction : Chronique de Palestine
    http://chroniquepalestine.com/al-aqsa-occupant-israelien-leve-toutes-restrictions-acces-site

    Ma’an News – Après les affrontements mortels qui ont éclaté à travers la Cisjordanie occupée, dans Jérusalem-Est, et aux limites de la bande de Gaza vendredi, lors des protestations contre les restrictions imposées par Israël à la mosquée Al-Aqsa, la fondation du Waqf – chargée de gérer le site sacré – a confirmé que toutes les restrictions israéliennes ont été levées et toutes les portes ouvertes pour les Palestiniens de tous âges, qu’ils viennent de Jérusalem-Est occupée, d’Israël [Palestine historique], ou de Cisjordanie occupée avec permis israéliens, pour faire les prières d’al-Asr (après-midi) à Al-Aqsa.

    • Les Palestiniens estiment avoir remporté une rare victoire à Jérusalem
      Jérusalem (AFP) 30.07.2017 -
      https://www.afp.com/fr/infos/335/les-palestiniens-estiment-avoir-remporte-une-rare-victoire-jerusalem

      Le recul d’Israël sur les nouvelles mesures de sécurité autour de l’esplanade des Mosquées à Jérusalem, site politiquement et religieusement symbolique pour les Palestiniens, est vu par ces derniers comme une rare victoire dans leur lutte contre l’occupation israélienne.

      « Les Palestiniens sortent galvanisés par ce qui est pour eux un succès dans un océan de défaites », a déclaré à l’AFP Ofer Zalzberg du centre d’analyses International Crisis Group (ICG).

      Troisième lieu saint de l’islam, l’esplanade des Mosquées est située à Jérusalem-Est, partie palestinienne de la ville sainte occupée et annexée par Israël.

      L’annexion n’a jamais été reconnue par l’ONU et les Palestiniens veulent faire de Jérusalem-Est la capitale de l’Etat auquel ils apirent, ce qui fait de l’esplanade —que les juifs appellent Mont du Temple et considèrent eux aussi comme sacrée— un lieu ultrasensible.(...)

  • Corruption. Vague d’arrestations : une guerre contre les « nouveaux riches » ? | Le courrier de l\’Atlas
    http://www.lecourrierdelatlas.com/tunisie-corruption-vague-d-arrestations-une-guerre-contre-les-%C

    Dans l’entretien accordé au Courrier de l’Atlas la veille de la vague d’arrestations, l’analyste de l’International Crisis Group Michael Ayari livre sa lecture du paysage à la fois simple et complexe du contexte socio-économique et financier qui prévaut en Tunisie, 6 ans après la révolution de la Dignité.
    En somme, l’establishment, cet ordre ancien, urbain, constitué de fortunes bien établies depuis des décennies, voit d’un mauvais œil l’émergence d’une nouvelle classe de nantis, un ordre nouveau, rural et sociétalement en général conservateur, qui a dû se résoudre dans les années post-révolution aux activités liées à l’économie informelle, ayant rarement accès aux « relations » et aux gros crédits nécessaires à l’investissement notamment en région.

  • ICG’s Joost Hiltermann laments letting Syria war go on too long; Forgets 2011 “Slow-motion Suicide” report | The Mideastwire Blog
    https://mideastwire.wordpress.com/2017/04/25/icgs-joost-hiltermann-laments-letting-syria-war-go-on-too-lon

    Anne Barnard quotes Crisis Group’s Joost Hiltermann in her recent piece on Syria as saying: “We’ve thrown values by the wayside, but also not been able to act in our own interests, because we let things go too long,” said Joost Hiltermann, a Dutch citizen who is the Middle East director for the International Crisis Group…”

    Unfortunately there is no reference to Crisis Group’s key, 2011 report entitled “The Syrian Regime’s Slow-motion Suicide” (imagine, this was the title in the early months of the revolt) which helped prepare the ground for precisely that which Joost is now lamenting.

    Indeed, the Slow-motion Suicide report, authored by Peter Harling, staked out a morally and strategically deficient vision of the gathering Syria conflict (especially for a conflict mitigation NGO) – saying there was little the international community could do.. in the summer of 2011. This position ultimately paved the way for Noah Bonsey’s 2015 Crisis Group report calling for an acceleration of the armed conflict through US military-led intervention.

