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  • Les végans meilleurs soutiens de Nétanyaou ? Israël terre promise du vegan-washing Paul Aries - 24 Avril 2019 - Le Grand Soir
    https://www.legrandsoir.info/les-vegans-meilleurs-soutiens-de-netanyaou-israel-terre-promise-du-veg

    Un site végan me soupçonnait récemment d’antisémitisme (ce qui est un comble) parce que j’évoquais l’importance du lobby végan en Israël dans ma Lettre aux mangeurs de viandes qui souhaitent le rester sans culpabiliser (Larousse). Je vais cependant récidiver en m’abritant derrière le site autorisé de la Chambre de commerce France-Israël qui titrait, au lendemain de la réélection du candidat de la droite la plus dure : « Le véganisme : clé de la victoire de Nétanyaou ? ».

    La thèse, même sous forme interrogative, mérite le détour pour qui connait Israël. Il est exact que pour emporter les voix des « amis des animaux », Netanyahou a annoncé arrêter de consommer de la viande. Lors d’une conférence de presse donnée le 10 mars 2019, la députée Sharren Haskel, membre du parti du Likoud et proche de « Bibi », a annoncé que le Premier ministre et toute sa famille « avaient opté pour le végétarisme ». « Pas entièrement », a-t-elle ajouté à mi-mot. La presse conclut qu’en « s’entourant de cette figure appréciée par les défenseurs des bêtes, « Bibi » a probablement gagné des points dans les urnes ». Beaucoup de sites dont Actualité Israël ont repris aussitôt cette analyse. Sharren Haskel a joué effectivement un rôle central dans la véganisation de la droite. Ex-membre volontaire des commandos de la police des frontières, opposée récemment aux projets d’amélioration de la situation juridique des gays, reconnue comme proche idéologiquement du Tea Party des Etats-Unis, elle n’a cessé de se droitiser, au fils des années, expliquant, par exemple, qu’« ll n’y a pas d’armée plus morale dans le monde que la nôtre » (sic). Les journalistes s’interrogent cependant : « Deux questions émergent lorsqu’on constate l’importance de ces mouvements en Israël : y a-t-il un lien entre l’antispécisme et la spécificité historique d’Israël, à savoir sa définition comme « Etat des Juifs » ? Ensuite, cet engouement pour la cause animale a-t-il un lien avec le conflit israélo-palestinien ? ». La faute politique du candidat travailliste aurait été de ne jamais préciser si, de son côté, il mangeait encore du poulet, lit-on sous la plume des experts.

    L’instrumentalisation du véganisme à des fins politiques ne date pas cependant de cette seule période électorale ni même de la présence de Sharren Haskel. Nétanyaou se dit depuis longtemps favorable aux « lundis sans viande » et l’armée israélienne se proclame végane (alimentation et vêtements).

    Les faits sont assez têtus pour permettre de raconter une tout autre histoire. Cette pseudo « première nation végane » (comme on le lit dans la presse) reste l’un des pays au monde consommant le plus de viande (80 kilos par personne et par an contre 66 en France), notamment de poulets (57 kilos), et les végans, avec 8 % de la population, n’y sont guère plus nombreux qu’ailleurs… Alors pourquoi Israël passe-t-elle pour être le paradis des végans dans le monde ? L’Etat israélien est l’inventeur du vegan-washing en tant que stratégie politique.

    Israël a été d’abord le laboratoire d’une expérience grandeur nature, en matière de conversion, puisque 60 % des téléspectateurs réguliers de l’émission de télé-réalité « Big Brother » ont changé leur façon de manger. Tel Gilboa (née en 1978), fondatrice du Front israélien de libération des animaux (ALF) en 2013, a remporté la sixième édition de « Big Brother » en 2014, en utilisant, avec la complicité de la production, l’émission pour propager, en prime time, le véganisme, et ceci durant trois mois et demi… Végan France titrait le 10 février 2016 : « Une activiste végane remporte « Big Brother » ». Elle portait pour la finale un T-shirt « Go Végan », son opposant en finale (Eldad) était aussi végan, comme d’ailleurs 4 des 18 occupants de la « maison ». On sait aujourd’hui qu’elle a bénéficié d’une véritable mise en scène, un autre candidat était un pseudo-éleveur bovin engagé par la production et dont le rôle était de provoquer et de pousser la participation végane, la production a même autorisé l’ami de Tal à venir parler de véganisme devant les résidents de la « maison » et leur a projeté une vidéo sur l’industrie des œufs, de la viande et du lait, séance enregistrée puis projetée à la télévision, avec une séquence montrant les résidents fondant en larmes. Yoram Zack, directeur de la production, a prononcé un discours après sa victoire : « Il y a cent neuf jours vous êtes entrée dans la maison pour accomplir une mission. Vous êtes venue ici pour servir de voix à ceux qui ne peuvent pas parler . »

    Cette belle aventure n’est pas sans lien avec le fait que le gouvernement israélien a choisi de faire des biotechnologies (notamment dans le domaine agricole) un secteur de pointe, avec la fondation de plus 1 350 firmes, dont 612 créées depuis 2007, et qui mobilisent 20 % du total des investissements. Un exemple : la start-up SuperMeat commercialise une viande vegan friendly , grâce à un blanc de poulet issu de cultures cellulaires, les cellules sont prélevées par biopsie puis cultivées industriellement en laboratoire, elles se nourrissent d’acides aminés d’origine végétale et de glucose. L’association #L214 a relayé l’appel aux dons à SuperMeat sur Facebook. Le professeur Yaakov Nahmias, cofondateur et directeur de recherche de SuperMeat, est aussi directeur du Grass Center for Bioengineering de l’Université hébraïque de Jérusalem et membre du Broad Institute de Harvard et du Massachusetts Institute of Technology (MIT). Ces projets sont soutenus par des organisations comme l’ONG A #Well-fed_World (Un monde bien nourri) qui distribue de l’alimentation végane aux nécessiteux. Cette ONG travaille avec le Fonds international pour l’Afrique afin de généraliser des repas scolaires strictement végétariens (Éthiopie). La #Modern_Agriculture_Foundation et l’université de Tel-Aviv ont lancé, en 2014, un projet de viande de poulet cultivée, sous la direction d’Amit Gefen, un des principaux experts mondiaux en ingénierie tissulaire. La firme #Jet-Eat vient de lancer la première imprimante alimentaire 3D végane…au monde.

    Cette belle aventure n’est pas non plus sans lien avec la possibilité que donne le #vegan-washing de laver plus blanc l’Etat d’Israël et sa politique de colonisation.

    Gary Yourofsky, le meilleur VRP végan en Israël
    Le militant étasunien Gary Yourofsky est l’un des nouveaux visages du véganisme israélien. Sa vidéo a été visionnée par plus d’un million d’habitants sur une population de huit millions, ses conférences font le plein et attirent l’élite de la société y compris des politiques comme Tzipi Livni (ancienne agente du Mossad, ancienne députée, elle vient d’abandonner la politique) … à tel point que la presse se demandait si Netanyaou n’irait pas la prochaine fois dans le cadre de sa stratégie assister à une conférence de Yourofsky. Gary Yourofsky ne recycle pas seulement les plus vieux clichés du végétarisme, l’humanité serait herbivore, toutes les maladies majeures seraient dues à la consommation carnée, car il se veut aussi ouvertement misanthrope et « dérape » souvent : « Au fond de moi, j’espère sincèrement que l’oppression, la torture et le meurtre se retournent dix fois contre les hommes qui s’en moquent ! Je souhaite que des pères tirent accidentellement sur leurs fils à l’occasion des parties de chasse, pendant que les carnivores succombent lentement à des crises cardiaques. Que chaque femme emmitouflée dans la fourrure doive endurer un viol si brutal qu’elle en soit marquée à vie. Et que chaque homme couvert de fourrure se fasse sodomiser si violemment que ses organes internes en soient détruits. Que chaque cowboy et chaque matador soit encorné jusqu’à la mort, que les tortionnaires du cirque se fassent piétiner par des éléphants et lacérer par des tigres . » Gary Yourofsky a pris position également en faveur d’Israël contre la Palestine : « Alors que les Israéliens sont dans un processus de destruction des industries de viande, de produits laitiers et d’œufs – ce qui amènera à l’éradication des camps de concentration pour les animaux, les Palestiniens et leurs sympathisants “droitdelhommistes”, psychotiques, sont en train de construire encore plus de camps pour les animaux ! […] Les Palestiniens sont le problème. C’est le groupe de personnes le plus psychotique du monde . »

    Cette position n’est malheureusement pas isolée. Eyal Megged appelle Netanyahou à faire d’Israël la terre des droits des animaux plutôt que de chercher inutilement une paix impossible avec les Palestiniens . Aeyal Gross, professeur israélien de droit international, s’insurge : « Le végétarisme devient un outil pour améliorer l’image des forces de défense israélienne, ou celle d’Israël dans son ensemble […] À Tel-Aviv aujourd’hui, il est beaucoup plus facile de trouver de la nourriture dont la préparation n’a pas impliqué l’exploitation des animaux que de trouver une nourriture dont la production n’a pas entraîné l’oppression et le déracinement d’autres êtres humains ». Le mouvement palestinien de défense des animaux dénonce Israël comme le premier pays du monde à faire du vegan-washing (blanchiment de l’image par le véganisme comme d’autres font du green-washing alors qu’ils bousillent la planète). On peut lire sur le site de Palestinian Animal League la mise en garde suivante : « Israël utilise le vegan washing pour couvrir les dégâts causés aux vies palestiniennes et au véganisme en Palestine, et obtient maintenant le soutien international de végétaliens bien connus, qui sont intentionnellement ou involontairement des outils dans le jeu de vegan washing du « paradis végétarien ». Les Palestiniens dénoncent ainsi le rôle d’institutions de propagande comme Vibe Israël qui invite d’éminents blogueurs végétaliens à visiter « l’empire végan appelé Israël ». Le mouvement palestinien accuse aussi Binthnight Israël, une association de défense d’Israël auprès des juifs du monde entier, d’avoir ajouté à son programme « Israël pour les végans »… Les palestiniens rappellent que la plus grande partie des productions véganes est réalisée dans les colonies israéliennes illégales à l’intérieur des territoires palestiniens.
    
Le gouvernement israélien, et notamment, son armée communique sur « Tsahal, l’armée la plus vegane au monde… », de là à soutenir qu’elle fait une guerre propre, le passage est souvent étroit).

    Cette propagande consistant à utiliser le véganisme pour légitimer la politique d’Israël fonctionne à plein au sein des multiples relais communautaires. Le JForum.fr (portail juif francophone) a ouvert un Forum sur « Israël, terre promise des végans ». Infos-Israël.News ajoute qu’Israël, paradis pour les végétariens mérite le détour et le soutien actif… L’association végétarienne de France titre « Ici, il fait bon être végé ! » et intègre Tel-Aviv « nation végane selon le Ministère du tourisme » dans les lieux de vacances de tout bon végan. Tribune Juive se fait l’écho cependant du débat qui secoue la communauté.

    Israël champion du vegan-washing ?
    Jérôme Segal nous aide à comprendre les raisons du véganisme israélien. Il y voit déjà une idéologie de substitution pour une gauche orpheline de victoires. Il cite le rôle des juifs, comme Peter Singer et Henry Spira, dans la naissance du véganisme. Il prolonge, également l’analyse de Jean Stern, selon lequel le pinkwashing était une stratégie politique visant à promouvoir Tel-Aviv comme capitale mondiale de la tolérance envers les minorités sexuelles dans le seul but de présenter le pays autrement que comme un Etat épinglé par des associations humanitaires pour ses manquements aux droits humains. Jérôme Segal parle donc du vegan-washing comme d’une stratégie délibérée servant les intérêts militaristes, colonialistes, économiques de l’Etat israélien. Le journaliste Gidéon Levy (éditorialiste au quotidien Haaretz) explique que le véganisme permet de mieux camoufler ce qui se passe en Cisjordanie. La gauche israélienne a tenté naturellement de surfer sur ce courant végan (comme certains dirigeants politiques de la gauche française le font encore). Conséquence : la gauche est de plus en plus marginalisée en Israël, au point que le seul parti qui ose encore se dire de gauche aujourd’hui, Meretz, n’a obtenu que 3,6 % des suffrages en avril 2019. Ce n’est pas pourtant faute d’avoir fait des efforts, puisque Tamar Zandberg, député du Meretz, est l’organisateur de la journée végane, au sein même de la Knesset, réunissant tous les députés…

    La gauche et les milieux écologistes israéliens ne parviendront à retrouver une parole forte qu’en se portant à la défense de l’élevage paysan israélien et palestinien.