    I wrote about both of these turns by ICG in 2015, but also wrote a NY Times op-ed along similar lines in February 2012 where I specifically took out reference to Crisis Group after a series of back and forth discussions with Rob Malley and Peter. By 2015, however, in my view ICG needed to come in for specific criticism.

    #Syrie #incohérence #experts #ICG #ONG

  • Hezbollah’s No. 2: US strike on Syria mere ‘muscle flexing’
    http://www.al-monitor.com/pulse/originals/2017/04/lebanon-hezbollah-syria-war-israel-us-military-strikes.html

    Al-Monitor: That means that Hezbollah is not planning on creating a “new resistance front” in the Golan Heights?

    Qassem: The question of the Golan Heights concerns the people of the Golan and Syria. If the people there decide to start a resistance or a similar action, this would be their call and the call of people working on the ground. But we do not want to discuss Hezbollah’s position in this regard.

    Al-Monitor: A recent report by the International Crisis Group said that Hezbollah’s alliance with President Bashar al-Assad has become a burden, and the party is now seen as a Shiite militia. What do you think of this statement?

    Qassem: Hezbollah is a resistance fighting to bring down the Israeli project and is now fighting [in Syria] to put an end to the new takfiri project, which emanates from the Israeli plan. When we fight, we cooperate with all concerned parties, be they Sunnis, nationalists, secularists, Christians or any other national affiliations, according to the place, time and circumstances. Therefore, Hezbollah is a resistance project, and everyone knows that. Hezbollah’s network of contacts, be it in the Lebanese or Syrian arena, or anywhere it is needed, goes beyond sects and factions. These inaccurate reports have no weight on the ground and are only part of the political media lobbying to harm Hezbollah, but they are ineffective.

    Read more: http://www.al-monitor.com/pulse/originals/2017/04/lebanon-hezbollah-syria-war-israel-us-military-strikes.html#ixzz4eaxKbZ7

  • L’attentat de Gao (Mali) illustre le rendement décroissant des #interventions_militaires | L’Opinion
    http://www.lopinion.fr/edition/international/l-attentat-gao-mali-illustre-rendement-decroissant-interventions-118559

    Dans son livre Mémoire de #paix pour temps de guerre (Grasset), l’ancien Premier ministre #Dominique_de_Villepin développe l’idée que « vouloir combattre le terrorisme par le seul biais d’interventions militaires ne peut aboutir qu’à sa propagation ». Le cas du #Mali, avec l’attentat de Gao, en offre aujourd’hui un exemple aussi probant que tragique. « Toutes les interventions occidentales récentes témoignent que la force est le plus souvent le rouage d’un engrenage de la #guerre », ajoute l’ancien chef de la diplomatie française qui s’opposa, en 2003, à la guerre d’Irak. Cette idée est largement partagée en France par des hommes comme le spécialiste des conflits #Gérard_Chaliand, le professeur de relations internationales #Bertrand_Badie ou le diplomate à la tête de l’International crisis group #Jean-Marie_Guéhenno, chacun à leur manière.

  • EU’s secret ultimatum to Afghanistan: accept 80,000 deportees or lose aid | Global development | The Guardian
    https://www.theguardian.com/global-development/2016/sep/28/eu-secret-ultimatum-afghanistan-accept-80000-deportees-lose-aid-brussel

    When international donors and the Afghan government convene in Brussels next week, the EU secretly plans to threaten Afghanistan with a reduction in aid if the war-torn country does not accept at least 80,000 deported asylum seekers.

    According to a leaked restricted memo (pdf), the EU will make some of its aid “migration sensitive”, even while acknowledging that security in Afghanistan is worsening.
    ‘I never heard from them again’: an Afghan family’s doomed journey
    Read more

    Meanwhile, the Afghan government is also struggling with internal turmoil, and has failed to revive the economy or produce jobs for the young who leave the country in droves.

    It would be challenging for Afghanistan to absorb 80,000 deportations. So far, in 2016, about 5,000 Afghans have returned voluntarily from Europe.

    “This is putting unreasonable pressure on the Afghan government, which is not able to respond to such numbers,” said Timor Sharan, senior analyst for the International Crisis Group in Afghanistan.

    Afghans make up the second largest group of migrants arriving in Europe, with 196,170 applying for asylum (pdf) last year.

    At the two-day summit in Brussels, which begins on 4 October, international donors are expected to roughly match the $4bn (£3bn) annually pledged at the 2012 Tokyo conference over the next four years.

    The pressure on Afghanistan is part of a broader EU strategy of making aid to poor countries conditional on them accepting deported migrants.

    The best known example is the €6bn deal (£5.2bn) offered to Turkey in exchange for taking back asylum seekers and improving border controls. Other targeted countries include Niger, Ethiopia, Nigeria, Lebanon and Libya. The EU has also considered similar deals with Eritrea and Sudan, the governments of which are accused of crimes against humanity and war crimes.

  • « Moi, le Coran, je m’en tape » : les jeunes djihadistes français dirigés par une révolte personnelle et l’ultraviolence, pas par l’islam - RTL Info

    http://www.rtl.be/info/monde/france/-moi-le-coran-je-m-en-tape-les-jeunes-djihadistes-francais-diriges-par-une-revol

    Qui sont ces jeunes qui deviennent djihadistes et se radicalisent en quelques mois voire quelques semaines ? Selon Peter Harling, ce n’est pas l’islam qui est leur point commun, mais bien leur soif de violence.

    Ils invoquent Allah à chaque phrase mais pour les jihadistes d’un genre nouveau, comme ceux qui ont ensanglanté Paris le 13 novembre, l’islam est un prétexte permettant surtout de canaliser une révolte intime et une soif de violence, estiment des experts.

    « Leur culture musulmane est sommaire, voire quasiment nulle »

    Convertis de fraîche date, maîtrisant mal ou pas du tout l’arabe, jonglant avec des concepts qu’ils comprennent à peine ou dont ils tordent le sens, ils ont trouvé dans l’organisation Etat islamique (EI) une structure souple et pragmatique au sein de laquelle peut s’épanouir leur désir de radicalisation, ajoutent-ils. « Leur culture musulmane est sommaire, voire quasiment nulle », confie à l’AFP Peter Harling, du groupe de réflexion International crisis Group (ICG). « En fait ceux qui ont la culture musulmane la plus solide sont les moins susceptibles de se ranger du côté de l’EI ».

    #djihadisme #peter_harling

    • Directeur de l’Observatoire du religieux, professeur à l’IEP d’Aix, Raphaël Liogier a étudié les profils de dizaines de jihadistes ou aspirants-jihadistes français. « Aucun de ceux qui sont intervenus sur le sol français, de Mohamed Merah jusqu’à ceux du 13 novembre, sont passés par une formation théologique de fond ou par une intensification progressive de la pratique religieuse », dit-il à l’AFP. « Ce sont des gens qui sont dans un rapport à la violence, parce que l’islam est actuellement synonyme de violence antisociale. Ils veulent exprimer leur désir d’être antisocial ». « Ils prennent des postures de fondamentalistes, mais ce ne sont que des postures », dit-il. « Ils passent seulement dans les mosquées, prient moins que les autres. Ils cultivent un style que j’appellerais néo-afghan, à la recherche d’une espèce de romantisme néo-guerrier ».

      "Dans les années 80, ils seraient devenus punks ou entrés dans des mouvements d’extrême-gauche ou d’extrême droite"

      « Comme ils sont d’origine maghrébine et qu’on leur dit qu’ils sont potentiellement musulmans et que l’islam a une image négative, ça devient désirable pour eux. Dans les années 80, ils seraient devenus punks ou entrés dans des mouvements d’extrême-gauche ou d’extrême droite », ajoute Raphaël Liogier. « Ils sautent directement dans le jihad, parce qu’ils ont pour point commun la délinquance, des problèmes dans leur enfance et le désir d’être des caïds ».

    • « En fait ceux qui ont la culture musulmane la plus solide sont les moins susceptibles de se ranger du côté de l’EI ».

      Espérons que certains ne vont pas comprendre que les « musulmans d’origine » dont la culture musulmane est sommaire sont tous des djihadistes potentiels....

    • Musulman d’apparence, comme dirait l’autre ?