    Paul Ariès

    #végan #biotechnologies #véganisation de la droite #antispécisme #vegan-washing #SuperMeat #vibe_israël #végétalisme #tsahal
    #sharren_haskel https://fr.wikipedia.org/wiki/Sharren_Haskel
    #gary_yourofsky https://fr.wikipedia.org/wiki/Gary_Yourofsky
    # Tzipi_Livni https://fr.wikipedia.org/wiki/Tzipi_Livni
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  • Le #microbiote intestinal bientôt sauvegardé dans une grande #bibliothèque
    https://www.courrierinternational.com/article/interview-le-microbiote-intestinal-bientot-sauvegarde-dans-un

    Les bactéries présentes dans notre intestin sont essentielles pour notre santé, mais du fait de l’urbanisation et de l’utilisation d’antibiotiques, le microbiote humain, autrefois d’une grande diversité, tend à s’appauvrir. Eric Alm veut y remédier. Biologiste au Massachusetts Institute of Technology [MIT, près de Boston], il a mis sur pied le Global Microbiome Conservancy [Société de conservation du #microbiome planétaire], organisme à but non lucratif. Son but : prélever des échantillons de selles auprès de peuples indigènes et isolés en vue de constituer une collection de leurs hôtes intestinaux, avant qu’ils ne disparaissent.

  • #cequilrestedenosrêves... Le #11janvier prochain, ce sera le #AaronSwartzDay : l’anniversaire de la mort de Aaron Swartz, génie informatique partisan du #Libre qui a été suicidé par la défense vorace de la #propriété_privée pour avoir libéré des millions de documents judiciaires du système #PACER... oui, tu sais, le truc qui fait désormais kiffer les macronistes et autres libéraux capitalistes en se disant qu’ils pourraient en tirer profit via la #legaltech à l’étude en france...



    Je commence donc ici ma recension annuelle à sa mémoire avec ce qui semble un magnifique cadeau : un livre de Flore Vasseur à paraître demain, 9 janvier : « Ce qu’il reste de nos rêves »
    Au vu du parcours de l’auteure, je pense qu’il y a des chances qu’il soit un jour en libre accès quelque part sur le web.

    Dans Ce qu’il reste de nos rêves*, Flore Vasseur inscrit le génie du code dans la lignée des lanceurs d’alerte ayant marqué l’histoire des États-Unis. Broyé par le gouvernement américain, Aaron #Swartz était l’enfant qui voulait changer le monde.

    #Internet ne doit pas servir à vendre de la pâtée pour chiens mais être l’outil pour trouver des remèdes au cancer. Du haut de ses 14 ans, Aaron Swartz ne transige pas avec ses idéaux face aux patrons de la tech’. Virtuose de la #programmation informatique dès son plus jeune âge, Internet est son moyen de changer le monde. Créateur d’une encyclopédie collaborative avant Wikipédia et d’Infogami, une plateforme de création de sites et de blogs accessible sans savoir coder, il veut libérer la connaissance. Un combat pour lequel il a sacrifié sa vie. À 26 ans, il est retrouvé pendu à la fenêtre de son appartement new-yorkais. Nous sommes en janvier 2013. Poursuivi par le gouvernement américain, il risquait trente-cinq ans de prison et un million de dollars d’amende pour avoir téléchargé des millions de publications scientifiques sur les serveurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT). Après quatre ans d’enquête, Flore Vasseur porte son message avec engagement et tendresse dans son dernier ouvrage, Ce qu’il reste de nos rêves.

    https://www.lelanceur.fr/aaron-swartz-lanceur-dalerte-sublime-par-les-mots-de-flore-vasseur

    Le jour de sa mort, #Facebook a gagné. Son #algorithme est la nouvelle main invisible qui régule rage et #consommation, élections et émotions. Sa disparition révèle un destin, une époque et notre tragédie”, écrit Flore Vasseur.

    Présentation vidéo des Éditions des Équateurs :
    https://youtu.be/aF-Feid2RuU

    Autre article paru pour annoncer une rencontre au bar le 61 à Paris (sniff !) :


    Et une présentation du livre par Télérama : https://www.telerama.fr/livres/ce-quil-reste-de-nos-reves,n6074156.php

    C’est à l’occasion de l’écriture de ce livre et de l’enquête qu’elle a menée qu’elle a pu rencontrer Edward Snowden pour le documentaire Meeting Snowden :

    La rencontre avec #Snowden est survenue parce que je marchais dans les pas d’Aaron, a confié Flore Vasseur au Lanceur. Je sais qu’il le lisait et que son suicide l’a bouleversé. C’est une espèce de grand frère. Et je suis persuadée qu’il n’aurait pas fait ce qu’il a fait s’il n’y avait pas eu Aaron Swartz.” En 2011, deux ans avant qu’Edward Snowden n’en transmette les preuves, Aaron Swartz avait évoqué l’ampleur de la surveillance de masse des États-Unis, de sa propre population et de ses alliés. Pour comprendre “la filiation et les héritiers” d’un fantôme qui la fascine, Flore Vasseur est allée rencontrer les parents et le cercle proche d’Aaron Swartz. Comme un heureux hasard, elle a fait la rencontre de celui qui le considérait “comme son fils”, Lawrence Lessig. Quand Aaron Swartz avait 14 ans, c’est ensemble qu’ils présentèrent un mouvement de libération du droit d’auteur à travers la création des Creative Commons. Professeur à Harvard, Lawrence Lessig partage avec Aaron la volonté de “contrer l’influence de l’argent en politique”. Il est aussi l’une des rares personnalités à avoir pris la défense d’Edward Snowden aux États-Unis. C’est grâce à ce chemin que la romancière a réalisé, à Moscou, le documentaire Meeting Snowden. Après avoir négocié avec Arte, son film est désormais en accès libre.

    A retrouver sur son blog http://blog.florevasseur.com

    Même 6 ans après sa mort, l’effet #Streisand se fait encore sentir. Il y a un mois, aux States, le site Gizmodo a fait une révélation impliquant les archives des mails de Aaron Swartz, démontrant que le #FBI gardait tout, absolument toutes les données qu’il avait pu collecter autour d’enquêtes, et ce même s’il n’y avait aucun rapport :

    Près de deux ans avant la première enquête connue du gouvernement américain sur les activités du cofondateur de Reddit et célèbre activiste du numérique, Aaron Swartz, le FBI a balayé ses données de courrier électronique dans une enquête antiterroriste qui avait également pris au piège des étudiants d’une université américaine. document secret publié pour la première fois par Gizmodo.
    https://gizmodo.com/fbi-secretly-collected-data-on-aaron-swartz-earlier-tha-1831076900
    Les données de courrier électronique appartenant à Swartz, qui n’était probablement pas la cible de l’enquête antiterroriste, ont été cataloguées par le FBI et consultées plus d’un an plus tard, car elles pesaient des accusations potentielles contre lui pour quelque chose de totalement indépendant.

    https://www.techdirt.com/articles/20181217/11080641248/fbi-swept-up-info-about-aaron-swartz-while-pursuing-al-qaeda-investigation

    Comme tous les ans, des dizaines et des dizaines d’initiatives sont prévues pour lui rendre hommage, elles sont regroupées sur le site https://www.aaronswartzday.org accompagné d’un compte twitter https://twitter.com/aaronswartzday

    J’ai l’impression par contre que le blog de Aaron Swartz n’est plus accessible, il est heureusement sauvegardé dans la #WayBackMachine, fondée à sa mémoire : https://web.archive.org/web/20190103112701/http://www.aaronsw.com

    La recension de l’année dernière : https://seenthis.net/messages/658967

    (par contre, #seenthis, je suis étonnée de ne toujours pas voir de tag « personnalité » #Aaron_Swartz sur son nom... peut-être est-ce l’occasion de le créer ;) ?)

  • How #chat #api boosts the Engagement and Retention of Users
    https://hackernoon.com/how-chat-api-boosts-the-engagement-and-retention-of-users-646bb7bb1739?s

    Instant #messaging is a term that entered common usage during the 90s. The days of GTalk, Yahoo Messenger, Orkut, who can forget?But do you know that the actual concept of instant messaging dates back to the mid-1960s? The Compatible Time-Sharing Systems (CTSS) were one of the very first multi-user operating systems, created at the Massachusetts Institute of Technology (MIT)’s Computation Center in 1961. They allowed up to 30 users to log in at the same time and send messages to each other. Those systems, which perhaps seems closer to emails today, had a lot of registered users from MIT and nearby colleges by 1965.Since then, we have come a long way as today we have multiple ways to communicate. In the case of user-user interaction, we have options like push notification, in-app (...)

    #in-app-messaging #chat-api

  • Big Tech May Look Troubled, but It’s Just Getting Started - The New York Times
    https://www.nytimes.com/2019/01/01/technology/big-tech-troubled-just-getting-started.html

    Apple, Amazon, Facebook and Alphabet, Google’s parent company, together generated $166.9 billion in revenue in the third quarter of 2018 alone — up 24 percent from a year earlier, when the four companies hauled in $134.4 billion.

    “Much as people are now wary or even unhappy with the outsized power held by Facebook, Google, Amazon, etc., they are simultaneously quite dependent on the services they provide,” said David Autor, an economist at the Massachusetts Institute of Technology.

    Big Tech needs to be regulated, many are beginning to argue, and yet there are worries about giving that power to the government.

    “The government doesn’t have a good clue,” said Mr. Bajarin, the consultant. “They’re not even asking the kind of questions that would drive to regulation.”

    Which leaves regulation up to the companies themselves, always a dubious proposition.

    #silicon_valley #régulation

  • Top University #blockchain Curriculum #rankings of 2018
    https://hackernoon.com/top-university-blockchain-curriculum-rankings-of-2018-d3807b513dc8?sourc

    In the past two years, the soaring price of #bitcoin has brought a wave of attention to blockchain technology. In fact, keywords such as Bitcoin, blockchain, and cryptocurrency have become #academic spotlights that universities are paying attention to.In October this year, Coindesk announced the top ten universities in the United States that have opened blockchain courses. These universities are arguably the world’s top universities, including Stanford University, UC Berkeley, Harvard University, and Massachusetts Institute of Technology.Blockchain Courses Offered by Top UniversitiesWhat are the characteristics of the courses offered by these schools? Which colleges are offering related courses? SV Insight Research analyzed the top 30 North American universities from US News 2019 (...)

    #education

  • Les dilemmes moraux de l’humanité à l’épreuve de la voiture autonome
    https://www.lemonde.fr/sciences/article/2018/10/24/les-dilemmes-moraux-de-l-humanite-a-l-epreuve-de-la-voiture-autonome_5374081

    Une étude révèle les préférences de 2,5 millions de personnes contraintes de choisir les victimes d’un accident.

    Peut-on tuer un vieillard pour sauver un enfant ? Toute vie humaine a-t-elle au contraire la même valeur, sans considération d’âge, de genre ou d’état de santé ?

    Ces questions, médecins, assureurs et militaires se les posent depuis longtemps. « Mais jamais dans l’histoire de l’humanité avons-nous autorisé une machine à décider seule qui doit vivre et qui doit mourir, sans supervision humaine, en temps réel. Nous allons franchir cette barrière prochainement, pas sur un lointain champ de bataille, mais dans un des aspects les plus banals de notre vie, le transport quotidien. »

    L’équipe de scientifiques français et américains qui lance cette prophétie vise la voiture autonome, future vedette de l’automobile. Dans la revue Nature du jeudi 25 octobre, ces psychologues, anthropologues et spécialistes de l’intelligence artificielle (IA) poursuivent : « Avant d’autoriser nos voitures à prendre des décisions éthiques, il importe que nous ayons une conversation globale pour exprimer nos préférences aux entreprises qui concevront les algorithmes moraux et aux responsables politiques qui vont les réguler. »

    Les chercheurs avaient déjà ouvert cette grande discussion en 2016 dans la revue Science. Les personnes alors interrogées se prononçaient massivement en faveur d’algorithmes sauvant le maximum de vies. Leur position fléchissait toutefois si eux-mêmes ou un membre de leur famille se trouvait impliqué. L’échantillon qui avait été interrogé rassemblait un peu moins de 2 000 personnes.

    « Sauver les enfants »

    L’article de Nature rend compte d’une entreprise d’une tout autre ampleur. Plus de 2,5 millions de personnes venues de quelque 230 pays ou territoires ont cette fois livré leur choix. Pour recueillir une telle masse d’informations, Edmond Awad et Iyad Rahwan du Massachusetts Institute of Technology (MIT), Azim Shariff de l’université de Vancouver (Colombie-Britannique, Canada) et Jean-François Bonnefon, de l’Ecole d’économie de Toulouse, ont conçu un site Internet.