      Une autre analyse venant de Gilles Kepel qui écrit pour le site de « Atlantico », même si cette source est tendancieuse, son analyse n’est pas dénuée d’intérêt.

      http://www.atlantico.fr/decryptage/comment-france-est-devenue-principale-usine-occidentale-produire-terroristes-theorie-americaine-qui-derange-gilles-kepel-carnage-2766924.html/page/0/1

      Le carnage de Nice survenu ce jeudi révèle à nouveau que la menace terroriste pour la France se trouve au cœur même de sa société. Le politologue William McCants a conduit, il y a quelques mois, une étude préliminaire révélant que, par rapport au nombre de leur population musulmane sunnite, les pays francophones comptent le plus de cas de radicalisation. Un phénomène qui s’expliquerait par l’approche française de la sécularisation.
      Cet « effet francophone » serait exacerbé dans les pays les plus développés en matière d’éducation, d’infrastructures et de santé, parmi lesquels la France. Quels liens pourraient être établis entre le développement économique et politique de la France et la radicalisation de sa population musulmane sunnite ?

      J’insiste sur le fait qu’il faut éliminer ce terme de « radicalisation » qui n’a aucun sens. La question est celle du passage au salafisme, en rupture avec les valeurs de la laïcité et de la démocratie. Ce qui est très frappant en France, c’est que le vocabulaire salafiste s’est érigé contre la laïcité.

      (Bon après, il y a un effet #paywall sur ce site si vous avez été trop gourmand, au bout de la 3e page je crois).

    • Merci pour ce texte @mona j’en colle une partie ici

      Au-delà de la quête de sens, c’est aussi leur place dans la société qui est interrogée. Si les profils des auteurs d’attentat en Europe et des tueries de masse aux Etats-Unis diffèrent, le fait de ne pas trouver de place ou de ne pas être à la place qui leur semblerait correcte paraît être un élément récurrent. Et c’est là qu’une perspective de genre pourrait alimenter le débat. En effet, dans une société patriarcale, la « juste place » pour nombre d’hommes est une position de dominant. Or, lorsqu’on est discriminé ou exclu en raison de ses origines, peu ou pas inséré, on subit une forme de déclassement. La violence extrême pourrait alors être envisagée comme une façon de reconquérir ce qu’ils considèrent comme leur « juste place virile ». On peut donc dire qu’il s’agit de forme ultime de la violence masculine, qui dans ses types moins extrêmes est souvent peu condamnée, voire même tolérée.

      Par ailleurs, les Etats occidentaux proposent des réponses empruntant au même registre de la virilité magnifiée. Combien a-t-on salué Hollande lorsqu’il a endossé sa posture de chef de guerre, rassembleur au lendemain de l’attentat contre Charlie Hebdo ! Combien les propos ont été durs envers les quelques élu-e-s et les militant-e-s français-es inquiété-e-s par les risques de dérive de l’état d’urgence, laissant les pleins pouvoirs à la police et à l’armée ! Enfin, au lendemain de cet attentat, la première réponse a été d’annoncer le durcissement des frappes en Syrie, le bras de fer viril se poursuit...

      Que dire enfin de la réponse des forces de l’ordre lors de tous ces derniers événements ? L’exécution des auteurs a été systématique. On peut comprendre que dans certaines situations, les échanges de coups de feu entraînent la mort du suspect, du tireur ou du terroriste. Mais il est devenu quasi « normal » d’entendre que le tueur, parfois le tueur présumé, a été abattu. La justice (on entend par ici le système judiciaire) ne semble plus avoir sa place. L’exécution durant les opérations devient donc la réponse, un retour à peine voilé de la peine de mort en somme. On en revient à la loi du Talion, ou à celle du Far West, dans les deux cas des illustrations de modèles virils hégémoniques : le patriarche défendant les siens.

      Aucune prétention ici à présenter les mécanismes qui conduisent des personnes, en l’occurrence majoritairement des hommes, à passer à la violence, encore moins à en excuser les origines, mais une volonté d’analyser, de trouver des pistes pour enrayer le phénomène. Si le terrorisme, quelle que soit l’idéologie qui le sous-tend, est une forme extrême de la violence masculine et donc l’expression de la domination masculine, il convient de la combattre sous toutes ses formes. Rappelons ici que le meurtrier de Nice était connu des services de police, non pour détention d’armes ou participation à une organisation terroriste, mais pour violences conjugales ! C’est pourquoi il s’agit de ne plus minimiser les violences ordinaires, quotidiennes perpétrées par des hommes au nom de leur virilité.

    • Pourquoi il ne faut pas confondre le #salafisme et le #takfirisme

      http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2015/11/25/pourquoi-il-ne-faut-pas-confondre-le-salafisme-et-le-takfirisme_4817042_4355

      Néanmoins, la plupart des salafistes appartiennent à ce que l’on appelle la branche quiétiste. Ils sont pacifistes et ne cherchent pas à changer la #loi, même s’ils n’en reconnaissent pas la #légitimité.

  • Russia’s Choice in Syria - International Crisis Group
    http://www.crisisgroup.org/en/regions/middle-east-north-africa/syria-lebanon/syria/b047-russia-s-choice-in-syria.aspx

    In announcing Moscow’s intent to withdraw the “main part“ of the military assets that it deployed to Syria since last September, President Vladimir Putin again caught much of the world off-guard, this time allies and adversaries alike. Having decla­red victory while maintaining its war-fighting capacity in Syria, Russia has left key questions unanswered: will it actually reduce its military role and, if so, to what extent, where and against whom. But if it implements the announcement in a meaningful way, this could create the best opportunity in years to push the conflict toward an initial settlement, especially on the heels of Moscow’s decision to help implement a “cessation of hostilities”.

    This much is clear: Putin’s announcement underlined crucial points distinguishing Russian aims from those of the Assad regime and enhanced Moscow’s leverage over Damascus. It also, for the moment at least, increased Russia’s investment in the fledgling, fragile political process it is co-sponsoring with the U.S.

    This much is unclear: having battered Syria’s non-jihadist rebels nearly to the brink of defeat but not over it, what sort of political and military arrangements will Moscow seek? Will it aim to cement battlefield gains, while maintaining a less aggressive posture in the hope that reduced violence will encourage the U.S. to drop any active opposition to President Bashar al-Assad’s rule and to increase coordination with Moscow against jihadist groups? This option is consistent with Russia’s general approach to the conflict, but would entail an open-ended military commitment, offer little prospect of improved stability and possibly play to the jihadists’ advantage.

    Alternatively, will Moscow push for a more robust settlement that has a chance of stabilising the country – at least those parts the regime and non-jihadist rebels control? That would require an additional, political outlay: most importantly, delinking its own interests in Syria from the person of Assad – and, ultimately, convincing Iran to do the same. If Moscow wishes to avoid further regional unravelling and spiraling radicalisation, this is an investment worth making.

  • Exploiting Disorder: al-Qaeda and the Islamic State - International Crisis Group
    http://www.crisisgroup.org/en/regions/global/exploiting-disorder-al-qaeda-and-the-islamic-state.aspx

    The Islamic State (IS), al-Qaeda-linked groups, Boko Haram and other extremist movements are protagonists in today’s deadliest crises, complicating efforts to end them. They have exploited wars, state collapse and geopolitical upheaval in the Middle East, gained new footholds in Africa and pose an evolving threat elsewhere. Reversing their gains requires avoiding the mistakes that enabled their rise. This means distinguishing between groups with different goals; using force more judiciously; ousting militants only with a viable plan for what comes next; and looking to open lines of communication, even with hardliners. Vital, too, is to de-escalate the crises they feed off and prevent others erupting, by nudging leaders toward dialogue, inclusion and reform and reacting sensibly to terrorist attacks. Most important is that action against “violent extremism” not distract from or deepen graver threats, notably escalating major- and regional-power rivalries.

  • Dix conseils à l’attention des gouvernants pour se débarrasser de l’organisation de l’État islamique : refusons les politiques de peur.

    Jean-Marie Guéhenno, président-directeur général de l’international crisis group. Nicolas Hénin, journaliste, auteur de jihad academy,fayard, 2015.

    > http://www.crisisgroup.org/fr/regions/moyen-orient-afrique-du-nord/egypte-syrie-liban/syrie/op-eds/guehenno-henin-dix-conseils-a-l-attention-des-gouvernants.aspx
    > http://orientxxi.info/magazine/dix-conseils-a-l-attention-des-gouvernants-pour-se-debarrasser-de-l,1240

    Comment vaincre l’organisation de l’État islamique ? Telle est la question que se posent les gouvernements occidentaux. Avant de se précipiter dans de nouvelles aventures, il faut prendre le temps de réfléchir et de tirer les leçons des échecs passés.