    Ils n’y posent pas de simples questions – rapidement vertigineuses – mais placent le participant devant des scénarios. Par exemple, les freins d’une voiture autonome lâchent. A bord, une femme et un enfant. Sur la route, trois personnes âgées traversent au rouge. Faut-il continuer tout droit et écraser les passants ou braquer et tuer les passagers ? Et si un chien s’invite sur la banquette ? Ou si l’on remplace les vieillards par un sans-abri et une femme enceinte ? L’aspect ludique de l’expérience et des relais influents de la planète numérique (YouTube, Reddit) ont assuré le succès de l’opération.

    Les quelque 40 millions de décisions prises par les internautes entre juin 2016 et janvier 2018 livrent de nombreux enseignements. « Sans surprise, trois positions se détachent : épargner le plus grand nombre, privilégier les humains sur les animaux et sauver les enfants », indique Jean-François Bonnefon.

    Sans surprise, mais pas sans poser question. En 2017, une commission d’éthique allemande sur les véhicules automatiques a émis les seules recommandations disponibles sur le sujet. Elle exclut toute préférence basée sur les caractéristiques personnelles, notamment l’âge… « L’opinion n’a pas forcément raison, poursuit le psychologue toulousain. Mais si un gouvernement décide d’imposer un autre choix, il doit être prêt à le défendre, notamment le jour où un enfant sera écrasé. »

    Préférences différentes selon les pays

    Au-delà de ces trois critères communs, six autres facteurs ont été examinés dans l’étude. Le statut social et le respect de la loi comptent : pour être sauvé, mieux vaut être socialement inséré et respecter les feux que sans-abri et traverser n’importe où. De même, mais de manière moins sensible, la probabilité d’être percuté augmente si l’on est obèse et baisse si l’on est une femme. Autant de positions peu sensibles aux variations individuelles.

    Les personnes sondées avaient la possibilité d’indiquer leur profil, ce que 492 921 personnes ont fait. Il apparaît que l’âge, l’éducation, le sexe, les revenus, la religion ou encore les opinions politiques n’expliquent pas leurs choix moraux.

    En revanche, l’origine géographique pèse de façon importante. Les scientifiques ont en effet dressé les profils des 130 pays pour lesquels plus de 100 personnes avaient répondu. Trois groupes émergent. Le premier (Ouest) rassemble l’essentiel des pays occidentaux – mais pas la France – et tout le Commonwealth. Le second (Est) réunit l’Asie et une partie des nations de culture islamique. Enfin le troisième, au Sud, regroupe l’Amérique latine, quelques pays d’Europe centrale mais aussi la France, le Maroc, l’Algérie, la Polynésie… « Mes collègues américains ne voyaient pas le rapport. Moi, notre passé colonial m’a sauté aux yeux », raconte Jean-François Bonnefon.

    Entre ces trois grandes familles, certaines différences marquantes émergent. Ainsi, la préférence accordée aux jeunes est bien moins marquée à l’Est qu’au Sud. Idem pour le statut social : l’Orient y apparaît moins sensible que l’Occident et le Sud. En revanche, malheur à celui qui n’y respecte pas la loi.

    « Ces scénarios seront rares »

    « Une expérience de psychologie sociale à une telle échelle est vraiment rare », salue Grégory Bonnet, enseignant-chercheur à l’université de Caen et coordinateur du projet Ethicaa, sur l’éthique des systèmes autonomes.

    Néanmoins, l’exercice a ses limites. Ainsi, la représentativité des participants est biaisée. Ils sont majoritairement des hommes, près de 70 %, et dans la tranche d’âge 20-30 ans. Les chercheurs ont pu néanmoins « redresser » les résultats dans le cas des Etats-Unis, en tenant compte des données démographiques, sans modifier leurs conclusions.

    Autre réserve : ces scénarios ne refléteraient pas la réalité. Pour Grégory Bonnet, « il n’y a rarement que deux choix possibles sur une route et ces choix ne conduisent pas à des conséquences “blanches ou noires”, c’est-à-dire à la mort des personnes ».

    Jean-Gabriel Ganascia, chercheur en informatique à Sorbonne Université, renchérit : « Ces scénarios seront rares, car les voitures autonomes sont conçues pour éviter de se mettre en danger. Or là, cela signifierait qu’elles n’ont pas vu certaines choses à temps, ou que des infractions ont été commises… » Il sourit également à l’idée que si les voitures s’interdisaient d’écraser des jeunes, ces derniers pourraient s’amuser à perturber le trafic en passant devant les véhicules

    « Dix ou cent décisions par seconde »

    « La voiture autonome ne prend pas une décision mais dix ou cent par seconde, ajoute Guillaume Devauchelle, directeur de la recherche et du développement chez Valéo. Avant de se trouver devant ce dilemme impossible, sans voie de dégagement possible, elle aura ralenti. Plus profondément, cet article regarde la mobilité de demain avec les yeux d’aujourd’hui. Or, tout le paradigme va changer. Si vous n’êtes pas au volant, le temps n’est plus perdu, la vitesse n’a plus la même valeur. Ces scénarios deviennent absurdes. »

    Autant d’objections que l’équipe franco-américaine connaît. « Quand nous avons commencé, beaucoup nous disaient que de tels dilemmes n’arriveraient jamais, assure Jean-François Bonnefon. Aujourd’hui, beaucoup s’y intéressent et certains travaillent avec nous. »

    Et puis la voiture n’est pas le seul intérêt de l’affaire. « On est parti de là et on en arrive à tracer un arbre phylogénétique moral de l’humanité », s’étonne-t-il. Du reste, le psychologue entend bien profiter de cette base, désormais ouverte à tous, pour fouiller cette carte du monde. Comment se transmettent les influences ? Qu’est-ce qui peut rapprocher Israël et la Jamaïque ? Et d’où vient l’exception française ? « Ça sera dans le prochain article », promet-il.

    • Tiens, c’est marrant, ça s’excite sur le sujet en ce moment. Du côté de la formalisation des dilemmes aussi. J’ai eu à examiner un papier sur le sujet en vue de son acceptation à une conférence il y a peu. Pourtant le titre ne laissait en rien présager qu’il parlait de ça ("The Weak Completion Semantics and Equality", un truc très très technique lié à la programmation logique), mais il se trouve que ça permet de très bien décrire les types de problèmes dont parle l’article du monde. Le résuméde l’article est là, le texte intégral n’est pas encore disponible (je ne connais pas la politique de diffusion des actes de cette conférence [petite rectification : l’article sera disponible en accès ouvert après que la conférence ait eu lieu]) :

      https://easychair.org/smart-program/LPAR-22/2018-11-21.html#talk:84999

    • Déjà abordé ici, en particulier là :
      https://seenthis.net/messages/731438

      Avec ce commentaire de ma part :

      Ce que je cherche c’est un article qui explique que la question est mal posée, et qu’il faut refuser d’y répondre. C’est un piège qui vise à nous faire accepter l’inacceptable en déplaçant la vraie question.

      Si la voiture hésite entre tuer une vieille ou un enfant, c’est qu’elle est mal construite et qu’il faut refuser de la lâcher dans la nature.

      #Tesla #algorithme #voiture #éthique #AI #question #piège #propagande

    • TU fais bien de répéter ton commentaire.
      Difficile de croire qu’on en est encore là - qu’on ose poser la question et qu’on ose y répondre. Donner à une machine le luxe de choisir entre buter un jeune ou un vieux signifie clairement que la machine a été déjà bien trop loin dans ses fonctions - et ses concepteurs bien trop loin dans leur dystopie.

      Je soupçonne même ces questionnements existentiel ô combien artificiels d’être une tentative de néo-colonialisme averti montrant combien les pays « du sud » et « de l’est » (c’est quoi ces termes ??) sont en retrait sur les critère de moralité des pays occidentaux (ou de l’élite capitaliste).

      Flippant.

      Luddites, réveillez-vous !
      Consciences, révoltez-vous !

      PS : source du Monde, l’étude du MIT :
      http://moralmachine.mit.edu

  • A signaler sur France Culture :
    Les femmes, moteurs de l’économie ?
    Avoir raison avec Françoise Héritier, par Caroline Broué (rediffusion)
    samedi 13/07/2018de midi à midi 30

    https://www.franceculture.fr/emissions/avoir-raison-avec-francoise-heritier/les-femmes-moteurs-de-leconomie


    "Il y a dix ans, dans Le Livre noir de la condition des femmes (Points), Françoise Héritier avait écrit un article intitulé « Femmes, sciences et développement » dans lequel elle expliquait comment le sous-développement se nourrit du maintien des femmes dans un état de subordination et d’analphabétisation. Elle démontrait pourquoi l’accès au savoir est un élément fondamental pour l’émancipation féminine. Dans le même ouvrage, l’économiste Esther Duflo examinait comment développement économique et amélioration de la condition des femmes s’influencent mutuellement. Qu’en est-il dix ans plus tard ?
    Avec Esther Duflo, économiste, spécialiste du développement et pionnière d’une approche expérimentale de la lutte contre la pauvreté, professeure au Massachusetts Institute of Technology."

    #genre #femmes #féminisme #égalité #intelligence

  • Mining in Space Could Lead to Conflicts on Earth - Facts So Romantic
    http://nautil.us/blog/-mining-in-space-could-lead-to-conflicts-on-earth

    Platinum-group metals in space may serve the same role as oil has on Earth, threatening to extend geopolitical struggles into astropolitical ones, something Trump is keen on preparing for. Yesterday he said he’s seriously weighing the idea of a “Space Force” military branch.Illustration by Maciej Frolow / Getty Images Space mining is no longer science fiction. By the 2020s, Planetary Resources and Deep Space Industries—for-profit space-mining companies cooperating with NASA—will be sending out swarms of tiny satellites to assess the composition of hurtling hunks of cosmic debris, identify the most lucrative ones, and harvest them. They’ve already developed prototype spacecraft to do the job. Some people—like Massachusetts Institute of Technology planetary scientist Sara Seager, former NASA (...)

  • Your Brain’s Music Circuit Has Been Discovered - Facts So Romantic
    http://nautil.us/blog/-your-brains-music-circuit-has-been-discovered

    The discovery that certain neurons have “music selectivity” stirs questions about the role of music in human life. Illustration by Len SmallBefore Josh McDermott was a neuroscientist, he was a club DJ in Boston and Minneapolis. He saw first-hand how music could unite people in sound, rhythm, and emotion. “One of the reasons it was so fun to DJ is that, by playing different pieces of music, you can transform the vibe in a roomful of people,” he says. With his club days behind him, McDermott now ventures into the effects of sound and music in his lab at the Massachusetts Institute of Technology, where he is an assistant professor in the Department of Brain and Cognitive Sciences. In 2015, he and a post-doctoral colleague, Sam Norman-Haignere, and Nancy Kanwisher, a professor of cognitive (...)

  • Une nouvelle piste de recherche : des linguistes cherchent le lien entre le langage et les arts pariétal et rupestre. Mais l’article original en dit plus sur les capacités cognitives d’Homo Sapiens.

    The writing on the wall. Did humans speak through cave art ?"

    Citation après traduction :

    Une des clés de cette idée est que l’art rupestre est souvent situé dans des « points chauds » acoustiques, où le son résonne fortement, comme certains chercheurs l’ont observé. Ces dessins sont situés dans des parties plus profondes et plus difficiles d’accès des grottes, ce qui indique que l’acoustique était la principale raison de l’emplacement des dessins dans les grottes.

    Les dessins, à leur tour, peuvent représenter les sons que les premiers humains ont générés dans ces endroits. Dans le nouveau papier, cette convergence du son et du dessin est ce que les auteurs appellent un « transfert d’information sur la modalité », une convergence de l’information auditive et de l’art visuel qui, selon les auteurs, « permet aux premiers humains d’améliorer leur capacité symbolique. en pensant. » La combinaison des sons et des images est l’une des choses qui caractérisent le langage humain aujourd’hui, avec son aspect symbolique et sa capacité à générer de nouvelles phrases infinies.

    Les idées proposées par Miyagawa, Lesure et Nobrega ne font qu’énoncer une hypothèse de travail qui vise à susciter des réflexions supplémentaires sur les origines du langage et à pointer vers de nouvelles questions de recherche.

    Les remarques faites juste avant la conclusion de l’article original vont plus loin et sont dans un autre domaine encore plus intéressant :
    L’article original : https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/fpsyg.2018.00115/full

    On y parle en effet de la présence chez Homo Sapiens de POU3F2 qui est un facteur de transcription indispensable pour la différenciation neurale et la génération du système nerveux normal, en particulier l’hypothalamus. Ce facteur ne serait pas présent chez les Neandertaliens et l’Homme de Denisova.