    Plan
    1. ne pas surestimer la menace
    2. ne pas espérer détruire l’OEI avec des bombes
    3. se méfier de ses amis
    4. ne pas être obsédé par le discours religieux
    5. cesser de croire dans les vertus des régimes autoritaires
    6. ne pas prendre le résultat pour la cause
    7. ne faire reculer l’OEI que là où une alternative est possible
    8. « désescalader » le conflit chiites-sunnites
    9. ne pas laisser pourrir les crises
    10. penser la paix civile avant toute intervention militaire

    #OEI #organisation_de_l’État_islamique #État_islamique #Terrorisme

    #International #Proche-Orient #Syrie #Irak
    #conflit_régional #Intervention_militaire #conflit_chiites-sunnites #chiites #sunnites

    #international_crisis_group #Jean-Marie_Guéhenno #Orient_XXI #Nicolas_Hénin

  • Arsal in the Crosshairs: The Predicament of a Small Lebanese Border Town - International Crisis Group
    http://www.crisisgroup.org/en/regions/middle-east-north-africa/syria-lebanon/lebanon/b046-arsal-in-the-crosshairs-the-predicament-of-a-small-lebanese-border

    Weakened by deepening inter- and intra-communal rifts, the Lebanese state has gradually abandoned its primary role in governance and as manager of representative politics and relies increasingly on security measures to maintain stability and the political status quo. The remote border town of Arsal in the north east is emblematic of this security-centric method of tackling unrest. The approach, which escalated after the Syrian war began next door, is short-sighted and dangerous, as it fights symptoms while inadvertently reinforcing underlying factors that drive instability. If the government were to address Arsal’s plight in a more balanced manner that takes those factors into account by folding its security component into an overall political strategy, it could yet turn a vicious circle into a virtuous one, preventing the town’s downward spiral and providing a model for tackling such problems in the country overall.

    Arsal combines many of Lebanon’s woes: economic erosion and poor governance at its fringes; sectarian fault lines shaping the fate of a Sunni enclave within a majority-Shiite governorate (Baalbek-Hermel) in the Beqaa Valley; the weakening of Sunni national leadership and growing assertiveness of Hizbollah, the Lebanese Shiite movement whose militia is actively fighting in Syria; and the spillover of the Syrian conflict. The latter has turned the town into a rear base for anti-regime fighters, a trans-shipment point for explosive devices, and – for both these reasons – a threat for Hizbollah and Lebanon’s security apparatus. It has also turned the town into an initial haven for waves of refugees, adding to severe pressures on both the Lebanese state and individual localities throughout Lebanon.

  • Burkina Faso : transition acte II - International Crisis Group
    http://www.crisisgroup.org/fr/regions/afrique/afrique-de-louest/burkina-faso/b116-burkina-faso-transition-act-ii.aspx

    Plusieurs mesures, à court et à moyen terme, peuvent réduire les risques d’instabilité future.

    > Les nouvelles autorités devraient organiser un dialogue constructif avec les syndicats et prendre rapidement des mesures d’apaisement social en se concentrant sur les jeunes et les régions les plus pauvres du pays.
    > Les nouvelles autorités devraient engager rapidement la réforme de l’armée et développer une stratégie globale de défense et de sécurité à travers la publication d’un livre blanc. La réforme de l’armée devra s’effectuer sous contrôle parlementaire et la commission en charge de celle-ci devra intégrer des civils et des retraités des forces de sécurité.
    > La fonction du Haut Conseil national des sages devrait être consacrée dans la Constitution, tel que recommandé par la Commission de réconciliation, afin que cet organisme au service de la résolution et de la prévention des crises politiques et sociales soit établi en tant qu’institution à part entière.
    > La Côte d’Ivoire et le Burkina Faso devraient continuer à renforcer leurs relations dans le cadre du Traité d’amitié et de coopération signé en 2008. Les dirigeants ivoiriens doivent dépasser leurs amitiés politiques avec les dignitaires du régime Compaoré et faire de la stabilité du Burkina une priorité, si besoin en coopérant avec la justice burkinabè.
    > Les partenaires internationaux devraient rester mobilisés pour fournir un soutien financier adéquat, notamment pour aider le gouvernement à répondre aux revendications sociales, d’autant plus que le Burkina est l’un des derniers points de stabilité dans une région de plus en plus troublée.
    Dakar/Bruxelles, 7 janvier 2016

    #Burkina #prospective_politique

    • #ressources_pédagogiques

      Voici une première carte d’un ensemble qu’on aurait pu appeler « Guerres et paix » si le thème n’était pas aussi tragique.

      Cartographier la Guerre

      Dans cette vision, on cartographie l’extension géographique de la guerre et de la violence. À cette image se superpose la carte des « outils de la guerre » (à venir bientôt sur visionscarto.net), c’est-à-dire la géographie de la production, de l’exportation et de l’importation des armements conventionnels. Nous avons déjà publié la représentation des « effets de la guerre », c’est à dire principalement la « production » de réfugiés. Il manquerait une carte de la mortalité liée à la violence, sans doute très difficile à établir puisque les chiffres n’existent pas ou sont peu crédibles, mais il faudrait essayer.

      Le deuxième volet de cet ensemble, ce sera la cartographie de la paix et des espoirs de paix, une géographie de ce que tentent la communauté internationale, les États, les grandes ONG ou parfois simplement des initiatives locales pour faire « cesser la guerre » (opérations de maintien de la paix des Nations unies, de l’Union européenne, de l’Union africaine, initiatives bilatérales, nationales, locales, etc.).

      Enfin, je voudrais rappeler que cartographier la guerre est un exercice difficile et risqué. Depuis une vingtaine d’années, nous avons essayé de donner une image globale du monde en guerre, en proposant des regroupements, des typologies basées sur l’intensité, le nombre de morts, l’importance de l’engagement international, l’extension géographique, voir même l’importance de la couverture médiatique.

      Mais à chaque fois, nous nous sommes heurtés à la complexité de situations conflictuelles très variées, que nous avons (souvent maladroitement) regroupées en « types de conflits », avec, toujours, cette insatisfaction de ne pouvoir le faire comme nous le voulions, avec cette impression de regrouper dans une même catégorie des situations fort différentes, mais nous ne trouvions pas vraiment le moyen faire mieux.

      On a donc publié ces cartes à chaque fois un peu comme un « rapport d’étape » en espérant pouvoir imaginer, plus tard, des solutions mieux adaptés, permettant d’avoir une vision plus conforme de ce monde en guerre. C’est dans cet esprit que nous publions aujourd’hui cette carte.

      Cette carte figure la distribution géographique des « acteurs » de la guerre, ceux qui sont sur la scène — et c’est géographiquement très concentré. À la fin des années 1970, l’orientaliste Bernard Lewis avait identifié un « arc des crises », lequel allait de l’Éthiopie à l’Iran (voir « Cartographier et nommer “l’internationale djihadiste” » http://visionscarto.net/djihadisme-international). On voit qu’en 2015 ce concept est toujours pertinent, et s’étend même au-delà de l’emprise qu’il avait à l’époque.

      Sur la carte figurent aussi des acteurs extérieurs, les « puissances » qui interviennent dans des pays souvent situés très loin de leurs frontières.

      Certaines institutions publient des listes typologiques de conflits ou des cartes ; pour ne citer que les principales :


      International Institute for Strategic Studies (IISS)
      http://www.iiss.org/en

      Peace Research Institute Oslo (PRIO)
      https://www.prio.org

      Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI)
      http://www.sipri.org

      International Crisis Group (ICG)
      http://www.crisisgroup.org

      #ressources_pédagogiques

  • Louanges internationales du « consensus tunisien » : quelles conséquences pour l’opposition ? | Nawaat - Tunisia
    http://nawaat.org/portail/2015/11/01/louanges-internationales-du-consensus-tunisien-quelles-consequences-pour-lop

    Après l’inattendu prix Nobel de la paix, deux autres importantes distinctions internationales ont été délivrées coup sur coup cette semaines pour saluer ce qu’il est convenu d’appeler le modèle tunisien. Le 27 octobre, Béji Caid Essebsi et Rached Ghannouchi ont été faits lauréats du prix de l’International Crisis Group (ICG) des « pionniers en matière de construction de la paix ». Sayida Ounissi élue Ennahdha, Wafa Makhlouf élue Nidaa Tounes, relativement méconnues, et Yassine Brahim seront quant à eux décorés par L’Institut national démocratique pour les affaires internationales (NDI), annonce l’Institut américain le 28 octobre. Que récompense-t-on au juste, et quelle sera l’incidence de ces ornements, prestigieux mais probablement hâtifs, sur l’action de l’opposition ?