    Et de poursuivre :

    Comme le note Huijbregts (2017), ce changement pourrait être considéré comme menant à l’acquisition d’un discours complet. Compte tenu de la similitude avec l’art, nous pouvons spéculer avec Huijbregts qu’un changement génétique similaire peut avoir donné lieu à l’apparition de l’art multimodal qui a eu lieu partout dans le monde en même temps que le langage.

    Ainsi :

    La pensée symbolique qui s’est développée chez les humains a conduit à l’innovation technologique rapide, aux arts visuels sophistiqués, et au langage. Cette capacité cognitive nouvellement formée peut avoir eu un autre résultat inattendu. Après une croissance continue de la taille au cours de la pléistocène, notre cerveau a diminué de taille de 13% au cours des 20 000 dernières années (Hawks, 2011 et ses références). Une explication possible est que la pensée symbolique qui s’est développée chez les humains modernes a conduit à une manière fondamentalement différente de calculer les données, qui n’extrait que l’essentiel de la représentation abstraite au lieu de calculer l’ensemble des données brutes entrantes (Tattersall, 2017). Notre membrane cérébrale est métaboliquement coûteuse, de sorte que l’algorithme nouvellement formé qui nécessite moins de données conduit à l’excrétion de la membrane non nécessaire, entraînant une diminution du cerveau au cours du temps évolutif récent. Notre proposition est que la pensée symbolique omniprésente chez les humains qui a conduit à la diminution du cerveau est illustrée, et était même valorisé, par le CMIT que l’on voit dans la grotte et l’art rupestre de l’Afrique et ailleurs dans le monde et par le développement du langage. Ainsi, contrairement à Wallace, le développement des arts a donné à l’homme moderne un puissant avantage évolutif.

    L’article résumé ici : http://news.mit.edu/2018/humans-speak-through-cave-art-0221
    et là : https://www.sciencedaily.com/releases/2018/02/180221122923.htm

    Les auteurs :

    – Shigeru Miyagawa professeur au Department of Linguistics and Philosophy, Massachusetts Institute of Technology, Cambridge, MA, United States.
    https://loop.frontiersin.org/people/73842/overview

    – Cora Lesure, étudiante en doctorat au Département de linguistique du MIT ;
    https://loop.frontiersin.org/people/523222/overview

    – Vitor A. Nobrega, doctorant en linguistique à l’Université de Sao Paulo, au Brésil.
    https://loop.frontiersin.org/people/202119/overview

    #Préhistoire #langage #cerveau #MIT #art_pariétal #art_rupestre #Lesure #Nobrega #Miyagawa

  • La mauvaise utilisation des données est une caractéristique pas un bug !
    http://www.internetactu.net/2018/04/05/la-mauvaise-utilisation-des-donnees-est-une-caracteristique-pas-un-bug

    Alors que le scandale Cambridge Analytica bat son plein et plonge à nouveau #Facebook dans la tourmente, Ethan Zuckerman (@EthanZ), directeur du Centre pour les médias civiques du Massachusetts Institute of Technology, pour The Atlantic, prend un peu de hauteur. Voilà un peu plus de 17 mois que les Américains (...)

    #Articles #Débats #algorithmes #big_data #Confiance_et_sécurité

  • As towns lose their newspapers, disease detectives are left to fly blind
    https://www.statnews.com/2018/03/20/news-deserts-infectious-disease

    Epidemiologists rely on all kinds of data to detect the spread of disease, including reports from local and state agencies and social media. But local newspapers are critical to identifying outbreaks and forecasting their trajectories.

    On the map, Majumder saw every county without a local newspaper as a community where health officials and disease researchers could be flying blind.

    “We rely very heavily on local news. And I think what this will probably mean is that there are going to be pockets of the U.S. where we’re just not going to have a particularly good signal anymore,” said Majumder, a Ph.D. candidate at the Massachusetts Institute of Technology.

    Majumder is a computational epidemiology research fellow at HealthMap, a 12-year-old disease detection project run by researchers from Boston Children’s Hospital. The website uses nontraditional data sources — reports from local news outlets and social media platforms among them— to track global infectious disease activity in real time.

  • Fake news : les médias tout feu tout flammes
    https://reflets.info/articles/fake-news-les-medias-tout-feu-tout-flammes

    Oui, mais non C’est une étude scientifique, réalisée par trois chercheurs du prestigieux Massachusetts Institute of Technology, « The spread of true and false news online », qui a mis le feu aux poudres. Ou plus exactement, aux médias. Pour LCI, les « fake news » sont « plus rapides que les vraies informations sur Internet ». Kif-kif à l’AFP. Du côté de France Info, service public oblige, on est plus sobre, « une fausse information circule bien mieux qu’une information exacte ». À l’Obs, on monte d’un cran dans l’intensité dramatique, les « fake news » se propageant plus vite que « la vérité ». Rien que ça. Au Temps, on ne barguigne pas, c’est carrément le « mensonge » qui se diffuse plus loin que la « vérité ». Même son de cloche (...)

  • Paléo-inspiration : quand le passé invente le futur

    http://www.lemonde.fr/sciences/article/2017/11/20/paleo-inspiration-quand-le-passe-invente-le-futur_5217667_1650684.html

    Des bétons antiques, des pigments ou des alliages qui ont traversé les âges sont des sources de savoirs pour concevoir des objets et matériaux innovants.

    Une teinture naturelle, aussi résistante qu’une couleur chimique mais non polluante. Un béton ­indestructible, capable d’isoler durablement les déchets nucléaires. Des aimants de nouvelle génération, d’une puissance extrême et produits sans terres rares. Des capteurs photoélectriques ultrasensibles, susceptibles de détecter dans un avion les premières traces d’un gaz… Ces produits de rêve ne semblent, à première vue, pas avoir grand-chose en commun, sauf peut-être le rêve, justement. Tous demeurent, en effet, à l’état de prototype, voire de projet de recherche. En vérité, ils partagent une autre caractéristique bien plus fondamentale, une origine commune, une marque de fabrique : ils sont nés de découvertes archéologiques ou de l’étude de matériaux ancestraux.

    Faire du neuf avec du vieux. L’idée peut sembler basique. Elle figure pourtant au cœur d’un pari particulièrement ambitieux que viennent de lancer quatre scientifiques – physiciens, chimiste, ingénieur. Dans un article que publie la revue Angewandte Chemie, la plus prestigieuse dans la discipline de la chimie, ils ne proposent rien moins que de créer une nouvelle méthode de conception des matériaux modernes, « en imitant les propriétés particulièrement intéressantes (mécaniques, optiques, structurales…) des systèmes anciens ». Un processus qu’ils ont baptisé du doux nom de « paléo-inspiration ». Pour les amateurs de sciences, la référence est transparente. Depuis une dizaine d’années, en effet, des chercheurs venus de tous horizons se sont rassemblés sous la bannière de « bio-inspiration » ou « bio-mimétisme ».

    Leur principe est simple : trouver dans la ­nature les outils de conception des systèmes ­innovants. Une méthode déjà ancienne, en ­vérité : du papier de bois inspiré des réalisations des guêpes (1719), au Velcro imitant les petits crochets présents sur les fleurs de bardane (1941), sans compter une myriade de médicaments puisés dans la biosphère, animaux et végétaux ont beaucoup inspiré les scientifiques.

    L’apposition officielle d’une étiquette a pourtant dopé ce qui est pratiquement devenu une discipline à part entière. Désormais, on conçoit des surfaces adhésives d’après les pattes des geckos, des torpilles mimant les petits marteaux des crevettes-mantes, des combinaisons hydrophobes pour les astronautes inspirées des feuilles de lotus ou des logiciels informatiques reproduisant les ­réseaux de neurones.

    « Les découvertes archéologiques ou paléontologiques identifient des matériaux particulièrement résistants à l’altération. Mieux encore, beaucoup de ces matériaux ont été produits par une chimie douce, sobre en énergie et utilisant souvent des équipements rudimentaires. »
    Le chemin est donc tracé. Et les auteurs en sont convaincus : ce que la nature a pu apporter aux chercheurs « bio-inspirés », l’ingéniosité des hommes d’autrefois et surtout le temps, cet intraitable juge de paix, doivent pouvoir l’offrir aux scientifiques « paléo-inspirés ». Ils s’expliquent dès l’exposé introductif de leur article : « Les découvertes archéologiques ou paléontologiques identifient des matériaux particulièrement résistants à l’altération. Mieux encore, beaucoup de ces matériaux ont été produits par une chimie douce, sobre en énergie et utilisant souvent des équipements rudimentaires. » Deux qualités particulièrement précieuses à l’heure de l’anthropocène, soulignent-ils.

    Ce « ils », quatuor de choc aux accents pionniers, s’est construit l’été dernier, lors d’un colloque aux Etats-Unis. Des spécialistes de matériaux anciens y sont invités à présenter leurs recherches en cours et à proposer un « développement méthodologique ». Trois des quatre mousquetaires sont là : Loïc Bertrand, directeur d’Ipanema, la plate-forme européenne de recherche sur les matériaux anciens, sur le plateau de Saclay ; Claire Gervais, professeure assistante de chimie à l’école des arts de Berne ; et Admir Masic, professeur de sciences des matériaux au département d’ingénierie civile du Massachusetts Institute of Technology (MIT). Luc Robbiola, ingénieur de recherche en métallurgie au CNRS (Toulouse) et restaurateur d’œuvres d’art, les rejoindra pour former l’équipe définitive.

    Le principe de la paléo-inspiration

    « C’est lors des discussions après nos présentations respectives que l’idée de poser un concept est apparue, raconte Loïc Bertrand. On a listé ce qui pouvait entrer dedans. Il y avait les matériaux artistiques, comme les peintures, que Claire analyse et dont elle simule la dégradation. Les matériaux de construction anciens, qu’Admir étudie pour tenter d’améliorer les systèmes modernes. De nombreux échantillons passés chez nous, au synchrotron ­Soleil, des vernis traditionnels aux produits de corrosion inconnus, qui nous avaient posé des questions fondamentales originales. Et la liste s’agrandissait… En fait, beaucoup de chercheurs avaient fait de la paléo-inspiration sans le savoir. On s’est dit : essayons d’écrire un article concept et soumettons-le à une grande revue, sans résultats nouveaux mais posant un principe, en s’appuyant sur de nombreux exemples. »

    Le béton romain constitue indiscutablement un des plus beaux d’entre eux. Voilà un produit qui, depuis maintenant 2000 ans, résiste aux ravages du temps. Le Colisée, les marchés de Trajan, ou ­encore le Panthéon, le plus grand monument ­antique romain demeuré intact, apportent un ­témoignage éclatant de la qualité du savoir-faire des Romains. « Les bétons modernes sont garantis au mieux cent ans et ils se détériorent souvent bien plus tôt, souligne Admir Masic. Quel était donc le secret des Romains ? » Le hasard d’un congé sabbatique en Italie a conduit l’archéologue américaine Marie Jackson à consacrer sa vie professionnelle à lever les mystères d’un miracle déjà décrit par Pline l’Ancien mais resté longtemps incompris.

    Immortel béton romain

    « Les Romains étaient d’incroyables observateurs de la nature et de grands expérimentateurs, insiste la scientifique de l’université de l’Utah. Ils ont pris ce qu’ils avaient autour d’eux et sans doute testé ce qui marchait le mieux. » Pour construire le mortier, ils n’ont ainsi pas eu recours à n’importe quelle argile, mais à de la cendre volcanique – dont la région ne manque pas – qu’ils ont ­mélangée à de la chaux. A ce liant, ils n’ont pas ­adjoint un vulgaire sable ou de quelconques graviers, comme nous le faisons aujourd’hui pour former le béton, mais de la roche volcanique. En étudiant des échantillons anciens avec des techniques d’imagerie de pointe, elle y a trouvé un minerai, la stratlingite, produit par cristallisation, dont les minuscules lamelles viennent combler les failles apparues dans le mortier mais aussi aux zones de contact du matériau. Plus élastique, le ciment a ainsi pu résister aux tremblements de terre, fréquents dans cette région.


    A Portus Cosanus, en Toscane, les scientifiques tentent de percer le secret de la résistance de cette structure marine en béton, datant du Ier siècle avant J.-C.

    L’archéologue a poursuivi sa quête, étudié les bétons marins utilisés par les Romains dans leurs différents ports de la Méditerranée. Pline, toujours lui, avait décrit l’impressionnant durcissement du matériau au contact de l’eau de mer. Pourtant, nos propres bétons, soumis au même régime, se désagrègent rapidement. Marie Jackson a là encore ­retrouvé des matières volcaniques, mais issues cette fois des champs Phlégréens, près de Naples, ou du Vésuve. Et ses analyses ont fait apparaître un minéral d’une dureté extrême mais aussi particulièrement difficile à fabriquer : la tobermorite ­alumineuse. « Les Romains l’ont fait, et à basse température », souligne la chercheuse. Cet été, elle a même montré qu’au contact de l’eau de mer, la production de tobermorite pouvait se poursuivre… pendant des siècles. Comme n’a cessé de s’épaissir la fine couche de misawite – un composé rare de fer, d’oxygène et d’hydrogène – qui protège de la rouille le mystérieux pilier de fer de Delhi, érigé au Ve siècle, sous la dynastie des Gupta.


    L’analyse du ciment formé par les cendres volcaniques, la chaux et l’eau de mer a mis en évidence des cristaux de tobermorite alumineuse.

    Les découvertes de Marie Jackson intéressent évidemment les industriels. Protection nucléaire, construction marine, bâtiments durables : plusieurs pistes sont aujourd’hui explorées. « Quand on sait que la production de ciment, avec sa cuisson à 1 450 °C, est responsable, à elle seule, de 7 % à 8 % des émissions totales de CO2 et que les Romains se contentaient d’une température bien moindre, on mesure l’enjeu », ajoute Admir Masic. Encore faut-il s’adapter aux contraintes modernes, de ­robustesse mais aussi de temps de fabrication. Son équipe du MIT tente ainsi de faire « la synthèse des deux mondes ». Il ne donnera pas de détails, preuve du potentiel.

    Percer les secrets de fabrication

    Reproduire les anciennes recettes pour proposer de nouveaux plats : c’est aussi l’objectif de Roberto Giustetto. Son ingrédient à lui se nomme le bleu maya. Encore un mystère : comment cet indigo organique, obtenu à partir des fleurs d’indigofera et apposé sur des fresques murales ou des sculptures, a-t-il pu résister pendant des siècles ? Les couleurs végétales ne sont-elles pas réputées fragiles ? « Normalement oui, répond le chercheur de l’université de Turin. Sauf que les Mayas ont eu l’idée géniale de mélanger ce pigment à la palygorskite, un minéral présent dans certaines argiles mexicaines, et ont fabriqué ainsi un des premiers nanomatériaux. »


    Grâce aux liaisons chimiques entre l’argile et l’indigo, le bleu maya de cette statue représentant Tlaloc, dieu aztèque de la pluie, datée entre le XIIe et le XIVe siècle, a traversé les années.

    Depuis les années 1930 et la redécouverte du bleu maya, plusieurs générations de chercheurs s’étaient approchées du secret, avaient mis en évidence la palygorskite et prouvé que, chauffé à 100 °C, un tel mélange résistait ensuite à l’alcool et aux acides. Roberto Giustetto a achevé de lever le mystère. « Nous avons montré que la palygorskite était composée de petits tunnels de 0,7 nanomètre, que le chauffage évacuait l’eau qui s’y trouvait et permettait au pigment de pénétrer. Mais ce n’est pas qu’un abri. Des liaisons chimiques s’établissent entre les deux éléments et rendent la structure presque indestructible. »

    Le chercheur italien s’est fixé un nouveau défi : « reproduire ce que les Mayas avaient fait mais avec d’autres couleurs ». Il a jeté son dévolu sur le rouge de méthyle. Un choix paradoxal : le rouge de méthyle – souvenez-vous des premières expériences de chimie – sert d’indicateur coloré, passant du jaune à l’orange, puis au rouge violacé à mesure que l’acidité augmente. Peu stable, donc. Sauf qu’encapsulé dans la palygorskite, le violet ­demeure inaltéré. La recette du « rouge maya » a été publiée. Celle de l’orange est prête et un vert maya est en voie d’achèvement. « L’idée d’avoir transposé le savoir maya dans notre culture, d’avoir nourri le présent avec le passé pour construire le futur m’enthousiasme », insiste-t-il.

    Explorer la couleur

    L’art des couleurs paraît particulièrement adapté à la paléo-inspiration. Au cours de sa thèse, entre la Cité de la céramique (Sèvres et Limoges) et l’Institut de minéralogie, de physique des matériaux et de cosmochimie (Paris), Louisiane Verger s’est ainsi penchée sur les 136 pigments synthétisés depuis deux siècles à la Manufacture nationale, et plus particulièrement aux 76 pigments contenant du chrome – rose, vert ou encore jaune oranger, suivant le minéral d’origine. Elle a ­ensuite jeté son dévolu sur les spinelles, une ­famille de minéraux aux teintes variables. En analysant, avec toutes les techniques de pointe, les ­décors de porcelainiers du XIXe siècle, les nuanciers de travail des artisans mais aussi ses propres échantillons (destructibles, donc), elle est parvenue à expliquer chimiquement mais aussi physiquement les dégradés observés : une migration de l’aluminium dans le silicate fondu, laissant la part belle au chrome et modifiant son environnement dans la maille cristalline. Elle a également proposé une méthode capable à la fois de contrôler le dégradé des couleurs et leur intensité. « Il semble que ça n’intéresse pas seulement les céramistes, mais aussi des spécialistes d’autres domaines comme la géologie et la minéralogie », explique-t-elle, modestement.

    La couleur, voilà trente ans que Dominique ­Cardon, directrice de recherche émérite au CNRS, trempe dedans. Que la chercheuse reconnue, ­médaille d’argent du CNRS, assure, à qui veut l’entendre, que les méthodes de teintures ancestrales ont beaucoup à nous apprendre. Cela a commencé avec un morceau de laine rouge, datant du Moyen Age, retrouvé sur un cadavre au fond d’un puits. Cela s’est poursuivi à travers le monde où, du Japon au Pérou, du Vanuatu au Vietnam, elle a étudié les méthodes traditionnelles encore en ­vigueur. Désormais, elle rêve d’adapter au monde contemporain les techniques de teinturiers du XVIIIe siècle, dont elle a retrouvé les carnets. ­Utopie ? « La planète est dans un tel état, et les rejets de dérivés soufrés de la teinture des jeans si terribles, que ça me semble au contraire tout à fait réaliste. Levi’s a fait une collection à partir de colorants naturels. Chevignon aussi. Et des Coréens s’inspirent des techniques que nous avons retrouvées. Je suis convaincue que les procédés anciens peuvent inspirer les innovations futures. »


    Les reflets colorésdans le noir des poteries de la dynastie Song(Xe-XIIIe siècle) proviennent d’une forme rarissime d’oxyde de fer, susceptible de produire des aimants surpuissants.

    Un avenir parfois tout à fait imprévu. Ainsi ­Philippe Sciau, physicien et directeur de recherche au CNRS, ne s’attendait-il pas à trouver, dans des ­céramiques chinoises de ladynastie Song (Xe -XIIIe siècle) une forme d’oxyde de fer particulièrement instable. « On voulait comprendre l’origine de l’irisation colorée dans le noir. Ça ressemblait un peu aux couleurs que vous voyez sur un CD, quand vous le tournez. On a vite vu que c’était de l’oxyde de fer mais aucune phase classique ne fonctionnait. Et on a découvert la bonne. » Un des « polymorphes » d’oxyde de fer, comme disent les chimistes, organisation particulière des atomes, qu’aucun laboratoire n’avait pu jusqu’ici produire au-delà de l’échelle de la dizaine de nanomètres, et encore avec 20 % d’impuretés. Cette fois, les cristaux semblent parfaitement purs et mesurent plusieurs centaines de nanomètres. Pas gigantesques, certes. Mais suffisants pour donner de l’appétit aux fabricants d’aimants ou aux développeurs de systèmes de communication sans fil, tant les propriétés magnétiques du matériau paraissent exceptionnelles. Reste désormais à comprendre les raisons de cette stabilisation. « Est-ce la glaçure sur les pots ? La fabrication à très haute température ? Un refroidissement particulièrement lent ? s’interroge Philippe Sciau. On sait qu’ils avaient des grands fours mais on n’a pas leurs recettes. On va chercher. »

    Systèmes complexes

    Se laisser surprendre. Prendre les matériaux ­anciens pour ce qu’ils sont : des systèmes complexes, produits par le temps et les hommes. Comme ses trois cosignataires, Luc Robbiola, ingénieur de recherche au CNRS, métallurgiste immergé dans un laboratoire d’archéologie, est convaincu que le temps est venu d’un autre regard sur les objets ­patrimoniaux. Est-ce sa deuxième casquette de restaurateur d’œuvre d’art ? Le fait d’avoir connu la période maigre, quand ce pionnier des « sciences au service de l’art » dut trouver refuge dans une école de chimie, faute d’intérêt au CNRS ? Ou simplement les résultats obtenus ? Récemment, il a ainsi mis en évidence des nanostructures inconnues, très denses et très protectrices, sur les patines des bronzes. « Un programme européen a été lancé pour mettre au point des revêtements non toxiques, des industriels sont associés. Au départ, c’était juste de l’archéologie. »

    L’aventure de l’amulette de Mehrgarh, conduite par Loïc Bertrand et Luc Robbiola offre les mêmes perspectives. Il y a tout juste un an, l’annonce que ce petit objet de cuivre, retrouvé sur un site au ­Pakistan et analysé au synchrotron Soleil, probablement le plus ancien spécimen de fonte à la cire perdue, avait passionné les archéologues. Au passage, les scientifiques avaient reconstitué tout le processus de fabrication utilisé il y a 6 000 ans, mais aussi les six millénaires de vieillissement. Ils avaient mis en évidence une forme particulière d’oxyde de cuivre, dont l’équilibre de phase ne pouvait avoir lieu qu’à 1 066 °C. « Comme l’eau, qui, sous pression normale, bout toujours à 100 °C, ­explique Luc Robbiola. Ça paraît anodin mais ça ouvre plein de perspectives. Ça intéresse les métallurgistes, les physiciens théoriciens mais aussi les fabricants de semi-conducteurs, de témoins de température en cas d’incendie, ou de détecteurs de gaz dans les avions. »

    Un avenir radieux ? Ou juste le signe que du passé, il n’est plus question de faire table rase ? « Les temps changent », jure en tout cas Admir Masic. Pour preuve, le module d’un semestre de sciences des matériaux qu’il organise commence par un voyage de trois semaines en Italie, suivi de travaux pratiques. Les mains dans ­l’argile, à la romaine.

  • Le sexisme perdure (aussi) chez les économistes
    http://abonnes.lemonde.fr/entreprises/article/2017/10/12/le-sexime-perdure-aussi-chez-les-economistes_5200047_1656994.html

    En France comme aux Etats-unis, les femmes sont sous-représentées au sein de la profession. En cause : le poids du conservatisme et des représentations mais aussi le fonctionnement des carrières dans la filière…

    Depuis sa création, en 1969, une seule femme a reçu la prestigieuse récompense : l’Américaine Elinor Ostrom, en 2009. « Tout un symbole, estime Alexandre Delaigue, économiste à l’université Lille-I. Il y a un problème de sexisme en économie, et le faible nombre de femmes nobélisées n’en est qu’une illustration. »

    Depuis quelques mois, le sujet déchire la communauté des économistes aux Etats-Unis. Alice H. Wu, étudiante à Berkeley (Californie), a jeté un pavé dans la mare : son mémoire de master, publié en août, passe en revue les milliers de conversations tenues sur un forum professionnel célèbre parmi les économistes américains, Econjobrumors.com. Elle a ainsi isolé les trente mots les plus utilisés pour évoquer les femmes du secteur. Le résultat est glaçant : « chaude », « salope », « vagin », « anal », « sexy », « seins », « prostituée »…

    #Sexisme #Feminisme

    • Une occasion ratée ? Mardi 10 octobre, l’Académie royale des sciences de Suède a décerné le prix Nobel d’économie à l’Américain Richard Thaler. Une déception pour ceux qui rêvaient de voir la Française Esther Duflo, professeure au Massachusetts Institute of Technology (MIT), décrocher le Graal. Las ! Elle figurait certes parmi les favoris, mais les statistiques jouaient contre elle.

      Depuis sa création, en 1969, une seule femme a reçu la prestigieuse récompense : l’Américaine Elinor Ostrom, en 2009. « Tout un symbole, estime Alexandre Delaigue, économiste à l’université Lille-I. Il y a un problème de sexisme en économie, et le faible nombre de femmes nobélisées n’en est qu’une illustration. »

      Depuis quelques mois, le sujet déchire la communauté des économistes aux Etats-Unis. Alice H. Wu, étudiante à Berkeley (Californie), a jeté un pavé dans la mare : son mémoire de master, publié en août, passe en revue les milliers de conversations tenues sur un forum professionnel célèbre parmi les économistes américains, Econjobrumors.com. Elle a ainsi isolé les trente mots les plus utilisés pour évoquer les femmes du secteur. Le résultat est glaçant : « chaude », « salope », « vagin », « anal », « sexy », « seins », « prostituée »…

      « Un cul trop bandant pour qu’on l’écoute »

      Le scandale s’est répandu comme une traînée de poudre, soulevant une série de réactions dans le milieu universitaire. « C’est très choquant, mais ce n’est malheureusement pas une surprise, commente Shelly Lundberg, présidente du comité consacré au statut des femmes au sein de l’American Economic Association (AEA). Lorsque l’on creuse un peu, les témoignages ne manquent pas. »

      Nathalie – elle préfère garder l’anonymat –, économiste belge expatriée outre-Atlantique, garde ainsi un mauvais souvenir de la conférence qu’elle a donnée il y a quelques mois, à Londres. A la sortie, elle surprend un échange entre deux collègues à son propos : « Elle a un cul trop bandant pour qu’on l’écoute. » « J’étais trop choquée pour réagir : je pensais que ces remarques étaient d’une autre époque ! », témoigne-t-elle.

      Un exemple de plus du sexisme ordinaire ? Certainement. « Mais derrière ce sujet se cache celui, plus grave, de la sous-représentation des femmes parmi les économistes », souligne Paul Seabright, de l’Ecole d’économie de Toulouse, auteur de l’ouvrage Sexonomics (Alma Editeur, 2012).

      « Silence assourdissant »

      Aux Etats-Unis, elles pèsent ainsi 31 % des doctorants en économie, 23 % des enseignants-chercheurs et seulement 2 % des professeurs dans les 42 principaux départements du pays, selon l’AEA. Soit aussi peu que dans les sciences dures, à l’instar de l’ingénierie ou de l’informatique.

      Dans une note sur le sujet, Soledad Zignago, économiste à la Banque de France, passe en revue les données de Research Papers in Economics (RePEc), le plus grand répertoire mondial d’économistes, où sont enregistrés 50 000 auteurs. Bilan : la part des femmes n’est que de 19 %. « Elles sont également moins présentes dans les médias et sur les réseaux sociaux, sans parler des écarts de salaires », remarque Mme Zignago.

      Et en France ? « Le silence sur le sujet est assourdissant, et il y a moins de données disponibles qu’aux Etats-Unis pour mesurer l’ampleur du phénomène », note Béatrice Cherrier, historienne de l’économie, qui vient d’être recrutée par le CNRS précisément pour étudier la question. Peut-être parce que les premières concernées sont souvent réticentes à en parler, de peur d’être marginalisées. Voire d’être cataloguées comme les féministes hystériques de service.

      « Lorsqu’on pense expert, on pense homme »

      Un coup d’œil aux programmes des nombreux forums et conférences économiques tenus toute l’année en France confirme pourtant que la situation tricolore n’est pas très éloignée de celle des Etats-Unis : les panels sont souvent presque exclusivement masculins. Et les rares chiffres tout de même disponibles en disent long : les femmes représentent 26 % des économistes français enregistrés sur RePEc.

      Si elles pèsent 50 % des effectifs en premier cycle universitaire, leur proportion tombe à 40 % pour les maîtres de conférence et 20 % pour les professeurs. « C’est là que se situe le plafond de verre, estime Anne Boring, chercheuse affiliée à Sciences Po. Plus on monte, moins il y a de femmes. » Et ce n’est bien sûr pas une question de compétences. Alors, où est le problème ?

      « Cette sous-représentation est le fruit d’un cocktail de causes complexes, relevant parfois de la misogynie, du poids du conservatisme, des biais inconscients et des obstacles institutionnels », détaille Emmanuelle Auriol, du comité « Women in Economics » au sein de la European Economic Association (EEA), une association d’économistes européens.

      Longtemps, les jurys d’agrégation ont été 100 % masculins. Les réseaux féminins d’influence sont moins nombreux. Et les idées reçues ont la vie dure – y compris chez les femmes elles-mêmes. « Cela relève encore du réflexe : lorsqu’on pense expert, on pense homme », résume Mme Lundberg.

      Milieu ultra-compétitif

      S’ajoute à cela l’autocensure, qui joue à plus d’un niveau. « Je l’ai clairement observé lorsque je vice-présidais l’université d’Orléans : les femmes sont moins nombreuses à postuler que les hommes, de peur de ne pas avoir les compétences, narre Anne Lavigne, aujourd’hui au Conseil d’orientation des retraites. Mais celles qui osent le faire ont de meilleurs résultats. »

      De même, nombre d’entre elles refusent de prendre la parole dans les médias ou en conférence lorsqu’elles ont le sentiment de ne pas maîtriser un sujet à 100 %. Des scrupules dont s’encombrent beaucoup moins leurs homologues masculins.

      Pour ne rien arranger, les journalistes se reposent un peu trop – autant par facilité que manque de temps – sur les « bons clients », ces économistes systématiquement appelés car disponibles à toute heure. Presque toujours des hommes.

      Pour Jézabel Couppey-Soubeyran, maître de conférence à Paris-I-Panthéon-Sorbonne et coauteur de L’Economie pour toutes (Ed. La Découverte, 2014), les femmes sont surtout pénalisées par le fonctionnement même du milieu des économistes, ultra-compétitif. « Ce n’est pas un cliché de souligner qu’elles y sont moins à l’aise : ses codes et son langage sont très masculins, tout comme l’importance démesurée accordée au nombre de publications pour l’avancement des carrières universitaires », détaille-t-elle.

      Construire un réseau efficace

      En la matière, les femmes se heurtent au problème du manque de temps. A la maison, l’organisation de la vie de famille reste souvent à leur charge. « Entre les cours, la paperasse, la recherche, la gestion des enfants, surtout lorsqu’ils étaient en bas âge, dégager des heures pour publier relevait de l’exploit, se rappelle Nathalie Coutinet, économiste à Paris-XIII. Dans ces conditions, on ne part pas sur un pied d’égalité. »

      Certes, les mœurs évoluent : les tâches familiales sont un peu mieux réparties au sein des jeunes générations. « Mais on ne peut pas compter uniquement sur cela pour changer les choses », prévient Mme Auriol. Son association a pris les devants. Tous les ans, l’EEA organise une « retraite » destinée aux jeunes diplômées en économie. Au menu : formations et échanges avec des mentors, afin de les aider à publier et à se construire un réseau efficace.

      En France, le site Expertes.fr offre un annuaire gratuit rassemblant près de 3 000 spécialistes femmes, dont des économistes, afin d’aider les médias à ne plus se contenter uniquement des « bons clients » masculins. « Tout ce qui augmente la visibilité des femmes aidera à changer peu à peu la culture et les représentations, conclut Agnès Bénassy-Quéré, présidente déléguée du Conseil d’analyse économique. Mais le chemin sera très long. »

  • The DNC’s Technology Chief is Phishing His Staff. Good. | WIRED
    https://www.wired.com/story/the-dncs-technology-chief-is-phishing-his-staff-good

    Raffi Krikorian, the Massachusetts Institute of Technology grad who joined the DNC as chief technology officer this summer, most recently led Uber’s Advanced Technologies Center, meaning he was responsible for getting Uber’s self-driving cars on the road in Pittsburgh. Before that, he rose through the ranks at Twitter to vice president of engineering, where he managed the infrastructure that runs the platform.

    Following six years of CTOs steeped in political campaigns, Krikorian brings a uniquely hardcore technical pedigree. That may serve both him, and the party, well. Preventing history from repeating itself requires embedding Silicon Valley technological chops in a nearly 200-year-old political non-profit. Already, Krikorian has recruited engineers from Uber, Twitter, and Pinterest to join his team of 20 and counting. Together, they’re devising ways both to use technology to engage a broader swath of the electorate, and also ensure that technology doesn’t create new vulnerabilities.

    #USA #politique #technocratie

  • L’incroyable inflation des prix des médicaments
    http://lemonde.fr/economie/article/2017/09/07/l-incroyable-inflation-des-prix-des-medicaments_5182328_3234.html

    La commercialisation prochaine, aux Etats-Unis, d’un anticancéreux au prix de 475 000 dollars relance le débat sur le prix des médicaments.

    LE MONDE ECONOMIE | 07.09.2017, Chloé Hecketsweiler

    En annonçant un prix de 475 000 dollars (398 570 euros) pour le dernier-né de ses anticancéreux, le géant pharmaceutique suisse Novartis place la barre très haut. Depuis plusieurs années payeurs, médecins et patients s’affolent de l’envolée des prix des traitements, avec un ticket d’entrée à plus de 100 000 dollars pour les nouvelles « immunothérapies ». Ce nouveau record relance la polémique. Approuvé le 30 août par la FDA, l’agence américaine du médicament, le Kymriah consiste à reprogrammer les cellules immunitaires du malade – les lymphocytes T – pour attaquer les cellules cancéreuses. Baptisées « CAR T-cells » dans le jargon, ces cellules ne sont pas des médicaments comme les autres : chaque lot doit être fabriqué sur mesure pour chaque patient, à un coût astronomique.

    Aux Etats-Unis, le Center for Biomedical Innovation du Massachusetts Institute of Technology (MIT) dénombre plus de 600 thérapies géniques et cellulaires en développement. Celles qui atteindront le marché devraient être lancées avec un prix du même ordre que celui du Kymriah de Novartis. Au-delà du coût de fabrication, les laboratoires avancent différentes explications pour justifier leur positionnement. Dans la mesure où elles ciblent des cellules bien précises, le nombre de patients « répondeurs » définit un marché très limité. Leur mode d’action – une modification durable du système immunitaire – est une autre variable dans cette équation complexe. « Avec les médicaments classiques, dans le cadre d’une maladie chronique, la dépense est lissée sur plusieurs années. Là, elle est immédiate », explique John Glasspool, qui pilote au MIT une réflexion sur les modes de financement et de remboursement de ces médicaments innovants.

    POUR MIEUX FAIRE PASSER LA PILULE, NOVARTIS S’ENGAGE À NE PAS FACTURER LE TRAITEMENT EN CAS D’ÉCHEC.
    Pour mieux faire passer la pilule, Novartis s’engage à ne pas facturer le traitement en cas d’échec. Ce principe de « satisfait ou remboursé » est une « bonne façon d’avancer », juge M. Glasspool « car il tient compte de la valeur du médicament pour le patient et pas seulement du coût de la recherche et développement ou de la production ». Il reste cependant de nombreux points d’interrogation concernant ce système testé par différents laboratoires. « Recueillir des données en vie réelle est déterminant pour apprécier l’efficacité d’un médicament au-delà des études cliniques », souligne l’expert du MIT.

    « Fictions négociables »

    La question se pose pour tous les nouveaux anticancéreux. Premier à commercialiser un traitement par CAR-T cells, le laboratoire suisse a été devancé sur ce créneau très lucratif des immunothérapies, par les américains Bristol-Myers Squibb et Merck. Appartenant à une autre classe de médicaments – appelés couramment « anti-PD1 » –, leurs produits respectifs, Opdivo et Keytruda, avaient donné le ton : un an de traitement coûte aux Américains jusqu’à 150 000 dollars par an. Prescrits aux patients atteints de cancer de la peau ou du poumon très agressifs, leur effet peut être spectaculaire chez certaines personnes, mais se révèle limité pour la majorité des patients.

    Dans ce contexte, « les prix sont aujourd’hui largement des fictions négociables visant à exploiter au maximum les capacités de paiement d’acheteurs dispersés, mal informés et sous pression sociale », estime Francis Megerlin, professeur à l’université de Strasbourg, qui étudie l’impact des médicaments innovants sur les systèmes de santé.

    Le Kymriah n’est pas encore approuvé en Europe, mais Novartis devrait déposer une demande d’ici à la fin de l’année. D’autres laboratoires sont dans les starting-blocks. S’ils se félicitent de l’arrivée de ces nouvelles options thérapeutiques, les médecins s’interrogent sur les éventuels arbitrages qu’il faudra faire pour les financer.

    « Les coûts d’administration de ces traitements sont faramineux : aux 475 000 dollars payés pour le médicament lui-même, il faudra ajouter 150 000 à 200 000 dollars pour la prise en charge du malade. On nous demande de faire des économies, mais tout ce que l’on peut faire est dérisoire face à de tels montants, estime le Pr Christian Chabannon, responsable du centre de thérapie cellulaire de l’Institut Paoli-Calmettes, à Marseille. A ce niveau-là, la toxicité pour les systèmes de santé devient aiguë. »

    Possible « remise en cause du principe d’égalité d’accès aux soins »

    L’Institut Curie, l’un des plus grands centres français de lutte contre le cancer, publie, jeudi 7 septembre, un sondage sur la perception qu’ont les Français des coûts des traitements. « Ils n’en ont aucune idée, mais ont bien en tête que l’inflation des prix pourrait remettre en cause le principe d’égalité d’accès aux soins », souligne le docteur Thierry Philip, président de l’Institut Curie. Selon les données recueillies, « seuls 3 % des Français donnent un prix en phase avec la réalité, entre 80 000 et 116 000 euros pour un traitement type immunothérapie (…), 21 % imaginent même un coût en dessous de 500 euros ».

    Les dépenses de l’Assurance-maladie dans le cancer (16,7 milliards d’euros au total en 2015) restent principalement liées aux hospitalisations et aux traitements « classiques » (chirurgie, radiothérapie, chimiothérapie avec des molécules anciennes), mais l’essentiel de la hausse des dépenses vient de ces médicaments onéreux, avec un surcoût qui pourrait atteindre 1 à 1,2 milliard d’euros par an dans les prochaines années, selon une estimation d’Agnès Buzyn, la ministre de la santé, publiée, en février 2017, dans le rapport « Prix et accès aux traitements médicamenteux innovants » du Conseil économique, social et environnemental.

    #santé #médicaments #immunothérapies #laboratoires #thérapies_géniques

  • Francis Dupuis-Déri – L’anarchie dans la philosophie politique (2007) – Le Partage
    http://partage-le.com/2014/12/francis-dupuis-deri-lanarchie-dans-la-philosophie-politique-2007

    Francis Dupuis-Déri – L’anarchie dans la philosophie politique (2007)
    TOPICS:anarchieanarchismedupuis-dérifrancisphilosophiepolitique

    Posted By : LePartage 30 décembre 2014

    Dupuis_D_ri_FFrancis Dupuis-Déri (né en 1966 à Montréal) est un écrivain et professeur québécois. Depuis 2006, il enseigne au département de science politique et à l’Institut de recherches et d’études féministes (IREF) de l’Université du Québec à Montréal (UQAM). Il a été chercheur au Massachusetts Institute of Technology et au Centre de recherche en éthique de l’Université de Montréal (CREUM). Il détient un doctorat en science politique de l’Université de la Colombie-Britannique (UBC) à Vancouver. Il a collaboré à des journaux tels Alternatives, Le Couac et Le Devoir. Il travaille occasionnellement comme analyste pour la Société Radio-Canada.

    Francis Dupuis-Déri étudie notamment les mouvements sociaux tels l’altermondialisme, l’antiféminisme et le masculinisme. Il se prononce sur plusieurs sujets tels les hommes proféministes, la répression policière, l’anarchisme, le profilage politique, la guerre et la démocratie.

    Pour ceux qui ne l’auraient pas vu, une excellente vidéo où il parle de ce qu’est, et devrait être, une vraie démocratie !

    “L’anarchie dans la philosophie politique. Réflexions anarchistes sur la typologie traditionnelle des régimes politiques”

    Introduction

    « Quel est le meilleur régime politique ? » Voilà la question fondamentale à laquelle la philosophie politique occidentale s’est traditionnellement attribué le devoir de répondre, dénombrant généralement trois types purs de régimes (la monarchie, l’aristocratie et la démocratie) et un régime mixte (la république), constitué d’éléments des trois régimes purs [1]. Sous certaines conditions, ceux qui exercent le pouvoir dans ces trois régimes purs peuvent chercher, défendre et promouvoir la réalisation du « bien commun » pour l’ensemble de la communauté politique, ainsi que la « vie bonne » pour chacun de ses membres. À l’inverse, ceux qui exercent le pouvoir dans les régimes dégénérés (la tyrannie, l’oligarchie, etc.) cherchent uniquement à jouir égoïstement d’une bonne vie (d’un point de vue matériel plutôt que moral) au détriment du bien commun et de la réalisation de la vie bonne pour leurs sujets. Quant à l’« anarchie », les philosophes les plus influents de la tradition occidentale l’ont identifiée comme la forme dégénérée et pathologique de la démocratie, entendue ici sous sa forme directe où tous les citoyens peuvent participer à l’assemblée où se prennent les décisions politiques collectivement et à la majorité.

    Assimiler ainsi l’anarchie à une forme dévoyée de la démocratie directe constitue une erreur grave qui appauvrit la philosophie politique. Je prétends au contraire qu’une typologie des régimes politiques doit inclure l’anarchie non pas comme une forme dévoyée de la démocratie, mais plutôt comme l’un des idéal-types des régimes politiques légitimes. Je vais identifier l’anarchie comme un quatrième type de régime politique pur dans lequel tous les citoyens se gouvernent ensemble directement grâce à des délibérations consensuelles, sans avoir recours à une autorité dotée d’appareils coercitifs. Il s’agit donc d’offrir un tableau plus complet et cohérent des régimes politiques que ne le propose la tradition de la philosophie politique occidentale, et de démontrer que l’anarchie ne doit pas être conçue comme une forme dérivée d’aucun des autres régimes. Pour mener cette démonstration, il convient dans un premier temps de synthétiser le discours quantitatif des philosophes politiques au sujet des types purs de régimes politiques, d’analyser ensuite l’approche qualitative utilisée par les philosophes pour distinguer entre les « bons » et les « mauvais » régimes politiques, puis finalement de discuter de la nature de l’anarchie. Cette démarche se heurte toutefois à un défi important lorsqu’il convient de distinguer l’anarchie de la démocratie, les deux régimes ayant plusieurs caractéristiques en partage. Une attention particulière sera donc portée à la relation ambiguë qu’entretiennent ces deux régimes dans la tradition occidentale.

  • Harvard Thinks It’s Found the Next Einstein — and She’s 23
    http://secondnexus.com/technology-and-innovation/23-year-old-einstein/2

    At age 23, Sabrina Gonzalez Pasterski is already one of the most well-known and accomplished physicists in the U.S.

    The Cuban-American Chicago native graduated from the Massachusetts Institute of Technology in just three years with a 5.0-grade point average, the highest possible, and is currently a Ph.D. candidate at Harvard with full academic freedom — meaning she can pursue her own study on her own terms without staff interference.

    Pasterski first attracted the attention of the scientific and academic community after single-handedly building her own single-engine airplane in 2008, at age 14, and documenting the process on YouTube.

    #femme #science

  • D’une blague de gauche à l’offensive de l’ultra-droite : aux origines du politiquement correct | Slate.fr
    http://www.slate.fr/story/149652/origines-politiquement-correct

    ...un nouvel ennemi a « ironiquement » fait irruption en territoire états-unien « 200 ans après le Bill of rights », soulève George Bush père. Ce nouvel adversaire de l’intérieur si fourbe et si insidieux porte un nom : le « politiquement correct ». C’est une « croisade contre la civilité » menée dans les universités par des « extrémistes politiques » qui montent les citoyens américains les uns contre les autres « sur la base de leur classe ou de leur race » tout en abusant du privilège du free speech garanti par le 1er amendement de la Constitution américaine, poursuit-il, augurant une bataille culturelle à venir. (...)

    Mais à l’époque, l’expression est principalement auto-ironique : on se moque d’un comportement un peu trop zélé des camarades par rapport à la ligne officielle. « C’était une blague, dans les années 70, entre gens de gauche, expliquait par exemple en 1995 à Libération, la professeure de littérature féministe Alice Jardine alors en procès contre Le Figaro. Une féministe disait, par exemple : “Tiens ce n’est peut-être pas très politiquement correct, mais j’aime bien mettre du vernis à ongles”. Ou un marxiste : “Ce n’est pas très politiquement correct, mais j’adore les grands restaurants” ».

    Pour l’historienne californienne Barbara Epstein, c’est d’ailleurs une référence claire au « correct lineism » cher à l’orthodoxie marxiste-léniniste du Parti communiste américain. « La première fois que j’ai entendu la phrase “politically correct”, c’était à la fin des années 1940 lors des débats politiques entre les socialistes et les membres du Parti communiste américain, se souvient pour sa part le théoricien de l’éducation libre Herbert Khol. Ces débats étaient quotidiens dans le Bronx jusqu’à ce que le comité McCarthy et la Commission de la chambre sur les activités antiaméricaines fassent taire la parole politique dans les années 1950. Avant McCarthy, les membres du Parti communiste appelaient la doctrine officielle du moment la ligne “correcte” ».

    En revanche, l’origine exacte de la notion n’est pas claire du tout. L’expression apparaît pour la première fois dans une décision de la Cour suprême américaine de 1793. Puis, elle est utilisée dans des discours politiques tout au long du XIXe siècle pour désigner ce qu’il est politiquement avisé de dire ou de faire. Mais selon Ruth Perry, professeure de littérature au Massachusetts Institute of Technology (MIT), le terme aurait fait son entrée dans le jargon de la gauche radicale après la première publication aux États-Unis du Petit livre rouge de Mao Zedong en 1967. L’une des premières occurrences du terme date de 1970, lorsque la féministe afro-américaine Toni Cade affirmait dans The Black Woman : An Anthology qu’« un homme ne peut pas être politiquement correct et machiste » afin de dénoncer le sexisme chez les militants noirs, mais c’est alors l’acception satirique du PC qui l’emportait.

    Mis à part au sein du mouvement lesbien, où le « politiquement correct » est alors associé à un mode de vie entièrement lesbien. « En Amérique, parmi de nombreuses militantes lesbiennes, la bisexualité est considérée comme une traîtrise, observait à l’époque l’anthropologue Deborah Goleman Wolf dans The Lesbian Community (1980). Par conséquent, être politiquement correcte, c’est se définir comme lesbienne ».

    #politically_correct

  • Claude Shannon, the Las Vegas Cheat - Issue 50: Emergence
    http://nautil.us/issue/50/emergence/claude-shannon-the-las-vegas-cheat

    Many of Claude Shannon’s off-the-clock creations were whimsical—a machine that made sarcastic remarks, for instance, or the Roman numeral calculator. Others created by the Massachusetts Institute of Technology professor and father of information theory showed a flair for the dramatic and dazzling: the trumpet that spit flames or the machine that solved Rubik’s cubes. Still other devices he built anticipated real technological innovations by more than a generation. One in particular stands out, not just because it was so far ahead of its time, but because of just how close it came to landing Shannon in trouble with the law—and the mob. Long before the Apple Watch or the Fitbit, what was arguably the world’s first wearable computer was conceived by Ed Thorp, then a little-known graduate (...)

  • How Do You Say “Life” in Physics ? - Issue 50 : Emergence
    http://nautil.us/issue/50/emergence/how-do-you-say-life-in-physics-rp

    “To imagine a language is to imagine a form of life.” —Ludwig Wittgenstein, Philosophical Investigations (1953) Jeremy England is concerned about words—about what they mean, about the universes they contain. He avoids ones like “consciousness” and “information”; too loaded, he says. Too treacherous. When he’s searching for the right thing to say, his voice breaks a little, scattering across an octave or two before resuming a fluid sonority. His caution is understandable. The 34-year-old assistant professor of physics at the Massachusetts Institute of Technology is the architect of a new theory called “dissipative adaptation,” which has helped to explain how complex, life-like function can self-organize and emerge from simpler things, including inanimate matter. This proposition has earned (...)

  • TEDxNYED - Henry Jenkins - 03/06/10 - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=AFCLKa0XRlw

    Une vidéo de Henry Jenkins lors d’un TEDx à New York en 2010. Sur l’usage de la culture populaire pour se mobiliser dans des actions civiques.

    Ajoutée le 13 avr. 2010

    Henry Jenkins joins USC from the Massachusetts Institute of Technology, where he was Peter de Florez Professor in the Humanities. He directed MITs Comparative Media Studies graduate degree program from 1993-2009, setting an innovative research agenda during a time of fundamental change in communication, journalism and entertainment. As one of the first media scholars to chart the changing role of the audience in an environment of increasingly pervasive digital content, Jenkins has been at the forefront of understanding the effects of participatory media on society, politics and culture. His research gives key insights to the success of social-networking Web sites, networked computer games, online fan communities and other advocacy organizations, and emerging news media outlets.

    #Henry_Jenkins #Culture_Participative

  • Is the staggeringly profitable #business of scientific publishing bad for #science? | Science | The Guardian
    https://www.theguardian.com/science/2017/jun/27/profitable-business-scientific-publishing-bad-for-science

    The core of Elsevier’s operation is in scientific journals, the weekly or monthly publications in which scientists share their results. Despite the narrow audience, scientific publishing is a remarkably big business. With total global revenues of more than £19bn, it weighs in somewhere between the recording and the film industries in size, but it is far more profitable. In 2010, Elsevier’s scientific publishing arm reported profits of £724m on just over £2bn in revenue. It was a 36% margin – higher than Apple, Google, or Amazon posted that year.

    [...]

    It is difficult to overstate how much power a journal editor now had to shape a scientist’s career and the direction of science itself. “Young people tell me all the time, ‘If I don’t publish in CNS [a common acronym for Cell/Nature/Science, the most prestigious journals in biology], I won’t get a job,” says Schekman. He compared the pursuit of high-impact #publications to an incentive system as rotten as banking bonuses. “They have a very big #influence on where science goes,” he said.

    And so science became a strange co-production between scientists and journal editors, with the former increasingly pursuing discoveries that would impress the latter. These days, given a choice of projects, a scientist will almost always reject both the prosaic work of confirming or disproving past studies, and the decades-long pursuit of a risky “moonshot”, in favour of a middle ground: a topic that is popular with editors and likely to yield regular publications. “Academics are incentivised to produce research that caters to these demands,” said the biologist and Nobel laureate Sydney Brenner in a 2014 interview, calling the system “corrupt.”

    • #Robert_Maxwell #Reed-Elsevier #Elsevier #multinationales #business #Pergamon

      With total global revenues of more than £19bn, it weighs in somewhere between the recording and the film industries in size, but it is far more profitable. In 2010, Elsevier’s scientific publishing arm reported profits of £724m on just over £2bn in revenue. It was a 36% margin – higher than Apple, Google, or Amazon posted that year.

      #profit

      In order to make money, a traditional publisher – say, a magazine – first has to cover a multitude of costs: it pays writers for the articles; it employs editors to commission, shape and check the articles; and it pays to distribute the finished product to subscribers and retailers. All of this is expensive, and successful magazines typically make profits of around 12-15%.

      The way to make money from a scientific article looks very similar, except that scientific publishers manage to duck most of the actual costs. Scientists create work under their own direction – funded largely by governments – and give it to publishers for free; the publisher pays scientific editors who judge whether the work is worth publishing and check its grammar, but the bulk of the editorial burden – checking the scientific validity and evaluating the experiments, a process known as peer review – is done by working scientists on a volunteer basis. The publishers then sell the product back to government-funded institutional and university libraries, to be read by scientists – who, in a collective sense, created the product in the first place.

      A 2005 Deutsche Bank report referred to it as a “bizarre” “triple-pay” system, in which “the state funds most research, pays the salaries of most of those checking the quality of research, and then buys most of the published product”.

      Many scientists also believe that the publishing industry exerts too much influence over what scientists choose to study, which is ultimately bad for science itself. Journals prize new and spectacular results – after all, they are in the business of selling subscriptions – and scientists, knowing exactly what kind of work gets published, align their submissions accordingly. This produces a steady stream of papers, the importance of which is immediately apparent. But it also means that scientists do not have an accurate map of their field of inquiry. Researchers may end up inadvertently exploring dead ends that their fellow scientists have already run up against, solely because the information about previous failures has never been given space in the pages of the relevant scientific publications

      It is hard to believe that what is essentially a for-profit oligopoly functioning within an otherwise heavily regulated, government-funded enterprise can avoid extinction in the long run. But publishing has been deeply enmeshed in the science profession for decades. Today, every scientist knows that their career depends on being published, and professional success is especially determined by getting work into the most prestigious journals. The long, slow, nearly directionless work pursued by some of the most influential scientists of the 20th century is no longer a viable career option. Under today’s system, the father of genetic sequencing, Fred Sanger, who published very little in the two decades between his 1958 and 1980 Nobel prizes, may well have found himself out of a job.

      Improbable as it might sound, few people in the last century have done more to shape the way science is conducted today than Maxwell.

      Scientific articles are about unique discoveries: one article cannot substitute for another. If a serious new journal appeared, scientists would simply request that their university library subscribe to that one as well. If Maxwell was creating three times as many journals as his competition, he would make three times more money.

      “At the start of my career, nobody took much notice of where you published, and then everything changed in 1974 with Cell,” Randy Schekman, the Berkeley molecular biologist and Nobel prize winner, told me. #Cell (now owned by Elsevier) was a journal started by Massachusetts Institute of Technology (MIT) to showcase the newly ascendant field of molecular biology. It was edited by a young biologist named #Ben_Lewin, who approached his work with an intense, almost literary bent. Lewin prized long, rigorous papers that answered big questions – often representing years of research that would have yielded multiple papers in other venues – and, breaking with the idea that journals were passive instruments to communicate science, he rejected far more papers than he published.

      Suddenly, where you published became immensely important. Other editors took a similarly activist approach in the hopes of replicating Cell’s success. Publishers also adopted a metric called “#impact_factor,” invented in the 1960s by #Eugene_Garfield, a librarian and linguist, as a rough calculation of how often papers in a given journal are cited in other papers. For publishers, it became a way to rank and advertise the scientific reach of their products. The new-look journals, with their emphasis on big results, shot to the top of these new rankings, and scientists who published in “high-impact” journals were rewarded with jobs and funding. Almost overnight, a new currency of prestige had been created in the scientific world. (Garfield later referred to his creation as “like nuclear energy … a mixed blessing”.)

      And so science became a strange co-production between scientists and journal editors, with the former increasingly pursuing discoveries that would impress the latter. These days, given a choice of projects, a scientist will almost always reject both the prosaic work of confirming or disproving past studies, and the decades-long pursuit of a risky “moonshot”, in favour of a middle ground: a topic that is popular with editors and likely to yield regular publications. “Academics are incentivised to produce research that caters to these demands,” said the biologist and Nobel laureate Sydney Brenner in a 2014 interview, calling the system “corrupt.”

      As Maxwell had predicted, competition didn’t drive down prices. Between 1975 and 1985, the average price of a journal doubled. The New York Times reported that in 1984 it cost $2,500 to subscribe to the journal Brain Research; in 1988, it cost more than $5,000. That same year, Harvard Library overran its research journal budget by half a million dollars.

      Scientists occasionally questioned the fairness of this hugely profitable business to which they supplied their work for free, but it was university librarians who first realised the trap in the market Maxwell had created. The librarians used university funds to buy journals on behalf of scientists. Maxwell was well aware of this. “Scientists are not as price-conscious as other professionals, mainly because they are not spending their own money,” he told his publication Global Business in a 1988 interview. And since there was no way to swap one journal for another, cheaper one, the result was, Maxwell continued, “a perpetual financing machine”. Librarians were locked into a series of thousands of tiny monopolies. There were now more than a million scientific articles being published a year, and they had to buy all of them at whatever price the publishers wanted.

      With the purchase of Pergamon’s 400-strong catalogue, Elsevier now controlled more than 1,000 scientific journals, making it by far the largest scientific publisher in the world.

      At the time of the merger, Charkin, the former Macmillan CEO, recalls advising Pierre Vinken, the CEO of Elsevier, that Pergamon was a mature business, and that Elsevier had overpaid for it. But Vinken had no doubts, Charkin recalled: “He said, ‘You have no idea how profitable these journals are once you stop doing anything. When you’re building a journal, you spend time getting good editorial boards, you treat them well, you give them dinners. Then you market the thing and your salespeople go out there to sell subscriptions, which is slow and tough, and you try to make the journal as good as possible. That’s what happened at Pergamon. And then we buy it and we stop doing all that stuff and then the cash just pours out and you wouldn’t believe how wonderful it is.’ He was right and I was wrong.”

      By 1994, three years after acquiring Pergamon, Elsevier had raised its prices by 50%. Universities complained that their budgets were stretched to breaking point – the US-based Publishers Weekly reported librarians referring to a “doomsday machine” in their industry – and, for the first time, they began cancelling subscriptions to less popular journals.

      In 1998, Elsevier rolled out its plan for the internet age, which would come to be called “The Big Deal”. It offered electronic access to bundles of hundreds of journals at a time: a university would pay a set fee each year – according to a report based on freedom of information requests, Cornell University’s 2009 tab was just short of $2m – and any student or professor could download any journal they wanted through Elsevier’s website. Universities signed up en masse.

      Those predicting Elsevier’s downfall had assumed scientists experimenting with sharing their work for free online could slowly outcompete Elsevier’s titles by replacing them one at a time. In response, Elsevier created a switch that fused Maxwell’s thousands of tiny monopolies into one so large that, like a basic resource – say water, or power – it was impossible for universities to do without. Pay, and the scientific lights stayed on, but refuse, and up to a quarter of the scientific literature would go dark at any one institution. It concentrated immense power in the hands of the largest publishers, and Elsevier’s profits began another steep rise that would lead them into the billions by the 2010s. In 2015, a Financial Times article anointed Elsevier “the business the internet could not kill”.

      Publishers are now wound so tightly around the various organs of the scientific body that no single effort has been able to dislodge them. In a 2015 report, an information scientist from the University of Montreal, Vincent Larivière, showed that Elsevier owned 24% of the scientific journal market, while Maxwell’s old partners Springer, and his crosstown rivals Wiley-Blackwell, controlled about another 12% each. These three companies accounted for half the market. (An Elsevier representative familiar with the report told me that by their own estimate they publish only 16% of the scientific literature.)

      Elsevier says its primary goal is to facilitate the work of scientists and other researchers. An Elsevier rep noted that the company received 1.5m article submissions last year, and published 420,000; 14 million scientists entrust Elsevier to publish their results, and 800,000 scientists donate their time to help them with editing and peer-review.

      In a sense, it is not any one publisher’s fault that the scientific world seems to bend to the industry’s gravitational pull. When governments including those of China and Mexico offer financial bonuses for publishing in high-impact journals, they are not responding to a demand by any specific publisher, but following the rewards of an enormously complex system that has to accommodate the utopian ideals of science with the commercial goals of the publishers that dominate it. (“We scientists have not given a lot of thought to the water we’re swimming in,” Neal Young told me.)

      Since the early 2000s, scientists have championed an alternative to subscription publishing called “open access”. This solves the difficulty of balancing scientific and commercial imperatives by simply removing the commercial element. In practice, this usually takes the form of online journals, to which scientists pay an upfront free to cover editing costs, which then ensure the work is available free to access for anyone in perpetuity. But despite the backing of some of the biggest funding agencies in the world, including the Gates Foundation and the Wellcome Trust, only about a quarter of scientific papers are made freely available at the time of their publication.

      The idea that scientific research should be freely available for anyone to use is a sharp departure, even a threat, to the current system – which relies on publishers’ ability to restrict access to the scientific literature in order to maintain its immense profitability. In recent years, the most radical opposition to the status quo has coalesced around a controversial website called Sci-Hub – a sort of Napster for science that allows anyone to download scientific papers for free. Its creator, Alexandra Elbakyan, a Kazhakstani, is in hiding, facing charges of hacking and copyright infringement in the US. Elsevier recently obtained a $15m injunction (the maximum allowable amount) against her.

      Elbakyan is an unabashed utopian. “Science should belong to scientists and not the publishers,” she told me in an email. In a letter to the court, she cited Article 27 of the UN’s Universal Declaration of Human Rights, asserting the right “to share in scientific advancement and its benefits”.

      Whatever the fate of Sci-Hub, it seems that frustration with the current system is growing. But history shows that betting against science publishers is a risky move. After all, back in 1988, Maxwell predicted that in the future there would only be a handful of immensely powerful publishing companies left, and that they would ply their trade in an electronic age with no printing costs, leading to almost “pure profit”. That sounds a lot like the world we live in now.

      https://www.theguardian.com/science/2017/jun/27/profitable-business-scientific-publishing-bad-for-science
      #Butterworths #Springer #Paul_Rosbaud #histoire #Genève #Pergamon #Oxford_United #Derby_County_FC #monopole #open_access #Sci-Hub #Alexandra_Elbakyan

    • Publish and be praised (article de 2003)

      It should be a public scandal that the results of publicly-funded scientific research are not available to members of the public who are interested in, or could benefit from, such access. Furthermore, many commercial publishers have exploited the effective monopoly they are given on the distribution rights to individual works and charge absurdly high rates for some of their titles, forcing libraries with limited budgets to cancel journal subscriptions and deny their researchers access to potentially critical information. The system is obsolete and broken and needs to change.

      https://www.theguardian.com/education/2003/oct/09/research.highereducation